GLAMOUR IS THE NEW SMART MODE FRÉDÉRIC BEIGBEDER LE TEMPS DES AVEUX
JOAILLERIE DIAMANTS ÉTERNELS
HORLOGERIE UN LUXE INTEMPOREL
BEAUTÉ DES ÉGÉRIES SUR PELLICULE
RENCONTRES CATE BLANCHETT MARC LÉVY SOFIA ESSAÏDI THIERRY ARDISSON FX DEMAISON SONIA ROLLAND CHRISTOPHE LAMBERT ELISA TOVATI
Secrets de stars La mode fait son cinéma
001 • Juin 2023 L 12582 - 1 H - F: 14,90 € - AL
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10/05/2023 14:04
EDITO
Lancement du numéro 1
de Harcourt Magazine [ Quand la couleur côtoie le noir et blanc… ] Depuis sa création, Studio Harcourt, hors du temps et des modes, préserve et cultive les valeurs fondamentales qui ont forgé son succès et sa réputation : l’excellence, la valorisation d’une esthétique, une élégance à la française et un art de recevoir très parisien.
I
maginé par Cosette Harcourt, femme d’exception, moderne et à l’avant-gardisme audacieux, le studio éponyme naît de sa collaboration avec les frères Lacroix, patrons de presse à l’instinct visionnaire et hommes d’affaires aguerris. L’idée de Cosette Harcourt : faire se rencontrer deux arts, la photographie et le cinéma. Ainsi, pour tirer le portrait des grandes familles de l'époque, fait-elle appel aux éclairagistes de cinéma. Une méthode bien à elle qui fera tout le charme de cette emblématique maison.
Olivia & Thibault* REICHELL *Fondateur, Editeur & Directeur de la Publication de HARCOURT MAGAZINE
Studio Harcourt prend ainsi ses marques en 1934, au sein du très chic 8e arrondissement de Paris et puise son héritage dans les racines glamour de l’âge d’or du cinéma français en noir et blanc. L'esprit intimiste et très élégant de la méthode Harcourt séduira le monde du 7e art. De Brigitte Bardot à Alain Delon, en passant par Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Laetitia Casta, Vincent Lindon, Jean Reno ou Keanu Reeves pour ne citer qu’eux, ces actrices et acteurs défileront dans l'atmosphère feutrée des studios de la Maison. Sans oublier bien-sûr les personnalités issues de la politique, de la mode, du sport ou de la culture… Souvent imité, mais jamais égalé, le style Harcourt est devenu au fil du temps un gage d’éternité, une référence iconographique qui s’impose comme une signature incontournable. A l'heure des "selfies" et du tout numérique, dans une période où la presse magazine est souvent délaissée, nous avons souhaité prendre le contrepied et relever ce challenge en lançant Harcourt Magazine. Au-delà du mythique portrait qui a fait sa renommée, nous allons vous faire découvrir dans ce numéro 1, un univers artistique souvent méconnu où la couleur côtoie le noir et blanc en totale harmonie. Les références iconographiques liées au plan américain, avec son halo de lumière, sont challengées, ce qui permet de créer un magazine en mouvement en pleine cohérence avec notre époque. Tout en respectant les codes du Studio Harcourt, l’esprit de cette édition est résolument contemporain et ne manquera pas de surprendre… Dans notre premier numéro semestriel avec ses deux « covers » (Black / Red), qui a pour thématique « Studio Harcourt fait son cinéma », Harcourt Magazine clame son amour pour le 7e art au travers de portraits de personnalités qui comptent dans les milieux du cinéma. Des éditoriaux consacrés à la mode, à la joaillerie, à l’horlogerie, aux fragrances, etc. - que nous retrouverons dans les prochaines éditions - viendront compléter ces rencontres. Les prochains thèmes traités pourraient être « Black is Black », « L’intime », « Les 7 péchés capitaux », « Voyage » … Un grand merci à l’équipe du Studio Harcourt et à la team de Harcourt Magazine qui ont collaboré à la réalisation de ce magazine et partagé cette expérience, ainsi qu’à toutes les personnes qui se reconnaîtront.
Rendez-vous sur harcourt-magazine.com EN COUVERTURES DU NUMÉRO 1 GLAMOUR IS THE NEW SMART
COVER BLACK Photographie, maquillage, coiffure : Equipe STUDIO HARCOURT.
GLAMOUR IS THE NEW SMART
MODE
MODE
FRÉDÉRIC BEIGBEDER LE TEMPS DES AVEUX
COVER RED Julie TUZET, mannequin @metropolitanmodelsgroup porte une robe GEORGES MAKAROUN avec une montre LA D MY DIOR et des boucles d'oreilles CONSTELLATION en or blanc serties de diamants de synthèse et bague COURBET • Photographe : Equipe STUDIO HARCOURT composée de Eloi ROBERT (coordination), Kostia PETIT (photographe), Alexis RAMBOSSON (assistant photographe), Benoit PINCHON (assistant photographe) et Elliot MEYER • Stylisme et réalisation : Farouk CHEKOUFI • Coiffure : Raynald @b-agency • Maquillage : LORANDY pour DIOR BEAUTY • Manicure : MARIE ROSA pour DIOR BEAUTY • Assistant stylisme : Benjamin COUTAN et Cannelle GODRAN.
JOAILLERIE DIAMANTS ÉTERNELS
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HORLOGERIE
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À L'HEURE DES STARS
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MODE
BEAUTÉ
FRÉDÉRIC BEIGBEDER LE TEMPS DES AVEUX
DES ÉGÉRIES AU CINÉMA
RENCONTRES
BEAUTÉ DES ÉGÉRIES AU CINÉMA
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JOAILLERIE
MARC LÉVY SOFIA ESSAÏDI THIERRY ARDISSON FX DEMAISON SONIA ROLLAND CHRISTOPHE LAMBERT ELISA TOVATI
MARC LÉVY SOFIA ESSAÏDI THIERRY ARDISSON FX DEMAISON SONIA ROLLAND CHRISTOPHE LAMBERT ELISA TOVATI
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Cate Blanchett
Secrets Cate Blanchett de stars
Star iconique
La mode Starfait iconique son cinéma
001 • Juin 2023
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HARCOURT MAGAZINE
FRÉDÉRIC BEIGBEDER LE TEMPS DES AVEUX
JOAILLERIE DIAMANTS ÉTERNELS
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11/05/2023 18:59
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Fondateur, Editeur & Directeur de la publication : Thibault REICHELL • Attachée de presse : Olivia REICHELL-GONTHIER • Conseiller communication : Jean-Michel DELAVAUD • Coordinateur de la rédaction : Olivier BONNEFON • Styliste et Directeur artistique : Farouk CHEKOUFI • Photographes : Equipe du STUDIO HARCOURT, Kostia PETIT, collectif de photographes et assistants (voir dossiers intérieurs) • Coordinateur STUDIO HARCOURT : Eloi ROBERT • Correspondants : Audrey GROSCLAUDE, Blandine DAUVILAIRE, Alicia FALL, Tom BOYLE, Viviane LAFARGUE, Gigi RIARD, Jade REICHELL, Ange REICHELL, Hervé de l’ANTENNE, Serge COURTELINE • Maquilleurs, coiffeurs, manucures : voir dossiers intérieurs • P.A.O : Atelier Claire CARREAU • Secrétaire de rédaction : Alain LABATUT • Dessinateurs : Jade, Ange, Hugo, Tom & Théo, Rose, Swana, Jeyla • Régie Publicitaire : HARCOURT MAGAZINE, Thibault REICHELL, t.reichell@harcourtmagazine.com et SO EVENTS, Jean-Marc DAHAN, jmd@hdmedias.com, tél. / 06 07 78 46 45 • Dépôt légal à parution, copyright N2GUP, ISSN en cours. HARCOURT MAGAZINE, www.harcourt-magazine.com, est une publication éditée par N2GUP. Siège social : 25 rue de Ponthieu, 75008 Paris, France. Impression en France. Toute reproduction, même partielle, des articles publiés dans cette édition sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 Mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.
8
SOMMAIRE
GRAND ÉCRAN |
PRISE DE VUE |
12
Cate Blanchett
Marc Lévy
CADRAGE | Sofia Essaïdi
16
CLAIR OBSCUR | Thierry Ardisson CONTRASTE |
18
India Hair
DE L'ÉCRIT AU GRAND ÉCRAN
ULTIME ET SUBLIME
Visuel, cinématographique, son style littéraire a séduit des millions de lecteurs à travers le monde et tapé dans l’œil d’Hollywood. Sa dernière saga, « 9 », aux accents prémonitoires, est en cours d’adaptation en série et pourrait avoir une suite en librairie.
Elle possède le magnétisme et l’élégance sublime des étoiles de l’âge d’or hollywoodien. La modernité et la précision de son jeu, sa capacité à entrer dans tous les rôles, font de Cate Blanchett, une sorte de comédienne ultime. Actrice caméléon, dont la classe n’a jamais été prise en défaut.
ZOOM | FX Demaison FOCUS |
22 24
CHAMBRE NOIRE | Elisa Tovati ARRÊT SUR IMAGE |
ÉCRAN TOTAL | Esther Rollande
26
FAIR PLAY | Projecteur sur Paris 2024
MODE |
CONFESSION D’UN SERIAL NOCEUR Frédéric Beigbeder a longtemps cru que la vie était une fête. Avant d’en sortir, l’écrivain, chroniqueur et cinéaste s’est égaré dans un monde où l’hédonisme était la seule utopie et la cocaïne son kérosène. A 57 ans, le voilà rattrapé par ses démons, qu’il exorcise dans ses « Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé ».
60
Diamants éternels LE CINÉMA EST UN ÉCRIN, UNE BOÎTE À BIJOUX Cinq films recèlent presque plus de perles et de diamants, que toute la place Vendôme. Dans « Breakfast at Tiffany’s » (1961), Audrey Hepburn, vêtue d'une robe noire et d'un collier de perles, rêve devant la vitrine de la célèbre joaillerie new-yorkaise. Composé par Jean Schlumberger, son collier est composé de cinq rangs de perles, orné d'un pendentif en diamants en forme de croissant de lune...
10
28
FRAGRANCES | Parfum et cinéma BEAUTÉ |
52 58
Des égéries sur pellicule 30
36
Frédéric Beigbeder
JOAILLERIE |
27
Christophe Lambert
Sonia Rolland 21
32
HORLOGERIE |
72
L’élégance de la ponctualité LE TEMPS EST UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DU CINÉMA Il rythme le récit, crée du suspense, influence les choix des personnages. D'ailleurs, James Bond porte des montres de luxe, comme la Rolex Submariner ou la Omega Seamaster, sans lesquelles il ne serait pas 007...
DISRUPTING DIAMONDS *
Photographie retouchée - * Le Diamant Disruptif
GRAND ÉCRAN
12
GRAND ÉCRAN
Au Studio Harcourt, Marc Levy a retrouvé sur les murs les actrices et les acteurs qui l’ont inspiré depuis toujours, en particulier son ami Jean Reno. « Si je croisais en vrai ces étoiles, dont beaucoup ont rejoint l’éternité, je leur dirais merci pour toutes les belles émotions qu’elles m’ont apportées ».
MARC
LÉVY
DE L’ÉCRIT AU GRAND ÉCRAN
Visuel, cinématographique, son style littéraire a séduit des millions de lecteurs à travers le monde et tapé dans l’œil d’Hollywood. Sa dernière saga, « 9 », aux accents prémonitoires, est en cours d’adaptation en série et pourrait avoir une suite en librairie. Marc Levy est un conteur né et un auteur engagé. De passage à Paris, ce passionné de cinéma a rejoint les étoiles du Studio Harcourt. Texte : Olivier Bonnefon
Si j’ai attendu 38 ans pour embrasser une carrière d’auteur, c'est parce qu'il fallait que j’aie une vie avant. Toutes les expériences positives ou négatives que j’ai vécues nourrissent aujourd’hui mes livres, mes intrigues et la psychologie de mes personnages ». C’est sa sœur, scénariste et réalisatrice, qui a poussé Marc Levy à écrire. En 2000, le livre est prêt et Steven Spielberg signe un chèque de deux millions de dollars pour en acquérir les droits. Derrière ce « miracle » un pitch efficace de Susanna Lea, devenue depuis son agent littéraire et co-éditrice. Le film « Just like heaven », réalisé par Mark Waters, sortira en 2005 avec Reese Witherspoon et Mark Ruffalo.
I
Gregory Lemarchal. C’était merveilleux. Tous deux avaient l est entré par effraction dans nos vies avec « Et si des voix extraordinaires et une humanité incroyable. Je c’était vrai ». L’histoire d’une rencontre improbable me sens si honoré de les avoir connus. J’aurais aimé leur et bouleversante entre un architecte prénommé écrire d’autres chansons… Mark et le fantôme d’une jeune femme appelée Lauren, luttant pour sa survie à l’autre bout de Si c’était possible, quel serait le casting idéal d’une San Francisco, après un dramatique accident de soirée chez vous, avec des personnalités vivantes ou voiture. Convier Marc Levy à une séance au Studio disparues ? Harcourt, où planent les souvenirs de centaines de Dans mon enfance, j’ai eu la chance, grâce à mes parents, stars photographiées depuis 1934, c’est comme attirer un de côtoyer des personnalités du monde du cinéma comme papillon de nuit dans une lanterne magique. On ne sait pas François Perrier, Michel Piccoli, Yves Montand, Simone ce qui va en sortir. Signoret. Ce serait un plaisir de les revoir. Mais s’il y Jouer avec le monde des esprits. Flirter avec le fantastique a une personne disparue que j’aurais aimé rencontrer et le paranormal, pour mieux parler du monde actuel, de par-dessus tout, c’est bien Romain Gary. J’aurais vraiment la spiritualité, de l’amour, du bonheur et de toute la palette adoré avoir une conversation avec lui. Passer des heures des sentiments humains. Dans les livres de Marc Levy, les à refaire le monde en sa compagnie, apprendre de lui. héros volent les ombres, entendent les rêves des autres, se J’ajouterais John Steinbeck ainsi que Jim Harrison, deux battent pour la justice et des causes perdues et chuchotent de mes auteurs favoris et maîtres à penser. des histoires teintées de magie à l’oreille des grands enfants que nous sommes. Des contes construits comme Parlons 7e art, si présent dans l’ADN Harcourt et dans vos des rêves éveillés, pour mieux toucher les lecteurs du livres. Qu’est-ce que votre imaginaire doit au cinéma ? XXIe siècle, comme les romans d’Alexandre Dumas Beaucoup. Le cinéma a joué un rôle très important dans e emportaient ceux du XIX siècle. le développement de mon imaginaire. Parce que dans « Tout s’est bien passé », s’amuse l’intéressé, dans mon enfance, internet n’existait pas. Il y avait très peu le taxi qui le ramène du salon du livre de Paris. de choses à la télévision. Le cinéma et la télévision n’étaient « J’ai adoré l’accueil chez Harcourt avec l’élégant portrait pas amis, bien au contraire. Chaque de Carole Bouquet que j’admire. mercredi, les salles obscures étaient J’ai salué Marlène Dietrich, Jeanma source de rêves et d’évasion. Paul Belmondo, Jean Gabin. Moi Des films comme « Pain et Chocolat » qui ai horreur de me faire tirer de Franco Brusati que j’ai vu à Quand on écrit, les le portrait, je me suis prêté au jeu, 16 ans, ou « La guerre de Murphy » sous l’œil complice de mon ami personnages n’ont pas de Peter Yates, ont profondément Jean Reno que j’admire également, de visage... marqué mon enfance. J’ai adoré non seulement l’acteur mais l’homme également « Monsieur Smith au qu’il est ». Quelques instants Sénat » ou « La vie est belle » avec plus tard, confortablement installé James Stewart. dans sa chambre d’hôtel, loin de son domicile new-yorkais, Marc Quels sont les acteurs ou actrices contemporains qui Levy se livre au jeu des questions réponses, avec humour vous inspirent ? Est-ce que vous pensez à leurs visages et sincérité. quand vous écrivez ? Si dans un choc spatio temporel, dont vous avez le secret, vous croisiez l’une des étoiles disparues croisée chez Harcourt, Serge Gainsbourg ou Edith Piaf par exemple, que lui diriez-vous ? Aimeriez-vous écrire pour elle ? Je commencerais par les remercier pour leur talent, pour les émotions qu’elles nous ont procurées. Quant à imaginer que je puisse écrire un texte pour un poète et parolier aussi talentueux que Serge Gainsbourg… Je pense qu’il n’aurait pas eu besoin de moi. En revanche, je dois dire que j’aurais follement aimé être un parolier de Serge Reggiani qui n’écrivait pas ses chansons. J’ai eu la chance de signer un titre pour Johnny Hallyday et un autre pour
Comment choisir ! Il y a tellement d’acteurs et d’actrices extraordinaires que j’adore. Je pourrais citer Jessica Chastain, Penelope Cruz ou Jennifer Lawrence, que j’ai eu le plaisir de rencontrer et d’interviewer. Et puis j’ai un faible également pour Jacqueline Bisset. Son intelligence, son humour et sa beauté ! En revanche, quand j’écris, je m’interdis de donner un visage à mes personnages. Le travail d’un écrivain, c’est justement de faire exister un personnage dans la tête du lecteur, sans lui imposer trop de détails. L’écriture est le territoire de tous les possibles, les voix, les visages, les paysages.
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GRAND ÉCRAN
Est-ce que la pandémie puis la guerre en Ukraine ont changé votre perception du monde ? Les écrivains étaient sans doute les personnes les mieux préparés psychologiquement à vivre le confinement. La bulle qu’ils créent autour d’eux, quand ils écrivent, les confine. Ce qui ne m’a pas rendu étranger aux souffrances causées par cette pandémie. La guerre en Ukraine me touche dans mon quotidien, il ne se passe pas un jour sans que j’y pense. Je la voyais venir, la folie meurtrière de Poutine avait déjà meurtri les populations civiles syriennes, je ne pouvais pas faire semblant d’ignorer. L’histoire du XXe siècle m’a appris à ne pas oublier. Depuis la Géorgie, la Syrie, l’invasion de la Crimée, je n’avais aucune illusion sur les intentions belliqueuses de Poutine et de son régime. Sa détestation de l’Occident, de la liberté, de toutes les valeurs que nos démocraties représentent. « Les forces du mal avancent quand les forces du bien renoncent ». Cette guerre nous rappelle que la démocratie est aussi fragile que la planète. Mais nous n’avons plus le temps d’être pessimiste. La menace est là, dans la désinformation, le populisme, la terreur, la corruption, le recul des libertés et les attaques contre les valeurs démocratiques. Cette situation que vous décrivez, c’est le cœur de votre série « 9 ». On peut dire que vous avez été visionnaire, en l’écrivant. Quel a été le déclencheur ? J’ai beaucoup observé, enquêté, recherché. Le point de départ de cette série, construite comme un thriller politique, tranche avec mes livres précédents, ce sont les questions soulevées par l’élection de Trump en 2016 qui ont fait naître cette série. On découvre que des individus et des groupes en lien avec la Russie ont mené une véritable campagne de désinformation pour influer sur l’opinion des électeurs américains. Les mêmes acteurs ont usé des mêmes armes durant le Brexit. Et les moyens mis en œuvre sont vertigineux ! J’ai pu rencontrer des lanceurs d’alerte, des journalistes d’investigation et des hackers appelés hacktivistes, ceux qui se servent de leur savoir pour de bonnes causes. Tout cela a ouvert le cadre de mon histoire. Il suffisait de tirer le fil. Avant même que Vladimir Poutine ne décide de déclencher sa guerre d’invasion, le décor était planté. Le nom du dictateur de cette saga, Loutchine, est d’ailleurs un mélange de Poutine et de Loukachenko.
J’ai beaucoup observé, enquêté, recherché. Le point de départ de cette série, construite comme un thriller politique, tranche avec mes livres précédents, ce sont les questions soulevées par l’élection de Trump en 2016 qui ont fait naître cette série.
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L’actualité brûlante ne vous donne-t-elle pas envie d’écrire une suite, alors qu’une série télé est en écriture sur cette saga ? J’y réfléchis beaucoup effectivement. Il y a de la matière. Tout est suspendu à l’issue de la contre-offensive ukrainienne et de ce qui va se passer sur le terrain. Si Poutine devait s’en sortir, ce serait un coup très dur, l’entrée dans une période encore plus sombre. S’il tombe, ce que je souhaite de tout mon cœur, deux peuples seront libérés, les Ukrainiens bien sûr, mais le peuple russe également. Les dictateurs se sentiront moins forts, je ne donne pas cher de la peau de Loukachenko si Poutine perd sa guerre. L’Europe en sortira encore plus renforcée. Les révolutions sont contagieuses. C’est bien ce qui fait trembler les autocrates. Quant à l’adaptation en série télé, j’ai eu le bonheur de recevoir un jour un appel de M. Costa Gavras, enthousiaste après la lecture des 3 tomes. Il m’a dit : « j’ai passé les dernières 48 heures avec vous » et je lui ai répondu, que son cinéma m’avait nourri depuis 40 ans. L’adaptation est en cours. Aucune date n’est encore fixée. Comme m’a dit Steven Spielberg, que j’ai eu la chance de rencontrer, lors de l’adaptation de mon premier roman : « Le seul moment où on est sûr qu’un film se fera, c’est le jour où on peut prendre un billet pour aller le voir en salle. »
CADRAGE
16
CADRAGE
Sofia Essaïdi fêtera ses 40 ans l’année prochaine. En deux décennies, elle a réalisé déjà beaucoup de ses rêves mais n’a pas encore tout exprimé.
SOFIA
ESSAÏDI
UNE ACTRICE QUI BOUSCULE LES ÉTIQUETTES
Révélée à 19 ans par la Star Academy, Sofia Essaïdi s’affirme comme une artiste multi facette, à l’américaine, aussi à l’aise en chanteuse, musicienne, danseuse ou comédienne. Depuis 20 ans, à force de travail, la belle franco-marocaine s’est fait une place enviable au cinéma et à la télévision. Texte : Olivier Bonnefon
J’ai grandi en étant nourrie au cinéma américain. Je suis fascinée par le travail du réalisateur David Fincher, avec lequel je rêverais de tourner. Il a une façon unique de faire monter la tension. Dans un registre totalement différent, John Cassavetes m’a procuré de grands moments d’émotion en tant qu’acteur et réalisateur. En particulier avec son film « Opening Night », où il met en scène sa muse Gena Rowlands, qui est devenue mon modèle. Parmi les actrices actuelles, Kate Winslet est celle qui me fait le plus frissonner. A chaque fois que je la vois jouer, j’ai l’impression d’apprendre quelque chose.
S
ofia Essaïdi a la beauté solaire des trentenaire épanouies, qui vivent leurs passions à fond. Téléfilms, séries, cinéma, elle ne cesse d’enchaîner les projets et plateaux de tournage. C’est à peine si elle a eu le temps de faire un stop au Studio Harcourt, pour une séance très glamour. « J’ai été impressionnée par le travail et l’énergie déployée pour réaliser ces images. Pendant la séance, il y avait une danse constante entre la personne qui s'occupe de la lumière et le photographe. En général, c'est plutôt la personne photographiée qui propose des mouvements, des poses. C’était une expérience inédite pour moi », s’enthousiasme Sofia. Elle est là, nimbée de lumière, fragile et puissante dans le savant clair-obscur. On a peine à se souvenir de la jeune femme timide de 19 ans que l’on avait laissée un soir d’hiver, à la sortie du château de la Star Academy. Deux décennies ont passé. La jeune fille de Casablanca qui fêtera ses 40 ans l’année prochaine, s’est métamorphosée. Elle a gagné en assurance, sans perdre son énergie, sa fraîcheur, son optimisme. « Il y a des artistes qui, à dix-neuf ans, se connaissent déjà et sont connectés à eux-mêmes. Je pense en particulier à la chanteuse Adèle. Et puis il y en a d’autres qui n’ont pas encore fini de se construire. C’est mon cas. Il m’a fallu des années, et beaucoup de travail personnel, pour acquérir de la maturité, apprendre à mieux me connaître ». Et de rajouter, « Depuis mes débuts à la Star Academy, j’ai toujours eu envie de découvrir de nouveaux horizons artistiques. Je pense que c’est important de se renouveler et de se challenger. J’aime la musique, le théâtre, la danse, le cinéma… Ce sont des formes d’expression différentes mais complémentaires. Je n’ai pas de préférence. Je choisis mes projets en fonction de mon envie et du message que je veux transmettre. » « Je ne me suis jamais vraiment fixé de limites. Ce sont les autres qui m'en ont mises. En France, c'est un peu compliqué d'avoir plusieurs envies. En Amérique, c’est beaucoup mieux accepté. Certains journalistes m'ont demandé pendant longtemps si je me cherchais, si j’étais perdue. En vérité, je m’amuse, en passant d'un univers à
un autre. C'est ainsi que j'imagine ma carrière, jusqu'au bout. » Sofia Essaïdi évoque ensuite quelques moments forts. Ces tournages et échanges sur les plateaux qui lui donnent de l’énergie et la confortent dans la façon dont elle pilote ses rôles et ses choix. « Nous venons de boucler le tournage du film « Antigang la relève » de Benjamin Rocher, avec Alban Lenoir, Jean Reno et Cassiopée Mayance. Une suite au film du même Benjamin Rocher de 2015. C’était ma première comédie et je suis très heureuse d'avoir participé à ce film qui devrait sortir d’ici la fin de l’année sur Disney+. Cela faisait un moment que je voulais me frotter à ce genre décalé et ça m'a donné envie d'y retourner. Là j’étais dans un rôle de policière. Mais je n’exclus pas de jouer un jour le rôle d’une méchante (rire). » Quelques jours après cet entretien, Sofia attaquait le tournage d’une nouvelle adaptation de « La Peste », d’Albert Camus. Une dystopie transposée en 2029, dans un monde en pleine pandémie. « C’est un projet ambitieux, piloté par Antoine Garceau pour France 2. Je joue le rôle de Laurence, une journaliste d’investigation qui va enquêter sur les origines de la maladie et sur la responsabilité des autorités. C’est un personnage courageux, intègre et déterminé, qui va se retrouver au cœur d’un complot et d’une lutte de pouvoir. Elle évolue dans une société où résonnent les craintes et préoccupations actuelles : crise sanitaire, écologique, sociale, politique… L’épidémie de peste décrite dans le roman initial va devenir un variant de l’épisode le plus meurtrier de l’histoire. » Travelling avant. Nous voilà il y a une année à Cannes. Alors que le festival retrouve cette année un format proche de celui d’avant Covid, Sofia Essaïdi se souvient de sa montée des marches avec l’équipe du film « Nostalgia » de Mario Martone. « C’était vraiment un moment magique, hors du temps. Quelques minutes avant, nous étions en train de danser comme deux gamins, Mario et moi, entraînés par une super musique. Sans aucun complexe. Je me disais que c'était formidable d'avoir quelqu'un qui ne se prend pas au sérieux, qui est juste dans l'instant présent. Cela m’a rappelé la fête de fin de tournage à Naples. »
LES RÉALISATEURS AVEC LESQUELS ELLE RÊVE DE TOURNER « J'adorerais travailler avec Emmanuelle Bercot. J'espère qu'un jour j'aurai la chance de croiser son chemin, parce que j'aime vraiment ce qu’elle fait. J'aime son authenticité. J'aime la façon dont elle déploie son humanité. Je rêve également et pour des raisons différentes, d’être dirigée par Jacques Audiard, Claude Lelouch, Alice Winocour, qui met en scène des femmes fortes, à la fois courageuses et fragiles, ou encore Albert Dupontel. A chaque fois que
ce dernier fait un film, il nous emmène vraiment dans des émotions et paysages intérieurs surprenants. Et puis je suis fan d’Eric Toledano et Olivier Nakache. J’ai la chance de connaître leur travail depuis leur début. Ils réalisent des films à la fois sensibles, authentiques et accessibles. Du cinéma qui donne du plaisir et des pépites comme « Intouchables », « Le Sens de la fête », « Hors normes ». D’une manière générale, dans le jeu, j’aime être cadrée, mais j'aime aussi l'inverse. J'aime
quand tout d'un coup, il y a une totale liberté. J'ai découvert cela avec la réalisatrice israélienne, Michale Boganim, lors du tournage de « Tel Aviv, Beyrouth ». Elle vous laisse une totale liberté de propositions et d'espace. Je me rappelle qu'elle me disait « Fais ce que tu veux. Je me débrouillerai, je m’adapterai. » C'était une expérience rare, extraordinaire. »
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CLAIR OBSCUR
Devant ses yeux mi-clos, c’est un peu de son enfance et de son destin qui défilent. Comme un vieux film en Super 8.
Je vis la nuit, je vis (aussi) le jour. Toute la semaine, je me couche tard, mais le dimanche matin, je me lève tôt : je vais à la messe (et j’aime ça)...
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Il démissionne et s’exile en Grèce sur l’île d’Ios, pour y écrire un premier roman personnel et baroque qu’il baptise « Cinémoi », publié au Seuil. « C’est l’histoire d’un mec qui est allé trop jeune au cinéma. Il ne sait plus de quel côté de l’écran il est. Woody Allen a fait mieux ensuite, avec « La Rose Pourpre du Caire ». Mais ce livre a été plutôt bien reçu et a fait de moi un auteur ». Il en publiera six autres. Thierry Ardisson tourbillonne, s’épuise et touche le fond à plusieurs reprises. A 21 ans, il a déjà vécu un épisode assez révélateur qui a failli briser cette ligne fragile, sur laquelle il avance parfois tel un funambule. Un soir, déprimé, il s’entaille les veines dans sa baignoire, après une dispute avec Christiane, sa première femme. « J’aurais pu y passer. C’était un vrai suicide. Une attitude d’ado tourmenté qui veut vraiment en finir ». Heureusement, Christiane repasse chez lui complètement par hasard et le sauve. Sa bonne étoile veille au grain. « Le psychiatre que j’ai consulté quelques jours plus tard m’a proposé d’engager une thérapie, pour « retrouver une vie normale ». J’ai répondu : « Laissez-moi comme je suis. Je n’ai aucune envie d’être normal ». Tout est dit… « Après ça, enchaîne Thierry Ardisson, j’ai trouvé un temps, dans la drogue, une solution à tous mes problèmes d’angoisse et de spleen. Un remède à mes failles personnelles. Quand tu prends de l’héroïne, tu n’as plus envie de manger, de baiser, de sortir, de voyager, de penser. Tout se réduit à un petit peu de poudre blanche ». Deux ans plus tard, le retour sur terre s'avère brutal. Heureusement, le pouvoir de résilience de Thierry Ardisson est phénoménal. Il passe six mois à se
désintoxiquer, sans méthadone, sans traitement alternatif, en parcourant les Etats-Unis. Il revit. Mais son couple ne survivra pas à cette épreuve. De retour à Paris, il redevient un publicitaire en vue et crée l’agence Business. « Comme son nom l’indique, Business ne fait pas du bénévolat ». Cela reflète bien l’état d’esprit cynique et décomplexé des Années 80. « Au lieu de me détruire j’ai canalisé mon énergie vers la créativité ». C’est une période intense de travail, où Thierry Ardisson assoit enfin sa réussite professionnelle et personnelle. Mais l’homme est un éternel insatisfait. Toujours en quête d’un nouveau défi, d’une nouvelle folie. À 35 ans, il se lance dans la télévision avec « Scoop à la Une ». C’est la révélation. Il enchaîne en créant « Bains de Minuit », « Lunettes Noires pour Nuits Blanches ». Le début d’une aventure, avec des émissions nocturnes à nulle autre pareille, où il se mue en baron noir du PAF. Ses talkshows sont séquencés, rythmés, branchés. Il a un ton à part. Il innove, ose, s’appuie sur des concepts, parfois bizarroïdes, comme l’auto-interview. Il invite des DJ, Guy Cuevas, Philippe Corti. Lance Laurent Baffie, le « sniper ». Son double, aux réparties incisives. « J’avais un trac pas possible à chaque émission. Le culot a toujours été un masque, une bonne excuse. Une fois que les timides ont brisé la glace, ils deviennent exubérants, provocateurs, souvent insupportables ». Pendant trente ans, Ardisson devient l’un des rois du talk-show. « Tout le monde en parle », « Salut les Terriens » … Ses émissions culte abordent l’actualité façon gonzo journalisme. « J’ai vexé la terre entière. J’avais la réputation d’être un méchant, en fait, j’avais le trac. Aujourd’hui, je suis un homme meilleur, grâce à la télé qui m’a obligé de m’intéresser aux autres. Je suis sorti de moi-même », glisse-t-il, apaisé. Dans ses précédentes émissions, il avait invité Baudelaire, Victor Hugo, John Lennon sous forme de sosies grimées en personnages historiques. Mais cela ne le satisfaisait guère. Avec sa toute dernière émission sur France Télévisions, il pousse le curseur là où personne n’avait encore jamais osé aller. Il ressuscite les morts, grâce à l’Intelligence Artificielle. « J’ai inventé ce métavers que j’ai appelé « Hôtel du Temps ». J’y invite des stars disparues. En découvrant le concept, où je montrais Mitterrand en train de dialoguer avec Lady Di, les décideurs ont été scotchés ! Je précise que tout ce que les stars disparues disent ou racontent a vraiment été dit ou écrit », souligne Thierry Ardisson. Malgré le terne audimat du lancement, le concept plaît artistiquement. France Télévisions a signé pour deux nouvelles émissions. Et la Warner Bros USA vient de racheter les droits d’exploitation du concept pour le monde. « Moi qui ai été élevé dans le culte d’Hollywood, j’ai d’abord cru que c’était un canular. Et pourtant c’est vrai ! » Nul doute que ses parents Victor et Renée auraient été fiers… Après Dalida, « Hôtel du Temps » reviendra en juin avec Coluche, puis Jean Gabin. Tel un phénix audiovisuel, Thierry Ardisson connaît également une nouvelle jeunesse sur YouTube (lire par ailleurs). Le Baron Noir du PAF n’a aucune envie de baisser le rideau !
CONTRASTE
INDIA
HAIR
UN FESTIVAL DE CANNES AVEC MAÏWENN ET JOHNNY DEPP
«
Elle n’hésite pas à se mettre en danger et à sortir de sa zone de confort pour interpréter des personnages complexes et attachants. Son jeu naturel, sa voix singulière et son regard malicieux ont séduit les plus grands réalisateurs. En une décennie, India Hair est devenue indispensable au cinéma français. Texte : Olivier Bonnefon
Tout en elle est particulier et inattendu. Sa voix, sa manière de se mouvoir, son regard. Elle bouge un cil et c’est passionnant. Elle ouvre la bouche et c’est passionnant. Un génie ». Noémie Lvovsky, réalisatrice de « Camille redouble » ne tarit pas d’éloges sur India Hair. Clémence Poésy qui fut sa marraine lors des Césars, non plus. « Quand India joue, elle est toujours surprenante, toujours juste ». À peine douze ans de carrière et déjà plus d’une trentaine de films à son actif. Des séries, des projets en pagaille. Et une montée des marches en vue à Cannes, avec toute l’équipe de « Jeanne du Barry », le film événement de Maïwenn, hors compétition mais en ouverture, qui signe le grand retour de Johnny Depp. India Hair étonne et détonne. Confidences… La jeune femme a découvert sa passion du jeu à 12 ans, en classe de théâtre. « Mes grands-parents m'ont initiée au cinéma dès mon plus jeune âge. J'ai toujours trouvé cela fascinant de pouvoir faire ressentir des émotions aux autres : le rire, les larmes… C’est tellement important d'encourager les enfants et les adolescents à suivre leur passion, car cela peut les aider à trouver leur place dans le monde. » Séries, téléfilms, films… India Hair ne cesse de tourner. En ce début 2023, elle est à l’affiche des « Petites victoires » de Mélanie Auffret, « Rien à perdre » de Delphine Deloget, avec Virginie Efira, et vient à peine d’achever le tournage de « Planète B », d’Aude-Léa Rapin, au côté d’Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub. Arte diffuse actuellement « Des gens bien », de Stéphane Bergmans, Benjamin d’Aoust et Mathieu Donck. A la rentrée, on devrait retrouver India Hair dans la série « Polar Park », de Gérard Hustache-Mathieu, toujours sur Arte. « Je me sens extrêmement chanceuse que l’on me donne autant de travail. Pour moi, le plus grand succès, c'est de pouvoir collaborer avec des créateurs que j'admire et dont les films m'ont ébloui et étonné. Faire partie de leur univers est un véritable accomplissement ».
India Hair a pris un immense plaisir à jouer avec l’objectif et les éclairages des photographes du Studio Harcourt dans de sublimes tenues de la Maison Patou. Elle venait d’achever le tournage d’un film d’anticipation et se prépare à tourner la série « Les enfants sont rois », de Sébastien Marnier et Léopold Legrand.
India Hair fait également partie du casting prestigieux de « Jeanne du Barry », le film événement de ce printemps 2023, qui fait beaucoup parler. « Le tournage a été une leçon de cinéma. Lumière, son, décor, maquillage, coiffure, costumes… J’avais l'impression d'être entourée des meilleurs professionnels, des plus grands talents. Nous étions sur des sites historiques, avec beaucoup de figurants. Il faisait chaud. Il fallait être hyper concentré. Car on tournait avec de la vraie pellicule. Tout le monde était à la tâche autour de Maïwenn. C'était prodigieux. Je restais souvent entre mes séquences pour observer le jeu des acteurs, notamment Johnny Depp et Pascal Greggory. ». « C'était un challenge d’incarner une jeune femme de l’époque de Louis XV et de jouer face à des acteurs de cette trempe. Tous deux ont tellement de charisme et de présence. Johnny Depp a été vraiment adorable, super professionnel, impressionnant sans être intimidant. Dès qu’il entrait sur le plateau, il se passait quelque chose. On a fait la première scène ensemble, avec les actrices qui jouaient mes sœurs. Nous étions un peu stressées. Mais il nous a guidées. A partir de cette première proposition, on avait l'impression d'en avoir fait beaucoup. Et il m'a répondu avec un grand sourire : « En même temps, c'est ça qui est excitant ! » « Les acteurs du niveau de Maïwenn, Johnny Depp, Pascal Gregory sont tellement bons, qu'il faut les écouter, jouer avec eux. Et on est forcément présent au moment requis. Grâce à la personne que l’on a en face, une grande partie du travail est fait. Quant à Maïwenn, c’est une actrice que j'admire notamment pour son jeu subtil et sa capacité à incarner des rôles très différents et à transmettre des émotions très complexes. Je l’ai rencontrée dans sa direction d’acteur et j’ai énormément apprécié la confiance et le cadre qu’elle crée. Elle donne des indications comme des confidences. On se sent entourée et libre. Hâte de la retrouver à Cannes, pour partager ce film avec le public. »
DES PARENTS ARTISTES ET UNE ENFANCE À LA CAMPAGNE « Ma mère est sculpteur, mon père est céramiste. J'ai grandi en les voyant créer au quotidien. J’ai appris que je pouvais moi aussi devenir artiste. Que c'était un métier difficile, avec des hauts et des bas, mais qu’il était concret et réalisable. Avoir le soutien de ma famille a été un trésor inestimable lorsque j'ai voulu devenir actrice. Je n'ai pas rencontré de frein. C'était du domaine du possible. Cela m'a donné la confiance nécessaire pour poursuivre mes rêves. Et si cela
n’avait pas fonctionné, j’aurais toujours pu donner des cours de théâtre ou me lancer dans une activité artisanale, quelque chose de concret. Je pense qu'il est important de persévérer, garder la foi en soimême et en son travail. Et surtout, rester curieux, s'ouvrir à différentes formes d'art et ne jamais cesser d'apprendre. Vivre dans un petit village en Touraine, avec une enfance très libre, a été une expérience formidable.
Nous avions la liberté d'explorer les marais, le lavoir, le dolmen. C’était une expérience très forte, qui m'a donné un lien intime avec la nature. Aujourd’hui, je vis à la campagne dans la Sarthe, dans une maison passive, avec mon compagnon et mes enfants. L’écologie est pour moi une cause essentielle. Je n'ai pas d'engagements publics mais cela fait partie de mon quotidien ».
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ZOOM
FRANÇOIS-XAVIER
Au Studio Harcourt, François-Xavier Demaison a posé dans une mise en scène toute personnelle, pour le making-off, en sous-vêtements et imperméable. Une improvisation pleine d’impertinence que nous vous ferons découvrir prochainement, entre « Stan the flasher », film de Serge Gainsbourg avec Claude Berri et « La Panthère Rose », classique de Blake Edwards
DEMAISON DE LA FINANCE À LA COMÉDIE
Il a été avocat fiscaliste à New York. Il a incarné Coluche au cinéma. Il est passionné de théâtre et vigneron. Il est l’une des personnalités du spectacle les plus appréciées des Français. Malgré un emploi du temps de ministre, FrançoisXavier Demaison a pris le temps de se faire tirer le portrait au Studio Harcourt. Texte : Olivier Bonnefon
Elle a un tel accent que j’ai parfois l’impression de coucher avec Francis Cabrel ». François-Xavier Demaison adore taquiner sa femme Anaïs, une pure Cathare. C’est elle qui l’a amené dans les Pyrénées-Orientales, lui a fait découvert le vignoble. Marié en 2019, le couple a eu le bonheur d’accueillir une petite Louise à l’automne 2022.
F
rançois-Xavier Demaison est entré dans la légende Harcourt uniquement vêtu d’un caleçon et d’un imperméable. Une mise en scène décalée, ébouriffante, à son image, que nous garderons précieusement pour un making off. « Cette séance était une parenthèse enchantée. C’est impressionnant de rejoindre toutes ces étoiles en noir et blanc », confie avec un petit sourire espiègle l’intéressé. Comme un gamin dans une confiserie, il a pu admirer les portraits des comédiens accrochés aux murs. Jean Gabin, Marlène Dietrich… Mais il n’a d’yeux que pour Jean-Paul Belmondo, son idole absolue. Bon vivant, truculent, François-Xavier Demaison s’inscrit dans la lignée des Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Yanne, Philippe Noiret ou Claude Brasseur. Des durs au cœur tendre, amoureux des bons mots, des bons plats, et très pince-sans-rire.
« Si c’était à refaire, je pense que je ne changerais rien. Mon parcours fait tellement partie de moi même désormais. Je suis un homme heureux, parce que je fais ce que j’aime et que je n’ai pas peur de me réinventer », enchaîne ce presque quinquagénaire (il soufflera ses 50 bougies le 29 septembre prochain), qui aurait pu passer totalement à côté de sa vocation. Après des débuts prometteurs dans la classe libre du Cours Florent, il se dégonfle et s’embarque dans un cursus de premier de la classe : maîtrise de droit, Sciences Po Paris, DESS de droit fiscal… A la clef, un poste à New-York au sein du cabinet Pricewaterhouse Coopers. Trois ans plus tard, on est le 11 septembre 2001. En route pour son bureau de Manhattan, où il jongle avec le fisc pour le compte de richissimes multinationales, tout en écrivant quelques sketches à temps perdu, François-Xavier Demaison assiste, tétanisé à la chute des Twin Towers du World Trade Center. « J’ai perdu des collègues, des amis et mes illusions. Ce choc cathartique m’a fait prendre conscience de la fragilité de la vie. J’ai réalisé aussi que j’avais endossé un costume qui ne m’allait pas ». Bouleversé, il décide de démissionner et rentre à Paris afin de réaliser son rêve d’enfant : devenir 22
comédien pour brûler les planches. Il crée sans filet et interprète son premier one-man-show le 2 décembre 2002, dans lequel il raconte avec humour et émotion son parcours atypique. Présent dans la salle, le comédien Samuel Le Bihan est emballé. Il décide de le produire. Les spectacles s’enchaînent. En 2006, FX reçoit le prix SACD Nouveau Talent Humour. Deux ans plus tard, il se fait remarquer au cinéma dans le biopic « Coluche : l’histoire d’un mec », réalisé par Antoine de Caunes. Long métrage centré sur le coup d’éclat de l’humoriste, lors de l’élection présidentielle de 1981. FX se prépare façon Actor’s Studio. Il prend 14 kilos pour le rôle, travaille sa voix, peaufine son jeu avec des coachs. Il est nommé aux Césars 2009 dans la catégorie « meilleur acteur ». « J’ai eu la chance d’endosser rapidement un rôle magnifique, qui m’a permis d’exprimer tout ce que je pouvais faire. Les gens ont vu que c’était ma place d’être sur scène. Que j’étais un acteur qui s’était égaré chez les fiscalistes et non le contraire ». Près d’une quarantaine de films plus tard, FrançoisXavier Demaison a touché à tous les genres : la comédie (« Tellement proches », « L’Arnacœur »), le drame (« La Chance de ma vie »). Le social (« La syndicaliste »). Mais c’est au théâtre qu’il exprime pleinement sa passion, jouant dans des pièces classiques (« Le Dindon » de Feydeau) ou contemporaines (« Par le bout du nez », de Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière). Amateur de bonnes bouteilles, il possède une vigne en Languedoc où il produit du vin bio sous le nom de Domaine Demaison. « J’en suis à mon quatrième millésime. C’est un métier compliqué, lié aux aléas climatiques. Pour faire du bon vin aujourd’hui, il faut beaucoup d’humilité. Le millésime 2022 a été très bien. 2021 catastrophique. Vous vous rendez compte qu’aujourd’hui, on vendange les blancs en août ! » Cette aventure de vigneron lui a inspiré un one-man show. « Je me raconte à travers dix bouteilles qui ont marqué ma vie. Une machine à remonter le temps où le vin sert de fil rouge pour évoquer des tranches de vie : mon enfance chez mes grands-parents ; le repas de fête au restaurant, le jour de mon bac ; New-York… C’est goûteux et le public en redemande. »
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EN BONNE COMPAGNIE AU THÉÂTRE DE L’ŒUVRE Depuis huit ans, François-Xavier Demaison dirige le Théâtre de L’œuvre avec Kim Poignant et Benoît Lavigne, vieille institution fondée en 1893. Il y succède à Jean-Louis Barrault, Pierre Franck ou Georges Wilson. Drame, music-hall, comédie, stand-up… il en a fait un « espace de création et de partage, exigeant et éclectique ». Avec des auteurs et metteurs en scène de renom, comme Florian Zeller, Yasmina Reza ou Alexis Michalik. Des jeunes talents, comme Baptiste Lecaplain. On y retrouve actuellement Sylvie Testud dans « Tout le monde le savait », Molière du seul en scène, Michaël Hirsch, « Je pionce donc je suis » ainsi
que « Smile », étonnante pièce « en noir et blanc » sur Charlie Chaplin. Daniel Auteuil s’y donnera en concert en janvier. François Xavier Demaison y a rôdé son quatrième spectacle, « Di (x) vin (s) », coécrit avec Eric Théobald, dans lequel il mêle humour et passion du vin. Une tournée est prévue avant des représentations à Paris en décembre et janvier. « J’aime la scène. J’y retrouve mes racines » confie François-Xavier Demaison qui a suivi, dans sa prime jeunesse, la classe libre du cours Florent, où il a côtoyé Gad Elmaleh ou Audrey Tautou.
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Sonia Rolland est un rêve pour tout photographe. L’harmonie de son visage, l’énergie et la sérénité qu’elle dégage, s’expriment pleinement dans ce portrait qui fait écho à celui de Joséphine Baker, ellemême immortalisée au Studio Harcourt il y a plus de 70 ans.
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ÉCRAN TOTAL
ESTHER
ROLLANDE ATTENTION, TALENT BRUT…
Révélée dans « Les Meilleures », de Marion DesseigneRavel - l’histoire d’un coup de foudre entre deux filles d’une cité parisienne - Esther Bernet-Rollande est née pour flirter avec la caméra. Cette comédienne instinctive irradie de son talent le premier film de Sonia Rolland, « Un destin inattendu ». Texte : Olivier Bonnefon
m’a engagée pour figurer dans plusieurs clips avec Fleur Copin, Calogero, Bon Entendeur. Il manquait le petit coup de pouce du destin. Sur le tournage de « Tu m’as menti » de Vegedream, dirigé par Pierre Win, j’ai fait la connaissance de Nadhir El Arabi, frère de la comédienne Lina El Arabi…
Aussi à l’aise en baskets que pieds nus, Esther Bernet-Rollande joue avec naturel et élégance face à l’objectif du Studio Harcourt, dans ses tenues préférées. Nullement impressionnée par le cadre un peu solennel, elle éclabousse de son charme cette séquence délicieusement glamour
Depuis toujours, je suis attirée par l’art. J’écris, je joue du violon alto. Plus jeune, j’ai fait de la danse contemporaine au conservatoire. Je pense que je tiens cette fibre artistique de mon grand-père.
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lle est née à Rodez, d’une mère Aveyronnaise et d’un père d’origine Berbère, qu’elle n’a jamais connu. Un détonnant mélange qui lui a donné un visage de madone, façon Anouk Aimée. A chaque apparition, Esther BernetRollande crève l’écran. Cette magnifique brune incarne la jeunesse d’aujourd’hui, rebelle, bosseuse, curieuse et décomplexée. La justesse et la spontanéité de son jeu épatent les réalisateurs et charment les spectateurs. A peine âgée de 22 ans, elle est déjà au générique de trois films, plusieurs clips, ainsi que du pilote d’une série encore confidentielle. Moteur… Vos débuts à l’écran dans le film « Les Meilleures », de Marion Desseigne-Ravel, ont vraiment impressionné. Vous attendiez-vous à connaître un tel accueil ? J’ai eu très tôt le goût du jeu, l’envie de me mettre dans la peau des autres. Enfant, j’aimais observer les gens, tenter de deviner leurs pensées, rentrer dans leurs têtes. C’était mon passe-temps favori, notamment dans le métro (rire). En 2018, après mon Bac S, j’ai été admise en cursus de théâtre à la Sorbonne Nouvelle. C’est la seule fac qui m’a acceptée (sourire). J’ai fait trois mois et je suis partie. C’était trop théorique. Pourtant, c’est là que j’ai commencé à croire que ce métier était fait pour moi… La chance a beaucoup joué également. Repérée sur Instagram, on
C’est lui qui vous a présenté à Marion Desseigne-Ravel ? Oui. Le casting du film « Les Meilleures » était déjà quasiment bouclé. Mais Marion Desseigne-Ravel peinait à trouver la comédienne qui donnerait la réplique à Lina El Arabi. Le sujet de l’homosexualité est encore très sensible. Cela freinait les candidates. Nadhir me voyait bien dans le rôle et m’a recommandé auprès de Marion. N’ayant jamais joué, je suis allée au rendez-vous sans grand espoir. A ma grande surprise, Marion m’a rappelée une semaine plus tard, pour refaire un bout d’essai face à Lina. Le jour J, j’étais super stressée. J’en ai même oublié mon texte (rire). Mais il y a eu une entente immédiate avec Lina. Deux semaines plus tard, j’étais engagée. Le tournage a été une expérience extraordinaire. J’observais Lina. J’apprenais, par mimétisme. Ce rôle m’a définitivement conforté dans mon désir de faire ce métier. Vous avez enchaîné ensuite avec une série et deux films dont celui de Sonia Rolland. Vous y incarnez une métisse embarquée dans l’aventure Miss France. Sonia vous a fait une belle confiance ! Sonia est inspirante, intelligente, rayonnante, généreuse. On s’est tout de suite bien entendues, toutes les deux. Cette histoire est fortement inspirée de sa vie. Elle raconte son parcours de première miss France d’origine francoafricaine. Le scénario est porteur de très beaux messages que j’ai plaisir à transmettre. Cela parle de métissage, de déracinement, de tolérance, de confiance en soi, de découverte de la féminité. Je me suis beaucoup retrouvée dans le personnage de l’héroïne, qui s’appelle Nadia. J’ai essayé de mettre toute mon énergie, ma jeune expérience et ma passion dans ce rôle.
COMÉDIENNE, MANNEQUIN, ARTISTE, DANSEUSE Esther Bernet-Rollande est un peu du genre hyperactif. « Depuis toujours, je suis attirée par l’art. J’écris, je joue du violon alto. Plus jeune, j’ai fait de la danse contemporaine au conservatoire. Je pense que je tiens cette fibre artistique de mon grand-père, Pierre Bernet-Rollande. Peintre et graveur, il a été second grand prix de Rome. Petite, je passais beaucoup de temps dans son atelier. C’est lui qui m’a appris à dessiner. » « Il y a encore deux ans, je n’avais quasiment aucune expérience du jeu, avoue également la jeune femme. Je travaille avec Karine Nuris, comédienne et coach. Je prends 26
des cours d’improvisation. J’essaie de regarder au moins un film par jour, afin de parfaire ma culture cinématographique. Après « Les Meilleures », tout s’est enchaîné très vite. J’ai pris le même agent que Lina, Gonzalve Leclerc, chez Adéquat. Et depuis, j’ai eu la chance de décrocher ma première série. Un sujet encore confidentiel. Le rythme était intense. Depuis, d’ailleurs, je me suis également lancée dans le karaté (rire). Et j’ai tourné dans le premier long de Thierry Beccaro, « Angèle et mes démons ». Un film plein d’énergie et assez expérimental sur l’adolescence. »
CHAMBRE NOIRE
ELISA
TOVATI UN VOYAGE ENTRE MUSIQUE ET CINÉMA
Dans « Elisa fait son cinéma », son dernier album qui sort en Juin, Elisa Tovati concilie l’amour du cinéma et celui de la chanson. Avec des références cinématographiques comme « Diabolo menthe » d’Yves Simon, son premier single, cette mère et artiste accomplie vogue entre plateaux de cinéma et studios d'enregistrement. Texte : Alicia Fall • Stylisme : Farouk Chekoufi
C'
est dans « La vérité si je mens ! » 2 et 3, aux côtés de Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo ou encore Gad Elmaleh, que la France découvre Élisa Tovati, alias Chochana Boutboul. Elle reconnaît qu’il n'a pas été facile de se détacher de ce personnage. Cela dit, depuis, elle a enchaîné de nombreux rôles au cinéma et sur les planches. Côté musique, elle multiplie les concerts et les albums, avec notamment son dernier opus « Elisa fait son cinéma ». Artiste accomplie, assumée, Élisa Tovati nous fait voyager entre la musique et le cinéma… Le cinéma et la musique sont un peu comme un père et une mère pour vous… Auquel de ces parents ressemblezvous le plus ? Le cinéma et la musique sont amants depuis toujours, j'ai envie de chanter cet amour-là sans en aimer l’un plus que l’autre. Si vos fils vous disaient qu’ils souhaitent faire du cinéma, quel serait le conseil de la mère et celui de l'actrice ? La mère leur dirait d'aller jusqu'au bout de leurs rêves mais de savoir que ce n'est pas un long fleuve tranquille. Quant à l'actrice, elle leur dirait de foncer s’ils aiment les montagnes russes et les émotions fortes ! Vous avez commencé votre carrière très jeune et votre premier rôle au cinéma vous a marqué… Effectivement, j’avais 15 ans, j’interprétais le rôle d’une prostituée dans « Macho » de José Juan Bigas Luna aux côtés de Javier Bardem le mari de Penelope Cruz. À cet âge là, on peut être plus facilement fragilisé, cela a été une expérience forte en émotions très enrichissante, mais à la fois j’ai laissé quelques plumes… Votre dernier album « Elisa fait son cinéma » parle d'amour, de l'enfance mais aussi de cinéma… C’est un album qui me tient à cœur avec des chansons
culte d'un cinéma qui m'a marqué de façon indélébile. Ces chansons sont comme des guides. J'avais envie de les faire revivre à ma façon. Je les chante en français, en anglais ainsi qu'en espagnol, en ayant réinventé les rythmes. J'avais envie de les faire revivre à ma façon. « La boum », « Love story » ou encore « Top Gun », ces bandes originales représentent mes madeleines de Proust, elles sont des mémoires sensorielles très puissantes. La chanson Élisa de Serge Gainsbourg est interprétée avec tendresse et insouciance. Que dirait la femme accomplie que vous êtes aujourd'hui à la petite Élisa ? Tout d’abord, je lui dirais de suivre son intuition… Je lui prendrais la main, je lui ferais un gros câlin, en lui transmettant toute mon énergie positive.
Tailleur pantalon de Giada - Bottines de Dolce & Gabbana - Chapeau de Virginie O Paris Pour les 20 ans de « La vérité si je mens », Elisa Tovati rend hommage à ce film culte avec son deuxième single « Alabina », titre qui figure au générique du film. « Ce single représente une passerelle, un alignement… », commente l'artiste avec reconnaissance
Sur quelle bande originale auriez-vous aimé chanter ? Ce serait pour cette série que je regarde en ce moment « Daisy Jones and the Six ». Je vous conseille d'écouter l'album « Aurora ». La musique à toujours permis de séduire, d'aimer, de se souvenir. Artiste engagée, vous œuvrez pour des associations. Quel combat porteriez-vous à l'écran et pourquoi ? À l'écran, je porterais le combat de Gisèle Halimi. Avocate engagée, féministe, femme de lettres et femme politique, elle est une figure emblématique. Avec ses combats et sa force de caractère, elle a fait bouger les lignes. Ce serait pour moi un très bel hommage que de réussir à relater sa vie au cinéma.
L’album « Elisa fait son cinéma » me tient particulièrement à cœur. Il porte des chansons culte du cinéma, qui m'ont marqué de façon indélébile. Elles sont comme des guides…
LES DIFFÉRENTES FACETTES D’ELISA TOVATI Mais qui est réellement Élisa Tovati… On connaît bien-sûr sa musique, son personnage, Chochana Boutboul, dans « La vérité si je mens », qui a réuni 10 millions de téléspectateurs. Mais beaucoup moins les autres personnages qu’elle a interprétés au cinéma. Notamment dans « Zone libre », un film dramatique réalisé par Christophe Malavoy, où elle interprète le rôle d'une réfugiée juive ou « 99 Francs », l'adaptation cinématographique du roman de Frédéric Beigbeder, réalisé par Jan Kounen. Entre son métissage culturel et religieux, elle a réussi à trouver un équilibre. Si elle se reconnaît un physique Séfarade avec une âme Ashkénaze, la mère de famille n'est pas pour autant
réellement religieuse. Mais elle croit en l'importance de la transmission des traditions, qu'elle perpétue avec ses enfants au travers des fêtes. Une façon de leur donner des clefs afin qu'ils fassent leur propre cheminement spirituel. Elisa Tovati est une femme bienveillante qui apprécie la tendresse de son mari, l'écoute de ses amis. Elle se sait fonceuse, impatiente. Celle dont l'auteur favori est Stefan Zweig aimerait d’ailleurs avoir le pouvoir de se téléporter pour voir sa sœur plus souvent. Dans le domaine artistique, elle apprécie le peintre Paul Gauguin et les compositions de Michel Legrand ou encore celles de Francis Lai.
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Au cinéma comme dans ses projets hôteliers, Christophe Lambert aime découvrir de nouveaux terrains d’aventure qui sollicitent sa créativité. Partager, transmettre, rêver sont des moteurs forts pour le comédien.
CHRISTOPHE
LAMBERT
COMÉDIEN À LA CARRIÈRE INTERNATIONALE, IL TOURNE CET ÉTÉ EN FRANCE
Révélé au grand public par sa performance dans « Greystoke, la légende de Tarzan » de Hugh Hudson (1984), Christophe Lambert partage sa vie entre l’Hexagone et les États-Unis. Aussi à l’aise dans une comédie que dans un film de science-fiction, il retrouvera Claude Lelouch dès juin avec un rôle écrit spécialement pour lui. Généreux, enthousiaste, hypersensible, Christophe Lambert déborde de projets. Rencontre avec un homme aux multiples talents. Texte : Blandine Dauvilaire
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ous enchaînez les films cette année, quels sont vos projets ? Je viens de finir le tournage de « Zoners » à Los Angeles et Bangkok, un film d’action et de science-fiction de Stephan Zlotescu, qui sortira en 2024. Je pars sous peu tourner à Rome et Londres la suite de la comédie « Falla girare » de Giampaolo Morelli, qui a fait un carton sur Netflix. Puis je retrouverai Claude Lelouch pour la troisième fois, avant de commencer en juillet le remake de « The killer », réalisé par John Woo, avec Omar Sy, Tchéky Karyo et Nathalie Emmanuel vue dans « Game of Thrones ».
prison qui a été réhabilitée, l’idée de rendre un patrimoine national accessible à tous m’amusait. A Beaune, le maire m’a proposé d’ouvrir un hôtel dans la Cité des climats et des vins de Bourgogne, c’est une création qui ouvrira en décembre. Et à Paris, le petit hôtel Louvre-Richelieu de 15 chambres est déjà ouvert. Nous avons également plusieurs restaurants et bars à la Philharmonie de Paris.
Vous soutenez aussi de jeunes entreprises… Il y a 30 ans, je me suis dit qu’il y avait quelque chose d’éphémère dans le cinéma. On peut faire un carton, puis un flop. J’ai décidé d’investir dans des start-up françaises à vocation internationale, notamment la plateforme Socrate, qui permet aux collaborateurs d’échanger des connaissances au sein d’une entreprise pour la faire progresser. Claude Lelouch, avec lequel vous Il y a 30 ans, je me suis Graines de boss est aussi une avez tourné « Un plus une » (2015) dit qu’il y avait quelque chose idée formidable, elle permet aux et « Chacun sa vie » (2017), vous d’éphémère dans le cinéma. jeunes créateurs d’entreprise de offre dans son prochain film un rencontrer des patrons de grands rôle de gangster… On peut faire un carton, puis groupes pour leur exposer leurs Oui, il m’a écrit le rôle de gangster un flop. projets. Je crois qu’il faut arrêter au grand cœur dont je rêvais. C’est de ne prendre que des jeunes qui génial de tourner avec lui car il sortent de grandes écoles, il faut incarne l’amour du cinéma : il vit diversifier et s’ouvrir aux jeunes cinéma, respire cinéma, mange qui créent des start-up. Il y a aussi cinéma, dort cinéma, il ne triche l’entreprise Tea Tropézien, qui a créé un spiritueux en pas. Son engagement est plus que total puisqu’il a mis sa arrivant à stabiliser l’alcool dans le thé, ce qui est très maison en vente pour financer ce film ! Je partage avec lui difficile. Ça commence à être diffusé à l’étranger. En l’idée que le cinéma doit être du divertissement et qu’il doit les soutenant, j’ai le sentiment de pouvoir inventer des se faire avec une grande liberté, beaucoup d’inventivité choses qui potentiellement n’existent pas et qui peuvent et d’improvisation. C’est un mec extraordinaire, comme marcher. Steven Spielberg ou Clint Eastwood. Ces êtres à part font du cinéma pour les gens, ils créent des films personnels Vous êtes aussi engagé pour la planète aux côtés de à la portée universelle. Jane Goodall… Je ne suis pas très souvent avec elle mais j’aime son En parallèle du cinéma, vous avez développé une engagement, la manière dont elle le fait sans agressivité activité importante dans l’hôtellerie, pourquoi cet et pas seulement à travers les singes, c’est un ensemble. intérêt ? Elle essaie d’expliquer calmement qu’à un moment Depuis 30 ans, j’habite à l’hôtel parce que c’est pratique. donné on va au massacre. Si on veut rencontrer des gens, on descend, si on veut être tranquille on reste dans sa chambre. C’est une Est-ce que vous avez des rêves ? chose qui m’a toujours plu. Aux États-Unis je vis dans Oui, j’aimerais être sûr que les choses auxquelles je un appartement qui est comme un hôtel avec un service crois existent. Que ce soit Dieu, les extraterrestres, les de conciergerie. Avec mon associé Michel Halimi, sa anges, le Petit Prince ou le Père Noël. C’est tout ce que je fille et quelques personnes, nous avons formé une demande. Et même si je ne les rencontre pas, le fait d’y petite équipe afin de construire un groupe d’hôtellerie croire me suffit. et de restauration. Nous avons 14 établissements, dont 3 hôtels. L’hôtel La Prison à Béziers ouvre en juin dans une
Je partage avec Claude Lelouch l’idée que le cinéma doit être du divertissement, et qu’il doit se faire avec une grande liberté, beaucoup d’inventivité et d’improvisation. » « Claude Lelouch m’a écrit le rôle de gangster au grand cœur dont je rêvais. C’est génial de tourner avec lui car il incarne l’amour du cinéma : il vit cinéma, respire cinéma, mange cinéma, dort cinéma, il ne triche pas. Son engagement est plus que total puisqu’il a mis sa maison en vente pour financer ce film ! »
LA BIOGRAPHIE DE CHRISTOPHE LAMBERT Comédien né le 29 mars 1957 à Great Neck (État de New York). Il est révélé au grand public par sa performance dans « Greystoke, la légende de Tarzan » de Hugh Hudson (1984), qui connaît un succès mondial. En 1985, il reçoit le César du meilleur acteur pour son rôle dans « Subway » de Luc Besson, puis incarne l'immortel Connor MacLeod dans « Highlander » de Russell Mulcahy (1986). Dès lors, il enchaîne les films en France et à l’étranger, dans des registres aussi différents que la comédie, avec « Hercule et Sherlock » de Jeannot Szwarc (1996) ou « Arlette » de Claude Zidi (1997), le thriller avec « Face à face » de Carl Schenkel (1992) et « La Disparue de Deauville » de Sophie Marceau (2007). Jamais là où on l’attend, il marque les esprits dans « Max et Jérémie » de Claire Devers (1992), campe le héros dans « Vercingétorix : la légende du druide roi » de Jacques Dorfmann (2001), ou encore un fan de rock sous acide pour Samuel Benchetrit dans « Janis et John » (2003). Il est aussi producteur (« Génial, mes parents divorcent ! », « Neuf mois » …), et auteur de deux livres (« La fille porte-bonheur » et « Le Juge »). 29
FAIR PLAY
PROJECTEUR SUR
PARIS 2024 RENCONTRE AVEC CÉCILIA BERDER ET PERLE BOUGE DE LA TEAM TOYOTA FRANCE
Ces dernières décennies, les amateurs du 7e art ont pu découvrir « Les chariots de feu » de Hugh Hudson, « La Couleur de la victoire » de Stephen Hopkins, « Richard Jewell » de Clint Eastwood, « Munich » de Steven Spielberg… Les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 se rapprochant à grands pas, nous ne pouvions ignorer les liens qui unissent le cinéma à cette compétition mondiale se déroulant tous les quatre ans. De ce fait, nous avons convié sous les spots du Studio Harcourt - véritable temple du 7e art, deux athlètes de haut niveau - Cécilia Berder et Perle Bouge, toutes deux habituées des Jeux et membres de la Team Toyota France. Rencontre… Texte : Ange Reichell
S
i vous deviez vous présenter en quelques mots ? Cécilia Berder : Je suis une escrimeuse française pratiquant le sabre au Cercle d’Escrime Orléanais. Vice-championne du monde en sabre et médaillée de bronze aux championnats du monde à Leipzig en Allemagne en 2015. J’ai obtenu la 5e place aux Jeux olympiques de Rio 2016 et j’ai été numéro 2 mondiale de sabre en 2017. Championne du monde par équipe en 2018 en Chine et médaillée d'argent également par équipe lors des Jeux olympiques de Tokyo 2020. J’animais en parallèle de mon activité sportive une chronique hebdomadaire diffusée sur France Info mais je souhaite désormais être pleinement focus sur les Jeux de 2024. Perle Bouge : Je suis une rameuse de para-aviron française licenciée à l’Aviron Bayonnais, compétitrice dans l’âme, j’ai participé à trois paralympiades. J’ai remporté deux médailles paralympiques avec Stéphane Tardieu : la première d'argent aux Jeux de Londres en 2012, la seconde de bronze aux Jeux de 2016 à Rio. A titre individuel, championne du monde en 2018 en Bulgarie, j’ai terminé à la 9e place aux Jeux paralympiques de Tokyo 2021. Je fais partie depuis 2018 de la Commission des athlètes de Paris 2024 : une instance de dix-huit sportifs présidée par Martin Fourcade, qui travaille à la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris. Quel est le sportif ou la sportive de haut niveau qui vous inspire le plus ? Cécilia Berder : Sans réfléchir, Rafael Nadal. Il a une capacité de concentration, d’adaptation et de détermination extraordinaire. C’est pour moi un extraterrestre… Perle Bouge : Je n’ai pas vraiment de modèle - en dehors de ma mère qui s’est toujours battue dans la vie - mais plusieurs sportifs m’ont marquée. Par exemple, Jérémie Azou, médaillé olympique et plusieurs fois médaillé d’or en compétitions internationales d’aviron pour 30
son état d’esprit. Mohamed Ali en boxe pour son engagement au niveau de la reconnaissance de l'égalité des droits des Afro-Américains. En tennis, André Agassi car il a réussi à casser les codes avec ses tenues vestimentaires. Et Novak Djokovic pour son humilité et sa proximité avec les jeunes. Quelles sont les qualités principales qui vous définissent en tant que femme et athlète ? Cécilia Berder : L’optimisme, la curiosité, la tenacité. Mais j’ai aussi un certain côté joueur, espiègle, instinctif, voire félin. D’ailleurs, pour mieux comprendre la discipline du sabre, on peut faire un parallèle avec l’athlétisme. En athlétisme, certains sportifs vont décider de faire du marathon, d’autres vont se spécialiser dans le 800 mètres et d’autres dans le 100 mètres. En escrime, si vous voulez pratiquer l’équivalent du 100 mètres en athlétisme, vous faites du sabre ! Vous retrouvez cette explosivité avec un côté félin couplé à l’esprit d’un joueur d’échecs. Je suis très attachée également à la transmission et encore plus depuis que je suis maman avec la récente naissance de ma fille. Perle Bouge : Optimiste, perfectionniste, travailleuse. J’aime la vie et j’essaie de la vivre à 100 %. Je suis un véritable couteau suisse et je sais m’adapter à toutes les situations. Je cherche toujours à voir le positif. De par les événements que j’ai traversés dans la vie, je suis indestructible. Chaque événement me renforce… Être une femme peut-il être un frein dans la pratique du sport de haut niveau ? Cécilia Berder : Dans l’escrime, contrairement à d’autres sports, les femmes et les hommes sont sur un pied d’égalité. Perle Bouge : Même si ce n’est pas encore le cas, à mon sens, le sport ne doit pas être genré. Bien-sûr, la grossesse et l’éducation des enfants peuvent être des freins dans une carrière professionnelle mais il y a des avancées. On a vu récemment le staff de l’équipe de France féminine de football s’organiser pour accueillir le bébé
de la joueuse lyonnaise Amel Majri à Clairefontaine. Si je vous dis dépassement de soi ? Cécilia Berder : J’ai un souvenir des Jeux olympiques de Tokyo 2020 lors desquels je perds au premier tour en individuel. Cinq années de préparation pour perdre au bout de cinq minutes. Je prends un coup de massue, je doute, mais je dois tout de suite me mobiliser pour ces mêmes Jeux olympiques par équipe où nous gagnons, quatre jours après la médaille d’argent. J’ai beaucoup appris… J’ai dû repartir tout de suite au combat autant physiquement que psychologiquement. La méditation et la visualisation m’ont beaucoup apporté. Perle Bouge : Le dépassement de soi permet de repousser ses limites si on reste concentré sur son objectif. Le titre mondial m’a échappé par le passé à quatre reprises avec mon équipier Stéphane Tardieu. En 2018, je me suis lancée toute seule en skiff aux Mondiaux et j’ai réussi à obtenir le titre, malgré une blessure en finale. Mon envie de gagner a été plus forte que la douleur du moment… J’ai aussi vécu une grosse déception aux Jeux de Tokyo, mais j’ai su rebondir pour de nouveau performer. Comment le sport contribue-t-il à créer un monde meilleur ? Cécilia Berder : La bulle qui se crée durant les Jeux permet des avancées diplomatiques importantes. Quand on voit la Corée du Nord et la Corée du Sud défiler ensemble lors des mêmes Jeux, on ne peut que s’en réjouir. Lorsque des athlètes s’embrassent quelles que soient leur couleur de peau et leur religion, c’est une victoire. Les Jeux ont le pouvoir de mobiliser le monde et permettent des avancées extraordinaires. Perle Bouge : Les Jeux permettent de supprimer les frontières et de rassembler les peuples. Le sport doit être utilisé comme un outil de dialogue. La diplomatie sportive doit favoriser l’engagement du monde du sport en faveur de la paix et renforcer la solidarité des sportifs de tous les pays. Le sport permet également de faire évoluer
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Page de gauche : Perle Bouge, rameuse de para-aviron française, membre de la Team Toyota France, a remporté deux médailles paralympiques par équipe en 2012 et 2016. A titre individuel, elle est médaillée d’or aux championnats du monde de 2018 en Bulgarie. Pour elle, « Le sport permet de faire évoluer notre regard sur certaines situations comme le handicap. C’est aussi à travers le sport qu’on apprend les règles de la vie en collectivité, le respect et le dépassement de soi. Il peut assurément créer un monde meilleur… » Page de droite : Cécilia Berder, escrimeuse française pratiquant le sabre, membre de la Team Toyota France, couronnée de nombreuses médailles aux Jeux olympiques de Tokyo 2021 et championnats du monde. Pour elle, « De la qualification à la participation, les Jeux olympiques sont une aventure extraordinaire ».
La Charte olympique stipule que le but de l'Olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l'humanité en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine. Assurément Toyota s’inscrit dans cette démarche. Sur les compétitions, il est appréciable d’avoir un bus aménagé ou le Walking Area BEV, cette solution de mobilité adaptable dotée d’un radar automatique qui anticipe les freinages. Elle permet également de tracter un fauteuil roulant ! C’est une super avancée pour les personnes en situation de handicap. Si je devais faire un parallèle, Toyota, très engagée dans la mobilité pour tous, se comporte comme un sportif de haut niveau qui repousse ses limites et cherche à s’améliorer et à se rapprocher de l’excellence. » Perle Bouge - Para-aviron - Médaillée d’or aux championnats du monde de 2018 - Team Toyota France.
notre regard sur certaines situations comme le handicap. C’est aussi à travers le sport qu’on apprend les règles de la vie en collectivité, le respect et le dépassement de soi. Il peut assurément créer un monde meilleur… Que représentent à vos yeux les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ? Cécilia Berder : Les Jeux olympiques sont pour un athlète l’aboutissement d’une vie sportive. Ils représentent le Graal d’une carrière… De la qualification à la participation, c’est une aventure extraordinaire. Les Jeux, c'est la magie ! Les disputer à Paris est un rêve. Et pour leur organisation en 2024, nous devons être à la hauteur d’un point de vue écologique. Perle Bouge : C’est un événement unique dans la vie d’un sportif de haut niveau, le Graal. On s’entraîne quatre ans pour essayer d’être le meilleur le jour J. Et, lorsque l’on est Français, quelle fierté de pouvoir vivre ceux de Paris en 2024. J’espère que ces Jeux seront un tremplin pour que l’on communique plus sur le Paralympisme dans les médias, qu’ils contribueront à changer le regard sur le handicap. Les Comités Internationaux Olympique et Paralympique souhaitent collaborer avec des partenaires qui s’engagent à participer au rayonnement des valeurs de l’Olympisme et du Paralympisme. Vous faites partie de la Team Toyota France, en quoi la marque Toyota s’inscrit-elle dans cette démarche ? Cécilia Berder : J’ai des souvenirs des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020 lors desquels Toyota était déjà partenaire mobilité officiel. Toyota m’avait impressionnée dans son implication en termes de mobilité douce, ces solutions pour affronter les défis majeurs du réchauffement climatique et des nuisances sonores qui nous concernent tous. Un exemple, je me souviens de navettes autonomes « e-Palette » qui nous transportaient sans conducteur et sans aucun bruit. Cela donnait un côté très futuriste au
village olympique… En l’espace de quatre ans, si je compare les Jeux olympiques de Rio à ceux de Tokyo, Toyota a énormément apporté à la mobilité des athlètes paralympiques au sein du village. Tout avait été étudié pour eux et leur quotidien a été totalement modifié. Perle Bouge : Au quotidien, Toyota met à ma disposition un véhicule adapté à mon handicap. C’est un véritable luxe lorsque l’on doit s’entraîner tous les jours de pouvoir se déplacer aisément. Et sur les compétitions, il est appréciable d’avoir un bus aménagé ou le Walking Area BEV, cette solution de mobilité adaptable dotée d’un radar automatique qui anticipe les freinages. Elle permet également de tracter un fauteuil roulant ! C’est une super avancée pour les personnes en situation de handicap. Et ce qui est formidable, c’est que cette avancée technologique pourrait servir ensuite à des maisons de retraite, des centres de rééducation… Si je devais faire un parallèle, Toyota, très engagée dans la mobilité pour tous, se comporte comme un sportif de haut niveau qui repousse ses limites et cherche à s’améliorer et à se rapprocher de l’excellence.
Un roman « livre de développement personnel » autour de la pensée positive. A travers des expériences étonnantes, créatives et riches de sens, le personnage principal du livre va, pas à pas, transformer sa vie et repartir à la conquête de ses rêves…
Quelle est votre maxime dans la vie ? Cécilia Berder : Inspire-toi des plus grands et crée ton propre talent. Perle Bouge : Carpe Diem… Vis l’instant présent… Avez-vous un livre culte que vous souhaiteriez voir à l’écran ? Cécilia Berder : « Mille soleils splendides de Khaled Hosseini ». Sur fond de chaos et de violence dans un Afghanistan déchiré par cinquante ans de conflits, c’est l'histoire bouleversante de deux femmes dont les destins s'entremêlent, un chant d'amour poignant à une terre sacrifiée. Perle Bouge : « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » de Raphaëlle Giordano. 31
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CATE
BLANCHETT ULTIME ET SUBLIME
Elle possède le magnétisme et l’élégance sublime des étoiles de l’âge d’or hollywoodien, qualités que l’on pensait évanouies à jamais depuis que Greta Garbo, Lauren Bacall ou Ava Gardner avaient tiré leur révérence. La modernité et la précision de son jeu, sa capacité à entrer dans tous les rôles, font de Cate Blanchett, une sorte de comédienne ultime. Actrice caméléon, dont la classe n’a jamais été prise en défaut. Sa beauté cinglante, son aura et sa distinction naturelle ont séduit les marques de luxe Armani, Givenchy, Louis Vuitton ou IWC, qui l’ont engagée comme ambassadrice ou égérie et même photographiée au Studio Harcourt. Mais ce qui distingue par-dessus tout Cate Blanchett, c’est son courage, sa générosité et les valeurs qu’elle incarne. Aux avant postes dans la lutte pour l’égalité des femmes et contre le harcèlement, elle défend de nombreuses causes et s’est engagée notamment auprès des plus vulnérables, pour le compte du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR), marchant sur les traces d’Audrey Hepburn. Cover story de ce numéro spécial cinéma, Cate Blanchett est aussi une super star du cœur. Texte : Tom Boyle
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«
Le film statufie et m’évoque la phase de Moussorgski sur son lit de mort : « L’art sera un jour fait de statues qui parlent ». (…) La femme est plus secrète que l’homme et le cinématographe livre ses secrets ». Cette magnifique réflexion de Jean Cocteau, décrit avec acuité la fascination suscitée par les comédiennes puissantes d’Hollywood et d’ailleurs, « à mi-chemin des dieux et des mortels », selon la formule d’Edgar Morin. Qui mieux que Cate Blanchett incarne aujourd’hui cet archétype ? Celle d’une femme sublime, conjuguant sensualité et noblesse d’âme, avec cette part de fragilité et d’humanité assumées, marque des combattantes de notre époque. Née à Melbourne en 1969 d’un père Texan et d’une mère Australienne, la comédienne surdouée, présidente en 2018 du jury du festival de Cannes, représentée cette année encore sur la Croisette, afin de défendre un film dans lequel elle joue : « The New Boy » de Warwick Thornton (sélection « Un certain regard »), ne pouvait mieux incarner ce premier Harcourt magazine, spécial cinéma. Considérée comme l’une des meilleures, sinon la meilleure actrice de sa génération, Cate Blanchett a posé au Studio Harcourt Paris à l’occasion d’une campagne de l’horloger IWC. Les mots de Roland Barthes sur le mythe Harcourt, écrits à la fin des années 1950, résonnent encore à merveille concernant ce portrait intemporel, où l’on voit presque réapparaître la reine des Elfes Galabriel, du « Seigneur des anneaux ». « Le visage poncé par la vertu, aéré par la douce lumière du studio » et « idéalement silencieux, c’est à dire mystérieux, plein du secret profond que l’on suppose à toute beauté qui ne se pare pas ». La lumière Harcourt, inspirée du clair-obscur de Rembrandt et du travail d’orfèvre du chef opérateur Henri Alekan, sublime à merveille Cate Blanchett. Pourtant, cette dernière s’est toujours un peu moquée de son image et du culte admiratif qu’elle suscite. En 2023, plus aucune actrice n’accepterait qu’on la surnomme « le plus bel animal du monde », slogan utilisé en 1954 pour vanter les charmes d’Ava Gardner et qui barre en grand l’affiche de « La Comtesse aux pieds nus » de Joseph L. Mankiewicz. Aujourd’hui, nul doute que Cate Blanchett serait l’une des rares à en rire au second ou au troisième degré. « Le physique n’a jamais été ma carte de visite. Ce qui m‘intéresse, c’est de rendre séduisant ou acceptable ce que je possède en moi », déclare-t-elle au Figaro. Et d’ajouter : « Il m'est assez incompréhensible que l'être humain cherche à gommer ses imperfections au lieu de les travailler ou même de les souligner. Voilà ce qui rend unique, et donc beau ! » « La beauté doit être honnête, sans complexes, et s'enraciner dans la liberté d'être tel que l'on est. Et j'accorde plus de crédit que jamais à la notion de liberté (…). La beauté conventionnelle ou uniformisée présente peu d'attraits à mes yeux ». L’aura de Cate Blanchett n’est pas à proprement parler conventionnelle. Mais elle s’approche de ce qui émeut encore les fans inconditionnels de Greta Garbo, Katherine Hepburn, Bette Davis ou Lana Turner. Physique longiligne, teint d’albâtre, pommettes hautes, blondeur diaphane (même si elle a plusieurs fois joué avec la couleur de ses cheveux, passant de brune à rousse, de châtain à cuivrée). Et surtout ses yeux, qui donnent envie de l’appeler « The look », comme Lauren Bacall. Lors de la cérémonie 2022 à l’Olympia, où toute la profession du cinéma français lui a remis un César d’honneur, son amie Isabelle Huppert, avec laquelle elle interpréta la pièce de théâtre « Les Bonnes », insista beaucoup sur ce regard bleu laser. « Tu habites la planète cinéma. Ta liberté, c’est ce qui te raconte le mieux. Tu peux tout jouer, même un homme, même un serpent (…) Tu nous inspires ce désir de liberté. Je vais donc parler de tes yeux, un miroir. Sauvages, terriblement humains. Tes yeux bleus, magnifiques, ton regard de cinéma », s’exclame Ia comédienne française. « Ce soir nous avons l’immense joie de croiser ce regard et
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Comédiens, réalisatrices, personnalités… Les photos du Studio Harcourt résonnent avec l’actualité cinématographique du printemps et de l’été 2023, à Cannes et dans les salles obscures. Mads Mikkelsen, acteur suédois au physique magnétique, figure au générique du cinquième volet des « Aventures d’Indiana Jones », avec Harrison Ford, James Mangold et Antonio Banderas. La comédienne Anaïs Demoustier apparaît dans « Le Temps d’Aimer » de Katell Quillévéré. L’Abbé Pierre est le héros du film de Frédéric Tellier. L’occasion de découvrir les combats intimes du fondateur de la Communauté d’Emmaüs. Catherine Deneuve est l’héroïne de l’affiche de Cannes 2023, avec une photo datant de la fin des années 60. Isabelle Huppert, présidente du jury Longs métrages 2009 est une habituée des marches du Palais des festivals. Tout comme Valerie Donzelli, réalisatrice de « L’amour et les forêts », son tout dernier film. Une belle occasion de voir Melvil Poupaud et Virginie Efira, les deux principaux interprètes. Cannes, c’est aussi un rôle de choix pour Clara Mastroianni, la maîtresse de cérémonie choisie cette année par le délégué général Thierry Frémaux et son équipe.
moi de te dire les yeux dans les yeux, toute mon admiration », ajoute Isabelle Huppert. « L’avenir est imaginé dans l’esprit des artistes », lui répond quelques instants plus tard Cate Blanchett, très émue. Il y a quelques mois, l’Australienne révélait qu’elle aurait adoré jouer un nain avec une barbe, dans la saga du « Seigneur des Anneaux » et sa suite, signées Peter Jackson ! Une anecdote cocasse qui illustre parfaitement son incroyable tempérament. « Pour moi, le tournage a été trop rapide. J’aimais tellement ça ! J’ai dit à Peter et Fran, qui faisaient une scène de banquet avec plein de nains, que j’avais toujours voulu jouer une femme à barbe. Je leur ai donc demandé si je pouvais être leur femme poilue au moment où la caméra survolerait la table avec les nains. Bien entendu, ça n’a pas été possible à cause du timing. Je n’ai joué Galadriel que pendant trois semaines ». Cate Blanchett surprend encore en 2007, lorsqu’elle interprète Jude Quinn, l’une des facettes du chanteur Bob Dylan, dans le biopic « I’m Not There » de Todd Haynes, consacré à l’enfance, l’ascension et la carrière du chanteur folk. « Je pense qu’il est toujours bon de se mesurer à des choses qui semblent plus grandes que vous. Ensuite, vous essayez juste de les surmonter », déclare encore Cate Blanchett. « Je n'aime pas les opinions dominantes, les diktats, et je valorise plus volontiers la différence comme vous l'avez compris. J'évite les réseaux sociaux, je fuis la pensée unique et l'hégémonie du goût mondialisé ». Tout en sachant se ménager des moments de pause bien à elle, notamment pour son couple et ses enfants, installés en Australie, loin des turpitudes d’Hollywood, Cate Blanchett a signé l’une des plus singulières carrières depuis 30 ans, alternant les films d’auteur, les superproductions et les blockbusters. « Aviator » de Martin Scorcese et « Blue Jasmine » de Woody Allen, lui ont valu deux Oscar. Mais son plus beau rôle, selon elle, reste celui qu’elle joue hors champ dans l’humanitaire, notamment pour le Haut-Commissariat des Nations Unies. Elle en parle en évoquant le souvenir d’Audrey Hepburn. « Je pense qu’elle est devenue plus belle quand elle a cessé d’être actrice et a commencé à travailler avec des campagnes humanitaires ». Cate Blanchett ultime, sublime et tellement humaine.
SUR LE TAPIS ROUGE DE CANNES Comédiens, réalisatrices, personnalités… Ces photos au Studio Harcourt résonnent avec l’actualité cinématographique du printemps et de l’été 2023, à Cannes et dans les salles obscures. Mads Mikkelsen, acteur suédois au physique magnétique, figure au générique du cinquième volet des « Aventures d’Indiana Jones », avec Harrison Ford, James Mangold et Antonio Banderas. La comédienne Anaïs Demoustier apparaît dans « Le Temps d’Aimer » de Katell Quillévéré. L’Abbé Pierre est le héros du film de Frédéric Tellier. L’occasion de découvrir les combats intimes du fondateur de la Communauté d’Emmaüs. Catherine Deneuve est l’héroïne de l’affiche de Cannes 2023, avec une photo datant de la fin des années 60. Isabelle Huppert, présidente du jury Longs métrages 2009 est une habituée des marches du Palais des festivals. Tout comme Valerie Donzelli, réalisatrice de « L’amour et les forêts », son tout dernier film. Une belle occasion de voir Melvil Poupaud et Virginie Efira, les deux principaux interprètes. Cannes, c’est aussi un rôle de choix pour Clara Mastroianni, la maîtresse de cérémonie choisie cette année par le délégué général Thierry Frémaux et son équipe.
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Longtemps, Frédéric Beigbeder s’habillait presque exclusivement de noir. Aujourd’hui, il préfère le bleu marine. Mais au Studio Harcourt, le romancier s’est mué en noceur repenti, tout de blanc vêtu. A moins que ça ne soit un hommage subliminal au grand séducteur Eddie Barclay…
DU NOIR
AU BLANC FRÉDÉRIC BEIGBEDER, CONFESSION D’UN SERIAL NOCEUR
Frédéric Beigbeder a longtemps cru que la vie était une fête. Avant d’en sortir, l’écrivain, chroniqueur et cinéaste s’est égaré dans un monde où l’hédonisme était la seule utopie et la cocaïne son kérosène. A 57 ans, le voilà rattrapé par ses démons, qu’il exorcise dans ses « Confessions d’un hétérosexuel légèrement dépassé » (Albin Michel). Comme SaintAugustin, jouisseur repenti, Frédéric Beigbeder y fait acte de contrition pour ses turpitudes passées et jette ses tripes sur la table. Courageux, parfois impudique, souvent transgressif, ce livre truffé d’aphorismes réjouissants, marque une étape. Le quinqua y dénonce l’intolérance qui voudrait enfermer la création dans un carcan insupportable. Les tribunaux digitaux. La violence bête et méchante. Cette série mode, élégante et festive est un contrepied. Longtemps abonné au noir, Frédéric Beigbeder s’y présente tout de blanc vêtu, en bonne compagnie. Un plaidoyer en images et en mots pour un dialogue pacifié et réenchanté entre les sexes. Une façon pour ce mari comblé, heureux père d’un fils et de deux filles, de clamer son amour pour l’éternel féminin. Texte : Olivier Bonnefon
Styliste et directeur artistique : Farouk Chekoufi • Talent : Frédéric Beigbeder • Mannequins : Emilia B & Sarah Ella de Metropolitan Models, Inès D & Joséphine de Makers by Metropolitan Models, Fanny de Visage Models Zurich • Coiffeur : Omar Bouker pour GHD Hair • Equipe Studio Harcourt composée de Eloi Robert (coordination), Kostia Petit (photographe), Alexis Rambosson (assistant photographe), Benoît Pinchon (assistant photographe), Solène Dubois (maquilleuse) • Assistant styliste : Benjamin Coutant • Production : Maison KETI & HARCOURT MAGAZINE.
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Sarah en robe UNGARO, collier et boucles d’oreilles BURMA ; Joséphine en robe GIADA ; Frédéric Beigbeder en chemise et pantalon GEORGES MAKAROUN ; Inès en ensemble GENNY et boucles d’oreilles BURMA ; Emilia en Cape UNGARO et collier BURMA.
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Frédéric Beigbeder en costume, chemise et cravate UNGARO. Montre OMEGA et chaussures MANOLO BLAHNIK.
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Ines en cape, chemise et pantalon UNGARO. Collier et boucles d’oreilles BURMA. Chapeau VIRGINIE O PARIS et montre OMEGA.
Joséphine en tailleur veste BAR, jupe et sandales DIOR. Montre OMEGA.
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Sarah en robe et sandales STEPHANE ROLLAND, Haute couture. Boucles d’oreilles BURMA.
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Frédéric Beigbeder en costume, pantalon et chemise GEORGES MAKAROUN. Chaussures MANOLO BLAHNIK. Et de gauche à droite : Sarah en robe UNGARO, collier et boucles d’oreilles BURMA. Lunettes BOUCHERON et escarpins MANOLO BLAHNIK ; Inès en robe GENNY. Boucles d’oreilles BURMA et lunettes BOTTEGA VENETA ; Emilia en cape UNGARO. Collier BURMA et lunettes POMELLATO. Chaussures et collants incrustés DOLCE & GABBANA ; Joséphine en robe MAGDA BUTRYM, lunettes BOUCHERON et escarpins MANOLO BLAHNIK.
Emilia en robe, chaussures et collants incrustés DOLCE & GABBANA. Collier et boucles d’oreilles BURMA. Montre OMEGA.
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Joséphine en manteau en cuir GIADA et chaussures à collants incrustés DOLCE & GABBANA ; Inès en robe BALLY, sandales MANOLO BLAHNIK et boucles d’oreilles BURMA
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Emilia en chemise VALENTINO, pantalon UNGARO, collier BURMA et escarpins MANOLO BLAHNIK ; Sarah en Robe LE999, montre OMEGA, boucles d'oreilles BURMA et sandales MANOLO BLAHNIK
Fanny en trench-coat GENNY, sautoirs et sac CHANEL. Montre OMEGA et sandales MANOLO BLAHNIK.
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Emilia en robe, chaussures et collants incrustés DOLCE & GABBANA. Collier et boucles d’oreilles BURMA. Montre OMEGA ; Joséphine en tailleur veste BAR, jupe et sandales DIOR. Montre OMEGA et lunettes BOTTEGA VENETA ; Inès en cape, chemise et pantalon UNGARO. Collier et boucles d’oreilles BURMA. Chapeau VIRGINIE O PARIS, montre OMEGA et lunettes POMELLATO ; Fanny en trench-coat GENNY, sautoirs et sac CHANEL. Montre OMEGA et sandales MANOLO BLAHNIK ; Sarah en robe et sandales STEPHANE ROLLAND, Haute couture. Boucles d’oreilles BURMA.
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ENTRETIEN AVEC FRÉDERIC BEIGBEDER
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uéthary, début avril 2023. Le petit port basque chic affiche une insolente quiétude. Les déferlantes qui battent le récif au large de Parlementia apportent une énergie sereine et vivifiante à l’atmosphère. Assis au Bar du Fronton, situé un peu à l’écart du centre, Frédéric Beigbeder, très zen, sirote une menthe à l’eau. Son livre fraîchement imprimé, qu’il a amené avec lui, sort en librairie quatre jours plus tard. La tempête ne s’est pas encore levée. Sa lecture sera pleine de révélations ! L’écrivain ouvre ses « Confessions » par une boucle volontairement provocatrice où il se victimise, pour mieux montrer l’impasse du procédé. Il y dénonce la violence dont il a été l’objet ici même, en 2018, dans sa thébaïde raffinée, quand lui et sa famille ont découvert un matin leur maison et leur voiture taggées avec ces mots terribles : « violeur », « salaud », « misogyne », « sexiste ». Ce lynchage orchestré par un noyau d’activistes anonymes, a été relancé depuis cet interview. Fin avril à Bordeaux, une conférence qui se tenait à la librairie Mollat a été interrompue violemment. On reproche maintenant à Frédéric Beigbeder ses sympathies passées. Des gestes ou remarques supposément déplacées, il y a parfois plus de 20 ans ! Ce dernier a accepté de répondre, sur tout. Vous revenez longuement dans votre livre sur cet incident de 2018 qui semble encore une plaie ouverte. Pourquoi ? On me reprochait à l’époque d’avoir signé la pétition des « 343 salauds » contre la pénalisation des clients de prostituées. Alors que cette loi a prouvé depuis son inefficacité et a même fragilisé un peu plus la situation de ces femmes, comme l’a d’ailleurs souligné Médecins du Monde. C’est oublier que j’ai dénoncé, bien avant #MeToo, les abus contre les femmes, notamment dans « Au Secours Pardon » et « L'idéal ». J’essaie de comprendre pourquoi on utilise la violence et la diffamation pour tenter d’imposer un point de vue, alors que je ne suis pas spécialement anti féministe, ni « masculiniste toxique ». Comme je déserte Instagram ou Twitter, on est donc venu m’insulter jusque dans notre maison pleine d’enfants. Je trouve ce procédé lâche et anti démocratique. Quels arguments opposez-vous à ces personnes ? En quoi est-ce un procès injuste ? Mis à part une infime minorité de prédateurs et de violeurs patentés, tous les hommes censés condamnent les violences sexuelles faites aux femmes, moi le premier. Je suis pour l’égalité des sexes, mais pas pour la guerre des sexes. Je pense que les hommes et les femmes sont différents mais complémentaires, qu’ils ont besoin l’un de l’autre, qu’ils doivent se respecter et s’aimer. Je suis contre le féminisme extrémiste, qui est une forme de totalitarisme, qui nie la liberté d’expression, qui impose une pensée unique, qui diabolise les hommes et victimise les femmes. Je pense que le féminisme doit être un mouvement positif, constructif, humaniste, qui vise à l’émancipation et à l’harmonie des sexes. Est-ce que la liberté de ton est devenue impossible ? La liberté d’expression et de ton est effectivement en danger, à cause du politiquement correct, du terrorisme intellectuel, de la cancel culture. On ne peut plus rire de tout. On ne peut plus dire ce qu’on pense. On ne peut plus débattre sans être insulté ou menacé. On assiste à une montée de l’intolérance, du sectarisme, du fanatisme. On veut faire taire les voix discordantes, les esprits libres, les humoristes subversifs. Moi, quand quelqu’un est attaqué par la meute, j’ai envie de 48
le défendre. Je déteste l’injustice. Je pense que tout ça est très grave pour la culture, pour l’humanité. Pensez-vous que la littérature elle-même est en danger ? Si on ne peut plus écrire ce que l’on veut, alors oui, la littérature est en grand danger. On est confronté de plus en plus non seulement aux procès d’intention, mais également à la moralisation de l’art. Des écrivains comme Céline ou Baudelaire, qui ont révolutionné la syntaxe et la poésie seraient-ils publiés aujourd’hui ? Je m’interroge. Colette a dit, « il faut qu’il y ait du pur et de l’impur dans les livres ». Baudelaire a été encore plus loin avec son fameux « Tu m’as donné de la boue, et j’en ai fait de l’or », écrit dans l’appendice des « Fleurs du mal ». Il peut arriver que l’on fasse de beaux livres avec de bons sentiments. Mais c’est tout de même
Depuis sept ans, j’ai quitté Paris pour Guéthary au Pays basque, avec femme et enfants. Je me sens plus serein, plus apaisé, plus équilibré. Je profite des plaisirs simples de la vie. Je continue à écrire des livres, mais avec plus de recul, plus de profondeur. J’ai récemment partagé la vie des chanoines augustiniens, à l’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse. Et celle des marsouins des troupes de marine, à Fréjus. J’ai découvert que je me sentais bien dans les structures traditionnelles. Accompagner mes enfants à l’école et jouer avec eux me fait plus de bien que d’aller étaler mes névroses chez un psy.
très rare. Personnellement, cela m’ennuie de lire des romans édifiants. Si au bout de 50 pages, il ne se passe pas quelque chose d’interdit ou d’un peu dramatique, alors le livre me tombe des mains. Depuis Rabelais, la littérature, ça a toujours été de montrer des choses défendues, sulfureuses, tragiques. Sinon, quel est l’intérêt ? Vos films ont été souvent incompris. Est-ce à dire que la France n’aime plus la satire ? La satire est devenue un genre difficile à apprécier en France, parce qu’on a tendance à prendre les choses au premier degré. Jean Yanne ou Jean-Pierre Mocky auraient sans doute beaucoup de mal à travailler aujourd’hui. On préfère le politiquement correct, le rire consensuel. J’aime la satire parce que c’est une forme d’humour intelligent, subtil, corrosif. C’est une façon de dénoncer les absurdités de notre société, de provoquer le débat, de faire réfléchir. Vous avez réalisé trois films (*). Avez-vous envie de repasser derrière la caméra, pour adapter l’histoire d’un autre ou d’une autre ? J’ai envie de continuer à faire des films, mais pas
forcément à partir de mes livres. Je désire m’ouvrir à d’autres univers, des histoires inédites. J’ai envie de me renouveler, de me surprendre, de me challenger. D’ailleurs, je travaille depuis plusieurs mois sur un scénario avec Maria Pourchet, une jeune romancière qui a écrit « Feu » (éditions Fayard), un excellent roman. J’espère même donner le premier coup de manivelle en fin d’année ! Je n’en dirai pas plus pour l’instant. Revenons aux « Confessions ». Vous y dressez le tableau sans concession d’un homme qui s’est longtemps perdu dans de vains plaisirs et des excès. Est-ce faute d’avoir cru pendant longtemps au bonheur ? J’arrive à un moment de ma vie où on n’échappe pas à un certain bilan (sourire). Ecrit par un hétéro, catholique, bourgeois, né dans les années 60 et qui a eu vingt ans dans les années 80, ce livre est sans concession sur ma vie nocturne et le reste. J’y raconte mes excès, mes addictions, mes rencontres, mes déceptions. J’ai tenté de faire au mieux avec les repères que j’avais reçus. Ce que l’on m’a vendu dans ma jeunesse comme le modèle de l’homme idéal est aujourd’hui perçu comme ringard, nuisible, toxique et dangereux. Je pense que je cherchais dans la nuit et la fête à me perdre pour me retrouver, à me détruire pour me reconstruire. Et à fuir ce bonheur que j’ai fini par trouver ici, auprès de ma femme Lara et de mes enfants, Chloé, Oona et Léonard. Quelle a été l’influence de Vian, Sagan, Fitzgerald, Hemingway, Bukowski ou Brett Easton-Ellis, vos lectures de jeunesse ? Cette littérature, m’a souvent servi d’alibi pour sortir. Je me disais « bon, je sors parce que je suis un futur écrivain » (rire). Reste que j’en ai plus appris avec cette bande sur la littérature qu’au Lycée Louis-le-Grand. Je pense que Virginie Despentes ou Michel Houellebecq ont été très marqués également par les auteurs américains. « Less than zero » de Brett Easton-Ellis, raconte un quotidien et des aventures très similaires à celles que nous vivions à Paris au début des années 80. Dans « La Fêlure », nouvelle écrite en 1934, Fitzgerald évoque sa déchéance, sa dépression, son alcoolisme et ses pannes d’inspiration. Il disait : « On doit vendre son cœur ». C’était courageux de se mettre ainsi à nu, pour en quelque sorte tenter de sauver son âme. J’admire tous ces écrivains mais je ne me compare pas à eux. On ne peut pas écrire comme eux, en vivant comme eux. C’est une illusion. On ne peut pas être à la fois un génie et un alcoolique. Ce livre est aussi un réquisitoire définitif contre la cocaïne. Vous dites même que c’est has been. Est-ce votre plus grande erreur d’être tombé dedans ? Je pensais que la cocaïne me donnerait du pouvoir, de la confiance en moi, de l’énergie. Je pensais que c’était une drogue créative, stimulante, libératrice. Je me trompais lourdement. J’ai compris que la cocaïne était une drogue mortifère, qui détruit le corps et l’esprit, qui isole et qui rend paranoïaque. Elle coupe de tout désir, de toute émotion, de toute relation. Elle n’apporte que de la fausse joie, de la fausse euphorie, de la fausse intelligence. Elle est ringarde parce qu’elle est dépassée. Elle appartient à une époque révolue, celle des années 80, celle du fric et du bling-bling. Elle n’a plus rien à voir avec le monde d’aujourd’hui. A ce jour, je vais aux Narcotiques Anonymes. C’est un combat de tous les jours pour lequel l’aide de ma femme et de ma famille est essentiel. (*) « L’amour dure trois ans » (2012), « L’Idéal » (2016). En 1999, Frédéric Beigbeder a également consigné le scénario du film « Les infortunes de la beauté » avec John Lvoff et Laure Massenet. « 99 francs » (2007), a été réalisé par Jan Kounen.
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Frédéric Beigbeder en veste et chemise GEORGES MAKAROUN.
PRODUCTEUR DE VODKA ORGANIQUE « Ne serait-il pas possible de boire une vodka sans détériorer notre planète ? » lance Oscar Parango, dans 99 francs. Le personnage central de la célèbre trilogie de Frédéric Beigbeder a été écouté. Lancée sur une boutade, la vodka Le Philtre, est désormais produite par Frédéric et Charles Beigbeder et leur ami Guillaume Rappeneau. Ces trois-là se sont connus dans les années 80 au Caca’s (*) club, une association de fêtards parisiens, organisateurs de bals costumés. « Bio, écolo et française, le Philtre est une vodka qui nous ressemble, douce, pure, raffinée, sans sucre ajouté. Nous avons cherché un producteur qui partage nos valeurs et nous avons trouvé Jean-Sébastien Robicquet, fondateur de Maison Villevert à Cognac, maître distillateur reconnu. Il a relevé le défi de nous fabriquer une vodka à partir de blé bio d’hiver et d’eau de source de Gensac. La vodka est distillée six fois, dont la dernière en alambic charentais, ce qui lui donne un caractère unique » détaille le trio. Cavistes, épiceries fines, bars, restaurants, Le Philtre est désormais disponible partout ! En savoir plus sur : www.lephiltre.com
(*) Club des analphabètes cons mais attachants.
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Joséphine en robe MAGDA BUTRYM, lunettes POMELLATO. Chaussures et collants incrustés DOLCE & GABBANA ; Emilia en chemise VALENTINO, pantalon UNGARO, collier BURMA et escarpins MANOLO BLAHNIK ; Nicolas Ullmann en peignoir GENNY, lunettes SAINT LAURENT, chapeau VIRGINIE O PARIS et montre OMEGA ; Sarah en robe LE999, montre OMEGA, boucles d'oreilles BURMA et sandales MANOLO BLAHNIK ; Inès robe en cuir GIADA, boucles d’oreilles BURMA et sac CHANEL.
ENTRETIEN AVEC NICOLAS ULLMANN PERSONNAGE ROCKAMBOLESQUE
Musicien, comédien, transformiste, figure de la night et de la hype, Nicolas Ullmann est une Maison de production à lui tout seul. Du Baron au No.Pi en passant par le Bus Palladium, il est devenu le Monsieur Loyal des plus belles soirées parisiennes qu’il fait chavirer avec son « Cabarock » et ses « Kararockés ». Texte : Olivier Bonnefon
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icolas Ullmann c’est Nicolas Cage, Johnny Cash et Jango Edwards réunis dans un seul homme. Une belle gueule et un rebelle avec une seule cause : vous amuser. Il aurait pu enfiler la robe d’avocat, comme son père et sa mère. Il a préféré se grimer en Elvis ou Marylin et devenir artiste. La fête, c’est sa spécialité. Un boulot qu’il prend très au sérieux. Il a été initié au métier d’acteur à l’école de Raymond Acquaviva, grand Monsieur de la Comédie Française et aux stages de John Strasberg, fils de Lee, créateur de la légendaire « Actor’s studio ». Il a appris la musique avec les meilleurs. Quant au transformisme, il a commencé à se déguiser tout gosse avant de s’entourer d’une équipe de maquilleuses, perruquiers et costumières de classe mondiale, dont sa compagne Lucile Leidier qu’on surnomme Lulu. Vous êtes considéré comme l’un des rois des nuits parisiennes depuis 15 ans. Comment vous définissez-vous ? Comme un entertainer. Je trouve que ce mot anglais, aux accents rock’n roll, résume parfaitement tout ce 50
que je fais : la comédie, les voix, la direction artistique, l’organisation de soirées. Des activités en rapport avec le spectacle et dont l’objectif final est de divertir les gens. Dans mon travail, il y a aussi un rôle de pygmalion et de talent scout. Je suis en permanence en train de chercher des artistes émergents afin de les mettre en avant, comme au No.Pi (North Pigalle). J’y assure la direction artistique depuis octobre 2019. Ces talents auraient sans doute réussi à percer sans moi. Mais je facilite leur rencontre avec le public et la gloire (rire). Et c’estun bonheur de les voir ensuite voler de leurs propres ailes. Quels artistes avez-vous contribué à lancer depuis que vous faites ce métier ? J’ai débuté il y a plus de 15 ans en étant guitariste et accompagnateur des comédiennes et chanteuses Rona Hartner et Adrienne Pauly. J’ai lancé pas mal de groupes, via le Paris-Paris, le Bus Palladium ou le No.Pi. L’une de mes fiertés est d’avoir aidé Aurélie Saada, moitié du duo Brigitte, à décoller en 2011,
alors qu’elle pensait tout arrêter. Ce parcours dans la musique a été également l’occasion de soutenir mon copain d’enfance Adan Jodorowsky (NDLR. fils du grand réalisateur et scénariste franco-chilien de films et de BD, Alejandro Jodorowsky, et oncle de la comédienne Alma Jodorowsky). C’est ce même Adan qui vous a conseillé de promouvoir votre personnage « comme une marque » ? Oui, je commençais à avoir un bon réseau d’amis, de comédiens et de musiciens et pas mal de notoriété dans la nuit comme organisateur de soirées, notamment au Baron ou au Paris Paris, avant de passer par le Flow, la Flèche d’Or, le Showcase, les Trois Baudets ou le Bus Palladium. Adan m’a dit un soir : « il faut que tu te mettes en avant comme une marque. Que les gens sachent qui fait la soirée ». J’ai imaginé les concepts d’un cabaret rock et de soirées karaoké que j’ai rebaptisés « Cabarock » et « Kararocké », un karaoké ou l’on chante avec un vrai groupe de rock et qui continue son RDV un samedi par mois au NO.PI.
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Nicolas Ullmann, l’un des rois des nuits parisiennes, s’est prêté au jeu lors de cette séance mode organisée au Studio Harcourt.
C’est à ce moment-là que vous avez commencé à vous déguiser ? Oui, j’ai endossé mon rôle de Monsieur Loyal. Et pour que ça soit encore plus drôle, je me suis déguisé. Et j’ai veillé à changer de costume et de personnage chaque soir. Cela me demandait un boulot énorme. Je me préparais pendant des heures. J’attendais dans la loge où je prenais mes repas, pour surgir sur scène et créer la surprise. C’est à cette époque qu’on a commencé à vous surnommer, l’homme aux mille visages ? C’était important pour moi, de faire la différence entre le monde du quotidien et celui de la scène, pour faire honneur au public. Je suis parti d’un personnage classique de maître de piste, comme on en voit dans les cirques en y ajoutant de la dentelle, de l’extravagance. Je me suis constitué une vraie galerie de personnages : musiciens, artistes, comédiens, héros de la culture pop. Une collection incroyable de costumes, de postiches, de perruques et de fausses moustaches. Très vite, ça a dérivé sur des personnages plus rock : David Bowie, Alice Cooper, Les Beatles, Slash ou Axel Rose… J’ai une team de rêve autour de moi. Micki Chomicki, perruquière légendaire qui travaillait pour Antoine De
Caunes (la perruque de didier l’Embrouille, c’est elle). La maquilleuse Julie Poulain. Ces femmes font des miracles. Une perruque, si ce n’est pas coiffé, apprêté, préparé, c’est juste un tas de cheveux emmêlés dans un sac plastique. Où en est la nuit parisienne aujourd’hui ? Est-ce qu’on s’amuse encore dans la capitale ? Oui ! On me parle de Berlin, Barcelone, Lisbonne. Mais la nuit à Paris est plus vivante que jamais. Il y a un tas de lieux qui bougent. Tous les jours, je reçois des messages de gens qui me disent merci. « Vous avez fait du No.Pi un lieu incroyable. C'est devenu mon club préféré ». Mon
Nicolas Ullmann c’est aussi l’écriture de contes rock pour enfants (« Rockambolesques » sur toutes les meilleurs plateformes audio) Des rôles dans des films. Des spectacles et fêtes sur mesure avec le collectif Snobb.
métier est de rendre la nuit magique. Il n'y a pas de club à Paris où tu peux avoir du live toute la nuit. Au No.Pi, si tu arrives à trois heures du matin, tu as encore un groupe qui joue. Pour que la magie persiste, il faut savoir se renouveler, se remettre en question. Faire la fête est un besoin universellement partagé. Partout où je suis allé, de la Roumanie à la Slovénie, de Londres à Zanzibar, j’ai vécu des expériences festives de dingue. Quels sont les ingrédients d’une fête réussie ? De la bonne musique, des jolies filles et des moments de folie. Il y a un temps où je faisais des trucs de dingue, comme distribuer des joints au premier rang, entrer en scène sur un vrai scooter, me mettre à poil avec une chaussette sur le sexe. Un jour, alors qu’un groupe chantait Light my fire des Doors, j’ai vidé prétextant que le chanteur foutait le feu vidé un extincteur sur la scène et le public (rire). J’ai même mis le feu à une guitare avec de l’essence. Depuis, je me suis assagi et je suis même devenu papa.Enfin c’est à ma Loretta, que j’apprendrais toutes les meilleures bêtises à faire. En savoir plus sur : www.snobbmusic.com instagram: nicolas ullmann. Et nopi_paris
ENTRETIEN AVEC MARIE NEUILLY LA ROCKEUSE DE DIAMANT
Musicienne, DJ selector, directrice artistique, créatrice du label © « La Chatte de Françoise », l’ex guitariste du groupe rock Les Plastiscines est aussi une icône du style. Texte : Olivier Bonnefon
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ure slasheuse 2.0, artiste multi facettes, qui est Marine Neuilly ? Le jour, elle collabore avec des marques de luxe et mène des projets éditoriaux ou artistiques. La nuit, elle mixe dans les soirées branchées de la capitale. Avec son joli minois et son regard bleu azur, souligné d’un trait de crayon noir, elle cultive le chic, aussi à l’aise dans une paire de jean et de Converse que dans une élégante tenue Dior. Précoce À 16 ans, fan des Strokes, des Ramones, de Blondie, Kate Bush et des Libertines, elle décide de monter un groupe de rock avec des copines de Saint-Cyr-l’École. L’aventure Les Plastiscines est lancée. Le groupe dont elle est guitariste et choriste, fait les premières parties d’Indochine ou d’Iggy Pop et commence à tourner en France puis autour du monde. Audacieuse En 2011, Marine Neuilly quitte Les Plastiscines. Elle commence une carrière solo de DJ à l’école du Baron puis devient DJ selector, spécialité réservée aux encyclopédies musicales vivantes. Ses mix et ses boucles font merveille au Château Voltaire, au Silencio des Prés, à la terrasse du Grand Café Fauchon, à la Casbah ou dans les soirées Juke Box Babe avec un mélange pop, rock, électro.
Stylée Son label « La Chatte de Françoise », reflète son univers décalé et féministe. Elle collabore avec des marques de luxe, produit du contenu visuel autour des femmes, des fanzines ou des photos. Elle a créé sa propre marque de lingerie upcyclée et éthique qui porte le même nom.
Célèbre Soutenues par Philippe Manœuvre, Les Plastiscines font les couvertures des magazines branchés comme Rock & Folk (France) ou Nylon (USA). Leur single « Loser » est repris dans la BO du film « L’Heure d’été » d’Olivier Assayas. Le groupe apparaît dans la série « Gossip Girl », où il interprète sa chanson B.I.T.C.H. Contact Marine Neuilly travaille avec l’agence Snobb Music, régie de talents artistiques, qui gère ses prods et son booking. Elle anime le compte Instagram @marine_neuilly et le site web www.lachattedefrancoise.com. En savoir plus sur : www.snobbmusic.com/marine-neuilly, Mail : production@snobbmusic.com
Pure slasheuse 2.0, artiste multi facettes, qui est Marine Neuilly ?
Marine Neuilly en chemise, pantalon et chaussures DIOR.
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FRAGRANCES
PARFUM ET
CINÉMA SCÉNARIO PARTAGÉ
Mêmes codes glamour, même goût pour la mise en scène, la séduction et les happy end… Assurément, parfum et cinéma partagent plus que des égéries et des réalisateurs. Ils racontent ensemble un monde où tout est possible.
É
motion. S’il fallait choisir un mot, un seul, pour trouver le dénominateur entre cinéma et parfum, ce serait sans doute celui-là. Tous deux ne sont que rêves. Quand le premier construit des mondes imaginaires, des romans d’amour et des drames, dont le sillage persiste parfois en nous plusieurs jours, le second raconte l’histoire réelle ou fantasmée d’un héros, souvent d’une héroïne, qui laisse sa trace olfactive. Tous deux parlent d’image, fabriquée ou symbolique, d’apparences et des rôles que l’on joue, parfois inconsciemment. Il y a dans les parfumeries de grosses productions et des parfums d’auteurs, dans les salles obscures des blockbusters et des films indépendants. Rien d’étonnant à ce que ces deux mondes se côtoient depuis toujours, s’inspirent, se cherchent et s’entremêlent multipliant les mises en abîme. Qui est la star ? Le jus ou l’artiste qui l’incarne ? De tous temps, les actrices ont été les ambassadrices des grands noms de la parfumerie, liant parfois leur destin à celui de leur fragrance fétiche. Qui ne connaît pas la célèbre réplique de Marilyn Monroe, laquelle répondait aux journalistes qu’elle ne dormait avec rien d’autre la nuit que quelques gouttes de Chanel n°5… Voilà un parfum, si ce n’est le parfum, le plus cinématographique du monde. Évoquer les égéries de la maison de la rue Cambon c’est convoquer Cannes et Hollywood mais aussi réviser l’histoire du cinéma à coups de films aux décors somptuaires qui n’ont parfois de publicitaires que le nom. Parfums d’actrices Il y eut ainsi Vanessa Paradis en femme-oiseau sifflotant pour Coco dans un court-métrage signé Jean-
Paul Goude, Nicole Kidman et Baz Lhurmann à nouveau réunis après le flamboyant « Moulin Rouge » ou encore Audrey Tautou, filmée par Jean-Pierre Jeunet juste après « Amélie Poulain ». Citons encore Keira Knightley, en espiègle Coco Mademoiselle, Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Kristen Stewart, Lili-Rose Depp, Marion Cotillard et même Brad Pitt, le seul homme à avoir prêté ses traits et sa voix au n°5 alors que l’énigmatique Bleu restera à jamais marqué par le visage du regretté Gaspard Ulliel. Dior n’est pas en reste. J’adore, le parfum iconique de la marque, parmi les plus vendus en France, reste attaché à l’actrice sud-africaine Charlize Theron depuis 2004. Les cinéphiles se souviendront d’ailleurs d’une séquence pleine d’esprit mettant en scène de manière totalement anachronique l’actrice oscarisée aux côtés des iconiques Grace Kelly, Marlene Dietrich et Marilyn Monroe, cette dernière prononçant distinctement, et malicieusement, le fameux « j’adore ». Également au casting des égéries chez Dior ? Natalie Portman, Miss Dior depuis 2011, Robert Pattinson, Eva Green, Monica Bellucci, Jude Law, Jennifer Lawrence et bien sûr Alain Delon, pour l’Eau Sauvage, aujourd’hui portée par Johnny Depp. Il y a quelques mois, la marque au muguet est allée un peu plus loin encore laissant carte blanche à l’actrice Ana Girardot pour réaliser un film autour du parfum Gris Dior. Même passage à l’acte pour Emma Watson que l’on retrouve devant et derrière la caméra pour Paradox de Prada. Le parfum, accessoire singulier et pluriel YSL, qui compte d’ailleurs un parfum Cinéma, Mugler, Armani… Toutes les grandes Maisons ont associé, un jour ou l’autre, leur image à celle de grandes figures
du 7e art, créant même une filiation, un lien ténu entre ambassadrices d’un même jus. C’est le cas du mythique parfum Trésor, incarné tour à tour par Isabella Rossellini, Penelope Cruz ou Kate Winslet. Le porter à son tour, c’est un peu rejoindre leur club, qui n’en rêverait pas ? Un processus d’identification qui fonctionne encore à plein avec Zendaya ou Julia Roberts, égérie du parfum préféré des Françaises : La Vie est Belle. Qu’on le veuille ou non, par sa puissance évocatrice, le parfum est plus qu’un accessoire. Nombre d’acteurs le glisse au détour d’une interview : rien ne vaut un parfum pour se glisser dans la peau d’un personnage. Lui donner une odeur c’est déjà lui donner corps, certaines fragrances ayant « le pouvoir de faire surgir toutes sortes de souvenirs et de sentiments », confiait Rooney Mara, égérie Givenchy comme Audrey Hepburn avant elle. Et puis, le parfum au cinéma n’est pas toujours seulement suggéré. Il peut aussi faire de la figuration, posé au détour d’une scène, sur un bureau, dans une salle de bains ou une table de nuit. Il lui arrive de tenir le premier rôle, dévoilant ses coulisses, ses manières et ses matières. C’est le cas de « Prête-moi ta main », d'Éric Lartigau ou des « Parfums » de Grégory Magne, deux longs-métrages qui mettent en scène des nez, joués respectivement par Alain Chabat et Emmanuelle Devos. Parfois enfin, le parfum crève l’écran et devient la vedette, le sujet principal, comme ce fut avec l’adaptation cinématographique du « Parfum » en 2006. Il s’est même déjà invité concrètement dans les salles de cinéma, sous forme de pastilles à gratter tout au long du film. Un procédé, anecdotique et expérimental, qui n’avait d’autre but que de rajouter encore de l’émotion olfactive à l’émotion cinématographique….
Styliste et directeur artistique : Farouk Chekoufi • Texte : Audrey Grosclaude • Photographe : Equipe Studio Harcourt composée de Eloi Robert (coordination), Kostia Petit (photographe), Alexis Rambosson (assistant photographe), Benoit Pinchon (assistant photographe), Elliot Meyer (assistant photographe) et Marion Dejardins (assistant photographe).• Assistant styliste : Benjamin Coutant.
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Julie, boucles d’oreilles, Black Magic Supernova, LORENZ BÄUMER. Bracelets, Black Magic Aurora et Supernova, LORENZ BÄUMER. Robe, GEORGES MAKAROUN.
DIAMANTS
ÉTERNELS LE CINÉMA EST UN ÉCRIN, UNE BOÎTE À BIJOUX
Cinq films recèlent presque plus de Swarovski. Dans « Les hommes préfèrent perles et de diamants, que toute la place les blondes » (1953), Marilyn Monroe Vendôme. Dans « Breakconsacre à jamais les croqueuses de diamants fast at Tiffany’s » (1961), avec sa chanson « DiaAudrey Hepburn, vêtue d'une robe noire et d'un monds Are a Girl's Best Friend », vêtue d'une robe collier de perles, rêve rose et de bijoux Harry devant la vitrine de la Winston. Dans « Le facélèbre joaillerie newyorkaise. Composé par buleux destin d'Amélie Jean Schlumberger, son Poulain » (2001), Audrey collier est composé de Tautou (Amélie) découvre cinq rangs de perles, une boîte à souvenirs avec orné d'un pendentif en un pendentif en forme diamants en forme de de cœur et décide de croissant de lune. Avec retrouver son proprié« Titanic » (1997), le taire. Et enfin dans « Mort Cœur de l'océan, collier sur le Nil » (2020), Gal Gaserti d'un diamant bleu dot, la riche héritière porte de 56 carats, inspiré du un collier exceptionnel, Hope Diamond, tient le le Tiffany Diamond, qui Olga porte un Sautoir, Boucle d’oreille unitaire et bague double en or blanc et diamants, Pretty second rôle, aux côtés vaut plus de 30 millions Woman, FRED. Robe, MAISON KETI. de Rose (Kate Winslet) de dollars. Ce diamant et Jack (Leonardo DiCaprio). Ce dernier le jaune de 128 carats a été porté par Audrey lui met autour du cou lorsqu'il la dessine Hepburn et Lady Gaga. nue. Celui du film a été réalisé par
Styliste et directeur artistique : Farouk Chekoufi • Mannequins : Alisa de Aon Models ; Julie, Anissa B, Isis B, EM G de Metropolitan Models ; Camille et Maya de Crystal Models ; Olga de Bozena Agency • Photographe : Equipe Studio Harcourt composée de Kostia Petit (photographe), Samantha Gravillon (assistant photographe), Elliot Meyer (assistant photographe) et Solène Dubois (maquilleuse) • Maquillage : Marie Tritsch avec les produits Guerlain • Coiffure : Omar Bouker pour GHD Hair et Stella Ceriani @N Agency Paris • Manicure : Marie Rosa pour Dior Beauty • Assistant Stylisme : Benjamin Coutant • Production : Maison Keti et Harcourt Magazine • Texte : Gigi Riard
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L’ÉLÉGANCE DE LA
PONCTUALITÉ LE TEMPS EST UN ÉLÉMENT ESSENTIEL DU CINÉMA
Il rythme le récit, crée du suspense, influence les choix des personnages. James Bond porte des montres de luxe, comme la Rolex Submariner ou la Omega Seamaster, sans lesquelles il ne serait pas 007. Mia Wallace (Uma Thurman), de Pulp Fiction, arbore une montre en or qui appartient à son mari, le puissant gangster Marsellus Wallace. Elle symbolise son pouvoir de séduction, son goût pour le danger. Parfois, ce temps incompressible représente un enjeu, un défi, une contrainte. Dans « Retour vers le futur », Marty McFly (Michael J. Fox) doit synchroniser sa montre avec celle du Doc Brown (Christopher Lloyd) pour voyager dans le temps et sauver son existence. Dans « Inception », Cobb (Leonardo Di Caprio) utilise une montre spéciale pour contrôler la durée de ses rêves et éviter de se perdre dans le subconscient. Etc. Signe de distinction, outil de survie, la montre est un élément indissociable du cinéma. Un signe de style, sachant que la plus belle élégance est d'arriver toujours à l'heure, que ce soit pour un rendez-vous galant, une mission secrète ou une aventure fantastique !
Styliste et directeur artistique : Farouk Chekoufi • Mannequins : Bianca de Metropolitan Models, Rodrigue Durard et Luca M de M Management Models • Photographe : Equipe Studio Harcourt composée de Eloi Robert (coordination), Kostia Petit (photographe), Alexis Rambosson (assistant photographe), Benoit Pinchon (assistant photographe), Elliot Meyer (assistant photographe) et Marion Dejardins (assistant photographe). Coiffure : Raynald @b-agency • Maquillage Lorandy pour Dior Beauty • Manicure : Marie Rosa pour Dior Beauty • Assistants Stylisme : Benjamin Coutan et Cannelle Godran • Texte : Hervé de l’Antenne et Serge Courteline.
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