LES CAHIERS DU PROCESSWORK & DE LA DÉMOCRATIE PROFONDE

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Rêver de politique, avec Denis Morin Face à Donald Trump et consorts, que m’apprend l’attitude « processwork » ? Je souhaite témoigner ici de mes tentatives passées pour proposer le processwork dans l’espace politique, mais surtout des informations et ressentis actuels qui m’encouragent à développer cet axe avec une énergie renouvelée.

Mon sujet « chaud » du moment Plusieurs démocraties en Europe et en Amérique ont récemment porté au pouvoir des personnages improbables et apparemment très mal qualifiés pour leurs fonctions. Je pense bien sûr à Donald Trump pour les USA, mais aussi à Jair Bolsonaro au Brésil, à Viktor Orban en Hongrie et à Boris Johnson pour le Royaume Uni, le dernier en date. Ces personnages ont été régulièrement portés au pouvoir par leurs systèmes politiques respectifs, basés sur des élections dites « démocratiques ». Ils sont donc tout à fait légitimes sur ce plan. Leur arrivée au pouvoir est souvent expliquée dans les médias par un mot : « populisme ». Selon cette analyse, ils manipuleraient leurs électeurs pour se faire élire, en mentant effrontément, en jouant sur les peurs (en particulier celle de l’avenir), les émotions dites négatives et leurs corollaires (racisme, haine, méfiance, discrimination, repli sur soi...). Si l’on considère le cas le plus emblématique, celui de Donald Trump, on peut observer en effet que ce personnage est critiqué sur le plan personnel pour son comportement irrationnel, pour ses messages injurieux, pour son arrogance, pour ses brusques changements d’avis, pour ses positions qui privilégient ses intérêts à court terme… Cette critique est aussi le signe qu’un tel comportement peut fasciner, même ses détracteurs. Ces critiques n’empêchent cependant pas la répétition de ce phénomène d’accession au pouvoir de personnages qui lui ressemblent étrangement. Le cas de Boris Johnson est à ce titre très instructif car nous avons pu assister en direct à son arrivée au pouvoir envers et contre toutes les informations prouvant son incapacité à gouverner « rationnellement ». Ses électeurs (en l’occurrence les adhérents du parti conservateur qui ne représentent sans doute pas tous les électeurs de son pays) n’ont en effet pas tenu compte de ses erreurs manifestes dans ses précédents postes de responsabilité (maire de Londres, ministre des Affaires étrangères).

Comment je le « travaille » Qu’est-ce que le processwork6 a à voir avec cela, me direz-vous ?

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« processwork » est ici utilisé pour décrire d’un seul mot l’approche proposée par Arnold et Amy Mindell (http://www.aamindell.net/). Cette approche a été introduite en France par Maurice Brasher et y est actuellement promue par la Maison du processwork (https://processwork.info/)

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