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VRAI OU FAUX RUBENS SAISI A GENES
Dans une émission télévisée de Primocanale (disponible sur Youtube), le co-commissaire de l’exposition a toutefois déclaré que l’œuvre avait été envoyée à Anvers, au centre Rubinianum, le plus prestigieux centre de recherche sur l’art flamand des XVIe et XVIIe siècles.
Les experts réunis (dont les co-commissaires de l’exposition) ont discuté de leurs différents avis sur l’attribution et ont ensuite décidé d’envoyer l’œuvre à un grand centre de restauration public à Bruxelles, l’Institut royal du patrimoine culturel (KIK-IRPA), où la restauration a eu lieu.
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C’est là, à Bruxelles, après la restauration, que le groupe a établi l’attribution à Rubens et à son atelier, décidant de faire ressortir la figure cachée (alors que l’artiste lui-même l’avait recouverte et voulait qu’elle reste invisible).
Cependant, le catalogue de l’exposition indique que le retrait des couches de peinture par les restaurateurs a initialement eu lieu en Italie dès 2015.
Selon les Carabinieri, après l’exportation et la restauration, les propriétaires ont organisé une série de fausses ventes par le biais de sociétés étrangères afin d’augmenter la valeur marchande de l’œuvre.
Les Carabinieri pensent que le propriétaire a prêté l’œuvre à l’exposition de Gênes pour lui donner un pedigree officiel de musée qui aurait encore augmenté sa valeur : l’œuvre était assurée pour l’exposition pour 4,5 millions d’euros.
Selon le co-commissaire, ce tableau est le clou de l’exposition, une nouvelle œuvre importante présentée au public pour la première fois dans le cadre de l’exposition. e troisième âge serait-il en train de s’emparer du monde de l’art ?
Bien que le tableau ait été rendu à l’exposition (pour l’instant), l’enquête se poursuit.
Aucun des articles de presse publiés jusqu’à présent ne mentionne que l’œuvre a été initialement attribuée à Rubens et désignée comme telle par la famille Cambiaso pendant plusieurs siècles, un fait qui est au contraire rapporté dans le catalogue de l’exposition. On ne sait donc pas sur quelle base le nouveau propriétaire a modifié l’attribution à un “auteur flamand anonyme” lorsqu’il a demandé une licence d’exportation, ni pourquoi il a réduit la valeur économique de manière aussi radicale.
Le sous-secrétaire du ministre de la Culture, Vittorio Sgarbi, a commenté dans les journaux qu’”aucune source ou document génois ne confirme l’attribution à Rubens”.
Il a également déclaré que la saisie était “le résultat d’une erreur car il s’agit d’un tableau controversé, dont l’attribution à Rubens repose sur une opinion, garantie par l’article 21 de la Constitution, qui est de toute façon discutable”.
Mais la notice du catalogue rédigée par Fiona Healy, spécialiste de Rubens, montre une gravure du tableau connue depuis longtemps. Sharon Hecker https://www.we-wealth.com/news/pleasure-assets/trasmissione-collezione/rubens-sequestro-genova-esportare-restaurare-riattribuire-esporre?
Avec une bonne dose de sarcasme, une jeune artiste a dernièrement interpellé le directeur d’un centre d’art contemporain à ce sujet : devra-t-elle attendre ses 90 ans pour être enfin découverte ?
Difficile, en effet, d’échapper au phénomène : ces dernières années, un grand nombre de femmes artistes d’âge mûr ont été sorties de l’oubli.
Dans un monde de l’art dominé par les hommes, elles étaient demeurées invisibles.
Après avoir aspiré toute leur vie à la reconnaissance, le plus souvent en vain, elles entrent aujourd’hui par la grande porte. Il s’agit en général de forces tranquilles qui, dans l’ombre, ont travaillé à des œuvres remarquables.
Il en va ainsi de [la Bruxelloise] Jacqueline Mesmaeker, qui avait été sélectionnée en 1979 pour une grande exposition sur “l’art actuel en Belgique” [au Smak, le musée d’art contemporain de Gand], avant que l’intérêt pour son travail ne se tarisse et qu’elle ne retombe dans l’oubli.
En 2020, enfin, elle a été exposée au palais des Beaux-Arts de Bruxelles, à 91 ans. Son univers poétique a été, pour beaucoup, une immense découverte.(suit page 64)
(suit de la page 63) [La Belge] Marianne Berenhaut, 88 ans, fait renaître des récits intenses avec ses installations composées d’objets délabrés.
Au travers d’éléments trouvés ou abandonnés, elle évoque ses traumatismes et le souvenir des membres de sa famille ayant péri à Auschwitz. Une exposition à C-mine [un ancien site minier de Genk, dans l’est de la Belgique, reconverti en musée et en centre culturel] lui a offert [en 2021] une consécration tardive. À l’occasion de son exposition [au Wiels de Bruxelles, en 2021], le travail de [la Néerlandaise] Jacqueline de Jong, 83 ans, a été décrit comme celui d’une “vieille tante vandale”.
Exubérante et brutale, sa peinture se situe entre le post-Cobra et le bad painting.
Dans les années 1960, de Jong était une artiste anarchiste et l’éditrice d’un magazine d’avant-garde.
Ce n’est que très récemment qu’on a fait une place sur le devant de la scène à cette figure rebelle au style bien à elle.
Le passage au Wiels d’Huguette Caland, artiste et créatrice de mode libanaise [morte en 2019, à 88 ans], a été tout aussi remarquable [l’an dernier].
À travers ses peintures, qui représentent le corps à la façon d’un paysage, elle s’inscrit dans la li-