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from Horizons Verts 62
by kklschweiz
En tant qu’ONG séculaire expérimentée, le KKL-JNF a repris les 17 objectifs ci-contre et entend les réaliser durablement. Ci-après deux exemples déterminants de ces 17 objectifs de développement durable (ODD) et la manière dont le KKL-JNF les met en œuvre:
Éradication de la pauvreté (Pas de pauvreté)
Dans son pays, le KKL-JNF investit dans la formation et la recherche pour encourager les jeunes dans les régions périphériques, en termes géographiques et sociaux, réduire les inégalités sociales et offrir à ces jeunes la capacité de s’assurer un niveau de vie décent. Mais le KKL-JNF transmet aussi à des cercles non-israéliens son vaste savoir dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité alimentaire et de la gestion des eaux. Par exemple, à des équipes d’experts dans des pays en voie de développement et dans des zones climatiques où les précipitations sont faibles.
Concrètement, le KKL-JNF propose ses connaissances techniques et son savoir-faire à différents pays d’Afrique ainsi qu’aux deux nations les plus peuplées du monde: l’Inde et la Chine. Le KKL-JNF reçoit, en échange, des conseils et des idées de ces États.
Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques
Une chose est sûre: il est urgent de prendre des mesures pour renverser la tendance de la crise climatique. En Israël, le KKL-JNF mise, par exemple, sur des actions qui pourraient également servir de modèle pour d’autres pays. Par exemple, depuis le tout début de son existence, il a planté des arbres sur la Terre sainte, transformant ainsi un pays autrefois désertique en un paysage verdoyant. En sa qualité de gestionnaire des forêts naturelles et plantées, qui s’étendent sur plusieurs milliers d’hectares dans tout le pays, l’organisation protège et promeut la diversité des espèces. Le KKL-JNF aborde toutefois également d’autres thématiques environnementales: en effet, il soutient les transports publics et construit des pistes cyclables pour favoriser l’utilisation de ces modes de transport plus écologiques. De plus, le KKL-JNF contribue à encourager la conscience écologique, par exemple en interdisant le plastique dans les forêts. Il agit également en qualité de gardien dans le combat contre les incendies forestiers, qui n’ont de cesse de se raviver.
Et l’ONG s’engage tout autant dans la lutte pour de l’eau propre, un aspect essentiel de la crise climatique. Elle a ainsi déjà construit 230 réservoirs, qui fournissent de l’eau purifiée ainsi que des écoulements pour l’irrigation agricole. Les bassins d’accumulation assurent environ 40% de l’eau utilisée dans l’activité agricole du pays. Le régime hydrique s’en voit amélioré dans son ensemble.
Un «accompagnement» de voyage hors du commun
L’exposition du KKL-JNF «Art of Achievement» (en français «l’art de la réussite») est actuellement présentée à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, en l’honneur des 120 ans existence de l’organisation. Elle réunit des œuvres grandioses de Menashe Kadishman (post mortem), de David Gerstein et de bien d’autres artistes.
Cette exposition gratuite pour les passagers dans le secteur des départs s’étend sur près de 130 mètres, le long d’une allée qui aboutit à la zone des boutiques hors taxes.
Les œuvres présentées abordent le chapitre sioniste de l’histoire de l’État d’Israël sur la base d’une perspective double: la première, basée sur la vision et les acquis depuis la fondation du KKL-JNF à Bâle en 1901 et la seconde, qui met en lumière les œuvres culturelles, les paysages et la nature, au même titre que la beauté et l’esthétique, et qui ose un regard vers l’avenir – un avenir qui regroupe formation, développement et agissements en vue de protéger ce que nous avons et d’utiliser efficacement les créations futures.
Une série de 43 photographies d’archive, d’images contemporaines et d’œuvres d’art confronte le vaste public, qui se rend à l’aéroport, à un univers de vision, d’action et de culture. Des photographies juste à côté d’œuvres d’art: ici, le matériel et le spirituel se rencontrent pour exprimer les aspects fascinants et créatifs des champs d’action les plus éminents du KKL-JNF au cours de ses 120 années d’existence. Par exemple, le boisement, le travail dans les forêts mais aussi l’utilisation de ce bien si précieux qu’est l’eau, et bien plus encore. Des matériaux naturels associés au KKL-JNF sont utilisés à cet égard et artistiquement combinés aux trois couleurs qui le symbolisent (à savoir le vert, le bleu et le brun). Les curateurs de l’exposition sont Doron Polak et Esti Drori, et parmi les artistes dont les œuvres sont présentées figurent Menashe Kadishman (post mortem), David Gerstein, Shahar Sivan, Elie Shamir, Chaya Graetz-Ran, Ra’anan Harlap et bien d’autres. L’exposition dure jusqu’à fin avril, puis reprendra à partir du mois d’août et jusqu’à décembre 2022.


Avraham Duvdevani, président mondial du KKL-JNF, s’est exprimé en ces termes à l’occasion de l’inauguration: «Cette année, le KKL-JNF fête son 120e anniversaire, et je ne vois pas de meilleure manière que cette exposition pour marquer l’évènement et permettre au grand public de contempler les travaux sionistes qu’il a effectués tout au long de l’histoire de
l’État d’Israël.» Des œuvres d’art uniques transmettent la grande beauté d’Israël aux passagers de l’aéroport juste avant qu’ils n’embarquent. Des ouvrages réalisés par des artistes nationaux hors pair, selon les propres termes d'Avraham Duvdevani, qui a ajouté pour conclure: «Ces images de notre pays bien-aimé accompagneront les voyageurs lors de leur départ d’Israël pour qu’ils se souviennent de ce à quoi ils aspireront lorsqu’ils seront l’étranger.»
La bonne personne au bon moment
Anat Gold a tout juste eu le temps d’endosser sa nouvelle fonction. En effet, peu après sa nomination au poste de directrice pour la région centrale du KKL-JNF, des feux de forêt comptant parmi les plus importants dans l’histoire d’Israël se sont déclenchés en août 2021. Entretien.

Àl’image des grands incendies sur le mont Carmel en 2010, ils ont détruit des milliers d’hectares de forêt. Anat Gold à ce propos: «L’étendue et l’ampleur de ce feu étaient hors du commun.» Elle poursuit en racontant que des pompiers israéliens sont venus de tout le pays pour lutter contre les flammes et que les soldats du feu du KKL-JNF ont joué un rôle de soutien décisif grâce à leurs connaissances de la forêt et des lieux. Des gardes-forestiers et des pompiers de l’Autorité palestinienne se sont également impliqués dans ce travail colossal.
Anat Gold précise: «Lorsque les collègues des autres régions
sont arrivés, nos pompiers, qui connaissent bien le terrain, les ont emmenés vers les endroits permettant d’atteindre au
mieux les foyers.» Et même si elle n’a pas participé directement aux travaux de coordination dans la lutte contre le feu, elle était sur place en tant que responsable pour comprendre la situation et proposer toute l’aide nécessaire: «J’ai vu des gens qui
n’avaient pas dormi depuis quatre nuits. J’ai vu des pompiers lutter main dans la main contre les flammes et se soutenir mutuellement. J’ai vu l’engagement de mes collaborateurs à l’action. Des collaborateurs qui se battaient pour la forêt
qu’ils avaient planifiée et plantée», retrace-t-elle. «Pour les
gens qui travaillent ici, il ne s’agit pas d’un simple job aux horaires de bureau. Nous sommes une organisation sioniste, et chaque personne qui y œuvre en est fière et se sent attachée aux valeurs de cette organisation. Ce n’est pas juste une organisation – c’est une famille.»
Dix villes et villages dans les montagnes de Judée, dont Beit Meir (où le feu s’est déclaré), Tzova, Giv’at Ye’arim et Ein Rafa, mais aussi le centre de santé mentale Eitanim ont été évacués. Anat Gold nous confie: «Malgré cette terrible destruction de la
nature, nous avons pu éviter une tragédie encore plus grande, à savoir que des personnes n’y perdent la vie.»
Elle ajoute qu’à la suite des expériences acquises dans le cadre d’autres incendies de forêt (y compris la tragédie sur le mont Carmel voilà une dizaine d’années), le KKL-JNF attendra au moins six à neuf mois avant de considérer toute intervention, et ce, afin que la nature puisse faire son œuvre.
«Bientôt, la pluie aura nettoyé la poussière noire, et le sol
sera humide. Nous planifierons alors en conséquence», poursuit-elle. En plus d’avoir anéanti 1500 hectares de forêt naturelle et d’arbres plantés, le feu a ravagé des écosystèmes tout entiers. Les amis et partisans joueront un rôle de taille dans le financement pour le rétablissement de la forêt, dès que le KKL-JNF aura débuté les travaux.
Les donateurs peuvent aussi, par exemple, contribuer à l’achat de matériel anti-incendie, qui doit être toujours disponible pour combattre les feux de forêt. «Il nous faut cet équipement en
stock pour pouvoir l’utiliser en cas d’urgence. Et nous avons besoin d’argent pour plus de personnel, de camions et de
tuyaux à incendie», nous indique Anat Gold.

Âgée de 51 ans, elle vit avec son époux et ses deux enfants à Meitar, dans les alentours de Beer-Sheva.
Titulaire, entre autres, d’un bachelor en géographie de l’Université Ben Gourion à Beer-Sheva, elle est la première femme à occuper le poste de directrice d’un service externe et d’une région tout entière du KKL-JNF.
Elle a débuté sa carrière auprès du KKL-JNF voilà 26 ans en tant que coordinatrice dans la région du sud. Elle dirigeait alors des programmes conférant aux forêts un statut juridique, impliquant entre autres la délimitation de frontières.
Elle a ensuite été nommée directrice du département de planification du KKL-JNF, une position au rayonnement national: en charge de la planification pour tout le pays, elle coordonnait les plans directeurs pour les forêts et leurs liens avec les communes locales. Dans sa nouvelle fonction, Anat Gold est responsable de la région du centre, qui s’étend de Yokneam au nord jusqu’à la mer Morte au sud, et constitue le domaine forestier et la zone de parcs les plus exploités d’Israël, car ils servent à la plupart des habitants du pays. En sa qualité de directrice régionale, Anat Gold garantit la planification, le développement et l’exploitation de la totalité des forêts et parcs du KKL-JNF dans cette zone. Son expérience de longue date dans ce domaine en a fait la candidate la plus compétente pour ce poste, longtemps considéré comme un «métier d’homme».
Anat Gold se décrit comme la bonne personne au bon moment: «Ma tâche consiste, d’une part, à faire le lien entre la popu-
lation ainsi que les autorités locales et les surfaces libres et, d’autre part, à considérer ces sites comme un atout pour les communes afin que nous puissions les développer au même titre que la qualité de vie des générations futures. Comme cette région subit une pression maximale en raison de sa densité démographique, un exercice de contorsionniste est nécessaire pour rendre ce développement possible tout en protégeant les espaces ouverts pour les générations futures. C’est là le plus grand défi. Nous comprenons que les gens ont besoin d’un développement et d’une infrastructure mais nous devons aussi préserver des espaces libres pour les prochaines générations.»
Malheureusement, la croissance et la hausse du nombre de visiteurs dans la forêt s’accompagne d’un vandalisme accru et de déchets abandonnés, nous explique Anat Gold, qui perd alors son calme pour la première fois: «Il n’y a pas beaucoup de
forêts, et celle de Ben Shemen près de Jérusalem est prisée par tous les habitants de la région centrale mais aussi de Tel Aviv et du bas pays. La période de coronavirus nous a montré, d’une part, ce qui se passera dans dix à vingt ans et, d’autre part, l’importance des espaces libres pour la qualité
de vie.» Et il est tout aussi important d’entretenir les forêts au vu du changement climatique et de les garder en bon état.
Anat Gold nous raconte que sa fille, qui était alors encore scolarisée et qui sert aujourd’hui dans l’armée, affirmait que le travail de sa mère était aussi son hobby. Mais elle aime également passer du temps avec ses amies dans des cafés, nous révèle-t-elle pour conclure en ces termes: «Je ne suis à ce poste que depuis
quelques mois et j’ai déjà des idées et des programmes en tête, que j’aimerais réaliser plus tard. Mais pour commencer, j’aborde une chose après l’autre.»
Entretien avec Claude-André et Elisabeth Simon
Elisabeth et Claude-André Simon sont tous deux médecins, vivent et pratiquent à Genève. La déléguée du KKL-JNF pour la Suisse, Judith Perl-Strasser, les a rencontrés en 2020 dans le cadre de la création du Parc à la mémoire de « Martin et Gutta Simon » et ils sont, depuis lors, devenus très proches. Entretien.
Elisabeth, Claude-André et leur fils Alexandre-Martin, entourant la pianiste israélienne Astrith Baltsan

Vous êtes un donateur du KKL-JNF, quelle est l’origine de vos relations favorables avec l’organisation? Enfant, j’ai découvert le KKL-JNF chez mon grand-père maternel, Herschel Korolnik zl’, à Zürich, intrigué par cette petite «boîte bleue» qui trônait sur le buffet de la salle à manger, bien en vue de tous. Mon grandpère était un adepte inconditionnel dès la première heure du mouvement créé par Theodore Herzl.
A l’occasion du 120ème anniversaire de la naissance de votre père (Martin Simon zl'), vous avez fait le don d’un Parc dans la forêt suisse. Pourquoi là-bas? L’idée de créer un Parc de 550 arbres dans la Forêt Suisse au bord du lac de Tibériade à la mémoire de mes parents (Martin et Gutta Simon zl’) faisait partie depuis longtemps de mes projets les plus chers. Les arbres sont, pour moi, grâce à leurs innombrables qualités, les meilleurs représentants de notre « Mère Nature ». Plusieurs études scientifiques ont clairement démontré leur influence bienfaisante sur l’homme et même leurs vertus thérapeutiques. Un Parc est aussi un espace où l’homme peut le mieux communiquer avec son milieu naturel.
Enfin, pourquoi au sein de la forêt suisse? Tout simplement parce que mon père, réfugié en Suisse en raison de son statut de pays neutre, fuyant la Première Guerre mondiale et ses atrocités (il avait été mobilisé de force dans l’armée hongroise à l’âge de 18 ans), a toujours ressenti sa nationalité suisse avec une profonde conviction et, surtout, avec une grande fierté.
Suivez-vous les projets du KKL-JNF? Pas suffisamment, et je le regrette, étant passionné par ce que le KKL-JNF réalise sur le plan scientifique et sur le plan écologique (ces deux activités ne sont-elles pas au coeur de nos préoccupations, à nous les humains?), mais aussi par tout ce que le KKL-JNF apporte à l’Etat d’Israël et, à travers lui, au monde entier.
Quel genre de personne était votre père? Comment le décririez-vous? Il m’est difficile de parler de mon père. Je l’aimais tellement que je risquerais de donner de lui une image idyllique. Ce qui me frappait en lui, c’était avant tout sa force, son énergie, sa droiture et sa singulière capacité à atteindre ses buts. Et lorsque nous évoquons sa mémoire avec les personnes qui l’ont connu, c’est sa générosité et sa délicatesse qui semblent avoir prévalu.
Que signifie pour vous votre rapport à la nature? Vous vivez à Genève qui est plutôt un lieu urbain. Pour moi, la nature (comme les arts qui en sont l’expression) est au centre de mes intérêts. En tant que médecin, je suis confronté quotidiennement aux phénomènes naturels touchant l’homme. Le pouvoir, grâce aux connaissances scientifiques accumulées depuis des siècles, d’être en mesure d’apaiser les souffrances m’est très précieux. J’ai d’autre part la chance d’avoir pu poursuivre l’oeuvre de mes parents dans notre jardin familial en conservant les 550 rosiers plantés par mon père.
Quelle est votre relation avec Israël? Vous y êtes souvent en « temps normal » (sans Corona)? Une partie de ma famille qui a échappé à la mort à la sortie des camps d’extermination allemands s’est installée en Terre d’Israël. Certains, en réaction à la Shoah, sont devenus ultra-orthodoxes et vivent à Bnei B’rak. En dehors de ma famille, Israël est, chaque fois que j’y retourne, source d’émerveillement, tant les réalisations y sont nombreuses et intelligentes. Le KKL-JNF y participe activement.
La famille de votre femme vient d’Arménie, quelle est la relation avec cet état, qui fait aussi l’objet d’intérêt des affaires en cours (conflit avec l’Azerbaïdjan). Les Arméniens et les Juifs ont depuis toujours entretenu des relations très proches. Très attachés à leur Terre et à leurs traditions, ces deux peuples possèdent un sens aigu de la culture et de la famille. Ils partagent aussi un passé tragique face auquel ils ont démontré une capacité de résilience exemplaire dans le but de construire un futur rayonnant pour tous.