Rossmann s’est lancé sur le marché suisse il y a quelques mois et, comme Müller, est en pleine expansion.
Un point sur les stratégies des deux chaînes de droguerie allemandes.
Impressum vitamine
Un observateur de la branche de la droguerie
Pierre-Alain Widmer a travaillé pendant plus de 30 ans comme directeur général des ventes en Suisse chez Weleda. Dans cette interview, il explique pourquoi la branche de la droguerie le passionne et où se situe le potentiel d’amélioration.
Editeur Association suisse des droguistes, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne, Téléphone 032 328 50 30, info@drogistenverband.ch
Distribution vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne
Directrice et responsable Ventes: Tamara Gygax-Freiburghaus, t.gygax@vitagate.ch
Magazine officiel de l’Association suisse des droguistes et média d’Employés Droguistes Suisse
Thème central
Marketing par le biais de parfums d’ambiance
Le marketing olfactif permet-il d’augmenter les ventes? Et comment choisir le parfum approprié? Différents experts en marketing olfactif et un chercheur en neurosciences olfactives répondent à ces questions.
Connaissances spécialisées
Ce qui aide à lutter contre la mauvaise haleine
La mauvaise haleine est un sujet désagréable pour les personnes concernées. Dans de nombreux cas, une bonne hygiène buccale, une alimentation équilibrée et des produits disponibles en droguerie permettent toutefois d’y remédier facilement.
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Employés Droguistes Suisse
Le comité d’Employés Droguistes
Suisse invite à la 86 e assemblée générale.
Conseil en parfumerie
Un bon conseil en parfumerie crée une oasis de bien-être pour la clientèle. Trois spécialistes en parfumerie expliquent comment y parvenir.
28 Copier des organes
Les organoïdes sont des copies simplifiées d’organes réels. Cette technologie aux multiples facettes permet de mieux comprendre les maladies et de trouver de nouveaux principes actifs.
Des senteurs parfumées
Utilisés à bon escient, les parfums sont très efficaces: ils peuvent évoquer de vieux souvenirs et faire revivre des sensations oubliées. Aucun autre organe sensoriel n’est autant lié aux émotions que notre nez. Il est possible d’en tirer parti avec le marketing olfactif. Un climat ambiant agréable augmente le bien-être, la durée de séjour et le chiffre d'affaires et le personnel paraît plus aimable et plus compétent. Mais il ne suffit pas de vaporiser un spray d’ambiance. Pour qu’il puisse déployer ses effets en adéquation avec l’environnement, il faut beaucoup de travail conceptuel. Vous découvrirez à quoi cela peut ressembler et ce qu’est le marketing olfactif dans l’article à la une de la page 14. Il est difficile de parler (ou d’écrire) sur les parfums. Pouvez-vous décrire précisément l’odeur d’une droguerie?
Seules des formules générales me viennent à l’esprit, par exemple propre, fraîche, boisée, sucrée, aromatique, épicée ou citronnée. Mais cela ne reflète pas l’essence d’une droguerie. Dans la vie quotidienne, nous sommes beaucoup plus habitués à parler d’impressions visuelles que d’impressions olfactives. Des taches sur les vêtements? On peut attirer l’attention sur ce point. La transpiration ou la mauvaise haleine? C’est beaucoup plus difficile à aborder. Les odeurs sont très intimes et personnelles – c’est pourquoi nous pouvons littéralement sentir (ou non) certaines personnes. Avec nos deux articles sur la «mauvaise haleine» et le «conseil en parfumerie», vous trouverez néanmoins les mots justes pour parler des odeurs désagréables ou agréables.
Céline Jenni, rédactrice en chef Wirkstoff/vitamine, responsable médias spécialisés, c.jenni@vitagate.ch
autres de la demande régionale et des surfaces disponibles.»
Müller: un assortiment varié qui mène au succès
Un coup d’œil sur le développement de Müller en Suisse montre comment une telle expansion peut avoir lieu. En 2004, Müller a racheté 19 magasins Estorel. Aujourd’hui, l’entreprise exploite 89 magasins dans tout le pays et poursuit sa stratégie de croissance avec un volume d’investissement d’environ 28,3 millions d’euros. Rien que pour 2025, neuf nouvelles ouvertures sont prévues, selon un communiqué de presse du 7 mars.
La recette du succès de Müller repose sur la diversité de son assortiment, comme l’explique la directrice Elke Menold: «Müller estime avoir la gamme la plus complète de Suisse, qui offre à sa clientèle un large choix allant de l’entrée de gamme aux articles de luxe.» Il s’agit au total d’environ 190 000 articles, dont près de 11 000 spécialement conçus pour le marché suisse. Müller est le seul groupe commercial en Suisse à proposer non seulement des produits de droguerie ou des jouets, mais aussi des médicaments OTC, ce qui lui confère un net avantage concurrentiel, comme le souligne le communiqué de presse. Et qu’en est-il en matière d’OTC du côté de Rossmann? «En Suisse, nous proposons actuellement un petit assortiment de produits remis sans ordonnance, sélectionnés de manière ciblée. Nous prévoyons d’élargir progressivement cette gamme», déclare Fabrizio D’Ascenzo. Andrea Ullius, responsable Politique et branche et membre de la direction de l’ASD, fait le point: «Rossmann parle ici des médicaments en vente libre, c’est-à-dire ceux de la liste E. Tout le monde peut les vendre, y compris Coop ou Migros, par exemple.» Si Rossmann voulait aussi proposer des médicaments OTC, le groupe devrait intégrer la droguerie. «C’est le cas de Müller», ajoute Andrea Ullius. «Mais pour y arriver, Rossmann devrait trouver le personnel adéquat.» Et il s’agit là d’une question importante: la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
À l’échelle de la Suisse, la situation s’est certes quelque peu détendue depuis 2022, mais la pénurie reste toujours plus importante qu’avant la pandémie. C’est ce qui ressort de l’indice de pénurie de maind’œuvre qualifiée 2024, publié en novembre. Les professions de la santé, qui incluent le métier de droguiste, sont toujours en tête. Comme Müller et Rossmann engagent aussi bien des gestionnaires du commerce de détail que des droguistes, les embauches devraient être plus faciles, car la pénurie de personnel qualifié est loin d’être aussi marquée dans la vente que dans les professions de la santé.
Drogueries et entreprises mixtes ASD, évolution 2014–2024 Nombre
Evolution du chiffre d’affaires des drogueries et entreprises mixtes ASD 2014–2024
Chiffre d’affaires en millions de francs3
1 Nombre des drogueries-pharmacies (entreprises mixtes), qui sont membres autant de l’Association suisse des droguistes que de pharmaSuisse
2 Extrapolations, calculs de l’ASD sur la base d’IQVIA
3 Chiffre d’affaires des drogueries et part du chiffre d’affaires de la droguerie pour les pharmacies/ drogueries (entreprises mixtes)
Sources: points de vente des drogueries: ASD, Office fédéral de la statistique
Sources: chiffres d’affaires: ASD, administration fédérale des contributions
UNIQUEMENT EN ALLEMAND Kurs für den Wiedereinstieg
Die optimale Basis für Ihren erfolgreichen Neustart ins Berufsleben
Kursinhalt und Zielpublikum
Innerhalb des Kurses wird Ihr vorhandenes Wissen aufgefrischt und auf den neusten Stand gebracht.
Der Kurs richtet sich an Drogistinnen und Drogisten sowie Fachfrauen und Fachmänner Apotheke, welche wieder in ihren Beruf einsteigen und/oder ihr Wissen auffrischen und vertiefen wollen.
Unterrichtsform
Selbststudium – online – jederzeit
Als Vorbereitung für den Vertiefungsblock steht Ihnen eine umfassende Basisdokumentation, bestehend aus drei A4-Büchern, zum Selbststudium zur Verfügung. Zudem haben Sie Zugriff auf die E-Learning-Kurse «Sachkenntnis Chemikalien im Detailhandel» und «OTC-Einheitsliste».
Vertiefung – Präsenz – Herbst 2025
Die Ausbildung besteht aus 4,5 Präsenztagen mit Kursunterlagen der Referenten.
Austragungsort
Frei’s Schulen Luzern. Verkaufscoaching am Sonntag in der Hertenstein-Drogerie in Luzern.
Kurskosten
Die Kurskosten betragen insgesamt CHF 990.
• CHF 290 für das Selbststudium (umfasst drei A4-Bücher und zwei E-Learning-Kurse)
• CHF 700 für den Vertiefungsblock
Punkte
Der Besuch des Vertiefungsblocks ergibt 19 -Weiterbildungspunkte
Teilnehmerzahl
Minimum 12 / Maximum 25
Referenten
Raphael Bauz, Ramon Zürcher
Anmeldeschluss
Montag, 4. August 2025
Anmeldung
Anmeldung auf www.drogerie.ch oder über den nebenstehenden QR-Code. Keine Anmeldung via Frei’s Schulen möglich.
Theorie (Unterricht 09.00 – 16.00 Uhr): Samstag, 23. August 2025, Samstag, 30. August 2025, Samstag, 6. September 2025, Samstag, 13. September 2025
Praxis (10.00 – 14.00 Uhr): Sonntag, 14. September 2025
«J’aurais pu devenir droguiste»
Pierre-Alain Widmer, directeur général des ventes de Weleda, a travaillé pendant plus de trois décennies avec la branche de la droguerie et part aujourd’hui à la retraite. Connu pour son franc-parler, il livre ici
son point de vue sur les améliorations que les formateurs, les écoles professionnelles et l’ESD pourraient mettre en place et les points sur lesquels les drogueries doivent se concentrer. Son mot d’ordre?
Laissez les réseaux sociaux aux jeunes!
7 Claudia Merki | F D Daphné Grekos | Miriam Kolmann
Pierre-Alain Widmer, vous avez travaillé près de 24 ans pour Weleda. Doit-on vous appeler Pierre-Alain Weleda?
Pierre-Alain Widmer: Je ne suis pas Weleda, mais je suis fasciné par la nature et par les produits qui en sont issus, auxquels j’adhère pleinement. Un processus qui inclut aussi bien la gestion des matières premières que leur transformation et leur utilisation.
Vous avez pu suivre de près l’évolution de la branche de la droguerie, qui vous fascine. Pourquoi?
C’est un secteur qui ne se contente pas de survivre, mais qui vit réellement. Je suis fasciné par la diversité de l’assortiment, les compétences des acteurs en matière de conseil, l’aspect personnel, l’enthousiasme pour leur métier de celles et ceux qui l’exercent. Ma collaboration avec la branche a commencé il y a environ 35 ans avec le groupement Dromenta.
Comment s’est-elle déroulée?
J’ai souvent suscité la controverse à cause de mes déclarations provocatrices qui ont
pu en rebuter certains, tandis que d’autres se sont montrés interpellés et intéressés. De jeunes droguistes sont venus me voir pour discuter, en me disant qu’ils aimaient les échanges avec moi parce que je ne parlais pas seulement comme un commerçant, mais que j’adoptais aussi le point de vue de la clientèle. Cela a donné lieu à des discussions enrichissantes. Avec le recul, je dois dire que le métier de droguiste aurait pu me convenir, à la fois passionnant, varié et stimulant, bien que difficile à l’heure actuelle.
Difficile, pourquoi?
De nouveaux prestataires comme Rossmann font leur entrée sur le marché suisse, sans compter la vitesse à laquelle les changements arrivent ou l’évolution du comportement des consommateurs.
À propos de Rossmann, mais aussi de Müller, comment ces chaînes allemandes influencent-elles le paysage de la droguerie en Suisse?
Elles ont un assortiment plus étendu, mais standardisé; elles peuvent proposer des
Pierre-Alain Widmer
Aujourd’hui âgé de 67 ans, il a effectué un premier apprentissage de laborantin en chimie en 1974, chez Ciba Geigy, avant d’enchaîner avec un deuxième apprentissage de chimiste, également pendant trois ans. Au cours de sa carrière dans l’industrie pharmaceutique, notamment auprès de Sanofi, il a gravi les échelons jusqu’à devenir directeur des ventes. En 1998, il a repris la direction de Sidroga. Père d’un fils adulte, il a rejoint Weleda il y a 24 ans. Il vit avec son épouse à Pfeffingen, dans le canton de Bâle-Campagne.
prix plus avantageux, car elles disposent d’un pouvoir d’achat plus important et achètent leurs produits à l’étranger à des prix plus bas, en misant sur les achats en grandes quantités, et c’est là leur avantage. Mais elles ne proposent ni conseils, ni une offre différenciée pour la beauté et la santé. C’est justement le domaine des drogueries, et la chance qu’elles doivent saisir.
Selon vous, comment la branche a-t-elle évolué au fil du temps?
Lorsque je me suis lancé dans la distribution des médicaments en 1981, il y avait environ 1600 pharmacies et 1200 drogueries. Aujourd’hui, on compte 1860 pharmacies pour 550 drogueries. De nombreux autres métiers ont peu à peu disparu ou se sont raréfiés, comme les magasins de chaussures, les cordonniers, les librairies, remplacés par de grandes chaînes. Cette évolution n’est donc pas spécifique à la branche de la droguerie. Les drogueries disparaissent des rues commerçantes, car presque plus personne ne peut se permettre ce type d’emplacement.
Pierre-Alain Widmer
«Les magasins florissants investissent beaucoup de temps dans la formation continue de leur personnel.»
Y a-t-il des exceptions?
À Bâle, la droguerie Bielmann est installée depuis des décennies en plein centre-ville, dans un endroit très fréquenté. Mais pourquoi a-t-elle survécu alors que d’autres doivent fermer leurs portes?
Et quelle est votre réponse?
Parce qu’elle s’est fait un nom: elle a un profil clair de spécialiste. Les Bâlois disent: «Va donc chez Bielmann, ils savent tout.» Le personnel de cette droguerie est incroyablement compétent: il pose les bonnes questions et est à l’écoute de la clientèle. Par exemple, les droguistes connaissent les produits Weleda aussi bien que nous et sont tout aussi à l’aise avec les autres gammes issues de la médecine complémentaire. Les
magasins florissants investissent beaucoup de temps dans la formation continue de leur personnel.
C’est encourageant, mais cela suffit-il pour durer?
Bien sûr, il faut rester à l’affût et innover. Certaines drogueries n’ont pas évolué, par exemple concernant leur assortiment, qui ne répondait donc plus aux besoins de la clientèle, et notamment des jeunes. De manière générale, il faut adapter l’assortiment à l’environnement concurrentiel et le réorienter en fonction des besoins de la clientèle, mais aussi toujours garder une vue d’ensemble pour faire le point.
Les drogueries existeront-elle encore dans dix ans?
En tant que consommateur, je le souhaite. Les boutiques en ligne ne pourront jamais remplacer les conseils et le contact personnel. Une grande partie de l’activité commerciale a certes basculé sur internet, mais cette tendance n’est pas immuable. De grands sites de vente en ligne comme Zalando ouvrent des «flagship stores» à Berlin. De son côté, Coop indique également avoir de nouveau besoin de personnel compétent pour conseiller la clientèle. Il y aura toujours des gens en quête de conseils, et c’est pour cette raison que les drogueries ont un avenir, à mes yeux.
Le comportement des groupes cibles plus jeunes a changé, n’est-ce pas?
Oui, la génération Z, par exemple, qui aime bien tester les produits et n’hésite pas à passer à autre chose. Le processus d’achat doit aller vite. Grâce aux réseaux sociaux, les jeunes croient déjà savoir ce qui leur convient et pensent ne pas avoir besoin de conseils. Le personnel de vente doit s’adapter à cette attitude et toute entreprise doit procéder à des changements en ce sens.
Qu’est-ce que les drogueries peuvent améliorer?
Elles doivent miser sur la santé et la prévention, afin de préserver la santé de leur clientèle grâce à des remèdes naturels. En outre, certains sujets comme la ménopause ou les troubles liés à l’âge sont prévisibles.
Les droguistes doivent-ils aborder ces questions si les clientes et clients ne le font pas?
Peuvent-ils se permettre d’aborder un client en lui disant: Bonjour Monsieur Müller, comment va votre prostate?
Pourquoi pas? Je fais confiance aux professionnels et à leur ouverture d’esprit, surtout chez les jeunes. Bien sûr, il faut faire preuve de tact, d’empathie et disposer de solides compétences en matière de conseil.
Quelle est le rôle des réseaux sociaux? Il est impossible d’y échapper. Chez Weleda, nous utilisons également TikTok, Instagram, Facebook, etc. Nos jeunes collaboratrices et collaborateurs spécialisés alimentent ces différents canaux. Une petite droguerie ne peut pas rivaliser à elle seule. La question est de savoir quel est l’objectif d’une mesure mise en place. Utilisés avec la stratégie nécessaire, un site web, une boutique en ligne et Facebook peuvent par exemple permettre d’atteindre un objectif. Mon mot d’ordre? Laissez faire les jeunes! Analysez l’impact, évaluez les données du marché! Lorsque Weleda a lancé son tonique capillaire sur TikTok en 2024, notre chiffre d’affaires a quasiment doublé dans les pays germanophones.
Sur TikTok justement, des influenceuses pour enfants vantent les mérites de produits problématiques pour la peau. Or, Weleda a récemment collaboré avec la princesse suédoise Madeleine, notamment pour contrer cette «tendance inquiétante». S’agit-il d’un habile coup de marketing de Weleda? Non, c’est une démarche qui répond aux attentes des consommatrices et consommateurs, et en particulier des parents. Ce processus n’en est qu’à ses débuts et nous espérons qu’il parviendra à s’imposer.
La formation des droguistes devrait-elle être adaptée, par exemple pour passer du statut de détaillant à celui de professionnel de la santé? Je vois les différences dans la formation des personnes en apprentissage. Le problème réside aussi bien chez la formatrice ou le formateur qu’au niveau de l’école professionnelle. Au lieu de former les élèves aux possibilités thérapeutiques de la médecine complémentaire de manière diversifiée, neutre et objective, on leur impose très tôt une étiquette
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et ils se spécialisent ainsi en spagyrie, en sels de Schüssler ou en homéopathie. Par ailleurs, dans les écoles professionnelles, les cours sont certes dispensés avec le même matériel pédagogique dans toute la Suisse, mais les enseignants traitent les thématiques de manière très différente. Enfin, les personnes chargées de la formation dans les drogueries doivent se montrer plus ouvertes à tout le spectre lié à la médecine complémentaire et ne pas se focaliser uniquement sur leurs spécialités maison. Cette vision unilatérale et ce type d’enseignement m’ont également frappé à l’ESD. Il faut changer les mentalités!
Pierre-Alain Widmer
«Il y aura toujours des gens en quête de conseils, et c’est pour cette raison que les drogueries ont un avenir, à mes yeux.»
Souvent, les drogueries s’associent en groupements. Serait-il avantageux pour la branche que cette tendance se poursuive? De nombreux fournisseurs disent que les groupements ne font que mettre la pression sur les fabricants, mais je vois les choses autrement. Bien sûr, les meilleures conditions dont profitent les groupements nous coûtent un peu d’argent; cela dit, les groupements n’offrent pas seulement des avantages aux drogueries, mais aussi aux fournisseurs. Par exemple, ces derniers n’ont pas besoin de négocier individuellement avec des dizaines de drogueries. Des activités communes voient aussi le jour, comme la semaine dédiée à la cosmétique naturelle. Ce genre d’événement est important pour l’échange, mais aussi pour la diversité de l’offre. Tout le monde profite des groupements.
Si vous avez besoin d’un médicament en vente sans ordonnance, vous rendez-vous dans une droguerie ou dans une pharmacie?
Si j’ai besoin de quelque chose tout de suite, je vais dans le premier magasin qui se trouve sur mon chemin. Sinon, je suis un client régulier d’une petite chaîne de pharmacies familiale qui ne jure que par les produits naturels et qui emploie plus de 70 % de droguistes. Je m’y sens comme un poisson dans l’eau.
Vous avez 67 ans, vous avez travaillé à temps partiel pendant deux ans après l’âge normal de la retraite et vous quittez Weleda en mai. Vous avez un hobby, l’aéromodélisme, qui prendra sans doute désormais plus de place dans votre vie...
J’ai aussi une femme qui a dressé une liste de choses à faire à mon intention. Une liste qui ne cesse de s’allonger, même si je m’emploie à faire les choses. Cela dit, je vais certainement me consacrer un peu plus à l’aéromodélisme. Et je vais aussi rester actif dans la branche, sachant que je vais coacher deux groupements.
En mars, vous avez reçu les honneurs de la direction. Que vous a-t-on dit?
Que j’avais accompli beaucoup de choses, que j’étais le visage de Weleda. Ce genre de choses.
Dans le numéro de juin de vitamine, vous trouverez ici un entretien avec Susanne Wegenast, responsable du contrôle du marché des médicaments chez Swissmedic.
Invitation à la 86e assemblée générale du jeudi 19 juin 2025
Le comité d’Employés Droguistes Suisse a le plaisir d’inviter tous les membres de l’association à sa 86e assemblée générale.
Lieu
Hôtel Taverne zum Kreuz, Hauptgasse 18, 4600 Olten
Date
Jeudi 19 juin 2025
Programme
16 h 15 accueil, assemblée générale
vers 17 h 30 souper en commun au plus tard vers 21 h fin de l’événement
Inscription
Veuillez vous inscrire d’ici au 2 juin 2025 par e-mail adressé à sekretariat@drogisten.org.
Remarque
N’oubliez surtout pas de nous communiquer un éventuel changement d’adresse! Si vous souhaitez désormais recevoir les invitations et les informations par e-mail plutôt que par courrier postal, n’hésitez pas à nous en informer.
Regula Steinemann, avocate et directrice de «Employés Droguistes Suisse»
Cette page est ouverte à Employés Droguistes Suisse. L’avis de l’auteure ne doit pas coïncider avec celui de la rédaction et/ou de l’Association suisse des droguistes.
www.drogisten.org
Ordre du jour de la 86e assemblée générale
1. Accueil
2. Élection des scrutatrices et scrutateurs
3. Approbation du procès-verbal de la 85e assemblée générale du dimanche 9 juin 2024
4. Approbation du rapport annuel 2024
5. Approbation des comptes annuels 2024 et présentation du rapport des réviseurs
6. Décharge aux membres du comité pour l’exercice 2024
7. Approbation du budget 2025
8. Détermination de la cotisation annuelle 2025
9. Révision des statuts
10. Élection de la réviseuse externe: (nouveau) Alexandra Krucker-Bögli
11. Choix / confirmation du secrétariat externe
12. Requêtes reçues
13. Divers
Les documents suivants pourront être téléchargés sur notre site en temps utile avant l’assemblée générale: procès-verbal de l’AG 2024 et rapport annuel 2024.
Les comptes annuels 2024 et le budget 2025 peuvent également être demandés à l’avance par e-mail ou par téléphone auprès du secrétariat.
Le comité se réjouit de vous accueillir le 19 juin à Olten.
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De
De séduisantes fragrances
Un bon parfum d’ambiance permet d’augmenter le bien-être de la clientèle et de prolonger sa présence sur place, ce qui améliorera le chiffre d’affaires. Mais pourquoi les parfums agissent-ils directement sur nos émotions? Et comment trouver le bon parfum pour votre droguerie? Les réponses de différents experts en marketing olfactif et d’un chercheur en neurosciences olfactives.
7 Céline Jenni | F D Daphné Grekos
En marketing, il faut toujours trouver des idées nouvelles et créatives pour éveiller l’intérêt de la clientèle. Les expériences, notamment sensorielles, jouent un rôle important dans le commerce traditionnel dit «stationnaire». Certains magasins utilisent depuis longtemps des parfums d’ambiance dans les espaces de vente et de services afin de créer une atmosphère agréable et de communiquer une identité de marque unique et sympathique à l’aide d’une odeur particulière. «Le marketing olfactif vise à influencer le comportement des consommatrices et consommateurs de manière positive et au profit de l’entreprise grâce au recours à certains parfums», explique Patrick Hehn, professeur de marketing et de psychologie des consommateurs à l’Université de Harz (Allemagne) et chercheur en marketing olfactif. Cette discipline ne se limite d’ailleurs pas seulement aux parfums d’ambiance, mais s’applique aussi à l’adjonction de parfums dans les produits, notamment dans les cosmétiques de manière ciblée, afin de transmettre certaines informations sur le produit et de véhiculer une image concernant son positionnement.
Le marketing olfactif n’est toutefois pas une invention récente, de même que le fait de parfumer les produits. En France, la ville de Grasse, aujourd’hui capitale du parfum, était célèbre au Moyen-Âge pour ses articles en cuir, comme les gants. «Toutefois, le tannage du cuir avait une odeur très pénétrante et désagréable», poursuit Patrick Hehn. «Les tanneurs ont alors eu l’idée de vaporiser de l’eau de rose, par exemple, sur les gants en cuir.»
Prolonger le passage en magasin
Il ne suffit toutefois pas de diffuser un peu de parfum d’ambiance dans une droguerie ou une pharmacie et d’espérer ensuite que les consommateurs achètent davantage et soient plus satisfaits. «Un parfum unique qui convienne à un espace de vente ou de services, cela n’existe pas», souligne Patrick Hehn. Tout dépend des interactions entre le type de parfum, son intensité, son
Senteurs chaudes et froides
Plutôt chaudes: banane, café, pêche, bois de santal, vanille, bois de cèdre, cannelle
caractère familier et la durée de l’exposition de la clientèle. De plus, les consommateurs perçoivent eux aussi les odeurs de manière très différente, en fonction de leur sexe, de leur milieu culturel et de leur situation. En outre, les études en la matière sont parfois contradictoires. «De manière générale, il est toutefois très probable que les gens restent plus longtemps dans une pièce aux odeurs agréables que dans un espace qui sent mauvais», déclare Patrick Hehn. «Certaines études montrent ainsi que les parfums d’ambiance permettent d’augmenter les ventes, mais bon nombre de ces mécanismes peuvent être attribués à la congruence.» Ainsi, lorsque différents stimuli sensoriels concordent, le cerveau traite l’information plus facilement, ce qui induit généralement une évaluation plus positive. Selon le chercheur, la congruence peut être d’une part de nature sensorielle, c’est-à-dire que si un espace commercial est aménagé avec du bois, un parfum d’ambiance qui sent le sapin ou l’arolle sera perçu comme approprié; d’autre part, il y a aussi une congruence d’ordre sémantique, qui s’appuie sur les associations linguistiques: par exemple le fait d’associer les appareils ménagers destinés à la pâtisserie au gâteau aux pommes. «D’après une étude, les sujets du rayon des articles ménagers avaient tendance à davantage manger en présence d’une odeur de gâteau aux pommes que s’ils sentaient une odeur de café. Dans ce cas précis, l’odeur du café a été perçue comme inappropriée», conclut Patrick Hehn.
Lien émotionnel direct
Mais pourquoi les parfums ont-ils une telle influence sur nous? Sylvain Delplanque, chercheur à l’Université de Genève, apporte des réponses à ces questions. Spécialisé dans les neurosciences olfactives, il s’intéresse depuis des années aux odeurs et aux émotions. «Lorsque nous humons des molécules volatiles, cela active des zones du cerveau directement liées aux émotions et à la mémoire», explique-t-il. Ce phénomène ne se produit ni pour la vue, ni pour l’ouïe, ni pour le toucher (pour en savoir plus, voir l’encadré intitulé «Processus cérébraux liés à l’odorat»).
Dans le cas des odeurs désagréables comme celle de la viande en décomposition, l’être humain a une sorte de système inné qui l’avertit d’un éventuel danger pour sa santé, comme l’explique Sylvain Delplanque. Les odeurs désagréables contiennent
Vous trouverez
ici les normes
IFRA pour les parfums:
toujours neutraliser les odeurs avant de parfumer un espace. Les odeurs peuvent être neutralisées en faisant réagir des molécules libérées avec des substances malodorantes, de manière à scinder ces dernières ou à former de nouveaux composés ne dégageant plus d’odeur désagréable. Il est aussi possible d’accumuler des molécules dites cages autour d’une molécule malodorante de telle sorte que celle-ci ne trouve plus de récepteur adéquat dans le nez. «Ce n’est qu’une fois les odeurs neutralisées que les appareils peuvent diffuser le parfum souhaité de manière homogène et avec l’intensité souhaitée», rappelle Marcel Hetzel. Les parfums d’ambiance doivent être sûrs et respecter la loi sur les produits chimiques. «Chez Goodair, nous suivons les normes de l’IFRA (International Fragrance Association), qui a établi des listes de substances allergènes que Goodair exclut lors de la fabrication de ses parfums d’ambiance», précise le CEO. «Et le choix du parfum est individuel: il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Au bout du compte, un parfum vise tout simplement à créer l’atmosphère souhaitée.»
Choisir un parfum adapté au concept
«La question centrale, c’est de déterminer quel effet on veut produire», déclare également Monika Kritzmöller, scientifique indépendante et conseillère, de l’entreprise Trends+Positionen. «N’oublions pas que les drogueries se situent à la croisée des chemins, entre les pharmacies, les parfumeries et les grandes chaînes de drogueries, et elles doivent en même temps s’en démarquer», rappelle-t-elle. Le positionnement en matière de santé, beauté et bien-être doit être mieux défini en fonction de chaque commerce. «Ce n’est qu’une fois que j’ai bien établi le concept de mon positionnement que je peux me demander quel parfum incarne cette identité», souligne Monika Kritzmöller. Si une droguerie
Parfums stimulants et relaxants
est spécialisée dans les tisanes, par exemple, on peut envisager de renforcer cet aspect en misant sur les herbes. «Il ne sert toutefois à rien de juste recommander certains parfums sans connaître le concept», souligne Monika Kritzmöller. «Pour faire une comparaison, c’est comme si je conseillais une tenue de soirée à une personne sans connaître ses projets pour le soir en question.» Monika Kritzmöller a montré l’importance de la réflexion conceptuelle dans le cadre d’un projet de recherche empirique consacré à l’architecture dite thérapeutique. La chercheuse s’est beaucoup intéressée à l’Art nouveau, ce premier mouvement artistique d’individualisation, où l’environnement a été conçu de manière esthétique afin de soutenir l’individu dans son auto-optimisation. «Je me suis demandé pourquoi le milieu hospitalier produit souvent un effet désagréable sur les patients et les visiteurs alors même que c’est l’endroit où les gens sont censés se rétablir», raconte-t-elle. «Et la première chose négative qui vient à l’esprit de la plupart des gens, c’est l’odeur typique de l’hôpital. D’où ma question: pourquoi le milieu hospitalier n’améliore-t-il pas le bien-être et n’aide-t-il donc pas les patients à se rétablir?» Ici, il ne s’agit pas d’éléments décoratifs, comme la peinture verte ou bleue d’un mur, ni de l’odeur de lavande ou de bois diffusée dans une pièce, mais de principes conceptuels auxquels se réfèrent toutes les mesures d’aménagement. Dans le cas du quotidien hospitalier, il s’agit par exemple de déterminer comment renforcer la sphère privée et l’autodétermination des patients. Les odeurs émanant d’autres personnes alitées dans une chambre peuvent être très envahissantes, notamment pendant les repas. «Si je respire et que je sens l’air frais et neutre d’une pièce, sans percevoir les odeurs d’autres personnes ou encore si je n’ai pas besoin de m’inquiéter à propos de mes propres odeurs, cela aidera à préserver l’intimité et la territorialité», explique Monika Kritzmöller. «Une simple commande individuelle de l’éclairage au-dessus d’un lit peut suffire à délimiter un peu son terri-
Des parfums comme l’eucalyptus, les aiguilles de sapin, le pamplemousse, le melon, l’orange, la menthe poivrée ou le citron ont plutôt une action stimulante, tandis que l’anis, la fraise, la camomille, la lavande ou le bois de rose produisent plutôt un effet relaxant. Cet effet dépend toutefois aussi de l’intensité du parfum. Le citron, par exemple, n’a un effet activant que si l’arôme est très intense. À en croire le chercheur et spécialiste des odeurs Sylvain Delplanque, il n’est pas (encore) possible d’expliquer scientifiquement pourquoi la lavande, par exemple, a un effet relaxant. «Soit c’est effectivement dû à la structure chimique qui agit directement sur le corps, soit il s’agit d’un effet purement psychologique, car nous avons pris l’habitude de sentir les odeurs de la lavande lors des moments de détente et de repos.»
Parfumerie: les secrets d’un bon conseil
Trois expertes en parfumerie expliquent comment bien conseiller la clientèle, combien de parfums elles proposent à l’essai et comment aménager un espace de bien-être pour accueillir les clientes et clients.
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Barbara Halter | F D Daphné Grekos
Quel parfum voulons-nous? Quel type de parfum nous convient le mieux? Pendant longtemps, les parfums des marques de haute couture ont été la référence. Chanel N° 5 est connu de presque tout le monde – même si de nombreuses personnes n’ont probablement jamais senti ce parfum. Maintenant, beaucoup de choses passent par les réseaux sociaux: les influenceuses et les influenceurs tiennent des flacons devant la caméra et associent leur style de vie et leur image à un parfum. Le produit peut être acheté en un seul clic – ce qui n’est jamais
aussi faux qu’avec un parfum! Car ici, c’est le nez qui décide. Chaque personne réagit individuellement aux odeurs. De plus, un parfum a une odeur différente sur chaque peau et ne se révèle qu’avec le temps. C’est seulement en l’essayant qu’on peut savoir si un parfum convient et plaît. Un bon conseil en parfumerie propose exactement cela: du temps, de l’espace et un entretien individuel. Quelles sont les questions que les expertes posent pour savoir quel parfum convient le mieux à leurs clientes et clients? Vous le découvrirez dans les trois prochaines pages.
«Créer une atmosphère sans mettre la pression»
Mayumi Matthäus, comment commencez-vous un entretien?
Mayumi Matthäus: Beaucoup de clientes et clients aiment d’abord flâner dans le magasin pour tester les différents produits. Comme je vends exclusivement des parfums de niche qui ne sont pas très connus, j’ai classé les parfums par famille olfactive pour faciliter l’orientation.
Comment procédez-vous lorsqu’on vous demande de l’aide?
J’écoute attentivement avant tout! La clientèle doit me décrire les notes olfactives qu’elle aime. Les termes tels que floral, épicé, poudré, boisé, aquatique, citronné ou les désignations gourmandes comme le caramel ou la vanille sont utiles pour décrire un parfum.
Comment les tests sont-ils effectués?
Mayumi Matthäus, 48 ans, a fondé il y a douze ans la parfumerie Süskind à Zurich, dans le quartier du Niederdorf. Elle a étudié à l’école hôtelière et a été hôtesse de l’air. C’est lors de ses nombreux voyages qu’elle a trouvé l’inspiration pour ouvrir sa boutique. Elle aime les parfums aux notes sombres, épicées et orientales.
Parfums moléculaires
Lorsque j’ai réussi à déterminer la direction à prendre, je propose quatre ou cinq parfums. La cliente ou le client peut ensuite en tester deux sur ses poignets. Ensuite, il faut un petit moment avant que le parfum ne révèle pleinement ses arômes. Si la cliente ou le client a du temps, je lui propose d’aller se promener ou de prendre un café avant de se décider. Pour moi, il est important que l’achat se fasse calmement et après mûre réflexion.
Quelles autres informations donnez-vous?
Chaque fragrance raconte une histoire née des ingrédients et de l’inspiration du parfumeur. Un parfum peut, par exemple, refléter une promenade sur la côte atlantique, avec l’air salin et l’odeur des algues. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes hommes s’intéressent de près aux parfums et ont beaucoup de connaissances en la matière. C’est formidable!
Qu’est-ce qui est important lorsque quelqu’un achète un parfum pour l’offrir?
Si l’on ne connaît pas exactement les goûts de la personne à qui l’on fait un cadeau, je recommande d’opter pour un bon cadeau, quitte à ensuite venir ensemble choisir le parfum. Parfois, je vois des couples ou des pères faire leurs achats chez nous avec leurs filles et je trouve cela touchant. Si un bon cadeau n’est pas envisageable, je glisse un échantillon à l’achat d’un parfum. Si le parfum ne plaît pas et qu’il n’est pas ouvert, on peut l’échanger.
Avez-vous des astuces pour bien utiliser un parfum?
Il ne faut pas en abuser. On doit pouvoir sentir le parfum lorsque l’on s’approche de la personne, l’idée n’est pas de laisser une traînée derrière soi. Si quelqu’un a la peau très sèche, je lui conseille d’appliquer dans un premier temps une lotion corporelle neutre. Cela favorise une meilleure tenue du parfum. On peut aussi vaporiser le parfum dans l’air au-dessus de soi et les cheveux sentiront également bon.
Que conseillez-vous aux clientes et clients qui sont sensibles aux parfums?
Pour beaucoup de mes clientes et clients, c’est la première fois qu’ils achètent un parfum. Certaines personnes ont des allergies, tandis que d’autres exercent des métiers où il vaut mieux se parfumer avec discrétion. Dans ce genre de situation, je recommande les parfums moléculaires. Si une personne n’est pas sûre de pouvoir supporter ce parfum, je lui propose un échantillon. Pour moi, il est important de créer une atmosphère sans pression commerciale. L’achat d’un parfum devrait toujours être une expérience détendue et agréable.
Les parfums moléculaires, également appelés parfums de molécules, ont une odeur différente sur chaque personne et ne révèlent leur fragrance qu’au contact de la peau. Ils sont fabriqués à partir de composés moléculaires de synthèse produits en laboratoire. Ils ne contiennent pas d’huiles essentielles ou d’autres ingrédients classiques. Les parfums moléculaires sont plutôt discrets, prennent plus de temps à se révéler et fonctionnent bien comme parfums unisexes.
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«Au final, le parfum doit épouser la peau comme une robe bien taillée»
Birgit Salow, comment déterminez-vous si un parfum pourrait plaire à une cliente ou à un client?
Birgit Salow: Beaucoup de personnes ont du mal à décrire les parfums avec des mots. De plus, les parfums sont perçus différemment sur le plan sensoriel et émotionnel. Il est possible qu’une personne pense préférer les notes citronnées, mais qu’elle ait ensuite un coup de cœur pour les arômes chauds lorsqu’elle les teste. Ce qui m’aide, c’est de savoir quelles sont les odeurs qu’une personne aime au quotidien et quels sont ses loisirs. Quelqu’un qui se promène souvent dans la forêt aime probablement sentir des odeurs terreuses. Quelqu’un qui monte à cheval aime l’odeur du cuir, car celle-ci est associée à des émotions et à des souvenirs positifs.
Combien de parfums proposez-vous à l’essai?
À partir de cinq parfums, il devient difficile pour beaucoup de personnes de distinguer les différentes notes. En principe, plus on essaie, plus cela est difficile. Mais c’est à la cliente ou au client de décider. À partir du moment où tout a la même odeur, le nez a besoin de faire une pause. Le mieux est alors de sortir prendre l’air.
Birgit Salow, 58 ans, est responsable de la formation et de la vente depuis près de vingt ans à la parfumerie Osswald, à Zurich. Elle aime les parfums aux nuances subtiles et épurées comme «Angéliques sous la Pluie» du parfumeur Jean-Claude Ellena.
Comment présentez-vous un parfum?
On le vaporise sur un kleenex pour qu’il ait assez d’espace pour se déployer. J’attends que l’alcool se soit évaporé, puis je fais sentir le mouchoir. Si un parfum plaît, il faut absolument l’essayer sur la peau. Plus il est riche et complexe, plus il mettra de temps à se révéler. À l’inverse, plus un parfum est léger, plus il est facile de s’en faire une idée rapidement. Au final, le parfum doit épouser la peau comme une robe bien taillée.
Et si le parfum ne convient pas, le ditesvous?
Je ne juge pas les parfums, mais je donne mon opinion personnelle et je la justifie. En
principe, j’encourage la clientèle à suivre son intuition et à s’ouvrir aux subtilités et aux parfums de niche. Souvent, on ne sait pas quel parfum on cherche, mais on sait immédiatement quand c’est le bon.
Que racontez-vous à propos d’un parfum?
Grâce à ma longue expérience, j’en sais beaucoup sur les marques, les parfumeurs, les ingrédients et l’histoire d’un parfum. Souvent, ces informations aident la clientèle à distinguer les différents parfums lors des essais. Beaucoup apprécient cette approche, d’autres préfèrent s’informer sur les réseaux sociaux, ce qui entraîne toutefois une perte d’individualité. Nombreux sont ceux qui s’inspirent d’autres personnes ou de marques et qui se retrouvent presque déstabilisés si je leur demande ce qui leur plaît personnellement.
Que conseillez-vous lorsqu’on achète un parfum pour l’offrir?
J’essaie de me faire une idée de la personne qui va recevoir le cadeau en posant des questions. Les parfums poudrés, fruités et gourmands plaisent au plus grand nombre et sont de bonnes idées de cadeaux. Si c’est pour offrir, je déconseille les parfums trop originaux.
Avez-vous des astuces pour bien utiliser un parfum?
Ne pas trop en mettre! L’idée n’est pas d’incommoder l’entourage. Les personnes travaillant dans un open space, par exemple, ne devraient pas avoir la main lourde avec les parfums. C’est certainement un sujet sensible, mais j’essaie quand même de l’aborder avec diplomatie lors de mes échanges avec la clientèle, surtout pour les parfums intenses et opulents qui sont très tendance en ce moment.
gorge. L’halitose, quant à elle, provient des poumons ou du tractus gastro-intestinal. 5,6
Les causes les plus fréquentes de la mauvaise haleine sont les maladies du parodonte (parodontite), le tabagisme, la consommation de certains aliments et boissons alcoolisées, ainsi que les bactéries responsables des mauvaises odeurs. 5 Ces bactéries anaérobies présentes dans la bouche décomposent les restes des aliments, les cellules mortes et d’autres substances organiques, produisant ainsi des composés sulfurés volatils (CSV). Ces composés sont à l’origine de l’odeur désagréable que nous percevons comme une mauvaise haleine.7 Le type et la quantité de CSV produits peuvent varier en fonction de la composition bactérienne et des facteurs environnementaux de la cavité buccale.6
L’enduit lingual, principal responsable
L’enduit lingual constitue également un facteur important dans l’apparition de la mauvaise haleine. La langue possède une grande surface sur laquelle peuvent se déposer des bactéries qui produisent les composés sulfurés volatils susmentionnés. Une étude montre que la colonisation bactérienne de la langue est fortement corrélée à l’intensité de la mauvaise haleine.8 La surface rugueuse de la langue offre des conditions idéales pour la prolifération des bactéries anaérobies qui se déposent dans les papilles et les crevasses de la langue ainsi que dans les espaces interdentaires.9 Outre le microbiote buccal, les maladies systémiques jouent également un rôle décisif dans l’apparition de la mauvaise haleine. Le diabète sucré et, plus particulièrement les formes de diabète mal traitées, peuvent provoquer une mauvaise haleine qui rappelle l’odeur du vernis à ongles. 5 Chez les diabétiques, la diminution de la production de salive et l’augmentation de la concentration de glucose dans la salive peuvent favoriser la croissance de bactéries qui produisent des CSV.10 De la même manière, une cirrhose du foie ou une insuffisance rénale peuvent également provoquer une mauvaise haleine, car les déchets dans
l’organisme ne peuvent plus être éliminés correctement. Ces troubles métaboliques sont susceptibles d’avoir un impact direct sur l’haleine, car les substances éliminées sont expulsées par les poumons.11 Notamment en cas de maladie du foie, l’haleine peut alors dégager une odeur douceâtre et moisie.12
Un autre facteur à prendre en compte est le reflux gastro-œsophagien (RGO). En cas de RGO, l’acide gastrique peut remonter dans l’œsophage et la bouche, ce qui entraîne une haleine acide. 5,13 Les remontées d’acide gastrique peuvent irriter les muqueuses de la bouche et provoquer des inflammations qui, à leur tour, favorisent la prolifération des bactéries.12 Les troubles digestifs, tels que ceux observés dans le syndrome du côlon irritable ou la gastrite, peuvent également altérer l’équilibre microbien dans le tractus gastro-intestinal et intensifier la mauvaise haleine.¹ 0 Le stress et certains médicaments peuvent également contribuer à la mauvaise haleine en réduisant le flux salivaire et en entravant ainsi le nettoyage naturel de la bouche. Les antidépresseurs, les antihistaminiques et les diurétiques font par ailleurs partie des médicaments qui réduisent le flux salivaire et favorisent donc l’apparition de la mauvaise haleine.14
Prévention de la mauvaise haleine
La prévention repose avant tout sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et une alimentation équilibrée.15 Les droguistes peuvent aider leur clientèle à conserver une bonne hygiène buccale afin d’empêcher la prolifération des bactéries responsables des mauvaises odeurs dans la bouche. Parmi les mesures les plus importantes figure le brossage régulier des dents avec un dentifrice au fluor.16 «Il faut se brosser les dents deux fois par jour au minimum», indique le dentiste Bernhard J. Hennessy dans son commentaire.17 C’est essentiel pour éliminer la plaque dentaire et les bactéries. Les dentifrices contenant des agents antibactériens tels que le triclosan ou le zinc peuvent réduire la production
de CSV, car ils préviennent la formation de plaque dentaire et réduisent la quantité de bactéries.18 Le choix du bon dentifrice et la bonne technique de brossage sont aussi déterminants pour nettoyer en profondeur toutes les zones de la bouche. Il est recommandé d’utiliser une brosse à dents souple afin de ne pas endommager les gencives tout en assurant un nettoyage efficace.16, 17 Le nettoyage régulier de la langue peut également réduire de manière significative la mauvaise haleine.19 Pour ce faire, il est possible d’utiliser des brosses à langue spéciales ou des gratte-langue. Il est important de nettoyer la langue de l’arrière vers l’avant afin d’éliminer efficacement les bactéries. 20 Il faut également utiliser régulièrement du fil dentaire ou des brossettes interdentaire. Les espaces interdentaires étant souvent difficiles d’accès, c’est indispensable pour éliminer la plaque dentaire et les résidus d’aliments dans ces zones. Les brossettes sont particulièrement efficaces pour nettoyer les espaces interdentaires plus larges21 et pour prévenir les inflammations des gencives. 22
Alimentation et hydratation
Outre l’hygiène bucco-dentaire, l’alimentation joue un rôle crucial dans la prévention de la mauvaise haleine. Certains aliments comme l’ail, les oignons ou les plats fortement épicés peuvent altérer l’haleine en raison de leur teneur en composés soufrés. Ces substances sont libérées dans le tube digestif et passent dans la circulation sanguine pour atteindre les poumons, où elles sont éliminées par la respiration. 23 Pour éviter ces désagréments, les personnes sujettes à la mauvaise haleine devraient veiller à adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes, tout en s’hydratant suffisamment. Cela devrait stimuler la production de salive et la croissance de bactéries saines dans la bouche. 24 La production de salive est importante pour nettoyer la bouche de manière naturelle et réduire le nombre de bactéries. La consommation d’aliments sucrés devrait être réduite, car le sucre favorise la croissance des bactéries et peut ainsi contri-
buer à l’apparition de la mauvaise haleine. 25
Des approches prometteuses
Les droguistes peuvent recommander à leur clientèle des produits spécifiques pour lutter contre l’halitose. Parmi les produits les plus efficaces figurent les bains de bouche antibactériens qui contiennent des ingrédients comme la chlorhexidine ou le chlorure de cétylpyridinium. 26 La chlorhexidine est un agent antimicrobien très efficace, capable de réduire le nombre de bactéries dans la bouche et donc d’empêcher indirectement la formation de CSV. 25 Une autre approche consiste à utiliser des préparations à base de zinc sous forme de pastilles à sucer, de chewinggums, de dentifrices et de rinçages buccaux, faciles et pratiques à utiliser. 27 Les probiotiques se sont également avérés prometteurs. Certaines souches probiotiques, comme Lactobacillus et Bifidobacterium, peuvent stabiliser l’équilibre bactérien dans la bouche et ainsi inhiber la croissance des bactéries responsables des mauvaises odeurs. Les études sur l’utilisation des probiotiques dans le traitement de la mauvaise haleine en particulier montrent des résultats positifs. 27 Pris sous forme de compléments alimentaires ou utilisés comme bains de bouche spécifiques, les probiotiques contribuent à favoriser une flore buccale saine. Il est important de veiller à la qualité des probiotiques et de choisir des produits contenant une grande quantité de bactéries vivantes. 29
Les organoïdes sont des «copies» d’organes cultivées en laboratoire. Ils permettent de tester des principes actifs.
Les expériences sur les animaux peuvent ainsi être réduites et les patientes et patients disposent aussi plus rapidement du meilleur traitement possible. Cette technologie fait l’objet de recherches dans le monde entier.
7 Adrian Ritter | F D Marie-Noëlle Hofmann
Une photocopieuse, c’est pratique – même encore parfois à l’époque du tout numérique. Mais qu’en serait-il si l’on pouvait non seulement copier une feuille de papier mais carrément des organes entiers, comme un foie, un rein ou un poumon? Ce qui paraît de la science-fiction devient peu à peu réalité dans les laboratoires du monde entier, cela grâce aux organoïdes. Ces cultures cellulaires en 3D sont des «copies» simplifiées d’organes réels réalisées à partir de cellules souches. Cette technologie permet aux chercheurs de développer intestins, foies, poumons, prostates ou même cerveaux sous forme d’organoïdes, en format miniature de quelques millimètres au maximum.
Avancée pour la mucoviscidose
Contrairement aux cultures cellulaires utilisées jusqu’à présent, les organoïdes sont plus complexes et représentent donc des parties du corps humain plus proches de la réalité. Ils promettent notamment une nouvelle compréhension du développement des organes et de l’apparition des maladies. Ainsi, les organoïdes sont actuellement utilisés pour la recherche sur les maladies infectieuses ainsi que, notamment, les maladies d’Alzheimer et de Parkinson. Les organoïdes sont créés en faisant croître dans une solu-
tion nutritive des cellules souches provenant de l’organe d’une patiente ou d’un patient. Des organoïdes adaptés à la personne sont ainsi créés en laboratoire. Une autre possibilité consiste à cultiver des cellules cancéreuses de personnes malades. Il en résulte ce qu’on appelle des tumoroïdes – répliques de la tumeur dont ils dérivent. Ils servent de plus en plus de modèles importants dans la recherche sur le cancer.
Quels sont les résultats déjà obtenus grâce à cette nouvelle technologie? Une avancée majeure concerne le traitement de la mucoviscidose ou fibrose kystique. Des études ont montré que les organoïdes intestinaux de patientes et patients atteints de fibrose kystique réagissent aux médicaments de manière très similaire à l’organe réel dans le corps.¹ Cette découverte est déjà appliquée dans le quotidien clinique aux Pays-Bas. Les organoïdes permettent ainsi de déterminer préalablement en laboratoire le traitement optimal avant de l’appliquer à la personne. Il n’est donc plus nécessaire d’essayer différentes thérapies sur les patients eux-mêmes.
Médecine personnalisée
La recherche sur les organoïdes avance à grand train, notamment dans le cadre de plus de 160 études cliniques en cours dans le monde entier.² «La Suisse est l’un
En réalité, les organoïdes ne ressemblent pas à de petites versions miniatures d’organes. Mais ces groupes de cellules en 3D de quelques millimètres tout au plus imitent les propriétés physiologiques des «vrais» organes.
stock.adobe.com/tiagozr (KI)
des centres de recherche les plus intéressants au niveau mondial. Presque toutes les universités du pays ont maintenant des groupes de recherche et des laboratoires qui lui sont dédiés», explique Matthias Lütolf. Il fait partie des pionniers de la recherche sur les organoïdes en Suisse, en tant que professeur à l’EPFL et, depuis 2021, également comme directeur scientifique de l’Institut de biologie humaine de Roche. Le principal domaine d’utilisation de cette technologie est la recherche sur le cancer. Chantal Pauli, entre autres, s’y consacre. Professeure de pathologie à l’Hôpital universitaire de Zurich, elle dispose d’une biobanque de tumoroïdes de différents types de cancer. Avec son équipe, elle cultive des centaines de tumoroïdes par patient dans le cadre de la recherche et d’études cliniques. Ils testent ensuite sur chaque modèle jusqu’à cent principes actifs, à différents dosages et dans diverses combinaisons. Cela permet de déterminer le traitement le plus efficace pour chaque individu – tout à fait dans le sens de la médecine personnalisée. Car on sait aujourd’hui que chaque tumeur est différente. Mais les traitements
à l’aide de tumoroïdes et d’organoïdes ne font pas encore partie du quotidien des hôpitaux. «Nous devons d’abord démontrer l’efficacité de cette méthode dans le cadre d’études cliniques», explique Chantal Pauli.
Vieillissement accéléré
Aux Etats-Unis, les Académies nationales de sciences, d’ingénierie et de médecine placent aussi de grands espoirs dans cette technologie. Dans un rapport,³ elles décrivent les possibilités de mieux comprendre et traiter des maladies neurologiques et psychiatriques encore difficiles à soigner grâce aux organoïdes cérébraux notamment.
Le Science Breakthrough Radar⁴ de la Fondation Geneva Science and Diplomacy Anticipator (GESDA) envisage des applications encore plus ambitieuses. La fondation s’est fixée comme objectif de décrire de futurs développements possibles dans le domaine de la science. Dans leur rapport 2024, les auteurs partent du principe que d’ici dix ans, il sera possible de faire vieillir les or-