IWACU 557

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IWACU N°557 – Vendredi 15 novembre 2019 – 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi Tél. : 22258957

Nyamurenza

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Prêts à en découdre…

ENVIRONNEMENT Interview exclusive avec Pr Salvator Kaboneka: « Le sol du Burundi est essentiellement acide »

AU COIN DU FEU

SOCIÉTÉ P.6

Allongement du délai de délivrance du passeport

P.7

Avec Tharcisse Ndayizeye

P.10


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LA DEUX Editorial

Vendredi, 15 novembre 2019 - n°557

En coulisse

En hausse

Sur le vif

Des politiciens vivant en exil attendus à Bujumbura Appel à la retenue Par Léandre Sikuyavuga Directeur des Rédactions

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’accalmie observée chez les jeunes affiliés aux partis politiques ces derniers jours a été qualifiée de « cessez-le feu », de « suspension des hostilités. » Une situation tendue caractérisée par des provocations, des intimidations, des arrestations arbitraires, des passages à tabac, des biens saccagés, des permanences détruites, des discours d’appel à la haine et à la violence politique, voire mort d’hommes… s’est développée surtout avec l’agrément du parti CNL. Les jeunes de ce dernier et ceux du parti au pouvoir se regardaient en chiens de faïence sur pas mal de collines. Cette situation a interpelé plus d’un. Il fallait chercher comment sortir de l’engrenage. Les églises, la société civile, les médias ont dénoncé ce mal qui n’augure rien de bon à l’aube du scrutin de 2020. Des messages ont été lancés pour mettre fin à la « barbarie » qui commencait à prendre de l’ampleur. La tenue de la réunion entre le ministère de l’Intérieur et les représentants des partis politiques avait laissé une lueur d’espoir dans l’opinion. Les dirigeants des formations politiques s’étaient engagés à s’impliquer de près pour que les confrontations entre les membres des différentes ligues des jeunes politiques cessent rapidement sur l’ensemble du territoire burundais. Cependant, ce qui vient de se passer à Nyamurenza est une preuve irréfutable que le ver a pénétré le fruit et le dévore déjà de l’intérieur. Les jeunes militants du Cndd-Fdd et du CNL qui s’affrontent provoquent une mort d’homme. Les arrestations « sélectives » s’opèrent par l’administration et la police. Certains jeunes ne passent plus la nuit chez eux ou tout simplement ont fui le pays. La situation est très préoccupante. Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons l’assassinat d’une représentante des femmes du parti CNL dans la commune Kiganda. Nos autorités devraient de nouveau prendre le taureau par les cornes, appeler à la retenue. Aux leaders des partis politiques d’imposer à leurs membres un véritable programme d’éducation civique à la démocratie, à la paix et à la non-violence électorale en vue d’éviter des dérapages meurtriers .

Club Rukinzo/ Femmes,

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our être classé premier, lors du championnat régional du karaté à Ngozi, du 9 au 10 novembre. Il a, en outre, remporté une médiale d’or et une coupe.

Une cinquantaine de membres du parti CDP dirigé par Anicet Niyonkuru devrait rentrer d’exil, samedi 16 novembre.

La Centrafrique dispose du Burundi Après sa défaite de 2-0 dans le match qui l’a opposé à la Centrafrique, mercredi 13 novembre, dans les éliminatoires de la CAN 2021, l’équipe nationale du Burundi croisera le fer avec le Maroc, mardi 19 novembre.

Sommet de haut niveau sur les entreprises et les investissements

Directeur des Rédactions : Léandre Sikuyavuga Directeur des Rédactions adjoint : Abbas Mbazumutima Secrétaire de Rédaction : Guibert Mbonimpa Rédaction Politique : Agnès Ndirubusa et Arnaud-Igor Giriteka Economie : Pierre-Claver Banyankiye

En baisse

Le(s) assassin(s) de Marie Claire Niyongere,

Le Conseil des Entreprises de l’Afrique de l’Est (EABC), en partenariat avec la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), organise le Sommet de haut niveau sur les entreprises et les investissements. Il se tiendra à Arusha du 28 au 29 novembre 2019.

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our avoir violé et tué cette femme leader du parti CNL dans la commune Kiganda en province Muramvya. Son corps a été retrouvé, dans une brousse, mardi 12 novembre.

Sécurité : Fabrice Manirakiza Droits de l'Homme et Justice : Félix Haburiyakira Société : Clarisse Shaka Environnement : Rénovat Ndabashinze Sport et Santé : Hervé Mugisha Culture : Egide Nikiza, Edouard Nkurunziza, Jérémie Misago

ANNONCE

Equipe technique: Danny Nzeyimana, Ernestine Akimana, Aubin Hicuburundi, Anaïs Hashazinka, Térence Mpozenzi Un chiffre

Plus de 50 000

AVIS DE RECRUTEMENT INTERCONTACT SERVICES recrute pour un établissement de crédit de Bujumbura les profils ci-après : 1.Directeur Capital Humain (H/F) 2. Agent chargé du Monitoring des Systèmes d’Information (H/F) 3.Deux Agents « IT Applications Support » (H/F) Les TDRS complets sont postés sur le site www.intercontactservices.com sous la section «Offres d’emplois» de même que les liens de soumission des candidatures aux trois postes. Les dossiers de candidature doivent parvenir à Intercontact Services au plus tard le lundi 28 Octobre 2019 à 17:30. Pour toute question, vous pouvez contacter le service de recrutement d’Intercontact Services par email à : recrutements@ intercontactservices.com

est la moyenne des abandons scolaires recensés par trimestre au cours de trois dernières années.

Source : Fédération Nationale des Associations engagées dans le Domaine de l’Enfance au Burundi Une pensée

« L’élection présidentielle, c’est la rencontre d’un homme et d’un pays, d’un homme et d’un peuple. » François Bayrou

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L'ÉVÉNEMENT

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Ngozi

Nyamurenza, affrontements entre des militants du CNDD-FDD et du CNL

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la colline Shoza, après la traversée de la vallée séparant Nyamurenza et Kiremba. C’était vers 8h30, se rappelle un habitant de Shoza, que des Imbonerakure, tous munis de gourdins et sous la houlette du chef de la colline, ont tenté de faire barrière à la foule. Fiers d’eux-mêmes, quoique minoritaires face à la foule, ils ont signifié à ces Inyankamugayo : « Suite à la décision de l’administration de Nyamurenza, vous ne pouvez pas traverser ». De quoi énerver ces derniers. Fâchés, ces militants du CNL en ont arrêté deux. Le chef de colline y compris. Dans l’entretemps le reste des Imbonerakure avait déjà pris le large. Les deux hommes du parti au pouvoir arrêtés auraient été tabassés avant d’être remis à l’administrateur de la commune Kiremba, arrivé sur les lieux quelques minutes après l’incident. Il les a emmenés recevoir des soins médicaux. Selon un responsable local du CNL, un échec cuisant du plan de l’administration à la base et des militants du parti de l’aigle qui a augmenté leur hostilité. « Alors que la procession continuait après ce contretemps, de l’autre côté,

Un groupe d’Imbonerakure, munis de gourdins, avaient bloqué la route aux Inyankamugayo au niveau de la colline Shoza.

les Imbonerakure juraient entre les dents ». Un jeune homme de la localité qui a assisté à la scène s’étonne d’un ‘’excès de zèle’’ de certains Imbonerakure. « Au vu de leur effectif, c’était une pure folie de prétendre les empêcher de continuer »… Le « fiasco » des Imbonerakure à Shoza a causé une grande frustration, raconte une source locale. Après l’annulation des cérémonies, les militants du CNL qui étaient venus de Gashikanwa tombent dans une embuscade à Jimbi, sur leur chemin de retour. C’était vers 15h30 au niveau de Rutanga, se rappelle notre source. Un scénario similaire à celui de Shoza, quelques heures plutôt. Incapables d’affronter le groupe des Inyankamugayo, ces hommes optent pour une autre stra-

tégie : lancer des pierres dans la foule. Un certain Eric, un Imbonerakure natif de la colline Ngoma selon les témoignages, lancera une pierre qui va blesser Désiré Niyonzima, l’un des Inyankamugayo. Révolté, le groupe des CNL se met à la poursuite des jeunes militants du Cndd-Fdd qui prennent la fuite, terrorisés par l’effectif des CNL. D’après nos sources à Jimbi, parmi les attaquants se trouvaient outre Eric, le président des Imbonerakure en commune Gashikanwa, un certain Jaguar, Mashorwe, Bagosora, Damien et Nimbona, Gafunderi, Macumi, Pascal Nduwayezu et Buregeya.

Le passage à tabac de « Jaguar » et la répression Dans la fuite et la poursuite, Jaguar sera arrêté et tabassé

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’inauguration n’aura pas eu lieu. Dieudonné Niyonzima, administrateur communal de Nyamurenza, l’annulera tard dans l’après-midi, vers 14h, pour des « raisons de sécurité ». Le patron national du CNL déjà sur place, n’aura pas le temps de prononcer son discours. Une annulation après de longues heures... Selon les témoignages recueillis, des affrontements ont commencé tôt, dans l’avant-midi, sur les points d’entrée entre Nyamurenza et les communes voisines. « Des Imbonerakure y avaient été dépêchés pour bloquer les Inyankamugayo en provenance de ces communes », confie un militant du CNL. A l’origine, lors d’une réunion, vendredi 8 novembre, l’administrateur de la commune Nyamurenza avait interdit formellement, la participation à ces cérémonies de tout autre militant du CNL non natif de cette commune. Excepté les responsables provinciaux du parti à Ngozi. Un des responsables communaux du CNL, présent dans la réunion, rapporte les propos de Dieudonné Niyonzima: « Les cérémonies ne concernent que vous et vous seuls, les militants du CNL de la commune Nyamurenza. La participation de tout autre invité requiert la permission du gouverneur ». D’après lui, Saleh Bizimana, le représentant du parti d’Agathon Rwasa à Nyamurenza, avait répliqué que le parti n’a pas la latitude de bloquer ceux qui voudraient venir prendre part aux cérémonies. « Nous ne sommes pas en mesure de les arrêter. Bloquer les routes revient à l’administration et à la police ».

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Des affrontements ont éclaté, dimanche 10 novembre en commune Nyamurenza de la province Ngozi, entre des militants du CNL et du Cndd-Fdd, à l’occasion de l’inauguration de la permanence communale du CNL. Les deux parties se rejettent les torts. Les agressions seraient suivies d’une « chasse sélective » à l’endroit des CNL.

Le viol de « l’interdit » Les principales agressions ont eu lieu sur les collines Shoza et Jimbi. Des sources concordantes parlent de centaines d’Inyankamugayo en provenance de la commune Kiremba qui ont été bloqués au niveau de

Pour certains habitants de Nyamurenza, l’administration et le Cndd-Fdd avaient peur d’un grand rassemblement des CNL.

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par des Inyankamugayo avant d’être acheminé à la position de police de la colline Ngoma. C’est là que le commissaire régional rencontrera et arrêtera Manassé Vyizigiro, Prosper Nduwimana, Moïse Haragirimana, Athanase Nyabenda et un certain Hayarwarugira, tous des militants du CNL. Ils sont emprisonnés au cachot de la commune Nyamurenza. La situation restera tendue, dans différents coins de la commune, jusque vers le soir où l’intervention d’autres Imbonerakure conduits par Jean Bosco Ndayishimiye, le président des Imbonerakure en province Ngozi, arrivera. Nos sources parlent d’une trentaine d’Imbonerakure qui aurait traversé la frontière Ngozi-Nyamurenza. « Ces Imbonerakure devaient tendre des embuscades, attaquer les Inyankamugayo sur leur chemin de retour de Nyamurenza », assure un habitant de la colline Rurama. Interrogé, Jean Bosco Ndayishimiye réfute catégoriquement cette accusation et renverse la situation : « J’ai été plutôt bloqué et malmené par des Inyankamugayo alors que je me rendais au centre de santé de Gitare pour voir l’un des Imbonerakure qui venait d’être tabassé. » C’est à travers l’une des embuscades que la vie d’un certain Nestor Ntunzwenimana sera fauchée. Rentrant tout seul sur sa moto de retour des cérémonies, rapportent les témoignages, cet Inyankamugayo de la colline Ngoma en commune Gashikanwa est bloqué par des Imbonerakure de la colline Shoza (commune Nyamurenza). Après l’avoir battu à mort, des


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L'ÉVÉNEMENT

Des arrestations en cascade A la suite de différentes échauffourées de dimanche à Nyamurenza, il y a eu une véritable chasse aux CNL, y compris dans les communes voisines dès lundi 11 novembre, s’accordent

des sources à Ngozi. Saleh Bizimana, responsable du CNL en commune Nyamurenza, est arrêté au chef-lieu communal vers 15h30. Il va subir un interrogatoire devant un OPJ de Nyamurenza avant d’être transféré au cachot du commissariat de police de Ngozi. Le représentant communal du CNL à Gashikanwa est aussi interpellé dans l’aprèsmidi de lundi. Christian Niteretse est arrêté puis emprisonné au cachot de la commune Gashikanwa avec 4 autres militants du CNL de cette commune, au sortir d’une réunion du gouverneur de Ngozi. Hormis ces détenus, nos sources de la commune Kiremba confient que plusieurs militants du CNL sont en cachette. « Accusés d’avoir agressé les Imboner-

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coups de machette parfois, ses bourreaux l’abandonnent, évanoui, au bord d’une route. « Ils pensaient sans doute qu’il était déjà mort », estime un proche à lui. Nestor Ntunzwenimana est retrouvé gisant là-bas, le lendemain, sans connaissance. Il sera dépêché à l’hôpital de Ngozi où il va rendre son âme. Ses copartisans dénoncent l’inaction de l’administration, de la police et de la justice face à ce cas d’exécution extrajudiciaire. « C’est une façon de légitimer le crime ».

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Dieudonné Niyonzima, l’administrateur qui avait interdit la participation à l’inauguration de la permanence aux Inyankamugayo non natifs de Nyamurenza.

akure, ils savent qu’ils sont recherchés ». Dans toutes ces communes (Gashikanwa, Nyamurenza et Kiremba) la peur est toujours

totale depuis les incidents. Signalons que 13 autres militants du CNL (dont le responsable communal de ce parti) ont été

arrêtés dimanche dans la commune de Marangara (la même province de Ngozi). Ce jour-là, des « malfaiteurs » avaient attaqué pendant la nuit le domicile de la veuve d’un certain Evariste Nyabenda. Selon les témoignages, un Inyankamugayo de la colline Burenza de cette commune qui venait de succomber aux coups lui infligés par des Imbonerakure. D’après nos sources, ces prévenus sont les militants du CNL qui avaient participé aux funérailles du défunt. Joint par téléphone, l’administrateur de la commune Nyamurenza n’a pas voulu répondre aux questions d’Iwacu. Interrogé, Dieudonné Niyonzima n’a résumé ses propos qu’en une phrase : « Je suis en train d’animer des réunions de pacification. » Edouard Nkurunziza

Réactions • Térence Manirambona : « La libre circulation de tout citoyen »

• Albert Nduwimana : « Le CNL a attaqué une population paisible »

L

e gouverneur de la province Ngozi nie toute information faisant état d’affrontements entre militants du CNL et du Cndd-Fdd. S’exprimant sur Isanganiro mercredi 13 novembre, Albert Nduwimana a indiqué qu’il n’y a pas eu de confrontation. Les militants du CNL ont attaqué une population paisible, accuse-t-il. Il explique que les victimes ne s’observent que d’un seul côté. « S’il y avait eu de confrontation entre une

bande organisée et les militants du CNL, les victimes seraient des deux côtés ». Il rapporte près de 10 victimes à Nyamurenza, 3 à Gashikanwa et 1 victime de Kiremba. Le gouverneur de Ngozi dénonce la violation de la loi dans ces activités du CNL. Il parle d’une « clause » sortie d’une réunion des politiques avec l’administration communale de Nyamurenza. « Elle stipule que s’il s’agit d’une activité communale, elle intéresse les gens de la même commune ». Néanmoins, les militants du CNL de Gashikanwa et Kiremba sont entrés par force, commettant des forfaits sur leur passage. Et de rappeler au respect de la loi. « Quand il y a une clause dans la réunion, cela devient comme une loi ».

« Tout est parti de la décision de l’administrateur communal de Nyamurenza d’interdire les Inyankamugayo des communes voisines d’accompagner leurs confrères dans l’inauguration », accuse Térence Manirambona, porteparole du CNL. Une mesure, pour ce politicien, sans aucune base légale. Ce représentant du peuple tient à rappeler que tout citoyen a le plein droit de circuler librement partout dans son pays. Il s’interroge s’il y avait un état d’urgence décrété

dans la province Ngozi pour empêcher les gens d’une commune, une colline de fouler le pied sur une autre. « Rien ne peut expliquer qu’on prive ce droit aux citoyens si en vérité il y a la paix et la sécurité ». Le porte-parole du CNL dénonce des « arrestations en cascade et injustes » des militants de son parti. Il indique que plus d’une trentaine parmi les militants du CNL dans les communes de Nyamurenza, Kiremba et Marangara sont derrière les verrous dans différentes prisons de la province Ngozi depuis dimanche. Et les arrestations se poursuivent. A ses yeux, l’intolérance politique arrive à son paroxysme. Térence Manirambona s’indigne que des malfaiteurs, pourtant attrapés avec matraques, à l’origine même de décès, ne soient pas inquiétés. Les différentes autorités compétentes doivent mettre tout le paquet pour assurer le pluralisme politique constitutionnalisé.

• Jean Gaston Kwizera : «Personne ne pouvait oser leur barrer la route » Le président du Cndd-Fdd à Nyamurenza, soutient que ces Inyankamugayo s’étaient plutôt « décidés à maltraiter tout militant du Cndd-Fdd rencontré sur leur passage ». Jean Gaston Kwizera parle de 7 Imbonerakure blessés à la colline Shoza. D’après lui, les participants à ces cérémonies avaient sur eux des matraques et machettes comme s’ils se préparaient pour un combat. Et il dément l’accusation de blocage par des Imbonerakure : « Outre le fait qu’ils ont été conscientisés par rapport à la tolérance politique, personne ne pouvait être en mesure de leur faire blocage. Ils étaient tellement nombreux. Même le commissaire et l’administrateur communaux ont échoué ». E.N.

« La préservation de la sécurité est fondamentale pour tous » Les responsables du parti CNL en province Ngozi se disent préoccupés par la sécurité des Inyankamugayo de cette province. La sécurité est une question cruciale pour tous, ont rappelé mercredi le représentant et le secrétaire provinciaux de ce parti dans une lettre conjointement signée et adressée au gouverneur de la province. A travers cette correspondance dont les copies ont été envoyées aux ministres de l’Intérieur, de la Justice et au patron national du CNL, ils dénoncent un acharnement politique aux CNL. Au-delà de plus d’une trentaine des militants incarcérés, deux viennent de succomber aux coups reçus tandis que plusieurs ont pris fuite suite aux vagues d’arrestations.

Benjamin Hitimana et Jonas Nahimana (les deux signataires) fustigent une l’intolérance politique aux allures inquiétantes au moment où le multipartisme est constitutionnel. « Nous devrions cohabiter pacifiquement, dans le respect de la liberté, tel que prévu par la Constitution et les autres textes légaux ». Selon eux, les activités du CNL sont souvent perturbées, interdites par l’administration à la base sans motifs convaincants. Ils s’en tiennent notamment aux exigences liées à l’emplacement des permanences, à la privation de la liberté de circulation aux membres du CNL (cas de Nyamurenza), etc. Ces responsables du CNL demandent à l’administration et aux forces de l’ordre d’assurer le respect de la liberté

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d’opinion à toutes les composantes politiques. Ils insistent sur la non-ingérence dans l’organisation et le fonctionnement des partis. Benjamin Hitimana et Jonas Nahimana exigent la libération de tous les Inyankamugayo, incarcérés suite à leur opinion politique. Les bourreaux à l’origine des crimes commis à l’endroit des Inyankamugayo devraient être aussi arrêtés et répondre de leurs actes. Toute autre doléance est adressée aux militants du parti au pouvoir. Ils doivent se soucier de la bonne cohabitation entre les partis et «arrêter les montages».

E.N.


POLITIQUE

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Victimisation ou vers un autre palier dans l’intolérance politique?

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l y a un projet de m’emprisonner et de radier mon parti », révèle Agathon Rwasa, président du CNL. Des biais de confirmation consistant à rechercher des preuves qui confirment vos opinions s’amoncèlent. Dans une déclaration du jeudi 7 novembre, Simon Bizimungu, secrétaire général du parti, lâche des informations alarmantes. «Le parti CNL reçoit des informations ici et là faisant état d›un probable plan national d›élimination systématique et d›emprisonnement des responsables en commençant par le plus haut sommet». « Ce montage se traduit notamment par le piratage et l’utilisation des insignes du parti, une éventuelle fabrication et distribution de T-shirts à l’effigie d’Agathon Rwasa et de képis ainsi que des tenues policières et militaires et éventuellement des armes à feu dans le but d’indexer le parti CNL et ses leaders. » Et d’évoquer une campagne de diabolisation de la direction du CNL, surtout dans les provinces de l’ouest du pays «où des

Le secrétaire général du CNL alerte sur « un plan national d’élimination systématique et d’emprisonnement des responsables en commençant par le plus haut sommet ».

membres du parti au pouvoir, sous haute protection des autorités administratives, sillonnent la région et diffusent des propos malveillants et calomnieux». Dans cette configuration mentale, le désir de véracité est secondaire.

La stratégie de communication politique prime. Donner moins d’importance aux preuves qui contredisent vos opinions est le corollaire de la définition du biais de confirmation.

Dans la foulée de la bonne parole prêchée par l’ombudsman, des responsables gouvernementaux et des caciques du parti de l’Aigle, une période d’accalmie s’est observée ici et là en matière d’intolérance politique. Mais tout

élément qui ne sert pas la démonstration est passé à la trappe. On aperçoit le verre à moitié vide. Mieux encore, concernant l’évaluation mensuelle du climat politique, on traque le moindre défaut. « Ce forum offre une opportunité à certains administratifs et responsables des partis politiques de porter des accusations tant gratuites que fallacieuses contre le parti CNL». Dans l’hypothèse où « un plan national d’élimination systématique et d’emprisonnement des responsables en commençant par le plus haut sommet » serait une info de première main, être proactif s’avèrerait payant. «La meilleure défense, c’est l’attaque », dixit Napoléon Bonaparte. Eventer un complot, c’est le tuer dans l’œuf. Idem pour des négociations en coulisse. Le CNARED en sait quelque chose. Le caractère d’imprévisibilité d’une attaque est la seule garantie qu’elle produira l’effet escompté. A court terme, pour le moins. Guibert Mbonimpa

Chronique sur le message de haine

« L’intimidation, cause des violences de masse » L’intimidation en période électorale crée une haine et peut conduire à des violences de masse. Eclairage avec Chartier Niyungeko, consultant indépendant et expert en transformation des conflits.

E

n quoi consiste l’intimidation ? L’ i n t i m i d a t i o n est généralement une attitude, comportement, mots violents et action adressés aux membres d’un groupe ou catégorie quelconque pour une situation donnée. Elle peut donc être psychologique ou physique et crée un climat de terreur. C’est donc l’usage de la violence. Elle est utilisée entre groupes qui sont opposés ou en désaccord. Par là on passe de la parole violente aux coups et blessures. Quand l’utilise-t-on et pour quelle raison ? C’est une stratégie chère aux politiciens qui veulent décrocher des voix coûte que coûte. Les auteurs en profitent pour faire adhérer de force les membres d’autres groupes. Elle peut être implicite ou explicite. Implicite car utilisant un message codé dont l’aspect violent

n’est découvert que progressivement par des gens indexés. En 1993, un des slogans de l’UPRONA qui disait : « si vous voulez mettre au monde et porter les bébés, votez pour Buyoya. Tandis que l’intimidation explicite est directe. « Si vous ne votez pas pour nous, on va vous lessiver». Par-là, le message est clair. C’est comme si on vous déclare la guerre. Les messages d’intimidation auraient-ils des conséquences sur la société ? Les conséquences sont néfastes. Si les messages d’intimidation ne sont pas gérés positivement, il peut y avoir des confrontations directes, une crise. Le groupe indexé se met sur la défensive et des destructions, des pertes de vies sont enregistrées. Bref, la situation dégénère en violence de masse. Cette dernière est la finalité de l’intimidation, surtout en période électorale.

Quel comportement approprié pour les auteurs et les victimes surtout en cette période électorale? Je conseille aux gens de réfléchir sur les conséquences qui peuvent surgir avant de poser tout geste. Les gens visés par les messages d’intimidation doivent

rester calmes et analyser la situation pour produire des contre messages. Une réaction brutale produit de la violence. En cette période électorale, il faut que les hommes politiques présentent des projets de société qui visent le développement intégral. Les élections sont une

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compétition franche et cruciale pour le pays. Une compétition politique ne doit pas être une source de tension. Que les gens comprennent que cette diversité fait partie de la vie. Nous avons besoin de vivre dans un pays sans violence. Propos recueillis par Jérémie Misago


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ENVIRONNEMENT

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Interview exclusive

« Le sol du Burundi est essentiellement acide » L’acidité du sol est un défi auquel fait face les pays intertropicaux dont le Burundi. Salvator Kaboneka, professeur à l’Université du Burundi, Faculté d’Agronomie et Bio-ingénierie revient sur les causes et les conséquences. Des solutions sont proposées. Rencontre.

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u’est-ce que l’acidité du sol ? Elle est mesurée par la concentration des ions (ion : une espèce chimique électriquement chargée qui a gagné ou perdu un ou plusieurs électrons) hydrogènes dans la solution du sol. Le potentiel d’hydrogène (pH) qui est la mesure de l’acidité du sol est en même temps un indicateur de la genèse et de la vieillesse du sol. Dans un langage plus accessible, cela veut -dire ? Généralement, un sol jeune, productif, a un pH autour de 7. La neutralité. Plus le sol vieillit, plus il s’acidifie. Qu’en est-il des causes ? Elles sont naturelles et anthropiques. La forte pluviométrie est la principale cause naturelle. Quand l’eau s’infiltre, elle emporte un certain nombre d’éléments en profondeur. Lesquels principalement ? Ce sont globalement des cations basiques : calcium (Ca) et magnésium (Mg). Or, les deux sont importants dans la gestion de l’acidité des sols. Pour un sol jeune, il y a un équilibre entre ces cations et l’aluminium (Al.) Lors de l’infiltration (percolation) de l’eau dans le sol, elle laisse derrière l’aluminium. Et ce dernier augmente les ions H+ dans la solution. Un sol vieux est dépourvu de ces cations basiques. Ensuite ? Côté anthropique, citons l’érosion. En effet, l’eau de surface emporte aussi les cations basiques. Elle laisse aussi derrière l’aluminium. Conséquemment, le sol s’appauvrit, devient acide. La gestion des résidus des récoltes, la déforestation, les feux de brousse font partie des causes anthropiques. Comment ? Après la récolte, les agriculteurs emportent hors champ les résidus pour différents usages. Ils déplacent aussi ces cations basiques. Or,

selon la loi de la restitution, ce (P), potassium (K), calcium (Ca), La biodiversité est également qui n’est pas mangeable devrait magnésium (Mg), soufre (S) sont affectée. Des espèces disparaisêtre restitué au déficients. D’autres sent, d’autres, moins productives toxiques. Les et moins nutritives, apparaissent. sol. On devrait « Certaines plantes sont laisser ces résidus micro-organismes ont développé se décomposer. les plus actifs (les Existe-t-il des cultures qui L’utilisation des bactéries) deviens’adaptent et/ou tolérantes ? des mécanismes engrais essentinent peu efficaces. Oui. Certaines plantes ont d’adaptation à ellement ceux à La décomposition développé des mécanismes l’acidité. » base d’ammoniac en matière orga- d’adaptation à l’acidité. Le thé par en est la cause. nique n’est plus exemple est une plante incluMais au Burundi, le problème possible. L’activité microbienne sive. Elle absorbe l’aluminium, d’acidification des sols par leur est ralentie. Or, pour produire, la le neutralise dans les cellules des usage est potentiellement réel, plante a besoin d’éléments nutri- feuilles. C’est la séquestration. mais en réalité, on n’y est pas tifs. Les autres plantes exclusives le encore. En cas d’acidité, non seule- neutralisent en surface. Néanment les éléments ne sont pas moins, ces mécanismes limitent Et quelle est la situation du suffisants dans le sol, mais aussi leur optimisation productive. Burundi ? l’aluminium est dominant. Le sorgho est un indicateur Excepté quelques coins de La croissance des d’un bon sol et « Heureusement, exige beaucoup l’Imbo, son sol est pratiquement racines sera limiacide. Et au Burundi, les terres tée. S’il n’y a pas le Burundi regorge de calcium et agricoles sont de 25 mille km2. d’enracinement sufmagnésium. de 600 millions de En 1985, l’ISABU a estimé 10 fisant, la production Le bananier est de tonnes de mille Km2 de sol acide. Actuel- est quantitativeune plante fortelement, la surface acide couvre ment suffisante. ment exportagisements de à peu près 15 mille km2. Plus trice de ces cauchaux à usage inquiétante, la situation conQuid de la qualité tions basiques. agricole. » tinue à s’aggraver. de la production ? Par contre, Elle est affectée. Si l’eragrostis sp Et les conséquences ? une plante est installée sur un sol (ishinge) est une plante indicaElles sont dramatiques. déficient en nutriments, la pro- tive de l’acidité du sol et s’adapte L’acidité d’un sol est synonyme duction devient aussi déficiente aux conditions fortement acides. de sa vieillesse, son appauvrisse- et sa valeur nutritive très faible. ment en éléments nécessaires Bienvenue la malnutrition. Ce Que faire à la croissance des plantes et qui influe sur la santé des conpour corriger ? la production agricole. Pour sommateurs. La production Utilisation de la matière orgaun sous-sol acide, tous les élé- laitière en souffre aussi qualita- nique est une des méthodes de ments tels azote (N), phosphore tivement. correction de l’acidité du sol. Il

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faut aussi la sélection des variétés tolérantes. La meilleure méthode consiste à ramener ces cations basiques. Et ce, par une approche biologique. Ce qui renvoie à l’agroforesterie. C’est-à-dire l’introduction des arbres dans les champs, le choix des arbres spécifiques pouvant être associés aux cultures. Ce qui permet de remonter ces cations basiques à travers des arbres agro-forestiers avec un enracinement profond. Par leurs racines, ils absorbent le Ca et le Mg. Ainsi, le feuillage devient une concentration de ces éléments. Quand les feuilles tombent sur le sol, se décomposent, ils libèrent ces cations basiques. C’est ce qu’on appelle un chaulage biologique. Il faut aussi un chaulage chimique comme une méthode complémentaire. Ce qui signifie l’utilisation des produits contenant le calcium, magnésium pour neutraliser l’aluminium. Heureusement, le Burundi regorge de 600 millions de tonnes de gisements de chaux à usage agricole. Le gros se trouve à Rutana. C’est un potentiel qui n’est pas suffisamment exploité. Propos recueillis par Rénovat Ndabashinze


SOCIÉTÉ

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«La délivrance du passeport doit répondre à certaines conditions»

Face aux nombreux demandeurs de passeport se plaignant du retard long observé dans la délivrance de ce document de voyage, le porte-parole adjoint de la police a réagi.

D

ans un coin restaurant peint aux couleurs de la Brarudi, situé à quelques mètres de la Police de l’air, des frontières et des étrangers (PAFE), C.S. en pantalon zébré et maillot de corps noir moulant fait tout pour rester joviale malgré son désarroi perceptible derrière son sourire. « Cela fait un mois que j’ai fait ma demande de passeport et à chaque fois que je me présente, c’est toujours le même refrain: ‘Votre passeport n’est pas encore disponible’». Cette jeune femme, qui compte obtenir son passeport pour aller poursuivre ses études à l’étranger, a tenu à nous préciser qu’elle est loin d’être la seule dans cette situation: «Nous sommes nombreux à

avoir déposé pour bénéficier d’un passeport mais rares sont ceux qui obtiennent satisfaction.» Elle assure que la situation se complique quand le demandeur se fait appeler au «208» : «C’est le service rattaché directement au commissariat général de la PAFE. Là, il t’est demandé de justifier ta demande de passeport. J’ai dû fournir mes diplômes.» Elle nous révèle qu’il lui a été spécifié ensuite qu’elle remplissait désormais les conditions requises pour avoir accès au passeport et ajoute avec une voix empreinte de lassitude: «J’attends toujours.» Jointe par téléphone, N.B. fait savoir qu’elle a effectué sa demande de passeport pour participer à la Green Card Lotery (concours de sélection organisé par les services de l’immigration américaine et permettant l’installation de non-américains au pays de l’Oncle Sam). « Cela fait une semaine que j’ai effectué ma demande. Depuis, on me dit à chaque fois que ce n’est pas encore prêt». Contacté, le porte-parole

adjoint de la police, Moïse Nkurunziza, ne nie pas que le délai des trois jours requis pour obtenir un passeport est souvent dépassé, ces derniers jours. «Nous sommes en lutte contre le phénomène des étrangers en situation irrégulière qui ont réussi à se procurer la carte d’identité nationale et aujourd’hui ils se présentent dans nos locaux pour bénéficier du passeport », explique-t-il. Ce dernier évoque une autre entrave face à la demande des passeports:« Les soldats burundais en partance pour la Somalie qui font leur demande de passeport sont souvent priorisés par nos services.» Et de conclure que les demandeurs qui se voient octroyés leur passeport dans d’assez brefs délais se répartissent en trois catégories: les voyages pour les missions de service, les soins et la poursuite des études à l’étranger. Le porteparole adjoint de la police est alors interrogé sur le cas de C.S. : «Elle n’a qu’à me contacter pour m’exposer sa situation. » Alphonse Yikeze

Moïse Nkurunziza: «Les soldats burundais en partance pour la Somalie qui font leur demande de passeport sont souvent priorisés par nos services.»

Annonce

INVITATION A SOUMISSIONNER : APPEL D’OFFRES POUR LA FOURNITURE DES SERVICES DATE LIMITE DE RECEPTION DES OFFRES : 10 DECEMBRE 2019 à 12 :00 hrs La Représentation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés au Burundi « HCR » au nom du système des Nations Unies au Burundi invite, par le présent Appel d’Offres, les soumissionnaires désireux à concourir pour la fourniture des services et autres produits suivants à présenter leurs offres sous pli fermé. • Le Nettoyage des bureaux et entretien des espaces verts des bureaux du HCR et des autres agences des Nations Unies : Nº RFP/HCR/ BU/001/19 • La Sécurisation et le Gardiennage des bureaux et guest house du HCR et des autres Agences des Nations Unies : Nº RFP/HCR/ BU/002/19 • La maintenance des caméras de surveillance (CCTV) des Bureaux du HCR et des autres agences des Nations Unies : Nº RFP/HCR/ BU/003/19 Les documents exigés en matière de qualification sont détaillés dans les Dossiers d’Appel d’Offres et peuvent être obtenus auprès du Bureau du HCR Bujumbura les jours ouvrables de 8h à 16 h00. Les soumissionnaires retenus seront invités à maintenir leurs prix durant toute la période de la validité de l’offre. Toutes les offres doivent être déposées à l’adresse mentionnée ci-dessous au plus tard le 10 décembre 2019 à 12 h. Les offres reçues après ce délai accordé ne seront pas considérées. UNHCR Burundi Avenue du Large, no.78 KININDO B.P: 307 Bujumbura/ Burundi Tel contact : +257 22 22324

REPUBLICATION AVIS DE RECRUTEMENT UNFPA, Fonds des Nations Unies pour la population, réalise un monde où chaque grossesse est désirée, chaque accouchement est sans danger et le potentiel de chaque jeune est accompli. Le bureau Pays de UNFPA Burundi republie et recherche, dans le cadre du Projet TUBEHONEZA, des candidatures de personnes qualifiées et expérimentées pour le poste ci-après, de contrats de service (SC) pour une durée d’une année. Lieu d’affectation : BUJUMBURA Titre du Poste

NiveaudePoste

1. Un(e) Coordonnateur(trice) de Projet SB4 Pour voir la description des tâches complètes et détaillées, les critères de sélection et de soumission des candidatures, veuillez visitez le Site Web de UNFPA ou le Site des Opportunités d’emplois du PNUD sur le lien suivants : https://jobs.partneragencies.net/erecruitjobs.html?JobOpeningId=27117&hrs_ jo_pst_seq=1&hrs_site_id=2 Le poste est ouvert depuis ce 12 novembre 2019 et se clôturera le 26 novembre 2019 à minuit, heure de New York. Les candidats sont invités à postuler en ligne sur les sites web ci-dessus mentionnés avant la date de clôture. Les demandes reçues par toute autre voie ne seront pas considérées. Notes : • Il n’est demandé aucun frais à aucun stade du processus de recrutement. • UNFPA ne sollicite, dépiste ou discrimine sur la base du statut de VIH/SIDA. • Veuillez noter que l’UNFPA ne contactera que les candidats qui auront été présélectionnés. • UNFPA est un employeur d’égalité des chances et les candidatures féminines qualifiées sont fortement encouragées.

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Kahawatu innove et étend ses actions

Pour accroître la production du café en quantité et en qualité, Kahawatu a lancé, ce jeudi, 7 novembre 2019, les activités du projet Burundi Coffee Alliance (BCA) dans la zone de l’entreprise de dépulpage Green Coffee (Greenco).

de bonne qualité sont prévus pour rénover les vielles plantations. On s’attend aussi au moins 85% de la production de la cerise A, 833 groupes de producteurs formés sur les modules du guide national, création de 120 centres de collecte, etc.

Un impact déjà visible sur terrain

L

e projet a pour objectif d’accroître la production en quantité et en qualité du café, de créer un environnement favorable à la production, de renforcer les services de vulgarisation au moyen de bonnes pratiques agricoles, et d’augmenter les revenus des ménages », a déclaré Eunice Reddick, ambassadeur des Etats-Unis au Burundi. Selon elle, le partenariat public-privé entre l’USAID et Sucafina et Olam a été mis sur pied en Septembre 2016. Son ambition étant d’encadrer 22.500 caféiculteurs de Ngozi, Karuzi, Gitega et Muyinga, le projet a déjà atteint 26.734 fermiers. Elle se réjouit du renforcement de la participation des femmes à hauteur de 34% et jeunes dans la caféiculture. Et de souligner : « Je suis très heureuse d’accueillir dans notre partenariat Greenco SU qui vient remplacer Olam. Je l’encourage à renforcer ses capacités d’encadrement surtout qu’avec elle, BCA vise à encadrer 41.500 fermiers.» Et d’avouer qu’elle a appris de bonnes choses sur cette entreprise de dépulpage particulièrement dans la production du café de spécialité. « Cela pourra certainement permettre le renversement de la tendance actuelle des exportations du café commercial, qui subit les nombreux aléas des cours mondiaux vers le café de spécialité qui renforcerait les revenus du Burundi. » Pour sa part, Anicet Ndayizeye, gouverneur de Kayanza, a remercié les Etats-Unis pour ses appuis multiformes accordés au Burundi et à sa province. D’après lui, Burundi Coffee Alliance (BCA) est un projet important pour les caféiculteurs. « Nous leur demandons de s’en approprier et nous appelons à une adhésion massive à ce projet.» Et de promettre de l’accompagner pour l’atteinte de ses objectifs.

Lancement des activités du projet Burundi Coffee Alliance (BCA)

des FFS pour suivre des formations techniques et pratiques sur la conduite de la culture du café. Son objectif étant d’aider les fermiers à pouvoir observer toutes les interactions autour du caféier et identifier ses potentialités, expérimenter des solutions techniques face aux problèmes de production et s’approprier des bonnes pratiques techniques de gestion durable des exploitations caféicoles. Cette approche facilite l’apprentissage et l’intégration raisonnée de bonnes pratiques agricoles du café, tout en tenant compte à la fois, aux pratiques innovantes, aux capacités des caféiculteurs et aux ressources disponibles et en fin de conduire une caféiculture saine et durable.

Facteurs de succès Cette approche responsabilise l’ensemble du ménage et

leur adhésion est libre, volontaire et tient compte de leur voisinage. « Les membres des groupements manifestent la volonté et dynamisme de participer à leur propre développement basé sur la culture du café.» Selon M.Ntwari, les leaders des groupements sont choisis par les caféiculteurs eux-mêmes et contribuent de façon significative dans la mise en application des bonnes techniques de production et accompagnent les membres dans le cheminement des activités du FFS. Ces écoles sont installées à proximité des membres et des plantations familiales et les ressources locales sont privilégiées. La dimension genre est prise en compte. « Les femmes et les jeunes autant que les hommes assurent les fonctions de leaders communautaires et occupent des positions d’influence pour s’impliquer effectivement dans le processus de redy-

namisation de la culture du café. » Et puis vient l’approche VSLAS (Village Savings and Loans Association). Elle est complémentaire et s’intègre dans l’approche globale d’intervention pour répondre aux défis liés à l’investissement des caféiculteurs et à la gestion organisationnelle de leurs groupements. Elle permet aux caféiculteurs de constituer des Epargnes, d’accéder aux crédits, de créer, gérer les AGR et diversifier les sources de revenus, de renforcer leur pouvoir d’investissement et la cohésion social ainsi que de bien organiser leur groupement. Cofinancé par USAID (50%), Bugestal/Sucafina (25%), Greenco (25%) et d’une durée de deux ans, M.Ntwari espère que par BCA, la production du café va augmenter qualitativement et quantitativement. A titre illustratif, 40 mille plants

584 groupements de caféiculteurs sont déjà créés avec 16.350 bénéficiaires dont 29% de femmes et 19% de jeunes. Trois associations des jeunes fermiers mises en place et trois autres pour les femmes, sept stations de lavage transformées en centres de fermiers comptant 14.377 membres et neuf stations sont certifiées. 128 centres de collectes étant gérés par des leaders fermiers caféiculteurs. Concernant le déblocage des revenus des ménages, 345 groupements ont été transformés en groupes VSLA et 7.454 fermiers dont 3.304 femmes ont eu un accès à l’épargne et crédit. 2.354 fermiers dont 908 fermiers sont formés sur l’éducation financière. Le montant des épargnes étant de 472.562.760 BIF et celui des crédits octroyés s’élève à 742.601.280BIF. Pour les recettes communales, par exemple, dans la zone de Bugestal, l’augmentation est de 60%. Etc. Vendredi 8 novembre 2019, l’ambassadeur Ernice Reddick, ambassadeur des Etats-Unis au Burundi a visité, à Mubuga, commune et province Ngozi 131 femmes de l’association RAMA-Dufatanemunda. Elles entretiennent plus de 1500 caféiers depuis 2015. Elle s’est rendue également à Cihonda, commune Gashikanywa où Charles Ndayizeye, caféiculteur moderne encadre 30 fermiers. Tous sous le coaching de Kahawatu.

BCA, un projet innovateur D’après Bruce Olivier Ntwari, représentant-pays de Kahawatu, deux approches sont utilisées. L’approche Farmer Field School (FFS) qui repose sur des groupements constitués de 20 à 30 caféiculteurs, volontaires et disponibles se réunissant autour

Photo de familles des membres de l’association RAMA-Dufatanemunda avec Eric Reddick, ambassadeur des USA au Burundi et Bruce Olivier Ntwari, représentant-pays de Kahawatu

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CNIDH : La société civile, indispensable pour le monitoring des droits de l’Homme Du 7 et 8 novembre, la Commission nationale indépendante des droits de l’homme, en collaboration avec le centre des Nations-Unies pour les droits de l’Homme et démocratie en Afrique centrale, a organisé un atelier de formation à l’intention de la société civile sur « le monitoring des droits de l’Homme en période électorale ».

M

ettre en place un réseau national de l’observatoire des droits de l’Homme en période électorale qui travaillera en étroite collaboration avec la CNIDH », tel est l’engagement pris à l’issue de l’atelier de formation des organisations de la société civile pour la surveillance des violations des droits de l’Homme. Les 18 provinces étaient représentées en raison de deux personnes par province et l’aspect genre a été pris en compte, 50% des femmes. « Divers abus et violations des règles de la compétition par des responsables des partis politiques, des autorités politico-administratives et sécuritaires peuvent compromettre le processus électoral ou entacher sa crédibilité. Ces agissements négatifs peuvent engendrer des conflits violents et des violations graves des droits de l’homme », a déclaré l’Ambassadeur Anatole Bacanamwo, secrétaire exécutif de la CNIDH lors de l’ouverture dudit atelier. Pour l ’A m b a s s a d e u r Bacanamwo, l’atelier s’inscrit en droite ligne du plan stratégique de la CNIDH pour la période 2019-2023. Cette formation vient à point nommé car c’est au lendemain de la publication du calendrier électoral de 2020 par la CENI. Raison pour laquelle la CNIDH estime qu’il est opportun d’offrir aux organisations de la société civile des outils et des méthodes nécessaires pour mener une surveillance accrue des droits de l’homme en vue de prévenir, a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « La société civile mobilise le public et les pouvoirs publics sur tout risque de violation des libertés. Tout cela par alertes préventives et plaidoyer auprès des autorités compétentes »

De gauche à droite : Bamazi Tchaa, expert du CNUDHDAC, Ambassadeur Anatole Bacanamwo, secrétaire exécutif de la CNIDH et Laurent Akobi expert du CNUDHDAC

dispositions qui s’imposent. « Le confier des outils aux organisarôle de la société civile est fon- tions de la société civile en vue damental en de mettre en place une « Le rôle de la période élecstratégie de manière société civile est coordonnée et efficitorale dans la défense et fondamental en ente sans la dispersion la protection des forces qui éloignent des droits de période électorale les résultats escomptés. dans la défense l’Homme. Des thèmes ont été En Hpériode développés et les opinet la protection ions partagées par les électorale, des droits de participants à la suite la question l’Homme. ». des communications des droits de ayant servi de tremplin l’homme est très sensible. Il était important aux échanges interactifs et cond’encadrer la société civile, lui structifs. Ces présentations ont donner tous les moyens techniques été communiquées sous forme d’observation des élections sous d’échange d’expériences vécues l’angle des droits de l’Homme. Elle ou d’inquiétude pressenties en produira des rapports à l’attention ce qui concerne la violation des de la CNIDH ». droits de l’Homme. Pour y arriver, cet expert expliLaurent Akobi, expert du cenque qu’il s’avère impérieux de tre des Nations-Unies des droits

de l’Homme et de la démocratie en Afrique centrale, a développé le thème sur « l’introduction sur les droits de l’Homme ». Il a indiqué que la violation des droits de l’Homme se fait par action et omission des acteurs étatiques, en d’autres termes des autorités publiques. Il a également précisé que ces droits sont universels, inaliénables et non discriminatoires, interdépendants et indivisibles. Marius Rusumo, secrétaire général de la CNIDH, est revenu sur les mécanismes burundais de promotion des droits de l’Homme. Il a parlé des mécanismes non juridictionnels dont les recours administratifs, les pétitions etc. Les mécanismes quasi-juridictionnels dont la CNIDH et le troisième est juri-

La CNIDH s’engage à apaiser le climat politique Pour sa part Bamazi Tchaa, représentant du bureau du centre régional des Nnations Unies pour les droits de l’Homme et de la démocratie en Afrique centrale, a salué l’initiative de la CNIDH pour avoir organisé cet atelier sur les questions des droits de l’Homme en période des élections. Il estime que l’engagement résolu pour apaiser le climat politique est le plus éloquent. C’est un souci de faire avancer les droits de l’homme au Burundi. Pour lui, une période électorale est cruciale et peut aboutir à des violations des droits de l’Homme. D’où la nécessité de prendre des

Des participants à l’atelier de formations de la société civile sur le monitoring des droits de l’homme en période électorale

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dictionnel constitué des cours et tribunaux : juge constitutionnel, judiciaire et administratif. Il a rappelé que la Commission dispose des antennes régionales Ngozi, Gitega et Makamba. « Elle est l’interface entre le gouvernement, la population et les institutions. Avec des missions de protection, promotion et le rôle consultatif ». La documentation des violations de droits de l’Homme et l’établissement des faits a été présentée par Bamazi Tchaa. Le recueil des informations, a-t-il expliqué, est un travail qui exige la courtoisie, l’attention, la transparence et le recours aux moyens licites. Il a précisé que les photos sont utilisées dans les cas rares car elles sont délicates. Pour lui, les résultats pertinents et vérifiés mènent à une conclusion de la manière suivante : il y a eu violation des droits de l'Homme, en connaître le lieu de commission et les auteurs présumés, impossibilité de déterminer les faits et établir la nature de violation.

Les participants sont satisfaits Les participants ont salué la formation venue à point nommé. Béatrice Nzeyimana, représente l’Organisation des femmes actives pour la promotion de la paix à Cibitoke, ne cache pas sa satisfaction. « Nous avons compris pas mal des choses. Nous avons appris des stratégies à utiliser pour effectuer ce monitoring des droits de l’homme » Son homologue, Félix Nzorubonanya de l’Observatoire Ineza des droits de l’enfant, (OIDB) en province de Rumonge, affirme que le moment a été très bénéfique. Il salue un réseau d’observateurs qui sera mis par la CNIDH dans toutes les provinces pour faire une alerte précoce et dénoncer les différents cas de violation des droits de l’Homme. « En période électorale, les esprits des gens sont surchauffés. Il faut alors des observateurs qui soient neutres pour alerter. Cela permettra aux décideurs de pouvoir rectifier le tir à temps avant que le pire ». Bamazi Tchaa s’est félicité que les participants aient un bagage suffisant pour faire le monitoring des droits de l’Homme en période électorale. « Mon appréciation est positive à l’issue de cet atelier de formation de par l’engouement des participants»


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AU COIN DU FEU

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Avec Tharcisse Ndayizeye Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Tharcisse Ndayizeye.

V

Le métier que vous auriez aimé faire ? Coach d’un club de football, entrepreneur, etc.

otre qualité principale ? Je suis entreprenant. Un bon coach. Mes amis me disent qu’ils font recours à moi quand ils veulent entreprendre quelque-chose. Un de mes cinq amis a écrit que je me comporte comme l’abeille qui, à tout prix, trouve du miel sur chaque fleur.

Votre passe-temps préféré ? Passer du temps avec mes enfants. Mettre mes enfants en voiture et circuler en ville et répondre à leur question et leur offrir des biscuits et jus. Tout ce qu’un enfant de Bujumbura peut demander comme ballon, vélo, etc.

Votre défaut principal ? (Rires). J’ai tendance à croire que je n’ai que des qualités. Mais le principal défaut est mon francparler. Le plus souvent, je suis capable de dénoncer un défaut de quelqu’un en sa présence pour qu’il se corrige. Ce que les autres hésitent souvent de faire.

Votre lieu préféré au Burundi ? Ma colline natale, Mubira, zone Nyagasasa ( i Bushungura) Le pays où vous aimeriez vivre ? Burundi

La qualité que vous préférez chez les autres ? Honnêteté. La vérité est la clef de plusieurs portes Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ? Le mépris qui est une atteinte à la dignité humaine. Cette dernière est une valeur irremplaçable. La femme que vous admirez le plus ? Ma Maman. En effet, un jour, elle a posé un geste extraordinaire. Elle a demandé un crédit de 4000BIF aux voisins alors qu’elle avait 30 000BIF. C’était juste pour tester si elle peut compter sur eux. Côté gestion, mon épouse n’a pas d’égale. Parmi les leaders femmes, j’apprécie l’humilité de la 1ère Dame dans ses discours spirituels et d’encadrement de la fille/ femme burundaise. Son accoutrement et celui de ses enfants me poussent à la considérer comme Femme leader surtout sous dimension socle familial. L’homme que vous admirez le plus ? Mon Papa Mathieu Burigambi qui vient de me quitter le 14 janvier 2019. Il reste ma source d’inspiration. Il était prisonnier de la vérité quelles que soient les conséquences. Comme acteur de l’environnement, le Pape François est un leader mondial, un

modèle. Dès son Pontificat, il Je suis persuadé, surtout qu’en a appelé tout le monde surmilieu rural, il y a des gens qui tout les dirigeants pour: «agir sont enterrés vivants. ensemble afin de sauver notre maison commune» en affirVotre plus triste mant que les changements souvenir ? climatiques, la perte de la bioLà aussi, ils sont nombreux mais diversité et la déforestation l’injustice subie en Afrique Aussont décourageants. trale m’a beaucoup marqué. Je Il dénonce une négligence travaillais comme Manager d’une collective au nom entreprise. de la planète. Il « Le mépris qui Tenez ! Le mal que s’avère impéraconnaît l’Afrique tif de mener des est une atteinte australe sur la xénoactions imméphobie s’étend auà la dignité diates et fortes humaine. Cette delà de l’Afrique pour sauvegarder du sud. Car, ils ont dernière est l’environnement. un caractère xénophobe en Afrique une valeur Votre plus beau irremplaçable. » du sud, en Mozamsouvenir ? bique, en Zambie. Ils sont nomEn Mozambique, la breux. Mais, le principal c’est justice pour un étranger n’existe quand j’ai failli être enterré pas, pour la simple raison que tu vivant. J’ai été déclaré mort es étranger. C’est le pays parmi, par le médecin soignant Franles plus corrompus du monde. On çais (Fabrice) de l’organisation nous a volé des biens à l’entreprise. MSF (Médecin sans FronQuand j’ai porté plainte, j’ai été tière) alors que j’étais en état emprisonné deux jours. C’est comateux. Et en route vers la grâce à MANEGE François qui a morgue, j’ai toussé et le branintervenu avec un avocat pour cardier à rebrousser chemin dénoncer cette injustice. vers mon lit d’hospitalisation. Cela se passe en février 2002 Quel serait votre plus grand à l’hôpital de Kayanza quand malheur ? je faisais mon Service Militaire « Manquer de la compassion a Obligatoire. quelqu’un en Détresse ».

Cela me rappelle, quand j’ai accompagné un ami intime, voisin et Collègue d’Université (Jackson) vers l’Hôpital Roi Khaled dans l’espoir que sa femme donne naissance. C’était le 15 juin 2016. Nous avons perdu la maman de 23 ans et l’enfant. J’ai failli ne pas rentrer à la maison. Car, je ne trouvais pas quoi dire à mes enfants sur la mort d’une maman qui leur était proche, familière. Elle était la seule autorisée de prendre notre enfant chez elle. J’ai été foudroyé. J’ai pleuré et quelqu’un m’a demandé pourquoi je pleure alors qu’apparemment la défunte était de l’autre ethnie !!! Cela a sonné comme un poignard dans mon dos et j’ai failli finalement déprimer. Le plus haut fait de l’histoire burundaise ? C’est l’indépendance de notre Pays La plus belle date de l’histoire burundaise ? La date de Naissance du Prince Louis Rwagasore, héros de l’indépendance. La plus terrible ? La date de la mort du président Melchior Ndadaye

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Le voyage que vous aimeriez faire ? J’ai vraiment hâte de visiter Israël pour un rapprochement réel des écritures bibliques Votre rêve de bonheur ? Voir mes enfants heureux, fonder et réussir leurs foyers Votre plat préféré ? (Rires). Petits pois mélangés aux pommes de terre Votre chanson préférée ? Soon and very soon, we are going to see The King alleluia, alleluia, d’Andréa Crouch Quelle radio écoutez-vous ? Je regarde la télévision nationale lors des émissions Tumarane Irungu et Ninde. Comme enseignant, c’est juste pour détecter le degré de la compréhension de notre population. Pour l’actualité internationale, j’écoute la Radio France Internationale (RFI). Avez-vous une devise ? « Tout est possible, à condition d’écouter, d’avoir de la patience et de la détermination.» Votre souvenir du 1er juin 1993 ? Je n’ai pas vraiment de souvenir. Comme jeune élève sans proche qui est dans les postes politiques ou qui prétend l’être, je n’avais pratiquement rien à perdre ou à gagner.


AU COIN DU FEU

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Votre définition de l’indépendance ? C’est recouvrer la dignité Humaine. Mais je crois que finalement la lutte pour l’indépendance est un combat continuel. C’est comme le virus et l’antivirus. On doit mettre à jour la lutte par des stratégies adaptées, appropriées et au bon moment. Votre définition de la démocratie ? C’est l’expression d’une personne de ce qu’elle veut dans le présent et dans le futur. Mais curieusement je ne pense pas qu’il y a un modèle standard applicable à toutes les sociétés du monde. D’où, il faut une adaptation et un modèle propre à chaque communauté ou un terroir spécifique. Votre définition de la justice ? C’est une organisation de la société pour que chacun jouisse de ses droits et libertés selon la loi et les usages. Si vous étiez ministre de l’Environnement, quelles seraient vos deux premières mesures ? - Valoriser le lac Tanganyika en proposant un ouvrage ultramoderne national (pour la valorisation du lac Tanganyika) sous forme d’Hôtel et lieux de loisirs où on s’approvisionne en Ndangala ou en d’autres produits halieutiques et aquacoles spécifiques à ce patrimoine, où on assiste aux ‘’murisho’’ des tambours, etc. Une façon d’attirer les touristes (pour

faire entre les devises) du monde (500 dollars par exemple par visiteur hors continent en une journée et 100 dollars pour un Africain). - Elaborer un plan permettant la réparation des dommages causés par tout pollueur local, régional, occidental ou ailleurs car ces derniers s’enrichissent au détriment des communautés. Si vous étiez ministre de l’Education, quelles seraient vos deux premières mesures ? Ma première mesure serait l’introduction d’une cours/ séance de détection des talents des enfants dans toutes les classes, toutes écoles : des athlètes de tout genre : course, saut, natation, boxe, dessin, jeux comme football, basketball, volleyball, javelot, disque, etc. Nos enseignants croient toujours que pour être intelligent, il faut avoir maximum en calcul/maths et en français alors que le monde a migré vers autre chose. Je ne sais pas si Albert Einstein, Messi, Usain Bolt, Serena Williams, etc ne seront pas toujours connus comme des génies chacun dans son domaine. Une place de choix serait donnée aux valeurs humaines et aux martyrs. La croix de NDADAYE, un itinéraire qui montre son parcours de souffrance du palais jusqu’à la maison dans laquelle il a été tué et devrait être dans l’ouvrage des Martyrs. Idem pour les élèves de BUTA comme ils sont appelés les

martyrs de fraternité. Ce lieu devrait être visité et renseigné dans les manuels scolaires. Croyez-vous à la bonté humaine ? Bien sûr. Oui, j’ai des exemples de Perles rares avec des cœurs très ouverts au monde. Ici je note trois personnes en plus des Héros déjà mentionnés. Mon oncle Me Anatole Nsengiyumva qui est mon modèle social. Il est l’obole de l’indiffèrent qui passe et a une affection et un don de l’ami qui demeure. Monseigneur Hermenegilde Ndoricimpa qui est ma boussole d’intelligence stratégique d’entreprise dans une bienveillance active sans égal. Le sage François Manege qui est mon mentor. Pensez-vous à la mort ? Oui. Mais la mort est inéluctable. C’est ce que l’on ne peut ni éviter ni réparer. Curieusement, je ne sais pas si c’est cause de ce qui s’est passé en 2002 quand on m’a emballé pour m’acheminer à la morgue. Je n’ai pas peur de la mort et je ne la situe pas même proche de moi. Car, j’ai un programme des actions à réaliser et je ne perds pas le temps pour réfléchir à quelque chose qui échappe en grande partie à mon contrôle. Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ? Rien. Il est omniscient, plutôt, il peut me rappeler ce que j’ai oublié et me faire savoir ce que j’ignore. Néanmoins, si je dois dire quelque chose, je ne manquerais pas l’opportunité de poser une série de questions qui me sont jusque-ci sans réponse. Propos recueillis par Rénovat Ndabashinze

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Bio express

é en 1979, à Mubira, commune Mugamba, province Bururi, Tharcisse Ndayizeye est un consultant agro-environnementaliste avec une longue expérience dans la région. Ingénieur agronome, il a travaillé comme consultant auprès des Nations-Unies dans les pays de la Communauté Est Africaine (Burundi, Kenya, Tanzanie, Uganda et Rwanda). Il a exercé aussi en Afrique australe comme consultant (Mozambique et Swaziland). Il est consultant formateur avec à son actif l’initiation et l’évaluation des groupements et des coopératives (rôles, responsabilités et compétences des organes, gestion des infrastructures communautaires), l’animation des cadres des concertations sur les différents maillons de filière riz, gestion des infrastructures communautaires, les points saillants d’un contrat. M. Ndayizeye a participé dans les consultations comme consultant pour l’élaboration de la loi régissant les groupements pré-coopératifs, la loi régissant les sociétés coopératives au Burundi et dans East African Community. Avec une maîtrise en Sciences de l’environnement, il est enseignant aux différentes universités dont principalement Université des Grands-lacs en Développement Communautaire, Université lumière de Bujumbura en Génie civil, Université Martin Luther King en Santé communautaire. Comme ancien membre du Conseil National de la Jeunesse, M.Ndayizeye a une longue expérience dans l’élaboration des politiques et programmes comme consultant et des fois comme président des commissions techniques nationales. Dans le domaine de consultance, des organisations locales, nationales, régionales et internationales font appel à ses prestations en général et des jeunes en particulier.

CULTURE

Droits d’auteur, mission impossible ? 9 ans après la mise en place de l’Office burundais des droits d’auteur (OBDA), les artistes ne jouissent toujours pas de leurs œuvres. Un technicien donne quelques raisons.

L

e mot droit d’auteur est vidé de son sens. Il n’existe que par son nom. » Le musicien Masterland, Armel Ngendakumana de son vrai nom, déplore l’énorme lenteur dans la mise en œuvre de la protection des œuvres artistiques. C’est à l’occasion d’un atelier de sensibilisation des artistes sur la protection de la propriété intellectuelle, organisé ce mardi 12 novembre par le ministère de la Culture. D’après cet artiste, cela fait plusieurs années que les musiciens réclament ces droits. « Depuis l’époque des Canco Amissi jusqu’aujourd’hui. Rien. » Depuis 2005, explique ce chanteur et producteur, le gouvernement a mis en place des lois sur les droits

d’auteur. L’OBDA est là depuis 9 ans déjà. Mais les musiciens ne profitent toujours pas de leurs œuvres. Gordien Bucumi, technicien à l’OBDA, reconnaît que les artistes ont besoin de vivre de leurs créations. Il estime toutefois que la protection de la propriété intellectuelle est une tâche très complexe, difficile, qui demande beaucoup de mécanismes, très solides. « Nous devons travailler avec des experts étrangers pour y arriver. »

Le cadre légal incomplet, un défi important Selon lui, le grand défi est l’absence d’efforts de tous les acteurs pour accompagner le peu de lois sur les droits d’auteur qui existent déjà. Mais le cadre légal reste incomplet. Pour lui, établir ces lois demande le soutien d’experts internationaux de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Ailleurs, observe M. Bucumi, les artistes font des rentrées. Ils sont donc assujettis aux impôts comme tous les autres contribuables. « Le Burundi enregistre

Masterland : « Les musiciens ne jouissent pas de leurs œuvres 9 ans après la création de l’OBDA. »

donc un manque à gagner. » Ce technicien se dit confiant quant à l’amélioration de la situation grâce à cet atelier. Ce technicien explique l’importance d’enregistrer les œuvres à l’OBDA : la créativité

des jeunes paraît en baisse. Du coup, ils copient et interprètent couramment les œuvres des autres sans aucune entente préalable ni convention écrite. L’enregistrement est donc une action anticipative de lutte

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contre la piraterie des œuvres. Gordien Bucumi propose quelques solutions pour que les artistes jouissent de leurs œuvres : l’OBDA doit opérer en synergie avec toutes les institutions concernées pour finaliser les textes d’accompagnement pour l’application définitive des différents décrets relatifs aux droits d’auteur et droits voisins. Il doit inciter tous les utilisateurs et exploitants des œuvres à signer un contrat d’obligations. Cet office doit aussi suggérer des mécanismes de collecte et de redistribution des droits d’auteur dès 2020 afin d’être franchement opérationnel et mériter la confiance des artistes. 541 œuvres musicales sont enregistrées à l’OBDA durant cette année 2019. Le Burundi compte autour de 1200 artistes, d’après le 2ème vice-président de la République, Joseph Butore, qui a ouvert l’atelier. 871 artistes plasticiens, 235 musiciens, 80 écrivains et 37 cinéastes. Il cite le répertoire provisoire du ministère de la Culture. Clarisse Shaka


AU CŒUR DU PAYS

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Région Sud

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Rumonge

Une forme de piraterie se développe dans le lac Des pêcheurs enlevés, du matériel de pêche, de l’argent et téléphones volés dans les eaux du lac Tanganyika par des personnes en armes. Les pêcheurs et les voyageurs demandent que la sécurité soit renforcée dans le lac afin de permettre la libre circulation des biens et des personnes. De notre correspondant Félix Nzorubonanya

L

es pêcheurs ne savent plus à quel saint se vouer face à des vols récurrents commis par des groupes d’hommes armés qui prennent du matériel de pêche dont des moteurs à pirogue, des filets, des lampes, de l’argent et des téléphones dans les eaux du lac Tanganyika. Ces bandits armés se déplacent dans de petites pirogues par groupe de deux, trois ou quatre personnes armées et braquent leurs armes sur des pêcheurs sans défense. C’est ce qu’indiquent les victimes de ces vols à mains armées. Ce sont surtout les moteurs à pirogue qui sont plus visées car ils coûtent cher, environ 10 millions de francs burundais. Souvent ce matériel de pêche est acheminé vers les localités de la province du Sud Kivu en République démocratique du Congo. Ces bandits parlent des dialectes

Région Ouest

du Congo, du swahili, du lingala et même du kirundi et quelques fois ils sont habillés en tenue militaire. Selon les sources administratives, 5 pêcheurs de la commune de Nyanza-lac en zone de Kabonga ont été kidnappés et enlevés par des personnes armées au niveau du lac Tanganyika dans cette commune, il y a une semaine. Ils ont été acheminés vers une localité du Sud Kivu et ont été libérés 3 jours après leur enlèvement et ont pu regagner le port de pêche de Kabonga à partir de cet endroit. Les commerçants qui empruntent le corridor sud sont de plus en plus inquiets de faire passer leurs marchandises par le lac Tanganyika même si cette voie est moins cher à cause de la présence des bandits armés dans le lac Tanganyika.

Renforcer la collaboration entre autorités Ces commerçants soulignent que beaucoup de marchandises quittent le port de Dar-es-

Certaines des pirogues recherchées par des bandits armés

Salam et transitent via le port de Kigoma où elles sont chargées dans des bateaux et passent par le lac Tanganyika pour atteindre le port de Bujumbura. Ils demandent que cette forme de piraterie soit combattue par tous les Etats qui se partagent le lac Tanganyika en vue d’assurer la bonne circulation des biens et des personnes. Les pêcheurs demandent surtout aux autorités burundaises de renforcer leur collaboration avec celles du Congo pour mettre hors d'état de nuire ces gangs de bandits armés qui sèment la

terreur dans le lac Tanganyika. Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs du Burundi, indique que certains bandits congolais et burundais ont été déjà appréhendés par les militaires de la marine et certains matériels de pêche ont été récupérés grâce à la bonne collaboration avec les comités de pêche Congolais. Célestin Nitanga, administrateur communal de Rumonge demande à ces pêcheurs de communiquer toute information ou danger aux militaires de la

marine burundaise qui assurent la sécurité dans le lac Tanganyika. Il espère qu’avec la bonne collaboration avec les comités de pêche du Congo, pas mal de matériel de pêche volé sera saisi. D’après lui, ce problème est connu par ses supérieurs hiérarchiques et espère que les bons rapports qui se trouvent entre les autorités burundaises et congolaises vont favoriser un combat sans merci contre ces bandes de bandits. Signalons que plus de 20 mille familles vivent de la pêche au Burundi.

Cibitoke

Des ordures menacent le marché moderne La population craint les maladies liées à la saleté et déplorent le manque d’eau et des lieux d’aisance. Le responsable de ce marché appelle les commerçants à nettoyer leurs stands en attendant une solution durable.

soient balayés et conservés dans un endroit qui leur est destiné car des taxes et des impôts collectés, on doit réserver les frais consacrés à l’hygiène de ce marché », déclarent les commerçants en colère.

« Des démarches en cours pour la propreté du marché »

De notre correspondant Jackson Bahati

A

rrivé à ce marché moderne situé à moins de 500 mètres du chef-lieu de la province Cibitoke en commune Rugombo, on voit beaucoup de déchets éparpillés partout. Non loin de là, les restaurants et les bistrots sont au service des commerçants et de la population. Cepen-

Ce marché ne dispose pas de latrines en raison du manque d'eau

dant, les restaurateurs accusent un manque criant de clientèle suite à une poubelle qui dégage, notamment après la pluie, des odeurs nauséabondes. Ils disent avoir informé le responsable de ce marché et le service

d’hygiène de ce problème mais rien n’est fait pour le moment. De plus, ce marché moderne de Cibitoke ne dispose pas de latrines en raison du manque d’eau. Pendant la nuit, les passants se soulagent à la poubelle publique et

tout autour du marché. Ce qui fait que ce marché est entouré de matières fécales et de déchets ménagers en particulier ceux jetés par les commerçants et les restaurants. « Les usagers de ce marché exigent que des déchets

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Le gestionnaire de ce marché moderne déclare que les latrines sont installées à l’intérieur du marché. Le seul problème qui se pose, c’est que le marché n’a pas d’eau potable. « C’est la raison pour laquelle nous avons jugé bon de fermer ces latrines pour éviter la recrudescence de maladies liées à la saleté. » Patrick Icoyitungiye ajoute que, pour le moment, ils ont déjà entamé des entretiens avec la Regideso pour installer l’eau dans ce marché. En attendant, il demande aux commerçants de le nettoyer de manière que les déchets ne soient pas éparpillés à l’intérieur.


AU CŒUR DU PAYS

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Région Centre

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Gitega/Bugendana

CVR. Les premiers résultats d’enquête sont tombés La Commission Vérité et Réconciliation, CVR, a publié les résultats récoltés sur les personnes assassinées ou disparues ainsi que celles qui ont protégé les autres …, sans désigner les noms des auteurs des massacres dans les événements qui ont endeuillé le Burundi. Les responsables collinaires affirment que certaines données sont fausses. De notre correspondant Jean-Noël Manirakiza

A

dministrateur, chefs des zones, tous les conseillers collinaires, les chefs de collines, les chefs des sous colline de la commune Bugendana, les commissaires de la CVR et son président étaient tous présents au chef-lieu de la commune pour la restitution pilote des résultats récoltés par la CVR sortante. Selon son président, c’est pour montrer aux représentants de la population les données que la commission a rassemblées, collectées à Bugendana. « Elles nous ont été communiquées par des citoyens burundais qui le souhaitaient et qui sont venus volontairement s’adresser à nous », a déclaré Pierre Claver Ndayicariye. Mais pour ce président, ces résul-

SPORT

tats ne sont pas exhaustifs, c’est pour cela que les représentants collinaires doivent collaborer avec la population pour compléter, enrichir les informations sur les personnes assassinées ou disparues et celles qui auraient protégé les autres pendant les crises qui ont endeuillé le Burundi ainsi que les fosses communes éventuelles éparpillées sur les collines.

Il y aura beaucoup à corriger Après la publication de ces résultats et leur mise à la disposition des représentants collinaires, ces derniers ont souligné que beaucoup de listes contiennent des erreurs. « Nous avons constaté qu’il y’a beaucoup d’imperfections dans les collectes des données. Comment quelqu’un peut être recensé dans deux endroits différents alors

Ouverture des activités par le président de la commission

que nous connaissons ses parents, ses frères et sœurs ? », s’interroge Pascal Ntahonvukiye, chef de colline Mwurire. Pour ces derniers, certains témoins ont menti. « Plusieurs ont menti d’avoir

caché ou protégé les autres. Je pense qu’ils l’ont fait en espérant des récompenses ou qu’ils visaient autre chose. Quand ils seront confrontés aux preuves publiquement, je sais que beaucoup seront obligés

de rectifier leurs propos », ajoutet-il. Même son de cloche chez Joseph Nkurikiye de la colline Bitare. D’après lui, ces résultats exigent une attention particulière, les nombres sont gonflés. Il estime que si les résultats des autres communes contiennent des mêmes erreurs que ceux de Bugendana, les résultats finaux seront tronqués. « Parmi les personnes assassinées ou disparues sur des listes, j’ai constaté que certaines sont encore en vie. » Au cours de cette présentation, les noms des auteurs de massacres et tueries n’ont pas été communiqués sur place. Le président de la commission s’est justifié en mettant en avant la confidentialité. Pour lui, ces données sont si hautement sensibles qu’elles doivent être remisess seulement aux pouvoirs publics.

Football

Eliminatoires CAN 2021 : enfin une réaction ? © Droits réservés

Après son faux pas à Bangui (2-0), mercredi 13 novembre, contre la Centrafrique, une victoire contre le Maroc, mardi 19 novembre, relancerait les Intamba dans cette course effrénée pour la qualification.

A

tout prix arracher un résultat positif (un nul ou une victoire).C’est la mission qui attend la sélection nationale, mardi 19 novembre, au stade Intwari. Après la claque reçue à Bangui, les ouailles du sélectionneur Olivier Niyungeko alias Mutombola ont à cœur de conserver leurs chances de qualification. « La balle est dans notre camp, à nous d’être plus réalistes et de marquer ces buts à domicile si déterminants lors du décompte final », avance le coach. Agressifs dans la récupération au milieu du terrain, les Intamba se sont procuré plusieurs occasions, ratant de peu le cadre du portier adverse. De petits ajustements, assure Mutombola, que nous

Les Intamba sont attendus au tournant, mardi 19 novembre.

allons corriger. « Sans doute qu’ils voudront marquer les premiers. A nous d’être réactifs, les presser d’entrée de jeu pour les empêcher de prendre le jeu à leur compte ». Pour ce, en plus de densifier le milieu, Mutombola envisage d’associer Bienvenu Kanakimana avec un autre joueur porté vers offensive. Allusion faite à Enock Sabukama.

Contre la Centrafrique, l’association du milieu offensif de Zesco United(Zambie) avec l’attaquant d’Atlanta United(USA) a inversé le court de la rencontre. La circulation du ballon est devenue de plus en plus fluide, les ailiers trouvant plus d’espaces dans les couloirs. Malgré ce besoin de faire le jeu, plusieurs fans convergent sur un

fait : « Il faut que nos joueurs soient défensivement disciplinés et évitent d’inutiles pertes de balles.» Faute de quoi, observe Omar, un fan, ils s’exposeront à de vilaines contre-attaques.

Une discipline défensive Avec un des effectifs les plus offensifs de ces éliminatoires, le sélectionneur et son staff tech-

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nique doivent mettre en place un schéma tactique qui permet de contenir les appels de balle de joueurs marocains. « Un 4-4-2 semble idéal, car il priverait ses ailiers des couloirs ». Parmi le onze de départ marocain, Ziyech (attaquant de l’Ajax d’Amsterdam, ndlr) reste une menace potentielle. Quant à G.N, journaliste sportif, demande de garder un oeil sur ses autres coéquipiers . « Nos garcons doivent avoir à l’esprit que c’est un joueur avec une large palette de qualités offensives. Si ce n’est pas lui qui joue, il peut faire jouer les autres ». Un milieu de terrain doublé d’un second rideau est donc nécessaire. « En plus des deux milieux récupérateurs, Mutombola doit excentrer deux autres, un peu sur les côtés ». Ceci permettrait, expliquet-il, de contrer la montée des latéraux, et ainsi de protéger une défense parfois mise à mal lors des contre-attaques. Pour rappel, seules les deux premières équipes de chaque poule seront qualifiées pour la phase finale de cette CAN. Hervé Mugisha


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Burundi English School rend hommage à son héros L’école Burundi English School (BES) vient de commémorer 10 ans d’anniversaire du décès de son fondateur Jean-Marie Vianney Bizimana. Hommage à un visionnaire qui a laissé à cet établissement les racines de l’excellence.

B

ES n’a commencé qu’avec 12 élèves et 7 employés en septembre 2008. Aujourd’hui, l’école atteint plus de 250 élèves et une quarantaine d’employés. C’est le fruit de la vision de JeanMarie Vianney Bizimana, fondateur de cette école anglophone privée, mort le 7 novembre 2009. BES a fait du jeudi 7 novembre un jour spécial pour rendre hommage à son héros décédé il y a 10 ans, jour pour jour. Il est 11 heures au BES. Tous les élèves en uniforme et membres du personnel sont réunis dans la cour intérieure de l’établissement, tous en bleu-blanc. Devant eux, un petit espace est bien décoré d’une grande photo du héros et tous les accessoires (fleurs, bougies…) qui embellissent l’espace. Le préfet des études dudit établissement, Jean Baptiste Niyongabo, indique que BES a rendu ce jour spécial car 10 ans après la disparition de son fon-

dateur, les fruits de sa vision se multiplient. L’objectif étant de faire connaître aux élèves le fondateur de leur école. Leur montrer que même s’il est parti si tôt sans pouvoir jouir des fruits de son école, sa vision est vivante, afin de les inspirer à être ambitieux comme lui et façonner la vision de leur avenir. Il parle d’un visionnaire qui avait initié plusieurs projets qui répondent aux défis de la société, comme le badminton, le football de la rue… et BES en est l’un de ces projets. D’après Claudine Karerwa, la directrice de cette école, la vision de l’éducation de Jean-Marie Vianney Bizimana était de construire une communauté sans distinction d’origine, de culture et de conditions financières. « Nous avons des élèves de différentes nationalités avec des cultures, des religions différentes, etc. Nous avons aussi des élèves de

BES a rendu hommage à son héros, Jean-Marie Vianney Bigirimana, après 10 ans de son décès.

familles moins favorisées. Ils suivent ensemble le même programme, harmonieusement. »

Les élèves chantent l’amour d’un homme au grand cœur Quelques élèves qui bénéficient d’une bourse de BES, grâce au projet du fondateur et au partenariat avec « the Tanbur African

Aid Society » regroupant des volontaires canadiens, n’ont pas manqué à exprimer leur gratitude. Elysé Ajeneza, élève en 8ème année, est l’un de ces boursiers. Dans son petit discours, cet élève partage aux autres l’aide que M. Jean-Marie a offert aux élèves qui n’avaient pas de moyens. « Le fondateur de notre école avait une

vision que tous les élèves de BES avec des moyens ou non, puissent avoir accès à une éducation de qualité. Il rêvait d’apporter sa propre contribution pour aider ceux qui n’avaient pas accès à l’éducation de qualité fournie par BES. » BES, école privée anglophone à but non lucratif, a pour objectif de maximiser les expériences d’apprentissage de ses élèves et les préparer à entrer dans l’enseignement supérieur avec d’excellents standards. L’effectif réduit dans les classes offre aux élèves une meilleure collaboration avec les enseignants. « Chaque enseignant est en mesure de suivre régulièrement les progrès de chaque élève », assure le préfet des études. Située à Kinindo ouest rue Nzero, BES comprend quatre sections : la crèche, la maternelle, la primaire et la section secondaire qui arrive actuellement en 12e année. Avec son système éducatif suivant le programme « Pearson Edxecel », elle ouvre à ses élèves les horizons pour poursuivre l’enseignement supérieur dans diverses universités du monde selon leur choix.

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Appel à candidatures national

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« Professionnalisation des filières de formations au Burundi » En partenariat avec l’Ambassade de France au Burundi, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), via son Antenne Afrique des Grands Lacs (AAGL), lance, pour la deuxième année consécutive, un appel à candidatures (AAC) pour la professionnalisation de formations universitaires existantes au Burundi.

IMPRESSION OFFSET ET NUMÉRIQUE FINITION, INFOGRAPHIE ET PRÉ-PRESSE

Contexte et objectifs : L’Ambassade de France au Burundi (AFB) et l’AUF partagent l’objectif commun de renforcer le rôle socio-économique des établissements d’enseignement supérieur au Burundi et notamment la professionnalisation des formations et l’insertion professionnelle des diplômés. Par cet AAC, elles le font en contribuant au développement de formations professionnalisantes intermédiaires. L’objectif principal de cet appel à candidatures (AAC) est d’améliorer l’adéquation de formations supérieures disponibles au Burundi, aux besoins nationaux, par leur forte professionnalisation, de sorte à faciliter l’insertion professionnelle des bénéficiaires de ces formations.

Cible, soutien et délai de candidature : Cette année l’AAC est ouvert aux institutions universitaires du Burundi remplissant certaines conditions. Le soutien financier, qui pourra atteindre 25.000 € par filière, concernera 5 formations au total. Le délai de soumission des candidatures, qui sera précédée obligatoirement par une manifestation d’intérêt, est fixé au lundi 16 décembre 2019.

Flyer Carte de visite Dépliant Livret

Pour avoir les détails du soutien financier, du dossier et de la procédure de candidature, des critères d’éligibilité, et d’autres informations, merci de consulter les TDR de l’AAC sur le lien suivant https://cutt.ly/VeSBEAu, ou écrivez à antenne-bujumbura@auf.org.

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La CRDB Bank Burundi s.a au chevet des enfants vulnérables La CRDB Bank Burundi s.a a octroyé des matelas au village d’enfants SOS de Bujumbura. Un don qui rentre dans le cadre de la responsabilité sociale de cette banque.

des écoles de l’intérieur du pays, des équipements médicaux à un hôpital de Bujumbura. « Et bientôt une action dans le secteur de l’environnement. »

SOS se frotte les mains

T

rente matelas d’une valeur de plus de 5 millions de Francs Burundais. C’est le cadeau que CRDB Bank Burundi sa a offert au village d’enfants SOS de Bujumbura, ce jeudi 7 novembre. C’est dans une ambiance bon enfant que le DG de CRDB Bank Burundi s.a, Mr Bruce Mwile, a remis en personne ce don, dans les locaux de SOS village d’enfants. D’après le Directeur Commercial de cette banque d’origine tanzanienne, Mr. Arnaud Rugema, ce don de matelas par la CRDB Bank Burundi sa rentre dans le cadre de son optique de responsabilité sociale dans la communauté. Aujourd’hui, explique M. Rugema, c’est le tour de SOS, notre partenaire depuis 6

LEDG de CRDB Bank Burundi s.a remet les matelas à SOS village d’enfants Burundi.

ans. « Jusqu’ici, nous n’étions des partenaires que via des services bancaires. Mais aujourd’hui, nous avons décidé de venir auprès des enfants vulnérables pour leur offrir ce petit geste mais qui vient du fond du cœur. » Car, d’après lui, la mission de la CRDB Bank Burundi sa n’est pas seulement

d’ouvrir des comptes, donner des crédits... La CRDB Bank Burundi s.a donne aussi un appui social dans d’autres secteurs du développement comme la santé, l’éducation, l’environnement. D’après le Directeur Commercial, elle a déjà donné des bancs pupitres à

Le Directeur National de SOS village d’enfants Burundi, Mr. Pascal Bizimana, qui a reçu ce don, remercie vivement la CRDB Bank Burundi s.a d’avoir pensé aux enfants de SOS. « Nous espérons que d’autres vont emboîter le pas car un enfant n’appartient pas à sa famille seulement, mais c’est un enfant du pays, de la communauté. Il a besoin des efforts de tout le monde pour qu’il puisse grandir. La CRDB Bank Burundi sa l’a compris. » Pour ce Directeur, cette action généreuse vient de renforcer l’amitié entre CRDB Bank Burundi sa et villages d’enfants SOS Burundi. C’est un signe éloquent qui témoigne l’engagement de cette banque à soutenir les enfants vulnérables. « Vous venez d’honorer votre responsabilité sociale. » Et de souligner que SOS souhaite voir

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ce lien d’amitié se transformer en un partenariat durable dans ses domaines d’intervention. Il demande à la CRDB Bank Burundi s.a de donner aux jeunes des villages SOS des opportunités d’emplois, de l’outil informatique, de fournir aux enfants des familles SOS un appui scolaire et autres besoins de première nécessité. M. Pascal Bizimana appelle les entreprises, banques et assurances, les organisations nationales et internationales à soutenir villages d’enfants SOS au Burundi et ainsi contribuer à l’atteinte de ses objectifs relatifs à la protection de l’enfant. Village d’enfants SOS Burundi a deux programmes majeurs : celui de prise en charge sous le modèle familial « SOS village d’enfants » qui héberge au total 1.316 enfants et jeunes dans 5 provinces où il opère : Mairie de Bujumbura, Cibitoke, Gitega, Muyinga et Rutana. Le programme de renforcement des familles où SOS aide les enfants dans leurs familles biologiques. Là, 5.986 enfants répartis dans 650 familles sont prises en charge.


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Acidité du sol, une préoccupation de l’ISABU et de ses partenaires L’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) a organisé, ce mardi 12 novembre 2019, à Bujumbura, un atelier de restitution des cartes communales d’acidité du sol. Ce travail a été effectué en collaboration avec ses partenaires via le Projet d’Appui à la Productivité Agricole au Burundi (PAPAB).

I

l est unanimement accepté au sein du monde agricole burundais que l’acidité est l’une des contraintes à la productivité agricole. La récente cartographie des sols élaborée par l’IFDC et l’ISABU au sein du Programme National de subvention des Engrais au Burundi (PNSEB) constitue une avancée significative dans la gestion de la fertilité des sols au Burundi », a déclaré Dieudonné Nahimana, Directeur Général de l’ISABU dans son allocution d’ouverture de cet atelier. Selon lui, cet important travail propose des formules de fertilisation des principales cultures en éléments majeurs NPK et en microéléments dont le cuivre, le zinc, etc… et ce, en tenant compte des différents types de sols. Néanmoins, a-t-il déploré, il ne propose pas de manière explicative les quantités de chaux à appliquer. Et de signaler que c’est dans ce contexte de variabilité des paramètres physicochimiques avec en tête le PH, que l’ISABU, en collaboration avec ses partenaires via le projet PAPAB, a pris l’initiative de pousser en profondeur les investigations sur l’acidité des sols au Burundi au niveau des collines se trouvant dans la zone d’intervention du projet PAPAB. « La forte pression démographique sur les terres agricoles souvent à forte pente augmente les exportations des éléments nutritifs par les cultures, leur accessibilité à l’érosion aboutissant à termes à l’acidification des sols. » D’après lui, le travail a été fait dans 14 communes d’intervention du PAPAB. Le but étant de proposer les techniques adéquates de correction de l’acidité des sols.

Un travail scientifique fait au moment opportun Dans son exposé sur le processus d’élaboration des cartes d’acidité des sols, Joran Sinzinkayo, de l’ISABU a souligné que ce travail vient à point nommé pour une cartographie plus détaillée, faisant ressortir une recommandation sur les quantités de chaux agricole à appliquer selon les classes d’acidité et ainsi sortir de la routine qui proposait une dose unique et globale. Il a reconnu son originalité et sa valeur ajoutée par rapport aux travaux antérieurs dans le domaine de la gestion rationnelle de la fertilité des sols, notamment les travaux antérieurs effectués par l’ISABU et l’IFDC. Quatorze cartes

du relief et de l’emplacement du terrain, l’échantillon composite était pris suivant des trous disposés en diagonales ou en zigzag », a-t-il expliqué notant que les échantillons étaient pris à une profondeur de 0-20 cm. En moyenne, 33 échantillons par colline. Ce qui a fait un total de 1716 échantillons. L’analyse du PH a été effectuée au laboratoire de SoilCares logé à l’ISABU pour sortir des recommandations sur les quantités de chaux à appliquer pour corriger cette acidité.

Acidité des sols, quid du Burundi ? Ouverture de l’atelier

Vue partielle des participants à l’atelier

d’acidité du sol ont été confectionnées. Pour y arriver, a-t-il détaillé, 14 communes réparties sur six provinces ont été prises pour échantillon. Quatre provinces (Cibitoke, Muyinga, Rumonge et Makamba) étant encadrées par ZOA, chacune avec deux communes. La zone d’action d’OXFAM concerne deux provinces (BUJUMBURA RURAL et BUBANZA), chacune avec trois communes. D’après lui, l’extension des collines donne une meilleure représentativité

des sols. Ce qui aboutit à une couverture de 51 collines pilotes pour représenter la diversité des sols sur les 14 communes couvertes par PAPAB. Et à Zacharie Nzohabonayo, de l’IFDC de signaler qu’il a été considéré les sols dominants et représentatifs par commune. « 1716 échantillons pris dans les collines d’extension », a-t-il précisé. La reconnaissance de terrain a été effectuée par une équipe de chercheurs de l’ISABU, Altera et IFDC. Leur objectif étant la

détermination de la morphologie, du type de végétation, la vérification et la confirmation de types de sols sur base des cartes pédologiques. Par une équipe de techniciens et chercheurs de ZOA et de l’ISABU, des agronomes communaux, des assistants de zones et des moniteurs agricoles ont été formés sur les techniques d’échantillonnage de sol et sur la manipulation des GPS. Selon lui, l’échantillonnage des sols a été réalisé de mi-mai à fin juin. « Pour plus de facilités au regard

Les panélistes répondent aux questions des participants après les présentations

www.iwacu-burundi.org – abakunzi@iwacu-burundi.org

Selon Salvator Kaboneka, professeur à l’Université du Burundi, Faculté d’Agronomie et de BioIngénierie, l’acidité des sols est une réalité au Burundi. Il a signalé que tout processus qui augmente la concentration des ions H+ ou des ions Al3+, dans le sol est un processus acidifiant. Idem pour tout processus qui diminue la concentration des cations basiques (Ca++, Mg++, K+, Na+) dans le sol. Il donne ici l’exemple de l’exportation des cultures sans restitution, érosion, lessivage. D’après ce professeur, l’aluminium est un indicateur d’acidité des sols. « La totalité des sols au Burundi est acide », a-t-il précisé donnant l’exemple du sol de Matongo (Kayanza) fortement désaturé en Ca, Mg ; celui de Gashikanywa (Ngozi) très acide et désaturé en bases, toxicité Aluminium (Al). Les conséquences de cette situation sont néfastes. M.Kaboneka cite la déficience des plantes en Azote (N), Phosphore (P), Potassium (K), Sodium (S), Calcium (Ca), Magnésium (Mg), etc, la faible activité microbienne et la faible décomposition de la matière organique, la faible capacité d’échange cationique (CEC), pas de fixation biologique de N. L’acidité des sols conduit aussi à la faible formation des agrégats ou structure du sol, faible absorption des éléments nutritifs comme les engrais, réduction de la croissance racinaire, etc. Face à cette acidité, l’expert propose la correction de l’acidité, toxicité Al par le chaulage de redressement ou d’entretien. Il précise que le Burundi dispose d’importants gisements de chaux agricole non encore exploités pour faire face à cette situation. Plus de 600 millions de tonnes. M. Kaboneka suggère aussi le choix des cultures et l’agroforesterie.


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