La quete numero 145 juin 2012

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Des valeurs hors de prix? Cette laitue ne contient aucun pesticide ni engrais chimique. Ce poulet a été élevé au grand air, nourri de grains biologiques et n’a reçu aucun traitement hormonal et encore moins d’antibiotique. Par ailleurs, sachez que les agriculteurs qui vous offrent ces produits sont aussi pris en compte. En effet, selon les normes internationales de l’agriculture biologique, « quiconque est impliqué dans la production biologique a droit à une qualité de vie qui satisfasse les besoins fondamentaux, ainsi qu’à des conditions de travail saines et sécuritaires ».

Photo : Archives Web

« Certes, acheter des produits biologiques coûte relativement plus cher qu’une épicerie conventionnelle, mais cela dépend de la manière dont on voit l’alimentation », répond Nicolas Pageau, conseiller expert en agriculture biologique du Ministère de l’Agriculture, de la Pêcherie, de l’Alimentation du Québec ( MAPAQ. ) En effet, manger ne se réduit pas uniquement en un acte de survie selon M. Pageau. Manger peut aussi s’avérer un acte à dimension écologique et sociale. À cet effet, lorsque l’on consomme des aliments biologiques, indirectement on soutient la production locale en plus d’être responsable écologiquement. « L’argent est une valeur absolue. L’aspect biologique, lui, fait appel à des valeurs intangibles. Lorsque l’on sait tout ce que cela implique, ça en vaut vraiment la peine ».

Meilleurs au goût, plus nutritifs, plus écologiques, les aliments biologiques ont pour ainsi dire tout pour plaire aux consommateurs ayant à cœur leur santé, mais aussi l’environnement. En effet, depuis les dix dernières années, les consommateurs canadiens, et plus particulièrement ceux d’origine québécoise, cherchent une consommation responsable. Gras trans, cruautés animales, scandales de contaminations, organismes génétiquement modifiés ont certes augmenté l’engouement pour les produits biologiques. Résultats ? Une récente analyse du marché des produits biologiques au Québec mandatée par la Filière biologique du Québec révèle que 55 % des 718 répondants ont affirmé consommer des produits biologiques et 80 % d’entre eux sont prêts à payer 20 % de plus pour ce type d’aliment. Ce sondage révélait également que 70 % des répondants détenant un diplôme universitaire et que 66 % des répondants ayant un revenu familial de 90 000 $ et plus déclaraient consommer des produits biologiques... » 8

En revanche, et malgré leurs nombreux bienfaits ainsi qu’une demande de plus en plus importante, une tendance demeure : la présence d’aliments biologiques dans l’alimentation des Québécois demeure encore faible. La principale raison ? Leur prix. En effet, toujours selon un sondage réalisé par la Filière biologique, un non-consommateur sur deux justifie ne pas acheter de produits biologiques en raison de leur prix élevé. De plus, l’équipe de l’émission l’Épicerie, diffusée sur les ondes de RadioCanada, avait réalisé un petit test maison il y a quelques années dans le but de connaître la différence de prix entre les produits conventionnels et les produits bios. Leur résultat : pour un nombre égal de produits similaires, l’épicerie biologique leur a coûté près de 70 % plus cher. Ainsi, les consommateurs québécois désirent se procurer des produits sains et salubres, mais sans toutefois se ruiner. Dans ce contexte, une question se pose : le prix joue-t-il vraiment en défaveur des aliments bios ?

Le prix des aliments biologiques, qui pourrait en rebuter certains, tend à diminuer selon M. Pageau. En effet, l’augmentation du prix du carburant influe sur la demande des produits conventionnels. Les épandages d’engrais et de pesticides ainsi que le transport nécessitent du carburant essentiel à la distribution de produits conventionnels. Toutefois, comme nous l’avons vu précédemment, les aliments biologiques sont exempts de ces produits. Par conséquent, la différence de prix entre les aliments conventionnels et certifiés biologiques continue à se resserrer. En résumé, manger bio ne revient pas forcément plus cher. Tout dépend de votre motivation à l’achat. Quoi qu’il en soit, les valeurs environnementales, sociales et de mieux-être pour plusieurs Québécois n’ont pas forcément de prix. Ainsi, le bio défie les lois de la physique et, à l’évidence, n’est pas monneyable.

Océane Périé Communication publique, 1re année

réalise l’espoir Juin 2012


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