IWACU 567

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IWACU N°567 – Vendredi 24 janvier 2020 – 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi Tél. : 22258957

Kirundo

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Battus à mort chez les morts

ÉCONOMIE

ENVIRONNEMENT

Coopération sino-burundaise, du « win-win »

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Canalisation de la rivière Gasenyi : une urgence pour sauver des vies

AU COIN DU FEU Avec P.8

Melchior Mukuri

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LA DEUX

Vendredi, 24 janvier 2020 - n°567

Editorial

En coulisse

Le PAM contraint de diminuer son aide aux réfugiés burundais

Par Léandre Sikuyavuga Directeur des rédactions e moment a été attendu impatiemment, l’événement tombe à point nommé. L’engagement formel du président Nkurunziza de passer le témoin à un autre au terme de ce mandat a suscité moult réactions. Il a fait couler beaucoup d’encre et de salive. L’identité et l’origine régionales du prochain candidat du parti de l’aigle aux présidentielles de 2020 ont hanté plus d’un. Burundais comme étrangers. Tout geste public, tout discours du président étaient scrutés, différemment interprétés. Plus les jours passaient, plus les gens mettaient en doute la parole du Chef. Le report à maintes reprises du congrès du parti provoquait suspens et spéculations. Les différents décrets étaient perçus par certains comme un moyen de s’éloigner des irréductibles en vue de s’entourer des gens dociles, fidèles, ses inconditionnels. Une façon de faire le ménage pour se rapprocher des individus qui feront preuve d’une loyauté sans faille envers lui. L’annonce de la prière interconfessionnelle d’action de grâce du parti, du 23 au 25 janvier, à l’issue de laquelle sortiront les grandes décisions n’a pas vraiment décrispé, détendu la situation. Il a fallu le vote par les parlementaires des avantages qui seront accordés aux anciens chefs d’Etat élus à l’expiration de leurs fonctions pour que l’opinion croie réellement à la promesse du chef de l’Etat. Ce qui a été qualifié de loi taillée sur mesure du président Nkurunziza pour sa « retraite en or. » Somme toute, à l’issue du conclave des Bagumyabanga ce week-end, une fumée blanche sortira de la « chapelle Sixtine » de Gitega. La question qui est sur toutes les lèvres pour le moment est l’identité de l’heureux élu. Plusieurs noms sont cités selon les opinions et les affinités, sans converger sur un seul. L’impasse demeure donc sur ce point. L’autre question qui se pose est son autonomie vis-à-vis de Pierre Nkurunziza, si ce dernier ne lui fera pas de l’ombre. Celui-là dont la cote, les titres et les grades ne cessent de monter exponentiellement au sein de son parti : président du conseil des sages, guide permanent, visionnaire… Celui-là à qui le gouvernement vient de proposer qu’il soit élevé au titre de guide du patriotisme et du leadership. Lors de la dernière conférence publique, il a été demandé au chef de l’Etat si les relations qui vont les caractériser ne seront pas de type Poutine-Medvedev. Gardons-nous de toute spéculation. Ce qui est sûr, une partie de ces questions trouvera réponse ce week-end. A l’instar du « habemus papam » au Vatican, un représentant du parti de l’aigle prononcera à Gitega le « habemus candidatum », nous avons un candidat !

Equipe de tennis, catégorie junior,

Dans une réunion tenue mardi 21 janvier avec les représentants des réfugiés du camp de Lusenda, les responsables du PAM ont fait savoir que suite au manque de ressources, l’agence onusienne n’est plus en mesure de donner les 12 USD à chaque réfugié pour acheter des provisions. Le nouveau montant sera de 6 USD, applicable à partir du mois de mars.

L’indemnité des disparités salariales, bientôt octroyée Le ministre des Finances et celui de la Fonction Publique ont annoncé aux fonctionnaires et aux agents de la Fonction publique qu’à compter du 20 janvier jusqu’au 30 juin 2020, l’indemnité de l’ajustement salarial leur sera désormais accordée. Sont aussi concernés le personnel des établissements publics à caractère administratif et commercial dont les salaires sont inférieurs à ceux des enseignants.

Préparation du plan national de développement sanitaire Sous les auspices du ministère de la Santé publique, en partenariat avec le bureau de l’OMS au Burundi, ledit atelier se tient du 22 au 24 janvier. Objectif : contribuer à la mise en œuvre du plan national de développement sanitaire (3e Génération) et à la mise en œuvre de la stratégie de coopération OMS-Burundi 2019-2023.

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Habemus candidatum !

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En hausse

Sur le vif

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our avoir remporté 13 médailles et 2 coupes, lors de l’East African Junior Championship 2020 qui s’est déroulé en Tanzanie du 10 au 14 janvier.

Directeur des Rédactions : Léandre Sikuyavuga Directeur adjoint des Rédactions : Abbas Mbazumutima Secrétaire de Rédaction : Guibert Mbonimpa Rédaction Politique : Agnès Ndirubusa Economie : Pierre-Claver Banyankiye Sécurité : Fabrice Manirakiza Edouard Nkurunziza

En baisse

Issa Bigirimana, un policier limogé,

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our avoir poignardé et tué un enfant de 12 ans, en commune Busiga de la province Ngozi, dimanche 19 janvier.

Droits de l'Homme et Justice : Félix Haburiyakira Société: Clarisse Shaka Jérémie Misago Environnement : Rénovat Ndabashinze Sport et Santé : Hervé Mugisha Culture : Egide Nikiza

ANNONCE

Equipe technique: Danny Nzeyimana, Ernestine Akimana, Aubin Hicuburundi, Anaïs Hashazinka, Térence Mpozenzi

Un chiffre

AVIS DE RECRUTEMENT PNUD – Un(e) Associé(e) au Programme Gouvernance, TA - GS-6 (Un poste) Le Programme des Nations Unies pour le Développement au Burundi (PNUD) recrute Un(e) Associé(e) au Programme Gouvernance, TA - GS-6 pour le compte du PNUD BURUNDI Titre

Type de Contrat

Durée

Date limite de réception des candidatures

Un(e) Associé(e) au Programme Gouvernance, TA - GS-6

Contrat Temporaire

Six mois

Le 31 janvier 2020

1 milliard de BIF est l’allocation unique de fin de mandat, un des avantages accordés aux présidents élus.

Source : Parlement

Toutes les informations y afférentes se trouvent sur le site global du PNUD : http://jobs.undp.org/. La soumission des candidatures se fait uniquement en ligne via le site http://jobs.undp.org/ Les candidatures féminines qualifiées sont fortement encouragées.

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Une pensée

« La plus grande révélation est le silence. » Lao Tseu


L'ÉVÉNEMENT

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Kirundo

Des inyankamugayo passés à tabac au cimétière Les Inyankamugayo des différentes communes de la province Kirundo traversent un véritable chemin de croix. Des menaces verbales, des passages à tabac, la destruction des cultures, etc. Iwacu s’est rendu en communes Kirundo, Bugabira et Bwambarangwe. Par Edouard Nkurunziza et Fabrice Manirakiza

Pour être libérés, ils devaient « s’acquitter » d’un montant de 25000 BIF. Les quatre n’ont pas discuté outre mesure. Dans le premier temps, les bourreaux se sont mis à fouiller leurs poches. Ils ne

Panique à Mukenke Certains Inyankamugayo qui ont été tabassés à Kibazi

trouveront rien. Néanmoins, vaille que vaille, ces Inyankamugayo devaient verser cette somme pour sauver leur peau. «Ils nous ont exigé de demander à nos femmes de nous apporter cet argent». Les femmes de Siméon Ntirandekura, Josué Inginiya et Mathias Misago avaient déjà pris le large après l’enlèvement de leurs maris. Les quatre membres du CNL iront chercher ces frais eux-mêmes, bien gardés par certains Imbonerakure. Contre toute attente, Josué Inginiya recevra une quittance contre ce que le chef de la zone aurait appelé une «amende pour désordre». Compte tenu de son activité commerciale, il lui aurait été exigé, soulignent nos sources, de payer plus que les autres. «Il a reçu la quittance contre une amende de 10 mille BIF». Les 3 autres ont demandé en vain les quittances. «Quand nous avons demandé ces quittances, ils ont répondu par des coups de gourdin, nous exigeant plutôt d’aller dormir au plus vite». Selon leurs témoignages, Siméon Ntirandekura, Josué Inginiya, Mathias Misago et Eric Ndimurukundo ont ensuite porté plainte au niveau du com-

missariat de police en commune Bwambarangwe. Des plaintes qui n’ont pas eu de suite. «Quand nous l’avons dit au chef de colline, il nous a clairement dit qu’il n’y peut rien. Il dit que lui-même craint pour sa vie».

La peur est totale chez les militants du CNL de la zone Mukenke depuis la réunion du Cndd-Fdd en commune Bwambarangwe, samedi 18 janvier. D’après les témoignages, cette réunion aurait vu la participation de différents représentants du parti de l’aigle, de celui de la sous-

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Une «amende pour désordre»

Pourquoi ont-ils été épinglés ? Les victimes pensent à leur défection du parti au pouvoir. «Auparavant, nous étions tous les 4 du Cndd-Fdd. Nous avons intégré récemment le CNL. Quand nous subissions les coups, nous avons pensé que c’est justement à cause de ce changement de parti. Il n’y a visiblement pas d’autre raison», analysent les quatre locataires de Kibazi. Le chef de colline Kibazi dit ne pas disposer d’informations suffisantes à ce sujet. « Ceux qui disent être des victimes ne m’en ont pas informé ». De son côté, le chef de la zone Kimeza, cité dans la torture, ne nie pas les faits. Il ajoute néanmoins que ces derniers ne se sont pas passés comme rapportés. Cet administratif indique que la partie lésée a porté plainte devant l’officier de police judiciaire. « Le fautif, qui était parmi ces plaignants, a donné une amende. Le dossier est aujourd’hui clos ».

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S

urpris par une foule de jeunes hommes, de retour du centre Rukaya mardi 14 janvier, Éric Ndimurukundo, un Inyankamugayo de la colline Kibazi en commune Bwambarangwe, n’aura pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. «A peine ai-je tenté de demander pourquoi on m’arrêtait, je me suis retrouvé par terre». C’était vers 19h30 au terrain de football de Kibazi, la nuit éclairée par la lune. Vêtus en noir, tous munis de machettes, gourdins… Ils étaient difficilement reconnaissables. A travers la nuit, Eric Ndimurukundo parviendra néanmoins à distinguer Abdoul Bakire (président du Cndd-Fdd à Kibazi), Masumbuko (le président collinaire des Imbonerakure), Richard Harerimana (chef de colline adjoint), un certain Jean Rwasa, le chef de zone Kimeza et plusieurs autres Imbonerakure de Kibazi et d’ailleurs. Très vite ligotée, la victime est emmenée à la cour de l’église Morave de cette colline. C’est là qu’il rencontrera Siméon Ntirandekura, Josué Inginiya et Mathias Misago, aussi des militants du CNL de Kibazi, tirés un à un de leurs maisons. Les bourreaux, au moins une quarantaine selon les témoignages, conduiront leurs quatre victimes au cimetière de Kibazi. Ces dernières apprendront alors le motif de leur arrestation : la participation aux réunions du CNL. «Ils nous disaient que l’on nous trompe à travers ces réunions », confie l’une d’elles. Ces Inyankamugayo seront malmenés, tabassés à mort. A la fin du passage à tabac, ils seront informés qu’ils sont dans ce cimetière pour y être enterrés vivants. «Ils nous ont menacés, machettes à la gorge». Paniqués, certains ont supplié, demandé pardon pour n’importe quoi. « Moi j’ai dit : ‘’pourquoi vous voulez nous tuer comme ça ? Après tout, nous n’avons rien fait’’». «Nous les avons suppliés de nous laisser et de nous demander en revanche tout ce qu’ils veulent», ajoute un autre.

colline à celui de la commune. A l’ordre du jour, arrêter l’ampleur de propagation du CNL en cette commune natale du secrétaire provincial du Cnddfdd. Les participants auraient convenu d’utiliser tous les moyens à leur disponibilité pour empêcher ce qu’ils appelleraient propagande. «Ils se sont même entendus sur la violence physique contre ceux qui prennent les devants à enseigner l’idéologie du CNL», confient des sources qui disent disposer les informations de la part de certains des participants. Les plus ciblés seraient ceux qui se hasarderaient à rentrer au-delà de 18h. Selon ces sources, les clauses de la réunion n’ont pas tardé à s’appliquer. Au soir du même jour, Dieudonné Miburo, un des Inyankamugayo de la colline Budahunga, se fera tabassé alors qu’il soutenait, avec des amis dans un bistrot, que le CNL remportera dans la commune Bwambarangwe. «Il disait que le CNL va gagner les élections dans notre commune. Et il demandait que la cohabitation politique reste pacifique après cette victoire». Appelé par un certain Edouard Miburo (représentant du CnddFdd à la sous-colline Budahunga), le chef de la zone Mukenke, Grégoire Ngaboyumwami, aurait encore fait tabasser cet Inyankamugayo avant d’aller le jeter en prison. Il est encore détenu au cachot de la commune Bwambarangwe. Interrogé, Grégoire Ngaboyumwami affirme avoir infligé une correction à Dieudonné Miburo pour mépris. «Je ne l’ai pas fait tabasser. C’est moi-même qui l’ai frappé. Je lui ai donné une gifle. Il nous a témoigné un mépris, et grâce à nos prérogatives, je lui ai infligé une gifle avant de le remettre à la justice pour qu’il soit corrigé ».

Buhoro, des tracts qui inquiètent

La quittance donnée à Josué contre une "amende pour désordre" après le passage à tabac

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De l’autre côté en zone Buhoro de la même commune, les CNL se disent aussi inquiets pour leur sécurité. Au lendemain de la réunion du parti de l’Aigle, dans la matinée du dimanche 19 janvier, des tracts de mise en garde d’une dizaine d’Inyankamugayo ont en été trouvés, jetés dans différents endroits de la colline Buhoro. Selon l’un des tracts, 11


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L'ÉVÉNEMENT Bugabira : le calvaire des CNL à Kiri

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militants du CNL de Buhoro devraient être exécutés sous peu. Infraction ? «Ils sont accusés d’être en train de vider le Cnddfdd de ses membres », raconte une femme de cette localité. Parmi les personnes visées, nos sources parlent notamment d’Ironge, Gakiza, Ngabonziza, Mukongo, etc. Hormis les onze « candidats à la mort », quatre autres Inyankamugayo seraient taxés de récalcitrants. Le tract menace de les mettre hors d’état de nuire. « Ils disent être décidés à les rendre infirmes ». Parmi ces quatre, Gad et Venant ont été cités par nos sources. Ce n’est pas tout. Deux jours après, lundi 20 janvier, une responsable collinaire du CNL a été à son tour placée en état d’avertissement. « Sur le tract trouvé ce lundi devant le domicile de Mukeshimana, représentante des femmes du parti d’Agathon Rwasa à Buhoro, il était écrit qu’elle est accusée de sorcellerie. Mais nous savons que c’est un faux prétexte ». De quoi inquiéter davantage : depuis les tracts, des inconnus lancent, dès la tombée de chaque nuit, des pierres sur les toitures des maisons des Inyankamugayo. Un des responsables du CNL en zone Buhoro certifie que, incapables de résister aux grosses pierres, certaines des toitures se sont retrouvées trouées. A Buhoro, ces nouvelles formes de menaces s’ajoutent aux agressions physiques contre les Inyankamugayo. Les témoignages reviennent sur les cas de Cléophas Misago et d’un certain Juvénal, tabassés il y a deux semaines. Ces militants du CNL se disent préoccupés pour leur sécurité. Ils accusent les Imbonerakure d’être à l’origine de ces menaces. Ils demandent aux organes compétents de les protéger. Désiré Macumi, le chef de colline Buhoro, affirme ne pas être au courant d’une information faisant état de tracts. « Personne ne nous a jamais montré ces tracts », dit-il avant d’ajouter qu’il ne donne pas des rapports dans la presse. Pour sa part, le président des Imbonerakure dans la zone Buhoro indique que les Imbonerakure font déjà des rondes nocturnes pour identifier ceux qui lancent des pierres sur les maisons des Inyankamugayo pendant la nuit. «Certains disent que ce sont des Imbonerakure, d’autres accusent les victimes d’être les véritables auteurs de ces actions. Nous voulons savoir la vérité », explique Salvator Rwasa, ajoutant que la réunion du CnddFdd de samedi 18 janvier ne visait point l’acharnement contre les militants du parti du leader historique des FNL. «C’était une réunion pour la bonne préparation des élections prochaines ».

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En commune Bugabira sur la colline Kiri, les Inyankamugayo vivent dans la peur. «Nous sommes devenus des parias», s’indignent-ils. D’après eux, ils n’ont ni le droit d’acheter des denrées dans les boutiques ni d’aller se désaltérer dans les cabarets de cette colline. «Nous n’avons pas le droit de commander une brochette. Si une fois on te la donne, le chef du parti Cndd-Fdd sur la colline te la prend et la jette par terre». De plus, ils indiquent que les militants du CNL ne peuvent aller puiser de l’eau. «Les Imbonerakure nous l’ont interdit. Comment vivre sans eau. Même en prison, les détenus en reçoivent». Les Inyankamugayo sont aussi frustrés parce qu’ils ne peuvent pas faire brouter leurs bétails sur la colline. «La propriété où broutent les vaches appartient Le champ de Gilbert Barutwanayo aurait été dévasté par des Imbonerakure à l’Etat. Les Imbonerakure nous disent que c’est un domaine du Cndd-Fdd et non du CNL». Sur tout se passe sous ses yeux, mais il plusieurs coins du pays : champs «Les Imbonerakure ne peuvent ne dit rien». de maïs ravagés, des bananerais pas faire cela.» Il réfute aussi les la colline Kiri, font-ils Selon les mili- dévastés, des vaches ou porcs paroles sur les Tutsi. «Je n’ai pas savoir, les Inyanka«Il a été visé parce tants du CNL, blessés, etc. La commune Kirundo prononcé ces paroles. Ce sont mugayo ne peuseulement des gens qui veulent me vent pas embaucher que il est membre plusieurs d’entre ne fait pas exception. eux ont préféré causer du tort». des employés pour Dans la nuit du 19 au 20 jandu CNL et de fuir cette local- vier 2020, les champs de Gilbert Dans cette même zone de labourer leurs surcroît secrétaire ité. «Ils n’ont pas Barutwanayo, secrétaire provin- Kirundo rural, un autre champ de champs. «Les Imbonprovincial de la supporté cette cial de la jeunesse au sein CNL, se maïs d’un militant du CNL avait erakure les intimident vie». Interrogés, trouvant sur la colline Gihosha, été saccagé dans la nuit du 14 au et ils refusent de trajeunesse». le chef de colline zone Kirundo rural, ont été sacca- 15 janvier 2020. vailler pour nous». Kiri et le chef du gés par des hommes non encore D’après eux, c’est très Le CNL s’insurge difficile de vivre dans ces condi- parti Cndd-Fdd à Kiri démentent. identifiés. «J’ai une propriété d’un «Nous condamnons avec notre tions. «On dirait que nous ne somdemi hectare. Il y avait des araDestruction des biens, dernière énergie cette intolérance mes pas des citoyens burundais». chides, du tournesol, des maïs, du nouvelle arme de Ils accusent le chef collinaire du manioc. Il restait un mois avant la politique sans nom qui vise les l’intolérance politique parti au pouvoir, Déo Nimubona, récolte. Tout a été ravagé», déplore militants du parti CNL. Que les Depuis un certain temps, il Gilbert Barutwanayo. auteurs de cette barbarie soient d’être derrière ces maltraitances envers les militants du CNL. «Le s’observe des destructions des Après ce forfait, ces malfaiteurs démasqués et traduits devant la chef de colline est complice car biens des militants du CNL dans s’en sont pris au champ de maïs justice», réagit Térence Maniramdu père de Gilbert. «Ils ont pris bona, porte-parole du CNL. De plus, poursuit-il, nous nous les épis déjà mûrs. Ils ont coupé le reste. C’est une grande perte pour insurgeons contre certains adminotre famille». Gilbert Barutwa- nistratifs et autres responsables nayo indique qu’il ne connaît politiques qui, dans leur propos, pas les responsables car il vit au minimisent le calvaire que subischef-lieu de la province Kirundo. sent les Inyankamugayo. «Ce Selon les habitants de Gihosha, comportement de fuite de responil y a une intolérance politique sabilité fait que la situation va de exacerbée dans cette localité. «Il mal en pis». Selon lui, l’administration sema été visé parce que il est membre du CNL et de surcroît secrétaire ble absente et complice car elle ferme les yeux devant une situprovincial de la jeunesse». Les habitants de la colline ation d’intolérance qui se répète Gihosha pointent du doigt les à maintes reprises à Kirundo. Imbonerakure. «Ces Imboner- «La police devrait prendre au akure étaient plus de 30 personnes. sérieux cette question et mener Ils ont commencé à détruire ces des enquêtes et établir des responchamps aux environs de 21h. Ils sabilités pour ne pas cautionner étaient conduits par leur chef l›impunité». La CNL demande le respect de du nom de Charles», raconte un habitant de cette localité. «Nous la Constitution et autres textes pensons que le chef de colline est y afférents qui reconnaissent le de mèche. Il a déclaré devant une multipartisme au Burundi. Aux foule que peut-être que ce sont des administratifs, aux responsables Tutsi qui ont fait cela pour semer politiques, à la police et à la justice, la zizanie. Il n’y a aucun Tutsi sur le CNL demande de ne pas créer notre colline», témoigne un autre ou favoriser un environnement non favorable à la cohabitation habitant de la colline Gihosha. Contacté, Serge Ntirandekura, pacifique de la population et à la chef de colline Gihosha, indique tenue des élections paisibles. que les responsables ne sont pas Térence Manirambona: «La police devrait mener des enquêtes et connus. Sur les accusations conétablir des responsabilités pour ne pas cautionner l'impunité». tre les Imbonerakure, il répond :

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POLITIQUE

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Dimanche 26 janvier 2020 : "Habemus Moysem"

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uand l’Eglise du successeur de Saint-Pierre, dont certains évêques « doivent cracher leur venin de haine à travers des messages incendiaires » inspire le parti au pouvoir. Le mode d’élection du candidat du parti Cndd-Fdd pour la présidentielle emprunte à l’Eglise catholique. Un conclave sous forme d’une prière interconfessionnelle d’action de grâce se tient du 23 au 25 janvier 2020, à Gitega. Sans colonne de fumée blanche annonçant le fameux "Habemus papam" ("Nous avons un pape"). Cette théâtralisation de la désignation du champion arborant les couleurs du parti de l’Aigle vise à asseoir la légitimité du dauphin du président Nkurunziza à l’interne. Prévenir des manifestations de mécontentement, possible ferment d’une nouvelle fronde, ruinant cette affiche d’unité. Méthode : «Vox Dei» a parlé. Seul le président sortant, élevé au rang de "Visionnaire éternel", est incontestable. « C’est notre aîné, c’est notre père, notre conseiller, personne ne peut se comparer à lui au sein du Cndd-Fdd », dira sur un ton péremptoire le

secrétaire général du Cndd-Fdd, le 11 mars 2018. Quid du thème de ce conclave estampillé Cndd-Fdd? Exode, chapitre 14, versets 13-20 : Moïse répondit au peuple : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Eternel va vous accordez en ce jour; car les Egyptiens que vous voyez aujourd’hui,

vous ne les verrez plus jamais. L’Eternel combattra pour vous ; et vous, gardez le silence. » L’Eternel dit à Moïse : « Pourquoi ces cris ? Parle aux enfants d’Israël; et qu’ils marchent. Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer, et fends-là ; et les enfants d’Israël entreront au milieu de la mer à sec. »[…] Ces versets de l’Exode relatent

la délivrance du peuple d’Israël d’Egypte où il était réduit en esclavage. Cette séquence précède le miracle de la mer rouge, scellant la défaite de Pharaon et de son armée. Le candidat à la présidentielle « révélé par Dieu » marchera-t-il dans le sillage de celui qui fut « tiré des eaux» ? « Un voyage de mille lieues com-

mence toujours par un premier pas », nous rappelle le philosophe chinois Lao Tseu. En l’occurrence, serrer les rangs et galvaniser ses troupes avant de les mener aux joutes électorales est la première étape. Quant aux militants du CnddFdd, au regard de cet épisode de l’Exode, ils semblent gagnés par l’incertitude du lendemain, en proie au doute à l’instar d’un sportif de haut niveau à la veille d’une compétition susceptible de propulser sa carrière à l’international. Quid de la teneur de « la bonne parole » prêchée aux participants en prélude au congrès extraordinaire du parti ? « N’ayez pas peur, ne doutez point, l’Eternel a parlé. Voici celui qui nous guidera sur le chemin de la victoire. » Le nouveau "Moïse" sera sous peu confronté à sa « mer rouge ». Un homme lui aussi déterminé, habité par l’idée de profiter du momentum. Que le verdict des urnes, rien que la voix du peuple, soit la suprême loi. Guibert Mbonimpa

Chronique sur les messages de haine

« L’incitation à la violence débouche naturellement sur des violences de masse » L’incitation à la violence provoque des conflits à grande échelle et porte préjudice à la cohésion sociale. Ignace Niyonzima, expert en résolution pacifique des conflits et coordinateur du collectif pour la promotion des associations des jeunes, appelle au compromis.

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ue doit-on comprendre par message ou discours incitant à la violence ?

C’est un langage qui propage, encourage ou promeut la discrimination et la violence. Les membres ou leaders d’un groupe donné appellent à faire du mal ou à commettre des crimes contre les membres d’autres groupes ou catégories. Il est généralement utilisé par des personnes ayant un statut social et jouissant d’une certaine influence sur la société. Ils prennent comme prétexte la race, l’ethnie, l’âge, le sexe, la politique ou la religion. C’est un discours qui se fonde sur la théorie ou hypothèse injustifiée qu’il y a un groupe de personnes supérieur aux autres groupes. C’est fondé également sur l’existence d’une crainte de perdre leurs intérêts.

Pourquoi les gens font-ils recours à de tels messages ? Primo, il peut s’agir d’une tentative de résolution unilatérale d’un conflit. C’est notamment un conflit qui n’a pas été résolu ou partiellement résolu. Un conflit latent, encore en gestation. Secundo, ces gens qui propagent ce genre de discours visent des intérêts économiques ou électoralistes non avoués. C’est une manière d’arriver à leurs intérêts à tout prix. Quid des conséquences? Les conséquences sont désastreuses. L’incitation à la violence provoque des divisions entre frères de la nation, des conflits à grande échelle et des guerres. Elle débouche naturellement sur des violences de masse. Sur le plan international, le

terrorisme est un exemple éloquent. Un groupe de personnes radicalisées appelle ouvertement au meurtre d’individus ciblés. C’est toute une région qui est embrasée avec des conséquences désastreuses sur le plan humain et matériel. Que faire pour prévenir l’irréparable ? Il faut que les gens soient sensibilisés afin de comprendre que la violence ne résout jamais les problèmes. Un problème résolu par la violence revient au galop. Il faut que les conflits qui surviennent soient résolus pacifiquement par un compromis. Cela nous permettra de bâtir une société juste. Propos recueillis par Jérémie Misago

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ÉCONOMIE

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Coopération sino-burundaise, du donnant donnant Depuis 1963, la Chine soutient le Burundi dans plusieurs domaines. Des infrastructures ont été construites. Plusieurs millions de dollars américains ont été débloqués. Selon les spécialistes, ces dons ne sont pas « philanthropiques. » L’Empire du Milieu vise à gagner les ressources minières, le marché d’écoulement et des contrats de construction d’infrastructures.

E

n moins de trois ans, deux grandes personnalités chinoises ont visité tour à tour le Burundi. En 2016, le vice-président chinois, Li Yuanchao, a atterri sur Bujumbura pour une visite de trois jours. Récemment, samedi 11 janvier 2020, Wang Yi, conseiller d’État et ministre chinois des Affaires étrangères est arrivé à Bujumbura, pour une visite d’une journée. Ces visites indiquent que la coopération entre le Burundi et la chine se porte bien. D’après une source proche du ministère des Affaires étrangères, cette relation bilatérale ne date pas d’hier. Les deux pays ont entretenu une relation diplomatique depuis 1963. Après une décennie, ces rapports ont été consolidés par le premier accord de coopération Economique, Technique et Commercial signé le 6 juin 1972, sous la première République. Depuis lors, le Burundi a bénéficié des crédits préférentiels, des crédits sans intérêts et des dons destinés à financer les secteurs prioritaires notamment les travaux publics, l’agriculture, l’industrie, l’éducation et la santé. « Au cours de la crise que le Burundi vient de traverser, la Chine est l’un des rares pays qui ont continué à soutenir le Burundi en exécutant les projets de développement», précise notre source.

Les secteurs de la santé et de l’éducation en priorité Dans le domaine de l’éducation, la chine appuie le Centre de Formation artisanale de Kamenge. De 2007 à 2011, plus de 800 cadres burundais ont bénéficié de formations de courte durée. Entre 2009 et 2016, plus de 60 étudiants burundais ont reçu des bourses d’études de longue durée. A cela s’ajoute les bourses accordées de manière privée et dans le cadre de la coopération mili-

infrastructure a coûté à peu près dix millions de dollars américains, soit environ seize milliards de BIF. Depuis 2005, plusieurs accords de crédit sans intérêt ont été signés.

Les spécificités de l’appui chinois au Burundi

Le MAE à son l’arrivée de l’aéroport international Melchior Ndadaye de Bujumbura.

taire. Depuis 2009, une vingtaine d’officiers vont en Chine pour des formations variant de deux à dix mois. En outre, l’Empire du Milieu a choisi le Burundi parmi les pays bénéficiaires d’un projet dénommé « Hope Africa Projet ». En 2011, ce projet a prévu de construire six écoles primaires dans les provinces Karuzi, Mwaro, Muramvya et Ngozi pour un financement de 1.000.000 dollars américains. Depuis 1987, la Chine a également appuyé le secteur de la Santé. A travers le mécanisme de coopération appelé « Mission médicale », des experts chinois ont été affectés à l’hôpital Prince Régent Charles de Bujumbura, à l’hôpital de Muramvya et à l’hôpital de Gitega. Chaque équipe dispose d’un lot de médicaments chinois qu’elle gère et administre. A partir de 2011, le protocole d’accord 2012/2014 a été signé. Ledit accord régit une mission composée de 29 médecins. Dans ce cadre, des techniciens

dollars américains. Cette somme était destinée à la révision de la centrale hydroélectrique de Mugere. En 2008, Ecole normale supérieure (ENS) construite avec l’aide Les infrastructures ne sont financière de la République poppas oubliées ulaire de Chine pour un montant Dans le domaine des infra- global de 10 millions de dollars structures, différents bâtiments, US. routes, écoles, hôpitaux … ont été En 2011, le complexe hospitalier construits par le gouvernement de Bubanza dénommé Hôpital populaire de Chine. Général de Mpanda a En 2005, à travers coûté plus de 63 mil« Des l’accord de coopéralions de Yuans (plus techniciens tion économique et de 10 millions de technique, le Burundi médicaux ont dollars) sous forme a reçu un crédit sans de don chinois. profité des intérêt de 20 millions formations en En 2011, la chine a de yuans, soit plus de octroyé au gouverChine. » 3 millions de dolnement du Burundi lars. Cette enveloppe 40 millions de Yuans, a été allouée à la réhabilitation soit plus de 6 millions de dollars de la route d’accès à la centrale américains pour construire le hydroélectrique de Mugere. bâtiment abritant actuellement Après deux ans, lors de la 10e les services de la présidence. session de la Commission mixte En 2013, grâce aux aides tenue à Beijing, la chine a accordé octroyées par la Chine, le Burundi à l’Etat burundais un don de 30 a construit l’Ecole Technique millions de yuans, soit 4 021 447 Professionnelle de Kigobe. Cette médicaux en chirurgie, en radiographie, en gynécologie, en scanographie, en laboratoire, maintenance hospitalière ont profité des formations en Chine.

D’après certains analystes, la coopération chinoise à deux spécificités. D’abord, les Chinois n’accordent généralement pas d’argent liquide comme aide direct ou appui budgétaire. Plutôt, ils financent beaucoup la construction des infrastructures (bâtiments publics, routes,…). Par ailleurs, les projets financés par la République populaire de Chine sont toujours exécutés par des entreprises chinoises. Aucune entreprise locale n’a gagné un seul marché. En outre, la maind’œuvre locale reçoit une maigre partie de l’enveloppe allouée à ces projets. Car, ces entreprises chinoises amènent une maind’œuvre chinoise. D’après ces analystes, les dons et les crédits sans intérêt octroyés par les Chinois ne sont pas philanthropiques. A court terme, la coopération sino- burundaise est gagnante pour les deux parties, mais, à long terme, la Chine aura une grande part. En effet, les Chinois espèrent beaucoup en retour. Ils espèrent notamment gagner des contrats d’extraction des ressources minières. En outre, les Chinois veulent profiter du marché burundais qui ne cesse de grandir. D’après les études, le marché africain sera bientôt le marché le plus important numériquement. Les Chinois voudraient aussi décrocher le plus de contrats de construction d’infrastructures… Pierre Claver Banyankiye

Les importateurs jubilent mais…. Même si les commerçants burundais assurent faire des profits grâce aux produits importés de Chine, certains analystes nuancent. Le Burundi ne profite pas de la coopération avec cette puissance économique pour vendre ses produits. Le Burundi est plutôt un marché d’écoulement.

D

epuis des décennies, les relations commerciales entre la Chine et le Burundi se sont accrues. Les importateurs

burundais ont commencé à s’intéresser aux produits du pays de Mao Zedong. Plusieurs d’entre eux vont s’y

approvisionner en toutes sortes de marchandises : chaussures, vêtements, téléphones portables, matériels électroniques, des machines-outils, etc. Ainsi, de 2009 à 2018, la valeur des marchandises importées de la Chine n’a cessé d’augmenter. Elle est passée de 43, 5 à 183,5 milliards BIF. Dans une décennie, les ventes des produits chinois ont augmenté de 421,8 %. Selon l’un des commerçants

burundais qui importent des marchandises de Chine, cette augmentation est compréhensible. « La Chine n’offre pas des avantages aux importateurs sur les taxes des douanes. Mais, le marché chinois présente certains avantages par rapport aux autres marchés». Cet homme d’affaires avance qu’il préfère s’approvisionner dans l’Empire du Milieu pour deux raisons principales. D’abord

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les produits chinois sont moins chers. Ce qui constitue un avantage concurrentiel pour lui. Le commerçant explique que leurs marchandises deviennent plus abordables par rapport à celles importées d’autres pays. La seconde raison évoquée par cet importateur, la monnaie chinoise est stable par rapport au dollar américain et à la monnaie unique européenne. Cela signifie son cours ne varie pas. « Cela nous


ÉCONOMIE

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Le Burundi est le marché d’écoulement Même si les commerçants burundais assurent faire des profits grâce aux produits importés de Chine, cela ne signifie pas que le Burundi profite de ce commerce. Selon les statistiques publiées par l’Isteebu, le Burundi

achète plus en chine qu’il y vend. Cela s’observe dans la valeur de produits chinois vendus au Burundi comparés à ceux que le Burundi exporte en Chine. Par exemple, la valeur des importations en provenant de la Chine est passée de 45 à 183 milliards de BIF, au cours de dix dernières années. Or, l’enveloppe

des produits burundais exportés vers la Chine est très petite. De 2009 à 2018, elle varie entre 490 millions et 9 milliards BIF. De ce fait, le Burundi est plutôt un marché d’écoulement des produits chinois. D’après certains analystes, depuis les années 70, la coopération sino-burundaises s’est forte-

ment accrue grâce notamment l’octroi de crédits préférentiels, de crédits sans intérêt, dons destinés, etc. Mais, le Burundi n’a pas su profiter du marché chinois pourtant si vaste pour écouler la production. P.C.B.

Les importations et les exportations burundaises avec la Chine (millions BIF)

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protège contre les pertes causées par la volatilité de la monnaie du pays fournisseur». Cependant, il d é p l o re que malgré ce bon marché d’approvisionnement, sa marge bénéficiaire ne cesse de chuter. Depuis 2009 jusqu’aujourd’hui, le bénéfice a été divisé par deux. Deux raisons expliquent cette baisse. D’abord, les impôts, les taxes de douanes augmentent chaque année. Une autre raison de taille, la dépréciation de la monnaie burundaise. Ce commerçant raconte qu’il a commencé aller en Chine lorsque 100 d0llars étaient échangés à 102 mille BIF. Désormais, dit-il, 100 dollars s’achètent 290 mille BIF. Et de lancer un signal d’alerter : Si rien ne change, ce commerce risque de s’arrêter car les devises sont rares. L’homme d’affaires estime aussi que l’engouement vers cette destination pourrait connaître un ralentissement, car les entreprises chinoises commencent à s’installer au Burundi. Elles deviennent des concurrents directs des importateurs burundais.

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Année

Importations

Exportations

2009

43 559,84

491,45

2010

64 384,73

271,95

2011

76 357,58

1 607,44

2012

113144,70

2 205,26

2013

109 341,2

442,7

2014

151 269,4

3 730,6

2015

110.408,5

1.218,9

2016

171 243,0

1 865,8

2017

184 059,69

1609,8

2018

183 503,60

9935,1

Les bateaux déchargent les marchandises importées au Port de Bujumbura.

Source : Isteebu

ÉDUCATION

Résidents en D.E.S : à quand leur autorisation de mobilité? Le 16 décembre 2019, les résidents en 2ème et 3ème année de la faculté de médecine se sont adressés à leur doyen. Ils demandent que leur soient délivrés ce document académique qui les permet de parfaire leurs études à l’étranger. Au niveau du décanat, une requête en cours d’analyse.

C

’est une attente qui n’en finit pas pour les 35 étudiants .En cause : les mesures accompagnatrices qui devraient conduire leur formation de 5 ans en diplômes d’études spécialisées sont restées lettre morte. Bientôt dans la 3ème année du D.E.S, libère leur correspondance, les mesures promises par le ministère de l’Enseignement Supérieur, telles que l’achat des matériels adaptés (laboratoires, imagerie, scanners, électrophysiologie, etc) n’ont pas suivi le pas. Ces étudiants se disent inquiets quant à la possibilité de continuer ce programme. « Non seulement, nous ne savons les spécialités qui vont ouvrir les portes pour s’y conformer, mais et aussi et surtout, il n’y a ni ressources humaines et équipements pour la formation tant théorique que pratique ».

Ces étudiants déplorent l’absence du matériel adapté

Ainsi, ils demandent à tous les intervenants, en particulier le doyen « de plaider auprès du ministère de Tutelle et du gouvernement pour bien vouloir les autoriser la mobilité Sud-Sud voire Sud-Nord. Ceci pour une période allant d’une année à 2 ans, selon la complexité de la spécialisation ». Dans l’optique de postuler le moment venu, ils sollicitent un document officiel attestant la fin de la 2ème année. Pour A.N, un médecin en formation en France, c’est un problème qui n’avait pas lieu de se poser. « C’est aberrant, parce que la plupart des médecins seniors ont parfait leurs études en Europe. Dans ce cas, pour-

quoi en priver leurs étudiants ? » A moins qu’il y ait une anguille sous roche, poursuit-il, tout le monde sait pertinemment que les ressources humaines sont loin d’être suffisantes, encore moins les matériels adaptés. « Comment un étudiant en imagerie pourra prétendre se spécialiser en radiologie alors qu’il n’a pas jamais utilisé de scanner. Idem pour les étudiants en chirurgie. A l’ère de la cœlioscopie (chirurgie pratiquée à l’aide d’une caméra, ndlr), le temps des chirurgies invasives est révolu. Avec les matériels CHUK, comment se prévaudront-ils d’être des chirurgiens ? » Au risque de voir leurs candidatures recalées suite au retard dans l’inscription, il

demande aux autorités habilitées de traiter au plus vite leurs dossiers. «Après tout, c’est la population burundaise qu’ils reviendront soigner ».

La commission en charge des D.E.S tranche Dans une réunion tenue le 6 janvier, la commission pédagogique et celle des diplômes d’études spécialisées n’y sont allées de main morte. «Les plaintes en rapport avec les ressources humaines sont infondées ». Elles font savoir que seules les filières ayant le personnel suffisamment qualifié ont pu ouvrir et sont capables de la mener jusqu’au bout. Toutefois, elles ne cachent pas que

l’absence du matériel de soins adapté, dans une certaine mesure, est une réalité. A cet effet, elles se sont convenues sur une liste de besoins nécessaires en matériel de soins et de qualité, département par département. « L’urgence, c’est la mise en place des services par spécialités, particulièrement en médecine interne. » Bien que les membres de ces commissions reconnaissent la nécessité de mobilité, ils relativisent. Pour eux, seule la mobilité intérieure au Burundi est possible .Ce, en dehors du CHUK. Pour la faciliter, ils indiquent que des commissions conjointes des ministères de l’Enseignement et de la Santé seront mises en place. Objectif : permettre la mobilité des étudiants dans différentes structures hospitalières tant publiques que privées suffisamment équipées. D’après eux, une batterie de mesures amplement suffisantes pour que la formation diplômante sur 5 ans soit faisable au Burundaise «Dans ce cas de figure, il ne sera guère utile qu’ils aillent à l’étranger ». Et si cas il y a, nuancent-ils, notamment pour des spécialités non disponibles sur place ou des objectifs non atteignables, une mobilité à l’étranger pour une période d’un ou de deux ans sera requise. A cet effet, ils soulignent qu’un comité en charge d’étudier les candidatures devra être mis en place. Hervé Mugisha


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ENVIRONNEMENT

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Canalisation de la rivière Gasenyi

Plus de 26 mille vies en danger !

Les quartiers GahaheGatunguru sont encore victimes d’inondations, malgré les travaux de canalisation de la rivière Gasenyi qui avaient pourtant rassuré. Plus de 5.000 ménages sont en danger, si rien n’est fait, alerte Abutip.

L

a population de Gahahe, Gatunguru et Carama, au nord de la capitale, vit la peur au ventre. Au moindre coup de tonnerre, c’est la panique totale. Ces riverains de Gasenyi ont été victimes d’inondations le 22 décembre 2018 et le 12 janvier dernier, suite aux fortes pluies qui ont détruit leurs maisons et emporté presque tous leurs biens. Le canal profond d’1 m 70 aménagé en aval de la rivière Gasenyi, au milieu des quartiers Gahahe et Gatunguru, pour supporter les eaux de la rivière Gasenyi, est complètement bouché par les matériaux solides (rochers, moellons, gravier, sables) en provenance des montagnes surplombant la RN1, en amont de la rivière Gasenyi. Le barrage d’écrêtement qui accueille ces eaux se lézarde. Il

Une machine cure le canal de la rivière Gasenyi grâce aux moyens des victimes.

est presque rempli de sédiments. Quelques 70 ménages menacés à Gahahe et Gatunguru ont pu cotiser 54 mille BIF par ménage pour le curage du canal bouché. Des travaux très limités qui ont coûté environ 6 millions BIF. Ces riverains de Gasenyi indiquent que le ministère en charge de la gestion des catastrophes est allé constater les dégâts. Il avait promis d’intervenir dès le lendemain. « Mais c’était la dernière fois qu’on l’a vu». Ils imputent ces inondations à une mauvaise canalisation de la rivière Gasenyi. Ils pointent un doigt accusateur sur l’Agence burundaise de réalisation des travaux d’intérêt public (Abu-

tip) qui a réalisé cette canalisation « sans étude approfondie ».

L’Abutip s’en lave les mains L’absence de travaux en amont de la RN1 est la principale cause de tous ces dégâts, selon le directeur technique de cette société privée, Gordien Hakizimana. « L’Abutip a fait et remis son travail». Il indique que les inondations des quartiers Gahahe-Carama sont provoquées par les rochers qui descendent de l’amont de la RN1 et se jettent dans les canaux qui sont censés supporter les eaux seulement. « Il fallait travailler en amont, d’abord, puis en aval de la rivière Gasenyi. Mais seuls les

travaux en aval ont été réalisés». En novembre 2018, confie ce directeur technique, la société Abutip a prévenu le gouvernement. « Si rien n’est fait pour réparer l’amont de la rivière Gasenyi, cette dernière causera des dégâts humains et matériels graves dans les quartiers riverains Carama, Gatunguru, Gahahe, Buhinyuza, Kinyankonge, Mubone et Mugaruro », peut-on lire dans une note d’alerte. Le bassin de rétention aménagé à Carama II pour casser la pression des eaux de la rivière Gasenyi risque de s’effondrer, selon toujours l’Abutip. Une grande partie du quartier Carama II sera complètement détruite. Autour

de 1.000 ménages perdront leurs habitations, soit environ 5.000 personnes. Au quartier Buhinyuza, en zone Kinama, plus de 1.300 ménages seront victimes d’inondations à cause des éléments de charriage qui vont obstruer le canal nouvellement aménagé. Le quartier Mugaruro de la zone Buterere sera le plus touché car aucun aménagement n’y a été réalisé « faute de moyens », selon l’Abutip. 1.500 maisons seront complétement détruites soit 6000 personnes sans abri. Le quartier Buterere, situé en bordure de la rivière Kinyankonge, est aussi menacé faute de canalisation. Plus de 1.500 habitations seront détruites. Plus 200 hectares des rizières de Mubone et Mugaruro, dans la zone Buterere, seront inondées et à peu près 1.000 ménages perdront leur activité. Au total, plus de 5.000 ménages sont en danger, d’après cette étude de l’Abutip. Gordien Hakizimana affirme que le gouvernement n’a pas répondu à cette alerte. « L’Abutip a relancé l’alerte, en novembre 2019, mais aucune réaction». Pour l’Abutip, la seule solution durable est de débloquer les fonds pour les travaux en amont de la RN1. Clarisse Shaka

Le gel de l’aide de l’UE, source de tous les maux ? L’Union européenne, qui avait financé les travaux en amont de la rivière Gasenyi, a gelé son aide en 2015. L’Etat « a du mal à prendre la relève ».

A

u départ, le projet de canalisation en amont et en aval de la rivière Gasenyi est né après la catastrophe de 2014, qui a fauché plus de 500 vies et causé de graves dégâts matériels dans les quartiers Gatunguru et Carama, explique le directeur exécutif de l’Abutip. Après une table ronde urgente des bailleurs de fonds, la Banque mondiale s’est engagée à financer la canalisation en aval de la rivière Gasenyi à hauteur de près de 10 millions USD. Et l’UE a accepté de prendre en charge les travaux en amont de la rivière Gasenyi avec un budget de 7 millions USD. « Mais avec le gel de l’aide de l’UE en 2015, ce travail en amont, à l’origine de tous ces dégâts, n’a pas pu être réalisé». Le budget pour la canalisation en aval de la rivière Gasenyi est alors débloqué par la Banque mondiale pour le compte du ministère des Travaux publics.

Et l’Abutip gagnera le marché de maître d’ouvrage. Les travaux de canalisation seront clôturés mi 2018. « Mais les fortes pluies de novembre 2017 avaient détruits les constructions déjà réalisées entre la RN1 et le quartier Gahahe », raconte M.Hakizimana. Un fonds de contingence géré au ministère en charge de la gestion des catastrophes de 1,5 millions USD avait été prévu dans ce projet. « Nous avons utilisé cet argent pour réparer les canaux détruits en 2017 », clarifie M. Hakizimana. Mais le problème n’était pas résolu, l’amont de la RN1 qui causait ces dégâts n’étant toujours pas réparé. A cet effet, une somme de 600 millions BIF a été réservée dans ce fonds pour faire des travaux provisoires en amont. Une somme vraiment minime qui ne pouvait pas assurer des travaux durables, assure M. Hakizimana.

Le bassin de retenue aménagé à Carama est à moitié rempli, il risque de s'effondrer.

« Nous avons construit des murs de retenue avec des matériaux solides qui n’ont pas tenu longtemps».

« Le gouvernement est en train de chercher d’autres moyens» Entre-temps, la Banque mondiale avait promis, en 2018, un don additionnel de 6 millions USD pour le travail en amont de la RN1, selon le directeur technique de l’Abutip. Un budget qui

devait résoudre définitivement le problème. Mais à la dernière minute, la Banque mondiale s’est désistée. « Depuis lors, nous ne cessons de faire pression sur le gouvernement pour qu’il débloque ces fonds pour les travaux en amont de la RN1». Le ministre en charge de la gestion des catastrophes, Alain Guillaume Bunyoni, a récemment affirmé qu’il n’y a pas de fonds pour la gestion des catastrophes. D’après lui, la mise en place de ce

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fonds fait partie des dix projets de loi proposés au gouvernement. Il a indiqué que certaines personnes ont fait des constructions anarchiques dans des endroits non viabilisés. « Ceux qui ont construit dans la légalité seront prioritaires dans l’assistance». Le ministre a signalé que le budget alloué aux travaux de canalisation des rivières du nord de la capitale est épuisé. « Le gouvernement est en train de chercher d’autres moyens». C.S.


SOCIÉTÉ

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Emballages plastiques

Une mise à l’écart loin d’être tangible Le sachet en plastique plus utilisé que jamais sur différents points de vente en mairie de Bujumbura. Et ce à l’approche de la date de l’arrêt de son usage fixé en février par le gouvernement.

1

7h. Sur le long de la Chaussée Prince Louis Rwagasore, l’essentiel des échoppes alignées sur cette artère très fréquentée en plein centre-ville de Bujumbura vendent ou se servent de sachets en plastique. S.L. vend du matériel électronique dans l’un des nombreux stands sis à la « Galerie Idéal ». C’est une jeune femme au visage frais et en t-shirt blanc qui s’apprête à fermer son petit commerce. « C’est une mesure difficilement applicable. Ici, tout s’emballe avec des sachets en plastique », avance-telle avant de souligner que le gros des commerces auprès desquels elle s’approvisionne en la matière n’offre que l’emballage plastique. « L’Etat aurait dû engager une campagne de sensibilisation en faveur de l’interdiction des sachets en plastique. Or, aujourd’hui, on dirait qu’aucune décision n’a été adoptée dans ce sens.» R.F. commercialise du pain, des beignets et des sachets en plastique. «Vouloir éliminer l’usage des sachets en plastique, c’est du bluff ! », affirme l’homme de petite taille qui révèle, entre deux achats de clients, que les sachets en plastique font toujours leur entrée sur le marché et que, par conséquent, l’arrêt de leur emploi n’est pas pour bientôt. « Où sont les solutions alternatives à l’emballage plastique que le gouvernement avait promises ? », se demande R.F.

Arnaud Nibitanga : « Si l’Etat veut promouvoir le zéro plastique pour les produits d’emballage, il doit soutenir les activités de ceux et celles qui se sont lancés dans ce domaine.»

Des produits 100% écolos DB Trade, société qui confectionne des articles d’emballage en papier cartonné, occupe le pre-

mier étage d’un vieil immeuble peint en blanc et situé en face des bureaux de la commune Mukaza. Arnaud Nitanga, trentenaire, a l’air pressé mais affiche une figure

Le ministre Déo Guide Rurema : « Beaucoup de commerçants ont compris la nocivité du sachet en plastique et ont stoppé son importation.»

joviale. « Quand j’ai mis en place ce projet avec ma sœur, nous travaillions à domicile». Boîte à lunettes, sacs pour bouteilles, carton à pizza… DB Trade offre un panorama d’accessoires divers pour un usage quotidien. Assis sur un divan au bord de la terrasse, le patron de DB Trade explique qu’il a un personnel permanent et saisonnier. « Trois personnes travaillent ici de façon permanente et cinq sont appelées à la rescousse en cas de grosse commande. ». Le jeune chef d’entreprise affirme que les clients de sa société ont des profils assez divers : particuliers, pâtisseries, alimentations, magasins cosmétiques, pharmacies, etc. Le travail de DB Trade a suscité l’admiration du PNUD qui a proposé un financement matériel à la petite entreprise « soucieuse du respect de l’environnement ». « Dans deux semaines, nous aurons à notre disposition de grosses machines de confection qui nous permettront d’améliorer très large-

ment notre rentabilité », se félicite Arnaud qui précise qu’avec ce matériel, le coût de ses produits va baisser au bénéfice des clients. « Mieux on travaillera dans de meilleures conditions, mieux nous proposerons des produits dont le prix concurrencera nettement le sachet en plastique». Le dirigeant de DB Trade précise qu’un sachet cartonné coûte en moyenne 500 BIF tandis que le sachet en plastique s’achète à 200 BIF sur le marché. A l’Etat, Arnaud demande la suppression des taxes pour les matières premières importées en vue de la fabrication de leurs produits. « Si l’Etat veut promouvoir le zéro plastique pour les produits d’emballage, il doit soutenir les activités de ceux et celles qui se sont lancés dans ce domaine en baissant considérablement la taxation de la matière première importée, voire la supprimer». Contacté, le ministre de l’environnement, Déo Guide Rurema, déclare que son ministère a initié des travaux de sensibilisation auprès des commerçants. « Beaucoup d’entre eux ont compris la nocivité du sachet en plastique et ont stoppé son importation ». En outre, le ministre dit promouvoir intensivement les solutions alternatives à l’emballage plastique auprès des acteurs commerciaux concernés. Quant au respect du délai relatif à la mise hors-circuit des emballages plastiques fixé pour le mois de février, Déo Guide Rurema argue que « la date butoir ne compte pas d’autant que tout dépendra des échanges qui seront tenus avec les commerçants et la population dans le cadre d’une assemblée générale». Et d’exhorter les citoyens à embrasser les solutions alternatives au sachet plastique « pour sauvegarder la nature ». Alphonse Yikeze

ANNONCE

AVSI BURUNDI porte à la connaissance du public qu’elle lance la candidature pour le poste de Responsable de l’Administration et Finances. Les TDRs de ce poste sont sur le site web de NFT consult et aux différents bureaux de AVSI. Les candidats (es) intéressé(es) sont priés de déposer leurs dossiers dûment rempli sur le site de NFT Consult (www.nftconsult.com) / (https://career.nftconsult.com/job_description_page.php?jaction=ZDMyMmI5NDIzYm

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Y0NGQxNWI2YjhjYmU2NjczMjU4YmU) ou soumettre les dossiers aux bureaux d’ AVSIBURUNDI à Bujumbura, sis à KABONDO, AV. Mpotsa n.11. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 03/02/2020 à 16h00. Seul(e) s les candidat(e)s présélectionné(e)s seront contacté(e)s, pour participer à la procédure de recrutement. Les dossiers ne correspondant pas au profil décrit ne seront ni considérés ni remis.


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SOCIÉTÉ

Vendredi, 24 janvier 2020 - n°567

Cibitoke

Grognes des ex-combattants handicapés de guerre Soins médicaux irréguliers, manque d’eau et d’électricité, de terrains de jeux et à cultiver, une alimentation insuffisante, tels sont quelques problèmes auxquels font face les ex-combattants handicapés de guerre du site de Karurama.

L

undi 20 janvier. 11h. Nous sommes sur la colline Karurama, commune Rugombo, province Cibitoke. C’est à 3 km du chef-lieu de la province et à un jet de pierre de la frontière burundocongolaise. Sur cette colline se trouvent des logements construits pour 45 ménages des ex-combattants, handicapés de guerre, par la commission nationale de démobilisation, réinsertion et réintégration. Des maisons en matériaux durables, encore flambant neufs, chacune avec une dimension de 9m sur 8m, 3 chambres, un salon, une terrasse et une toilette intérieure à siège. Des maisons entourées de petits champs de maïs, haricots, légumes et fruits variés. L’endroit est calme. Nous faisons un tour pour voir à qui parler. Une voix nous interpelle. « Qui cherchezvous » ? C’est un homme, titubant, marchant à l’aide d’une canne anglaise dans un petit hangar. Il nous salue. L’objet de notre visite est vite annoncé. La carte de presse est exhibée. Oh, s’exclamet-il, les voix pour les sans voix. « Nos problèmes seront désormais portés à la connaissance du public », confie Philippe Kazungu. 43ans, ancien rebelle du CNDDFDD. Il rejoint la rébellion en 1995 et la quitte en 2005. Marié et père de 4 enfants, handicapé de guerre depuis 2001 à l’issue d’une bataille à Makamba. Il a un problème de vision, un handicap très sévère. Quelques minutes après, trois autres ex-combattants nous rejoignent. Une brève présentation. Gérard Ntiruhungwa, 55 ans, a servi dans les forces armées burundaises (FAB). Il a un problème au niveau de la colonne vertébrale. De bonne humeur, malgré son handicap. Il reste assis dans une chaise roulante. Joseph Nkenguburundi, 66 ans, un ex-FAB, marié et père de cinq enfants. Il est devenu malvoyant et a aussi un problème de nerfs. Chancelant, il utilise une canne pour marcher.

Les ex-combattants handicapés devant une maison dans le site de Karurama.

Jean Berchmans Congera, 53 ans, un ex-FAB, marié et père de deux enfants. Air détendu, il est dans une chaise roulante. « Nous sommes arrivés dans ce site le 23 juillet 2014 en provenance de différentes provinces. Certains, en provenance des ex- forces armées burundaises, d’autres des anciens mouvements rebelles. Nous sommes au nombre de 45 ménages », racontent-ils. Et d’affirmer qu’ils mènent une bonne cohabitation entre eux d’une part, et la population environnante, d’autre part.

la ration alimentaire (haricot, riz, sel, huile). Un kg de riz et de haricot pour trois personnes par jour. Cependant, la ration alimentaire reste insuffisante vu que certains ménages se sont agrandis. Ils réclament l’augmentation de la ration alimentaire. « Ma famille compte 7 personnes alors qu’on me donne une ration pour 3 personnes », fait remarquer M. Kazungu. Par ailleurs, ils évoquent le manque de terres cultivables

pour ceux qui ont des femmes afin qu’ils puissent compléter et varier leur alimentation. « Nos femmes restent assises à longueur de la journée alors qu’elles peuvent s’occuper avec des activités champêtres », déplorentils. Ils disent qu’ils ont déjà soumis cette question à l’autorité provinciale mais celle-ci leur a répondu qu’il n’y a pas de terres à distribuer. En outre, le manque de terrains pour le divertissement ne les

Des problèmes ne manquent pas Outre leur situation d’handicap, les conditions de vie de ces excombattants se détériorent du jour au lendemain. Ils font savoir que cela fait un bout de temps qu’ils ne reçoivent plus de soins médicaux. « Auparavant, on nous donnait des médicaments tous les trois mois. Nous avons reçu des médicaments en octobre 2018, depuis lors, nous n’avons reçu d’autres médicaments qu’en novembre 2019 ». Et de réclamer une assistance régulière. « Notre ministère devrait nous rendre visite régulièrement pour recueillir nos doléances. Nous réclamons des visites régulières des médecins ». De son côté, Philippe Kazungu, ne cache pas son angoisse : « Faute de médicaments, j’ai des troubles de sommeil. Je passe des nuits blanches.» Ces ex-combattants se réjouissent de la fourniture régulière de

Jérôme Bahati : « Toutes les correspondances adressées au ministère de la Défense et à l’Assemblée sont restées lettre morte, il y a huit ans.»

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épargne pas. « Nous passons toute la journée assis dans les chaises roulantes. Nous avons adressé une lettre à qui de droit il y a de cela deux ans, mais on n’a pas encore de réponse », s’indignent ces excombattants. Ce n’est pas tout. Les robinets d’eau ont tari. A notre arrivée, racontent-ils, l’eau coulait à longueur de journée. Pour le moment, plus d’eau dans les robinets. La ligne qui les approvionnait a été coupée, il y a de cela six mois. Ils en ignorent la raison. « Nous ne pouvons pas aller puiser de l’eau ailleurs vu notre situation d’handicap. Nous craignons les maladies des mains sales». Le problème d’éclairage n’est pas en reste. Le site n’est pas pourvu en électricité. Les panneaux solaires ne fonctionnent plus. D’autres ont été volés. Ces ex-combattants craignent pour leur sécurité. « Nous dormons la peur au ventre. Si un voleur survient, nous sommes incapables de résister. Nous réclamons la sécurisation du site». Ces handicapés de guerre réclament également les titres de propriété pour leurs maisons. « Nous avons peur que nous pouvons être chassés à tout moment ».

« Il faut une loi » Les associations des ex-combattants handicapés reconnaissent les difficultés auxquelles les excombattants font face. Léonard Nduwimana, de l’association pour le développement des militaires handicapés (Admh), estime que le nœud des difficultés est l’absence de la loi régissant les ex-combattants. Et d’insister : « Une loi nous aiderait à revendiquer nos droits.» Jérôme Bahati, conseiller chargé des questions administratives et juridiques dans l’association nationale des anciens combattants handicapés (Anacoh), abonde dans le même sens. Pour lui, la vie des ex-combattants handicapés devient de plus en plus intenable. Il juge nécessaire une base légale pour réclamer certaines choses. « Toutes les correspondances adressées au ministère de la Défense et à l’Assemblée sont restées lettre morte, il y a huit ans ». A propos des soins médicaux, les deux activistes des droits des ex-combattants handicapés suggèrent aux services concernés de faire des descentes régulières dans les sites. « Ils en profiteraient pour soigner aussi ceux qui ne sont pas hébergés dans les sites ». Félix Haburiyakira


AU COIN DU FEU

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Avec Melchior Mukuri Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Melchior Mukuri.

V

Le métier que vous auriez aimé faire ? Celui que j’exerce actuellement : enseigner et faire des recherches dans mon domaine de formation. Le métier d’historien.

otre qualité principale ? Porter jugement sur soimême n’est pas chose facile. A ceux qui me connaissent de porter un jugement sur ma personne.

Votre passe-temps préféré ? Faire de petits travaux manuels à la maison et mettre de l’ordre dans mes ‘’papiers’’. Je fais aussi la marche.

Votre défaut principal ? Je ne sais pas vraiment comment identifier mon défaut. La qualité que vous préférez chez les autres ? La sincérité.

Votre lieu préféré au Burundi ? Ma colline natale : Gataka que certains appellent aussi Muhabo, dans la commune Mugamba. Un beau site situé à 71 km de la ville de Bujumbura et d’accès facile par route et à partir duquel on peut admirer, de loin, les beaux paysages des régions naturelles du Mugamba, du Bututsi et du Kirimiro. Un lieu de bonne villégiature.

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ? La malhonnêteté. La femme que vous admirez le plus ? J’admirais beaucoup ma mère. Elle faisait tout pour assurer un bien-être à ses enfants. Elle aimait voir les enfants du voisinage être à l’aise et ne ménageait rien pour leur rendre différents services. Elle tenait à ce que les relations avec les voisins soient bonnes et elle posait de nombreux actes qui allaient dans ce sens. Certaines personnes de mon âge qui l’ont connue y reviennent parfois actuellement quand nous parlons de notre vie de jeunesse. Ainsi par exemple, Mr XX, haut fonctionnaire dans une institution prestigieuse évoque, des fois, quand nous nous rencontrons, la façon dont lui et les enfants de son âge étaient traités par cette respectable mère de famille. L’homme que vous admirez le plus ? J’admirais beaucoup mon papa. Un homme qui avait beaucoup de vaches et qui aimait faire des travaux divers et participait souvent aux activités des Bashingantahe. Un notable qui avait un amour du travail bien fait. Votre plus beau souvenir ? La naissance de mon premier enfant : Jocelyn Trésor. Le 24 mars 1984 vers 20h30 quand une infirmière de l’Hôpital Saint Sacrement du Québec m’a appelé pour que le docteur Labrecque me présente mon fils qui venait

Le pays où vous aimeriez vivre ? Le Burundi, ma patrie.

nir. Mon père est venu me rendre visite à la Clinique Prince Louis Rwagasore où j’étais hospitalisé et a vu que j’étais sous traction, ce qui lui a causé plus de soucis sur mon état de santé. Mes parentés et mes amis lui disaient que j’allais me remettre dans quelques semaines mais il n’y croyait Votre plus « A partir de cette pas. Il s’est encore triste souvenir ? découragé davandate, l’ethnisme Samedi, le 7 juiltage quand il let 1984, j’ai eu un venait de s’installer est revenu, un dans un pays sans mois plus tard, à accident de roulage sur la route Bujumbura pour ethnies. Et c’est nationale 7 (RN 7) me rendre visite. dommage. » à l’endroit appelé Il m’a trouvé dans communément la même position. Ku Rubaho à la frontière des Et il a cru davantage aux bruits communes Gisozi et Mugamba. qu’il avait entendus le 8 juillet J’ai une fracture sur la jambe 1984. Pour lui, l’avenir de son fils droite. Et des gens faisaient circu- était en danger et ce sans retour. ler des bruits comme quoi mon J’essayais de le réconforter mais il bassin s’était totalement fracturé. ne me croyait pas du tout. Ce qui était archifaux. Mes parQuelques mois après, je suis sorti ents ont eu vent de ces bruits et de l’hôpital complétement guéri s’inquiétaient trop de mon ave- et je suis allé sur ma colline natale de naître. Je n’en croyais pas mes oreilles. J’étais très content et je n’ai pas caché ma joie immense à tous ceux qui étaient à côté de moi. C’est un jour inoubliable. Une situation que j’ai encore vécue avec fierté, plus tard, 4 fois.

pour rendre visite à mes parents. Quand mon père et ma mère m’ont vu marcher normalement, ils ont poussé un ouf de soulagement et ont crié de joie. Ils m’ont dit qu’ils avaient cru aux bruits qu’ils avaient entendus sur mon état de santé. Ils étaient très contents et ont prononcé des mots de remerciement aux personnes qui m’avaient assisté quand j’étais hospitalisé. La plus belle date de l’histoire burundaise ? Le 1er juillet 1962 quand le Burundi a accédé à l’indépendance. La plus terrible ? Le 19 octobre 1965 quand les Burundais ont tué leurs compatriotes pour la simple raison qu’ils n’étaient pas de la même catégorie sociale. A partir de cette date, l’ethnisme venait de s’installer dans un pays sans ethnies. Et c’est dommage.

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Le voyage que vous aimeriez faire ? Aller en Australie. Un pays dont j’ai appris l’existence quand j’étais à l’école primaire en 5e année à Muyange (commune Mugamba). C’était à partir d’un livre bien illustré que l’on m’a donné comme prix à la paroisse de Kibumbu. J’ai bien gardé en mémoire les paysages qui étaient dans ce livre. Ce pays continue de me fasciner. Votre rêve de bonheur ? Voir tous mes enfants fonder un foyer et conduire mes petitsenfants à l’école. Votre plat préféré ? Je mange tout ce qui est comestible. Aucun plat particulier. Votre chanson préférée ? Pour les chansons en Kirundi, je préfère les chansons des clubs des Burundaises. Celles de Léonard Niyomwungere notamment ‘’Sokuru wari umugabo’’. Pour les chansons françaises, il y a celles de la Canadienne Céline Dion et du Français Michel Sardou.


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AU COIN DU FEU

Quelle radio écoutez-vous ? J’écoute souvent les radios qui donnent des informations sur le Burundi notamment RTNB et Isanganiro. J’écoute aussi RFI. Avez-vous une devise ? Visez l’excellence. Votre souvenir du 1er juin 1993 ? Les membres du parti Uprona étaient sûrs de la victoire de leur candidat aux élections présidentielles du 1er juin 1993. Mais ils ont été étonnés de voir le parti Frodebu remporter la victoire.

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Votre définition de la démocratie ? La démocratie est un système qui permet aux gens de participer en toute liberté aux décisions qu’ils prennent ou qui les concernent sans nuire aux autres. Votre définition de la justice ?

« La démocratie est un système qui permet aux gens de participer en toute liberté aux décisions. »

Votre définition de l’indépendance ? L’ i n d é p e n d a n c e suppose l’autonomie en tout. Il faut être capable de faire ses choix sans influence aucune et mener sa vie selon son bon vouloir pourvu que l’on ne porte pas atteinte aux us et coutumes ou règlements en vigueur dans la société dans laquelle on vit.

SPORT

C’est un système qui suppose que l’on doit respecter le droit des autres personnes et être correct avec ces dernières.

Si vous étiez ministre de l’Enseignement supérieur, quelles seraient vos deux premières mesures ? Recruter des enseignants qualifiés et inviter les étudiants à vraiment ‘’bosser fort ’’et exploiter les différentes opportunités qui leur sont offertes par divers canaux. Mettre à la disposition des enseignants et des étudiants des infrastructures et des équipements suffisants.

Si vous étiez ministre de la Culture, quelles seraient vos deux premières mesures ? Promouvoir la recherche et la diffusion à grande échelle de la culture nationale. Doter ce ministère d’infrastructures suffisantes pour qu’il puisse remplir convenablement sa mission. Croyez-vous à la bonté humaine ? Mais oui même si l’on voit qu’il y a des gens qui, ici et là, s’en éloignent parfois trop. Pensez-vous à la mort ? Très rarement. Tout le monde est candidat à la mort. L’idéal est de « bien mourir » comme diraient les Burundais. Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ? Je lui demanderais de tout faire pour que ses créatures fassent des bonnes actions et prônent un mieux vivre ensemble. Propos recueillis par Fabrice Manirakiza

Bio express

H

istorien, Melchior Mukuri enseigne au département d’Histoire de l’Université du Burundi depuis de nombreuses années. Il est aussi directeur du Centre de recherche et d’études sur le développement des sociétés en reconstruction (CREDSR). Il a à son actif de nombreuses publications scientifiques dans des revues nationales et internationales et dans des maisons d’édition bien reconnues par la communauté scientifique. On citera pour mémoire trois livres : Burundi, la fracture identitaire. Logiques de violences et certitudes ethniques, 1993-1996, Paris, Karthala, 2002 (Co-dirigé avec J-P Chrétien); Les défis de la reconstruction dans l’Afrique des Grands Lacs, Bujumbura, IMOBU, 2008 (Co-dirigé avec Emile Mworoha et Sylvestre Ndayirukiye,) ; Un demi-siècle d’histoire du Burundi. A Emile Mworoha, pionnier de l’histoire africaine, Paris, Karthala, 2017 (Codirigé avec Jean-Marie Nduwayo et Nicodème Bugwabari). Il s’intéresse aussi à la diffusion de l’Histoire du Burundi et a, pour ce faire, créé une collection dénommée Dictionnaire chronologique du Burundi dont il a déjà publié 2 volumes. Le professeur Melchior Mukuri est né en 1953 sur la colline Gataka en commune Mugamba de la province Bururi.

Basketball/ Interview avec Alvin Ninziza

« Pour avancer, nos dirigeants doivent mettre de côté leurs égo » De retour des qualifications de l’Afrobasket (Zone 5) tenues à Nairobi, le capitaine de la sélection nationale fait le bilan.

T

roisième de votre poule avec un bilan de 3 victoires et deux défaites, êtes-vous satisfait ? Plus qu’une simple satisfaction, un sentiment de fierté. Déjà, à 48 h du début du tournoi, aucun joueur ni membre du staff technique ne savait que nous allions prendre part à cette compétition. Une terrible épreuve psychologique. Parce que rater une telle occasion, à cause de l’égo surdimensionné des uns et des autres, nous était inconcevable. Heureusement, qu’ils se sont vite repris. Sur le terrain, nous avons tout donné. Seulement, nous avons trouvé plus fort que nous. Vous n’étiez pas de taille pour tenir tête à vos adversaires ? Loin de là. Nous avons joué étant en effectif réduit. Au nombre de 12, seuls 9 joueurs ont pu fouler le gymnase de Nyayo. Ceci pour des raisons administratives. Concrètement ? Parmi nos joueurs, il y en a qui ont des parents binationaux. Une donne à laquelle les organisateurs de la compétition ont recouru pour empêcher Shebe, Mbuyi et Landry de jouer. Pourtant des joueurs clés de notre effectif. Dans ces conditions, vous

comprenez la difficulté de jouer à 9 contre des adversaires aussi expérimentés que les Kényans et les Sud Soudanais. Au sujet de ces déconvenues de dernière minute, qu’est ce que la Febabu est en train de faire ? Le nouveau président de la Febabu et son comité sont déjà à l'oeuvre. A ma connaissance, ils ont déjà saisi la fédération de la RDC pour qu’elle délivre un document attestant réellement que ces joueurs sont des Burundais. A voir le niveau des autres pays, où situez-vous le Burundi ? Par rapport aux cadors de la région est-africaine, nous sommes parmi les meilleurs. Seulement, lors de pareilles compétitions, tout détail compte. A un certain moment, nous pensions faire la différence grâce à notre fougue et rapidité. Mais, costauds qu’ils sont, les Kényans et les Sud Soudanais ont imposé leurs gabarits. Toutefois, je dois reconnaître que ces pays ne cessent d’investir dans le basketball. Il suffit de voir les clubs de provenance de leurs joueurs. Presque tous venaient de lycées, collèges

américains ou clubs australiens. Une vraie preuve que les académies commencent à porter leurs fruits. A mon avis, un modèle à suivre pour le Burundi. Dans l’urgence, la construction d’un gymnase omnisports s’impose. Habitués à jouer en plein air,

nous devrions fournir plus d’efforts pour nous approvisionner en oxygène. Le conflit au sein de la Febabu, persiste-t-il? J’ose penser qu’ils ont tiré un trait sur leurs différends. Ce qui

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importe est de travailler main dans la main, surpasser ce qui les divise pour le bien de notre sport. Cependant, je dois avouer que notre sortie a servi d’électrochoc. Propos recueillis par Hervé Mugisha


AU CŒUR DU PAYS

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Région Ouest

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Cibitoke/Masango

Activités scolaires paralysées

Les écoles fondamentales de Nyave et Kibati, zone Masango en commune Bukinanyana, fonctionnent mal car les salles de classe abritent plus de 110 familles victimes de glissements de terrains suite aux fortes pluies signalées dans cette localité il y a 3 semaines. L’administration appelle à la retenue car un centre d’accueil est en cours d’aménagement. également été endommagés. Pour le moment, ces familles demandent à l’administration et à tout autre bienfaiteur de les aider.

De notre correspondant Jackson Bahati

A

rrivé à ces deux écoles fondamentales, on voit les parents et les enfants à l’extérieur et à l’intérieur de la cour. Certains enseignants qui se présentent dans ces établissements rentrent sans avoir dispensé les cours. Les familles rencontrées sur place passent la nuit dans les salles de classe et se réveillent après 7h 30 minutes, début du programme quotidien d’activités scolaires. Après cela, ils sortent leurs biens des salles de classe, et puis, s’en suit le balayage de la classe. Toutes ces activités ne se font pas en moins d’une heure. Cela empêche alors les enseignants qui occupent les heures du matin de faire leur travail. En plus de cela, installées à l’intérieur de la cour, ces familles perturbent les activités scolaires, car l’enseignant ne

Région Sud

Un centre d’accueil est déjà en cours d’aménagement

Les gens qui ont fui leurs ménages devant l'ECOFO Kibati

peut pas bien dispenser la leçon, même les élèves ne peuvent pas bien suivre les leçons en présence de ces familles qui font du bruit. Ces familles sans abri ont été victimes de glissements de ter-

rains dans ces zones situées à proximité de la réserve naturelle de la Kibira des collines Myave et Kibati et qui connaît actuellement de fortes précipitations où plus de 115 ménages dont 895

personnes ne savent pas à quel saint se vouer. En plus de leurs maisons détruites par les pluies, les champs emportés, les biens et matériels scolaires de leurs enfants ont

C’est du moins la déclaration de Bosco Hategekimana, administrateur de la commune Bukinanyana. Cette autorité souligne que pour le moment, ils ont déjà érigé des hangars dans cette zone de Masango pour pouvoir accueillir ces familles et permettre aux élèves de poursuivre leurs études. Selon Hategikimana, les autorités administratives ont déjà répertorié les familles affectées et les listes sont déjà entre les mains du ministère de la Solidarité nationale afin qu’il puisse leur venir en aide. Selon lui, quand le centre sera opérationnel ces familles devront respecter les ordres qui leur seront donnés par l’administration.

Bururi/Rumonge

Inquiétudes autour des corps sans vie Trois corps sans vie ont été découverts dans les provinces de Rumonge et Bururi en moins de cinq jours. La population est inquiète de ces découvertes et demande que la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de ces personnes. De notre correspondant Félix Nzorubonanya

D

eux corps sans vie ont été découverts en commune Rumonge et un autre corps a été découvert en commune Bururi, selon des sources administratives. Elles indiquent que samedi 18 janvier, un corps sans vie d’un homme a été trouvé dans la rivière Murembwe à la hauteur de la colline de Mutambara en commune de Rumonge. Alors qu’il était en décomposition, ce corps n’a pas été identifié. Il portait une grande blessure au niveau de la tête mais personne n’a pu identifier cette personne. Après le constat de la police ce corps a été inhumé au bord de la rivière Murembwe. La population de cette colline est sous le choc et demande aux services chargés de faire des enquêtes à identifier cette personne et les circonstances de sa mort. Ce mercredi 22 janvier, un corps

d’un pêcheur a été découvert dans le lac Tanganyika. Il été reconnu comme étant celui d’un pêcheur sous le nom de Stanislas Ntikarahera âgé d’une quarantaine d’années, d’après Sadi Mukanya viceprésident de la fédération des pêcheurs du Burundi. Il a indiqué que ce pêcheur est tombé dans les eaux du lac Tanganyika au cours de la nuit de lundi et on n’avait plus de ses nouvelles de lui. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore élucidées, selon la même source. Un officier de la police judiciaire est monté dans une pirogue ce mercredi matin pour faire le constat dans le lac. Il a indiqué que la dépouille mortelle va être transportée à la morgue de l’hôpital et sa famille va passer à son inhumation. La police indique que les enquêtes vont se poursuivre pour identifier les circonstances de sa mort.

Policiers et pêcheurs s'embarquent dans une pirogue pour récupérer un corps sans vie flottant sur le lac

Des découvertes qui inquiètent Sa famille demande à la police de faire des enquêtes plus fouillées pour déterminer les circonstances de sa mort car, selon elle, des pêcheurs perdent souvent la vie sans que les circonstances de leur mort soient éclaircies. Ce mardi 21 janvier, un corps d’un sexagénaire du nom de Protais Maroha a été découvert dans un champ de patates douces enveloppé dans une moustiquaire sur la colline de Nyarugera en zone de Munini en commune Bururi, selon les sources admin-

istratives. Quatre personnes ont été arrêtées par la police pour des raisons d’enquêtes. La victime serait accusée par ses voisins d’être un grand féticheur et des personnes non encore identifiées l’auraient tué et enterré dans un champ. Les autorités administratives dans cette localité demandent à la population de ne pas se faire justice mais de saisir les juridictions. Ces découvertes de corps sans vie inquiètent la population qui demande que toute la lumière soit faite sur ces corps sans vie afin d’identifier les circonstances

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de leur mort ainsi que les auteurs. Les organisations de défense des de l’homme demandent à la population d’alerter et informer la police judiciaire qui est chargée des enquêtes et non de passer à l’inhumation du corps sans vie sans qu’il y ait constat de la police. Des enquêtes plus fouillées devraient être menées sur la mort des pêcheurs dans le lac Tanganyika car selon elles ce sont des cas souvent récurrents sans pour autant connaître les raisons et les circonstances de leur mort.


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ANNONCES

Vendredi, 24 janvier 2020 - n°567

AVIS DE RECRUTEMENT Poste

: Responsable Senior des Activités Cliniques

Durée

: Une année renouvelable

Lieu

: Bujumbura

Type

: Local

CONTEXTE

FHI 360 est une organisation de développement humain à but non lucratif dédiée à l’amélioration des vies de manière durable basée sur la promotion de solutions intégrées et locales. Notre personnel comprend des experts en santé, éducation, nutrition, environnement, développement économique, société civile, genre, jeunesse, recherche et technologie - créant une combinaison unique de capacités pour relever les défis de développement interdépendants d’aujourd’hui. FHI 360 dessert plus de 70 pays et tous les états et territoires des États-Unis.

Participer dans les réunions techniques et être capable de représenter le projet ; Comprendre les directives nationales, assurer la supervision formative sur les sites, le mentorat pour assurer une orientation ainsi qu’une documentation précise de la prestation de services ; Jouer un rôle clé lors de la préparation des présentations du projet dans les réunions de coordination avec d’autres partenaires de mise en œuvre de l’USAID ainsi que d’autres parties prenantes clés et interagir avec le programme national en charge de la lutte contre le SIDA / IST ; Être responsable de la mise en œuvre et de l’amélioration des procédures internes de l’organisation ; Superviser le rapportage et le suivi des activités dans les délais ; Gérer la planification et la mise en œuvre des activités sur le terrain y compris le suivi des plans opérationnels, des rapports et de la conformité procédurale et financière ; Exécuter d’autres tâches assignées.

• Dans le cadre de l’exécution du Projet « Reaching an AIDS Free Generation in Burundi – RAFG Activity », projet de 5 ans financé par le Gouvernement des Etats Unis d’Amérique via PEPFAR/USAID, Family Health International (FHI 360) - Burundi cherche un (e) candidat(e) qualifié(e) au poste de « Responsable Senior des Activités Cliniques ».

DESCRIPTION DU POSTE Le Responsable Senior des Activités Cliniques est responsable de diverses composantes techniques de l’activité, y compris l’aspect clinique de la prestation des services liés au VIH / sida. Il ou elle doit assurer la livraison en temps opportun des objectifs requis et des livrables de haute qualité. Il ou elle participe aux réunions techniques, comprend les directives nationales et prend en charge la formation, le tutorat, la supervision et le mentorat sur place pour assurer une orientation, une fourniture et une documentation précises de la prestation de services et des résultats cliniques.

• •

NOTE : Le Responsable Senior des Activités Cliniques jouera un rôle de Directeur adjoint pour le projet RAFG Activity.

QUALIFICATIONS SOUHAITEES, HAUTEMENT SOUHAITEES ET REQUISES : 1. 2.

PRINCIPALES RESPONSABILITES Sous la supervision du Chief of Party / RAFG Activity, le/la Responsable Senior des Activités Cliniques aura pour principales responsabilités :

3. 4.

• •

Assurer l’accomplissement des livrables dans les délais requis tel que les documents techniques, de subventions des partenaires et ceux de planification, le suivi des performances, les rapports périodiques et tous les autres documents exigés par le bailleur ; Jouer un rôle de leadership technique dans la coordination avec le Gouvernement du Burundi et d’autres partenaires ; Renforcer les capacités du personnel, des partenaires d’exécution, des prestataires de services et d’autres parties prenantes travaillant sur le projet ;

5.

6. 7.

Être de nationalité Burundais ou avoir un permis de travail au Burundi. (Requis) Être détenteur d’un diplôme de Maitrise en Santé Publique ou de Médecine Générale avec un minimum sept ans (7 ans) d’expérience dans la gestion des programmes de santé impliquant les partenaires d’exécution. (Requis) Aptitude confirmée à collaborer avec un nombre diversifié d’intervenants dans un contexte de priorités complexes et changeantes. (Souhaité) Au moins 5 ans d’expérience en supervision des équipes. (hautement souhaité) Au moins 3 ans d’expérience de travail en étroite collaboration avec les fournisseurs de soins de santé pour améliorer les approches techniques en particulier le dépistage du VIH / sida, le diagnostic, les soins et traitement ainsi que le suivi clinique. (Hautement souhaité) ; Expérience préalable dans la formation, le renforcement des capacités ou le mentorat des prestataires de soins de santé. (Souhaité) Expérience dans la gestion des activités cliniques et des rapports d’activités à l’aide de programmes de gestion des données. (Hautement souhaité)

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8.

Expérience dans l’utilisation des données cliniques pour la prise de décision. (Hautement souhaité) 9. Excellentes compétences en communication et en coordination. (Requis) 10. Connaissance des problèmes en cours et émergents dans la cascade du VIH concernant les soins, le traitement et le soutien des PVVIH ainsi que la prévention. (Requis) 11. Expertise démontrée dans l’établissement de relations efficaces avec les principaux intervenants internes et externes au projet. (Hautement souhaité)

Compétences clés: 1. 2. 3.

Une bonne maitrise des applications Microsoft Office comme MS Word, Excel, PowerPoint. Compétences avérées en communication à l’écrit et à l’oral en Français et en Anglais. Capacité à discerner les priorités dans un volume de travail important et exigeant des délais serrés avec un minimum de supervision.

Cette description de poste résume les principales fonctions du poste. Il ne prescrit ni ne restreint les tâches exactes qui peuvent être assignées à l’exercice de ces fonctions.

DEPOT DE CANDIDATURES Les candidat(e)s intéressé(e)s sont prié(e)s de postuler en suivant ce lien : https://fhi.wd1.myworkdayjobs. com/FHI_360_External_Career_Portal/job/Bujumbura-Burundi/DCOP---Senior-Clinical-Activity-Manager_Requisition-2020200094 Le dossier de candidature est composé d’un Curriculum Vitae, une lettre de motivation adressée au « Représentant de FHI 360 Burundi » ainsi que les copies certifiées conformes du diplôme ou certificats attestant les qualifications. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au Lundi 03 Février 2020 à 23h59’. Date de début de fonction : Aussitôt le processus terminé. NB : Seul(e)s les candidat(e)s présélectionné(e)s seront invité(e)s à passer les épreuves de recrutement. La confirmation du candidat retenu pour ce poste sera sujette à l’approbation préalable par le bailleur de fonds.


ANNONCES

Vendredi, 24 janvier 2020 - n°567

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AVIS DE RECRUTEMENT Titre du Poste

: Technicien de Laboratoire (Laboratory Technician)

Lieu du poste

: Gitega

Durée

: Une année renouvelable

Type de poste

: Local

CONTEXTE

QUALIFICATIONS REQUISES

Family Health International - FHI 360 est une organisation de développement humain à but non lucratif dédiée à l’amélioration des vies de manière durable basée sur la promotion de solutions intégrées et locales. Notre personnel comprend des experts en santé, éducation, nutrition, environnement, développement économique, société civile, genre, jeunesse, recherche et technologie - créant une combinaison unique de capacités pour relever les défis de développement d’aujourd’hui. FHI 360 dessert plus de 70 pays et tous les états et territoires des États-Unis. Dans le cadre de l’exécution du Projet « Reaching an AIDS Free Generation in Burundi – RAFG Activity », projet de 5 ans financé par le Gouvernement des Etats Unis d’Amérique via PEPFAR/USAID, Family Health International (FHI 360) - Burundi cherche un (e) candidat(e) qualifié(e) au poste de « Technicien de Laboratoire ».

• • • • • •

Description du poste Sous la supervision du Provincial Team Lead, le/la Technicien (ne) de laboratoire aura pour principales responsabilités : • • • • • •

• • • •

Elaborer les Procédures Opérationnelles Standards (SOP) pour la mise en œuvre de tous les aspects liés au laboratoire dans la zone du projet RAFG ; Elaborer et participer dans la mise en œuvre des procédures d’Assurance qualité/ Contrôle de Qualité (AQ / CQ) pour le dépistage du VIH dans les formations sanitaires, Appuyer la mise en œuvre des procédures de collecte, de transport, de pré-traitement et de stockage des échantillons pour la mesure de la charge virale ainsi que le dépistage précoce des nouveaux nés, Examiner et analyser les rapports hebdomadaires fournis par le laboratoire et donner le feedback au Laboratoire si besoin ; Offrir une assistance technique aux formations sanitaires dans l’estimation des besoins en intrants VIH, Documenter l’état des stocks des intrants VIH au niveau des districts sanitaires et formations sanitaires et proposer des actions correctrices en cas de rupture de stock ou des expirations probables. Superviser les laboratoires pour s’assurer de la qualité du dépistage du VIH, S’assurer de la disponibilité des outils, des aides mémoires, des algorithmes et du processus du contrôle interne et externe de la qualité. Conduire des sessions de formation sur les techniques de laboratoire. Exécuter d’autres tâches qui lui sont demandées par les supérieurs hiérarchiques.

Être de nationalité Burundais ou avoir un permis de travail au Burundi Avoir au minimum un diplôme de licence en sciences de laboratoire avec 3 à 5 années d’expériences en tant que gestionnaire des services de laboratoire, Au moins trois ans d’expérience dans l’élaboration et la mise en œuvre de procédures de laboratoire. Avoir une expérience de travail de 2 ans d’expérience au minimum en supervision des laboratoires dans une ONGE ou un Organisme International ; La maitrise du Français et du Kirundi est obligatoire, la connaissance de l’anglais constitue un avantage. Maitrise de l’utilisation des outils informatiques (Word, Excel, Powerpoint, etc.)

COMPETENCES MINIMALES • • • • •

Aptitude avérée à former et à renforcer efficacement les capacités des partenaires locaux, les équipes cadre du district sanitaire et des prestataires des formations sanitaires ; Expérience antérieure dans la logistique de laboratoire et la gestion de la chaîne d’approvisionnement. Expérience dans la gestion de données de laboratoire ; Expérience dans l’analyse et dans l’utilisation des données pour la prise de décision ; Posséder d’excellentes compétences en communication et travail d’équipe.

DEPOT DE CANDIDATURES Les candidat(e)s intéressé(e)s sont prié(e)s de postuler en suivant ce lien : https://fhi.wd1.myworkdayjobs.com/FHI_360_External_Career_Portal/job/Burundi-Bujumbura-Rohero-II-Blvd-Uprona-F/LaboratoryTechnician_Requisition-2020200003 Le dossier de candidature est composé d’un Curriculum Vitae, une lettre de motivation adressée au « Représentant de FHI 360 Burundi » ainsi que les copies certifiées conformes du diplôme ou certificats attestant les qualifications. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 Janvier 2020 à 23h59’. Date de début de fonction : Aussitôt le processus terminé. NB : Seul(e)s les candidat(e)s présélectionné(e)s seront invité(e)s à passer les épreuves de recrutement.

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ANNONCES

Vendredi, 24 janvier 2020 - n°567

AVIS DE RECRUTEMENT Titre du Poste

: Assistant(e) de Programmes– Clinique (Program Assistant – Clinical)

Durée

: Une année renouvelable

Lieu du poste Type de poste

: Rutana : Local

CONTEXTE

Family Health International - FHI 360 est une organisation de développement humain à but non lucratif dédiée à l’amélioration des vies de manière durable basée sur la promotion de solutions intégrées et locales. Notre personnel comprend des experts en santé, éducation, nutrition, environnement, développement économique, société civile, genre, jeunesse, recherche et technologie - créant une combinaison unique de capacités pour relever les défis de développement d’aujourd’hui. FHI 360 dessert plus de 70 pays et tous les états et territoires des États-Unis. Dans le cadre de l’exécution du Projet « Reaching an AIDS Free Generation in Burundi – RAFG Activity », projet de 5 ans financé par le Gouvernement des Etats Unis d’Amérique via PEPFAR/USAID, Family Health International (FHI 360) - Burundi cherche un (e) candidat(e) qualifié(e) au poste de « Assistant de Programmes – Clinique (Program Assistant – Clinical) ».

PROFIL RECHERCHE ET QUALIFICATIONS REQUISES • • •

DESCRIPTION DU POSTE Sous la supervision du « Provincial Team Lead », l’Assistant(e) de programmes - Clinique sert de ressource principale d’assistance des interventions du projet dans sa zone pour la mise en œuvre des activités cliniques.

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Principales Responsabilités L’« Assistant(e) de Programmes – Clinique (Program Assistant - Clinical) » s’occupe des principales tâches suivantes : • Fournir une assistance technique dans la mise en œuvre du programme : élaboration de documents de projets, suivi de l’état d’avancement des activités dans les sites appuyés par le projet ; • Renforcer les capacités des partenaires cliniques dans la planification afin d’assurer un suivi de la mise en œuvre du programme conforme à la stratégie globale du projet ; • Renforcer les capacités des partenaires et des prestataires au niveau des sites pour l’augmentation du taux de la demande des services VIH (dépistage VIH, traitement ARV et charge virale), des références et contre référence ainsi que l’observance au traitement ARV ; • Analyser les données des sites en vue d’une prise de décisions basée sur les données et produire un feedback à donner aux partenaires ; • Aider les partenaires à établir une collaboration étroite avec les structures de prise en charge (FOSA et hôpitaux) afin de mieux organiser les activités de dépistage ciblé ; • Veiller à ce que les modules de formation et d’autres types de matériel soient disponibles et mis en place pour utilisation par les pairs-éducateurs et les sites cliniques ; • Contribuer à l’identification et documentation des leçons apprises et bonnes pratiques du projet (Success stories) ; • Contribuer à la préparation et revue des rapports, des évaluations et des plans de travail pour le projet ; • Travailler avec les consultants de FHI 360 Burundi dans la planification et le renforcement des partenaires si nécessaire ;

Aider dans la préparation des informations et rapports destinés aux bailleurs de fonds et aux partenaires. Exécuter d’autres tâches jugées nécessaires par le superviseur ; Etre de nationalité Burundaise ou avoir un permis de travailler au Burundi ; Avoir un diplôme de médecine Générale avec au moins 3 ans d’expérience dans la prise en charge VIH avec connaissance avérée des priorités nationales dans la lutte contre le VIH/ Sida ; Être détenteur d’un diplôme universitaire de niveau licence en sciences de la santé, Psychologie Clinique avec une expérience avérée d’au moins 5 ans dans la prise en charge du VIH ou programme VIH ; Avoir une expérience dans un poste à responsabilités similaires au sein d’une ONGE ou Organisme International constitue un avantage ; Pouvoir communiquer aisément tant à l’oral qu’à l’écrit en Kirundi, en Français, la connaissance de l’anglais est un atout ; Avoir des connaissances pratiques sur l’utilisation de l’outil informatique (Word, Excel, PowerPoint, Outlook, Etc.).

AUTRES COMPETENCES RECHERCHEES • •

Être familier avec les modèles et les stratégies de prise en charge du VIH/Sida ainsi que des connaissances techniques dans ce domaine serait un atout, Avoir des connaissances du contexte du contexte national en matière de lutte contre le VIH ;

DEPOT DE CANDIDATURES Les candidat(e)s intéressé(e)s sont prié(e)s de postuler en suivant ce lien : https://fhi.wd1.myworkdayjobs.com/FHI_360_External_Career_ Portal/job/Burundi-Bujumbura-Rohero-II-Blvd-Uprona-F/ProgramAssistant-Clinical_Requisition-2020200002 Le dossier de candidature est composé d’un Curriculum Vitae, une lettre de motivation adressée au « Représentant de FHI 360 Burundi » ainsi que les copies certifiées conformes du diplôme ou certificats attestant les qualifications. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 30 Janvier 2020 à 23h59’. Date de début de fonction : Aussitôt le processus terminé. NB : Seul(e)s les candidat(e)s présélectionné(e)s seront invité(e)s à passer les épreuves de recrutement.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org


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