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Victor LAUDET avec Etadam

Vainqueur

d’une épreuve 135 et de la 145 du samedi avec Damzelle de Brèche,Victor Laudet , jusque-là peu connu, s’est emparé du Grand Prix aux couleurs de la Région Normandie, 7ème étape du Grand national associé avec Etadam de Brèche. Un nom qui ouvre naturellement la porte à en avoir : des Etats d’Ame !

Le vainqueur du Grand Prix est l'exemple même de ce que produit le Grand national. Lui, c'est avec Etadam du Brèche, un cheval qui lui appartient, membre de l'écurie STH Hipavia qu'il partage avec Alexis Deroubaix, qu'il s'est imposé. A l'exception de François- Xavier Boudant et Mathieu Billot qui ont fréquenté ou fréquentent régulièrement les concours d'importance, les 7 autres barragistes sont les chevilles ouvrières de la filière sport. Ils viennent du Centre, d'Ile de France, de Bretagne, de Normandie ou d'ailleurs. Ils présentent peu ou prou, tous, le même profil. Cavalier de jeunes chevaux, écurie de propriétaires avec un piquet de chevaux de 9/10 ans voire plus vieux qu'ils forment pour les commercialiser ou apporter à des propriétaires le plaisir de goûter l'ivresse de la victoire.

La vulgarisation du sport business qui privilégie l’organisation de CSI combinés 3,2 et 1 étoile avec des martingales financières d’engagement de 5000 euros pour les uns à 1000 euros pour les autres, prive, chaque année, un peu plus, le corpus de ces cavaliers professionnels d’épreuves formatrices et rémunératrices. La Normandie, région leader en matière d’élevage en est peu pourvue. L’opportunisme d’un promoteur a su saisir les ambitions locales de course aux étoiles. Aujourd’hui, la multiplication d’épreuves de ce type dans les contrées européennes géographiquement favorisées, ne permet que de présenter, chez nous, des plateaux de cavaliers étrangers de niveau modeste. La notoriété et le succès sportif des concours n’étant sauvée que grâce à la présence des meilleurs cavaliers français. Ne faudra-t-il pas, dans ces conditions, que face aux enjeux environnementaux, à propos desquels on culpabilise le citoyen lambda de ne pas s’y plier assez vite, le sport équestre s’interroge sur les limites de la consommation hédoniste. Cela sans altérer la performance économique, sachant que les moyens de communication numérique élargissent sans limite, les zones d’échange.

C’est donc en selle sur Etadam du Brèche avec son savoir- faire, sa volonté de bien le faire, tout cela fondu dans une expérience acquise ici et là au cours d'une petite vingtaine d'années que Victor Laudet a gagné. Lauréat samedi de la 145 avec Damzelle du Brèche, il décroche là, sans doute la plus belle victoire de sa jeune carrière. Etadam du Brèche (Ustinov et Nabab de Rêve) est une jument de 9 ans qui fut 3ème du Championnat des 6 ans. Damzelle du Brèche (Dalton Van het Lindenhof et Quidam de Revel). Ils sont nés à l'élevage du Brèche à Marcillat en Combraille dans l'Allier.

10 Barragistes

Victor était opposé à 9 autres concurrents qui s’étaient qualifiés parmi les 51 partants. Avant lui, associée à un Denfer de la Folie qui selon les pronostics de Romain Bourdoncle arrive au niveau requis, Axelle Lagoubie entama la course aux doubles sans faute et surtout au meilleur temps. Il fut admis que le vainqueur serait, autour de 3 secondes, plus rapide. Tel fut le cas pour Max Thirouin qui manifestement à l’arrivée savoura le retour en grande forme d’Utopie de Villelongue. Deux secondes avaient déjà sauté.

Deux normandes dans le Top 5 Eden Leprevost- Blin Lebreton est 4ème avec Golden Cygano Jap , Axelle Lagoubie est 5ème avec Denfer de la Folie

On ne traina pas. Dans l'aspiration de son prédécesseur tel un Mark Cavendish, mais sans se mélanger entre 11 et 12 dents, dans ce cas, une foulée de plus ou de moins, car, c'est dans un sprint que Victor Laudet se lança, tant Etadam fit preuve d'une rapidité époustouflante au sol.

Une seconde de moins pour le cavalier de Tivernon (45). Le compte était bon. Tellement bon que pour les autres, à l'exception d'Eden Blin Leprevost-Blin Lebreton 4ème avec Golden Cygano Jap, Jean Le Monze particulièrement dynamique avec Captain d'Ovalie, 3ème et l'autre Brétilien, Jean de Vitré, Gaetan Poidvin de Maen Roch, 6ème avec Canito du Mio ; les autres donc, furent fautifs.

Victor LAUDET

Gagne à être connu

C’est à Epernay qu’il est né voilà 31 ans. Titulaire d’un Bac Pro CGEA, et cavalier bien formé, il fait ses premières armes chez JP Dutertre à l’élevage de Brèche en Champagnes Ardennes. Ce sera ensuite pour Victor un périple éducatif de 15 ans qui va le conduire de chez O. Jouanneteau, au Canada pour travailler chez Yann Candelé. Après une saison chez FX Boudant et 2 chez Eric Février, il fait une chez H Francart avec de clore cette tranche de vie aux Ecuries d’Ecaussines en Belgique.

Voilà 5 ans, qu’avec sa compagne Mélanie Gastaldi, il créé les écuries VetM et rachète les installations d’Yves Lemaire à Tivernon dans le Loiret.

Leur activité est partagée entre la valorisation et le commerce de chevaux avec à côté une écurie qui accueille une dizaine de propriétaires : « Nous ne participons pas au circuit SHF. Nous travaillons les chevaux sur les préparatoires et autres épreuves. Les concours SHF sont le mardi, le mercredi et le jeudi. Pendant ce temps, nous ne travaillons pas les vieux chevaux et quand nous sommes partis 4 jours en concours, les jeunes ne le sont pas. Logistiquement ce n’est pas possible ».

C’est également dans cette démarche de rationalisation que Victor a réduit son effectif, passant de 45 à une trentaine de chevaux et ce avec 3 personnes au lieu de 5.

Engager

En osmose totale avec sa jument, il aurait, après cette victoire, aimé participer au concours de Dinard « Hélas je n’ai pas les moyens de payer 1000€ supplémentaires ».

Les étapes du Grand national de Villers-Vicomte et Compiègne vont, heureusement, lui permettre d’exercer son art en adéquation avec son modèle économique.

une écurie dans le GN : une bonne affaire !

Dans ce palmarès, on ne peut s’empêcher d’observer, voire de regretter que Max Thirouin, 2ème, Jean Le Monze 3ème et Eden Leprevost- Blin Lebreton 4ème, ne sont pas engagés dans une écurie. Ils perdent qui plus est cette année alors que les fonds de la finale abandonnée, ont été répartis dans les étapes, des primes spéciales variant de 4500 à 1500€, sans compter, pour les meilleures écuries, la dotation du classement final

A Montfort sur Meu, c’est Nicolas Layec, vainqueur du Grand Prix qui n’avait pas pu prétendre à ces 4500€ de prime Grand national. Dommage, alors que l’engagement annuel d’une écurie, relativement facile à faire financer par des sponsors ne coûte que 2000€.

Le Petit Grand Prix

Nicolas Layec et Echo du Galopin

Si les deux épreuves principales du vendredi et du samedi sont déterminantes pour le Grand Prix final, l’épreuve à 140 avec barrage du dimanche matin est souvent révélatrice de talents ou confirme la progression de certains couples. Celle de Notre Dame a confirmé le pur talent et la constance de Nicolas Layec quelque soit le défi à relever. Victorieux du Gp des 7 ans samedi avec Gigi, il s’impose là avec le routinier Echo du Galopin. Il devance Alexandre Dufour lui aussi associé à cheval d’expérience, maison qui plus est, Velours d’Argouges.

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