Construction & Bâtiment n. 3/ 2022 Full

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PEINTURE, AU-DELÀ DES MURS Il existe aujourd’hui tout un éventail de peintures techniques destinées à des usages spécifiques. Leur composition et leur fonctionnalité évoluent sans cesse. Mais qu’en est-il du traitement de leurs déchets ? Iphigeneia Debruyne

Dans le secteur de la plâtrerie-peinture, on distingue deux catégories de déchets. D’une part, les déchets liquides et pâteux, dont les boues de peinture et les eaux de nettoyage du matériel. D’autre part, les déchets solides, à savoir les rebuts de fabrication et les restes. Leur traitement et l’élimination font l’objet de plusieurs lois et ordonnances qui dressent le cadre d’une gestion adéquate et respectueuse de l’environnement. La philosophie « pollueur-payeur » est en filigrane de ces textes. Les fabricants et entreprises, épaulés par les fédérations professionnelles, mettent en œuvre des techniques et procédés visant à diminuer les détritus produits et à optimiser leur élimination dans les règles de l’art. Les statistiques de l’Office fédéral de l’environnement montrent que ces efforts portent leurs fruits. D’abord, il faut noter que l’utilisation de peinture à base de solvant recule au profit de celle à base d’eau. Par ailleurs, le volume de déchets diminue. En 2020, on a traité 1750 tonnes de peintures en Suisse alors qu’on en traitait 13 435 tonnes dix ans plus tôt. Ces chiffres encourageants sont le fruit des efforts des professionnels du secteur épaulés en seconde ligne par l’innovation. Toutefois, il faut savoir qu’une partie des déchets est éliminée à l’export.

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CONSTRUCTION & BÂTIMENT

LE TRAITEMENT DES EAUX USÉES Les stations de lavage en circuit fermé permettent aux peintres et plâtriers de nettoyer leur outillage efficacement et de manière écoresponsable. Ces machines mobiles sont équipées d’un système de jets ou de pression. Une solution est ajoutée à l’eau pour faciliter le lavage et le filtrage. Après nettoyage, l’eau souillée passe à travers une série de filtres. Les résidus sont collectés dans un bac de rétention et ensuite acheminés vers des centres de traitement et d’élimination spécialisés. L’eau claire retourne dans la citerne qui alimente la station de lavage. La plupart de ces dispositifs peuvent être utilisés pour les peintures en phase aqueuse et celles en phase solvante. Ces machines diminuent considérablement la consommation d’eau. Le rinçage d’un seul rouleau à la main consomme en moyenne 20 litres d’eau. Celui de l’ensemble des outils d’une équipe de 8 à 10 peintres par une station de lavage en circuit fermé en consomme la même quantité, par an. Et le temps de nettoyage est nettement réduit. « Les innovations améliorent le confort au travail, l’efficacité économique d’une entreprise et sont durables à plusieurs niveaux », observe Ludovic Dedominici, maître peintre et représentant d’Enviro Plus.

TECHNIQUES DU BÂTIMENT


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