CM - Episode 11

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Sommaire Découverte 14 Portrait 28 Chroniques d’u ne note 32 Cinéma 42 Merveilles du monde A la mode de chez nous 54 64 L’e au à la bouche 66 Histoire 68 Chroniques d’u ne lettre 70 Sensations 78 Geek 84 Rétro dvd 88 Agenda 96 Nouvelle de la faim 6

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Mise en Bouche Combien de fois avons-nous été confrontés à de grandes difficultés, à des trahisons de celles et ceux que nous chérissons le plus ? Combien d’épreuves la vie nous a-t-elle imposées et nous imposera encore, se jouant de nous, nous ballotant au gré de tribulations aussi improbables que rocambolesques ? Bien souvent, on nous a sentencieusement notifié que « La vie n’est pas comme dans un conte de fée ». Ainsi soit-il, néanmoins… cette expression est-elle tout à fait correcte ? Les contes sont-ils uniquement peuplés de fées, de licornes et de fins heureuses ? C’est ce que nous allons vérifier au gré de ces cent pages. Qu’est-ce que le Conte, d’où tire-t-il ses racines, où puiset-il son inspiration ? Nous autres rêveurs aimons à penser qu’il subsiste un enfant en chacun de nous, certes enseveli derrière les impératifs du quotidien, mais prêt à s’exprimer, à laisser libre cours à son inspiration. En son honneur, nous avons décidé de rendre hommage à un registre aujourd’hui délaissé au profit d’images de synthèse souvent insipides, de créations animées bêtifiantes et d’histoires sans saveur. Embarquez avec nous dans un voyage « merveilleux » qui, nous l’espérons, vous initiera aux subtilités du conte et à sa transversalité. Son onirisme et son symbolisme opèrent grâce à notre imagination et à notre mémoire collective, sans aucun doute dans des contrées méconnues voire oubliées de nos esprits, mais une chose est sûre : vous êtes le seul à détenir la morale de la fable ! Samy et toute l’équipe de CM

www.cityzenmoove.com 4 •


ONT PARTICIPE A L’AVENTURE : Ondine Senac, Bryony Cottam, Joanna Pichon, François Dubedout, Alice Bellocq, Charles Magrin, Maxime Bedochaud et enfin, l’irremplaçable Jean Michel. Couverture : Ondine Senac & Samy Ellaouzi CM est édité par la SARL Hermes Press and Advertising. DIRECTION/REDACTION/GRAPHISME/ PUBLICITE : Samy Ellaouzi Hermes Press and Advertising 36 rue Paul Broca 33000 Bordeaux 06 86 82 16 47 Rédaction : cityzenmoove@hpaa.fr Publicité : contact@hpaa.fr L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photographies, illustrations, libellés des annonces fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, quel qu’en soit le procédé, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales.

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Live ! Radio Moscow L

E public a répondu présent en ce lundi hivernal, pour cette affiche très rock’n’roll proposée par l’association Allez les Filles au Rocher de Palmer. Après un passage remarqué en première partie du groupe heavy blues bordelais « Datchä Mandala », c’est un public enthousiaste qui se rue dans la salle afin d’accueillir, et ce pour la sixième fois en région bordelaise, le trio originaire de l’Iowa : Radio Moscow. Pas de gros changement, le leader Parker Griggs nous avait déjà exposé le troisième album « The Great Escape of Lesly Magnafuzz », ainsi que son nouveau line up lors de son dernier passage à l’I-Boat en avril 2012. Le groupe démarre sur les chapeaux de roues avec « I Just Don’t Know » et enchaîne sur les bases plus heavy du dernier album avec notamment « Speadfreak; I Don’t Need Nobody...». Parker multiplie ses solos frénétiques jusqu’à saturation, tandis que la section rythmique qui fête au passage sa première année aux côtés du prodige montre une plus grande aisance que lors de la dernière tournée (mention spéciale pour la prestation du batteur Lonnie Blanton, soulignée

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Photographies : ©B.C

par l’interlude Bonhamien de « No Good Women »). On appréciera ces références psychédéliques, également amplifiées par l’utilisation d’un visuel très 60’s consistant en une projection de bulles multicolores sur le fond de la scène. Si l’on sait que le quatrième album devrait arriver courant 2013, le groupe sera pourtant avare en nouveautés avec comme seul inédit le sudiste « Rancho Tehama Airport ». Au fur et à mesure des années, Radio Moscow s’éloigne peu à peu de ses racines blues au profit de prestations plus percutantes et charismatiques. L’ordre de passage des groupes se révèle judicieux puisque c’est dans une démarche davantage communicative que les Néo-Zélandais de Datsuns récupèrent un public en grande partie rassasié afin de terminer la soirée en roue libre. En effet les quatre Néo-Zélandais font parler leur expérience, aidés par un garage beaucoup plus fédérateur, et finissent de mettre une claque. Pressés par le timing d’une soirée chargée, les Datsuns, qui venaient nous présenter leur cinquième album « Death Rattle Boogie », doivent rendre les armes probablement plus tôt que prévu, laissant ainsi respirer une audience repue. | M.B



Itw ! Radio Moscow Nous avons pu interviewer RM lors de leur passage à l’IBOAT le 16/04/2012. Voici donc le compte rendu de notre rencontre avec ces allumés ! Rock’On !!! Le line-up ayant changé récemment, pouvez-vous expliquer comment vous avez rencontré les nouveaux membres, comment les avez-vous choisis ? RM (Parker Griggs, le chanteur guitariste, leader) : J’ai repéré le bassiste du groupe Octopus qui ouvrait pour nous à San Diego, j’aimais son jeu, et on s’était déjà parlé sur Facebook pour se donner rendez-vous pour beuffer à l’occasion. Et puis un jour notre ingé lumière qui est un ami commun l’a appelé pour venir passer une audition pour RM.

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Photographies : ©B.C

La transition s’est-elle bien passée ? RM (Billy Ellsworth, le bassiste) : Ça a été un peu dur pour moi... (Griggs) : Pour ma part, tout c’est bien mieux passé qu’avec les précédents, étant donné les circonstances.


Le troisème album est plus agressif, servi par un son plus heavy. Que pouvez-vous nous dire de la direction prise par cet opus, notamment par rapport au précèdent ?

Beaucoup de vos influences proviennent des 60’s/70’s, cependant, prêtez-vous une oreille au rock contemporain ? Quels groupes récents retiennent votre attention ?

RM : Je sais pas trop, les temps sont peut être plus dingues aujourd’hui et ce qui déteint sur notre composition rend la musique plus intense. On voulait juste faire une galette qui te foute une claque !

RM : Tout comme nous, la plupart de ces groupes sont très influencés par la période glorieuse des géants du genre, et donc, nous trouvons notre bonheur également dans l’écoute de groupes modernes tels que « Earthless » ou « Joy » (San Diego).

Vous avez également introduit de nouvelles tentatives sonores (phaser sur batterie ect...)

Pourquoi donc êtes-vous venus cinq fois jouer à Bordeaux ?

RM : Et bien, étant donné que j’ai personnellement produit l’album, on était libres de faire ce qu’on voulait, on est arrivés à un résultat très proche de ce que j’imaginais.

RM : Parce que nos agences ont des succursales à Bordeaux et nous décrochent souvent des dates ici, et parce que la ville est magnifique et le vin succulent.

Et en combien de temps l’avez-vous produit ?

Votre tournée (2012) s’achevant dans trois jours, qu’allez vous faire ensuite ? Peut on espérer un quatrième album prochainement ?

RM : On a répété pendant cinq mois de façon à être prêts pour l’enregistrement qui nous a pris 2 semaines. Pourquoi ce titre : « The great escape of Leslie Magnafuzz » ? RM : « The great escape » tout simplement pour s’envoler loin de la traumatisante réalité quotidienne, vers la liberté du Rock’n’Roll. Le nom « Leslie Magnafuzz » est quant à lui un hommage à la cabine Leslie (ndlr : du nom de son inventeur Donald Leslie, Haut parleur à diffuseur rotatif permettant d’obtenir un effet de vibrato, utilisé sur les orgues électromécaniques et apprécié par nombre de guitaristes rock) et à l’ampli guitare de marque Magnatone.

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RM : En fait on a un paquet de chansons déjà écrites qui n’attendent plus que d’être peaufinées, donc Ouais tu peux compter sur un quatrième album, à part ça, aucune idée. Donc c’est déjà en route ! Vous ne soufflez donc jamais ! RM : On va certainement faire une pause de deux ans très bientôt.

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Avez-vous d’autres projets en parallèle de Radio Moscow ?

« Strat’ » (ndlr : Fender Stratocaster) , j’adore son toucher.

RM : -Parker Griggs : J’aimerais monter un groupe avec de vieux potes, mais je ne trouve pas le temps !

CM : Qu’écoutez vous en ce moment ?

-Billy Ellsworth: On a tous été dans des groupes différents avant Radio Moscow, et il arrive qu’on les réintègre de nouveau de temps en temps... Certains fans ont remarqué que vous renouveliez vos guitares à chaque album, pourquoi en changez vous si souvent ? RM : Parce que j’aime les guitares ! Plus sérieusement, sur cet album, j’ai dû utiliser une douzaine de grattes différentes, selon les sonorités que je recherche. Ma préférée reste la

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RM : Uriah Heep (les héros d Akerfeldt !!), Earthless CM : Quel est le dernier film que vous ayez vu ? RM : FRENCH PORN ! C’est donc dans la bonne humeur et en toute décontraction que nous pûmes réaliser cette nouvelle interview, découvrant de jeunes rockers simples, humains et à l’écoute de leur public ! Cheers !



Electro Nights Out ?! Bass Invaders P

OUR la 7ème saison consécutive, les Bass Invaders continuent de vous proposer le meilleur de la Drum&Bass et de vous montrer que la scène ne s’arrête pas au top Beatport :)

Programmation Genlou Norman Baras Dub Elements

Infos pratiques Vendredi 08 Mars 2013 8/10€. 00H à 06H. 1 Smart Drink offert avec l’entrée BT59, Rue Terres Neuves, 33130 Bègles. Accès : Tram C, arrêt Terres Neuves.

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Box Is On 1 2ème édition de Box Is On, à l’IBOAT.

Programmation

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Dalcan DCFTD

Infos pratique Jeudi 28 Mars 2013 5€. 00H à 06H. Gratuit pour les filles jusqu’à 01H00 ! IBOAT, Quai Armand Lalande Bassin à flot n°1 33000 Bordeaux

Hello Azuli L’Azuli Bar remet le couvert à l’IBOAT

Programmation THE MOLE JAY SHEPHEARD PEPPERPOT SUPERLATE & YOUGO

Infos pratiques Samedi 09 Mars 2013 10/13€. 00H à 06H. IBOAT, Quai Armand Lalande Bassin à flot n°1 33000 Bordeaux

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Portrait

Menuisier Taxidermiste


Photographies : ŠA.J Fosik



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É à Detroit (USA) et diplômé de la Parsons School of Design de New York en 2003, Fosik vit et travaille à Portland, dans l’Oregon. Se qualifiant de « taxidermiste-philosophe-menuisier », il bouscule les références de l’art contemporain avec humour et fantaisie. Autodidacte, il se revendique artisan plutôt qu’artiste, et ses pièces sont conçues à partir de papier et de bois. En cela, son travail se rapproche effectivement de la menuiserie, bien qu’aucun menuisier en ce bas monde ne doive le considérer comme tel… Néanmoins, ce travailleur perfectionniste, à la créativité compulsive, est d’une productivité telle qu’il s’éloigne de l’idée que l’on se fait de l’artiste dispersé, suffisant et (évidemment) poivrot sur les bords. Ses œuvres puisent dans la culture amérindienne pour l’aspect totémique et totalement barré, mais également dans la culture américaine traditionnelle à laquelle il voue le plus grand

respect. Il nous annonce, sans détour et non sans ironie : « J’aime tout simplement les Américains. Je les trouve dans leurs excès à la fois intéressants, ridicules et créatifs, tels que peu de peuples le sont ! ». Il se plaît à imaginer ses œuvres trônant au sein de leurs foyers, à la manière du trophée de chasse familial (une ravissante tête de cerf empaillé, ou un ours tiens, pourquoi pas).

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Sous ses airs d’allumé ayant abusé du LSD, Fosik est un travailleur hors-pair, un acharné du boulot tout sauf détraqué du ciboulot, et ses œuvres sont empreintes d’une recherche dépassant l’entendement. Il donne vie à des créatures célestes défiant la religion (omniprésente dans ses productions), pastiche les mythes et mythologies, et se joue de l’Homme comme du règne animal. Il bouleverse les coutumes de l’art contemporain, il affectionne le psychédélique, l’onirique et le nonconforme : bref, nous… ON AIME !

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Chroniques d’une note Danny Elfman

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ANIEL Robert Elfman est un compositeur américain de B.O de films. Né à Amariollo en 1953, d’un père enseignant dans l’armée américaine (dans l’United States Air Force pour être exact) et d’une mère romancière, il est aujourd’hui l’un des compositeurs les plus en vogue d’Hollywood. Si son nom ne vous dit rien, ce phénomène n’est autre que le créateur du générique de la série d’animation mettant en scène une modeste famille américaine (jaune), pour le moins déjantée et le fiancé de l’actrice Bridget Fonda…

Daniel R.Elfman est le compositeur légendaire du générique des Simpson ! Si les plus grands du 7ème art lui octroient leur confiance ab-

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Photographies : ©D.R. E.

solue c’est en premier lieu grâce à une collaboration datant de 1985, pour le premier long métrage d’un réalisateur en devenir : Tim Burton. En effet, Elfman composa la musique de Pee-Wee Big Adventure, ce qui marqua le début d’une longue amitié entre les deux hommes. Et comment ne pas citer l’Etrange Noël de Monsieur Jack (1993) sans évoquer sa bande son, aussi essentielle que l’image elle-même. Le compositeur prêta par ailleurs sa voix à trois personnages : Jack (pour les chants), Gram et le clown. Les collaborations avec Burton furent nombreuses et lancèrent définitivement sa carrière puisqu’il composa entre autres les B.O. de Dick Tracy (Warren Beatty 1990), de Mission Impossible (Brian De Palma – 1996), de Men In Black (Barry Sonnenfeld – 1997) et celles


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de nombreux films de Sam Raimi dont les deux premiers épisodes de Spiderman. Il déclare être grandement influencé par la musique classique et notamment par d’illustres compositeurs européens du XXème siècle tels que Nino Rota (Italie), Erich Wolfgang Korngold (Autriche) ou encore Sergueï Prokofiev (Russie)… Des partenariats de prestige pour un compositeur de génie qui révolutionna l’approche de la musique dans le domaine du cinéma. N’ayant de cesse d’exalter la beauté de l’image, créant non des bandes originales, mais de véritables hymnes multi générationnels, défiant le temps et la sensibilité humaine, démocratisant l’expérimentation sonore, et empruntant des sentiers hors normes… oui, il s’agit bel et bien là d’un grand Monsieur. Il

créa en 2005 sa première œuvre de musique classique, Serenada Schizophrana, démontrant clairement qu’il n’a pas dit son dernier mot, ni écrit sa dernière note… | S.E

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Amon Tobin http://www.amontobin.com/

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MON Tobin, de son vrai nom Amon Adonai Santos de Araujo Tobin (ouf…) est un DJ, musicien (de génie) né à Rio de Janeiro en 1972. Cet extraterrestre, que tout le monde aura au moins une fois pu entendre dans un spot télévisé, une émission ou un film, a révolutionné la scène électronique mondiale. Ce n’est pas sa dernière tournée dantesque, à grand renfort de visuels 3D et autres effets qui nous fera mentir. Sa musique est empreinte d’un multiculturalisme exacerbé, chaque piste étant un voyage différent. Amon Tobin nous conte de merveilleuses histoires et crée dans chaque album de son éléphantesque discographie (12 albums, 8 EP, 4 albums live et de multiples collaborations) un univers unique : de l’électro jazzy ambiante de Permutation à celle hallucinée de Out From Out Where, en passant par la B.O du jeu vidéo Splinter Cell et inFAMOUS, Amon Tobin brouille les piste et on en redemande ! Il mixait à ses débuts jazz, hip hop, breakbeat et jungle, qu’il assimilait à des sonorités propres à son pays. Au fur et à mesure de l’évolution de sa carrière, il s’ouvrit

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progressivement et subtilement à des mélodies plus sophistiquées ainsi qu’à des rythmiques alambiquées. Sa force principale réside dans le fait qu’il ose expérimenter et se mue en véritable acousticien, se servant par exemple d’une guêpe pour créer la principale boucle d’un morceau ou faisant le tour du monde afin de capter des bruits (naturels, urbains ou animaux) afin de composer, pour mieux magnifier notre quotidien ! Ses compositions semblent tout droit sorties d’un film de Tim Burton et la dernière tournée de son album intitulé ISAM, OVNI aux expérimentations qui ne semblent avoir aucune limite, est un spectacle grandiose et d’une intensité rare que nous vous laissons découvrir en images… Chaque nouvel album est une pierre venant renforcer les fondations colossales de son œuvre. La cohérence est telle que malgré les changements incessants de direction, l’auditeur retrouve toujours la « patte » Tobin, qui dès la première écoute l’aura rendu accro. Marque des plus grands ? Sans aucun doute ! Amateurs d’expéditions fantastiques, pourfendeurs de dragons acoustiques ou simples mélomanes fanatiques, Amon Tobin vous comblera… et les autres aussi ! | S.E


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Photographies : ©A.T

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Chronique d’une bande

De: Brandon Cronenberg Avec: Caleb Landry Jones, Sarah Gadon, Malcolm McDowell… Anticipation - Thriller / Couleur/ 1h44/ Canada (2012)/ 13 Fevrier Prix du Jury Etudiant lors du Festival International du Film Indépendant de Bordeaux 2012.

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ANS un futur proche, la communion des fans avec leurs idoles ne connait plus de limite. Syd March, jeune homme solitaire et taciturne, est commercial pour une clinique spécialisée dans l’injection de virus ayant infecté des célébrités. Mais il est loin d’être un employé modèle. En dépit de la vigilance de son entreprise qui inspecte sans cesse ses employés, Syd détourne régulièrement des échantillons contaminés pour les revendre au marché noir. Afin de déjouer les contrôles de la clinique il s’injecte lui-même les virus. Mais cette symbiose biologique n’est pas sans risques. Alors qu’il vient de s’inoculer la dernière maladie contractée par Hanna Geist, une icône adulée, il apprend que la starlette vient d’y succomber. Porteur du germe mortel, il devient alors la cible de la mafia et des collectionneurs enragés. Dévoilé lors du festival de Cannes 2012, dans la section « Un certain regard », Antiviral était attendu au tournant par les spectateurs et la critique. C’est le risque encouru lorsque l’on est un « fils de », et qu’on décide de se frotter au genre de prédilection de son paternel. Malgré cette pression Brandon Cronenberg parvient dès son premier film à se faire un prénom. Cet exploit, il le doit en grande partie à l’interprétation magnétique de Caleb Landry Jones. Un physique à la fois angélique et glacial servi par une élocution tour à tour suave et caverneuse : le charisme du comédien séduit autant qu’il inquiète. Si tout le film repose sur son personnage principal, on aurait pourtant apprécié qu’une place plus importante soit octroyée aux personnages satellites, qui avaient un vrai potentiel dramatique. Outre cette petite réserve, on regrette la présence de quelques séquences superflues destinées à illustrer les violentes manifestations de la maladie. On finit par se lasser de voir le personnage sans cesse en proie aux mêmes symptômes.

Mais ici c’est le réalisateur qu’il faut blâmer et non l’acteur dont la prestation demeure impeccable. On aurait seulement préféré une progression plus mesurée dans la description de la pathologie. Mais ces quelques redites n’entament que faiblement le rythme et l’intensité du film. Outre ces petites maladresses le ton est juste, le scénario crédible. La trame narrative fait écho à l’univers de Philippe K. Dick autant qu’elle convoque le cinéma de Lynch et celui des débuts de Cronenberg père (Chromosome 3, Scanners, Vidéodrome, Faux-semblants ou encore ExistenZ). Et lorsque l’histoire commence à se servir des codes du thriller, elle devient passionnante. Est-ce cet habile dosage de suspense et d’angoisse ? On avoue avoir ressenti l’étrange fascination qu’avaient inspiré des films comme L’armée des douze singes, Lost Highway ou ExistenZ. L’ombre paternelle plane inévitablement et il nous est difficile de ne pas faire de comparaison surtout au regard des thématiques abordées par Antiviral. Le film dresse le triste portrait d’une société gangrenée par la déification des célébrités, la surmédiatisation et la consommation de masse. En filigrane le thème de prédilection du père : l’altération des corps et de la chair. Le tout est appuyé par une mise en scène très calculée. Du minimalisme des décors à la photographie d’un blanc immaculé, tout est glacial et aseptisé. Les espaces sont tour à tour stérilisés puis souillés, pour mieux souligner la notion d’infection. Cette ambivalence entre pureté et pestilence ajoute au malaise et offre une photographie somptueuse. D’autres y percevront une sophistication prétentieuse là où il faut voir un partipris esthétique qui sert à merveille le propos du film. Le cinéma de Brandon Cronenberg a quelque chose de viscéral et maitrisé. Malgré ses quelques chutes de rythme, on reprendrait volontiers une dose d’Antiviral. Alors contaminé ? |J.P

c i n e m a

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Actu Ciné A la merveille (To the Wonder) N

De: Terrence Malick Avec: Ben Affleck, Olga Kurylenko, Rachel McAdams, Javier Bardem… Drame – Romance / Couleur/ 1h52/ Etats-Unis (2012)/ 06 Mars Janvier

EIL et Marina se sont éperdument aimés « à la Merveille » (Mont-Saint-Michel). De retour en Oklahoma leur mariage s’étiole. Marina prend alors conseil auprès du père Quintana, comme elle expatrié. Alors que ce dernier doute de son engagement religieux, Marina regagne la France avec sa fille, laissant derrière elle Neil, qui trouve alors refuge dans les bras de d’une amie d’enfance, Jane. On assiste alors à son écartèlement entre les deux femmes de sa vie, alors qu’en parallèle, le père Quintana lutte pour retrouver la foi. Deux années à peine se sont écoulées depuis sa Palme d’or pour The Tree of

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Life, que Terrence Malick nous prend de court avec cette surprenante fertilité, lui qu’on a connu moins prolifique, à raison d’un film tous les dix ans. Il va sans dire que la critique l’attendait au tournant... Présenté à la 69ème Mostra de Venise, le film n’a malheureusement remporté que les huées de la presse. Pourtant, qu’on adhère ou non au cinéma de Malick, force est de reconnaître sa fascinante capacité à saisir avec puissance l’imperceptible beauté du monde, la mystique, l’apesanteur. Mais cet exercice de style aurait fini par agacer. Alors qu’en est-il de cette « merveille » ? amendement, il aborde aussi la vie de l’homme, de sa famille. Grand film pour un grand homme ? | J.P


a c t u c i n e

The Sessions

De: Ben Lewin Avec: John Hawkes, Helen Hunt, William H.Macy… Comédie dramatique / Couleur/ 1h35/ Etats-Unis (2012)/ 06 Mars

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988, Californie. Après avoir pris conseil auprès du prêtre de sa paroisse, Mark O’Brien fait paraître une petite annonce : «Homme, 38 ans, cherche femme pour relation amoureuse, et plus si affinités. En revanche, paralysé… Amatrices de promenades sur la plage s’abstenir...». En quête de l’amour charnel qu’il n’a jamais pu expérimenter, il fait la connaissance de Cheryl, thérapeute. Cette rencontre va le bouleverser et lui permettre d’aimer, «comme tout le monde». Dernier OVNI en date estampillé Sundance, où il a reçu le Prix du Public, The Sessions s’annonce comme un film

attendrissant et sympathique bien que le synopsis laisse craindre un ton assez prévisible. C’est le retour sur grand écran d’Helen Hunt, dont la carrière semblait s’essouffler ces dernières années. Elle était d’ailleurs nommée à l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, pour ce film. On y retrouve également l’excellent John Hawkes, encensé pour ses prestations dans Winter’s Bone et Martha Marcy May Marlene. Handicap et sexualité comme toile de fond : espérons que le film ne s’enlise pas trop dans la surenchère de bons sentiments. | J.P

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Le Monde Fantastique d’Oz

De : Sam Raimi Avec : James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz, Michele Williams… Aventures – Fantastique/ Couleur/ 2h07/ Etats-Unis (2012)/ 13 Mars

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SCAR Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure et à la moralité douteuse, se laisse emporter à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz. Il va vite tenter de se faire une place dans ce monde merveilleux, peuplé d’êtres fabuleux et de sorcières envoûtantes. De filouteries en tours de passe-passe, entre aventures et périls, il ne se doute pas un instant qu’il est en train d’écrire son histoire : celle du célèbre Magicien d’Oz. Voici une nouvelle adaptation du « Magicien d’Oz » de L. Franck Baum,

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plus de 70 ans après la comédie musicale de Victor Fleming. Pourtant Le Monde Fantastique d’Oz s’avère être le « prequel » du film de 1939. En effet, les événements contés dans le film se déroulent bien avant que la petite Dorothy n’ait foulé le sol enchanté de la fameuse contrée. Loin de son registre habituel, Sam Raimi, est aux commandes de cette superproduction made in Disney. Les studios semblent avoir appliqué la même recette que pour le Alice aux Pays des Merveilles de 2010, un mélange de prises de vue réelle et animation. Pour les petits et grands enfants ! | J.P


a c t u c i n E

Cloud Atlas

De : Lana Wachowski Andy Wachowski, Tom Tykwer Avec :Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent, Hugo Weaving, Suzanne Sarandon, Hugh Grant SF – Drame / Couleur/ 2h44/ Etats-Unis - Allemagne (2012)/ 13 Mars

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travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout est lié. Les fans l’attendaient, voici le retour tonitruant des créateurs de Matrix, les

frères Wachowski (à présent frère et sœur, si vous avez suivi). Cloud Atlas est le fruit d’une collaboration entre la fratrie et Tom Tykwer, le réalisateur émérite de Cours Lola Cours. Ce projet ambitieux retranscrit une épopée qui s’étend sur cinq siècles à grand renfort de décors, maquillages et costumes fabuleux. Le tout est servi par une distribution à faire pâlir d’envie tous les directeurs de casting. Adapté du roman éponyme (inadaptable ?) de David Mitchell, cette fable métaphysique a pour thème le cheminement des âmes et leurs intéractions inéluctables à travers le temps. Attente fébrile… | J.P

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Warm Bodies

De: Jonathan Levine Avec: Nicholas Hoult, Teresa Palmer, Analeigh Tipton, Rob Corddry, John Malkovitch… Comédie romantique - Zombies / Couleur/ 1h37/ Etats-Unis (2012)/ 20 Mars

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NE pandémie a transformé la population mondiale en morts-vivants, à l’exception d’une poignée de réfugiés occupés à survivre derrière de véritables forteresses. Les zombies, amorphes, continuent d’errer à travers leur cité déchue. Dans ce climat post-apocalyptique, R., un zombie plutôt atypique, s’éprend d’une jeune et jolie survivante nommée Julie. Dans cette lutte pour la survie, leur étrange relation va avoir un impacte inattendu sur leurs deux clans respectifs. La dernière fois que l’on nous avait servi une comédie romantique à la

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sauce zombie, c’était l’excellentissime Shaun of the Dead. Warm Bodies semble en être le pendant un peu plus édulcoré mais (espérons-le) tout aussi décalé. Aux commandes de ce « Roméo et Juliette » version morts-vivants, on retrouve le jeune réalisateur Jonathan Levine, qui nous avait offert en 2010 une comédie dramatique à la fois drôle et touchante avec 50 / 50. Espérons que la dérision soit de nouveau au rendezvous et que le cinéaste veuille nous préserver de son éventuel appétit pour les fleurs bleues et les comédies romantiques un peu trop gnangnan. Allonsnous trembler de rire ? | J.P


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Mystery De: Lou Ye Avec: Hao Lei, Qin Hao, Qi Xi, Zu Feng… Thriller/ Couleur/ 1h38/ Chine - France (2012)/ 20 Mars

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U Jie mène une vie de famille paisible dans le quartier de Wuhan …. Elle est loin d’imaginer que son mari Yongzhao mène une double vie, jusqu’au jour où elle le voit entrer dans un hôtel avec une inconnue. La vie de Lu Jie s’effondre alors, et ce n’est que le début... Peu de temps après, la jeune femme entraperçue au bras de son époux meurt, renversée par une voiture dans d’étranges circonstances. Un policier en charge de l’affaire refuse de croire à un accident... Mystery marque le retour du réalisateur de Nuit d’Ivresse Printanière à Cannes.

Présenté à l’ouverture de la section « Un Certain Regard », il était le seul film chinois de la catégorie. Ce thriller électrique oscille entre la brutalité d’une chronique sociale et le suspens du polar. Mystery est en fait le premier film de Lou Ye tourné sur le territoire chinois depuis Une Jeunesse Chinoise qui lui avait valu une interdiction de tournage de cinq ans et les foudres du régime communiste. De retour au pays, après l’exil et ses contraintes, le cinéma contemplatif de Lou Ye sera-t-il plus féroce et torturé qu’à son habitude ? C’est ce que laisse présager Mystery… | J.P

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Les Voisins De Dieu De : Meni Yaesh Avec : Roy Assaf, Gal Friedman, Itzik Golan, Rotem ZiesmanCohen… Comédie dramatique/ Couleur/ 1h34/ Israël - France (2012)/ 27 Mars L faut respecter les règles. Dans d’un thème aussi difficile que l’extréla ville de Bat Yam, près de Tel misme religieux n’est pas incompatible Aviv, Avi, Kobi et Yaniv, trois avec l’ironie et le sarcasme. Lauréat du jeunes du quartier, s’appliquent à prix SACD lors de la 51ème semaine de faire respecter les préceptes du Tal- la critique à Cannes, Les Voisins de Dieu mud à tous les impies qui foulent du échappe au manichéisme alors qu’il pied leur territoire. Autoproclamés propose la romance comme réponse à surveillants du quartier, ils vérifient l’intégrisme. Tout l’enjeu du film réside les tenues des femmes, font respec- dans l’exercice périlleux pour le réalisater le shabbat, et usent même de la teur Meni Taesh d’assurer la justesse du violence si nécessaire. Leur machine ton de ce premier long-métrage : entre bien huilée s’enraille le jour où Avi, le dérision, romance et critique sociale. chef de la bande, tombe amoureux de Dénonciateur du rapport crispé entre Miri, une non-pratiquante. deux mondes, le propos se veut diplomate. Un souffle revigorant pour un Comédie dramatique à contre-courant, thème plutôt délicat. | J.P Les Voisins de Dieu, prouve que traiter

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a c t u c i n E

Dead Man Talking De: Patrick Ridremont Avec: François Berléand, Virginie Efira, Patrick Ridremont… Comédie dramatique/ Couleur/ 1h40/ Belgique – France -

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N couloir de la mort quelque part. William Lamers, dernier détenu d’une prison désaffectée, est condamné au poison pour homicides. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique et se lancer dans un ultime monologue pour échapper à la sentence. Son exécution devient alors le plus incroyable des enjeux politique et médiatique, au cœur d’une campagne électorale pour le moins étonnante et rocambolesque. Si le nom de Patrick Ridremont ne trouve aucune résonnance dans l’Hexa-

gone, le réalisateur belge, habitué du petit-écran, compte bien se faire un nom avec ce premier long-métrage. Cette fable sombre et surréaliste pose un regard cynique sur une société où tout n’est que spectacle, exhibition et prétexte à la surexposition médiatique. Le synopsis est plutôt séduisant alors que l’on devine une mise en scène très (voir trop ?) stylisée, entre ambiances nocturnes et images traitées aux filtres jaune et vert à la Jeunet&Caro. On espère néanmoins que cette diatribe anti-téléréalité saura éviter l’écueil de la surenchère esthétique. Ici, la mort est un produit télévisuel comme un autre. Assisterez-vous au spectacle ? | J.P

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Merveilles du Monde


Le Rocher du Cygne

Photographies : Š Bayerische SchlÜsserverwaltung Rainer Herrmann


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la croisée des mondes, tout droit sorti d’un conte de Grimm, le château allemand de Neuschwanstein fut bâti sur l’ordre de Louis II de Bavière, au XIXème siècle. Aujourd’ hui château le plus célèbre d’Allemagne, il se trouve à proximité de ville de Füssen, et attire chaque année des millions de visiteurs qui, comme nous, sont bluffés par son architecture merveilleuse, au premier sens du terme.

C’est en 1867, à l’occasion d’une visite du château de Pierrefonds en France, que Louis II eut l’idée de mé-

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langer son architecture néogothique au style médiéval emblématique de la période féodale de l’Europe centrale. L’emplacement ne fut pas choisi au hasard puisque la bâtisse est située en face du château de Hohenschwangau (résidence d’été de la famille royale de Bavière). Louis II expliqua en 1868 à Richard Wagner que son intention était de « donner aux dieux profanés leur vengeance en les amenant avec eux sur des hauteurs élevées », car il estimait Hohenschwangau « trop bas et profané chaque année par la prose de sa mère ». Les travaux, titanesques, débutèrent durant l’été 1868, supervisés


par l’architecte Eduard Riedel. Les moyens de construction les plus modernes, comme des grues à vapeur, furent employés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 465 tonnes de marbre, 400 000 briques et 23 années de travaux furent nécessaires pour achever l’édifice. Environ 8 mètres de roche d’un versant montagneux furent dynamités afin d’installer les fondations. La première pierre fut posée après la construction d’une nouvelle route d’accès et l’installation de l’eau courante, ainsi le gros œuvre ne fut terminé que courant 1872, soit un an avant l’achèvement des murs. L’aménagement intérieur fut confié à Christian Jank, illustre décorateur de théâtre. Ce n’est qu’en 1884 que Louis II s’établit dans le « nouveau rocher du cygne » (traduction de Neuschwanstein), mais il n’en profita pas longtemps : deux ans plus tard, le roi est interné après avoir été déclaré aliéné mental et décède le lendemain, dans des circonstances mystérieuses (suicide ? accident ? tentative d’évasion de l’établissement psychiatrique ? La question n’est toujours pas résolue à ce jour). Comme mentionné en début d’article, les techniques les plus sophistiquées furent employées pour sa construction, mais en réalité tout le château fut conçu dans un souci de modernité technique exceptionnelle pour l’époque. Neuschwanstein bénéficiait d’un confort extrême : les pièces du palais et les appartements royaux étaient chauffés par un système central à air chaud. L’eau courante (chaude et froide) était présente à tous les étages, et les commodités bénéficiaient de chasses d’eau automatiques. Par ailleurs, le roi se payait même le luxe d’appeler ses domestiques et officiers d’ordonnance par interphone électronique, et pour couronner le tout, les troisième et quatrième étages bénéficiaient d’installations téléphoniques. Non, Louis II de Bavière ne connaissait pas la demimesure !

Comment ne pas évoquer la superbe de la décoration et le travail magistral de Christian Jank ? L’intérieur du château fait preuve d’inspirations gothiques, romanes, aussi bien que byzantines, ce qui en fait un exemple typique de l’architecture éclectique de l’époque romantique. Le lieu, loin de l’apparat royal (sauf peut-être en ce qui concerne les moyens mis en œuvre !) a été conçu comme un lieu de retraite pour permettre à Louis II de s’évader dans un monde imaginaire et poétique. Les décors évoquent les opéras de Wagner (dont le roi fut grand admirateur et mécène), ou plutôt des légendes médiévales germaniques ayant inspiré le compositeur. Ainsi rois, chevaliers, poètes, amoureux, et surtout Tannhäuser, le chevalier du cygne, Lohengrin, et son père Parsifal, roi du Graal (trois personnages chers au roi) illustrent dans tout Neuschwanstein la gloire chrétienne et l’amour chaste, la pénitence et la délivrance, pour créer une atmosphère pieuse et héroïque à l’image des idéaux de Louis II. Seule (petite) entorse à cette quête de pureté et de recueillement : la chambre à coucher, dont la décoration dépeint les amours illicites de Tristan et Iseult, d’après l’œuvre de Gottfried von Strassburg. Louis II avait demandé que Neuschwanstein, à sa mort, soit détruit (ainsi que ses autres propriétés), mais l’État Bavarois décida de les ouvrir au public, avec deux idées en tête : exposer au peuple la folie du roi et leur faire payer un droit d’entrée pour rembourser les dettes royales. Mais c’est l’inverse qui se produisit et la popularité de Louis II ne fit que grandir après sa mort, aussi bien que dans les Alpes Bavaroises qu’hors des frontières de son royaume. Une réputation romantique d’homme excentrique et sans doute très torturé, mais aussi doux et généreux, lui survécut, comme ce château, qui – consécration suprême ! – inspira nombre d’artistes de notre époque, de Walt Disney à Eiichiro Oda (auteur du manga One Piece). | S.E

M e r v e i l l e s d u m o n d e

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A la mode de chez nous Si proche et si loin

© Alexander Mcqueen

ALCOZER & J, Bague couronne ornée de gemmes, 98€

Alcozer & J, Bague Grenouille en Emeraude et Laiton, 193€

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a l a m o d e d e c h e z

Julia Cocco’, Pochette de soirée avec cristaux dorés, 350€

ALCOZER & Collier clé, 264€

n o u s

ALCOZER & J, Boucles d’oreilles avec pierres et perles, 115€

Nous avons le plaisir de vous présenter une partie de la collection de la créatrice bordelaise «Little Bacon». Vous découvrirez au long de ces quelques pages un univers pour le moins singulier, bousculant les codes du design textile. Embarquons maintenant pour un monde onirique où la créativité n’a aucune limite.

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ŠLittle Bacon



ŠLittle Bacon



ŠLittle Bacon



ŠLittle Bacon


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L’eau à la bouche... Les Timbales de Jeanne

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Après le repas de Noël et la soirée arrosée du jour de l’an, puis les fondues savoyardes et autres tartiflettes, sans oublier la délicieusement calorique galette des rois, vous êtes au bord de la dépression en vous demandant comment diantre allez vous passer votre bikini sans avoir l’air d’un rôti de veau Orloff d’ici l’été ! Heureusement, à la rédaction, nous pensons à vous ! Soyez rassurées, cette recette légère et succulente est à déguster sans modération.

Ingrédients 6 tranches de saumon fumé / 3 courgettes / 3 œufs / 15 cl de crème fraîche épaisse / aneth / menthe / 1 gousse d’ail / poivre, sel / huile d’olive / ramequins

Préparation Commencez par râper les courgettes. Hachez ensuite l’ail, faites chauffer l’huile d’olive dans une poêle et ajoutez l’ail puis les courgettes. Faites les revenir à feu modéré. Roulez en boudin quelques branches d’aneth et de menthe, ciselez finement le tout et mélangez au contenu de la poêle. Une fois les courgettes cuites, laissez refroidir dans un saladier. Versez la crème fraîche dans un bol et ajoutez-y les œufs, salez, poivrez. Ajoutez le mélange d’œufs et de crème aux courgettes. Vous pouvez passer la préparation au mixeur pour une texture mousseuse et aérée. Chemisez ensuite les ramequins avec les tranches de saumon fumé. Un petit bout de papier sulfurisé placé au fond du ramequin facilitera le démoulage. Remplissez-les ensuite de la préparation et placez au micro-ondes (oui oui !) entre 2 et 4 minutes suivant la puissance. Pendant ce temps, faites une sauce fraîche et légère qui accompagnera parfaitement les timbales : dans un mixeur, ajoutez quelques branches d’aneth et des feuilles de menthe, un peu de crème fraîche, du jus de citron, salez, poivrez et mixez jusqu’à l’obtention d’une sauce d’un vert homogène. Démoulez vos timbales, décorez avec quelques tomates cerise, herbes, tranches de citron, salivez un instant puis dévorez-les accompagnées de préférence par un Sauterne !

Dégustez ! | Photographies : C.M

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| Texte : C.M


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Histoire Claude Ponti et l’histoire du conte C

E fils d’un immigré italien et d’une institutrice lorraine aura marqué au fer rouge le domaine du conte, tant de par sa patte graphique que de par son humour et son maniement de la langue française. Claude Ponticielli est né à Lunéville en 1948 ; il décide après son Bac d’intégrer les Beaux-Arts d’Aix-en-Provence pour finalement arrêter, puis entamer (et ne pas finir !) des études de lettres à Strasbourg. Il emménage ensuite à Paris à la fin des années 60 pour peindre. Il deviendra coursier à l’Express, dessinateur de presse puis directeur artistique à l’Imagerie d’Épinal. Son parcours pour le moins erratique ne lui aura toutefois pas porté préjudice. Nous l’avons choisi afin d’illustrer notre rubrique pour rendre hommage à celui qui est pour nous le plus illustre représentant français contemporain du domaine du conte. Le conte s’inscrit dans l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Si d’emblée l’image d’enfants émerveillés s’abreuvant d’histoires de dragons, princesses, et autres créatures plus ou moins imaginaires vient à l’esprit, le conte va en réalité bien au-delà du simple récit fantastique. Il est à l’enfant ce que la religion est à l’adulte, de par ses morales universelles, ses critiques acerbes autant qu’implicites des us et coutumes de l’époque, et plus généralement ses métaphores des sociétés de tout temps. En outre, la vision manichéenne, dichotomique et symbolique du conte éduque l’enfant en même temps qu’il participe à son éveil intellectuel. Parallèlement, il sait mettre à mal les certitudes de l’adulte et illustrer ses angoisses. L’illustre Charles Perrault par exemple prenait un malin plaisir à dénoncer les travers et les dangers de la société, mais savait aussi donner un sens intemporel à ses récits, cachant derrière leur première lecture enfantine d’abyssales profondeurs sémantiques. Examinons par exemple le cas du Petit Chaperon Rouge. Le loup de l’histoire incarne les périls qui guettent les enfants désobéissants et incitera les plus jeunes à rester sur leurs gardes vis-à-vis des inconnus – faisant de cette histoire le prototype de ce que l’on appelle le « conte d’avertissement ». Mais dans une interprétation plus fine, le loup incarne la sexualité, redoutée par la mère (qui met en garde sa fille contre la bête féroce) qui, pour autant, ne peut en protéger sa progéniture, voire doit l’y préparer (c’est encore la mère qui habille son enfant de rouge, couleur du désir). Claude Ponti, comme Perrault, dispense souvent une morale qui diffèrera selon l’âge du lecteur. Ses ouvrages, en revanche, proposent à l’enfant un parcours initiatique, et l’invitent à la réflexion, étape par étape. Ce cheminement narratif, traduit par des « échelons » successifs que le protagoniste doit gravir, symbolise et accompagne le développement de l’enfant : ainsi le pro-

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cessus d’identification au héros est facilité, et le lecteur se fait graduellement acteur de l’aventure. Cette évolution est également reflétée par le dessin, de plus en plus subtil au fur et à mesure de l’histoire. Cette volonté d’impliquer le jeune lecteur dans le récit est d’ailleurs revendiquée par Ponti : « Mes histoires sont comme des contes, toujours situées dans le merveilleux, elles parlent de la vie intérieure et des émotions de l’enfance, ainsi chaque enfant peut-il mettre ce qu’il veut dans les images : les personnages et les rêves qui sont les siens. »

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Les histoires de Claude Ponti proposent dans un premier temps une illustration des difficultés sociales de l’époque. Il s’agit là d’une tradition du conte : pensons par exemple à la famille du Petit Poucet. Pétronille et ses 120 petits (1990), dans lequel la mère souris devait éduquer et nourrir seule ses 120 souriceaux, symbolise les difficultés et violences auxquelles doivent faire face les mère célibataires. Si l’adulte fera facilement le lien avec son propre quotidien, l’enfant quant à lui sera inconsciemment sensibilisé à ne pas favoriser ce schéma une fois adulte. En ce sens, le conteur accompagne l’enfant dans l’éclosion de sa réflexion sociale. Mais la portée des histoires de Ponti ne se limite pas au simple décryptage de l’environnement de l’enfant. Que nous apprend l’Arbre sans fin (1992) ? Au début du récit, Hipollène apprend le décès de sa grand-mère : démarre alors un voyage initiatique aux multiples péripéties. Réduite (par tristesse) à une goutte d’eau, ce n’est qu’une fois au sol, après sa chute de l’arbre, abandonnée entre ossements et terre sèche, que la symbolique, notamment picturale, de la mort fait son apparition. Le lecteur pourra alors apercevoir un squelette de baleine. Délire total de Ponti ? Non, car la baleine, depuis le mythe de Jonas dans l’Ancien Testament, n’est autre que la métaphore de la résurection et du renouveau. Rappelons-nous Pinocchio, qui passe de pantin à vrai petit garçon après son passage dans le ventre du cétacé. Ainsi le lien étroit entre mythologies, mythes et contes n’est plus à démontrer. C’est pourquoi le conte, en cela qu’il sait reprendre des symboles ancrés dans l’inconscient de l’humanité, permet à l’enfant d’appréhender de manière ludique et fantaisiste des sujets aussi graves que la vie, la mort et le passage à l’âge adulte. L’impact psychologique du conte, et les œuvre de Ponti ne font pas exception à la règle, est irréfutable. Les expériences des protagonistes apportent énormément à l’Homme et stimulent les enfants dès leur plus jeune âge, grâce à la finesse et multiples niveaux de lecture de l’écriture. Chez Ponti le dessin participe également à cet apprentissage : s’il peut paraître naïf aux yeux du profane, il cache toujours au sein de son foisonnement visuel des détails qui enrichissent l’interprétation du récit. Non, rien n’est laissé au hasard, et le surréalisme des contes, leur univers magique et onirique, ainsi que leurs morales qui font écho à tout l’héritage de l’humanité ont éveillé des milliers de générations. Quel est l’avenir du conte aujourd’hui ? Ne peut-on craindre de le voir disparaître au profit de productions animées insipides, d’historiettes mollement sociétales, de livres électroniques sans âme ? Si le conte a toujours su se réinventer au fil du temps (après tout, nul doute que Perrault a dû sembler bien frivole aux esprits les plus frileux de son époque), prenons garde à le maintenir en vie, et avec lui l’imaginaire et la morale de nos enfants. |S.E ; |O.S

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Chroniques d’u ne lettre

L’onirisme, en quelques pages... Les Contes Macabres Edgar Poe & Benjamin Lacombe C

E recueil de sept nouvelles d’Edgar Poe illustré par Benjamin Lacombe nous emmène dans des contrées horrifiques, aux frontières de la folie. Proposant ses œuvres les plus connues, le livre fascine autant qu’il terrifie : un homme aimant sombrant peu à peu dans la démence, un narrateur assassinant son voisin par pure obsession, ou encore une histoire contemplative et romantique, prônant le goût pour la nature sauvage et la solitude… D’indicibles sentiments prendront possession de vous pour ne plus vous quitter, même une fois

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le « merveilleux » grimoire fermé, scellé, enterré ou emmuré… L’œuvre est variée, singulière et l‘illustration de Benjamin Lacombe, reprenant l’essence de la peinture de Raphaël (Renaissance Italienne), est quant à elle magistrale. À la fois objet sinistre ô combien fascinant de décoration intérieure, tant il est esthétiquement réussi, et bijou littéraire, cette perle de la prolifique (au plan qualitatif) « Collection Métamorphose », ravira à n’en pas douter les amateurs de contes, de critiques sociales acerbes et tous les autres… | S.E


L e s C h r o n i q u e s d ‘ u n e

Dans la Forêt Lionel Richerand U

N roman graphique, archétype du conte du XIXème siècle fleurant bon Lewis Carroll… Mais pas seulement, car la patte de Lionel Richerand est singulière, le dessin cru et l’histoire bourrée de surprises. L’univers fascinant du grand domaine boisé de Wisteria Grow est un véritable melting pot de dessin médiéval, de peinture anglaise du XIXème et de dessin naïf. Le scénario oscille entre fantastique pur et machination sentimentale : la petite Anna appelée par des crapauds farceurs, s’enfonce dans d’étranges bois

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abritant un bestiaire pittoresque, tandis que le nouveau régisseur de la propriété familiale tente de s’attirer les faveurs de la mère veuve, l’héritage familial dans sa ligne de mire… Ce magnifique ouvrage au format comics, à l’ambiance si particulière, entièrement scénarisé et illustré par Lionel Richerand (et de quelle manière !), fascinera petits et grands avec « mention excellent » pour son graphisme d’un autre monde. Et si le scénario peut vous sembler n’être qu’un ersatz de grands classiques… un peu de curiosité voyons, un magicien ne révèlera pas tous ses secrets ! | S.E

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Sensations


Courreurs des rues

Photographies et article : ŠC.M


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Ciné ///


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ECENTE pratique peu connue avant le succès au cinéma du film Yamakasi en 2001, le Parkour (ou encore « Art du déplacement ») fait de plus en plus d’adeptes. Ne nécessitant rien de plus qu’une bonne paire de baskets et un terrain d’évolution (« spot ») urbain ou rural, le Parkour est un sport extrêmement visuel, gracieux et physique qui démontre l’immense potentiel du corps humain, et repousse ses limites toujours un peu plus loin. Récemment, une variante sortie des salles de gym a fait son apparition : le free run. Ses adeptes, appelés les traceurs, ponctuent leurs déplacements fulgurants d’acrobaties spectaculaires. Ayant rencontré par hasard deux d’entre eux de passage dans notre belle ville de Bordeaux, j’ai eu la chance d’assister à une séance d’entraînement et de pouvoir poser quelques questions à Thomas Dudoué (et il l’est prodigieusement !), un passionné de Parkour qui s’entraîne depuis huit ans. CM : Quand et comment as-tu découvert le Parkour ? T.D : Il y a huit ans une amie m’a montré les vidéos qu’une bande de jeunes mettait sur leur blog, ce fut pour moi une révélation et j’ai commencé à m’entraîner seul. À l’époque il n’y avait aucune structure ou association dispensant des cours donc j’apprenais en regardant des vidéos et contactais les mecs pour leur demander conseil. C.M : À quelle fréquence t’entraînes-tu ? T.D : C’est variable mais au minimum une dizaine d’heures par semaine sur trois jours, et lorsque je retrouve mes amis de la West Coast Family (leur bande de traceurs), on pratique tout le week-end. C.M : T’es-tu déjà blessé ? T.D : Jamais rien de grave, peutêtre quelques entorses mais aucune

fracture. On est tellement concentré qu’il y a peu d’accidents. C.M : Que t’apporte le Parkour dans ta vie ? T.D : C’est un sport « utile » qui apprend la maîtrise du corps mais aussi de l’esprit. Les sensations bien sûr sont importantes mais c’est vraiment un tout, il y a une philosophie derrière le Parkour : c’est à force de travail et d’acharnement, en répétant des milliers de fois les mêmes mouvements que ta technique et ton corps s’affûtent. Cela forge la volonté qui rend la vie plus agréable car « rien n’est insurmontable ». De plus le Parkour étant une discipline relativement récente, il y à encore énormément de choses à découvrir, et le terrain de jeu est immense ! C.M : Souhaites-tu voir le sport se développer, voudrais-tu vivre de ta passion ? T.D : Il est hors de question d’en vivre un jour car pour moi l’argent pourrit tout. J’aime trop le Parkour pour en faire mon gagne-pain ! Pour ce qui est de le voir se développer je suis plutôt pour, mais dans une certaine mesure : que des associations encadrent les jeunes est positif mais on voit de plus en plus de personnes qui montent des écoles et proposent des cours hors de prix ou font tout pour devenir des stars médiatisées... L’esprit de compétition et l’égo de certains est aussi très néfaste, introduisant la notion d’être le premier, de battre tout le monde pour être le meilleur, ce qui est diamétralement opposé à la philosophie originelle du Parkour. C.M : Pratiques-tu d’autres sports ? T.D : Oui mais ils sont tous en lien avec le Parkour ! La notion de franchissement est l’essence même du Parkour. J’aime l’escalade et je pratique également la natation, la slackline, le snowboard... C.M : Merci à toi Thomas et bonnes sessions ! T.D : Merci à vous !

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Geek Le drame de la bulle de savon... Q

ui n’a jamais été émerveillé devant ces insignifiantes bulles de savon ? Malheureusement, leur caractère éphémère vient ternir le tableau, les belles ne tenant que quelques secondes avant d’être soumises aux lois de la physique… Des scientifiques viennent néanmoins de trouver la solution à l’un des problèmes existentiel des 3-5 ans (et d’une personne de notre rédaction dont nous protègerons pudiquement l’identité) ! Voyons la bulle tel un film composé d’un liquide soumis à la gravité. Le fluide, intégralement attiré vers le bas de la bulle par la pesanteur, ne couvrira donc plus son haut et celle-ci cédera. Elle entraînera inéluctablement des réactions diverses et variées, allant de l’excitation la plus totale de recommencer l’expérience, aux crises de panique et aux torrents de larmes, toujours chez les 3-5 ans (et chez la personne de notre rédaction dont nous continuerons à taire le nom). C’est ici que la science entre en jeu. En effet, en soumettant les bulles à un courant électrique, le liquide n’est plus astreint à la gravité et la bulle n’éclate plus. Elle verra même sa couleur modifiée, pour le bonheur des plus petits (et d’une certaine…) ! Si les rabat-joie projettent déjà de nous adresser des courriers quant à l’inutilité d’une telle information, nous tenons cependant à préciser qu’elle mérite sa place dans nos colonnes, puisque cette découverte sera utilisée sous peu dans le domaine des nanotechnologies et dans le secteur médical donc… « pouet pouet camembert » comme diraient nos chères têtes blondes ! |S.E

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Spidercitizen

E sens de l’araignée pour le commun des mortels ? Eh bien oui ! Mais tout d’abord, qu’est-ce que le sens de l’araignée ?!Dans le comics Spiderman, le sens de l’araignée est la capacité à prévoir qu’un danger va survenir, quels qu’en soient la provenance ou le caractère. De manière raisonnable, il pourrait être associé à un radar indiquant l’approche d’un ennemi, d’un projectile ou d’un chaton. Le rêve (inavoué) de millions de fans vient d’être réalisé par un étudiant de génie de l’Université de l’Illinois. Il vient en effet de créer sa propre combinaison, capable de procurer ce sens à son porteur. Techniquement, il s’agit d’un costume comportant sept modules équipés de radars et de bras robotisés. Les radars analyseront donc l’environnement de l’heureux élu et les bras avertiront de la direction de l’objet en approche, en effectuant une pression sur l’endroit concerné. Le costume a été testé avec succès, les utilisateurs ayant pu se déplacer les yeux bandés. Nous nous devons de faire redescendre sur terre les plus heureux (nous l’avons fait pourquoi pas vous ?!), car ce costume ne sera pas voué à nous transformer en super héros, mais deviendra une aide révolutionnaire destinée aux non-voyants.

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Une chapelle pas si catholique... C

LASSE monument historique en 1911, la chapelle de Bethléem de la commune de Saint-Jean-de-Boiseau, non loin de Nantes, subit l’érosion depuis sa conception au Moyen-Âge. Elle a été bâtie afin d’honorer des rites catholiques romains, mais était utilisée par les druides locaux afin de célébrer Beltane, autrement dit le passage de la saison « obscure » à la saison « claire ». « Rien de bien excitant ! », diront certains. « Qu’est-ce que cela fiche dans cette rubrique ?! », diront les autres. Nous leur répondrons : « Quelles sont donc ces vilaines bébêtes postées aux quatre coins de la bâtisse ?! » Au début des années 90, les nombreuses gargouilles autrefois présentes étaient en miettes. Très peu d’informations historiques et de descriptions de la chapelle ayant bravé le temps, la restauration pure et simple des anciennes sculptures était alors impossible. Ainsi, quelles options restait-il si nous ne pouvions deviner l’apparence originelle des créatures de pierre ? Une certitude subsistait : ce lieu réunissait des figures d’origines culturelles différentes, en l’honneur de la coexistence des civilisations. Ces éléments en mains, il s’agissait maintenant de donner un second souffle au bâtiment. Pour sa rénovation ayant eu lieu entre 1993 et 1995, l’architecte France Gwénolé Congard fit appel au sculpteur Jean-Louis Boistel. Ce dernier décida de rendre hommage à de nombreuses figures chrétiennes et celtiques telles que Adam et Eve ou l’Ankou et le Druide. Cependant, il modernisa son approche et décida d’apporter une touche personnelle pour le moins singulière… Quelle surprise de constater que Guizmo (le gentil Mogwaï voyons !) côtoie l’un de ses insupportables cousins Gremlins, que Goldorak, incarnant la droiture et l’esprit chevaleresque des temps modernes, trône fièrement aux côtés de l’Alien (issu de l’esprit de l’artiste Giger) qui représente quant à lui le monstre mythologique qu’est le Léviathan… Nous restons pantois devant le travail accompli, tant de par son audace que de par sa réalisation et nul doute que bon nombre de restaurateurs de monuments devraient s’en inspirer… Bravo ! |S.E

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Dossier PS4 C’est lors du Playstation Meeting à New York, que la PS4 a été dévoilée… Bon, Sony a une nouvelle fois fait très fort en termes de communication, puisque nous n’avons toujours pu apercevoir la bête ! Quoi qu’il en soit, Sony a décidé d’opérer une nouvelle approche en totale rupture avec ses habitudes. Exit l’architecture CELL surpuissante et difficilement programmable, bonjour le hardware simple comme un PC ! Ce choix s’est traduit durant la conférence par deux simples phrases : « C’est le jeu qui fait autorité » et « Capter le potentiel des développeurs ». En d’autres termes, Sony ouvre grand la porte aux programmeurs et promet une architecture simple, accessible, pour peu que les kits de développement fournis soient performants, à l’instar de ceux de la PS3. Concernant les spécificités techniques de la console, le CPU (processeur) est un AMD « Jaguar » x86-64 à 8 cœurs, couplé à un GPU (processeur graphique) également de la marque AMD (de nouvelle génération, bien entendu). Ils se partagent une mémoire unifiée de type GDDR5 de 8 Go. La connectique quant à elle propose un port Ethernet, le WiFi et le Bluetooth, des sorties HDMI et optiques ainsi que des ports USB 3. En d’autres termes, Sony propose un PC à très fort potentiel. Les supports physiques étant depuis des années une contrainte (selon Sony), la PS4 abandonnera le format CD. La guerre ouverte déclarée il y a peu vis-à-vis du marché de l’occasion par les constructeurs semble être mise de côté puisque Sony a annoncé que la PS4 lirait les jeux d’occasion. Le point sur lequel Sony a grandement insisté concerne la performance de leur réseau. En effet, la console devrait être capable de streamer les jeux sur sa PSP par le biais de la connexion WiFi et l’application Playstation permettrait d’utiliser son smartphone comme un second écran, affichant cartes et renseignements divers. « Gaikai » (le Playstation cloud) devrait clairement innover dans notre façon de jouer, avec la possibilité d’essayer instantanément des jeux présents sur le Playstation Store, qui comprendra le catalogue intégral, ni plus ni moins. Ustream devrait quant à lui autoriser l’invitation d’autres joueurs à rejoindre nos parties solo afin de nous faire bénéficier de leurs compétences lors d’un passage corsé. Sony annonce donc le « tout connecté » et l’avènement du streaming est bel et bien pour demain. Nous devons néanmoins émettre une réserve vis-à-vis des difficultés inhérentes aux infrastructures réseaux, puisqu’il est parfois difficile de regarder une vidéo en streaming dans certaines régions…

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Si la console en elle-même n’a pas été dévoilée, la manette a su capter toute notre attention : bien qu’elle reprenne de loin le design classique des pads Playstation, plusieurs nouveautés sont à noter : un petit pavé tactile fait son apparition, au centre de la manette, devant offrir de nouvelles interactions avec les jeux.

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Sur la droite, un nouveau bouton option remplace les ancestraux « Start/Select » afin de lancer les différents menus. Le bouton « Share » permet quant à lui d’accéder aux nouvelles fonctions sociales chères à Sony, sans mauvais jeu de mot... Nous pouvons également noter la refonte des gâchettes L2 et R2 se trouvant ostensiblement creusées pour une meilleure prise en main. Un haut-parleur a été ajouté ainsi qu’une prise casque (à noter que le micro casque sera livré d’office). Enfin, une barre lumineuse se trouve sur le haut de la manette, afin d’identifier les joueurs par le biais d’un code couleur lors des parties multi (à la manière du PS Move de la PS3) ; elle délivrerait également des informations utiles (niveau de santé, etc.). Elle devrait en outre être mise au service de la nouvelle caméra Sony, évoquant clairement le Kinect de Microsoft. Des jeux ont pu être présentés avec à leur tête le prochain KillZone, un FPS (First Person Shooter) futuriste qui a fait forte impression, ou encore Destiny, un FPS développé par le studio Bungie, auquel nous devons (entre autres) la fabuleuse saga Halo. Notons aussi Watch Dogs, ce nouveau GTA-Like tendant vers la SF de Blade Runner, subjuguant de beauté, et enfin Deep Down, le prochain jeu Capcom, à l’univers heroic-fantasy et à la réalisation renversante ! Si la conférence ne peut que nous laisser sur notre faim (diantre, annoncer une console sans la présenter !!!) et que les quelques jeux et spécificités présentés ne sont pas aussi impressionnants qu’ils auraient dû l’être (mise à part Deep Down et Watch Dogs), nous faisons confiance à Sony pour nous surprendre dans les mois à venir, en attendant la présentation de la prochaine XBOX ! |S.E

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Chroniques Rétro Dvd Mondes

Merveilleux

Il y a des gens qui ne perdent jamais leur âme d’enfant : Terry Gilliam est de ceux-là. De Jabberwocky à L’Imaginarium du Docteur Parnassus, il a su utiliser sa fantaisie à bon escient pour nous offrir les contes les plus étonnants du 7ème art. Alors qu’on attend avec impatience la sortie de The Zero Theorem, retour sur quatre récits à la fois sombres et merveilleux de Terry Gilliam.

Les aventures du Baron de Munchaussen De: Terry Gilliam Avec: John Nevill, Jonathan Pryce, Sarah Polley, Oliver Reed, Uma Thurman, Eric Idle, Sting Aventures – Fantastique - Comédie/ Couleur/ 2h04/ EtatsUnis – Grande-Bretagne (1989) E siècle des Lumières. Une table gouffre budgétaire, le film est ville s’apprête à tomber sous encore de nos jours l’un des plus gros les assauts des Turcs. Seul le flops financier de l’histoire du cinéma. théâtre royal est encore debout où On suit l’histoire à travers les yeux comédiens et machinistes s’échinent d’une gamine, qui échappe à l’horreur à donner un spectacle potable mais des combats en se réfugiant dans un invariablement hué par les specta- conte fantasmagorique. Dans ce monde teurs. Ils présentent ce jour-la «Les de légende, tout est possible ; c’est un Aventures du baron de Münchausen» lieu où l’on atteint la lune à bord d’une quand au beau milieu d’une scène, montgolfière, où l’on court à la vitesse un vieillard se lève et revendique d’une balle et où l’on chevauche les l’identité du fameux baron. Alors boulets de canon. L’univers fait écho à qu’il conte sa fabuleuse histoire, il celui de Lewis Carroll ou de J. M. Barpropose aux habitants incrédules de rie, en proposant comme thématique la chasser les Turcs. Pour ce faire, il doit force de l’imaginaire en réponse à un retrouver ses quatre compagnons monde adulte où tout n’est que guerre d’aventures. et destruction. Avec de jolies trouvailles plus farfelues les unes que les autres, Fable baroque au rythme débridé, c’est certainement le film qui reflète le cette fantaisie burlesque fait suite au plus l’univers et le « non-sens » initié triomphe de l’OVNI Brazil, sorti trois par les Monty Python, ex-compagnons ans plus tôt. Pourtant cette fois-ci le de route du réalisateur. | J.P succès n’est pas au rendez-vous. Véri-

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L e s C h r o n i q u e s r e t r o

The Fisher King

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De: Terry Gilliam Avec: Jeff Bridges, Robin Williams, Amanda Plummer, Mercedes Ruehl… Comédie Dramatique/ Couleur/ 2h15/ Etats-Unis (1991)

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ACK Lucas, un célèbre présentateur radio, cynique et arrogant tombe dans la dépression le jour où il apprend que l’un de ses plus fervents auditeurs est à l’origine d’une tuerie ayant fait sept victimes. Alors qu’il culpabilise et erre dans les bas-fonds de la ville, il est attaqué par une bande de loubards. Il est alors secouru par Parry, un clochard ex-professeur de lettres. Celui-ci a sombré dans la folie douce depuis la mort violente de sa femme, assassinée par le fan de Jack. Ce dernier décide de se racheter et de venir en aide à Parry dans sa recherche hallucinée du Graal et sa quête de bonheur… Deux ans après le fiasco commercial du Baron de Münchausen, Gilliam retrouve enfin la confiance des producteurs avec un film au budget modéré. De cadrages obliques en contre-plongées extravagantes, entre effets spéciaux déli-

rants et jeux de lumières contrastés, le cinéaste offre à cette histoire d’amitié improbable une mise en scène époustouflante. Il brosse, par le biais de la critique sociale, le portrait d’un NewYork à deux vitesses, du flamboyant quartier d’affaires de Manhattan aux endroits délaissés des autorités. Outre ce clivage, tout n’est qu’opposition dans le film : c’est l’utopie contre la réalité, la force de l’imaginaire face au cynisme… Comme toujours, Terry Gilliam choisit l’onirisme afin de mieux embrasser la fatalité de l’existence. Clin d’œil au Sacré Graal tourné 17 ans plus tôt avec ses complices des Monty Python, la fameuse quête est ici l’occasion d’illustrer la volonté de rédemption des deux personnages. Conte moderne où la folie n’est qu’un bouclier pour faire face à la réalité, The Fisher King est l’un des plus grands succès commerciaux de 1991. |

J.P

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Les Frères Grimm De: Terry Gilliam Avec: Diane Ladd, Matt Damon, Heath Ledger, Monica Bellucci, Lena Headey, Roger Ashton-Griffiths Aventure - Fantastique/ Couleur/ 2h00/ Etats-Unis (2005)

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l’aube du XIXème siècle, Jacob et Wilhelm sont connus pour être les seuls capables de vaincre les esprits maléfiques. Rien d’étonnant, puisqu’à l’aide de complices ils montent de toutes pièces les canulars surnaturels pour lesquels les habitants ont fait appel à eux. Mais à Marbaden, les choses sont différentes : pas de trucages ou de mise en scène élaborée… Les fillettes disparaissent les unes après les autres. Cette fois, les frères Grimm n’ont pas affaire à une illusion. Ils vont devoir déjouer les pièges d’une forêt lugubre et enchantée, eux qui ne sont que des saltimbanques un peu froussards.

Sous la casquette de réalisateur maudit qu’on lui connait, Gilliam a alterné, depuis l’immense succès de l’Armée des Douze Singes, les grands projets avortés (Don Quixote) et un échec cuisant

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au box-office (Las Vegas Parano). Estce le doute qui l’a poussé à s’engouffrer dans la brèche du film grand-public ? Ce film de commande tient davantage de la superproduction hollywoodienne que du conte loufoque auquel on s’attendait… Un conte sur l’univers des contes : la mise en abyme était pourtant totale. On pensait retrouver le réalisateur en terrain connu mais il n’en est rien. Son univers visuel est à peine discernable sous ce déluge d’effets spéciaux criards, de scènes d’actions et de dialogues insipides. Tout y est tellement détectable qu’à la fin on ne croit plus aux contes de fées. On nous avait promis le savoureux mélange du merveilleux et du glauque, mais voici que l’on nous a resservi une sorte d’imitation fade et réchauffée du génial Sleepy Hollow. À l’instar de Tim Burton pour sa Planète des Singes, le génie de Gilliam a cédé sous les exigences des studios. | J.P


L e s C h r o n i q u e s

Tideland

r e t r o

De: Terry Gilliam Avec: Jodelle Ferland, Jeff Bridges, Janet McTeer, Brendan Fletcher, Jennifer Tilly… Drame - Fantastique/ Couleur/ 1h57/ Grande-Bretagne Canada (2006)

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ORSQUE sa mère meurt d’une overdose, la petite Jeliza-Rose part s’installer dans une vieille ferme avec son père, Noah, un rocker héroïnomane qui a connu des jours meilleurs. Afin d’échapper à la solitude de sa nouvelle maison, Jeliza-Rose s’évade dans un monde fabuleux mais illusoire. Pour lui tenir compagnie elle a pour seules amies quatre têtes de poupées malicieuses qu’elle plante au bout de ses doigts. Elle va également faire de singulières rencontres : une sorcière apicultrice, un scaphandrier des plaines, etc. Le voyage pour Tideland ne fait que commencer… Écœuré par les compromis qu’il a dû faire lors du tournage des Frères Grimm, Terry Gilliam profite de la postproduction chaotique de ce dernier pour tourner, en six mois et avec un budget microscopique, le magnifique Tideland.

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Cette adaptation du roman éponyme de Mitch Cullin marque en effet le retour à l’essence de son cinéma. Les fans sont rassurés, tout est là : la caméra désaxée, les lignes de fuite vertigineuses, l’utilisation de son objectif 14 mm, et le tout baigne dans l’atmosphère surréaliste et poétique habituelle. Le film dresse un pont entre les deux univers du réalisateur, la fresque sociale sombre et le conte merveilleux. Sorte de relecture morbide de « Alice aux Pays des Merveilles », Tideland est une plongée inquiétante et baroque dans l’inconscient tourmenté d’une petite fille, interprétée avec brio par la jeune Jodelle Ferland. Il faudra attendre trois ans avant L’Imaginarium du Docteur Parnassus, (et ses déboires de tournage) pour s’offrir le nouveau conte farfelu et grinçant du plus maudit des réalisateurs. | J.P

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Agenda Mercredi 6

19H30 //// Yan Wagner (Pschent - Fr)+ David Shaw & The Beat (Her Majesty's Ship - Fr) //// Neo Cold Wave //// I.Boat //// 8/12€ 22H00 //// Tib'z & Antoine Zael //// House //// Azuli //// Gratuit

Jeudi 7 19H00 //// After Work Jeux Barjo //// After Work //// I.Boat //// Gratuit 22H00 //// Azimut & As$Kas$ //// House //// Azuli //// Gratuit 00H00 //// Residence Minotor #9 : Low Jack + Faon (Bx) + Grave Shot //// Deep - House //// I.Boat //// 7 €

Vendredi 8

19H30 //// Maniacx + Scarecrow

//// Hip-Hop /Blues //// I.Boat //// 8/12€ 21H00 //// Urban Night Carnaval //// Hip-Hop //// Rock School Barbey //// Gratuit 22H00 //// Miini & Bud.E //// Deep/Tech //// Azuli //// Gratuit 00H00 //// Bass Invaders Next Gen W/ Dub Elements/Baras/Genlou/Norman //// Drum&Bass/Dubstep //// Bt59 //// 8/ 10 € Sur Place 00H00 //// Technicolor W/ Klangkarussell (Stil Vor Talent) + Dakent + Jeremy Cassela //// Tech-House //// I.Boat //// 15 €

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A g e n d a

Samedi 9 20H00 //// James Chance And The Contortions (Ladtk - Nyc) //// Post Punk Jazz //// I.Boat //// 10/13€ 21H00 //// Punish Yourself + Dead Sexy Inc //// Punk //// Rock School Barbey //// 16/18 € 22H00 //// Before Hello Azuli W/ Dan Coly + Guest //// Deep-Tech //// Azuli //// Gratuit 00H00 //// Old School Events "Paradigm Party" W/ Tom Hadès + Marco Asoleda + Antony Adam + Azimut + Jusaï //// Techno //// Bt59 //// 12/15€ 00H00 //// Hello Azuli - The Mole (Cynosure - Berlin) + Jay Shepheard ( Black Compost London) + Pepperpot (Hello) //// House //// I.Boat //// 10/13€

Mardi 12

19H30 //// Concours Inrocks Lab - Open Mic //// Indie Pop Rock //// I.Boat //// Gratuit 21H00 //// U.F.O. //// Métal //// Rock School Barbey //// 22/24€ 22H00 //// Jäger Nacht //// Tech-House //// Azuli //// Gratuit

Mercredi 13

14H00 //// Cine Projection "Petites Z'escapades" + Atelier Arts Plastiques : //// Jeune Public //// I.Boat //// 3/10€ 14H30 //// Western Cape Street //// Percussions //// M270,Floirac //// Gratuit Band 19H00 //// Atelier Initiation Au Vin //// Workshop //// I.Boat //// 25 € 22H00 //// Tib'z & Eustar //// House //// Azuli //// Gratuit

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Jeudi 14 21H00 //// Psy 4 De La Rime – Keurspi

//// Hip-Hop //// Rock School Barbey //// 28/31€ 19H30 //// Club Nautique Invite Doctor Dru + La Chambre De Mary Jane //// Deep House //// I.Boat //// 8 € 20H00 //// Réveille Le Punk Qui Est En Toi ! //// Punk //// Bt59 //// 8 € 22H00 //// Le Baron De France Residency W/ Baron //// House/Techno //// Azuli //// Gratuit

Vendredi 15 19H00 //// Aperoboat Musical - Carte Blanche Au Label Vitamin House //// Aperoboat //// I.Boat //// Gratuit 21H00 //// Lou Doillon + Bengale //// Rock //// Rock School Barbey //// 22/25€ 22H00 //// La Chambre De Mary-Jane //// Deep-House //// Azuli //// Gratuit 00H00 //// Be Trash Party W/ Party Harders X Bootycall //// Glitch Hop/ Electro/Booty //// Bt59 //// 10 € 00H00 //// Germans Do It Better W/ David August Live + Atlantic Dj Set + Mattiu //// House //// I.Boat //// 10/14€

Samedi 16 22H00 //// Dudmode & Sergeotto //// Tech-House //// Azuli //// Gratuit 00H00 //// Solaris : Lunarave Live / Hypnos Live /Dj Madam James / Dj Vortex //// Trance //// Bt59 //// 12 € 00H00 //// Seek Sick Sound Invite Shifted + Stamba Techno-Side + Ana_m //// Techno //// I.Boat //// 10/13€

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Mardi 19 20H30 //// Beth Hart+Mike Tramp //// Blues Rock //// Le Rocher De Palmer 20H30 //// La Gràànde Finàle / Volubilis //// Danse Vs Fight Club//// Saint-Médard-En Jalles 20H30 //// Isabelle Boulay //// Variété //// Casino Théâtre Barrière 22H00 //// Jäger Nacht //// Tech-House //// Azuli

A g e n d a

//// 18/20€ //// 8 À 16€ //// 33/37€ //// Gratuit

Mercredi 20

14H00 //// Atelier Le Labo Reve//// Jeune Public //// I.Boat //// 10 € lateur 20H30 //// La Gràànde Finàle / Volubilis //// Danse Vs Fight Club//// Saint-Médard-En Jalles //// 8 À 16€ 20H30 //// Erik Truffaz Quartet //// Jazz //// Le Rocher De Palmer //// 18/20€ 20H30 //// Marcel Kanche & I.Overdrive Trio //// Chanson //// Espace Culturel Et //// 10€ Sportif, Lormont 21H00 //// Mudweiser + 7 Weeks + The Rookies //// Stoner //// Rock School Barbey //// 8,00 €

Jeudi 21 20H30 //// Stephan Eicher //// Chanson //// Le Rocher De Palmer 22H00 //// Tib'z & Paul Leben Hart //// House //// Azuli 19H00 //// Atelier Cocktail //// Workshop //// I.Boat 19H30 //// Kaki King + Ayla //// Folk Expe //// I.Boat 20H30 //// Adrian Crowley + Cheek Mountain Thief //// Folk //// Le Rocher De Palmer 20H30 //// La Vieille Et La Bête / Ilka Schönbein //// Théâtre/Marionnettes //// Les Colonnes 22H00 //// Crossover W/ Florian Gauthier + Guest //// Deep-House //// Azuli

//// 32/34€ //// Gratuit //// 15 € //// 7/10€ //// 8€/10€ //// 8 À 16€ //// Gratuit

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Vendredi 22

19H30 //// Firewater(Bloodshot Records) + Guest //// Folk Punk //// I.Boat 20H30 //// La Vieille Et La Bête / Ilka Schönbein //// Théâtre/Marionnettes //// Les Colonnes 20H30 //// Kenny Garrett+Steve Lehman Trio //// Jazz //// Le Rocher De Palmer 21H00 //// Keurspi + Kool A //// Hip-Hop //// Rock School Barbey 22H00 //// La Croix Jaune W/ Senator Opsius, Felight Flash & Azerty //// Electro //// Azuli 00H00 //// Protocole : Black Moon W/ Sync Therapy //// Techno //// Bt59 00H00 //// Toxic 10 Ans W/ Solo & Uncle O //// Electro //// I.Boat

//// 7/10€ //// 8 À 16€ //// 23/25€ //// 5/10€ //// Gratuit //// 6 € //// 20/25€

Samedi 23

19H30 //// Moon(Bx) + Guest //// Pop //// I.Boat //// 7/10€ 20H30 //// Patricia Barber //// Jazz //// Le Rocher De Palmer //// 13€/15€ 20H30 //// Médine + Creshendo //// Rap //// Le Rocher De Palmer //// 18€ 20H30 //// "Nacinamiento Y Media //// Duo Fla//// Théatre Du Pont //// 15/25€ menco Tournant Luna" 21H00 //// Famass Show //// Hip-Hop //// Rock School Barbey //// Gratuit 22H00 //// Vhp W/ Neo & Vinz //// House //// Azuli //// Gratuit 00H00 //// In Bass We Trust W/ Matta + The Unik + Spankbass + Mess Bastarde + Gamz //// Drum'n'bass Dubstep //// Bt59 //// 10 € 00H00 //// Daniel Avery + Get A Room + Florian Gauthier //// Techno //// I.Boat //// 10/14€

Dimanche 24

20H30 //// Eric Bibb Et Habib Koité //// Musiques Du //// Le Rocher De Palmer //// 13€/15€ Monde

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Mardi 26

19H00 //// PROCESSING BX 19H30 //// Minifocus 20h30 //// Cody Chesnutt 22H00 //// JÄGER NACHT

//// Workshop //// C.A.P.C //// gratuit //// concert //// Le Carré //// 5/7€ //// Soul //// Le Rocher de Palmer //// 20/22€ //// Tech-House //// AZULI //// Gratuit

A g e n d a

Mercredi 27

14H00 //// ATELIER PIXEL 14H30 //// Minifocus 20h30 //// Ursus Minor 22H00 //// TIB'Z + GUEST

//// Jeune public //// HOTEL DE VILLE //// Gratuit //// Concert //// Le Carré //// 5/7€ //// Jazz- Hip Hop //// Le Rocher de Palmer //// 13/15€ //// Minimal //// AZULI //// Gratuit

Jeudi 28 22H00 //// JAHRED & DRECELLI //// Tech-House 22H00 //// LEGENDE DE KASPAR //// Projection HAUSER 00H00 //// RESIDENCE BOX IS ON //// Electro 19H00 //// PELOTES SONIQUES //// Workshop

//// AZULI //// Gratuit //// I.BOAT //// gratuit //// I.BOAT //// 5 € //// I.BOAT //// gratuit

Vendredi 29

20h30 //// "In love with Shakespeare" avec Le Collectif La Falaise //// Théâtre bilingue //// Théatre du Pont Tournant 21h00 //// Buzz Party : Beasty + DJ Buccal + Fleyo //// Hip-Hop //// Rock School Barbey 22H00 //// SWIMMING LOTUS //// Projection //// I.BOAT 22H00 //// WITH US RECORDS w/ DEUX POINT ZERO & VASKEZ //// House/Techno //// AZULI 00H00 //// Bodybrain kontrol //// Trance Prog //// BT59 00H00 //// CLUB UK w BODDIKA //// DUBTECH //// I.BOAT

//// 15/25€ //// 6 € //// gratuit //// Gratuit //// 7€ //// 10/12€

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Samedi 30 14H00 //// Raid Hip Hop/ Battle Break Et Pop //// Danse //// La Caravelle //// 3/5€ 14H00 //// Parcours Digital Dans Bordeaux //// Parcours Digital //// Bordeaux //// Gratuit 15H00 //// Soy De Cuba //// Spectacle //// Casino Théâtre //// 42/46€ Musical Barrière 20H30 //// "In Love With Shakespeare" Avec Le Collectif La Falaise //// Théâtre Bilingue //// Théatre Du Pont //// 15/25€ Tournant 20H30 //// Soy De Cuba //// Spectacle //// Casino Théâtre //// 42/46€ Musical Barrière 21H00 //// A Call At Nausicaa + John And The Volta + Le A + North Odd Preppies + Tulsa //// Tremplin //// Rock School Barbey //// Gratuit 20H30 //// Parce Qu'on Va Pas Lâcher / Compagnie Onstap //// Percussions Corporelles //// La Caravelle //// 6/12€ 21H00 //// La Nuit Digitale - Pictoplasma + Etienne De Crecy Live + Dop Live + Ander Live + Iboat Dj Set //// Electro //// Patinoire Meriadeck //// Gratuit 22H00 //// Wallace Parano //// Tech-House //// Azuli //// Gratuit 23H00 //// Blackout Invaders : The Speed Freak Vs Biochip C. + Maissouille + Pattern J + David Green + Distort Dj //// Hardbeats //// Bt59 //// 12/14€ 00H00 //// C.T.R.L-With Matador Live (M_nus) + Exces + Mondowski //// Techno //// I.Boat //// 10/12€

Dimanche 31

17H00 //// Soy De Cuba

//// Spectacle Musical 20H30 //// Soy De Cuba //// Spectacle Musical 00H00 //// In The Navy + Junior Felip + Eric Dust //// Gay & Friendly 00H00 //// Popof/Noob/Lego //// Techno

//// Casino Théâtre //// 42/46€ Barrière //// Casino Théâtre //// 42/46€ Barrière //// I.Boat //// Bt59

//// 10 € //// 15 €

La Semaine Digitale aura lieu du 25 au 31 Mars, soyez donc attentifs aux diverses manifestations présentes en ville !

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Nouvelles de la Faim Alice Bellocq : Ils vécurent heureux g ueule ! et puis ta

« Attends, j’ai pas du tout compris pourquoi elle te largue en fait ? - Mais moi non plus figure-toi ! moi non plus ! »

Bien sûr, ce n’est que partiellement vrai. Horace commence à percevoir le mode de fonctionnement d’Élise, et il se doute que leur rencontre fortuite avec Arthur pèse dans la balance décisionnelle, sans doute bien plus que « trop de travail », « doit m’occuper de ma grand-mère », « pas le moment pour ça ». Il a encore du mal à voir le cheminement logique mais il est confiant – ça va venir. En attendant, il est tout de même dans un état lamentable. Il espérait qu’aller se faire consoler par sa sœur, ou au moins gratter un repas normal et deux ou trois vivres de première nécessité, lui changerait les idées, à défaut de le remettre d’aplomb. Cependant l’appartement, qui est jonché de vêtements, de papiers, de vaisselle sale et sent la clope froide, semble menacer ses ambitions. Camille est d’une humeur massacrante et a l’air indifférent à ses tourments, alors que quelques semaines plus tôt elle délirait d’enthousiasme et lui souhaitait de tout cœur « une belle relation comme la sienne ». À ce propos, David n’est pas là, remarque Horace dans un sursaut de lucidité. « Enfin bon, hein, elle va peut-être changer d’avis. Et puis c’est pas comme si t’avais pas d’autres problèmes à régler, reprend Camille avec un sourire sardonique. - C’est-à-dire ? - Je sais pas. Trouver un boulot, par exemple. Avoir des perspectives d’avenir. Tous ces trucs pour les cons, là. - Ok, donc c’est sympa de venir te voir et de se sentir soutenu, merci. - Non mais comme si je te soutenais pas déjà assez. Tu me rappelles comment tu payes ton loyer s’il te plaît ? - Oui bon. Enfin si tu veux pas t’as qu’à le dire hein, je me débrouillerai autrement, t’inquiète pas. - C’est ça. » Ils se regardent en chiens de faïence, sans doute pour se donner l’illusion qu’ils n’ont pas eu cette même discussion cinquante fois auparavant, qu’il y a une possibilité concrète que Camille cesse de materner son frère, ou qu’Horace tire avec superbe un business plan de la poche arrière de son jean. « Et comment va David ? » Horace espère que la perfidie de son coup de poker ne tombe pas à plat, et il est récompensé par le discret mais inratable frémissement de la veine qui se situe sous l’œil droit de sa sœur. « Il va très bien. Il m’invite en week-end à Deauville, si tu veux tout savoir. - Ça a l’air de te faire pisser de joie dis-moi. - Mais je suis très contente ! Pourquoi je serais pas contente ? » Camille se lève brusquement pour attraper son paquet de cigarettes. « - Ben, t’as recommencé à fumer ? - T’as arrêté peut-être ? J’espère que tu vas pas essayer de… OH mais MERDE à la fin ! » L’objet de cette éruption est un petit bout de papier d’un parme pâle, qu’elle tient entre deux doigts dégoûtés, avec sur le visage la même expression que lorsqu’elle avait trouvé une grenouille morte dans le garage de leurs grands-parents, il y a des siècles. La note, qu’Horace a ramassée après que sa sœur l’a jetée avec dédain sur la table, indique :


* TU ES LA FEMME DE MA VIE, CHAQUE MINUTE JE SUIS SI HEUREUX DE T’AVOIR RENCONTRÉE* « C’est ahem… c’est David ? c’est mignon ! - Pourrais-tu arrêter de te gondoler, s’il te plaît, rétorque Camille, glaciale. - Mais je ris pas ! » ment-il, avec autant de conviction que les larmes d’allégresse qui lui montent au yeux ne le lui permettent. - Ouais, c’est mignon. Comme les week-ends. Les mots dans mon portefeuille. Les cinquante-deux SMS quotidiens. Les putain de bouquets de fleur tous les trois jours. J’ai été obligée de m’inventer une allergie au pollen tellement j’en peux plus, pour te donner une idée. - Non mais, pourquoi... excuse-moi, je ris pas, je te promets, c’est la rupture, c’est nerveux. Pfiou. Pourquoi tu lui demandes pas d’arrêter, tout simplement ? - J’ai essayé ! Il dit que ça lui fait trop plaisir ! Je sais plus quoi faire. Je peux pas le larguer, enfin, sérieusement, c’est le mec parfait, voilà, c’est moi qui l’ai, alors que j’ai jamais gagné 5€ au loto. Mais regarde l’état de mon appartement ! Regarde ma gueule ! Tu sais depuis quand je me suis pas lavé les cheveux ? - Mais t’essayes de le dégoûter en fait ? C’est complètement foireux comme plan. - Je vais pas lui dire que je veux rompre parce qu’il est trop généreux et trop attentionné. - Peut-être pas comme ça non. » Horace profite de cette complicité temporaire pour taxer une cigarette. La découverte de ce que dissimule la façade immaculée de la vie de Camille le réjouit sans doute plus que de raison. Il n’aime pas particulièrement constater que le meilleur remède à sa mélancolie est la révélation du malheur des autres, mais au moins il ne pense pas à Élise. Et puis ce sentiment d’une fraternité de sales gosses, qu’il ne se souvenait plus avoir un jour éprouvé, étouffé qu’il était sous un marécage de responsabilités prématurées (courtoisie des cures de sevrage maternelles et autres abandons familiaux), ne peut qu’être bon à prendre. « Et j’en ai ras-le-bol d’avoir l’impression d’être sa cause. J’ai pas besoin qu’il me traite comme si j’avais besoin de quelqu’un pour me sauver, merci beaucoup. - En même temps c’est bien non ? quelqu’un qui s’occupe de toi, ça change. - Tu m’as dit que c’était quoi que tu préférais dans ta relation actuelle déjà ? ou l’ancienne, bref, enfin tu vas pas me convaincre, alors que ce qui t’éclate le plus avec ta copine c’est quand vous faites la liste de tout ce que vous pouvez pas supporter l’un chez l’autre. - Non mais ça a rien à voir ! C’est pas qu’on s’en fout, c’est qu’on est pudiques. - En plus tu crois ce que tu racontes, c’est adorable. - Tu la connais même pas. Fous-moi la paix. » Camille se tait quelques secondes, le temps de laisser à un regret implicite le soin de s’excuser pour elle. « Enfin, ça me dit pas ce que je vais faire de David, en attendant. - T’as qu’à. - J’ai qu’à quoi ? - T’as qu’à lui dire qu’il est l’homme que tu mérites mais pas celui dont tu as besoin maintenant. - Tu te fous de moi ? - Je suis offensé. - Tu veux que je le largue avec une citation de Batman ? - Franchement, ce serait stylé. » Horace en rit encore alors qu’il rentre chez lui, et puis il pense à Élise, les doigts d’Élise et qu’est-ce qu’elle a dans la tête, les sarcasmes d’Élise et leurs fous rires et ses cheveux et son silence. Conasse, va.

N o u v e l l e s d e l a f a i m


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Mercredi 29 Août 19H00 /// « Jpeux Pas J'Ai Piscine » : Marghetto Blaster /// Apero /// I.Boat /// Gratuit 20H30 /// Enjoy The Show : Death By Stereo (Us) + The Eltons + Two Minutes For /// Hardcore /// I.Boat /// 6 €

Jeudi 30 Août 18H00 /// Speedball Baby + Hushpuppies + Zombie Zombie /// Rock/// Domaine Du Bougailh /// Gratuit - Pessac 20H30 /// Junior Boys (Domino Records - Can) + Guest /// Indie /// I.Boat /// 8 - 12 € 00H00 /// Lemonade– Upset (Bx) X Costello (Boxon Records - Bx) /// Electro /// I.Boat /// 5 € Nc /// Quartet Michel Macias (Infos Manquantes Sur Www.Scenesdete.Fr) /// Musiques /// Gujan-Mestras /// Nc Trad. Jazz

Vendredi 31 Août 18H00 /// South Central + The Name + Habstrakt /// Electro - Rock /// Domaine Du Bour- /// Gratuit gailh 19H00 /// Apero Boat : Les Pelotes Soniques W/ Sew&Laine /// Apero /// I.Boat /// Gratuit 00H00 /// Wunderboat – Margarette Dygas (Perlon - Pol) + Superlate (Unpleased - Fr) /// Electro /// I.Boat /// 10 - 14 €

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