IWACU 570

Page 1

Publicité

IWACU N°570 – Vendredi 14 février 2020 – 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi Tél. : 22258957

Nyabiraba

A défaut du père…

ÉCONOMIE

SÉCURITÉ

Fermeture des bureaux de change, la panacée ?

P.5

Sur les traces du contingent burundais de l’Amisom

AU COIN DU FEU Avec P.6

Pascal Rwankara

Restez informés sur l’actualité du Burundi via le site IWACU en suivant ces liens : https://www.iwacu-burundi.org ou https://iwacu.global.ssl.fastly.net/ ou https://iwacu.collateral-freedom.org/

P.9


2

LA DEUX

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

Editorial

En coulisse

Sur le vif

Focus on Cultural Life organise le festival du tambour « Umurisho w’iwacu iwacu» Ne gâchez pas la petite enfance de Junior Par Léandre Sikuyavuga Directeur des rédactions

I

l s’est retrouvé en prison à une année et demie de naissance. Il n’a commis aucun délit, n’est pas en conflit avec la Loi. Quand bien même ce serait le cas, il n’a pas encore l’âge minimum de responsabilité pénale. Junior Nganjiyimana est sous les verrous parce que sa mère se retrouve-là. Je ne veux pas alimenter la polémique sur les procédures judiciaires comme certains se déchaînent sur les réseaux sociaux, je respecte la justice. Tout de même, comme parent, la situation de Junior ne peut pas me laisser indifférent, insensible, sans empathie, sans compassion. Ni prisonnier, ni libre, il n’est référencé sous aucun titre d’incarcération, car il n’a évidemment commis aucun crime ni délit. Administrativement, il n’a aucun statut. Or, les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables. Ils doivent avoir l’accès aux médicaments essentiels, aux soins, à la vaccination. Ils ont aussi besoin de l’accès à une alimentation spécifique, équilibrée. Ce qui n’est pas le cas en prison. Dans leur ouvrage « Le développement de la petite enfance : un puissant égalisateur », les chercheurs de l’OMS prouvent que ce que vivent les enfants durant leurs premières années sert de pierre angulaire pour le reste de leur vie. - La petite enfance étant la période allant du développement prénatal jusqu’à l’âge de huit ans. - Par ailleurs, des recherches démontrent que les racines de nombreux défis de la société adulte : problèmes de santé mentale, arrêt de croissance, maladie du cœur, criminalité… remontent à la petite enfance. Les aspects physiques, sociaux, émotionnels, cognitifs, le langage…, qui exercent une grande influence sur l’apprentissage de base, la réussite scolaire, la participation économique, la citoyenneté sociale et la santé se développent pendant la petite enfance. Mais un facteur vital pour la croissance de toutes ces facultés est l’environnement : « Plus l’environnement de la petite enfance est stimulant (interaction sociale), plus des connexions positives se forment dans le cerveau et mieux l’enfant se développe dans tous les aspects de sa vie ». Et cet environnement n’est pas la prison, mais la famille. Le cas de Junior n’est pas isolé. Que les autorités habilitées méditent sur cette recherche de l’OMS sur le développement de la petite enfance et ce constat des économistes : « L’investissement dans la petite enfance est le plus rentable des investissements que peut faire un pays. Ses retombées, qui sont étalées sur une vie entière, représentent bien des fois le montant investi à l’origine. » Sans doute que Junior et d’autres condamnés collatéraux, les enfants de détenus, jouiront de la petite enfance…

Selon Aloys Mashanya, représentant légal de Focus on Cultural Life, l’objectif est de montrer le savoir-faire des tambourinaires du groupe Akayazwe du Musée Vivant de Bujumbura, qui a gagné la première place au niveau national pour l’édition 2019 du Festival du Tambour. Cet événement est prévu le 20 mars 2020.

L’année 2020 sera plus pluvieuse Selon Déogratias Babonwa, directeur Météo à l’Institut géographique du Burundi (IGEBU), il est prévu une probabilité accrue des précipitations supérieures à la normale dans les régions du Moso, Bututsi, Imbo, Kirimiro, Mugamba et une partie de Bugesera . Une probabilité accrue de pluviométrie à tendance excédentaire est prévue sur le reste du pays.

Plus de 1,5 millions de chèvres et moutons seront vaccinés Serges Nkurunziza, directeur général de l’élevage, indique que la campagne de vaccination contre la peste des petits ruminants durera 3 semaines, du 17 février au 07 mars 2020. Plus de 1,5 millions de chèvres et moutons seront vaccinés à travers tout le pays.

En hausse

Thilo Kehrer, joueur du Paris Saint-Germain, de mère burundaise et de père allemand,

P

our avoir lancé, lundi 10 février, une fondation qui viendra en aide aux jeunes burundais en fin de scolarité.

Directeur des Rédactions : Léandre Sikuyavuga Directeur adjoint des Rédactions : Abbas Mbazumutima Secrétaire de Rédaction : Guibert Mbonimpa Rédaction Politique : Agnès Ndirubusa Economie : Pierre-Claver Banyankiye

En baisse

Des inconnus,

P

our avoir assassiné Albin Nyandwi de la colline Myugariro, commune Muruta en province Kayanza, dans la nuit du 11 février. Son corps décapité a été trouvé à son domicile, dans la matinée du 12 février.

Sécurité : Fabrice Manirakiza Edouard Nkurunziza Droits de l'Homme et Justice : Félix Haburiyakira Société: Clarisse Shaka Jérémie Misago Environnement : Rénovat Ndabashinze Sport et Santé : Hervé Mugisha Culture : Egide Nikiza

ANNONCE ENGAGEMENT OF COMPANY TO PROVIDE BULK SMS SOLUTION 1. Introduction Bulk SMS solution is used by the bank to send and deliver SMS messages to its customers. The solution is used for; • Alternative channels transaction alerts; • Account Debit Alerts ; • Notify Customer on new Service(s)/product(s); • Alerts reminder to customers; • Service and product promotions; It is now required for an SMS provider to enable customers to receive SMS notification for transactions done, promotions and other systems notifications. 2. Background CRDB BANK Burundi S.A offers a wide range of products and services to its esteemed customers and is constantly improving and adding new product(s)/service(s) to its existing catalogue. It is therefore imperative that the banks’ customers be always informed on the transactions made on their accounts, but also on new product(s)/service(s) offered by the bank. 3. The Objectives The main objective for vendor is to provide bulk SMS solution that can serve customers through various CRDB Bank systems. Detailed description of the requirements can be obtained at CRDB bank Head office, located at Rohero I, Chausée Prince Louis Rwagasore n°490/A. SMS providers meeting the requirements are requested to submit their offer to the office of Managing Director of CRDB Bank Burundi SA not later than February 24th 2020 in one sealed envelope. Their offers shall include: 1. Submission letter ; 2. Particulars of the service provider, including description of similar experience and the MEMART on the company; 3. Comments and suggestions on the terms of reference, facility and other requirements to be provided by the Bank. 4. Description of the methodology and work plan for performing the assignment ; 5. Implementation time schedule; 6. Financial offer.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org Restez informés sur l’actualité du Burundi via le site IWACU en suivant ces liens : http://www.iwacu-burundi.org ou https://iwacu.global.ssl.fastly.net/ ou https://iwacu.collateral-freedom.org/

Equipe technique: Danny Nzeyimana, Ernestine Akimana, Aubin Hicuburundi, Anaïs Hashazinka, Térence Mpozenzi

Un chiffre

1.350.000 BIF est le coût des travaux de construction de la ligne électrique Mageyo-KinamaMubimbi d’une longueur de 22 km.

Source : Ministère de

l’Energie, des Mines et de l’Hydraulique Une pensée

« La responsabilité ne peut pas être partagée. » Robert Heinlein


L'ÉVÉNEMENT

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

3

Nyabiraba

A deux ans, Junior est en prison pour son papa L’emprisonnement de Junior Nganjiyimana et de sa maman Aline Ndikumana soulève un tollé, depuis quelques jours. Selon les proches, ils ont été incarcérés en lieu et place de Théogène Ndikumana, le chef de famille, après une fouille perquisition où des armes ont été trouvées. La famille dénonce un emprisonnement politiquement motivée.

E

lle ne sait rien de la politique. Ça me fait mal quand je la vois en prison. C’est une injustice sans nom», s’indigne un proche d’Aline Nduwimana. «Nous sommes devenus des étrangers pour Junior. Lorsque je suis allé les voir, il avait peur de moi», fait savoir un autre membre de la famille. Aline Ndikumana a été arrêtée le 1 septembre 2019. Elle est l’épouse de Théogène Ndikumana, secrétaire communal du Congrès national pour la liberté (CNL). Elle est incarcérée avec son fils de 2 ans, Junior Nganjiyimana. Aline Ndikumana est accusée de «détention illégale d’armes à feu». Elle a été condamnée à 2 ans de servitude pénale avec une amende de 100.000 BIF.

Arrêtée à la place de son mari Dans la nuit du 31 août au 1 septembre 2019, la police a fait une fouille-perquisition au domicile de Théogène Ndikumana sur la colline Musenyi de la commune Nyabiraba en province Bujumbura. «Les policiers sont arrivés à 2 heures du matin. Ils étaient avec des Imbonerakure. Ils ont encerclé la maison». 4 grenades et 30 cartouches sont «trouvées». Elles étaient emballées dans les habits des enfants de la famille. Et aussi un pantalon de Théogène Ndikumana. Ce dernier n’est pas à la maison. «J'étais avec lui dans une fête. Il n›est pas rentré ce soir», indique un habitant de Musenyi. La police entre dans la maison du secrétaire communal du CNL, mais ne trouve rien. « Lorsque nous avons entendu la nouvelle que la police fouille la maison, nous avons accouru. Je suis entré dans la maison avec la police. Nous avions peur que des gens mal intentionnés planquent des armes dans la maison. Ils n’ont rien trouvé», témoigne un voisin de la famille. «J’étais à l’extérieur. J’ai entendu Ndoricimpa, un Imbonerakure du coin, appeler les policiers pour leur montrer où fouiller», indique un autre voisin. «La veille, il n’y avait rien. Ce sont des armes qui ont été mis là-bas pendant la nuit». Aline Ndikumana est arrêtée sur le champ. Avec son enfant d’une année et demie, Junior Nganjiyimana. Dans un procès en fla-

grance, Aline est condamnée à 2 ans. Le procureur avait requis 10 ans de prison. «Les juges ont vu que les accusations ne tiennent pas, mais ils ont eu peur de relâcher Aline», commentent les proches de la famille. «Les juges ont dit que les armes ont été trouvées dans la parcelle de Théogène, mais c’est faux. Elles ont été trouvées dans la parcelle de son voisin, Claude Barutwanayo. C’est vraiment incompréhensible», souligne un habitant de Nyabiraba. «Ma parcelle n›est pas clôturée. Quelqu’un peut entrer comme il veut», fait remarquer depuis son lieu d’exil Théogène Ndikumana. «Le pantalon qu’ils ont utilisé pour emballer ces soi-disant armes était vieux et troué. Il n’était même pas lavé. Je l’avais jeté. Les habits de mes enfants étaient à l’extérieur parce qu’on les avait lavés», raconte Théogène Ndikumana.

Des mobiles politiques?

Théogène Ndikumana est en exil depuis la fouille-perquisition.

La famille de Théogène Ndikumana a été attaquée le 23 juilD’après des sources à Nyabiraba, let 2019. «Je les ai vu venir. J›ai le secrétaire communal du CNL reconnu Alphonse Nsekakariyo a été menacé depuis son entrée et Alexandre qui dans ses fonctions. « Les armes ont est chef du parti «L’administrateur Cndd-Fdd sur la été trouvées dans communal était commune Museparmi les plus virula parcelle de son lents détracteurs. nyi. J’ai été sauvé voisin, Claude par mes voiIl voulait même le sins. J’ai signalé faire renvoyer de Barutwanayo. cette attaque, son école où il traC’est vraiment mais rien n’a été vaillait», raconte fait», indique incompréhensible» un habitant de Théogène NdiNyabiraba. «Dans kumana. «Si on n’était pas inter- une réunion, l’administrateur venu, Théogène et sa famille communal a déclaré qu’il ne vouseraient morts», raconte un voisin. lait pas du CNL à Nyabiraba».

Ferdinand Simbananiye, administrateur de la commune Nyabiraba, balaie du revers de la main toutes ces accusations : «Je ne suis pas impliqué ni de près ni de loin dans cette affaire. Ils ont été attrapés avec des armes. L’époux a pris le large et les policiers ont arrêté son épouse.» L’administrateur ne pense pas que ce sont d’autres gens qui ont amené ces armes. «Où est-ce qu’ils ont trouvé les habits de ses enfants». Il nie aussi qu’il n’a jamais voulu faire renvoyer Théogène de son travail. « Est-ce que c’est le seul CNL qui est au Burundi ? Pourquoi a-t-il

Ferdinand Simbananiye : «L’époux a pris le large et les policiers ont arrêté son épouse.»

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

pris le large? Pourquoi les gens se cachent-ils derrière les partis politiques lorsqu’ils sont pris en flagrant délit de commission d’un crime?» Sur la question que ces armes ont été trouvées dans une parcelle de son voisin, l’administrateur botte en touche : «Il faut poser la question à la justice.» Iwacu a cherché le président de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH), mais il n’était pas disponible. Une activiste des droits humains s’indigne de cet emprisonnement d’Aline Ndikumana et de son bébé depuis près de six mois. «C’est une honte pour la justice burundaise. Ils sont en prison, uniquement parce qu›ils sont épouse et fils d›un opposant politique que la police n›a pas pu arrêter». Pour elle, cette condamnation est une autre illustration de l’instrumentalisation de la justice burundaise à des fins politiques. «Je lance un appel à la ministre Aimée Laurentine Kanyana, qui est une mère comme Aline Ndikumana, de mettre fin à cette injustice sans nom en libérant Aline Ndikumana et son bébé». Fabrice Manirakiza


4

POLITIQUE

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

Chronique sur les messages de haine

« Des proverbes d’incitation à la violence provoquent un spectre de la violence»

Dans la course pour le pouvoir, les politiques ont recours à des proverbes dans leur communication. Acher Niyonizigiye, consultant en leadership, préconise une communication non-violente pour une réussite des élections de 2020.

Q

ue doit-on entendre par les proverbes d’incitation à la violence ? Il s’agit des proverbes qui justifient explicitement ou implicitement les actes de violence que l’on peut commettre contre un individu ou les membres d’un groupe donné. Ils jouent le rôle d’apaisement de la conscience de la personne en passe de commettre un acte répréhensible. Ce sont des proverbes utilisés de façon abusive. « Ubike imbuto mbike imbeba » (« Garde ta semence, je garde des souris ») est un proverbe qui évoque un règlement de compte. Cela signifie que puisque tu m’as fait du mal, je ferai tout pour m’attaquer à ta propre vie. « Uwutambana na mukeba ntakubita urugohe » (« Celui qui danse avec sa rivale ne dort pas »). Le rival est celui qui te veut du mal. Ainsi si tu fermes les yeux, il passera à l’acte.

Pourquoi a-t-on recours à ces pratiques ? Primo, c’est un sentiment d’égoïsme. C’est une volonté d’atteindre son objectif coûte que coûte. En plein processus électoral, ils visent l’élimination de l’adversaire avant la fin des échéances. En principe, un bon leader devrait abandonner ses intérêts pour ne pas déstabiliser les autres. Secundo, c’est une autojustification pour commettre un forfait qui est réprimé par le Code pénal et le Code électoral. Que peuvent être les conséquences pour la société ? Les frustrations s’installent et conduisent à des actes de vengeance. Les gens subissent des répercussions des situations dont ils ne sont pas responsables. C’est la société qui est déstabilisée. Si c’est un leader politique ou religieux de haut niveau, qui encourage ses partisans à faire le mal, le spectre de la violence devi-

ent large. Ce sont des violences de masse. Les gens ont des connexions émotionnelles. S’il y a des crimes, ceux qui partagent l’identité peuvent se sentir directement visés. Ils peuvent se venger, s’ils en ont l’opportunité. C’est cela qui a causé des violations massives des

Droits de l'Homme. Le pays peut être déstabilisé pendant plusieurs années. C’est une remise en cause de la stabilité déjà acquise. En plein processus électoral, que faut-il faire pour prévenir l’irréparable? Les Burundais ont eu des bles-

sures émotionnelles graves. Certains sont exilés, ont perdu les leurs ou vu leurs biens saccagés. Une retenue serait sage pour ne pas retourner le couteau dans la plaie. C’est comme une bombe à retardement. Les leaders politiques doivent s’abstenir de tout acte ou parole violente. La violence commence dans les pensées, se transmet par la bouche. Ainsi la violence physique est proche. Il faut utiliser un langage pacifiste de telle sorte que même les adversaires politiques puissent se sentir en sécurité. Présenter leurs projets de société en toute sérénité. Le gagnant et le perdant des élections resteront des enfants d’une même nation. La Ceni doit s’impliquer pour corriger les dérapages avant qu’il ne soit trop tard. Propos recueillis par Jérémie Misago

ANNONCE

AVIS DE RECRUTEMENT

Dans le cadre du Programme d’appui Institutionnel au secteur de la Santé (PAISS), l’Agence Belge de Développement (ENABEL) souhaite recruter trois Assistants Techniques Nationaux-Experts en infrastructures, qui remplissent les conditions suivantes : Être de nationalité burundaise, avoir un diplôme d'Ingénieur en Génie Civil (AO ou A1) ; avoir une expérience professionnelle de 8 ans minimum dans le domaine de la construction ; être capable d’élaborer les spécifications techniques dans le cadre du montage de dossiers d’appel d’offres avec expérience dans le suivi des marchés publics ; avoir une expérience d'assistance à la maîtrise d'ouvrage ou de maitrise d’œuvre des travaux de construction au Burundi ; avoir été coordonnateur de projets de construction avec expérience dans la gestion des équipes techniques dans le domaine de la construction, en entreprise, au sein d'un bureau d'études, cabinet d’architecture ou dans une équipe de maitrise d'ouvrage. Une expérience d'assistance à maîtrise d’ouvrage ou de maitrise d’œuvre de travaux de construction d’ouvrages hydrauliques est un atout.

Principales responsabilités : Donner des inputs techniques à la planification, l'exécution, la coordination, le suivi et monitoring, l'évaluation des activités relatives aux infrastructures ; assurer le pilotage, l’organisation, la supervision et le contrôle de qualité des activités d'opérations de construction désignés, la coordination des équipes de supervision et de contrôle du projet ; prendre une part active dans la capitalisation et la gestion des connaissances dans ses domaines d’expertises.

Autres aptitudes requises : Être capable de travailler en équipe et de promouvoir des relations harmonieuses de travail avec des personnes d’origines et de formations diverses ; excellente capacité de communication orale et écrite en Français essentiel ; une expérience préalable du secteur de la coopération au développement est un atout ; maîtrise de l'outil informatique de base (Word, Excel,) et si possible, maitrise de logiciel de Dessin Assisté par Ordinateur (Archicad, Autocad ou

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

équivalent) de logiciel de planification (Project ou équivalent); bonnes capacités d'analyse ; être rigoureux et orienté sur l'atteinte des résultats ;disposer d’une certaine flexibilité dans l'organisation du travail et être prêt à effectuer de nombreuses missions en province. Les termes de références détaillés pour ce poste peuvent être téléchargés sur le site : www.enabel.be Les dossiers de candidature dûment constitués (CV, lettre de motivation, copies certifiées des diplômes, attestations de services rendus auprès des employeurs précédents, trois personnes de référence professionnelle) seront adressés à Monsieur le Représentant Résident de Enabel au Burundi et déposés en ligne via le site www.enabel.be ou envoyés à l'adresse électronique : recrutement.enabel.bdi@ gmail.com; au plus tard le vendredi 21/02/2020 à 16h00. Seuls les candidats remplissant les critères décrits dans les termes de référence seront contactés pour le test. Pour toute question, veuillez contacter le Service des Ressources Humaines au 22 22 39 31.


ÉCONOMIE

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

5

Fermeture des bureaux de change, un boulevard pour la spéculation? A la suite de l’annonce de la fermeture des bureaux de change par la BRB, Ies réactions se multiplient. Certaines pointent un risque d’explosion de la spéculation.

T

out est parti d’un communiqué diffusé par la Banque de la République du Burundi (BRB) en date du 7 février. Dans cette correspondance, le gouverneur de la BRB, Jean Ciza, a annoncé le retrait d’agrément de « tous les bureaux de change » à partir du 15 février. Il a ordonné aux propriétaires d’enlever immédiatement les pancartes mentionnant cette activité. D’après le patron de la BRB, cette décision de fermeture fait suite au non-respect généralisé de la part des bureaux de change du contenu de la circulaire de septembre 2019 relative à la marge bénéficiaire de 15% par rapport aux taux d’achat et de vente officiels de la BRB. « Ce non-respect de la règlementation entraîne des conséquences néfastes sur l’économie nationale », précise Jean Ciza. Le gouverneur de la BRB a fait savoir, dans la même correspondance, que seuls les bureaux de change ouverts par les banques sont autorisés à assurer le change. La Banque centrale a demandé au ministère de l’Intérieur et celui de la Sécurité publique d’assurer un strict suivi de cette mesure. Pour rappel, selon le taux de la Banque centrale, un dollar américain est acheté à 1873, 9 BIF et vendu à 1904, 2 BIF, alors qu’il est vendu autour de 2800 BIF sur le marché noir.

« Une mesure impopulaire et improductive » « Appliquer les taux de change de la BRB nous avait fait perdre énormément de clients. Plus per-

sonne ne venait acheter ou vendre des devises étrangères au sein de nos structures. », affirme P.O., un propriétaire d’un bureau de change. A la question de savoir si le nonrespect de la réglementation de la BRB était la seule alternative possible pour les propriétaires de bureaux de change, P.O. est catégorique : « Notre métier consiste en l’achat et la vente de la monnaie étrangère. S’il n’y avait plus de clients pour nous vendre cette dernière, nous étions condamnés à mettre la clé sous le paillasson, car la monnaie burundaise entassée dans nos coffres ne nous aurait servi à rien. » P.O. dit qu’il compte respecter cette décision de fermeture des bureaux de change. Quid de ses projets pour l’avenir ? « Je me lancerai dans d’autres activités », répond-il sans plus de détails. E.R. est un haut cadre dans une banque commerciale sise à

Bujumbura. Dans le passé, il a été directeur d’agence au sein d’une autre banque de la place. « C’est du gros foutage de gueule cette décision de la BRB ! », lâche sans ambages E.R. Ce banquier expérimenté avance que « personne n’irait vendre son dollar à 1900 BIF auprès des banques alors qu’au marché noir, on obtiendrait jusqu’à 3000 BIF ! ». Et d’avancer que cette mesure va renforcer la spéculation : « Le marché noir sera gagnant car, croyez-moi, la plupart de nos ministres, quand ils rentrent de mission à l’étranger, ne cherchent pas à convertir les devises étrangères rapportées auprès des banques. Ils vont plutôt au marché noir.» E.R est certain d’une chose : « Cette mesure est impopulaire et improductive.»

« Le marasme économique en sera amplifié » Dans son communiqué de presse publié mardi 11 février, Gabriel Rufyiri, président de

l’OLUCOME, pointe un risque d’accélération de la dégradation économique. « Les politiciens burundais en campagne électorale pour les présidentielles de mai 2020, et plus particulièrement le gouvernement, devraient être conscients du marasme économique auquel sont confrontés les Burundais et qui vient d’être amplifié par la récente décision prise par la banque centrale du Burundi. », soutient le patron de l’OLUCOME. Pour Gabriel Rufyiri, la décision de fermeture des bureaux de change n’apportera pas de solution à la crise des devises observée actuellement. « C’est la loi de l’offre et de la demande qui dicte les règles », argue M. Rufyiri. Et de rappeler que « les devises du Burundi proviennent essentiellement de l’exportation du café, du thé, du coton, des minerais et du tourisme. » Or, informe le

président de l’OLUCOME, en cas d’exportation des minerais, plus de 70% de la vente ne seront pas rapatriés au Burundi. Avec le tourisme, Gabriel Rufyiri défend que le climat socio-politique découlant de la crise de 2015 a affecté la venue des touristes et des potentiels investisseurs. Le chantre de l’anti-corruption appelle le gouvernement burundais à une reprise des liens bilatéraux avec les principaux pays donateurs de fonds qui permettra d’avoir à nouveau des devises en quantité suffisante au Burundi. Aux politiciens en campagne pour les élections de 2020, le président de l’OLUCOME demande de présenter des stratégies d’endiguement de la pénurie des devises étrangères. Alphonse Yikeze

« La BRB doit engager un dialogue franc avec les cambistes » Selon Jean-Prosper Niyoboke, économiste et professeur d’Université, à moins que la BRB ne dispose de devises conséquentes à injecter dans les banques commerciales, cette décision entraînera des pertes considérables pour certaines catégories professionnelles. « L’importation de matériels agricoles ou scolaires, les pharmacies, l’importation de matières premières pour certaines industries locales sont entre autres activités qui seront durement impactées par cette décision de fermeture des bureaux de change, etc. L’économie de notre pays en sera totalement paralysée à terme », note l’économiste Jean-Prosper. L’expert économiste craint également que les grands détenteurs de devises étrangères auront désormais quartier libre pour pratiquer la spéculation avec la fermeture des maisons de change. De surcroît, analyse M. Niyoboke, la BRB doit, en principe,

prendre cette décision en prenant en compte le volume de l’activité commerciale dans le pays. « Plus le volume de l’activité commerciale est minimal, moins il y aura une demande en termes de devises au niveau des maisons de change. Et dans ce cas, la réglementation des taux fixés par la BRB pourra être respectée de la part des cambistes. Au cas contraire, le respect des taux fixés par la BRB est quasiment impossible », argumente l’économiste. Jean-Prosper Niyoboke juge cette décision « prématurée » et exhorte la BRB à engager un dialogue franc avec les cambistes pour déterminer les raisons exactes de leur non-respect de la nouvelle réglementation. « Ainsi, la Banque centrale découvrira-t-elle que ce non-respect est principalement dû à une carence des devises étrangères dans le pays».

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

A.Y.


6

SÉCURITÉ

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

AMISOM

Les félicitations aux troupes burundaises

Des positions des Shebabs prises, des voies de communication ouvertes et sécurisées, une assistance socio-sanitaire aux Somalis, etc. L’œuvre des troupes burundaises en Somalie est positivement appréciée. Et quoique le plan de transition somalienne prévoie le retrait des troupes de l’Amisom en Somalie en 2021, l’heure ne semble pas opportune. Reportage. Par Edouard Nkurunziza

A

près la libération à Mogadiscio de l’Académie militaire, du ministère de la Défense, de l’Université, de Danil… Toutes entre les mains des Shebabs, les troupes burundaises ont été affectées au secteur 5 de l’Amisom, à Jowhar, dans la région de Middle Shabelle. Le secteur abrite aujourd’hui l’étatmajor du 12e contingent burundais. C’est à 128km au nord de Mogadiscio. Iwacu s’y est rendu mercredi 5 février.

L’aventure vers Jowhar town Le petit aérodrome de Jowhar air Field est très sécurisé, ce mercredi. Sous un soleil de plomb de cet après-midi, des militaires lourdement armés montent la garde tout autour. Quelques véhicules blindés, au loin, une Somalienne garde ses ânes. Elle scrute notre jet qui atterrit. Avec nos gilets et casques pareballes, nous passons par l’étatmajor du contingent burundais, érigé non loin de l’aérodrome, pour nous rendre à Jowhar town, la capitale de l’Etat de Hirshabelle. Le convoi d’une dizaine de blindés est bientôt en route. Une véritable aventure… Les talkiewalkies grésillent. De temps à autre, des consignes. Il faut vérifier si tout le monde a mis son casque. Dans notre véhicule, Oscar, l’un des militaires basés à l’état-major, explique que le port du casque constitue une condition sine qua non de droit aux dédommagements en cas d’attaque. «Bah, en ce qui nous concerne, nous avons signé la décharge auprès de l’Amisom et de l’UN. Si quelque chose nous arrive, nous ne demanderons rien en cas d’accident », nous disonsnous. Les échanges se poursuivent. Nous nous informons sur les embuscades des Shebabs aux convois de l’AMISOM, sur les relations entre les troupes burundaises et la population somalienne, etc. Au-dehors, par endroit, des vaches grasses, des ânes, des chèvres broutent une herbe sèche. De temps à autre, nous jetons un œil sur les stigmates des attaques à la bombe laissés sur le véhicule blindé qui nous transporte. Nous transpirons. Un « tuk-tuk » en provenance de Jowhar town vient à notre rencontre. Il semble venir se cogner sur notre blindé.

Des militaires burundais à la recherche d’un IED dans une zone suspectée.

Nous avons peur. « Et si ce sont des kamikazes ? », lance Karim. Nous essuyons la sueur qui devient de plus en plus abondante. Fausse alerte. Le « tuk-tuk » poursuit sa route. On nous explique qu’à part les engins explosifs posés sur les routes, des Shebabs s’explosent, et ils le font souvent avec des véhicules…

Les IED, la menace des convois de l’Amisom Au bout du trajet, au niveau du pont Labiga, le convoi s’arrête. Nous ignorons pourquoi. Un danger ? Nous sommes soudain appelés à descendre du véhicule. Des militaires se déploient dans tous les sens. Un drone est lâché dans les airs. Il faut assurer la sécurité de la place. « C’est un exercice de simulation de détection, d’identification d’un engin

explosif improvisé (IED) qui va commencer », confie Oscar. Trois hommes s’alignent au point de départ. Des outils d’identification des IED à l’appui. Il y a des consignes pour le départ de tout un chacun. Ce sont des experts dans l’identification des IED (assemblage de différents matériaux usés mêlés aux produits chimiques que l’on fait exploser grâce à un poste téléphonique). Ils font partie d’une équipe spécialisée formée par UNMAS, le service de l’action anti mine des Nations unies qui appuie les opérations de l’AMISOM. Selon le lieutenant-colonel Dieudonné Niyonizigiye, un des militaires travaillant pour UNMAS, sa compagnie lutte contre ces armes en formant des équipes de recherche des IED sur

les itinéraires, celles de destruction des engins découverts et d’autres pour la conduite des convois. UNMAS équipe aussi les troupes en véhicules blindés munis de bombes armes, en robots, en explosifs, bref tout le matériel pour la neutralisation des IED. Une formation au bilan positif, dit-il, parlant de 34 IED qui ont explosé dans le premier semestre de 2019 sans causer de dégâts. Le lieutenant-colonel Niyonizigiye explique que les Shebabs recourent à ces engins, car très accessibles, extrêmement moins cher et sans pertes humaines de leur côté. « Un engin de plus ou moins 50$ peut détruire un véhicule blindé de plus de 600 mille dollars avec tous les militaires qu’il transporte ». Ces embuscades visent à empêcher les mouvements des forces de l’AMISOM entre les positions.

L’administration ne veut pas encore le départ de l’AMISOM

Pour Mohammed Cheikh, le retrait des troupes de l’AMISOM serait synonyme de céder la place à l’ennemi.

Après la simulation, nous débarquons enfin à Jowhar town. Deux jeunes femmes observent notre procession, puis s’en détournent et regagnent leurs habitations. Un âne tire un charriot qui transporte deux hommes. Un peu devant, en bas d’un bâtiment où est marqué Hôtel Macow, des maisons complètement détruites. Le convoi avance. Au Jowhar University (un ancien campus de Plasma University qui n’est plus fonctionnel), un jeune homme, chemise à carreaux et pagne violet sur la partie inférieure, sort d’un tuk-tuk, kalachnikov

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

à l’épaule, échange quelques paroles avec un militaire burundais avant de remonter sur la motocyclette. A environ 100 m de là, un pick-up roule à petite allure, mitrailleuse sur sa partie arrière, avec un jeune homme vêtu également d’un pagne autour de la taille. «Ce sont des forces nationales somaliennes. Ils n’ont pas encore évolué. Ils manquent cruellement d’équipement », explique un militaire burundais. Nous rencontrons encore d’autres militaires somalis, aux costumes différents, reconnaissables uniquement par les fusils qu’ils portent. Il faudra arriver au ministère de l’Intérieur de l’Etat de Hirshabelle pour savoir ce que l’administration pense du travail des troupes burundaises et des forces somaliennes. «Si j’essaie de compter ce que le contingent burundais a fait pour nous, je ne saurais terminer », avouera Mohammed Abdi Cheikh, vice-gouverneur de l’Etat de Hirshabelle devant des journalistes burundais. « Il a bien maintenu la sécurité de toutes les villes qu’il sécurise, débroussaillé la route reliant l’aérodrome de Jowhar air Field et la ville de Jowhar et la sécurité est bonne sur cette voie». Ce responsable administratif parle également de l’assistance en eau potable, de l’offre des services médicaux aux habitants des différentes parties de la région Middle Shabelle, de la réhabilitation des ponts, etc. «Ils font un excellent travail et nous sommes reconnaissants de leur sacrifice ». Interrogé sur le transfert des responsabilités aux forces nationales tel que conçu dans le plan de transition somalienne, Abdi Cheikh n’y va pas par quatre chemins : «Nous ne sommes pas encore en mesure de défendre les différentes villes sans l’AMISOM.» Pour lui, le retrait des troupes de l’AMISOM serait céder la place à l’ennemi. Au lieu du retrait, conclut-il, nous voudrions que l’effectif des troupes soit revu en hausse.

« Le retrait des troupes sera conditionné… » Un travail également apprécié par Francisco Jose Madeira, le chef de la mission de l’Union africaine en Somalie. «Les troupes burundaises sont déployées dans de nombreuses villes de l’Etat de


SÉCURITÉ

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

Hirshabelle et elles les défendent très courageusement », assure-t-il, avant d’ajouter : «Si elles n’étaient pas là, ces villes auraient été envahies par les Shebabs. Ce sont des gens très honnêtes malgré un travail dans des conditions extrêmement difficiles.» S’agissant du retrait des

troupes de l’Amisom en 2021, l’ambassadeur Madeira parle au conditionnel : « Les délais devraient être conditionnés par la capacité des forces somaliennes à assurer la relève.» Outre la sécurisation des villes, l’assistance socio-sanitaire aux populations somaliennes, les

troupes burundaises ont surtout le grand mérite d’avoir ouvert des voies de communication pour la circulation des personnes, biens et des services. «Je peux dire que c’est le contingent qui a le plus ouvert des voies de communication », se félicite Général de Brigade Domitien Kabisa, le chef

d’état-major des forces AMISOM. Et dans la réalisation du concept des ensembles des opérations, CONOPS 2018-2021, ajoute le Général de Brigade Richard Banyankimbona, commandant du 12e contingent burundais, les forces burundaises en sont déjà à plus de 70%.

7

Les troupes burundaises sont présentes en Somalie depuis 2007. Elles opèrent sous le mandat de l’AMISOM, ensemble avec les troupes kenyanes, djiboutiennes, ougandaises et éthiopiennes.

SOCIÉTÉ

Un nouveau souffle pour les rapatriés

Plus de 200 réfugiés burundais en Tanzanie ont été rapatriés depuis la frontière de Makamba, mardi 11 février. Une bonne nouvelle, à leur arrivée : la somme du paquet retour a doublé, depuis cette année.

C

’est aux environs de 14h que quatre grands bus débarquent sur la frontière Mugina de la province Makamba. 132 ménages burundais, soit 233 réfugiés dans les trois camps tanzaniens Nduta, Mutenderi et Nyarugusu, rentrent. Dès que les bus s’arrêtent, impossible de se retenir. Certains rapatriés se précipitent, certains passant par les fenêtres, pour acheter des fruits qui sont étalés tout autour. La route a été longue. Tous les visages sont abattus. Tous ces rapatriés seront accueillis au centre de transit Gitara, commune Mugina, à 4 km de la frontière. Le protocole est bien en place. Chaque rapatrié doit se laver les mains avant de s’installer dans la salle. Une information importante les attend : ils ne vont plus recevoir de l’argent liquide comme paquet retour. Plutôt un téléphone par ménage, une carte sim Lumitel et de l’argent électronique Lumicash de 140 mille BIF pour chaque majeur et 70 mille BIF pour chaque mineur. Une bonne gestion de cet argent, éviter le vol et le gaspillage de la monnaie liquide sont, entre autres, les avantages de ce nouveau système, d’après le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). « Même si le téléphone est perdu, le concerné ne va pas perdre son argent. Il aura un compte Lumicash avec son code personnel grâce auquel il récupérera l’argent chez un agent de Lumicash », explique l’expert en Cash based intervention (monétisation de l’assistance) au HCR. Auparavant, la somme était de 40 USD (70 mille BIF) pour les adultes et 20 USD pour les enfants (35 mille BIF). Et comme à l’accoutumée, ils recevront, pour une période de 3 mois, des vivres et non vivres constitués de farine de maïs, haricot, huile, sel, sceaux, couvertures, nattes, pagnes et serviettes hygiéniques.

Les rapatriés se lavent les mains à leur arrivée au centre de transit Gatara.

Un exil, une aventure…bonne ou mauvaise Jacques, 19 ans, retient l’attention. Un peu isolé, il semble désespéré. Ce jeune homme a quitté son village natal dans la commune Cendajuru, province Cankuzo en 2015. Il ne savait pas où il allait ni pourquoi. « Je n’ai fait que suivre ma mère». Aujourd’hui, Jacques est rentré seul. Sa mère est morte au camp. Il ne sait pas à quel saint se vouer. Il n’a pas de famille. « Je ne sais pas comment je vais vivre», confie Jacques, larmes aux yeux. Retourner à l’école ne l’intéresse guère. Avec les 140 mille qu’il va recevoir comme paquet retour, il désire gagner sa vie en cultivant. Quant à Innocent, la trentaine, l’exil lui a offert une famille. Il a épousé une jeune burundaise au camp et de leur union, deux enfants. Mais il est rentré seul. « Je viens construire une maison pour ma petite famille. Elle viendra dans un autre tour». Ce jeune homme indique qu’il a fui en avril 2015 un peu avant le début des manifestations. Témoin de la crise de 1993 où il a perdu toute sa famille, cet originaire de la commune Bugendana, province Gitega, confie qu’il n’a pas pu supporter la peur qui régnait au pays à cette époque, un peu avant l’annonce de la candidature du président Nkurunziza. Pour un autre père de famille, plus ou moins aisé, qui vient de rentrer,

c’est un espoir déçu. Il a emmené toute sa famille dans le camp espérant une réinstallation en Europe ou en Australie. « Mais je n’en peux plus avec la vie en exil».

Un rapatriement « au bon moment » « Vous rentrez au bon moment, à la veille des élections », lance le Directeur Général du rapatriement, Nestor Bimenyimana, à l’endroit des rapatriés. « Vous voyez que la paix et la sécurité sont totales. « La récolte est bonne. La population mange à sa faim.

Les rapatriés reçoivent les téléphones avec un compte Lumicash.

Dites aux autres de rentrer. Ils n’ont plus de prétexte pour fuir. Vous avez appris que le président Nkurunziza n’est pas candidat aux élections». Dans ce message, ce DG invite les rapatriés à ne pas se discriminer, à rejoindre les comités mixtes de sécurité. Le 2e jour au centre de transit sera consacré à la distribution de téléphones aux rapatriés et à la création des comptes Lumicash par quelques agents de la société Lumitel. Le chef de bureau du HCR à

DG du rapatriement : « Dites aux autres de rentrer. Vous n’avez plus de prétexte. Le président Nkurunziza n’est pas candidat aux élections. »

Makamba, Philippe Bambara, indique qu’il n’y a pas de chiffre précis de rapatriement prévu pour cette année, contrairement aux années précédentes. « Tant qu’il y aura des réfugiés qui s’enregistrent volontairement, l’opération se fera». D’après lui, il est difficile de planifier, pour le moment, tous ceux qui se sont inscrits ayant été rapatriés. « Nous attendons d’autres inscriptions». Le principal défi qu’il relève, lors du rapatriement, est un grand retard d’arrivée du convoi. Cela se répercute sur tout le processus. Les rapatriés doivent passer au maximum 48h dans le centre de transit. « Nous sommes obligés de demander un délai supplémentaire, ce qui n’est pas toujours évident». M. Bambara fait savoir que sous peu les rapatriés seront assistés en monnaie uniquement. « Pour éviter le stress de transport des vivres jusque dans leurs ménages et laisser le choix aux rapatriés d’utiliser l’argent selon leurs besoins». Plus de la moitié de ces rapatriés proviennent de la province Ruyigi. Plusieurs autres de Makamba et Cankuzo. Signalons que le premier convoi de rapatriés, pour cette année, est arrivé le 6 février avec 319 personnes à bord. Au total, 552 rapatriés jusqu’à ce jour. Clarisse Shaka


8

ENVIRONNEMENT

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

Certaines victimes des inondations sont dans le désarroi D’aucuns s’interrogent sur le sort des victimes des récentes inondations. Quid de leur assistance et des mesures préventives face aux prévisions météorologiques annonçant de fortes pluviométries en mars et avril 2020 ? Iwacu a fait le tour à Gatumba et à Winterekawa. Reportage.

L

es inondations ayant envahi la colline Kinyinya I, de la zone Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura, ont causé beaucoup de dégâts matériels, dont des maisons complètement ou partiellement détruites, des ustensiles de cuisine disparus ou endommagés, des habits emportés, des cahiers perdus. Le spectacle est désolant. Après deux semaines, l’eau stagne encore sous les ruines des maisons. La détresse se lit sur le visage des victimes. Ces dernières réclament une aide d’urgence. Jeanne Ntirubabarira est une veuve. Elle crie au secours : « Je mène une vie misérable. Ma maison s’est écroulée. Je dors à la belle étoile. Voyez l’eau stagne encore sous les décombres. Les pertes sont énormes.» Elle déplore l’inaction des autorités administratives. Elle indique que l’administration s’est contentée de l’enregistrement des victimes et des dégâts. Et de supplier les âmes charitables de lui venir en aide. Alexis Ntakirutimana, quant à lui, est en train de réhabiliter sa maison. Il ne cache pas son amertume : « Nous logeons chez nos voisins. La vie est dure. L’eau nous a envahis vers deux heures du matin. On a rien sauvé. Les bandits en ont profité pour voler, saccager.» M. Ntakarutimana demande aux autres âmes charitables de leur octroyer des couvertures et du matériel de construction : «Nous avons besoin des tôles pour reconstruire nos maisons détruites.» Lucie Gahimbare, la quar-

antaine, se souvient d’une nuit longue : « On nous a repêchés dans l’eau et on nous a regroupés dans ce bistrot. Nous dormons dans ce bar (New Rusizi bar) pêlemêle. Nous sommes menacés par le froid et les piqûres de moustiques. C’est déplorable. Nos récoltes ont été inondées.» Elle s’insurge contre les bienfaiteurs qui tardent à intervenir. Et de préciser que le gouvernement avait promis de leur trouver un autre endroit, mais que la mise en application de cette promesse semble être reportée aux calendes grecques.

Risque des maladies des mains sales Certaines victimes logent dans les salles de l’école fondamentale de Mushasha I. Elles y passent la nuit et très tôt, le matin, elles dégagent pour laisser la place aux écoliers. Onésime Ndayishimiye, maître responsable à cette école, se lamente : « Suite aux déplacés qui logent dans les enceintes de cette école, il y a un problème d’hygiène. Les latrines sont bouchées. Leurs portes ont été volées. Les enfants

Quelques victimes des inondations qui logent dans les salles de l’Ecofo Mushasha I.

se soulagent n’importe où.» Et de craindre les maladies des mains sales. De surcroît, le matériel scolaire n’est pas à l’abri. Cette autorité scolaire précise que les problèmes se multiplient du jour au lendemain. « Les bancs pupitres sont cassés, d’autres volés ou utilisés comme bois de chauffage ». Il demande aux autorités concernées de réinstaller ces victimes ailleurs. François Hatungimana est un démobilisé et handicapé de guerre. Il déplore l’état des installations sanitaires : « Les latrines sont à découvert. Les mouches pullulent partout. Nous risquons d’être contaminés.»

Cap sur Winterekwa Un léger mieux pour les victimes des inondations. La Croix Rouge a

chapeauté certaines actions, dont l’aménagement d’un site où elle a érigé des maisonnettes en tentes qui hébergent 77 familles. Selon le ministère de la Solidarité, c’est un abri temporaire en attendant une solution durable. Les conditions de vie restent précaires. Ces maisonnettes sont étroites, vu qu’une famille peut compter jusqu’à 7 personnes. Ils vivent dans une promiscuité. Pendant la nuit, ils font face au froid tandis que pendant la journée, ils sont confrontés à une chaleur excessive. Les victimes affirment avoir déjà bénéficié des aides de la part des âmes charitables parmi lesquelles figurent la population environnante et l’administration. Sans oublier le ministère de la Solidarité. Des organisations telles que le PAM, l’UNICEF ont apporté des aides variées (vivres, habits, couvertures, ustensiles de cuisine).

Le ministère de la Sécurité se dit préoccupé mais tranquillise

Des maisonnettes abritant les sinistrés à Winterekwa.

Les victimes des différentes inondations restent au cœur des préoccupations du ministère de la Sécurité publique et de la gestion des risques et catastrophes. Anicet Nibaruta, directeur général de la protection civile et secrétaire exécutif de la plateforme nationale de gestion des catastrophes, s’est dit inquiet

des conséquences qui découleront des prochaines précipitations. Une note de prévision saisonnière de mars-mai 2020 présentée, mardi 11 février 2020, par l’Institut géographique du Burundi (IGEBU) en dit long. « Il est prévu une probabilité accrue des précipitations supérieures à la normale dans les régions du Moso, Bututsi, Imbo, Kirimiro, Mugamba et une partie de Bugesera », a indiquée Déogratias Babonwa, directeur Météo à l’IGEBU. Une probabilité accrue de pluviométrie à tendance excédentaire est prévue sur le reste du pays M. Nibaruta craint que le scénario de 2019 ne se réédite : « Les mêmes prévisions avaient été faites et les dégâts matériels et humains ont été importants.». Toutefois, il rassure que des mesures préventives à court et à moyen terme sont préconisées. Il s’agit, détaille-t-il, de la mise à jour des plans de contingence provinciaux et communaux, l’élaboration de la cartographie des zones à risque pour la connaissance et la surveillance ainsi que la poursuite des actions de reboisement intensif à travers le programme national « Ewe Burundi urambaye ». Mais également l’intensification de contrôle des travaux d’extraction des matériaux de construction et l’élaboration du plan de réponse humanitaire, pilier essentiel du plan de résilience. Félix Haburiyakira

ANNONCE Appel d’offre Ouvert. Le Réseau National des jeunes Vivant avec le VIH/Sida (RNJ+) en sigle désire renouveler les équipements de jeux attractifs de son centre convivial. Ces équipements à dimensions standards sont : 1 BILLARD avec ses accessoires 1 Baby Foot et ses accessoires

copie à : a.inarukundo@rnjplusburundi.org, et a.kaneza@rnjplusburundi.org. Les critères de sélection : la date de sélection des dossiers d’appel d’offre est fixée en date du 06/03/2019 à 10h précise dans les enceintes du RNJ+, la participation des fournisseurs qui ont soumis les dossiers est souhaitée, le respect du timing est aussi exigé.

La date limite de dépôt des offres est fixé le 04/03/2020 NB : Les dossiers non retenus ne seront pas remis. Le dossier d’appel d’offre sous pli fermé sera adressé à Madame la Directrice Exécutive Nationale du RNJ+ à l’adresse physique sis à ROHERO II, Avenue MUYINGA , N° 49 ou encore envoyé le dossier à l’adresse électronique suivant e-mail : info@rnjplusburundi.org en

Pour de plus amples informations, vous pouvez appeler au numéro suivant: +(257) 22276538

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org


AU COIN DU FEU

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

9

Avec Pascal Rwankara Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Pascal Rwankara.

V

otre qualité principale ? Honnêtement, je ne me reconnais aucune qualité. Toutefois, certains de mes amis disent que je suis intelligent.

les, c’était un sentiment de joie contrasté. Chez une partie de la diaspora, l’avènement des institutions démocratiques nourrissait de grands espoirs. Chez l’autre, c’était la consternation. Peu de gens osaient en parler ouvertement.

Votre défaut principal ? L’impatience. Je n’aime pas les personnes qui me fassent trop attendre lorsqu’elles m’ont promis quelque chose ou quand on a un rendez-vous.

Votre définition de l’indépendance ? Compter sur soi-même. Votre définition de la démocratie ? Un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions politiques par le biais des urnes.

La qualité que vous préférez chez les autres ? La générosité. C’est toujours gratifiant de partager avec autrui. Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ? L’intolérance. Par-dessus tout, je déteste toute personne qui n’accepte pas l’autre dans ses différences d’opinion, de race, d’ethnie, etc. La femme que vous admirez le plus ? Ma mère. Une femme d’une bonté inouïe. L’homme que vous admirez le plus ? Jésus Christ en tant qu’humain. Son exemplarité est sans pareille. Votre plus beau souvenir ? Ma réussite au concours national de 6e année primaire. C’était en 1977. A cette époque, réussir sans avoir repassé l’année, c’était inédit. Mais, pour être honnête, dans mon insouciance de petit campagnard, l’idée de descendre à Bujumbura, voir l’électricité, comme on aime dire, a contribué à cette réussite. Votre plus triste souvenir ? L’assassinat de mon frère, Alphonse Ingabire en 1993. Une plaie que j’ai dû mal à panser. En effet, les bourreaux l’ont fait devant ses parents. En vacance à la maison (Mbuye), il venait de réussir la 1ère candidature dans la faculté d’Histoire .L’ironie de l’histoire, la même année, il a obtenu une bourse pour poursuivre ses études en Irlande du Sud. Il s’apprêtait à rejoindre Trinity College à Dublin.

Quel serait votre plus grand malheur ? Mourir après mes enfants. Le plus haut fait de l’histoire burundaise ? La conquête de l’indépendance du Burundi. Un acte fédérateur, parce que les Burundais ont compris qu’unis, ils peuvent accomplir de grandes choses. La plus belle date de l’histoire burundaise ? Le 1er juillet 1962 La plus terrible ? Immanquablement, l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, le 13 octobre 1961. Ce sont les espoirs de toute nation qui ont été anéantis .Le comble, l’histoire raconte que le Roi Mwambutsa a déplacé l’assassin de son fils en auto-stop. Le métier que vous auriez aimé faire ? Jeune, je rêvais de devenir médecin. Mais, rassurez-vous je me plais en tant que juriste. Votre passe-temps préféré ? La musique. Un vrai remède qui soulage l’esprit. Votre lieu préféré au Burundi ? Kivoga, ma colline natale. C’est dans la commune Mbuye, province Muramvya. Bien que je n’y aille pas souvent, c’est une immense joie quand j’y retourne. Un retour aux sources

qui me rappelle que les sacrifices qu’ont endurés mes parents pour que je devienne celui que je suis aujourd’hui. Le pays où vous aimeriez vivre ? L’Irlande du Sud. Un pays unique par son beau paysage et ses chevaux. Le voyage que vous aimeriez faire ? Visiter la ville sainte de Jérusalem. D’ailleurs, je compte le faire très prochainement. Votre rêve de bonheur ? Mourir heureux, en âme et conscience, comme j’ai vécu. Votre plat préféré ? Ça va vous paraître étrange, mais, je raffole des haricots frais. Votre chanson préférée ? Alléluia d’Haendel. Des paroles riches qui glorifient la puissance de Dieu. Quelle radio écoutez-vous ? RFI Avez-vous une devise ? Quoi qu’il advienne, reste toimême. C’est l’hymne à la liberté de Beethoven. Il nous appelle à rester libre, serein malgré les aspérités de la vie. Votre souvenir du 1er juin 1993 (le jour où le président Ndadaye a été élu) ? La surprise. De la Belgique où je poursuivais mes études doctora-

trouve qu’il est ignoré, des fois, voué aux gémonies pour assouvir les appétits des uns et des autres. -Œuvrer à ce que l’institution régissant l’Enseignement Supérieur soit démocratique .A cet effet, le Recteur de l’Université du Burundi doit être élu. Bref, je ferais feu de tout bois pour que de la base au sommet, les étudiants, le personnel d’appui, le corps enseignant, etc, ne soit plus dirigé par des gens catapultés par le « système ». Une lacune incommensurable. Parce qu’au lieu de promouvoir l’excellence, on se trouve en train de promouvoir la médiocrité.

Votre définition de la justice ? Un amour porté vers l’équité. En principe, on ne peut pas parler de respect de l’État de droit, s’il n’y a pas de justice ni équité.

Croyez-vous à la bonté humaine ? Je trouve qu’il y n’en a plus au Burundi. Sinon, elle se cache. Voyez-vous combien les gens éprouvent de la joie à faire du mal à l’autre, les coups bas ici et là. C’est inhumain.

Si vous étiez ministre de la Justice, quelles seraient vos deux premières mesures ? -Réformer tout le système judicaire. Pour cela, des concours d’entrée dans la magistrature s’imposent. A mon avis, une stratégie qui contribuerait à endiguer la culture de redevabilité des magistrats envers ceux qui les ont promus. - Réformer le système carcéral. C’est grave ce qui s’y fait.

Pensez-vous à la mort ? Tous les jours. Pour votre information, je n’ai même pas peur de mourir. Après tout, la mort c’est une certitude. Tout ce que je désire, c’est mourir tranquillement. D’ailleurs, dans mon testament, j’ai demandé que l’on écrive sur l’épitaphe : « Il est mort comme il a vécu. Libre et serein… ».

Si vous étiez ministre de l’Enseignement supérieur, quelles seraient vos deux premières mesures ? -Placer l’étudiant au cœur de l’enseignement. De nos jours, je

P

Propos recueillis par Hervé Mugisha

Bio express

rofesseur à l’Université du Burundi dans la faculté de Droit, Pascal Rwankara est aussi avocat. Il a exercé pendant 14 ans au barreau de Charleroi(Belgique). Né à Mbuye le 12 octobre 1964, M. Rwankara a fait ses études secondaires, respectivement au Petit Séminaire de Kanyosha et Séminaire Moyen de Burasira. Un cursus au sortir duquel il intègre l’Université du Burundi dans la faculté de Droit (19851989). Major de sa promotion,

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ? Rends-moi jugement. Après tout, vous êtes le Maître Suprême.

ses bonnes notes lui permettent de décrocher le poste d’assistant. Un passage de courte durée. En 1991, il s’envole parfaire ses études à l’Université de Louvain(Belgique). Il en sort docteur en droit constitutionnel. Marié et père de 3 enfants (deux garcons et une fille), lors des prochaines législatives de mai 2020, il compte se présenter en tant que candidat indépendant dans la mairie de Bujumbura.


AU CŒUR DU PAYS

10

Région Centre

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

Gitega

L’appât du gain a déjà fauché beaucoup Des groupes de gens qui se disent être des membres des associations d’entraide financière basées en Europe et ailleurs escroquent plus d’un en leur promettant des intérêts faramineux. De notre correspondant Jean Noël Manirakiza

L

e nouveau membre doit payer les frais d’inscription allant de 270 000 Fbu à 400 000 Fbu et faire adhérer d’autres trois membres. » A Gitega, ils seraient des dizaines, voire des centaines (car leur nombre reste inconnu) opérant dans le secret le plus absolu. Seuls quelques membres se consultent et choisissent les nouveaux adhérents. Selon les témoins, ces associations se développent d’une manière remarquable. Parfois, les initiateurs choisissent ceux qui ne leur poseront pas de problèmes ou qui ne les dénonceront pas

Région Sud

Marché central de Gitega où les escrocs opèrent souvent

aux autorités. Leur mode opératoire est le même : faire miroiter à leurs victimes des profits énormes dans un court laps de temps. A entendre les propos de ceux qui sont déjà tombés dans les filets, ces personnes leur prédisent un avenir radieux. « Ils vous citent les noms des personnes riches que vous connaissez, des policiers, des commerçants, des hommes d’églises, des hautes autorités qui ont déjà engrangé des milliers», raconte Suavis. Après une enquête menée auprès des femmes et hommes

qui ont déjà subi des multiples assauts de ces associations qui se disent être des multinationales basées en Europe ou ailleurs, les bénéfices faramineux sont leur maître mot. D’après eux, dans la plupart des cas, les recruteurs les rencontrent chez eux ou sur le lieu de travail et leur interdisent de citer leurs noms à personne avant d’avoir confiance en lui.

« Ils ont honte de porter plainte ! » Pour certaines personnes, il s’agit de l’argent facile où on

gagne beaucoup après un délai ne dépassant pas quelques jours, en plus de l’argent investi. Interviewées, certaines affirment qu’elles ont pu toucher 50 mille francs bu ou 100 mille FBU puisqu’elles ont eu la chance d’être les premiers à y adhérer. « Si tu es malin, tu dois être parmi les premiers adhérents sinon ce sont toujours les derniers qui perdent », affirme Fabien. Même tactique chez Mélanie qui indique avoir participé dans les trois associations différentes et qu’elle a réussi à retirer ses investissements.

« J’avais la mémoire des associations comme PEAF (Projet d’Entraide et d’Autofinancement) et IDC (Initiative pour le Développement Communautaire) qui ont sévi à Gitega et d’autres régions du pays, qui nous ont dépouillé de l’argent au vu et au su de tout le monde, il y a une dizaine d’années. » Cette chance de Mélanie n’est pas pour tout le monde, plusieurs investisseurs pleurent leur argent. C’est le cas d’Abdul qui a même honte de dire ce qui lui est arrivé : « J’ai honte de porter plainte ou d’en parler car personne ne me croira. Je n’ai aucun papier justificatif de mes investissements car on me disait que c’est par internet, Facebook que les transactions s’effectueraient !» En attendant, les victimes se comptent par centaines et ces associations sans adresses connues ni représentants continuent d’amadouer les nouveaux adhérents. Pour les habitants de Gitega si rien ne se fait, les dégâts seront nombreux dans beaucoup de ménages.

Rumonge et Nyanza-lac

Urgence des états généraux de la pêche La pollution du lac, les techniques de pêche archaïques ou prohibées, le manque de recherches sont les grands défis qui minent le secteur de la pêche. Les intervenants demandent la tenue urgente des Etats généraux de la pêche au Burundi pour pallier ces défis. De notre correspondant Félix Nzorubonanya

D

es lamentations fusent de partout pour indiquer que la prise du poisson va en decrescendo depuis plus d’une année, et les conséquences commencent à se manifester. Des quantités de tonnes de poissons pêchées chaque année vont en diminuant, ce qui inquiète les consommateurs, les pêcheurs et les commerçants de poissons. Des consommateurs indiquent que le Prix du poisson a doublé sur le marché ces dernières années, certains pêcheurs ont enregistré des pertes et ont abandonné cette activité. Les commerçants disent que le poisson est devenu une denrée rare au Burundi. Pour certains, une certaine quantité de poisson consommé au Burundi provient de la Tanzanie, de la

République démocratique du Congo et de la Zambie. Tous les intervenants dans ce domaine appellent le ministère ayant la pêche dans ses attributions d’organiser les états généraux de la pêche au Burundi pour se pencher sur les multiples défis qui minent ce secteur. A leur issue, des recommandations et des décisions seront prises.

Des avancées… Et des défis Un combat sans merci de la pollution du lac Tanganyika doit être engagé car, selon eux, le lac est devenu une poubelle flottante où les déchets de toutes sortes sont déversés au vu et au su de tout le monde. Les déchets provenant de plusieurs usines et autres unités de transformation se déversent dans le lac par les différentes rivières ainsi que toute l’érosion provenant des

Très peu de poissons sur les points de vente ces derniers jours

montagnes nues qui surplombent le lac Tanganyika. La pêche illégale qui continue à se pratiquer ainsi que les techniques archaïques de pêche devraient être abordées au cours de cette réunion. La loi régissant la pêche au Burundi doit être vulgarisée, respectée et amendée. Ils déplorent les nombreux cas d’accidents qui surviennent souvent dans le lac Tanganyika emportant la vie des pêcheurs suite aux manque de

gilets de sauvetage et des unités spécialisées de secours. Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs, salue des avancées enregistrées dans le secteur de la pêche notamment la promulgation de la loi qui régit la pêche au Burundi, le combat conjoint de la pêche illégale au sein des pays qui se partagent le lac Tanganyika et l’enregistrement des unités de pêche dans les différents lacs du Burundi. Il précise que la croissance

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

du poisson du lac Tanganyika est pour bientôt grâce à l’appui des partenaires car les installations sont déjà en place dans la localité de Rutumo en commune de Rumonge. D’après lui, certains défis restent à relever dont la lutte contre la corruption et l’intensification de la recherche dans le secteur de la pêche. Signalons qu’environ 20 mille ménages vivent de la pêche au Burundi .


AU CŒUR DU PAYS

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

Région Ouest

11

Cibitoke/Mugina

Les pluies torrentielles font des dégâts Les habitants des collines Butaramuka et Mugina de la commune Mugina ne savent pas à quel saint se vouer. Les pluies diluviennes mêlées de grêle ont endommagé des maisons et des champs de cultures. L’administration a déjà établi des listes des victimes. De notre correspondant Jackson Bahati

S

ur les collines Butaramuka et Mugina, les habitants sont dans une situation alarmante suite aux pluies torrentielles mêlées de grêle qui viennent de détruire les champs de culture. Les cultivateurs rencontrés sur place précisent que tous les champs de riz, de maïs, de manioc, de bananerais et de haricots sont tous à terre et plus de 560 hectares de champs de cultures endommagés. Certains d’entre eux avaient contracté des prêts aux différentes institutions financières et chez les voisins dans

SPORT

l’espoir de les rembourser après la récolte, mais les choses ont mal tourné. Bon nombre de ces cultivateurs ont des enfants qui étudient dans des universités et DES écoles secondaires privées. Normalement, ils paient les frais de scolarité grâce au commerce des produits vivriers. Ces fortes pluies n’ont pas non plus épargné les maisons. Sur la colline Butaramuka, 80 maisons détruites ont été répertoriées et 30 autres sur la colline Mugina. Parmi les familles victimes, il y en a qui passent la nuit à la belle étoile, d’autres sont logées dans les églises. Face à cette situation, cette p o p u l a t io n d e m a n d e à l’administration et aux âmes charitables de leur venir en aide.

Les pluies diluviennes ont emporté les champs de cultures à Mugina

Les listes des victimes déjà établies Cela a été dit par l’administrateur de la commune Mugina qui déplore la situation de vie de ses citoyens. Jovith Bayavuge indique qu’il est sidéré de voir la commune Mugina connue comme « grenier de la province de Cibi-

toke », subir de telles catastrophes à cause de ces pluies. Il ajoute qu’en plus de cela, plus de 500 familles sont sans abri sur la colline de Nyempundu où ces pluies torrentielles ont également détruit leurs champs de culture et même des maisons. Cette autorité administrative

Athlétisme

Francine tacle le CNO

J

Elle déplore également le deux poids deux mesures qui commencent à s’observer dans le décaissement de cette somme. « Pourqoui donner aux uns alors qu'il y a qui n'ont pas encore ont perçu la 1ère tranche ? » Un état de fait qui l’amène à se demander si au lieu d’aider les athlètes, le CNO ne s’enrichirait pas sur leur dos ? Actuellement boursière de l’ACNOA depuis 2019, elle s’étonne qu’elle n’ait rien recu jusqu’à maintenant. « Au lieu de mentir à l’opinion que nous ne faisons rien, si les responsables du CNO n’en sont plus capables, il est grand temps qu’ils rendent le tablier ». D’après Francine, il y a un jene-sais-quoi d’indolence, qui montre qu’ils se soucient peu de la bonne préparation des athlètes pour ce grand rendez-vous. Et au sujet de ce que laisse entendre le CNO comme quoi Francine n’aurait pas transmis son programme de préparation,

© Droits réservés

Après sa sortie sur Facebook, samedi 7 février, Francine a été contactée par Iwacu. La vicechampionne olympique du 800 m ne mâche pas ses mots. En plus de l’inaction, elle accuse le CNO d’opacité dans la gestion des bourses de certains athlètes. « Des allégations infondées », rétorque le CNO. e le redis et le répète, notre Comité National Olympique ne fait rien. Pour une compétition planétaire comme les Jeux Olympiques, engageant l’honneur de tout le pays, un minimum d’efforts s’impose », martèle-t-elle. A deux mois du début des compétitions qualificatives pour cette olympiade, Mlle Niyonsaba fait savoir que les obligations d’aînesse l’ont poussé à sortir de son silence. «Que les gens se détrompent, je n’ai aucun compte à régler avec les responsables du CNO. Tout ce que je désire, c’est le bien de mes petits frères et sœurs». A part l’inaction, cette spécialiste du tour de piste reproche au CNO son indifférence. « Sur les 10 athlètes boursiers de la solidarité olympique, certains d'entre eux n'en ont pas encore perçu alors qu'ils sont boursiers.» Pour elle, une aberration. Parce que ses dirigeants savent pertinemment qu’une bonne préparation va de pair avec les moyens financiers.

indique qu’elle a déjà établi les listes des victimes de ces pluies pour les envoyer à ses autorités hiérarchiques car la commune à elle seule ne dispose pas de moyens suffisants pour répondre aux besoins de toutes les victimes. Il appelle également les bienfaiteurs d’aider ces familles sinistrés.

La préparation des JO 2020 s'annonce compromise

elle n’y va pas du dos de la cuillère : «Il y a des correspondances entre la fédération burundaise d’athlétisme et le CNO sur mon changement de distance à courir.» Aux inquiétudes de ses fans, Francine Niyonsaba tranquillise : « Les entraînements vont bon train, l’acclimatation sur 5.000 m se passe bien. »

De fausses déclarations Salvator Bigirimana, viceprésident du CNO, réfute catégoriquement les propos de la vice-championne olympique du 800m : «Nous faisons feu de tout bois pour que la prépara-

tion suive son cours normal. » Reconnaissant un retard dans le décaissement de l’argent perçu comme bourse, il explique que cela est dû aux procédures habituelles de la solidarité olympique. « Pour que cette instance décaisse la somme, tous les dossiers des athlètes doivent être au complet et traiter en même temps ». Or, observe-t-il, depuis peu, les athlètes boursiers envoient tardivement leurs dossiers. « Hélas, c’est une lacune persistante que je leur demande de corriger, en vain». Contrairement à ce que laisse entendre Francine, il assure qu’il

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

n’y a pas de deux poids deux mesures : « Tous les athlètes ont perçu la 1ère tranche de la bourse de 4 mois, seule reste la 2e tarde, suite aux dossiers incomplets de certains athlètes.» Concernant la bourse de Francine, il explique qu’elle en est responsable à 100%. Plus d’une fois, fait-il savoir, nous lui avons dit d’envoyer son programme d’entraînement. A notre grande surprise, en plus de sa réponse tardive, elle nous a fait savoir qu’elle va s’aligner sur les 3.000 m. « Malheureusement, c’est une distance non homologuée aux JO, de facto, qui fait que l’ACNOA annule sa bourse. » Et d'ajouter: « Contrairement à ce qu’elle pense, la décision ne nous incombe pas. Si elle veut la bourse, qu’elle en informe de nouveau officiellement le Comité national olympique ». Pour éviter d’éventuels désagréments lors du voyage, M. Bigirimana fait savoir qu’ils ont déjà saisi les consulats d’Espagne et d’Italie afin qu’ils délivrent des visas longs séjours aux athlètes qui s’y entraînent. A la question du manque de moyens financiers, il se veut rassurant : « Aucun athlète boursier de la solidarité olympique ne ratera une compétition qualificative sous un quelconque prétexte.» Hervé Mugisha


12

12

ANNONCES

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

LETTRE D’INVITATION POUR LES SOUMISSIONNAIRES Organisation : CARE International au Burundi Projet/Programme : PROJET TUBEHONEZA Date : Le 14/02/2020. N° AAON: CARE/002/2020 Réf : CI/DIR/024/2020 CARE International au Burundi a reçu un financement de la Délégation de l’Union Européenne au Burundi pour la « Composante Développement rural pour la nutrition, il est prévu qu’une partie du financement obtenu soit utilisée pour financer l’exécution du marché de construction de cinq (5) Hangars de stockage et leurs aires de séchage dans les Communes de Buraza, Bukirasazi, Makebuko et Itaba de la Province de Gitega. CARE International au Burundi invite, par le présent

Appel d’Offres, les soumissionnaires intéressés à présenter leurs offres sous plis fermés, pour l’exécution des travaux de construction de cinq (5) Hangars de stockage et leurs aires de séchage dans les Communes de Buraza, Bukirasazi, Makebuko et Itaba de la Province de Gitega. Les travaux prévus dans le cadre de ce Marché sont repartis en un seul lot: Construction de cinq (5) Hangars de stockage et leurs aires de séchage dans les Communes de Buraza, Bukirasazi, Makebuko et Itaba de la Province de Gitega Le délai maximum d’exécution des travaux est de trois (03) mois calendaires. La soumission d’Offres sera réalisée conformément aux dispositions de la procédure d’Appels d’Offres

Nationaux avec qualification telle que stipulée dans le dossier d’appel d’offres, spécialement dans la section I relative aux Instructions aux soumissionnaires. La participation au Marché est ouverte, à égalité de conditions, à toutes les personnes morales, justifiant des capacités juridiques, financières et techniques requises à l’exécution du Marché. La visite des sites est obligatoire et sera guidée par un ingénieur de CARE afin d’obtenir des renseignements nécessaires pour la préparation de l’offre. La visite est sanctionnée par une attestation de visite délivrée le même jour et faisant partie des documents de l’offre du soumissionnaire. Les coûts liés à la visite des sites sont à la charge du soumissionnaire. Le calendrier de la visite est mentionné ci-après :

Désignation

Lieu de rencontre

Date

Site Buraza, Bukirasazi, Makebuko et Itaba 1 et Itaba 2

Bureau CARE International de Gitega à 9h00’

19/02/2020

Les soumissionnaires intéressés à concourir peuvent obtenir des informations supplémentaires et examiner le Dossier d’Appel d’Offres à l’adresse ci-après : CARE International au Burundi Route Rumonge, Blvd Mwezi Gisabo, n° 84 BP. 6424, Bujumbura, Burundi Tel.: (+257) 22 21 46 60 22 24 66 90 Fax: (+257) 22 21 39 02 E-mail: infoBurundi@care.org avec copie à BDI. Procurement@care.org Le Dossier d’Appel d’Offres peut être obtenu tous les jours ouvrables, de 09 heures à 17 heures (heure

locale) à la réception du Bureau de CARE International au Burundi à Bujumbura au cours de la période du 14 Février au 19 Mars 2020. Le Dossier d’Appel d’Offres sera obtenu moyennant la présentation d’un bordereau de versement de Cent mille francs burundais (BIF 100.000) à la caisse de CARE International au Burundi. Les offres rédigées en langue française, en trois (03) exemplaires (un original et deux copies) et une version électronique de la soumission (sur deux supports USB, l’un pour l’offre technique et l’autre pour l’offre financière) doivent être déposées à l’adresse indiquée ci-dessus au plus tard le 20/03/2020 à 10 heures précises. Toute offre reçue après la date et l’heure limites ne sera pas prise en considération.

Les offres seront ouvertes en présence des soumissionnaires qui le souhaitent dans la salle des réunions de CARE International au Burundi à Bujumbura le 20/03/2019 à 10 heures 30 minutes. Les offres doivent être accompagnées par une garantie bancaire de soumission d’un montant de Cinq Millions (5 000 000) Francs Burundais ou d’un chèque certifié tiré sur une banque locale de même montant. Les soumissionnaires restent engagés par leurs offres pendant un délai de quatre-vingt-dix (90) jours à compter de la date d’ouverture des plis.

LETTRE D’INVITATION POUR LES SOUMISSIONNAIRES Organisation : CARE International au Burundi Projet/Programme : PROJET TUBEHONEZA Date : 14/02/2020. N° AAON : CARE/001/2020 Réf : CI/DIR/026/2020 CARE International au Burundi a reçu un financement de la Délégation de l’Union Européenne au Burundi pour la « Composante Développement rural pour la nutrition, il est prévu qu’une partie du financement obtenu soit utilisée pour financer l’exécution du marché de réalisation des travaux de construction de l’adduction d’eau potable (’AEP) RUBIMBA-BURAZA en commune BURAZA de la province de Gitega. CARE International au Burundi invite, par le présent

Appel d’Offres, les soumissionnaires intéressés à présenter leurs offres sous plis fermés, pour l’exécution des travaux de construction de l’AEP RUBIMBABURAZA en commune BURAZA de la province de Gitega. Les travaux prévus dans le cadre de ce Marché sont repartis en un seul lot: travaux de construction de l’AEP RUBIMBA-BURAZA (linéaire : 9 km) en commune BURAZA de la province de Gitega. Le délai maximum d’exécution des travaux est de quatre (04) mois calendaires. La soumission d’Offres sera réalisée conformément aux dispositions de la procédure d’Appels d’Offres Nationaux avec qualification telle que stipulée dans le présent dossier d’appel d’offres, spécialement dans la section I relative aux Instructions aux soumissionnaires.

La participation au Marché est ouverte, à égalité de conditions, à toutes les personnes morales [qu’elles participent à titre individuel ou dans le cadre d’un Groupement (Consortium) de soumissionnaires] et justifiant des capacités juridiques, financières et techniques requises à l’exécution du Marché. La visite des sites est obligatoire et sera guidée par un ingénieur de CARE afin d’obtenir des renseignements nécessaires pour la préparation de l’offre. La visite est sanctionnée par une attestation de visite délivrée le même jour et faisant partie des documents de l’offre du soumissionnaire. Les coûts liés à la visite des sites sont à la charge du soumissionnaire. Le calendrier de la visite est mentionné ci-après :

Date

Commune

Lieu de rencontre

Heure

Le 20/02/2020

BURAZA

Chef-lieu de la Commune

10h00

Les soumissionnaires intéressés à concourir peuvent obtenir des informations supplémentaires et examiner le Dossier d’Appel d’Offres à l’adresse ci-après : CARE International au Burundi Route Rumonge, Blvd Mwezi Gisabo, n° 84 BP. 6424, Bujumbura, Burundi Tel.: (+257) 22 21 46 60 22 24 66 90 Fax: (+257) 22 21 39 02 E-mail: infoBurundi@care.org avec copie à BDI. Procurement@care.org Le Dossier d’Appel d’Offres peut être obtenu tous

les jours ouvrables, de 09 heures à 17 heures (heure locale) à la réception du Bureau de CARE International au Burundi à Bujumbura au cours de la période du 14 Février au 21 Mars 2020. Le Dossier d’Appel d’Offres sera obtenu moyennant la présentation d’un bordereau de versement de Cent mille francs burundais (BIF 100.000) à la caisse de CARE International au Burundi. Les offres rédigées en langue française, en trois (03) exemplaires (un original et deux copies) et une version électronique de la soumission (sur deux supports USB, l’un pour l’offre technique et l’autre pour l’offre financière) doivent être déposées à l’adresse indiquée ci-dessus au plus tard le 24/03/2020 à 10 heures précises.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

Toute offre reçue après la date et l’heure limites ne sera pas prise en considération. Les offres seront ouvertes en présence des soumissionnaires qui le souhaitent dans la salle des réunions de CARE International au Burundi à Bujumbura le 24/03/2020 à 10 heures 30 minutes. Les offres doivent être accompagnées par une garantie bancaire de soumission d’un montant de Cinq Millions (5 000 000) Francs Burundais ou d’un chèque certifié tiré sur une banque locale de même montant. Les soumissionnaires restent engagés par leurs offres pendant un délai de quatre-vingt-dix (90) jours à compter de la date d’ouverture des plis.


ANNONCES

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

13

VACANCY CRDB Bank Burundi S.A. which is 100% owned by CRDB BANK PLC and operates in Burundi is inviting applications from qualified and experienced candidates to fill the existing vacant positions. CRDB BANK PLC is the leading bank, wholly-owned private commercial Bank operating in Tanzania and Burundi. The bank is listed on Dar-Es-Salaam stock exchange and has been recording progressive profit every year since its formation. CRDB BANK is committed to provide quality financial services with a strong focus on retail banking and customized corporate and institutional services, while ensuring the confidence and trust of its stakeholders. The Bank offers a comprehensive range of Corporate, Retail, Business, Treasury, Premier and Microfinance services through a diversified distribution network. Its vision is to be the customer needs driven bank, aiming to acquire the market leadership while providing positive returns to shareholders. Manager Banking Operations (1 position) Job Summary Reporting to the Deputy General Manager, MBO shall Manage the coordination and efficiency of the bank’s entire distribution and retail network in Burundi including the functions of the bank’s IT and communications infrastructure, supervise and provide business support to branches, supervise the functioning of alternative banking channels to ensure quality growth of activities in line with the business strategy of the CRDB Bank Burundi SA. Entry Requirements Direct Entry Qualifications Holder of a bachelor degree from any recognized University and relevant professional qualifications. Out/In-Service Structure An experience of at least 6 years in banking operations Reporting Relationship Report to Deputy General Manager • Competencies • Accountability • Customer Focus • Business Acumen • Solution Orientation • Team Work • Building Collaborative Partnerships • High Impact Communication • Market Awareness • Managing Risks. • Strategic Orientation • Change Management • Developing Others • Branding and Image Building Principal Responsibilities • Review and develop an annual business plan for the department in line with clear business objectives and goals that support the overall Bank strategy. • Manage banking operations and operational controls to ensure compliance to policies and procedures. • Manage the banking operations to ensure growth of quality loan portfolio and income in line with the business strategy of the Bank. • Monitor Anti money laundering controls to ensure that banking operations are in line with bank policies and procedures. • Develop and organize trainings to capacity build end-users in the bank procedures, policies and products to ensure that they understand and

• •

• •

• •

become familiarized as they discharge their duties. Prepare timely reports and feedback to management to ensure that management is kept updated in the progress of the business based on the laid down goals. Manage and enhance existing business relationships to ensure the retention of good customers in line with business needs. Review and contribute to the enhancement of bank policies and procedures to ensure that they are aligned with current business and statutory requirements. Review, develop, monitor and control the budget for the department to ensure the budget is aligned with the business plan and expenses are controlled within agreed limits. Manage the performance of subordinate staff and develop and implement training and development plans to ensure their performance is aligned with business goals and objectives. Liaise with all stakeholders for example, clients, government institutions, the Central Bank and other financial institutions to ensure that the Banks interests are properly represented and safeguarded. Manage designs, tests, program modules and report development to ensure that they meet business requirements. Manage analysis, customization, tests and implementation of new patches or upgrades to the various systems to ensure compliance and specific business needs in accordance with bank IS policy and procedures. Supervise reviews of the existing and new packages to support new business requirements and recommend appropriate interventions in line with IS policy. Review and develop an annual business plan for ICT Business Support Unit and contribute to the overall business strategy for the ICT Department to ensure that plans are developed and implemented in line with clear business objectives and goals that support the overall Bank strategy. Review user requirements for process/system automation and assist in preparation of Terms of Reference (TOR) and scoping on requirement to ensure the performance is aligned with business goals and objectives. Manage configuration and implementation of ATMs and POS terminals to support business expansion in accordance with business goals and objectives. Manage, monitor system changes and supervise system acceptance testing to ensure systems are operational to support bank operations. Maintain hardware and communication infrastructure to ensure bank systems are available in accordance with business requirements. Perform fault finding and routine maintenance of electrical power, communication and IT devices to ensure they are available to assist bank operations in meeting annual business targets. Design and document systems and networks in consideration to their Confidentiality, Integrity and Availability (CIA) to ensure bank interests are safeguarded. Contribute to the reviews of the Communication and Infrastructure Unit operations and

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

recommend appropriate interventions to ensure it performs in line with approved performance indicators and targets. Perform reviews, tests, installation and customization of patches and operating systems based on Vulnerability Threat Management principle to ensure that the bank hardware and communication infrastructure meets industry and regulatory standards. Monitor system, network change, system performance, resource utilization and recommend appropriate and timely intervention in line with policies and procedures. Supervise, train, guide and develop junior Engineers in providing accurately and timely solution to system, network and PC users problems to ensure system availability and adherence to all IS policies and procedures.

Marketing Officer(1 position) Job summary Contribute to the implementation of marketing strategies, programs and plans and ensure that they are in line with the Bank’s business goals. Entry Requirements Direct Entry Qualifications Holders of a bachelor degree in Marketing from any recognized University. Out/In-Service Structure An experience of at least 4 years in Marketing from a reputable Institution Reporting Relationship Report to Head of Business development • Competencies • Branding and Image Building • High Impact Communication • Market Awareness • Customer Focus • Accountability • Business Acumen • Solution Orientation • Team Work Principal Responsibility: • Participate in the development of overall Bank strategy through the Department of Business Development and contribute in the development and implementation of Marketing s annual plans while ensuing deliverables are achieved in line with Bank strategy; • Contribute in the planning and execution of internal and external communications programs to ensure their productivity in line with business plans; • Contribute in the designing and execution of marketing support to the sales functions of Bank’s business units to ensure that they are able to achieve their business targets; • Contribute to the management and nurturing of new and existing business relationships with key suppliers such as advertising agents, media companies, trade branders etc to ensure productivity of the relationships in line with business needs; • Participate in the management and review the branding of Bank’s outlets, communication m a t e r i a l s , p ro m o t i o n a l m a t e r i a l s , advertisements, Bank’s trademarks to ensure that they always executed in compliance with the Bank’s approved look and feel as per Corporate Integrity Manual; • Contribute to the planning, designing and execution of marketing plans for new and

13


14

14

ANNONCES

existing product/services and ensure their productivity is in line with business strategy; Participate in designing new products, reviewing and monitoring of existing products to ensure they cater for customer needs and are in line with business strategy; Participate in the preparation of speeches, talking notes, cue cards, press releases, and/or press briefing and distribute the same to relevant stakeholders to ensure Bank’s communications has accurate, correct and relevant facts and subsequently disseminate the same to intended stakeholders; Participate in the implementation of Bank’s owned media and social networks such as corporate website and micro sites, Facebook pages, twitter, Instagram etc.

Senior Officer Agency Banking(1 position) Job summary Reporting to Manager Banking Operations, the senior officer Agency banking will provide leadership in areas of sales, acquisition, retention and distribution for agency banking business that enable the bank achieve its ambition and strategic vision. He is responsible for design, monitor and drive the performance of agency banking business in the branches and our stakeholders for productivity management and increase transacting customers and agents within the channel to meet overall revenue objective. Qualifications and entry Requirements • University Degree or equivalent Advanced Diploma preferably in Business Administration, Banking, Accounting, Finance or any Businessrelated field; • Familiarity with the operational procedures at all levels of the organization. • A minimum of 5 years’ experience with proven deep knowledge in Agency Banking and/or MFS/MNO business, financial inclusion and/ or financial services and digital products. .Competencies • The highest level of uncompromised integrity. • Versatile and adaptable, able to react quickly • Able to work in a demanding matrixed environment, a proven track record of working effectively under pressure • Proven ability to build effective, trusted and credible relationships with multiple constituencies through exceptional interpersonal skills, communications, actions and presence. Articulate, with strong interpersonal skills, analytical and professional with an enthusiastic attitude and focus on results. • A high aptitude and comfort level with technical environments and the ability to work in a highly demanding environment and able to meet aggressive deadlines. • A proven self-starter with ability to work under high pressure environment and problem solving skills. • A result driven ‘team player’, personality with a willingness and ability to work in a dynamic working environment. Principal responsibilities • Ensure and drive agency banking business growth. Keep track of the overall agency banking performance to ensure that the annual targets are achieved • Revenue planning and target setting for Agency Banking, aligning with strategic roadmap and revenue expectations. • Provide sales and service leadership to drive the performance of the branches (process and structure) in joint responsibility with branches for staffing and productivity management. • Provide guidance and ensure that the business interests are presented to the regulator using

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

• •

• •

• • • • •

the correct stakeholders; ensuring that the Bank of the republic of Burundi (BRB) guidelines on Agency Banking are adhered to. Understands basic revenue models and P/L; meets financial objectives by forecasting; preparing an annual budget; scheduling expenditures; analysing variances, performance reviews and initiating corrective actions. Design and implement service experience and carry out branding of agents including training of agents, field officers and Relationship Managers for exceptional delivery of our service to customers. Manage Sales and Distribution of Agency banking including recruitment and development of Franchise Model that is responsible for liquidity and enhanced customer experience in the Country. World Class Customer Experience to ensure our customers and partners rate us as most preferred and drive loyalty index to peak. Analysis of customers (Both Agents and Users) behaviour patterns through various parameters to generate insights to increasing revenue, transacting customers, liquidity growth and churn management including but not limited to technology development. Develop strategies to increase agents through strategic recruitment, drive usage through growth in transactions and services performed at agents. Ensure all revenue targets are met for all agency banking through drive adoption to new and existing products usage by highly motivated agent network. Develop and maintain the sales activities and budget for strategic projects and motivate to the management team to approve the activity plans Ensure all Agency Banking Champions and Branches management analyse commercial trends, understand actions to be taken and own the business they manage and have full visibility and understanding of agents, customers and revenues on daily basis for the business as a whole as well as the costs the services generate. Monitor the performance of branch agents and provide feedback to branch Managers; support the branches as far as Agency Banking is concerned. Ensuring satisfactory Audit findings for the Agency Banking network. Manage the partners through the SLA’s that are in place ensuring that any under delivery is penalized in line with the agreements. Research and screen potential Agency Banking opportunities and advice on which ones need to be pursued further. Develop, foster and maintain effective relationships with various businesses through the internal and external stake holders. Submits project status reports to stakeholders, managing escalations where necessary to address project risks.

Senior Human Resources Officer (1 position) Job Summary Develop training policy, manpower development plans, and departmental budgets, developing of manuals, manpower demands and recruitment. Responsible for human resources management, industrial relations, compensation and benefits and Training and development. The officer at this level will work under minimum supervision. Entry Requirements i) Direct Entry Qualifications By appointment of a candidate holding Bachelors degree or Advanced Diploma in Human Resources Management, Business or Administration, Industrial Relations, or equivalent qualification with at least

five years experience. Possession of Postgraduate Diploma/Degree Management/Mediation and Arbitration will be added and advantage. ii) In Service Structure By promotion of a Human Resources Officer who has successfully performed his duties for at least 3 years. Reporting Relationship Report to Head of Finance and Administration Competencies • Accountability • Customer Focus • Business Acumen • Solution Orientation • Team Work • Driving Continuous Improvement • Analytical Skills • Process Discipline and Quality Orientation Principal Accountability • Review, recommend and Implement an annual operational plan that contributes to the overall business plan to ensure that they support the objectives of the department. • Review, recommend and implement manpower plans to ensure that the Bank has the optimal staffing levels and right people it needs. • Review, recommend and implement staff welfare plans to ensure that the Bank has a healthy workforce and work in a safe environment. • Review, recommend and implement staff recruitment and selection process to ensure a timely organized and comprehensive procedure are used to hire staff. • Advice staff and senior management on personnel policies, procedures and practices, legislations, labour laws etc to ensure that staff are aware and knowledgeable when taking decisions. • Prepare management information and reports to decision making bodies so as to ensure that there is an appropriate follow up actions taken to enable effective train and develop staff in utilizing HR skills and competence to ensure that implementation of conclusions. • Conduct exit interviews to critical staff that who resign to identify reasons for employee turnover to ensure that appropriate measures are implemented. • Supervise, train and develop HR staff in utilizing HR skills and competences and manage their performances to ensure that they meet the expected level of standards in aligned with the business goals and objectives. Financial Controller (1 position) Job Summary Ensuring that necessary internal controls are in place and complied while finance activities are being carrying out. Ensure that all staffs are aware and familiar with Bank’s policies, manuals and procedures and their compliance to them. Follow-up on controls and operational issues raised by Internal and External auditors, BRB, OBR and the management of the Bank. Reporting Monthly on Control issues observed during the month to the Head of Finance and Administration related to non-compliance or control gap for appropriate action. Reporting quarterly to the Head of Risk and Compliance, the conduct on Self Risk Assessment. The officer at this level will work under minimum supervision. Entry Requirements Degree in accounting, business administration, banking or its equivalent; Certified Public Accountancy or similar professional qualification is an added advantage. More than five years working experience in banking industry Supervisory/management skills, communication

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org


ANNONCES

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

skills, soft skills Reporting Relationship Report to Head of Finance and Administration Competencies • Accountability • Customer Focus • Business Acumen • Solution Orientation • Team Work • Driving Continuous Improvement • Analytical Skills • Process Discipline and Quality Orientation Principal Accountability • To ensure that Finance activities are carried out in accordance to Bank’s internal controls; including necessary approvals from applicable authorities. • To ensure all expenditures were within the approved budget limits, and any expenditure in excess of the budgetary provisions is approved by appropriate authorities. • To ensure the daily checking of transactions is done by supervisors. • Ensure that Finance Daily Dash Board is prepared. • To ensure a check is done on proper collection of charges and commissions are booked in their proper and respective accounts, and furthermore, that reports on the status of all revenues collection due to the bank are produced and sent to appropriate users. • To ensure that proper accounts and records of Bank’s assets, liabilities, operations and transactions are maintained as per Financial Policy. • Ensure all books of accounts are balancing and that impaired assets are provided for in accordance to regulatory requirements and IFRS. • To ensure that reconciliation and age analysis is done on all In-house and other Suspense accounts, together with all capital projects by ensuring all balances are supported by schedules/ vouchers. • To ensure that long outstanding items are proposed for charge-off or write back in accordance to regulatory or as per financial policy. • Reporting to Head of Finance and Administration any findings, non-compliance or control gap for appropriate action. • Prepare Monthly Control Reports and submit to the Head of Finance and Administration. • Conduct Self Risk Assessment (SRA} on quarterly basis and report as appropriate. • Share significant control gaps with the Head of Finance and Administration and/or Head of Risk and Compliance, including new risks or gaps. • Train and impact knowledge to colleagues with respect to the Bank’s internal procedures and any areas noted to be frequently on breach. • Encourage and ensure that Finance and Administration Staff read policies, circulars and procedures as new versions are released in the intranet. • To make follow-ups on issues raised by Risk and Compliance Dept. Internal and External Auditors, Regulators such as BRB and OBR. • Ensure that Finance Regulatory Reports are checked before submission to prevent penalties and damage of Bank’s Image. • Participating in projects affecting Finance operations and processes and ensure sufficient controls are in place to minimize the risks associated. • Review, analyse, prepare and report issues (systems issues) which affect smooth operations by Finance and Administration and coordinate with other responsible units for their rectification and closure.

Internal Auditor (1 position) Job Summary To plan and carry out audits on bank’s operations in an efficient, economical and effective manner so as to ensure that bank operations comply with the legal requirements, bank policies/ procedures and provide assurance that, the bank risks are managed. Entry Requirements Bachelor degree in Accountancy, Finance, Banking, Economics or Business related field from any accredited University. • Professional qualification such as Certified Internal Auditor (CIA), Certified Public Accountant (CPA/ACCA) will be an added advantage. • Excellent written and verbal communication both in French and English language. • Strong analytical, interpersonal, report writing skills and computer literacy. • Proven knowledge of auditing standards, laws and regulations governing banking industry in Burundi. • High level of integrity, sound business acumen, innovative and results oriented person. • A minimum of three years’ banking experience in internal controls or external/statutory audits in banking industry. Reporting Relationship Report to Head of Internal Audit Principal Accountability • Participate in development of annual activity plan to ensure effectiveness of risk management controls and governance processes in the Bank. • Participate in the review of Audit Charter and development of Audit Programs and ensure that they are aligned with statutory requirements and market best practice. • Carry out audit and investigation functions in line with auditing standards to ensure compliance to Bank’s existing regulations, policies and procedures. • Prepare audit plan for specific audit assignments and ensure completion of audits within agreed schedule. • Prepare and issue periodic reports to Head of Internal Audit summarizing the results of audit activities. • Follow up on clearance of issues raised from previous audits. • Provide necessary assistance during statutory/ external audits. • Carry out any other duties as may be assigned from time to time by the Head of Internal Audit. Risk and Compliance Officer (1 position) Job Summary Risk Analyst is responsible for providing leadership in management of risks that is to drive the identification, assessment and management of all risks, ensuring and monitoring compliance to statutory and regulatory requirements in the organization, developing and ensuring implementation of policies and procedures in the Bank using appropriate systems and processes as well as improving overall risks awareness in the Bank. Entry Requirements University degree in any of the following fields: economics, law, business administration or Computer Sciences • Experience in the domain of critical analysis and risk management • Experience in the management of team and of multiple projects / tasks at the same time • Good communication in Kirundi, English and French (clear and persuasive communication, both orally and in writing) • Good knowledge in the use of computers: Word, Excel, PowerPoint email, etc.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

15

Reporting Relationship Report to Head of Risk and Compliance Accountability Customer Focus Business Acumen Solution Orientation Team Work Driving Continuous Improvement Analytical skills Process Discipline and Quality Orientation Ability to set goals and reach them and work autonomously, • Ability to set project plan and strategy. • Ability to manage a team • Ability to facilitate training sessions • Ability to communicate clearly and effectively with stakeholders • Ability to work under pressure and on multiple tasks • Ability to create brief and concise report • Attention to details and problem-solving Skills • Principal Accountability • Monitor business units to ensure all sources of risks have been well identified and measured. Ensure there is ownership in identification of risk by staff in the bank. • Review respective units to ensure independent risk reviews for new and existing processes and systems are done in line with bank’s risk management framework. • Review risk management policies and other bank policies and procedures under guidance to ensure new and existing processes and systems are conducted in line with market best practice and statutory requirements. • Participate in Business Continuity Management by collecting information as assigned by supervisor. • Ensure bank strategies and targets are set and presented to the senior management for decision making. • Review and ensure there is continuous awareness to existing legal and regulatory requirements applicable to the Bank. • Review and analyse compliance monitoring reports and other related source documents for suspicious/unusual pattern of activity. • Monitor issues raised by internal and external reviewers to ensure they are implemented timely by responsible business units. Follow up with responsible Heads for explanation and discussion for appropriate action. • Participate in compliance reviews, projects implementation, training and control effectiveness testing and design. • Monitor and report internal and external risk incidents and update database and the management committees to ensure measures are put in place to mitigate recurrence of similar exposures. • Perform any other risk identification, measurement, monitoring and control as may be directed by supervisor. MODE OF APPLICATION Interested candidates who meet the above criteria should submit under sealed envelope, an Application Letter accompanied with copies of academic transcript, certificates and with a detailed up to date CV addressed to the Managing Director, CRDB Bank Burundi S.A. Managing Director CRDB Bank Burundi S.A. P.O. Box 254 Bujumbura CLOSING DATE All applications must reach the General Manager’s Office not later than 21st February 2020 at 05:00pm. Only shortlisted candidates will be called for interview. • • • • • • • • • •

15


16

Vendredi, 14 février 2020 - n°570

La lutte contre la malnutrition, une préoccupation du PRODEFI II Du 3 au 7 janvier, le Programme de développement des filières (PRODEFI II), financé par le FIDA a organisé un atelier de renforcement de capacités des formateurs locaux sur la myciculture. Une formation utile pour les bénéficiaires.

C

inquante (50) mamanslumières/Pères -Lumières et MONAGRI en provenance de la zone d’action du PRODEFI telles Kayanza, Ngozi, Karusi, une partie de Muyinga (Mwakiro), Muramvya et Gitega y étaient conviés. « Ce sont eux qui nous aident à mettre en œuvre les activités en rapport avec la nutrition dans les collines », a indiqué Dr Aloys Hakizimana, responsable de sous-composante Nutrition au niveau du PRODEFI II. Il s’agit donc d’une formation des formateurs : « Nous avons choisi deux ou trois personnes par collines, dans 50 collines pilotes. Et là, nous allons continuer à étendre cette formation sur toutes les collines de la zone du projet. Nous avons 353 collines que nous encadrons. » Dr Hakizimana espère que d’ici deux ou trois mois, toutes ces collines seront renforcées en capacité surtout les leaders communautaires, les mamanLumières qui n’ont pas eu la chance de prendre part à ces assises, les agents de santé communautaire, les autres moniteurs agricoles. Et ce, souhaite-t-il, ‘’pour que dans ce cadre multisectoriel, on puisse faire la promotion de la culture du champignon dans le cadre de la lutte contre la malnutrition.’’ Il attend d’eux une intervention effective dans la prévention de la malnutrition chronique et la prise en charge de la malnutrition aiguë modérée au niveau collinaire. « Notre objectif est de prévenir la malnutrition chronique qui est un problème de santé publique dans notre zone du projet. Nous voulons réduire cette malnutrition à 40% selon les normes de l’OMS. » Les cibles étant les enfants de moins de cinq ans, les femmes enceintes et les femmes allaitantes. Ce qui concorde avec le programme gouvernemental via le ministère de la santé publique et de lutte contre le Sida par le Programme National Intégré de l’Alimentation et de Nutrition : PRONIANUT.

Photo de famille des participants à la formation

Le champignon, une culture résiliente « La formation portait sur plusieurs thèmes plus particulièrement sur l’importance du champignon sur le plan nutritionnel. La plupart des participants s’occupent des sites FARN/ FAN (Foyer d’Apprentissage et de Réhabilitation Notionnelle/Foyer d’Apprentissage Nutritionnel) », confie Prosper Kiyuku, spécialiste du domaine de la culture des champignons. Il souligne que les champignons contribuent à lutter contre la malnutrition en raison de leur richesse en éléments nutritifs tels les protéines, les vitamines, les sels minéraux et bien d’autres éléments indispensables dont l’organisme a besoin. Il évoque l’importance économique de cette culture. En effet, son rendement est très élevé. « Ils peuvent procurer des revenus assez substantiels pour les producteurs. » Une culture aussi non-saisonnière, résiliente aux changements climatiques, adaptée au contexte du Burundi. M.Kiyuku ajoute que c’est aussi une culture qui se fait en condition, hors sol, sur de très petites surfaces. « Comme dans certaines régions du pays, les terres de cultures s’amenuisent de plus en plus, je pense que c’est quelque chose qui peut contribuer à lutter contre la faim et la malnutrition dans le contexte de terres exiguës. »

ment par pasteurisation à haute température. « Cette opération est exigée parce que les substrats sont ramassés dans les champs contenant un certain nombre de contaminants. »

Après la pasteurisation, il faut attendre que le substrat se refroidisse. Le lendemain, on procède à l’ensemencement, puis l’incubation. Il informe que l’ensemencement

Satisfaction des bénéficiaires de la formation

Dr Hakizimana : « Nous voulons réduire cette malnutrition à 40% selon les normes de l’OMS. »

Technique de culture Contrairement aux autres cultures, les champignons sont cultivés sur les résidus des récoltes : des fanes des haricots, les rafles de maïs, la paille de blé, etc. « Bref, les champignons se cultivent sur tout ce qui est résidus de l’agriculture, de l’agro-industrie. » Selon M.Kiyuku, avant de procéder à la culture proprement dite, il faut d’abord désinfecter les substrats. Ce qui se fait générale-

consiste à introduire la semence dans le substrat. Les substrats des champignons étant conditionnés dans des sacs en plastiques. Une fois la semence introduite, explique-t-il, elle va se développer en produisant du mycélium lequel mycélium va envahir tout le substrat. Et au bout de 15 ou 20 au maximum, tout le substrat est envahi par le mycélium et il est temps de passer à la fructification. A ceux qui pensent que les champignons sont exclusivement cultivés dans un endroit opaque, il fait savoir que le champignon étant un organisme autotrophe, ne faisant pas de photosynthèse, il n’a en principe pas besoin de lumière pour sa croissance. Mais, nuance-t-il, l’expérience nous a montré que lorsque vous privilégiez les conditions d’obscurité, cela se fait généralement en fonction de l’aération. Le mycélium étant un organisme vivant, il a besoin de beaucoup d’oxygène pour respirer, pour pouvoir se développer. « Raison pour laquelle, au lieu que l’incubation se fasse dans des salles obscures, nous préférons le faire dans des salles qui sont ouvertes, peu importe qu’elles soient éclairées ou pas mais on a remarqué que l’aération est un facteur primordial. »

Prosper Kiyuku : « Les champignons peuvent procurer des revenus assez substantiels pour les producteurs. »

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

Jean-Marie Vianney Nzoyisaba, colline Rusasa, commune Bugenyuzi, province Karusi est un Papa-Muco. Cette formation lui a été d’une grande utilité : « C’est vraiment une bonne chose. Car, la culture des champignons n’est pas très développée. Or, le formateur nous a montré que c’est une excellente culture très riche en éléments nutritifs.» En plus des techniques de culture, ajoute-til, ils ont appris comment faire la conservation de la récolte. Et de remercier le Programme PRODEFI qui leur a promis de rendre disponibles les semences et leur trouver des marchés en cas de forte production. Au moment où le prix de la viande ne cesse de monter, ce leader communautaire de Bugenyuzi trouve que le champignon est un vrai substituant. Après ces cinq jours de renforcement de capacité, M.Nzoyisaba a pris la décision de se lancer lui aussi dans la myciculture. Espérance Ndayizye, de Kayanza abonde dans le même sens. Elle est Maman-Lumière, elle affirme que cet atelier est venu à point nommé. Elle demande au PRODEFI d’étendre cette formation au niveau national.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.