L'An Vert Hors série

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Hors Série - L’An Vert - Décembre 2018

NATURE

L’AN VERT

ESPACE

BIOGAZ

La technologie au service de la reforestation

Star Wars ou Odyssée de espace ? 2,50€

Des carcasses de poissons comme carburants


Trois ans après l’adoption des Accords de Paris, le bilan de l’évolution du climat n’a guère évolué, comme le démontre le GIEC avec son rapport datant du mois dernier. Sujet majeur de la COP 21, les émissions de gaz à effets de serre augmentent toujours, après avoir stagné entre 2015 et 2016. Le financement des engagements n’est pas non plus atteint. Cependant, la France est déterminée à réunir chaque pays pour mettre en place les mesures de ces accords internationaux pour que, d’ici 2020, de réelles solutions soient mises en place. L’objectif est avant tout de mettre tout le monde d’accord sur les différentes règles d’application du projet et ainsi, de faire en sorte que chaque pays rehausse ses engagements. Mobilisation et intensification des efforts Les objectifs de la COP 24 sont clairs, ramener les États dans une trajectoire de 1,5°C, combler le déficit de financement climat, mobiliser les acteurs privés et enfin imposer le concept de transition juste. À ce jour, 184 parties ont ratifié l’Accord de Paris, mais il manque la Russie, la Turquie ou encore l’Iran. Les États-Unis maintiennent leur souhait de se retirer de l’accord, tandis que l’Australie n’a toujours pas écrit noir sur blanc ses engagements. Au Brésil, Jair Bolsonaro, fraîchement élu, menace lui aussi de quitter l’Accord de Paris. Selon le dernier rapport du PNU (Emissions Gap Report), la planète se dirige sur une trajectoire de réchauffement de 3,2°C d’ici la fin du siècle.

l’ont affirmé vendredi 7 décembre les ministres en charge du climat Jean-Luc Crucke et Céline Fremault. Les limites qui se présentent sont tout de même majeures. Depuis le retrait des États-Unis dans l’Accord de Paris, l’UE se doit d’être l’acteur majeur du bon fonctionnement des accords. Mais Bruxelles est loin de réussir à maintenir le cap vers une amélioration majeure d’ici 2020. Pour le Mali, les objectifs sont tout aussi clairs, la Présidente de la commission d’organisation de la délégation malienne Mme Gologo Aminata Diarra, a présenté les objectifs maliens pour cette COP 24. Pour elle il est important d’assurer au Mali une bonne visibilité et nouer des partenariats pour le financement d’objets innovants. La question à 100 milliards revient donc dans les objectifs majeurs pour des pays en développement comme le Mali. La promesse avait été prise par les pays du Nord en 2009 afin de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays vulnérables au dérèglement climatique. Le Japon, les États-Unis et l’Australie plaident aujourd’hui pour plus de souplesse permettant d’inclure dans cette somme des prêts commerciaux ainsi que des garanties d’assurance et d’exportation avec les pays concernés.

La consolidation des mesures entérinées lors des Accords de Paris est bien l’objectif majeur des pays impliqués. Malgré les réalités encore fragiles des engagements et des avancées timides, l’union La Wallonie, la Flandre et Bruxelles ont s’amorce, maintenant l’ambition commune bien l‘intention d’intensifier leur travail de poursuivre les actions déjà engagées. lors de la COP 24, dès le lundi 10 décembre. Fleur Jaffrelot et Morgane Juvany Afin que la Belgique rejoigne “le wagondes pays européens ambitieux en termesd’engagements climatiques internationaux”,


COP 24 Le climat au sommet des débats Du 3 au 14 décembre, les 197 pays à la Convention-cadre des

Nations

Unies

sur

les

changements

climatiques

se réunissent à Katowice, en Pologne, pour la COP 24. Cette année, les enjeux sont de taille. Il s’agit d’adopter officiellement l’accord de Paris mis en place durant la COP 21 et de rehausser les ambitions de chaque pays.


Biogaz

Des carcasses de poissons comme carburants


Depuis 2015 environ, l’utilisation de biogaz se développe dans l’esprit collectif comme l’alternative parfaite aux énergies fossiles telles que le fuel ou le charbon. La compagnie maritime Hurtigruten annonçait le 28 novembre dernier vouloir faire fonctionner une partie de sa flotte grâce à cette énergie renouvelable à faibles émissions en CO2.

Le Biogaz, qu’est-ce que c’est ? « Le biogaz est tout simplement un combustible naturel créé à partir de la fermentation de substances organiques comme les déjections animales, les cultures végétales ou encore les carcasses comme ici avec les poissons ».


Art

“Si les animaux

Alors que les animaux de montagne sont sur le point de disparaître, l’artiste français Julien Nonnon, spécialisé dans le mapping vidéo, a décidé de tirer le signal d’alerte à travers ses projections lumineuses.


pouvaient communiquer leur détresse,ils le feraient…”


Nature

La technologie au

Les initiatives de reforestation fleurissent, de méthodes reconnues à de véritables concentrés de technologie. Un constat plutôt réjouissant quand on sait que chaque année, 13 milliards d’hectares de forêts disparaissent à travers le monde, soit 10 terrains de foot toutes les 15 secondes.

Il y a peu, l’incendie Camp Fire ravageait la Californie et brûlait plus de 60 000 hectares de forêt. Face à ce phénomène auxquels les Etats-Unis, comme le reste du monde, sont de plus en plus exposés, des chercheurs de Seattle pensent avoir trouvé une solution pour faciliter la reforestation. En effet, la start-up DroneSeed a créé un drone ultra performant capable d’analyser la topologie des forêts afin d’identifier les zones propices au reboisement. Le drone détruit ensuite des mauvaises herbes avec de l’herbicide avant d’utiliser un canon qui projette des graines avec précision. L’appareil accumule les avantages. Facile à manœuvrer, ce concentré de technologie

peut voler à basse altitude et sa précision est gage d’efficacité. La start-up DroneSeed espère mettre en place ses drones pour la prochaine saison de plantation. Des bombes à graines pour reboiser les forêts En Thaïlande, le gouvernement a lancé un projet depuis bientôt trois ans pour reboiser le pays. Le pays étant victime de déforestation jugée “inconsidérée” pour la fabrication d’huile de palme et de caoutchouc, des chercheurs envisagent d’utiliser des drones capables de déployer des Seed Bombs aux endroits défrichés de façon quasi-autonome. Les Seed Bombs ou Seed

Balls, littéralement “bombes à graines”, permettent de lutter contre la déforestation de ma nière astucieuse et peu coûteuse. Il s’agit de bombes d’argiles, pas plus grosses qu’une balle de ping-pong, dont l’intérieur est composé d’un mix de graines et de matières organiques compostées. L’argile sert à protéger les graines lorsque la boule tombe sur le sol, mais aussi à conserver l’humidité intérieure et protéger des rayons du soleil. Lorsqu’il se met à pleuvoir, la boule se dissout et laisse la graine germer jusqu’à ce que sa racine atteigne le sol pour laisser pousser un arbre. L’avantage ? Le temps d’un seul vol, un avion peut disperser plus


service de la reforestation

de 100 000 Seed Bombs. Plusieurs pays décident d’utiliser des Seed Bombs, notamment le Kenya, un des pays les plus touché par la déforestation. Le projet Thaïlandais mené par Stephen Elliot souhaite donc quant à lui équiper des drones de bombes de graines. Ces derniers déploieraient les Seed Bombs aux endroits ciblés. Et pour aboutir à un projet efficace, le chercheur espère mettre en ligne ses plans avec un code source ouvert à tous les autres amateurs de drones pour participer au reboisement. Dans un avenir rapproché, lorsqu’un arbre tombe dans la forêt, des drones pourraient être là pour le voir. Et peut-être revenir plus

tard pour bombarder la région avec des graines, selon un chercheur indien. Déjà 40 millions d’arbres replantés grâce à une méthode japonaise D’autres techniques de reforestation, moins futuristes, sont déjà bien connues et plutôt très efficaces, comme en démontre la méthode du botaniste japonais Akira Miyawaki ayant déjà permis de replanter 40 millions d’arbres dans le monde. Assez longue et coûteuse, elle consiste à sélectionner des variétés de plantes différentes au sein d’une région, puis à replanter les graines dans une pépinière

de façon aléatoire afin de créer une biodiversité naturelle. Au bout de trois ans, les végétaux sont replantés. L’avantage, c’est que le développement de ces futures forêts se fait plus rapidement grâce à l’interaction entre les plantes et au meilleur enracinement dû à l’attente d’une certaine maturité. Un système qui se répand dans quelque 15 pays comme la Chine, la Thaïlande, et qui inspire les sociétés françaises. Reforest’Action voudrait constituer ce type de fôrets en version réduite au coeur des milieux urbains.

Arthur Blet, Valika Robert, Prescillia Boisseau.


Espace

Star wars ou

En apprendre davantage sur nos planètes proches ou nettoyer l’espace est essentiel pour de futures opérations et avancées technologiques. Le 26 novembre, la sonde américaine de la NASA, Insight, a atterri sur Mars. Des projets ont d’ailleurs été lancés pour nettoyer l’espace.

Armes anti-satellites, espionnage, brouillage,... L’espace est devenu depuis plusieurs années une zone stratégique décisive. La Chine, la Russie et surtout les Etas-Unis ont une longueur d’avance. Et consciente de son retard et de sa vulnérabilité, la France a prévu de se doter, d’ici 2020, du système spatial CERES, l’un des plus sophistiqués en matière de renseignement. Les nouveaux satellites permettront à la France de maîtriser les systèmes de télécoms et de radars ennemis. En attendant, certains projets sont dirigés de concert. Pour écouter battre le coeur de mars Insight est un projet de coopération entre Etats-Unis et France, la sonde étant américaine mais l’instrument d’enregistrement SEIS est conçu par le CNES, l’agence spatiale française. L’atterrissage de la sonde Insight, ce lundi 26 novembre, sur Mars est déjà une réussite technique. Après sept mois de voyage, la sonde va pouvoir percer les secrets de la planète rouge. Il s’agit d’effectuer une véritable échographie.

L’ensemble de cet examen doit permettre d’en apprendre davantage sur la formation de la planète et par récurrence de schéma, sur la formation des planètes rocheuses dans leur ensemble. Et depuis samedi 7 novembre, c’est une grande première : on connaît le son du vent sur Mars ! “Ce sont des mesures d’opportunité”, explique Philippe Laudet, chef de projet InSight, “mais nous avons toutefois besoin de ces observations pour pouvoir les éliminer car elles pourraient parasiter les détections de tremblements de Mars plus tard.”


Odyssée de l’espace ?


L’AN VERT Mickaël Robert

Cette semaine on vous la fait à l’envers

Il y en a marre des rapport trop compliqués à déchiffrer, des discours inquiétants sur l’avenir de la planète et des sommets qui n’en finissent plus de blablater. Les projets mis en place par les politiciens sont souvent trop longs et trop complexes à mettre en place. On est déjà en train de suffoquer à cause du réchauffement climatique alors pitié ne nous assommez pas à coup de discours rébarbatifs. En pleine Cop24 on espère que les discussions aboutiront à de réelles solutions. Étrange de lire cela dans un magazine spécialisé dans l’environnement, mais oublions les mauvaises nouvelles pour cette semaine. On nous parle souvent de déforestation, mais pourquoi aussi peu de reforestation ? A vrai dire elle est déjà en marche depuis plusieurs années et elle se modernise avec le temps et l’arrivée du drone. Un excellent moyen pour replanter de manière rapide et efficace. Quelle alternative à l’essence hormis l’électricité ? Réponse facile ! Le biogaz. Certains diront que ce n’est pas une source d’énergie assez puissante, mais en attendant la Norvège réussit à faire déplacer des bateaux de croisière en se servant d’elle. Plusieurs solutions existent, il ne reste qu’à les appliquer. Vous l’aurez compris pour cette semaine, ce hors-série de L’An Vert vous propose du journalisme de solution. On en profite pour vous montrer l’envers du décor, en retournant les codes du magazine. On vous invite à mettre L’An vert à l’envers.

Espace

Star Wars ou odyssée de espace ?

Nature

La technologie au service de la reforestation

Biogaz

Des carcasses de poissons comme carburants

Interview

«Si les animaux pouvaient communiquer leur détresse, ils le feraient...»

Cop 24

Le climat au sommet des débats

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Directeur de publication : Patrick Girard Rédacteur en chef : Clément Granon Community Manager : Clément Granon, Sophie Repoux Twitter de l’An Vert : @LAn_Vert Secrétaire de rédaction : Clément Granon, Sophie Repoux, Valika Robert Rédaction : Thibault Ajaguin (@ThibaultAjaguin), Arthur Blet (@arthurblet), Prescillia Boisseau (@PrescilliaBoiss), Matéo Dufour, Léa Dubuc (@dubuc_lea), Clément Granon (@GranonClément), Fleurestine Jaffrelot (@fleurjaffrelot), Morgane Juvany, Grégoire Noally (@greg_nly), Sophie Repoux (@lapattenoire), Mickaël Robert (@mickaëlrobert12), Valika Robert (@valikarobert) Maquettiste : Matéo Dufour / Sophie Repoux Locaux : 47 rue du Sergent Michel Berthet, Lyon, 69009


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