Le design suisse aujourd’hui 66 Sept studios de design
72 Les Espaces du design, notre sélection
78 Design Preis Schweiz 2025, les nominés
80 Zurich Design Weeks, rétrospective
MY DAY WITH 82 Chez Nicolas et Amanda
REPORTAGES
92 En Campanie, un riad à l’occidentale
100 Une maison teintée de rose au Mexique
MANUFACTURE
110 Pedrali, vingt ans de bois
À L’INTÉRIEUR
112 Chambres minimales et raffinées
120 Dressings, plus que du rangement
124 Bico, un sommeil sain
ÉQUIPEMENT
126 Salles de bain, leçon de style
ENTREPRISES
138 L’actu des entreprises locales
AGENDA
142 Les expos et les salons à ne pas manquer
RENCONTRE
146 Le coup de cœur d’Élodie de J’aime pas les dimanches
ENTRE RÊVE, DESIGN ET DURABILITÉ
Le yachting de luxe connaît une croissance continue, porté par des clients en quête d’exception. Un secteur où design sur mesure et innovations durables redéfinissent les standards de la grande plaisance.
Chantal Rizzardi
Sanlorenzo dévoile le SD132, un yacht de 40,7 m, le plus grand de sa gamme semi-déplaçante en composite, au design élégant et asymétrique signé Zuccon International Project.
100 Sunreef Power. Avec 557 m2 d’espaces de vie – dont 222 m2 d’intérieurs raffinés et 256 m2 de ponts extérieurs – ce yacht allie confort et innovation. Premier modèle de luxe à intégrer du lin et des résines biosourcées dans ses aménagements, il incarne une élégance durable et visionnaire. sunreef-yachts.com
Qu’il s’agisse de l’expression d’un statut social, d’une fascination viscérale pour la mer ou d’une véritable passion, les yachts exercent un pouvoir de séduction unique. Véritables bijoux alliant savoir-faire artisanal et ingénierie de pointe, ce sont des machines d’une sophistication extrême, capables aussi bien de traversées transocéaniques que d’offrir des instants de détente absolue dans les plus belles baies. Ils sont aujourd’hui au cœur d’un secteur en pleine expansion, porté par une demande internationale et une montée en gamme constante. Le marché mondial du yachting de luxe connaît une dynamique forte, accentuée après la période post-Covid. La flotte mondiale de yachts de plus de 25 mètres atteint aujourd’hui environ 12 000 unités, avec près de 350 nouvelles constructions chaque année. Et parmi elles, une vingtaine dépasse même les 50 mètres. La tendance est claire: on navigue toujours plus vers l’extraluxe.
ENTRE ART ET INGÉNIERIE
Dans cet univers, la personnalisation n’est plus un luxe, mais une norme. Architectes et ingénieurs travaillent main dans la main pour garantir des performances techniques irréprochables, sans jamais sacrifier le confort ni l’esthétique. Le yacht devient un objet hybride : maison flottante, œuvre d’art et prouesse technologique. Les aménagements intérieurs jouent un rôle central, avec des matériaux nobles – bois précieux, marbres rares, textiles somptueux – mis au service d’un design entièrement sur mesure.
NAVIGUER SANS LAISSER DE TRACE
Mais au-delà du raffinement, un autre défi se dessine : celui de la durabilité. Face à des armateurs de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux, les chantiers navals redoublent d’efforts. Teck synthétique, liège, bambou ou tissus recyclés remplacent peu à peu les matériaux classiques. Les motorisations évoluent aussi : propulsion électrique, panneaux solaires, batteries haute capacité…
Certains projets incarnent cette ambition : le Breakthrough, superyacht de 118,8 mètres lancé en 2025, est le premier à être principalement propulsé à l’hydrogène. De son côté, le REV Ocean, dédié à la recherche océanique, illustre une plaisance tournée vers la science et la préservation des mers. Pour autant, la mutation est lente : seuls 14 % des yachts de plus de 24 mètres actuellement en construction intègrent une motorisation alternative.
Ajoutons à cela un contexte économique complexe, fragilisé par les hausses des droits de douane. Le yachting de luxe cherche un nouvel équilibre : entre excellence artisanale, innovations responsables et désir d’évasion.
Prochains rendez-vous:
Cannes Yachting Festival : du 9 au 14 septembre 2025
Salon Nautique International de Gênes : du 19 au 24 septembre 2025
Monaco Yacht Show : du 24 au 27 septembre 2025
Boot Düsseldorf : du 17 au 25 janvier 2026
UNE DÉPENDANCE TRANSFORMÉE AVEC
SOBRIÉTÉ
À Pregny-Chambésy, dans le domaine du Reposoir, une seconde partie du grand corps de ferme a été transformée par le bureau d’architectes de Charles Pictet et Baptiste Broillet à Genève. Le bâtiment construit au 19e siècle dans un style romantique national a jadis remplacé plusieurs bâtiments agricoles du 18e siècle, contemporains de la très belle maison de maître toujours existante et classée.
Beaucoup d’éléments structurels avaient été conservés ou réemployés, comme cela était de mise à l’époque. Les architectes Pictet et Broillet les ont soigneusement gardés en articulant leur projet de façon à tourner en opportunités les contraintes engendrées par leur conservation. Orientée plein nord, cette portion du bâtiment abritait une écurie surmontée d’un grenier à foin.
Au rez-de-chaussée, à l’extrémité de la longue et unique pièce de jour, la cuisine est faite d’éléments sur pieds avec des plateaux volontairement disparates pour éviter qu’elle ne s’impose trop visuellement.
À l’étage, deux chambres d’enfants sont situées de part et d’autre d’une salle de jeux et d’une salle d’eau. Des parois vitrées préservent l’unité du grenier tout en offrant des vues directes sur le parc. Deux chambres supplémentaires se situent dans la partie historique attenante.
Sobriété et économie guident également le traitement des façades. Sans recherche d’effet, les architectes aguerris à ce type de projet démontrent une fois de plus qu’une approche cultivée, économe et attentive peut à la fois préserver et enrichir un patrimoine.
À Zurich, Roter Delfin réinvente la restauration en unissant design, gastronomie et rencontres humaines. Dans un intérieur bleu ponctué de rouge, le lieu s’ancre localement à travers des collaborations avec Lavie (linge) et Valentino Scussel Design (mobilier). Un concept global, innovant et affirmé. roterdelfin.ch
Moins formatée et uniforme qu’auparavant, la scène actuelle du design s’affranchit des frontières établies et adopte une attitude plus fluide, collaborative et transdisciplinaire. Cette diversification induit des pratiques qui semblent dictées (aussi) par des raisons économiques. Les entreprises investissent moins dans la recherche de nouveaux produits, poussant les jeunes créatifs à s’émanciper des cadres établis. Désormais, leur activité ne se limite plus à un champ strictement défini, mais s’étend vers des pratiques hybrides, ouvertes et engagées, fonctionnant souvent en intelligence collective. Le design devient un outil de réflexion critique, de transformation sociale, de spéculation sur le futur, voire d’engagement politique ou écologique. Dans ce dossier, notre sélection annuelle de design suisse, Les Espaces du design, renoue avec une cuvée marquée par des projets collaboratifs et inclusifs. Les designers n’hésitent pas à produire leurs propres créations, sans l’appui d’un éditeur, témoignant d’un esprit particulièrement débrouillard. Le cahier explore aussi les nouveaux studios de design qui se frottent à divers domaines mêlant souvent plusieurs disciplines dans une même pratique.
La scène suisse du design reste donc plus active et dynamique que jamais, comme l’ont démontré les Zurich Design Weeks qui viennent de se terminer. Quant au Prix Design Suisse, il présentera, en novembre, à Langenthal, une nouvelle catégorie baptisée « In Between », réservée aux projets explorant des approches transversales innovantes, confirmant un glissement vers un design plus ouvert, qui ne suit plus les normes mais les questionne.
Cahier réalisé par Clara Jannet, Patricia Lunghi et Maxime Pégatoquet
ESTELLE BOURDET, TISSER LE QUOTIDIEN
D’origine suisse et suédoise, Estelle Bourdet a choisi le textile comme médium de prédilection. Une matière vivante, humble et infiniment expressive, qui lui permet de naviguer entre design, art et artisanat. Formée aux arts visuels à l’ECAL, puis en techniques textiles à la Hochschule Luzern et enfin à Capellagården en Suède, elle a progressivement façonné une pratique singulière où tradition et contemporanéité se rencontrent. À travers ses tissages, elle déconstruit les codes de l’espace domestique et les réinvente en objets fonctionnels, ou non, toujours empreints d’authenticité. Sa recherche explore les liens entre gestes analogiques et usages actuels, entre transmission artisanale et questionnements contemporains. Elle puise dans le savoir-faire du rag rug — tissage à partir de tissus de récupération — pour proposer une production à la fois durable et sensible. Chaque pièce est unique, composée de matériaux upcyclés et de teintures faites main, affirmant un rapport intime au temps, aux ressources et au quotidien. Chez Estelle Bourdet, tisser n’est pas seulement une pratique, c’est un mode de vie. Cultiver, récolter, transformer, réutiliser : ses œuvres témoignent d’une approche lente, consciente et poétique, qui redonne au textile toute sa puissance narrative et émotionnelle. estellebourdet.com
JULIEN AYER, DOUBLE VIE
Installé aujourd’hui à Fribourg, Julien Ayer est un créatif de longue date, passionné par le dessin et la musique. Formé à l’ECAL, il y reste comme enseignant en 3D, image de synthèse et en recherche appliquée, avant de rejoindre pendant quinze ans une entreprise de design industriel. Après vingt ans d’expérience, il décide d’aller à contre-courant en prenant le risque d’ouvrir son propre studio de design, animé par l’envie de retrouver la liberté de créer et de mener ses projets personnels, tout en continuant à réaliser des mandats. Cette double vie structure sa pratique : d’un côté, le design industriel, où le nom du créateur disparaît derrière la marque et les équipes ; de l’autre, ses projets en solo, où il assume conception, communication et relation aux artisans, explorant pleinement sa créativité. Son approche repose sur l’exigence et l’épure avec des objets simples, parfois minimalistes. Pointilleux sur tous les détails, il travaille chaque pièce jusqu’à ce que l’objet soit juste dans sa forme et son usage. Pour Julien Ayer, le design constitue un outil d’innovation et de solutions concrètes : il conjugue expertise industrielle et expression personnelle, démontrant que rigueur et imagination peuvent se nourrir mutuellement. charlesdeppierraz.com
STUDIO EIDOLA, LA RECHERCHE DES MATÉRIAUX AVANT TOUT
Fondé à Zurich par la designer Denizay Apusoglu et l’architecte Jonas Kissling, ce studio interdisciplinaire de recherche et de design s’intéresse aux matériaux issus de minéraux locaux. La démarche de Studio Eidola se situe à la croisée de l’architecture, du design produit et de la recherche : l’objectif est d’explorer la mémoire géologique et les cycles des matériaux industriels, afin de réimaginer leur potentiel esthétique et constructif. Tout projet commence par une immersion dans la nature avec collecte d’échantillons et se poursuit par des échanges avec les habitants locaux, avant de passer aux expérimentations à l’atelier. Le travail de recherche « Tectonic Dusts » sur l’extraction du quartzite à Vals, dans le canton des Grisons, leur a valu le Prix suisse de design 2025. Ici l’objectif de Studio Eidola vise à réutiliser les déchets issus du traitement de la pierre pour en faire des matériaux de construction, allant des briques aux tuiles. Ce projet veut apporter des solutions pratiques et changer les perceptions, en démontrant le potentiel caché de ce qui est traditionnellement considéré comme un déchet, sans vouloir en masquer les imperfections. Les créations du studio sont souvent éphémères ou biodégradables, soulignant le cycle vertueux du matériau plutôt que son usage statique.
studioeidola.ch
MEILLEURES LAMPES DE POCHE IMPRIMÉES À LA MAISON
Lustra est une lampe dessinée par le Lausannois Jakob Spik, imprimée en 3D à partir de matériaux biosourcés ou recyclables, et produite en petite série. S’inspirant du plissé des tissus, semblant presque pouvoir virevolter sur elle-même, elle est un quart d’heure de bonheur à contempler. Mellow, du bureau zurichois Dehgraf, est elle aussi imprimée en 3D, sur la base d’un bioplastique haut de gamme et écologique. Cubique dans sa forme, elle brille par les bulles qui en proposent une structure plus organique. Plus lunaire également.
4A) Lampe Lustra de Jakob Spik (lustra-light.com).
4B) Lampe Mellow de Dehgraf Studio (dehgraf.shop).
MEILLEURE TABLE DE SALON FUTURO VINTAGE
En s’inspirant de l’esthétique des colonnes romaines et d’une forme de clin d’œil au mouvement Memphis, le duo Superlife a imaginé il y a peu les lampes Romana, qu’elles soient de table, de plafond ou d’apparat. Puis, dans la foulée de la table d’appoint Imperia – une structure tubulaire et un plateau en acier inoxydable en lieu et place du globe lumineux –, ils ont dessiné Imperia Living, version basse, généreuse et carrément rétrofuturiste. Aussi caractéristique des seventies que classique des salons de demain, elle est un élément de mobilier quasi «starwarsien» dans sa version gris métallisé.
Table basse Imperia Living par Superlife (superlife.ch).
MEILLEUR OBJET À DOUBLE TIROIR
Si le tabouret est le meuble le plus discret d’un intérieur, il n’en reste pas moins le plus important tant il peut revêtir de fonctions différentes et mérite un peu plus qu’un simple regard. Celui dessiné par Anthony Guex appartient à la catégorie des escabeaux. Baptisé
« Two Step », ce bel escalier composé de six planches échafaudées à la manière d’un mini château de cartes est en frêne et, de par sa double hauteur, a la capacité de servir d’échelle, de tabouret haut, d’étagère ou de table d’appoint.
Tabouret Two Step par Anthony Guex (anthonyguex. ch et atelierkoivu.ch).
MEILLEURE SÉRIE DE FAUTEUILS QUI
DÉCONSTRUISENT NOS INTÉRIEURS
Imaginés par le designer gréco-suisse Théodore Perdios, ils se nomment Johan, Lilith et Euclide. Trois fauteuils aux formes sculpturales et douces, et qui répondent chacun à des narratifs hautement travaillés. Ainsi, celui de Lilith évoquant la première femme d’Adam, supposée traîtresse et souvent représentée par un serpent enroulé. Ou celui d’Euclide, référence au théorème du même nom, représentant les axes x, y, z de l’espace. Généreux dans leurs proportions, aussi accueillants qu’impertinents, ces marshmallows géants épousent nos formes et déforment nos a priori décoratifs.
Fauteuils Johan, Lilith et Euclide par Théodore Perdios (theodoreperdios.com et studiotwentyseven.com).
MEILLEURE COLLECTION
QUI PIQUE
Brillant dans ses récentes réalisations, l’architecte et scénographe genevois Giona Bierens de Haan réalise ici sa première collection de mobilier. Une série organique et un rien piquante, clin d’œil à l’arbre qui en a été l’inspiration. Composée d’une table, d’une chaise et de deux formats d’étagères, c’est là une poignée de meubles à la croisée du design et de l’art qui donneront un côté punk à votre intérieur. Les vases et pièces en céramique, de la main d’Angeles Rodriguez, viennent compléter un ensemble d’une cohérence formelle quasi symbiotique.
Collection Ceiba par Giona Bierens de Haan (gionabierensdehaan.ch et angeles-rodriguez.ch).
MY DAY WITH
CHEZ NICOLAS ET AMANDA
La façade joue sur le contraste entre gris anthracite et blanc lumineux, mettant en valeur le jardin luxuriant et la pergola en bois qui s’intègre au décor bucolique.
Une bâtisse endormie, deux esprits créatifs, et un lieu reprend vie. Cette ferme semblait figée dans le passé ; aujourd’hui, son intérieur conjugue design et caractère avec une élégance naturelle.
Texte et photos : Catherine Gailloud / mydaywith.ch
Au cœur du hameau du Daley, sur les coteaux de Lavaux, une ancienne ferme se réinvente. Tour à tour pension de vacances, reconstruite après un incendie, puis morcelée au fil des décennies, elle semblait avoir perdu son éclat. Jusqu’à ce qu’Amanda et Nicolas Brunner, CEO de Batiplus, adresse incontournable du design contemporain, tombent dessus par hasard et décident de relever le défi. Là où d’autres ne voyaient que murs fatigués, ils ont perçu un potentiel immense. L’achat, signé à la veille du premier confinement, aurait pu sembler insensé ; il s’est révélé l’occasion parfaite pour redonner souffle et caractère au lieu. Aujourd’hui, entre mémoire respectée, accents contemporains et jardin métamorphosé, elle s’impose comme une maison pleine de caractère et de justesse.
PARLEZ-NOUS DE L’HISTOIRE DU BÂTIMENT ET DES DÉFIS DE LA RÉNOVATION ?
La ferme du Daley n’a jamais été une maison ordinaire. Longtemps, elle a mêlé vie agricole et pension de vacances. En 1949, un incendie ravage le logis et le rural qui seront reconstruits. Dix ans plus tard, le bâtiment est divisé en deux et les nouveaux propriétaires, y vivront près de quarante ans sans grande rénovation. C’est en 2020 que nous la découvrons, presque par hasard, via une annonce. Dès l’achat, nous avons pris la décision de préserver l’esprit de la bâtisse tout en apportant fluidité et modernité. Chaque pièce a été modélisée en 3D avant le chantier pour anticiper les travaux. Les travaux se sont déroulés sur une période courte, intense, presque chorégraphiée. Nous n’avons abattu qu’un seul mur, entre la cuisine et une petite pièce, pour créer un cœur de maison convivial. Nicolas a tenu à mettre la main à la pâte. Il a pris six semaines de vacances pour travailler aux côtés des artisans. Chaque midi, il préparait le repas pour toute l’équipe : une énergie collective qui a marqué la réussite du projet.
ET DU CÔTÉ DES MATÉRIAUX ET DES CHOIX DÉCORATIFS ?
Nous avons privilégié la réutilisation, ponctuée de clins d’œil personnels. Dans la cuisine, Poliform signe un aménagement où la cuisinière, placée au centre, reprend l’orientation et la disposition d’une table de mixage avec ses platines, référence à la passion de Nicolas pour la musique. Le sol, en carrelage noir et blanc à cabochons, évoque l’atmosphère des brasseries parisiennes. Dans la salle de bain de nos enfants, un papier peint orné de méduses raconte notre goût pour la plongée, tandis que les carreaux métro rendent hommage aux origines britanniques d’Amanda. Notre quotidien chez Batiplus et notre immersion dans l’univers des grandes marques de design, les salons internationaux, de Milan à Copenhague, où l’on capte l’air du temps et déniche des idées à réinventer chez soi, ont nourri notre imagination et guidé beaucoup de choix. L’esprit de la ferme reste intact, mais chaque détail contemporain joue sa note juste.
LE JARDIN SEMBLE OCCUPER UNE PLACE
IMPORTANTE DANS CETTE RENAISSANCE…
C’est même l’espace qui a le plus changé ! Nous avons transformé le terrain vague qu’était la cour en un lieu apaisant et structuré, tout en respectant la faune et la flore locales. Le sol est désormais pavé de pierres du Tessin, traversé par une allée en bois qui relie les différents univers extérieurs comme un ponton. Au centre, nous avons planté un érable, véritable sculpture végétale. Hortensias et autres essences locales complètent cet écrin végétal, où l’on retrouve la même philosophie que dans la maison : conjuguer authenticité et poésie contemporaine.
Nicolas, Amanda et Buddy devant la verrière au style très anglais qui ouvre sur la cour intérieure, le sol de cette dernière a été réalisé en pierre du Tessin.
du
UNE RENAISSANCE ARCHI TECTURALE
Au cœur
rez-de-chaussée, le patio accueille un majestueux Ficus Benjamina.
À Aversa, en Campanie, l’architecte
Antonio Zagaria signe la métamorphose d’une demeure en un espace de vie contemporain, pensé comme un Riad à l’occidentale.
Dans le living, le canapé On the Rocks et la table Cicladi d’Edra, lampadaire Ettorino F de Catellani & Smith. Aux murs, les œuvres de Bruno Donzelli et Francesco d’Alessandro.
Photos : Carlo Oriente Texte en français: Françoise Faure
L’espace de vie s’ouvre sur la piscine extérieure et le jardin, grâce à de grandes baies vitrées coulissantes.
AUX TEINTES DE BOUGAINVILLIER
Au Mexique, une maison teintée de rose perfectionne le concept de vie simple dans un intérieur aéré.
Texte et styling: Tami Christiansen
Traduction: Catherine Gachies Stauble
Photos: Fabian Martinez/Living Inside
Un cœur naturel au centre de la maison. Le patio central, poumon du projet, régule la lumière et la température tout en liant les espaces de vie.
Le claustra rose, qui est l’un des éléments les plus importants du projet, est placé et orienté de manière à aider le vent à pénétrer dans le patio et à créer une intimité visuelle vers l’intérieur.
ESPACE(S) DE NUIT
La chambre s’affirme comme un terrain d’expression minimal et raffiné. Ici, la couleur se fait discrète, dominée par des blancs, des beiges et des bruns sourds, tandis que l’originalité naît des proportions, des volumes et des lignes. Le lit devient sculpture, le dressing s’intègre comme architecture intérieure et l’ensemble compose un paysage épuré où chaque détail compte.
Clara Jannet, avec la collaboration de Françoise Faure