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SANTÉ

C ’ e s t q u o i ê t r e C’est quoi être INFIRMIER EN TRIBU ?NFIRMIER EN TRIBU ?

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“AOuvéa, ilyaunsensdel’humouretA Ouvéa, il y a un sens de l’humour et durespectquiestdevenurareailleurs”u respect qui est devenu rare ailleurs”

Aucentremédico-socialdeHulup, larotation desinfirmiersestimportante. Beaucoup reviennentaprèsu centre médico-social de Hulup, la rotation des infi rmiers est importante. Beaucoup reviennent après une première expérience, tous repartentavecun souvenirspécialde Iaai. C’estle cas de FrédéricAmar,ne première expérience, tous repartent avec un souvenir spécial de Iaai. C’est le cas de Frédéric Amar, infirmiermarquéparses tournées chezles habitants des tribus du nordde l’île.rmier marqué par ses tournées chez les habitants des tribus du nord de l’île.

Au dispensaire de Saint-Joseph, annexe du CMS au nord d’Ouvéa, Frédéric Amar ouvre sa porte et laisse entrer une nouvelle patiente. “C’est déjà la vingtième personne que je vois depuis ce matin et d’autres attendent, c’est une grosse journée”.

L’infi rmier prend tout de même le temps d’écouter les blessures de chacun. “Racontez-moi, ça aide à l’infi rmier, mais venir en tribu me permet de rentrer

faire oublier la douleur”. Il change des pansements, donne du désinfectant, explique quoi faire à la maison. Beaucoup de patients maîtrisent mieux le fagauvea ou le iaai, les deux langues vernaculaires de l’île, que le français. Frédéric Amar s’assure que tout dispensaire se fera en silence.

est compris, il explique de nouveau quand c’est nécessaire. Tout en restant direct et sans infantiliser. Puis vient l’heure du départ pour la tournée en tribu.

Frédéric Amar est déjà en retard. “Ce n’est pas une heure pour arriver chez les gens, s’énerve la première personne visitée, je suis en train de manger moi”. Prise de tension. L’infi rmier garde le même ton, explique faire au mieux avec le nombre des patients. Quelques minutes passent, le vieux s’excuse. “C’est comme ça partout dans le monde, les personnes âgées n’aiment pas qu’on change leurs habitudes, s’amuse dans l’intimité des gens, passer un petit moment avec eux et c’est ce que j’aime dans mon métier”.

Quand il n’est pas en retard, il s’autorise même à boire un petit café chez l’un ou chez l’autre. “Le but c’est de communiquer et d’aider les gens, sinon ce n’est pas la peine”.

Frédéric Amar, infi rmier globe-trotter, est reparti fi n juin d’Ouvéa. Pour y revenir peut-être un jour. “J’aime mon expérience ici, il y a un sens du respect et de l’humour qui est devenu rare ailleurs”. Le retour au Direction Teuta. Il est midi. Pas le temps de grignoter,

La tête déjà dans les dossiers à remplir au bureau. Il est quinze heures. Le repas manqué est oublié. Le dispensaire ferme ses portes pour la journée.

MOUSTIQUEUSTIQUE SORS DE CHEZ MOI !

La dengue est une maladie due à un virus qui se transmet uniquement d’homme à homme par l’intermédiaire d’un moustique, l’Aedes aegypti, que l’on reconnaît à ses pattes rayées noir et blanc, surtout les pattes arrière. Il vit autour des maisons. Son vol est silencieux et il pique dans la journée, dès le matin jusqu’au coucher du soleil mais pas la nuit.

Après avoir piqué un individu malade, le moustique transmet le virus à une autre personne en la piquant à son tour. La femelle moustique pond ses œufs dans de l’eau claire stagnante en petite quantité et à la lumière. Ces œufs vont se transformer en larve puis en nymphe et enfi n en moustique adulte qui va prendre son envol. Si nous éliminons tout ce qui peut recueillir de l’eau de pluie, même en petite quantité, comme un coco sec ou l’intérieur d’une feuille de cocotier, nous détruisons les endroits où la femelle moustique peut pondre et nous réduisons les possibilités de développement des larves.

STOP A DU IABÈTE A UX LOYAUTÉ STOP SANTÉ Comment savoir si l’on est Dans sa déclaration de politique générale du 16 juillet diabétique ?

2019, le président de la Province des îles Loyauté, Jacques

Lalié, a pris un engagement fort sur le chapitre de la santé Il suffi t de faire un test par une piqûre au bout du doigt qui aux îles Loyauté. Sa politique de santé s’est donc axée “pour recherche la quantité de sucre dans le sang (ou glycémie) : le un système de santé maîtrisé et axé sur la prévention”. En résultat est immédiat. voici l’extrait : En cas de besoin, si le test montre qu’il y a trop de sucre dans “Améliorer les conditions de vie de nos populations sera d’autres examens pourront être nécessaires.

également une priorité dans nos politiques publiques.

L’accès et l’off re aux soins notamment sont des axes que Pourquoi et comment traiter le je souhaite pouvoir améliorer avec tout votre soutien durant notre mandature. En eff et, avec un des taux de diabète ? diabète les plus élevés parmi les pays de la région du Pacifi que, notamment la présence de maladies chroniques récurrentes et prononcées dans beaucoup de familles des îles, en particulier chez les plus jeunes, la faiblesse de notre système de santé est éloquente. Nous adapterons les recommandations du plan DO-KAMO à nos réalités quotidiennes, car une société en devenir doit être une société constituée de femmes et d’hommes en bonne santé. Nous favoriserons une meilleure qualité d’accessibilité aux soins”. Traiter le diabète, c’est se donner des chances d’éviter les complications. Si l’on est diabétique, un suivi médical est indispensable. Ce suivi est à multiples facettes : • respect d’une hygiène de vie et adaptation des habitudes alimentaires, • souvent des médicaments sont prescrits et doivent être pris très régulièrement, • contrôles du taux de sucre dans le sang (glycémie) par piqûre au bout du doigt,

Qu’est-ce que le diabète ? réguliers pour vérifi er l’absence de complications, • consultations spécialisées de temps en temps.

C’est une maladie due à une trop grande quantité de sucre dans le sang, souvent liée à un poids trop important. Elle touche beaucoup de personnes mais peut être évitée en adoptant quelques règles de vie simples.

Est-ce grave d’être diabétique ?

Cette maladie peut passer inaperçue au début car on ne se sent pas malade. La circulation du sang se fait pourtant déjà mal, en particulier dans les yeux, le cœur, les jambes, les reins. Les complications surviennent après quelques années et sont souvent graves : • Yeux  risque de devenir aveugle • Cœur essouffl ement, puis évolution vers les maladies du cœur (crise cardiaque) • Jambes risque d’amputation • Reins maladie des reins, puis évolution vers la dialyse

Pourquoi est-on diabétique ?

Souvent, on a des parents ou de la famille diabétique. On est trop gros, on mange trop de graisses. On mange trop de sucre. le sang (test positif), une prise de sang complémentaire et • consultations chez le médecin et bilans sanguins

Quelles recommandations pour éviter de devenir diabétique ?

L’important est d’éviter d’être obèse (gros) ou de prendre trop de poids. Les recommandations principales sont de deux ordres : 1. Adopter une alimentation variée et équilibrée • Certains aliments riches en graisse ne sont pas recommandés, en particulier la margarine, le beurre, l’huile, la viande de porc (cochon), la charcuterie…

• D’autres doivent être privilégiés comme les légumes

(choux, chouchoutes, salade, haricots, feuilles…), les fruits frais, le poisson, les viandes maigres (poulet sans la peau…) ; • Le sucre doit être consommé en quantité raisonnable, en évitant les excès ; • Attention aux sirops et autres boissons gazeuses très sucrées ; attention au sucre “caché” dans l’alcool (vin, bière…). La meilleure boisson reste l’eau !

2. Prendre l’habitude d’une activité physique régulière • Faire du sport (cricket, foot, volley, natation…) ; • Marcher ou faire du vélo pour les déplacements sur de courtes distances, plutôt que prendre la voiture…

HYGIÈNE ALIMENTAIRELIMENTAIRE LA SOLUTIONOLUTION DES ANCIENS

Au fi l du temps, les habitudes alimentaires ont évolué, et pas nécessairement dans le bon sens ! La “malbouff e” s’est engouff rée dans nos foyers et a engendré un certain nombre de pathologies. Un retour à une hygiène alimentaire s’impose.

Et si la solution venait de nos Anciens ?

Autrefois, on marchait pour aller aux champs. Il y avait peu de voitures, les gens se déplaçaient à pied ou à cheval, et avaient donc une activité phy sique quotidienne. Sur le plan nutritionnel, ils mangeaient les produits qu’ils cultivaient : les tubercules locaux (igname, patate, tarot, manioc, etc.), les légumes (chou kanak, épinards, chou vert, tomates, carottes, salade, courgettes, etc.), les fruits (bananes, papayes, pas tèques, mangues, etc.). Les gens mangeaient également le fruit de leur pêche ou de leur chasse. Les tentations étaient également moins grandes et moins courantes. Ils avaient, au fi nal, une alimentation nette ment plus équilibrée que leurs petits-enfants aujourd’hui. A l’époque de nos grands-parents, on vivait de nos cultures et de la pêche. Le diabète, l’obésité, et toutes ces maladies dues à la “malbouff e”, on n’en parlait pas ! Et c’est bien le constat eff ectué ces dernières années : de mauvai ses habitudes alimentaires sont en cause dans bon nombre de pathologies : maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle, obésité, diabète, goutte... Les médecins ont tiré depuis quelques temps déjà la sonnette d’alarme. Ce qui est d’autant plus inquiétant, est de constater que les îles Loyauté ne sont pas épargnées par ce phénomène contemporain.

Les Vieux savaient

Or, nous savons que les Anciens ont une infl uence considéra ble, notamment dans les îles, sur les jeunes, leurs enfants et petits-enfants. Leur posi tion sociale, leur place dans la famille et dans le clan leur confère un rôle-clé. Ils sont un pivot capital dans l’éduca tion des enfants. Et ce sont souvent les grands-parents qui s’occupent de leurs petits-enfants et notamment leur préparent à manger. Il est donc impor tant de resensibiliser

les seniors aux bonnes habitudes

alimentaires, de leur apporter une information précise et de leur rappeler que certaines traditions ont du bon. C’est l’objectif de la DACAS des îles Loyauté ainsi que de l’APAD (Association des Personnes Agées de Drehu). En eff et, les personnes âgées, trop souvent délaissées par les campagnes de prévention, se retrouvent en général peu impliquées dans les messages d’éducation à la santé, alors qu’elles sont un relais incon tournable pour la transmission des savoirs auprès des jeunes.

Les Vieux sont encore très écoutés

par leurs enfants et petits-enfants dans les socié tés traditionnelles, mais

il est impératif qu’ils bénéfi cient de

la bonne information car ils peuvent avoir tendance à gâter leurs petitsenfants (notamment en leur achetant des sucreries ou autres produits néfastes exposés aux yeux des enfants dans les magasins). L’expérience et le savoir leur donnent le pouvoir de dire à leurs fi lles les bienfaits de l’allaitement maternel prolongé, l’importance du lait pour la croissance de leurs enfants au détriment du thé, ce qu’est une alimentation équilibrée pour préserver leur santé et celle de leurs enfants, les ali ments à manger librement et ceux à consommer avec modé ration... Les grand-mères savent com ment diversifi er l’alimentation du nourrisson et apprendre à faire une purée avec une pomme de terre ou une patate et une carotte bouillies que l’on écrase à la fourchette avec le bouillon au lieu d’ajouter de l’eau dans un sachet de purée lyophilisée... Mangeons mieux, écoutons nos Vieux !