Nastassja Martin TVAÏAN de Nastassja Martin Coréalisé avec
Mike Magidson connu pour ses documentaires au Groenland.
Nastassja Martin, qui a passé sa thèse avec Philippe Descola, mène des études sur les peuples du Grand Nord, notamment sur leurs relations aux êtres qui les entourent. Elle les a entreprises : - en animiste qui rêve aux ours, signe d’une compréhension mutuelle dans les répertoires locaux où elle est désignée par le terme de matuka, l’ours, - en ethnologue critique d’un Occident destructeur des ressources sans valeurs autres que fonctionnelles au principe de son économie, - en imaginative « pour faire monde » entre toutes les formes vivantes que la crise actuelle va peut-être faire basculer vers des récits interprétatifs hybrides ? Déjà l’effondrement technologique advenu à la fin de l’URSS a permis aux esprits de réapparaitre dans l’eau, les animaux, les arbres… et ils se glissent à nouveau dans les rêves pour parler aux dormeurs des grandes forêts sibériennes. Dans son récit [Croire aux fauves, 2019] sur sa rencontre avec un ours qui l’a attaquée à la mâchoire et aux jambes, Nastassja relate les faits en s’interrogeant sur cette frontière entre les hommes et les animaux qui, avec cet accident, s’est déplacée dans son corps de façon presque létale et a modifié sa place d’observatrice. D’une certaine façon, les rêves se sont accomplis par ce corps à corps pugilistique qui d’une certaine façon devait avoir lieu, et dont la jeune femme est sortie victorieuse grâce à son coup de piolet sur le flanc de la bête. | 2021 | 1h20 | france |
POINT DU JOUR / ARTE
Quand l’Union soviétique d’effondre, Daria, la cheffe d’un clan Even, repart en forêt dans un camp de chasse retiré du Kamtchatka. Nastassja, anthropologue française, la suit depuis 2014. Après de longues années d’amitié, elles décident de faire un film. A travers la vie quotidienne du clan, ce film raconte comment la renaissance de leurs relations animistes au monde deviennent une réponse aux ravages environnementaux comme aux politiques d’État.
En tant qu’anthropologue, j’ai beaucoup travaillé sur la question de l’animisme, qui consiste en cette idée, partagée par de nombreux collectifs indigènes dans le Grand Nord et ailleurs, que nous partageons avec les autres membres du vivant, ce qu’on pourrait appeler un fond commun animé. C’est ce que Philippe Descola appelle l’intériorité, on pourrait aussi dire « âme ». L’important pour ces populations, c’est de se donner les moyens de maintenir le dialogue avec les êtres non-humains. » Nastassja Martin
AVA N T PREMIÈRE MONDIALE
FOCUS « L’ HUMAIN EST-IL UNE ESPÈCE EN VOIE DE DISPARITION ? »