Magalie Delobelle Laëtitia de La Tullaye

Magalie Delobelle Laëtitia de La Tullaye
45 plantes à cueillir ou à cultiver
Guide pour une alimentation saine et variée
Du jardin à l’assiette : cultiver pour son lapin ............
Pourquoi cultiver pour son lapin ? .............................................. 95
ville, tout est possible ! .............................................................. 96
Cultiver au grand air : un terrain de jeu sans limites ............... 97
Le potager du lapin : les plantes à cultiver facilement ............ 99
Sécher les plantes........................................................................... 114
Créer des recettes : à vos fourneaux ! .......................................... 117 Annexes
Liste des plantes .............................................................................
Les bienfaits des plantes en un coup d’œil .............................. 120 Cueillir et cultiver au fil des saisons.......................................... 124
Écrire sur le bien-être des lapins de compagnie tout en partageant notre passion pour la nature était une évidence pour nous. Pendant des mois, nous avons arpenté prairies, chemins forestiers, bords de route, jardins et espaces verts en ville, appareil photo en main, à la recherche des trésors comestibles que la nature peut offrir à nos lapins.
Cette aventure a également été l’occasion d’approfondir nos connaissances sur la santé et les besoins spécifiques des lapins domestiques.
Si la recherche scientifique dans ce domaine progresse, elle reste encore limitée, notamment concernant les effets des plantes sauvages sur leur métabolisme. Notre objectif ici n’est pas de remplacer les recommandations vétérinaires, mais d’encourager une approche ludique et réfléchie de l’alimentation, en intégrant des plantes variées, naturelles et adaptées.
Nous souhaitons vous guider pour offrir à vos lapins une alimentation de saison vivante, appétissante, et pleine de bienfaits : des assiettes colorées et parfumées qui éveilleront leurs sens, stimuleront leur curiosité et contribueront à leur joie de vivre.
Avoir un herbivore strict à la maison est une formidable opportunité d’explorer les richesses botaniques de votre environnement. Les lapins nous invitent à redécouvrir des plantes communes, parfois oubliées, et à leur offrir des repas, sans coût excessif et en toute simplicité.
Après un point sur les grands principes de l’alimentation du lapin domestique, nous vous guiderons pas à pas dans une cueillette sécurisée et responsable. Vous apprendrez à identifier et sélectionner une cinquantaine de plantes, fleurs et branchages comestibles que vous pourrez trouver autour de chez vous, en ville comme à la campagne. Pour prolonger ces envies de cueillette, nous partageons aussi des astuces pour cultiver ces plantes chez vous, les cuisiner ou les conserver, afin d’offrir à votre compagnon une alimentation variée tout au long de l’année. Ce livre vous invite à vous reconnecter à la nature, à enrichir le quotidien de votre lapin et à renforcer votre lien avec lui.
Un lapin heureux, curieux et en bonne santé, c’est tout ce que nous souhaitons pour vous et votre compagnon.
Laëtitia et Magalie
Une alimentation adaptée est essentielle pour garantir la santé et le bien-être du lapin, à chaque étape de sa vie, du lapereau au lapin vieillissant, en passant par la lapine gestante. Un régime alimentaire équilibré et respectant des principes fondamentaux permet de prévenir les problèmes dentaires et digestifs, particulièrement fréquents chez le lapin.
Le métabolisme du lapin présente des caractéristiques uniques qui le distinguent des autres mammifères, ce qui peut parfois déconcerter. Connaître ces spécificités est important pour comprendre ses besoins alimentaires. Si les erreurs sont rarement graves, leur répétition peut avoir des conséquences sérieuses, surtout chez les lapins plus fragiles.
Le lapin est un herbivore strict et un grand gourmand. Dans son habitat naturel comme à la maison, il a besoin de s’alimenter tout au long de la journée. Son système digestif est conçu pour digérer de grandes quantités de plantes riches en fibres longues. Seule la mastication d’aliments fibreux permet une
usure correcte des molaires, pour éviter des pointes dentaires ou malocclusions, causant des abcès douloureux et gênant son alimentation. Le lapin digère les fibres par fermentation lente dans un cæcum très développé, grâce à une flore microbienne spécifique. Son système digestif, combinant un estomac acide et une flore fragile mais essentielle, est sensible aux déséquilibres : une alimentation trop riche en glucides ou pauvre en fibres peut entraîner diarrhées, ralentissement du transit, voire arrêt complet, une urgence vitale.
Le foin, base de l’alimentation du lapin de compagnie
À l’état sauvage, les lapins passent la majeure partie de leur journée à consommer de l’herbe fraîche ou séchée naturellement, un comportement à reproduire à la maison avec du foin de qualité. Ce foin, vert, sec, et non poussiéreux, doit
être proposé en continu, car il est l’élément central de l’alimentation du lapin. riche en fibres, il régule le transit intestinal, prévient occlusions et constipations, et diminue les risques de diarrhée. De plus, sa teneur en silice et l’effort de mastication qu’il nécessite permettent une usure efficace des dents. Enfin, un foin bien séché au soleil apporte un supplément en vitamine D bénéfique pour le métabolisme du lapin, tout en le maintenant actif et occupé. Panacée oui, mais il doit être choisi avec soin et proposé de manière adaptée.
Les variétés de foin disponibles sont nombreuses et répondent aux besoins spécifiques de chaque lapin : foins de prairie, enrichi en fleurs ou plantes aromatiques, ou encore thérapeutiques adaptés à des problématiques particulières, digestives, dentaires, rénales... Les foins ne contenant que de la luzerne,
riche en calcium, ne sont pas recommandés, en particulier chez les lapins adultes. Le foin doit être accessible 24 h/24 dans un râtelier, protégé des souillures et renouvelé régulièrement pour conserver sa fraîcheur. Privilégiez des foins bio pour garantir leur qualité. Bien qu’il représente un coût, un bon foin constitue un investissement indispensable pour la santé et le bien-être de votre lapin.
Mélanger les foins, toujours verts, ligneux, odorants, permet de garder le lapin curieux et intéressé par son râtelier.
Les granulés sont encore très populaires, appréciés des lapins mais souvent mal utilisés. Comme beaucoup d’autres herbivores, les lapins ont tendance, par instinct, à consommer le plus possible
Le lapin digère en deux temps et produit deux types de crottes : les crottes fécales, petites billes rondes et sèches, en grande quantité, et les cæcotrophes, des excréments mous regroupés en grappes luisantes. Ces cæcotrophes sont essentiels, car le lapin doit les réingérer pour compléter sa digestion et absorber des nutriments vitaux. Alimentation inadaptée et surpoids peuvent perturber la production et la gestion des cæcotrophes. Une alimentation déséquilibrée entraîne souvent une surproduction de cæcotrophes, tandis que le surpoids peut empêcher le lapin de se contorsionner pour les récupérer à l’anus. Ces deux problèmes sont fréquemment liés, car une alimentation trop riche et un manque d’exercice favorisent le surpoids. Pour remédier à cette situation, il est essentiel d’introduire davantage de foin dans l’alimentation du lapin et favoriser sa perte de poids. Ces ajustements permettent généralement de rétablir complètement un équilibre dans la production et la gestion des cæcotrophes, améliorant ainsi son bien-être et sa santé.
d’aliments à haut pouvoir énergétique, ce que sont les granulés. Dans le cadre d’une vie domestiquée, il est essentiel de contrôler ces apports, car une surconsommation peut entraîner un surpoids, des déséquilibres et des troubles digestifs.
Bien que les granulés puissent être proposés comme complément à l’alimentation quotidienne, leur quantité doit être strictement limitée. Un lapin domestique bénéficiant d’une alimentation diversifiée peut même s’en passer totalement. Pour un lapin adulte, une cuillère à soupe par kilo de poids corporel et par jour suffit, tandis que les lapereaux peuvent profiter d’une ration plus généreuse mais toujours régulée selon leur poids. Les mélanges de graines sont à proscrire car mal adaptés et trop riches. Choisissez plutôt des granulés spécialement formulés pour les lapins, uniformes (sans possibilité de tri) et avec composition adaptée : 20-25 % de fibres, 10-15 % de protéines, et 0,6-0,9 % de calcium.
Les granulés doivent être conservés dans un récipient hermétique, à l’abri de l’air et de la lumière, pour éviter de perdre leur qualité nutritive et leur saveur. Il existe une large variété de granulés adaptés aux différents âges ou besoins spécifiques des lapins. Faire de la distribution des granulés un moment privilégié avec votre lapin peut renforcer votre lien : secouer la gamelle, par exemple, attire son attention et l’incite à venir vers vous. Limiter leur quantité et opter pour des granulés de qualité assure une alimentation adaptée à ses besoins.
La verdure, c’est quoi ? Ce qui est vert, herbes et feuillages des végétaux, tels que les salades, herbes aromatiques, fanes et feuilles de plantes potagères et plantes comestibles. Les légumes racines, comme les carottes, panais, topinambours, ne sont pas considérés comme de la verdure mais peuvent être offerts en petites quantités. Contrairement à certaines idées reçues, la verdure n’est pas à bannir de l’alimentation du lapin, bien au contraire : cette nourriture vivante, colorée, constitue un pilier d’une ration équilibrée.
Avec ses petites fleurs en forme de clochettes aux nuances de rose, violet ou blanc, et son feuillage persistant rappelant des aiguilles, la bruyère est une plante aussi belle qu’utile. Rustique et décorative, elle est facile à cultiver dans un jardin ou en pot.
Mellifère, elle attire les insectes avec son parfum doux et sucré. En pleine nature, elle est recherchée par les lapins sauvages.
La bruyère apporte au lapin une diversité bienvenue grâce à sa texture et son goût particulier. Ses feuilles légèrement amères et ses fleurs mêlant douceur et amertume suscitent la curiosité et ravissent leurs papilles. Consommable fraîche ou séchée, elle est pratique à conserver et enrichit les repas hivernaux.
Ses vertus anti-inflammatoires sont confirmées par des études vétérinaires démontrant son action bénéfique sur les douleurs articulaires et musculaires des animaux.
En cultivant la bruyère, ses différentes variétés permettent d’en proposer une grande partie de l’année.
Où la chercher ?
Landes, fossés bords des chemins, forêts claires et espaces montagneux. Plante rustique, la bruyère s’épanouit dans des sols pauvres, acides et bien drainés, qu’ils soient ensoleillés ou légèrement ombragés.
> Son effet diurétique favorise l’élimination des toxines via les urines et contribue au renforcement du système urinaire.
> Calme les inflammations respiratoires et les douleurs articulaires, offrant un soutien précieux pour le bien-être général.
> Ses vertus apaisantes sont particulièrement bénéfiques pour un animal de proie comme le lapin, contribuant à réduire son stress.
Le branchage de la bruyère, consommé en grande quantité, peut provoquer une irritation.
→ Astringente
→ Diurétique
→ Antiseptique
→ Dépurative
→ Anti-inflammatoire
→ Relaxante
→ Sédative
La carotte sauvage, avec sa belle fleur délicate composée d’une multitude de petites fleurs blanches regroupées en sphères, est une plante très appréciée des lapins. À maturité, elle peut atteindre près d’1 m de hauteur.
Ses feuilles, finement découpées, rappellent celles de la carotte cultivée, bien qu’elles soient légèrement moins tendres. Elles sont disposées à la base d’une longue tige rigide et velue aussi caractéristique.
Présente en abondance, la carotte sauvage est un vrai atout pour une alimentation diversifiée.
Ne confondez pas la carotte sauvage avec d’autres plantes lui ressemblant comme la ciguë, très toxique. Fiez-vous à certains indices distinctifs. La présence d’une petite fleur rougeâtre ou pourpre au centre de la fleur de carotte sauvage est un marqueur fiable. De plus, son odeur, perceptible lors de la récolte, lorsqu’on froisse ses feuilles ou ses tiges, rappelle fortement celle du légume cultivé tandis que la ciguë exhale une senteur désagréable.
Où la chercher ?
Prairies, bords de routes, friches, et champs. Elle se plaît volontiers dans un jardin lorsqu’on lui laisse la possibilité de pousser.
Pourquoi la choisir ?
> Participe à l’équilibre et à la stimulation du système digestif.
> Favorise l’élimination des toxines via les urines et contribue au renforcement du système urinaire.
> Peut contribuer à soulager les inconforts liés au système respiratoire.
> Elle combine les vertus d’une plante médicinale et l’arôme d’un légume.
> Effet diurétique, peut augmenter la production d’urine, mesurer sa consommation.
> Elle pourrait stimuler la production de lait et est à déconseiller pendant la gestation.
→ Antidiarrhéique
→ Carminative
→ Digestive
→ Diurétique
→ Expectorante
→ Reminéralisante
Parce qu’une alimentation naturelle et variée est la clé de la santé et du bonheur du lapin, partez à la découverte de 45 plantes comestibles à cueillir ou à cultiver pour composer des assiettes gourmandes qui respectent les besoins de votre lapin.
• Une alimentation variée et naturelle : tous les conseils pour apprendre à bien nourrir son lapin à toutes les étapes de sa vie, prévenir les problèmes dentaires et digestifs en introduisant une large gamme de verdure fraîche (herbes, feuillages, fanes, fleurs…) ou séchée, qui apporte une diversité nutritionnelle, stimule ses sens et sa curiosité.
• 45 plantes incontournables : pissenlit, plantain, fraisier, pétales de rose, romarin… herbes fraîches ou feuilles séchées, chaque plante est présentée sous forme de fiche détaillée (propriétés nutritionnelles, bienfaits pour la santé, conseils pour la culture, la cueillette, la consommation et la conservation). Des pictos, des tableaux récapitulatifs, des astuces et des recommandations rendent cette alimentation vivante simple et accessible.