IWACU 560

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IWACU N°560 – Vendredi 6 décembre 2019 – 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi Tél. : 22258957

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Où est Berchmans Misago ?

POLITIQUE Interview exclusive avec le Premier vice-président

AU COIN DU FEU

SÉCURITÉ P.5

Lourd bilan humain d’un éboulement de trois collines en commune Mugina

Avec P.7

Balthazar Habonimana

P.11


LA DEUX

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Editorial

On n’est jamais mieux que chez soi Par Léandre Sikuyavuga Directeur des Rédactions

U

n accord signé le 24 août entre la Tanzanie et le Burundi où 180 mille réfugiés burundais en Tanzanie devraient rentrer dans leur pays d’origine de gré ou de force a soulevé un tollé général. De par les agissements des parties prenantes, on était tenté de croire à des incompréhensions, des spéculations, du chantage. Les organisations qui militent pour les droits des réfugiés ont évoqué des retours forcés, des refoulements, des pressions, un calvaire des réfugiés burundais,etc. Pour la Tanzanie, la situation politique et sécuritaire s’est nettement améliorée au Burundi. Affirmation que défend Gitega qui, par ailleurs a condamné avec la dernière énergie « des personnes, des organisations internationales qui leurrent les réfugiés en leur disant qu’il n’y a pas de paix au Burundi». Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que «si la sécurité s’est globalement améliorée, la situation au Burundi n’est pas, à l’heure actuelle, de nature à encourager les retours». Un imbroglio, qui pourrait conduire à la récupération, à la manipulation des réfugiés. Le communiqué conjoint de ce 29 novembre 2019 de la réunion de la Commission Tripartite sur le Rapatriement des réfugiés burundais de Tanzanie vient de calmer la situation, mettre fin aux spéculations. Les représentants au haut-niveau des ministères burundais et tanzanien de l’Intérieur et le HCR ont insisté sur le retour « volontaire. » « Les parties se sont engagées à continuer de faciliter le rapatriement librement consenti des réfugiés burundais qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine conformément aux principes régissant le rapatriement volontaire. » Par ailleurs, ils ont noté que si certains réfugiés peuvent choisir de rentrer maintenant, d›autres pourraient avoir des raisons bien fondées de vouloir retrouver leur patrie à un autre moment et continueront à bénéficier d’une protection internationale. Bonne nouvelle ! Etre réfugié n’est pas un choix ou une promenade de loisir. C’est encore moins un prestige d’être contraint à franchir les frontières nationales et se retrouver hors du pays natal. Avec le principe d’équité qui dit et répète qu’il est contre-productif d’offrir aux réfugiés des conditions générales d’existence supérieures au quotidien vécu par la population locale, les camps de Nduta, Mtendeli et Nyarugusu sont loin d’être l’Eldorado. On n’est jamais mieux que chez soi, « home sweet home », disent les anglophones. Le caractère contraignant est donc inutile et peu pédagogique. Le jour où ils seront rassurés, le rapatriement viendra de soi. Seulement, il faudra fournir régulièrement des informations et des mises à jour à l’ensemble de la population des camps sur la situation dans leurs provinces, communes et collines d’origine.

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En hausse

Sur le vif

En coulisse

Construction d’un hôpital de la Police Nationale du Burundi

Billy-Scott Irakoze,

Directeur des Rédactions : Léandre Sikuyavuga Directeur des Rédactions adjoint : Abbas Mbazumutima Secrétaire de Rédaction : Guibert Mbonimpa Rédaction

Le ministre de la Sécurité publique et la China Machinery Engineering Corporation (CMEC) ont signé, lundi 2 décembre, un contrat de construction de l’Hôpital de la Police Nationale du Burundi d’un montant de 100 millions de dollars américains.

Journée du café Le ministre de l’Agriculture a annoncé, mardi 3 décembre, la mise en place d’une journée dédiée à la filière café dans le but de réhabiliter ce secteur et accroître la production.

Fashion week L’Agence Umuringa and Ingo fashion and Event organise une semaine de la mode du 5-8 décembre 2019 à l’hôtel Club du lac Tanganyika.

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our avoir remporté 6 médailles, dont deux en or et quatre en bronze, au championnat de natation, CANA Zone III. La compétition s’est déroulée du 28 novembre au 1er décembre à Nairobi au Kenya.

Politique : Agnès Ndirubusa Economie : Pierre-Claver Banyankiye Sécurité : Fabrice Manirakiza

En baisse

L’équipe Aigle Noir de Makamba,

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our avoir retiré ses 7 joueurs qui avaient été sélectionnés par le sélectionneur de l’équipe nationale « Intamba mu rugamba » afin de participer au tournoi de la Cecafa prévu en Ouganda du 7 au 19 décembre.

ANNONCE

Droits de l'Homme et Justice : Félix Haburiyakira Société : Clarisse Shaka Environnement : Rénovat Ndabashinze Sport et Santé : Hervé Mugisha Culture : Egide Nikiza, Edouard Nkurunziza, Jérémie Misago Equipe technique: Danny Nzeyimana, Ernestine Akimana, Aubin Hicuburundi, Anaïs Hashazinka, Térence Mpozenzi

APPEL A MANIFESTATION D’INTERET Pour formation des formateurs en entrepreneuriat Dans le cadre de son programme de promotion du développement des compétences orientées vers les besoins du marché et la création d’emplois, financé par la Coopération Suisse (DDC) ; Swisscontact Burundi lance un appel à manifestation d’intérêt aux personnes et organisations qualifiées pour la formation des formateurs en entrepreneuriat. Expérience souhaitée et capacités du prestataire de formation A partir d’un programme de formation en entrepreneuriat développé par Swisscontact: • Développer une approche pédagogique • Mettre en place un manuel de formation qui sera utilisé par les formateurs • Mettre en œuvre la formation des formateurs et leur délivrer les outils. • Dossier de manifestation d’intérêt • Brève présentation de l’équipe de consultant(s) avec CV simplifié et de l’organisation • Les références techniques pour des missions similaires.

Ce dossier sera envoyé à l’adresse : bu_info@swisscontact.org au plus

tard le jeudi 12/12/2019.

Un chiffre

1092 est le nombre de cas d’abandon scolaire enregistrés de 2017 à 2018 dans 12 provinces, suite à des grossesses non désirées.

Source: UNFPA Une pensée « Ne commence rien dont tu puisses te repentir dans la suite. Garde-toi d›entreprendre ce que tu ne sais pas faire, et commence par t'instruire de ce que tu dois savoir. C'est ainsi que tu mèneras une vie délicieuse. »

Pythagore www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org


L'ÉVÉNEMENT

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Où est «Cuma» ?

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es quelques vendeurs de fruits qui restaient encore, ce mercredi vers 17 h passées, au petit point de négoce de Karama, sur la RN1 non loin du bar-resto ‘‘Iwabo w’abantu’’, n’oublieront jamais ‘‘cette scène de terreur’’. Ils témoignent : «Cet homme venait d’arriver ici, il n’y avait pas plus de 5 minutes. Visiblement, il rentrait de son boulot. Il s’était arrêté pour acheter des patates douces. Alors qu’il marchandait avec une femme, deux hommes en tenue militaire se sont approchés. Nous, on pensait qu’ils étaient de passage, en patrouille comme d’habitude. Dans l’entretemps, une voiture Toyota, modèle TI aux vitres teintées a débarqué sur place. Personne n’en est descendu. Mais de l’intérieur, une voix a crié : attrape-le, c’est celui-là même». Cuma a été enlevé sous les yeux éberlués des passants. Ces «militaires» l’ont attrapé et jeté dans la TI. Selon ces commerçants, il a essayé de se défendre, en vain. «La voiture est repartie très vite. Déjà paniqués, nous n’avons pas pu noter son numéro d’immatriculation»… Selon les informations recueillies auprès de ses proches, Berchmans Misago avait été prévenu, pendant la journée, d’une tentative de son enlèvement : «Il était suivi depuis le matin. Des amis à lui l’avaient averti que des gens le guettent. Ils lui avaient suggéré de trouver des compagnons dans ses déplacements pour plus de sécurité». Mais, fier de lui-même, il avait pris cet avertissement à la légère. Ainsi, comme d’habitude, après son travail au ministère du Commerce et de l’Industrie, vers 17h, il est parti, tout seul, sans aucun souci, à l’arrêt-bus du centre-ville. Il a emprunté le bus MirangoRond-point pour rentrer chez lui. Il n’y arrivera pas. Ses ravisseurs le guettaient. D’autres l’attendaient pour le kidnapper. Des sources concordantes parlent d’un enlèvement savamment planifié. L’équipe de ravisseurs, confient-elles, s’était subdivisée en trois groupes. L’un d’eux devait suivre les mouvements de Cuma depuis son départ du lieu de travail. «Ils ont même pris le même bus que lui». L’autre groupe l’attendait dans un virage après sa sortie du bus. «C’est celui-là, avec des hommes en uniforme militaire

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Depuis son enlèvement par des inconnus, mercredi 20 avril, Berchmans Misago dit « Cuma », un habitant de la commune Ntahangwa en Marie de Bujumbura, reste introuvable. Ancien combattant des FNL, très proche d’Agathon Rwasa, le président du CNL, l’homme était très influent dans ce parti. Sa disparition inquiète. Iwacu a mené une enquête.

qui l’ont attrapé à Karama». Le dernier groupe resterait dans le véhicule qui l’a emmené.

Pour pouvoir éliminer Agathon Rwasa ? Berchmans Misago a combattu aux côtés d’Agathon Rwasa, le leader historique des Forces nationales de libération, FNLPalipehutu. Au sortir du maquis, en 2008, il a été démobilisé. Cependant, il est resté dans la garde rapprochée de son ancien chef rebelle comme bodyguard. «Il a vécu chez lui pendant longtemps», confie un ancien compagnon de lutte. Un jeune homme qui assurait le même rôle que lui chez Agathon Rwasa parle d’un ‘‘garde du corps très dévoué’’ à son chef. «Berchmans Misago a déjoué plusieurs tentatives d’assassinat d’Agathon Rwasa», dit-il, évoquant des «agents de cette garde sans cesse corrompus pour empoisonner leur chef mais tous toujours tenus en échec par ce fidèle et vaillant garde du corps». Selon lui, jamais Cuma n’aurait échangé de l’argent pour la vie de son chef aimé. Outre le loyalisme, Berchmans Misago aurait mis à mal bien de plans de « Nyakurisation » du CNL depuis son agrément en février dernier. «Quand il s’agissait des informations faisant état d’une éventuelle « Nyakuri-

Berchmans Misago reste introuvable, depuis mercredi 20 novembre.

sation » imminente, il se donnait corps et âme pour en empêcher l’aboutissement», assure E.N, un militant du CNL proche de la représentation nationale. Exempté le patron national, il n’avait alors plus de respect à aucune autre personnalité dans le parti. «Quel que soit le statut du militant soupçonné dans ce plan, ce dernier devait subir un interrogatoire devant une équipe de jeunes conduite par Cuma», poursuit E.N, soulignant qu’il constituait un véritable obstacle pour les détracteurs du CNL…

Une réunion de tous les dangers? La situation était ainsi jusque fin octobre dernier. Selon les témoignages, début novem-

bre, au terme d’une réunion qui aurait vu la participation d’Imbonerakure, d’agents des services de renseignements et de la police, 7 noms (dont celui de Berchmans Misago) auraient été listés sur un plan d’élimination physique visant, en définitive, celle d’Agathon Rwasa. Nos sources qui disent détenir ces informations d’un agent des services de renseignement citent Berchmans Misago, Claude, Richard, Matata, Innocent, un certain Justin (chef d’une équipe de producteurs de chansons à la gloire du CNL et de son patron) ainsi que l’honorable Bernard Ndayisenga. Pour la plupart, des membres du CNL qui sont à la tête d’un service national chargé du renseignement sur la sécurité du

Il aurait été enlevé sur la RN1 à cet endroit (Karama-Gatunguru), non loin du Bar-resto «Iwabo w’abantu».

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président de leur parti, notamment lors de ses déplacements. La réunion aurait eu lieu dans un bar situé dans la zone Kamenge de la commune Ntahangwa en mairie de Bujumbura. Les participants auraient mis en place une commission chargée de l’exécution des conclusions de la rencontre : «Gutekera mu magunira» ces personnes ciblées (= les emballer dans des sacs) serait la mission confiée à la commission. Nos sources soulignent que l’agent des services de renseignements qui a « livré ce secret» a indiqué que la commission est d’avis que l’élimination de ces «éléments gênants» permettrait soit l’élimination d’Agathon Rwasa, soit la destruction de son


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L'ÉVÉNEMENT

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parti. Pour eux, l’enlèvement de Cuma ne serait qu’une étape du processus de la concrétisation de ce plan…

Avant l’enlèvement de Cuma, l’échec de l’arrestation de Matata La disparition de Berchmans Misago a d’autant suscité d’inquiétudes qu’elle est intervenue 10 jours après une tentative d’arrestation contre Matata, une des personnes citées dans ledit plan. Il a en effet échappé, dimanche 10 novembre chez lui à Gatumba, à une arrestation, révèlent nos sources. «Des malfaiteurs avaient déposé des armes près de son chantier de construction. Et puis, des policiers étaient venus l’arrêter prétextant avoir découvert une cache d’armes». Mais ce jour-là, il n’était pas à Bujumbura. Ainsi, il a pu être sauvé. Il aurait reçu par la suite, via son téléphone, plusieurs menaces de mort. Une situation qui avait créé panique. Selon toujours les témoignages recueillis, après la disparition de Berchmans Misago, Matata comme tous les autres cités dans le fameux plan, sont ainsi entrés en clandestinité. Le Congrès national pour la liberté, CNL demande aux organes

Térence Manirambona : «Qu’il y ait des enquêtes pour que la vérité sur cet enlèvement soit connue.»

habilités à mener sans délai des enquêtes sur cette disparition. «Qu’il y ait des enquêtes pour que la vérité sur cet enlèvement soit connue», fait savoir Térence

Manirambona, porte-parole de ce parti, soulignant qu’il importe notamment de rassurer sa famille. D’après lui, le CNL s’est rendu

tardivement compte que Berchmans Misago était porté disparu. «Avant, nous pensions qu’il se serait rendu dans sa famille en province Gitega. Nous avons dû

demander à sa femme pour nous rendre compte de sa disparition». Il confie qu’une équipe déléguée par le CNL n’a alors ménagé aucun effort pour retrouver le leur, sans succès. «Nous avons cherché dans tous les cachots, dans les services de renseignements, en vain», souligne Manirambona ajoutant que le parti va bientôt saisir la police. La police nationale n’en dit pas grand-chose. Moïse Nkurunziza, le porte-parole adjoint du ministère de la Sécurité publique appelle sa famille à se confier à la police. Dans l’entretemps, selon les informations recueillies, la famille Misago aurait peur de porter plainte. «Sa femme craindrait pour sa sécurité ». Au moment où des jeunes du parti au pouvoir sont cités dans le plan d’élimination de 7 Inyankamugayo, la chargée de la communication au parti Cndd-fdd soutient que son parti ne peut pas commenter une telle affaire. Nancy Ninette Mutoni nous recommande de chercher ces informations au niveau de l’administration. «Nous, on ne peut entrer dans cette confrontation que vous voulez faire entre les partis. S’il se passe quelque chose dans une localité quelconque, il y a là un administratif. » Edouard Nkurunziza

POLITIQUE

Le bruit de bottes en perspective?

R

ien de nouveau sous le soleil ou presque… Le Rwanda aurait décidé de passer à la vitesse supérieure. « En dépit de toutes ces plaintes déposées, jusqu’à présent sans suite, le Burundi vient d’être, cette fois-ci, victime d’une attaque perpétrée par l’armée rwandaise dans la nuit du 16 au 17 novembre 2019, dans la commune Mabayi, en province de Cibitoke, occasionnant ainsi des dégâts matériels et humains », soutient Gitega dans un communiqué lu par le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, jeudi 28 novembre, « suite à l’agression du Rwanda contre le Burundi ». Le présupposé de l’escalade verbale de Gitega est la croyance que Kigali oeuvre à la chute du gouvernement sous la houlette du parti de l’Aigle. Au point d’inciter le président Nkurunziza, dans sa correspondance du 4 décembre 2018 au président de l’EAC, son homologue ougandais, a demandé un « sommet spécial » pour régler le conflit opposant le Burundi à son «ennemi », le Rwanda. Une accusation balayée d’un revers de main par l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, secrétaire d’Etat en charge de la Coopéra-

tion et de la Communauté Estafricaine : « Nous savons très bien que la crise burundaise est une crise interne entre Burundais, qui est d’ailleurs sous médiation de la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Donc que le Burundi prenne le Rwanda toujours pour un boucémissaire nous importe peu. » Autre nouveauté, Gitega ne tolérera plus une autre « agression » du voisin d’outre Kanyaru.

« Le Gouvernement de la République du Burundi profite de cette occasion pour mettre en garde le Rwanda pour ces agressions multiformes répétitives contre le Burundi et prend à témoin toute

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la Communauté Internationale. En cas de récidive, le Gouvernement de la République du Burundi se réserve le droit de légitime défense. » Qui invoquera le droit de légitime défense en seconde position sera celui qui aura sollicité les « faveurs » d’Arès, le dieu de la guerre. Cette logique de montée aux extrêmes de la rhétorique antiKigali, de quoi est-elle le nom? Gitega semble s’être embarquée dans le bateau d’une prophétie autoréalisatrice, dans le sillage du putsch manqué du 13 mai 2015. Pointer du doigt Kigali comme «ennemi du Burundi » pourrait le conduire à regarder ces « hommes armés » qui font des incursions sur le territoire burundais comme une option stratégique, et ce faisant faire advenir la réalité dénoncée. Une fausse définition de la situation au départ pourrait alors passer pour vraie. La mise en garde de l’anthropologue René Girard est édifiante : « La loi de l’imitation nourrit l’emballement guerrier et peut mener au pire. » Guibert Mbonimpa


POLITIQUE

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Interview exclusive

Gaston Sindimwo : «L’Uprona veut reprendre le pouvoir» Dans un entretien accordé à Iwacu, le premier vice-président de la République, Gaston Sindimwo, est revenu sur l’actualité politique du moment.

O

ù en est le projet de réunification au sein de l’Uprona? L’Uprona est la matrice de tous les partis politiques au Burundi. Notre parti a été pendant longtemps celui de tous les Burundais. C’est pourquoi nous leur lançons un appel au retour au bercail. Si un arbre n’a pas de feuilles, il n’en verra jamais tomber de ses branches. Donc, c’est assez normal que notre parti ait connu une vague de départs dans le passé. Néanmoins, les anciens membres de l’Uprona actuellement au service d’autres formations politiques sont libres de militer en dehors de notre parti. Qu’ils sachent que le combat politique aura lieu entre un père et ses fils. Mais je tiens à souligner ma déception face à l’attitude d’exUpronistes qui sèment la discorde au sein de la population que nous exhortons à la vigilance face à cette propagande tordue, notamment nos concitoyens logés dans des camps de déplacés. A ceux-ci, mon message est simple: La paix et la sécurité qui règnent dans notre pays depuis 2015 et que menacent aujourd’hui ces politiques sans foi ni loi sont l’œuvre du Cndd-Fdd en collaboration avec l’Uprona. Enfin, je n’ai pas honte de le dire : Nous voulons gagner les élections en tant que Abadasigana et faire que notre parti prenne à nouveau le pouvoir. Dans cette optique, nous estimons que l’Uprona doit devenir «un parapluie où tous les Burun-

dais puissent s’abriter du soleil et de la pluie» Y-a-t-il des « Badasigana » qui ont répondu à votre appel «au retour au bercail»? Ils sont innombrables. Et ne cherchez surtout pas à vous focaliser sur des leaders connus, car ce retour au bercail s’exerce plutôt par le bas. Aujourd’hui, depuis la naissance de notre parti, c’est la toute première fois que notre parti est présent jusqu’au niveau collinaire. Au fil du temps, l’Uprona était devenu un parti de «cadres en cravates» coupés du peuple et qui se contentaient de prendre des décisions sans jamais quitter leurs bureaux. Aujourd’hui, nous avons rétabli un lien solide avec la base à travers un réseau de représentants du parti sur chaque colline dans tout le pays. Fini l’Uprona campé uniquement dans les villes et chefslieux des provinces, place à un Uprona connecté au Burundi profond.

l’origine de l’indépendance de notre pays. Nous sommes un parti d’équilibre, de gouvernement et Quelle stratégie pour qui ne pratiquera jamais la fronde «ramener au bercail» des milpolitique, car il estime qu’il a une liers de Burundais déçus par responsabilité exceptionnelle à l’Uprona à la tête du pays? l’égard du peuple burundais. Par Nous demandons aux Burun- ailleurs, nous sommes devenus le dais de nous faire confiance, parti de la jeunesse. Une jeunesse l’Uprona étant un parti du passé, qui rêve de révolution et qui du présent et de l’avenir. Notre sera mise en avant lors des difparti a traversé de férents scrutins à dures épreuves. Les venir. A certains idéaux du prince « L’Uprona est un parmi l’ancienne parti du passé, génération qui Louis Rwagasore ont été bafoués par du présent et de s’indigne de ce des dirigeants qui rajeunissement, l’avenir. » ont gouverné au l’occasion m’est nom de l’Uprona, donnée de leur mais pour servir leurs intérêts rappeler que le prince Louis propres. Notre parti tient une Rwagasore n’avait que 29ans place à part dans notre pay- et qu’il est opportun de former sage politique. L’Uprona est à une génération nouvelle qui lui

ressemble. Enfin, le parti CnddFdd avec lequel nous sommes partenaires s’est battu et a réussi à ramener la paix et l’unité entre Barundi. Au sein de l’Uprona, ce bilan nous réjouit, mais nous estimons pouvoir faire mieux. Comment jugez-vous le climat politique actuel à la veille des élections? La situation actuelle est de loin meilleure que celle prévalant dans le passé en de pareilles périodes. Cependant, nous déplorons de temps à autre des actes d’intolérance politique ici et là dans le pays. Pour cela, nous demandons au ministre de l’Intérieur de veiller à ce que tous les partis politiques intègrent les comités mixtes de sécurité et de réunir les représentants

des partis politiques une fois le mois. Aux gouverneurs de province, nous leur avons demandé d’organiser des rencontres avec des leaders de partis politiques deux fois le mois. Nous lançons également un appel au respect des mesures et injonctions prises par le président et le ministre de l’Intérieur de la part d’élus collinaires et même certains administrateurs communaux. Dans le jeu politique, ceux qui n’exercent pas le pouvoir veulent le prendre et ceux qui l’exercent ne veulent pas le céder. Que celui qui exerce le pouvoir ne recourt pas à l’intimidation de ses concitoyens comme l’a d’ailleurs rappelé le président de la République récemment. Le citoyen burundais a le droit de vivre en paix et de militer dans tel ou tel autre parti politique sans crainte de représailles à son encontre. De même, il est interdit à quiconque d’user de son appartenance politique pour exercer des menaces ou du chantage sur ses compatriotes. Bref, nous n’accepterons jamais quiconque voudra soumettre de nouveau le pays à la terreur. Qu’attend votre parti pour présenter un candidat aux élections présidentielles prochaines? Nous ne sommes pressés. Au moment opportun, le nom du candidat élu pour nous représenter sera divulgué. Sinon, l’Uprona prendra part à tous les scrutins prévus : Des élections législatives aux scrutins portant sur les conseils communaux en passant par l’élection présidentielle. Propos recueillis par Alphonse Yikeze

Annonce

APPEL D’OFFRES POUR LES MICRONUTRIENTS 7 décembre 2019 Nous invitons les fournisseurs potentiels à soumissionner pour la fourniture de sachets en micronutriments dans le cadre du projet Tubehoneza Nutrition financé par la Commission européenne et soutenu par la Croix-Rouge Finlandaise (CRF).

centre logistique CRF par courrier électronique à procurement@redcross.fi y compris la référence «Micronutriments» et leurs coordonnées, au plus tard le 15 décembre 2019 à 16 heures (GMT + 2).

Les fournisseurs intéressés doivent demander la documentation relative à l’appel d’offres du

La date limite de réception des documents d’appel d’offres dûment remplis à l’adresse électronique procurement@redcross.fi.turvaposti.fi est fixée au

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17 janvier 2020 à 16 heures (GMT + 2) avec la référence «Micronutriments». Veuillez contacter Marjo-Riitta Mäkelä (Responsable des achats de la FRC) par courrier électronique à l’adresse suivante: Marjo-riitta.makela@redcross.fi et cc: procurement@redcross.fi pour toute demande de renseignements.


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POLITIQUE

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Chronique sur le message de haine

L’exclusion, un tremplin à la violence de masse Certains jeunes jugent que l’exclusion, surtout en période électorale, peut être un facteur de déstabilisation de la société, et partant conduire à des violences de masse. Ils interpellent les politiciens à manifester un comportement responsable.

V

iolences de masse, révoltes, affrontements, déplacements et séparation des familles, déstabilisation de la société, sont, entre autres, les retombées de toute forme d’exclusion visant les membres d’un groupe quelconque, selon des témoignages de jeunes. Ils reviennent sur quelques formes que peut prendre l’exclusion. Sociale, elle consiste à priver un individu ou un groupe d’une reconnaissance, à nier son identité et ses droits. Sur le plan politique, elle se traduit par le rétrécissement ou la fermeture de l'espace politique pour certains tandis que les autres ont le champ libre. « C’est la majorité contre la minorité ». Pour Roger Nsavyimana, jeune bachelier de l’Université du Burundi, l’exclusion est en soi une forme de violence. Les membres du groupe qui sont indexés cher-

chent par tous les moyens à se défendre. Et de préciser que la violence ne résout jamais les conflits. « Les crises de 1972, 1988 et 1993 ont favorisé la naissance des rébellions par des mécontents, victimes des actes d’exclusion. Le conflit est resté perpétuel». Léonard Nyandwi, étudiant à l’Université du Burundi, déplore que la marginalisation d’une catégorie de personnes sape les efforts de réconciliation. « Il est regrettable que l’espace politique soit verrouillé pour certains. Leurs droits politiques sont bafoués. Cela peut les amener à la défensive». Et de conclure : «C’est le chaos qui s’ensuit.»

Les leaders politiques appelés à la responsabilité Adelin Havugiyaremye, étudiant en master de socio-anthro-

Un enfant derrière les concertinants

pologie, constate que les auteurs sont ceux qui sont investis de la puissance publique : « Les auteurs sont les détenteurs du pouvoir politique. Ils s’appuient sur les appareils répressifs de l’Etat, notamment les corps de défense

et de sécurité. La répression va jusqu’à créer la frustration, ce qui débouche sur une crise ouverte entre les protagonistes.» Dieudonné Bigirimana, quant à lui, se dit scandalisé par le fait que les réseaux sociaux soient deve-

nus le champ de vulgarisation des messages visant l’exclusion. Pour lui, il est déconcertant de constater que les politiques changent de discours, selon les provinces et les lieux visités. « Un politicien qui tient un meeting dans un site de déplacés ne va pas tenir le même discours ailleurs. Il joue sur les émotions des victimes, ce qui perpétue la psychose». Pour ces jeunes, la période électorale n’est pas le moment de proférer des injures contre les adversaires, mais plutôt celui de présenter leur projet de société. « Il faut un comportement pacifiste, non-violent. Que les leaders politiques s’abstiennent de tout acte de violence. L’espace politique devrait être ouvert à tout le monde. Le meilleur juge est l’électeur à condition que les élections soient inclusives et transparentes. Après les scrutins, nous restons fils et filles de la nation». Ils interpellent leurs pairs à revenir à la raison et à refuser la manipulation. Quand la violence gagne du terrain, ils sont les premiers perdants. Jérémie Misago

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AVIS D’APPEL D’OFFRES PUBLIC POUR LA FOURNITURE DES SEMENCES AMELIORES DE HARICOT, PATATE DOUCE, PLANTS FRUITERS ET CHEVRES POUR LES BENEFICIAIRES DU PROJET TUBEHONEZA A GITEGA. - Date de Publication : 04 Décembre 2019 - Date limite de dépôt des offres : 18 Décembre 2019 - Date d’ouverture des offres : 19 Décembre 2019 CARE International au Burundi lance un appel d’offre pour la fourniture des semences de Haricot riche en Fer, des boutures de patate douce à chair orange ; des plants d’orangers ou mandariniers, maracuja et Pruniers de Japon et des chèvres femelles de race locale et boucs croisés alpine pour les bénéficiaires de son projet de Sécurité Alimentaire à Gitega Ce marché est composé de quatre lots répartis comme suit : Lot 1 : Semences de Haricot riche en fer. Lot 2 : Boutures de Patate douce à chair orange. Lot 3 : Plants fruitiers : Plants d’orangers ou mandariniers ; Plants de Maracuja et de Prunier de Japon.

Lot 4 : Chèvres de race locale et boucs croisés Boers localement (Niveau National). Les Termes de référence peuvent être consultés et retirés tous les jours ouvrables à la réception du Bureau de CARE International au Burundi, sis à Bujumbura, Route Rumonge, Blvd Mwezi Gisabo, n° 84, ou à ses bureaux de Gitega, Ngozi et Muyinga tous les jours ouvrables, entre 9h 00 à 12 h 00, heure locale. Les fournisseurs intéressés par le présent appel d’offre sont priés de déposer leurs offres sous plis fermés uniquement à la réception du Bureau de CARE International au Burundi, sis à Bujumbura à l’adresse indiquée ci-dessus au plus tard le 18/12/2019 à 10 heures précises et s’inscrire dans le registre de dépôt des offres.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

L’ouverture des enveloppes se fera dans la salle des réunions de CARE International au Burundi sis à Bujumbura en date du 19/12/2019 à 10 heures 30 minutes, en présence des soumissionnaires qui le souhaiteront. CARE International tient à informer le public qu’aucune commission ne doit être donnée pour décrocher le marché. Si vous êtes victimes ou témoins de fraude ou corruption, harcèlement ou exploitation sexuelle par les agents et /ou partenaires de CARE Burundi, prière le dénoncer gratuitement et confidentiellement en téléphonant au 76 121 121 pour les abonnés d’Econet _Leo et au 61 121 121 pour les abonnés Lumitel ou connectez-vous sur le site www. care.ethicspoint.com


SÉCURITÉ

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Mugina

Des éboulements font 24 morts, 7 blessés et plus de 30 personnes portées disparues

C

’est la désolation dans la zone Nyamakarabo, en commune Mugina de la province Cibitoke au nord-ouest du Burundi. Les pluies diluviennes de la nuit de ce mercredi 4 décembre 2019 ont causé des éboulements de terrain et des dégâts humains. Ce sont les sous-collines de Nyempundu, Rukombe Gikomero et Rwamagasha qui sont les plus touchées. Les collines voisines du Rwanda n’ont pas été épargnées. Le bilan provisoire, établi par l’administration locale de 24 morts et d’une trentaine de personnes introuvables jusque jeudi 5 décembre, fait froid dans le dos. Les forces de l’ordre, des agents de la Croix Rouge en collaboration avec les survivants de la zone sinistrée de Nyamakarabo, étaient durant toute la journée de ce jeudi en train de rechercher des miraculés et de retirer de la boue des corps sans vie. C’était surtout sous les décombres des

maisons complètement démolies. Epaulés par des agents de la Croix Rouge, des rescapés ont passé cette journée à rassembler les cadavres et à les transporter sur des civières de fortune jusqu’à des endroits hors de danger. Des pleurs et des sanglots des survivants de cette catastrophe accompagnaient ces navettes funèbres. «Il y a des familles entières que nous ne parvenons pas à retrouver, elles sont complètement ensevelies dans la boue. Leurs maisons et leurs cultures ont été emportées », se désole un survivant rencontré à Rukombe dans cette même zone de Nyamakarabo. Selon les témoignages des rescapés de la sous colline de Gikomero, il a commencé à pleuvoir vers 19h et c’était de fortes pluies quand des bruits assourdissants se sont fait entendre dans les montagnes surplombant nos villages. «C’étaient des éboulements, des pans de collines

Des corps sans vie sur des civières.

qui dévalaient du haut des montagnes emportant nos maisons et nos cultures». Ces rescapés appellent à l’aide : «Nous n’avons plus rien, nos maisons et nos réserves de vivres ont été emportées. Nous demandons au gouvernement de nous chercher

des abris, des médicaments et de l’aide alimentaire. C’est urgent !» Quelques administratifs à la base ont appelés les populations habitant sur les flancs des collines sinistrées à se mettre à l’abri en cherchant des endroits plus ou moins sûrs pour y passer la nuit.

Ce même message a été réitéré par le gouverneur de la province Cibitoke, Joseph Iteriteka. Il a enfilé ses bottes en caoutchouc et s’est rendu sur les lieux pour réconforter cette population sinistrée. Selon lui, le bilan peut s’alourdir. Abbas Mbazumutima

Annonce

Appel d’offre pour le recrutement d’un consultant pour identification d’une Maison/ Compagnie d’Assurance Maladie pour le Staff de CARE Burundi.

Appel d’offre pour le recrutement d’un consultant Assistant Marketing Relationnel.

CARE International au Burundi, désire recruter un consultant pour identification d’une Maison/Compagnie d’Assurance Maladie pour le Staff. Si vous êtes intéressés, veuillez envoyer votre meilleure offre technique et financière dans l’enveloppe portant la mention« OFFRE POUR LA CONSULTANCE D’IDENTIFICATION D’UNE MAISON D’ASSURANCE MALADIE » qui sera adressée au Directeur de CARE International au Burundi et sera déposée sous plis fermés à la reception de CARE au bureau de Bujumbura sis Route Rumonge, Blvd Mwezi, n° 84, au plus tard le 18/12/2019 à 10 heures précises et vous devez vous inscrire dans le registre. Les TDRs peuvent être consultés et retirés tous les jours ouvrables à la réception du Bureau de CARE International au Burundi, sis à Bujumbura de 9h 00 à 12 h 00, heure locale, à l’adresse ci-après : CARE International au Burundi, Route Rumonge, Blvd Mwezi Gisabo, n° 84, BP. 6424, Bujumbura, Burundi, Tel.: (+257) 22 21 46 60/ 22 24 66 90, Fax: (+257) 22 21 39 02, E-mail: infoBurundi@care.org

CARE International au Burundi désire recruter un consultant Assistant Marketing, si vous êtes intéressés veuillez envoyer votre meilleure offre technique et financière dans l’enveloppe portant la mention « OFFRE POUR CONSULTANT ASSISTANT MARKETING » qui sera adressée au Directeur de CARE International au Burundi et sera déposée sous plis fermés à la reception de CARE au bureau de Bujumbura sis Route Rumonge, Blvd Mwezi, n° 84, au plus tard le 18/12/2019 à 10 heures précises et vous devez vous inscrire dans le registre.

Aucune commission ne doit être donnée pour décrocher le marché ou poste de travail. Etes-vous victime ou témoin de fraude ou corruption, harcèlement ou exploitation sexuelle par les agents et /ou partenaires de CARE Burundi. Dénoncez-le gratuitement et confidentiellement en téléphonant au 76 121 121 pour les abonnés d’Econet _Leo et au 61 121 121 pour les abonnés Lumitel ou connectez-vous sur le site https : www.care. ethicspoint.com.

Aucune commission ne doit être donnée pour décrocher le marché ou poste de travail. Etes-vous victime ou témoin de fraude ou corruption, harcèlement ou exploitation sexuelle par les agents et /ou partenaires de CARE Burundi. Dénoncez-le gratuitement et confidentiellement en téléphonant au 76 121 121 pour les abonnés d’Econet _Leo et au 61 121 121 pour les abonnés Lumitel ou connectez-vous sur le site https : www. care.ethicspoint.com.

Les TDRs peuvent être consultés et retirés tous les jours ouvrables à la réception du Bureau de CARE International au Burundi, sis à Bujumbura de 9h 00 à 12 h 00, heure locale, à l’adresse ci-après : CARE International au Burundi, Route Rumonge, Blvd Mwezi Gisabo, n° 84, BP. 6424, Bujumbura, Burundi, Tel.: (+257) 22 21 46 60/ 22 24 66 90, Fax: (+257) 22 21 39 02, E-mail: infoBurundi@care.org


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DROITS DE L'HOMME

Vendredi, 6 décembre 2019 - n°560

Certaines personnes vivant avec handicap se disent discriminées Problème d’accessibilité physique aux bureaux de vote, l’absence de bulletin en braille, non accès à l’information, tels sont quelques défis empêchant certaines personnes vivant avec handicap d’exercer leur droit de vote.

N

ous n’avons pas participé aux derniers scrutins. Nous n’avons pas eu accès aux bureaux de vote, suite à nos différents handicaps », se lamentent certaines personnes vivant avec handicap rencontrés dans la ville de Bujumbura. «Je marche à l’aide d’une béquille. Je n’ai pas accompli mon devoir civique, lors du dernier référendum constitutionnel. Le bureau ayant été placé loin de ma résidence », déplore N.B. Ces personnes disent qu’elles sont privées du droit de vote. « Nous avons le droit d’élire et de nous faire élire à l’instar des autres citoyens burundais».

Les défis sont énormes « On ne le dira jamais assez. Certaines catégories de personnes vivant avec handicap font face à de nombreux défis, lors des échéances électorales», confirme Cassien Bizabigomba, président de la Fédération des associations des personnes handicapées au Burundi. Et d’énumérer les plus saillants. De prime abord, ce défenseur des droits des personnes vivant avec handicap évoque l’accessibilité physique aux bureaux de vote. Certains sont aménagés dans des lieux où on doit escalader les escaliers. Des caniveaux difficiles à franchir qui se trouvent devant quelques bureaux de vote. Les personnes se déplaçant dans des chaises roulantes, fait-il savoir, éprouvent des difficultés pour y accéder. Mêmes difficultés pour les personnes marchant à l’aide de béquilles. M. Bizabigomba évoque, en outre, le problème des malvoyants : « Le bulletin de vote est écrit à la normale alors qu’il devrait y avoir un bulletin en braille adapté aux handicapés visuels.»

Les personnes sourdes ne sont pas épargnées. Cassien Bizabigomba épingle le problème d’accès à l’information, suite au manque d’interprètes du langage des signes. Pendant la campagne électorale, il fait savoir que les messages échappent aux sourds parce qu’il n’y a pas d’interprète à la RTNB. Ils ignorent le contenu des projets de société présentés par tel ou tel candidat. M. Bizabigomba demande à la RTNB de former et de recruter ces interprètes pour que les personnes sourdes puissent avoir accès à l’information.

La CENI indexée et interpellée « Nous avons exposé nos préoccupations auprès de la CENI, depuis 2010. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de réponses satisfaisantes », déplore cet activiste des droits des personnes

Cassien Bizabigomba : « Nous avons exposé nos préoccupations auprès de la CENI, depuis 2010.»

vivant avec handicap. Il affirme que la CENI a associé les associations dans les réunions tenues, lors de la préparation des précédents scrutins. Mais il fustige son comportement actuel: « Nous ne sommes pas invités dans les réunions qu’elle organise. Nous

avons été invités seulement quand la CENI a rendu publique le calendrier électoral. Nous sommes discriminés.» Il suggère à la CENI de songer aux personnes vivant avec handicap en prévoyant surtout le scrutin en braille. Par ailleurs,

Sixte Vigny Nimuraba : « Le droit de vote est un droit inaliénable pour n’importe quel Burundais.»

la CENI devrait aussi aménager des bureaux dans les centres qui hébergent les personnes vivant avec handicap. En outre, il demande aux partis politiques de les considérer au moment de confectionner les listes des parlementaires, conseillers communaux et collinaires. Interrogé sur cette question, Sixte Vugny Nimuraba, président de la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (Cnidh), reconnaît que chacun a ses droits : « Le droit de vote est un droit inaliénable pour n’importe quel Burundais ». Il soutient que chacun doit avoir accès à un bureau et un bulletin de vote. « Malheureusement des lacunes subsistent. Il y a des bureaux de vote qui ne sont pas jusqu’ à présent accessibles». Et de demander à la CENI de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour répondre à cette préoccupation. Toutefois, le président de la Cnidh estime que tout va dépendre des moyens disponibles. Il interpelle la CENI et les autres intervenants à fournir les efforts pour garantir le droit de vote à ces personnes vivant avec handicap. Félix Haburiyakira

Quid des droits des personnes vivant avec handicap ? Article 5 Toute personne handicapée bénéficie de tous les droits contenus dans la Constitution de la République du Burundi et dans d’autres instruments nationaux et internationaux ratifiés par le Burundi. Article 8 La personne handicapée a le droit de vivre au sein de sa famille ou d’un foyer s’y substituant et de participer à toutes les activités sociales, créatives et récréatives. Article 9. Toute personne handicapée qui atteint l’âge de dix-

huit ans et plus a le droit de jouir et d’exercer les droits politiques et a les possibilités de tout autre citoyen sans aucune forme discrimination Article 10 Toute personne handicapée a le droit de participer pleinement à la vie politique et à la vie publique directement ou par l’intermédiaire des représentants librement choisis. Article 11 Toute personne handicapée a droit à un accès égal de participation aux jeux, loisirs et autres événements sportifs ou culturels.

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

Article 29 Pour l’égalisation des chances avec tout autre citoyen burundais dans toutes les sphères de la vie sociale, toute personne handicapée a droit à l’accès au milieu physique, à l’information et à la communication.

Source : Loi N°1/03 du 10 janvier 2018 portant promotion et protection des droits des personnes vivant avec handicap au Burundi. F.H.


ANNONCES

Vendredi, 6 décembre 2019 - n°560

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Termes de référence pour l’Audit des comptes

Programme Transformation Alternative des Conflits Transparence et Initiative Communautaire « TAC-TIC » 1. Contexte Le Service Chrétien International pour la Paix « EIRENE » est une ONG internationale avec son siège à Neuwied en Allemagne. Depuis 2008, EIRENE s’est installée dans la région des GRANDS LACS avec une coordination régionale au Burundi agréée et réenregistrée sous le numéro 530/2263/CAB/2018 au Ministère de l’Intérieur et du Développement Communal. EIRENE œuvre pour la promotion de Paix et de non-violence gage d’un environnement propice pour un développement durable. EIRENE est engagée dans la région des Grands Lacs avec un programme « Transformation Alternative des conflits-Transparence et Initiative/TAC-TIC » qui est exécuté par des partenaires nationaux dans deux pays d’intervention à savoir le BURUNDI et la RD Congo. Pour le Rwanda EIRENE entretient des collaborations transfrontalières avec d’autres intervenants. Le programme « TAC-TIC » ; objet de la présente mission est financé par le Ministère Allemand de la Coopération (BMZ) pour une durée de trois années à compter d’Octobre 2018. Ce Programme s’articule sur les volets et projets suivants :

Une synthèse des différents rapports semi – annuels et annuels seront aussi faite ensemble avec l’audit de la dernière année à la fin du programme le 30 septembre 2021.

1. La vérification des pièces justificatives de tous les projets et activités au bureau de la Coordination à Bujumbura :

Toutes les révisions des états financiers et pièces justificatives auront lieu au bureau de la Coordination d’EIRENE à Bujumbura puis seront suivies des visites des projets au Burundi et en RDC à la fin de l’année. L’organisation des visites terrains est du ressort de la coordination d’EIRENE Grands Lacs.

Objectifs Généraux de l’accompagnement L’accompagnement du cabinet sera axé sur les thèmes suivants : •

Vérification des recettes et des dépenses à l’aide des pièces justificatives fournies

Vérification des dépenses en lien avec les finalités stipulées dans la requête du projet approuvée et avec le plan de financement, les éventuelles divergences feront objet d’explications spécifiques

Volet 1 Cohésion sociale et transformation non violente des conflits avec : • •

Le Projet Tujenge Pamoja mis en œuvre en Partenariat avec l’ONG SVH dans la région de FIZI en RD Congo Le Projet CHIRO Amahoro mis en œuvre en collaboration avec le mouvement Chiro Burundi dans les 8 diocèses du Burundi

• • • •

Volet 2 : Média et Paix mis en œuvre à travers : •

Le projet Média et Paix en partenariat avec la Maison de la presse du Burundi

• •

Volet 3 : Gestion transparente et équitables des ressources extractives

Appuie au Groupe de Travail Thématique Mine au Sud Kivu

Volet 4 : Renforcement des capacités, échanges régionaux, capitalisation des expériences et gestion

Vérifier si les fonds sont utilisés de manière efficiente et efficace suivant les recommandations du bailleur

Après échange avec le Coordinateur et la Responsable financière d’EIRENE GL sur les constats de la vérification, le Cabinet d’audit présentera le tableau des dépenses du programme pour l’année et/ou le semestre. 2. Visite des projets : Le Cabinet d’Audit effectuera deux vérifications : A. Une revue des systèmes de contrôle interne qui portera sur : • • • • • • •

Exprimer une opinion sur les Etats Financiers à la fin de l’exercice comptable

2. Méthodologie

La mission du Cabinet d’audit devra être conduite conformément aux normes Internationales d’Audit (ISA) établies par IFAC .

EIRENE Grands Lacs est à la recherche d’un cabinet d’audit pour un accompagnement pendant la durée du programme. Cet accompagnement permettra de faire l’audit des différents projets à la fin de chaque année fiscale correspondant à la fin de l’exercice comptable 2019, 2020 et 2021.Dans l’année 2020 et 2021, une audit mi annuelle sera faite en juillet.

• • • •

Examiner les dossiers de passation du marché Vérifier si la présentation des Etats Financiers est conforme à la comptabilité et aux principes comptables généralement reconnus (GAAP) ; Analyser et évaluer la gestion financière et le système de contrôle interne mis en place pour exécuter le projet ; Vérifier si les salaires payés au personnel du programme sont conformes avec les niveaux salariaux pratiqués localement ; Analyser et évaluer l’exécution budgétaire ; Vérifier l’état de mise en œuvre des recommandations des exercices antérieurs Formuler des recommandations éventuelles pour l’amélioration du système de contrôle interne et la tenue de la comptabilité pour les exercices ultérieurs adaptés aux partenaires ;

de connaissances Coordination du programme à Bujumbura au Burundi

Le Cabinet d’Audit se basera sur les informations de l’Audit du programme pour la période Octobre à Décembre 2018 et prendra connaissance des activités et procédures au cours de la période auditée à plusieurs niveaux :

Les originaux des pièces justificatives des dépenses de tous les projets Les protocoles de collaboration annuel de tous les projets Les états financiers annuels de tous les projets L’inventaire annuel de tous les projets Les rapports narratifs annuel des projets Tout autre document demandé

Les procédures du cycle Achat /Fournisseur Les contrats de prestation de services (consultance) Suivi du charroi et matériel du projet Passation des marchés La gestion du Personnel Les procédures des gestions de la trésorerie Les obligations légales notamment envers la fiscalité et la sécurité sociale

B. Une vérification des réalisations •

Choix des activités à vérifier sur le terrain (ce choix se fait au moment de la vérification des dépenses à la Coordination puis le partenaire est informé pour préparer la visite) Rencontre d’échange avec les bénéficiaires de l’activité choisie.

3. Résultats attendus • •

D’abord le tableau des dépenses du programme à partager avec la coordination et le Siège d’EIRENE Puis un rapport d’audit provisoire à partager avec la Coordination d’EIRENE Grand Lac, les responsables des ONGs partenaires et EIRENE Siège. En fin un rapport d’audit définitif en deux exemplaires l’un portant la mention « Original » et l’autre copie et une version électronique seront remis après avoir pris en compte les observations et commentaires de tous les partenaires sur les conclusions du rapport provisoire.

Le rapport d’audit inclura les points suivants :

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

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ANNONCES

a.

Attestation de l’expert-comptable

b.

Budget du programme

c.

d.

e.

f.

Vendredi, 6 décembre 2019 - n°560

Rapport sur les États Financiers du Programme en monnaie locale (BIF et USD); recettes et dépenses en fonction de l’origine des fonds ; taux de réalisation du budget. Vérification de la comptabilité réglementaire, de la conformité des soldes des comptes et caisses, de la plausibilité des états financiers, du respect des normes de comptabilité nationales et internationales et des stipulations des conventions/contrats entre EIRENE, les organisations et le bailleur BMZ. L’approche et les objectifs de l´audit ; la méthodologie, les travaux préliminaires etc. se référant à la vérification du projet et sa mise en œuvre.

h.

Suivi de la mise en œuvre des recommandations issues des rapports précédents

• •

Le Tableau des dépenses de tout le programme est vérifié dans un premier temps Le rapport provisoire est lu et observé pendant une durée déterminée de commun accord à partir de son obtention Le rapport final est déposé selon une période déterminée de commun accord après réception des observations d’EIRENE et des partenaires.

La Banque africaine de développement (ci-après dénommée ‘BAD’ ou la ‘Banque’) invite les soumissionnaires potentiels à soumettre leurs propositions pour « Les Prestations de Services de jardinage, d’entretien et de nettoyage des locaux du Bureau de la Banque Africaine de Développement au Burundi (Bujumbura) ; comme spécifier dans la demande de proposition (DP) à récupérer au bureau Pays de la BAD au Burundi, à l’adresse suivante :

• • • •

Les preuves des expériences de différentes vérifications conduites avec des ONGs similaires (Attestation de services rendus) Prouvez l’expérience dans les Audits des projets et programmes Service Civile pour la Paix (SCP) du Ministère allemand (BMZ) La preuve d’appartenance à l’ordre des comptables Lettre de reconnaissance par l’Ambassade allemand à Bujumbura Preuve d’identification fiscale et de non redevabilité fiscale

L’offre financière :

Proposition d’une grille d’honoraire détaillée appliquée par le cabinet d’Audit

6. Procédure de sélection • •

Publication de l’offre : 06 décembre 2019 Depôt des dossiers de candidature jusque le 03 janvier 2020 • Les dossiers seront envoyés email aux addresses ci après : eirene-grandslacs@eirene.org finances.eirenegl@cbinet.net •

Entretien du cabinet: à partir du 16 janvier2020

5. Contenu du dossier de candidature Une proposition de l’offre en 2 parties sera déposée.

Kiriri - 10, Rue des Travailleurs, de 8h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30, les jours ouvrables à partir 03 Décembre 2019 2. Les offres devront parvenir à la Banque, sous enveloppes scellées, au plus tard le 27 Décembre 2019, à 12h00, heure locale de Bujumbura à l’adresse indiquée ci-dessus. 3. Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante et l’enveloppe extérieure doit porter les informations suivantes :

Banque Africaine de Développement, Bureau Pays du Burundi 10, Rue des travailleurs – Kiriri, Bujumbura-Burundi B.P : 7543 Tél : +257 22 27 78 23 / 24, Adresse électronique: rdge_tender@afdb.org DC – NE PAS OUVRIR JUSQU’AU JOUR DE L’OUVERTURE DES PLIS Référence : ADB/RFP/COBI/2019/0253 - Prestations de Services de jardinage, d’entretien et de nettoyage des locaux du Bureau de la Banque Africaine de Développement au Burundi (Bujumbura) Date et heure de clôture de dépôt des offres : 27 Décembre 2019 à 12h00, heure de Bujumbura

4. Afin de permettre aux soumissionnaires de mieux préparer leurs offres, pour avoir une idée sur les prestations et disposer de toutes les informations nécessaires, une visite des lieux suivie d’une réunion préparatoire est prévue

L’offre technique

AVIS D’APPEL D’OFFRE POUR LES PRESTATIONS DE SERVICES DE JARDINAGE, D’ENTRETIEN ET DE NETTOYAGE DES LOCAUX DU BUREAU DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT AU BURUNDI (BUJUMBURA)

1.

a)

a)

Le Cabinet et EIRENE s’engagent dans un traitement suivant la logique ci –après :

Vérification et appréciation des procédures et du système de contrôle interne

La période de la mission d’Audit ne doit pas dépasser le mois de février de l’année suivante ou du mois de juillet pour les Audits semestriels

• •

g.

4. Périodicité de prestation

Les opinions sont au moins sur les points suivants : Ouverture d’un compte en banque exclusif pour le projet Respect de la législation locale Assurance du moyen de transport (l’assurance tous risques pour les voitures sera assumée par EIRENE en Allemagne le cas échéant) Respect des règles pour la passation des marchés ainsi que la vérification et l’évaluation des procédures et démarches internes pour la passation des marchés

Inventaire avec numéro, désignation, quantité/nombre, prix d’achat à partir de 410,- Euro, date d’achat, lieu et l’état d’objet, remarques comme passation à un projet, accident, vol, vente etc. Assurance (des personnes, des objets etc.) de la mise en œuvre du projet

le 17 Décembre 2019 à 10h00. Les soumissionnaires sont invités à se présenter à la date indiquée à 09h30, munis de leurs cartes d’identité, à l’adresse ci-haut mentionnée.

AVIS D’APPEL D’OFFRE POUR LA FOURNITURE D’UN SERVICE DE REPARATION ET DE MAINTENANCE DES EQUIPEMENTS DU BUREAU DE LA BAD AU BURUNDI

1.

La Banque africaine de développement (ci-après dénommée ‘BAD’ ou la ‘Banque’) invite les soumissionnaires potentiels à soumettre leurs propositions pour « Fourniture d’un service de réparation et de maintenance des équipements du bureau pays de la BAD au Burundi » ; comme spécifier dans la demande de proposition (DP) à récupérer au bureau Pays de la BAD au Burundi, à l’adresse suivante : Kiriri - 10, Rue des Travail-

2.

3.

leurs, de 8h00 à 12h30 et de 14h00 à 17h30, les jours ouvrables à partir du 03 Décembre 2019 Les offres devront parvenir à la Banque, sous enveloppes scellées, au plus tard le 23 Décembre 2019, à 12h00, heure locale de Bujumbura à l’adresse indiquée ci-dessus. Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante et l’enveloppe extérieure doit porter les informations suivantes :

Banque Africaine de Développement,Bureau Pays du Burundi 10, Rue des travailleurs – Kiriri, Bujumbura-Burundi B.P : 7543 Tél : +257 22 27 78 23 / 24, Adresse électronique: rdge_tender@afdb.org DC – NE PAS OUVRIR JUSQU’AU JOUR DE L’OUVERTURE DES PLIS Référence : ADB/RFP/COBI/2019/0171 - Fourniture d’un service de réparation et de maintenance des équipements du Bureau Pays de la BAD au Burundi Date et heure de clôture des offres : 23 Décembre 2019 à 12h00, heure de Bujumbura

4. Afin de permettre aux soumissionnaires de mieux préparer leurs offres, pour avoir une idée sur les prestations et disposer de toutes les informations nécessaires, une visite obligatoire des lieux suivie d’une

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

réunion préparatoire est prévue le 16 Décembre 2019 à 10h00. Les soumissionnaires sont invités à se présenter à la date indiquée à 09h45, munis de leurs cartes d’identité.


AU COIN DU FEU

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Avec Balthazar Habonimana Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Balthazar Habonimana.

V

otre qualité principale ? L'esprit de responsabilité et l'amour du travail bien fait. Depuis ma prime jeunesse, j'ai toujours été responsable de quelque chose et ai toujours adoré un travail bien accompli. Remplir mes obligations m'inonde de joie et de satisfaction. Par contre, un travail négligé ou inachevé m'empêche même de dormir. C'est pour cela que j'essaie de prendre les dispositions nécessaires pour accomplir de mon mieux un travail ou une mission qui m'est confiée. Votre défaut principal? Ma tolérance zéro au moindre retard. Pour moi, la ponctualité est un signe évident d'un niveau de civilisation avancé et de respect de soi-même et du prochain. Malheureusement, cette bonne pratique n'est pas encore suffisamment ancrée dans notre culture. Le temps ici est élastique. Il est important pour tout un chacun de veiller au respect du temps prévu, à l'instar des Britanniques qui affirment sans détour: « Time is money » (« Le temps, c'est de l'argent »). A son tour, un adage français renchérit cette assertion: « Le temps perdu ne revient pas. » La qualité que vous préférez chez les autres? Le respect de la personne humaine dans son intégralité, le culte de la vérité et le sens d'Ubuntu. Cette dernière est tout un concept renfermant de nombreuses valeurs humaines et morales qui dénotent d'une bonne éducation reçue des parents, de différents éducateurs et d'autres canaux de transmission. Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres? Le mensonge et la malhonnêteté. J'ai toujours en horreur la fabrication des prétextes fallacieux pour se soustraire à la révélation de la vérité. Il en est de même du manque de transparence et du non-respect de la parole donnée. Cela dit, une personne coupable d'un tort causé à moi-même ou aux autres est à mes yeux déjà pardonné une fois

il avait convié nos voisins les plus proches. Il savait que j'allais commencer mes études universitaires et me lancer dans une vie nouvelle semée d'embûches en cette période précise de l'histoire de notre pays. Dans son discours de circonstance, il souligna à mon endroit que la cohabitation harmonieuse et pacifique qui avait toujours caractérisé les Barundi, particulièrement les habitants de notre contrée, était le bien le plus précieux à sauvegarder à tout prix face à «une nouvelle élite assoiffée de pouvoir.» Il me recommanda aussi de ne pas me mêler de la politique parfois source de divisions et de haine. Des propos applaudis par l’assistance présente ce jour-là et qui sont devenus ma boussole morale jusqu’aujourd’hui.

qu'elle avoue sa faute et manifeste des regrets.

domicile. Le soir avant le coucher, elle se plaisait à nous réciter des contes dont le contenu constituait toute une école de vie. Le Seigneur nous a fait grâce puisqu'elle nous a quittés à 91 ans!

La femme que vous admirez le plus? Ma mère qui n'est plus malheureusement de ce monde. C'était une femme très aimable, pleine de générosité, de douceur L'homme que vous admirez le et de sollicitude. De plus, elle plus? était aussi très laborieuse. En C'est tout homme revêtu effet, elle se levait tôt pour net- des valeurs d’Ubuntu et toyer la maison d’Ubushingantahe tout en préparant en tout et pour « J'admire un le petit déjeuner tout. Un tel homme homme qui pour les enfants qui se respecte et qui devaient se s'applique à élever respecte la vie, la rendre à l'école et promouvoir ses liberté et l'intégrité comme moi. Elle de ses semblables semblables. » se couchait toususcite toujours jours la dernière, de l'admiration après avoir tout arrangé dans à mes yeux. Il sait ainsi afficher notre demeure. Elle aimait par- de la masculinité positive dans ticulièrement la propreté autour le respect, la protection et la d'elle. Elle parlait peu et préférait valorisation des personnes phyplutôt agir. Elle s'occupait assidû- siquement plus faibles que lui, ment du travail des champs pour en l'occurrence les femmes, les qu'un membre de sa famille enfants ainsi que toute personne n'aille pas un jour faire la man- sinistrée, handicapée ou marginche par manque de nourriture à alisée. Ce genre d'homme, qui,

loin de chercher à inférioriser les autres, s'applique au contraire à élever et à promouvoir ses semblables, attire toujours mon estime et mon admiration. Votre plus beau souvenir? J'ai eu plusieurs bons souvenirs dans ma vie. Mais celui qui me reste inoubliable est constitué par le message m’adressé par mon père au terme de mes études secondaires en juillet 1970. C'était 5 ans après les massacres politico-ethniques d'octobre 1965 dans la commune Busagana et seulement une année après le procès de certaines personnalités politiques accusées d'avoir trempé dans la tentative de coup d'état de 1969. Je venais d'être le tout premier élève à terminer avec succès le Cycle complet des humanités gréco-latines sur ma colline de recensement de Mwegera en commune Mbuye. Très fier de moi, mon père organisa au mois d'août de cette année-là une fête familiale en mon honneur à laquelle

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Votre plus triste souvenir? Mon plus triste souvenir est sans nul doute le jour où j'ai vu pour la première fois au Burundi que des hommes pouvaient oser porter la main sur leurs compatriotes et leur ôter la vie à cause de leur ethnie prise comme prétexte. Je ne savais pas, en effet, qu'une identité ethnique différente de celle de certains ayant pignon sur rue pouvait être un motif nécessaire et suffisant pour supprimer la vie de son semblable, un peu comme on efface un écrit suranné sur un tableau noir! J'ignorais aussi encore que l'inverse pouvait se produire d'autres années plus tard, comme si c'était une revanche tout aussi macabre de l'histoire. Les pages sombres de 1965, 1969, 1972, 1988, 1991, 1993 - 2003 et 2015 rappellent ces tristes réalités d' "un passé qui ne passe pas".... Cependant, la perte gratuite d'un de mes neveux du nom de Sindayizeruka Jacques, dans des conditions atroces, avec trois autres compagnons d'infortune au siège de la SRDI à Gihanga en 1996, demeure inscrite dans ma mémoire comme une encre indélébile. Il nous était si cher dans notre famille car doté de nombreuses valeurs humaines comme la gentillesse, la servia-


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bilité, la courtoisie, les bonnes manières, l'amour du travail, etc. Mais en dépit de ce qui s'est passé, nous avons depuis longtemps pardonné. C'était peut-être aussi un sacrifice à consentir, comme plusieurs autres de nos compatriotes en avaient offert tout aussi gratuitement, au cours de ces années d'infortune. Quel serait votre plus grand malheur? En tant que chrétien, mon plus grand malheur serait de mourir en disgrâce avec le Seigneur, mon Dieu et mon Sauveur qui a tout fait pour moi jusqu'à ce jour. Le plus haut fait de l'histoire burundaise? C'est la fondation de l'institution des Bashingantahe sous le Roi Ntare Rushatsi Cambarantama, fait qui se situe au 15ème siècle selon certains historiens ou à la 2ème moitié du 17ème siècle selon certains autres. C'est aussi la réunification du Burundi par le Roi Ntare Rugamba. La plus belle date de l'histoire burundaise? L’accession à l’indépendance de ce pays le 1 juillet 1962 grâce au sacrifice suprême du Prince Louis Rwagasore qui a payé de sa vie cet acte héroïque. Le Burundi a retrouvé ainsi sa souveraineté nationale qu'il avait officiellement perdue le jour de la signature du traité de Kiganda le 6 juin 1903 par le Roi Mwezi Gisabo. La plus terrible date de l'histoire du Burundi? Celle du 29 avril 1972 qui a été le début du massacre de dizaines, voire de centaines de milliers de nos compatriotes dans des conditions inimaginables à travers le pays. Toute une partie de l'élite a été décimée en moins de trois mois dans un Burundi naguère paradisiaque, devenue subitement cimetière suite aux ambitions démesurées et à la cécité de certains de nos dirigeants de l'époque. Le métier que vous auriez aimé faire? Je rêvais d'être professeur d'université pour contribuer à la formation de futurs cadres et dirigeants de mon pays, mais aussi leur ouverture sur le monde extérieur. Mais l'homme propose et Dieu dispose. Votre passe-temps préféré? J'aime lire des ouvrages portant sur des thèmes qui m'intéressent, suivre l'actualité à travers les organes de presse disponibles, écouter la radio et regarder la Télévision. A part cela, j'ai du plaisir à faire de la marche sportive quand le temps me le permet

L'Ambassadeur Balthazar Habonimana entouré par Cassien Simbare (à gauche) et l'Abbé Adrien Ntabona

et être en compagnie agréable d'amis fidèles. Votre lieu préféré au Burundi? C'est ma colline natale de Mwegera en commune Mbuye. C'est un lieu idéal pour moi car plein d'agréables souvenirs d'enfance avec mes proches. Je ne me lasse jamais de contempler les belles collines de mon village et des régions environnantes surtout lorsqu'elles sont couvertes par la verdure des champs durant la saison culturale.

j'admire notamment la finesse, la culture et la civilisation. Quant à l'Etat de la Californie, ce serait une occasion de découvrir cette région du pays de l’Oncle Sam dont j'entends souvent parler. Enfin, en tant que croyant catholique, Israël est le pays de Jésus durant sa vie sur cette terre.

Votre rêve de bonheur? Mon rêve de bonheur serait de voir le peuple burundais définitivement uni et réconcilié, un pays où la population serait résolu« Mon rêve de Le pays où vous ment engagée pour bonheur serait une nouvelle ère aimeriez vivre? C'est dans mon de voir le peuple de paix et de prospropre pays que périté partagée, burundais j'aimerais vivre un pays respecté définitivement dans le concert des en dépit de toutes ses difficultés. J'ai uni et réconcilié. » nations. Enfin, en déjà visité, en effet, tant que chrétien, plus de 55 pays mon bonheur c'est dans le monde. Je vis des sensa- de vivre et de mourir un jour tions inexprimables lors de mon dans la voie et la grâce du Seiséjour dans le Burundi profond gneur. qui regorge d’une nature étincelante. La fraîcheur matinale Mon plat préféré? et vespérale de la campagne Une bonne pâte d'éleusine burundaise me permet de me accompagnée d'un morceau de détendre et de respirer à pleins viande ou de poisson dans une poumons l'air frais qui n'inspire délicieuse sauce de tomates et que du bonheur de vivre. Elle d'autres légumes comme on en me rétablit toute l'énergie dis- rencontre si bien de temps à autre pensée au travail durant toute à la "dolce casa". la semaine dans la chaleur d'une ville comme Bujumbura. C'est Ma chanson dommage seulement que je ne préférée? trouve ni assez de temps, ni C'est la fameuse chanson à la assez de moyens de m'y rendre harpe dite Inanga ya Maconco. aussi souvent que je l'aurais sou- C'est une évocation de l'histoire haité. du chien préféré de Mwezi Gisabo et que son gendre Maconco vouLe voyage que vous aimeriez lait avoir à tout prix comme faire? cadeau. Le roi était disposé à J’aimerais visiter particulière- lui donner tout ce qu'il voulait. ment le Japon, la Californie et Lorsque Maconco menaça de se Israël. Le Japon est un pays dont suicider si son vœu n'était pas

exaucé, sa femme se leva très tôt un matin pour se rendre dans sa famille paternelle. Elle raconta à sa mère le projet funeste de son mari s'il n'obtenait pas gain de cause. Prise de pitié, elle donna en cachette à sa fille le chien convoité. Ainsi Maconco obtint ce qu'il voulait. Mais un tel acte signifiait en même temps un affront infligé par Maconco au roi, son beau-père, et par conséquent une déclaration de guerre... La suite, on la connaît: une fin tragique de ce gendre qui n'a pas pu se contenter de ce qu'il avait et contenir ses ambitions. Mes autres chansons de prédilection sont celles de Canjo Amissi. Mais retenons seulement celle qui chante l'homme digne de ce nom qui se bat pour la paix partout où il se trouve : « Umugabo w'ukuri, agwanira amahoro ahari hose. » Quelle radio écoutez-vous? Une seule radio ne me suffirait pas et aucune n'a ma préférence. J'écoute toute radio capable de me fournir une information vraie et équilibrée, sans parti pris, particulièrement la Radio Nationale, la RFI et la Voix de l'Amérique ainsi que d'autres radios disponibles. Votre souvenir du premier juin 1993? Certes, cette date signifiait, du moins pour un temps, la fin de mon accréditation comme Ambassadeur du Burundi à l'étranger. A cette période, j'étais, en effet, Chef de la Mission diplomatique du Burundi à Bruxelles. A part cette considération d'ordre personnel, cet événement était objectivement une

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victoire de la démocratie pour le peuple burundais. Il était félicité dans le concert des Nations d'avoir organisé les élections dans la paix et la tranquillité. Il était cité parmi les pays d'Afrique où le processus démocratique avait le mieux réussi, au même titre que le Bénin et quelques autres pays sur le continent. Lors des discours échangés lors du dîner d'adieux organisé en mon honneur par les Ambassadeurs du Groupe ACP (AfriqueCaraïbes-Pacifique) à la veille de mon retour au pays natal, le Burundi avait été couvert d'éloges pour avoir administré au monde un exemple éclatant d'une démocratie réussie. Je suis donc rentré dans cette effervescence le 19 septembre 1993, après cinq ans de mission bien accomplie aussi bien à Rome qu'à Bruxelles. J'ignorais seulement que tout ce capital de crédit que notre pays venait d'investir sur l'échiquier international n'allait durer que l'espace d'un matin... Un mois plus tard, plus précisément à partir du 21 octobre 1993, tout bascule. C'est l'éclipse totale, le début de l'horreur et la désolation au pays des mille collines! Quel gâchis! J'épargne le lecteur d'entrer dans le détail des humiliations sans nom qu'a dû subir tout un peuple pour avoir exprimé sa volonté d'élire ses dirigeants en toute légalité à cette période donnée de son histoire.... Votre définition de l'indépendance? La liberté pour le peuple de se choisir ses dirigeants pour se tracer la voie à suivre pour son avenir, pour son destin et pour son propre développement, et cela sans contrainte et sans chicotte d'une puissance étrangère hostile derrière soi. Mais une indépendance politique sous dépendance économique est aussi un leurre. Tout dirigeant responsable d'aujourd'hui ou de demain doit en être conscient et s'organiser en conséquence pour gagner le pari du développement avec le concours de tous ses concitoyens. Votre définition de la démocratie? La démocratie est pour moi la manière de gérer, dans un esprit de responsabilité et pour l'intérêt de tous, la cité commune qui confie périodiquement le pouvoir à ses élus appelés, leur tour, à rendre régulièrement compte de la façon dont ils accomplissent la mission leur confiée. Votre définition de la justice? C'est un mécanisme de gestion de la vie des citoyens, dans un esprit de droiture et d'équité, conformément à la loi établie et dans le respect des droits et des devoirs de chacun.


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Si vous étiez ministre de la Justice, que seraient vos deux premières mesures? J'initierais des lois contraignantes et suffisamment persuasives pour mettre fin à l'arbitraire, à l'impunité ainsi qu’à la corruption qui gangrène tous les échelons de la vie nationale, allant du plus grand au plus petit. Je prendrais également toutes les dispositions nécessaires pour dissuader la culture du mensonge dans le domaine judiciaire, en faveur du culte de la vérité qui favorise la paix, la sécurité et l'harmonie sociale. Pour que tout cela se traduise dans la réalité, une de mes options prioritaires serait la promotion de l'indépendance de la magistrature qui devrait être guidé par ce principe sacré: dire le droit et rien que le droit, afin de juger en âme et conscience. Si vous étiez ministre des Affaires étrangères, que seraient vos deux premières mesures? Je définirais promptement une politique à proposer au Gouvernement pour mettre fin à l'isolement politique du Burundi et favoriser en même temps sa plus large ouverture sur la scène régionale et internationale. J'initierais également des mesures de

nature à contribuer à redorer l'image de notre pays par le rétablissement des relations de bon voisinage et de reprise de la coopération aussi bien bilatérale que multilatérale pour son développement intégral. Des mesures d'accompagnement au niveau de la politique intérieure du pays seraient également nécessaires pour refléter et consolider une telle option. Croyez-vous en la bonté humaine? Absolument! Car je suis conscient qu'elle est fortement influencée par son environnement humain et naturel qui peut la déformer ou l'enrichir en fonction de son milieu de vie. Par ailleurs, en tant que chrétien je suis conscient que l'on est victime du péché originel hérité d'Adam et Eve, mais que la voie d'en être libéré nous a été aussi tracée. Dans d'autres religions, cultes et croyances, différents modèles de vie ont été aussi proposés comme voies de salut. Pensez-vous à la mort? Oui, bien sûr! Je sais que chaque chose a toujours un début et une fin. Il en est de même de l'être humain. Il a une date de naissance et celle de sa mort est aussi inscrite dans le Registre de l'Etre Transcendant. Mais curieusement, la mort

n'est pas une grande préoccupation dans ma vie. Ce qui me préoccupe le plus, c'est de voir comment vivre sur cette terre dans la justice, l'honnêteté et la droiture. Pour ce faire, j'essaye, au-delà de mes faiblesses inhérentes à la nature humaine, de m'organiser sur le plan spirituel et moral pour avoir le moment venu une fin heureuse. Je souhaite de tout cœur qu'elle soit alors le début d'une vie nouvelle qui survit d'âge en âge. L'autre souci est enfin celui de travailler de mon mieux pour laisser, sur le plan moral, des traces positives de mon passage sur cette terre. De cette manière, à ma mort, je partirais comblé. Puisse Imana, ce Dieu de nos ancêtres, m'accompagner et m'apporter son secours pour accomplir ce vœu! Si vous comparaissiez devant Dieu, que lui diriez-vous? Je lui rendrai grâce pour sa bonté et sa miséricorde infinie. Ce serait aussi une excellente occasion de lui exprimer de vive voix toute ma reconnaissance pour m'avoir compté parmi ses élus alors qu'au départ je n'en étais pas digne.

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Bio express

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althazar Habonimana est né en 1948 en commune Mbuye de la Province Muramvya. Il est licencié d’enseignement en lettres de l’ENS et détenteur d’un master en Genre, Institutions et Société. Il a été Gouverneur de la province de Bujumbura (1980-1982), Député (1982-1987), Vice-président de la Commission chargée d’étudier la question de l’Unité Nationale (19881989), laquelle a donné lieu à la charte de l’Unité nationale adoptée le 05 février 1991. Il fut également Ambassadeur du Burundi à Rome et Bruxelles (19891993), Directeur Général au Ministère des RECI (1994-2006), Président de la Fondation pour l’Unité, la Paix et la Démocratie (1997-1999), Coordonnateur National de la CIRGL (2003-2006), membre du Comité Directeur du mouvement «Speak One Voice» (SOV) de l’Eglise Anglicane dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, membre fondateur et ancien membre du Conseil d’Administration de l’Université de Ngozi, etc. Il dirige l’institution des Bashingantahe depuis une douzaine d’années.

Propos recueillis par Alphonse Yikeze

SOCIÉTÉ

« Naturalista » : les cheveux naturels prennent le pouvoir Garder ses cheveux naturellement crépus et les entretenir, une tendance qui fait fureur chez les Burundaises. Astuces des « naturalista » qui ont réussi à maîtriser leurs cheveux naturels.

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omment traiter ses cheveux crépus ? Quels produits faut-il appliquer ou pas… C’est un dimanche pas comme les autres pour quelques jeunes femmes qui ont fait le choix de garder leurs cheveux naturels. Une vingtaine de ces « Nappy » ou Natural happy (Naturelles et fières) se sont rencontrées dimanche 1er décembre pour échanger sur tout ce qui concerne la chevelure afro naturelle. Il est 15h dans une petite salle d’un restaurant prisé de la capitale. Dans une atmosphère détendue, ces « naturalista », afro bien coiffé, sirotant leurs boissons, suivent avec intérêt les présentations de trois modératrices, qui réussissent à prendre soin de leurs cheveux naturels : Gaëlla Gahama l’organisatrice de la conférence, Lyse Rehema et Vanessa Signe, une Camerounaise. La routine à domicile pour cheveux naturels suivant leur type (à forte ou faible porosité), l’origine des démangeaisons et la technique pour manipuler les cheveux naturels. Ce sont les trois points essentiels au menu de ce débat, démonstrations à l’appui. Chaque phrase suscite l’intérêt des participantes : chacune

évoque ses soucis dans l’entretien quotidien de ses cheveux.

Entre secours et business Gaella Gahama entend porter secours aux « naturalista » qui ne savent pas prendre soin de leurs cheveux naturels : « Quand je rencontre des gens, ils me demandent si ce sont mes vrais cheveux, comment je fais ou vice-versa. » Cette naturalista depuis 4 ans décide ainsi de leur offrir un cadre d’échanges pour trouver des réponses à leurs soucis. Cette maquilleuse, qui vient d’ouvrir un salon de coiffure pour cheveux crépus, révèle que les cheveux naturels n’ont pas besoin de beaucoup de produits coûteux. Pour elle, un pot de beurre de karité et une bouteille d’huile d’olive suffisent pour prendre soin de son immense afro pendant une année. « Moins de 25 mille BIF». Pour cette Nappy, il n’est pas du tout facile de vivre avec les cheveux crépus. Cette coiffure d’apparence simple nécessite, en réalité, énormément d’attention et de patience. « Tu dois être consistant. Chaque matin, chaque soir, tu dois faire quelque chose de tes cheveux. »

La conférencière démontrant comment rendre lisse les cheveux crépus sans défriser, avec un fil à coudre.

Ninon Ineza est l’une de ces Nappy qui s’épanouissent avec l’afro naturel. Mais avant d’y parvenir, un vrai parcours du combattant. Elle nous confie que c’est grâce à un groupe WhatsApp, dont elle est membre depuis 3 ans, qu’elle réussit à maîtriser ses cheveux. « C’est très important. Si tu n’es pas informée, tu utilises inutilement beau-

coup de produits très coûteux. » A la fin du débat, chaque participante en aura tiré au moins une leçon importante pour garder des cheveux radieux : hydrater et nourrir souvent les cheveux naturels avec de l’eau, des produits protéinés (avocat, œuf, etc.). Eviter les produits contenant de la silicone, du sulfate ou autres produits chimiques pouvant être

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nocifs. Eviter le matériel chauffant comme les sèche-cheveux, de copier les produits des autres, chaque tête étant unique. Ne pas garder les tresses pendant très longtemps, les cheveux naturels se cassant facilement, etc. Clarisse Shaka


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SOCIÉTÉ

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Lusenda

Quand des camions de rapatriés croisent un convoi de réfugiés

Loin des enjeux de la campagne de rapatriement menée tambours battants par les autorités burundaises et tanzaniennes, les réfugiés burundais du camp de Lusenda, en territoire de Fizi au SudKivu, voient des camions du HCR passer et repasser. Un phénomène pour le moins intriguant.

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ela en dit long sur la situation complexe de notre pays», explique Emmanuel Ntirampeba, représentant des réfugiés burundais du camp de Lusenda. Il abrite aujourd’hui plus de 31.000 âmes contraintes à l’exil après la crise de 2015. Etabli sur trois zones s’étendant sur plusieurs collines surplombant le Lac Tanganyika, ce camp comporte les sites de Lusenda, Lulinda, Katungulu I, Katungulu II et Katungulu III. Ce véritable nouveau village est aujourd’hui plein. Tous les nouveaux arrivants sont acheminés vers le camp de Mulongwe non loin de Baraka, à 80 km au sud d’Uvira. Ils proviennent tous des sites de transit situés dans le Territoire d’Uvira. Il s’agit de Kavimvira, avec une capacité d’accueil de 600 personnes et de Sange qui peut héberger jusqu’à 300 demandeurs d’asile voire plus. Il arrive que ces sites hébergent plus du double de leur capacité initiale. C’est pour désengorger Lusenda que ce nouveau camp de plus de 10.000 réfugiés burundais sera installé. Chaque semaine, explique un agent de la CNR (Commission nationale pour les réfugiés), il faut diminuer le trop-plein de demandeurs d’asile accueillis dans ces deux sites de transit pour les acheminer vers ce nouveau camp. Parmi ces nouveaux demandeurs d’asile, confie un réfugié de 2015 installé à Lusenda, il y a des anciens locataires de ce camp récemment rapatriés qui se retrouvent contraints à prendre de nouveau le chemin de l’exil. «Ils ne résistent pas aux moqueries de leurs anciens voisins. Ils leur disent que le ’’mandat’’ qu’ils détestaient tant et qui les avaient poussés à l’exil, est gaillardement là. Et quand à cela s’ajoutent des menaces, ils n’hésitent pas à

Des camions du HCR en partance vers le nouveau camp de Mulongwe.

franchir de nouveau la frontière», révèle-t-il. Dans ce camp de Lusenda ou même à Mulongwe, explique Emmanuel Ntirampeba, représentant des réfugiés burundais, les gens ont fui le pays de différentes manières. «Mais il y a une sorte de dénominateur commun à nous tous».

Quand des rapatriés se réfugient Selon lui, la question du retour au pays dépend de l’appréciation de chaque réfugié. «Le camp de Lusenda a déjà enregistré deux vagues de rapatriement. Même aujourd’hui, des gens se font inscrire mais il y a d’autres qui ne veulent pas entendre parler de cette question au moment où

d’autres envisagent même de demander la nationalité congolaise». Mais il y a un autre phénomène plus inquiétant : «Parmi les nouveaux venus enregistrés dans les sites de transit figurent des anciens réfugiés burundais des camps de Nduta et Nyarugusu et Mtendeli en Tanzanie rapatriés et qui se retrouvent encore une fois sur le chemin de l’exil». Le représentant des réfugiés burundais du camp de Lusenda témoigne : «J’en ai moi-même accueilli. Ils étaient désemparés dans cet immense pays, ne sachant où aller. Rapatriés, ils ont passé quelques jours au pays sur leurs collines d’origine mais la situation est devenue intenable à cause des intimidations et autres menaces.

Ils ont par la suite pris la décision de repartir.» Aujourd’hui, relate Emmanuel Ntirampeba, ils se disent déçus, ils essaient de s’intégrer, de refaire leur vie avec le peu que le HCR donne. «Quand la situation sécuritaire au pays ne les tranquillise pas, la seule option est de partir et de chercher refuge ici à l’Est de la République Démocratique du Congo ». Avec les élections qui approchent à grands pas, note Béatrice Nimenya, réfugiée à Lusenda rencontrée dans son champ, les gens ne peuvent pas se presser pour rentrer. Ce que nous observons, fait savoir cette jeune maman originaire de Cibitoke, c’est plutôt le contraire, deux jours ne peuvent

Le camp de Lusenda est devenu dynamique

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pas passer sans voir passer un camion du HCR aller vers Mulongwe. «Il y a parmi nous des réfugiés qui voudraient rentrer mais les nouvelles en provenance du pays avec des attaques d’hommes armés ne nous tranquillisent pas ». Et ce n’est pas tout, ajoute une autre réfugiée sarclant son lopin de terre louée, les élections de 2020 s’annoncent, elles font déjà monter la tension. «Et comme conséquences, d’autres personnes de ma colline natale préfèrent traverser la frontière et venir au Congo pour se mettre à l’abri dans un site de transit ou un camp des réfugiés pour attendre que la tempête passe». Si tout se passe bien, semble augurer cette native de Buganda, ce qui est souhaitable, peut-être qu’en 2021, les gens vont se faire inscrire en masse pour regagner le pays. Mais en attendant, fait savoir le représentant des réfugiés burundais du camp de Lusenda, il faut se débrouiller. Aujourd’hui, grâce aux efforts des réfugiés, Lusenda est devenu un centre de négoce dynamique. Plusieurs réfugiés font du taximoto, font du petit commerce, deviennent des orpailleurs ou louent des terres et y cultivent du riz, du maïs, des tomates, des oignons, des aubergines, des choux, du haricot, des cultures que les populations autochtones dont les Babembe découvrent. «Ces cultures n’étaient pas développées auparavant, maintenant nous n’achetons plus de tomates encore mois d’oignons d’Uvira, en provenance de Bujumbura. Même les commerçants de Baraka s’approvisionnent de plus en plus à Lusenda », fait remarquer François Amissi Mayuto, président de la société civile dans cette localité. Abbas Mbazumutima


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Joséphine, cette mère privée "officiellement" de ses enfants Du 25 novembre au 10 décembre, seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes. Injures dégradantes, intimidations, coups et blessures, harcèlements et viols … Des atrocités qu’endurent certaines Burundaises. Le cas de Joséphine Kabirori, est révélateur. Récit.

K

amenge, quartier Mirango I, une zone urbaine au nord de Bujumbura. Populaires et très animées, à Mirango I les rues grouillent d’enfants, de femmes faisant du petit commerce, etc. C’est là qu’habite Joséphine Kabirori, 32 ans. A première vue, c’est une femme comme les autres. Aucun signe extérieur d’une vie brisée. Aux visiteurs, elle s’efforce de dissimiler son calvaire, ses blessures internes. Native de Kiremba, province Ngozi, c’est exactement, à la 8e avenue qu’elle a loué une maisonnette d’une chambre, et un petit salon. Quatre chaises usées, une table servent pour accueillir ses visiteurs. Sur les murs, des effigies de Jésus, de la Vierge Marie entourent la photo de sa fille B. N. Après un regard effaré, elle se lâche : « Je suis ‘’mère’’ de quatre enfants, dont une fille. Mais aucun d’eux n’est enregistré à l’état civil sous mon nom. » Les yeux inondés de larmes, les joues entre ses deux mains, elle ajoute que sur tous les extraits d’acte de naissance, on y trouve le nom de sa grande sœur décédée, il y a des années. C’est en 2002 que Pasteur Niyonkuru, un travailleur dans une boucherie au centre-ville de Bujumbura lui a proposé un mariage. Mme Kabirori était nounou chez un Sénégalais, à Rohero, commune Mukaza. Orpheline de père, elle s’est rappelée le conseil de sa mère: « De grâce, ne soyez pas imprudentes, dupes. Il ne faut jamais accepter un mariage illégal. » Le couple se fait alors enregistrer à l’état civil à Mutimbuzi. Ils louent alors une maison de 60 mille BIF par mois. Malheureusement, raconte-t-elle, presque une année après, Niyonkuru se retrouve chômeur. Pour s’adapter à la nouvelle situation financière, elle lui propose de déménager pour une maison moins chère. En 2003, le couple a un petit garçon. Le second va naître en 2005. Son époux se convertit en peintre et s’en va à l’intérieur du pays. « Il m’a laissé 60 mille BIF pour le loyer». Sans aucune autre ressource, après avoir informé son époux, elle déménage vers Gatunguru. Là, le loyer est à 15mille BIF par mois et le reste devient un capital pour le commerce du charbon.

est venu ici souvent proposer de faire l’amour, mais j’ai refusé. En retirant mon nom des documents administratifs, il a montré qu’il me préfère morte ».

Difficile à supporter, traumatisant

Mme Kabirori avec un extrait de naissance de sa fille Bella Nkurunziza portant le nom de Madeleine Kamagajo, décédée.

jour, il m’a battu. J’ai failli avorter. Pris de panique, il m’a amené à l’hôpital». Pour se couvrir, Pasteur Niyonkuru supplie sa femme de ne pas le dénoncer. Sans un autre secours, Kabirori accepte. Une nouvelle carte nationale d’identité lui est donnée. Ne sachant pas lire et écrire, Kabirori ne constate rien d’irrégulier. C’est par après que ses amies lui ont montré que ce document est falsifié. On y trouve sa photo, mais avec le nom

de sa sœur décédée : Madeleine Kamagajo. Idem pour les extraits de naissance de ses enfants. « Avec ces tricheries, j’ai finalement compris que mon époux veut faire comprendre à ses concubines qu’il est veuf. J’ai alors commencé à me battre». Pasteur Niyonkuru va alors montrer sa vraie face. Des tentatives d’assassinat. « A quelque chose, malheur est bon », dixit la sagesse burundaise. En effet, n’eussent été les inondations de

Gatunguru, en 2014, elle serait déjà morte. « Dans cette nuit, il était en train de m’étrangler. J’étais entre la vie et la mort. Miraculeusement, les courants d’eau ont défoncé un mur et l’ont emporté. » Il a été sauvé par un palmier. « Il m’accusait de lui avoir volé de l’argent». Kabirori a porté plainte, son mari a été arrêté et emprisonné. Puis relâché. Mme Kabirori a décidé de louer sa propre maison. Mais son mari ne va pas cesser de la menacer. « Il

Un cas unique et révoltant Selon Brigitte Nshimirimana, de l’association REAVI-Baho, ce qui est arrivé à cette mère est une violation grave des droits des femmes. « C’est incompréhensible qu’on mette au monde des enfants et qu’ils soient enregistrés sur le nom d’une autre personne. Un tel cas est unique et révoltant». Elle ajoute que les cas des violences faites aux femmes sont nombreux : des coups et blessures, des violences économiques et psychologiques, etc. « Il faut aider cette mère pour qu’elle ait des extraits d’acte de naissance la reconnaissant comme mère », interpelle-t-elle. Mme Nshimirimana plaide aussi pour la mise en place d’un fonds d’aide pour ces femmes : « Cela les aiderait à ne pas tomber dans la mendicité et de faire vivre leurs enfants. » Nous avons essayé de rencontrer Pasteur Niyonkuru, en vain.

Revirement « A son retour, il avait totalement changé : il a commencé à se saouler, à fréquenter d’autres femmes, à me dire que je ne mérite pas d’être son épouse, etc », raconte-t-elle. Des bastonnades se multiplient. « Un

« Imaginez-vous quand ton enfant te demande pourquoi tu ne figures pas sur son extrait d’acte de naissance ? », lance-t-elle, d’une voix douloureuse. Selon ses propos, son ex-époux fait même des visites clandestines au fils aîné pour lui dire qu’il ne faut jamais dire que Kabirori est sa mère. A un certain moment et pour terroriser son ex-épouse, M.Niyonkuru s’est installé à Mirango I avec une autre femme. « Il était avec une autre femme. Souvent, ils venaient me battre ici». C’est grâce à l’implication de l’administration que les deux ont été contraints de déménager. Actuellement, Mme Kabirori vit du petit commerce des amarantes, des avocats, etc. Elle remercie l’association Réseau pour assistance des victimes de violences et d’injustice sociale (REAVI-Baho) pour lui avoir octroyé un capital de 100 mille BIF. « Le Centre garde et nourrit aussi nos enfants la journée pour nous permettre d’aller vaquer à nos activités». Grâce aux bienfaiteurs, ses trois enfants étudient. Cette mère plaide pour son rétablissement dans son droit de mère. « J’ai beaucoup souffert en mettant au monde mes enfants. Quatre opérations césariennes ».

Rénovat Ndabashinze Brigitte Nshimirimana : « Il faut mettre en place un fonds d’aides pour ces femmes.»

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SANTÉ

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Résistance aux antibiotiques : l’ignorance tue !

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moxicilline, ciprofloxacine, métronidazole, augmentin, bactrim… sont, entre autres, les antibiotiques auxquels certains organismes résistent. Un constat fait surtout dans les milieux hospitaliers, d’après le directeur du département médicaments et pharmacie au ministère de la Santé, Emmanuel Bamenyekanye. Il fait savoir que les cliniciens estiment jusqu’à 40% le taux d’inefficacité de ces antibiotiques. L’utilisation abusive ou inadaptée de ces médicaments est la principale cause de cette résistance. Au fur et à mesure que l’on consomme des antibiotiques, explique M. Bamenyekanye, les micro-organismes se défendent et s’adaptent. « Ils créent un mécanisme de défense qui fait que l’antibiotique en question n’est plus capable d’éliminer ce microbe». L’automédication est une autre cause importante de la résistance aux antibiotiques, d’après ce pharmacien. Le défi reste la

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Certains antibiotiques, sur le marché burundais, montrent une inefficacité qui atteint le taux estimatif de 40%. Zoom sur cette « menace à la santé publique » ignorée, qui tue 700 mille personnes par an dans le monde.

délivrance, par les pharmacies, des antibiotiques sans ordonnance. Parmi les causes de cette menace, le médecin généraliste Janvier Nihorimbere ne nie pas la prescription abusive ou inadaptée des antibiotiques par les médecins. Et de souligner que par principe aucun antibiotique ne doit être consommé ou délivré sans prescription médicale. « Ailleurs, dans les pays développés, l’on fait des listes de médicaments qui doivent être délivrés sur ordonnance».

Une préoccupation mondiale D’après Dr Janvier Nihorimbere, la résistance aux antimicrobiens est à l’origine de la politique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de prévention et contrôle des infections (PCI). Parmi les conduites prônées dans cette politique, le lavage des mains. « D’où la mise en place des systèmes de lavage des mains devant plusieurs établissements.

Certains antibiotiques montrent une inefficacité qui atteint 40%.

Car les mains ont été détectées comme le carrefour des infections». 700 mille personnes meurent chaque année de la résistance aux antibiotiques, a déclaré l’OMS, lors de la semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques (18-24 novembre dernier). « Si rien n’est fait, la résistance aux antimicrobiens pourrait causer

jusqu’à 10 millions de décès par an d’ici 2050». Le chef du département médicaments évoque deux enquêtes importantes du gouvernement pour mettre fin à cette menace. Une enquête sur la quantité de tous les antibiotiques qui entrent dans le pays pour avoir une idée sur leur consommation. Une autre sur la prescription des

antibiotiques, réalisée dans cinq hôpitaux du pays (Ngozi, Muramvya, Karusi, Kayanza, Muyinga et Gitega). Une étude qui va permettre de dégager les conditions de prescription de tel antibiotique. Il affirme que le ministère a aussi rédigé une liste d’antibiotiques qui devront désormais être délivrés sur ordonnance. Clarisse Shaka

Malgré la régression, le taux de prévalence présente encore des disparités © Droits réservés

Le taux de prévalence du VIH au niveau national est passé de 6% en 2002 à 0,9% en 2017. Malgré cette baisse, des disparités énormes s’observent. Il faut encore une forte mobilisation, dit le PNLS.

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’étude démographique et de santé (EDS) menée en 2017 montre que le taux de prévalence du VIH au niveau national est de 0.9%. Ce taux était de 1.4% en 2014 d’après l’EDS faite la même année. Ces statistiques ont été présentées ce mercredi 4 décembre, dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre le Sida. D’après l’EDS de 2017, Bujumbura mairie, en tête, a un taux de prévalence de 2.6%, suivi par Gitega, 2%, Mwaro avec 1.9%, 1.2 % à Rumonge et la province Kirundo qui a 1.1% Le taux de prévalence du VIH

Aimé Ndayizeye annonce : «Bien que le niveau de prévalence du VIH de la population générale décroisse continuellement, des disparités énormes s’observent encore.»

en milieu urbain est de 2.5% et 0.7% en milieu rural. Chez les femmes, la séroprévalence est de

1.8% contre 0.6% chez les hommes. «Bien que le niveau de préva-

lence du VIH de la population en général décroisse continuellement, des disparités énormes s’observent

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

encore», annonce Aimé Ndayizeye, directeur du PNLS. Les femmes et les jeunes, révèle M. Ndayizeye, sont les plus vulnérables. Selon une étude de l’OMS de 2014, la prévalence moyenne du VIH chez les jeunes de 15-24ans est de 0.2%. Un taux faible des personnes qui se font dépister est le principal défi. Aimé Ndayizeye encourage la population à se faire dépister pour mieux éradiquer ce fléau. Il ajoute une faible adhésion aux traitements, surtout chez les jeunes et les adolescents. Le directeur du PNLS indique qu’il faut renforcer les stratégies de dépistage et renforcer la collaboration avec les communautés. Aux médias et journalistes, il les invite à contribuer dans la lutte contre cette maladie. Au Burundi, la journée mondiale de lutte contre le Sida sera célébrée ce vendredi 6 décembre dans la province de Gitega. Le thème de cette année : «La communauté fait la différence». Audrey Rigumye


ÉDUCATION

Vendredi, 6 décembre 2019 - n°560

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Grossesses en milieu scolaire

«Parler de sexualité est tabou dans les familles» Ce vendredi 28 novembre à Bujumbura, des représentants de l’Etat et de la société civile ont débattu sur la recrudescence de grossesses non désirées en milieu scolaire.

1

4000. C’est le nombre de jeunes filles ayant abandonné l’école en raison de grossesses non désirées entre 20092016, selon le FNUAP. La tranche d’âge concernée est comprise entre 12-19ans. Face à ces données alarmantes, Jeanine Ihorihoze, directrice en charge du suivi des grossesses non désirées en milieu scolaire au ministère de l’Education, pointe du doigt «la démission» d’un bon nombre de parents: «Beaucoup de parents délèguent aujourd’hui l’entière responsabilité de l’éducation de leurs enfants à l’école. Les leçons de vie apprises ‘’au coin du feu’’ n’ont plus cours aujourd’hui.» Elle évoque également le cas d’enseignants «qui salissent le métier» en abusant de leurs écolières. Alexis Niyonizigiye, expert en éducation et comportement, abonde dans le sens : «Un enfant qui a reçu une solide éducation de ses parents sait comment déjouer les pièges de la vie.» La coordinatrice nationale de l’APFB (Association de Promotion de la fille burundaise), Alice Nkunzimana, cite les carences en matière d’éducation sexuelle dans les familles :

ACP

«Discuter de la sexualité est un tabou dans plein de ménages.» A propos de la culture burundaise qui serait un frein à ces débats sur la sexualité en famille, elle ne mâche pas ses mots : «Inculquer à son enfant des attitudes responsables pour favoriser son épanouissement n’est pas du déracinement, c’est au contraire vital.» Isidore Nteturuye, représentant de la FENADEB (Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance au Burundi), insiste sur le nonconsentement sexuel en matière de grossesses non désirées pour les filles mineures : «La fille mineure n’est en aucun cas responsable de sa grossesse, même en partie. C’est l’adulte auteur de cette grossesse à qui incombe la totale responsabilité.» Et la représentante de l’APFB d’affirmer que mettre enceinte une mineure constitue un viol. M me Ihorihoze a mis l’accent sur l’enseignement de la santé sexuelle et reproductive qui doit être renforcée dans les écoles. Alphonse Yikeze

De droite à gauche : Alice Nkunzimana, coordinatrice nationale de l’APFB, Alexis Niyonizigiye, expert en éducation et comportement, Jeanine Ihorihoze, directrice en charge du suivi des grossesses non désirées en milieu scolaire au ministère de l’Education et Isidore Nteturuye, représentant du FENADEB.

Cibitoke

Région Ouest

La Croix-Rouge à la rescousse du Lycée Cibitoke La Croix-Rouge norvégienne vient de construire deux blocs de latrines pour le lycée. La direction de cet établissement se félicite de cette bonne action et demande aux usagers de les gérer en bon père de famille. De notre correspondant Jackson Bahati

C

es deux blocs de latrines sont composés par 11 chambrettes. C’est un sentiment de satisfaction chez les élèves et les éducateurs. D’après un éducateur rencontré sur place, les anciennes latrines du lycée ont été démolies par des pluies torrentielles mêlées aux vents violents qui avait détruit les maisons et les champs de culture au cours de l’année scolaire 20182019. Les élèves du lycée Cibitoke disent que ces latrines arrivent au bon moment car ils avaient peur de se déplacer pendant la nuit vers une latrine construite loin des dortoirs. D’autres ne pouvaient plus digérer les odeurs nauséabondes de ces latrines qui pouvaient, à un certain temps, causer des maladies des mains salles car le dit lycée est situé

dans la zone souvent attaquée par le choléra.

Besoin d’une clôture Les éducateurs et les parents remercient l’action de la CroixRouge norvégienne qui a apporté ce soutien à cette école. Selon les éducateurs, le manque de clôture est un risque total d’insécurité des élèves ainsi que de leurs objets. Ils demandent aux âmes charitables de contribuer à la construction de cette clôture afin de faciliter la surveillance et le suivi des élèves. En effet, la cour intérieure de cette école présente plusieurs sentiers pour les passants, les cyclistes ainsi que les taxis moto. Ce qui perturbe aussi les cours et la concentration des élèves qui préparent les devoirs. C’est du moins la déclaration de Léonard Ndayishimiye, directeur du lycée qui compte actuellement 621 élèves. M. Ndayishimiye indique qu’il continue à

Faute de clôture, les gens passent par la cour intérieure du lycée

toquer sur toutes les portes afin de trouver d’autres bienfaiteurs qui pourraient financer la construction de cette clôture. « J’espère qu’un jour cet établissement sco-

laire sera clôturé. » Quant au responsable de la Croix-Rouge au Burundi, cette organisation continue à soutenir les familles et les institutions dont les biens ont

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été endommagés par les pluies et les vents violents survenus dans différentes coins du pays.


AU CŒUR DU PAYS

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Région Centre

Vendredi, 6 décembre 2019 - n°560

Gitega

La mendicité comme moyen de survie

Les personnes présentant une infirmité envahissent les places publiques, devant les restaurants et les magasins chaque matin pour faire la manche. Pour ces derniers, c’est la seule issue pour survivre. Quant aux citadins, il faut que l’Etat s’y implique pour stopper ce phénomène. une bière comme les autres personnes qui ont un emploi régulier», raconte un vendeur de charbon de Giheta.

De notre correspondant Jean Noël Manirakiza

L

e phénomène de la mendicité est devenu monnaie courante, partout dans toute la ville de Gitega. Devant les magasins, restaurants, au marché, boulangeries, stations-services, parkings etc, les mendiants sont de plusieurs catégories : ceux qui sont invalides, handicapés moteurs ou autres, les personnes âgées. Et dernièrement, de nouveaux cas qui s’imposent dans la ville : des escrocs qui se font passer pour des personnes qui sont dans les hôpitaux qui n’ont pas de quoi manger et sans garde malade. Les mendiants en général sont silencieux, tendant la main, repliés sur eux-mêmes et d’autres plus âgés vous regardent bien en face, comme pour vous culpabiliser. D’autres mendiants, au contraire, récitent des phrases apprises par cœur demandant une pièce de monnaie ou tout simplement du pain. Les enfants de la rue, sont eux, plus agressifs,

Région Sud

Des tentatives de solutions encore infructueuses

Un certain vendredi (jour dédié aux mendiants) devant une officine

ils vous poursuivent sur plusieurs mètres, implorant et suppliant pour une pièce. Cette pratique se généralise et se banalise. « Le matin, ils viennent à moto ou à vélo comme s’ils sont en retard au travail », indique un

marchand ambulant. D’après lui, ces mendiants gagnent par jour plus que les salariés moyens. A en croire certaines personnes, ces mendiants surtout les femmes qui habitent les environs de la ville louent des enfants qui sont

nés avec une infirmité pour aller les exposer dans les places publiques en vue d’attirer la compassion des passants. « Il y a ceux qui ont des propriétés, des chèvres et des vaches chez eux sur la colline. Le soir, ils s’achètent

Force est de remarquer que malgré toutes les tentatives de l’administration pour éradiquer le phénomène, le nombre des mendiants ne diminue point et leurs conditions ne s’améliorent guère. A Gitega, il y a un certain temps, les éléments de la police essayaient de chasser tous les mendiants dans les places publiques. Malheureusement, force est de constater qu’après quelques jours, les mendiants sont toujours là, même plus nombreux encore. Selon certains d’entre eux, ils le font malgré eux car c’est leur seul moyens de vivre. Il faut préciser cependant que la loi burundaise interdit de mendier mais pour beaucoup, l’aumône est un acte de générosité exercé volontairement pour soutenir un nécessiteux.

Bururi

Un recrutement mitigé

Certains candidats sont satisfaits de la transparence du recrutement des enseignants tandis que d’autres relèvent des irrégularités et demandent plus transparence. De notre correspondant Félix Nzorubonanya

A

près l’affichage des candidats retenus après le test de recrutement des nouveaux enseignants dans cette province, parents, chômeurs, associations œuvrant dans le domaine de l’enseignement notent une avancée dans le recrutement des enseignants. Ils indiquent qu’avant, le recrutement se faisait dans une grande opacité où aucun critère n’était tenu en compte mais que cette fois les critères sont connus et ont été plus ou moins respectés. C’est la satisfaction pour beaucoup de gens dans cette province qui connaît un taux élevé de chômage chez les jeunes scolarisés. Un jeune homme et une jeune fille qui ont terminé l’école de formation d’instituteurs ressortissant de la zone de Bamba en commune et province Bururi

rencontrés sont très satisfaits d’être recrutés après 10 ans de chômage. Pour eux, les plus méritants ont été recrutés à base des critères objectifs. Ils encouragent la commission de recrutement à être plus performante dans les prochaines années afin que l’équité et la transparence transparaissent dans leur travail. Ce modèle de recrutement basé sur la transparence et l’équité devrait inspirer d’autres secteurs de la vie nationale pour que la culture de l’excellence et du mérite prime sur d’autres considérations non objectives.

Des irrégularités D’autres jeunes rencontrés à Bururi parlent de certaines irrégularités qui ont émaillé ce recrutement dont un test qui ne permettait pas de bien mesurer et d’évaluer la compétence. Ces jeunes recommandent que la publication des résultats du test puisse être faite un jour après la passation du test de recrutement

Bâtiment abritant la DPE Bururi

pour éviter toute spéculation ou manipulation. Selon eux, les représentants des parents, des associations œuvrant dans le domaine de l’éducation et les représentants des syndicats des enseignants devraient être associés à la commission de recrutement. Les critères genre et âge doivent être considérés pour plus

d’équité. Certains membres des comités des parents sont satisfaits de ce recrutement et indiquent que cela permettra d’avoir des enseignants compétents. Ils demandent aux jeunes chômeurs de revoir la matière afin d’être compétitifs dans les prochains recrutements. Ils encouragent le gouvernement à mettre en place des critères objec-

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tifs de recrutement dans tous les secteurs de la vie nationale pour asseoir la bonne gouvernance. Sachez que la province de Bururi enregistre un taux élevé de chômage chez les jeunes lauréats de l’enseignement secondaire et supérieur.


SPORT

Vendredi, 6 décembre 2019 - n°560

Football

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Interview avec Gynette Kamwemwe

« Ce qui fait défaut,ce n'est pas le talent,mais plutôt un cadre adapté» Après leur bon parcours à la Cecafa Women Senior Cup, la capitaine de l’équipe nationale féminine se confie à Iwacu. Elle fait le point sur ce qui peut tirer vers le haut le football féminin burundais.

D

emi-finaliste du récent tournoi régional de la Cecafa Women Senior Cup. Avez-vous été surprise par votre parcours ? Pas tellement. Autant dire que la victoire lors du 1er match nous a confortées (5-0 contre le Zanzibar). Après, nous nous sommes dites que tout est possible. Il faut aller jusqu’au bout de nos rêves : franchir le 2e tour. Techniques balle au pied, mais inconsistantes physiquement, n’ont cessé de répéter les journalistes tanzaniens. Pourquoi ? La durée du tournoi nous a rattrapées. Habituées à jouer une rencontre en une semaine (championnat local), il est normal que cela se répercute sur notre rendement. Aussi faut-il dire qu’il y avait une opposition de styles, les Ougandaises, les Tanzaniennes, jouant très physiques. Au final, cela a été un mal pour un bien, puisque lors des rencontres suivantes,

cela nous a permis de hausser notre niveau.

en plus du championnat (Primus ligue), jouent la Coupe de l’Unité, la Coupe du Président, etc. Les dirigeants de la Fédération de football du Burundi(FFB) doivent penser dans ce sens. Nous permettre de faire plus de compétitions pour rester en jambes, endurantes.

Ceci pour dire que par rapport aux autres pays de la sousrégion, vous avez encore un pas à franchir? Loin de là, hormis la Tanzanie et le Kenya qui, dans une certaine mesure, ont une légère avance. Je pense que si les instances en charge du football féminin burundais donnaient souvent cette occasion de se mesurer aux autres, on pourrait facilement rattraper ce retard. Ce qui fait défaut, ce n’est pas le talent, mais plutôt de belles structures dans un cadre adapté.

Quid des récompenses aux meilleures joueuses ?

Pour que le football féminin burundais se développe, nombre d’observateurs estiment que le format du championnat doit changer. Est-ce votre avis? Je dirais que le train est en marche. Le nombre de clubs ne cessent de s’accroître. Actu-

ellement, le championnat peut s’étendre sur plus de trois mois. Il y a de cela deux ans, c’était une utopie. Car, en moins d’un mois,

le championnat pouvait être terminé à cause du faible nombre d’équipes. Nos frères de la 1ère division,

Si la FFB veut davantage promouvoir le football féminin, pousser les meilleures joueuses à se sublimer, la valorisation des prix est capitale. Je ne dis pas que la valeur marchande de ces prix doit être la même que celle des garçons. Mais dans une certaine mesure, avoir une certaine consistance. C’est de cette manière que notre championnat se professionnalisera et arrivera à protéger nos joueuses de cette fâcheuse tendance de partir là où l’herbe est plus verte. Propos recueillis par Hervé Mugisha

Rallye 2019

Après Gitega, le tour de Ngozi Samedi 7 et dimanche 8 décembre, dans le cadre de la célébration de son centenaire, la province Ngozi vrombira au son des bolides du Club automobile du Burundi (CAB).

A

u vu du parterre des pilotes ayant déjà confirmé leur participation, une compétition qui promet », laisse entendre Adon Negamiye, directeur de la course. Sur piste, à commencer par Mohamed Roshanali, récent vainqueur du rallye de Gitega en août, tous les grands noms du circuit seront présents. Une attention particulière pour le revenant Gianacarlo Davite qui aura à cœur de prendre sa revanche. Pour ce retour dans les sommets de Vyerwa, la compétition s’annonce délicate pour les pilotes de la fraîchement

Un parterre de pilotes expérimentés est attendu

créée Académie de Ngozi. Devant un public acquis à leur cause, ils devront se surpasser. « Une occasion de montrer au public qu’en une année, on ne cesse pas de progresser », assurent-ils. Etabli à Muremera, le point de lancement de la course de samedi, 12 circuits sont prévus. Pour cette édition, indique M. Negamiye, le

public sera gâté. A l’instar des circuits Muremera-Mubuga via Nyarutana, il y aura des superspécial qui s’effectueront le soir. Pour cette journée, il fait savoir que le parc d’assistance a été érigé à Mubuga. Sur la piste principale où les pilotes effectueront des slaloms décapants, les bordures du parc

d’assistance ont été entièrement aménagées, renforcées avec des rambardes pour prévenir d’éventuels accidents.

Des mesures de sécurité suffisantes Les secteurs de liaison entre l’arrivée et le départ de véhicules sont séparés des zones

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des chronométreurs et celles des ambulanciers par des grillages. « Un vrai parcours sportif, digne des circuits internationaux », se frotte déjà les mains le directeur de la course. Cerise sur le gâteau, se targue-t-il, la journée de dimanche sera un peu spéciale. Avec un view point établi à Mivo (direction Hôpital Mivo à partir de Rukeco sur la Route Nationale Kayanza-Ngozi). « Toutefois, avec un bonus ». Allusion faite au Super spécial prévu sur le tronçon IshangoMuremera (un circuit de 12, 12km). Au total 22 automobiles prendront part à cette course automobile. Signalons le retour du Grec Tissarchontos (copilote de Rudy), du novice Salèse Niyungeko et son copilote. Les autres attendus sont : Valery Bukera, Davite Giancarlo, Rudy, Momo, Christian Remezo, etc. H.M.


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