Anne DEMIANS, architecte
« Le travail d’Anne DEMIANS, est au cœur de cette façon neuve de voir l’architecture. Elle mène des travaux synthétiques et fondamentaux qui s’inscrivent dans leur temps, avec un cadrage à la Dolan et l’énergie à la Banksy que quelques rares observateurs (journalistes, critiques, universitaires ou commanditaires) ont déjà décryptés »
Anne DEMIANS construit son parcours avec une unique obsession : celle d’élargir le plus possible les champs d’application de ses réalisations et de ses contributions pour qu’elles résultent instantanément des évolutions ultra-rapides de notre société. Le texte « Consonance et Dissonance » qu’elle publie dès 2006, parle déjà du mélange des genres et des langages, des vrais mensonges et des fausses vérités en architecture. Elle parle des fabrications consonantes, bâties volontairement sur des valeurs dissonantes et propose que l’on admette « l’hybridation et la circonstance » comme des possibles ossatures de l’œuvre d’un architecte. Mais, c’est sa nature profonde, faite d’art, d’histoire et de technique, qui lui permet d’exercer sportivement ce métier, avec une nouvelle manière de faire, usant de réflexes qui tiennent d’une société coulée puissamment dans le numérique et dans l’instantané. Ce qui ne l’empêche pas de prendre le temps de resituer les fondamentaux, partout là où elle intervient, quelles qu’en soient les contingences. Elle écrit, prend position, réalise, enseigne et apporte sa contribution à plusieurs groupes de travail sur la ville mutable, l’environnement et l’énergie, en refusant les images trop rapides, vides de sens, d’un environnement caricaturé et trop normé. Ces sujets retiennent particulièrement son attention depuis des années. Le texte « Embarquement immédiat » qu’elle rédige à la demande de Philippe PELLETIER, président du Comité Stratégique du Plan Bâtiment Durable, en 2016, pour être présenté au Ministre de l’Ecologie, en dit long sur son engagement.
1/ sa façon de faire et ses réalisations En parlant aux maitres d’ouvrage privés de la même manière qu’aux commanditaires publics, l’architecte affiche un degré d’exigence qui lui permet de produire des œuvres que nous avons beaucoup de mal à estampiller (publiques ou privées) tant les différences sont faibles. Les arguments qu’elle développe et sa parfaite maitrise des techniques et des coûts de construction sont une des clés de son système de développement. La distance qu’elle met entre les mots et le chantier, comme celle qui consiste, pour elle, à transférer l’exigence des préoccupations publiques dans des réalisations privées, reste extrêmement réduite. On sait qu’elle construit comme elle parle, savamment et directement. On voit que ses œuvres portent déjà sa façon de faire, nouvelle et déliée. Son œuvre la plus récente, pour La Société Générale, qu’elle achève pour fin 2016, est une œuvre construite avec son interlocuteur, un paysagiste, un designer et un graphiste, pour ce qui ressort des espaces nouveaux du travail. C’est la société du numérique qui s’est invitée dans le projet en même temps que la construction, fractionnée et interactive, qu’elle a dessinée comme un prolongement des attentes. Ses interventions sur des restructurations et des extensions d’équipements lourds, comme l’ESPCI à Paris ou le Lycée hôtelier de Guyancourt, précisent la dimension de son attention aux existants et son entêtement à vouloir les transformer de la manière la plus confortable et la plus contemporaine qui soit.
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Les différentes opérations de logements qu’elle a réalisées ou qu’elle met en chantier actuellement partent toutes d’une même idée : produire le plus d’espace possible « pour habiter plutôt que se loger ». Auteuil, Asnières, M9d4, Ziegelwasser, et Rungis s’intéressent à de nouvelles manières d’habiter l’espace, pendant que les projets à Sarcelles et Strasbourg élargissent leur champ d’investigation sur la mixité.
2/ ses contributions théoriques sous objectifs opérationnels Evaluant ses idées et ciselant ses intuitions, avant de les exposer, Anne DEMIANS joue l’opérationnel immédiatement connecté au théorique. Car rien ne la contrarierait plus que de penser qu’elle ne pourrait pas réaliser les choses telles qu’elle les a pensées. Entre la théorie et la pratique, il y a chez Anne DEMIANS, un écart si faible que tout semble s’exprimer en même temps et sans aucune différence visible. Qui la connait, connait l’engagement qui la plonge dans les tribulations et les égarements d’une profession en pleine mutation. Les temps ont changé. Elle reprend prise sur l’espace défini et repense sa surface, ses limites, sa définition comme sa destination, en multipliant ses usages potentiels. Les Black SWANS à Strasbourg montrent que sa théorie sur l’espace indéterminé est efficace puisqu’elle a convaincu ICADE de construire l’idée qu’elle portait sur le plan urbain, sur la requalification des espaces domestiques comme la base d’une nouvelle esthétique compatible avec la variabilité des cycles économiques. La trame universelle qu’elle met au point et qui lui permet d’assembler différents programmes dans un même immeuble, confirme l’intitulé du label IDI (Immeuble à Destination Indéterminée), déposé officiellement en 2016. On comprend qu’avec la réalisation (en cours) de Strasbourg, c’est d’environnement toujours qu’on parle, puisque tout le projet, dans ses fondements de reconversion et dans la totalité de ses façades appropriées, se présente comme un défi au gaspillage, sujet que l’on retrouvera dans ses contributions nationales.
3/ ses participations citoyennes, l’enseignement de l’architecture et ses contributions Anne DEMIANS enseigne l’architecture, mais préfère actuellement les supports de Paris-Dauphine qui la conduisent à dispenser ses expériences auprès d’élèves dont l’objectif est de devenir constructeur ou promoteur. Après avoir passé de longues années à enseigner le projet dans des Ecoles d’architecture (Rennes, Paris, Berlin), c’est l’Environnement et l’art de construire bien et beau qu’elle enseigne. Engagée dans une démarche sensible à l’environnement depuis 2006, elle est lauréate, en 2009, de la première session du concours Bas CARBONE initié par Yves BAMBERGER et EDF pour proposer de nouveaux modèles de constructions économes en émissions de carbone. Ce prix lui apporte une visibilité qui se prolongera son action jusqu’en 2016, où les membres de la commission PELLETIER lui commanderont un texte qu’ils intituleront « Embarquement immédiat, vers un modèle français intelligent ». Anne DEMIANS, joue en même temps sur ces trois registres pour augmenter son sentiment d’être utile à une génération qui demande autre chose qu’une seule chose. Elle se glisse entre les sujets pour mieux révéler le l’espace libre et expressif de l’architecture. Car, comme le disait Jouvet : « L’acteur ne doit pas jouer la phrase, il doit jouer entre les phrases »
Michèle LELOUP, le 27 septembre 2016
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Anne DEMIANS, architecte / Biographie
Architecte diplômée en 1990, et après avoir beaucoup dessiné et entrepris, Anne DEMIANS est actuellement à la tête d’une agence (ARCHITECTURES ANNE DEMIANS) qui compte 3 administratrices et 30 architectes, dont 5 d’entre eux sont aussi ingénieurs. Le siège de son atelier et de sa société de production est à PARIS. Elle partage son temps entre :
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/ La conception et la réalisation d’ouvrages de nature et de destinations différentes, à son atelier de la Rue de Chabrol à PARIS et ses chantiers qu’elles parcourent régulièrement et personnellement (PARIS, VAL de FONTENAY, STRASBOURG, NANCY, NICE)
2/ ses contributions assidues à des projets théoriques ouvrant sur de nouveaux modèles de construction et d’assemblages fonctionnels (IDI, POP-UP, POSTE du LOUVRE) comme à de nouvelles formes de villes (VILLE pour tous, SARCELLES, Le CAIRE)
3/ ses participations à différents groupes de Recherche sur le Développement durable, l’aménagement du territoire et l’Innovation (RBR 2020, Attractivité et Innovation PARIS, RSE ICADE) et l’enseignement qu’elle dispense à PARIS-DAUPHINE à des élèves destinés à devenir constructeurs ou promoteurs. Un enseignement qu’elle complète par sa présence au sein du conseil d’administration de PARIS/ VAL de SEINE.
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1/ Conceptions et réalisations Parmi ses principales réalisations et ses derniers projets, on compte :
Année 2016 2016/ VAL de FONTENAY/ Les Dunes (siège de La SOCIETE GENERALE) qu’elle livre en novembre de cette année, à partir d’un concours international qu’elle gagne fin 2011. 2016/ GUYANCOURT/ Lycée Hôtelier (pour le compte de la Région Ile de FRANCE) qu’elle livre en décembre de cette année, concours gagné en 2005. 2016/ PORTE d’AUTEUIL / Logements accession/ Logements sociaux (pour COGEDIM et Paris HABITAT) ouverture du chantier accession et livraison chantier locatifs aidés (en association avec Finn GEIPEL pour l’accession et en co/visibilité avec les locatifs de Rudy RICCIOTTI et Francis SOLER). L’architecte est désignée, au début des études, mandataire de l’ensemble de l’opération par les maitres d’ouvrage, après que l’équipe ait remporté la consultation internationale d’AUTEUIL. 2016/ NICE/ Cuisine centrale de la ville de NICE (NICE et Bouygues SUD/EST) concours sur invitation qu’elle remporte en février de cette année.
Année 2015 2015/ PARIS 75005/ ESPCI (Extension et restructuration de l’Ecole de Physique et de chimie industrielles/ ville de PARIS) concours international à 3 tours qu’elle gagne en 2015 pour une livraison prévue en 2020. 2015/ STRASBOURG/ Presqu’île André MALRAUX/ BLACK SWANS/ Ce sont 3 tours de logements, de bureaux, d’équipements et de commerces (ICADE PROMOTION) dont le chantier est ouvert pour une livraison fin 2019. Cette opération s’inscrit dans la suite du concours international lancé en 2012 par la ville de STRASBOURG et ICADE et remporté par l’architecte. 2015/ ASNIERES-SUR-SEINE/ Elle remporte (avec d’autres architectes et EIFFAGE) la consultation pour l’aménagement du Parc d’ASNIERES/ 800 Logements en accession et des équipements qu’elle partage avec Jean-Marc IBOS et Myrto VITART, Rudy RICCIOTTI et Edouard FRANCOIS.
Année 2014 2014/ PARIS 75013/ RUNGIS, opération d’une centaine de logements qu’elle réalise et livre en fin de cette année-là pour VINCI Immobilier 2014/ PARIS 75017/ REZO/ quartier des BATIGNOLLES, la réalisation d’un immeuble tertiaire (SNEF et SODEARIF) qu’elle finalise fin 2014 à partir d’un concours sur invitation remporté en 2011. 2014/ NANCY/ QUAI OUEST (Résidence Hôtelière et siège de CIRMAD/ Bouygues NORD/EST) qu’elle réalise dans un temps très court.
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Année 2013 2013/ PARIS 75013 / ORESSENCE /quartier MASSENA, bâtiment de logements en accession qu’elle dessine et construit pour le compte de VINCI Immobilier qui sera distingué par le Prix 2013 des femmes architectes dans la catégorie Œuvre Originale.
Année 2012 2012/ STRASBOURG/ ZIEGELWASSER/ une résidence sociale de 400 unités d’accueil (ADOMA) pour
personnes en très grande difficulté pour laquelle elle remporte le concours début 2012. Une opération en cours de construction dont la livraison globale est prévue pour 2017. 2012/ PARIS 75020/ Cuisine Centrale (ville de PARIS). Un équipement qu’elle livre en fin 2012 et qui sera distingué par le Prix 2013 Le SOUFACHE, décerné par l'académie d'architecture.
Année 2011 2011/ PARIS 75017/ BATIGNOLLES/ son intervention pour le Palais de Justice de PARIS, aux côtés de Christian de PORTZAMPARC qui l’appelle pour élargir l’équipe chargée des dispositifs fonctionnels du projet. 2011/ PARIS 75014/ BALARD/ son intervention pour le « Pentagone Français » à PARIS (Ministère de l’Intérieur) aux côtés de Dominique PERRAULT qui l’appelle pour travailler sur les ouvrages voisins et complémentaires.
Année 2010 2010/DOUAI/ PALAIS DE JUSTICE (Ministère de la JUSTICE/AMOTMJ) Le concours pour le Palais de Justice de DOUAI, lancé dans le cadre d’une grande campagne de renouvellement des Palais de Justice qu’elle remportera à l’unanimité du jury. Une opération qui sera déprogrammée dans le cadre des transferts financiers provoqués par l’installation de la Carte judiciaire.
Année 2009 2009/ ORLY SUD/ GARE de FRET/ Une gare de fret sur les terrains de l’aéroport d’ORLY SUD, qu’elle livre mi 2009 et qui constituera le tout premier chantier d’un tout nouveau travail sur la construction et l’espace. 2009/ PARIS 75013/ LA MIE DE PAIN/ (RIVP) Une résidence sociale de 300 unités d’accueil pour personnes en transit qu’elle proposera à la Ville de PARIS dans le cadre d’un concours qu’elle ne remportera pas. 2009/LUXEMBOURG KIRCHBERG (Fond de compensation KIRCHBERG) Un concours pour la réalisation d’un îlot de surfaces tertiaires sur le Plateau. Consultation internationale qu’elle ne remportera pas.
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2/ Contributions théoriques sous objectifs opérationnels (Recherche appliquée) Parmi ses principales recherches pour proposer de nouveaux archétypes d’architectures ou urbains, on compte :
Année 2016 2016/ SARCELLES-LOCHERES/ PABLO NERUDA (SNI/OSICA/CDC), une étude de requalification sociale sur les terrains de SARCELLES-LOCHERES, proposant un nouveau modèle construit de regroupement de programmes variés à l’intérieur d’un même ouvrage. Une tentative pour corriger la vacuité des espaces libres de SARCELLES avec ce qu’elle nomme « Les Nouveaux VILLAGES ». Cette contribution obtient Le prix spécial du JURY du LAB CDC, décerné par la Caisse des DEPÔTS en février 2016 2016/ TOUTES VILLES de FRANCE / (Ville pour TOUS)/ sa contribution au groupe de travail constitué à l’initiative de Benjamin DELAUX (Nouvelles Fonctions URBAINES / Ville Pour tous ) pour proposer à des acquéreurs des appartements 30% moins chers que le prix du marché en jouant uniquement sur les méthodes d’accès à la propriété en référence à la culture BLablacar ou Airbnb, et des appartements à la demande à travers des plateformes numériques et collaboratives.
Année 2015 2015/ PARIS Rive-GAUCHE/TOULOUSE-Gare (avec Bouygues IMMO), le développement d’un modèle immobilier intitulé POP-UP qui met en synergie des espaces résidentiels, des espaces de travail partagés, des services en commun. Ce dispositif est une réponse concrète aux modèles théoriques proposés dans le cadre de la disponibilité et de la mise en commun des services pour plus de convivialité. Deux modèles qui se différencient pourtant (dans leur forme définitive). L’un pour PARIS, l’autre pour TOULOUSE. (Recherches toujours en cours pour applications à suivre, vers 2017)
Année 2012 2012/ STRASBOURG/ICADE, la question reste de produire, en prise directe avec l’évolution de dispositifs économiques actuels, des architectures domestiques de qualité, appelées de plus en plus à évoluer rapidement avec la production d’immeubles dont la destination resterait indéterminée (IDI) le temps de leur élaboration, comme le temps de leur durée de vie. Un « label IDI » est déposé en 2016, conjointement par Anne DEMIANS et ICADE, encadrant l’idée d’un dispositif constructif (trame unique et façade non spécifiable) capable de répondre efficacement aux commandes de transformations dans la construction domestique.
Année 2010 2010/ LE CAIRE. Place RAMSES/ Une proposition libre pour s’attaquer la morphogenèse de la ville du CAIRE, en la dé-sasphyxiant d’abord, en la ré-oxygénant ensuite, pour la dé-densifier naturellement enfin. Ce seront l’acte 1, l’acte 2, puis l’acte 3 du projet BOA ( Bionic Oxygen’ Antidote). Contribution humanitaire et patrimoniale.
Année 2009
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2009/ MONTPELLIER/ EDF / BAS CARBONE, projet d’anticipation énergétique qui fait d’elle la première lauréate du concours BAS CARBONE, lancé par Yves BAMBERGER /EDF, pour engager la production de bâtiments peu émissifs en dioxyde de carbone.
Année 2008 2008/ PARIS 75013/ LA HAUTEUR/ à Masséna, une réponse sur la question de la hauteur dans PARIS, en dessinant une double tour (Logements et Bureaux) qui retiendra l’attention de la ville de PARIS, de la presse quotidienne (Le Figaro, Le Parisien) et de la télévision.
3/ Participations citoyennes, Enseignement de l’Architecture et contributions Parmi ses principales actions professionnelles et citoyennes pour faire évoluer les attitudes, nourries par les postes de professeure d’architecture qu’elle occupe à PARIS et en PROVINCE, on compte :
Année 2016 2016 (depuis 2010) sa participation active au groupe RBR 2020 (commission Philippe PELLETIER / Christian CLERET) pour proposer au Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’aménagement du territoire des solutions pour que les bâtiments soient plus responsables et que l’énergie soit mieux gérée sur le territoire Chargée par la commission PELLETIER de rédiger un rapport prospectif sur la VILLE MUTABLE, son texte « EMBARQUEMENT IMMEDIAT, vers un modèle français intelligent », propose des solutions de partages énergétiques et des pistes réalistes pour diffuser sur le plan national les vertus d’une attitude durable et responsable. Ce rapport, en cours de relecture, sera présenté, début novembre 2016, au Ministre de l’Ecologie. 2016 / L’UNIVERSITE PARIS DAUPHINE, où elle enseigne régulièrement depuis 2008, l’architecture à des élèves destinés à devenir des constructeurs et des promoteurs. 2016 / L’ECOLE d’Architecture VAL de SEINE où elle est membre du conseil d’administration depuis 2014, auprès de son président Francis RAMBERT. Année 2015 2015/ AU POURTOUR DES TOURS / Quelques raisons pour lutter contre le gaspillage de l’espace et du territoire, à propos de PARIS 75013/ LA HAUTEUR/ à Masséna (2008), une réponse sur la question de la hauteur dans PARIS, en dessinant une double tour (Logements et Bureaux) qui retiendra l’attention de la ville de PARIS, de la presse quotidienne (Le Figaro, Le Parisien) et de la télévision. 2015/ son entrée au Conseil de l’ATTRACTIVITE et de l’INNOVATION, présidé par Jean-Louis MISSIKA (à sa demande) pour participer aux décisions à prendre en matière d’architecture et d’urbanisme, dans le cadre du Grand PARIS 2015/ LES ARCHITECTES ET LE POUVOIR/ L’avenir des architectes à travers l’observation des évolutions, dans l’histoire, de sa place auprès du pouvoir.
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2015/ son entrée au Comité d’Orientation stratégique/ RSE/d’ICADE (destinées urbaines) présidé par Olivier WIGNIOLLE 2015/ son admission dans le Groupe de travail VILLE DURABLE de la CAISSE des DEPÔTS, présidé par André YCHE 2015/ Le Prix de l’œuvre originale (pour les Logements ORESSENCE, à PARIS). Prix Femmes architectes 2015 / sa nomination comme sociétaire de l’Académie d’Architecture Année 2014 2014/ LES FEMMES EN ARCHITECTURE/ entre émancipation et anticipation
Année 2010 2010 / CONSONNANCE ET DISSONANCE /vers une architecture hybride et métisse s’inspirant des codes de l’art numérique. 2010 / L’ESA (Ecole Spéciale d’ARCHITECTURE) où elle est professeure associée entre 2008 et 2011 Année 2004 2004 / L’EAB Ecole d’Architecture de BRETAGNE) où elle enseigna comme professeure entre 1998 et 2004.
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1/ Conceptions et réalisations Illustrations
Parmi ses principales réalisations et ses derniers projets, on compte, entre 2016 et 2008 :
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2016/ VAL de FONTENAY/ Les Dunes (siège de La SOCIETE GENERALE
Année 2016 2016/ VAL de FONTENAY/ Les Dunes (siège de La SOCIETE GENERALE) qu’elle livre en novembre de cette année, à partir d’un concours international qu’elle gagne fin 2011.
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2016/ GUYANCOURT/ Lycée Hôtelier/ Restructuration et Extension
Année 2016 2016/ GUYANCOURT/ Lycée Hôtelier/ Restructuration et Extension/ (pour le compte de la Région Ile de FRANCE) qu’elle livre en décembre de cette année, concours gagné en 2005.
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2016/ PORTE d’AUTEUIL / Logements accession/ Logements sociaux (pour COGEDIM et Paris HABITAT)
Année 2016 2016/ NICE/ Cuisine centrale de la ville de NICE (NICE et Bouygues SUD/EST) concours sur invitation qu’elle remporte en février de cette année.
Année 2016 2016/ PORTE d’AUTEUIL / Logements accession/ Logements sociaux (pour COGEDIM et Paris HABITAT), avec Finn GEIPEL, pour l’accession à la propriété, et en co-visibilité avec l’opération de logements sociaux pour Paris-Habitat.
Année 2015 2015/ ASNIERES-SUR-SEINE/ Elle remporte (avec d’autres architectes et EIFFAGE) la consultation pour l’aménagement du Parc d’ASNIERES/ 600 Logements en accession qu’elle partage avec Jean-Marc IBOS et Myrto VITART, Rudy RICCIOTTI et Edouard FRANCOIS.
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2015/ STRASBOURG/ Presqu’île André MALRAUX/ BLACK SWANS
Année 2015 2015/ PARIS 75005/ ESPCI (Extension et restructuration de l’Ecole de Physique et de chimie industrielles de la ville de PARIS) concours international à 3 tours, qu’elle gagne en 2015 pour une livraison prévue en 2020
Année 2015 2015/ STRASBOURG/ Presqu’île André MALRAUX/ BLACK SWANS/ Ce sont 3 tours de logements, de bureaux, d’équipements et de commerces (ICADE PROMOTION) dont le chantier est ouvert, pour une livraison fin 2019. Cette opération s’inscrit dans la suite du concours international lancé en 2012 par la ville de STRASBOURG et ICADE, et remporté par l’architecte.
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2014/ PARIS 75013/ RUNGIS
Année 2014 2014/ PARIS 75013/ RUNGIS, opération d’une centaine de logements qu’elle réalise et livre en fin de cette année-là pour VINCI Immobilier
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2014/ PARIS 75017/ REZO/ quartier des BATIGNOLLES
Année 2014 2014/ PARIS 75017/ REZO/ quartier des BATIGNOLLES, la réalisation d’un immeuble tertiaire (SNEF et SODEARIF) qu’elle finalise fin 2014, à partir d’un concours sur invitation, remporté en 2011.
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2014/ NANCY/ QUAI OUEST (Résidence Hôtelière et siège de CIRMAD/ Bouygues NORD/EST)
Année 2014 2014/ NANCY/ QUAI OUEST (Résidence Hôtelière et siège de CIRMAD/ Bouygues NORD/EST) qu’elle réalise dans un temps très court.au bord du canal.
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Plan R+1 à R+3
2013/ PARIS 75013 / ORESSENCE /quartier MASSENA
Année 2013 2013/ PARIS 75013 / ORESSENCE /quartier MASSENA, bâtiment de logements en accession qu’elle dessine et construit pour le compte de VINCI Immobilier et qui sera distingué par le Prix 2013 des femmes architectes dans la catégorie Œuvre Originale).
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2010/DOUAI/ PALAIS DE JUSTICE
Année 2012 2012/ STRASBOURG/ ZIEGELWASSER/ une résidence sociale de 400 unités d’accueil (ADOMA) pour
personnes en grande difficulté et pour laquelle elle remporte le concours début 2012. Une opération en cours de livraison
Année 2012 2010/DOUAI/ PALAIS DE JUSTICE (Ministère de la JUSTICE/AMOTMJ) Le concours pour le Palais de Justice de DOUAI, lancé dans le cadre d’une grande campagne de renouvellement des Palais de Justice qu’elle remportera à l’unanimité du jury. Une opération qui sera déprogrammée dans le cadre des transferts financiers provoqués par l’installation de la Carte judiciaire.
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Plan rez-de-chaussée Plan niveau +1
2012/ PARIS 75020/ Cuisine Centrale (ville de PARIS).
Année 2012 2012/ PARIS 75020/ Cuisine Centrale (ville de PARIS). Un équipement qu’elle livre en fin 2012 et qui sera distingué par le Prix 2013 Le SOUFACHE, décerné par l'académie d'architecture.
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2009/LUXEMBOURG KIRCHBERG (Fond de compensation KIRCHBERG)
Année 2011 2011/ PARIS 75017/ BATIGNOLLES/ son intervention pour le Palais de Justice de PARIS, aux côtés de Christian de PORTZAMPARC qui l’appelle pour élargir l’équipe chargée des dispositifs fonctionnels du projet. 2011/ PARIS 75014/ BALARD/ son intervention pour le « Pentagone Français » à PARIS (Ministère de l’Intérieur) aux côtés de Dominique PERRAULT qui l’appelle pour travailler sur les ouvrages voisins et complémentaires.
Année 2009 2009/ ORLY SUD/ GARE de FRET/ Une gare de fret sur les terrains de l’aéroport d’ORLY SUD, qu’elle livre mi 2009 et qui constituera le premier chantier d’un tout nouveau travail sur la construction, la mécanique et l’espace.
Année 2009 2009/ PARIS 75013/ LA MIE DE PAIN/ (RIVP) Une résidence sociale de 300 unités d’accueil pour personnes en transit qu’elle proposera à la Ville de PARIS dans le cadre d’un concours qu’elle ne remportera pas.
Année 2009 2009/LUXEMBOURG KIRCHBERG (Fond de compensation KIRCHBERG) Un concours pour la réalisation d’un îlot de surfaces tertiaires sur le Plateau. Consultation internationale qu’elle ne remportera pas.
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2/ Contributions théoriques sous objectifs opérationnels (Recherche appliquée) Illustrations
Parmi ses principales recherches pour proposer de nouveaux archétypes d’architectures et urbains, compte :
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Année 2016 2016/ SARCELLES-LOCHERES/ PABLO NERUDA (SNI/OSICA/CDC), une étude de requalification sociale sur les terrains de SARCELLES-LOCHERES, proposant un nouveau modèle construit de regroupement de programmes variés à l’intérieur d’un même ouvrage. Une tentative pour corriger la vacuité des espaces libres de SARCELLES avec ce qu’elle nomme « Les Nouveaux VILLAGES ». Cette contribution obtient Le prix spécial du JURY du LAB CDC, décerné par la Caisse des DEPÔTS en février 2016
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2016/ VILLES de FRANCE / (Ville pour TOUS)/ sa contribution au groupe de travail constitué à l’initiative de Benjamin DELAUX (Nouvelles Fonctions URBAINES / Ville Pour tous ) pour proposer à des acquéreurs des appartements 30% moins chers que le prix du marché en jouant uniquement sur les méthodes d’accès à la propriété en référence à la culture BLablacar ou Airbnb, et des appartements à la demande à travers des plateformes numériques et collaboratives.
Année 2015
2015/ PARIS Rive-GAUCHE/TOULOUSE-Gare (avec Bouygues IMMO), le développement d’un modèle immobilier intitulé POP-UP qui met en synergie des espaces résidentiels, des espaces de travail partagés, des services en commun. Ce dispositif est une réponse concrète aux modèles théoriques proposés dans le cadre de la mixité recherchée. Deux modèles qui se différencient pourtant (dans leur forme définitive). L’un pour PARIS, l’autre pour TOULOUSE. (Recherches toujours en cours pour applications à suivre, vers 2017)
Année 2010 2010/ LE CAIRE. Place RAMSES/ Une proposition libre pour s’attaquer la morphogenèse de la ville du CAIRE, en la dé-sasphyxiant d’abord, en la ré-oxygénant ensuite, pour la dé-densifier naturellement enfin. Ce seront l’acte 1, l’acte 2, puis l’acte 3 du projet BOA ( Bionic Oxygen’ Antidote). Contribution humanitaire et patrimoniale.
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3/ Participations citoyennes et Enseignement de l’Architecture Contributions
Parmi ses principales actions professionnelles et citoyennes pour faire évoluer les attitudes et le temps qu’elle consacre à enseigner à PARIS et en PROVINCE, on compte :
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Année 2016 2016 (depuis 2010) sa participation active au groupe RBR 2020 (commission Philippe PELLETIER / Christian CLERET) pour proposer au Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’aménagement du territoire des solutions pour que les bâtiments soient plus responsables et que l’énergie soit mieux gérée sur le territoire Chargée par la commission PELLETIER de rédiger une synthèse sur la VILLE MUTABLE, son texte « EMBARQUEMENT IMMEDIAT », propose des solutions de partages énergétiques et des pistes réalistes pour diffuser sur le plan national les vertus d’une attitude durable et responsable. Ce rapport, en cours de relecture, sera présenté, début novembre 2016, au Ministre de l’Ecologie.
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EMBARQUEMENT IMMEDIAT, POUR UNE VILLE DURABLE, mai 2016 1/ C’était hier : c’était un temps où le développement économique et les contrecoups climatiques n’avaient rien en commun. Constat fait, comment, alors, ne plus nous interroger sur la meilleure façon d’agir pour remplacer radicalement ces modèles urbains devenus tellement dépassés par la raréfaction des ressources naturelles et par l’accroissement irrattrapable des populations, qu’ils paraissent incroyablement innocents ? A travers les époques, ce sont toujours les évolutions des systèmes sociotechniques qui ont le plus modifié nos attitudes, ensuite nos sociétés, enfin notre façon de vivre ensemble. Donc, l’architecture de nos villes : L’ascenseur aura permis de construire plus haut et de modifier la densité de la ville et la voiture nous aura permis de nous déplacer de plus en plus loin (et de plus en plus vite) contribuant à l’étalement incontrôlable de l’urbanisation. L’internet, comme l e téléphone mobile, aura changé les usages et les comportements courants. La concurrence et le renouvelable auront modifié les valeurs du partage de l’énergie sur le territoire, sans que nous en prenions conscience. Internet fait apparaitre l’idée retrouvée de condominiums, de morceaux de ville gérée en copropriété, de strates supplémentaires dégagées par la spéculation foncière. On constate ces changements à travers l’accroissement fulgurant d’une économie et d’activités de partage. Des analyses évoquent une hybridation des cultures qui se développent de manière hypersonique, avec échanges permanents, ouvrant à toutes les libertés d’expression et de mouvement, excepté celles encore circonscrites au dogme réducteur de religions simplificatrices. Car, plus l’énergie se transforme en culture (voir le développement et l’identification des architectures produites) plus son accès se complexifie. D’un autre côté, on constate, quelques fois un peu découragé, notre incapacité à juguler la valorisation commerciale, seule e t prioritaire sur toutes les autres, qui est faite de ces mutations technologiques, quand il serait si facile d’en recaler les objectifs et de croire à leur facteur serviable. La société banalise leurs effets. Pourtant, elles sont enracinées dans chacun de nos comportements ordinaires. La diffusion universelle de l’internet change le travail et les mentalités. Le développement urbain et territorial est contraint par des règles qui sont encore liées à l’essor économique d’un temps fini. Ce contredit perpétue le mitage du territoire (82 000 m² de terres agricoles disparaissent chaque année, en France) et accélère l’obsolescence des habitudes et des espaces de travail. Alors que l’usage évolue, souvent plus vite que les espaces qui les portent, les villes, figées dans leur espace–temps de réactivité beaucoup trop long, restent toujours aux mains des stratèges du foncier ou de celles, exclusives et plus restrictives, des gestionnaires en tous genres et de ces nouveaux ensembliers. 2/ Ce sera demain : ce sera le temps où le développement des villes connaitra une nouvelle Renaissance La présence de 7 milliards d’individus, sur terre, se rapproche hâtivement du chiffre maximum acceptable des 9 milliards d’individus, avancé par les démographes. Pour répondre utilement aux besoins de cette démographie en réelle expansion, il devient urgent de reconsidérer fondamentalement les systèmes d’évolution ou les modèles de développement de nos espaces urbains. La densité urbaine, repensée et rendue responsable de ses extensions, est un des facteurs majeurs de cette transformation. Elle participe de cette exigence qui consiste à accepter d’abord que la planète est un gisement de ressources fossiles dont on atteint les limites d’exploitation. Puis, à considérer que les énergies renouvelables, même si elles se substituent un jour au nucléaire ou au fossile, ne sauraient être dissociées de terres réservables. Ces terres arables et productives, capables de nourrir individus et faune et de développer abondamment sa flore, en surface. L’identification précise des ressources et la manière la plus économe de les exploiter sont donc les clés des modèles socio-urbains de demain. Ainsi, il faut donc rendre nos constructions plus garantes de leurs propres projets, voir ce que cela veut dire de les inscrire dans les actes vierges d’une nouvelle Renaissance. On devrait pouvoir affirmer qu’apprendre à moins (ou à mieux) consommer comme apprendre à moins (ou à mieux) construire, deviendrait alors un code de conduite ordinaire. Une des actions les plus efficaces qui soit, consisterait, par exemple, à inverser l’ordre des priorités, en permettant d’ébaucher les vides avant les pleins, à ancrer fortement, mais passagèrement, les espaces, plutôt qu’à édifier durablement, mais de mauvaise qualité. Penser, avant toute décision de construire du neuf, si on ne peut pas, avant, optimiser l’existant. Il s’agit donc bien de cette idée qui consiste à proposer des dispositifs bâtis sur des identifications et des échelles variables pour qu’une ville reste en lien avec son territoire. Les bases de cette conquête effective (et non théorique) pourraient être celles des interventions suivantes : A/ favoriser l’innovation et la mutabilité des bâtiments en les rendant, avant tout, mieux adaptés aux évolutions véloces des usages en mutation, en supprimant parallèlement l’asservissement dans lequel la réglementation en cours les tient. B/ favoriser la biodiversité du territoire en portant plus d’attention au corridor vert. C/ installer le modèle français comme la nouvelle référence d’une politique d’échanges responsable. D/ installer trois grandes échelles d’intervention (les échelles de l’ouvrage, des assemblages, du territoire) E/ composer avec des idées pour agir efficacement : L’iDEE A/ favoriser l’innovation et la mutabilité des bâtiments en les rendant, avant tout, mieux adaptés aux évolutions véloces des usages en mutation. 1/ L’innovation. La croissance d’Internet a des incidences certaines sur les modes de vie. La lecture attentive de « La Petite POUCETTE » de Michel SERRES, permet de comprendre l’importance du numérique dans les changements cohérents qui se sont produits, ces dix dernières années. C’est une énergie, dont la nature est complètement nouvelle, et qui se glisse en nous tous. Elle s’est traduite immédiatement dans nos phrases et dans nos gestes. En lien avec la connaissance, avec la centralisation d’un pouvoir érodant son profil au profit du déploiement plus horizontal d’un esprit plus collaboratif. Les attitudes au travail s’en sont trouvées modifiées et le rapport à l’espace domestique bouleversé, qu’il se situe sur une échelle rapprochée ou sur celle du territoriale. Les centres urbains doivent se transformer et intégrer d’urgence l’idée de CHRONOTOPIES actives et spécifiques pour qualifier l’usage des espaces à consommer collectivement. Ce modèle linéaire, construit comme un modèle intelligent dans lequel le temps est le facteur principal, renforce les occasions de partager l’espace construit pour le rendre plus efficace, mieux utilisé, non gaspillé. Modèle qui produit des espaces partagés entre des habitations et des bureaux, entre entreprises publiques et sociétés privées, sans aucune perte d’usage. 2/ La mutabilité. Pour lutter contre l’idée d’un territoire gangréné et contre cette gabegie de surfaces peu maitrisée, comme celle des bureaux (5 millions de m² de bureaux restent vides) construits avec une perspective d’obsolescence mesurée à 10 ans, la notion d’une mutabilité de la ville, inscrite dans les gènes de chacun de ses bâtiment, s’impose. Nous serions dans la logique de ne rien figer, de rendre les surfaces simplement disponibles et d’éviter que les villes puissent se transformer aussi vite que les usages le font (changements d’affectations, dépendant de cycles économiques de plus en plus courts). Cette mutabilité est certainement la base d’une nouvelle esthétique qui reste à découvrir. Loin des modèles encore proposés. La réversibilité des espaces est traçable et vérifiable. Je l’ai réalisée à STRASBOURG, pour le compte d’ICADE, à l’occasion de l’opération dite des BLACK SWAN. Plus de hauteur est donnée à la construction, dans les logements. Ce qui améliore le confort
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de l’habitation et permet son transfert en espace de travail connecté, si nécessaire. Une architecture de façade plus travaillée contribue à augmenter la durée de vie du bâtiment. On crée des espaces disponibles plutôt que des espaces dédiés. L’ouvrage est alors un espace capable, prêt à encaisser toute modification d’usage ou de reconversion qu’on lui demanderait sans aucune dégradation de son architecture et de son équilibre économique. Et pour faciliter ce mouvement inéluctable d’une architecture qui se ferait aussi adaptable que disponible pour encaisser tous les changements possibles, il faut alléger les réglementations contraignantes, booster l’innovation et modifier les comportements réducteurs trop encombrants. Il s’agira alors : a/ de modifier les Procédures urbaines en établissant des permis mixtes avec destination initiale et finale, b/ de modifier la Réglementation technique (par exemple, s’affranchir du service de sécurité 24h/24h et proposer une sécurité alternative, concertée avec les services de sécurité incendie, c/ d’orienter les constructions domestiques vers une uniformité de leurs hauteurs respectives, arrêtée aujourd’hui à 28m pour les bureaux et à 50 m pour les habitations. Puis proposer d’inciter à investir, de stimuler fiscalement cette souplesse de construction à travers des crédits RCBCE, équivalents à la somme due et qui peuvent être utilisés à l’occasion d’une autre opération. Proposer aussi d’étendre le taux réduit de la TVA à la vente de la majorité des logements dans le respect de la directive TVA et revenir à une durée de régularisation de la TV A, à 10 ans, au lieu de 20, pour éviter les reversements de TVA. Proposer enfin de ramener le taux de l’IS de 33% à 19%, pour les opérateurs qui s’engageraient, par exemple, de transformer leurs immeubles de bureaux en logements, dans les 15 ans. B/ favoriser la biodiversité du territoire en construisant en portant une attention plus grande au corridor vert Pouvoir donc mettre en œuvre, au niveau des localités et des collectivités, une politique de gestion initiée par le public et étendue à travers des mesures d’incitation à agir, pour le privé. Ce sont des actions concrètes qui visent à ralentir la perte de la biodiversité. Des corridors écologiques sont créés ou renforcés dans l’intention de préserver le plus d’espaces naturels et agricoles possibles. C’est une trame verte qui préserve les caractéristiques vertes du territoire. Cette action s’inscrit dans l’idée que moins construire et mieux construire permettront de plus grandes libertés d’action pour les générations à venir. Les territoires laissés vacants sont requalifiés par de nouvelles biodiversités développant des aptitudes à vivre en ville dense. C/ installer le modèle français comme la nouvelle référence d’une politique d’échanges responsable On sait que la réglementation et les certifications françaises ne font aucune différence entre les différentes régions de France. Quel que soit l’espace géographique dans lequel on construit, on subit l’esprit centralisateur du contrôleur, l’esprit martial du codificateur. Cette condition réglementaire, plutôt généralisatrice, montre ses limites quand il s’agit de climat et de sa règlementation. Sont exclues de toute logique spécifique, les orientations, le confort d’été, le confort d’hiver, les ponts thermiques, les isolations, l’inertie des ouvrages, la dimension des ouvertures et même l’arrosage des jardins, au profit d’une règle construite sur des modèles administratifs plus que sur des objectifs. Les premiers résultats sortis des applications en cours, sont toujours contre-productifs économiquement, montrant surabondances ou insuffisances. De grandes différences climatiques (notamment entre le nord et le sud de la France) existent. Il s’agit donc, avec une politique d’Echange Responsable d’en exploiter la disparité, plutôt que de la négliger, par voie règlementaire. L’indépendance (ou la dépendance) des pays va s’organiser autour de la raréfaction de l’eau, des réserves naturelles et des sources d’énergie. L’eau et l’énergie vont devenir, et de manière croissante, les nouvelles valeurs d’échange. Face aux enjeux énergétiques mondiaux, un nouveau modèle Français qui découle directement d’une situation géographique privilégiée, pourrait émerger, sur sa seule capacité à réorganiser ses échanges de consommations, en vue d’accroitre son autonomie énergétique. Mais, sans oublier toutefois de les inscrire, par contagion, dans un système d’échange actif avec les pays limitrophes. Tout cela, dans une grille de relations mondiales, montée de façon exponentielle. La France possède, en effet, des terres, des mers, des côtes, des plaines et des montagnes. Il y fait froid et chaud au même moment sur une ligne de partage nord/sud. On y croise des terres humides et des terres sèches. On y répertorie des énergies renouvelables ou des ressources naturelles, comme le soleil des régions sud, les vents des côtes ouest, les pluies du nord et la neige de sa façade est. L’eau est présente, sous toutes ses formes et en abondance. C’est cette richesse qu’on doit exploiter, cardinalement et territorialement, dans ses particularités les plus efficaces, avec intelligence.
D/ trois grandes échelles d’intervention (les échelles de l’ouvrage, des assemblages, du territoire) Il s’agit là d’évoquer les échelles d’intervention sur lesquelles on peut agir, au début de l’expérience, pour mieux en comprendre l’importance. Ce sont trois échelles sur lesquelles on intervient, et qui sont placées, l’une derrière l’autre, sur ce qu’on nomme la Ligne d’Echange Responsable : 1/ l’échelle de l’ouvrage, 2/ l’échelle des assemblages, 3/ l’échelle du territoire. L’expérience de démultiplication des échelles réussie, à l’échelle de deux lignes de Partage, on pourrait alors démultiplier le principe d’Echange responsable à un Echange d’Intérêt entre deux villes éloignées ou entre deux Lignes d’Echange de pays assez distants l’un de l’autre (Nord/sud, Nord-ouest/ sud-est, autre) géographiquement opposés et climatiquement différents. Les complémentarités se mettraient en ordre sur une échelle macro-économique et sociale, créant possiblement de nouveaux types de relations culturelles, économiques et exercées entre des cibles territoriales de configurations nouvelles. E/ des idées pour agir : L’ iDEE Mais pour agir efficacement et développer ces Pactes d’Intérêt Energétique et ces Lignes d’Echange Responsable, il est évident qu’il faut créer des comités d’incitation, de développement et de surveillance de ces actions programmées. Ces hauts conseils de l’Environnement se présentent alors sous la forme de 4 Instituts pour le Développement d’un Environnement Evolutif. (IDEE). Ce sont des établissements à la fois d’Etat et du privé (Energéticiens). Ils existent dans 4 régions de France et fonctionnent, de manière transversale, sur la réalisation de bâtiments, apportant aux maires, aux collectivités territoriales ou aux régions, des avis et des propositions critiques. Le fondement des réflexions de ces Instituts émerge directement de celles émises par une assemblée d’experts, élargie aux hommes de terrain (commission issue du Grenelle de l’Environnement). Des aides et des subventions de l’Etat stimulent ceux qui veulent s’inscrire sur ces Lignes d’Echange Responsable, signer les Pactes s’y référant et forcer cette politique de fabrication à se placer sur le champ opérationnel. L’IDEE est renouvelé en permanence. Les membres sont choisis dans les des branches très différentes : planification, environnement, paysage, économie, énergies, économie, anticipation et architecture.
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