
3 minute read
ENCHERES JACQUES GARCIA
Ajoutons que l’architecte d’intérieur a un faible pour les provenances royales, son péché mignon.
Des milliers de meubles, de tableaux accrochés à touche-touche, de sculptures, d’objets d’art, des boiseries, des tapisseries animent la salle de marbre, le salon des jeux, le salon de compagnie, la bibliothèque, l’appartement d’apparat, le salon de billard, la salle à manger…
Advertisement
Le maître des lieux a également entrepris des travaux colossaux dans le jardin, un parc à la française qu’animent aujourd’hui des folies architecturales, tel le temple de Leda ou un Pavillon des rêves d’inspiration moghole.
Ce domaine de 45 hectares, le plus grand parc en mains privées d’Europe, occupe huit jardiniers à plein temps. Comment préserver une telle œuvre?
Le Versailles normand, comme certains l’appellent.
Garcia l’a restauré et l’a peuplé des objets d’art les plus royaux, y compris ceux qui ont appartenu à Louis XV et Louis XVI, Marie Leszczynska et Marie Antoinette, Guillaume III et Marie II d’Angleterre, en passant par Napoléon Bonaparte et la famille Rothschild. Des dons, a-t-on dit, pas par hasard.
Aujourd’hui, Sotheby’s annonce la vente aux enchères (suit page 28)
(suit de la page 27) de 75 de ces précieux trésors, qui aura lieu à Paris le 16 mai.
L’objectif ? Préserver l’héritage du bâtiment, le restaurer pour les générations à venir. “La force des demeures d’exception, révèle Mario Tavella, Président de Sotheby’s France, Président de Sotheby’s Europe, à la presse, réside dans le sentiment inoubliable qui reste chez ceux qui les ont visitées.
Comme toutes les créations de Jacques Garcia, Champ de Bataille est un lieu mémorable.
Il laisse une trace indélébile dès le premier coup d’œil, depuis le choc initial devant sa beauté jusqu’à l’étonnement lorsqu’on se rend compte de l’énorme effort qui a été fourni pour sa construction et sa rénovation.
La maîtrise de Garcia pour créer une atmosphère n’est nulle part plus évidente”. Et voici les meilleurs lots de l’enchantement du printemps.
Il y a deux fauteuils parisiens et un canapé, probablement commandés pour le boudoir turc de Marie-Antoinette à Fontainebleau (chacun estimé entre 400 000 et 600 000 euros).
Il y a une table console du parisien Adam Weisweiler, qui combine magistralement des matériaux tels que la laque japonaise et la porcelaine (estimation : 1 à 2 millions d’euros).
Mais aussi un lit fait (dit-on) pour le mariage de Napoléon Bonaparte avec l’impératrice Marie-Louise en 1810, avec un médaillon célébrant avec faste l’union des deux dynasties (estimation : 100 000-200 000 €).
Cela ne s’arrête pas là. “La vente, anticipe la Maison, présentera le plus important groupe de Sèvres jamais apparu sur le marché, à commencer par une paire de vases à décor d’inspiration turque de 1773, dont les compositions ont été inspirées par le peintre Jean-Baptiste Le Prince, et reflètent la manie de l’époque de transposer des œuvres d’art à la mode sur des vases destinés à la cour royale (estimation: 200 000-300 000 €)”.
Quant à la paire de cabinets en laque du Japon d’époque Edo et montés d’argent (c’est exceptionnel), elle a appartenu au roi William III et à la reine Mary II d’Angleterre. Jacques Garcia cède aussi une splendide collection de porcelaines de Sèvres du XVIIIe siècle. Les amateurs apprécieront notamment les pièces du service de table dit « aux oiseaux de Buffon », toutes illustrés d’espèces différentes, qui fut commandé par un Lord anglais.
L’ensemble, estimé entre 600.000 et 1 million €, devrait s’envoler.
« Jacques Garcia/Intemporel », vente le 16 mai chez Sotheby’s, 76 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, sothebys.com https://www.admagazine.fr/adactualites/article/jacques-garcia-mobilier-champ-bataille-encheres mpossible de ne pas le rappeler en préambule : on ne peut ébaucher une histoire de l’art enAfrique, raconter ses acteurs, ses pays fertiles, ses esthétiques, sa création actuelle, ses réussites et ses difficultés, sans évoquer la traite des esclaves et la colonisation.
Toutes deux reposent sur une certitude : les « Nègres» qui habitent l’Afrique ont pour destind’être asservis par les « Blancs » des Etats européens et leurs agents militaires, commerciauxet religieux. Il en est ainsi du XVIIe au XIXe siècle.
La conférence de Berlin, à l’hiver 1884-1885, marque l’apogée de ce processus.
Elle partagele continent en délimitant les frontières entre les territoires qui se trouvent sous l’autorité duRoyaume-Uni, de l’Empire allemand, de la République française et de plusieurs royaumes – Belgique, Espagne, Italie et Portugal.
Les deux principales puissances sont la britannique et la française.
Ne subsistent que deux Etats indépendants : l’Ethiopie (plus tard conquise parl’Italie fasciste) et le Liberia, devenu république en 1847.
Des peuples bons à être razziés et vendus comme esclaves dans les Amériques ou instruits par les colonisateurs ne peuvent être capables de création artistique.
Qu’attendre de « sauvages »,de « primitifs » ? Rien. Pourtant, au XVIe siècle, posséder une salière ou un olifant d’ivoire sculpté de figures par des artistes