CityZen Moove Magazine - Episode 5

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SOMMAIRE

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news 8 actu ciné

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chroniques

3 2 portfolio 48

portrait

5 6 MERVEILLES DU MONDE 62

Sensations 68 Le Geek C’est Chic a la mode de chez nous

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7 4 culinairement votre 76

Nouvelles de la faim

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s o m m a i r e


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MISE EN BOUCHE Ayant maintenant passé l’âge du « en rang, deux par deux ! », le discours que nous recevons chaque matin s’apparente maintenant davantage à un « marche ou rêve ». En effet, nous n’avons plus 15 ans, fini l’insouciance, les fous rires et la belle vie… Non mais ça va pas la tête ?! Nous vous proposons le rayon de soleil de votre mois de septembre !!! Si pour certains cette période peut s’avérer un véritable calvaire il est certainement grand temps de relativiser et de s’interroger sur les véritables plaies de ce monde… Une reprise n’est-elle pas synonyme de changement, de renouveau, de découverte, de soif d’apprendre et de vivre ? « La belle endormie » est par ailleurs riche de nouvelles matières en ce mois de septembre 2012 et nul besoin de dépenser des mille et des cents dans d’onéreuses fournitures scolaires pour en profiter : concours de design atypique, concerts enragés, expos déjantées, et on en passe… Si septembre rime avec apprendre, autant le faire en s’amusant ! Ainsi, nous vous invitons à découvrir (et à aimer !) notre nouvelle formule : un nouveau visuel, de nouvelles rubriques, de l’action, du suspens et des filles… Allez, bonne lecture et surtout…personne en retard ! Samy et toute l’équipe de CityZen Moove

Retrouvez-nous sur Facebook : www.facebook.com/CityZenMoove


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ONT PARTICIPE A L’AVENTURE : Sophie Ellaouzi, Ondine Senac, Joanna Pichon, François Dubedout, Marie Fortuny, Alice Bellocq, Pauline Lespiau, Charles Magrin, Etienne Deloraine (Le Geek c’est Chic!), Maxime Bedochaud. COUVERTURE : Marie Fortuny, Sophie Ellaouzi, Samy Ellaouzi. CityZen Moove est édité par la SARL Hermes Press and Advertising. cityzenmoove@hpaa.fr www.facebook.com/cityzenmoove DIRECTION/REDACTION/GRAPHISME/ PUBLICITE : Samy Ellaouzi Hermes Press and Advertising 37 rue Duranteau 33000 Bordeaux 06 86 82 16 47 Régie publicitaire : contact@hpaa.fr L’éditeur décline toute responsabilité quant aux visuels, photographies, illustrations, libellés des annonces fournis par ses annonceurs, omissions ou erreurs figurant dans cette publication. Tous droits d’auteur réservés pour tous pays. Toute reproduction, même partielle, quel qu’en soit le procédé, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. Magazine Gratuit. Ne pas jeter sur la voie publique.



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A G E N D A


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POINT NEWS

Non content d’avoir fondé le prometteur label «Boxon Records», Julien Minet a eu la bonne idée de sortir du cadre de la production phonographique pure et dure et a donc profité d’un surplus de vinyles pour permettre à divers artistes d’exprimer leur créativité dans l’optique de donner à ces supports audio une dimension visuelle originale. Ainsi, les œuvres seront produites lors de workshops et seront par la suite exposées dans divers endroits de la ville de Bordeaux. A noter que cette manifestation est soutenue par la municipalité Bordelaise, la Région Aquitaine et parrainée par J.F. Buisson. Se mêleront donc artistes plasticiens, chimistes, Dj’s, étudiants et partenaires pour cet éclectique projet… Stay tuned !

Vous souhaitez participer à cet événement inédit ? Inscrivez-vous avant le 21 septembre 2012 en envoyant votre candidature à info@boxonrecords.com.

Frederic de Carvalho Sortie du single 6 titres chez Boxon Records ! Disponible sur SoundCloud !


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-p o i n t

FOIS RIEN Vivre de l’art pour 3 fois rien ! Evènement organisé trois jours durant, du 14 au 16 Septembre 2012 dans le cadre d’Agora 2012, ce « mini festival » vous propose concerts, performances artistiques, expositions, vernissages et il paraitrait même qu’il y à boire et à manger ! Un programme plus que bien rempli et c’est aux Vivres de l’Art ! Aux Vivres de l’Art 2 bis rue Achard Marina Léon 33300 Bordeaux communication@lesvivresdelart.org www.lesvivresdelart.org

n e w s


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Les marchés de votre ville

Marché des Pins Francs Place Eugène Gauthier 33200 Bordeaux Le mercredi de 7h à 13h Marché de la Lumineuse Rue Achard 33000 Bordeaux Le vendredi de 7h à 13h Marché de la Lumineuse Rue Achard 33000 Bordeaux Le vendredi de 7h à 13h Marché Royal (St-Michel) Place Duburg et Quai des Salinières 33000 Bordeaux Le samedi de 7h à 13h Marché des Quais Quais des Chartrons 33000 Bordeaux Le dimanche de 7h à 16h Marché Saint-Victor/Dupeux Place d’Arlac 33000 Bordeaux Le mardi de 7h à 13h Marché des Capucins (plein Air) Place des Capucins 33800 Bordeaux Du lundi au dimanche de 7h à 12h30


Les marchés de votre ville

Marché Pey-Berland Place Pey-Berland 33000 Bordeaux Le dimanche de 9h à 16h Marché Neuf (Saint Michel) Place Duburg et Quais des Salinières 33000 Bordeaux Le lundi de 7h à 16h Marché Gaviniès Place Gaviniès 33000 Bordeaux Le samedi de 8h à 14h Marché Calixte Camelle Place Calixte Camelle 33000 Bordeaux Le jeudi de 7h à 13h Marché du soir Allée de Serr 33000 Bordeaux Le vendredi de 16h à 21h Marché du Grand Parc Place de l’Europe 33000 Bordeaux Le vendredi de 7h à 13h Marché des Capucins (couvert) Place des Capucins 33800 Bordeaux Du mardi au vendredi de 6h à 13h Le samedi de 5h30 à 14h Le dimanche de 6h à 14h

11 -p o i n t n e w s


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ACTU CINé

Textes : Joanna Pichon

Mobile Home De: François Pirot Avec: Arthur Dupont, Guillaume Gouix… Comédie / Couleurs/ 1h35/ France-Belgique (2012)/ 29 Août Simon et Julien, deux amis d’enfance, ont été rattrapés par l’âge adulte. À l’heure où tous leurs amis trentenaires se marient, font des projets d’avenir et s’installent en famille, ils décident de tout plaquer et de partir sillonner les routes au volant d’un camping-car. Malheureusement, leur bolide ne fera pas long feu, et leur périple va tourner court. Mais le voyage qu’ils vont effectuer les mènera tout d’abord à la rencontre d’eux-mêmes. Comédie tendre, le premier long-métrage de François Pirot, co-scénariste de Joachim Lafosse, dresse le portrait attachant d’une génération un peu paumée et incapable de s’engager. Arthur Dupont et Guillaume Gouix, apportent charme et fougue à ces deux personnages à la fois ordinaires et si familiers. Véritable road-movie immobile, voici une fable drôle et intelligente.


13 -A C T U C i n e

Les enfants-loups, Ame & Yuki De: Mamoru Hosoda Avec: Aoi Miyazaki, Kumiko Aso, Megumi Hayashibara Film d’animation/ Couleurs/ 1h57/ Japon (2012)/ 29 Août Hana tombe amoureuse d’un mystérieux jeune homme. Celui-ci lui révèle bientôt qu’il a la capacité de se transformer en loup. Leur passion donne bientôt naissance à deux petits bambins ; Ame et son frère Yuki. Mais lorsque son mari vient à disparaitre, Hanna se voit dans l’obligation de quitter la ville pour la campagne, afin de préserver ses enfants et leur secret ; eux aussi ont hérité de l’étrange pouvoir de leur père… Après La Traversé du temps et Summer Wars, Hosoda revient avec un véritable petit bijou d’émotion. Son style est ici plus posé, voir classique (lui qui nous avait habitués à un univers visuel époustouflant), mais c’est pour mieux servir avec simplicité un conte universel, évocation bienveillante de l’amour et du courage d’une mère. Un film merveilleux pour les petits et les grands enfants.


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ACTU CINé

Textes : Joanna Pichon

Wrong De: Quentin Dupieux Avec: Jack Plotnick, Eric Judor, Alexis Dziena… Comédie surréaliste/ Couleurs/ 1h34/ France – États-Unis (2012)/ 5 Septembre Dolph a un terrible problème. Il vient d’égarer Paul, son chien bien aimé. Très vite, ses soupçons se tournent vers le singulier Master Chang ; aurait-il pu enlever Paul ? Dolph mène l’enquête et croise sur sa route une galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres ; un jardinier mexicain, une livreuse de pizza nymphomane, un voisin en manque de spiritualité… Pendant ce temps Paul demeure introuvable et Dolph pète les plombs. Voici le retour tonitruant de Quentin Dupieux alias Mr.Oizo. Après Steak et Rubber, nous voilà replongé dans l’univers surréaliste et loufoque du réalisateur. Satire annoncée sur le 7ème art, du non-sens du scénario aux codes du cinéma américain qu’il se réapproprie, Wrong intrigue et pique notre curiosité. Mais le style faussement négligé d’une mise en scène à la Rubber ne finirait-il pas par lasser ? Dupieux saura-t-il se renouveler ? Curiosité.


15 -A C T U C i n e

Camille redouble De: Noémie Lvovsky Avec: Noémie Lvovsky, Samir Guesmi, Yolande Moreau, Denis Podalydes… Comédie/ Couleurs/ 1h55/ France (2012)/ 12 Septembre 29 Août Camille rencontre Eric à l’âge de seize ans. Vingt-cinq ans, une relation passionnelle et un enfant plus tard, Eric, victime du démon de midi, quitte Camille pour une femme plus jeune. Un soir, elle se retrouve catapultée dans son propre passé. Ses seize ans retrouvés, le charme a également ressuscité ses parents, ses amis, l’insouciance de l’adolescence mais aussi son premier amour, Eric. Va-t-elle lui offrir une seconde chance ? Noémie Lvovsky, ose le pari d’être à la fois derrière et devant la caméra dans cette comédie pleine de fraicheur et apparemment, elle fait bien. Rayonnante, cette fabuleuse actrice arrive sans aucun doute à nous communiquer l’ardeur pétillante de la jeunesse retrouvée. Récompensé à la Quinzaine des réalisateurs, Camille redouble se présente comme un film sympathique à la bonne humeur communicative.


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ACTU CINé

Textes : Joanna Pichon

Des hommes sans loi De: John Hillcoat Avec: Shia Labeouf, Tom Hardy, Gary Oldman, Jessica Chastain … Film de gangsters/ Couleurs/ 1h55/ ÉtatsUnis (2012)/ 12 Septembre 1931, l’Amérique est sclérosée pas la prohibition. Dans le comté de Franklin en Virginie, les trois frères Bondurant sont des trafiquants notoires. Dans ce climat qui mêle corruption, justice arbitraire et guerre des gangs, Jack, Howard et Forrest vont tout faire pour écrire leur légende et tenter de rester en vie… Après avoir porté à l’écran La Route de Cormac McCarthy, John Hillcoat nous revient avec une nouvelle adaptation. Tiré du roman Pour quelques gouttes d’alcool de Matt Bondurant, le dernier opus du réalisateur australien, laisse présager une mise en scène classique mais maitrisée. Enième film de gangsters sous fond de prohibition, espérons que le cinéaste aura su en utiliser les figures imposées tout en se réappropriant le genre. Peu de prises de risque pour ce film qui est sûr de trouver son public.


17 -A C T U C i n E

Ombline De: Stéphane Cazes Avec: Mélanie Thierry, Nathalie Becue, Corinne Masiero… Drame carcéral/ Couleurs/ 1h35/ France (2012)/ 12 Septembre Ombline, 20 ans, est condamnée à 3 ans de prison suite à une agression violente. Au cours de sa captivité elle découvre qu’elle est enceinte et donne naissance à Lucas. Commence alors un combat de tous les instants pour garder son fils auprès d’elle le plus longtemps possible et prouver qu’elle est capable d’en assumer la garde. La jeune femme va tenter de se reconstruire afin de gagner le « privilège » d’élever son enfant. Un sujet poignant, qui n’est pas sans rappeler Leonera, le somptueux film de l’argentin Pablo Trapero. Espérons que ce premier long-métrage de Stéphane Cazes en sera à la hauteur. On y retrouve la toute fragile Mélanie Thierry, ici en femme forte. Aura-t-elle les épaules suffisamment solides pour endosser un tel rôle? La réponse le 12 septembre, pour une plongée dans l’univers sombre du milieu carcéral.


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ACTU CINé

Textes : Joanna Pichon

Robot and Frank De: Jake Schreier Avec: Frank Langella, James Marsen, Liv Tyler, Susan Sarandon Comédie d’anticipation/ Couleurs/ 1h26/ États-Unis (2012)/ 19 Septembre Frank est un ancien cambrioleur à la retraite. Devenu un peu kleptomane (carrière oblige) ses petits larcins n’égayent même plus un quotidien devenu bien fade. Frank s’ennuie. Inquiétés par sa perte de mémoire, ses enfants décident de lui offrir un robot doté d’une intelligence supérieure afin de veiller sur lui tout en stimulant son intellect. Frank n’est pas emballé par l’idée, mais bientôt la présence du robot va se révéler aussi agréable qu’utile. Petite pépite du cinéma indépendant primé à Sundance, Robot and Frank a accumulé les louanges de la critique. Il est vrai que notre appétit a su être aiguisé par ce scenario original et amusant qui annonce un tandem joliment improbable. Nous sommes donc impatients de découvrir ce premier long-métrage, qui semble être plus qu’un simple film de science-fiction. A voir…


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Vous n’avez encore rien vu De: Alain Resnais Avec: Mathieu Amalric, Pierre Arditi, Sabine Azéma… Film hommage/ Couleurs/ 1h55/ France (2012)/ 26 Septembre Après sa mort, un metteur en scène convoque tous les acteurs ayant joué dans les différentes versions de sa pièce Eurydice. Les acteurs jouent ici leur propre rôle. Et le metteur en scène dissimulé derrière les traits de Denis Podalydes, n’est-il pas Resnais lui-même ? Chut, Vous n’avez encore rien vu… …Et pourtant, dieu sait que nous en avons vu des films d’Alain Resnais. Après plus de 75 ans d’une carrière prolifique, le cinéaste nous révèle sa dernière œuvre. Décrit comme un film testamentaire à Cannes où il a même été pressenti pour la palme d’or, voici le nouveau cri d’amour du réalisateur pour la comédie, le cinéma mais surtout pour les acteurs. Si certain ont abandonné depuis longtemps l’expérience du théâtre-filmé de Resnais, il est fort à parier que beaucoup la trouveront une nouvelle fois délectable.


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LES CHRONIQUES D'UNE NOTE Bonobo Days To Come http://www.bonobomusic.com/

Ne vous fiez pas aux rouleaux de papier hygiénique ornant sa pochette car le troisième opus du DJ anglais Bonobo est une petite perle sur laquelle il serait dommage de tirer la chasse des préjugés ! Auréolé de gloire dès son premier et émouvant album “Animal Magic” édité en 2001 par son propre label « Tru Thoughts », Simon Green alias Bonobo s’est très rapidement fait une réputation dans le milieu “électro” anglais avant d’obtenir une reconnaissance internationale en exportant ses mélopées enjouées dans les clubs des quatre coins du monde. En 2006 sort “Days to come” qui remporte un immense succès, à tel point que le célèbre label Ninja Tune le represse en 2011. Mais concrètement qu’y a-t-il de si merveilleux dans cet album pour faire d’une musique lounge généralement posée en demi-teinte dans les bars intimistes une onde spirituelle qui ouvre nos chakras habituellement scellés et tend nos zygomatiques de bonheur ? La courte intro nous met directement dans le bain avec des flûtes rieuses bercées par l’apaisant murmure d’un ruisseau, puis les portes du temple s’ouvrent sur la chanson éponyme “Days to come”, chatoyante pépite... On est immédiatement captivé par cette superbe et entraînante mélodie de cordes magnifiée par la voix de velours de Bajka. On entend clairement que Mr Green


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ne se contente plus de sampler au gré de ses balades les sons du monde mais que de vrais instruments ont été introduits tels que guitares, violons, batterie (Jack baker est un batteur de jazz réputé) claviers, carillons, xylophone, saxophone, chacun apportant une touche aussi discrète qu’indéniable à un ensemble riche mais dénué de superflu, allant simplement à l’essentiel avec l’abandon et la maîtrise d’un moine zen tibétain. Suivie de deux instrumentales propices à l’arrêt de nos jactances intérieures dont la merveilleuse Ketto, la voix suave et « titilleuse » de Bajka refait son apparition sur « Nightlite », accompagnée de nappes de violon déroulées tels de doux tapis de soie nous invitant à chevaucher leurs échines jusqu’aux confins d’une sereine galaxie constellée des étoiles de la plénitude. Deux instrumentales agréables s’enchainent et c’est cette fois Fink, sa voix timide et sa guitare qui prennent les commandes du voyage pour une balade mélancolique, avec une fin nous plongeant dans des abîmes de joies oubliées. Bajka remet le couvert une dernière fois sur “walk in the sky” et passe le baume salvateur de l’optimisme sur les cicatrices émotionnelles rouvertes par les tourments vocaux de Fink.“Recurring”, renouant avec samples, beats électros et le craquement vinyle typique du son de Bonobo clôture un album qui n’en est pas un ; vaisseau dédié à l’introspection et à la contemplation mais tout aussi efficace pour des câlins amoureux, “Days to come” augure de beaux jours à venir pour l’électro-downtempo ambiante de ce romantique primate. Texte : Charles Magrin N’écoutez pas Bonobo seul. Nous vous suggérons... « The Bonobo » : 1 Red Stripe (Bière Jamaïcaine), à servir frais.


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LES CHRONIQUES D'UNE NOTE Hypno5e Acide Mist Tomorrow http://www.hypno5e.com/

C’est à Montpellier, en 2003, que naquit Hypno5e. En 2005, avec son album long format intitulé « Des deux l’une est l’autre », le groupe lança un véritable pavé dans la marre en allant aux antipodes des tendances actuelles du registre métal, puisqu’il nous proposait alors un CD construit de manière cérébrale, étonnant de recherche et sans technicité particulière... Ainsi, nos amis reviennent en 2012 avec «Acid Myst Tomorrow» et le moins que l’on puisse dire est que l’attente (due à de nombreuses tournées européennes, américaines et australiennes ainsi qu’à un side-project du groupe Folk-rock-je ne sais trop quoi d’autre) n’aura pas été vaine… C’est sans complexe qu’Hypno5e assène un grand coup, droit dans nos conduits auditifs. Comme énoncé ci-haut, la formation n’a que faire de la normalisation inhérente au monde du métal et nous propose une musique personnelle (c’est peu dire), aérienne, mélancolique et rageuse. Jusqu’au plus profond de votre âme, le quartet n’aura de cesse d’exploiter une mine d’or mélodique quasi intarissable. Alors que chez certains les envolées jouées par le groupe paraitraient niaises, elles deviennent entre leurs mains de véritables hymnes nous transportant où bon leur semble. A cela s’ajoute l’utilisation récurrente de samples de films, asseyant davantage encore les ambiances déjà minutieusement mises en valeur par le travail de composition. Ainsi, Hypno5e se moque de la technique pure (bien qu’ayant un niveau plus qu’honnête) et joue sur la corde émotionnelle, jusqu’à faire mentir les détrac-


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teurs du registre métal. En effet, bien des groupes dits pop auraient une véritable leçon de musique à tirer de la formation, tant celle-ci maitrise son sujet. Les plus illustres exemples du CD sont en premier lieu « Story Of the Eye », véritable tube de l’album, dont un clip devant arriver sous peu nous permettra sans doute aucun d’appréhender davantage encore la dimension cinématique du groupe (à voir impérativement en live et je n’en dirai point davantage !). Tout au long des 10 minutes 35 du morceau (que l’on ne voit pas défiler) les bougres varient ambiances et plans (ici, point de couplet/refrain), tout en conservant une cohésion infaillible. Vous l’aurez compris, Hypno5e va très loin dans l’expérimental, et ce n’est pas Gehenne (morceau constitué de trois parties, pour une durée totale de 12 minutes) qui nous fera retrouver un semblant de normalité, au plan structurel. Ainsi, la compo débute sur une mélodie que l’on peut qualifier d’inquiétante, mélancolique à souhait, pour débouler sur un chant viscéral, quasi chuchoté et en espagnol s’il vous plaît. En suivant débute la deuxième partie qui se résume purement et simplement à prendre une volée émotionnelle par Teddy Riner. Démarrant par un blast du plus bel effet, grâce à une production en béton, c’est dans cette pépite que se trouve l’un des riff les plus marquants que nous ayons pu écouter ces dernières années. Nous pourrions nous attarder à analyser chirurgicalement leurs compositions des heures durant tant leur musique est riche, mais faute d’espace et n’ayant surtout pas envie de vous gâcher la surprise, nous en resterons là et nous ne pouvons que vivement vous recommander cette perle, cette bombe, que dis-je, l’album de l’année ! Texte : Samy Ellaouzi N’écoutez pas Hypno5e seul. Nous vous suggérons... «The Hypno5e» : 1 Bud Light, à servir frais


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LES CHRONIQUES D'UNE NOTE Disappears Pre Language www.disappearsmusic.com

Après deux albums (« Lux » et « Guider ») entre garage « Stoogiens » et Shoegaze, Disappears est de retour cette année pour nous présenter son dernier effort intitulé « Pre Language ». Formé en 2008 à Chicago, le groupe dispose désormais d’un nouveau batteur en la personne de Steve Shelley, lui-même victime de la récente séparation des Sonic Youth. Shelley avait déjà participé à la tournée promotionnelle du précédent opus en 2011, mais il a pu cette fois-ci travailler pour la première fois au processus de création avec son nouveau groupe. Disappears nous avait laissés sur un « Guider » très compact comportant seulement 6 titres dont le massif « Revisiting » de 16 minutes, déployant ses murs de guitares vrombissantes. Les qualités de cet album en étaient également ses principaux défauts, à savoir un rock très spontané qui pêchait néanmoins sur la longueur dans son coté uniforme. Ce nouvel opus arbore ainsi des sonorités plus claires et moins « garage » qu’auparavant, pour une écoute certes plus accessible, mais servie par des morceaux qui gagnent en personnalité, rendant cette galette hétéroclite malgré sa courte durée (seulement 35 minutes). Pre Language démarre avec le très bon « Replicate » par un rock minimaliste et annonce un album portant à nouveau cette violence contenue caractérisant Disappears, en faisant ici notamment échos à Joy Division. On retrouvera cet aspect en particulier dans les morceaux Love Drugs et Joa, qui reprendront aussi des structures répétitives, sombres et oppressantes. On appréciera aussi le chant poussif et


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monocorde de Brian Case (ex-90 Day Men), dans un style rappelant celui des Sonic Youth et Spacemen 3, qui amplifie le caractère hypnotique de ces compositions. Le groupe fait désormais preuve de patience pour révéler profondément leur musique comme l’illustre le trio central de l’album (« Minor Patterns », « All Gone White », « Joa »), dans lequel les guitares vont se superposer de façon très dépouillée alternant riffs basiques et solos criards angoissants. Contrairement aux deux premiers albums construits dans l’urgence, il nécessitera ici plusieurs écoutes avec une certaine attention afin de décortiquer ses différentes couches glaciales. Le point noir de ce LP réside dans sa conclusion, qui à travers « Brother Joliene » vient ternir de façon superflue et sans réelle conviction, un tableau pourtant jusque-là bien équilibré. Si l’avenir des Sonic Youth est aujourd’hui plus qu’incertain, Disappears peut tenter avec « Pre Language » d’enfiler un costume exutoire. Bien que l’aspect général semble un peu trop propre et calculé, il permet de rendre compte à un plus large public de multiples références post punk et ainsi de compléter les deux premières tentatives Krautrock et Shoegaze. Texte : Maxime Bedochaud

N’écoutez pas Disappears seul. Nous vous suggérons... «The Disappears» : 10 Cl de whisky, un zeste de citron et beaucoup de glace.


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LeS CHRONIQUeS DéCOUVeRTe Strange Hands

Strange Hands est un trio bordelais formé en 2008. Trois paires de mains qui s’affairent autour d’une guitare à douze cordes, une batterie primitive et un clavier-orgue halluciné. Ils écument les salles de concert de toute l’Europe avec leur rock psyché-psycho aux influences 60-70’s depuis 2011. Vous pouvez d’ailleurs suivre leur périple aux côtés du groupe REGAL sur leur page facebook. Caméra embarquée dans un mini bus surchargé, ambiance teenage et bière à gogo… En gros, j’échangerais volontiers ma place avec la leur ! Le vinyle Dead Flowers est sorti en mai 2012 en co-production sur le label italien «shit music for shit peuple» et « Azbin Records» label français. Entre envolée lyrique et remontée acide, Strange Hands explore et explose. Bref, «laisse les fleurs envahir ton esprit». Texte : Pauline Lespiau


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Archipel

C H R O N I Q U E S d e c o u v e r t e

Archipel est un groupe originaire de Saintes en Charente, pas étonnant que leur musique sonne si mystique et vaporeuse. Electro-libre, «Folk des étoiles», Archipel est né de la scission/fusion du groupe «François and the Atlas Mountain» et «Uncle Jelly Fish». De ce brassage méticuleux et envoûtant de genres et d’histoires émerge l’archipel : rocher où l’on scrute l’horizon, où l’on écoute les étoiles, presqu’îles où s’échouent quelques sirènes et conques géantes. Les voix forment un ressac nonchalant, ambiance illuminée, un conte et déjà presque une prière… Vous pouvez écouter leurs deux premiers morceaux Polder et Dear sur leur page Facebook ou sur Band Camp. Archipel est un songe d’été en plein cosmos ! Texte : Pauline Lespiau


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LES CHRONIQUES D'UNE LETTRE Le pouvoir du moment présent Eckhart Tolle

Depuis quand n’avez-vous pas vécu dans le présent ? Constamment pris entre le poids des échecs du passé et l’intense espoir d’une vie meilleure dans le futur, nous oublions d’être conscients lorsqu’elle est pourtant la plus importante : ici et maintenant ! Or, selon Eckhart Tolle, on n’accède à la plénitude qu’en poussant cette petite porte, aussi bien cachée qu’elle est facile à ouvrir. Constitué d’explications simples mais pertinentes et truffé de petits exercices aussi insoupçonnés que faciles à mettre en œuvre, ce best-seller est un guide aussi concis et limpide qu’inestimable en terme de quête de bien-être et d’équilibre affectif-émotionnel. Alors octroyez-vous un peu de répit, n’attendez plus que votre salut tombe de la pelote de vie qui reste à dévider, ne vous accrochez plus aux kilomètres du fil d’Ariane déroulés derrière vous, mais tissez-vous celle qui vous sied en vous souciant uniquement de la faire passer par le chas du présent, canevas intemporel pourvoyeur de bonheur. Texte : Charles Magrin

Pour le plaisir de lire : Une fois n’est pas coutume, le calme et le silence sont nécessaires au contact de votre conscience avec la parenthèse vivifiante de l’instant présent.


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Samarcande Amin Maalouf

L E S C H R O N I Q U E S d u n e L e t t r e

Mélangeant sans pareil l’Histoire et le romanesque, Amin Maalouf nous conte ici le périple extraordinaire d’un livre mythique a travers les âges: le manuscrit des célèbres robbayats (quatrains) d’Omar Khayyâm, poète persan, épicurien, astronome et mathématicien de génie qui foula ce monde au XIè siècle. C’est ainsi qu’on erre au gré des pérégrinations de l’érudit dans la Perse antique et que renaissent les gloires passées de cités telles que Samarcande, Ispahan, Nichapour, Tabriz ou encore Kashan... Conteur magnifique, Amin Maalouf métamorphose une fois de plus sa plume enchanteresse en une machine à remonter le temps en nous faisant découvrir les moeurs oubliées des peuplades orientales du passé et en y incorporant l’ingrédient romanesque avec brio, instruisant tout en divertissant son lecteur. Au même titre que “Léon l’Africain”, Samarcande est un joyau littéraire empreint de l’espoir de son auteur de voir un jour les uns respecter les idées et les croyances des autres dans un monde libre. Texte : Charles Magrin

Pour le plaisir de lire : Un album de musique traditionnelle iranienne bercera vos oreilles lors de la découverte des arides provinces et des cités mythiques traversées par le poète et merveilleusement dépeints par Amin Maalouf.


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LeS CHRONIQUeS D'UNe BANDe A Perdre La Raison


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De : Joachim Lafosse Avec : Tahar Rahim, Niels Arestrup, Emilie Dequenne Drame social/ Couleurs/ 1h51/ Belgique (2011)/ 22 août Joachim Lafosse revient avec un film poignant sur l’infanticide, inspiré d’un fait divers de 2007 qui a traumatisé la Belgique. Après Nue Propriété et Elève libre, le réalisateur s’attaque une nouvelle fois au relationnel trouble et aux névroses qui naissent au sein de la sphère familiale et nous offre un film aussi déstabilisant que ses deux premiers long-métrages. Pourtant, malgré un sujet délicat et un fait divers récent, le propos est subtil, jamais racoleur et encore moins manichéen. Le réalisateur belge est en ce sens, l’un des plus talentueux de sa génération. La force du film réside en l’attachement du cinéaste à interroger l’humain. Dès la première scène, la tragédie est annoncée et on comprend alors que l’enjeu ne va pas être de retranscrire avec véracité un sordide fait divers, mais plutôt d’interroger le mécanisme relationnel et psychologique qui l’a engendré. Mounir (Tahar Rahim) et Murielle (Emilie Dequenne) tombent amoureux. Très vite ils s’installent, chez le bienveillant Docteur Pinget (Niels Arestrup), véritable père adoptif pour Mounir qui lui vaut une affection sans faille. Mais ce qui devait être une situation provisoire, tourne vite à la dépendance et les rapports familiaux s’étiolent. Murielle, se sent alors isolée au sein de cette famille qui baigne dans une atmosphère bientôt irrespirable. L’issue sera tragique. Lafosse redonne ici un peu d’humanité à cette mère infanticide, Emilie Dequenne qui, criante de justesse, confère à ce rôle poignant une dimension universelle bouleversante, quant à la condition de la femme. Aux fils des naissances, son personnage n’est plus que mère. Renvoyée à cette condition archaïque, elle subit l’humiliation et l’asservissement du tandem Rahim-Arestrup sans résistance aucune. Ces derniers entretiennent quant à eux une relation trouble. La bienveillance du Docteur à l’égard de Mounir, se lit comme une sorte de colonialisme moderne à l’échelle privée. On ne sait jamais si les talents de manipulation dont il fait preuve sont conscients ou s’ils renvoient à une angoisse de la solitude et de la perte de pouvoir. Le mal prend ici racine dans le bien. Les bonnes intentions et ce qu’elles dissimulent, la perversité et la servitude domestique, trouvent résonnance dans une réalisation sobre et sincère. Le réalisateur belge qui nous avait habitués à de longs plans-séquences à la Haneke, revient ici avec un style plus épuré qui donne toute sa place au magnifique trio d’acteurs. La caméra se fait inquisitrice, de plans rapprochés en plans rapprochés, comme pour mieux sonder en profondeur les états d’âme. Le climat déjà oppressant est enveloppé d’une musique lancinante (piano), avertissement d’une tragédie annoncée. Un drame bouleversant sur les dérives des rapports familiaux, filmé avec retenu et pudeur comme en témoignera l’épilogue. Magnifique. Texte :Joanna Pichon

C H R O N I Q U E S d ' u n e B A N D E


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LES CHRONIQUES RETRO DVD Textes : Joanna Pichon

EASY RIDER De: Dennis Hopper Avec: Dennis Hopper, Peter Fonda, Jack Nicholson… Road-movie/ Couleurs/ 1h34/ États-Unis (1969) La traversée des Etats-Unis de Billy et Wyatt (Dennis Hopper et Peter Fonda), deux motards épris de liberté, bien décidés à aller fêter le carnaval à la Nouvelle-Orléans. Ils croisent le chemin de Georges Hanson (Jack Nicholson), qui décide de se joindre à eux pour le reste du périple. Au fil de leurs différentes rencontres, se dresse le portrait peu élogieux d’une nation endiguée entre conservatisme et soif de liberté. Il y a à peine deux ans de cela Dennis Hopper nous quittait, et laissait derrière lui le cultissime Easy Rider, véritable ode à la liberté sous fond de grands espaces et de musique rock. Long-métrage emblématique du cinéma américain des années soixante-dix, ce road-movie insolant demeure l’un des symboles marquant de la génération hippie. Hopper livre une critique virulente de l’Amérique normative et puritaine, en vacillant entre idéalisme et violence. Et bien que le propos semble parfois un peu naïf, il n’en demeure pas moins lucide voir pessimiste. Si vous aussi vous êtes « né pour être sauvage » reprenez donc une dose d’Easy Rider.


Septembre est là. Pour tous ceux qui ne sont pas partis en vacances, ou ceux qui voudraient déjà y retourner… Goutez à la désinvolture, avec cette sélection de quatre road-movies à voir ou revoir.

33 -L e s C h r o n i q u e s r e t r o d v d

PARIS TEXAS De: Wim Wenders Avec: Harry Dean Stanton, Nastassja Kinski, Dean Stockwell… Road-movie/ Couleurs/ 2h30/ France - Allemagne (1984) Un homme en costume marche seul dans le désert mexicain. A bout de force, il s’effondre près d’une station essence. Il s’appelle Travis (Harry Dean Stanton). Amnésique et muet, il a disparu pendant plus de quatre ans. Son frère vient le chercher et tente de recoller les morceaux d’une mémoire brisée et engourdie par le mutisme. Travis retrouve alors son fils Hunter, jusqu’alors recueilli par son frère et sa belle-soeur. Les retrouvailles passées, ils partent tous deux à la recherche de la mère de Hunter, employée d’un peep-show à Huston. Avec Paris Texas, Wim Wenders nous offre un film pudique sur la nature humaine. La sensibilité qui transpire à travers chaque scène n’a d’égale que l’interprétation des acteurs, remarquable de justesse. Que l’on se perde dans l’immensité des grands espaces américains ou que l’on soit cloisonné derrière une vitre sans teint, la réalisation est sublimée par une photographie baignée de lumière et de tons saturés. Magnifique évocation de la solitude humaine et des difficultés relationnelles, ce petit bijou de cinéma a bien mérité sa Palme d’or (1994). Chef-d’œuvre.


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LES CHRONIQUES RETRO DVD Textes : Joanna Pichon

MY OWN PRIVATE IDAHO De: Gus Van Sant Avec: Keanu Reeves, River Phoenix… Road-movie/ Couleurs/ 1h45/ États-Unis (1992) Mike (River Phoenix), est un jeune prostitué narcoleptique. Il subsiste difficilement dans les bas-fonds de Portland entouré d’une bande de marginaux attendrissants menés par un clochard rutilant, l’excentrique Bob. Mike, vit au jour le jour, de crises en crises, se raccrochant aux quelques images embuées de sa mère qui subsistent dans sa mémoire. Accompagné de son meilleur ami Scott (Keanu Reeves), fils du puissant maire de Portland, il prend la route afin de raccommoder les souvenirs d’une vie antérieure et d’enfin retrouver sa mère. Dans ce premier film, tiré d’une longue série dédiée aux tumultes d’une adolescence d’écorchés vifs, Gus Van Sant, livre une tragédie fantasmagorique à la fois tendre et poignante. Empruntant quelques dialogues et résonnances à Shakespeare, le cinéaste dresse le portrait d’une jeunesse fragilisée par l’absence de parents. Le spectateur parcoure le film via la conscience et la léthargie du personnage principal. Perdu dans l’espace et le temps, celui-ci ne peut se raccrocher qu’à un seul lieu fantasmé ou bien réel ; « His own private Idaho ».


35 -L e s C h r o n i q u e s r e t r o d v d

EVERYTHING IS ILLUMINATED De: Liev Schreiber Avec: Elijah Wood, Eugene Huzt, Boris Leskin… Road-movie/ Couleurs/ 1h42/ États-Unis (2005) Engoncé dans son costume, la raie sur le côté, les lunettes fixées solidement au nez, Jonathan (Elijah Wood), jeune juif new-yorkais, parait tout droit sorti d’un tableau de Magritte. Sa passion ; collectionner les objets de famille. Sur son lit de mort, sa grandmère lui offre la pièce maitresse de sa collection ; une photo de la femme qui a sauvé son grand-père pendant l’invasion nazie. Le jeune homme part alors pour l’Ukraine afin de retrouver cette inconnue, en compagnie d’un duo truculent, pour un périple qui va le marquer à jamais. Adaptation du roman de Jonathan Safran Soer, le premier film de Liev Schreiber est une œuvre à la fois sensible et loufoque. Aucun doute, le réalisateur aime le cinéma de Kusturica, mais ne le copie pas pour autant. On regrette seulement le côté un peu « cartepostal » de certaines scènes. Schreiber réussit pourtant, sous couvert d’un humour justement dosé, a traiter du traumatisme de la shoah et du devoir de mémoire, sans tomber dans le pathos. Reste un film sympathique, tableau bigarré d’un moment sombre de l’histoire.


PoRTFoLIo

Photographies : Gary Lafitte


FRENcH cALIFORNIA

Texte : Samy Ellaouzi


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p o r t f o l i o


39 -P o r t f o l i o

Gary Lafitte nous invite en Californie Française. Oui, au Pays Basque, homonyme français de la Californie. En effet, les similitudes entre ces régions, au plan de l’exposition solaire, du dénivelé et de certaines ambiances sont bluffantes et notre ami a ainsi souhaité mettre la chose en lumière. Gary tend à démontrer « le lifestyle » à la française et propose ainsi une vision personnelle d’une terre qui lui est chère. A la sauce des clichés photographiques ricains des 70’s, Gary expose les aspects les plus reluisants de cette région hautement touristique et au charme si particulier… Ainsi, alternant paysages grandioses et portraits humains, c’est un portfolio carte postale que nous vous proposons en cette rentrée, en espérant raviver les coups de soleil des nostalgiques de l’été maintenant passé…














PoRTRaIt

Photographies : LVDA


METALICA

Texte : Samy Ellaouzi



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Jean François Buisson fait partie des rares individus ayant le pouvoir de transformer la matière la plus modeste en véritable joyau. Cet ancien musicien reconverti en forgeron de génie, nous propose de découvrir un univers, un vrai et une fois n’est pas coutume, nous en met plein les mirettes et fait chauffer nos méninges depuis son antre, « Les Vivres de l’Art ». Chanceux que nous sommes, elle se trouve à deux pas de chez nous, solidement ancrée à notre patrimoine, mimant un arbre millénaire. Non, mesdames et messieurs, la Belle Endormie ne nous a pas encore livrés tous ses secrets. Une plaque de métal peut en dire autant qu’un roman, JF l’a compris et la poésie empreint de ses œuvres n’a de cesse de fasciner petits et grands. Ce cosmos qu’il parvient à créer, digne du grand Burton, nous invite par-delà le temps, par-delà les disciplines et ce n’est non plus le travail d’une matière accompli par un esprit surdoué que l’on contemple, mais bel et bien le reflet de l’âme du créateur. Force est de reconnaitre qu’elle a de quoi séduire. Un magicien ne livrant que rarement ses secrets, son atelier est pourtant accessible aux curieux, vestige de l’une des périodes les plus sombres de l’histoire française. « Les Vivres de l’Art » fait partie de ces «lieux vivants » (aux antipodes d’une maison hantée) et son activité pour le moins effervescente ne nous fera pas démentir. Le devoir de mémoire se voulant alambiqué et tellement plus lourd de sens, oui, JF amène vie et espoir, se jouant du temps et de l’Histoire.

Les Vivres de l’Art - 2 bis rue Achard, Place Raulin 33300 Bordeaux - Tram B arrêt Achard Du lundi au vendredi - De 10h à 18h www.lesvivresdelart.org - www.jfbuisson.org

p o r t r a i t






MeRVeILLeS DU MONDe

Photographies : Creative commons


CHRISTALAMBRA

Texte : Charles Magrin


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63 -M e r v e i l l e s

Perdue dans le désert de chihuahua au Mexique, la mine de Naica renferme l’un des plus grand trésor géologique jamais découvert... C’est en 1999 que Eloy et Javier Delgado, deux frères employés de la mine, posent les premiers leurs regards hallucinés sur ces immenses cristaux de gypse dont le plus imposant est long de 11.4 m pour une largeur d’1.20 m ! Mais comment expliquer le gigantisme des cristaux de Naica sachant qu’il n’a jamais été trouvé un spécimen dépassant le mètre ? Il se trouve que la mine de Naica est située 1.5 km au-dessus d’une faille tectonique, veine bouillante de la Terre, diluant dans les eaux de la mine des composés carbonés et sulfurés qui, sous une pression colossale, s’accrètent et donnent ainsi naissance à ces titanesques joyaux! Vieux d’environ 600 000 ans, leur évolution est figée depuis que l’eau a été pompée au dehors pour les besoins de l’exploitation minière du plomb, du zinc et de l’argent dont le sous-sol est riche. Mais lorsque toutes les veines seront épuisées, la mine fermera définitivement ses portes, l’eau réinvestira les lieux et la croissance des cristaux reprendra sa lente évolution, à l’abri des regards et des convoitises humaines. On comprend donc pourquoi une petite armée de spécialistes, chercheurs et géologues est à pied d’œuvre sur le site pour en extraire le maximum de données, en guerre ouverte contre la fuite du temps. Pour mener à bien leur mission, les scientifiques sont équipés de combinaisons spécialement conçues pour résister à l’environnement hostile des lieux, parcourues de tubes dans lesquels circule de l’eau glacée qui refroidit le corps dans ce four naturel. Sans elles, l’air brûlant et saturé d’eau rendrait mortelle toute “balade” de plus de 5 minutes dans le palais de crystal. Aucune chance que vous et moi ne nous recueillions un jour en cette cathédrale aux vitraux de quartz, alors admirons les superbes clichés pris par les quelques chanceux ayant eu ce privilège et faisons de ces monuments silencieusement majestueux les icônes de la force créatrice de la Nature. Enfin, demandons-nous encore combien de Merveilles « la Grande Dame » érige-t-elle en secret dans ses ateliers des profondeurs de la Terre...

d u m o n d e


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65 -M e r v e i l l e s d u m o n d e


SENSATIONS

Photographies : Creative commons


KANGOUROU URBAIN

Texte : Charles Magrin


68 Actu --

Ciné ///


69 -s e n s a t i o n S s

C’est peut-être par jalousie pour ses formidables aptitudes à sauter si loin et si haut que nous réduisons souvent le kangourou à l’état de steak bondissant une dernière fois sur le barbecue ardent de la bêtise humaine. Grâce au développement tout récent des échasses urbaines, faites vous aussi l’expérience de vitesse et de liberté qu’éprouvent chaque jour de leur vie ces gracieux marsupiaux et expérimentez un nouveau sport : le powerbocking. Power pour puissance, bocking du nom de l’ingénieur Allemand Alexander Bock qui déposa le brevet en l’an 2000, après avoir observé que les sportifs handicapés équipés d’échasses couraient bien plus vite que les valides! Cette paire d’échasses à ressort pneumatique ou mécanique (selon les marques) deviendra vite le prolongement de vos jambes ! Avec des pointes à 40km/h et des bonds jusqu’à 2m de hauteur et plus de 3 de longueur, les sensations sont nouvelles et jubilatoires! Idéales pour le fitness (l’amortisseur fait très bien son travail du fait que l’on ne se tasse pas le dos comme lors de la pratique du jogging classique), celles et ceux avides de sensations fortes découvriront rapidement qu’il est possible de véritablement s’envoyer en l’air : saltos avants et arrières, « misty’s » et autres « spins » empruntés au roller, saut d’obstacles urbains à la Yamakasi, la ville devient un terrain de jeu ou chaque défi vous appelle à sauter toujours plus haut, plus loin et plus vite !




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LE GEEK C'EST CHIC Textes : Etienne Deloraine

www.facebook.com/legeekcestchicfanpage

InstaDM le combo « Conversation privée et photo » Cette semaine, c’est Instagram qui est à l’honneur ! Enfin non, pas tout à fait. Pas l’application aux 50 millions de membres, mais plutôt instaDM, qui permet de discuter entre utilisateurs ! Pratique comme tout, instaDM affiche non seulement les photos que vous partagez mais aussi celles des gens que vous suivez, et vous permet de créer une conversation privée avec chacun d’entre eux. Incluant les alertes en push, une fonction de recherche d’utilisateur ainsi qu’une suggestion d’ajout d’instagramers, instaDM est la seule et unique application offrant un système de chat privé entre utilisateurs d’Instagram. Cerise sur le gâteau, elle est gratuite. Un sans faute. source : http://the-chemistry.net/le-geek-cest-chic-4-instadm/

Le nouvel iPhone serait disponible le 21 septembre La rumeur du jour concernant le Nouvel iPhone aka iPhone 5, c’est que ce dernier serait finalement disponible le 21 septembre prochain ! Annoncé le 12 septembre, cela parait dans la logique d’Apple de rentre disponible son smartphone une semaine après. Cette information provient d’un employé de Verizon, qui a indiqué que l’opérateur leur avait interdit de poser des congés du 21 septembre au 30 septembre. Vous pouvez donc déjà aller faire la queue devant la boutique de votre opérateur préféré… source : http://www.journaldugeek.com


Et si Tim Burton avait créé les pokémons ?

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Imaginez à quoi auraient ressemblé les personnages de Pokémon s’ils avaient été dessinés par le cinéaste Tim Burton !

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Les internautes s’amusent souvent à refaire le monde en se prenant par exemple à imaginer The Dark Knight Rises réalisé par Woody Allen. Cette fois et en restant dans le monde de la fiction, un internaute s’est amusé à réinterpréter les personnages du dessin animé Pokemon, version Tim Burton. Avec un beau coup de crayon et visiblement une bonne connaissance du réalisateur qui s’apprête à sortir Frankenweenie, son nouveau film dont la bande-annonce est déjà disponible, le résultat est bluffant ! source : http://www.meltybuzz.fr

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g e e k c ' e s t c h i c


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Instacube : Un cadre photo numérique dédié à instagram ? 75 « Instacube » est un concept de cadre photo numérique dédié à Instagram, imaginé par les designers de D2M. Avec un écran tactile d’une résolution de 600 x 600, le cadre permet de se connecter à un ou plusieurs comptes Instagram, et d’afficher les photos comme un cadre numérique classique grâce à une connexion WIFI. Le cadre peut également afficher automatiquement la dernière photo de vos amis grâce au Push. Le « Instacube » fonctionne sous Android et intègre 4 GB de stockage et 256 MB de RAM. Si ce gadget vous intéresse, il est en ce moment en cours de financement sur Kickstarter.

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c ' source : http://www.ufunk.net e s t c h i c

Polygon Alchemy : Coques Iphone et Imprimantes 3D Polygon Alchemy, une société basée à Singapour, propose des coques iPhone et Smartphone aux designs originaux, fabriquées à l’aide d’une imprimante 3D. La force de ce procédé étant bien sûr de pouvoir imprimer n’importe quel modèle, et donc de pouvoir customiser sa coque… Comptez quand même 40$ pour le gadget ! source : http://www.ufunk.net


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A LA MODE DE CHEZ NOUS Textes : Sophie Ellaouzi

Septembre est là et vous l’aurez bien compris, la rentrée en est un passage forcé... Mais rangez vos mouchoirs et séchez vos larmes car elle est aussi l’une des meilleures excuses aux emplettes, bien plus réjouissantes que cahiers et crayons, vous en conviendrez ! C’est pourquoi nous vous avons sélectionnés de quoi appréhender cette nouvelle année de travail en vous faisant avant tout plaisir (même si votre banquier ne serait peut-être pas du même avis...)

Le sac besace Elvis Us RockMafia Cet intemporel et inconditionnel devrait prendre sa place dans tous les dressings. RockMafia l’a bien compris et revisite la besace de l’armée US déclinée en cuir pour notre plus grand bonheur ! Avec des coloris qui se transforment au fil des saisons il y a de quoi satisfaire le plus grand nombre de futurs écoliers, étudiants voire même travailleurs qui seraient nostalgiques du sac de leur adolescence...

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: Ne comptez pas sur une besace rockmafia à moins de 180€, alors on fouine dans les boutiques vintage, dans les placards de maman et même dans les surfshops (Billabong a une ligne de besaces en cuir ou toile à chaque saison, votre porte-monnaie ne dira pas non...)


Les Derbies

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Ces chaussures british n’ont pas fini de faire parler d’elles et sont l’incontournable de la rentrée ! Pour une allure d’écolière on n’oublie pas les socquettes et la jupe plissée, pour une allure plus sophistiquée on décale le soulier avec un slim et un haut qui brille !

-a l a m o d e d e

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: Mats, vernis, unis ou bicolores, il y en a pour tous les goûts !!! On pense aussi à son cousin le mocassin, finie la réputation de «chaussure de mémé», il se mixe dans toutes les garde-robes et se trouve dans tous les magasins !

c h e z n o u s

La veste en Jean Certes il faut faire bonne impression à son nouveau professeur, boss et/ou tyran, mais on garde une attitude et un look cools et si on ne l’a pas encore, on file se dénicher une veste en jean ! Elément phare des années 60, elle n’a rien perdu de son cachet, revisitée par les plus grandes marques, elle se twiste avec un style décontracté aussi bien qu’avec une allure chic…alors hommes ou femmes, foncez !!!

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: vous dénicherez votre veste dans les boutiques vintage et/ou dépôts-vente, sur ebay, chez votre grand-oncle qui s’est essayé au rock dans les sixties ou dans n’importe quelle boutique de prêt-à-porter !


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CULINAIREMENT VOTRE LA POIRe FAçON BeLLe HéLèNe Texte : Ophélie Senac / Recette : Jim In’t Hout / Photographies : Marie Fortuny

Rangez vos maillots de bain au grenier et arrêtez de brouter de la salade pour garder la ligne ! Les vacances d’été sont bel et bien en train de prendre la fuite pour laisser place à leur jumelle maléfique : la rentrée ! Pour fêter la nouvelle, je vous propose de redécouvrir la Poire Belle Hélène, sûrement le seul fruit sur lequel vous aurez envie de vous jeter en rentrant des cours. Mais avant tout, sortez une feuille, interro surprise : A qui doit-on la réputation de la gastronomie française ? « Au roi des cuisiniers et au cuisinier des rois », Augustet Escoffier (bien évidemment) ! Né en 1840, le jeune homme désire être sculpteur mais sa famille le propulse derrière les fourneaux. Il se retrouve à élaborer des mets raffinés jusqu’alors tout à fait méconnus de nos assiettes: on se laisse surprendre par l’assemblage chaud-froid, la codification ainsi que la modernisation de la cuisine. Il est également l’inventeur de ce que l’on appelle la « brigade », c’est-à-dire la répartition des tâches culinaires. A l’âge de 24 ans, il assiste à la Belle Hélène de Offenbach, un opéra-bouffe (bien qu’il porte un nom tout à fait adéquat à la situation, il s’agit en fait d’un opéra comique) dont il va s’inspirer pour créer la fameuse Poire Belle Hélène.


Laissez-vous tenter par cette recette originale : Poire façon Belle Hélène à la79 sauce au Mars. -Ingrédients : Pour 4 personnes c 4 poires bien mûres u 1 cuillère à soupe de cannelle l 2 litres d’eau i 500g de sucre n 1 citron a 1 orange i r 200g de chocolat noir e 1 bonbonne de chantilly m 3 barres chocolatées type Mars e 3 cuillères à soupe de crème fraiche semi-épaisse n Amandes effilées t Préparation :

v o t Epluchez les poires et videz-les. Dans une casserole, faites bouillir de l’eau. Ajoutez-y le sucre, la can- r citron et l’orange coupée en deux puis plongez les poires à feu doux e

1) 2) nelle, le durant une heure. 3) Faites fondre 200g de chocolat au bain marie, recouvrez les poires et réservez au frais pendant deux heures afin d’obtenir un chocolat croquant. 4) Dans une casserole, faites fondre à feu doux, les mars et la crème fraiche liquide afin d’obtenir une sauce au mars. 5) Dans une assiette, garnissez la poire de chantilly, déposez une boule de glace caramel beurre salé et parsemez d’amandes effilées préalablement dorées à la poêle. Recouvrez de sauce au mars. Dégustez, c’est prêt !


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NOUVELLES DE LA FAIM Alice Bellocq Le cru qui vous va bien

La cérémonie avait duré des plombes. D’un autre côté, comme l’église était le dernier endroit frais auquel on aurait droit avant le gros des festivités du mariage, Arthur ne s’en était pas plaint avec beaucoup de véhémence. Excellente idée, le mariage à l’extérieur. Par 34°C à l’ombre, il espérait que quelqu’un était chargé d’hydrater les vieux. Ils avaient rejoint la maison familiale où des colonnes classiques (néoclassiques ?) soutenaient des bâches sous lesquelles on avait installé les tables. Des branches ornées de boules de coton, des guirlandes de fleurs blanches, des magnolias peutêtre, et de curieuses draperies vertes ornaient le lieu. Sa cousine et le marié sortirent de leur voiture alors que l’orchestre entamait le thème du film Autant en Emporte le Vent. La décoration prit un semblant de sens. Les jeunes époux défilèrent sous les applaudissements, hilares et ravis comme deux beaux poulets de la Gironde qu’ils étaient. Arthur s’empara d’un cocktail à la menthe pour se donner une contenance. Il cherchait une chaise libre quand son père lui tapa sur l’épaule. Il était chauve et maigre maintenant : incroyable ce qu’il peut se passer en deux ans. Les formules de rigueur les sauvèrent pendant quelques minutes, puis ils s’abîmèrent dans un silence buté. « - Et… qu’est-ce que tu fais en ce moment ? finit par dire Michel avec une appréhension palpable. (Rien. Je fais rien de ma vie. Je végète à la caisse à Auchan et je me dis que c’est pas mal parce que chez Carrefour c’est vraiment des chiens. J’écris un blog. Je ne l’écris même pas d’ailleurs, j’y chie une péroraison stupide tous les deux mois.) - Oh tu sais. Toujours pareil. J’écris un peu, je fais des piges pour des sites. J’ai un job à côté, ça paye pas mal. Ça va. - Tant mieux, je suis content. Tu sais, tu pourrais venir à la maison, un week-end ? - Oui, oui. Je travaille en général, les samedi. Écoute, je sais pas, je t’appellerai. - Enfin, Arthur, c’est stupide cette attitude, » lâcha son père avec un agacement mal contenu. « Je ne sais pas si tu m’en veux toujours à cause de ta mère mais ça commence… - Putain, t’es pas possible ! Faut toujours que tu ramènes ça à… Non ! Non, ça n’a rien à voir, et si on se voit pas c’est parce que…. » Le jeune homme s’arrêta pour expirer, comptant mentalement jusqu’à sept pour calmer le truc qui venait d’exploser dans son crâne. « Laisse tomber. Je viendrai. Me parle pas de Maman, c’est tout. » Arthur s’éloigna, prétextant une connaissance à aller saluer, ne voulant pas regarder son père secouer la tête d’un air résigné. Quand il était petit sa mère lui dessinait des livres de coloriages sur le thème des insectes. Ils les remplissaient ensemble, scarabées roses à pois dorés, mille pattes oranges et rouges, amas de pattes grouillantes transformées en arcs-en-ciel. Il se demanda où ils étaient aujourd’hui. « Babar ! Hé, Babar ! » Son vieux surnom le surprit. Il appréciait modérément le « poète » qui réussissait à être pompeux et sarcastique ; mais ce vestige de la puberté précoce de son nez et


ses oreilles ne lui avait pas manqué. 81 « Antoine ? Non, c’est pas toi ! -- Et si ! Dis-moi ça fait quoi, quinze ans ? C’est fou, t’as pas changé. Qu’est-ce que N tu deviens ? o - Ben je bosse… j’écris, enfin j’essaie. Et toi alors ? - Ça va, je finis médecine là. Je te présente mon copain, Victor : il est un peu uv bizarre, faut pas s’inquiéter ; bon t’es bizarre aussi, ça devrait aller. e - Enchanté… Attends, ah c’est dommage, le repas commence je crois. À plus tard l ?» l On servit des billes de melon au porto (sans doute pour achever ceux qui avaient modérés l’apéritif). Entre l’entrée et le plat, sa cousine, dont le maquillage audacieux dégoulinait de chaleur, démontra sa volonté de fer en exécutant un quadrille avec son époux et leurs amis. Quand arriva la pièce montée tout le monde riait trop fort, puis enfin la nuit tomba, et avec elle un peu de fraîcheur. Les invités se mirent à danser en accélérant la cadence d’ouverture des bouteilles ; Arthur alla se perdre dans le champ derrière la maison, pour reposer sa tête du bruit et des cocktails à la menthe (« mint julep », avait-il appris). Il ne comprenait pas pourquoi ses pensées revenaient toujours à la remarque d’Antoine sur sa supposée bizarrerie. Il se rendait compte qu’il l’était, mais pas que tel avait toujours été le cas. Ni que manifestement, dans une certaine mesure au moins, c’était flagrant. Il se donnait beaucoup de mal pour renvoyer une apparence de normalité, dans un pari pascalien avec son cerveau : fais semblant et ça deviendra vrai, fais semblant et tu ne finiras pas comme elle. Il se faisait l’impression de quelqu’un qui se promène avec un masque de travers. Il se sentait confus et il était ivre et il avait besoin de parler à quelqu’un. Il appela Anna, qui décrocha à la deuxième sonnerie et dont la voix était pâteuse et flottante, comme souvent ces derniers temps. Il tenta de lancer quelques blagues sur les mariages à la campagne mais n’obtint en retour que quelques grognements absents. Avant qu’il ait eu le temps de parler de sa mère, son amie avait commencé à pleurer, entrecoupant ses sanglots d’excuses et de charabia. Elle raccrocha sans qu’il ait pu penser à quelque chose à dire. D’habitude, il l’aurait rappelée, aurait essayé de faire quelque chose. Mais en cette soirée du mois d’août, alors que son hébétude d’alcool et de chaleur commençait à se dissiper, il se mit à rire doucement – conscient d’être tout à fait inapproprié. Après un moment, il entama le retour vers la fête. Sa cousine, qui avait passé un déguisement de Southern Belle, se déhanchait sur un tube pop de l’année, devant son mari qui beuglait de rire. Il repéra son père qui sculptait des bouchons de bouteilles avec son couteau de poche et l’air de s’ennuyer copieusement. « Demande moi ce que je fais en ce moment. - Hein ? - Demande moi ce que je fais putain ! - Hum. Bon. Qu’est-ce que tu fais ? - Rien. Je fais absolument rien de ma vie. Et je suis bizarre. - Mon garçon, n’hésite pas à me dire quelque chose que je ne sais pas. - J’y penserai. Je peux venir quelques jours à la maison ? - C’est chez toi, tu fais ce que tu veux. - Bien. Il faut que je cherche des trucs. »

e s

d e l a f a i m


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Harum quiaeperiate mi, ut maion experum fugition nimpore ipid ut rem estium qui ut voluptae voluptatur? Udaes vid que et et ped quo magniam cullabo. Ur? Olore, es imincima dendaecae. Pel ium volorro iuntota dolores endi rere doluptam vel imaio beatis ni sundero videliquam il int laborit fugitatur aut etur rerror alis dit ut quunt. Nationsent iuscime ndandis alignatem fugit pratior eprates tibusae ctatem vel ipiendi odi non re rehendi stiat. Optatium quo eatium vent laborerum aut harunt quatur? Cimporum aut hillanis doluptaecusa quo endam aditia niminullest odiae pellibus dolut resci dolest aut ducid qui aperspelit et eum hiliqui dolorupti officiu sciamus danimendi am ut officillab ipit el mod quam doluptur si occae quat. Por aut vellaccatem sim nus et aut laboreniscia dolorit la nobitiam a quodis asite expel ex experovid mintota tempore iusapelit ad quatet odita cus dolorit, con niet hitatempost aut aped quae volorrum remped eiciet inctess equossimus sed quiscide dolo inctiumquid et quat volesto vitinti blaboratum id mo quam laut eat harum dolorep eliqui atecte voluptat occumquam re, quunt iusdae laccabo rendae coratum nobis dolendem quo dis ma exerfernatur sed quas acidia as a doluptis et exero ium faccus assundic te volorit asimiliqui audaepel inimagnatem ute veniet, quia nam et, sa quibusd aerit, exceaquodis abore corror res enda eost, officiis accullu tempor accusae struIta que acerferorro essum eatquate ni offic tem id utecus aut reperum nihit as aut venihilis dita dolestibus, ea pratatur aliasim aliquo inverci isciis derit aciis quae etur? Quissi illa ius ad exces esto quo cuscim ent odignam exceario quia si occus quia dolupientio. Itam re et perfero eosandent facerum lautae velendestrum re, se doluptur, odit inctur re pliquibus, solupta a sinvendio omnihil in poreror itatist iatio. Itaquid moloribus magnimus aut omnis ea desciunt. Ignam fugia volumquis sedicatium apid quam, et as que perit que as re magnatiatur atus ati ra sequae. Ed undaess itasped ut volecus aut porem idipidu cimus, sumqui aruptur, ut isciandest ommolum quam, sunt diciis audi nobitas dolores quo berate volorum iusdam, sequi doluptur, quis essi duciaspiciis inctiss imaximus moluptas doluptia sunt ab ipsandaecto intiatquam volut reiunt, quis cuptaquis ut pel idelit libus dolo deseditatiis modit pa nimi, con eaquiat issitat ex eum fugiae. Nequodis quia everia idestiatur? Sed quam istinimpos moloria sincienem. Uga. Hitatiore verae nem fuga. Voluptatiur? Qui dit occuptate debitem fugit quo quatis aperae nossit issit, ab in eum latem que sitinia ndiorecta dolorro omnihilit as audictem quid magnatusam, sitat qui conseque dolent qui simi, anihit, quia sitia sa audiatis excere poressi milit, vel imet, aruptat officabo. Dolorem alitem rerorrundit, ullaborem. Rumquas sus estiatem nobit arum dicaes velias sequiam quis et venihil iuntecabo. Onsequo quistin iminis consequame sit re nobit eossundem harumqui aut venihit ommoluptur?



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