La Quete_Numero 264_octobre 2024C

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Le magazine de rue de Québec

Sur notre 35 »

Retour aux origines

Un Maxime, trois postures

Le maintien communautaire : le cœur de l’Archipel

Choisir l’Archipel, encore et encore! 16 Une tradition longue de 35 ans

25 Les stagiaires : des essentiels ! 26 Quand la réalité dépasse la ction 29 Trois décennies, trois lieux

« Vive nous »

RÉALISER L’ESPOIR

L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent diférentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par défnition, un journal de rue est destiné à la vente – sur la rue ! – par des personnes en difculté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.

L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, ofre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit. Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.

UNE TRIBUNE POUR TOUS

Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.

Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de décembre-janvier : Humour !

FAIRE DES SOUS EN DEVENANT CAMELOT

Les camelots font 2 $ de proft sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.

Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 109

Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.

COUPON D’ABONNEMENT 10 PARUTIONS

Nom :

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PAGE COUVERTURE

Montage visuel : Émeline Gibert

ÉDITEUR

Archipel d’Entraide

ÉDITEUR PARRAIN

Claude Cossette

RÉDACTRICE EN CHEF

Francine Chatigny

CHRONIQUEUR.SE.S

Philippe Bouchard et Claude Cossette

RÉDACTEUR

Carole-Anne Beaulieu, Serge Bédard, Odrée Couture-Bédard, Nicolas Fournier-Boisvert, Paula Leclerc et Maxime Robert

PHOTOGRAPHES

Odrée Couture-Bédard

Mélanie Clément ( FB: L'œil de Mel-C.)

AUTEUR DU JEU

Lise Gravel et Jacques Carl Morin

BÉDÉISTE

KAOE

RÉVISEUR.E

Benoit Arsenault et Marie-Hélène Gélinas (http ://www.plumeplume.net)

INFOGRAPHISTE

Laurie Veilleux

IMPRIMEUR

Imprimerie STAMPA inc. (418) 681-0284

COPYLEFT

La Quête, Québec, Canada, 2014

Ce document est mis à votre disposition sous un droit d’auteur Creative Commons « Paternité –Pas d’Utilisation commerciale – Pas de Modifcation 2.5 – Canada » qui, si ce n’est pas commercial, permet de l’utiliser et de le difuser tout en protégeant l’intégralité de l’original et en mentionnant le nom des auteurs.

PAR ANNÉE

Abonnement régulier

65 $

Abonnement de soutien 80 $

Abonnement institutionnel 90 $

Téléphone :

La Quête est appuyée fnancièrement par :

Financé par le gouvernement du Canada

Magazine de rue La Quête

190, rue St-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3A7

Téléphone : 649-9145

Télécopieur : 649-7770

Courriel : laquetejournal@yahoo.ca

L’ARCHIPEL SUR SON 35 !

L’année 2024 marque le 35e anniversaire de l’Archipel d’Entraide. Cet organisme communautaire situé dans le quartier Saint-Roch ofre diférents services (voir encadré) aux personnes en situation d’itinérance ou désafliées. Diférentes activités festives ont été réféchies pour souligner cet anniversaire, mais les nombreux défs auxquels le milieu de l’aide à l’itinérance doit faire face, par les temps qui courent, nous à inciter à modérer nos ardeurs !

REVENIR À L’ESSENTIEL

Toutefois, nous ne pouvions pas passer sous silence ce moment charnière de notre histoire. Au cours des dernières années, des changements structurels signifcatifs ont été apportés dans notre organisme par la nouvelle direction : valoriser notre travail, se préoccuper de notre propre santé mentale et mettre en place des conditions décentes pour permettre au personnel d’avoir les bonnes dispositions pour exercer leurs lourdes tâches et mener à bien leurs interventions. Ces changements pour solidifer les assises de l’organisme ont été faits en parallèle avec une grande réfexion sur sa mission et la poursuite de ses activités. Une chose est claire pour l’équipe : l’aide naturelle et le maintien communautaire sont les piliers indélogeables de notre pratique et de notre philosophie. Le numéro que vous avez entre les mains en témoigne clairement.

Les services en bref

RÉPIT

Lieu où les personnes peuvent venir se reposer quelques heures, voire toute la journée. Téléphone, casiers, toilettes et petites collations sont disponibles sur place. Les pairs aidants ofrent un service d’écoute et de référencement.

ACCROCHE-TOIT

Service de recherche de chambres et de chambres et pension et d’accompagnement flexible visant la stabilité résidentielle.

METS-TOI SUR TON 35 !

Les personnes accompagnées sont au cœur de notre mission, de notre raison d’être, et même si ce n’est pas vraiment permis, le dire… on les aime beaucoup. Certaines reçoivent des services depuis la création de notre organisme. Au cours des ans, l’intensité du service a pu fuctuer, mais jamais le lien n’a été coupé.

Naturellement, c’est avec les personnes accompagnées que nous voulions faire un « ti kekchose », même si le temps manquait pour organiser un grand événement. Est alors venue l’idée de faire une séance photo, en jouant avec le concept « se mettre sur son trente-six… euh trente-cinq » et de faire rayonner ces belles personnes dans notre magazine de rue.

Nous avons donc organisé, en toute simplicité, le mardi 27 août dernier, la journée Mets-toi sur ton 35. Les personnes accompagnées par l’équipe qui le souhaitaient se présentaient à l’Archipel où accessoires et cosmétiques — un énorme merci à Vide ta Sacoche — étaient mis à la disposition de ceux et celles qui souhaitaient « pimper leur look » ! Le naturel était tout aussi bienvenu. Cela a été une belle journée de réjouissance, de partage et de fous rires. Vous trouverez en ces pages — toutes en couleur WOW ! — les clichés qui ont été pris par Mélanie Clément et Odrée Couture-Bédard.

ÉDITION SPÉCIALE PLUS PLUS !

Dans cette édition spéciale, même le jeu de La Quête a été métamorphosé en jeu de l’Archipel. Un gros merci à Jacques Carl Morin.

Espérant que cette incursion dans notre univers vous plaira !

Bel automne,

PORTE-CLÉS

L’Archipel est l’un des neuf organismes qui travaille de concert à la réinsertion et à la stabilité résidentielle de personnes ayant vécu des périodes d’itinérance chronique ou épisodique. Pour faciliter le maintien en logement, les personnes accompagnées et les équipes d’intervention peuvent compter sur la collaboration des équipes soignantes, des propriétaires et du voisinage.

MAINTIEN COMMUNAUTAIRE

Accompagnement régulier ou sporadique visant à maintenir la personne dans son milieu de vie et lui éviter l’hospitalisation ou l’emprisonnement.

SIV

Le soutien d’intensité variable de type case management (SIV) s’adresse aux personnes ayant un trouble mental grave. L’intervention vise surtout le développement des aptitudes individuelles et l’accompagnement.

LA QUÊTE

Voir page 4

Photo : Mélanie
Clément
Bernard

RETOUR AUX ORIGINES

En 1989, le ministère de la Santé venait d’adopter sa nouvelle politique de santé mentale, dans la foulée de la désinstitutionnalisation qui avait débuté, au Québec, dans les années soixante.

De plus en plus de gens ayant eu des séjours prolongés dans des unités de psychiatries retournaient vers la communauté. Plusieurs initiatives visant à mieux soutenir et accueillir ces personnes ont alors vu le jour. C’est dans ce contexte qu’a été créé l’organisme communautaire L’Archipel d’Entraide.

Alors étudiante à la maîtrise en psychologie de l’Université Laval, Louise Bédard se questionnait : comment la communauté réagissait-elle à l’arrivée de ces personnes aux profls particuliers, avec des enjeux de santé mentale persistants ? Comment les familles étaient-elles soutenues pour accueillir leur proche ? Comment se développait l’aide naturelle autour de cette nouvelle réalité ?

J’ai discuté avec Louise, une des membres fondatrices de l’organisme, et Serge Bédard, l’un des premiers aidants naturels du projet, au sujet de la naissance de l’Archipel et de leur vision de sa mission. Que représentait l’aide naturelle pour eux au sein de cette nouvelle l’organisation ?

« L’aide naturelle, c’est une personne qui en aide une autre en partageant le même milieu », résume Louise.

« Une aide sympathique et accessible », renchérit Serge.

Le but du projet était de rémunérer et d’encadrer cette aide, sans la dénaturer ou la professionnaliser. La spontanéité et la pureté du contact naturel étant considérées comme une force. Les premières personnes engagées recevaient des formations, entre autres, celle de travail de rue et de prévention du suicide. Elles parcouraient ensuite

les rues du quartier Saint-Jean-Baptiste afn de rencontrer tant les citoyens vivant diférents enjeux de santé mentale et de désafliation que ceux qui témoignaient de l’inquiétude et de l’incompréhension relativement à ce partage de l’espace public.

Plusieurs commerçants et propriétaires ofraient naturellement leur aide, mais ils avaient besoin de soutien devant ces enjeux qui, souvent, les dépassaient.

UNE APPROCHE QUI

FONCTIONNE

L’équipe d’origine était composée de pairs, de personnes efectuant un retour dans le milieu du travail et de personnes ayant le désir simple d’aider, sous la supervision de Louise, alors psychologue « prêtée » par le CLSC de la Haute-Ville. Leur travail et leur présence étaient bien accueillis par les citoyens. Dans le milieu communautaire, les avis étaient partagés. « Certains n’aimaient pas l’approche, d’autres s’inquiétaient d’une trop grande proximité avec le CLSC », raconte Louise. « On s’est déjà fait dire que nos intervenants avaient l’air aussi “puckés” que les usagers », ricane Serge.

De l’extérieur, il est possible que la proximité et le naturel de l’approche en aient laissé plusieurs perplexes. Il reste que cela fonctionnait, me rassurent-ils.

Au fl du temps, ces aidants naturels ont développé une expertise et une crédibilité qui ont mené plusieurs étudiants à venir faire leur stage à l’Archipel. Cela a permis de créer une belle mixité et complémentarité des équipes qui perdurent aujourd’hui. La collaboration entre les pairs-aidants, les aidants naturels et les intervenants diplômés permet d’ofrir une variété d’approches et une fexibilité d’intervention qui ne

pourrait exister autrement. Serge raconte qu’au début des années 1990 « une équipe multidisciplinaire avait été formée pour aider les accumulateurs compulsifs qu’on appelait diogènes à l’époque. Il y avait une médecin, une psychologue, un intervenant pivot (moi) et des aidants naturels. Ça fonctionnait bien et les gens restaient stables grâce à un suivi aux deux semaines. »

Ce type d’accompagnement, basé sur le savoir-être plus que sur les connaissances académiques portait fruit. Il se faisait malgré tout en toute humilité, étant peu reconnu dans le milieu professionnel de l’intervention. Serge, qui travaille encore aujourd’hui, peut attester que si certaines pratiques ont changé, l’essence de l’organisme demeure la même.

UNE POURSUITE DANS LA CONTINUITÉ

À une époque où le milieu tend à se professionnaliser et à se standardiser, nous croyons qu’il est toujours pertinent de maintenir notre manière de faire même si elle est plus difcile à défnir et à encadrer. L’ofre de services de l’organisme est maintenant bien diversifée et basée sur les besoins de ses usagers et de ses membres qui ne font que se complexifer. Cela demande une grande agilité et une variété d’approches qui doivent être conservées afn d’afronter les défs actuels d’une façon résiliente et adaptée. Le système public ne sufra pas, alors pensons autrement.

Je remercie Louise et Serge qui ont pris le temps, avec visiblement bien du plaisir, de se remémorer une époque charnière dans le paysage communautaire de la ville de Québec. Ça fait du bien de revenir aux origines de notre mission et de constater le chemin parcouru.

ODRÉE COUTURE-BÉDARD

Doald

Photo : Odree Couture-Bedard

35 ans… ça se souligne !

J’ai connu l’Archipel d’Entraide à ses tout débuts, sur la Côte d’Abraham dans les années 1990. J’étais déjà impressionné par la grande ouverture d’esprit et l’accueil pratiquement inconditonnel des personnes les plus vulnérables qui frappaient à la porte de l’organisme. Elles étaient accueillies sans aucun jugement et dans un grand respect.

Pour travailler à l’Archipel d’Entraide il fallait une grande tolérance et une patence à toute épreuve. Durant plus de vingt-cinq ans, j’ai été à même de sentr la générosité et le courage des intervenants et intervenantes.

À ce moment-là, j’étais responsable de l’accueil à la Maison Revivre (maison d’accueil et d’hébergement pour sans-abri) et déjà, au tout début, la collaboraton était excellente entre nous. Je me rappelle Diane, Mounir, Serge et tant d’autres qui avaient à cœur la destnée des gens qui frappaient à leurs portes ou qui leur étaient confiés…

Quand les intervenants.es de l’organisme nous recommandaient des personnes à héberger, ils nous assuraient de leur souten et demeuraient dans le dossier. De plus, quand un problème survenait, nous trouvions toujours ensemble des solutons.

Il y avait, et il y a encore dans cete équipe, de l’amour, du cœur et un désir profond de réhabilitaton. Malgré toutes les difficultés, on contnue à croire en l’être humain et en son potentel.

Les années ont passé… de nouveaux projets ont vu le jour comme la relocalisaton avec le service Accroche Toit,  le magazine de rue La Quête, etc.

35 ans d’existence dans le milieu communautaire auprès d’une clientèle vulnérable et blessée par la vie est un exploit en soi.

Bonne fête à tous les artsans et les intervenants de l’Archipel d’Entraide et bonne contnuité !

MARTIN PAYEUR

Ancien directeur de la Maison Revivre

Les 35 ans de L’Archipel d’Entraide

Quand j’ai débuté à Lauberivière, en 1998, L’Archipel était déjà l’un de nos importants partenaires et depuis notre relation fructifie sous différentes facettes.

En 2000, nous avons mis sur pied le projet Rendez-Vous Centre-Ville. Depuis plus de 10 ans, nous sommes un point de chute pour les camelots dans le projet La Quête

Depuis des années, des centaines de personnes ayant transité par Lauberivière ont été prises en charge avec succès par L’Archipel d’entraide

Aujourd’hui, notre association dans le projet Porte-clés est immense et impactant.

Votre dévouement au service de la communauté est inspirant. Nous sommes reconnaissants pour notre coopération et nous nous souhaitons de très nombreuses années de collaboration à venir. Votre engagement à faire une différence dans la vie des autres est louable.

À la réussite continue et aux partenariats essentiels. Célébrons vos 35 ans d’impact positif dans notre communauté ! Merci pour votre soutien indéfectible et votre apport. Trinquons aux jalons que nous avons atteints ensemble et à ceux à venir. Joyeux 35e anniversaire à vous, précieux partenaire !

ÉRIC BOULAY, directeur général

Ainsi que toute l’équipe de Lauberivière

Photo : Odree Couture-Bedard

UN MAXIME, TROIS POSTURES

Salut ! Je suis Maxime Robert. Je connais l’Archipel d’Entraide depuis neuf ans seulement, mais j’en connais pas mal de facette. Je vous raconte…

USAGER

À une époque, je devais aller voir mon médecin régulièrement. Je m’y rendais en scooter. Quand l’hiver est arrivé, j’ai dû penser à un autre moyen de transport. J’étais bénéfciaire de l’aide sociale et je n’avais pas des grands moyens. Quand mon médecin n’était pas disponible, je voyais une infrmière de liaison. C’est elle qui a eu l’idée de communiquer avec l’Archipel.

La première fois que je suis venue ici, c’est un monsieur qui était professeur à l’université [Claude Cossette] qui était à l’accueil. J’ai été très bien reçu, on a tout fait pour me mettre à l’aise. Je me sentais comme chez nous.

Après mon évaluation par Serge, il a été déterminé que ce serait Paula qui m’accompagnerait. Elle m’apportait à mes rendez-vous chez le médecin puis on a décidé, qu’il serait préférable que je vois un autre médecin. Paula a suggéré que je vienne à la Clinique Spot [Clinique communautaire de soins et d’enseignement]. J’ai commencé à passer mes lundis après-midi ici pour attendre mon tour de consultation. Ça me permettait de socialiser, de voir du monde un peu, et de briser l’isolement parce que je ne sortais vraiment pas beaucoup.

J’avais aussi un suivi externe. Paula ou Serge venaient me voir ; on allait manger une poutine ou on faisait le tour des soupes populaires. Paula m’a montré où se trouvent les ressources et comment ça marche. Elle m’aidait à répondre à mes besoins de base. À cette époque-là, je pensais que ma vie était fnie et que je ne pouvais plus rien faire. Tranquillement, elle m’a fait connaître d’autres ou-

tils que ceux que je connaissais, m’a accompagnée vers une forme d’autonomie, m’a redonné espoir.

COLLABORATEUR AVEC SPOT

J’ai commencé à participer au comité d’usager de SPOT. Chaque mois, il y avait des rencontres avec des pairs aidants : on faisait du réseautage ou des activités socioculturelles. Puis, je me suis joint au comité de recherche comme expert de vécu et de la pair-aidance. En même temps, j’ai commencé à être pair-aidant en soutien, je remplaçais Simon. Juste au moment où il devait faire la formation de pair aidant, il a été embauché par SABSA. On m’a ofert sa place. C’était vraiment dernière minute : quand il prenait les présences au début de la formation, je répondais présent au nom de Simon. Quand j’ai terminé ma formation, SPOT m’a proposé de travailler avec eux et depuis avril 2018, j’y suis pair-aidant.

La collaboration de SPOT avec l’Archipel est parfaite pour passer des messages aux usagers et usagères. Avec l’équipe, on ne se marche pas sur les pieds et on fait des choses complémentaires, dans les limites de tout un chacun. Je pense que ce sont de beaux atouts. En parallèle à mon travail, j’ai siégé pendant 6 ans au conseil d’administration de SPOT, d’abord comme administrateur, puis 2 ans à titre de vice-président. J’ai élargi mon rayon d’action en devenant administrateur du club et de l’Association régionale de taekwondo ainsi qu’à l’Archipel d’Entraide.

PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE

Depuis 6 ans, je siège au conseil d’administration de l’Archipel d’Entraide. L’an dernier j’ai été nommé président. Selon moi, ma manière d’endosser ce rôle est un peu diférente des autres prési-

dents, du fait que j’ai été un usager. L’autre raison est que le lundi [comme pair-aidant de SPOT], je travaille en étroite collaboration avec l’équipe de l’Archipel, je suis sur le plancher avec eux.

Autre particularité, la plupart des présidents peuvent soutenir la direction si besoin est. Moi, je joue davantage un rôle rassembleur en groupant du monde autour de moi pour maintenir le cap et faire des choses que je ne suis pas capable de faire seul. Je suis là pour les soutenir. Par exemple, ce qui touche les états de compte : je sais les lire et les comprendre, mais il est plus difcile pour moi de les expliquer, comme le fait habituellement un président. Moi, je suis un soutien, j’épaule. Je ne suis pas indépendant alors je dois être rassembleur pour qu’il y ait du monde de tout acabit.

L’Archipel aide beaucoup de monde vulnérable et ce qu’on fait est important. On sème beaucoup de graines : petit ou grand geste, ça fait réellement la diférence dans la vie des gens. L’équipe est dévouée et mobilisée, et à l’écoute. À titre de président, mon principal déf est de pérenniser tout ça. Que notre force perdure et que tout le monde soit bien. C’est un bel objectif!

MAXIME ROBERT

Charles

Photo : Odree Couture-Bedard
Photo : Melanie Clement

LE MAINTIEN COMMUNAUTAIRE LE CŒUR DE L’ARCHIPEL

Répit, Accroche Toit, La Quête, Porte-Clés, SIV et… maintien communautaire. Toujours nommé en dernier, ce type de suivi est boudé par les bailleurs de fonds, et pourtant. Moi, je suis « tombé dedans » en tout début de carrière, et je suis, tout comme l’équipe de l’Archipel, profondément convaincue que le maintien communautaire joue un rôle déterminant dans l’état de santé de notre communauté. Rien de moins !

DE QUOI PARLE-T-ON ?

Contrairement à bien des services où la personne doit répondre à certains critères pour obtenir un suivi, au maintien communautaire, TOUTES les personnes de 18 ans et plus et volontaires à être accompagnées le seront.

Ce suivi inclusif aux multiples possibilités d’accompagnement et d’apprentissage vise à ce que la personne se maintienne dans son milieu de vie et se sente bien dans sa communauté, qu’elle soit entourée de ressources et de gens signifcatifs, qu’elle ait un ancrage.

Ce suivi s’intéresse aux diférentes sphères de vie : besoins de base, santé mentale et physique, organisation de la vie quotidienne, hébergement, sexualité, spiritualité, occupationnel, etc. En fait, tout ce qu’il faut pour éviter l’hospitalisation ou la judiciarisation à certaines personnes.

Le trait distinctif du maintien communautaire est qu’il n’a pas de durée déterminée. Le suivi se poursuit tant que l’on sent que la personne en a besoin. Une personne pourrait revenir à l’Archipel après des semaines, des mois, voire des années d’interruption de service, elle est assurée de recevoir l’aide qu’il faut pour stabiliser sa situation.

MAINTENIR EN COMMUNAUTÉ COÛTE QUE COÛTE

À l’Archipel d’Entraide, nous avons réussi à continuer à ofrir ce service au cours des ans, mais il a eu la vie dure. Plusieurs fois, nous avons craint devoir y mettre un terme. Malgré les « modes » d’approche en intervention, les ententes, les subventions spécifques, et autres enjeux et défs, il a subsisté.

Pour maintenir ce service essentiel pour la communauté — on ne le répétera jamais assez — nous avons su être créatifs et débrouillards, et miser sur l’entraide. Avec le maintien partagé, tous les membres de l’équipe mettent l’épaule à la roue en dégageant une demi-journée dans leur horaire pour ofrir du temps de garde pour accueillir une personne qui a déjà eu des services

à l’Archipel et qui ne va pas bien. Le maintien communautaire, c’est un flet de sécurité. Un meilleur fnancement à la mission nous permettrait d’assurer une permanence à ce poste.

Insufer un petit peu plus d’amour au maintien communautaire et lui redonner la juste place qu’il mérite au sein de l’Archipel reste au centre de nos actions et nous ne cesserons pas de nourrir cette ambition.

Photo : Melanie Clement

ME FAIRE CHOUCHOUTER…

MÊME SI J’AI LA TÊTE DURE !

Je n’ai que du beau à dire de l’Archipel d’Entraide. Ça fait déjà 10 ans que je fais affaire avec vous. D’abord avec M. B., puis avec Paula.

Ils m’ont aidé physiquement, moralement. Que ce soit pour des transports ou de l’aide pour faire l’épicerie.

Pour une jasette, des références, des démarches auprès d’autres organismes. Paula me donne de bons conseils, elle m’organise ben des affaires.

Je suis vulnérable et hypersensible, Mais avec vous, j’ai eu beaucoup de soutien

J’ai repris confiance en moi et appris à m’aimer.

Même quand Paula n’est pas là, tout le monde m’écoute, Tous des professionnels charmants de M. B. à la dernière recrue Nathalie, Kevin aussi.

Vous êtes de belles et bonnes personnes Qui me faites du bien, Qui brise mon isolement.

Pour moi, l’Archipel ce n’est que du bonheur, de l’aide et de l’amour !

C’est comme si vous me donniez plein d’amour. Et moi, de l’amour, je n’en ai pas eu.

De vous, je ne retiens que du beau. Toujours du gros bonheur qui me remet sur le piton.

Vous êtes merveilleux.

Vous êtes formidables.

Une chance que je vous ai !

LA TRÈS COLORÉE MME V

Photo : Odree Couture-Bedard

CHOISIR L'ARCHIPEL, ENCORE ET ENCORE

Je venais d’avoir 17 ans quand je quitte mon petit village natal du Témiscouata pour migrer dans la Capitale-Nationale. J’arrive joyeusement en ville, mais je me rends vite compte que les piétons ne répondent pas à mes salutations amicales et que mes voisins me regardent comme si j’étais tout droit débarquée d’une autre planète quand je fais le tour de mon nouveau bloc pour me présenter.

C’est pour étudier en relation d’aide que je m’installe à Québec. Je suis en quête d’un sens à la vie et à défaut d’en trouver un, je me dis que j’essaierais de rendre l’existence de mes colocs terriens moins douloureuse. Pas facile d’arriver en ville et de constater que les gens font chacun pour soi. La solidarité des citoyens de mon village me manque lorsque je débarque à l’Archipel d’Entraide pour un stage d’observation de 30 heures.

Je tombe immédiatement sous le charme. D’abord, des gens qui fréquentent l’organisme qui brillent de leur unicité et de leur authenticité. Puis des travailleurs et travailleuses qui essaient fort de créer un espace où on peut sortir du paraître et habiter son être. Je termine ma technique d’intervention en délinquance, puis mon baccalauréat en travail social en gardant des liens d’emploi à temps partiel dans l’organisme et, 13 ans plus tard, je le choisis encore et encore.

LE CLOCHER PENCHÉ ; UN PHARE DANS ST-ROCH

L’Archipel, c’est une petite communauté tissée serrée au cœur de la grande ville. Choisir de travailler à l’Archipel d’Entraide m’a permis de recréer cette communauté solidaire qui me manquait tant. Ici, on ne fonctionne pas par épisode de service où le lien est rompu quand on a répondu au besoin de la personne. Les gens créent des liens qui peuvent perdurer et avoir un flet de sécurité pour les journées où ça va moins bien. Travailler à l’Archipel c’est une identité, celle de la porte qui reste ouverte.

J’aime imaginer le clocher de l’église de l’Archipel d’Entraide comme la lumière d’un phare dont les gens se souviennent lorsqu’ils traversent une tempête. Une des grandes richesses de l’organisme se trouve chez ses intervenantes et intervenants qui restent avec les années. Grâce à leur présence, les gens qui franchissent nos portes savent qu’ils seront reconnus et accueillis chaleureusement. Les travailleuses et les travailleurs archipelien.nes sont les gardiens du phare qui maillent patiemment le flet social jour après jour.

L’esprit d’équipe riche leur permet de passer à travers les journées diffciles et de s’accrocher à de petits objectifs ; que la

personne qui quitte l’organisme ait plus d’espoir au cœur qu’avant d’y entrer. On est là par choix ; parce que la liberté de pratique nous permet d’intervenir en cohérence avec nos valeurs, toujours pour la communauté. C’est parfois de voir le pire et le meilleur de l’humanité dans une même journée, mais c’est toujours du vrai.

J’aime habiter un quotidien fait d’interactions que j’espère être le plus égalitaire, où les émotions ont toute leur place et sont accueillies avec bienveillance. Je festoie de voir des humains assumés dans leur belle marginalité et je m’émeus d’accéder aux couleurs profondes des plus introvertis. Ma paye, c’est de marcher dans le quartier SaintRoch et de pouvoir reconnaître et saluer mes concitoyennes et concitoyens ; je retrouve alors mon village et son esprit solidaire.

Photo : Melanie Clement
Corey

UNE TRADITION LONGUE DE 35 ANS

La tradition orale est une manière de préserver l’histoire d’un peuple et de la transmettre aux nouvelles générations. Dans un contexte de travail, raconter l’histoire permet d’intégrer les nouveaux collègues à l’intérieur d’une culture organisationnelle, de leur dire : « ici, c’est comme ça que nous faisons. C’est comme ça que nous nous représentons les personnes avec qui l’on travaille. C’est à partir de ces constats que nous nous positionnons éthiquement, socialement et politiquement ». C’est ce qui permet de défnir ce qu’est un-e archipelien-ne et ce que l’organisation attend de la personne dans le cadre de son travail.

LES PREMIÈRES HISTOIRES

Les premières histoires sont racontées autour d’un café, dès l’arrivée d’un nouveau stagiaire ou d’une nouvelle collègue. C’est immanquable, lorsqu’un-e nouveau-elle s’installe autour de la table, iel a droit aux anecdotes de Serge, à la curiosité de tout un chacun, aux dons de café et de nourritures de la part de Jocelyn ou de « Guy boufe »… Iel se bute aux vocabulaires colorés des archipelien-ne-s, aux déformations entendues ici et là qu’ils aiment répéter : « Voici notre nouvelle étagère ! », « j’ai la plotte à terre aujourd’hui… », « j’me sens tom shame ! »…

DES THÉMATIQUES VARIÉES

Les collègues archipelien-ne-s acceptent d’entrer à l’intérieur du terrier du lapin blanc. C’est la rencontre quotidienne avec différentes formes de pauvreté : matérielle, économique, culturelle et sociale. C’est également le fait d’accueillir la soufrance, d’écouter des récits traumatiques et de se buter aux violences structurelles du vivre-ensemble : « Les gars de la ville et les policiers ont jeté mon sac à dos avec mes cartes d’identité pendant qu’il nettoyait l’Îlot-Fleurie ! ». C’est de devoir

composer avec la tension entre l’individu et le collectif. De mon point de vue, c’est un aspect douloureux du métier d’intervenant auprès des personnes vivant avec des enjeux liés à la consommation, à la santé mentale, la précarité résidentielle, le tout croisé au genre, à l’ethnie, à l’âge et aux capacités. Nous raconter l’expérience de l’absurdité nous permet de donner sens à ce qui structure le terrier. Certaines histoires font vivre de la peur aux collègues. Elles ont comme vocation de nous mettre sur nos gardes, de nous informer que notre métier peut comporter un risque pour notre intégrité physique et mentale. À mon avis, le plus grand risque est l’usure de compassion. Elle peut faire vivre la culpabilité de ne pas en faire assez pour la personne accompagnée, de ne pas être assez compréhensif. À l’inverse, elle peut donner l’impression aux intervenant-e-s que la personne n’en fait pas assez pour s’aider, qu’elle est un frein à l’accompagnement. L’usure de compassion transforme les relations d’accompagnement et rend foues les limites de la re lation d’accompagnement.

Outre les thèmes de l’absurdité et du risque, les récits racontés mettent également en scène le rire, le plaisir et les réussites. Nous sommes content-e-s du maintien en chambre d’Untel, de la mise en place d’une coop de ménage pour un autre, des moments où la personne reprend contact avec sa famille… Nous sommes soulagé-e-s de revoir celles et ceux que nous croyons mort-e-s. Nous sommes heureux de retrouver nos voyageurs-ses qui font la navette entre les villes québécoises et parfois dans le reste du Canada. Se raconter des histoires permet donc d’accompagner les collègues dans leurs accompagnements : « Nous avons déjà vécu ça avec

l’Ours, peut-être que l’on pourrait refaire quelque chose de similaire avec Untel ? ».

POUR UNE FONCTION PRÉCISE

La tradition orale à l’Archipel d’Entraide permet de perpétuer la mémoire collective et le lien avec les personnes que nous accompagnons. Elle participe à l’encadrement clinique des collègues. Elle délimite ce que nous faisons de ce que nous ne faisons pas, en nous appuyant sur les expériences du passé et les conséquences que certaines pratiques ont pu occasionner. Au fl de la carrière des archipelien-ne-s, une certaine forme de responsabilité semble s’installer, où chacun participe à cette transmission de connaissances et de lien. Il n’est pas rare qu’un « ancien client » soit reconnu par « une » Paula ou « une » Carole-Anne : « Ah oui, je me souviens de lui ! Il était arrivé telle afaire, il me semble… ».

NICOLAS FOURNIER-BOISVERT

Sbastien

Monir

Photo : Odree Couture-Bedard
Photo : Melanie Clement

Lafilledulavomat

Unehistoired’aidenaturelle

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Unêtrehumain quienaideun autre quienaideun autre...

KAOE

Le jeu de L'Archipel d'Entraide

LE JEU DE L’ARCHIPEL D’ENTRAIDE

PAR JACQUES CARL MORIN ET LISE GRAVEL

CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES

1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES.

Ce jeu consiste à remplir les rangées horizontales ainsi que les colonnes 1 et 20 à l’aide des définitions, indices ou lettres mélangées ou déjà inscrites. Chaque case grise représente une lettre qui est à la fois la dernière lettre d’un mot et la première lettre du suivant.

CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT.

Verticalement :

1- Ensemble de personnes vivant en collectivité.

1- Ensemble de personnes vivant en collectivité.

20- Situation d'un individu qui n'a pas de logement stable, sécuritaire, permanent et adéquat, ou qui n'a pas de possibilité, les moyens ou la capacité immédiate de s'en procurer un.

6- Ce qui est consommé par des êtres vivants à des fns d'alimentation. Illuminer, rendre radieux (ROLESILENEL).

20- Situation d'un individu qui n'a pas de logement stable, sécuritaire, permanent et adéquat, ou qui n'a pas de possibilité, les moyens ou la capacité immédiate de s'en procurer un.

Horizontalement :

Horizontalement :

1- Il/elle vend La Quête. Pour réprimer sa colère, on modère ses ______. Encadrement dans les démarches.

2- Carte délivrée par le RTC. Esquisse, plan. Service de recherche de chambres et chambres et pension (OTRACHECIOCT).

7- Groupement de services. Charte des droits et _______ de la personne. Imprimeur de La Quête.

8- Lisses. S’il vous plaît. Programme de réinsertion résidentielle (RPECOTELS). Action d’apporter assistance et réconfort (ETISONU).

9- Dépendance. Ce qui est vivant et animé. Tête (à l’envers) (HECACOB).

1- Il/elle vend La Quête. Pour réprimer sa colère, on modère ses ______. Encadrement dans les démarches.

3- Le fait d’aider la personne à rester dans la communauté (INATIMEN). Mois d’automne. Ce que le chômeur recherche.

4- Il y a toujours moyen de ________. Moment de repos au café l’Archipel. Désir, envie de quelque chose.

10- Échange réciproque et volontaire de ressources et de services au proft de tous (AEEIDNRT). Perspective optimiste. Qui est sortie saine et sauve d’un danger (PRASEEEC).

2- Carte délivrée par le RTC. Esquisse, plan. Service de recherche de chambres et chambres et pension (OTRACHECIOCT).

3- Le fait d’aider la personne à rester dans la communauté (INATIMEN). Mois d’automne. Ce que le chômeur recherche.

4- Il y a toujours moyen de ________. Moment de repos au café l’Archipel. Désir, envie de quelque chose.

5- Nécessité d’agir vite. Fait de prêter attention à la parole de quelqu’un. Aptitude à résister avec force et constance à une fatigue physique ou morale (CADERUNEN).

Réponses au jeu p.33

Hélène

Helene

Les intervenants de l’Archipel d’Entraide réussissent à nous inculquer un climat de confiance qui fait que TOUT est possible. Confiance en eux, confiance en la vie !

Photo : Melanie Clement

Je suis psychiatre depuis 35 ans, et je pratique à l’IUSMQ depuis sa création. Au fl des années, j’ai assisté à la dégradation progressive des services psychiatriques à Québec, en lien avec les coupures de lits d’hospitalisation en courte durée et le nombre limité de personnels en consultation externe.

Néanmoins, malgré la complexité de référer vers une ressource, ou la fermeture de suivi dès qu’un patient est apparemment stabilisé, I'Archipel est demeuré une exception.

Depuis des années, j’y ai référé mes patients et jamais, à ce jour, je n’ai été déçu des services qu’ils ont reçus. Régulièrement, je rencontre en externe mes patients accompagnés de leur intervenant clinique, et je constate à chaque fois le dévouement ainsi que l’efcacité de ces derniers.

En particulier, je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu rupture de services suite au déménagement d’un patient, ou d’un changement de sa condition mentale, et contrairement à de nombreux autres milieux, les cliniciens ne semblent pas subir de pressions de l’administration de I' Archipel lorsqu’un patient demande temporairement moins d’encadrement.

En conclusion, je ne peux que louanger une ressource présentant autant d’ouverture, et remercier au nom de mes patients et en mon nom, autant l’administration que le personnel clinique de L'Archipel.

DR MICHEL LAROSE, psychiatre

Christiane

ANECTODE

Je suis parti de Lévis au début des années 1990 pour m’établir à Québec et naïvement je me suis fait prendre mes sous que j’avais pour le loyer. C’est là que j’ai fait la connaissance de l’Archipel qui était situé vers le haut de la Côte d’Abraham. C’était ouvert 24 h sur 24 et c’était intense. La guerre des motards faisait rage, les altercations entre punks, rockers skinheads, hippies et itinérants, entre autres, en faisait une époque mouvementée. Depuis, à plusieurs reprises, j’ai fait la connaissance de plusieurs intervenants. Comme camelot, je contribue à l’occasion en illustrant la page couverture de La Quête. Je me sens de la famille de l’organisme qui fait que j’ai un logement subventionné depuis 2016. Et j’arrive à vivre avec plus de stabilité. Grand merci à tous et bonne chance aux bénéfciaires et employés.

PHILIPPE-ARNAUD ROULIN

P.S.- Les membres de l’Archipel me facilitent la vie d’aidant naturel, pour moi et ma conjointe. On est très reconnaissants.

Photo : Melanie Clement

L’Archipel d’Entraide accueille depuis déjà plusieurs années nos personnes étudiantes tant pour notre stage de l’automne que pour celui de l’hiver.

Monsieur Maltais, qui est intervenant, est toujours disponible pour accompagner nos personnes étudiantes dans leurs apprentissages et nous dépanner lorsque nous avons besoin de trouver rapidement un nouveau milieu pour accueillir nos stagiaires. C’est une collaboration riche et précieuse que nous avons avec L’Archipel d’Entraide. Nos personnes stagiaires se sentent bien accueillies et soutenues dans votre milieu. Elles bénéfcient également de l’expérience ainsi que des conseils de l’équipe d’intervention, ce qui leur permet de progresser dans la pratique du travail social.

C’est un milieu stimulant qui pousse nos stagiaires à sortir de leur zone de confort, ce qui favorise le développement de nouvelles compétences. Les services oferts procurent des possibilités d’apprentissage variées tant au niveau de l’intervention formelle qu’informelle. À l’Archipel d’Entraide, nos stagiaires interviennent donc dans diférents contextes et renforcent ainsi leurs connaissances dans leur domaine.

Chaque personne étudiante qui a eu la chance de réaliser un stage au sein de votre organisme revient avec des compétences accrues, une confance renforcée et une vision plus claire de son avenir professionnel.

L’Archipel d’Entraide est une ressource essentielle pour venir en aide aux personnes marginalisées et qui sont confrontées à des problèmes de dépendance, d’itinérance ou de santé mentale. Votre approche, basée sur des valeurs de proximité, d’accessibilité et de bienveillance, est un bel exemple de mise en pratique de la théorie qui est enseignée dans notre programme.

Votre contribution à la formation des futur.e.s intervenant.e.s mérite d’être saluée. Vous jouez un rôle essentiel dans leur parcours éducatif en leur ofrant un aperçu précieux du monde professionnel et en les préparant aux défs qu’ils rencontreront dans leur carrière. Grâce à vous, nos personnes étudiantes sont mieux équipées pour réussir et contribuer positivement au domaine du travail social.

Je vous encourage à continuer à ofrir un tel environnement de stage. Votre engagement envers les stagiaires fait une réelle diférence et est grandement apprécié.

CHANTAL BOUCHER

Coordonnatrice des stages

Département des Techniques de travail social

Cégep de Sainte-Foy

En tant que coordonnateurs de stages, appeler à l’Archipel d’entraide c’est savoir que nous aurons un contact simple, convivial et personnalisé. Communiquer avec l’Archipel, c’est appeler un bon ami qui se souvient toujours de nous, qui prend des nouvelles et nous accueille chaleureusement.

C’est avec honneur que nous poursuivons une collaboration avec ce milieu riche en apprentissages et en qualités humaines. Nos étudiants reviennent avec des souvenirs plein la tête ; ils vont à la rencontre d’un milieu stimulant où l’humain est au cœur des services.

Faire un stage à L’Archipel, c’est apprendre à s’adapter ; c’est être accueilli et travailler en équipe pour aller à la rencontre d’un inattendu enrichissant. D’inquiets au départ face aux défs anticipés, nos étudiants reviennent avec des étoiles dans les yeux, après avoir eu accès directement aux impacts que de tels organismes peuvent avoir sur la clientèle et la population.

Avec l’Archipel, les valeurs de notre programme prennent tout leur sens, par l’engagement et l’ouverture de cette ressource au sein de la communauté.

Pour toutes ces raisons, bravo et merci à l’équipe de l’Archipel d’entraide ; bonne continuité !

DOMINIQUE BOILY et CHANTALE BOLDUC, coordination des stages TIC Garneau

LES STAGIAIRES : DES ESSENTIELS !

Cette édition spéciale pour le 35e anniversaire de l’Archipel d’Entraide représente pour moi l’occasion rêvée de vous parler des stagiaires que j’ai le bonheur, depuis plusieurs années, de recevoir, de superviser et d’évaluer.

Dans notre organisme, nous accueillons des stagiaires provenant principalement des Cégeps Garneau et SainteFoy, du Collège Mérici, et même parfois de cégep d’autres régions. Ces étudiants sont issus des techniques de travail social, d’éducation spécialisée et d’intervention en délinquance. Il nous est également arrivé de recevoir des étudiants en techniques policières. La durée des stages varie de 30 h pour un stage d’observation à plus de 400 h pour un stage de fn d’études.

Nous ofrons également l’occasion à des étudiants dans le spectre du service social de développer leurs compétences pendant la saison estivale, puisque chaque année nous embauchons un « carrière été ». Ces derniers, tout comme nos « étagères », soit les stagiaires rebaptisés par une dame en suivi, sont rapidement au fait qu’à L’Archipel, l’humour est un outil largement répandu pour détendre l’atmosphère et traverser les situations difciles : jeu de mots, blagues et niaiseries sont le ciment de l’équipe. Ce sera sans doute l’une des premières choses que les étudiants qui intègrent notre équipe remarqueront. Et ils comprendront rapidement pourquoi…

UN ACCUEIL BIENVEILLANT

Pour bien accueillir un stagiaire, il est essentiel de créer un environnement d’apprentissage stimulant et bienveillant. Pour ce, nous établissons dès le début du stage nos attentes et nos objectifs respectifs. Pour l’Archipel, il est important que le stagiaire s’implique dans l’équipe, soit proactif, respecte le code d’éthique et démontre une certaine autonomie. En retour, nous ofrons un encadrement personnalisé suivant le plan d’apprentissage de son programme d’étude, des défs stimulants et les traitons comme de futurs professionnels.

Nous fournissons aussi, cela va de soi, toutes les informations essentielles à leur expérience professionnelle. Après avoir présenté l’équipe et expliqué les diférents services, nous dressons le portrait des personnes accompagnées. Il s’agit essentiellement d’adultes en situation d’itinérance, ou à risque de l’être, vivant des enjeux de santé mentale, de dépendance, de pauvreté, de judiciarisation, etc.

Ensuite nous invitons le stagiaire à réviser les bases de l’intervention en insistant sur la compréhension de la demande. Une personne peut solliciter des services pour elle-même ou pour une personne en suivi. En efet, les demandes proviennent de partout : CLSC, hôpitaux, Institut universitaire en santé mentale du Québec (IUSMQ), parents, proches, amis, etc.

PLONGER DANS

LA RELATION D’AIDE

Après, nous déterminons l’objectif de l’accompagnement, qui est principalement d’aider la personne à devenir le plus autonome possible, et ce, selon ce que sa condition permet. Pour atteindre cet objectif, il faut prendre le temps de connaître la personne (entretien et collecte de données auprès de la personne elle-même et possiblement d’autres accompagnateurs), obtenir la collaboration de la personne et établir, avec son accord, un plan d’action réaliste.

Puis nous passons au travail de terrain : aller visiter une personne à l’hôpital ou chez elle, l’accompagner chez son psychiatre ou son médecin, la soutenir dans des démarches auprès des institutions gouvernemen-

APPRENDRE ET APPRENDRE

tales ou d’autres organismes communautaires, la mettre au déf d’atteindre des objectifs ou au contraire, la calmer dans ses ambitions. La liste des actions à entreprendre est indéfnie et parfois surprenante.

Ce « plongeon » permet aux stagiaires de réaliser la pertinence du travail des intervenants communautaires, mais aussi de mesurer les exigences du métier.

APPROFONDIR

SON APPRENTISSAGE

Le stage joue un rôle déterminant pour afner un projet professionnel : de là découle le choix de milieu, de clientèle, d’approche et plus encore. À L’Archipel, on veille à ce que nos stagiaires en apprennent le plus possible sur le fonctionnement d’un organisme communautaire accompagnant des personnes désafliées. Ainsi, le stagiaire sera appelé à collaborer avec l’ensemble des membres de l’équipe et à naviguer entre les diférents services. Plusieurs stagiaires qui ont vécu une immersion professionnelle chez nous ont été épatés par le monde de l’itinérance, de la dépendance et de la santé mentale. Et tout autant impressionnés par la masse de travail et la diversité d’actions que nous réalisons pour répondre aux besoins de ces personnes-là.

Quand, à l’issue d’un stage, je vois le brillant dans les yeux d’un étudiant qui a trouvé sa voie, je suis plus que satisfait.

Et si de surcroît, il peut intégrer notre équipe parce qu’un poste est ouvert, c’est la joie !

PIERRE MALTAIS

Accueillir des stagiaires est un rôle très valorisant. Il me permet de transmettre des connaissances et de partager mon vécu de plus de 20 ans en intervention. Mais il est important de préciser que cette relation est donnant donnant : quand ces jeunes dynamiques arrivent sur le terrain, cela m’alimente vraiment. J’apprends beaucoup avec eux, sur les nouveaux courants d’interventions, entre autres, et ça me permet de rester à jour. Un gros merci à tous ces jeunes!

QUAND LA RÉALITÉ DÉPASSE LA FICTION

J’ai pu, au fl de mes 34 années d’intervention, côtoyer le mystère, la légende, la vérité foue ou le mensonge fagrant. Ces réalités, entre lumière et ténèbres, aux multiples teintes de gris, sont ce que l’on peut fréquenter en voyageant dans les grands fonds humains.

Voici donc deux de ces histoires racontées à la façon d’un témoin qui est encore étonné de telles réalités, légendes, histoires ou quoi !

L’OSCAR

Comme il nous arrive souvent à L’Archipel, une personne proche aidant (dans ce cas, une religieuse) vient nous confer une jeune femme au passé peu commun. La demoiselle nous raconte, avec comme seule preuve de son histoire un certifcat de naissance, être née jumelle hors mariage et que, par conséquent, sa mère l’avait laissé aux bons soins de sa grand-mère à Québec qui l’avait alors cachée, la plupart du temps, dans un placard. Elle n’a donc aucune pièce d’identité, aucune éducation et seulement une vague idée du monde extérieur. Pendant son récit hallucinant, elle remarque que quelqu’un mâche une gomme ; elle semble surprise et demande à y goûter !

Elle nous dit aussi vivre dans la rue et être claustrophobe au point que l’on ne peut refermer une porte derrière elle. Elle a peur des microbes et jusqu’à porter des gants en permanence. Enfn, elle dit ne pas aimer la présence des hommes. Il est donc décidé à lui désigner une intervenante qui aurait pour tâche de stabiliser, à court terme, sa situation locative et monétaire. Après quelques semaines, elle reçoit de l’aide sociale et nous devons, chaque mois, encaisser le chèque pour elle. Par contre, elle ne veut pas être relocalisée, prétextant s’être trouvé un endroit en campagne où une dame accepte qu’elle « squatte » sur son terrain, moyennant un montant d’argent. Nous pensons que cette situation est risquée étant donné la fragilité

de la personne, mais elle n’a jamais voulu que nous rencontrions la propriétaire en question.

Malgré toutes les zones d’ombre, nous sommes relativement satisfaits de l’évolution de son dossier. Après tout, elle a un chèque chaque mois et dit s’être trouvé un endroit où demeurer. On n’aurait pas pu deviner la suite des événements.

Quelques mois plus tard, une agente de l’aide sociale communique avec nous, pour nous convier à un rendez-vous à leur bureau, afn de vérifer certaines informations. L’intervenante au dossier se présente donc au rendez-vous sans savoir de quoi il en retourne. À son arrivée, on lui demande de venir identifer une personne. Elle reconnaît alors notre cliente qui se présente sous une autre identité et qui feint de ne pas la reconnaître. L’agente de l’aide sociale insiste sur l’identifcation et l’intervenante est formelle : c’est bien la personne qui reçoit son chèque à l’Archipel. La cliente part alors en colère en niant les faits.

C’est ainsi que nous avons pris conscience que de bonne foi, nous avons aidé quelqu’un à se forger une nouvelle identité pour recevoir un deuxième chèque d’aide sociale. Elle ne s’est jamais représentée à l’Archipel et, encore aujourd’hui, nous n’avons aucune idée de ce qui est advenu d’elle. Le mystère demeure…

L’OURS

Un signalement est fait : un itinérant vit dans un boisé à Sainte-Foy. La situation est pour le moins inusitée. On fait donc appel à nos services et sans attendre, on se déplace au campement pour évaluer la situation.

L’homme dans la cinquantaine, pas très grand, costaud, barbu vit dans un campement rudimentaire constitué d’une tente (une bâche soutenue par une corde attachée entre deux arbres) et d’un feu protégé par un toit soutenu par des poteaux fait de bouts de bois trouvés sur le site.

Ce campeur a tout du chaman solitaire doublé de l’homme des bois. Il a les yeux bleus très perçants et sa peau a une teinte cuivrée résultant de l’exposition à la fumée de son feu qu’il côtoie, quasi sans relâche, de très très près.

Assez rapidement, il devient évident qu’il nous sera très difcile de le relocaliser en chambre ou en appartement. De toute façon, pour lui il n’en est pas question : cet endroit est le plus « sécure au monde ». On comprendra pourquoi, plus tard.

L’équipe décide alors de faire appel à une connaissance qui est propriétaire d’une chambre et pension non loin du site du campement. Ce dernier accepte de nous donner un coup de pouce, puis on fait le nécessaire pour qu’un chèque d’aide sociale soit émis pour répondre aux besoins de cet improbable personnage.

L’afaire vient aux oreilles des médias qui vont le rencontrer, on le surnomme alors L’OURS. Quand le reportage passe à la télévision, sa famille le voit et débarque aussitôt au campement. C’est ainsi qu’on apprend qu’il avait été porté disparu après un coup de grisou qui s’était produit dans une mine du nord de l’Ontario où il travaillait. Par contre, l’ours refuse de reconnaître sa famille. Il avait probablement développé une schizophrénie depuis le fameux coup de grisou. Il nous explique que son campement est pour lui le lieu le plus sécuritaire au monde parce que, dans son monde, la lune court après le soleil et quand elle l’aura rejoint, il y aurait un immense tremblement de terre qui ne touchera pas son site protégé, voire sacré. Dans les années qui ont suivi, la crainte des gens a fait place à l’adoption. Une piste de ski de fond passait juste à côté de son camp d’où les gens pouvaient le saluer. D’autres lui apportaient du bois. De notre côté, on lui rendait visite régulièrement et on s’assurait qu’ils reçoivent ses deux livraisons de nourriture mensuelles. L’histoire veut qu’il ait vécu là durant 12 ans. Je peux en confrmer 8 puisque mon suivi avec l’ours dura 8 années.

Je peux aussi confrmer que la légende qui voulait qu’il avait sur lui 5 000 $ en vieux billets est vraie. Notre ami est décédé du cancer à l’hôpital Saint-François-d’Assise en août 2005. L’ours a alors accepté, chose qu’il n’avait jamais voulu, de déposer son 5 000 $ dans un compte de banque pendant son hospitalisation. Beaucoup de choses pourraient encore être dites à son sujet, mais gardons cette zone d’ombre nécessaire aux mythes et légendes.

SERGE BÉDARD

Mar

Photo : Odree Couture Bedard

Fête à l’Archipel !

Ding ! Ding Dong ! Toutes les clochettes vont sonner !

Toutes les chandelles vont joyeusement s’allumer !

L’Archipel fête d’existence, ses 35 années.

35 ans, les itinérants à vaillamment aider.

Cet organisme à de quoi être fier, Il a contribué à soulager vraiment ses usagers de la misère.

Il faut, le professionnalisme et le cœur de ses intervenants souligner.

Avec le temps, ils ont su tisser

Une toile d’amitié, de solidarité.

Ils ont su donner leurs ailes à leur reconnaissante clientèle.

J’ai demandé à mon intervenante Carole-Anne Beaulieu

Avec grand sérieux : « nous sommes des amis ? »

« Sans ça, ça ne vaudrait pas la peine », m’a-t-elle dit.

GAÉTAN DUVAL

Courtoisie:Philippe Bouchard

TROIS DÉCENNIES, TROIS LIEUX

796, Côte d’Abraham. Je me souviens d’avoir fréquenté ce lieu à ses débuts. La première fois que j’y suis allé, il y avait une foule de personnes rassemblées. Certaines parlaient, d’autres les écoutaient. De tous les propos et discussions, un but très simple émanait : celui de créer un groupe qui voulait aider ce qu’il convient d’appeler son prochain. Le but sans contredit est noble, la recette est habituellement efcace puisqu’elle a été utilisée depuis environ 2000 ans.

Dans une ville comme Québec, il est évident que les besoins urgents de toutes sortes sont nombreux. J’ai assisté assez souvent aux réunions du conseil municipal de Québec pour savoir que même avec le pouvoir, les miracles sont assez souvent impossibles.

Personne ne peut tout régler. Il doit y avoir dans tout ça un partage des tâches et des obligations. L’Archipel d’Entraide, comme son titre l’indique, veut aider. C`est pourquoi, de sa naissance à aujourd’hui, elle a grandi.

Puis l’Archipel a déménagé, toujours sur la Côte d’Abraham, mais un peu plus bas et de l’autre côté de la rue. Ce local plus grand ofrait d’autres possibilités à l’organisation. De nouvelles personnes se sont ajoutées à celles déjà en place, et comme l’arbre qui grandit, de nouvelles branches de services sont venues se grefer à l’organisation existante. Le but, toujours le même, « aider son prochain dans les difcultés qu’il traverse. »

Le temps s’est écoulé, et pour la suite des choses, L’Archipel D’Entraide s’est ofert un autre local, soit un endroit à la mesure de sa mission. À mon humble avis, ils ne pouvaient pas mieux tomber pour cette troisième station. Je m’excuse, le mot tomber n’est pas celui qu’il faut, je vais corriger en mentionnant que c’est tout simplement un cadeau du ciel d’être favorisé dans le temps pour loger l’Archipel d’Entraide dans un lieu pareil.

La mission de ce bâtiment est apparentée avec la mission qu’il avait autrefois, c’est-à-dire la parole de l’évangile consolatrice des afigés, aujourd’hui la diférence est dans l’action pour aider son prochain. Ces deux périodes sont vraiment complémentaires l’une de l’autre. Il est évident que sur notre planète tout n’est pas parfait, et c’est pour cela qu’il faut laisser place à l’amélioration.

En parlant d’amélioration, il y a au Québec une certaine quantité d’églises qui sont fermées. Pourquoi ? Est-ce que le peuple québécois que nous sommes, au lieu de démolir les bâtiments que nos ancêtres ont construits et d’en efacer les traces, pourrait les sauver en les utilisant autrement afn de garder notre mémoire ? Il est primordial d’agir dans ce sens si nous ne voulons pas tomber dans l’oubli.

En hommages respectueux à tous ceux qui font des eforts pour la conservation de notre patrimoine.

PHILIPPE BOUCHARD

GEORGES LACHMAN

Martine

Photo : Melanie Clement

Cleophas

Photo : Melanie Clement
Photo : Melanie Clement
Photo : Odree Couture-Bedard
Marie-Claude

À TOUS NOS

PRÉCIEUX

PARTENAIRES !

PARTENAIRES OR

• Centraide

PARTENAIRES ARGENT

• CKRL FM 89,1

• Spa des Neiges

• Les Impressions Stampa PARTENAIRES BRONZE

• Audiothèque

• Intermarché St-Jean

• Services Harmonia

PARTENAIRES INCONDITIONNELS

• Bal du Lézard

• Maison Revivre

PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM

• Claude Gallichan, chiropraticien

• Yves Boissinot

Centre femmes aux 3 A de Québec

Pour la réorganisation sociale des femmes

Lisses. S’il vous plaît. Programme de réinsertion résidentielle (RPECOTELS). Action

RÉPONSES AU JEU DE L'ARCHIPEL D'ENTRAIDE

10- Échange réciproque et volontaire de ressources et de services au profit de tous (AEEIDNRT). Perspective optimiste. Qui est sortie saine et sauve d’un danger (PRASEEEC).

ourtoisie:Claude

Cossette

« VIVE NOUS ! »

« Trente, trente-cinq ans, c’est l’âge où une femme peut faire les pires folies », a écrit la romancière Antonine Maillet. Les « pires folies », cela peut signifer bien des choses, positives ou négatives. Cela laisse entendre en tout cas que c’est une période où se manifeste une singulière boufée de fougue.

L’ÂGE DE LA MATURITÉ

Le docteur Peter Jones, neuropsychiatre de l’Université Cambridge, a démontré que le cerveau continue à se développer jusqu’à la trentaine et au-delà. D’ailleurs, n’est-il pas convenu que l’âge mûr se situe plutôt autour de 40 ans ? Alors, 35 ans, c’est « le bel âge », l’âge où la vivacité est couplée avec de la maturité. Aussi, c’est dans la trentaine que se sont manifestés publiquement les grands prophètes de l’humanité, ceux qui ont marqué l’Histoire par le nombre de leurs disciples et par la pérennité de leur enseignement : le Bouddha en Inde, Jésus en Galilée, Mahomet en Arabie. À cet âge, une personne dispose de la clairvoyance et de l’assurance pour déterminer à quoi servira le reste de sa vie.

C’est d’ailleurs à cet âge que, de nos jours, les jeunes Québécois choisissent d’engendrer une descendance. L’Institut de la statistique du Québec a publié au printemps 2024 une analyse de la fécondité nationale : en moyenne, c’est à 34 ans que les femmes ou les hommes du Québec donnent naissance à leur premier enfant.

La trentaine marque le moment où l’on a acquis les compétences personnelles et professionnelles essentielles, où l’on est fortement motivé par l’idée de réaliser ses grands rêves et où l’on dispose de l’énergie pour se lancer dans des projets d’envergure.

La trentaine est également la période où une personne fait preuve de plus de stabilité parce qu’elle n’est plus afectée par les incertitudes de la vingtaine, par ces énergies engagées dans des essais hasardeux ou ce temps investi dans des tentatives sans issues.

L’ÂGE

DE L’IMPACT DURABLE

Bref, la trentaine est considérée comme le moment où l’on a acquis sufsamment de maturité, de sagesse, pour prendre des décisions réféchies, et où l’on dispose encore de l’audace nécessaire pour relever de nouveaux défs. En somme, la trentaine rassemble

HRONIQUE

expérience, stabilité et énergie ; c’est un moment d’équilibre idéal pour concrétiser les belles idées qui couvent sous la cendre.

Un autre atout de cet âge, c’est que l’on a développé un réseau professionnel et personnel solide, ce qui constitue un parc de ressources à portée de main, diversifé et fable, pour réaliser des projets d’envergure. Bref, c’est à ce moment-là que cela doit se passer, sinon il ne se passera jamais rien. Plus tard risque d’être trop tard.

Une organisation a passé à 35 ans à travers les difcultés de la jeunesse et a assuré les fondements de sa pérennité : des par tenariats solides ; des sources de fnancement stables et diversifées ; la créativité pour répondre aux besoins changeants de la société ; la vivacité pour résoudre les crises ; l’assurance pour endosser un rôle de leader et inspirer d’autres entreprises sociales. Un tel organisme saura éventuellement s’ajuster aux changements sociaux d’autant plus qu’il s’assure d’une relève par l’important savoir-faire qu’il a accumulé.

En atteignant cet âge, un organisme démontre sa solidité et peut considérer le futur. Un 35e anniversaire n’est donc pas seulement un moment de célébration ; c’est aussi une invitation à envisager l’avenir avec détermination.

VIVAT !

Or, 35 ans, c’est l’âge de L’Archipel d’Entraide. L’organisme se retrouve donc à l’apogée de sa vitalité. Ses membres sont des archipelleteurs : depuis 35 ans ils/elles retournent le sol pour le rendre plus fertile. C’est maintenant un temps d’ensoleillement qui saura produire des fruits « en masse » : en barquettes, en paniers, en containers… en vraquiers entiers.

VIVE L’ARCHIPEL ! VIVE LA SOLIDARITÉ ! VIVE

NOUS !

CLAUDE COSSETTE

● ateliers thématiques

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