2 minute read

I LE FEU SACRÉ

★(Grand Prix, Festival international du grand reportage d’actualité et du documentaire de société – FIGRA 2020 – Douai, France).

Il y a un parti pris presque romanesque dans le regard d’Eric Guéret. [...] La musique ample accompagne le récit de lutte, de larmes et de sueur. […] Parfois, le récit s’entrecoupe d’images très belles sur les machineries magnifiques, sur des dos d’ouvriers occupés à faire fondre l’acier, comme des incises poétiques au milieu du combat. […] Le feu sacré rend hommage à un cinéma d’auteur écrit comme un dernier bastion contre le déterminisme et la faillite de l’espérance.

Advertisement

Laurent Cambon - Télérama / Octobre 2020

Mené tel un western, entre la chaleur des fours et les bureaux feutrés de Bercy, un documentaire palpitant.

Gilles Tourman - Les Fiches du Cinéma

Éric Guéret

Filmographie sélective / Long métrage documentaire LA VIE EST DANS LE PRÉ / VIEILLIR ENFERMÉS - 2020 LE MONDE NORMAL - 2019 ASCOVAL, LA BATAILLE DE L’ACIER - 2018 ENFANCE ABUSÉE / LE FEU SACRÉ - 2018 TRANS, C’EST MON GENRE / 13 NOVEMBRE : VIVRE AVEC - 2016 LA SANTÉ EN FRANCE - 2015 SÉCURITÉ NUCLÉAIRE : LE GRAND MENSONGE - 2015 JEUX DE POUVOIR / LES INSOUMISES - 2013 LA MORT EST DANS LE PRÉ / SUPER REBELLE PRÉSIDENT - 2012 TOUS ENSEMBLE - 2010 DÉCHETS : LE CAUCHEMAR DU NUCLÉAIRE - 2009 FEMMES SANS DOMICILE - 2007 COLUCHE, LA FRANCE A BESOIN DE TOI ! - 2006 LES MITTERRAND"S" - 2005

LE FEU SACRÉ Éric Guéret

france

BONNE PIOCHE PRODUCTION

Nous sommes dans l’aciérie Ascoval, à Saint-Saulve (Nord). Ses 300 salariés ne comprennent pas pourquoi leur outil de travail, neuf et performant, est en passe d’être fermé par le groupe Vallourec, qui délocalise. Le film articule le récit de la lutte qui va durer plus d’un an autour de deux axes : le collectif et l’individuel. Au fil des péripéties et des rebondissements qui scandent la mobilisation, depuis les engagements non tenus malgré les concessions des ouvriers jusqu’aux interventions ministérielles et aux repreneurs qui se retirent au dernier moment, le réalisateur nous entraîne dans une spirale à couper le souffle, entre AG, attentes, réunions ; le collectif s’organise, se soude autour de quelques figures, dont celle du directeur. On sent que le lien, né de la résistance, crée une dynamique, et représente le ciment qui permet aux individus de « tenir ».

Eric Guéret filme aussi l’intime, la détresse personnelle et l’abattement qui font craquer ces « hommes de fer », ceux-là même qui « domptent l’acier », fiers de leur métier et de leur usine.

Le feu. Les images de forge, puissantes, magiques, mythiques, donnent raison à ce groupe d’hommes dont le savoir-faire égale l’amour du métier. Ils évoquent sa noblesse, leur fierté et, partant, leur honte d’envisager l’avenir sans Ascoval. Ils feront preuve de ténacité et resteront unis, malgré les tensions et les malentendus. Les salariés s’organisent, font parler d’eux, se mobilisent, pour sauver « leur » usine. Les plans sur l’acier en fusion crachant des étincelles dans une quasi obscurité alternent avec ceux des bureaux lors des réunions, comme si le feu maîtrisé des ateliers couvait entre les murs des salles.

Marion Blanchaud

Ce sont les alchimistes des Temps Modernes, ils transforment la feraille de récupération en acier précieux [...] Ils sont amoureux de leur travail, ils y vont heureux.

Éric Guéret - Extrait d’un entretien pour les Amis du Monde Diplomatique / Octobre 2020