IWACU 565

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IWACU N°565 – Vendredi 10 janvier 2020 – 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi Tél. : 22258957 © Droits réservés

Caporal-chef Tharcisse Macumi

Homicide ou suicide ?

POLITIQUE

DROITS DE L’HOMME

Kirundo : l’intolérance politique ne fléchit pas

P.5

Prison de Muramvya : un projet piscicole salué par les détenus

AU COIN DU FEU Avec P.8

Abdul Kassim

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P.9


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LA DEUX

Vendredi, 10 janvier 2020 - n°565

Editorial

En coulisse

En hausse

Sur le vif

Une future Constitution pour l’EAC

Le sermon de Pascal Nyabenda Par Abbas Mbazumutima Directeur adjoint des rédactions

«N

ous devons vivre ensemble», tel est le mot d’ordre du président de l’Assemblée nationale donné samedi 4 janvier 2020 à Gihanga dans sa province de Bubanza. Un appel vibrant à la cohabitation pacifique malgré les différentes appartenances politiques et les positions bien tranchées pendant cette période électorale. Cependant ce message est aux antipodes de la réalité, l’intolérance et les violences politiques persistent et montent d’un cran à l’approche des échéances électorales de 2020. La fièvre électorale est déjà là. Le mercure prend l’ascenseur. L’intolérance politique est loin de fléchir. Je pense notamment à ces échauffourées, au cours desquelles des militants de l’opposition sont blessés à l’arme blanche, des champs vandalisés, du bétail mutilé, des réunions perturbées par des autorités administratives, des tracasseries, des arrestations et des convocations d’opposants jugées intempestives et non justifiées par leurs partis. Le président de l’Assemblée nationale en appelle à la retenue. «J’aimerais revenir sur le fait qu’il faut continuer à vivre ensemble dans la paix et la sécurité dans cette période pré-électorale pendant les élections proprement dites et même pendant la période postélectorale ». Une chose est sûre : au train où vont les choses avec le ’’cessez-le-feu’’ convenu entre les partis politiques qui n’a pas fait long feu, l’Honorable Pascal Nyabenda a raison d’insister sur le vivre-ensemble même si la méfiance due aux appartenances politiques prend souvent le dessus. Pour convaincre, Pascal Nyabenda n’hésite pas à comparer les religions et les partis politiques : «Je le dis et je le répète, nous devons vivre ensemble malgré nos différences à l’image de ce que nous faisons le dimanche. Les catholiques vont à la messe et les protestants au culte. Au retour à la maison, ils partagent le peu qu’ils ont, bien qu’ils soient de confessions religieuses différentes.» Selon lui, cela doit se vivre au niveau des partis. «Il ne faut pas se regarder en chiens de faïence. Si vous voulez que votre adversaire épouse votre idéologie et adhère à votre parti, il faut lui exposer votre projet de société». Le président de l’Assemblée nationale revient sur son leitmotiv, son crédo : la cohabitation pacifique. «Que les convictions de tout un chacun soient respectées pour que règne la concorde sociale. Que les partis politiques ne soient pas une source de divisions, ne dressent pas les gens contre les autres». Que les ‘’Imbonerakure’’ et les ’’Inyankamugayo’’ vous entendent.

Le groupe Scout « Umuco » de Kayanza,

Le Burundi abrite du 14 au 20 janvier 2020 les consultations sur la mise en place de la Constitution de la confédération politique de l’EAC. Dix-huit experts provenant des six pays de l’EAC ont été désignés pour intégrer le comité d’élaboration de cette Constitution.

Rédaction our avoir initié la compétition Miss Kayanza, depuis 2012, par ses propres moyens.

Le parti pour la démocratie et la bonne gouvernance (PDG-Girubuntu) a été récemment créé par des frondeurs du parti CNDD-FDD. Il est dirigé par Jérémie Ngendakumana, ancien président du CNDD-FDD.

En baisse

La licence désormais exigée pour les administrateurs communaux

Les responsables de la Fédération de basketball du Burundi,

A l’issue du nouveau projet de loi communal voté par l’Assemblée nationale, les candidats pour les postes d’administrateur communal et de chef de zone sont tenus d’être diplômés de la licence pour les premiers et du secondaire pour les seconds.

Directeur adjoint des Rédactions : Abbas Mbazumutima Secrétaire de Rédaction : Guibert Mbonimpa

P

Un nouveau venu dans le paysage politique

Directeur des Rédactions : Léandre Sikuyavuga

P

our n’avoir pas su gérer le conflit de succession à la tête de la fédération. Le Burundi vient d’être disqualifié du tournoi de la Zone 5.

ANNONCE

Politique : Agnès Ndirubusa Economie : Pierre-Claver Banyankiye Sécurité : Fabrice Manirakiza Edouard Nkurunziza Droits de l'Homme et Justice : Félix Haburiyakira Société: Clarisse Shaka Jérémie Misago Environnement : Rénovat Ndabashinze Sport et Santé : Hervé Mugisha Culture : Egide Nikiza Equipe technique: Danny Nzeyimana, Ernestine Akimana, Aubin Hicuburundi, Anaïs Hashazinka, Térence Mpozenzi

Un chiffre

AVIS DE RECRUTEMENT

5 128 286 est le nombre d’électeurs inscrits aux élections 2020

UNDP – Un poste, BURUNDI (Un poste) Le Programme des Nations Unies pour le Développement au Burundi (PNUD) recrute pour le compte de ses Projets, Un(e) Assistant(e) aux Achats - PNUD Burundi à Bujumbura Titre

Grade

Durée

Type de contrat

Date limite de réception des candidatures

Un(e) Assistant(e) aux Achats des Projets du PNUD

SB-3

Une année avec possibilité de renouvellement

Contrat de Service

Le 14 Janvier 2020

Toutes les informations y afférentes se trouvent sur le site global du PNUD : http://jobs.undp.org/. umission des candidatures se fait uniquement en ligne via le site http://jobs.undp.org/ Les candidatures féminines qualifiées sont fortement encouragées.

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Source : Commission Electorale Nationale Indépendante

Une pensée

« Colère et intolérance sont les ennemis d’une bonne compréhension. » Gandhi


L'ÉVÉNEMENT

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Pendu, langue sectionnée. Qui a tué le Caporal-chef Macumi ?

Après sa disparition, dimanche 29 décembre dernier, Tharcisse Macumi, un caporal-chef du 22e bataillon blindé en commune et province Gitega, a été trouvé, deux jours après, pendu, dans une grande brousse sur la colline Mwumba de la même commune. Qui l’ont tué ? Pour quelles raisons ? Iwacu a mené une enquête.

Par Edouard Nkurunziza et Fabrice Manirakiza © Droits réservés

U

ne information tombe : un cadavre d’un homme, suspendu sur un arbre, a été retrouvé sur la colline Mwumba dans la journée de mardi 31 décembre. Des habitants qui cherchaient de la paille dans la vaste forêt dite «Kwa Birihanyuma» ont découvert ce corps autour de 13h. Des gens qui étaient dans les parages accouraient sur place pour en être sûr. Iwacu décide d’enquêter.

A la rencontre des témoins La petite route qui zigzague à travers Mwumba en provenance du quartier Nyabututsi-rural n’est pas très fréquentée ce mardi 7 janvier. Deux jeunes vendeuses de mangues conversent familièrement tout près de la route, non loin de l’Ecole fondamentale de Mwumba. Au loin, un jeune gardien de chèvres patauge dans une flaque d’eau au milieu de la route. Il connaît un peu l’histoire de l’homme découvert pendu : «J ‘ai entendu dire que l’homme était suspendu à l’aide d’un lacet de chaussure sur une branche. Ses chaussures étaient par terre. Je ne sais pas si c’est lui qui les avaient enlevées». Pour atteindre l’endroit dit «Kwa Birihanyuma», le jeune homme nous dissuade : «Le chemin n’aboutira pas. Rebroussez chemin et empruntez celle qui passe au niveau du terrain de football de l’Ecofo Mwumba». Nous faisons demi-tour. La nouvelle trajectoire se fait dans un semblant de route. Un passage enherbé, visiblement peu fréquenté. Difficile. Nous nous demandons si nous ne sommes pas perdus. Selon des informations non encore vérifiées, le cadavre aurait été évacué à l’aide d’un véhicule militaire. Par où est-il passé ? La question restera sans réponse. A un moment, notre voiture ne peut plus avancer. Faut-il rebrousser chemin? Nous sommes déboussolés. Un vieil homme survient soudain d’un champ de maïs. «Bonjour, c’est où ‘‘Kwa Birihanyuma’’?», lançons-nous. «Bonjour, continuez tout droit. Ce n’est pas loin d’ici», réplique-t-il. Au sujet des informations faisant état d’un homme retrouvé pendu ces derniers jours, le vieil dit: «Non, ils mentent». La voiture ne peut plus avancer.

Caporal-chef Tharcisse Macumi a été inhumé lundi sans honneurs militaires.

Nous continuons à pied entre des bananiers, des arbres géants. Déterminés, mais un brin inquiets. A l’horizon, des montagnes à perte de vue. Toutes inhabitées. Nous rencontrons encore deux personnes avant d’entrer dans la grande brousse dite «Kwa Birihanyuma».

Suicide ou homicide? Surprise. La brousse n’est pas faite d’arbres géants. Mais des eucalyptus de taille moyenne, séparés par un tapis herbacé. Nous nous demandons sur quel arbre l’homme aurait pu être pendu. Pendre un homme adulte sur de tels arbres ? Cela nous semble Invraisemblable. Dans la brousse, nous marchons. Nous prenons des photos. Trois

Enfin, de la vallée, des échos des quarts d’heure. Nous rencontrons le premier homme. Il garde des voix d’hommes nous parvienvaches. « Je l’ai appris. L’homme nent. Nous apprenons qu’ils sont aurait été découvert non pendu, tout le temps là-bas, à fabriquer mais attaché à un des briques. arbre à l’aide d’une « Non, jamais. Se «Eux ont pu corde au niveau du se rensuicider avec un peut-être cou». Mais nous dre à l’endroit ne voulons pas des petit lacet ? C’était où se trouvait personnes qui « ont visible qu’il a été l’homme pendu. entendu ». Nous Ils peuvent vous tué étranglé. » voulons pousser dire plus», conplus loin. suicide ?. clut notre interHomicide ? Nous arpentons la locuteur. Nous y descendons. Difbrousse encore quelques kilo- ficilement. L’herbe est glissante, la mètres. Soudain, nous sommes terre également. Il a plu la veille… interpelés. Nous sursautons. «C’était un homme de teint noir, Un homme nous scrute. Nous de taille moyenne. Il était pendu à ne l’avions pas vu. «Bonjour», l’aide d’un lacet de ses chaussures salue-t-il. Nous faisons quelques qui étaient par terre. C’était vraiprésentations. Gentiment, il nous ment effrayant». C’est la descripparle de tout ce qu’il a entendu à tion que fait J.D, l’un des fabripropos de ce cadavre. cants de briques de la vallée de

Mwumba. Il dit l’avoir vu de ses yeux. «Ceux qui l’ont tué l’avaient attaché à un tronc d’arbre.» Certains parlent de suicide, ce témoin lève toute confusion : «Non, jamais. Se suicider avec un petit lacet ? C’était visible qu’il a été tué étranglé. Et puis, pour se suicider, pourquoi aurait-il choisi de faire des kilomètres? Il l’aurait fait chez lui. Car ici, nous ne l’avons pas reconnu». Selon J.D, le jeune homme aurait été tué ailleurs puis emmené dans cette forêt. Longtemps avant ? «Non, peut-être la veille. Car son corps n’avait aucune enflure. Son ventre n’était même pas gonflé. Il oscillait dans l’air comme une feuille, emporté par le vent». Se serait-il battu avec ses ravisseurs ? Le témoin oculaire indique qu’il n’avait aucune blessure. «Il avait une petite cicatrice au niveau des épaules, rien de plus». Avant d’arriver dans cette forêt, continue notre témoin, il aurait traversé une vallée. De l’argile était visible sur ses habits. Après la découverte de ce corps, l’administration locale a appelé la police de proximité qui a fait son constat. L’identification du cadavre s’est aussitôt faite grâce à la carte mutuelle trouvée dans les poches de son pantalon. C’est là qu’ils sauront que c’est Tharcisse Macumi, un militaire avec le grade de caporal-chef au 22è bataillon blindé. Un tireur d’élite, selon les témoignages. Une délégation de ce camp viendra vers 19 h récupérer le cadavre. Le corps de Tharcisse Macumi sera déposé à la morgue de l’Hôpital de Gitega. Selon les témoignages, l’armée a refusé de reconnaître un homicide. Elle parlerait de suicide. Un refus qui contrasterait néanmoins avec le rapport de l’officier de police judiciaire (OPJ) qui a été sur terrain selon les mêmes témoignages. Tharcisse Macumi a été inhumé lundi 6 janvier à Rutovu, sa commune natale. L’enterrement a eu lieu sur les frais de la famille. Il n’a pas bénéficié des honneurs militaires suite au malentendu sur les raisons de sa mort.

Les signes avant-coureurs de la mort

Le cadavre de Tharcisse Macumi a été découvert pendu dans la vaste forêt dite « kwa Birihanyuma ».

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Les informations recueillies au sujet de cette mort s’accordent sur un point : «Zénon (c’est comme ça qu’on l’appelait sur sa colline) était mal vu ces derniers jours».


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L'ÉVÉNEMENT ÉCONOMIE

Alors en déplacement dans sa famille, fin 2019, Tharcisse Macumi aurait fait une forme d’adieu à sa famille. «Au revoir. Je ne sais peut-être pas si nous nous reverrons». Les membres de sa famille n’avaient pas compris, mais il avait tenu à insister et à se faire comprendre. «Il y a des individus qui me suivent, me guettent depuis peu. Ils sont à bord d’un véhicule Hilux aux vitres teintées». Qui le guettaient? Il les soupçonnait. D’après des sources du 22e bataillon blindé, Tharcisse Macumi se savait suspecté depuis quelques semaines. D’après elles, des agents du service des renseignements lui auraient pris son téléphone portable qu’ils auraient fouillé avant de le lui remettre quelques jours après. Des témoins soutiennent que ces agents auraient découvert à travers les messages téléphoniques que Tharcisse Macumi aurait une certaine collaboration avec un groupe rebelle. «C’est là qu’il a commencé à être poursuivi». Avant sa disparition, il aurait reçu plusieurs appels téléphoniques de contacts connus ou anonymes l’accusant de collaborer avec des rebelles. Des amis lui auraient suggéré de s’exiler. Mais il aurait i refusé en disant

POLITIQUE

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Tharcisse Macumi aurait été enlevé alors qu’il prenait un verre au Bar Tuyage.

qu’il était innocent et ne s’accusait de rien. Il a continué à travailler au palais présidentiel de Gitega où il était affecté jusqu’au 29 décembre. Le jour où tout a basculé.

L’enlèvement et l’exécution Les témoignages recueillis se partagent entre deux versions sur la mort de Tharcisse Macumi. Néanmoins, toutes les deux se rejoignent sur deux détails. Le premier : «Il a été appelé dans la soirée du 30 décembre par un ‘‘ami’’, probablement un collègue,

pour partager une bière. Depuis, on ne l’a plus revu». Le second est que dimanche 29 décembre, Tharcisse Macumi avait échappé à un enlèvement. «Des inconnus à bord d’une voiture aux vitres teintées avaient tenté de le kidnapper, vers le soir, alors qu’il vaquait à ses activités au palais présidentiel de Gitega. Il s’est échappé et a couru jusqu’au camp (le 22e bataillon blindé) et l’a dit au commandant qui lui a dit de rester là-bas». L’une des deux versions est l’enlèvement au bar « Tuyage » situé à la colline Masenga.

L’homme qui aurait appelé Tharcisse Macumi lui aurait demandé de le rejoindre à ce bar. C’est là que ses ravisseurs l’attendaient. Il aurait été kidnappé quelques minutes après son arrivée au bar Tuyage par quatre jeunes hommes. Macumi aurait été ensuite conduit dans la Kinyamaganga, une vallée qui sépare les quartiers Nyabututsi-rural et Mushasha, non loin de la brousse «Kwa Birihanyuma». Un autre groupe de jeunes gens auraient rejoint les premiers dans cette vallée

et auraient sectionné la langue de la victime. Certains de ceux qui ont rendu le dernier hommage à Tharcisse Macumi à la morgue de Gitega attestent le sectionnement de sa langue. Au Bar Tuyage, Iwacu a interviewé plusieurs personnes qui soutiennent n’avoir jamais été au courant d’un quelconque enlèvement d’un des clients. «Comment ne le saurais-je pas ? Je suis toujours ici», indique une sentinelle de ce bar. La seconde version est qu’après l’appel, des inconnus l’auraient entraîné vers le palais présidentiel de Gitega où ils l’auraient ensuite tabassé avant de sectionner sa langue. Dans tous les cas, des habitants de Nyabututsi rapportent des cris d’un homme appelant au secours au milieu de la nuit du 30 décembre alors qu’au même moment, ils entendaient le vrombissement du moteur d’un véhicule. Au niveau de l’Hôpital SOS de Nyabututsi, des patients se seraient même levés en cette nuit pour voir ce qui se tramait. Néanmoins, le «véhicule était déjà parti». Interrogé, le porte-parole de l’armée nationale soutient qu’il pourra s’exprimer incessamment après des enquêtes.

Mwaro

Plusieurs militants du CNL mis sous les verrous

C

’est une véritable chasse aux Inyankamugayo !»C’est le cri d’alarme lancé par Fabien Mahera, à la tête du parti CNL dans la province Mwaro. Il raconte que le 2 janvier, Roger Hatungimana, le leader des jeunes Inyankamugayo de la colline Bugera en commune Ndava, s’est fait arrêter pour avoir insulté un conseiller collinaire. A Gisitye, en date du 4 janvier, dans la commune Nyabihanga, un vieux militant du parti de Rwasa rentrant d’une fête en l’honneur du fils d’un voisin célébrant la fin de ses études, a été battu et torturé avant d’être écroué. « Il a fini par être relâché pour aller soigner ses blessures », précise le président provincial du CNL. Le chef du CNL de Gisitye, qui était intervenu pour venir en aide au vieux membre de son parti, a aussi été interpellé. Dimanche 5 janvier, ce sont deux militants du CNL de la

colline Musongati (Nyabihanga) qui ont été arrêtés par des policiers accompagnés par le chef de zone. « L’intolérance politique va en s’empirant. C’est une véritable chasse aux Inyankamugayo et cela en dépit des discours des plus hautes autorités de la province appelant au vivre-ensemble », s’inquiète M. Mahera. Jean-Désiré Ndikumana, président du CNDD-FDD dans la province Mwaro, prend le contre-pied des affirmations de son adversaire du CNL. Selon lui, l’arrestation de Roger Hatungimana « se justifie parce qu’il a brandi des menaces de mort à l’encontre d’un conseiller collinaire et des imbonerakure de Bugera à l’issue d’une réunion administrative ». Il dit avoir cherché « à clarifier les choses » avec Fabien Mahera, le leader provincial du CNL, en vain. « Je n’ai jamais réussi à le joindre », dit M. Ndikumana. Mardi 7 janvier, l’administrateur

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Les Inyankamugayo des communes Ndava et Nyabihanga vivent dans la crainte suite aux emprisonnements successifs de leurs militants. L’administrateur de Nyabihanga dément les accusations de complicité portées contre lui.

Béatrice Barengayabo, enseignante à l’ECOFO Nyabihanga, arrêtée dans l’après-midi du 7 janvier.

de la commune Ndava, Aloys Ndenzako, est resté injoignable.

Une institutrice détenue au commissariat de Nyabihanga Béatrice Barengayabo est enseignante à l’école fondamentale de la commune Nyabihanga. Elle est également membre du CNL. Selon les témoignages recueillis, elle avait relayé sur les réseaux sociaux un son audio où des pré-

sumés militants du CNDD-FDD tiennent des propos racistes face à un public juvénile. « Ils soutenaient face à un public de jeunes que Rwasa est ‘le candidat des tutsis’ qui se servent de lui pour reconquérir le pouvoir », glisse M.Mahera. Ce dernier estime que cette institutrice a joué « son rôle d’éducatrice en voulant dénoncer l’exposition de jeunes à des discours haineux ». Dans les jours qui ont suivi, elle a pris peur

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suite aux bruits d’arrestation qui couraient à son encontre. Sur les conseils d’un proche, Mme Barengayabo a pris les devants et s’est rendue elle-même au commissariat communal pour y être interrogée. « Elle était terrorisée au début, mais nous l’avons convaincue d’aller au commissariat communal pour s’éviter une interpellation humiliante », confie un proche de l’institutrice. Arrivée au commissariat dans l’aprèsmidi du 7 janvier, l’institutrice a été mise sous les verrous sans aucune forme d’interrogatoire. Son entourage assure qu’aucun officier de police judiciaire ne s’était encore présenté ce matin du 8 janvier pour auditionner l’enseignante. Sur le cas de Béatrice Barengayabo, Adrien Ntunzwenimana, administrateur de Nyabihanga, avance que « les enquêtes doivent avoir lieu pour déterminer si elle est coupable ou pas ». Quant aux accusations de complicité dans ces arrestations de militants du CNL, M. Ntunzwenimana se défend : « Mes détracteurs n’avancent aucune preuve pour étayer leurs accusations. Ils se contentent de me calomnier. » Alphonse Yikeze


POLITIQUE

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Kirundo/Intolérance politique

Tentative d’assassinat d’un militant du CNL Le représentant du CNL dans la zone Kirundorural a été blessé à la machette par deux jeunes hommes dans la nuit du 5 janvier. Des Imbonerakure et le chef de colline de la colline Mwenya sont pointés du doigt. En commune Busoni, des militants de ce parti ont aussi été tabassés.

D

es compresses sur la tête et sur les bras, Julien Bakanibona est mal en point. Lundi 6 janvier, ce représentant du CNL dans la zone Kirundorural est hospitalisé à l’Hôpital de Kirundo. Sa voix est presque inaudible. Il a du mal à marcher. Des blessures sont visibles au niveau de la tête, des bras et de l’aisselle. «Ce sont des coups de machettes», fait savoir Julien Bakanibona. Dimanche dernier à 19h, il a été attaqué près de chez lui sur la colline Mwenya. «Je rentrais chez moi lorsque j’ai vu deux hommes devant la maison du chef de colline. Je les ai salués. Sans me répondre, ils se sont jetés sur moi avec des machettes». Julien Bakanibona a essayé de se défendre, sans succès. «Je suis tombé par terre et j’ai continué à crier. Des voisins sont venus me secourir et les assaillants se sont enfouis». Ce qui étonne les habitants de la colline Mwenya, c’est que le chef de colline, Pierre Bukuru, le chef du parti au pouvoir au niveau collinaire, Vital Ngabonziza alias Gapigigi et le chef des Imbonerakure étaient tout près, mais personne n’est venu le secourir. «Ils étaient à moins de 50 mètres, mais ils ont continué à boire de la bière, comme si rien n’était», indique un habitant de cette localité. «On dirait qu’ils savaient ce qui se passait».

Centre de santé de Mudugudu où une ambulance viendra l’évacuer jusqu’à l’Hôpital de Kirundo. Selon les habitants, les deux jeunes hommes, qui ont attaqué Julien Bakanibona, avaient passé l’après-midi sur le petit centre Kanyegeyege où a été attaquée la victime. «Lorsque Julien nous a dit comment ils étaient habillés, nous nous sommes souvenus d’eux. Depuis l’après-midi, ils étaient en train de boire de l’alcool. Ils ne sont pas de notre colline».

Le chef de colline indexé Les habitants affirment que des mobiles politiques sont derrière cette tentative d’assassinat. Pierre Bukuru, Majambere et Vital Ngabonziza sont pointés du doigt. «Ces personnes font la pluie et le beau temps. Ils sont impliqués dans toutes les violences contre les opposants». Les militants du CNL ne doutent pas de l’implication de ces 3 personnes. «Pourquoi ils ne sont pas intervenus alors qu’ils entendaient les cris de Julien?», s’interrogent-ils. Selon eux, le chef de colline a donné l’ordre aux Imbonerakure de tabasser Julien Bakanibona et Elias Ruberintwari chaque fois qu’ils les verront. «Il l’a dit lors d’une réunion. Il disait qu’il n’y aura pas de répercussions». Julien Bakanibona indique que ce n’est pas la première fois qu’il est attaqué : «Le 26 août dernier, des gens m’ont attaqué et ont blessé ma vache». Julien Bakanibona a intégré le CNL en 2017. « Il a quitté le Cndd-Fdd après l’assassinat de son beau-père. Ce dernier était membre du Frodebu. Il a été assassiné chez lui. Julien était même le chef des Imboner-

Mal en point, Julien Bakanibona est hospitalisé à l’Hôpital de Kirundo

akure sur cette colline», confie un proche de la victime. Les autres militants du parti au pouvoir n’ont pas digéré cette défection. «Il pense qu’il divulgue leurs secrets». Pour les militants du CNL, le chef de colline devait être interrogé sur ce qui s’est passé. «Malheureusement, personne n’est jusqu’à maintenant inquiété». Pierre Bukuru balaie du revers de la main ces accusations : «J’étais à 100 m de l’endroit où Julien a été attaqué, mais auparavant il y avait un homme qui se chamaillait avec sa femme. Quand j’ai entendu les cris, j’ai pensé que c’est le même

Et on lui refusa du secours Les voisins s’organisent pour l’amener à l’hôpital. D’après des sources à Mwenya, un infirmier du nom de Gaspard Rwasa n’aurait pas voulu que Julien soit évacué sur une moto. «Il disait qu›il a loué la moto pour 4 jours. Qu’il en a besoin 24h sur 24». Un certain Majambere alias Nyundo star, un chef des Imbonerakure, a menacé lui aussi le motard. La victime sera évacuée à vélo jusqu’au

Les traces d’une corde sont toujours visibles sur les bras d’Elihoud Nzisabira

couple. C’est par après qu’on est venu me dire que Julien a été attaqué.» Le chef de colline nie être impliqué dans ce dossier ni dans d’autres incidents. «C’est normal qu’on m’accuse, c’est de la politique». Selon lui, une autre raison est qu’il a refusé que le CNL ouvre sa permanence à Mwenya. «Cette dernière se trouve à 20m de celle du Cndd-Fdd. De plus, elle sert de salle de réunion à l’administration. En tant que chef de colline, je ne pouvais pas autoriser cela». Pierre Bukuru indique que les accusations contre les Imbonerakure sont infondées : «S’ils ont des preuves tangibles contre moi, je suis prêt à répondre devant la justice. De même que n’importe quel Imbonerakure. La responsabilité est individuelle.» Après la tentative d’assassinat de Julien Bakanibona, Elias Ruberintwari, membre du CNL et frère du chef de colline, craint lui aussi pour sa vie. «Le 3 janvier 2020, des gens ont lancé des cailloux sur ma maison pendant la nuit». Selon lui, les militants du CnddFdd le harcèlent pour quitter le Cndd-Fdd. «Ils menacent même de détruire mon champ de maïs, si je ne change pas. J’ai peur, mais on ne désarme pas». Selon des sources à Mwenya, les militants du parti de l’Aigle ont une dent contre Elias Ruberintwari parce qu’il a donné sa maison pour y implanter une permanence collinaire du CNL. «Ils menacent de détruire la maison. Ils ont juré que le CNL n’ouvrira jamais une permanence à Mwenya».

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Passage à tabac à Busoni Dimanche 5 janvier, Elihoud Nzisabira et Etienne Ndayisenga de la zone Gatare en commune Busoni ont été tabassés par des Imbonerakure. «J’étais en train de discuter avec un ami sur un cas d’un militant du CNL qui avait été tabassé la veille. Un Imbonerakure nous a entendus et il a alerté les autres. Ils ont commencé à me tabasser et ils m’ont jeté par terre puis ligoté pendant plus d’une heure. J’ai encore des traces aux bras», raconte Elihoud Nzisabira. Etienne Ndayisenga, un autre militant du CNL d’une cinquantaine d’années, a écrit un message à un «ami» Imbonerakure lui demandant pourquoi ils sont en train de tabasser un militant du CNL. «Ils sont allés le cueillir chez lui et ils l’ont tabassé sérieusement. Pour être relâchés, ils ont payés chacun 20.000Fbu», témoigne un habitant. Les militants du CNL accusent Prosper Mugema, chef des Imbonerakure dans la zone Gatare, d’avoir donné l’ordre de les tabasser. Elihoud Nzisabira a porté plainte contre lui. Après deux convocations, il ne s’est pas encore présenté devant l’OPJ. D’après des sources à Gatare, il aurait déclaré : «Un CNL ne peut intenter un procès à un ‘’zoulou’’». Iwacu a cherché Prosper Mugema, sans succès. Fabrice Manirakiza Edouard Nkurunziza


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POLITIQUE

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« Non à la récupération politique de l’histoire » Invités à s’exprimer sur les discours de haine se basant sur un passé douloureux, les jeunes disent non à la récupération politique de l’histoire en période électorale.

P

ascal Ntakirutimana, jeune lauréat de l’université du Burundi, explique que certains politiciens manipulent l’histoire à des fins politiques. « Ils tiennent des discours divisionnistes à des fins politiques surtout pendant le processus électoral. Cela empêche les citoyens de prendre conscience de leur destin commun ». Pour lui, ce procédé relève d’une forme de diversion. « C’est une façon de dissimuler leur responsabilité dans les malheurs qui ont endeuillé le pays en mettant l’accent sur les méfaits des régimes politiques les ayant précédés au pouvoir », insiste ce bachelier en Science politique. Même son de cloche du côté de Vénuste Ikizakubuntu, licencié en Sociologie et militant dans

Samuel Nkurunziza : « Qu’ils mettent en avant de bonnes propositions pour faire avancer le pays au lieu de déterrer la hache de guerre. »

un parti d’opposition. Il constate que ces discours deviennent monnaie courante dans les pays ayant connu une histoire ponctuée de violences. « C’est un problème propre aux pays au passé sanglant ». D’après Vénuste, les politiciens instrumentalisent le passé de leur

nation pour conquérir le pouvoir ou le conserver. Ils espèrent par ce biais, gagner un nombre important de partisans. « Les politiciens de l’opposition seront ainsi désignés comme responsables de tous les drames du passé ». Et de déplorer : « Le peuple en ressortira divisé, ce qui est fort dangereux car

un peuple désuni est comme une plante sans racines.»

La tolérance, meilleur remède contre l’effusion de sang Samuel Nkurunziza, étudiant en Master en socio-anthropologie, considère que la manipulation

des faits historiques est la marque de fabrique de politiques dépourvus de projet de société. Le faible niveau d’instruction de la population faisant office de catalyseur. « Le taux élevé d’analphabétisme facilite la propagation de discours haineux», regrette-t-il. Pour éviter l›escalade de la violence pendant le processus électoral, ces jeunes appellent leurs concitoyens à transcender le passé douloureux et à avoir une vision commune pour le développement du pays. Vénuste Ikizakubuntu propose une compétition électorale basée sur des projets de société présentant un intérêt pour toutes les composantes du peuple. Pour sa part, Samuel Nkurunziza invite les politiques à ne pas confondre ennemi et adversaire politique. « Qu’ils mettent en avant de bonnes propositions pour faire avancer le pays au lieu de déterrer la hache de guerre. » Quant à Pascal Ntakirutimana, il exhorte les leaders politiques à inculquer le respect de la diversité des opinions aux militants de leurs formations politiques respectives. « La tolérance est le meilleur remède contre l’effusion de sang», tonne ce jeune homme. Jérémie Misago

ECONOMIE

Brarudi

Grogne des employés de TCS Des manœuvres de la société de nettoyage Total cleaning services (TCS), sous-traitante de l’entreprise Brarudi, sont remontés contre leur patron. Ils se disent exploités.

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29 BIF/heure est le salaire que touchent ces manœuvres de la Brarudi employés par la société TCS, depuis 3 ans. Celui qui travaille un grand nombre d’heures perçoit environ 100 mille BIF par mois, d’après l’un de ces manœuvres qui se disent lésés. « C’est insensé de travailler d’arrache-pied, depuis 3 ans, pour toucher ce salaire », déplore R.M., l’un de ces manœuvres qui assurent les fonctions de manutention. Or, expliquent ces employés, le pointage des salaires de la Brarudi qui leur est passé sous les yeux, il y a un an, a montré que les manœuvres touchent plus de 1.000 BIF/heure. Le double du salaire qu’ils reçoivent aujourd’hui. Selon ces sources, les employés de cette société, qui emploie environ 300 manœuvres, sont divisés. Les nettoyeurs et les manœuvres ne sont pas traités de la même manière. Selon un manœuvre, ces derniers ont un contrat de 2 mois. Tandis que les nettoyeurs reçoivent un contrat de 2 ans. « C’est insensé. Nous sommes

les employés d’une même société». Ces manœuvres indiquent, de surcroît, qu’ils ne sont pas nourris au travail, contrairement aux nettoyeurs. « En principe, chaque prestataire à la Brarudi qui travaille jusqu’à 8h par jour a le droit d’aller à la cantine à midi. » Ce n’est pas tout, poursuivent ces aide-opérateurs. Les deux jours de récupération par semaine auxquels ils ont droit ne sont pas payés. Les heures supplémentaires aussi. Auparavant, il y a environ une année, les heures supplémentaires ou les jours fériés étaient rémunérés. Le salaire journalier doublait, assurent-ils. « Nous ne savons pas pourquoi cela a changé». Ces manœuvres demandent que les choses soient transparentes. Ils demandent que les contrats entre la Brarudi et la société TCS soient transparents. Contacté, le patron de la société TCS, Patrick Rupari, a promis de s’exprimer prochainement. Clarisse Shaka

Les manœuvres de la société TCS qui travaillent à la Brarudi se disent exploités.

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ÉCONOMIE

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Marché de Kinama

Pleurs des commerçants Les marchandises endommagées par la pluie, manque de clients, des loyers exorbitants… Les commerçants du marché de Kinama souffrent. Le commissaire du marché promet que leurs stands seront couverts d’ici peu.

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1heures, nous sommes au marché rénové de Kinama. A L’entrée, un mouvement de va-et-vient intense. A l’intérieur, des légumes, des fruits, des poissons sont étalés juste à l’entrée du marché. Les tentes se remarquent audessous de plusieurs stands. Les commerçants rencontrés se lamentent. « Regardez. Les stands sont très étroits. Ils ne peuvent pas abriter nos produits.», déplore Juma. Pour trouver un peu d’espace, comme lui, plusieurs d’entre eux ont été contraints d’étaler leurs articles devant leur stand et les marchandises bloquent parfois le passage. M. Juma confie que ces tentes ne protègent pas bien leur produit. Nous sommes obligés dont rentrer les articles dans les stands quand il pleut. « C’est un exercice gênant et épuisant » A côté de lui, un autre commerçant surgit. Il se fâche. « Nous sommes vraiment malheureux. Lorsqu’il pleut, je dois perdre quelques kilos de farine. » Il témoigne avoir perdu beaucoup d’argent à cause de la pluie qui a endommagé la farine de manioc, du blé et du maïs. Un autre collègue, John, fait savoir que rien ne peut expliquer la lenteur observée dans la construction des stands. Car, plusieurs commerçants ont versé déjà la somme exigée « Par exemple, j’ai payé au mois de septembre. » Il se demande pourquoi

l’entreprise Alubuco qui a gagné le marché traîne les pieds. C’est déplorable, fustige ce commerçant, la construction se fait en désordre. Normalement, l’entreprise doit achever les stands des commerçants par l’ordre de paiement. A titre d’exemple, celui qui a payé au mois de septembre devrait être servi avant celui d’octobre. Ici, c’est le contraire. Ceux qui ont versé l’argent après, leurs stands sont bien construits. Cet homme d’affaires dénonce le manque de transparence et la corruption. Personne ne sait les critères pris en compte pour achever un tel stand et pas un autre en face« Les commerçants qui ont offert le pot-de-vin aux maçons leur marchandise sont à l’abri». Ce commerçant ne cache pas son angoisse. « Toutes les deux semaines, je dois acheter une nouvelle tente pour protéger mes articles.» Il confie qu’il a acheté une tente de 40 000 BIF.

Le loyer exorbitant Trois mois après sa réouverture, certains commerçants font savoir qu’ils travaillent à perte. Raphael Ndikumana ne mâche pas ses mots. « Je ne gagne aucun sou depuis la réouverture de ce marché ». Désespéré, ce commerçant indique qu’il encaissait un bénéfice variant entre 100 000 et 150 000 BIF par mois. Pour lui, le loyer de stand exor-

Les tentes érigées pour protéger les marchandises de la pluie.

bitant est la principale cause de ses pertes. « Je paie 150 000 BIF par mois alors qu’avant de déménager ici, je payais 50 000 BIF. » Avec ce tarif, explique-t-il, toute la marge bénéficiaire ne sert qu’à couvrir le loyer. Elias Sindayigaya, commerçants ne comprend pas pourquoi chaque mois il paie le veilleur. « Je dépense 4000 BIF par mois. C’est une charge supplémentaire » Selon lui, la maire doit payer les veilleurs. « Le marché est une propriété de la mairie de Bujumbura. » En échange de la taxe perçue, elle doit assurer la sécurité des marchandises des contribuables.

alentours, « détournant » ainsi leurs clients. Cependant, certains commerçants ont été prudents. Ils ont préféré rester à l'extérieur du marché. D’autres se sont retournés à l’intérieur. Ils en font les frais. « Quelques-uns ont déménagé après un mois faute de clients. Ils se sont réfugiés au marché dénommé Cotebu.» Ce jeune homme, vendeur des vivres ne cache pas son désarroi. « A ce rythme, nous ne pourrons pas tenir. Nous serons contraints de fermer les portes. »

Manque de clientèle

Désiré Ndikumana, commissaire du marché de Kinama reconnaît que suite aux fortes pluies, les commerçants ont du mal à protéger leurs marchandises. Ce dernier tranquillise. « L’entreprise qui a gagné le marché est à l’œuvre. Les stands de ceux qui ont payé seront couverts de toit d’ici peu. » Il appelle

Louis, un autre commerçant se lamente. Son activité est au ralenti. Il manque de clients. « Ils viennent à compte-gouttes. » D’après lui, avec la réhabilitation de ce marché, de nombreuses boutiques ont été installées aux

Le commissaire du marché tranquillise

les commerçants à patienter. Car, tout le monde ne peut pas être servi en même temps. Au sujet de plusieurs stands fermés, il précise que leurs propriétaires n’ont pas encore déménagé. Ils sont encore là où ils s’étaient installés lors de la réhabilitation du marché. Et d’ajouter qu’ils attendent de terminer la totalité de frais de loyer. Ce responsable du marché fait savoir qu’il ne peut pas s’ingérer dans l’affaire des propriétaires des stands et des commerçants locataires. Ces derniers sont liés par un contrat de location. Lorsqu’un commerçant constate qu’il paie un loyer élevé, ce dernier renégocie le contrat. Pour rappel, le marché de Kinama, en commune urbaine de Ntahangwa, au nord de Bujumbura mairie, fait partie des sept marchés urbains qui ont été réhabilités. Il a rouvert ses portes en août dernier et dispose de plus de 2.050 stands. Pierre Claver Banyankiye

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AVIS DE RECRUTEMENT - GTS Dans le cadre de renforcement de son équipe, la société G.T.S. SA désire recruter du nouveau personnel. GTS invite toute personne techniquement qualifiée, compétente et expérimentée à postuler pour les postes vacants suivants : • •

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Les profils ainsi que les termes de références doivent être consultés au siège de GTS sis quartier industriel, avenue de l’OUA, à côté du marché Siyoni, tous les jours ouvrables de 8h00 à 17h00. La date limite des dépôts des candidatures est fixée au 15 janvier 2020 à 16 h au siège de la GTS. Les candidatures féminines sont encouragées.


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DROITS DE L'HOMME

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Prison de Muramvya

Projet piscicole, bientôt au chevet des détenus malnutris Equilibrer et diversifier la ration alimentaire de tous les détenus malnutris, préparer les détenus à une bonne réinsertion sociale, tels sont quelques objectifs du projet piscicole initié dans la prison de Muramvya. Les bénéficiaires dudit projet ne tarissent pas d’éloges.

I

l est 13h. Le ciel est nuageux. Nous effectuons une descente sur la colline Rwasazi, commune et province Muramvya. Au pied de cette colline, dans les vallées de Kukabahayi, se trouvent des étangs piscicoles. Des détenus s’attèlent à différentes activités. Les uns fabriquent les briques en argile. D’autres sarclent. D’autres encore s’occupent des étangs piscicoles. Cette dernière catégorie nous interpelle. «J’ai bénéficié d’une formation sur les techniques piscicoles. Je suis content du projet. A la sortie de la prison, je vais les vulgariser et contribuer au développement de mon milieu et partant au développement du pays », se réjouit M. Nsengiyumva, un jeune détenu qui assure la garde de deux étangs piscicoles. De son côté, Moïse Nimbona salue les techniques piscicoles apprises : « J’ai accueilli à bras ouvert ce projet. Il sera d’une grande utilité pour moi dans l’avenir. Si la chance me sourit et que je sois relâché, je vais le mettre en application.» Ce jeune détenu affirme qu’il va s’adonner exclusivement à la pisciculture : « Vu que l’élevage du bétail devient de plus en plus exigeant, notamment le manque d’espace et la rareté du pâturage, je vais me rabattre sur la pisciculture.» Il interpelle les autres détenus à apprendre les techniques en rapport avec la pisciculture. Selon lui, elle est bénéfique pour la famille. « D’une part, la production peut être vendue et l’argent récolté aide à satisfaire certains besoins. D’autre part, le poisson est un aliment très nutritif qui contribue à l’amélioration de l’alimentation». Edouard Misago alias Fundi, représentant des détenus, plaide pour la vulgarisation de ce projet dans tous les établissements pénitentiaires. Il félicite la direction de la prison de Muramvya qui les a associés dans ce projet. « Nous avons participé dans l’aménagement des étangs, l’adduction d’eau, le suivi de la vie des poissons. C’est un projet qui va contribuer à notre épanouissement ». Et d’affirmer que la pisciculture peut être pratiquée partout.

« Nous lançons un appel vibrant à d’autres prisons pour nous emboîter le pas afin de valoriser la vie des détenus ».

La direction se dit satisfaite Samuel Manirambona, directeur adjoint de la prison de Muramvya, indique que le démarrage du projet remonte à un an et demi. Il vise trois objectifs. D’une part le projet vise l’augmentation de la production. Selon lui, le projet revêt une importance capitale, car il touche un des points sensibles de la vie en milieu carcéral, à savoir l’alimentation et l’amélioration des conditions de vie des détenus malnutris. Selon ce responsable, une partie de la production sera donnée aux détenus malnutris. Une autre partie sera vendue pour renflouer les caisses de la prison. D’autre part, il va aider à préparer les détenus à la réinsertion sociale. Etant donné que la plupart des détenus sont encore jeunes, fait savoir M. Manirambona, il ne faut pas qu’ils restent assis à longueur de la journée. « Nous voulons que ces jeunes puissent appliquer ces connaissances acquises dans leur milieu

Samuel Manirambona : « Nous voulons que ces jeunes puissent appliquer ces connaissances acquises dans leur milieu de vie afin d’éviter l’oisiveté qui les pousserait à la récidive.»

de vie afin d’éviter l’oisiveté qui les pousserait à la récidive ». Et de préciser qu’il y a des détenus qui retournent en prison parce qu’ils n’ont pas été bien préparés à la réinsertion sociale. Enfin, le projet veut montrer à l’opinion que les détenus peuvent contribuer au développement du pays. Ils sont souvent étiquetés, précise M. Manirambona, d’incapables sauf de faire le

mal. « Cela serait une grande perte pour le gouvernement burundais de continuer à nourrir des détenus alors qu’ils ne produisent pas ». Interrogés sur le nombre et les critères de sélection des bénéficiaires du projet, Samuel Manirambona précise qu’une centaine de détenus ont appris les techniques sur la pisciculture. « Nous comptons impliquer un grand nombre de détenus dans ce projet ».

Un des étangs aménagés dans la vallée de Kukabahayi.

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Quant aux critères de sélection, il fait savoir que les bénéficiaires sont les détenus qui vont purger leurs peines dans un délai ne dépassant pas une année. De son côté, Veston Ndayishimiye, chef de service production à la prison de Muramvya, reste confiant quant à la production. Il précise que le projet piscicole a visé deux sortes de poissons (carias et tilapia). Selon ce responsable, chaque étang piscicole a une superficie de 200 m2 et au départ 1200 poissons ont été mis dans chaque étang. Selon lui, la première pêche est projetée au mois de février. »Nous avons déjà effectué un contrôle de pêche et nous avons remarqué que les poissons se sont multipliés. Nous estimons une production variant entre 2 à 7 tonnes ». Quant aux défis, le directeur adjoint de la prison fait savoir que les installations sont menacées par les pluies diluviennes. Ces dernières risquent de détruire les étangs piscicoles. Par ailleurs, tient-il à ajouter, l’alimentation des poissons pose souvent problème. Ainsi un poulailler a été installé au-dessus de chaque. Les poissons se nourrissent de la fumure, explique-t-il, en provenance de ces poulaillers. Et d’ajouter que suite à la diminution de l’eau pendant la saison sèche, la production risque de diminuer. Félix Haburiyakira


AU COIN DU FEU

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Avec Abdul Kassim Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Abdul Kassim

V

otre qualité principale ? La générosité. Une qualité héritée de l’enfance car à la maison, mes parents veillaient toujours à ce que nous ayons des invités autour de la table pour partager le repas. Cela m’a rendu très sensible à autrui. Je ne rate jamais par exemple une occasion de faire de l’aumône aux mendiants des rues.

Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres? L’orgueil et le mensonge. La femme que vous admirez le plus? Ma mère. J’admire sa force car du haut de ses 85ans, c’est une femme qui pète la santé. Et comme tous les enfants vis-à-vis de leur mère, je lui dois tout. L’homme que vous admirez le plus? Pourquoi? En tant qu’ancien scout, Robert Baden Powell. Ancien militaire, il a eu le génie de mettre ses connaissances acquises au sein de l’armée au service d’une jeunesse britannique désœuvrée à qui il a appris l’indépendance, la confiance en soi et le sens de l’honneur. C’était le début du scoutisme. Votre plus beau souvenir? Le jour de mon mariage. J’étais tout émoustillé et confiant en un avenir meilleur. Votre plus triste souvenir? Les jours des décès de mon père et mon épouse (morte récemment en Juin 2019). Quel serait votre plus grand malheur? Perdre des êtres chers est tou-

veillera à se conduire correctement envers les autres, il n’y aura plus de tribunaux.

Avez-vous une devise ? La serviabilité et le sens du travail bien fait.

Si vous étiez ministre de l’Education, quelles seraient vos deux premières mesures ? Je militerais pour un meilleur budget dédié à l’éducation qui me permettrait de travailler sur deux leviers majeurs de dysfonctionnement : La revalorisation du métier d’enseignant et la promotion d’un enseignement de qualité. Si vous étiez ministre de la Justice, quelles seraient vos deux premières mesures ? (Embarrassé). Honnêtement, je n’ai pas tout de suite la réponse à cela mais je dois dire que la corruption dans la magistrature et la lenteur de la justice sont les deux choses qui m’indignent le plus dans ce domaine.

Votre souvenir du 1er juin 1993 ? A cette époque, je n’étais pas au pays et peu au fait de l’atmosphère qui y régnait à ce moment-là. Mais je suis quand même reconnaissant à l’ancien président Pierre Buyoya d’avoir cédé le pouvoir sans créer des problèmes.

Votre défaut principal? La colère. J’y cède facilement surtout face à des cas d’injustice. La qualité que vous préférez chez les autres? La simplicité et l’écoute, surtout de la part des dirigeants politiques. Un bon politique ne doit pas être déconnecté des réalités du peuple et encore plus, doit-t-il être à son écoute.

fois aussi la RFI. Sans oublier la chaîne France24 que j’aime regarder.

jours un grand malheur pour moi. J’ai du mal à imaginer par exemple la douleur que ça me ferait de perdre un de mes trois enfants. Le plus haut fait de l’histoire burundaise? La lutte de feu président Melchior Ndadaye en faveur de l’avènement de la démocratie au Burundi. La plus belle date de l’histoire burundaise? Le 1er juillet 1962. Le jour où les burundais se sont sortis de décennies d’oppression coloniale pour entrer dans l’ère de la liberté. La plus terrible? Le jour de l’assassinat du prince Louis Rwagasore (13octobre 1961). Un mois plus tôt, à l’occasion de la victoire de son parti UPRONA aux élections législatives, il a prononcé un discours qui est entré dans les annales de l’histoire où il était beaucoup question de la dignité du peuple burundais. Un vœu cher au prince qui, avec les instabilités politico-sécuritaires que notre pays a connues par la suite, est vite tombé dans le néant. Le métier que vous auriez aimé faire? Militaire. J’ai toujours adoré le sens de l’ordre et la discipline enseignés à l’armée. Malheureusement pour moi, le destin en a décidé autrement (Sourire).

Votre passe-temps préféré? La lecture et les bons moments d’échange avec mes amis. Votre lieu préféré au Burundi? Ma région natale en commune Butihinda dans la province Muyinga. J’y ai gardé de bons souvenirs d’enfance et je ne rate jamais l’occasion d’aller y faire un tour quand je suis un peu libéré de mes obligations professionnelles. Le pays où vous aimeriez vivre? Le Burundi, sans aucune hésitation. J’ai vécu quelques années à l’étranger et j’ai appris qu’on n’est jamais à l’aise que chez soi avec des gens avec lesquels vous partagez la langue maternelle, un outil majeur de compréhension mutuelle. Le voyage que vous aimeriez faire? J’aimerais visiter les villes de Nadjaf et Kerbala en Irak. Votre rêve de bonheur? Le jour où les Burundais dépasseront les clivages ethniques et régionaux pour enfin comprendre qu’ils constituent avant tout une seule et même nation. Votre plat préféré? Les bananes plantain accompagnées de haricots (Rire) Votre chanson préférée? « Ewe Burundi» de Canjo Amissi. Quelle radio écoutez-vous ? Principalement la deuxième chaîne de la Radio Nationale. Par-

Votre définition de l’indépendance? La fin des inégalités sociales. Je suis toujours révolté de voir tant d’étalage de richesses chez certains et tant de misère chez beaucoup d’autres. Un Burundi indépendant est un Burundi où tout le monde vit dignement Votre définition de la démocratie ? Des dirigeants qui ont conscience qu’ils ont des comptes à rendre au peuple. Il n’est pas normal par exemple qu’un citoyen sollicite une entrevue auprès de son gouverneur ou administrateur communal et ne récolte que condescendance ou refus déguisés. Dans une démocratie, les élus ne sont pas là pour jouer aux petits rois mais pour servir le peuple. Votre définition de la justice ? La vraie justice commence dans nos interactions avec les autres. Le jour où chacun

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Pensez-vous à la mort ? Tous les jours. Et avec le temps, j’ai appris à ne plus en avoir peur. En plus, en tant que croyant, Dieu est mon maître. Et si le maître m’appellait pour se rapprocher de moi, ce serait un honneur. Si vous comparaissiez devant Dieu, que lui diriez-vous ? Je lui dirais merci. Propos recueillis par Alphonse Yikeze

Bio express

éographe de formation, Abdul Kassim est né en 1966 sur la colline Murehe de la commune Butihinda en province Muyinga. Dans sa jeunesse estudiantine, il a milité au sein du parti UPRONA qui était le seul parti présent dans le paysage politique. En 2000, il a cofondé avec des amis le parti UPD-Zigamibanga qui obtint son agrément le 12septembre 2002.

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Croyez-vous à la bonté naturelle de l’Homme ? L’homme naît bon mais c’est l’éducation reçue et la société qui, par la suite, le transforme. Il suffit de voir la façon dont les enfants en bas âge agissent souvent avec amour.

A l’époque, il était en charge de la mobilisation et la propagande. En 2003, il est devenu secrétaire exécutif du parti avant d’être nommé secrétaire général du parti en 2011. Elu à la faveur d’un congrès, il est depuis mars 2017, président national de l’UPD-Zigamibanga. Le 28 décembre 2019, il a été désigné candidat de son parti pour les présidentielles de 2020.


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ENVIRONNEMENT

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Ntahangwa, pas encore à l’abri des inondations

Des travaux d’aménagements inachevés, des constructions anarchiques, des menaces en amont… Quelques facteurs exposant les localités de la commune Ntahangwa aux catastrophes naturelles.

L

e spectre des inondations, des éboulements plane encore sur Winterekwa, zone Gihosha, Buterere, Carama, etc. Une situation qui inquiète la police de la protection civile. « Winterekwa se trouve dans une zone surplombée par une montagne dénudée. Et là, des maisons y sont construites. Ainsi, les eaux de ruissellement s’écoulent rapidement avec des masses de terre », analyse Anicet Nibaruta, directeur général adjoint de la police de la protection civile. Ces sédiments s’entassent dans les canaux d’évacuation des eaux. Les caniveaux étant bouchés, l’eau déborde et envahit les maisons, les artères. « Il y a donc un problème de viabilisation dans cette localité». Carama n’est pas épargné. « Le bassin d’écrêtement ne sert plus à grand-chose. Il n’est pas entretenu». Il est rempli d’importantes quantités de boue. Pas de curage. Ses murs présentent des fissures. En cas de fortes pluies,

CULTURE

l’eau déborde et envahit l’avenue séparant Gahahe et Carama et les habitations. La circulation est paralysée. A Buterere, M.Nibaruta situe le problème à trois niveaux. Le premier se trouve sur la rivière Mutimbuzi. Les cultivateurs détruisent ses berges, expliquet-il, tandis que d’autres en extraient des matériaux de construction. « Toutes ces activités fragilisent les rives. A un moment donné, elles cèdent et laissent passer les eaux qui envahissent les champs, les maisons. » Le deuxième réside dans les aménagements inachevés. Lors des travaux de pavage de Kinama et Kamenge, les courbes d’évacuation d’eau n’ont pas été achevées. Idem pour la canalisation de la rivière Nyabagere. « Les travaux se sont arrêtés aux environs des stations d’épuration des eaux usées de Buterere. Or, les eaux devraient être acheminées jusqu’au lac Tanganyika. » Une situation similaire sur la rivière Gasenyi.

Les récentes pluies torrentielles ont causé des destructions à Uwinterekwa

La police alerte Le dernier concerne les conséquences. M.Nibaruta fait savoir que toutes ces eaux se jettent dans la rivière Kinyankonge II. Ce qui entraîne des crues, des débordements et les inondations de Buterere. Et d’interpeller : « Nous demandons au ministère des Travaux publics de se mettre à l’œuvre pour que ces aménagements puissent être faits et finalisés afin que la population de Buterere soit mise à l’abri de ces inondations.» En matière de prévention des

catastrophes, il souligne que l’administration et la population doivent aussi s’impliquer. « Il faut que les administratifs à la base empêchent les agriculteurs de menacer les rives des rivières, surveillent l’extraction de matériaux de construction, etc ». Du côté des habitants de Winterekwa et Nyabagere, zone Gihosha, la peur se lit sur les visages des habitants. Et ce, après les intempéries dans la nuit du 21 décembre 2019 avec un bilan de 15 morts et 45 blessés, 114 maisons complètement ou partiellement détruites et

132 sont inondées. « C’est devenu très difficile de vivre ici », raconte Isidore, un homme de la localité. Quant aux déplacés, c’est le désespoir. « Nous avons appris que nous allons être casés dans des tentes dans un terrain de l’archidiocèse de Bujumbura à Winterekwa », confie un déplacé. Et de faire part de son inquiétude : « Qu’en est-il de nos maisons balayées par les courants d’eau ? Qui va nous indemniser ? Allons-nous terminer nos vies dans ce site ? » Ces sinistrés de Winterekwa viennent de 101 ménages, dont 20 propriétaires et 81 locataires. Rénovat Ndabashinze

Miss Kayanza 2020

Quand les exclues emportent la couronne Neila Mutoniwimana, 17 ans, vient de remporter la couronne de Miss Kayanza 2020. De l’ethnie Twa, cette jeune burundaise a enflammé les réseaux sociaux. Rencontre.

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u haut de son 1m 40 environ, mince, teint noir… Neila Mutoniwimana sera couronnée Miss Kayanza 2020, le 1er janvier. Deux jours après, les photos et vidéos de l’élue font le buzz sur les réseaux sociaux. « La Miss est une Twa ! » Pourtant, cette compétition organisée chaque année depuis 2012, par le mouvement Scout de cette province, passait inaperçue les années précédentes. Samedi 4 janvier. Neila, habitante de la commune Muhanga, province Kayanza, est à Bujumbura. Dans sa robe bleue, la tête arborant une perruque coiffée à la chinoise, un léger maquillage… elle sort fraîchement du salon de coiffure. « Je suis intelligente. J’ai répondu à toutes les questions que le jury

Miss Kayanza (au milieu) reçoit un smartphone comme cadeau de la fondation Femidejabat.

m’a posées. Mes projets aussi ont convaincu… » Neila explique, d’une voix timide, pourquoi elle pense avoir gagné cette compétition qui requiert beauté et « surtout l’intelligence ». Inciter les filles Twa à aller à l’école, sensibiliser les jeunes filles sur les grossesses précoces et encourager les jeunes qui n’ont pas pu terminer l’école à se regrouper dans des coopératives. Ce sont les projets de Miss Kayanza 2020. Neila affirme qu’avant de participer dans ce concours de beauté,

elle était convaincue qu’une Twa n’avait aucune chance de gagner une telle compétition. Elle encourage les autres filles Twa à suivre son exemple.

Une victoire dans les moments difficiles Ainée de la famille, Neila est fille d’une agricultrice et d’un père derrière les verrous, depuis 15 ans. Leur maison a été détruite par les pluies en décembre dernier. Mais elle ne s’est pas laissée décourager par cette mauvaise passe qu’elle traverse.

Elle est parmi une dizaine de filles Twa encouragées par la fondation Femidejabat dans le cadre de son projet « Miss Inakaranga », un concours de beauté, en cours de préparation, destinée aux filles Twa. « N’eûtété cette fondation, j’ignorais tout de cette compétition de Miss», confie cette élève en seconde, section langues au Lycée communal Muhanga. Pour la féliciter, cette fondation lui a remis un smartphone. La compétition Miss Kayanza est organisée par le mouve-

ment Scout de la province Kayanza, depuis 2012, d’après Gilbert Biziyaremye, chef de ce mouvement. Le souci est d’inciter les filles de cette province à sortir de leur réserve pour montrer leurs talents. Le but étant, selon lui, d’avoir une fille qui représente les autres au niveau provincial, qui les guide par des conseils, les encourage à aller à l’école, etc. 12 filles s’étaient inscrites au départ et huit ont été retenues, « en fonction des moyens limités ». Pour être candidate, il fallait remplir ces critères : être âgée de 17 à 25 ans, ne pas être fille-mère, originaire de Kayanza, être élève à partir de la 9e année. La taille n’a pas été considérée, selon M. Biziyaremye. Et de clarifier : « Miss Kayanza 2020 est juste une Burundaise qui a rempli les critères du jury. L’ethnie ne faisait pas partie de nos critères. » Ce chef du mouvement Scout à Kayanza affirme que le jury était composé d’un médecin également journaliste à la radio Rema Fm de Bujumbura, une enseignante de français ainsi qu’un journaliste de la radio Ubuzima Fm de Kayanza. Miss Kayanza a eu droit à une enveloppe qu’elle et l’organisation se sont gardés de préciser. Clarisse Shaka

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AU CŒUR DU PAYS

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Région Centre

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Gitega/Intempéries

Café : quand les inquiétudes des uns sont l’espoir des autres

Face à la volonté du gouvernement de se réengager dans la filière café, chez les privés œuvrant dans ce secteur, les avis divergent. Du côté des caféiculteurs, le souhait est d’être valorisé. De notre correspondant Jean Noël Manirakiza

N

ous avons été longtemps négligés et oubliés, c’est comme si nous travaillons pour les autres», se lamente un vieux caféiculteur rencontré à Giheta. Ce septuagénaire affirme que dans la région de Kirimiro, le café était une culture phare. Selon lui, aujourd’hui, ce secteur fait face à de nombreux problèmes. D’après lui, le pouvoir d’achat des caféiculteurs reste limité et ces derniers ne sont plus capables de se procurer des intrants et pouvoir embaucher une main d’œuvre. A cela s’ajoutent une faible fertilité des sols, le vieillissement du verger caféicole. «Les caféiculteurs se permettaient de contracter une dette en vue de la payer à la vente du café. Et maintenant ils ne sont même plus capables d’acheter un pagne pour leurs femmes avec le peu d’’argent provenant du café », déplore-t-il. Selon ces hommes et femmes de plus de 50 ans, la stagnation de

Région Ouest

Un champ de caféiers

la production depuis la libéralisation de cette filière est parmi les facteurs qui sont à la base de la faillite de ce secteur. «Pas mal d’entre nous avons délaissé la culture du café à cause du manque de bénéfices à en tirer », souligne Pierre. Ces personnes âgées ne sont pas les seules à être critiques. Mais ce sont surtout les jeunes qui n’entendent pas se lancer dans ce secteur. «C’est une perte de temps et d’argent ». Pour eux dans la plupart des cas, les café-

iers sont situés sur les bords des routes et occupent des places qui peuvent être rentables. «A quoi bon d’y entretenir des caféiers qui ne peuvent même pas donner 50.000 francs alors qu’à la place on peut y construire un cabaret qui peut générer des bénéfices, au moins 10.000 BIF par jour», estime Stany de Kabanga à Giheta. Son ami Thierry va plus loin : « Si on a de la chance d’avoir un terrain de 20m sur 20, la première chose à faire n’est pas de planter

des caféiers mais plutôt d’y construire une maison.»

Beaucoup trouvent le temps trop long La plupart des agriculteurs interviewés estiment qu’il ne sera pas facile pour le gouvernement de reprendre en main la filière café. Il va falloir patienter. « C’est avec cette privatisation pas bien pensée que nous avons tout perdu. Les hommes d’affaire et d’autres profiteurs se sont rempli les poches. Le caféiculteur a cessé d’être le

principal bénéficiaire», s’indigne Emmanuel, un ex-travailleur de la Sodeco de Gitega (Société de déparchage et Conditionnement du Café). Un travailleur de Sogestal Kirimiro abonde dans ce même sens : « Nous venons de passer toute une année sans être payés. Avant le désengagement de l’Etat, c’était quasiment impossible de vivre de telles situations. Nous ne savons pas où vont les dollars après la vente de la production. » Quant à Mélance Hakizimana président de la Coopérative Mboneramiryango basée à Kibimba, l’important n’est pas de tout critiquer mais plutôt de chercher des voies et moyens pour redynamiser la culture du café pour l’intérêt de tout le monde. «Une des grandes erreur a été de multiplier des usines de lavage et de transformation, des sociétés de commercialisation, sans penser au redressement de la productivité, sans mettre le paysan au centre des préoccupations. Il faut alors se mettre ensemble et bien réfléchir et arrêter des stratégies», a-t-il reconnu.

Cibitoke

Le ciment Buceco devient de plus en plus rare Les constructeurs nécessitant du ciment Buceco dans la province Cibitoke sont désemparés, il est difficile d’en trouver. Certains d’entre eux confient qu’il serait écoulé vers la RDC. L’administration promet de travailler avec la police pour prendre des mesures contre les fraudeurs et les spéculateurs. De notre correspondant Jackson Bahati

C

e manque de ciment Buceco a commencé à s’observer il y a deux mois dans toute les communes de la province de Cibitoke. Plusieurs chantiers sont au ralenti ou à l’abandon faute de ciment. Pourtant, les propriétaires de ces chantiers, les travailleurs et la population affirment qu’ils voient toujours des camions transportant du ciment de l’usine Buceco circuler avec leurs cargaisons. Erigée sur la colline Karurama, cette usine qui produit du ciment est à moins de deux kilomètres du chef-lieu de cette province. Des témoignages au chef-lieu de la province indiquent que ces camions, après avoir déchargé

ce ciment chez les grossistes, d’autres camions viennent charger et transporter ce ciment vers une destination inconnue. D’autres disent que ce ciment serait transporté clandestinement vers la RDC où le paiement se fait en devises, ce qui permet à ceux qui se livrent à ce commerce de faire des bénéfices. Les habitants de la commune Rugombo où cette entreprise est implantée ainsi que les propriétaires de chantiers indiquent qu’un sac de ciment se vend actuellement à plus de 38.000 francs burundais alors que le prix normal fixé n’est que de 24.000 francs burundais. Les habitants de la province Cibitoke demandent à l’administration provinciale de prendre des mesures contre les fraudeurs, les grossistes et

Un camion de l’usine Buceco venu s’approvisionner.

les détaillants qui ne veulent pas respecter le prix connu. Contacté le personnel de cette entreprise dit qu’il ne comprend pas cette pénurie alors que le ciment est fabriqué 24 heures sur 24. Il demande à l’administration et à la police de mener des enquêtes pour que ces fraudeurs soient appréhendés et traduits en justice.

Des sanctions sévères seront prises Le gouverneur de la province de Cibitoke, Joseph Iteriteka se dit sidéré par ce comportement qui prend actuellement une ampleur considérable dans la province. Il promet de travailler en partenariat avec la police pour mettre fin à cette fraude et au non-respect du prix convenu du ciment Buceco.

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Signalons que lors de l’émission publique animée par le président de la République vers la fin de l’année dernière. Ce dernier a mis en garde les fraudeurs de ce ciment. Le Chef de l’Etat avait demandé que des mesures soient prises.


AU CŒUR DU PAYS

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Vendredi, 10 janvier 2020 - n°565

Bururi

Région Sud

Plus de 24 millions de dettes

Après la démission de l’administrateur de Bururi, la commune doit à son personnel plus de 14 millions d’arriérés de salaire et plus de 10 millions de dettes envers des tiers. Cela a été annoncé au cours d’une réunion de sécurité. De notre correspondant Félix Nzorubonanya

N

estor Nijimbere, l’administrateur communal de Bururi a présenté sa démission au chef de l’Etat vers la fin du mois de décembre à travers une correspondance indiquant que son état de santé ne lui permettait plus de continuer à exercer convenablement son travail. Le gouverneur de la province de Bururi a constaté sa démission et a sorti une décision indiquant que la commune de Bururi est dirigée aujourd’hui par le conseiller de l’administrateur communal chargé des questions administratives et sociales en attendant l’élection du nouvel administrateur. Au début de cette semaine au cours d’une réunion de sécurité tenue par le gouverneur, il a été

constaté qu’il y a eu mauvaise gestion de la commune de la part de l’administrateur sortant.

Des arriérés inexpliqués Il a été révélé au cours de cette réunion que la commune accuse 3 mois d’arriérés de salaire avec des arriérés de salaires de 18 mois pour les élus collinaires. Ce n’est pas tout, cette commune doit en plus 10 millions de francs de dettes à des tiers. Un autre constat amer dans cette rencontre : les comptes de cette commune sont vides. Les employés de la commune de Bururi sont au nombre de 150 et sont payés 3 millions par mois. Cette entité administrative enregistre chaque mois des recettes évaluées entre 14 millions à 15 millions de francs. Elle vient en deuxième position après la commune de Matana au niveau provincial.

Bâtiments abritant la commune de Bururi.

La plupart des participants à cette réunion affirment ne pas comprendre comment ces arriérés se sont accumulés alors que la commune enregistre des entrées. Les administratifs présents à cette rencontre n’ont pas voulu faire de commentaires. Les associations militant pour

la bonne gouvernance se demandent pourquoi ce constat est fait aujourd’hui après la démission de l’administrateur communal. Elles demandent que les responsabilités soient établies et des leçons tirées sur cette gestion. «Il y a des services qui assurent au quotidien le travail d’inspection

des communes et des provinces, l’argent du contribuable doit être bien géré». Selon ces associations, la Brigade anti-corruption devrait se saisir de ce cas pour que l’argent du petit contribuable soit recouvré et serve dans la construction des infrastructures sociales et le paiement de certains arriérés. Rappelons que l’administrateur de la commune de Mugamba dans cette province de Bururi est sous les verrous pour corruption et détournement des fonds de la commune. Ces associations s’inquiètent sur des conséquences liées à la nouvelle loi régissant le fonctionnement des communes car aujourd’hui les communes seront gérées uniquement par des administrateurs communaux. Les conseils auront un rôle consultatif et n’auront aucun pouvoir sur les administrateurs communaux. Ces associations militant pour la bonne gouvernance appellent la population à être vigilante pour dénoncer toute mauvaise gestion et autres malversations pour qu’il y ait un développement harmonieux de leurs communes.

Annonce

INTERNATIONAL RESCUE COMMITTEE AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL POUR LA FOURNITURES DES BIENS ET SERVICES.

Contexte et bref historique d’IRC au Burundi: Basée à Bujumbura avec des antennes provinciales à Muyinga, Ruyigi, et Gitega, l'IRC est l’une des plus grandes ONG au Burundi. Il a pour objectif de fournir de l'aide d'urgence, des services de développement et de réintégration après les conflits, de travailler pour la protection des droits de la personne humaine et de

défendre les personnes déracinées. L’IRC a ouvert son bureau au Burundi en 1996, répondant aux besoins urgents des personnes déplacées, en mettant l’accent sur l’assainissement de l’eau, les programmes de santé environnementale et la protection des enfants vulnérables. Aujourd’hui, l’IRC Burundi dispose d’un programme post-conflit dynamique comprenant la prévention et la réponse à la Violence Basée sur le

Genre, la Protection des enfants, l’Accès aux droits et la bonne gouvernance, le Relèvement Economique, l'Eau, Hygiène et Assainissement. L’International Rescue Committee, Burundi lance un avis d’Appel d’offres pour la sélection des fournisseurs contractuels des biens et des services suivants pour une période de 12 Mois à partir du 1 Janvier 2020 au 31 Décembre 2020 :

Semences de haricot nain sélectionnées et certifiées.

Producteur et commerçant agréé par l’ONCCS.

Semences de patates douces certifiées

Producteur et commerçant agréé par l’ONCCS.

Construction de hangars de stockages communautaires

Maison de construction

Réhabilitation de hangars de stockage.

Maison de construction

Les fournisseurs intéressés remplissant les conditions juridiques, techniques et financières requises sont invités à concourir. NB : Les fournisseurs pour des catégories suivantes : Semences de haricot et bottes de patates douces devront être à mesure de fournir ces services au chef-lieu des zones de la commune MUYINGA et GITERANYI. Les dossiers comprenant les spécifications techniques détaillées peuvent être retirés au Bureau de l’IRC Bujumbura sis au Boulevard de la Nation Ave-

nue Bunogera N° 7 Route de l’aéroport de Lundi 7 janvier au 28 janvier 2020 pendant les jours ouvrables, de 7h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h00. Vendredi c’est de 8h30 à 12h00. Les offres rédigées en langue française seront adressées au Directeur Pays de l’IRC Burundi au siège de l’IRC à Bujumbura et devront être déposées au siège de l’IRC à Bujumbura à l’adresse indiquée ci-dessus au plus tard le 28 janvier 2020 à 16 heures.

Pour plus d’informations, veuillez appeler aux numéros 79 992 318 ou 75 992 318 N.B: Les règles de l’IRC ainsi que de tous ses donateurs interdisent à toute personne interne ou externe d’offrir des cadeaux, pourboires ou paiements de facilitation. C’est ainsi que « Acheter » ces bonnes relations avec des petits cadeaux ne marche pas sur le court ni sur le long terme. En plus, le conflit d’intérêt et l’escroquerie ne sont pas acceptables ni tolérables et sont punis par la loi.

SI VOUS ETES TEMOIN D’UNE IRREGULARITE, SIGNALEZ-LA AU : Integrity@rescue.org

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SPORT

Vendredi, 10 janvier 2020 - n°565

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Basketball

Zone 5: pas certain que le Burundi soit de la partie Absent du tirage au sort effectué mercredi 8 janvier, les amoureux du ballon orange s’interrogent : prendra-t-il part à cette compétition ?

neur, abonde dans le même sens. Loin de lui l’idée de rater le tournoi, il continue de croire au miracle. « Nous restons optimistes que la Febabu (fédération de basketball du Burundi) saura quoi faire ».

L

Censée avoir lieu mercredi 8 janvier, la remise et reprise entre le nouveau comité exécutif et celui sortant se fait toujours attendre. Or, indique Sef Sabushimike, nouveau président élu, sans cette opération, il nous est impossible d’entrer en contact directement avec les dirigeants de la Zone 5. Une situation pas prête de se décanter. Augustin Kararuza, président sortant, à travers une correspondance adressée au ministère des Sports, lundi 6 janvier, réaffirme sa volonté de ne pas céder sa place à des instances élues en toute irrégularité. « Comment reconnaîtraisje un pseudo comité qui a violé le règlement ?» Fixée au 15 janvier, la date butoir pour la confirmation de la participation du Burundi à cette compétition, M. Sabushimike indique qu’ils vont

es joueurs qui sont tombés des nues, après l’annonce dudit tirage au sort. Une déception sans nom pour eux. Tout le groupe à commencer par Alvin Ninziza, capitaine, est sans voix. Autant dire qu’il y avait mis du cœur dans la préparation de ce rendez-vous. « Que dire ? Nous croisons les doigts dans l’espoir que les instances habilitées trouvent une issue favorable à la situation ». Un avis partagé par Simplice. Le pivot de Les Hippos estime que s’ils ne participaient à cette compétition, cela serait se moquer d’eux. « Imaginez tous les sacrifices endurés pour que nous soyons prêts. Il faut que les autorités se remuent pour que nous prenions part à cette compétition ». Olivier Ndayiragije, sélection-

Une conséquence des différends à la Febabu

L’équipe nationale risque de rater le tournoi de la Zone 5.

faire feu de tout bois pour que les joueurs soient du voyage. « Pour le moment, nous sommes en train de voir dans quelle mesure faire un recours, si la situation ne vient pas à se débloquer dans les meilleurs délais ». Selon une source au sein du Comité National Olympique(CNO), c’est une

bataille qui est loin d’être gagnée par Sef et son comité. « S’il advient que la FIBA suspende la Febabu, à son tour, le CNO fera de même. Un tel scénario paralyserait le basketball burundais ». Pour cette source, au risque de sanctionner le pays, et par-dessus tout ces jeunes joueurs qui se sont

préparés sans relâche, les 2 parties antagonistes doivent mettre de côté leurs égo et trouver une voie de sortie. Le tournoi de la Zone 5 est qualificatif pour la Coupe d’Afrique. Hervé Mugisha

Football

La Primus ligue dans sa dernière ligne droite

La phase retour a débuté, samedi 4 janvier. Au regard des matches disputés, une 2e moitié du championnat qui promet.

L

eaders au classement, Musongati FC (33 points) et Messager Ngozi (32 points) amorcent l’étape cruciale dans la course au titre. Autant dire qu’une erreur de l’un peut faire l’affaire de l’autre. « Durant cette phase, aucun match ne ressemble à un autre. Toutes les équipes jouent à fond », prévient Jumaine, coach de Musongati FC .Avant de poursuivre : « Si on veut gagner le titre, on doit jouer à fond. Pour ce, il faut jouer chaque match comme étant une finale». Même son de cloche pour ses poursuivants. « La phase retour, c’est le jeu de qui perd gagne », prévient Jimmy, coach de Messager Ngozi. Avec 32 points, c’est une tâche ardue qui attend le champion en titre sortant. A tout prix, il doit rester remonter la pente dans l’espoir de goûter à nouveau à la Champions league africaine. Un ultime défi,

Pour remporter le titre, Messager Ngozi doit continuer sur sa bonne lancée.

reconnaît-il, mais, qui demande l’implication de tout un chacun à commencer par les fans. « Il faut qu’ils restent confiants. Nul doute que nous allons rectifier le tir ». Flambeau du Centre, c’est l’autre

équipe à craindre. Forte de sa 3e place (à 3 points du 1er), la formation en provenance de Gitega, au vu de son organisation défensive est à redouter. Allusion faite à son bon ratio de victoires à domicile.

La bataille du milieu et bas du tableau Pointant à la 6e place, Vital’o se cherche encore. En témoigne, sa défaite inaugurale contre B.S

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Dynamik. Avec plus de 4 matches nuls, le club le plus titré du Burundi doit se ressaisir. « Une tâche à notre hauteur .Seulement, faut-il que les gars soient plus réalistes devant les buts », explique Omar Ntakagero, le nouveau coach. Pour carburer à plein régime, M. Ntakagero ne cache pas qu’ils doivent être disciplinés défensivement et se départir pas de cette mauvaise habitude de courir derrière le score. Au milieu du tableau, c’est la guerre des tranchées. Excepté Ngozi City, dernier au classement, seuls six points séparent le 7ème du 14ème. « Un classement qui, d’ores et déjà, augure de bons matches à venir », se frotte les mains Kamran, un fan. Il explique que pour se maintenir dans l’élite, ces équipes se rendront coup pour coup. Et contrairement aux saisons antérieures, les clubs promus sortent la tête de l’eau. Flambeau du centre de Gitega, en tête de liste est 3ème au classement, Bumamuru vient en 4ème position , suivi par BS Dynamik. H. M.


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ANNONCES

Vendredi, 10 janvier 2020 - n°565

AVIS D’APPEL D’OFFRES Date de publication Date d’ouverture des offres

AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT N° 005/FH/GMB/2020 POUR L’EXECUTION DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE DEUX BLOCS LATRINES ECOSAN VIDANGEABLES DE 10 PORTES AUX ECOFO GISURU I ET BWIHANIZA EN COMMUNE GISURU, PROVINCE RUYIGI.

: le 07/01/2020 : le 14 /02/2020.

Objet 1. Food for the Hungry Burundi, invite par le présent avis d’appel d’offres national ouvert, les soumissionnaires admis à concourir à présenter leurs offres sous pli fermé, pour la construction DE DEUX BLOCS DE LATRINES VIDANGEABLES DE 10 PORTES AUX ECOFO GISURU I ET BWIHANIZA EN COMMUNE GISURU, PROVINCE RUYIGI. 2. Financement du marché Le marché est financé à 100% sur fonds propres de Food for the Hungry Burundi. Allotissement et délais 3. Les travaux prévus dans le cadre de ce marché sont constitués d’un seul lot détaillé comme suit : Deux blocs latrines vidangeables de 10 portes aux ECOFO GISURU I et BWIHANIZA en commune Gisuru, province Ruyigi. Le marché est en un seul lot. 4. Tous les travaux sont à réaliser dans un délai de deux (02) mois calendriers au maximum. Conditions de participation 5. La participation au marché est

ouverte, à égalité de conditions, à toutes les personnes physiques et morales et possédant les capacités techniques, juridiques et financières nécessaires à l’exécution du marché. 6. Ne peut participer à l’appel d’offres tout soumissionnaire concerné par l’inéligibilité énumérée à l’article 161 de la loi n° 1/04 du 29/01/2018 portant modification de la loi n° 1/01 du 04/02/2008 portant Code des Marchés publics. Consultation et acquisition du dossier d’appel d’offres 6. Le dossier peut être consulté tous les jours ouvrables de 9h00’ à 12h00’ au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à l’Avenue du 13 Octobre N°7 (en face du terrain Tempête) ou au Bureau de liaison sis en Commune GISURU et peut être retiré après versement d’un montant non remboursable cent mille francs burundais (100.000 Fbu) au compte numéro 13101-00200013208-14/BIF de Food for the Hungry, ouvert à la BCB. Le retrait se fera au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à Bujumbura. 7. La date limite d’achat du Dossier d’Appel d’Offres est le 24 /01/2020. 8. Toute question concernant le

présent dossier d’appel d’offres doit être adressée par écrit au Secrétariat de Direction de Food for the Hungry Burundi à l’adresse ci-dessus, en mentionnant la référence de la publication, au moins dix (10) jours calendaires avant la date limite de dépôt des offres. Le Maître d’Ouvrage répondra par courrier ou courrier électronique à toute demande d’éclaircissements relatifs au Dossier d’Appel d’Offres, qu’il aura reçue au plus tard dans les cinq (05) jours calendaires précédant la date limite de dépôt des offres. Visite du site des travaux. 9. Une visite guidée des sites des travaux est obligatoire. Elle sera organisée le 27/01/2020 à 9h00’ en Commune Gisuru. La rencontre est fixée au bureau de Food for the Hungry Burundi situé dans cette Commune. Présentation et date-limite de dépôt des offres 10. Les offres devront comprendre une garantie bancaire (ou toute autre institution financière) de soumission d’un montant d’un million de Francs burundais (1.000.000 BIF). 11. Les offres devront être déposées

au Bureau de Food for the Hungry Burundi au plus tard le 14/02/2020 à 10 heures précises. Les offres remises en retard ne seront pas acceptées. L’offre doit être paginée, paraphée et comprendre une table des matières. Séance d’ouverture des offres 12. Les offres seront ouvertes en présence des soumissionnaires dans la salle des réunions, en présence des soumissionnaires ou de leurs représentants qui le souhaitent, le 14/02/2020 à partir de 10 heures 30 minutes. Un procès-verbal d’ouverture des offres doit être contresigné par tous les membres de la sous-commission d’ouverture. Validité des offres 14. Les offres demeureront valables pendant une période de 90 jours calendriers à compter de la datelimite d’ouverture des offres. Critères de qualification. 15. Les exigences en matière de qualifications sont indiquées dans les DPAO et à la Section II du présent dossier d’appel d’offres.

AVIS D’APPEL D’OFFRES AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT N° 002/FH/GMB/2020 POUR L’EXECUTION DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DES INFRASTRUCTURES SCOLAIRES DANS LES COMMUNES DE BUSONI ET BUGABIRA EN PROVINCE KIRUNDO Date de publication Date d’ouverture des offres Objet Food for the Hungry Burundi, invite par le présent avis d’appel d’offres national ouvert, les soumissionnaires admis à concourir à présenter leurs offres sous pli fermé, pour la construction des infrastructures scolaires dans les Communes de BUSONI et BUGABIRA en Province KIRUNDO. Financement du marché Le marché est financé à 100% sur fonds propres de Food for the Hungry Burundi. Allotissement et délais Les travaux prévus dans le cadre de ce marché sont constitués de deux (2) lots détaillés comme suit : Lot 1 : Neuf (9) salles de classes + un bloc latrines vidangeables de 10 portes et six (6) tanks de 5000 litres chacun dans la commune Bugabira en Province KIRUNDO ; Lot 2 : Treize (13) salles de classe + deux blocs administratifs + deux blocs de salles préscolaires +deux blocs latrines

: le 07/01 /2020 : le 14/ 02 /2020. vidangeables de 10 portes et quatre tanks de 5000 litres chacun et un hangar de stockage dans la commune Busoni. Tous les travaux sont à réaliser dans un délai de trois (03) mois calendriers au maximum. Con-+ditions de participation La participation au marché est ouverte, à égalité de conditions, à toutes les personnes physiques et morales et possédant les capacités techniques, juridiques et financières nécessaires à l’exécution du marché. Ne peut participer à l’appel d’offres tout soumissionnaire concerné par l’inéligibilité énumérée à l’article 161 de la loi n° 1/04 du 29/01/2018 portant modification de la loi n° 1/01 du 04/02/2008 portant Code des Marchés publics. Consultation et acquisition du dossier d’appel d’offres Le dossier peut être consulté tous les jours ouvrables de 9h00’ à 12h00’ au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à l’Avenue du 13 Octobre N°7

(en face du terrain Tempête) ou au Bureau de liaison sis en Commune BUSONI OU BUGABIRA et peut être retiré après versement d’un montant non remboursable cent mille francs burundais (100.000 Fbu) au compte numéro 1310100200013208-14/BIF de Food for the Hungry, ouvert à la BCB. Le retrait se fera au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à Bujumbura. La date limite d’achat du Dossier d’Appel d’Offres est le 24 /01/2020. Toute question concernant le présent dossier d’appel d’offres doit être adressée par écrit au Secrétariat de Direction de Food for the Hungry Burundi à l’adresse ci-dessus, en mentionnant la référence de la publication, au moins dix (10) jours calendaires avant la date limite de dépôt des offres. Le Maître d’Ouvrage répondra par courrier ou courrier électronique à toute demande d’éclaircissements relatifs au Dossier d’Appel d’Offres, qu’il aura reçue au plus tard dans

les cinq (05) jours calendaires précédant la date limite de dépôt des offres. Visite du site des travaux. Une visite guidée des sites des travaux est obligatoire ; elle sera organisée le 28/01/2020 à 9h00’ en Commune BUSONI et 14h00’ en Commune BUGABIRA. La rencontre est fixée sur les bureaux de Food for the Hungry Burundi situés dans ces différentes Communes. Présentation et date-limite de dépôt des offres Les offres devront comprendre une garantie bancaire (ou toute autre institution financière) de soumission d’un montant de deux millions de Francs burundais (2.000.000 BIF) pour le Lot 1 et de deux million cinq cent mille de francs burundais (2 500 000 Fbu) pour le Lot 2. Les offres devront être déposées au Bureau de Food for the Hungry Burundi au plus tard le 14/02/2020 à 10 heures précises. Les offres remises

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en retard ne seront pas acceptées. L’offre doit être paginée, paraphée et comprendre une table des matières. Séance d’ouverture des offres Les offres seront ouvertes en présence des soumissionnaires dans la salle des réunions, en présence des soumissionnaires ou de leurs représentants qui le souhaitent, le 14/02/2020 à partir de 10 heures 30 minutes. Un procès-verbal d’ouverture des offres doit être contresigné par tous les membres de la sous-commission d’ouverture. Validité des offres Les offres demeureront valables pendant une période de 90 jours calendriers à compter de la date-limite d’ouverture des offres. Critères de qualification. Les exigences en matière de qualifications sont indiquées dans les DPAO et à la Section II du présent dossier d’appel d’offres.


ANNONCES

Vendredi, 10 janvier 2020 - n°565

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AVIS D’APPEL D’OFFRES Date de publication Date d’ouverture des offres Objet Food for the Hungry Burundi, invite par le présent avis d’appel d’offres national ouvert, les soumissionnaires admis à concourir à présenter leurs offres sous pli fermé, pour la construction deux salles de classes + un bloc administratif + un bloc latrines vidangeables de 10 portes et un tank de 5000 litres à ECOFO Mwumba en commune Mwumba ; Financement du marché Le marché est financé à 100% sur fonds propres de Food for the Hungry Burundi. Allotissement et délais Les travaux prévus dans le cadre de ce marché sont constitués d’un seul lot détaillé comme suit : deux salles de classes + un bloc administratif + un bloc latrines vidangeables de 10 portes et un tank de 5000 litres à ECOFO Mwumba en commune Mwumba ; le marché est en un seul lot.

AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT N° 003/FH/GMB/2020 POUR L’EXECUTION DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE DEUX SALLES DE CLASSES + UN BLOC ADMINISTRATIF + UN BLOC LATRINES VIDANGEABLES DE 10 PORTES ET UN TANK DE 5000 LITRES A ECOFO MWUMBA EN COMMUNE MWUMBA ;

: le 07/01/2020 : le 14/02 /2020. Tous les travaux sont à réaliser dans un délai de trois (03) mois calendriers au maximum. Conditions de participation La participation au marché est ouverte, à égalité de conditions, à toutes les personnes physiques et morales et possédant les capacités techniques, juridiques et financières nécessaires à l’exécution du marché. Ne peut participer à l’appel d’offres tout soumissionnaire concerné par l’inéligibilité énumérée à l’article 161 de la loi n° 1/04 du 29/01/2018 portant modification de la loi n° 1/01 du 04/02/2008 portant Code des Marchés publics. Consultation et acquisition du dossier d’appel d’offres Le dossier peut être consulté tous les jours ouvrables de 9h00’ à 12h00’ au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à l’Avenue du 13 Octobre N°7 (en face du terrain Tempête) ou au Bureau de liaison sis en

Commune MWUMBA et peut être retiré après versement d’un montant non remboursable cent mille francs burundais (100.000 Fbu) au compte numéro 13101-0020001320814/BIF de Food for the Hungry, ouvert à la BCB. Le retrait se fera au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à Bujumbura. La date limite d’achat du Dossier d’Appel d’Offres est le 24 /01/2020. Toute question concernant le présent dossier d’appel d’offres doit être adressée par écrit au Secrétariat de Direction de Food for the Hungry Burundi à l’adresse ci-dessus, en mentionnant la référence de la publication, au moins dix (10) jours calendaires avant la date limite de dépôt des offres. Le Maître d’Ouvrage répondra par courrier ou courrier électronique à toute demande d’éclaircissements relatifs au Dossier d’Appel d’Offres, qu’il

aura reçue au plus tard dans les cinq (05) jours calendaires précédant la date limite de dépôt des offres. Visite du site des travaux. Une visite guidée des sites des travaux est obligatoire ; elle sera organisée le 29/01/2020 à 9h00’ en Commune MWUMBA sur le site de l’ECOFO MWU¨MBA. La rencontre est fixée au bureau de la Zone MWUMBA. Présentation et date-limite de dépôt des offres Les offres devront comprendre une garantie bancaire (ou toute autre institution financière) de soumission d’un montant d’un million de Francs burundais (1.000.000 BIF). Les offres devront être déposées au Bureau de Food for the Hungry Burundi au plus tard le 14/02/2020 à 10 heures précises. Les offres remises en retard ne seront pas acceptées. L’offre doit être paginée,

paraphée et comprendre une table des matières. Séance d’ouverture des offres Les offres seront ouvertes en présence des soumissionnaires dans la salle des réunions, en présence des soumissionnaires ou de leurs représentants qui le souhaitent, le 14/02/2020 à partir de 10 heures 30 minutes. Un procès-verbal d’ouverture des offres doit être contresigné par tous les membres de la sous-commission d’ouverture. Validité des offres Les offres demeureront valables pendant une période de 90 jours calendriers à compter de la date-limite d’ouverture des offres. Critères de qualification. Les exigences en matière de qualifications sont indiquées dans les DPAO et à la Section II du présent dossier d’appel d’offres.

AVIS D’APPEL D’OFFRES AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL OUVERT N° 004/FH/GMB/2020 POUR L’EXECUTION DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION SEPT SALLES DE CLASSE + UN BLOC ADMINISTRATIF + DEUX BLOCS LATRINES VIDANGEABLES DE 10 PORTES AUX ECOFO MANGA, JENE, MUGOYI ET RANDA EN COMMUNE KABARORE. Date de publication Date d’ouverture des offres

: le 07/ 01/2020 : le 14/ 02 /2020.

Objet Food for the Hungry Burundi, invite par le présent avis d’appel d’offres national ouvert, les soumissionnaires admis à concourir à présenter leurs offres sous pli fermé, pour la construction SEPT SALLES DE CLASSE + UN BLOC ADMINISTRATIF + DEUX BLOCS LATRINES VIDANGEABLES DE 10 PORTES AUX ECOFO MANGA, JENE, MUGOYI ET RANDA EN COMMUNE KABARORE.. Financement du marché Le marché est financé à 100% sur fonds propres de Food for the Hungry Burundi. Allotissement et délais Les travaux prévus dans le cadre de ce marché sont constitués d’un seul lot détaillé comme suit : Six salles de classes + un bloc administratif à ECOFO MANGA ; Une salle de classe à ECOFO JENE ; Un bloc latrine vidangeable de 10 portes à ECOFO MUGOYI ; Un bloc latrines vidangeable de 10 portes à ECOFO RANDA. Tous les travaux sont à réaliser dans un délai de trois (03) mois calendriers au maximum.

Conditions de participation La participation au marché est ouverte, à égalité de conditions, à toutes les personnes physiques et morales et possédant les capacités techniques, juridiques et financières nécessaires à l’exécution du marché. Ne peut participer à l’appel d’offres tout soumissionnaire concerné par l’inéligibilité énumérée à l’article 161 de la loi n° 1/04 du 29/01/2018 portant modification de la loi n° 1/01 du 04/02/2008 portant Code des Marchés publics. Consultation et acquisition du dossier d’appel d’offres Le dossier peut être consulté tous les jours ouvrables de 9h00’ à 12h00’ au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à l’Avenue du 13 Octobre N°7 (en face du terrain Tempête) ou au Bureau de liaison sis en Commune KABARORE et peut être retiré après versement d’un montant non remboursable cent mille francs burundais (100.000 Fbu) au compte numéro 13101-00200013208-14/BIF de Food for the Hungry, ouvert à la BCB. Le retrait se fera au Bureau de Food for the Hungry Burundi sis à Bujumbura.

La date limite d’achat du Dossier d’Appel d’Offres est le 24 /01/2020. Toute question concernant le présent dossier d’appel d’offres doit être adressée par écrit au Secrétariat de Direction de Food for the Hungry Burundi à l’adresse ci-dessus, en mentionnant la référence de la publication, au moins dix (10) jours calendaires avant la date limite de dépôt des offres. Le Maître d’Ouvrage répondra par courrier ou courrier électronique à toute demande d’éclaircissements relatifs au Dossier d’Appel d’Offres, qu’il aura reçue au plus tard dans les cinq (05) jours calendaires précédant la date limite de dépôt des offres. Visite du site des travaux. Une visite guidée des sites des travaux est obligatoire ; elle sera organisée le 29/01/2020 à 14h00’ en Commune KABARORE. La rencontre est fixée au bureau de Food for the Hungry Burundi situé dans cette Commune. Présentation et date-limite de dépôt des offres Les offres devront comprendre une garantie bancaire (ou toute autre institution financière) de soumission d’un montant d’un million de Francs burun-

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

dais (1.000.000 BIF). Les offres devront être déposées au Bureau de Food for the Hungry Burundi au plus tard le 14/02/2020 à 10 heures précises. Les offres remises en retard ne seront pas acceptées. L’offre doit être paginée, paraphée et comprendre une table des matières. Séance d’ouverture des offres Les offres seront ouvertes en présence des soumissionnaires dans la salle des réunions, en présence des soumissionnaires ou de leurs représentants qui le souhaitent, le 14/02/2020 à partir de 10 heures 30 minutes. Un procès-verbal d’ouverture des offres doit être contresigné par tous les membres de la sous-commission d’ouverture. Validité des offres Les offres demeureront valables pendant une période de 90 jours calendriers à compter de la date-limite d’ouverture des offres. Critères de qualification. Les exigences en matière de qualifications sont indiquées dans les DPAO et à la Section II du présent dossier d’appel d’offres.


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Vendredi, 10 janvier 2020 - n°565

La mise en œuvre effective de la loi spécifique sur les VBG, mission possible Le centre Seruka vient de réunir différents acteurs dans la lutte contre les VBG. Son souci : la mise en application effective de la loi spécifique sur les VBG pour lutter efficacement contre ces violences.

R

eprésentants des gouverneurs, administratifs communaux, la police, le corps judiciaire et d’autres acteurs dans la lutte contre les violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG), étaient réunis jeudi 19 décembre. Au menu de l’atelier : la loi n°1/13 du 22 septembre 2016 portant prévention, protection des victimes et répression des VBG. L’objectif est d’amener les acteurs à avoir une vision commune de la loi, pour sa mise en œuvre effective et établir les stratégies de lutter efficacement contre les VSBG. Pour le représentant légal adjoint de l’Initiative Seruka pour les victimes des VSBG (ISV), Mélance Nyabenda, les VBG existent depuis fort longtemps, mais restent un sujet tabou, surtout les violences sexuelles, à cause d’une tradition fermée sur des sujets d’ordre sexuel. « Il s’avère aussi difficile de mesurer l’ampleur de ce phénomène puisqu’il y a toujours des survivants qui n’ont pas accès aux soins à cause de la distance qui les sépare des structures de soins. » Face au nombre de cas de VSBG qui reste assez élevé, explique M. Nyabenda, le défi majeur est de faciliter l’accès des victimes à la justice. « Nous interpellons chacun à agir pour contribuer dans la prévention, protection des victimes et répression de ce fléau qui mine notre société.» Car sans la conjugaison des efforts, la lutte contre ces violences serait une utopie.

Des défis, mais aussi des avancées Le représentant du ministère en charge du Genre, Jacques Ndihokubwayo, se félicite de la mise en place de la loi spécifique sur les VBG malgré les quelques défis qui restent dans sa mise en œuvre. Il évoque notamment l’expertise médicale pour les victimes de violences sexuelles, prévue gratuite par la loi, mais qui reste payante. Un autre défi, selon lui : le code pénal qui a été amandé ne correspond plus à la loi spécifique sur les VBG. Car certaines violences prévues dans cette loi étaient réprimées par le code pénal. « Cela peut perturber le personnel judiciaire dans la mise en application de cette loi spécifique. » Ce conseiller à la direction générale du Genre indique que hormis certaines lacunes, cette loi spécifique est mise en œuvre, en général. Le grand problème, selon lui, certaines victimes ont peur de porter plainte. Et la justice manque parfois de preuves et innocente l’auteur. L’expert-juriste, Aloys Ndikuriyo, montre la plus-value de cette loi spécifique sur les VBG par rapport à d’autres lois : certaines violences constituent désormais des infractions. Le règlement à l’amiable, le concubinage, « gutera intobo », l’exploitation sexuelle, la stérilisation forcée d’un conjoint, l’enlèvement d’une fille, l’union

De gauche à droite, le représentant adjoint du centre Seruka, le représentant du ministère du Genre et la coordinatrice du centre Seruka, ouvrant l’atelier.

forcée, le mariage précoce et autres violences psychologiques et économiques. Des violences qui n’étaient pas réprimées par le code pénal. Ce conseiller au ministère de la Justice relève plusieurs institutions qui sont garantes de la prévention des VBG : les ministères du Genre, de la Sécurité publique, de l’Education, les parents, les collectivités locales, le Conseil National de la Communication (CNC).

Les VSBG, pas une fatalité Les participants dans cet atelier n’ont pas manqué de relever les défis et proposer des stratégies

Tous les acteurs dans la lutte contre les VBG ont participé dans l’atelier.

pour la mise en œuvre effective de cette loi. Les barrières socio-culturelles. La vulnérabilité économique de la femme. L’ignorance par la population de la loi spécifique sur les VBG et du Code des personnes et de la famille (CPF), des textes qui ne sont pas de surcroît traduits en kirundi. La protection des victimes et des témoins qui n’est pas effective. L’arrangement à l’amiable par les chefs collinaires. Les peines prévues dans la loi spécifique légères pour éradiquer les VBG, etc. sont les principaux défis relevés par les participants. Un autre défi important: le manque d’éducation sexuelle qui pourrait être à l’origine de

violences domestiques comme le concubinage. Ils proposent entre autres la création de structures d’encadrement sur la sexualité ainsi que la mise en place du manuel sur l’éducation sexuelle, adapté à la culture burundaise. Comme recommandations, il faudra retenir la sensibilisation de la population par tous les acteurs, pour un changement de mentalités. La vulgarisation de la loi spécifique sur les VBG et du CPF par l’administration locale, les médias et le gouvernement. La mise en place des mécanismes de protection des victimes et des témoins par des moyens matériels et financiers.

Les participants réfléchissent, en groupe, sur les stratégies de mise en œuvre effective de la loi sur les VBG.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org


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