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IWACU N°506 â Vendredi 23 novembre 2018 â 2000 Fbu Quartier INSS, Avenue Mwaro n°18 Bujumbura - Burundi TĂ©l. : 22258957
Semaine du combattant
Maquis, quand tu nous tiens !
POLITIQUE Bujumbura dĂ©cline les bons offices de lâUA
AU COIN DU FEU
ĂCONOMIE P.5
Sosumo : privatisation, prudence !
P.6
Avec Sylvestre Ntibantunganya
P.11
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LA DEUX Editorial
Vendredi, 23 novembre 2018 - n°506
En coulisse
Sur le vif
En hausse
Classification des hÎtels burundais pour bientÎt Un quitus Par Léandre Sikuyavuga Directeur des rédactions
V
ers un nouveau cadre de dialogue ? AprĂšs le fiasco du dernier round du dialogue inter burundais, les chefs dâEtat de la CommunautĂ© de lâAfrique de lâEst, lâEAC, ont Ă©tĂ© pointĂ©s du doigt pour leur inefficacitĂ©. Entre autres raisons, le manque de convergence, le mĂ©diateur qui nâa pas Ă©tĂ© disponible, voire indiffĂ©rent, selon certains. Bref, le facilitateur nâa pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de tout lâappui dont il avait besoin pour rĂ©ussir sa difficile mission. Indirectement, lâUnion Africaine (UA) et les Nations Unies (ONU) sont aussi impliquĂ©es. Les deux organisations ont mandatĂ© lâEAC en vertu du principe de subsidiaritĂ©. De par des dĂ©clarations, des rapports, des initiatives tous azimuts, plus dâun se demandent si les deux organisations se mobilisent enfin pour « rĂ©parer les torts. » « Je demande Ă tous les partenaires rĂ©gionaux et internationaux concernĂ©s, y compris les membres du Conseil de sĂ©curitĂ©, de participer Ă des dĂ©bats de fond aprĂšs la tenue, fin novembre, du Sommet des chefs dâĂtat de la CommunautĂ© dâAfrique de lâEst, afin de faire le point et de dĂ©cider ensemble de la voie Ă suivre. » Une des recommandations du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâONU dans son rapport soumis au Conseil de SĂ©curitĂ© le 15 novembre sur la situation au Burundi. Le Portugais Antonio Guterres affirme quâen fonction de la situation sur place, il proposera « plusieurs rĂŽles possibles pour lâONU au Burundi, aprĂšs avoir tenu des consultations avec les principaux partenaires internationaux, dont lâEAC et lâUA. » Entre-temps, le Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© de lâUA a tenu des dĂ©bats sur le Burundi le 19 septembre au cours desquels il a adoptĂ© plusieurs dĂ©cisions. Le Conseil a notamment rĂ©affirmĂ© son attachement Ă lâesprit et Ă la lettre de lâAccord dâArusha ainsi que son appui aux efforts entrepris dans le cadre du dialogue inter burundais tenu sous les auspices lâEAC. Les mĂȘmes dĂ©bats reprendront le 19 novembre. Du 5 au 7, SmaĂ«l Chergui, commissaire Paix et SĂ©curitĂ© de lâUA, effectuera une visite au Burundi. Par ailleurs, le facilitateur dans le dialogue inter-burundais, Benjamin Mkapa, a remis le 19 novembre son rapport sur le dialogue inter-burundais au prĂ©sident Yoweri Museveni, le mĂ©diateur dans la crise burundaise. Certes, ce sont les Burundais qui doivent tracer leur destin. Mais la mĂ©fiance restant profonde entre le gouvernement et le parti au pouvoir dâune part, et lâopposition de lâautre, un mĂ©diateur est toujours indispensable. Alors que le pays se dirige vers la tenue des Ă©lections de 2020, le dialogue ne devrait pas trop durer. Il faudra sâatteler Ă trouver des compromis sur certains prĂ©alables des scrutins en vue dâapaiser les tensions politiques. Entre autres lâenvironnement politique, sĂ©curitaire et lĂ©gal. Si la classe politique veut continuer Ă faire entendre sa voix, ce quitus suffit.
Fiston Abdoul Razak, joueur de lâĂ©quipe nationale de football,
LâOffice Burundais du Tourisme procĂ©dera dĂ©but du mois de dĂ©cembre, Ă la classification des hĂŽtels par Ă©toiles. Les propriĂ©taires ont Ă©tĂ© sensibilisĂ©s pour quâils se prĂ©parent davantage pour remplir les 21 critĂšres conditionnels pour ĂȘtre classĂ©s.
Mkapa a remis son rapport au médiateur Le facilitateur dans le dialogue inter-burundais, William Benjamin Mkapa, a remis lundi 19 novembre, son rapport final au président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, médiateur dans la crise burundaise et président en exercice de la Communauté est-africaine.
Election des 13 nouveaux membres de la CVR LâAssemblĂ©e nationale a Ă©lu, jeudi 22 novembre, 13 nouveaux membres de la Commission VĂ©ritĂ© et RĂ©conciliation. Parmi eux, 7 sont de lâethnie Hutu, 5 sont des Tutsi et un Mutwa.
P
our son quadruplĂ© contre le Soudan du Sud, vendredi 16 novembre. Il est lâactuel meilleur buteur des Ă©liminatoires de la CAN 2019.
En baisse
Dieudonné Nibitanga, policier de la commune Gitega,
P
our avoir tiré à bout portant sur un jeune homme du quartier Mushasha, samedi 17 novembre. Ce dernier en a succombé.
Un chiffre
LA COMPOSITION DE LA NOUVELLE CVR
Président
: Pierre-Claver Ndayicariye
Vice-président : Clément Noé Ninziza Secrétaire
: LĂ©a Pascasie Nzigamasabo
952 Est le nombre de cas dâaccidents enregistrĂ©s du 1er janvier au 30 juin 2018
Source : PSR/SR
Les membres : Aloys Batungwanayo DĂ©o Hakizimana LĂ©a Pascasie Nzigamasabo Ramadhan Karenga Pierre-Claver Ndayicariye Elie Nahimana Pascal Niyonkuru ClĂ©ment-NoĂ© Ninziza LĂ©once Ngabo Alice Nijimbere Denise Sindokotse DĂ©ogratias Ndikumana Goreth Bigirimana. 7 dâentre eux sont Hutu, 5 Tutsi et un Twa
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Une pensée
« LâșentĂȘtement est une cĂ©citĂ©. » Anne Barratin
L'ĂVĂNEMENT
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Le souvenir du maquis, toujours vivant Le parti Cndd-Fdd a clos sa séquence mémorielle du combattant à Buheka, en province Makamba. Une cérémonie riche en discours et en insolites.
C
âest un peu comme retourner sur les lieux du crime, sauf quâici nous avons Ă©tĂ© plus victimes que bourreaux ». Ici, câest la colline Buheka Ă une vingtaine de kilomĂštres du chef-lieu de la commune Nyanza-Lac, de la province Makamba. « Un lieu symbolique, » vont rĂ©pĂ©ter les dignitaires du parti Cndd-Fdd, Ă commencer par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti. Il y a plus de quinze ans, cette plaine est un des bastions du groupe rebelle. La population est acquise Ă la cause et cache dans ses maisons ces hommes armĂ©s. Sauf que Bujumbura va le savoir aussi et envoyer un renfort de militaires. La bataille sera sanglante. Plusieurs morts du cĂŽtĂ© rebelle. « Si on sâĂ©tait dĂ©couragĂ© Ă lâĂ©poque, devant la perte de nos valeureux guerriers, on ne serait pas lĂ en ce moment, » indique Evariste Ndayishimiye.
La semaine du combattant célébrée à Buheka
15 ans aprĂšs le cessez-le-feu du 16 novembre 2003, le mouvement rebelle dâalors est le parti au pouvoir. Depuis 2005, les rebelles sont devenus prĂ©sident de la RĂ©publique, ministres, dĂ©putĂ©s, gĂ©nĂ©raux, hom-
mes dâaffaires, etc. Aujourdâhui, ils tiennent les rĂȘnes du pays. « Mais il ne faut pas quâon oublie quâon vient de loin, » rappelle le guide suprĂȘme du Cndd-Fdd sont le prĂ©sident Pierre Nkurunziza. Les membres du parti Cndd-
Les discours ⹠Le secrétaire général du parti
L
e gĂ©nĂ©ral Evariste Ndayishimiye, alias Nevaâ, devenu patron du parti Cndd-Fdd sâest lancĂ© dans un vĂ©ritable discours aux allures de campagne. Il a peint ce que sera le cheval de bataille de la campagne des Ă©lections de 2020 : place au dĂ©veloppement du pays. Fini de fermer les yeux sur la corruption, les dĂ©tournements de fonds et les malversations. Lâennemi du pays nâest plus la Belgique, lâOccident, ni mĂȘme la haine ethnique.
Evariste Ndayishimiye a ciblĂ© le seul et lâunique : « La pauvretĂ© ». Les Bagumyabanga (ceux qui gardent le secret), membres du parti, ne doivent plus garder le secret de ceux qui volent le pays. « Il faut les dĂ©noncer pour que le pays avance. » Le Burundi doit amĂ©liorer les secteurs de la SantĂ©, lâĂ©ducation, lâenvironnement, les finances. « Et les Bagumyabanga doivent prendre les devants pour dĂ©velopper le pays. »
Fdd, venus de tous les coins du pays pour cĂ©lĂ©brer la fin de la semaine dĂ©diĂ©e au combattant. Buheka sâest parĂ©e de sa plus belle robe. Les routes ont Ă©tĂ© refaites, les nids de poule recouverts, les grandes tentes, dĂ©corĂ©es aux
couleurs nationales amĂ©nagĂ©es. Une petite pluie a arrosĂ© le sol. Les policiers et les militaires postĂ©s Ă chaque coin des rues depuis Nyanza-Lac font le guet. Ce serait tragique de revivre ce quâils ont vĂ©cu Ă Buheka⊠AgnĂšs Ndirubusa
âą Le prĂ©sident de la RĂ©publique, guide suprĂȘme du parti
« Permettez-moi dâinsister sur le contraire de valeureux guerriers, les traĂźtres». La mise en garde du prĂ©sident Nkurunziza est claire. Le traĂźtre est celui qui ne respecte pas les dĂ©cisions du roi et du prĂ©sident de la RĂ©publique. Celui qui trahit le prĂ©sident trahit Ă©galement le
Buhuta, Behind the scene
pays et le peuple. « Ceux qui lâont fait subissent lâexil au loin de leur pays, ne lâoubliez pas. » Son discours se veut aussi nationaliste. Rappeler lâhistoire du pays et de ses valeureux guerriers. Bien avant le combattant Cndd-Fdd. A lâimage de des rois comme Ntare Rushatsi, Ntare Rugamba et Mwezi Gisabo. Les hĂ©ros de lâindĂ©pendance et de la dĂ©mocratie, le prince Louis Rwagasore et Melchior Ndadaye. « Tous se sont sacrifiĂ©s avant vous dans des conditions souvent plus difficiles que les nĂŽtres aujourdâhui. » A.N.
⹠La présence des enfants
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es enfants dâĂ peine une dizaine dâannĂ©es Ă©taient prĂ©sents. Avec leurs frĂšres et sĆurs plus ĂągĂ©s, ils ont Ă©gayĂ© les festivitĂ©s Ă pas de danse et de chants bien prĂ©parĂ©s. Des enfants ont scandĂ© des slogans va-tâen guerre. ââTuzobasongakoââ, ââHongora injavyiââ (ââNous allons les pourchasserââ, ââNous allons leur arracher les dentsââ). Un langage loin de faire lâunanimitĂ©. Certains pensent que des enfants doivent ĂȘtre Ă©duquĂ©s avec plus de tolĂ©rance et de non-violence.
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L'ĂVĂNEMENT
⹠De la nourriture de maquis qui créent des envieux
Les cĂ©rĂ©monies se sont clĂŽturĂ©es par un partage de repas. Un buffet avec de la nourriture de maquis. MaĂŻs, patate douce, colocase, igname, viandes⊠les invitĂ©s se sont servis Ă volontĂ©. « En mangeant cette nourriture, ayez lâhumilitĂ© de vous rappeler la vie difficile du maquis pour ne pas avoir la grosse tĂȘte, » a rappelĂ© Pierre Nkurunziza avant le dĂ©jeuner. La population des environs venue assister Ă la cĂ©rĂ©monie regardait avec envie les membres du Cndd-Fdd. Impossible de se mĂȘler Ă eux : les militaires et les policiers veillaient. « LĂ , ils disent que câest une nourriture des temps difficiles et certains dâentre nous ne parviennent pas Ă en trouver, » sâest exclamĂ©e une femme.
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âą Un membre de la sociĂ©tĂ© civile ainsi quâun prĂ©lat chantent lâhymne du parti
Lorsque lâair de lâhymne du parti Cndd-Fdd se fait entendre Ă Buheka, câest solennellement que certains invitĂ©s chantent en chĆur avec les membres du parti. Il sâagit notamment du prĂ©sident de lâObservatoire national des Ă©lections, Onelop et en mĂȘme temps membre de la Cnidh ainsi quâun prĂ©lat de lâEglise anglicane.
⹠Des Imbonerakure amassés dans des camions Fuso
« Il faut ĂȘtre prudent, un accident est vite arrivĂ©, » sâinquiĂšte une Mukenyerarugamba sur les lieux. Des camions transportent des centaines de jeunes affiliĂ©s au parti Cndd-Fdd venus participer aux festivitĂ©s. « Gare aux claustrophobes qui risquent un malaise dans ces conditions ». A.N.
ANNONCE
COMMUNIQUE DE RECRUTEMENT INTERCONTACT SERVICES recrute pour un Client un /e Conseiller (e) Technique Junior pour la Composante n°1 du projet « Gestion durable des ressources en eau et sol dans les rĂ©gions vulnĂ©rables au changement climatique en vue dâaccĂ©der Ă la sĂ©curitĂ© alimentaire » remplissant les conditions suivantes : avoir un diplĂŽme en lien avec les objectifs du projet (environnement, gestion des ressources naturelles, agriculture, Science de politique environnementaux, etc.). Il/elle devra justifier dâune expĂ©rience professionnelle (stage, etc.) dans le domaine considĂ©rĂ© et le suivi et Ă©valuation de projet. Il/ elle devra ĂȘtre familiarisĂ© avec les procĂ©dures de suivi et Ă©valuation de projets et programmes. Une expĂ©rience de base en facilitation / modĂ©ration et gestion de projet est demandĂ©e. Il / elle devra possĂ©der des connaissances des problĂšmes des changements climatique et avoir une capacitĂ© de rĂ©daction et de synthĂšse. Les TDRS complets sont postĂ©s sur le site : www.intercontactservices.com dans la rubrique offres dâemploi. Les dossiers de candidature constituĂ©s dâune lettre de motivation, dâun CV actualisĂ©, des copies de diplĂŽmes, certificats de rĂ©ussite, certifiĂ©s conformes et de 3 personnes de rĂ©fĂ©rence seront envoyĂ©s Ă lâadresse Ă©lectronique: interhuman@ intercontactservices.com. La date limite dâenvoi des candidatures est fixĂ©e au 29 Novembre 2018 Ă 17 h00.
COMMUNIQUE DE RECRUTEMENT INTERCONTACT SERVICES recrute pour un Client un/e Conseiller ( e) Technique Junior pour la Composante n°3 du projet « Gestion durable des ressources en eau et sol dans les rĂ©gions vulnĂ©rables au changement climatique en vue dâaccĂ©der Ă la sĂ©curitĂ© alimentaire » remplissant les conditions suivantes : avoir un diplĂŽme de Licence/MaĂźtrise dans une spĂ©cialitĂ© en rapport avec les objectifs du projet et une spĂ©cialisation en lien avec les objectifs du projet (environnement, gestion des ressources naturelles, agriculture, Science de politique environnementaux, etc.). Il/elle devra justifier dâune expĂ©rience professionnelle (stage, etc.) dans le domaine considĂ©rĂ©. Il/ elle devra justifier dâune expĂ©rience en rĂ©seautage, collaboration et concertation avec des plateformes et cadres de concertation au niveau national et rĂ©gional. LâexpĂ©rience en genre constituerait un avantage. Il/ elle devra avoir une bonne expĂ©rience pratique des technologies de lâinformation et de la communication. Les TDRS complets sont postĂ©s sur le site : www.intercontactservices.com dans la rubrique offres dâemploi. Les dossiers de candidature constituĂ©s dâune lettre de motivation, dâun CV actualisĂ©, des copies de diplĂŽmes, certificats de rĂ©ussite, certifiĂ©s conformes et de 3 personnes de rĂ©fĂ©rence seront envoyĂ©s Ă lâadresse Ă©lectronique: interhuman@intercontactservices.com. La date limite dâenvoi des candidatures est fixĂ©e au 29 Novembre 2018 Ă 17 h00.
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POLITIQUE
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Aide de lâUA ? Non, merci ! Dans sa 808 Ăš rĂ©union, le Conseil paix et sĂ©curitĂ© de lâUA a rĂ©itĂ©rĂ© sa demande au gouvernement burundais de signer un mĂ©morandum dâentente sur le dĂ©ploiement des observateurs des droits de lâhomme et experts militaires sur son sol. Inutile, assure Bujumbura.
T
out remonte au plus fort de la crise de 2015. AprĂšs lâĂ©chec de faire venir la Maprobu au Burundi, une force de maintien de la paix de 5000 hommes, lâUnion Africaine a dĂ©cidĂ© de dĂ©ployer dans lâ « immĂ©diat » des observateurs pour prĂ©venir lâescalade de la violence au Burundi. A lâĂ©poque, Bujum-
bura accepte le dĂ©ploiement de 100 observateurs des droits de lâHomme et 100 experts militaires sur son territoire. Mais la rĂ©alitĂ© sur terrain sera toute autre : seuls 32 observateurs des droits de lâHomme et 15 experts militaires ont pu fouler le sol burundais. Et ce avec un retard de six mois sur le calendrier convenu. En cause,
la persistance des points de friction sur le modus operandi. Pour le gouvernement burundais, les rapports des observateurs des droits de lâHomme Ă destination dâAddis-Abeba doivent dâabord avoir son aval. Inadmissible pour lâUA. Autre point de discorde, lâarmement des experts militaires qui doivent ĂȘtre dĂ©ployĂ©s sur la frontiĂšre burundo-rwandaise. Les autoritĂ©s burundaises furent allergiques Ă cette proposition, dĂ©gaĂźnant aussitĂŽt son arme absolue : sa souverainetĂ©. Deux ans plus tard, la question est remise sur le tapis dans un contexte particulier. Une nouvelle Constitution est en
Conseil paix et sĂ©curitĂ© de lâUA demande au gouvernement de signer un mĂ©mo dâentente sur le dĂ©ploiement des observateurs
vigueur, le prĂ©sident Nkurunziza a annoncĂ© quâil ne briguera pas un autre mandat et le dialogue
inter-burundais est toujours en panne. Arnaud Igor Giriteka
Réactions ⹠Alain DiomÚde Nzeyimana : « Inutile de signer ce mémorandum »
âą Hamza Burikukiye : « Câest une distraction »
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nutile de signer ce mĂ©morandum. Quâest-ce qui sâest passĂ© dans notre pays qui peut justifier la signature de ce document », sâinterroge le porteparole adjoint Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique. Il indique que le Conseil paix et sĂ©curitĂ© de lâU.A a peut-ĂȘtre une vision erronĂ©e du Burundi. « Pour lâheure le cheval de bataille de lâEtat burundais est la lutte contre la pauvretĂ© ainsi que la prĂ©paration des Ă©lections de 2020». M .Nzeyimana invite plutĂŽt lâUA Ă envoyer des experts en dĂ©veloppement pour aider le peuple Ă sortir de la pauvretĂ©.
Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Pisc, une plateforme dâassociation de la sociĂ©tĂ© civile, (ne fautil pas prĂ©ciser « que lâon dit proche du gouvernement » ?) pense que cette demande nâa pas de raison dâĂȘtre maintenant. « Pour toute personne bien intentionnĂ©e, la paix et la sĂ©curitĂ© rĂšgnent sur tout le territoire
âą LĂ©once Ngendakumana : « Le chef de lâEtat ne lâacceptera jamais » Le vice-prĂ©sident du Frodebu ne sâattend pas Ă des miracles. « LâUA connaĂźt dĂ©jĂ la rĂ©ponse Ă sa demande. A moins que lâUA ne fasse recours Ă dâautres formes de pressions que celles dĂ©jĂ utilisĂ©es jusquâici, le prĂ©sident Nkurunziza nâacceptera jamais cette requĂȘte de sa propre volonté». Il sâappuie sur le fait que lâUA
du Burundi grĂące aux efforts du Gouvernement et de la quadrilogie ». Selon lui, cette question est dĂ©passĂ©e. La prioritĂ© est au rapatriement des rĂ©fugiĂ©s, au dĂ©veloppement du pays et au renforcement dĂ©mocratique ainsi quâșĂ la rĂ©conciliation nationale. Le reste serait pour distraire et faire marche arriĂšre.
âą Gabriel Rufyiri : « Un non-Ă©vĂ©nement » Pour le prĂ©sident de lâOlucome, sâil nây a pas de mesure pouvant contraindre Bujumbura, cette demande est vouĂ©e Ă lâĂ©chec. Il explique quâil voit mal le gouvernement faire suite Ă cette requĂȘte. Dâautant plus quâil vient de passer plus de six ans sans produire
a dĂ©jĂ pris beaucoup de rĂ©solutions sur la gestion de la crise burundaise, mais que le chef de lâEtat Burundais sâest toujours opposĂ© Ă leur mise en Ćuvre. Il cite notamment le « refus » du prĂ©sident de la RĂ©publique de recevoir le commissaire paix et sĂ©curitĂ© de lâUA en visite de travail au Burundi, deux semaines auparavant.
de rapports pour le compte de la Commission africaine des droits de lâHomme. M. Rufyiri estime que la rĂ©ponse de Bujumbura est connue. Le gouvernement va hisser sa souverainetĂ©. « Câest un nonĂ©vĂšnement ». A.I.G.
Des signes prĂ©curseurs dâune (re)prise du dossier burundais en main? Recevant un rapport sur lâĂ©chec du dialogue interburundais du facilitateur Benjamin Mkapa, lundi 19 novembre, le prĂ©sident Yoweri Museveni, le mĂ©diateur dans la crise burundaise, a tenu ces propos relayĂ©s par ChimpReports, un quotidien ougandais : «Le Burundi devrait Ă©laborer une nouvelle Constitution capable de mettre en Ćuvre la sĂ©curitĂ© et la protection de tout le peuple afin que les Burundais puissent rentrer chez eux et vivre en paix.» Le Conseil paix et sĂ©curitĂ© de lâUA a demandĂ© instamment, le mĂȘme jour, au Burundi de signer le mĂ©morandum dâentente avec lâUA sur le dĂ©ploiement des observateurs des droits de lâHomme et experts militaires. Des signes prĂ©curseurs dâune initiative en cours de ces deux organisations sous-rĂ©gionale et continentale aprĂšs avoir Ă©tĂ© humiliĂ©es par Bujumbura? LâEAC du fait du refus de Bujumbura de participer au « dernier round » du dialogue inter-burundais, invoquant, Ă la derniĂšre minute, une pĂ©riode de deuil pour tout le mois dâoctobre. Et lâUA en rai-
son du rejet implicite de sa proposition dâaccompagner le rĂ©gime burundais dans lâorganisation dâĂ©lections « crĂ©dibles » via notamment la crĂ©ation dâun climat apaisĂ©. Aux dires de son porte-parole, Jean-Claude Ndenzako, le prĂ©sident Nkurunziza avait un « carnet chargĂ© », lâempĂȘchant de rencontrer le commissaire paix et sĂ©curitĂ© de lâUA, SmaĂ«l Chergui, comme « convenu », lors de sa visite de travail, au Burundi, du 5 au 7 novembre 2018.
Perdre la face ou reprendre la main ?
Dans cette hypothĂšse, lâinitiative devrait sâassortir dâun levier puissant pour inflĂ©chir la position de Bujumbura, qui nâa pas bougĂ© dâun iota depuis le 28 dĂ©cembre 2015 Ă Entebbe. Brandir la menace dâune mise Ă terme de la mission du contingent burundais au sein de lâAmisom? Hautement improbable, Ă court terme, tant remplacer plus de 5 mille hommes au pied levĂ© nâest pas envisageable et mĂȘme souhaitable pour les uns et les autres.
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Pour des raisons diffĂ©rentes. Dâautres options seraient Ă mettre sur la table. Si initiative il devait y avoir, elle sortirait, ces prochains jours, pour tenter dâinfluer sur le cours des Ă©vĂ©nements, en lâoccurrence, pour que le dialogue inter-burundais Ă lâagonie puisse trouver un second souffle. Enjeu pour la communautĂ© internationale : des Ă©lections crĂ©dibles, transparentes et apaisĂ©es en 2020 pour tourner dĂ©finitivement la page de la crise burundaise qui a Ă©clatĂ© en avril 2015. Sinon, en 2019, Bujumbura aura dâautres prioritĂ©s qui induiront dâautres contraintes pour lâopposition. Sans oublier les sentiers funestes que les uns et les autres peuvent suivre en dĂ©sespoir de cause. Les signataires de la proposition de sortie de crise de lâopposition, lâEAC et lâUA en sont conscients : seul le rĂ©gime burundais a le temps pour allier.
Guibert Mbonimpa
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ĂCONOMIE
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Sosumo, conjurer le spectre dâune privatisation Ă la va-vite Le projet de loi sur le changement du mode de gestion et de la structure du capital social, adoptĂ© lundi 19 novembre, par lâAssemblĂ©e nationale prĂ©voit que les actions de lâEtat passent de 99% Ă 46%. Si ce projet augure la hausse du prix du sucre pour certains, un expert nuance.
J
ean Prosper Niyoboke, Ă©conomiste et enseignant Ă lâUniversitĂ© du Lac Tanganyika, explique que la privatisation de la Sosumo sâinscrit dans la logique de la libĂ©ralisation des entreprises recommandĂ©e par la Banque mondiale. Elle devrait ĂȘtre bĂ©nĂ©fique Ă la population. Câest une preuve que lâEtat veut en faire davantage un pilier de lâĂ©conomie. La libĂ©ralisation implique en principe la maximisation de la production, la gestion responsable de lâentreprise, le recrutement sur base du mĂ©rite, lâinnovation, etc. « Aucun investisseur ne pourra injecter ses moyens dans une affaire, sâil nây voit pas un intĂ©rĂȘt. Et la recherche de celui-ci conduit Ă la croissance dont la population tire profit par la voie de la crĂ©ation dâemplois et de la baisse des prix ». Cet universitaire assure que le prix du sucre devrait considĂ©rablement baisser Ă la suite de cette politique. «Me basant sur des Ă©tudes dĂ©jĂ faites, je peux affirmer quâil pourra mĂȘme ĂȘtre rĂ©duit de moitié». La fixation du prix rĂ©sulte de la production et de la clientĂšle disponible : la classique loi de lâoffre et de la demande. Prosper Niyoboke affirme que la production pourrait dĂ©passer de loin la production attendue. Le privĂ©, motivĂ© par la recherche du gain, ne visera pas que le marchĂ© local. La satisfaction de celui-ci nĂ©cessite 35 mille tonnes selon le ministre du Commerce. La Sosumo produit aujourdâhui
une quantitĂ© variant entre 20 mille et 23 mille tonnes. Il faut donc 10 mille tonnes supplĂ©mentaires. Cette restructuration, poursuit lâĂ©conomiste, rendra possible lâextension des plantations Ă de vastes Ă©tendues de terrains pour augmenter la production. Un pari jusquâici impossible. LâEtat, sollicitĂ© de toutes parts, a tellement de prĂ©occupations (sĂ©curitĂ©, Ă©laboration du budget, etc) que lâextension des plantations nâest pas une prioritĂ©. Il est comprĂ©hensible quâil sâoccupe dâabord de ses charges rĂ©galiennes. Pour rappel, le ministre Niyokindi, lundi 19 novembre, au Palais des congrĂšs de Kigobe, a rappelĂ© que lâEtat nâest pas toujours le bon gestionnaire : «la cession dâune partie des actions de lâEtat aux privĂ©s vise la satisfaction du marchĂ© local sans recourir Ă lâimportation». Ainsi, le ministre a soulignĂ© le manque de devises. Pour NoĂ«l Nkurunziza, porteparole de lâAssociation des consommateurs du Burundi (Abuco), lâextension devrait se faire jusque dans les terres des particuliers. Ceux-ci cultiveront des cannes Ă sucre dans leurs champs et la Sosumo les leur achĂštera. A lâinstar de lâOffice du thĂ© du Burundi (OTB) qui sâapprovisionne auprĂšs de la population.
« Non au monopole ! » Le sucre burundais Ă©tant de bonne qualitĂ©, les actionnaires privĂ©s chercheraient Ă exporter Ă lâextĂ©rieur. Le gouvernement
La Sosumo doit produire plus de 10 mille tonnes supplémentaires pour satisfaire la demande locale
gardera certes le pouvoir de contrĂŽle mais ses marges de manĆuvre seront diminuĂ©es. Ainsi, ils exigeraient dans le contrat la possibilitĂ© dâĂ©couler une partie de la production Ă lâextĂ©rieur. Ce qui est loin dâindisposer lâExĂ©cutif en raison des devises qui en rĂ©sulteront. Lâuniversitaire et lâactiviste sâaccordent notamment sur la façon de faire face Ă cette possibilitĂ© dâexportation. Ils insistent sur la nĂ©cessitĂ© de libĂ©raliser la commercialisation du sucre. Le premier recommande Ă lâEtat de laisser la Sosumo fixer elle-mĂȘme le prix. Le cas Ă©chĂ©ant, la population ne se procurera pas du sucre Ă un «prix planifié» qui inclut le coĂ»t de production. La redistri-
Ă©tant entre les mains des privĂ©s, le porte-parole de lâAbuco craint quâils puissent fixer le prix comme bon leur semble. Les antĂ©cĂ©dents sur la privatisation des entreprises publiques au Burundi sont mauvais. Le cas du Complexe textile du Burundi (Cotebu) cĂ©dĂ© en 2007 Ă Afri-textile est un exemple Ă©loquent. Outre plus dâun millier dâemployĂ©s mis au chĂŽmage, lâarmĂ©e, la police, les Ă©lĂšves et Ă©coliers de mĂȘme que les femmes burundaises, qui sâhabillaient « Cotebu» Ă peu de frais, sont parmi ceux qui regrettent toujours la privatisation de cette entreprise construite sous Bagaza. La Sosumo connaĂźtra-t-elle un sort similaire? Egide Nikiza
Evolution de la production de 2007-2016
L'Etat s'affranchit de son boulet au pied Bujumbura fait face Ă un problĂšme de finances, depuis le gel de la coopĂ©ration par ses partenaires occidentaux. Il a besoin dâargent pour sâacquitter de certaines de ses responsabilitĂ©s vitales. Câest notamment lâachat des mĂ©dicaments, des fertilisants et dâautres intrants, etc. Le ministre du Commerce, Jean-Marie Niyokindi, explique notamment cette privatisation par le manque de devises pour lâimportation. Il sâagit dâun argument qui ne devrait pas expliquer la privatisation dâune sociĂ©tĂ© comme la Sosumo, un projet qui doit ĂȘtre pensĂ© sur le long terme. Ce manque de devises est dĂ» Ă la conjoncture Ă©conomique qui peut changer dâun moment Ă lâautre. La privatisation de la Sosumo permettra Ă lâEtat de renflouer ses caisses. En cĂ©dant plus de 50% de ses actions aux investisseurs privĂ©s, il aura de
bution des richesses qui lui tient Ă cĆur sera compensĂ©e par la diminution du prix au marchĂ©. Pour rappel, le budget de 2018 prĂ©voit une taxe de consommation de 600 BIF sur un kg. Pour mettre fin au monopole de la Sosumo, le second met lâaccent sur lâouverture du marchĂ© local pour le sucre produit Ă lâĂ©tranger. Dans le statu quo lâEtat protĂšge cette sociĂ©tĂ© par la voie de la taxation. Depuis septembre dernier, la taxe sur lâimportation du sucre a Ă©tĂ© haussĂ©e Ă raison de plus de 130%. Pour une quantitĂ© dont la taxe Ă©tait de 200 dollars amĂ©ricains, elle est actuellement de 460 dollars amĂ©ricains. Dans ces conditions, lâentreprise
lâargent en peu de temps. En plus, cette cession lui permettra de rĂ©cupĂ©rer chaque annĂ©e 8 milliards de BIF jusque-lĂ destinĂ©s Ă lâentretien des appareils, etc. Le gouvernement pourra sâen servir pour importer certains produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, dont le manque sur le marchĂ© ternirait gravement son image. Or, ce nâest pas le moment au regard des Ă©chĂ©ances qui approchent Ă grands pas. Il faut plutĂŽt redorer son blason. Deux questions mĂ©ritent tout de mĂȘme dâĂȘtre posĂ©es. Y a-t-il eu un appel dâoffres international dans la perspective de cette privatisation ? Le gouvernement a-t-il pensĂ© Ă lâavenir des employĂ©s de cette sociĂ©tĂ© ?
E.N.
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Année
Production (en tonnes)
2007
18.143
2008
20145
2009
14.161
2010
14.138
2011
20.501
2012
23.149
2013
25.802
2014
21.517
2015
23.012
2016
23.848
Source : ministĂšre de lâEnvironnement, de lâAgriculture et de lâElevage.
ĂCONOMIE
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Des fabricants de briques sur le carreau LâOffice Burundais des Mines et des CarriĂšres(OBM) a suspendu, fin septembre, les activitĂ©s des coopĂ©ratives de fabrique des briques. Motif : RĂ©tablir lâordre et la conformitĂ© dans le secteur. Les concernĂ©s ne savent pas Ă quel saint se vouer.
L
undi 19 novembre, 10 heures. Sur le site de fabrication des briques de Kiziguye, commune Bukeye de la province Muramvya, localitĂ© connue pour ses briques de qualitĂ©, il y rĂšgne un calme absolu. Plusieurs fours, des restes des briques non cuites dĂ©truites par les eaux des pluies, du bois de chauffage sont visibles dĂšs lâentrĂ©e. Toutes les activitĂ©s sont Ă lâarrĂȘt. Pas dâagitation habituelle dâemployĂ©s. Ce site comptait plus de 500 manĆuvres. Depuis cette suspension, un bon nombre sont au chĂŽmage. La lassitude, le dĂ©sespoir, la peur, se lisent sur leurs visages. «Alors que nous vivions de la fabrication et de la vente des briques depuis notre jeune Ăąge, il nous est aujourdâhui formellement interdit dâexercer notre mĂ©tier», sâindigne un quadragĂ©naire croisĂ© sur les lieux. Aujourdâhui, ils peuvent passer la journĂ©e sans rien manger. «Nos familles sont en train de mourir de faim.» La fabrication des briques Ă©tait le seul gagne-pain pour de nombreuses familles de cette localitĂ©. «Aujourdâhui, ils nâont rien Ă faire. »
DâaprĂšs lui, plus de 80 % des habitants vivaient grĂące aux revenus tirĂ©s de la fabrication des briques. Ce qui ne les arrange pas pour trouver un autre emploi. En consĂ©quence, certains ont commencĂ© Ă voler des vivres dans les champs de leurs voisins. Ils nâont pas dâautres choix. Personne nâa actuellement confiance envers eux. «Nous ne pouvons pas mĂȘme demander un petit crĂ©dit aux commerçants pour nous procurer de la nourriture. Les commerçants nous disent que nous ne serons pas capables de le rembourser ». Ce pĂšre de cinq enfants estime, par ailleurs, que cette dĂ©cision est injuste. «Ma coopĂ©rative Ă©tait en ordre.» Au total, elle exploitait cinq sites. Le permis dâexploitation de trois dâentre elles devrait prendre fin en fĂ©vrier et les deux autres en avril prochains. «Exiger de nous de rechercher dâautres permis nâest pas fondĂ© ». Cette suspension lui a dĂ©jĂ coĂ»tĂ© cher. Son manque Ă gagner sâĂ©lĂšve Ă 2 millions BIF par semaine. Comme cette mesure est tombĂ©e par surprise, indiquet-il, les fortes prĂ©cipitations ont dĂ©truit plus de 300 mille briques non cuites. Elles avaient une valeur de 6 millions de BIF. Il demande Ă lâOBM de lever cette suspension le plus vite possible.
Plusieurs document sont requis N.F., un des responsables de la coopĂ©rative «Dufyature turwanye nyakatsi », ne mĂąche pas ses mots : «Cette suspension vise Ă renflouer les caisses de lâEtat seulement. Cela sâexplique par la multitude de documents exigĂ©s par lâOBM pour avoir le permis dâexploitation dâun site.» Il Ă©voque
Site de fabrication de briques de Kiziguye.
notamment lâattestation de vacance du terrain, lâattestation dâimpact environnemental (400 mille BIF), le registre du commerce (35 mille BIF), le certificat dâenregistrement Ă lâAPI (40 mille BIF), le numĂ©ro dâidentification fiscale (10 mille BIF) et lâagrĂ©ment de lâOBEM (700 mille BIF). En plus, chaque coopĂ©rative doit payer 1 million de BIF Ă lâOffice burundais des recettes, etc. Au total, un permis dâexploitation dâune superficie dâun hectare coĂ»te 2 500 000 BIF alors quâon payait 10 mille BIF auparavant. Un montant que les coopĂ©ratives de fabrique des briques ne peuvent pas supporter compte tenu de leurs moyens financiers. Avec ce montant, souligne-t-il, on ne peut rien gagner.
Ce pĂšre de 7 enfants rejette, par ailleurs, les accusations de lâOBM. « Elles ne sont pas fondĂ©es. Les coopĂ©ratives respectent scrupuleusement le rĂ©galement minier.» Il assure que sa coopĂ©rative Ă©tait en ordre. Elle avait reçu lâautorisation dâagrĂ©ment dâune annĂ©e en aoĂ»t dernier. Il Ă©value son manque Ă gagner Ă 10 millions BIF. Ce fabricant de briques dĂ©nonce, par ailleurs, la maniĂšre dont lâOBM exige des coopĂ©ratives le terrain dâune superficie dâun hectare sur un mĂȘme site. « Cela est impossible. Nous exploitons de petits lopins de terre achetĂ©s aux habitants. Et trĂšs peu dâentre eux ont une superficie dâun hectare ». Cette dĂ©cision a dĂ©jĂ entraĂźnĂ© la hausse des prix sur le marchĂ©
des briques. «Le prix augmente de jour en jour», tĂ©moigne TK., un chef de chantier rencontrĂ© non loin du site de Kiziguye. « Une brique de 10 cm de large et 20 cm de longueur sâachĂšte dĂ©sormais Ă 35 BIF contre 20 BIF auparavant ». Le monde des affaires nâa pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©. TK., commerçant du matĂ©riel de construction au chef lieux de la commune Bukeye, tĂ©moigne que ses ventes ont Ă©tĂ© rĂ©duites Ă plus de 90 %. Avant cette dĂ©cision, il Ă©coulait facilement 700 sacs de ciments. Mais actuellement, il peut passer toute une semaine sans vendre mĂȘme un sac. Les maçons et les aides maçons figurent parmi ceux qui sont touchĂ©s. Parfait Gahama
Dâautres coopĂ©ratives dĂ©passaient dĂ©libĂ©rĂ©ment la superficie des terrains pour lesquels elles ont reçu lâautorisation. Au maximum, chaque coopĂ©rative doit exploiter un hectare. M. Ndarihonyoye prĂ©cise que chaque coopĂ©rative doit avoir une autorisation valable dĂ©livrĂ©e par le ministĂšre en charge des CarriĂšres au niveau provincial et communal. Certaines coopĂ©ratives reçoivent les autorisations mais nâinforment pas lâadministration locale pour le suivi. Elles doivent tenir un registre oĂč lâon doit chaque fois Ă©crire la quantitĂ© qui provient cette exploitation. Le directeur des OpĂ©rations Ă lâOBM souligne que lâautorisation dâexploitation dâun site de fabrication des briques nĂ©cessite
12 documents. Notamment lâaccord Ă©crit de lâautoritĂ© publique lorsque le terrain appartient Ă lâEtat, lâaccord Ă©crit authentifiĂ© entre le propriĂ©taire du sol et le demandeur lorsque le terrain appartient Ă une tierce personne. Autres documents exigĂ©s : une copie certifiĂ©e conforme Ă lâoriginal des statuts de la sociĂ©tĂ© coopĂ©rative, le numĂ©ro dâidentification fiscal, lâattestation de non redevabilitĂ© fiscale, les substances pour lesquelles le permis est demandĂ©, la carte du pĂ©rimĂštre demandĂ© avec les coordonnĂ©es gĂ©ographiques, une Ă©tude dâimpact environnemental et le siĂšge social de la coopĂ©rative, etc. P.G.
LâOBM tranquillise
P
aul Ndarihonyoye, directeur des OpĂ©rations Ă lâOffice Burundais des Mines et CarriĂšres (OBM), se veut rassurant : «Les coopĂ©ratives reprendront leurs activitĂ©s dĂšs quâelles seront en ordre.» M. Ndarihonyoye explique, par ailleurs, que la suspension des activitĂ©s des coopĂ©ratives de fabrique des briques Ă©mane du Conseil national de sĂ©curitĂ©(CNS) et non de lâOBM. DâaprĂšs lui, son office nâa exĂ©cutĂ© que la dĂ©cision du CNS. Il indique par ailleurs que le CNS a voulu mettre de lâordre et de la conformitĂ© dans le secteur. Le CNS a constatĂ© une baisse significative des recettes provenant du secteur minier depuis le mois de fĂ©vrier dernier. La plupart des coopĂ©ratives ne respectaient pas
Paul Ndarihonyoye : « lâOBM a exĂ©cutĂ© la dĂ©cision du Conseil national de sĂ©curitĂ©.»
le rĂšglement minier en vigueur alors quâelles en ont Ă©tĂ© informĂ©es depuis 2014. « Elles ne
rĂ©habilitaient pas leurs sites dâexploitation alors que ça fait partie de leurs engagements.»
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DROITS DE LâHOMME
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Bubanza
Les violences envers les enfants inquiĂštent Des viols et violences physiques et psychologiques envers les enfants se multiplient dans la province Bubanza. Les dĂ©fenseurs des droits humains sâinquiĂštent. Ils plaident pour une protection accrue de lâenfant.
E
.C., une habitante de la colline Musenyi, commune Mpanda ne cache pas sa colĂšre : «Au soleil couchant, ma fillette de 5 ans a Ă©tĂ© violĂ©e par un jeune de 20 ans la semaine derniĂšre. Je nâai pas pu porter plainte par peur de reprĂ©sailles.» La fillette a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©e dans un centre de prise en charge des victimes de violences sexuelles. Son enfant a Ă©tĂ© traumatisĂ©e. Ce phĂ©nomĂšne, dĂ©plore E.C., prend une ampleur inquiĂ©tante dans la localitĂ©. Six cas en lâespace dâun mois. N.G., 8 ans, rencontrĂ© au marchĂ© de Musenyi, est dĂ©scolarisĂ© depuis deux ans. Il raconte les mauvais traitements qui lui sont infligĂ©s par sa belle-mĂšre. «Ma mĂšre a Ă©tĂ© chassĂ©e. Jâai abandonnĂ© lâĂ©cole suite au manque des frais scolaires. La femme de mon pĂšre me gronde Ă longueur de journĂ©e. Elle me soumet Ă des travaux durs, dont la culture du riz». H.B., une autre victime, a quittĂ© sa province natale de Karusi Ă lâĂąge de 12 ans Ă la recherche du travail. Il est employĂ© comme domestique dans un quartier Ă Bubanza. Son patron lui promet un salaire de 15000 BIF. « Jâai travaillĂ© pendant trois mois sans toucher le moindre sou. Quand jâai rĂ©clamĂ© mon dĂ», mon patron mâa rĂ©pudiĂ© ». Il est dans lâembarras. Il ne peut pas regagner sa colline, faute de frais de transport. Antoine Icihagazeko, chef dâantenne de RBP+ Ă Bubanza, un rĂ©seau burundais des personnes vivant avec le VIH/sida, affirme que beaucoup dâabus et de violences sont commis envers les enfants. Les causes sont variĂ©es. Certaines violences rĂ©sultent de la mauvaise cohabitation entre les conjoints. Le concubinage expose les enfants Ă plusieurs maux: abandons scolaires, mauvais traitements, traumatismes. Antoine Icihagazeko Ă©voque aussi des cas de viols sur mineurs. Certains parents des victimes ne portent pas plainte ou abandonnent la procĂ©dure. Selon lui, il
y a plusieurs raisons : les menaces des auteurs, le coĂ»t Ă©levĂ© ou la lenteur des procĂ©dures, lâignorance des victimes. Par ailleurs, poursuit-il, il existe des enfants qui ne sont pas enregistrĂ©s Ă lâĂ©tat-civil. Et comme corollaires, regrette-til, ces enfants ne peuvent pas bĂ©nĂ©ficier de la gratuitĂ© des soins, non plus de scolaritĂ© par manque des extraits dâacte de naissance. «Leurs droits Ă la santĂ© et Ă lâĂ©ducation sont bafouĂ©s». En outre, cet activiste des droits humains indique que les abandons scolaires entraĂźnent aussi des violences envers les enfants. Suite Ă la pauvretĂ© qui sĂ©vit dans les familles, certains enfants quittent le banc de lâĂ©cole. TantĂŽt, ils se retrouvent Ă la rue ou exercent des travaux forcĂ©s. Certaines fillettes sâadonnent au vagabondage sexuel. De son cĂŽtĂ©, David Ninganza, directeur du centre de protection de lâenfance au sein de la SojpaeBurundi, dĂ©nonce la situation de vulnĂ©rabilitĂ© dans laquelle de nombreux enfants ne cessent de tomber. Son constat est amer. Bon nombre dâenfants sont victimes de beaucoup de violations dont, lâexploitation sexuelle, les violences physiques dont les coups et blessures volontaires graves, les violences sexuelles domestiques accompagnĂ©es par des grossesses non dĂ©sirĂ©es, la privation de repos et de libertĂ©. Il y a, poursuit-il, des enfants qui sont battus ou emprisonnĂ©s pour des dĂ©lits mineurs. Pourtant, faitil observer, il y a moyen de rĂ©gler ce genre de dĂ©lits dans la communautĂ©. Et de marteler : « Il faut la rĂ©paration et non la rĂ©pression.»
Prévenir, et puis réprimer Antoine Icihagazeko propose des solutions pour rétablir
Un enfant soumis au travail forcé.
les enfants dans leur dignitĂ©. DâemblĂ©e, il interpelle la communautĂ© Ă dĂ©noncer les auteurs des violences envers les enfants et Ă les traduire en justice. « Plus les auteurs ne sont pas punis, plus ils rĂ©cidivent, plus les victimes et leurs familles se dĂ©couragent et vivent dans lâangoisse». Pour lui, il faut un travail en synergie de la justice, la police et lâadministration. De son cĂŽtĂ©, David Ninganza suggĂšre de rĂ©primer les cas de viols. Pour lui, lâarrangement Ă lâamiable doit ĂȘtre banni pour ces infractions. Quant aux abandons scolaires, M. Ninganza propose une loi rendant lâĂ©cole gratuite et obligatoire. Enfin, il interpelle les par-
Ignace Ntawembarira : «Un enfant constitue un patrimoine prĂ©cieux pour lâavenir du pays.»
ents Ă faire enregistrer les enfants Ă lâEtat civil.
Lâadministration promet de sâimpliquer
David Ninganza : «Il faut la réparation et non la répression.»
Ignace Ntawembarira, directeur du dĂ©partement de lâenfant et de la famille au ministĂšre des Droits de lâhomme, se dit satisfait de lâĂ©tat de protection des droits de lâenfant. MĂȘme si quelques violations sont signalĂ©es ici et lĂ . Sur le plan lĂ©gal, dit-il, le Burundi est trĂšs avancĂ© en ce qui concerne les outils juridiques de protection de lâenfant. Pour lui, le problĂšme ne se situe pas au niveau de la lĂ©gislation mais plutĂŽt Ă un problĂšme de changement de mentalitĂ©. « Il faut une sensibilisation envers la communautĂ© pour le respect des droits des enfants. Ceuxci constituent un patrimoine
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prĂ©cieux pour lâavenir du pays ». Par ailleurs, tient-il Ă prĂ©ciser, un renforcement des structures de protection de lâenfant tel le forum des enfants et celui des femmes est nĂ©cessaire. « On ne peut pas prĂ©tendre protĂ©ger lâenfant sans dâabord protĂ©ger sa mĂšre ». Edouard Ndayisenga, conseiller chargĂ© des questions administratives et sociales dans la commune Mpanda, interpelle les couples en union libre Ă rĂ©gulariser les mariages et Ă faire enregistrer les enfants Ă lâĂ©tat-civil. Pour lui, il faut protĂ©ger les familles et partant les enfants. DâaprĂšs lui, tant quâil y aura le concubinage, les enfants seront toujours exposĂ©s Ă des violences diverses. Cette autoritĂ© suggĂšre de rendre opĂ©rationnels les comitĂ©s de protection de lâenfance Ă tous les niveaux. FĂ©lix Haburiyakira
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Makamba secouée par les VBG Plus de 870 cas de violences sexuelles et basées sur le genre(VSBG) en 20 mois. De 40 à 50 nouveaux cas chaque mois. Les VSBG sévissent dans la province Makamba.
V
iol et violences domestiques, voilĂ les principales violences que subissent certaines femmes. A lâhĂŽpital de Makamba, leur souffrance ne passe pas inaperçue. Il est 9h, il pleut des cordes. Avant dâaccĂ©der Ă lâentrĂ©e principale de lâhĂŽpital, en bifurquant vers la gauche, une pancarte indique la direction du centre intĂ©grĂ© de prise en charge de victimes de violences. A lâintĂ©rieur, deux femmes, bien couvertes de pagnes, regards assombris, elles attendent dâĂȘtre reçues. Lâune dâelles a les larmes aux yeux. Elle se couvre le visage Ă chaque fois quâelle croise un regard. Câest Ă peine si lâon remarque quâelle est enceinte de 8 mois. Difficile de la convaincre de tĂ©moigner. Certaines violences restent taboues. Isidore, 26 ans, confie finalement quâelle a Ă©tĂ© chassĂ©e par son mari. Leur 3Ăšme enfant ĂągĂ© de 2 ans, la pomme de discorde. Le mari accuse que lâenfant nâest pas le sien. La grossesse aussi. Battue, menacĂ©e de mort, contrainte de dormir toute nue Ă la belle Ă©toile⊠elle dĂ©cide de jeter lâĂ©ponge et quitte le foyer. A quelques mĂštres, une jeune fille, pieds nus, Ă©vitant de croiser tout regard attire lâattention. Encore sous le choc, Jeanine, 14 ans, habitante de la commune Nyanza-lac, confie quâelle a Ă©tĂ© violĂ©e toute la nuit de ce dimanche dernier. Elle vient de passer deux jours Ă lâhĂŽpital pour des soins. Une femme ĂągĂ©e vient la rĂ©cupĂ©rer. Câest une maman des plus dĂ©sespĂ©rĂ©e qui confie que la victime est sa 2Ăšme fille. « Il ne me reste que deux filles parmi dix enfants. Tous les autres sont morts », lĂąche-t-elle, au bord des larmes. Dâautres victimes continuent Ă dĂ©barquer. Divers cas. Un mouvement de va-et-vient sâobserve dans le bureau de lâofficier de la police judiciaire (OPJ). Ce dernier indique quâil convoque les auteurs de ces violences pour Ă©tablir les dossiers qui seront envoyĂ©s Ă la justice.
Des victimes des VBG au centre intĂ©grĂ© de lâhĂŽpital Makamba.
grĂ© a Ă©tĂ© mis en place en fĂ©vrier 2017. Il a reçu 871 cas de VSBG jusque-lĂ , parmi lesquels 388 cas de violences sexuelles. « Chaque jour, le centre reçoit des victimes ». Dr Havyarimana parle de 40 Ă 50 nouvelles victimes chaque mois. Des hommes y compris. DâaprĂšs lui, les cas de viol
diminuent au fil du temps. Les violences domestiques et Ă©conomiques lâemportent aujourdâhui. La diminution des violences sexuelles sâexplique par la rĂ©pression et la sensibilisation, selon ce directeur. « Le viol nâest plus un tabou, les victimes osent en parler ».
Ce centre intĂ©grĂ© offre la prise en charge psychologique, mĂ©dicale et juridique. Une fois les dossiers Ă©tablis, ils sont envoyĂ©s au parquet pour jugement des auteurs. Mais lâOPJ de ce centre, Vincent Ndayishimiye, affirme quâil ne fait pas de suivi pour sâassurer que lâaffaire a Ă©tĂ© jugĂ©e.
Des chiffres qui parlent Le directeur de lâhĂŽpital Makamba, Dr ClĂ©ment Havyarimana, affirme que ce centre intĂ©-
Des femmes de la commune Makamba affirment subir des violences physiques et Ă©conomiques.
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La balle est dans le camp du parquet.
Briser les tabous Bien que les violences restent un tabou chez certaines femmes, dâautres se lĂąchent. Dans les communautĂ©s, des Ă©pouses, des mĂšres, des victimes de VBG rĂ©voltĂ©es. Une mĂšre de six enfants confie quâelle est battue presque chaque jour par son mari. « Chaque soir, je vis lâenfer», lĂąche-t-elle, montrant les blessures Ă la jambe et au dos. Elle raconte quâelle dort dans la cuisine, depuis plusieurs jours. Maçon, son mari ne nourrit jamais sa famille. Il consomme tout ce quâil gagne au bistrot. « Il a mĂȘme refusĂ© dâenregistrer les enfants Ă la commune ». Une autre jeune maman affirme subir des violences morales. « Il me dit toujours que je ne suis pas une femme. Je lâai souvent attrapĂ© avec une autre femme dans notre lit ». Quand elle a accouchĂ© un garçon, les violences ont diminuĂ©. Mais aujourdâhui, son mari a repris de plus belle. « Il y a deux jours, il avait une autre femme dans mon lit ». Le gouverneur de la province Makamba, Gad Niyukuri, signale quâil reçoit directement plusieurs victimes de VSBG. DâaprĂšs lui, les violences physiques et Ă©conomiques sont les plus frĂ©quentes dans sa province. Il a dĂ©jĂ reçu plus de 4000 cas en trois ans. M. Niyukuri loue la mise en place du centre intĂ©grĂ© : « GrĂące Ă lui, les violences diminuent sensiblement. » Clarisse Shaka
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SOCIĂTĂ
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Les Batwa de Nyarugunda, des parias des activitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus». DâaprĂšs lui, pour relever le niveau de ces Batwa, il faudrait se focaliser sur lâĂ©ducation de leurs enfants. « Malheureusement, dans ce secteur, les appuis manquent cruellement». Il explique que depuis la dĂ©cision de 2005 qui institue la gratuitĂ© scolaire au primaire, presque tous les partenaires ont arrĂȘtĂ©s leurs appuis dans ce domaine. «Ils oublient que lâĂ©ducation, ce nâest pas que le minerval».
Analphabétisme, habitations indécentes, précarité alimentaire, manque de terres, les Batwa du site Nyarugunda, en commune Gashikanwa(Ngozi) vivent dans la misÚre.
U
ne dizaine de jeunes femmes assises Ă mĂȘme le sol, visages renfrognĂ©s, drapĂ©es dans des pagnes sales, dĂ©chirĂ©s, laissant entrevoir des Ă©paules dĂ©charnĂ©es, ces silhouettes famĂ©liques semblent affligĂ©es, elles discutent entre elles. Assises Ă©galement par terre, Ă 500 m de ce groupe, une dizaine de jeunes filles entre 15 et 20 ans forme un autre cercle. Tout prĂšs dâelles, une bande de plus de quinze petits gamins se constitue. Ils se racontent des histoires, mais se posent des questions sur les nouveaux venus : «Abakuru batugendeye ? » (Les autoritĂ©s nous rendent visite ? NDLR). Ils continuent Ă murmurer. A quelques mĂštres de lĂ , un moutonnement de huttes au toit de chaume ou recouvertes de feuilles de bananiers. Des enfants en haillons jouent. Il est presque 10 heures au site des Batwa de Nyarugunda, dans la commune Gashikanwa de la province Ngozi, Ă quelques encablures du marchĂ© dit moderne de Vyerwa. Odette, une des femmes assises Ă lâentrĂ©e du site, nous accueille, avec un lĂ©ger sourire. La jeune femme de 24 ans est enceinte de son deuxiĂšme enfant. Elle reste assise Ă la maison en attendant le retour de son mari, seul espoir dâavoir Ă manger. «On mange une fois par jour Ă peine. Mon mari est allĂ© chercher de la nourriture. Des fois, il rentre bredouille». La jeune femme se lamente, elle maudit leur condition misĂ©rable. «Nous nâavons pas de terres Ă cultiver, lâEtat a repris ses terres. Les enfants ne vont pas Ă lâĂ©cole et ils passent la journĂ©e Ă se quereller ici Ă cause de la faim. Malheur Ă ceux qui ont beaucoup dâenfants. BĂąton Ă la main, ils doivent les surveiller» dit-elle. Laurent Nyabenda, un des cinq Ă©lus collinaires issu de cette communautĂ© des Batwa du site Nyarugunda abonde dans le mĂȘme sens que la jeune femme. «Il y a une misĂšre criante ici. La pauvretĂ© dans ce site est indĂ©niable. On ne vit pas, on vivote. La plupart des familles ne mangent quâune fois la journĂ©e. Pour dâautres, câest Ă peine quâelles trouvent de quoi se mettre sous la dent». Selon cet Ă©lu collinaire, Ă cause
Une communauté reléguée au dernier plan
Des familles de Batwa au site de Nyarugunda
de cette pauvretĂ©, presque tous les enfants de ce site ne vont plus Ă lâĂ©cole. «Les parents ne parviennent pas Ă trouver le matĂ©riel scolaire et les uniformes pour leurs enfants. Ils nâont pas dâactivitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus ni de terres cultivables».
Cet administratif Ă la base demande Ă la commune dâĂ©couter leurs dolĂ©ances et de les aider Ă sortir de cette misĂšre. «Nous nâavons pas besoin dâassistance en vivres tous les jours. Il faut que les autoritĂ©s nous donnent des terres et des houes et soutiennent
Emmanuel Nengo : «Les partenaires en faveur des Batwa se font rares.»
nos enfants pour quâils puissent reprendre le chemin de lâĂ©cole».
Encore un long chemin⊠Honorable Emmanuel Nengo, prĂ©sident de lâassociation Uniproba (Unissons-nous pour la promotion des Batwa), se dĂ©sole. : «Malheureusement, les projets ne sont pas trĂšs consistants et seules les communautĂ©s ciblĂ©es par nos partenaires bĂ©nĂ©ficient de lâassistance». Pour Nengo, la volontĂ© dâatteindre toutes les communautĂ©s des Batwa reste une prĂ©occupation. «Les partenaires se font de plus en plus rares. LĂ oĂč on nâa pas encore commencĂ© Ă intervenir, les gens doivent se lamenter, car ils vivent dans la prĂ©carité». Selon lui, les provinces oĂč lâUniproba a des partenaires, les Batwa sont encouragĂ©s Ă sâautofinancer. «Nous essayons dâĂ©radiquer la fĂącheuse pratique de tendre la main. Nous les encourageons Ă se regrouper en associations et on les aide Ă dĂ©velopper
Martin Nivyabandi, ministre des Droits de la Personne Humaine, du Genre et des Affaires Sociales soutient que le problĂšme des mauvaises conditions de vie au sein des communautĂ©s des Batwa est liĂ© Ă lâhistoire. «La communautĂ© des Batwa a Ă©tĂ© relĂ©guĂ©e au dernier plan en termes socioĂ©conomique. Il yâa eu un dĂ©calage entre les couches de la population». DâaprĂšs le ministre Nivyabandi, cet Ă©tat de fait a affectĂ© les Batwa en gĂ©nĂ©ral, ce qui se rĂ©percute sur leurs conditions de vie. «Quand quelquâun a Ă©tĂ© discriminĂ© depuis longtemps, il intĂšgre lâĂ©chec dans son ADN. Câest le cas pour les Batwa». Pour le ministre, il y a des stratĂ©gies de rĂ©insertion nationale des personnes vulnĂ©rables qui ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©es par divers ministĂšres et pilotĂ©es par le ministĂšre en charge des droits de lâHomme. Elles visent la promotion des personnes vulnĂ©rables, dont les Batwa. «Il y a un effort de promotion de ces vulnĂ©rables. Câest une opportunitĂ© de redonner espoir Ă cette communautĂ© longtemps discriminĂ©e». Il souligne quâil y a un problĂšme particulier liĂ© au manque des terres cultivables auquel font face les Batwa. «LâEtat a dĂ©jĂ pris conscience de cette problĂ©matique. Il est en train dâidentifier des terres domaniales pour les distribuer Ă ces peuples en besoin». Sur la question de lâĂ©ducation, le ministre Nivyabandi affirme qu'elle ne concerne pas les seuls Batwa. «Câest un problĂšme gĂ©nĂ©ral. Les communautĂ©s dĂ©favorisĂ©es sont exposĂ©es Ă lâabandon scolaire Ă un rythme inquiĂ©tant. Ce ne sont pas que les Batwa». Le site de Nyarugunda rassemble plus de 72 mĂ©nages et compte plus de 160 personnes. Ces gens nâont pas dâactivitĂ©s spĂ©cifiques, ils disent survivre par le travail rĂ©munĂ©rĂ© dans les champs des familles plus aisĂ©es quand lâopportunitĂ© se prĂ©sente. Bella Lucia Nininahazw
Martin Nivyabandi : « La communauté des Batwa a été reléguée au dernier plan en terme socioéconomique.»
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AU COIN DU FEU
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Avec Sylvestre Ntibantunganya Dans le Burundi traditionnel, le soir, au coin du feu, la famille rĂ©unie discutait librement. Tout le monde avait droit Ă la parole et chacun laissait parler son cĆur. CâĂ©tait lâheure des grandes et des petites histoires. Des vĂ©ritĂ©s subtiles ou crues. Lâoccasion pour les anciens dâenseigner, lâair de rien, la sagesse ancestrale. Mais au coin du feu, les jeunes sâinterrogeaient, contestaient, car tout le monde avait droit Ă la parole. DĂ©sormais, toutes les semaines, Iwacu renoue avec la tradition et transmettra, sans filtre, la parole longue ou lapidaire reçue au coin du feu. Cette semaine, au coin du feu, Sylvestre Ntibantunganya.
V
le jour oĂč ma premiĂšre Ă©pouse a Ă©tĂ© Ă©galement assassinĂ©e. Ce fut pour le Burundi le dĂ©but dâun long cauchemar.
Votre dĂ©faut principal Des fois tĂȘtu par rapport Ă ce que je crois.
Quel serait votre plus grand malheur ? Une impossibilité de tolérance, de cohabitation et de complément entre les diversités que connaßt le Burundi.
otre qualité principale
Jâaime ĂȘtre pragmatique et flexible dans la concrĂ©tisation des valeurs auxquelles je crois et pour rĂ©aliser ce Ă quoi jâaspire.
La qualitĂ© que vous prĂ©fĂ©rez chez les autres Lâouverture dâesprit et la tolĂ©rance
Le plus haut fait de lâhistoire burundaise ? Le recouvrement de la souverainetĂ© nationale le 1er juillet 1962.
Le dĂ©faut que vous ne supportez pas LâintolĂ©rance et la volontĂ© dâanĂ©antissement de lâautre La femme que vous admirez le plus PlutĂŽt quatre : (1) la femme par laquelle lâincarnation de JĂ©susChrist, notre Sauveur, sâest faite : Marie, (2) la femme qui mâa mis au monde, ma mĂšre Renata Bakanibona, (3) la femme qui a payĂ© le tribut de mon engagement politique : ma premiĂšre Ă©pouse EusĂ©bie Nshimirimana assassinĂ©e Ă ma place le 21 octobre 1993 et la femme avec laquelle je partage ma vie depuis 1995 : mon Ă©pouse Pascasie Minani.
elle du 1er juin 1993. Cette date est pour moi celle de lâinversion dans la vie politique du Burundi depuis le recouvrement de sa souverainetĂ© le 1er juillet 1962.
Votre plus triste souvenir ? La nuit du 20-21 octobre 1993. Elle a été marquée par le déclenchement du coup
dâĂtat qui sâest matĂ©rialisĂ© dans lâassassinat du PrĂ©sident de la RĂ©publique, Melchior Ndadaye et de certains de ses collaborateurs qui Ă©taient tous des amis. Câest
Lâhomme que vous admirez le plus Dans lâhistoire du Burundi, il y a deux hommes que jâadmire beaucoup pour leur engagement pour lâhonneur et la dignitĂ© du Burundi et des Barundi : le Prince Louis Rwagasore, « HĂ©ros National de lâIndĂ©pendance » et le PrĂ©sident Melchior Ndadaye, « HĂ©ros National de la DĂ©mocratie ». Si le premier ne mâest connu quâĂ travers ce qui mâa Ă©tĂ© racontĂ© ou ce que jâai lu, il nâen est pas de mĂȘme pour le deuxiĂšme avec lequel nous avons beaucoup construit ensemble pendant 14 ans, du 2 mai 1979 au 20 octobre 1993 ! Votre plus beau souvenir ? La victoire de mon ami Melchior Ndadaye Ă lâĂ©lection prĂ©sidenti-
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La plus belle date de lâhistoire burundaise ? Le 1er juin 1993 quand le peuple burundais a pu Ă©lire, pour la premiĂšre fois dans son histoire, son chef dâĂtat dans un environnement dĂ©mocratique marquĂ© par la compĂ©tition de plusieurs candidats, dont le Chef de lâĂtat sortant. La plus terrible ? Le 21 octobre 1993 avec lâassassinat du PrĂ©sident de la
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AU COIN DU FEU
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Dâabord, la gestion de la mort de mon prĂ©dĂ©cesseur et ami Cyprien Ntaryamira. Le Burundi nâa pas basculĂ© dans lâ « apocalypse finale » comme dâaucuns le redoutaient. Ensuite, la mise en avant de nĂ©gociations inclusives pour rĂ©soudre le conflit burundais. Il ne faut pas que les Barundi oublient que câest moi qui ai lancĂ© le processus des nĂ©gociations dâArusha quand, le 25 juin 1996, jâai demandĂ© une coopĂ©ration rĂ©gionale pour la protection des populations burundaises des exactions des forces belligĂ©rantes et lâorganisation de nĂ©gociations globales incluant les mouvements politiques armĂ©s, sous la mĂ©diation de Mwalimu Julius Nyerere. Cette perspicacitĂ© mâa valu le coup dâĂtat du 25 juillet 1996!
RĂ©publique dĂ©mocratiquement Ă©lu le 1er juin 1993 et de certains de ses collaborateurs, les violences innommables Ă caractĂšre politique et ethnique et la guerre civile impitoyable qui ont suivi. Le mĂ©tier que vous auriez aimĂ© faire ? Pourquoi ? Durant mon enfance, jâaspirais Ă ĂȘtre prĂȘtre. Câest pourquoi au sortir de mon Ă©cole primaire, je suis allĂ© au sĂ©minaire de Mugera que jâai quittĂ© malheureusement Ă la fin du premier cycle des humanitĂ©s. Puis il mâest venu lâidĂ©e de mâengager Ă lâarmĂ©e. Cela nâa pas non plus marchĂ©. Quand jâai terminĂ© mes Ă©tudes universitaires avec un diplĂŽme de licenciĂ© en histoire-gĂ©ographie, je pensais que jâĂ©tais alors prĂ©destinĂ© Ă lâenseignement. Mais on mâa dit quâil nây avait pas de place ! CâĂ©tait en 1984 ! Un concours de circonstances a fait que durant ma vie professionnelle, le seul mĂ©tier que jâai exercĂ© soit celui de journaliste (1984-1987). Ce fut un fait de hasard. Par contre, depuis 1979, je me sentais vraiment avec une vocation politique. Votre passe-temps prĂ©fĂ©rĂ© ? Je regarde des fois la tĂ©lĂ©vision, suis lâune ou lâautre Ă©mission Ă la radio. Il mâarrive aussi de surfer sur les rĂ©seaux sociaux. Votre lieu prĂ©fĂ©rĂ© au Burundi ? Celui oĂč je vis aujourdâhui. Il me donne une excellente vue sur le lac Tanganyika qui est une richesse naturelle incommensurable. Le pays oĂč vous aimeriez vivre ? Pourquoi ? Il nây a pas de meilleur pays que ma patrie, le Burundi : je mây plais trĂšs bien. Le voyage que vous aimeriez faire ? Jâaimerais dĂ©couvrir la rĂ©alitĂ© des pĂŽles. Votre rĂȘve de bonheur ? Un Burundi totalement protĂ©gĂ© des heurts et exclusions liĂ©s Ă ce que lâon est de par ses origines naturelles, mais aussi tolĂ©rant des autres diversitĂ©s. Votre plat prĂ©fĂ©rĂ© ? Un poulet local rĂŽti Ă lâhuile dâolive accompagnĂ© de bananes. Votre chanson prĂ©fĂ©rĂ©e ? Une chanson en kirundi qui sâadresse Ă un jeune homme ( musore uri mu bigeroâŠ) Quelle radio Ă©coutez-vous ? Plusieurs : RFI, VOA, BBC, Radio nationale et Isanganiro Avez-vous une devise ? Câest en se trompant quâon apprend. Il nây a de pire chose que de nâavoir pas essayĂ©.
Votre souvenir du 1er juin 1993 Jâen ai plusieurs. Il y a dâabord lâimage de mon Ă©pouse, EusĂ©bie Nshimirimana. Elle avait accouchĂ© le 30 mai 1993 et sentait encore des douleurs dâenfantement. Mais elle a tenu absolument Ă aller voter. Elle est allĂ©e au bureau de vote en sâappuyant sur une canne. Il y a ensuite la joie que jâai ressentie vers 3 heures du matin quand les rĂ©sultats que jâavais Ă ma disposition rĂ©vĂ©laient une victoire incontestable de mon ami Melchior Ndadaye. Câest enfin la sagesse dont ont fait preuve les Barundi qui venaient dâĂ©lire Ndadaye. Ils nâont pas Ă©tĂ© excessivement exubĂ©rants. ` Votre dĂ©finition de lâindĂ©pendance ? La jouissance des libertĂ©s dans lâenvironnement national et le droit de prendre souverainement ses dĂ©cisions dans les relations internationales. Mais la souverainetĂ© internationale est difficile Ă dĂ©fendre quand sĂ©vissent Ă lâintĂ©rieur des contradictions cruelles. Dâautre part, le monde dâaujourdâhui est si interdĂ©pendant quâil peut y avoir des fiertĂ©s inappropriĂ©es quand on veut dĂ©fendre les vrais intĂ©rĂȘts nationaux. Votre dĂ©finition de la dĂ©mocratie ? Un systĂšme avec des droits et obligations interdĂ©pendants : libertĂ©s publiques promues et respectĂ©es, droits de lâhomme protĂ©gĂ©s et promus, une presse libre et indĂ©pendante tout en Ă©tant responsable, une sociĂ©tĂ© civile libre, dynamique et agissant dans la responsabilitĂ©, des Ă©lections vĂ©ritablement plurielles et libres, le devoir de redevabilitĂ©
des Ă©lusâŠCâest un maillon de plusieurs chaĂźnes. Votre dĂ©finition de la justice ? Un pouvoir pour rĂ©concilier le citoyen avec lui-mĂȘme dâune part et dâautre part pour rĂ©concilier le citoyen avec des tiers, y compris lâĂtat et lâensemble de la communautĂ© nationale et internationale sur base de lois et de conventions (internationales) justes et Ă©quitables. Si vous redeveniez prĂ©sident de la RĂ©publique, quelles seraient vos deux premiĂšres mesures ? Cela dĂ©pendrait de quand. En tout Ă©tat de cause, un Chef dâĂtat doit, Ă mon avis, pouvoir travailler dans la confiance de et avec son peuple. Il doit Ă©galement
se comporter dâune maniĂšre qui rassure les autres acteurs investis dans divers aspects de la vie nationale, dont les partis politiques, les confessions religieuses, la sociĂ©tĂ© civile et la presse. Il faut des mesures et des comportements qui confortent la confiance et la sĂ©rĂ©nitĂ© dans le pays en garantissant Ă lâensemble des Barundi leurs droits de vivre libres dans leur pays. Que pensez-vous avoir rĂ©ussi durant votre prĂ©sence Ă la tĂȘte de lâĂtat? Dâabord jâai un regret profond : ne pas avoir rĂ©ussi Ă garantir la paix et la sĂ©curitĂ© pour les Barundi alors que câest cela le premier job dâun Chef dâĂtat. Il est vrai que cela ne dĂ©pendait pas de moi. Mais je suis Ă©galement fier de deux choses.
Croyez-vous Ă la bontĂ© naturelle de lâhomme ? Lâapproche que lâhomme naĂźt bon mais que câest la nature qui le corrompt me sĂ©duit. Pour Ă©viter toute confusion, faudrait-il peut-ĂȘtre parler plus de lâenvironnement sous ses divers aspects que de la nature ellemĂȘme. Pensez-vous Ă la mort ? Ce serait illogique et irresponsable de ne pas y penser. Mais il faut davantage penser Ă comment mourir dans lâhonneur et la dignitĂ© : laisser un bon nom dans le pays en gĂ©nĂ©ral et dans sa famille en particulier (gusiga izina ryiza mu muryango no mu gihugu). Si vous comparaissez devant Dieu, que lui direz-vous ? Je lui dirai merci pour mâavoir crĂ©Ă© et avoir fait de moi ce que jâai Ă©tĂ© ou ce que je serai Ă la veille de ma mort. Propos recueillis par
Bio express
S
LĂ©andre Sikuyavuga
ylvestre Ntibantunganya est nĂ© le 08 mai 1956, dans la province de Gitega, commune Gishubi. Il a un diplĂŽme de licence en histoire-gĂ©ographie et un diplĂŽme de chargĂ© de production TV. Il a Ă©tĂ© journaliste Ă la radio nationale du Burundi dâavril 1984 Ă dĂ©cembre 1987. Depuis, il est engagĂ© en politique oĂč il a exercĂ© plusieurs fonctions. De 1979 Ă 1992, il Ă©tait membre de plusieurs organisations qui travaillaient dans la clandestinitĂ©: BAMPERE (1979), le parti UBU (1979-1983) et, plus tard le FRODEBU (de 1986 Ă 1992). Entre dĂ©cembre 1987 et fĂ©vrier 1991, il a occupĂ© les fonctions dâabord de secrĂ©taire national chargĂ© de lâinformation et de la mobilisation et ensuite de secrĂ©taire national chargĂ© de lâInstitut Rwagasore au SecrĂ©tariat exĂ©cutif national permanent du parti UPRONA. Aux Ă©lections lĂ©gislatives du 29 juin 1993, il a Ă©tĂ© Ă©lu dĂ©putĂ© du parti Sahwanya-FRODEBU dans la circonscription de Gitega. Dans le gouvernement de Melchior Ndadaye, il occupait les fonctions de ministre des relations extĂ©rieures et de la coopĂ©ration. AprĂšs lâassassinat du PrĂ©sident Melchior Ndadaye, il est retournĂ© Ă lâAssemblĂ©e nationale dont il a Ă©tĂ© prĂ©sident du 23 dĂ©cembre 1993 au 30 septembre 1994. Suite Ă la mort du PrĂ©sident Cyprien Ntaryamira le 06 avril 1994, il a, en tant que prĂ©sident de lâAssemblĂ©e nationale, exercĂ© lâintĂ©rim du PrĂ©sident de la RĂ©publique du 08 avril jusquâau 30 septembre 1994. ConfirmĂ© dans ces fonctions par un vote de lâAssemblĂ©e nationale, il y est demeurĂ© jusquâau coup dâĂtat qui lâa renversĂ© le 25 juillet 1996. AprĂšs la signature de lâAccord dâArusha, il a siĂ©gĂ© au SĂ©nat dans sa qualitĂ© dâancien Chef de lâĂtat jusquâau mois dâaoĂ»t 2018.
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ENVIRONNEMENT
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Mutanga Sud
EffrayĂ©s par la Ntahangwa, les habitants se mobilisent Pour Ă©viter que des gabions soient pillĂ©s, ces habitants les ont protĂ©gĂ©s par des terres. « AprĂšs, nous y avons plantĂ© des bambous pour rendre les berges trĂšs stables ». Cet habitant apprĂ©cie, par ailleurs, le comportement de certains cadres administratifs de la localitĂ©. Il souligne que lâun dâentre eux a plantĂ© des centaines dâeucalyptus prĂšs de son habitation. « Cela nous a servi de modĂšle et encouragĂ©s.» Par ces plantations, insiste-t-il, des attributions illĂ©gales sont prĂ©venues.
La plantation des arbres au bord de la riviĂšre Ntahangwa et la protection des gabions de soutĂšnement de ses berges, etc. Des initiatives entreprises par les habitants de Mutanga Sud.
N
otre objectif est de protĂ©ger nos maisons de lâĂ©croulement, notre quartier et de prĂ©venir des dĂ©gĂąts dus Ă lâĂ©rosion en cas de fortes prĂ©cipitations », confie S.T., un habitant de Mutanga Sud, zone Rohero, commune Mukaza. CroisĂ© sur lâavenue Sanzu, menant Ă Mugoboka, cet homme indique que les gens de cette localitĂ© ont pris conscience du danger qui les guette. « Les autoritĂ©s nous ont beaucoup promis dâentreprendre des travaux de grande envergure de protection de notre quartier, en vain. » Par des sensibilisations, poursuit-il, le slogan ââLâEtat va le faire ââ a pris fin. Des milliers dâarbres ont ainsi Ă©tĂ© plantĂ©s tout autour de la
Des initiatives salutaires mais⊠Vue partielle des arbres plantés par les habitants de Mutanga Sud à proximité de la Ntahangwa.
vallĂ©e abrupte de la Rubanza. On y trouve diffĂ©rents types dâeucalyptus, des bambous, des grevĂ©rias, etc. « Tous ces arbres sont protĂ©gĂ©s jour et nuit », assure ArthĂ©mon, un habitant du quartier. Il fait savoir que pendant la saison sĂšche, on procĂšde Ă leur irrigation. Pour lui, il ne suffit pas de planter des arbres, il faut aussi faire un suivi. Il donne lâexemple des milliers dâarbres plantĂ©s par
des militaires et des policiers. « Il nây a plus aucune trace ». Mais grĂące Ă notre action, explique-t-il, la vallĂ©e de la Rubanza est de plus en plus protĂ©gĂ©e. Et dâinterpeller : « Si chaque quartier, chaque commune sâorganisait pour planter des arbres au bord des riviĂšres, des Ă©vĂšnements malheureux comme lâĂ©croulement des maisons, les destructions des infrastructures sociales⊠pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s.»
« Câest vraiment une bonne initiative Ă encourager », apprĂ©cie un environnementaliste sous anonymat. Il rappelle que la plantation des arbres peut aider dans la stabilisation des rives des riviĂšres. « Câest aussi une maniĂšre de lutter contre lâĂ©rosion. » NĂ©anmoins, il estime que ces actions ont des limites : « La Ntahangwa est devenue une menace pour presque tous les quartiers riverains. Des Ă©coles, des habitations, des routes, des ponts⊠sont sur le point de sâĂ©crouler. »
Pour y faire face, il estime que le rĂŽle de lâEtat et ses partenaires est primordial. « Ce sont des travaux de grande envergure, avec des moyens matĂ©riels et financiers consĂ©quents. » Du reste, cet environnementaliste fait remarquer que les travaux annoncĂ©s, cĂŽtĂ© Mugoboka, nâont jamais commencĂ©. « Idem Ă Kigobe-Sud oĂč le chantier a Ă©tĂ© abandonné». Pour rappel, en juillet 2017, le ministĂšre de lâEnvironnement avait lancĂ© des travaux de stabilisation des berges de la Ntahangwa. Et ce pour un coĂ»t de 4 milliards BIF, la part du gouvernement sâĂ©valuant Ă 1,5 milliards BIF. Ces travaux devaient se focaliser notamment sur KigobeSud, zone Gihosha, commune Ntahangwa et Mugoboka du quartier Mutanga Sud. ProgrammĂ©s au dĂ©but pour trois mois, ces travaux nâont pas encore donnĂ© jusquâaujourdâhui des rĂ©sultats palpables. Ils ont uniquement dĂ©butĂ© Ă Kigobe-Sud pour sâarrĂȘter aprĂšs quelques mois plus tard. CĂŽtĂ© Mutanga Sud, aucune action nâa Ă©tĂ© initiĂ©e. RĂ©novat Ndabashinze
Des crocodiles ââemprisonnĂ©s ââ par amour Beaucoup de crocodiles sont Ă©levĂ©s en captivitĂ© et en toute illĂ©galitĂ© dans les mĂ©nages, les barsrestaurants, etc. Mais les Ă©leveurs expliquent que câest pour les sauver des braconniers.
L
es braconniers ont tuĂ© nos crocodiles. Ils les ont pĂȘchĂ©s et amenĂ©s chez eux pour un Ă©levage en captivitĂ©. Une violation pure et simple de la loi », se plaint Jean-Claude Ndayishimiye, conservateur en Chef du parc national de la Rusizi. Ils sont menacĂ©s dâextinction. « Il ne nous reste que six crocodiles.» Il signale que certaines personnes gardent chez eux plus de 100 crocodiles. « Et ce, sans autorisation». Le cas de Gatumba est emblĂ©matique. « On trouve huit crocodiles adultes et plus de 50 petits dans un mĂ©nage. » Ces reptiles vivent dans des conditions inappropriĂ©es. Ces adultes se partagent un espace dâenviron 10 m sur 5 m. Ils nagent dans des petits Ă©tangs artificiels de moins de 30 cm de profondeur. « Bref, ils sont emprisonnĂ©s dans une sorte de cage avec des fils barbelĂ©s ».
Or, dans des conditions normales, dĂ©crit-il, les crocodiles ont besoin de beaucoup dâeau, dâun espace suffisant pour pondre des Ćufs et se reproduire. Il met en garde ces Ă©leveurs illĂ©gaux. Ce sont des animaux dangereux et carnivores. « Ils doivent ĂȘtre Ă©levĂ©s dans des endroits sĂ»rs, loin des habitations. Sinon, ils constituent un danger pour la sĂ©curitĂ© ».
Des braconniers « Tous sont des braconniers. La loi actuelle sur lâenvironnement et la biodiversitĂ© ne permet pas la captivitĂ© de tout animal sauvage encore moins le crocodile une espĂšce en voie de disparition », tranche M. Ndayishimiye, conservateur en Chef du parc national de la Rusizi. A titre illustratif, il Ă©voque la CITES (Convention sur le commerce international des espĂšces de faune et de flore sauvages menacĂ©es dâextinction). Celle-ci interdit le commerce, lâĂ©levage en captivitĂ© de certains animaux, dont les crocodiles. « Le Burundi lâa signĂ© et ratifiĂ© ». Lâautorisation est exclusivement accordĂ©e par le ministre de lâEnvironnement ou le prĂ©sident de la RĂ©publique. Et
Quelques crocodiles élevés en captivité chez Albert Ngendera.
jusquâaujourdâhui, affirme-t-il, personne nâa reçu cette permission. Le conservateur avertit ces Ă©leveurs clandestins : « Tous ces crocos seront remis un jour dans leur habitat naturel.»
« Quâon arrĂȘte de nous incriminer ! » « Nous ne sommes pas des braconniers. Nous les avons sauvĂ©s alors quâon Ă©tait en train de les tuer », riposte Albert Ngendera, un Ă©leveur des crocodiles Ă Gatumba, commune Mutimbuzi, province Bujumbura.
ââPropriĂ©taireââ actuellement de plus de 40 bĂȘtes, il dit quâil sâest lancĂ© dans cette aventure, depuis 1993. Avec la crise, il nây avait plus dâĂ©co-gardes dans le parc. « Des braconniers se sont mis Ă chasser des animaux, dont les crocodiles. Et moi, jâai achetĂ© quelques petits pour les protĂ©ger ». Pour lui, il sâagit plutĂŽt dâun sacrifice et câest par amour de ces reptiles quâil sây est lancĂ©. Câest un travail trĂšs coĂ»teux. « Par semaine, ils mangent entre 50 et 100 kg de viande. Alors, quâon arrĂȘte de nous incriminer! On devrait me remer-
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cier et mâaccorder une terre pour mes crocodiles. » Son rĂȘve est de constituer un parc zoologique. NĂ©anmoins, il reconnaĂźt que ces animaux sont dangereux : « Nous avons peur pour notre sĂ©curitĂ© et celui de lâentourage. » Cet Ă©leveur nâentend pas voir ses reptiles remis dans la Rusizi. «Ils rĂȘvent debout !» Et de signaler que la question a Ă©tĂ© soumise au niveau de la prĂ©sidence de la RĂ©publique. « BientĂŽt, nous espĂ©rons que lâon va nous rĂ©pondre positivement ». RĂ©novat Ndabashinze
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ĂDUCATION
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Kayanza
Nemba, la vallĂ©e des dĂ©crocheurs scolaires Au cours de lâannĂ©e scolaire 2017/18, la direction communale de lâenseignement de Kayanza a enregistrĂ© 3358 cas dâabandon scolaire. Une centaine dâentre eux ont choisi de troquer lâuniforme pour la fabrication de briques et de tĂŽles dans la vallĂ©e de Nemba.
C
haque matin, ils sont plus dâune soixantaine de personnes Ă joindre cette vallĂ©e .Un rituel quotidien devenu quasi semblable Ă celui des habitants de Bujumbura quand ils vont vaquer Ă leurs occupations. SituĂ©e Ă 4 km du chef âlieu de la province, cette vallĂ©e rongĂ©e par la riviĂšre Ruvubu, offre ce quâil y a de mieux pour la population environnante. Elle concentre lâessentiel des sites de la commune Kayanza sur lesquels sont fabriquĂ©es les briques et les tĂŽles en terre cuite. Parmi cette population qui y converge, des jeunes dâun certain Ăąge. Beaucoup la trentaine, et depuis un certain temps des enfants dont lâĂąge est compris entre 7 et 10 ans .Des gamins pour la plupart, suite Ă la pauvretĂ©, disent-ils de leur familles, contre eux ,abandonnent lâĂ©cole pour chercher leur gagne-pain. Jean Marie, 9ans, est un de ceux-lĂ .Originaire de Nyabihogo, sous-colline bordant cette vallĂ©e, ce dĂ©sormais ancien Ă©colier, a quittĂ© le banc de lâĂ©cole,il ya une annĂ©e. Motif : sa mĂšre veuve nâĂ©tait plus en mesure de supporter ses frais scolaires. «Elle mâa clairement expliquĂ© que je devais voler de mes propres ailes, si je souhaitais poursuivre mes Ă©tudes ».La situation Ă la maison devenant intenable, il opte dâaller chercher du travailler pour Ă©pauler sa mĂšre .Il raconte que deux jours pouvaient passer sans quâils aient de quoi mettre sous la dent. « Câest Ă ce moment quâun de mes camarades de classe mâa prĂ©sentĂ© quelquâun qui pouvait donner du travail dans une des coopĂ©ratives qui fabrique les briques en terre cuite Ă Vyoga». Actuellement, malaxeur dâargile, il affirme gagner 2000Fbu par jour. « Une somme dĂ©risoire certes, mais, suffisante pour que ma famille ne dorme pas ventre affamĂ© » MĂȘme cas de figure pour Jean, 13 ans. Originaire de la sous colline de Mundunduri, aprĂšs la mort de sa mĂšre, sa vie vire au
Sur les sites de cette vallĂ©e, la plupart des enfants ont abandonnĂ© lâĂ©cole
cauchemar. « Dans la foulĂ©e, mon pĂšre sâest remariĂ© .Le debut de mes malheurs » .Car, relate-t-il, ma belle-mĂšre, mâinfligera toutes sorte de supplices. « Quand, je me levais pour aller Ă lâĂ©cole, elle mâassignait Ă faire des travaux interminables .Ce qui faisait, que jâĂ©tais toujours en retard ».Face Ă cette maltraitance, il finit par fuir. De lĂ , Ă intĂ©grer la coopĂ©rative de fabrique des briques. « Pour avoir ne fĂ»t-ce que de quoi manger ».Et dâassurer ne plus voir retourner Ă lâĂ©cole. Sur ces sites, nombreux de ces enfants, bien quâils Ă©prouvent des regrets dâavoir abandonnĂ© lâĂ©cole, tous sâaccordent sur une chose : leur vie connaĂźt un lĂ©ger mieux.
Un mal pour un bien Main dâĆuvre moins chĂšre, ces enfants sont aussi rĂ©putĂ©s pour leur rapiditĂ©. Des qualitĂ©s dont les responsables de ces coopĂ©ratives tirent profit. « A raison de 1000 BIF, le salaire journalier contre 3000 BIF pour une personne adulte, la marge diffĂ©rentielle est considĂ©rable », observe
Outre leur rapiditĂ©, ces enfants constituent une main dâĆuvre productive
N.L , un pĂšre de famille. Selon lui, des mesures contraignantes sâimposent pour lutter contre ââcet appĂąt du gainââ. Et de dĂ©plorer : « Ces responsables de ces coopĂ©ratives se trouvent Ă exploiter lâenfant du voisin, alors quâils devraient lâaider pour continuer sa scolaritĂ© ». Ce pĂšre de famille avoue que le phĂ©nomĂšne nâest pas prĂȘt de sâestomper :« Les chefs collinaires
ont beau crier, mais, ils oublient que ces enfants ont dĂ©jĂ pris goĂ»t de lâargent ».Par un effet domino, il indique quâils sâentraĂźnent entre eux « En sâachetant quelque chose de beau, son autre ami voudra la mĂȘme chose, ainsi de suite. » Autre Ă©lĂ©ment Ă prendre en compte : la culture. La province de Kayanza est rĂ©putĂ©e concentrer le fort taux dâabandon scolaire. Une allusion faite en grande
Cas dâabandons solaires dans la DCE de Kayanza durant lâannĂ©e scolaire 2017/18 Causes
Ecoles fondamentales (sur un total Ecoles post fondamentales (sur un de 3358 cas dâabandons scolaires) total de 223 cas dâabandons scolaires)
Pauvreté
2461
123
Déménagement familial
246
19
Maladies
279
-
Mariages précoces
4
14
Autres causes
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Ă ses nombreux ressortissants qui abandonnent leurs Ă©tudes pour venir chercher du travailler Ă Bujumbura comme domestiques. Depuis que lâadministration a interdit aux enfants de moins de 18 ans de travailler dans des coopĂ©ratives pour la fabrication des briques et des tĂŽles en terre cuite, sur certains sites, un lĂ©ger rĂ©pit sâobserve. « Les rĂ©calcitrants, certes, existent, mais dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les coopĂ©ratives semblent avoir compris le message », confie un responsable au sein de la DCE de Kayanza. Pour juguler ce phĂ©nomĂšne, ce responsable parle de lâimplication des autoritĂ©s de base. Il indique que grĂące au travail des chefs collinaires, ils parviennent Ă Ă©lucider cas par cas afin de connaĂźtre les vraies raisons de lâabandon scolaire. « De la sorte, certains ont pu rĂ©intĂ©grer lâĂ©cole ». HervĂ© Mugisha
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AU CĆUR DU PAYS
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RĂ©gion Centre
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Gitega :Giheta
Le Burundi risque encore une fois de perdre une star Adrienne Nahimana, la cĂ©lĂšbre actrice du feuilleton Ninde est en train de souffrir dans lâoubli total. TerrassĂ©e par la maladie, elle ne quitte plus sa maison et ne bĂ©nĂ©ficie pas de soins mĂ©dicaux adĂ©quats. De notre correspondant Jean-NoĂ«l Manirakiza
R
ongĂ©e par le diabĂšte et sans moyens de se soigner, Adrienne Nahimana est aujourdâhui lâombre dâellemĂȘme. Affaiblie par la maladie et mal soignĂ©e, lâactrice reste clouĂ©e sur son lit chez elle sur la colline Kabanga en commune Giheta depuis des mois. Si elle nâest pas aidĂ©e par sa belle- fille pour quitter son lit, elle fait plus de 10 minutes pour sortir de sa case en vue de profiter de la chaleur du soleil matinal. RencontrĂ©e chez elle, la femme vigoureuse qui avait marquĂ© par son humour le feuilleton Ninde (il passe chaque semaine Ă la Radio Nationale du Burundi depuis 1981) est aujourdâhui mĂ©connaissable. Seule sa voix est restĂ©e intacte. Pour le reste, elle a beaucoup maigri et a dĂ©jĂ perdu plus de 40 kilos. Assise sur une chaise, traits tirĂ©s, regard vide, Adrienne Nahimana nous confiĂ© son calvaire depuis que les
RĂ©gion Ouest
jamais Ă©tĂ© diagnostiquĂ©e de cette maladie. Depuis ce jour, jâai commencĂ© Ă perdre du poids.» Selon ses propos, le rĂ©gime alimentaire que les mĂ©decins lui ont imposĂ© coĂ»te cher. Manger est devenu un cassez -tĂȘte pour sa famille. « Ils mâont strictement interdit de manger du haricot sec, de la pĂąte de manioc, des patates douces et de lâhuile de palme alors que câest lâalimentation de base chez nous.» En plus, cette femme affirme quâelle nâa plus les moyens de se soigner convenablement. Sans la mutuelle de santĂ©, sâacheter de lâinsuline ou dâautres mĂ©dicaments sans le concours des bienfaiteurs lui est aujourdâhui impossible. Il y a quelques mois, une connaissance lâavait aidĂ©e une fois Ă payer les frais de lâhospitalisation Ă Bujumbura. « Je nâai plus un seul sou, toutes mes Ă©conomies sont Ă©puisĂ©es. »
Pour plus dâassistance mĂ©dicale Adrienne Nahimana « Je nâai plus un seul sou, toutes mes Ă©conomies sont Ă©puisĂ©es ! »
mĂ©decins lui ont diagnostiquĂ© sa terrible maladie. « Câest depuis le mois de juil-
let 2018 que jâai su que je souffre du diabĂšte. JâĂ©tais sonnĂ©e car dans ma famille personne nâavait
Malade dans lâignorance totale, sa famille et ses voisins crient Ă cor et Ă cri pour que leur voisine ne disparaisse pas comme Antime Baransakaje, le patriarche des tambourinaires de Gishora Ă Giheta.
« Les Burundais sâinvestissent beaucoup Ă lâenterrement de quelquâun alors quâils restent mĂ©fiants quand il est encore vivant. Maintenant lâadministration est dans le silence et nâintervient pas. Mais quand elle rendra lâĂąme, nous allons les voir se bousculer Ă organiser des cĂ©rĂ©monies grandioses », dĂ©plore un voisin de Nahimana Adrienne. Pour la population de Giheta, il est temps que lâ lâEtat et les bienfaiteurs sortent de leur inaction. « Elle et son groupe Ninde ont beaucoup travaillĂ© pour le pays. Ils ont donnĂ© le goĂ»t aux Burundais Ă Ă©couter la radio nationale et Ă regarder la tĂ©lĂ©vision nationale.» Cherchant Ă savoir ce que lâadministration aurait dĂ©jĂ fait pour soutenir Adrienne Nahimana, lâadministrateur de la commune Giheta a jurĂ© quâil nâĂ©tait pas au courant de cette histoire. « Personne ne mâavait encore informĂ©. Demain ou aprĂšsdemain, jâirai chez elle pour mâenquĂ©rir de cette situation », a promis Alexis Manirakiza. En attendant, Adrienne Nahimana ne demande que des mĂ©dicaments rĂ©guliers pour soulager ses douleurs.
Cibitoke
Des tracts qui appellent à éliminer les personnes ùgées Les tracts sur lesquels sont mentionnés les noms de 45 vieillards de Mugina et Rugombo, accusés de sorcellerie, ont été ramassés. La peur au ventre, ils crient à leur sécurité. Le gouverneur de province met en garde toute personne qui osera commettre ce crime. De notre correspondant Jackson Bahati
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n climat de peur panique rĂšgne actuellement dans les familles de 45 vieillards mentionnĂ©s dans ces tracts Ă Rugombo et Mugina. Des communes qui enregistrent beaucoup de conflits fonciers et familiaux. Ces vieillards accusĂ©s de sorcellerie sont en train de chercher oĂč se cacher craignant dâĂȘtre malmenĂ©s ou tuĂ©s Ă tout moment. Cette situation se fait observer surtout sur les collines de Mugina, Rushimirabarimyi, Ruziba, Nyempundu et Butaramuka en commune Mugina ainsi quâĂ Rukana, Gabiro-Ruvyagira, Munyika II et Rusororo en commune Rugombo. Les personnes qui sont ciblĂ©es sont surtout celles qui ont de
lâĂąge avancĂ© de plus de 60 ans et sont surtout reprochĂ©es dâĂȘtre les auteurs de diffĂ©rents crimes qui ont eu lieu trĂšs derniĂšrement. La population contactĂ©e parle de deux personnes dĂ©cĂ©dĂ©es victimes dâune grenade larguĂ©e Ă Mugina ce lundi 19 novembre ainsi quâune dizaine de gens dĂ©cĂ©dĂ©s dans ses deux communes citĂ©es il y a deux mois. Les auteurs de ces crimes nâont pas jusquâici Ă©tĂ© apprĂ©hendĂ©es comme lâindiquent ces habitants visiblement fĂąchĂ©s. Selon Jean-FĂ©lix Ntuyahaga, un sexagĂ©naire de la colline Rukana en commune Rugombo, les conflits fonciers sâobservent trĂšs souvent et les gens sâentretuent avec comme prĂ©texte la sorcellerie. DerniĂšrement, poursuit-il, la justice lui a rendu sa propriĂ©tĂ© mais il reçoit des menaces de mort et des intimidations de gens qui
La population assiste à une réunion sur la sensibilisation contre la justice populaire
lâinterdisent dâexploiter cette terre pour ne pas se faire tuer. « Ces gens mâont dit que toute ma famille sera dĂ©cimĂ©e une fois si jâose aller exploiter ces champs de culture. »
Lâadministration Ă la base inquiĂšte Sur la colline Butaramuka commune Mugina, un certain Dismas Niyonzima est Ă©galement menacĂ© pour la mĂȘme raison. « Jâai Ă©tĂ© ciblĂ© parmi les autres. Ils mâaccusent dâavoir tuĂ© trois per-
sonnes en moins dâune semaine, mais je constate que câest un conflit familial », se lamente ce pĂšre de 7 enfants. Un des Ă©lus locaux Ă Ruziba dit quâun bon nombre de vieillards sur cette colline se disent menacĂ©s par des jeunes gens dĂ©pourvus de terres cultivables et veulent les Ă©liminer pour rĂ©cupĂ©rer leurs terres. Les autoritĂ©s administratives demandent Ă ces jeunes gens de couper court avec ce mauvais comportement et les appellent Ă
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travailler pour gagner leur propre vie. Le gouverneur de la province Cibitoke promet de multiplier des rĂ©unions de sensibilisation et de renforcement de sĂ©curitĂ©. Il met en garde tout individu animĂ© de cet esprit quâil sera puni conformĂ©ment Ă la loi. Les dĂ©fenseurs des droits de lâhomme Ćuvrant Ă Cibitoke sâinquiĂštent de cette recrudescence de lâinsĂ©curitĂ© dans ces communes et demandent Ă la justice et Ă lâadministration de prendre des mesures pour que ce phĂ©nomĂšne soit Ă©radiquĂ©.
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Rumonge
Regain des avortements clandestins Trois jeunes filles de moins de 18 ans sont dĂ©tenues au cachot de la police pour avortement et abandons des nouveaux nĂ©s. Elles indiquent ne pas avoir des moyens pour faire vivre leurs enfants. Les organisations de dĂ©fense des droits de lâhomme tirent la sonnette dâalarme. De notre correspondant FĂ©lix Nzorubonanya
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ne fille ĂągĂ©e de 16 ans a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e il y a une semaine dans le quartier Birimba de la ville de Rumonge aprĂšs avoir avortĂ©. Ses voisins ont vite alertĂ© la police. Cette fille a avouĂ© avoir commis cette infraction dâinfanticide malgrĂ© elle. Selon des sources policiĂšres, elle a indiquĂ© quâelle nâavait pas de moyens de nourrir ce bĂ©bĂ©. Une autre fille ĂągĂ©e de 15 ans dĂ©tenue au cachot de la police a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e au moment oĂč elle venait de jeter lâenfant quâelle venait de mettre au monde dans un des quartiers de la ville de Rumonge. Une autre est dĂ©tenue au cachot de la police pour avoir abandonnĂ© son bĂ©bĂ© Ă lâhĂŽpital de Rumonge ce lundi 19 novembre. Elles Ă©taient toutes des filles de mĂ©nage avant de se
RĂ©gion Nord
retrouver dans la rue sans aucun emploi et appui familial car provenant des provinces lointaines. Selon des sources policiĂšres, elles avouent avoir commis ces infractions dâinfanticide malgrĂ© elles Ă cause du manque de moyens pour faire vivre leurs enfants. Au niveau de la police, on prĂ©cise que lâavortement est puni par le code pĂ©nal Burundais. Leurs dossiers pĂ©naux sont en train dâĂȘtre confectionnĂ©s pour ĂȘtre acheminĂ©s au parquet.
Recrudescence des cas dâavortement et abandon dâenfants DâaprĂšs Fulgence Ngabire, chef dâantenne de la FVS/Amade en province de Rumonge, la situation est prĂ©occupante et mĂ©rite des actions urgentes. Il y a une nette augmentation des cas dâavortement surtout en milieu urbain et semi urbain ainsi que
Cachot des mineurs et des femmes de Rumonge
des cas dâabandon dâenfants ces derniers mois. Il souligne quâil sâobserve un exode rural poussĂ© et des dislocations des familles. La communautĂ© dans certains endroits ne joue plus son rĂŽle dâavant. Des cas dâavortement et dâabandon de bĂ©bĂ©s leur sont souvent rapportĂ©s par les comitĂ©s de protection des droits de lâenfant dans les quartiers et sur les collines. La prise en charge de
ces enfants abandonnĂ©s ou jetĂ©s par leurs mĂšres nâest pas coordonnĂ©e. Les autoritĂ©s administratives, les confessions religieuses, la police, les leaders communautaires, les organisations qui militent pour les droits des enfants et de la femme, les reprĂ©sentants du ministĂšre de la SolidaritĂ© nationale doivent sâasseoir ensemble pour arrĂȘter des stratĂ©gies afin
de diminuer lâampleur de ce phĂ©nomĂšne. Les informations recueillies au niveau de la prison de Rumonge indiquent que le nombre des femmes condamnĂ©es ou accusĂ©es dâinfraction dâinfanticide, dâavortement et dâabandon dâenfants ne cesse dâaugmenter. KĂ©siĂ© Bagumako, activiste des droits de la femme au sein de lâassociation des femmes rapatriĂ©es (Afrabu) en province de Rumonge tire la sonnette dâalarme et demande la mobilisation de tout le monde. Elle demande aux conseils communaux de voter un budget chaque annĂ©e destinĂ© Ă la prise en charge de ces enfants jetĂ©s ou abandonnĂ©s. Des campagnes de sensibilisation doivent ĂȘtre menĂ©es Ă lâendroit des femmes pour la lutte des grossesses non dĂ©sirĂ©es car beaucoup de victimes le sont par ignorance. Il faut une maĂźtrise de la dĂ©mographie qui fait que des jeunes filles et garçons quittent leurs collines pour aller dans les villes Ă la recherche du travail. Il demande que ces bĂ©bĂ©s abandonnĂ©s soient enregistrĂ©s dans les registres dâEtat civil pour avoir accĂšs au droit Ă la nationalitĂ©.
Ngozi/Mwumba
Les chĂŽmeurs dĂ©cidĂ©s pour un auto dĂ©veloppement Ils se regroupent dans une association dĂ©nommĂ©e Sangwe Mwumba, une extension de Sangwe national. Depuis leur dĂ©but dâactivitĂ©s en mars, ils se targuent de la gestion dâun hectare de champs de culture. De notre correspondant Apollinaire Nkurunziza
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ls sont mixtes, garçons et filles, des laurĂ©ats du secondaire et universitaires. Leur point commun : le chĂŽmage. Leur nombre nâest pas du tout minime. Seuls 178 ont dĂ©cidĂ© de se rĂ©unir en coopĂ©rative Sangwe Mwumba, parmi eux 12 universitaires. CâĂ©tait en mars 2018. Ils se sont battus pour trouver une contribution de cinq mille chacun afin dâentamer leur business. Seulement 135 sont parvenus Ă poursuivre leur dessein. Ainsi, un hectare de champs cultivable a Ă©tĂ© louĂ©, surplombant la vallĂ©e de Rwarangabo, pour la plantation de riz, maĂŻs et pomme de terre. « Nous venons de rĂ©colter 796kg de pomme de terre. On avait plantĂ© 120kg de semence », indique Japhet Nduwinama secrĂ©taire de
la coopĂ©rative. Il fait Ă©galement savoir quâils sont prĂȘts Ă procĂ©der Ă la rĂ©colte du riz plantĂ© sur une Ă©tendue dâun demi-hectare. Ces jeunes en chĂŽmage rĂ©vĂšlent quâils ne bĂ©nĂ©ficient dâaucun soutien de qui que ce soit. « Nous ne comptons que sur nos maigres cotisations.» Parlant du marchĂ© dâĂ©coulement, ils disent ne pas sâen soucier : « Nous cultivons Ă contre saison. Comme nos champs surplombent le marais, nous pratiquons lâarrosage. Donc, lors de la rĂ©colte, au marchĂ© il nây a pas assez de produits ». Ils indiquent vendre Ă raison de 450 francs par kilogramme de pomme de terre. Volant avec leurs propres fragiles ailes, ils sont confrontĂ©s Ă un manque de matĂ©riel agricole et un capital suffisant. « Le manque dâarrosoirs, de fumure sont les premiĂšres barriĂšres Ă notre dĂ©veloppement », fait savoir
Certains membres de Sangwe Mwumba en train de récolter les pommes de terre
Japhet laurĂ©at de lâIPA Français Ă lâUniversitĂ© du Burundi.
Quand lâunion fait la force Selon eux, la coopĂ©rative leur a permis un rassemblement, faire des connaissances et donner leur contribution en matiĂšre de dĂ©veloppement. En plus, ils partagent les connaissances. « Jâai appris les techniques modernes de cultiver le maĂŻs. Nous avons
des ingĂ©nieurs au sein de la coopĂ©rative. Câest un grand avantage pour nous dâavoir des intellectuels qui se reconnaissent dans divers domaines » se plaĂźt Bosco Rukundo un jeune diplĂŽmĂ© en hĂŽtellerie et tourisme. Il affirme que la coopĂ©rative leur donne une opportunitĂ© de se complĂ©ter. De surcroit, ils ne cessent de rĂȘver. Le secrĂ©taire de Sangwe Mwumba rĂ©vĂšle que des projets sont multiples Ă leur agenda.
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Entre autres lâapiculture, la culture de champignons et lâĂ©levage de porcs. Ainsi, ils demandent un soutien du gouvernement et des natifs pour la mise en Ćuvre de ces projets dâauto dĂ©veloppement. Aux autres jeunes chĂŽmeurs comme eux, ils leur demandent de se joindre Ă eux pour dessiner leur avenir ensemble.
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La Protection des tĂ©moins et victimes lors des procĂšs, un souci au cĆur de lâAFJB Lâassociation des femmes juristes du Burundi (AFJB) a animĂ©, du 15 au 16 novembre, un atelier de vulgarisation de la loi sur la protection des victimes, tĂ©moins et autres personnes en situation de risque lors dâune procĂ©dure pĂ©nale ou dans le cadre dâune commission dâenquĂȘte. Une sĂ©ance quâont apprĂ©ciĂ©e les diffĂ©rents professionnels du droit, avocats et activistes des droits humains, participant Ă la rencontre. Lâatelier a bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien financier et technique de lâUNICEF et de lâUnion EuropĂ©enne.
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âAFJB se dit prĂ©occupĂ©e. DâaprĂšs diffĂ©rentes interventions jeudi 15 novembre lors de lâouverture de lâatelier, pas mal de victimes et tĂ©moins brillent par leur rĂ©ticence Ă dĂ©noncer les criminels par crainte de reprĂ©sailles. Une quarantaine de participants, avocats et acteurs de la sociĂ©tĂ© civile, dĂ©fenseurs des droits humains, sont unanimes Ă ce sujet. «Une victime peut prĂ©fĂ©rer souffrir en silence [âŠ], un tĂ©moin nâosera pas donner des dĂ©positions sâil nâest pas sĂ»r dâĂȘtre suffisamment protĂ©gé», rĂ©alise Jean Bosco Bigirimana, bĂątonnier de lâordre des avocats de Gitega, tout en dĂ©plorant aussitĂŽt: «Cette rĂ©ticence plombe lâadministration dâune bonne justice». Les victimes et tĂ©moins ignorent quâil y a une loi qui les protĂšge. Et la situation est dâautant plus prĂ©occupante que les praticiens eux-mĂȘmes connaissent mal la loi, pourtant promulguĂ©e depuis deux ans, souligne Me Bigirimana. Ainsi le prĂ©sent atelier se veut dâune importance capitale. Cette loi doit ĂȘtre connue par les professionnels, intermĂ©diaires dans sa vulgarisation au niveau de la population, la composante des bĂ©nĂ©ficiaires. Le profil cible de lâatelier rĂ©pond Ă ce souci, soutient EspĂ©rance Ninahaze, reprĂ©sentante de lâAFJB Ă cette rencontre. «Il faut que cette loi soit effectivement mise en Ćuvre pour que les concernĂ©s soit protĂ©gĂ©s dâune maniĂšre qui convienne et que justice soit rendue». Prenant la parole, LĂ©onidas Ngayabihema, reprĂ©sentant de lâUnicef Ă cette session, partenaire de lâAFJB dans lâorganisation de lâatelier, reviendra sur lâimportance de la loi dont il est question. «Il est essentiel quâun tĂ©moin puisse dĂ©poser dans un cadre judiciaire ou coopĂ©rer Ă des enquĂȘtes de police sans craindre lâintimidation», martĂšle-t-il, prĂ©cisant que «le tĂ©moignage est souvent la clĂ© de voĂ»te dâenquĂȘtes et poursuites rĂ©ussies». Pour ce juriste, cette loi arrive
Ă point nommĂ©. Le manque dâun vĂ©ritable mĂ©canisme de protection conduit en effet Ă lâimpunitĂ© totale. «Les autoritĂ©s judiciaires sont amenĂ©es Ă libĂ©rer les prĂ©sumĂ©s auteurs dâexĂ©cutions extrajudiciaires, faute de tĂ©moins». Et dâen appeler Ă lâEtat de sâassurer de sa mise en application. «La protection des tĂ©moins est Ă la fois une nĂ©cessitĂ© et une obligation pour lâEtat». Il doit prĂ©server la volontĂ© des tĂ©moins de collaborer avec la justice et doit protĂ©ger les personnes rĂ©sidant sur son territoire.
«Cette loi sâappliquera aux cĂŽtĂ©s du code pĂ©nal sans le contredire» Pour Edouard Ngendakumana, un avocat conseil participant Ă lâatelier, cette loi a cela dâutile quâelle est spĂ©cifique en ce qui est de la protection des victimes, tĂ©moins et autres personnes en situation de risque. Cependant, les modalitĂ©s de son application restent difficiles. «Certaines de ces dispositions semblent contraires au code de procĂ©dure pĂ©nale». MaĂźtre Ngendakumana base son argumentaire notamment sur les articles 7 et 9 de la loi. Le premier alinĂ©a de lâarticle 7 dispose en effet : «Le juge peut, Ă la demande du ministĂšre public, de la dĂ©fense, dâune victime ou de son reprĂ©sentant ou dâun tuteur, autoriser une dĂ©position anonyme». Quant au 9Ăš article, il autorise entre autres, lors des audiences publiques, la mise du tĂ©moin Ă lâabri des regards du public et du prĂ©venu, la dissimulation des adresses du tĂ©moin ou de la victime, la dĂ©formation de la voix de la victime ou du tĂ©moin, lâemploi des pseudonymes, etc. Pour le juriste Ngendakumana, ces dispositions viennent, en cela, comme pour opposer le code pĂ©nal qui impose, en la matiĂšre, ââla publicitĂ© des audiencesââ. «Les tĂ©moins se prĂ©sentent devant la barre». Pour ce faire estime-til, lâanonymat peut amener le prĂ©venu Ă des suspicions. Autrement, lâapplication de la loi se mĂ©riterait dâune juridic-
EspĂ©rance Ninahaze : «La plus-value de cette loi est quâelle aborde la question de protection des tĂ©moins et victimes de la façon la plus approfondie»
tion spĂ©cialisĂ©e dâautant plus quâelle comporte une dimension spĂ©ciale. Sinon, le juge pĂ©nal doit se conformer au code pĂ©nal. En guise dâĂ©clairage vis-Ă -vis de cette prĂ©occupation, un autre juriste, un avocat participant, soulignera que la ââla loi spĂ©ciale doit ĂȘtre le repĂšre lors des procĂ©duresââ. «Il nây a donc point de contradiction», rectifie-t-il, avant de
nuancer : «Dâailleurs le code pĂ©nal est punitif, tandis que la prĂ©sente loi est protectrice» La reprĂ©sentante de lâAFJB abondera dans le mĂȘme sens. Pour EspĂ©rance Ninahaze, la plus-value de cette loi est quâelle aborde la question de la protection des tĂ©moins et victimes de la façon la plus approfondie. Cette loi institue en plus une unitĂ© de
protection de ces catĂ©gories qui sâinvestira davantage et renforcera les autres organes Ă©tatiques qui travaillent dans le domaine. Tout autre aspect positif de la loi Ă relever est son avantage matĂ©riel. LĂ©onidas Ngayabihema soutient que les mĂ©canismes de protection prĂ©vus par cette mesure ne sont pas exigeants en termes de ressources. «La dissimulation ou le changement dâidentitĂ© ont lâavantage de nĂ©cessiter peu de coĂ»t». Ainsi, il est aisĂ© de les mettre en Ćuvre par rapport aux protections opĂ©rationnelles telles que la fourniture dâune escorte, dâune rĂ©sidence temporaire ou encore dâune rĂ©installation. LâAFJB sâinvestit dans lâapplication de cette loi notamment par la sensibilisation des diffĂ©rents acteurs, lâappui de sa mise en Ćuvre en particulier en faveur des femmes et des enfants. Les participants Ă lâatelier ont vivement encouragĂ© la poursuite de cette vulgarisation au profit des avocats et des dĂ©fenseurs des droits de lâhomme ainsi que des magistrats.
La reprĂ©sentante de lâAFJB, le bĂątonnier du barreau de Gitega, les reprĂ©sentants de lâUnion EuropĂ©enne et de lâUnicef Ă lâouverture de lâatelier
Les participants Ă©taient des professionnels du droit issus de tous les coins du pays.
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ANNONCES
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AVIS DE RECRUTEMENT Dans le cadre du projet « Bungabunga Amazi » visant Ă amĂ©liorer la gestion et la distribution dâeau potable dans 15 communes rurales de trois provinces, Ă savoir toutes les communes de Bururi et de Rumonge, ainsi que quatre communes de la province Mwaro (Nyabihanga, Kayokwe, Ndava et Bisoro), lâONG GVC lance un appel dâoffre aux candidat(e)s Ă partir du 20 Novembre 2018 pour les postes suivants : Superviseurs opĂ©rationnels en WASH (5 postes) : DiplĂŽme acadĂ©mique (ou Ă©quivalent), de prĂ©fĂ©rence en relation avec le profil recherchĂ© ; trois ans dâexpĂ©riences solides en Eau, HygiĂšne et Assainissement (EHA), prĂ©fĂ©rablement dans le domaine de gestion, renforcement de capacitĂ©s et Ă©tudes. Lieu de travail : Rumonge, Bururi ou Mwaro. Coordinateur national en WASH : DiplĂŽme acadĂ©mique (ou Ă©quivalent), de prĂ©fĂ©rence en relation avec le profil recherchĂ© ; cinq ans dâexpĂ©riences solides en Eau, HygiĂšne et Assainissement (EHA), prĂ©fĂ©rablement dans le domaine de gestion, renforcement de capacitĂ©s et Ă©tudes. Lieu de travail : Rumonge Les TdR de chaque profil sont disponibles au bureau de GVC Ă Bujumbura et sur le site Internet dâ« Intercontact ». Les postes sont ouvertes Ă toute personne de nationalitĂ© burundaise ou Ă©trangĂšre dĂ©tenant un permis de travail au Burundi. Les candidatures sont Ă soumettre Ă lâadresse courriel recrutement.burundi@gvc-italia.org avant le 6 dĂ©cembre 2018 Ă 17h00. Les dossiers incomplets ne seront pas considĂ©rĂ©s. Uniquement les candidats prĂ©sĂ©lectionnĂ©s seront contactĂ©s. Des candidates sont fortement encouragĂ©es Ă postuler. Les candidats sont invitĂ©s de mentionner le numĂ©ro de la carte dâidentitĂ© (ou Ă©quivalent) dans leur CV. Documents Ă soumettre obligatoirement et uniquement : curriculum vitae (en format MS Word ou PDF, pas de scan), lettre de motivation (en format MS Word ou PDF, pas de scan), copie du diplĂŽme (scan en JPG ou PDF). Dâautres documents seront demandĂ©s une fois que les candidats prĂ©sĂ©lectionnĂ©s seront contactĂ©s.
COMMUNIQUE DE RECRUTEMENT
INTERCONTACT SERVICES recrute pour un Client un Expert IT remplissant les conditions suivantes : avoir un diplĂŽme BSC : MSC en informatique, possĂ©der les certifications actuelles de lâindustrie informatique (par exemple MCSE, MCP, CCNP) constituerait un atout. Les candidats devront justifier dâune expĂ©rience professionnelle dâau moins 5 ans dans un poste similaire. Ils devront justifier dâune expĂ©rience dans les installations de rĂ©seaux informatiques et internet ; savoir faire lâentretien du rĂ©seau informatique, internet et camĂ©ra de surveillance. Le texte de ce communiquĂ© est postĂ© sur le site : www.intercontactservices.com dans la rubrique offre dâemploi. Les dossiers de candidature constituĂ©s dâune lettre de motivation, dâun CV actualisĂ©, une copie du diplĂŽme seront envoyĂ©s Ă lâadresse Ă©lectronique: interhuman@intercontactservices.com. La date limite de dâenvoi des candidatures est fixĂ©e au 27 Novembre 2018 Ă 17 h00.
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Etats gĂ©nĂ©raux dâassurance : Les assureurs soucieux de lâamĂ©lioration de leurs prestations Les 13 compagnies dâassurance regroupĂ©es au sein de lâASSUR ont tenu, du 15 au 16 novembre, les Ă©tats gĂ©nĂ©raux en province Ngozi. Objectif : Echanger sur les stratĂ©gies Ă mettre en Ćuvre en vue de lâamĂ©lioration des prestations offertes Ă leurs clients
C
es Ă©tats gĂ©nĂ©raux permettront de booster le secteur de lâassurance au Burundi», a martelĂ©, Trinitas Girukwishaka, prĂ©sidente de lâASSUR, jeudi 15 novembre Ă lâouverture de la rencontre. Ces consultations amĂšneront les assureurs Ă comprendre le rĂŽle qui doit ĂȘtre le leur dans le dĂ©veloppement du pays. « Ensemble avec les partenaires publics et privĂ©s, nous allons Ă©tudier notre contribution dans le dĂ©veloppement du pays sous le thĂšme : les assureurs engagĂ©s pour le dĂ©veloppement durable du pays ». Mme Girukwishaka se dit rĂ©jouie. En effet, dit-elle, lâindustrie dâassurance du Burundi connaĂźt pas mal dâinnovations. «Elle se dĂ©veloppe progressivement». Dans son mot dâouverture, Joseph Butore, deuxiĂšme viceprĂ©sident de la RĂ©publique, a apprĂ©ciĂ© lâinitiative relative Ă la mobilisation de lâĂ©pargne :
DiffĂ©rents intervenants dans le domaine de lâassurance et les hautes autoritĂ©s lors de lâouverture des EGA, jeudi 15 novembre, Ă lâhĂŽtel Ruhuka de Mwumba
« Lâintroduction de lâassurance de masse et de la micro-assurance permet de toucher une plus grande partie de la population, y compris celle Ă faible revenu. », a-t-il soulignĂ©, avant de fĂ©liciter Arca, lâAgence de rĂ©gulation et de contrĂŽle des assurances. Elle sâinvestit tellement dans la sensibilisation pour les nouvelles assurances obligatoires. « Nous apprĂ©cions son niveau de collaboration avec les autres intervenants de lâassurance ». Des compliments aussi de la part de Domitien Ndihokubwayo, le ministre des Finances. Ce membre du gouvernement tient Ă encourager lâASSUR pour son initiative Ă organiser les EGA. « Cela servira de bon exemple aux autres secteurs de la vie du pays ».
Joseph Butore : « Nous apprĂ©cions le niveau de collaboration de lâARCA avec les autres intervenants de lâassurance »
La satisfaction de la clientĂšle, un pari Ă gagner Les assureurs se disent dĂ©terminĂ©s Ă renforcer la confiance auprĂšs de leurs clients. «Nous allons essayer de rĂ©duire lâinsatisfaction de notre clientĂšle. Il y a toute une action qui va ĂȘtre solidifiĂ©e pour mĂ©riter la confiance de la population», rassure Jean PAUL Roux, Directeur GĂ©nĂ©ral de âBusiness Insurance & Reinsurance Companyâ (BIC s.a), lâun des assureurs participants. Il tient Ă ĂȘtre prĂ©cis : «Il faut amĂ©liorer les compĂ©tences, ĂȘtre prĂ©sent pendant le moment des sinistrĂ©s et aussi essayer de compenser dans les meilleurs dĂ©lais ». Ceci passera notamment par la rĂ©forme des stratĂ©gies de marketing. Chaque compagnie va
mettre en place un plan stratégique. M. Roux insiste sur le rapprochement des clients.
NĂ©cessitĂ© dâune collaboration avec le gouvernement Un besoin dâune Ă©troite collaboration avec les pouvoirs publics mĂ©rite dâĂȘtre soulignĂ© aux yeux dâAugustin Sindayigaya, prĂ©sident de lâorganisation de ces Ă©tats gĂ©nĂ©raux. «Les partenaires publics doivent sâimpliquer davantage ». A titre exemplatif, dit-il, le ministĂšre de la SĂ©curitĂ© publique doit suivre de prĂšs les cas dâaccidents. «Il faut que la police de roulage fasse tĂŽt les constats dâaccidents afin de faire avancer rapidement les procĂ©dures et passer consĂ©quemment aux
Trinitas Girukwishaka : « Câest une occasion de promouvoir en commun les atouts et les opportunitĂ©s de lâindustrie dâassurance »
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indemnisations dans les meilleurs dĂ©lais ». Selon lui, les assurances vont collaborer Ă©troitement avec ce ministĂšre pour rĂ©duire le nombre dâaccidents, surtout ceux de roulage. «Nous allons nous investir beaucoup plus dans la prĂ©vention», promet-il, justifiant que «La meilleure assurance, câest la prĂ©vention». Des mesures de prĂ©vention vont ĂȘtre prises. Ce que reprendra Prosper Bazombanza, prĂ©sident de lâAgence de rĂ©gulation et de contrĂŽle des assurances (ARCA), dans son propos, appelant les partenaires Ă se focaliser sur la prĂ©vention pour rĂ©duire les catastrophes. Un hic tout de mĂȘme, sâest plaint le prĂ©sident de lâArca. Il dĂ©plore la montĂ©e des prix des piĂšces de rechange alors que les tarifs de lâassurance restent inchangĂ©s. «Avec le temps, les prix ont flambĂ©, et pour les vĂ©hicules et pour les piĂšces de rechange. Câest une question globale qui doit ĂȘtre prise en main par les pouvoirs publics ». Il appelle, pour ce, les pouvoirs publics Ă tenir compte de la situation macro-Ă©conomique du pays. Sur les deux jours, ces Ă©tats gĂ©nĂ©raux se sont dĂ©roulĂ©s suivant diffĂ©rentes thĂ©matiques. DĂ©veloppĂ©es sous forme dâateliers, ces derniĂšres se sont sanctionnĂ©es, chacune, par des recommandations et rĂ©solutions particuliĂšres. Entre autres recommandations , celle de rĂ©pondre Ă lâattente de la clientĂšle qui veut une amĂ©lioration des services, sâinvestir plus dans la prĂ©vention ainsi que la sensibilisation de la population quant Ă la culture dâassurance.