IWACU 556

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IWACU N°556 – Vendredi 8 novembre 2019 – 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi Tél. : 22258957

CEPI&CECI

L’opposition n’est pas rassurée pour 2020

ÉCONOMIE Café : le réengagement de l’Etat interroge

AU COIN DU FEU

JUSTICE P.5

Appel contre la détention préventive des 4 journalistes d’Iwacu et leur chauffeur

P.6

Avec Emmanuel Nengo

P.7


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LA DEUX Editorial

Vendredi, 8 novembre 2019 - n°556

En coulisse

Sur le vif

En hausse

Le Burundi participe au Cecafa senior Women Challenge Le CNC s’en lave les mains Par Abbas Mbazumutima Directeur adjoint des rédactions

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i j’ai bien compris, 16 jours après l’arrestation suivie de l’incarcération des 4 reporters du Journal Iwacu et leur chauffeur, poursuivis pour ‘’complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’, - une faute grave au Burundi -, le Conseil national de la communication a dit ce mercredi 6 novembre ne pas avoir assez d’éléments pour s’exprimer sur cette affaire. D’ailleurs, «quand la justice se saisit d’une affaire, même s’il s’agit du journalisme, le CNC n’est pas en droit d’intervenir pour dire à la justice de faire ceci ou cela». Tout est dit. Mais avant que la justice ne se saisisse de cette affaire, Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza ont passé au moins quatre jours dans les cachots du commissariat provincial et communal à Bubanza sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Déjà, à ce moment on n’avait pas entendu le CNC. Et je me demande : que faisait le CNC, en principe notre protecteur, notre bouclier, pendant tout ce temps ? Pourquoi est-ce que cet organe n’a pas bougé le petit doigt alors que la CNIDH (Commission nationale indépendante des droits de l’Homme) et le CICR s’activaient. Peut-être qu’un petit coup de fil aurait suffi pour sauver ces pauvres journalistes innocents arrêtés sans ménagement alors qu’ils ne faisaient que leur métier, en refusant de faire du ’’journalisme de bureau’’ comme le rappelle si souvent le président du CNC. Il n’y a eu aucune réactivité de la part de cet organe de régulation et de ’’promotion des médias’’, de la liberté de la presse. Il y a eu silence radio de ce conseil chargé de ’’garantir l’accès aux sources d’information’’. Aucune empathie, rien. Et un détail important me revient. Quand ces 4 reporters se sont retrouvés encerclés par des jeunes gens, jouant les auxiliaires des forces de l’ordre, et par des policiers très remontés, ces journalistes ont eu beau brandir leurs cartes de presse et leurs badges, mais ces agents leur rétorquaient que cela ne signifiait absolument rien, que ces cartes ne leur seront d’aucun secours. Et ils l’ont vite démontré. Ces reporters ont été brutalisés, rudoyés, humiliés. Et voilà! Le temps a passé jusqu’au jour où la justice est intervenue et le procureur général de la République a sorti un communiqué. Selon lui, ces gens n’ont pas été appréhendés parce qu’ils sont journalistes mais par les faits leur reprochés. Le CNC surfe sur la position du procureur, elle constitue aujourd’hui son argumentaire. «Si d’aventure ces journalistes seraient accusés d’autres fautes en dehors de l’exercice de leur métier, dans ce cas, le CNC n’est pas directement concerné», a tranché M. Bankumukunzi. Cela en dit long. Je n’ai pas d’autres commentaires à faire. Un jour, l’histoire se souviendra du rôle de l’organe chargé notamment de la protection des médias. Chacun choisit sa manière d’entrer dans l’histoire…

Tous ceux qui manifestent leur soutien et leur sympathie à nos collègues qui sont emprisonnés à la prison de Bubanza.

L’équipe nationale féminine de football participera, du 14 au 23 novembre en Tanzanie, à ce tournoi régional. A l’ouverture, les protégées de Daniella Nibimenya croiseront le fer avec l’équipe de la Tanzanie. Le Burundi se trouve dans la poule A avec la Tanzania bara, le Zanzibar et le Sudan du Sud.

Lancement des travaux de construction du tronçon Kibumbu-Gitega Le président de la République a lancé, mercredi 6 novembre en zone Mungwa de la province Gitega, les travaux de construction du tronçon Kibumbu-Gitega de la RN 18. Ces derniers devraient prendre fin d’ici 11 mois. Ils sont financés par la BAD à hauteur de 18,63 millions de dollars USD.

En baisse

Le Quinine sulfate 500mg retiré du marché

Directeur adjoint des Rédactions : Abbas Mbazumutima Secrétaire de Rédaction : Guibert Mbonimpa Rédaction Politique : Agnès Ndirubusa Economie : Pierre-Claver Banyankiye Sécurité : Fabrice Manirakiza, Edouard Nkurunziza

Les hommes armés

Droits de l'Homme et Justice : Félix Haburiyakira

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Société : Clarisse Shaka, Jérémie Misago

ui ont tué trois personnes et blessant d’autres, lors d’une attaque dans le bar «Chez Gilbert» sis zone Rohero en mairie de Bujumbura.

Le ministère de la Santé publique a décidé de mettre en quarantaine le médicament Quinine sulfate 500mg du lot T20429 après avoir été déclaré non-conforme par le laboratoire de contrôle de la qualité des médicaments. Il demande à toutes les pharmacies d’arrêter sa distribution et de retirer ce lot de leurs stocks.

Directeur des Rédactions : Léandre Sikuyavuga

Environnement : Rénovat Ndabashinze Sport et Santé : Hervé Mugisha Culture : Egide Nikiza

COMMUNICATIONS GROUP

Equipe technique : Danny Nzeyimana, Ernestine Akimana, Aubin Hicuburundi, Anaïs Hashazinka, Térence Mpozenzi

«Pour toutes vos publicités, édition et impression»

Un chiffre

IMPRESSION OFFSET ET NUMÉRIQUE FINITION, INFOGRAPHIE ET PRÉ-PRESSE

929881 est le nombre de cas de personnes atteintes de la malaria enregistrées entre les mois de mai et juin 2919.

Source : ministère de la Santé publique

Flyer Carte de visite Dépliant Livret

Affiche Brochure Papier en tête Magazine

Papier Autocollant Bloc-note Calendrier

Quartier INSS, Av.Mwaro N°18, Tél:22 27 82 21

Une pensée « Choisir n’est pas tant élire qu’éliminer. »

André Gide

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L'ÉVÉNEMENT

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Elections 2020

Pour l’opposition, la fin des illusions Les partis de l’opposition tirent à boulets rouges sur la Commission électorale nationale indépendante (CENI). D’après eux, cette commission a privilégié le parti Cndd-Fdd lors de la composition de ses démembrements. La CENI oppose un travail bien fait.

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elon Térence Manirambona, porte-parole du Congrès national pour la liberté (CNL), le parti a eu 17 places sur 153, soit une représentation nationale de 11% dans les Commissions électorales provinciales indépendantes (CEPI). Il est en plus représenté à 10% soit 65 sur 595 au niveau des commissions électorales communales indépendantes (CECI). Ce responsable politique fait également savoir que leurs représentants dans ces démembrements subissent tout le temps des pressions. «Le parti a adressé une correspondance à la CENI pour lui signifier toutes les manœuvres faites par le parti au pouvoir et ses alliés pour destituer ou porter des fausses accusations aux candidats présentés par le CNL. Malheureusement, la CENI n›a pas réagi», indique Térence Manirambona. Selon lui, la CENI a préféré procéder aux remplacements ou aux permutations des candidats lui présentés sans consultations. «Là aussi, pour tous les recours déposés par les représentants communaux et provinciaux à la CENI, aucune réaction ou suite favorable n’a été donnée». Pour Térence Manirambona, tout cela n’augure rien de bon quant à la transparence ni à la crédibilité des élections «au moment où le parti au pouvoir et ses alliés se taillent la part du lion dans ces organes servant d›arbitres des élections».

Térence Manirambona : «Cette situation n›augure rien de bon quant à la transparence ni la crédibilité des élections.»

parti. «Et pourtant, la CENI nous a longtemps rassurés qu’aucun parti politique ne manquera de représentants dans ces structures». Dans le parti Sahwanya-Frodebu, c’est la même indignation. Le parti a eu 7 représentants au niveau des CECI dans les provinces de Kirundo, Muramvya, Rumonge, Makamba, Karusi, Bururi, Cankuzo ainsi qu’une représentante dans la CEPI Muramvya. «Les CEPI et les CECI, qui sont Cndd-Fdd à plus de 80%, ne peuvent pas rassurer le Frodebu qui y est absent», lance Léonce Ngendakumana, vice-président du parti.

D’après lui, la fraude électorale sens de favoriser leurs victoires, a commencé par la mise en place poursuit-il, le Burundi ne fait pas du cadre légal exception. «Vu des élections de « L’expérience des les antécédents manière unilades élections au térale et exclu- élections en Afrique Burundi et un sive. «Ensuite par montre que les CENI certain nombre la mise en place sont au service des de menaces qui de la CENI et ses planent lourdepartis au pouvoir ment sur les élecdémembrements et travaillent dans tions de 2020, il dans la plus grande discréle sens de favoriser est inimaginable tion». de parler des élecleurs victoires. » L’ e x p é r i e n c e tions apaisées, des élections en libres, transparAfrique montre que les CENI entes et démocratiques dans cette sont au service des partis au période.» pouvoir et travaillent dans le Le vice-président du Frodebu exhorte tous les Burundais qui aspirent au changement de comprendre que nous sommes vers la fin des illusions. A ses yeux, ils doivent mettre tous leurs efforts ensemble. «Même s'ils ne forment pas de coalition, pour organiser et encadrer le peuple burundais en vue d›instaurer un Etat de droit, un Etat démocratique».

«On reste convaincu du bon déroulement des élections»

La fin des illusions? Quant au parti CNDD, il s’indigne de «la mise à l’écart» de cette formation dans la composition des CEPI et CECI. «Notre parti n’a obtenu aucun siège dans les CEPI. Nous avions envoyé une correspondance à la CENI mais nous n’avons reçu aucune réponse. Ce scénario s’est renouvelé lors de la sélection des commissaires des CECI», déplore Jean-Claude Irakoze, secrétaire exécutif du

Pierre Claver Kazihise : «Le travail a été bien fait.»

De son côté, le parti Frodebu Nyakuri est partagé. Avec 14 membres dans les différents démembrements, dont 2 dans les CEPI et 12 dans les CECI, le président de ce parti est loin d’être pessimiste. Quoique l’on n’ait pas de représentativité à la hauteur de ce qu’on voulait, assure Kefa Nibizi, le Frodebu Nyakuri reste convaincu d’un bon déroulement des élections. Un des arguments qui fonde son optimisme : « Au bout des investigations conduites à travers tout le pays, nous avons constaté que ces

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démembrements sont composés d’hommes et femmes reconnus par la société comme intègres. » De quoi susciter la confiance de cette formation politique, tient-il à insister. «Le Frodebu Nyakuri garde espoir en la CENI et ses démembrements au vu de ses membres. Ils pourront conduire à bon port le processus électoral dans la transparence totale.» Mais tout de même, un hic. D’après M. Nibizi, au niveau des politiques, les CEPI et les CECI sont dominés par les partis représentés dans le gouvernement. Il cite le Cndd-Fdd, l’Uprona et le CNL. Ces derniers ont des membres à travers toutes les provinces au niveau des CEPI et dans presque toutes les communes, au niveau des CECI. «Nous n’avons pas beaucoup apprécié la sous-représentativité des partis qui ne sont pas dans le gouvernement par rapport à ceux-là», déplore-t-il, soulignant qu’en ce qui est de la préparation des élections, les partis devraient avoir un regard égal. Dans tous les cas, à ses yeux, la place accordée aux représentants des organisations apolitiques, à savoir la société civile et des confessions religieuses, tranquillise. Choisis, avance-t-il, dans l’espoir qu’ils seront encore plus neutres politiquement lors des élections. «Ils occupent entre 60 et 70% dans les démembrements de la CENI». La porte-parole du parti CnddFdd a soutenu ne pas pouvoir s’exprimer sur la composition des CEPI et CECI avant des consultations des organes compétents. Nancy Ninette Mutoni confie qu’elle pourrait réagir au sortir d’un conclave de ce parti prévu ce lundi 11 novembre.

«Le travail a été bien fait» «Il n’y a pas de lacunes proprement dites. Certaines organisations auraient aimé avoir plus de personnes qui entrent dans les commissions. Malheureusement, le nombre de places est limité», répond Pierre Claver Kazihise, président de la CENI. Il estime que la CENI a fait son travail correctement. Pour lui, ces partis politiques qui se plaignent doivent comprendre qu’il n’y a pas assez de place au sein des CEPI et CECI pour tous leurs militants à la recherche d’emploi. Dans la foulée, il invite les formations politiques d’opposition à s’impliquer dans les activités de la CENI. «Nous voulons travailler en toute transparence avec eux pour mettre fin à la méfiance». Fabrice Manirakiza Edouard Nkurunziza


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POLITIQUE

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Impuissance, le revers de la médaille Photo archive

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’ambassadeur Albert Shingiro a soutenu, lors de son briefing au Conseil de sécurité sur la situation au Burundi, mercredi 30 octobre, que Michel Kafando a fini son mandat à cause du « retour au calme et à la stabilité au Burundi après les tensions politiques de 2015 ». Le désormais ex-Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Burundi, Michel Kafando, a eu une tout autre lecture : « La situation demeure tendue.» Un « retour au calme et à la stabilité » n’est pas à assimiler à une période d’accalmie dont nul ne sait le jour et l’heure… Pour l’heure, pas de logiciel de sortie de crise activé. Ce faisant, le Burundi demeure sur l’agenda du Conseil de sécurité. Sous peu, le secrétaire général des Nations unies devra désigner son successeur, le 5e depuis l’éclatement de la crise de 2015. Avec le même mandat, pour le moins frappé du sceau « mission impossible » que son prédécesseur après une unique rencontre avec le président Nkurunziza et la fermeture du bureau du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Bujumbura? Tant s’en faut! Suivre le

L’Envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Burundi prend la parole devant le Conseil de sécurité.

processus électoral jusqu’à son aboutissement sera le mandat du successeur du Burkinabè. Quid du bilan du dialogue interburundais, quatre ans après son lancement? L’électrogramme de mise sur les rails est à plat.

L’explication réside « sans doute » dans l’absence de volonté politique « des uns et des autres » et aussi, « pourquoi ne pas le souligner », faute d’engagement ferme des Etats de la sous-région. Mais chassez la langue de bois

diplomatique, elle revient au galop : « Sans conteste, nous avons contribué à susciter chez les responsables de la région une prise de conscience plus aiguë de ce que la stabilité au Burundi est un impératif catégorique pour la

paix globale dans l’ensemble de la région.» Le 20e sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est a décidé que les présidents ougandais, kenyan et tanzanien entreprendront des consultations pour l’organisation et l’aboutissement du dialogue inter-burundais. « Hélas ! Les choses n’ont malheureusement pas bougé », a déploré l’ex-président par intérim. Le lexique de l’impuissance (« Hélas », « malheureusement ») souligne le rôle marginal joué par l’émissaire onusien comme facilitateur international dans le dossier burundais, relégué au statut d’observateur. Une mise en garde sur le processus électoral avant de tirer sa révérence : «Il faut espérer qu’il sera transparent. Des élections mal organisées et contestées, on le sait, sont toujours source de conflit.» Le respect des standards internationaux en matière d’élection a pour condition sine qua non une presse libre. Et l’histoire nous enseigne que l’instinct de survie et les passions mauvaises dictent aussi la conduite des hommes. Guibert Mbonimpa

Chronique sur le message de haine

« Le langage des stigmatisations attise la haine et la zizanie » Un langage des stigmatisations est utilisé quand il s’agit de qualifier les membres d’un groupe opposé surtout en période électorale. Les conséquences étant la haine et les violences de masse. Sylvère Ntakarutimana, ancien conseiller principal chargé de la planification de la CVR et directeur de la Radio Isanganiro, donne des éclaircissements.

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ue doit-on comprendre par langage des stigmatisations ? Un langage des stigmatisations est un langage qui laisse des stigmas bien évidemment à l’endroit du destinateur du message. Les politiciens y font souvent recours. Il s’appuie sur des préjugés et stéréotypes collés à des membres d’un groupe ou une catégorie. Tous les membres d’un groupe ethnique, parti ou ressortissant d’une telle région, sont qualifiés de lâches, d’incapables, de honteux etc. Ce langage est utilisé à des fins de discrimination. Les auteurs en profitent pour s’accaparer des privilèges qui se présentent. Malheureusement, ces intérêts sont éphémères. Ce langage blesse celui qui est indexé. L’histoire du Burundi a été conflictuelle. Un langage stigmatisant a été beaucoup utilisé

pour discriminer les adversaires. Un groupe a été qualifié de « Bamenja », (renégats). Dans le passé lointain, ce qualificatif était collé à des criminels qui avaient attenté à la réputation du roi. Quelle peut être la réaction des membres des groupes stigmatisés et les conséquences qui en découlent ? Un langage stigmatisant sème la haine et la zizanie. Il a des conséquences fâcheuses sur le vivre ensemble dans la société. Un cycle ininterrompu d’une haine sans fin. Cette haine conduit aux violences de masse comme on en a connu dans le passé. A force de les attaquer verbalement et de les dénigrer, les membres du groupe développent en eux un comportement revanchard. Ils peuvent se mettre à la défensive. Comme on

le dit dans l’armée « le feu attire le feu ». Cela devient un cercle vicieux. Est-il possible de combattre ce langage ? Comment ? C’est fort possible. Ces infractions sont punissables par le

code pénal. Il faut que la justice s'en saisisse pour les réprimer. Une sensibilisation est nécessaire pour que les interlocuteurs prennent conscience. Chacun d’entre nous doit se regarder dans le miroir et faire face à ses propres préjugés. Nous nous approchons

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des échéances électorales de 2020. Il faut que les hommes politiques pèsent leurs mots. Si nous bannissons le langage stigmatisant, nous créons aussi une société plus juste et plus inclusive. Et faisons renaître l’espoir. Jérémie Misago


ÉCONOMIE

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Café

Réengagement de l’Etat n’augure rien de bon L’Etat a annoncé sa volonté de reprendre en main le secteur café. Non-paiement des caféiculteurs, non-rapatriement des devises, des structures de régulation mal règlementées sont les principales raisons avancées. Cnac trouve que le réengagement de l’Etat n’est pas clair. Les élus du peuple révèlent que les cultivateurs ne profitent pas de la libéralisation.

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ans une note sortie à la fin du mois d’octobre, l’organisation fait savoir que le réengagement de l’Etat n’est pas clair jusqu’à présent. Ce qui risque de mettre les cultivateurs dans la confusion. « Le gouvernement devrait éclairer les agriculteurs. Au moment où la campagne de récolte du café approche, ils ne savent pas, entre les stations de lavage publiques et privées, où ils pourront vendre leurs récoltes. » Pour le Cnac, il est urgent que, l’Etat réhabilite ses stations de lavage en piteux état. Une question reste toujours sans réponse. Le sort des stations de lavage privées. «L’Etat doit montrer le sort réservé aux cultivateurs regroupés dans des coopératives quand l’Etat reprendra en main ce secteur», insistent les signataires de la note. Cette confédération réclame aussi la hausse du prix d’un kg de café cerise. Ce prix ne devrait pas être inférieur à 1000 BIF. La Cnac tient à rappeler qu’il avait toujours crié et dénoncé le processus de privatisation de ce secteur. «Dès le début, elle a mon-

tré au gouvernement que la libération excluait les caféiculteurs. Nous n’avons pas apprécié le processus de la privatisation de ce secteur dès le début.» D’après elle, dans ce fameux processus de libéralisation, le cultivateur n’a pas reçu sa part. Il était prévu qu’un capital de 72 % revienne aux caféiculteurs. Néanmoins, les stations de lavage ont été vendues à des prix dérisoires et les caféiculteurs se sont vu exclus de la vente. Pour rappel, le ministre de l’Agriculture donne les raisons qui poussent le gouvernement à reprendre en main ce secteur. Déo Guide Rurema a révélé que l’Etat se base sur le rapport d’évaluation de la Banque Mondiale qui relève plusieurs défis dans le secteur du café, depuis sa privatisation. « Le retard de paiement des caféiculteurs est la principale raison. Ces derniers les caféiculteurs pouvaient passer près d’un an sans être payés », explique le ministre en 2016, les sociétés de lavage devaient plus de 2 milliards BIF aux caféiculteurs. M. Rurema avoue ensuite que

Déo Guide Rurema : « Le retard de paiement des caféiculteurs est la principale raison. »

les deux structures de régulation de la filière café notamment ARFIC et Intercafé ne jouent pas leur rôle. « Ces organes n’ont réellement aucun pouvoir de contrôle de ce secteur. » Selon lui, leur

règlementation n’a pas été analysée profondément. L’autre défi de taille, d’après le ministre, est le non-rapatriement des devises qui découlent de l’exportation du café. La valeur

du café déjà exporté est de plus de 6 millions USD mais le montant rapatrié tourne autour de 1 million de dollars USD… Pierre Claver Banyankiye

Le secteur privé n’a pas échoué Non-paiement des caféiculteurs, non-rapatriement des devises, des structures de régulation mal règlementées sont les principaux motifs derrière la déprivatisation du secteur café. Nul ne peut douter de l’efficacité de la décision de l’Etat. Ces problèmes ne peuvent pas être résolus par le réengagement de l’Etat. Après dix ans, le gouvernement constate que les opérateurs ne paient pas les caféiculteurs. Les opérateurs n’ont pas vraiment échoué. Plutôt, l’Etat n’a pas mis en place de textes règlementaires pour promouvoir ce secteur. Ainsi, le retard de paiement des caféiculteurs est surtout lié au manque de financements des sociétés œuvrant dans ce secteur. Au niveau interne, un certain moment les banques commerciales se sont retrouvées dans l’impossibilité de leur accorder des crédits. Car, certaines sociétés n’ont pas de garanties de remboursement. Or, ces dernières avaient déjà pris des engagements envers les caféiculteurs. Sur ce point, le gouvernement devrait obliger tous les opérateurs de mettre en place un fonds pouvant couvrir les risques des prix. Mais, il n’a rien fait.

Pour rappel, avant la privatisation, il y avait un fonds de garantie servant d’une part à protéger les cultivateurs contre la volatilité des prix sur le marché international. Et d’autre part, ce fonds servait également de garantie de remboursement des crédits consentis pour financer l’achat, la transformation et l’entreposage du café aux différents stades de production. En plus, les différentes règlementations qui sont contraignantes ont été mises en place. Depuis la campagne de 2017, les opérateurs qui achètent du café cerise ne sont pas autorisés de contracter des prêts à l’étranger. l’ARFIC a interdit aux opérateurs des stations de lavage du café de contracter des prêts auprès des banques étrangères ou à l’aide de sources étrangères de financement pour un préfinancement des campagnes d’achat du café. Cet organe de régulation veut s’assurer que les exportateurs du café respectent les exigences de rapatriement de toutes les devises provenant de la vente de café. Cependant, les opérateurs du secteur café ne peuvent plus accéder au financement des fournisseurs internationaux de crédit spécialisés dans le financement des

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campagnes. Cela réduit la capacité de ces acteurs à offrir aux agriculteurs des paiements en espèces au cours de la saison. Voilà pourquoi ces opérateurs tardent à payer les caféiculteurs. Non-rapatriement des devises est une raison militant pour la déprivatisation. Les faits sont têtus. Sur plus de 6 milliards de dollars de recettes d’exportation, 2 milliards seulement ont été rapatriés. Par ailleurs, le gouvernement du Burundi n’a pas besoin de prendre en main le secteur privé. Désormais, les opérateurs du secteur café peuvent bénéficier d'un crédit à un taux d’intérêt abordable variant entre 5 et 6%. Ce retour du gouvernement dans la gestion du secteur café ne rassure pas. Dans le passé, l’Etat était un mauvais gestionnaire. Ce qui avait motivé la privatisation de ce secteur. Il ne vient qu’ajouter du drame au drame. Pour le moment, il fallait au contraire achever cette libéralisation en mettant en place un cadre légal permettant aux opérateurs d’accéder librement aux marchés de financements les plus offrants.

P.C.B.


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JUSTICE

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Chambre de conseil au 18 novembre pour les 4 journalistes d’Iwacu et leur chauffeur Après l’appel contre l’ordonnance de maintien en détention préventive d’Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana, Térence Mpozenzi et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza, ces détenus seront entendus à la Chambre de conseil de la Cour d’Appel de Ntahangwa dans une semaine.

S

elon leurs avocats, après avoir interjeté appel en date du 4 novembre 2019, le recours n’a pas traîné dans les tiroirs ou mis sous une pile d’autres dossiers. L’affaire est déjà fixée. «Il va falloir que nos clients soient déplacés de la prison de Bubanza jusqu’à la Cour d’Appel de Ntahangwa. Et là il sera question de se débrouiller», confie l’un des avocats de ces reporters du Journal Iwacu et leur chauffeur poursuivis pour ’’complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’. Selon lui, il n’y a pas de véhicule de l’administration pénitentiaire de transport des prisonniers. «Il faut déplacer les prisonniers et les policiers chargés d’assurer leur garde». D’après cet avocat, le juge d’appel peut décider de libérer ces journalistes et leur chauffeur ou conclure à une libération provisoire. Là, fait-t-il remarquer, c’est toujours la forme en Chambre de conseil à huis clos. Si l’appel ne donne pas gain de cause, se désole Me Clément Retirakiza, un des avocats des 4 journalistes d’Iwacu et leur chauffeur, il sera question de débats au fond devant le Tribunal de Grande Instance de Bubanza en audience publique. Dans ce cas, renchérit un autre avocat de la défense, le rôle de chaque client mis en examen dans cette affaire doit être déterminé et démontré.

Quand le CNC surfe sur la position du procureur Plus de deux semaines après l’arrestation suivie de l’incarcération des 4 journalistes du Groupe de Presse Iwacu et de leur chauffeur, poursuivis pour ’’complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’, le Conseil national de la communication a fait une sortie médiatique. C’était mercredi 6 novembre 2019. Le CNC affirmait ne pas être informé des différentes fautes que ces journalistes d’Iwacu auraient commises. Selon Nestor Bankumukunzi, son président, le CNC n’a pas encore assez de détails et d’éléments pour s’exprimer sur l’incarcération de ces 4 reporters arrêtés à Musigati le 22 octobre 2019. Il a d’ailleurs pris ses distances par rapport à ce dossier. D’après lui, quand la justice se saisit

d’une affaire, même s’il s’agit du journalisme, le CNC n’est pas en droit d’intervenir pour dire à la justice de faire ceci ou cela. «La justice étant libre, le CNC n’a pas le droit de lui dicter ce qu’il faut faire. Evidemment si ces journalistes auraient commis des fautes en rapport avec l’exercice de leur profession, nous demandons que le droit soit dit», a-t-il insisté. Le président du CNC apporte une autre nuance importante. Il épouse la position du procureur général de la République. Selon lui, ces gens n’ont pas été appréhendés parce qu’ils sont journalistes mais par les faits leur reprochés. «Si d’aventure ces journalistes sauraient accusés d’autres fautes en dehors de l’exercice de leur métier, là il sera question de lire la loi. Aucun citoyen n’est au-dessus de la loi, même les journalistes», a averti Nestor Bankumukunzi. Il s’en lave les mains : «S’ils ont commis des fautes de droits commun, dans ce cas le CNC n’est pas directement concernés à part qu’il voudrait que les juges puissent dire le droit». Le président du CNC s’exprimait en marge de la présentation du rapport trimestriel de monitoring des médias tenant compte de la dimension genre. C’était en collaboration avec l’AFJO (association des femmes journalistes). Diane Ndonse, sa représentante légale a déploré la détention de 2 femmes journalistes avec leurs collègues, tous du Journal Iwacu.

Elle plaide pour l’accélération des enquêtes pour que justice leur soit rendue.

travail du Journal Iwacu », a fait savoir Mme Eunice Reddick. Pour cette diplomate, il serait difficile de parler d’élections libres transDes signes parentes, crédibles et apaisées en de soutien 2020 sans une presse libre. Après plus de deux semaines Le deuxième geste de soutien d’incarcération d’Agnès Ndi- au Groupe de Presse Iwacu, qui rubusa, de Christine Kamikazi, traverse des moments difficiles, d’Egide Harerimana, de Térence c’était avec la visite effectuée dans Mpozenzi et de leur chauf- l’après-midi de mardi 5 novemfeur Adolphe Masabarakiza, des bre 2019 par des journalistes de gestes de soutien la radio Isan« C’est un signe et de sympathie se ganiro à leurs multiplient. Dans la confrères incarde soutien et de matinée de mardi 5 solidarité avec nos cérés à la prison novembre 2019, la de Bubanza. chargée d’Affaires confrères. C’est pour «C’est un signe à l’Ambassade de soutien et de leur remonter le des Etats-Unis au moral, leur dire qu’il solidarité avec Burundi a visité le nos confrères. faut garder espoir ». C’est pour leur Journal Iwacu. «Mon pays attaremonter le che une grande importance à la moral, leur dire qu’il faut garder liberté de la presse et j’apprécie le espoir».

Eunice Reddick : «Mon pays attache une grande importance à la liberté de la presse.»

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Ces journalistes d’Isanganiro qui ont fait route ensemble avec une délégation du Journal Iwacu ont échangé pendant une heure et demie avec leurs confrères incarcérés. C’était dans une sorte de cellule servant d’atelier de couture et de stock pour provisions. Après de chaleureuses accolades, c’était une ambiance bon enfant caractéristique des salles de rédaction aux heures de détente pour déstresser Des blagues et des rires fusaient de partout. Un instant de bonheur partagé avec ces journalistes détenus, même si là-dedans, la chaleur était intenable, peu importe. Cette ambiance ne sera gâchée que par quelques coups sur les barres de fers répétés plusieurs fois par un gardien, un avertissement que c’est la fin du temps imparti pour les visites aux prisonniers. Les visages changent, les mines se renfrognent. La tristesse reprend le dessus, trêve de paroles, accolages interminables pour se dire au revoir. D’un geste rapide et discret, quelques journalistes écrasent quelques larmes sur leurs joues, c’est le moment de se séparer… Agnès, Christine, Térence, Egide et Adolphe qui s’efforcera de garder le sourire, malgré son début de malaria, disparaissent derrière les portes de la prison. Ils donnent l’impression d’avoir les épaules un peu voutées. Un loquet grince dans une porte, un bruit de cadenas. Pour les journalistes «libres», il faut récupérer sa carte nationale d’identité et son smartphone et partir… Abbas Mbazumutima


AU COIN DU FEU

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Avec Emmanuel Nengo Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille réunie discutait librement. Tout le monde avait droit à la parole et chacun laissait parler son cœur. C’était l’heure des grandes et des petites histoires. Des vérités subtiles ou crues. L’occasion pour les anciens d’enseigner, l’air de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes s’interrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit à la parole. Désormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Emmanuel Nengo.

V

otre qualité principale ? Je suis patient et posé. Je considère tout ce qui se produit dans ma vie comme une destinée. Lorsqu’il s’agit de quelque chose que je comptais avoir dans l’immédiat mais qui tarde à se réaliser, je garde espoir. Les critiques ne me découragent pas. Je ne suis pas rancunier.

ver la liberté. C’était donc une autre ère qu’ils venaient de commencer. La plus terrible ? Je considère que 1972 reste la plus terrible date de l’histoire du Burundi. En effet, il y a eu le premier massacre de milliers personnes (plus de 300 mille, selon certaines sources).

Votre défaut principal ? Je parle peu. Je ne discute pas beaucoup surtout quand il s’agit des discussions non objectives. Je considère cela comme un obstacle pour moi à agrandir le champ de réflexion, surtout de recevoir plus de contributions des autres personnes autour de moi. Certains peuvent me qualifier de timide.

Le métier que vous auriez aimé faire ? Médecin. C’est un métier qui demande une déontologie spéciale, sauver les vies humaines. J’adore les médecins. Votre passe-temps préféré ? Le sport (basket, football, jogging, natation, etc) est une occupation qui m’intéresse beaucoup parce que je me détends et en même temps j’entretiens ma santé. Sur mon programme de la semaine, il y a des heures réservées pour le sport. C’est une pratique de longue date.

La qualité que vous préférez chez les autres ? Honnêteté et redevabilité. Le défaut que vous ne supportez pas chez les autres ? La malhonnétêté et l›irresponsabilité. Ce sont des comportements difficiles à supporter. Parce qu’ils créent souvent des conflits. Ces défauts poussent à la perte de personnalité. La femme que vous admirez le plus ? Une femme courtoise et responsable. Pour ce, j’admire le plus ma mère pour sa responsabilité et son engagement pour que je puisse être ce que je suis. Elle n’a pas étudié. Mais, elle m’a beaucoup encouragé à continuer mes études malgré les renvois répétitifs suite au manque de frais scolaires. Elle vendait ses pots pour que je puisse avoir le minimum de ce dont j’avais besoin. L’homme que vous admirez le plus ? Un homme déterminé, décisif et rassembleur. Mon grand-père Mbonabirama était un des rares Batwa qui ont été nommés chefs de colline (Nyumbakumi) dans les années 90. Il était parmi les Bashingantahe de la colline aux-

quels les gens pouvaient se con- toute la province au concours national, c’est vraiment inoufier en cas de conflits ou litiges. Parmi les leaders politiques, bliable. Je me rappelle que j’admire le plus Nelson Mandela. beaucoup de gens voudraient D’abord pour son combat contre voir cet enfant Mutwa qui a été l’Apartheid, puis le premier dans pour son com« Je ne peux pas toute la provportement affiché ince. Cela m’a après sa libération oublier combien il permis de rende 27 ans de prison a aidé notre pays contrer pour la où il a accepté à recouvrer la paix première fois le d’intégrer dans gouverneur de les institutions les à travers l'Accord la province feu hommes blancs Philippe Njoni d’Arusha. » qui l’ont malmené qui m’a promis et emprisonné. Enfin, il a cédé de payer le minerval de toute volontairement le pouvoir aux l’année. autres compatriotes et compagnons de lutte pour prendre sa Votre plus triste souvenir ? relève. Je ne peux pas oublier Là aussi, ils sont nombreux. combien il a aidé notre pays Mais le plus triste, c’est quand à recouvrer la paix à travers l' j’ai été insulté et battu par mes Accord d’Arusha. Il est donc collégues écoliers à cause de devenu un monument interna- mon appartenance ethnique. tional sans égal. Je me sentais humilié et j’avais peur de les approcher pendant Votre plus beau souvenir ? la récréation ou les jeux. (Rires). Ils sont nombreux. C’est aussi lorsque je me suis Mais, quand j’ai été premier dans réfugié en République Unie de

Tanzanie. C’était en 1993 après l’assassinat du président Melchior Ndadaye. Je suis revenu une année après. Dans mon refuge, je voyais que tous les malheurs du monde sont tombés sur moi (la faim, les maladies de temps en temps). J’étais désespéré.

Votre lieu préféré au Burundi ? Ma colline natale est un bon endroit. Car, quand je suis là je me sens très à l’aise et surtout lorsque je suis avec nos voisins partageant souvent la bière locale. Ma colline natale est verdoyante. Il y a beaucoup de bananerais, différentes cultures y poussent. On n’a pas besoin souvent d’engrais chimiques comme fertilisants.

Quel serait votre plus grand malheur ? J’ai la chance d’avoir mes parents et ma famille (femme et enfants) toujours en vie. Je considère le refuge comme mon plus grand malheur.

Le pays où vous aimeriez vivre ? J’ai déjà visité certains pays des quatre continents mais je n’ai jamais envie de vivre dans un autre pays que le Burundi.

Le plus haut fait de l’histoire burundaise ? Pour moi, le plus haut fait de l’histoire c’est la délimitation du Burundi par Ntare Rugamba. Donc, ses conquêtes.

Le voyage que vous aimeriez faire ? Visiter le continent Océanie (surtout l’Australie). Car, il est le seul continent où je n’ai pas encore mis mon pied.

La plus belle date de l’histoire burundaise ? Le 1er juillet 1962, date de l’indépendance du Burundi. Car les Burundais venaient de retrou-

Votre rêve de bonheur ? Terminer ma vie au sein des miens dans un environnement paisible

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AU COIN DU FEU

Votre plat préféré ? Je préfère beaucoup un repas sans huile :Viande, banane, haricot et légumes Votre chanson préférée ? La chanson de Canco Amissi : ‘‘UMUGABO NYAMUGABO YAMA AVUGA UKURI AKAMA AGWANIRA AMAHORO AHO ARI HOSE. ‘’ J’aime cette chanson parce qu’elle contient des mots très émouvants et décrit ce qu'est un homme de valeur : un homme de valeur doit dire la vérité, contribuer à la consolidation de la paix, éviter la paresse, être au côté des autres pour le bien-être social, l’unité. Quelle radio écoutez-vous ? Isanganiro Avez-vous une devise ? La liberté et l’auto-détermination Votre souvenir du 1er juin 1993 ? La victoire du Président Melchior Ndadaye et les différentes considérations sur base des tendances ethniques. Votre définition de l’indépendance ? La fin de la colonisation et la prise en mains de la gestion des affaires nationales par les nationaux.

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Votre définition de la démocratie ? C’est la liberté d’expression de toute personne dans la limite de la loi et la participation effective et inclusive de tout le peuple dans la gouvernance de son pays sans discrimination. Le peuple reste le centre d’intérêt et élément moteur de cette gouvernance, et les élections restent la ligne directrice. Votre définition de la justice ? J’entends par ‘’justice’’ le fait de rendre un procès équitable aux parties en conflits dans le strict respect de leurs droits et que ces dernières (parties en conflits) adhèrent facilement à la décision. Si vous étiez ministre de l’Education, quelles seraient vos deux premières mesures ? Une question difficile à répondre. Parce que tout ministre doit d’abord suivre le programme du gouvernement. Actuellement, il y a la vision 2025 et le Plan National de développement 2018-2027 qui guident toute stratégie de travail de chaque ministère. Mon humble souhait est de voir se réaliser : - la réduction des barrières à la gratuité de l’enseignement dans le cadre d’augmenter le taux de scolarisation ; - la promotion de la qualité de l’enseignement primaire et secondaire et l’augmentation de salaire pour les enseignants.

Si vous occupiez le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, quelles seraient vos deux premières mesures ? Comme je l’ai souligné ci-haut, le ministre doit suivre le programme du gouvernement. Ce qui peut être fait dans le cadre de garantir la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement : - Permettre aux populations d’accéder aux semences améliorées et au bétail ainsi qu’aux engrais chimiques et organiques en vue de l’augmentation de la production en quantité suffisante et de qualité ; - Renforcer les mesures de protection de l’environnement et de lutte contre les changements climatiques (plantations des arbres surtout fruitiers (Ewe burundi urambaye est un programme bien pensé), combattre l’usage des sachets et plastiques biodégradables). Si vous étiez ministre de la Solidarité nationale, des Droits de la personne humaine et du Genre ? Comme ce ministère s’occupe surtout des affaires sociales, il serait intéressant de faire : Une identification des vulnérables à travers tout le pays et les catégoriser par degré de vulnérabilité dans le cadre de statuer les types d’aider à les apporter. Ceci dans le cadre

de renforcer la solidarité ; Une mise en place d’un fonds de solidarité nationale. Croyez-vous à la bonté humaine ? Pas tellement. A ce que je sache l’homme est naturellement bon; seul le péché le transforme. On dit également que personne n’est parfait et le monde est méchant en général. Je trouve donc que cette bonté humaine est relative. Pensez-vous à la mort ? Bien sûr. C’est quelque chose qui vient par surprise. Elle est le pont de passage de la vie terrestre à la vie de l’au-delà. Si on croit à la vie céleste, on doit par conséquent penser à ce passage. Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ? Je lui dirais que la vie sur terre est vécue différemment et elle est difficile à comprendre et à définir. C’est un combat difficile surtout accomplir tout ce qui est recommandé à l’homme de Dieu. C’est donc tout un mystère. Je lui dirais grand merci pour sa miséricorde et sa bonté qu’il s’est réservées à la satisfaction de tout un chacun selon ses préférences. Je demanderais pardon où j’ai failli à accomplir correctement sa volonté. Propos recueillis par Rénovat Ndabashinze

Bio express

N

é le 25 décembre 1975, sur la colline Bucana, commune Gitobe, province Kirundo, Hon. Emmanuel NENGO, est membre de la communauté Batwa du Burundi. Il a fait ses études primaires à l’EP Gihinga en commune Gitobe et a effectué ses études secondaires au Petit Séminaire Saint Pie X de Muyinga, puis aux Lycées Murore et Rugari. Avant d’entrer à l’Université, il a fait le Service Civique Obligatoire. Diplômé en langues et littératures africaines à l’Université du Burundi, il a suivi plusieurs formations au niveau national, régional et international en matière des droits de l’Homme. Il a également participé à des conférences régionales et internationales relatives aux droits de l’Homme, changements climatiques, à la protection de l’environnement, etc. Il a occupé les postes de secrétaire exécutif, Coordinateur des activités et aujourd’hui Représentant Légal au sein de leur organisation Unissons-nous pour la promotion des Batwa (UNIPROBA). Il a été membre de la Commission Nationale des Terres et Autres Biens (CNTB) et a été député (2012 –Juin 2017) au Parlement de la Communauté de l’Afrique de l’Est(EAC). Marié, il est père de quatre enfants.

SANTÉ

Le cancer reste une menace pour le Burundi Difficultés de prise en charge, insuffisance des mesures préventives et des moyens de diagnostic insuffisants sont, entre autres, les facteurs qui augmentent les cas de cancer au Burundi.

L

e problème du cancer au Burundi a été longtemps sous-estimé par manque de moyens d’investigations cliniques suffisants et surtout à cause de la pression exercée par les maladies transmissibles et carentielles sur les services de santé », a affirmé Dr Pierre Gérard Minani, dans une conférence des différents intervenants dans la lutte contre le cancer, mercredi 6 novembre. Une occasion de clôturer un camp médical organisé conjointement par le ministère de la Santé publique, la clinique Van Norman de l’Université Espoir d’Afrique et Meenakshi Hospital de l’Inde, du

21 octobre au 5 novembre 2019. Selon le rapport sur les données du camp médical, le cancer constitue un problème de santé publique au Burundi. Un triage effectué dans quatre hôpitaux (Ngozi, Kibuye, Makamba et Van Norman) sur 450 patients confirme. Les résultats du dépistage montrent que 111 patients avaient des lésions susceptibles d’être des cancers soit 24,66%, fait-il savoir. Selon Dr Minani, les 6 cancers les plus suspectés pendant le camp médical sont le cancer du sein, de la prostate, du col du foie, le cancer colorectal et l’ostesarcome. Dr Minani énumère les difficultés de prise en charge, notamment le manque de personnel qualifié en quantité et qualité. Pas d’oncologue et de radiothérapeute et manque quasi systématique de médecins spécialistes à l’intérieur du pays. Il évoque aussi le manque de moyens de diagnostic, de centres spécialisés dans la prise en charge du cancer, l’absence de radiothérapie et chimiothérapie. Et de déplorer : « La prise en charge actuelle se limite

Dr Jean Bosco Girukwishaka : « Grâce à l’appui de Meenakshi Hospital, un centre de traitement du cancer sera installé à Van Norman Hospital. »

à une chirurgie (exérèse tumorale) quand elle est possible et que le patient est capable de payer le coût de l’opération », avant de marteler: «La prévention du cancer reste difficile. Les mesures de prévention sont insuffisantes ».

Des facteurs de risque Dr Jean Bosco Girukwisha, porte-parole du ministère de

la Santé publique, évoque les facteurs de risque. Les principaux facteurs d’augmentation de la charge cancéreuse sont essentiellement le tabagisme, la sédentarité, l’usage nocif de l’alcool et la mauvaise alimentation. Dr Girukwisha plaide pour une sensibilisation accrue de la population sur cette maladie. Et d’annoncer qu’un centre de dépistage du cancer dénommé

« Buja Path » est déjà fonctionnel. « Grâce à l’appui de Meenakshi Hospital, un centre de traitement du cancer sera installé à Van Norman Hospital. La télémédecine sera utilisée ». Signalons que le nombre de cas de cancer recensés en 2018 au Burundi est de 8682 cas, dont 4914 cas chez la femme et 3768 cas chez l’homme. Félix Haburiyakira

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AU CŒUR DU PAYS

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Région Ouest

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Cibitoke

Des rafles en cascade, peu rassurantes à Rugombo

En deux semaines, 50 personnes ont été déjà arrêtées à Rugombo lors des opérations menées par les Forces de l’ordre. Les habitants se disent inquiets. La police parle de routine. Lors de ces rafles, se lamentent ces populations, des biens disparaissent. Rafles, travail de routine pour la police

De notre correspondant Jackson Bahati

D

e plus en plus, la population du chef-lieu de la commune de Rugombo en province Cibitoke vit au rythme des fouilles-perquisitions répétitives. Ces opérations sont toujours accompagnées d’arrestations de certaines personnes pour différentes raisons. Dans la plupart des cas ce sont des personnes sans carte d’identité ou de permis de séjour qui sont visés. Ces fouilles se font souvent dans les secteurs Mparambo I et II. Dans cette localité, de nombreux habitants ont peur de ces rafles. Il y en a qui préfèrent faire leurs valises pour aller vivre dans d’autres secteurs de cette commune. D’après un habitant interrogé, après ces rafles, il y a des biens appartenant à ces populations, tels que des pagnes pour certains et de l’argent pour d’autres qui disparaissent. «Il y a des polic-

Région Sud

Plusieurs personnes sans papiers ont été arrêtées.

iers sans scrupules qui profitent de cette situation pour se servir. Il faut que ce comportement soit découragé». Cela crée un senti-

ment de méfiance entre les Forces de l’ordre et cette population. Certains habitants de la commune de Rugombo rencontrés

révèlent qu’il y aurait des infiltrations à partir des pays voisins et que certains ménages auraient hébergés des inconnus.

Ce ne sont que des opérations de routine, fait savoir Willy-Freddy Nduwimana, commissaire communal de la police à Rugombo. Selon lui, c’est déplorable que certains habitants commencent à ternir l’image de la police en l’accusant de vol dans les ménages. Cet officier de police déclare que la police travaille jour et nuit pour le bien de la population. D’après lui, la police a le devoir d’organiser des rafles dans tout lieu suspect pouvant être une menace pour la sécurité. Il appelle la population à collaborer avec la police en indiquant les agents véreux soupçonnés d’avoir pris des biens dans des propriétés perquisitionnées. Il appelle les policiers à bien se comporter et à faire leur travail avec professionnalisme. «Sinon, tout policier arrêté pour vol de biens appartenant à la population sera puni conformément à la loi».

Bururi

Une découverte de corps sans vie qui inquiète Deux cadavres ont été retrouvés dans la seule commune de Bururi au cours de ces derniers jours. Un seul a été identifié tandis que l’autre était déjà en décomposition. La population vit la peur au ventre, la criminalité monte d’un cran. De notre correspondant Félix Nzorubonanya

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es sources administratives locales à Buta indiquent qu’un corps a été découvert vendredi matin de la semaine passée vers 6 heures devant un bistrot de cette localité. Ce corps a été identifié comme celui d’un certain Salvator Niyongabo, résident sur la colline de Muzima de cette commune. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues, font savoir les mêmes sources. Cinq personnes dont Jacqueline Ntakirutimana, vice-présidente de la Commission électorale provinciale indépendante à Bururi et membre du parti CNL, ont été arrêtées pour des raisons d’enquêtes. Cette vice-présidente de la Cepi Bururi a été arrêtée parce qu’elle n’est pas venue au secours de la

victime alors qu’elle était cheffe du quartier Buta dans cette commune de Bururi. Au début de cette semaine, un autre corps sans vie en décomposition a été découvert sur la colline de Ruvumu en zone Bamba de la commune de Bururi, ce corps n’a pas été identifié. Nestor Nijimbere administrateur de la commune Bururi indique que ce corps n’a pas été identifié car il était en décomposition avancée. «On ne signale aucune disparition dans cette localité». Il indique que la police a ouvert une enquête. L’administrateur communal demande à la population de collaborer avec la police afin que toute la vérité sur ce meurtre soit connue. Des sources locales parlent de présence de personnes non encore identifiées dans les hauteurs de la montagne surplombant la colline de Kibimbi, une information vite

Il y aurait des inconnus dans les hauteurs de la montagne surplombant la colline de Kibimbi même si les Forces de l’ordre démentent cette information.

démentie par les autorités militaires et administratives. Les sources recueillies sur place font état d’insécurité dans cette zone de Bamba. Il y a un mois, un sexagénaire a été tué chez lui à l’arme blanche par des inconnus sur la colline de Nyamiyaga de cette même zone de la commune de Bururi. La population est prise de panique face à cette montée de la criminalité signalée dans cette commune et appelle les Forces de

l’ordre à mette fin à cette situation. Ces habitants demandent que des enquêtes soient menées pour que les auteurs des ces actes soient identifiés et arrêtés. Un activiste des droits de l’Homme basé à Bururi indique que d’habitude les cas de meurtre ou d’assassinat dans cette province sont souvent liés aux conflits fonciers, politiques ou à des règlements de compte. Il demande aux autorités administratives de tenir des

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réunions avec la population dans ces localités où des corps sans vie ont été découverts afin de chercher ensemble des voies de sortie. Il suggère que les responsables des partis politiques au niveau provincial, les représentants des confessions religieuses et des organisations de la société civile ainsi que les autorités policières et judiciaires puissent prendre part à ces réunions pour que la situation se décante.


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SPORT

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Football

Eliminatoires CAN 2021: en attendant le grand bain Mercredi 13 novembre, la sélection nationale débutera la campagne qualificative pour cette fête incontournable du football continental. Sauf surprise, une édition qui se tiendra au Cameroun.

A

près l’aventure égyptienne de 2019, c’est la grande question de tout fan: le Burundi sera-t-il en mesure d’arracher sa 2e participation consécutive à une phase finale d’une Coupe d’Afrique des Nations? Seul obstacle de taille, opine Hassan, ancien joueur, le groupe dans lequel il évoluera. Dans la poule E, avec le Maroc, la Mauritanie et la Centrafrique, sur papier, le Burundi est le petit poucet du groupe. « Un mal pour un bien », laisse déjà entendre Debo Kitenge, membre du staff technique. Il explique que ce statut permettra aux joueurs d’attaquer la 1ère rencontre étant hyper motivés. Opposés aux Fauves de la Centrafrique, mercredi 13 novem-

bre, c’est un vrai test qui attend les poulains de Mutombola. Et pour ce rendez-vous, le seul entraîneur ayant réussi à qualifier le Burundi en Coupe d’Afrique des Nations a fait appel à de nouveaux visages. Après la génération des Mackenzie et Selemani, c’est la preuve d’un rajeunissement de son effectif. Dans la liste des 19 joueurs convoqués, six attaquants. Pour les observateurs avisés, un détail d’une grande importance. Lors de la CAN 2019, Mutombola avait convoqué huit attaquants. Un choix qui a laissé pantois plus d’un et mis à rude épreuve ses dispositifs lorsqu’est venu le moment de ménager certains joueurs.

Des absences de taille… Le Burundi jouera ce match sans son capitaine Saido, blessé, et son vice-capitaine Gaël Bigirimana, peu en jambes. D’après T.K., journaliste sportif, c’est une occasion pour le sélectionneur de tester le trio Amissi-Fiston-Cédric avec Kamsoba en soutien et Lucio ou Duhayindavyi à la récupéra-

C'est un test qui attend le Burundi, mercredi 13 novembre.

tion. Ainsi, espère-t-il, proposer un jeu tourné vers l’offensive. Toutefois, au vu de l’expérience de la République Centrafricaine, des questionnements. Cet observateur se demande si comme convenu tous les joueurs convoqués seront à Nairobi avant le 9 novembre. Autre inquiétude, le temps de mise au vert. Aussi peu soit-il, T.K.

estime que pour que les automatismes entre joueurs fonctionnent, jouer un match amical importe. « Ceci permettrait aussi de voir la complémentarité entre les joueurs ». Souvent pointé du doigt pour sa réticence à faire des changements sur le banc, Mutombola sera appuyé par Juma Mossi et

Kitenge Debo. Ce dernier en tant qu’entraîneur des gardiens. Des anciennes gloires, si l’on en croit certains fans, dont les conseils peuvent peser sur l’issue de la rencontre. Signalons que le Burundi se mesurera au Maroc , samedi 19 novembre. Hervé Mugisha

Basketball

Le championnat des corporatifs a repris ses droits Les joueurs retraités de l’ACBAB et autres basketteurs dans les catégories 30 et plus et 40 ans et plus sont de retour sur les parquets. Après deux semaines de compétitions, le tournoi ne cesse de gagner en audience.

A

vec 12 équipes inscrites dans la catégorie des 30 ans et plus et 7 dans la catégorie des 40 ans et plus, c’est une édition 2018/19 qui s’annonce palpitante. En témoigne l’engagement et la détermination de toutes les équipes. « Certes, l’affluence des supporters n’est pas celle des matches de 1ère division, mais il y a un tel engouement », fait savoir Aimé Christian Nibigira, président de l’Association des clubs de basketball amateurs de Bujumbura (ACBAB). Comme objectif dudit tournoi, il souligne :

La compétition ne cesse pas de gagner en audience.

« C’est une façon de permettre aux anciens joueurs de garder un esprit de compétition, tout en maintenant leurs corps sains.» Dans les moins de 40 ans, Techno et Shinning font figure de favoris. Un statut loin d’inquiéter les autres challengers, à l’instar du

club les Champions. Malheureux demi-finaliste, l’année passée, il espère accrocher le titre. « Si nous jouons à notre meilleur niveau, nul doute que nous arriverons loin », laisse entendre Alexis, capitaine. Idem pour Amigo. Finaliste

l’année passée, il aborde la compétition en grand conquérant. Pour preuve, sa récente victoire convaincante contre Tuze (6643). De bonnes performances, en grande partie le fruit des recrutements. Des joueurs fraîchement retraités, pour la plupart, dans

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des moments critiques, savent imposer leur rythme et créer la différence. Dans la catégorie des plus de 40 ans, sauf surprise, Techno et Shinning sont bien partis pour se hisser en finale. Une dernière partition qui aurait les allures d’une revanche. L’année passée, Techno s’est adjugé le trophée en venant à bout de Shinning. Et cette année : une nouveauté. Les clubs féminins font partie du programme. Avec 5 équipes en lice pour le trophée, les anciennes joueuses des clubs Les Gazelles, CJS, Les Copines, Berco Star… sont de retour sur les parquets. Une agréable surprise pour nombre de fans. A l’instar de Franck, un supporteur : « Malgré que plusieurs d’entre elles soient devenues des mamans, elles ont gardé leur coup d’œil et agressivité sur le terrain. » Au programme de ce week-end : au terrain de Toyota, dimanche 7 novembre, un alléchant Amigo vs Les Hippos est au programme à 10h30. H.M.


CULTURE

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Bujumbura en pleine semaine de la mode Buja fashion week, le grand évènement de mode annuel, a été lancé mardi 5 novembre. Une 2e édition qui entend valoriser la tenue vestimentaire burundaise.

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u menu de cette semaine de la mode (du 5 au 9 novembre): ateliers de formation sur le stylisme, la couture et le mannequinat. Une expositionvente des produits vestimentaires made in Burundi et un défilé de mode en seront les événements phares. Lancé mardi 5 novembre, Buja fashion week, 2e édition, se veut être un évènement de mode qui fait la promotion des habits produits localement, d’après Samy Hugues Rudahindwa, directeur exécutif de l’évènement. Mercredi 6 novembre, 1 ère journée de la semaine de la mode dans une petite salle de l’hôtel City Hill. 15h, quelques jeunes stylistes débutants sont en train d’être formés par le designer de longue date, Arnaud Ndayishimiye. D’après ce dernier, cette séance de partage vise à renforcer les capacités des débutants dans la

mode. Leur montrer comment faire une collection, savoir son objectif, sa cible et ce qu’on veut exprimer à travers sa collection. « Ils ont un talent caché qu’il faut ressortir». Ezéchiel Ndayizeye, 34 ans, styliste depuis 2015, participe à cette formation. Il est parmi ceux qui vont présenter leurs collections au défilé de mode. Il crée des modèles pour artistes musiciens, danseurs, grandes personnalités publiques, etc. En mélangeant les tissus locaux et étrangers, il crée des tenues de ville masculines inhabituelles en s’inspirant du style chinois.

La mode burundaise en mode silencieux 7 stylistes burundais ont été sélectionnés sur 17 candidats reçus, pour habiller les mannequins qui vont défiler ce vendredi 8 novembre. Ces stylistes relèvent quelques défis qui minent le secteur de

L’équipe organisatrice de Buja fashion week lançant la 2e édition de Buja fashion week.

la mode burundaise. Ce secteur est complètement oublié, pas de sponsors. Les Burundais s’intéressent au style étranger. Ils ne valorisent pas le tissu burundais, le « cotebu », par exemple. Le métier de modèle ne fait pas vivre ses professionnels, la plupart ne le font que par passion… « Buja fashion week vient lever ces défis », d’après l’organisation. Le directeur général de la Culture, Aimable Nkunzumwami,

présent à ce lancement, affirme que la mode reste méconnue au Burundi. Ce secteur ne figure pas dans le plan d’action du ministère. « Il n’est pas connu». Ce DG affirme qu’il n’avait aucune idée de ce que c’est la mode avant que ces jeunes organisateurs ne l’approchent. Il indique que le ministère va essayer d’appuyer les prochaines éditions à condition que celle-ci soit un succès.

La première édition de Buja fashion week, en décembre 2018, a été un fiasco « à cause de la malhonnêteté des sponsors ». La salle du défilé de mode était presque vide. Samy Rudahindwa, affirme que l’organisation ne peut pas garantir que cette édition sera couronnée de succès. « Sauf que nous avons essayé d’être plus prudents et rigoureux avec nos sponsors, cette fois-ci. » Clarisse Shaka

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PUBLIREPORTAGE

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Gros plan sur l’effet des taxes sur la compétitivité des entreprises au Burundi Selon OAG, le poids de la fiscalité dans la compétitivité des entreprises est faible. Par contre, le faible progrès technologique, enclavement, lenteur administrative, faible accès aux crédits et à l’électricité ont un impact négatif sur la compétitivité des entreprises. Pour qu’elle soit améliorée, OAG suggère des solutions au gouvernement et au secteur privé.

L

’Observatoire de l’Action Gouvernementale(OAG), vient de publier une analyse thématique portant sur « l’effet des taxes sur la compétitivité des entreprises au Burundi. » L’objectif de cette étude porte sur le renforcement de la justice fiscale à travers une analyse de l’impact du système fiscal burundais sur la compétitivité des entreprises au Burundi. Cette analyse s’articule sur deux volets essentiels à savoir le système fiscal burundais et les paramètres qui déterminent la compétitivité des entreprises burundaises à l’échelle mondiale. Selon l’indice de compétitivité mondiale publié en octobre 2019, le Burundi occupe la 131e place sur 140 pays en 2018 et était classé 129e en 2017. Cet indice se base sur les infrastructures de base, l’efficience du marché et les innovations apportées par les entreprises. Deux facteurs expliquent la faible performance des entreprises burundaises à savoir le manque d’efficience des marchés, à l’exception du marché du travail et le manque d’innovation.

La fiscalité pèse moins sur la compétitivité Même si ce classement est intéressant, il n’en dit pas beaucoup sur la décomposition de l’indicateur. Par exemple, pour la facilité à créer des entreprises, le Burundi est classé 17e avec 94,8%. Le Burundi a aussi plus de 50% dans l’enregistrement des titres (62,58%), le paiement des impôts et taxes (60,87%) et dans l’obtention des per-

mis de construire (55,14%). Par contre, pour l’accès aux crédits, le Burundi enregistre une note de 10% et l’accès à l’électricité avec moins de 50% constituent des handicaps à la compétitivité des entreprises burundaises. Donc, sur un indicateur composé de 11 piliers, le Burundi obtient 50% et plus dans trois domaines seulement. Il ressort de cette étude que le système fiscal burundais ne joue pas un rôle direct dans la faible compétitivité des entreprises burundaises. En effet, en adhérant à la CEA, le Burundi a complètement réformé son système fiscal pour se conformer aux accords signés avec ses partenaires. En effet, lors de la signature du protocole établissant le marché commun en 2009, les pays avaient plusieurs types d’impôts. La Tanzanie avait le nombre le plus élevé. Elle comptait 48 impôts. Le Kenya n’avait que 41 types d’impôts. Le Burundi arrivait en troisième lieu avec 33 Cependant, la mise en œuvre de l’intégration régionale a permis de réduire les divers types d’impôts et taxes. En 2018, le Burundi n’en a plus que 24 et le Kenya 25. Par contre, le temps des procédures fiscales pèse lourd dans le système d’imposition. En 2009, le Kenya était le pays dont la durée était la plus longue pour la préparation des documents, le paiement des impôts et taxes avec 429 heures. le Burundi était le plus rapide avec seulement 140 heures, soit approximativement 6 jours. La Tanzanie occupe la 3e place, tandis que le Rwanda (4e

place) et l’Ouganda (5e place) sont presque ex aequo avec respectivement 160 heures et 161 heures.

Les facteurs qui freinent la compétitivité En 2018, les places se sont inversées grâce aux réformes des entreprises dans chacun des cinq pays. Le Rwanda qui figure parmi les meilleurs réformeurs dans la région et même en Afrique occupe la 1ère place (95,5 heures), suivi du Kenya (179,5 heures), puis de l’Ouganda (195 heures), la Tanzanie (207 heures) et enfin le Burundi (232 heures). En fin de compte, le système fiscal burundais joue un faible rôle dans la compétitivité des entreprises. Par contre, les facteurs de compétitivité interne jouent un rôle négatif. Il s’agit de faible progrès technologiques, enclavement, lenteur administrative, faible accès aux crédits et à l’électricité… D’après l’étude de l’Institut des statistiques et d’études économiques du Burundi(ISTEEBU), la branche de « production du thé sec » a eu une rentabilité globale de 43,3% en 2015 et de -26,3% en 2016 pour une pression fiscale de 15,5% en 2015 et de 4,5% en 2016. La branche « production du café vert » a eu une rentabilité de 115,8% et 5% pour une pression fiscale de -6,5% et de 25,6% successivement pour 2015 et 2016. Les autres branches qui sont les plus rentables sont : la branche « fabrication des boissons » avec une rentabilité de 41,5% et de 44,7% pour une pression fiscale

de 18% et 17,4% pour la même période 2015-2016. La branche « Construction » enregistre une rentabilité de 54,4% et 44,2% pour une pression fiscale de 1,2% et de 1,0%. Enfin la branche « Activités de commerce » affiche une rentabilité de 70,8% et de 1,3% pour une pression fiscale de 9,0% et de 5,3% successivement pour l’année 2015 et l’année 2016. Enfin, le poids de la fiscalité dans la compétitivité des entreprises est faible mais il vient s’ajouter à d’autres paramètres endogènes ou exogènes comme les chocs sur les prix, les cours internationaux, les coûts de transport et le manque de produits industriels pouvant remplacer les importations.

Que faire pour booster la compétitivité ? Pour améliorer la compétitivité des entreprises burundaises, OAG propose au gouvernement des solutions. Ce dernier devrait réduire le nombre de procédures fiscales et le nombre de types d’impôts ou taxes de faible taux mais qui ont un impact négatif. Par ailleurs, le Gouvernement et le secteur privé devraient constituer des garanties pour rendre aisé l’accès aux crédits des entreprises de petite dimension. Pour rendre accessible l’électricité à tous les agents économiques, la politique favorable à l’émergence et la promotion des infrastructures électriques et écologiques devraient être mises en place. Cela répondra aux besoins des entreprises de petite taille et celles du secteur

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informel dans tout le pays. En outre, au niveau des tribunaux de commerce, les indicateurs de performance doivent être développés pour résoudre les conflits de nature commerciale. Cette ONG recommande au gouvernement d’accorder des exonérations selon les secteurs prioritaires notamment la transformation agricole et non selon la nature des entreprises. Concernant le secteur privé, il est appelé à accroître la compétitivité et la dimension des entreprises de petite dimension. Pour y arriver, il faut se regrouper au sein des chambres sectorielles spécialisées des garanties ou des leaders avaliseurs pouvant remorquer de nouveaux secteurs ou de nouveaux acteurs pour se prémunir des chocs aléatoires et risques financiers. Pour soutenir les entreprises locales quittant petit à petit le secteur informel, le secteur privé doit constituer des organisations financières ou coopératives par région. Selon OAG, le parlement est un acteur incontournable pouvant soutenir la compétitivité des entreprises. En effet, les élus du peuple doivent proposer des lois qui réduisent les procédures fiscales et le nombre d’impôts et de taxes internes ou de prélèvements forfaitaires. En outre, ces représentants du peuple doivent accorder les franchises claires aux entreprises jeunes plus compétitives ou jeunes investisseurs qui pourraient promouvoir la transformation.


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Pour un accès facile aux crédits par les agro-éleveurs Mercredi 30 octobre, en collaboration avec la BRB, PAIFAR-B a organisé, à Bujumbura, un atelier de partage et d’échange d’informations sur l’ordonnance conjointe exonérant à hauteur de 50% les impôts sur les revenus des bénéfices générés par les fonds injectés dans le secteur agropastoral et les nouvelles orientations de la politique monétaire au Burundi.

L

e but de l’atelier est d’arriver à une compréhension commune par toutes les parties prenantes pour que la mise en œuvre soit aisée », a annoncé Callixte Masabo, coordonnateur du Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale (PAIFAR-B). Selon lui, nul n’ignore que l’exclusion financière touche principalement les ruraux dont principalement les jeunes et les femmes. « C’est ainsi que le PAIFAR-B a été formulé pour renforcer l’inclusion financière par l’accès au crédit des populations rurales. » PAIFAR-B vise aussi à faciliter l’accès aux services financiers adaptés aux besoins et contraintes des micro-entrepreneurs ruraux. Dans sa mise en œuvre, PAIFAR-B collaborera avec des partenaires financiers et micro-financiers nationaux. Epaphrodite Semyampi, spécialiste en Finances rurales au PAIFAR-B, l’ordonnance conjointe vient mettre en application la loi régissant les activités bancaires. « Nous escomptons voir les micro-finances injecter plus de fonds dans le secteur agro-pastoral.» D’après lui, il y aura l’amélioration de l’accès aux crédits par les bénéficiaires et l’augmentation de la production.

Engagement du gouvernement « Nous remercions le FIDA pour son engagement envers le Burundi dans le développement agro-pas-

toral », a déclaré Bonaventure Ninteretse, Directeur général de l’Economie au Ministère des Finances, du Budget et de la Coopération au Développement Economique. Procédant à l’ouverture de l’atelier, il a remercié le FIDA pour son don de 24,9 millions $ pour appuyer le secteur. « Les éléments et les besoins à combler sont nombreux en matière d’accès aux crédits pour les agri-éleveurs.» Pour lui, PAIFAR-B est un projet innovateur. « Car, l’inclusion financière est aujourd’hui un enjeu majeur pour le développement durable du pays. » Pour sa réussite, il a ainsi invité les producteurs ruraux à bien planifier leurs activités et à collaborer régulièrement et efficacement avec l’unité de gestion du projet pour bâtir un monde meilleur. Et de promettre : «Nous réitérons l’engagement ferme de soutenir l’équipe et les partenaires pour une mise en œuvre efficace et efficiente des activités du projet et souhaitons plein succès à la mise en œuvre de ce projet. »

Lors de l’ouverture de l’atelier

secteur agricole, le coût élevé du crédit et le manque de garanties. D’où, la réflexion menée par la Banque centrale sur la réorientation de la politique monétaire afin de pallier à cette situation. Il faut noter que l’ordonnance conjointe du 14 août 2019 détermine les produits agro-pastoraux

concernés dont les semences, les fertilisants, les produits phytosanitaires, les équipements de production, de conditionnement, de transport, de transformation et de contrôle de qualité. Les agri-éleveurs jubilent. « Avec de l’argent, on a tout. Avec ces crédits, la production aug-

mentera. Ce qui améliorera notre bien-être », s’est réjoui Festus Ciza alias Kigazi, de Rumonge. « On l’attendait depuis 2010. » PAIFAR-B est sous la tutelle conjointe du Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage et celui en charge des Finances.

Les nouvelles orientations Dans son exposé, Pélagie Nyandwi, Chef du Service Marché monétaire à la BRB, a indiqué qu’une enquête a été menée sur les défis du financement des secteurs de l’économie. Les principaux étant le manque de ressources, le risque élevé pour le

Photo de famille des participants

Les conditions de refinancement des secteurs porteurs de croissance Eligibilité : Les activités éligibles concernent les secteurs agro-pastoral et industriel à l’exception de la campagne café dont les modalités sont déterminées dans une Circulaire séparée. Un accent particulier est mis sur le développement des chaînes de valeur ainsi que sur la promotion des exportations et de la substitution aux importations. Taux de refinancement : Les établissements de crédit seront refinancés au taux de 2% pour le financement direct des projets. Ces établissements vont se refinancer à 1% auprès de la BRB et vont ajouter une marge de 2% pour le refinancement des Institutions de Microfinance (IMF). Marge d’intermédiation maximale à être appliquée par les établissements de crédit et les IMF : La marge maximale au dernier bénéficiaire du crédit sera de 5% pour les IMF et de 6% pour les établissements de crédits finançant directement les projets. Ces établissements et les IMF sont appelés à appliquer les frais et commissions qui n’alourdissent pas le coût effectif du crédit. Ils doivent appliquer ces marges maximales avec ou

sans refinancement de la BRB. Ils doivent appliquer les systèmes de taux dégressif dans l’amortissement des crédits octroyés. Lorsque les conditions d’éligibilité ne sont plus remplies, l’Etablissement de crédit peut amener d’autres garanties solides et continuer à bénéficier du refinancement au même taux afin de garder la même marge appliquée au client Maturités de refinancement : La BRB va adapter la maturité de refinancement à celle du crédit accordé avec une échéance maximale de 5ans renouvelable. Renouvellement du refinancement : Au moment du renouvellement, seuls les intérêts courus seront payés et la reconduction portera sur le principal restant dû. La reconduction de l’échéance sera automatique, tant que les conditions d’éligibilité soient toujours remplies. En cas de besoin, une échéance plus courte que la maturité initiale sera considérée. Assouplissement des critères d’éligibilité : Les critères quantitatifs seront assouplis pour tous les

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secteurs comme suit: La norme duration des Fonds de Roulement Net par rapport aux Fonds de Roulement Brut est ramenée de 20% à 10%. La norme duration des Fonds Propres par rapport à l’Endettement est ramenée de 30% à 20%. Ces critères seront considérés uniquement pour les entreprises ayant plus de 5ans d’activité. - Décote à appliquer : La décote pour le montant de refinancement sera ramenée de 30% à15%. Cependant, les établissements de crédit et les IMF doivent appliquer la même marge bénéficiaire pour tout crédit accordé sans en tenir compte. - Mise en place d’un fonds de garanties des crédits La BRB continuera à suivre de près l’opérationnalisation du Fonds d’Impulsion, de Garantie et d’Accompagnent (FIGA), par le Ministère en charge des finances. - Comité mixte de suivi-évaluation La BRB mettra en place un Comité mixte de suiviévaluation de la mise en œuvre efficace des nouvelles mesures de politique monétaire.


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AU COIN DU FEU

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ANNONCES

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INTERNATIONAL RESCUE COMMITTEE AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL POUR LA FOURNITURES DES BIENS ET SERVICES Contexte et bref historique d’IRC au Burundi: Basée à Bujumbura avec des antennes provinciales à Muyinga, Ruyigi, et Gitega, l'IRC est l’une des plus grandes ONG au Burundi. Il a pour objectif de fournir de l'aide d'urgence, des services de développement et de réintégration après les conflits, de travailler pour la protection des droits de la personne humaine et de défendre les personnes déracinées. L’IRC a ouvert son bureau au Burundi en 1996, répondant aux besoins urgents des personnes déplacées, en mettant l’accent sur l’assainissement de l’eau, les programmes de santé environnementale et la protection des enfants vulnérables. Aujourd’hui, l’IRC Burundi dispose d’un programme post-conflit dynamique comprenant la prévention et la réponse à la Violence Basée sur le Genre, la Protection des enfants, l’Accès aux droits et la bonne gouvernance, le Relèvement Economique, l'Eau, Hygiène et Assainissement.

Les fournisseurs intéressés remplissant les conditions juridiques, techniques et financières requises sont invités à concourir.

L’International Rescue Committee, Burundi lance un avis d’Appel d’offres pour la sélection des fournisseurs contractuels des biens et des services suivants pour une période de 12 Mois à partir du 1 Janvier 2020 au 31 Décembre 2020 :

Les offres rédigées en langue française seront adressées au Directeur Pays de l’IRC Burundi au siège de l’IRC à Bujumbura et devront être déposées au siège de l’IRC à Bujumbura à l’adresse indiquée ci-dessus au plus tard le Jeudi 25 Novembre 2019 à 16 heures.

Pièces détachés pour moto Yamaha Pièces détachés Toyota Système d’alarme pour bureau et résidence Service de gardiennage pour bureaux, résidences et centres de transit Fripperie (Chaussures et Habillement) Location des grands bus et Camions Fourniture matériels bureau Fourniture matériels informatique (IT)

Imprimerie Restauration et services traiteurs Quincaillerie Agence de voyage Fourniture domestique Lubrifiant Appareillages Orthopédique Fourniture Carburant

NB : Les fournisseurs pour des catégories suivantes : Carburant, Service de gardiennage, Lubrifiant, devront être à mesure de fournir ces services à Bujumbura ainsi qu’à nos bureaux de terrain qui sont Gitega, Muyinga et Ruyigi. Les dossiers comprenant les spécifications techniques détaillées peuvent être retirés au Bureau de l’IRC Bujumbura sis au Boulevard de la Nation Avenue Bunogera N° 7 Route de l’aéroport de Jeudi 7 Novembre au Vendredi 15 Novembre 2019 pendant les jours ouvrables, de 7h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h00. Vendredi c’est de 8h30 à 12h00.

Pour plus d’informations, veuillez appeler aux numéros 79 992 318 ou 75 992 318 N.B: Les règles de l’IRC ainsi que de tous ses donateurs interdisent à toute personne interne ou externe d’offrir des cadeaux, pourboires ou paiements de facilitation. C’est ainsi que « Acheter » ces bonnes relations avec des petits cadeaux ne marche pas sur le court ni sur le long terme. En plus, le conflit d’intérêt et l’escroquerie ne sont pas acceptables ni tolérables et sont punis par la loi. SI VOUS ETES TEMOIN D’UNE IRREGULARITE, SIGNALEZ-LA AU : Integrity@rescue.org

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CENAP : Pour une prévention des conflits en période électorale Des acteurs politiques, chefs de partis, les parlementaires ainsi que des acteurs de la société civile réunis en atelier d’échange sur « les stratégies de prévention des conflits en période électorale », organisé par le Centre d’Alerte et de Préventions des Conflits, CENAP en collaboration avec le Forum permanent des partis politiques. Ils ont discuté de l’environnement qui entoure le processus des élections de 2020, ce mercredi 30 octobre. Ils ont évalué la situation, parlé de ce qui va dans le bon sens et des cas d’intolérance politique, encouragé la cohabitation pacifique.

E

ngagement à la participation dans tout le processus électoral, la promotion des valeurs de dignité, de tolérance, de respect mutuel, la cohabitation pacifique, une gestion saine de la victoire et de la défaite », entre autres engagements pris par les participants pour que les échéances électorales de 2020 soient une réussite. “Nous sollicitons votre intervention pour qu’ensemble, nous puissions évaluer les différentes avancées dans la préparation souhaitée des élections, réellement démocratiques, pour l’année 2020 », a indiqué Libérate Nakimana, directrice adjointe du CENAP dans son allocution. C’est une occasion de constater les choses positives et reconnaître les sources potentielles de conflits dans le but de proposer des dispositions nécessaires tout en leur rappelant que la clé de la réussite du processus électoral se trouve dans leurs mains. Pour sa part, Honorable Félicien Nduwuburundi, Président du Forum permanent des partis politiques, les échanges viennent prévenir toute forme de violences à travers un dialogue franc et constructif entre tous les acteurs dans la vie politique nationale. « Vous serez tout à l’heure appelés à échanger sur les facteurs positifs à adopter, encourager, cultiver et préserver ».

« La tolérance est possible. Elle requiert la volonté des acteurs »

Le CENAP a partagé avec les participants les opinions et attentes de la population vis à vis des leaders politiques, réalisées dans le cadre d’une recherche sur « Les Capacités de résilience pour la paix et la réconciliation dans la région des Grands-Lacs ». Cette recherche a été menée en partenariat avec d’autres organisations des pays voisins, le Rwanda et la RDC. L’un des objectifs de cette recherche était d’identifier les actions qui pourraient être initiées ou renforcées, pour renforcer les capacités de la société à tirer des leçons du passé et transformer positivement les expériences des conflits en fenêtres d’opportunités pour trouver des réponses durables à la paix et à la réconciliation durable au Burundi et dans la région. Il est ressorti dans cette recherche que la population consultée considère que les leaders politiques ont

une responsabilité dans les conflits entre les populations à hauteur de 68%. La recherche indique que la médiation et le dialogue sont de véritables approches qui contribuent à la résolution des conflits communautaires. Ceci est d’autant plus vrai que les jeunes affiliés à divers partis politiques, sous l’accompagnement du CENAP, initient des actions de renforcement de la cohésion sociale par le dialogue et la médiation communautaire. C’est d’ailleurs ce qui a été présenté à travers une vidéo sur l’état des lieux de la cohabitation entre les acteurs politiques y compris les jeunes membres de formations politiques. Les jeunes de différentes tenDe gauche à droite : Félicien Nduwuburundi, président du FDP et Libérate Nakimana, directrice dances politiques promeuvent la adjointe du CENAP en train de diriger les échanges cohabitation pacifique à travers les activités de rapprochement. « La tolérance est possible. Elle des efforts pour l’assainissement de s’organisent. « Le parti au pouvoir les jeunes prennent les devants. requiert de la volonté des acteurs ». l’espace politique, des interrogations organise des réunions de sensibilisaNéanmoins, ils restent derrière dans et des soucis persistent”. tion et prononce des bons discours Les différents interles organes de prise de décision » pour assainir le climat politique, Pour sa part, Joseph Ndayisenga, venants lors de cette « La tolérance Même si des rencontre sont revemais ils n’ont pas toujours les effets en charge des relations avec défis persistent, est possible. nus notamment sur escomptés ». Il promet la participad’autres partis au sein du CNDDles hommes vont Elle requiert les défis encore pertion de sa formation aux élections FDD, appelle à éviter de verser maintenir le cap de la volonté sistants en matière dans la globalisation. « Il faut malgré tout. d’assainissement faire la part des choses. Après des Léonce NgendakuDe son côté, Arcade Habiyambere, des acteurs» du climat politicomana, vice-président secrétaire général de FPN Imboneza rencontres initiées par le ministère sécuritaire à la veille du parti Sahwanya Fro- regrette que les conséquences de de l’Intérieur, la situation s’est du rendez-vous de 2020. Selon nettement améliorée moyennant debu, s’interroge sur les résultats l’intolérance politique se répercertains participants, « en dépit des réunions de sensibilisation qui cutent sur la jeunesse. « Sur le front, quelques cas isolés » « Le temps est venu où la classe politique burundaise doit s’engager résolument dans la recherche des solutions durables aux problèmes de société auxquels le Burundi, autant que les nations du monde, restent confrontés. Personne n’a le droit de s’y soustraire », a précisé Félicien Nduwuburundi, président du FDP, invitant les leaders des partis politiques à s’inscrire dans cette droite ligne. Les intervenants se sont dits déterminés à faire réussir les échéances de 2020. Ils demandent à la Commission nationale électorale indépendante (CENI) d’être un arbitre impartial. Les participants se sont entendus sur l’intérêt de participer dans les élections dans un climat serein et de privilégier le rôle des mandataires politiques comme un des moyens de garantir la transparence pour ces échéances de 2020. « Nous sommes optimistes qu’avec la détermination des acteurs impliqués, les élections seront une réussite », s’est réjouie Libérate Nakimana, direcDes participants en train de suivre l’exposé du CENAP sur « Les Capacités de résilience pour la trice adjointe du CENAP à la fin de paix et la réconciliation dans la région des Grands-Lacs » ces assises.

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