BOOK 2025 - RECHERCHES

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Anne Démians

partage son temps entre :

• La conception et la réalisation d’ouvrages de natures et de destinations différentes, à son atelier de la rue de Chabrol à Paris et sur ses chantiers, qu’elle parcourt régulièrement et personnellement, épaulée par une équipe pluridisciplinaire.

• Ses contributions assidues à des projets théoriques ouvrant sur de nouveaux modèles de construction et d’assemblages fonctionnels (Immeuble à Destination Indéterminée IDI) comme à de nouvelles formes de villes.

• Ses participations à différents groupes de recherche : sur le développement durable, l’aménagement du territoire et l’Innovation (RBR 2020-2050, dépendant du Plan Bâtiment Durable). Elle est membre fondatrice de la FOC (Force d’Optimisation Culturelle).

• L’enseignement à Rennes, Paris, Berlin, puis à l’Université Paris-Dauphine dans le cadre du Master Management de l’Immobilier.

Elle est membre élue à l’Académie des BeauxArts de l’Institut de France, membre du Conseil d’Administration de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, membre du conseil d’administration de l’Institut de France.

PROJETS

Hôtel des beaux-arts - Boffrand HLU Lezennes

Maison de la Culture Arménienne La Matrice Vilnius

Carré Central – Saclay

L’A(s)nières

la Nef Notre-Dame

Hôtel-Dieu

IN&DI Auteuil

Black Swans

CC Nice

Grand Nancy Thermal Les

DISTINCTIONS

Chevalier de la légion d’honneur

Membre élue à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France

Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres

Finaliste pour le Grand Prix national de l’architecture

Dépose le label IDI (Immeuble à Destination Indéterminée) avec ICADE

Membre titulaire de l’Académie d’Architecture

Prix Le Soufaché

Portrait

« Le travail d’Anne Démians, est au coeur de cette façon neuve de voir l’architecture. Elle mène des travaux synthétiques et fondamentaux qui s’inscrivent dans leur temps, avec un cadrage à la Dolan et l’énergie à la Banksy que quelques rares observateurs (journalistes, critiques, universitaires ou commanditaires) ont déjà décryptés » Anne Démians construit son parcours avec une unique obsession : celle d’élargir le plus possible les champs d’application de ses réalisations et de ses contributions pour qu’elles résultent instantanément des évolutions ultra-rapides de notre société.

C’est sa nature profonde, faite d’art, d’histoire et de technique, qui lui permet d’exercer sportivement ce métier, avec une nouvelle manière de faire, usant de réflexes qui tiennent d’une société coulée puissamment dans le numérique et dans l’instantané. Ce qui ne l’empêche pas de prendre le temps de resituer les fondamentaux, partout là où elle intervient, quelles qu’en soient les contingences.

Elle écrit, prend position, réalise, enseigne et apporte sa contribution à plusieurs groupes de travail sur la ville mutable, l’environnement et l’énergie, en refusant les images trop rapides, vides de sens, d’un environnement caricaturé et trop normé. Ces sujets retiennent particulièrement son attention depuis des années. Le texte « Embarquement immédiat » qu’elle rédige à la demande de Philippe Pelletier, président du Comité Stratégique du Plan Bâtiment Durable, en 2016, pour être présenté au Ministre de l’Ecologie, en dit long sur son engagement.

1/ FAÇON DE FAIRE ET REALISATIONS

En parlant aux maîtres d’ouvrage privés de la même manière qu’aux commanditaires publics, l’architecte affiche un degré d’exigence qui lui permet de produire des oeuvres que nous avons beaucoup de mal à estampiller (publiques ou privées) tant les différences sont faibles. Les arguments qu’elle développe et sa parfaite maitrise des techniques et des coûts de construction sont une des clés de son système de développement. La distance qu’elle met entre les mots et le chantier, comme celle qui consiste, pour elle, à transférer l’exigence des préoccupations publiques dans des réalisations privées, reste extrêmement réduite. On sait qu’elle construit comme elle parle, savamment et directement. On voit que ses oeuvres portent déjà sa façon de faire, nouvelle et déliée :

1/ Les Dunes pour la Société Générale, ouvrage livré en 2017, construit avec sa commanditaire en personne, un paysagiste, un designer et un graphiste, pour tout ce qui intègre des espaces du travail, mais d’un nouveau genre. C’est la société du numérique qui s’invite dans le projet en même temps que la construction, fractionnée et interactive, qu’elle dessine comme un prolongement des attentes. La réalisation des Dunes marque une rupture franche avec les modèles américains en général, et plus particulièrement ceux plus récents, d’Apple et Google. L’opérationnel est immédiatement connecté au théorique. La ville mutable, l’environnement et l’énergie, valeurs prises en compte comme économie de moyens dans toutes les dimensions de cette opération. Cette pièce urbaine est unique. Elle n’a, ni début, ni fin. Avec ses longs alignements parallèles, elle traite de la grande échelle en mettant en place un bâtiment paysage qui pallie au déficit d’urbanité du quartier dans lequel il s’insère.

2/ Le Centre thermal pour la Métropole du Grand Nancy est un autre terrain de démonstration de sa façon de faire. Elle réalise, là, pour le compte de la puissance publique, une oeuvre qui voit le jour avec, encore, l’appui d’un groupement privé que forme un thermaliste et un grand constructeur national. L’ensemble thermal, comme elle l’a proposé prolonge une oeuvre inachevée, arrêtée en 1914, à la mort de son architecte. Ce projet est une occasion particulière de construire la ville sur la ville ; et la ville derrière la ville. Réduit à un vulgaire décor laissé à l’abandon, dès les années 70, ce trésor du patrimoine nancéen est repris, mis à jour, agrandi, modernisé et promu au rang d’évènement régional grâce à une combinaison d’énergies publiques et privées assez unique en son genre. Un savoir-faire récent, mené jusqu’au bout des choses avec beaucoup de conviction et de dextérité.

3/ L’ESPCI à Paris (Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Induitrielles) est une oeuvre contemporaine (en cours de travaux) qui s’appuie sur des fragments de bâtiments existants et sur les fondements solides de la pédagogie particulière de « l’Ecole des Nobels français ». C’est pour l’architecte qu’est Anne Démians, l’occasion de démontrer encore qu’un mariage entre un financement public (Ville de Paris) et une Ecole qui pratique une politique de recettes sur la mise à disposition de ses brevets est possible. Mais, qu’au-delà des possibilités financières avancées, le mélange détonnant public-privé peut produire une architecture de grande qualité, spécifique et désirée.

4/ L’Hôtel-Dieu de Paris, pièce urbaine unique et homogène, pur produit de l’urbanisme et de l’architecture haussmannienne, dédiée à l’hospitalité et à la médecine. Une occasion rare encore dans l’art de la transformation des usages. Pièce maitresse de la modernisation portée par Martin Hirsch de l’APHP (Instance publique hospitalière), la section hospitalière sud de l’Hôtel-Dieu se transforme en un Institut de Recherche et d’Innovation Privé sur la Médecine, en salles de congrès et d’expositions, en commerces et points déjeuners. Une modernisation rendue possible par un accord financier entre une institution publique (APHP) et des acteurs privés (Novaxia et Amundi) dont l’architecte tire parti pour réaliser une œuvre encore particulière et moderniser une pièce patrimoniale de premier plan au bénéfice de la recherche sur la médecine au bénéfice du grand public.

5/ Porte d’Auteuil, assemblage unique de quatre pièces urbaines fabriquées à partir d’une mise en commun d’un outil de fabrication de projet approuvé et développé de façons personnelles par quatre architectes (A.Démians, F. Soler, F. Geipel, R. Ricciotti) dont elle assure le mandat, est encore le fruit d’un montage public-privé. Là, à Auteuil, exactement comme pour l’HôtelDieu, c’est l’introduction d’un acteur privé, Cogedim pour l’un, Novaxia pour l’autre, qui rend possible l’opération. Quand Martin Hirsch décide, en effet, de céder la partie sud de l’hôpital (qu’elle construira) pour financer la restructuration de la partie nord de l’Hôtel-Dieu, Cogedim fait de même en permettant, avec sa part d’opération privée, la réalisation des logements sociaux d’Auteuil dans les meilleures conditions possibles. Recherchant à traduire au mieux l’équilibre pourtant risqué qu’elle installe entre une architecture privée et une architecture publique, elle contribue à les tirer toutes les deux, simultanément, vers le haut.

6/ Les opérations particulières de logements qu’elle a réalisées et toutes celles qu’elle met aujourd’hui en chantier s’appuient toutes sur une même idée : donner aux gens le plus d’espace possible pour habiter et non plus seulement se loger. Auteuil, Asnières, Seine Rive-gauche, Ziegelwasser et les Black swans à Strasbourg s’intéressent à de nouvelles façons de construire mieux pour mieux vivre. Ce sont des operations qui élargissent le champ d’investigation sur la mixité et la réversibilité des espaces. Fabriquer, en quelque sorte, des espaces capbles, plutôt que des espaces définitivement affectés.

7/ Depuis, elle poursuit son positionnement en France et à l’étranger à travers notamment le projet de la gare de Vilnius en Lituanie pour laquelle elle est co-lauréate.

2/ CONTRIBUTIONS THEORIQUES ET DIMENSION OPERATIONNELLE

Evaluant ses idées et ciselant ses intuitions, avant de les exposer, Anne Démians joue l’opérationnel immédiatement connecté au théorique. Car rien ne la contrarierait plus que de penser qu’elle ne pourrait pas réaliser les choses telles qu’elle les a pensées. Entre la théorie et la pratique, il y a chez Anne Démians, un écart si faible que tout semble s’exprimer en même temps et sans aucune différence visible.

Qui la connait, connait l’engagement qui la plonge dans les tribulations et les égarements d’une profession en pleine mutation. Les temps ont changé. Elle reprend prise sur l’espace défini et repense sa surface, ses limites, sa définition comme sa destination, en multipliant ses usages potentiels.

Les Black Swans à Strasbourg montrent que sa théorie sur l’Espace indéterminé est efficace puisqu’elle a convaincu Icade de construire l’idée qu’elle portait sur le plan urbain, sur la requalification des espaces domestiques comme la base d’une nouvelle esthétique compatible avec la variabilité des cycles économiques. La trame universelle qu’elle met au point et qui lui permet d’assembler différents programmes dans un même immeuble, confirme l’intitulé du label IDI (Immeuble à Destination Indéterminée), déposé officiellement en 2016.

On comprend qu’avec la réalisation de Strasbourg, livrée en 2019 et l’opération en cours d’Aubervilliers qu’elle réalise en ce moment aussi avec ICade, c’est d’environnement qu’on parle encore, puisque tout le projet, dans ses fondements de reconversion et dans la totalité de ses façades appropriées, se présente comme un défi au gaspillage de la matière et des énergies.

Un sujet qu’on retrouve dans les rapports de ses contributions à différentes commissions nationales.

Avec la Matrice, qu’elle a construit à la limite de Lille avec La Poste Immo, elle s’inscrit dans la politique du ZAN. La Matrice est l’unité de base dublicable selon les situations pour

accompagner la réversibilité des usages industriels. Véritable signal architectural, la Matrice rompt avec les codes classiques de ce type d’équipements.

3/ ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE ET CONTIBUTIONS CITOYENNES,

1/ Anne Démians enseigne l’architecture. Mais après avoir fait la professeure dans différentes école d’architecture (Paris, Rennes, Berlin) pendant des années elle a considéré qu’il était préférable d’enseigner l’architecture là où la discipline était totalement négligée, voire prise en otage. Ainsi a-t-elle décidé d’enseigner l’architecture aux promoteurs ou constructeurs en herbe, à Paris-Dauphine. En effet, en quoi servirait d’enseigner l’architecture seulement à des architectes pour en garantir un parfait développement, sain et désiré, si ceux qui passent les commandes en ont une ignorance totale ? C’est donc l’art de construire des architectures et leur environnement urbain et énergétiques qu’elle enseigne.

2/ Engagée dans la sauvegarde de l’environnement depuis des années (depuis 2006), elle est lauréate, en 2009, de la première session du concours Bas Carbone initié par EDF. Elle propose une nouvelle façon de construire des immeubles de logements économes en émission de carbone dans l’atmosphère. Ce Prix lui apporte une visibilité qui lui permet de prolonger son action. Ainsi, chargée par la commission Pelletier (RBR-2020-2050) de rédiger une synthèse sur la ville mutable, son manifeste « Embarquement immédiat » (2021) est remarqué, en grande partie, grâce aux solutions de partages énergétiques et aux pistes réalistes cherchant à diffuser les vertus d’une attitude durable et responsable, à l’échelle nationale.

En 2023, elle publie aux édition Le Moniteur «Rêver-Civilité», ou « La réversibilité des bâtiments pour une ville décarbonée », qui ouvre sur des solutions recherchées pour mieux construire en France, avec en point de mire une transversalité des expertises scientifiques et sensibles.

3/ Après avoir été membre du Conseil d’administration de l’école d’Architecture Paris Val-de-Seine, elle entre au Comité scientifique puis au Conseil d’administration de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine (en octobre 2020) où elle œuvre successivement aux cotés de Marie-Christine Labourdette, Catherine Chevillot et aujourd’hui Julien Bargeton,

contruisant ainsi un terrain d’action autour de l’architecture, en tant que matériau générique constitutif de la ville moderne et du patrimoine. Anne Démians, joue en même temps sur plusieurs registres pour augmenter son sentiment d’être utile à un état des choses qui demande autre chose que des réponses uniques et isolées. Elle se glisse entre les sujets pour mieux révéler l’espace libre et expressif de l’architecture. Car, comme disait Jouvet, « l’acteur ne doit pas jouer la phrase, il doit jouer entre les phrases ».

Michèle Leloup, février 2024

L’ARCHITECTURE, UN ART D’ASSEMBLAGE

L’architecture s’affirme davantage aujourd’hui comme un art d’assemblage que comme un art de composition.

En effet, c’est par l’analyse et la synthèse de données liées à de nombreux supports comme l’histoire, le climat, la topographie d’un territoire, la culture régionale, l’économie circulaire ou l’équilibre social d’un contexte, qu’un projet d’architecture avance son véritable ancrage et sa vraie légitimité.

L’acte brut consiste simplement à construire. Puis il bascule, ou non, dans le registre plus sensible de l’architecture quand des assemblages bâtis sur le sens, apparaissent. Car le sens, en architecture, c’est ce qui acte l’acte de création. Quand, par opposition, c’est bien l’absence de sens et de créativité qui finit par reproduire, à l’infini, des modèles uniquement construits sur l’économie de la construction et de la promotion.

Une méthode

La méthode que j’emploie pour dessiner un projet, c’est celle qui s’appuie d’abord sur une résolution rationnelle des enjeux, à travers le programme, l’économie et les règles de la construction. Puis, de façon irrationnelle (mais indissociable de la première), c’est la pensée artistique qui fait tout basculer.

En quelque sorte, une addition complexe de données sensibles qui restent propres au projet dont j’ajuste l’assemblage en fonction des enjeux politiques et esthétiques.

L’architecture, qui reste un art unique d’assemblage, provoque alors curiosité, respect et émotion.

J’ai opté très tôt, pour ce que j’appelle le classicisme moderne, parce que le classicisme garantit à nos bâtiments cette intemporalité dont la période actuelle nous prive.

A titre d’exemple, j’ai choisi trois réalisations (que j’ai récemment livrées) et sept projets (que j’ai dernièrement dessinés) pour consolider mon propos et faire ainsi peutêtre mieux comprendre ma façon de penser et de construire mes projets

Les trois réalisations dont j’ai choisi d’évoquer, ici, la dimension politique, technique, économique ou esthétique de leur architecture, relèvent de contextes particuliers, très différents les uns des autres. Ce qui exclue automatiquement un quelconque risque de reconduction entre un

de mes projets et un autre. Évacuant ainsi la tentation du style. Elles sont les résultats de réflexions étrangères les unes aux autres et produisent évidemment des architectures différentes mais elles trouvent pourtant des analogies d’une réflexion plus large sur la ville qui se tisse de projet en projet.

Un premier exemple de réalisation : les Dunes

Pour la réalisation du siège de la Société Générale à Val-de-Fontenay, l’enjeu était double. Il nous fallait déplacer en une seule fois 5 500 personnes sur le site (Pour cela, 100 000 m² étaient nécessaires, construits sur une parcelle de 23 000 m²). Puis, intégrer une disposition managériale inédite, et de tout premier plan, pour faciliter l’introduction du numérique sur les plateformes de la banque.

Le système de développement horizontal fut préféré à la disposition verticale des espaces, plus favorable au travail collaboratif. Puis, à la figure classique de la cour carrée, entourée de 4 bâtiments, j’ai substitué celle plus moderne de 3 sillons parallèles, peu profonds et hauts sur leur crête. Cette pièce urbaine est unique. Elle n’a, ni début, ni fin. Par ses alignements, elle traite de la grande échelle en mettant en place un bâtiment paysage qui pallie au déficit d’urbanité du quartier dans lequel il s’insère.

Car, c’est bien de la mise en scène d’une amorce de territoire dont on parle, ici, et pas d’une réalisation totalement achevée et refermée sur elle-même.

Cette idée d’un tracé géométrique simple, constitué de parallèles, vient pourtant d’une pensée organique. Le tissu vivant qui l’inspire, c’est celui des Salins de Giraud en Camargue. Un espace naturel (la dune et la plage) qui accueille chaque été des estivants venus avec leurs caravanes, mais aussi des baraquements en tous genres faits de bric et de broc.

C’est une organisation urbaine, sauvage et spontanée, agissant en autogestion et qui se compose de deux ou trois alignements parallèles à la mer. Les espaces dégagés sont linéaires, plus ou moins encadrés par les logis de fortune. Et toute la communauté se règle sur ces espaces en long, tracés spontanément et sans hiérarchie entre la mer et la dune. Mais ne s’interdisant jamais cette liberté de franchir transversalement les lignes.

Les Dunes à Val-de-Fontenay s’inspirent de cette efficacité immédiate, sans hiérarchie de constructions, ni d’habitudes d’emplacements. C’est l’antithèse des modèles des années 70, statiques et fermés.

Deuxième exemple : les Black Swans

Un concours d’architecture européen a été lancé, en 2013, par la ville de Strasbourg et Icade. L’enjeu était double : il s’agissait de construire une surface d’environ 30 000 m² pour revitaliser l’ancien site industriel de la presqu’île André Malraux et renforcer l’axe de développement entre Strasbourg et Kehl. J’aurais pu, dans un premier réflexe, dessiner des architectures différentes qui auraient répondu très exactement aux différents programmes qu’on nous avait donnés (hôtel, bureaux, logements, résidences-service et commerces). Mais à cette diversité de fonctions, j’ai préféré y répondre par une structure type, unique qui pouvait se dupliquer sur tout le site, tout en ouvrant ses surfaces à des programmes différents. Les bases d’un assemblage vertical, à la fois flexible et réversible, étaient lancées. Un nouveau modèle de bâtiment voyait le jour et, avec lui, le développement d’une mixité parfaite qui pouvait coloniser tous les espaces des bâtiments.

Avec l’assentiment d’Icade, nous avons conjointement déposé le label de ces ouvrages, sous le qualificatif d’Immeubles à Destination

Indéterminée (IDI), en 2016. En effet, rien ne prédéterminait les éléments d’élaboration des immeubles. Et encore moins leur destination réelle. La contrainte économique était tenue. Les espaces produits pouvaient, sans supplément de prix, évoluer librement avec le temps. L’architecture, bien que reconsidérée dans son contenu, garderait ainsi toute la cohérence de son apparence d’origine.

Car, j’avais pris soin, au préalable, d’installer des dispositifs techniques et esthétiques qui garantissaient l’intégrité des ouvrages. Par exemple, une coursive généralisée sur tout le pourtour de la façade, des circulations verticales et une trame de construction, la même pour les différentes destinations de l’immeuble. J’avais voulu installer ce projet dans l’équilibre de deux temporalités : celle plus immédiate d’une réalisation installée dans un site et celle, plus longue, des évolutions qu’elle subirait sans remettre en cause l’intégrité de sa construction.

Alors, me direz-vous, pourquoi les Black Swans ? C’est simplement parce que le site est marqué par la présence de grands bassins sur lesquels

glissent très élégamment des cygnes blancs. L’élégance de ces oiseaux, rendus graciles par le port dressé de leur cou sur leur forme massive, m’avait inspirée. Avec le basculement des cygnes blancs du bassin André Malraux à Strasbourg en cygnes noirs tout droit sortis du film Black Swan d’Aronofsky, je révèle la dimension romantique de cet ancien site

industriel et, donc, j’attache plus directement cette réalisation à son site. Le noir, en effet, leur donnait plus de puissance émotionnelle et esthétique.

Troisième exemple : Auteuil

Là, à Auteuil, ou plus précisément au droit de la Place de la Porte d’Auteuil, il s’agit d’autre chose: autre contexte, autre projet. C’est une réalisation qui compte quatre bâtiments voulus comme autonomes par leur construction, mais étroitement liés par leur conception et la personnalité de leurs auteurs.

Je veux parler ici de Francis Soler et de Rudy Ricciotti qui avaient la charge de réaliser, chacun, 100 logements sociaux et de Finn Geipel et de moi-même qui avions la charge de réaliser, chacun, une centaine de logements en accession. Le tout avec une extrême densité, sur un site très en vue dans le 16ème arrondissement de Paris, frappé d’alignement sur le boulevard Suchet au titre du PLU. Travail prospectif, mais pas seulement, Auteuil est un assemblage très savant d’ouvrages disposés dans un parc. Par ailleurs, chacun des bâtiments apparait comme faisant partie d’un tout indissociable, pourtant composé d’architectures et d’écritures qui, bien que différentes, restent, étrangement et matériellement, voisines les unes des autres.

La raison ?

Cette capacité, pour chacun d’entre nous (les architectes) à nous inscrire dans une gamme de

matières et d’équipements de façade qui était la même pour nous tous, puis de nous renvoyer une interprétation différente du même catalogue de matières et d’assemblages. Puis de régler paradoxalement par un désalignement de mitoyennetés un problème de densité en proposant, du fait du décalage des bâtiments les uns par rapport aux autres, plus de surfaces de façade, donc plus de fenêtres et plus d’appartements.

Le résultat ?

Un plan de masse dense et aéré, tracé sur les axes cardinaux, présentant des bâtiments sans vis-à-vis. Et une force d’expression de façade avec le même niveau d’exigence pour le social et le privé. Puis, une alternance de pleins et de vides, entre un bâti et un paysage homogène qui court sur toute la parcelle à travers des cours, des places et un grand espace couvert qui marque le centre géographique et topographique de l’opération.

Architecture ? ou œuvre d’art ?

Monté sur pilotis, l’espace est dominé par un puit noir vertigineux qui s’échappe vers le haut et qui donne, à cet endroit où se croisent les axes de l’opération, une dimension matérielle et abstraite du point d’origine de l’opération, jamais proposée jusque-là dans une opération de logements.

Ce vide est une transposition des vides et des escaliers monumentaux des Palais et des Hôtels particuliers qui constituaient, à l’époque, le cadre des relations sociales. Les architectes modernes, se sont trop souvent perdus dans des espaces qui ne correspondent plus à rien et qui sont, de fait, délaissés ou vécus comme superflus.

Cette scénographie de l’espace donne à l’ensemble du vide un effet de mise en abyme qui démultiplie l’espace à l’infini. Cet espace qui fait totalement corps avec le bâtiment pose en effet la question de la limite entre la position de l’artiste et l’attitude de l’architecte.

Quatrième exemple : Nancy Thermal ou « Les Bains de Nancy »

Cette réalisation s’inscrit avec l’Hôtel-Dieu et l’ESPCI à Paris dans une dimension politique propre aux enjeux portés par ces différents projets. Ils ont fait l’objet d’une recherche pleine et aboutie entre un bâtiment appartenant au patrimoine des villes qui l’accueillent et la dimension contemporaine qui les caractérise.

Les Bains de Nancy révèlent la dimension

paradoxale de l’architecture des thermes de Nancy dans sa capacité à provoquer tout à la fois des sensations fugitives, par un éclat de lumière, un reflet singulier, un bouillonnement, mais également par la capacité de ces bâtiments à provoquer une sensation de durée, dans un espace-temps en suspension entre patrimoine et modernité.

La renaissance des thermes de Nancy s’inscrit dans une volonté politique forte portée par André Rossinot, ancien président de la Métropole et ancien maire de Nancy, pour revitaliser le territoire de la Lorraine, par le biais ici de la santé, du sport, du loisir, de l’art et de l’architecture. L’histoire de ce projet est émouvante…

Pourquoi des thermes à Nancy ?

Tout simplement, Louis Lanternier, architecteentrepreneur découvre une source thermale en 1908. Il décide de la présenter à l’exposition universelle de 1909 et devant ce succès populaire s’empresse de construire à partir et autour de cette source les thermes que nous connaissons. Malheureusement la guerre de 1914 interrompt le chantier. Depuis, cette œuvre inachevée a subi des dégradations pendant plus de 100 ans.

Un sauvetage en 3 actes :

Dans un premier temps, je décide de restituer l’intégrité urbaine et paysagère du bâtiment. Pour cela, je supprime l’ensemble des constructions parasites pour libérer de grandes plages paysagères entre les bâtiments existants et ainsi je relie le parc Sainte-Marie avec la ville. Le parc Sainte-Marie est un parc historique riche de la tradition horticole de Nancy. Je crée un lien fort entre architecture et nature.

ombrières que j’installe dans des cadres rythmés et horizontaux noirs.

Ici les volets ondulants sont l’expression contemporaine du paravent, du brise-soleil et permettent, aujourd’hui et dans le futur, de multiplier les usages. La complexité et la diversité des espaces du nouveau centre thermal qui abrite une résidence hôtelière, des salles médicales, des salles de soins, des salles de repos, des salles de massages, des bassins, sont ainsi unifiés dans une seule écriture rythmée et régulière pour créer une connivence avec l’architecture néo-classique de Louis Lanternier et la mienne.

Dans un deuxième temps, pour préserver ces grandes plages paysagères et pour installer les nouveaux espaces nécessaires à la renaissance des thermes, je prolonge les bâtiments existants par des bâtiments compacts.

Ainsi, dans un troisième temps, je prends le risque de confronter écriture patrimoniale et écriture contemporaine. A l’écriture blanche et verticale de Louis Lanternier, je juxtapose la mienne, noire et horizontale. Je complète cette œuvre inachevée par le négatif des bâtiments existants.

Deux architectures différentes qui se juxtaposent mais pas si incompatibles que cela. A la profondeur des ombres générées par les colonnades verticales blanches de Lanternier, je réponds par les profondeurs dessinées par les

5ème exemple : L’ESPCI / L’Ecole Supérieure de Physique et de Chimie Industrielles à Paris

L’enjeu de cette réalisation est exceptionnel. J’ai modernisé cette école dite des 6 Nobels, située sur la montagne Sainte-Geneviève, dédiée depuis 1882 à la connaissance et à la recherche scientifique, par une vision extrêmement sensible de l’espace, de nature à stimuler l’imaginaire spatial des chercheurs et des étudiants, en même temps que serait stimulé leur imaginaire scientifique. Puis, à provoquer des rencontres entre eux. Enfin à diffuser le savoir au sein de l’école et le porter à l’international.

C’est pour toutes ces raisons que vous verrez les bâtiments se développer dans une spirale qui s’enroule autour de deux jardins (jardin triangle-

rectangle et jardin des chercheurs) et qui se poursuit dans un mouvement ascensionnel au droit d’un escalier spectaculaire, vitré sur ses quatre côtés et ouvert sur les jardins de l’école.

Les laboratoires se déploient autour des jardins, espaces propices au calme. Les amphithéâtres qui restent les lieux majeurs de diffusion de l’état des dernières recherches, sont installés et ouverts sur la place Kastler.

Pourquoi un plan masse en forme de spirale ? La spirale, figure mathématique, est la métaphore de l’infini dans les domaines de la recherche et de la connaissance. La verticale de circulation (ou l’escalier) qui marque son aboutissement doit être suffisamment significative et marquante pour que cet espace de rencontre devienne l’axe principal de la convivialité productive qu’on était en droit d’attendre d’une telle Ecole.

Je souhaitais, en effet, inscrire ce lieu d’études et de recherches dans un espace équilibré au mieux entre la science et la spiritualité. Einstein disait que « l’imagination est plus importante que la connaissance car la connaissance est limitée, tandis que l’imagination englobe le monde entier, stimule le progrès et suscite l’évolution ». Mais cet espace devait être moderne. Et pour cela il fallait que l’Ecole s’exprime à travers des enchainements d’espaces limpides et compatibles avec la réflexion et l’imagination. Ce que je fis.

Deux écritures / une seule architecture

C’est aussi l’histoire d’une belle tentative : celle d’exploiter la piste d’une architecture de matières et d’espaces, susceptible de s’inscrire dans la durée, tout à la fois dans l’histoire des découvertes de l’Ecole mais aussi capable de porter les découvertes à venir. Il s’agissait là d’additionner deux écritures qui se sont exprimées avec un siècle d’écart. Elles ne forment plus aujourd’hui qu’une seule architecture, cohérente et forte de ses hybridations. Une architecture faite à partir d’une matière sombre et texturée, régulièrement percée par de belles ouvertures entrant en résonnance avec le socle vermillon de briques.

6ème exemple – Hôtel-Dieu de Paris

L’enjeu politique et urbain de la restructuration de l’Hôtel-Dieu est déterminant pour la revitalisation de l’île de la Cité. Il s’agit en effet de redéfinir la complicité urbaine avec les deux autres pièces majeures que sont Notre-Dame de Paris et le Palais de Justice, et d’installer l’Hôtel-Dieu comme le vaisseau amiral de l’APHP pour la recherche, l’innovation et l’application en médecine.

L’architecture de l’Hôtel-Dieu est savante, nourrie de références de la Renaissance Florentine. Arthur Stanislas-Diet a réalisé une pièce représentative de l’hygiénisme dans un dessin haussmannien. Ce dessin de façade est conservé strictement, affirmant sa valeur patrimoniale.

Il s’agit d’ouvrir l’Hôtel-Dieu sur son contexte immédiat et de créer des connexions avec l’ensemble des hôpitaux de Paris et à l’internationale en matière de recherche médicale. C’est ainsi que les surfaces au sud, seront principalement dédiées à un Institut de la recherche et à l’innovation, et au nord, au maintien des services médicaux.

Pour ouvrir l’Hôtel-Dieu sur son environnement, trois axes majeurs s’imposent sur un site qui s’élargit désormais à l’île Saint-Louis et au parvis de Notre-Dame de Paris.

1/L’axe est-ouest (l’axe institutionnel) démarre sur la place Dauphine et se poursuit, après avoir traversé le Palais de Justice de Paris, sur la Place de Lutèce pour aboutir sur le parvis du centre du Pôle Santé et Innovations.

2/L’axe nord-sud (l’axe historique) démarre avec le Parvis de Notre-Dame de Paris et se poursuit à travers le pavillon d’entrée avant d’enchaîner avec le grand jardin central de l’Hôtel-Dieu.

3/L’axe est-ouest (l’axe découverte et pause) traverse le site depuis la rue de la Cité vers la rue d’Arcole. Il donne accès à des espaces de découvertes gastronomiques et de pause-café.

Le jardin, une pièce centrale

Le jardin est surélevé et les cours anglaises existantes sont conservées pour préserver la dimension insulaire. A la fois connecté aux galeries par des passerelles et détaché par les cours anglaises, le jardin est comme une île au cœur de l’île de la Cité. Le jardin est pleinement appropriable par l’ensemble des usagers et relie naturellement l’aile institutionnelle à l’aile

hospitalière du futur Hôtel-Dieu. Le jardin devient une pièce supplémentaire de l’Ile de la Cité, en devenant accessible au public.

Par son agencement, il est l’occasion de renforcer la surprise d’un lieu inattendu en plein cœur de Paris. Il s’affirme comme la pièce maitresse de notre dispositif grâce à sa capacité de fédérer la multiplicité des usages dans un espace unique.

7ème

exemple

– La Nef de l’Hôtel-Dieu

L’incendie de Notre-Dame, survenu les 15 et 16 avril 2019 et qui détruisit sa charpente, sa flèche et ses superstructures en même temps qu’il entrainait de profonds dégâts sur sa charpente et sur son transept, a provoqué une profonde émotion tant à Paris, en France que dans le reste du monde. Chacun, à sa manière, réagit

La Nef est le récit d’une proposition destinée à tous, d’accès libre, qui répond à une mission d’intérêt public et que personne ne m’avait demandé. La Nef, moins mélancolique que romantique, est assurément de son époque. Avec le silence qui s’exprime au travers du dessin de son architecture, elle ouvre son grand espace classique aux pèlerins et aux visiteurs qui sont venus pour prendre le pouls de sa célébrissime voisine en souffrance : la

La Nef contribue à revitaliser l’île de la Cité au cœur de Paris. Le projet se veut témoin d’une esthétique nouvelle qui séduit par son inscription dans la ville, son histoire. Inscrite sur trois échelles identifiables, celle de l’HôtelDieu, celle de la cité et celle de Paris, la Nef contribue, par sa présence et son contenu, à remettre en scène la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Passerelle idéale entre hier, aujourd’hui et demain, la Nef est une œuvre qui tisse un lien entre toutes les formes des architectures issues de l’histoire et celles qui, comme elles,

Anne Démians / 2025

RECHERCHES

LE TERRARIUM

Annecy

Programme Maître d’ouvrage

Urbaniste / Paysagiste

Architecte

SDP

Logements

UrbanEra

Michel Desvigne

Architectures Anne Démians

17 900 m²

BUMPERS

Lille

Programme Maître d’ouvrage Promoteur

Investisseur Preneur

Architecte

Paysagiste

BET Structure & Façades

BET CVC & Fluides

Acousticien

Economiste Agriculture

Participation citoyenne

SDP

6 100 m² -2-

Mixte - Bureaux, logements et services

La Madeleine

Nacarat

Foncière de l’érable

Crédit Agricole Assurances

Architectures Anne Démians

Après la pluie

VP & Green

P2i

Jean-Paul Lamoureux

Axio

Les A.J.O.n.c Fluicity

104 RICHELIEU

Paris

Programme Maître d’ouvrage AMO

Architecte

BET Façade

BET Fluides

BET Economiste

SDP

6 200 m² -3-

Bureaux

Swiss Life SEDRI

Architectures Anne Démians VP & Green

P2i

Axio

FOLIE CELESTE

Montpellier

Programme

Maître d’ouvrage

Promoteur

Architecte

Paysagiste

BET Environnement

SDP

Logements

Ville de Montpellier

Edelis

Architectures Anne Démians

Traverses OTEIS

8 421 m²

NANTERRE BNP

Nanterre

Programme Maître d’ouvrage

Architecte

Paysagiste

Artiste

SDP

Bureaux et logements

BNP Paribas Immobilier, Spie Batignolles Immobilier

Anne Démians

Après la pluie

Georges Rousse (Galerie Younique)

45 000 m²

POSTE NEUVE DU LOUVRE

Paris

Programme

Maître d’ouvrage

Architecte

ACMH

BET TCE

BET Structure et Façade

BET Cuisiniste

BET HQE

Acousticien

SDP

Mixte - restaurant, hôtel, commerces, bureaux, tri postal

Poste Immo

Anne Démians

Pierre-Antoine Gatier

Egis

VP & Green

BEGC

Egis

Jean-Paul Lamoureux

36 000 m²

SEPTEN

Villeurbanne

Programme

Maître d’ouvrage

Architecte

BET Structure et Façade

BET Fluides et OPC

BET HQE

BET Economiste

Acousticien

SDP

Bureaux

Catella Asset Management

Anne Démains

VP & Green

SETEC

Etamine

Axio

Jean-Paul Lamoureux

16 700 m²

LIBÉ-LILLE

Lille

Programme Maître d’ouvrage

Entreprise mandataire

Architecte

Paysagiste

BET Façade

BET Tous Corps d’état

SDP

38 400 m² -1-

Cité Administrative

Préfecture du Nord

Rabot Dutilleul Contruction

Architectures Anne Démians

SLAP Paysage

VP & Green

Artelia

LA NEF NOTRE-DAME

Paris

Programme Maître d’ouvrage

Architecte mandataire

ACMH

BET Fluides

BET Structure et Façade

BET Economiste

SDP

700 m² -2-

Pavillon temporaire

Novaxia

Anne Démians

Pierre-Antoine Gatier

Oteis

VP & Green

Axio

BARILLA

Parme

Programme Maître d’ouvrage

Architecte

BET Structure et Façade

Pavillon temporaire

Barilla

Architectures Anne Démians

VP & Green

FLYING LANE

La Défense

Programme Maître d’ouvrage Architecte

Espace public

Groupama

Architectures Anne Démians

STRATUS

Poissy

Programme Maître d’ouvrage

Architecte

BET Structure et Façade

BET Cuisine

BET Environnement

Economiste

Paysagiste

SDP

Enseignement secondaire

Région île de France

Architectures Anne Démians

VP & Green

BEGC

OTEIS

AXIO

Atelier TISSOT

12 000 m²

RÉINVENTER PARIS 2

Paris

Programme

Maître d’ouvrage

Architecte

Exploitant culturel

Exploitant hôtelier

BET Structure et Façade

BET Fluides

BET Environnement

Bureau de contrôle

Paysagiste

Acousticien

SDP

Culturel et hôtel

Altarea Cogedim (opérateur immobilier)

Sypim (foncière patrimoniale)

Architectures Anne Démians

Polka

SuitCase Hospitality

VP & Green

P2i

Lab ingénierie

Casso & Associés

Atelier Volga

Jean-Paul Lamoureux

3 300 m²

HERMES

Pitres

Programme Maître d’ouvrage Architecte

BET Structure et Façade

BET fluides

BET Environnement

Paysagiste

SDP

Centre d’excellence en cosmétique, R&D et production

Hermès

Architectures Anne Démians

VP & Green

Elcimai

OTEIS

David Besson-Girard

10 000 m²

LE TERRARIUM

CONSTRUCTION NEUVE DE LOGEMENTS

On pourrait considérer ma proposition pour Annecy-Les Hirondelles comme un empilement méthodique et simpliste d’appartements, réalisé à l’intérieur d’un gabarit de hauteurs fixé par la ville d’Annecy. Une suite d’appartements réglés, tous, sur le même calibre. Et on aurait pu ajouter que tous les espaces, créés pour l’occasion, s’accompagneraient d’une réversibilité devenue, aujourd’hui, incontournable. Nous aurions pu, alors, en rester là. En fait, j’avais décidé, à ce moment de l’avancement du projet, d’aller plus loin, en déplaçant son aspect apparemment contraint avec ce qui pouvait ressortir de l’insolite. Je m’appuierais sur la base minimale que je venais d’arrêter. Et, sans avoir à la perturber, de trop, j’y introduirais une autre dimension : celle des interférences visibles.

Le projet se présentait alors dans une succession verticale de plans, tous identiques et standardisés au maximum, pour fabriquer une figure urbaine rectangulaire d’apparence classique. On y trouvait une cour intérieure, plantée de grands carrés de végétaux variés, et des bâtiments dressés tout autour, sur un même gabarit. Les appartements avaient tous vue dessus en même temps qu’ils ouvraient des fenêtres sur la ville. Les objectifs en densité du site, surtout, puis sa géométrie, par voie de conséquence, en avaient décidé ainsi. Enfin presque. Car, c’était une figure parfaite et systématique, inspirée des places royales des grandes capitales ou des jardins classiques qui les nomment parfois. Une figure urbaine haute de 6 étages au-dessus d’un rez-de-chaussée qui dressait ses façades sur le dessin d’un quadrillage horizontal, dont les dimensions et le rythme avaient été inspirés par les grands casiers mis en scène dans une œuvre de 1973 de Christian Boltanski « Inventaire d’objets ayant appartenu à une vieille dame ». Ainsi l’œuvre d’architecture nait, qui se compose de contraintes urbaines et économiques, de géométries spécifiques et de récits prompts à identifier le résultat.

L’œuvre m’apparaissait, avec sa première forme, comme incomplète. Il s’agissait de la conduire vers plus d’esprit et d’élégance. Aussi, me suis-je mise à creuser la masse bâtie du premier immeuble afin de faire sauter 4 de ses trames de façade, sur une hauteur d’étage. Les césures laissaient apercevoir les intérieurs plantés de la cour, depuis l’extérieur. Elles apportaient à l’immeuble des respirations expressives, au sol et dans les étages, et se vivaient comme de véritables ornements vides dans la composition du bâtiment. Ces interventions se concrétisaient par des hybridations géométriquement simples et colorées, dispositions-miroirs, univers transplanté symétriquement à l’identique sur une structure voisine ou en vis-à-vis, remplissage complet des vides par des matières exogènes au milieu.

BUMPERS

CONSTRUCTION NEUVE DE BUREAUX, LOGEMENTS ET SERVICES

La Ville ne fixant pas de programme pour l’appel à projets, nous avons étudié un programme mixte mettant en scène bureaux et logements, tout en apportant aussi de l’activité. Nous pensons cette offre pertinente du point de vue d’un équilibre du quartier (logements, équipements, bureaux et proximité du tramway Avenue de la République) autant que du point de vue de l’implantation voisine du futur TGI de Lille.

Les bureaux sont implantés dans 5 bâtiments de 4 et de 5 étages, construits sur pilotis. Ils sont connectés entre eux et au sol, par une base continue. Ce sont des plateaux circulaires, isolés ou jumelés, décomposables fonctionnellement en lots mis en connexion entre eux par un RDC bas. Le grand plateau (RDJ ou RDC bas) accueille les usages les plus consommateurs en espace comme le business center, les Halls d’honneur ou les showrooms, les auditoriums, les salles de réunions, les espaces informels de coworking ou les offres diversifiées de services, de restauration d’entreprise, et de crèche, ouverts aussi à l’extérieur. 470 places de stationnement sont implantées sur 2 sous-sols à l’aplomb des bureaux, pour une connexion parking-bureaux directe, via leurs noyaux d’ascenseurs.

On compte 64 Logements implantés dans 2 bâtiments de 5 étages sur pilotis. Le bâtiment, situé le plus à l’est, propose 100% d’habitations en Accession Libre et le bâtiment, situé le plus à l’ouest, (côté rue Charles de Gaulle) superpose Logements en Locatif Social (sur 3 étages) et en Accession Libre (sur 2 étages) pour atteindre respectivement 70% (accession) et 30% (location). Les halls, les ascenseurs et les paliers sont dédiés. Tous les logements profitent de jardins potagers qui sont partagés et clôturés. Le lancement de leur gestion est assuré par l’Association des Amis des Jardins Ouverts et Néanmoins Clôturés (AJONC). Les noyaux des logements sont connectés au parking de 99 places qui restent dédiées aux logements (82 places pour le Logement en Accession Libre, 17 pour le Logement Social).

Chronotopie, Skate-park, activités et services L’approche chronotopique du projet consiste à penser les lieux, leur programmation et leur usage dans le temps avec comme objectif d’offrir une plus grande plage horaire à l’usage. Cette disposition passe par l’ouverture du projet à des programmes différenciés, mis ensemble sur le site. 7 BUMPERS entrent en scène. Leurs interactivités sur l’ensemble des usages qu’ils couvrent, donnent une nouvelle vie au site, ouvert désormais à chacun 18h sur 24h.

RICHELIEU BUREAUX

La Rue de RICHELIEU est une des rues les plus haussmannienne de PARIS. Les blocs se succèdent, déroulant leurs numéros pairs et leurs numéros impairs, pierre après pierre, entre le carrefour Richelieu-Drout et la place André MALRAUX, qui souligne avec allégeance la présence de la Comédie-Française, et laissant, à quelques pas derrière, la Place Mireille qui expose bravement sa fontaine MOLIERE.

Mais la modernité est un appareil autoritaire capable de tout transformer quand la dynamique décide de s’installer en ville. Les activités changent surtout de forme, les rues se transforment violemment et la ville évolue, souvent sans état d’âme, adresse après adresse, quartier après quartier. Au 104 de la rue, l’Académie de culture physique et de boxe Emile MAITROT aura laissé sa place, au cours de la période moderne, à un banal immeuble de bureaux et à des appartements parisiens de fond de cour ouverte. Et bien que BALZAC, TALLEYRAND et MANSARD, l’écrivain, le diplomate ou l’architecte, auront croisé la rue de RICHELIEU, ses mutations seront restées modestes et circonscrites à de petites interventions.

Le 104 est un immeuble moderne présentant tous les aspects de l’architecture de style international que l’Europe aura croisée, dès les années 20 jusqu’aux années 80. Murs rideaux, structure béton armé et enchainements d’espaces ouverts se succèdent en profondeur depuis la rue principale jusqu’à s’ouvrir sur un jardin de fond de parcelle ou s’adosser au mur de l’opération opposée. Cet ouvrage souffre d’avoir vieilli trop vite et de proposer sur le marché du bureau une image trop ordinaire ou trop datée, exposant des composants d’un style impersonnel sur lequel plus personne n’arrête, depuis longtemps, son regard. Il nous revient donc de défaire le bâtiment existant en lui retirant tout ce qui l’empêcherait de survivre, dans les prochaines années, à une évolution évidente des pratiques de l’espace de travail. Il s’agit bien d’en faire un lieu d’exception et d’appétence : une nouvelle adresse reconnue dans PARIS pour sa délicatesse, dans la puissance de son apparence. Il faut avant tout élargir les modes d’accès à tous les espaces, les dépersonnaliser pour en rendre la pratique plus universelle, les innerver par des circulations plus rapides et plus fluides, comme les dessiner sous signature, en s’appuyant sur une écriture caractéristique et valablement identifiable afin que tout risque de banalisation soit évité.

En quelque sorte, en réécrire les notes sans en changer nécessairement la portée ou la clé de sol. Nous distinguerons donc 4 types d’intervention : d’abord, la structure et les circulations verticales, puis la recomposition des espaces fonctionnels par compartiments haut et bas et enfin, les façades de l’immeuble du 104 et de sa première cour.

FOLIE CELESTE

CONSTRUCTION NEUVE DE LOGEMENTS

La folie Celeste vise avec audace, par sa singularité formelle, à réconcilier éthique et esthétique.

L’éthique : mettre en espace et à disposition de l’ensemble des habitants, quelque soit sa classe social, la dimension biologique de l’architecture dont parlait Charlotte Perriand à savoir« un rapport heureux avec les vues, le soleil, le silence, le froid, le chaud…le confort d’habiter »pour créer une proximité heureuse avec un environnement pacifié.

L’esthétique : nous imaginons la folie comme flottante, poreuse à la lumière et ouverte par 2 failles sur un oasis planté, avec une diagonale du fou qui vient traverser en diagonale le site et le bâtiment comme une invitation joyeuse aux usagers et au public.

La diagonale du fou (film réalisé par Richard Dembo et sorti en 1984, avec Michel Piccoli), c’est l’essence même de l’art, que nous permet de prendre des « chemin de traverse » pour changer de regard, pour faire basculer le projet dans une dimension sensible.

Nous avons demandé à l’artiste Joffo, avec Corinne, une narration supplémentaire qu’il va installer sur le carroyage de la diagonale du fou pour lui donner plus de grain et de profondeur par la narration qu’il fait autour de l’enfance notamment. La nuit la folie Céleste sera comme une lanterne visible dans le quartier, lumineuse et accueillante. Un point de repère dans le quartier. Cette folie par son inscription se veut le « point final » de la Zac Parc Marianne. Et elle sera à terme être le point fédérateur de ces nouveaux quartiers. Comme l’est l’Arche de la Défense, quand bien même l’arche de la Défense n’a été construire que tardivement et indissociable de l’imaginaire de la Défense. Comme analogie avec les folies du XVIIIè siècle nous avons disposé la Folie Céleste au sud de la parcelle pour dégager un vaste jardin planté qui est le pendant de celui de la Folie Divine de l’autre côté de l’avenue du Mondial 98. Toutes deux se mettent ainsi en retrait des nuisances sonores de l’avenue du Mondial 98.

NANTERRE

BNP

CONSTRUCTION NEUVE DE BUREAUX

La cession de l’Hôtel du Département des Hauts-de-Seine constitue une formidable opportunité de se réinterroger sur les liens génériques tissés au fil du temps entre un bâtiment administratif emblématique monofonctionnel et son environnement urbain. L’ambition partagée par les membres de l’équipe est ainsi de redonner à cet ilot urbain une forme d’humanité perdue au profit de la monumentalité de la Préfecture.

Recréer un lieu d’urbanité, de convivialité et de passage, en interaction avec les Terrasses de l’Arche, les Provinces Françaises et l’opération Coeur de Quartier s’inscrit à l’évidence comme l’axe majeur de nos réflexions. Aussi, la démolition de l’immeuble existant est apparue comme le préalable incontournable pour parvenir à une proposition à la hauteur de l’enjeu urbain. À l’image des grands concours portant sur les cessions d’immeubles existants, notre problématique consiste à déjouer les potentielles contradictions entre la recherche de création de valeur foncière et les ambitions urbaines en termes de densité et de qualité architecturale aux valeurs plus immatérielles.

Inscrire le Projet comme “ pierre angulaire ” d’un quartier en totale recomposition urbaine est résolument l’orientation retenue par l’équipe avec le souci permanent de respecter l’histoire du lieu et des formes urbaines en présence. Converser avec l’environnement du Projet, tout en assurant à ce dernier une place de premier rang dans la ville moderne, nécessitait d’emblée de s’inscrire dans une mixité programmatique où chacune des fonctions est appelée à se nourrir de complémentarités réciproques au profit d’une animation de quartier et d’un espace de vie partagé, ouvert à tous.

POSTE NEUVE DU LOUVRE RESTRUCTURATION

Parmi les objectifs de la restructuration de la Poste du Louvre, figurait celui de trouver à l’opération un équilibre économique entre la capacité de préserver la visibilité de la Poste en tant que service public H24 (24 heures/24) en incluant dans son montage, dès en amont, des opérateurs privés. Autrement dit, mixer dans un même ilot, les services du courrier de la Poste, un hôtel, des bureaux, un restaurant, des commerces et des services privés ouverts au public en continu.

Du bâtiment construit par Julien Guadet, ma proposition conservait tout ce qui ne contraignait pas l’optimisation des surfaces, comme les façades et les structures métalliques. Les activités trouvaient place dans «un système à plat» qui développait un seul programme par étage. Ce système était croisé avec «un système à bandes» qui mettait côte à côte et à égalité de représentation (donc de commercialité) les accès de chaque programme, sur la seule Rue du Louvre. Tout est au bon endroit, sur la bonne rue et au bon étage.

Le Plan d’étage était d’une géométrie simple qui reprenait le dessin de 1879, de Julien Guadet. Ce plan faisait apparaître une succession de six cours dans lesquelles il pleuvait et où la lumière pénétrait. Ces cours dessinait les quatre secteurs majeurs du projet, et les activités tertiaires ou hôtelières étaient regroupées «à la découpe et sur mesure, étage par étage ». Les poutrelles en acier étaient conservées à l’ intérieur du bâtiment. Elles restent les pièces les plus significatives et les plus intéressantes des éléments à garder, dans cet ouvrage emblématique de la fin du 19ème siècle. La trame proposée par l’architecte, permet, sans fausses géométries et sans adaptations majeures de faire voisiner et se superposer des programmes différents. Ce support, Julien Guadet, l’aura apparemment découvert avant nous.

Le projet de restructuration renouvelle cette partie publique, lieu de l’image de la Poste sur la rue du Louvre et véhicule l’image de l’ouverture de l’îlot entier au public. L’implantation de nouvelles baies vitrées et la cour visible depuis le péristyle favorisent la transparence du hall, fondamentale dans le projet de Guadet. Cette transparence redonnée favorise la lisibilité des espaces et des services, et permet ainsi de recomposer les entités de l’usine et de l’hôtel voulues comme séparées par Guadet, cette distinction n’ayant plus son sens aujourd’hui.

SEPTEN

RESTRUCTURATION DE BUREAUX

De prime abord, il n’est pas évident d’identifier le Septen (1984) comme un bâtiment original. Rien ne le distingue, à priori, des immeubles voisins, de même destination. De facture tout à fait classique pour son époque, il reprend certains archétypes constructifs des années 80. La sobriété de façades faite d’un parement unique de granit poli, agrafé directement à la structure principale s’accompagne de celle des grands cadres carrés des fenêtres, imprimant la surface d’un effet de répétition qu’on trouve dans nombre de réalisations de l’architecte.

C’est avec ce deuxième effet, mettant en scène une obsession avouée pour la trame (les rampes et le déplacement oblique en constituant la première) que l’architecte complètera le Septen. Il en reproduira d’ailleurs les bases, en 1991, avec le collège Vincent d’Indy à Paris puis en 1993 avec le Consultant Plus à Nîmes. Il nous aura donc fallu dépasser l’esthétique produite par ces deux thèses pour, à travers coupes, écrits et plans, comprendre un peu mieux ce qui faisait du Septen un bâtiment inédit et unique en son genre.

7

Ce que je compris très vite c’est que si les dispositifs de façade et de circulation en spirale étaient intouchables, je pourrais intervenir sur le vide central et, bien sûr, sur les aménagements intérieurs des plateaux (assez faciles à réorganiser compte tenu de structures porteuses le permettant). Il faut dire que la façon d’organiser le travail avait considérablement changé entre les années 80 et maintenant et qu’il s’agissait de remettre l’ensemble des espaces de travail au gout du jour et de les étendre, sans altérer les qualités intrinsèques de l’œuvre de Claude Parent.

Nous sommes donc bien, là, au cœur du sujet de la modernisation des espaces de travail du Septen, exactement dans la continuité des recherches de l’architecte sur le travail et le déplacement dans un espace continu, censé favoriser les contacts internes et précisément dans les endroits de l’ouvrage où les évolutions sont possibles.

«Light is time» installation pour Citizen par DGT architects

Nouvelle articulation promise entre Lille-centre et ses communes sud, la nouvelle maison des services publics de Lille a pour objectif de requalifier les espaces du quartier par une identité architecturale profon-dément humaine. Le projet que nous vous proposons est la synthèse de données climatiques, urbaines, fonctionnelles, acous-tiques, économiques pour réaliser « la destination citoyenne de sa construction ».

C’est une nouvelle maison des services publics de l’état avec une esthétique inédite pour une société plus simple, plus conviviale et plus égalitaire pour repenser la relation délicate entre administrés et administrations. On le sait, il faut désormais plus d’ouvertures et davantage de fluidité dans les espaces mis à la disposition des visiteurs ou des administrés, mais aussi une qualité fonctionnelle et un éclairement des espaces parfaits quant à l’organisation des services de l’administration dans un même immeuble. Doit-on pour autant répondre avec une architecture « passe-partout » ? Normaliser ou codifier l’ouvrage exactement comme quand la destination de l’immeuble n’est pas connue, alors que nous sommes, là et de nouveau, dans une vraie commande de l’Etat ?

Vous l’aurez compris, nous considérons « l’architecture inventive des espaces », non pas comme une contribution au déficit de fonctionnement des espaces administratifs, mais comme « un accompagnement des valeurs physiques et psychologiques » nécessaires à une façon de reconsidérer le fonctionnement de l’administration et l’apport des solutions qu’elle peut apporter à des individus qui en ont besoin.

La nouvelle Cité administrative est une comète qui transporte sa propre lumière sur tout le terrain. Les pincements de la forme globale font rebondir en façades les masses fonctionnelles successives qui leur sont attachées. Ces masses fonctionnelles sont ponctuées par de larges loggias ouvertes sur l’extérieur, reliées aux patios intérieurs. Le rythme des claires-voies est modulé et souvent interrompu par des ouvertures qui laissent voir les bureaux de l’administration. Ces ouvertures sont conçues, tout à la fois, pour la parfaite régulation de la qualité de la lumière pour les bureaux de l’administration et pour permettre une visibilité de l’activité de la maison des services publics sans afficher sur le domaine public toutes les scories même provisoires des modifications des espaces. Tout contribue alors à faire de cet ouvrage un « ouvrage de lumière ».

L’incendie de Notre-Dame, survenu les 15 et 16 avril 2019 qui détruisit sa charpente et sa flèche, en même temps qu’il entraîna de profonds dégâts sur sa nef et sur son transept a provoqué une profonde émotion tant en France que dans le reste du Monde. Les acteurs de l’Hôtel Dieu ont souhaité se mobiliser pour accompagner le plan d’urgence de Notre-Dame

C’est notamment par le biais de la réalisation d’une construction temporaire que Anne DEMIANS architecte avec NOVAXIA, opérateur de « l’espace Parvis » au sein du nouvel Hôtel-Dieu, et avec le soutien de l’AP-HP, entendent participer à cette dynamique en lien avec la ville de Paris et les instances culturelles.

Compte tenu de sa proximité géographique immédiate avec Notre-Dame, la Nef permettra de donner à voir au public l’état d’avancement du chantier et tout autre programmation souhaitée par les instances concernées.

LA NEF DE L’HOTEL-DIEU

L’Hôtel Dieu renoue ici avec sa tradition d’hospitalité en accueillant pour la durée des travaux un lieu dédié à la mémoire et au renouveau de la Cathédrale.

L’Hôtel-Dieu et le parvis de Notre-Dame

CONSTRUCTION NEUVE D’UN PAVILLON TEMPORAIRE - 1 -

C’est un passage, rien qu’un passage sur terre, mais pour elle c’est une éternité.

Patiente et silencieuse, longiligne, assumant avec une élégante discrétion ses rondeurs, la Nef Notre-Dame ouvre un nouveau champ d’accès à la réflexion et à la rencontre. Note poudrée et parfumée, elle laisse, derrière elle, le sillage express et vaporeux de ces endroits construits en bois et en verre, entourés de pierre. Moins mélancolique que romantique, elle est sûrement de son époque. L’ouvrage est structuré par de grands arcs-boutants qui se terminent en partie haute par des embouts qui ressemblent à des chas des aiguilles et dans lesquels se glisse une poutre ronde. La structure, est recouverte par une façade qui fait office de couverture et qui déroule vers le sol des couches de tuiles de verre, légères et translucides.

Blanche et diaphane, allongée comme la blanche Ophélia dans un endroit exquis (sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand lys, très lentement, couchée en ses longs voiles / Arthur Rimbaud), la Nef fait peser, sur le ciel intérieur de l’Hôtel-Dieu, cette touche nouvelle de translucidité qui la rend incroyablement belle et propice à la méditation teintée de l’ère moderne douce et attentive ouverte aux visiteurs venus pour prendre le pouls de sa voisine… la cathédrale en souffrance. L’Hôtel-Dieu, en accueillant la Nef pour la durée des travaux, renoue ici avec sa tradition d’hospitalité. La Nef est un ouvrage destiné à accueillir librement tous les publics, avec une programmation variée autour de la reconstruction de Notre-Dame et de la valorisation des métiers du patrimoine : des débats, des manifestations culturelles, des expositions et des ateliers.

Il s’agit également d’un bâtiment flexible, facilement adaptable aux différents usages. C’est également un bâtiment démontable et divisible qui pourra être facilement démonté et monté à nouveau sur un nouvel emplacement. Le volume se compose d’une succession d’arches en bois établie avec un rythme régulier. Cette répétitivité permet de multiplier les possibilités de réutilisation : ainsi, il est possible de la décomposer en unités plus petites pour l’installer simultanément à des endroits différents, au plus près de nouveaux besoins et des configurations spatiales disponibles.

BARILLA

CONSTRUCTION NEUVE D’UN PAVILLON TEMPORAIRE

Quand on s’interroge sur l’infini, on se pose tout de suite la question des limites.

Les bords de l’infini ont-ils une existence ?

« L’infini peut-il se rencontrer dans la nature ou dans la physique qui cherchent à la représenter ? Est-il seulement présent dans l’univers ? » Jean-Pierre Luminet (astrophysicien au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille).

L’infini n’a, en effet, pas fini de nous surprendre, car l’idée qu’on s’en fait ne cesse d’évoluer (et nos esprits avec), quand, paradoxalement de nouveaux infinis continuent d’être découverts.

Les mathématiques et la physique d’aujourd’hui ont supprimé ce paradoxe et il est possible d’envisager actuellement, sans contradiction aucune, un espace fini, sans frontière, aussi bien qu’un espace infini.

C’est donc précisément cet espace fini, mais pensé sans frontières, que nous essaierons de traverser, ici, au nord-est de PARME pour la société BARILLA, après l’avoir éprouvé. Pour cela, il s’agira donc de faire émerger, en pleine plaine de l’Emilie-Romagne, un espace sans extrémités, mais aussi sans référence.

A bien le regarder, on y voit tout de suite quelque chose d’inédit, tirant, à partir de moyens techniques et visuels simples, ses distinctions de l’enchainement adroit de quelques lignes de faîte. Chacune d’entre elles, prend, chez sa voisine, la suite sensible de sa cambrure. Comme si cet infini-là, celui de BARILLA, s’était créé sur la base d’enchainements courbes et continus. Dans des spirales infinies, déroulées sans horloge.

FLYING LANE MOBILITÉ

Le quartier d’affaires et de résidence de la Défense, tout le monde le connait : un espace clos, planté d’immeubles très hauts, éparpillés sur le site et bridés dans le circulaire, comme Paris l’est aussi, à l’intérieur de son périphérique. La Défense est un ensemble d’ouvrages très différents les uns des autres et qui sont plutôt hauts. Elle apparait, à première vue, comme un champ de tours plantées de part et d’autre de l’axe majeur, de chaque côté du parvis de l’Arche, prenant ses marques depuis la Seine et se prolongeant jusqu’au grand escalier.

Les tours, un peu comme les immeubles bas qui les avoisinent, ne sont reliées les unes aux autres que par une dalle piétonne construite assez significativement au-dessus du sol naturel. Elle recouvre, l’ensemble des mobilités automobiles, les parcs de stationnement et la logistique du quartier. Or, sur la dalle, on constate, une absence de repères, préjudiciable à l’efficacité des déplacements. Le dispositif actuel contribuant à produire de la perte de temps et du stress, de l’inconfort et même de l’insécurité.

Certains espaces sont devenus anxiogènes au fil du temps, vécus souvent comme insulaires et déconnectés des conurbations adjacentes. Aucune place, aucun espace ou cheminement remarquable les accompagne. Le manque de qualité qu’on y observe tient au fait que l’attache aux sols d’une ville pensée uniquement à travers sa verticalité a été oubliée, ou peut-être simplement mal positionnée dans l’espace horizontal. L’utopie fonctionnaliste qui présida d’ailleurs à son édification il y a 60 ans, permit de dissocier clairement le flux des voitures de celui des piétons. L’articulation et la lisibilité des points de jonction entre les différentes strates de déplacement ne sont pas abouties. C’est une évidence.

Une première solution consisterait donc à apporter simplement une nouvelle accessibilité visuelle aux points d’accès à la Défense. Des points de liaison verticaux, seraient installés au droit des stations de taxis, des parcs pour les vélos, des arrêts d’autobus, des sorties et entrées de parc de stationnement. Mais, là, ne s’arrête pas le projet d’aménagement et de reconquête de l’espace public. Car la Défense est une ville où le piéton est roi. Mais, à aucun moment cette spécificité apparait comme une pensée théorique fondatrice d’un modèle de ville dont les effets auraient garanti la pensée. Ainsi, ressort l’absence d’interférences ou d’associations entre ce qui tient du minéral de ce qui tient du végétal sur tout (ou presque) le territoire de la Défense. Comme ressort aussi l’absence d’interchangeabilité, de complémentarité entre les séquences de déplacements qui sont consacrées aux loisirs et celles qui résultent du travail.

STRATUS

RENOVATION GLOBALE DE LA CMR LE CORBUSIER

La Cité scolaire abrite à la fois les fonctions Collège et Lycée au sein d’un bâtiment rationnel des années 60 construit par l’architecte J. Chauliat qui fait prévue d’un exercice de rationalisme propre de l’époque. En forme de barre incurvée, le bâtiment se construit à partir d’un tramé unique de 1,75 m qui se décline correctement sur les différentes surfaces de salles. Cette rationalité a facilité la reconfiguration au fil de années par des interventions simples de décloisonnement.

Le bâtiment a déjà fait l’objet des opérations différentes lui permettant d’augmenter le nom des effectifs (des escaliers de secours ont été ajoutés de manière hétérogène sur la partie ouest de la parcelle) et d’adapter les espaces d’enseignement aux besoins actuels notamment l’intégration du numérique et la nouvelle offre pédagogique. Un bon exemple est l’intervention du cabinet Bertrand Lefebvre au niveau R+4 qui réaménage de manière efficace et dans la bonne direction les espaces intérieurs du Lycée.

Mais l’augmentation des effectifs prévue, nécessite une intervention importante qui va apporter des évolutions dans la pratique des bâtiments. Les choix que nous avons fait pour ce projet se veulent respectueux de l’existant mais suffisamment affirmés pour apporter un vrai renouveau. Ils permettent d’établir les bases pour les futures interventions (le remplacement de la totalité des façades, la réfection du gymnase et la salle polyvalente). Notamment une attention particulière a été apportée sur la flexibilité et l’anticipation des évolutions futures.

Notre parti pris répond à la demande programmatique de la séparation de flux Lycée / Collège tout en respectant la rationalité du dispositif d’origine. Pour ce faire on se sert de la barre comme « frontière » entre le Lycée et le Collège. La répartition des différents programmes s’organise pour une plus grande fluidité des parcours de l’ensemble des usagers, avec la dissociation des flux de services, collégiens, Lycéens et liés aux logements.

REINVENTER PARIS 2

CULTUREL ET HÔTEL

Flâner, se promener à Gare d’Auteuil

Infrastructure marquante du paysage urbain, la Petite Ceinture se transforme ponctuellement et par tronçons. Véritable particularité parisienne, élément paysager hérité d’un passé industriel, sa mue constitue une reconquête pour ses riverains et tous les habitants. Accueillant çà et là lieux de fête ou installations culturelles, l’ancienne voie ferrée reste globalement un espace interstitiel, inconnu et mystérieux pour une grande majorité de citadins.

C’est la raison pour laquelle nous souhaitons rendre l’ancienne

Gare d’Auteuil inclusive, ouverte à chacun, tout en maintenant son ambiance intimiste et apaisée. Notre projet vise à en faire une centralité dédiée à la promenade, à la contemplation, en bref : à la flânerie. En prolongeant le Bois de Boulogne, la Pôle K est une parenthèse dans un écrin de verdure insoupçonné en intramuros, un lieu où se conjuguent les usages : se reposer, déambuler, se cultiver.

« Errer est humain, flâner est parisien », écrivait Victor Hugo en 1862. Depuis cette époque, battre le pavé transcende les groupes sociaux, rassemble les individus et fait partie intégrante du mode de vie parisien. Observateur rationnel de la ville, le flâneur la façonne : c’est la symbiose parfaite entre l’humain et l’urbain.

De l’urbanité sans urbaniser : investir les sous-sols pour une mutation indolore

Notre projet est résolument urbain. Par la vie sémillante qu’il engendre et les fonctions qu’il concentre, il fait ville en mettant en place les conditions nécessaires pour générer des interactions entre ses habitants. Passé un certain seuil, l’urbanité produit des externalités négatives : surdensité, engorgement des infrastructures de transports, saturation des réseaux techniques… Pourtant, la Pôle K ne se voit pas, ou peu, depuis l’espace public. Depuis les immeubles de logements qui la surplombent, aucun édicule n’en trahit la présence. C’est la force de notre projet : concilier attractivité, qualité

urbaine et discrétion totale. Bâtir là où rien n’existe occasionne traditionnellement une multitude de complications : hostilité du voisinage ou défiguration de l’espace. Ici, il n’en n’est rien. Conformément à la philosophie du présent appel à projet, tout a été pensé pour faire des dessous de Paris, ici les dessous de la Petite Ceinture, un lieu attrayant qui rompt avec les représentations des habitants concernant ces objets urbains non (ou mal) identifiés.

CONSTRUCTION

NEUVE D’UN PAVILLON TEMPORAIRE

Le projet est pensé comme un bâtiment longiligne, représentatif de la marche en avant industrielle. Il se compose d’un ensemble de production à l’Ouest, innervé par une cour de réception / expédition à son extrémité. Et un centre de recherche et développement à l’Est rassemblant également tous les services et l’accueil de l’ensemble des usagers du site.

Dans une optique de flexibilité et de rationalité constructive, nous avons pensé le bâtiment à partir d’un module structurel identique et réplicable. Ce module est constitué d’un portique treillis en structure bois de 36m de large par 12m de haut. Il est répété tous les 6 m définissant la trame structurelle du bâtiment. Cette portée de 6m permet d’optimiser la quantité de matière utilisée en faisant la synthèse entre la composition de la toiture et de la structure.

Cette trame appliquée à l’ensemble du bâtiment permet une évolutivité programmatique du projet, rendu possible grâce à la neutralisation des contraintes structurelles. En effet ces portiques de 36m permettent de proposer des espaces libres de poteaux, idéales pour le stockage et le conditionnement.

Le cloisonnement entre chaque programmes devient alors modulaire permettant de proposer une grande flexibilité des espaces dans un avenir proche ou lointain. En effet si le projet abrite aujourd’hui 1/3 de stockage 1/3 de fabrication et 1/3 de recherche, le stockage pourra demain devenir du conditionnement et inversement.

Le projet est donc un volume capable dont la structure modulaire a été pensée pour répondre aux évolutions futures. Cette portée de 36m peut aussi être optimisée par une trame de 12m dans les espaces les moins mutables.

RECHERCHES A L’INTERNATIONAL

TARTU KOOBAS

Tartu (Estonie)

Programme Maître d’ouvrage Architecte

Paysagiste

BET Structure et Façade BET Fluides

SDP Coût

20 000 m² NC -1-

Centre culturel Tartu City Government Architectures Anne Démians

David Besson Girard VP & Green OTEIS

ALICANTE

Alicante (Espagne)

Programme Maître d’ouvrage

Architecte Economiste

SDP Coût

46 M€ HT -2-

Centre de Congrès Conseil provincial d’Alicante Architectures Anne Démians AXIO

18 659 m²

MAXXI

Rome (Italie)

Programme Maître d’ouvrage Architecte

SDP Coût

8 500 m² NC -3-

Extension du musée d’arts du XXIe siècle de Rome Fondazione MAXXI Architectures Anne Démians

TARTU KOOBAS

CONSTRUCTION NEUVE D’UN CENTRE CULTUREL

Le nid -koobas en estonien- en quelque sorte, est l’expression d’une naissance à plusieurs. Ici, les nouveaux arrivants sont des livres, des pièces d’art exceptionnelles, des parcours muséaux, des musiques du monde, des documentaires ou des spectacles vivants. Tous naissent et s’expriment « simultanément » dans le même espace, concentré et fluide, comme une portée d’hirondelles ou de rossignols à l’éclosion des œufs. Le nid est leur repère. Le nid « paraphe » leur existence.

Notre projet propose un dispositif fluide et flexible afin de permettre au futur Centre Culturel de Tartu de s’inscrire comme un grand centre culturel européen, mais aussi un lieu inclusif, accueillant et lumineux qui lui permette d’évoluer, de se modifier afin d’être un modèle de bâtiment durable dans le monde.

L’implantation du bâtiment, ainsi que le dessin des espaces extérieurs ont pour objectif principale la conservation d’un maximum d’arbres existants. Dans le parc, les plantations régulières d’arbres existantes sont complétées avec une trame irrégulière d’arbres aux couleurs d’automne spectaculaires. Au bord de l’eau, des bouquets d’arbres prolongent la ripisylve de la rivière.

Tehniline

ALICANTE

CONSTRUCTION NEUVE D’UN CENTRE DE CONGRÈS

Le Centre des Congrès du Port d’Alicante, par son emplacement privilégié, deviendra un projet iconique pour la Ville, symbole d’une histoire et tradition commerciale, ouverte sur la Méditerranée. C’est un projet phare qui accueille ceux qui arrivent mais qui devient le nouveau symbole d’une ville ouverte tournée vers l’avenir.

Le programme se déploie ainsi en une superposition régulière d’espaces intérieurs et extérieurs permettant de profiter du panorama à l’air libre tout en se protégeant des assauts du soleil et de la mer lorsque cela est nécessaire. La symétrie des foyers et des circulations permettent une circulation optimale. Il peuvent être divisés en leur centre pour les besoins de certaines privatisations. Le grand auditorium est largement ouvert sur les terrasses du deuxième et quatrième étage. Les salles sont superposées ce qui permet de bien dissocier et répartir les flux verticalement des utilisateurs. Le grand auditorium est largement ouvert sur les terrasses du deuxième et quatrième étage. Les salles sont superposées ce qui permet de bien dissocier et répartir les flux verticalement des utilisateurs.

Guidés par une palmeraie dont la légère pente ascendante les flâneurs pourront ajouter au chapelet de leurs promenades de bord de mer l’oasis d’Alicante nouvelle perle de la Costa Blanca. Des plates-formes, situées à mi-hauteur des différentes espaces intérieurs, permettent aux visiteurs, de découvrir les activités présentes sur le site et observer aussi bien le port industriel, la marina sportive, la ville ancienne et l’horizon infini de la méditerranée.

Le complexe du centre des congrès et ses jardins forment un ensemble urbain qui sera une machine innovante par sa technologie élémentaire, produisant fraîcheur, oxygène et ambiance douce.

Il MAXXI, in quanto istituzione dedicata all’arte e al sapere contemporaneo, è in prima linea nella riflessione sui cambiamenti climatici. Alla fluidità minerale delle forme proposte dall’opera di Zaha Hadid, rispondiamo con una fluidità liquida e sonora.

- Un grande traliccio di glicine

CONSTRUCTION NEUVE D’UN CENTRE CULTUREL

- Struttura biblioteca

Repère paradoxal dans Rome, le MAXXI offre un monument à la ville éternelle et une nouvelle référence culturelle mondiale. Son architecture est une énigme minérale, couchée dans le lit d’un méandre du Tibre. Il est implanté à mi-chemin entre deux horizons verdoyants: le jardin de la Villa Glori à l’est et le Monte Mario à l’ouest. La forme unique du musée questionne les visiteurs du monde entier, à la manière d’un sphinx contemporain. Ses courbes s’allongent au sol. Ce musée regarde et pointe son nez brisé sur le quartier autour de lui. Il se joue de l’ordre et du désordre de la restructuration de la ville.

- Circolazione esterna e logge

Le MAXXI est un repère reconnaissable du premier coup d’œil, mais un repère paradoxal, car le public devine instantanément qu’il s’amusera à se perdre ici des heures durant. Cette architecture réinvente une forme de labyrinthe stimulant durablement l’imagination des visiteurs, des artistes, des enfants, des paysagistes et des architectes du monde entier. Tous éprouvent des émotions intenses en s’aventurant entre ces murs.

De l’air, de l’oxygène et de la fraîcheur : le végétal est un puissant climatiseur naturel. La photosynthèse consomme l’énergie des photons pour produire de l’oxygène, de la matière organique et de la fraîcheur. Un gramme d’eau évaporé rafraîchit l’ambiance d’une calorie en moins. Le grand MAXXI oasis s’inspire des pairi daeza cités précédent. La lumière du soleil et ses effets sont un facteur important de sa structuration. Les textures et les formes dans ce jardin sont choisies pour réduire l’impact de la lumière.

L’ombre sera une valeur importante ici. Sans elle, il ne pourrait y avoir d’espaces confortables et utilisables. Afin de métaboliser et de profiter au mieux de la lumière, le jardin est planté en quatre strates se recouvrant l’une l’autre.

L’eau est présente naturellement à quelque mètre sous le bâtiment. Dans les alluvions sableux du Tibre, s’étend la grande nappe phréatique du fleuve. Un captage y puisera de l’eau. Elle sera utilisée pour irriguer le jardin. Un système de pompe solaire montera l’eau en haut du bâtiment utiliser comme un château-d’eau. De là, un réseau de petits aqueducs, canaux, siphons et bassins irriguera les arbres et les arbustes par gravité. Les végétaux seront plantés dans de légers fossés inspirés des jub des jardins persans réduisant l’évaporation de l’eau et lui permettant d’atteindre rapidement les racines. Durant des fortes précipitations, l’eau sera stockée pour réalimenter la nappe. Les sols seront rendus poreux. L’eau est une matière insaisissable qui stimule les mains des enfants. Elle sera le fils conducteur de leurs jeux. À la fin de son parcours, l’eau prélevée sera reconduite dans la nappe à l’extrémité ouest du jardin.

Il solido non è solido, si erode e si disperde (...) Il liquido non è liquido, è l’essere più permanente del mondo. Dobbiamo basarci sul liquido, non sul solido.
O sulla sabbia, la clessidra del tempo (...) Roma è fondata su un’isola, portici e templi sono costruititi su isola e diga, veniamo tutti da un’isola tra due rive, tra due fiumi, tra due tempi.” Rome. Le livre des fondations p 337 - Michel Serres
- Sistema idraulico
Falda freatica

Les Bains de Nancy, Materia Nebulae Edition

Rêver-civilité, La réversibilité des bâtiments pour une ville décarbonée, Le Moniteur

L’architecture d’une confidence, Auteuil, 201 logements, par Anne Démians et Finn Geipel, architectes

Les Black Swans

Embarquement immédiat

Les Dunes, Hors-série A’A’, l’Arcihtecture d’Aujourd’hui

Quai Ouest

Rezo, à vitesse zéro

Marcelle sur une parallèle, Salins de Giraud & Val-de-Fontenay

La Poste neuve du Louvre, 1888-2012

CCXX, le réacteur culinaire

Antoine sur une ligne de myrrhe

Cache-cache, ou fées et gestes d’Acajou

REMERCIEMENTS

Dans le cinéma, le réalisateur d’un film est nommé par une société de production qui accepte de produire un film. Le réalisateur, ainsi appelé, assure la responsabilité d’ensemble de la création artistique du film. C’est lui qui, à l’instar de l’architecte, a l’idée générale du projet. Très souvent, le réalisateur a un style et un univers spécifiques. Ces éléments sont mis au service du film et portés, tout au long du tournage, par des hommes et des femmes dont l’énergie et la disponibilité font la réussite (ou pas) de l’œuvre définitive. Ils sont directeur de production, scripte, régisseur, chef opérateur, photographe de plateau, opérateur images ou ingénieur du son, perchman, chef-décorateur, ensemblier, accessoiriste, costumier, monteur son, mixeur, étalonneur, projectionniste, machinistes, parfois même cascadeur.

Dans l’architecture, et dans des circonstances favorables, c’est à peu près pareil. L’architecte, missionné pour réaliser l’ouvrage qu’il a formalisé, petit à petit, au cours de ses études, s’entoure de toutes les disciplines qui conduisent son scénario vers une réalité lisible et préhensible. Il s’attache les services d’ingénieurs, d’acousticiens, d’économistes, de designers, de graphistes pour parfaire son œuvre, mais ce sont d’abord et surtout ses architectes qui font le succès ou l’échec de l’opération. Car si les premiers s’affairent, avec fermeté et talent, dans une spécialité, les architectes, eux, sont présents depuis l’esquisse jusqu’au retrait des derniers engins de nettoyage sur site. Gardiens du temple, ils passent leur temps à assurer la synthèse des ouvrages, à considérer que rien ne s’échappe du cadre fixé par le script, à provoquer des situations favorables, à défier souvent la tentation de la nonchalance, à dispenser copieusement l’efficacité de leurs intuitions ou à énoncer tous les registres d’une perception personnelle de l’espace qu’un simple plan ne peut jamais donner.

Ce sont Jack Weinand, Alain Sabounjian, Marielle Kremp, Maïté Casas, David Dahan, Julien Michaud, Typhaine Blanchet, Susanna Moreno, Julia Ben Sadoun, Igor Sanchez, Georges Daou, Minsu Lee, Coline Jacquet, Sacha Grabowski, Caterina Parodi, Rachid Hentour, Thomas Gaborieau, Ariane Merle D’aubigné, Mathieu Rouveix, Charles Hortefeux, Martin Mercier, Malik Darmayan, Francesco Girardi, Juliette Mesnage, Antoine Leriche, Justin Meuleman, Déborah Cohen, Mathias Friedmann, Luca Muratorio, Julien Syras, Arnaud Sanson, Marcos Garcia Anitua, Irina Lopza, Silvio Evora, Elisabeth Ankou, Ahmed Elrazik, Victor BlondazGérard, Rik Wijgert, Elena Fasser qui auront, sans la moindre économie de temps, ni d’opiniâtreté, déployé leurs talents respectifs sur l’ensemble des projets de l’agence, qu’ils soient en cours d’étude ou livrés. Ils ont, comme des chefs opérateurs, comme des scriptes, comme des monteurs, des producteurs ou des étalonneurs l’auraient fait, encadré les règles de conduite du projet, pour l’emmener avec exactitude et sacrifice jusqu’à l’aboutissement achevé de ses appétits.

Anne Démians

LES ARCHITECTURES D’ANNE DÉMIANS

RECHERCHES

Textes : Anne Démians, Francis Rambert, Michèle Leloup

Conception graphique : Architectures Anne Démians

Crédits images : Architectures Anne Démians

Achevé d’imprimer à Paris, 2025

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