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Marcus EHNING L’élégante insolence

Poussé par des jeunes loups tels Vogel, Wargers, alors qu’à 49 ans, le sablier de sa carrière s’égrène Marcus Ehning a imposé, pour la 3ème fois la marque de son art. Un art qui se sublime à ce point, seulement dans les grandes occasions.

L’Allemand n’est pas très volubile. A pied, ses mouvements répétitifs d’épaules accompagnés des mêmes sur le visage traduisent l’impatience qu’il a d’être à cheval. C’est en effet à cheval que Marcus semble retrouver le calme, la concentration et une parfaite harmonie avec sa monture. Une harmonie qui participe de l’élégance d’un ballet auquel sont convoqués par ceux qui, au choix y ajoutent Ravel, Stravinsky ou encore Prokofiev.

Et comme ce garçon n’est pas démonstratif, il suffit de remarquer qu’à l’issue du premier tour du Grand Prix qu’il déroula sans faute, il leva le poing. Signe que pour franchir cette étape, il avait fallu effectuer un travail précis. En franchissant l’oxer de la seconde manche, il répéta et amplifia le geste. Signe qu’une bonne partie de l’ouvrage était faite mais que le plus dur restait à faire. Il fallait puiser dans ces forces combinées que seuls les grands savent mettre en musique.

A l’arrivée, le Grand Prix gagné, Marcus marque un temps d’arrêt avant de manifester sa joie, cependant avec modération. Il faut encore un peu de temps avant qu’il n’explose en levant les bras au ciel et diton pleurer. De ses 3 victoires, celle-ci aura été la plus belle et certainement la plus difficile à décrocher.

Planter le décor du Grand Prix d’Aix la Chapelle n’est pas inutile tant l’enjeu est de taille.

Le tracé est l’œuvre de Frank Rothenberger pour qui Aix est une chasse gardée. Pour cette édition 2023, en rappelant que le Grand est doté d’1.5 Million d’Euros, il avait à gérer un plateau de cavaliers et chevaux plus hétérogène qu’à l’accoutumée. Ils étaient 40 dont 18 allaient participer à une seconde manche et donc un parcours différent et de nouveaux obstacles. Puis, pour les double sans faute, un barrage lui, selon un tracé de la seconde manche raccourci avec un nouvel obstacle pour finir.

Ouvreur le bizuth français Olivier Perreau, conjugua honneur et bonheur, d’ouvrir la liste des sans faute avec GL Events Dorai d’Aiguilly. Ce furent ensuite les 8, 9 et 10èmes qui s’y invitèrent, puis le surprenant mexicain Eugenio Garcia Perez avec le performant Contago (Cornet Obolensky). Et on enchaina avec cette expression souvent utilisée chez les Allemands : « La crème de la crème » : Ehing, Nieberg, Weishauptn Guerdat, Fredricsson,le vainqueur de La Baule Nicola Phlippaerts et enfin Ben Maher. Rien que ça. Le tri était fait sachant qu’à ces 12 s’ajoutèrent 6 couples victimes de pénalité.

Finale à 5

Olivier Perreau abandonna sur un vertical sur bidet et Simon Delestre compensa ses 4 points avec un superbe sans faute avec Dexter Fontenis Z. Ils seront 7èmes. Nicola Phlippaerts écopa d’1 point de temps dépassé. Cela rappelle étrangement son papa à la finale du Championnat d’Europe 2003 à Donaueschingen.

Des cinq, le Mexicain fut le premier. Il fauta. Rodrigo Pessoa le revenant jamais totalement parti et son époustouflant Major Tom en fit autant. Philipp Weishaupt, le besogneux de Beerbaum aussi, avec l’étonnant Zineday âgé de seulement 9 ans. Là le chrono intervint. Il afficha 43.36.

Les trois avaient un dilemme à résoudre : vitesse et respect. Daniel Deusser avait lui aussi préservé Killer Queen les jours précédents. En fin stratège, le vainqueur de 2021 opta pour un compromis. Compromis réussi en 45.73 qui mit Marcus devant cette nouvelle difficulté. C’est froid, installé dans son élément que le « Centaure » entama sa danse qui allait devenir victorieuse avec Stargold. Pas un écart, dans une locomotion réglée au millimètre, des mains posées. Bref ! Flashé avec 39 centièmes de moins que son compatriote, son nom était inscrit sur le mur des vainqueurs.

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