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ART & CONTESTATION

sies et protégées de manière adéquate, mais l’effet du geste de défiguration demeure et est tout aussi choquant.

Comme dans le cas de la peinture noire contre les combustibles fossiles qui a été jetée sur l’œuvre de Gustav Klimt “Mort et vie” exposée à Vienne en novembre dernier et dans le cas des “Tournesols” de Van Gogh frappés par une soupe “anti-pétrole” à Londres.

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L’Italie a également été touchée par ce phénomène. Dans l’un des derniers cas en date, de la farine “écologiste” a été jetée sur la voiture Bmw M1 Group 4 peinte en 1979 par Andy Warhol alors qu’elle était exposée en novembre à la Fabbrica del Vapore de Milan, une exposition consacrée à l’artiste pop art international.

Le mois d’octobre a été marqué par le retour du Mondial de l’auto à Paris.

Il n’en fallait pas plus pour que des militants du groupe “Extinction Rebellion” mettent leur grain de sel.

Il se sont en effet intégrés dans le stand “voitures d’exception” pour y jeter une peinture noire sur les Ferrari présentes ainsi que d’y coller leurs mains sur les capots avec de la glu.

De son côté, le groupe Extinction Rebellion réclame l’interdiction de la publicité pour les véhicules individuels ainsi qu’une amélioration des transports en commun.

La dernière action en date ? Des militants de l’association italienne “Ultima Generazione” ont pénétré dans les locaux du centre culturel Fabbrica del Vapore dans la ville de Milan.

L’objectif étant de s’attaquer à une voiture mais également à une œuvre d’art.

Les militants ont donc fait une pierre deux coups en s’en prenant à ce modèle précis.

Il s’agit d’une BMW M1 peinte par Andy Warhol en 1979 et très célèbre dans le monde de l’automobile.

Elle a notamment participé aux 24 heures du Mans en 1979.

On vous rassure la voiture n’a pas été abimée dans cette opération.

Le but des militants étaient de sensibiliser l’opinion publique sur la catastrophe climatique actuelle.

Cette BMW M1 fait partie d’une série “d’art cars” qui a été initiée par Hervé Poulain en 1975.

A l’époque, il avait fait appel à l’artiste Alexander Calder pour repeindre une 3.0 CSL.

La M1 s’inscrit dans un grand groupe de plusieurs BMW, anciennes comme récentes.

Voici encore un exemple des relations tendues entre les militants écologistes et le monde de l’automobile.

Légitime la cause et respectable la protestation, mais le fait est qu’en Italie, un tel comportement peut constituer un délit s’il concerne des biens culturels.

Le législateur a déjà réformé les infractions contre les biens culturels en 2022, en prévoyant des peines plus sévères pour les auteurs.

Désormais, pour la dégradation de biens culturels ou paysagers, la nouvelle disposition pénale punit l’auteur de l’infraction d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 2 500 à 15 000 euros (article 518 duodecies du code pénal).

La sanction s’applique à toute personne qui détruit, disperse, détériore ou rend inutilisables ou cassables des biens culturels ou paysagers.

Celui qui, en revanche, dégrade ou défigure des biens culturels ou paysagers lui appartenant ou appartenant à autrui, ou qui fait des biens culturels un usage incompatible avec leur caractère historique ou artistique ou préjudiciable à leur conservation ou à leur intégrité, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende allant de 1 500 à 10 000 euros. Avant la réforme, l’infraction était générale (c’est-à-dire qu’elle couvrait tous les biens) et comportait une circonstance aggravante pour les objets présentant un intérêt historique ou artistique.

La sanction, plus douce, était un emprisonnement de trois mois à un an et une amende de 1 000 à 3 000 euros.

Des mesures de prévention personnelle peuvent alors être déclenchées pour contrer la commission de tels comportements par des personnes “considérées comme socialement dangereuses”. Dans ces cas, on peut encourir un avertissement oral du Questore, pour les situations moins graves, et une surveillance spéciale, pour les comportements répétés. Comme récemment dans le cas de l’activiste arrêté pour avoir été parmi les auteurs de jets de peinture sur la façade du théâtre de la Scala de Milan à l’occasion de l’ouverture de la saison en décembre 2022. autojournal.fr/ la fin des années 1970, après avoir publié une série de livres consacrés à la crise du libéralisme, Christopher Lasch a publié “La culture du narcissisme”, l’ouvrage qui annonçait la disparition de l’homme économique et l’avènement d’un nouveau type d’homme : le narcissique.

“L’homme économique a été... remplacé par l’homme psychologique des temps modernes - le produit final de l’individualisme bourgeois. Le nouveau narcissique est hanté par l’anxiété et non par la culpabilité. Il ne cherche pas à imposer ses certitudes aux autres, mais veut trouver un sens à sa vie.

Libéré des superstitions du passé, il remet même en question la réalité de sa propre existence”. Plus de quarante ans après sa publication, le livre non seulement ne cesse de nous parler, mais révèle peut-être seulement maintenant toute sa pertinence.

Mêlant analyse psychologique, sociologique, littéraire et philosophique, Lasch dresse le portrait d’un homme qui appartient à notre époque, celle de la fin de l’éthique du travail et de la croyance dans le progrès social. Le narcissique qui en ressort n’est pas un simple égoïste en proie à un état d’esprit pour lequel le monde n’est qu’un miroir de l’ego, mais un être hanté par l’angoisse, loin d’être satisfait de lui-même. Il exige une satisfaction immédiate et vit, par conséquent, dans un état d’agitation et d’insatisfaction perpétuelles.

Superficiellement tolérant, il est en réalité dépourvu de toute solidarité et voit en chacun un rival avec lequel il doit rivaliser.

Il se considère libéré des tabous, et pourtant il n’a aucune sérénité sexuelle.

Il fait l’éloge du respect des règles et des règlements, mais avec la conviction secrète qu’ils ne s’appliquent pas à lui.

Il ne s’intéresse ni à l’avenir, ni au passé, qui lui apparaît comme un ensemble de modèles dépassés, avec des modes et des attitudes désuètes.

Il vit donc dans un monde de l’éternel présent qui reflète pleinement la misère de sa vie intérieure, un monde qui fait de la nostalgie “un produit commercial du marché culturel” et qui “rejette immédiatement l’idée que la vie dans le passé était, à certains égards pertinents, meilleure qu’aujourd’hui”.

L’homme économique de l’éthique du travail a, en somme, été remplacé par un type d’homme qui présente tous les traits d’un narcissisme pathologique, un narcissisme qui imprègne la société contemporaine à tel point que le seul espoir semble être de survivre à son effondrement.

Pour Lasch, cependant, la volonté de construire un monde meilleur est loin d’être éteinte.

Elle continue d’exister avec les traditions locales sur- vivantes et les initiatives collectives qui n’ont besoin que de la perspective “d’une nouvelle société, d’une société décente, pour retrouver une nouvelle vigueur”.

Lasch n’est pas un gauchiste, il critique la nouvelle gauche américaine, les mouvements de soulèvement, l’école de Francfort et la théorie de la personnalité autoritaire, il critique les nombreuses spécialisations (Ivan Illich) qui ont enlevé l’autorité de la famille par rapport aux enfants, les loisirs sont devenus un appendice de l’industrie, l’organisation industrielle a été obligée de retirer les enfants aux ouvriers et de déléguer l’éducation aux écoles.

Il raconte le déni de la vieillesse et le bouleversement des relations sexuelles.

Cet ouvrage de Lasch, historien et anthropologue américain, publié en 1979, est un seau d’eau dans la figure (pas très froid, cependant).

Quelque chose qui permet de reconnaître des choses qui, avant de le lire, nous étaient passées sous le nez. Il s’agit donc d’un livre important, une analyse historique, anthropologique et sociologique, qui englobe également l’étude de la psyché, pour mieux comprendre le nouveau capitalisme et comment nous sommes humains aujourd’hui.

Quelques années ont passé depuis sa publication, mais il reste un texte indispensable si l’on veut comprendre quelque chose à la société d’aujourd’hui et à la culture qui l’accompagne.

L’analyse du narcissisme par Lasch laisse également

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