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lecture vitaminée pour les professionnels de l’automédication 6/2025

lecture vitaminée pour les professionnels de l’automédication 6/2025
Succès du Congrès de la droguerie
Avec ses workshops, son exposition et ses possibilités de réseautage, la manifestation a été bien accueillie Publicité pour les médicaments
Qu’est-ce qui est autorisé dans la publicité pour les médicaments et comment Swissmedic contrôle-t-il la publicité?
L’hygiène intime à l’adolescence
Quels sont les conseils que les droguistes peuvent donner pour les soins intimes à la puberté
Branche
Interview
Thème central
Succès du premier
Congrès de la droguerie
Lors du Congrès de la droguerie fin avril, les participant·e·s ont pu assister à des workshops variés et informatifs, écouter des tables rondes animées et échanger entre eux et avec des entreprises.
Susanne Wegenast, responsable de la division Contrôle du marché des médicaments chez Swissmedic, explique ce qui distingue la publicité de l’information, ce qui est autorisé ou non dans la publicité pour les médicaments et comment Swissmedic contrôle la publicité.
L’intelligence artificielle change la formation
L’IA peut aussi être utilisée dans le domaine de la formation. Cette évolution impacte les enseignant·e·s et les responsables de l’éducation dans le quotidien de l’enseignement et pour les examens. Les écoles sont-elles prêtes à ce changement?
Impressum vitamine
Editeur Association suisse des droguistes, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne, Téléphone 032 328 50 30, info@drogistenverband.ch
Distribution vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne
Directrice et responsable Ventes: Tamara Gygax-Freiburghaus, t.gygax@vitagate.ch
Annonces: Tamara Gygax-Freiburghaus, Marlies Föhn, Janine Klaric, inserate@vitagate.ch
Abonnements et distribution: Valérie Rufer, vertrieb@vitagate.ch
Rédaction
Direction de l’édition: Heinrich Gasser, h.gasser@vitagate.ch
Rédactrice en chef: Céline Jenni, c.jenni@vitagate.ch
Ont collaboré à la rédaction de ce numéro: Adrian Ritter, Astrid Tomczak, Désirée Klarer, Jasmin Weiss
Conseils spécialisés: Dr phil.-nat. Anita Finger Weber
Traduction: Daphné Grekoss, Marie-Noëlle Hofmann
Couverture: stock.adobe.com/Volodymyr Kyrylyuk
Production
Layout: Claudia Luginbühl
Impression: Courvoisier-Gassmann SA, Bienne 6 e année: paraît 10× par an © 2025 – vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne
Magazine officiel de l’Association suisse des droguistes et média d’Employés Droguistes Suisse 20
Conférence de la branche
Lors de la conférence de printemps de la branche, les participant·e·s ont échangé sur des projets de formation.
L’avenir de l’enseignement
L’économiste et futurologue
Joël Luc Cachelin raconte en interview quelles évolutions l’intelligence artificielle offre dans le domaine de la formation. 7
Connaissances spécialisées
Comment le cycle influence l'alimentation
Beaucoup de femmes connaissent des variations de poids et des fringales durant certaines phases de leur cycle menstruel. Ces changements s’expliquent par des variations de concentration des hormones.
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Maladie rénale chronique
Le risque de souffrir d’une maladie rénale chronique augmente. Et c’est souvent détecté tardivement. De nouveaux médicaments donnent de l’espoir.
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L’hygiène intime à l’adolescence
Les drogueries peuvent conseiller les jeunes sur la manière de soigner correctement la zone intime à la puberté.
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Employés Droguistes Suisse
L’été est la période des vacances. Mais quelles sont les règles en vigueur concernant les droits aux vacances?
En quelques secondes, l’intelligence artificielle est capable de fournir des conseils de santé détaillés ou de mettre en évidence les interactions possibles entre les médicaments. Dans l’enseignement également, l’IA fournit des réponses aux questions d’examen ou rédige des dissertations entières. Les droguistes sont confrontés à une question fondamentale: que doivent encore savoir les élèves si des réponses convaincantes sont à portée de clic? La révolution de l’IA ne va pas nécessairement changer ce que l’on apprend, mais comment on l’apprend. Pour en savoir plus sur cette transformation, n’hésitez pas à lire notre article de couverture dès la page 16. Une chose est sûre: nous devons de toute urgence renforcer les compétences intemporelles telles que la remise en question, l’empathie, la réflexion globale et la communication, car aucun algorithme ne pourra s’en charger. En matière éducative, la mission la plus importante de notre avenir consistera peut-être à savoir faire la distinction entre les informations fiables et les éléments plus douteux. C’est aussi une manière de créer une valeur ajoutée au niveau du conseil à la clientèle, qui est certes de plus en plus informée, mais aussi de plus en plus inquiète. La quantité d’informations sur la santé dépasse à elle seule de nombreuses personnes. Paradoxalement, l’IA crée ainsi les conditions pour faire passer les conseils approfondis et personnalisés au premier plan. Alors que les machines traitent les données, l’art du conseil individuel reste un domaine humain, associé à l’alliance de l’expertise et de l’empathie.
Céline Jenni, rédactrice en chef Wirkstoff/vitamine, responsable médias spécialisés, c.jenni@vitagate.ch
Des workshops variés, des tables rondes animées, des exposants passionnants et de nombreuses occasions de réseauter: c’est ce qu’a proposé le Congrès de la droguerie, qui s’est tenu du 27 au 29 avril 2025 à l’ESD, à Neuchâtel.
Dès les premiers instants, l’impatience était palpable, qu’il s’agisse d’assister au congrès ou aussi de revoir les personnes que l’on n’avait pas vues depuis longtemps. Avec 225 participant·e·s venu·e·s de toute la Suisse (80 personnes le premier jour et plus de 100 les jours suivants), le Congrès de la droguerie, organisé pour la première fois à l’ESD, a rencontré un franc succès. Les Romands étaient fortement représentés le dimanche, alors que les journées suivantes ont vu défiler une majorité de visiteurs venus de la Suisse alémanique. Une présentation Keynote portant un message clair sur les changements dans la branche a ouvert le congrès dimanche. Noah Gabathuler, spécialiste de la communication et change manager, a présenté avec
Frank Storrer les stratégies de l’ASD et les processus de transformation qui touchent le monde de la droguerie. Son message? «Préparez-vous à l’ère de la rapidité et venez acquérir chez nous les compétences nécessaires pour tracer la bonne voie dans un marché hautement concurrentiel.»
Alors que le dimanche s’est focalisé sur l’orientation stratégique, le lundi était consacré à la mise en œuvre. Dans sa présentation concernant le suivi thérapeutique, Bruno Zach a abordé un sujet qui préoccupe la branche depuis des années, à savoir les consultations payantes. «Je m’incline devant vous: la compétence et les connaissances que vous apportez sont démentielles», a déclaré Bruno Zach en introduction de son intervention très attendue. Il a également reconnu
que les droguistes disposaient d’excellentes compétences en matière de conseil. Désormais, il s’agit simplement de trouver «les bons mots, à bon escient, au bon moment».
D’après un sondage spontané mené parmi les participant·e·s, deux tiers des personnes présentes étaient clairement prêtes à mettre en place des consultations payantes, tout en identifiant toutefois différents obstacles. «On peut notamment se demander quelle est l’étendue réelle de l’expertise requise pour la consultation. Je trouve qu’il est difficile de développer une expertise approfondie et adaptée dans tous les domaines concernés», affirme Luca Fiechter, étudiant à l’ESD en deuxième année. «De plus, la clientèle aime bien venir à la droguerie, bénéficier d’un conseil rapide et repartir aussitôt», ajoute sa collègue de promotion Sarina Keller. Les obstacles pratiques tels que les aménagements nécessaires pour créer des salles de thérapie séparées et le manque de personnel qualifié ont également été abordés.
Du laboratoire à la découverte des plantes médicinales
La variété des 45 workshops était impressionnante, avec de nombreux thèmes
abordés: santé des yeux, régénération cellulaire, etc. Les workshops spécialisés tels que le «laboratoire galénique», le «Fresh-up Pharmacologie», l’atelier sur les oligosaccharides du lait maternel ou sur la perte de poids et la résistance à l’insuline ont également été appréciés. Les formats concrets, directement liés au conseil à la clientèle, ont suscité un fort intérêt. Le workshop dédié à la balade botanique avec Emanuel Roggen, par exemple, a montré comment les plantes médicinales peuvent être utilisées pour fidéliser la clientèle. «Il est important de ne pas surcharger la présentation», explique Emanuel Roggen. Il faut se limiter à ce que l’on connaît vraiment. «En règle générale, cela suffit amplement. Il n’est pas toujours facile d’admettre qu’on n’a pas la réponse, mais cela renforce la confiance des auditeurs», a souligné le droguiste diplômé ES.
Burnout: déceler les symptômes dès les premiers signes
Outre les sujets spécialisés, les workshops consacrés aux défis actuels dans le quotidien professionnel ont également suscité un grand intérêt. Le workshop de Barbara Bussmann, droguiste diplômée ES et conférencière spécialisée chez A. Vogel SA, a par exemple abordé les manières de comprendre et de prendre en charge la
è Quelle a été votre expérience du Congrès de la droguerie? Vous pouvez donner votre feed-back en répondant ICI, que vous ayez participé ou non au Congrès de la droguerie 2025.
pression liée à la performance, le stress et le burnout. L’intervenante a fourni aux participant·e·s des outils pratiques pour repérer les signaux d’alerte. Sara Schlosser, droguiste diplômée ES, souhaite mettre en pratique ce qu’elle a appris au sein de l’entreprise. «Il faudrait consacrer plus de temps à ce sujet et organiser un workshop d’équipe sur le thème de la gestion du stress ou présenter des tactiques à appliquer au quotidien», propose-t-elle.
Tandis que les workshops et les débats, les Bar Camps (discussions guidées pendant les pauses) et la table ronde sur le thème «À quoi ressemblera la droguerie du futur?» ont donné lieu à des discussions et à des argumentations intenses, l’exposition a offert un espace d’échange détendu et donné lieu à des rencontres personnelles. C’est là que 19 entreprises ont présenté leurs nouveautés. «La plupart des visiteurs nous connaissent déjà», observe Monika Bernet, qui co-animait le stand d’ebi-pharm et qui travaille par ailleurs pour l’entreprise au service externe. «Malgré tout, il est important d’être présent au Congrès de la droguerie en tant qu’entreprise, d’échanger avec les autres et d’entretenir les relations existantes.» De nombreuses personnes ont également profité de l’occasion pour renouer avec d’anciens contacts et en établir de nouveaux. Avec une remarque qui revenait souvent: «C’est un plaisir de revenir à l’ESD et de retrouver des visages familiers.» Pour Raphael Gmünder, droguiste diplômé ES, ce congrès avait une saveur particulière. «Pour moi, c’est comme de revenir à la maison. J’ai étudié ici il y a trente ans.»
week-end qui crée des liens
L’accent a été mis en particulier sur les échanges personnels lors du Social Event du dimanche soir. L’apéritif et la dégustation de vins organisés par Neuchâtel Vins et Terroir ont connu un grand succès avec plus de 90 participant·e·s. «Nous remercions encore une fois notre sponsor principal Omnimedica Group AG, qui a sponsorisé le Social Event et les prix du concours», déclare l’organisatrice Célia Croset. La collaboratrice chargée de la formation continue et du perfectionnement au sein de l’ASD est satisfaite du nombre de visiteurs. Elle a pris en charge l’organisation du congrès à la dernière minute, mettant sur pied en seulement trois mois et demi un programme impressionnant, ce qui n’était pas une mince affaire. «Heureusement, une partie du programme, les sponsors et les intervenants étaient presque tous connus dès le mois de janvier», dit-elle. Ce qu’elle a le plus apprécié a été la réaction des visiteurs. «La joie qui se lisait sur leurs visages et les retours positifs ont montré que les efforts déployés pendant ces trois journées intenses de congrès en valaient la peine.»
Le succès du congrès n’aurait pas été possible sans le soutien de nombreux sponsors (voir ci-dessous). Le mardi soir, les visiteurs ont terminé le congrès au bar. Au bout de ces trois journées, une chose reste en mémoire avant tout: la volonté de la branche d’explorer ensemble de nouvelles voies.
è La galerie de photos vous donnera davantage d’impressions sur le Congrès de la droguerie 2025.
A. Vogel AG, BIMBOSAN. HOCHDORF Swiss Nutrition AG, CURADEN Schweiz AG, Doetsch Grether AG, Dr. Niedermaier Pharma Switzerland AG, ebi-pharm AG, EGB EpigeneticBalance AG, Gebro Pharma AG, Heidak AG, kingnature AG, Luxe Diffusion Sàrl, move and win AG, Nutrexin AG, Omnimedica Group AG, Pharma Medica AG, Phytolis SA, Phytomed AG, ProPharma Systems AG, puralpina ag, Salus Schweiz AG, Schwabe Pharma AG, Spagyros AG, steinberg pharma ag, Ultrasun AG, WALA Schweiz AG und Weleda AG. Nous remercions également foodwaste.ch et Mahler & Co. pour l’approvisionnement culinaire.
La première conférence de la branche 2025 a tourné autour des projets de formation à venir et de la révision totale de la formation initiale.
7 Céline Jenni | F D Marie-Noëlle Hofmann
Lors de la conférence de la branche mi-avril à Berne, les président·e·s de section et les représentant·e·s des groupements ont échangé avec l’ASD, principalement sur le thème de la formation. Plusieurs grands projets se concrétisent en 2025, dont le premier Congrès de la droguerie (vous en apprendrez davantage sur la manifestation réussie de fin avril en page 4) et les SwissSkills qui auront lieu du 17 au 21 septembre. Seize talents se sont inscrits au championnat des métiers organisé dans le cadre des SwissSkills, dont douze pourront participer (ces jeunes seront présentés dans le numéro de juillet de vitamine). Les quatre autres talents seront également intégrés aux SwissSkills. «Les SwissSkills sont une formidable opportunité pour que les jeunes intéressés s’enthousiasment pour le métier de droguiste», déclare Andrea Ullius, directeur de l’ASD et responsable Politique et branche. En outre, un concept de communication complet a été mis en place pour les SwissSkills, afin que le grand public remarque également la branche de la droguerie, poursuit Andrea Ullius.
La révision totale de la formation initiale est actuellement en cours. Le processus stratégique et l’examen quinquennal constituent les bases de la révision. Adrian Würgler, responsable de la formation initiale au sein du comité central, a présenté à cette occasion quelques-unes des compétences discutées lors du workshop sur l’avenir du 28 mars 2025 avec une trentaine de participant·e·s de la branche de la droguerie: «Les droguistes CFC devraient être en mesure de saisir les besoins individuels de la clientèle, de réaliser des ventes conceptuelles et de donner des conseils avisés en matière
de médecine complémentaire.» La fabrication de spécialités maison et l’utilisation de médias numériques ou de l’intelligence artificielle (IA) dans le quotidien du commerce devraient aussi faire partie des compétences, selon Adrian Würgler. L’utilisation de l’IA, par exemple, recèle toutefois un potentiel de discussion, car on ne sait pas encore clairement quelles conséquences son utilisation entraînera dans le travail quotidien. Vous lirez à partir de la page 16 dans quelle mesure l’IA a déjà modifié le système de formation. L’introduction de la formation initiale révisée est prévue pour 2028.
Le thème de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée a également continué de préoccuper les participant·e·s à la conférence de la branche. A moyen terme, il faudrait environ 70 diplômé·e·s ESD par an. C’est pourquoi les représentant·e·s ont discuté entre eux de la question de savoir si l’ESD deviendrait éventuellement plus attrayante si la formation était proposée en cours d’emploi. Pour le processus stratégique, le groupe de travail a élaboré une mission et une vision en collaboration avec de nombreux représentants de la branche. En outre, cinq champs d’activité stratégiques ont été définis, dans lesquels les drogueries devraient se positionner à l’avenir: automédication, médecine complémentaire, fabrication, numérisation et conseil/prévention. Les différents champs d’activité vont maintenant être étudiés de manière approfondie et concrétisés. La stratégie sera présentée lors de l’assemblée générale du 14 novembre 2025 à Olten (SO). Il s’agira alors de décider ensemble si cette stratégie sera suivie et ce qu’elle signifiera concrètement pour la branche et l’ASD.
Comment travaille Swissmedic? Et comment fonctionnent au juste ses contrôles des médicaments et de la publicité? Réponses et précisions de la Dre Susanne Wegenast, responsable de la division Contrôle du marché des médicaments chez Swissmedic.
7 Céline Jenni | F D Daphné Grekos | Susanne Keller
Susanne Wegenast, vous êtes responsable de la division Contrôle du marché des médicaments chez Swissmedic. Quel est votre rôle?
Susanne Wegenast: Mon service traite les signalements de défauts des médicaments et ordonne des mesures correctives, comme les rappels de produits. Le contrôle de la publicité pour les médicaments est également de mon ressort.
Pourquoi est-il nécessaire de contrôler la publicité pour les médicaments?
Un médicament est toujours assorti de certains risques et ne constitue pas un bien de consommation comme un simple aliment, par exemple. Il doit être utilisé avec modération et dans un but précis, c’est-à-dire en respectant la bonne posologie et seulement si les circonstances l’exigent, le tout sous la houlette d’un spécialiste. La publicité ne doit pas encourager à utiliser un médicament de manière excessive, abusive ou en le détournant de son but. Nos contrôles visent donc à protéger les patients et les consommateurs.
Ici, à vitamine, nous avons nous-mêmes déjà reçu un avertissement de votre part.
(rires) Oui, je sais. Le magazine en ligne était également accessible au public, alors qu’il intègre des publicités réservées aux professionnels de la branche. Or le grand public n’est pas en mesure d’évaluer si un médicament délivré sur ordonnance est bien la meilleure option thérapeutique. Voilà pourquoi la publicité destinée aux professionnels doit rester «confidentielle». Il est par exemple possible d’introduire un mot de passe pour protéger ce genre de contenu.
Maintenant, nous masquons les publicités sur nos publications en ligne. Mais comment avez-vous découvert notre erreur involontaire?
Nous procédons à des screenings, ou criblages, mais cela ne permet pas de tout détecter. Nous nous concentrons sur les médias touchant un large public: par exemple, les magazines destinés à la clientèle des drogueries et des pharmacies, la publicité télévisée ou la radio.
Concrètement, comment se présente cette activité de surveillance?
Dans notre service, nous avons des personnes qui contrôlent activement la publi-
La Dre Susanne Wegenast est pharmacienne. Elle a étudié à l’Université de Berne où elle a obtenu son doctorat en technologies pharmaceutiques. Elle a travaillé plusieurs années auprès de Vifor en tant que responsable de projet pour le développement galénique, puis, à partir de 2008, comme responsable du service de développement galénique et analytique. Depuis le 1er février 2015, elle dirige la division Contrôle du marché des médicaments de Swissmedic. Mariée, elle a deux enfants adultes. Pendant son temps libre, elle aime lire et tricoter; en vacances, elle apprécie la mer et la plongée.
Construis avec nous l’avenir de la branche de la droguerie – deviens membre de l’Association suisse des droguistes!
En adhérant à l’ASD en tant que personne membre, tu soutiens la branche de la droguerie et profites de nombreuses prestations personnelles. Plus d’informations et inscription:
Association suisse des droguistes
Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Biel/Bienne info@drogistenverband.ch, drogerie.ch
cité: elles regardent la télévision, feuillettent des magazines, regardent les affiches dans l’espace public ou font défiler des posts sur les réseaux sociaux. Si nous constatons la moindre anomalie, alors nous enquêtons. Et parfois, nous recevons aussi des signalements de tiers, quand ils jugent une publicité potentiellement non conforme aux règles.
Cela représente tout de même un volume totalement ingérable au niveau des données en ligne...
C’est une tâche compliquée, mais nous ne prétendons pas tout voir. Et nous recevons aussi pas mal de signalements de la part de tiers.
Utilisez-vous l’intelligence artificielle pour repérer les publicités non autorisées?
Non, pas jusqu’à présent. La publicité est dans l’œil de celui qui la regarde et il est relativement difficile pour une IA de déterminer si une communication censée être informative n’a pas en fait un caractère publicitaire. C’est l’interaction entre le choix des mots, les éléments graphiques et la mise en page qui détermine l’impact final d’un message.
N’y a-t-il pas une zone grise en la matière?
Si, et c’est un vrai défi que de traiter toutes les infractions de manière équitable. C’est pour cette raison que nous nous réunissons régulièrement avec toutes les personnes qui contrôlent les publicités afin de discuter des différents cas. Cela nous permet de mieux définir les mesures à prendre.
Qu’est-ce qui est considéré comme une infraction au règlement sur la publicité pour les médicaments? Il y a d’abord la loi sur les produits thérapeutiques, qui prime sur l’ordonnance sur la publicité pour les médicaments et contient notamment deux articles. Le premier concerne le fait que la publicité pour les médicaments est en principe licite. Tous les médicaments, qu’ils soient soumis ou non à la prescription médicale, peuvent faire l’objet d’une publicité auprès des professionnels, mais la publicité accessible au grand public ne peut porter que sur les médicaments non soumis à ordonnance. Le deuxième article énumère tout ce qui est illicite, comme les médicaments non autorisés ou l’utilisation hors de l’indication approuvée (off-label).
Et l’ordonnance sur la publicité pour les médicaments explicite ces deux articles?
Exactement. Elle précise par exemple ce qui relève de l’information et ce qui est de la publicité.
Les éléments de l’emballage et les notices sont des informations. Les informations de nature générale sur les maladies et la santé sont également autorisées si elles ne se rapportent pas directement ou indirectement à un médicament spécifique, mais elles doivent être complètes, nuancées et objectives pour rester dans le domaine purement informatif. Pour une maladie donnée, toutes les options thérapeutiques doivent donc être mises en lumière de manière équivalente, y compris les alternatives non médicamenteuses. Pour être réellement objectif, le texte doit mentionner les bénéfices, mais aussi les risques et les effets secondaires du médicament. Et dès que les informations visent à susciter des émotions, il s’agit alors de publicité.
Certains gros titres visibles dans les médias posent donc problème?
Oui, des expressions comme «avancée» et «nouvel espoir» sont délicates, de même que des affirmations telles que «les médecins saluent cette thérapie», sans oublier les témoignages de patients. D’un point de vue journalistique, les informations sur les médicaments sont tout simplement austères et ennuyeuses. Tout dépend vraiment du choix des mots et de l’image qui est donnée des médicaments.
Que dit d’autre cette ordonnance sur la publicité pour les médicaments?
Elle définit précisément la publicité destinée aux professionnels, celle pour le public, les points que chaque type de publicité doit respecter et ce qui est illicite. L’article 22 énumère une longue liste d’éléments illicites dans la publicité destinée au public. Il est par exemple interdit de suggérer que l’efficacité d’un médicament est garantie, qu’il n’a pas d’effets indésirables ou que les produits naturels sont plus sûrs. Ensuite, il y a une section consacrée au contrôle. La procédure de contrôle préalable des publicités destinées au public ne porte par exemple que sur les médicaments présentant un potentiel d’abus ou de dépendance, comme les analgésiques, les laxatifs ou les somnifères. Swissmedic ne procède pas à d’autres contrôles préalables de son propre chef.
Recevez-vous beaucoup de signalements de cas de violation des dispositions sur la publicité?
Entre 50 et 80 cas par an. Dans certains cas, nous envoyons un avertissement avec accusé de réception signalant que la publicité n’est pas conforme et qu’elle doit être corrigée la prochaine fois. Et si l’infraction est plus grave, nous pouvons alors interdire certains messages publicitaires ou la totalité de la publicité en question. Cette procédure a un coût, et nous facturons nos frais administratifs. Si le publicitaire ne respecte pas cette interdiction ou s’il récidive, une procédure pénale est engagée et une plainte interne est déposée par le contrôle du marché auprès du service juridique pénal.
Dre Susanne Wegenast «Dès qu’il ne s’agit plus d’une information, mais d’une publicité, Swissmedic est légalement tenu d’agir.»
Et ensuite?
Une amende est adressée à la personne responsable de la publicité au sein de l’entreprise. La procédure est certes généralement menée contre l’entreprise, mais l’amende est infligée à une personne. La personne qui valide la publicité en est aussi personnellement responsable et, dans certains cas, une condamnation peut même être inscrite dans son casier judiciaire.
Un particulier peut donc aussi être amendé? Par exemple, une influenceuse sur les réseaux sociaux qui vante les mérites d’un médicament?
Oui, la loi et l’ordonnance s’appliquent à tout le monde, même aux personnes qui ne les connaissent pas. Dès qu’il ne s’agit plus d’une information, mais d’une publicité, Swissmedic est légalement tenu d’agir. Cela dit, là encore, nous commençons par une procédure administrative.
Des spams arrivent régulièrement par courrier électronique et font des promesses publicitaires peu convaincantes. Est-ce
è Pour en savoir plus sur les informations juridiques relatives à la publicité pour les médicaments, consultez la brochure «Publicité pour les produits thérapeutiques, les dispositifs médicaux, les compléments alimentaires et les produits cosmétiques», publiée par vitagate sa.
Susanne Wegenast dirige depuis 10 ans la division Contrôle du marché des médicaments chez Swissmedic et apprécie les tâches passionnantes et variées de son activité.
aussi un dossier traité par Swissmedic?
Tout dépend de l’origine du courrier. Si les personnes qui font ce genre de «publicité» ne sont pas domiciliées en Suisse, Swissmedic n’a pas le pouvoir de les attaquer et se cantonne à informer les autorités concernées. Cela est d’ailleurs valable pour l’ensemble de la sphère virtuelle, influenceurs compris. La mondialisation fait que notre surveillance a ses limites: notre pouvoir s’arrête à la frontière suisse, ce qui est parfois frustrant.
Y a-t-il un contrôle de la publicité dans tous les pays du monde?
Oui, même si les réglementations ne sont pas aussi strictes partout. Pour les entreprises actives au niveau international, cela peut être fastidieux. Si la maison mère souhaite déployer une campagne publicitaire dans le monde entier, les responsables locaux respectifs doivent adapter la publicité en conséquence.
L’ordonnance sur la publicité a-t-elle évolué ces derniers temps?
L’idée de base, à savoir la protection des consommateurs contre l’utilisation abusive, inappropriée ou excessive de médicaments, reste inchangée. Cela dit, il y a 20 ans, internet n’était évidemment pas
encore au cœur des préoccupations. Au fil du temps, une nouvelle pratique s’est développée à cet égard pour nous aider à mieux gérer la situation. Lorsqu’un nouveau phénomène apparaît, nous réagissons et publions par exemple des fiches sur notre site web afin d’informer tout le monde.
Quelles sont les infractions les plus graves que vous avez pu constater ces dernières années?
Je ne peux rien dire de concret, mais je vois assez souvent des publicités pour des médicaments délivrés sur ordonnance qui sont accessibles au public. Nous y mettons un terme systématiquement, car cela s’apparente à une mise en danger des patients. Je vois aussi souvent des publicités qui font la promotion de certaines indications qui sont certes autorisées à l’étranger, mais pas en Suisse, ce qui est illicite. Je tombe aussi assez souvent sur des déclarations qui minimisent les risques, mais aucun médicament ne présente que des avantages.
Les infractions sont-elles intentionnelles ou plutôt dues à l’ignorance?
Je vais rester prudente. Les entreprises pharmaceutiques devraient bien sûr être informées, car elles emploient des personnes responsables en matière de publicité. En fin de compte, cela n’a pas d’importance: si l’on fait de la publicité pour les médicaments, il faut s’informer.
Vous avez dit que les infractions vous sont souvent signalées par des tiers. Est-ce qu’il s’agit de fabricants de médicaments qui se cherchent des poux?
Ce sont aussi des particuliers, des médecins, des pharmaciens, des entreprises, des cabinets de juristes, des rédactions… N’importe qui peut signaler une publicité suspecte en écrivant à market.surveillance@ swissmedic.ch.
Quels seraient vos conseils pour éviter toute publicité illicite aux sites internet, aux canaux de réseaux sociaux ou aux articles de blog des droguistes?
Les informations doivent être factuelles, nuancées, complètes et même un peu
ennuyeuses. Plus la gamme est large, en incluant toutes les options thérapeutiques possibles, y compris non médicamenteuses, plus il s’agira d’une véritable information. C’est toujours un exercice d’équilibriste, mais je pense que c’est aussi une question d’honnêteté intellectuelle: le rédacteur sait si son contenu est purement informatif ou si c’est de la publicité. Je peux par exemple me demander ce qu’un article déclenche en moi. S’il suscite des émotions et que j’ai envie d’essayer le produit, cela indique qu’il s’agit d’une publicité.
D’autres pièges à éviter?
Oui, les spécialités maison notamment sont un terrain miné: aucune information médicale ne doit être disponible en ligne. Il est tout au plus possible de mentionner le nom de la préparation, la quantité, la forme galénique et son prix. Il y a toujours des réclamations parce qu’on peut lire les indi-
cations sur les packshots et autres photos, ce qui est illicite.
Et en privé, êtes-vous encore capable de regarder des publicités? Ou cela vous est-il intolérable?
(rires) Je ne suis pas activement en quête de publicités, mais oui, je les remarque. Et quand quelque chose me frappe, je fais une photo. Mais il ne faut pas avoir peur de moi! Swissmedic est une institution chargée de mettre en œuvre la loi. Parfois, je suis obligée d’intervenir pour une publicité que je trouve drôle et sympathique, mais si elle ne respecte pas la loi, mon appréciation n’a pas d’importance et seule la légalité compte dans le cadre de ma fonction.
Vous trouverez tous les médicaments sans ordonnance chez votre droguiste!
L’ASD offre du soutien pour la mise en oeuvre de la campagne pour l’automédication.
Remplacer les dissertations générées par l’IA par des examens oraux? Le paysage éducatif doit se réinventer.
Qu’il s’agisse d’écoles professionnelles, de l’EPF ou de l’ESD, les institutions se focalisent sur la pensée critique et l’utilisation responsable de l’IA. Comment les écoles et les enseignants gèrent-ils la situation dans la pratique?
Mathématiques, langues, sciences, sport... et intelligence artificielle (IA). Loin d’être futuriste, ce projet est déjà devenu une réalité en Chine. Depuis 2025, l’enseignement de l’IA est obligatoire en primaire et en secondaire. La Finlande mise sur le renforcement des compétences numériques avec le cours en ligne gratuit «Elements of AI» et utilise des robots humanoïdes comme «Elias» dans l’enseignement primaire et la formation des adultes. En Allemagne, les ministères de la culture ont opté pour une approche constructive et critique de l’IA dans l’enseignement. Outre les considérations éthiques et juridiques, la protection des données est également au cœur des préoccupations.
Mais qu’en est-il en Suisse? Chez nous aussi, les discussions sur l’usage de l’IA vont bon train. Un rapport commandé par l’agence spécialisée Educa à l’Université de Zurich en août 2024 dresse un tableau de la situation juridique. Avec le soutien de la Confédération et des cantons, il montre notamment que la recherche travaille à rendre le fonctionnement de l’IA plus compréhensible et plus transparent. Les enseignants doivent ainsi être en mesure de comprendre comment les systèmes d’IA parviennent à leurs résultats.
Même en l’absence de toute réglementation fédérale contraignante sur l’utilisation de l’IA dans le domaine éducatif (état: avril 2025), la Suisse
Utilisation de l’IA dans la pratique professionnelle
encourage activement la recherche et l’innovation en la matière, notamment par le biais de différentes institutions telles que le Fonds national suisse, l’Institut de recherche IDIAP ainsi que l’EPFL et l’EPFZ, qui regroupent plus de 150 chaires en lien avec l’IA. Au niveau de l’enseignement obligatoire et de la formation professionnelle, la responsabilité de l’intégration de l’IA incombe aux cantons ou aux organismes responsables. En février, le Conseil fédéral a annoncé vouloir reprendre la Convention-cadre du Conseil de l’Europe et la rendre juridiquement contraignante. Il l’a signée fin mars. Les éventuelles adaptations légales sectorielles visent à limiter les risques pour la société et à exploiter le potentiel de la Suisse en tant que place économique et lieu d’innovation.
En l’absence de directives nationales, la plupart des hautes écoles spécialisées et des universités ont déjà développé leurs propres solutions, comme le montre une enquête réalisée auprès des acteurs de l’enseignement supérieur. La Haute École de Lucerne (HSLU), par exemple, exige que «l’intégrité scientifique» soit respec-
30 enseignants des écoles professionnelles et de l’ESD de Neuchâtel ont répondu à un sondage de vitamine. La grande majorité d’entre eux a déjà pu faire des expériences avec l’IA. Les enseignants ne sont pas tous d’accord sur la question de savoir si l’IA est une bénédiction ou une menace pour l’éducation.
Avez-vous déjà eu des expériences avec des outils d’IA dans votre enseignement?
Utilisez-vous actuellement des outils basés sur l’IA pour la préparation de vos cours?
Y a-t-il des directives concernant l’utilisation de l’IA dans votre école?
Les enseignants ont pu acquérir de l’expérience avec les outils d’IA dans l’enseignement. Ils ont le plus d’expérience avec ChatGPT, Edubot et Perplexity, ainsi que Microsoft Copilot. Les autres outils cités sont par exemple Claude.ai, Runaway, Notebook LM ou Mindmap AI.
Les outils les plus utilisés pour la préparation des cours et la production de matériel pédagogique sont ChatGPT et Microsoft Copilot.
tée et que toute utilisation de l’IA soit déclarée de manière transparente. Des réglementations comparables sont également en vigueur à l’Université de Zurich, à la Haute École des sciences appliquées (ZHAW) et à l’Université de Berne. De nombreux établissements d’enseignement ne se contentent par ailleurs pas de réfléchir aux règles, mais remettent également en question les formats de leurs examens. Par exemple, la HSLU mise de plus en plus sur des examens manuscrits ou des formats oraux afin de rendre plus difficile toute utilisation déloyale de l’IA. La Haute École spécialisée des Grisons (FHGR), quant à elle, répond au recours accru à l’IA en accordant davantage d’importance aux soutenances orales des mémoires de bachelor. De son côté, l’Université de Genève privilégie les formats où l’IA s’avère peu utile, comme les examens oraux, mais aussi les exercices en groupe ou les travaux pratiques. En cas de soupçon d’abus, la plupart des hautes écoles spécialisées et des universités recherchent le dialogue avant d’examiner le dossier plus en profondeur. Les étudiants ayant eu recours à l’IA sans autorisation préalable, mais qui ne reconnaissent pas le caractère abusif de leurs actes, sont obligés, selon les cas, de prouver qu’ils n’ont pas travaillé avec l’IA. S’ils n’y parviennent pas, ils risquent, dans le pire des cas, de se voir exmatriculés.
Du tableau noir au tutorat ou comment l’IA modifie les rôles
Un schéma clair se dessine également en ce qui concerne le rôle des enseignants: «L’enseignant se transforme en accompagnant du processus d’apprentissage», constate Simon Müller, chef de projet Newsroom & communication d’entreprise à la HSLU. Même son de cloche à la FHGR: «L’enseignant n’est plus seulement là pour transmettre des connaissances, mais pour les faire intégrer», explique Flurina Simeon, responsable de la communication. Parallèlement, de nombreux établissements soulignent l’importance cruciale de la pensée critique, une faculté que l’IA ne maîtrise guère pour le moment. Susanne Schumacher, qui préside le Conseil numérique de la Haute École d’art de Zurich (ZHdK), résume ainsi la situation: «Il n’est pas très utile de générer des débutants capables de faire exactement la même chose que l’IA! Il s’agit plutôt d’encourager la créativité, l’empathie et la pensée critique, ce qui présuppose aussi des connaissances générales étendues et approfondies.»
Outre les adaptations conceptuelles et didactiques, les premières applications techniques concrètes ont déjà vu le jour. Ainsi, à la ZHdK, les étudiants expérimentent ce que l’on appelle les systèmes de prompts, c’est-à-dire des partenaires
Voyez-vous l’IA comme une opportunité ou comme un risque pour votre enseignement?
Avez-vous remarqué que les jeunes en formation utilisent des outils d’IA pour des devoirs ou des projets?
L’utilisation de l’IA a-t-elle déjà modifié vos méthodes d’enseignement?
Les enseignants considèrent majoritairement l’IA comme une chance et un outil utile dans l’enseignement, mais soulignent en même temps la nécessité d’une utilisation responsable et mettent en garde contre les risques. Il s’agit notamment de la reprise sans critique ni remise en question des résultats de l’IA et de la perte de l’autonomie de pensée des personnes en formation.
Plutôt comme une opportunité
Plutôt comme un risque
Les deux
Pas de réponse
Lorsque les jeunes en formation utilisent l’IA sans autorisation, les enseignants ont recours à différentes stratégies. Ils appliquent par exemple des critères d’évaluation plus stricts, ajoutent des parties d’examen oral ou utilisent la situation comme une opportunité d’apprentissage pour enseigner l’utilisation critique et réfléchie de l’IA.
Les enseignants qui ont adapté leurs méthodes d’examen en raison de l’utilisation de l’IA misent davantage sur les examens oraux, utilisent des environnements d’examen sécurisés (Safe Exam Browser) et des règles plus strictes en matière d’aides. En outre, ils posent des questions plus complexes, auxquelles il faut répondre en moins de temps, et misent davantage sur des questions aléatoires, auxquelles il est plus ou moins difficile de répondre.
Pas de réponse
de dialogue virtuels qui stimulent les processus de pensée et guident la réflexion selon le dialogue socratique: une nouvelle approche de l’accompagnement individuel d’apprentissage. De son côté, la FHGR teste actuellement des chatbots basés sur l’IA et faisant office de tuteurs qui s’adaptent aux documents des modules respectifs suivis par les étudiants. Enfin, à l’EPFZ, on voit émerger des systèmes de tutorat basés sur l’IA pour des matières comme les mathématiques et les langues, par exemple sous la forme d’assistants d’apprentissage personnalisés ou de chatbots comme «Ethel». Le chatbot est capable de donner à tout moment un feedback sur les exercices manuscrits, pour autant qu’on le lui demande. Alors que les hautes écoles spécialisées et les universités testent déjà différentes applications de l’IA, la situation dans les écoles professionnelles ainsi qu’à l’École supérieure de droguerie (ESD) est plus disparate. «Nous nous en tenons aux directives du Centre de formation professionnelle neuchâtelois (CPNE)», explique Christian Hebeisen, vice-recteur de l’ESD. «L’usage de Copilot et de ChatGPT est autorisé dans la mesure où cela est mentionné dans les sources.» Les travaux écrits, tels que les dossiers spécialisés, y sont par ailleurs soumis à des vérifications pour détecter un éventuel plagiat, ce qui inclut l’utilisation non autorisée de l’IA. Et l’ESD mise aussi sur les oraux en période d’examens. Plusieurs écoles professionnelles ont également élaboré des directives portant sur l’utilisation de l’IA. Le hic, c’est que les enseignants ne sont pas tous au courant, comme le montre le sondage publié dans le numéro de vitamine d’avril 2025 (voir graphique page 16). Sur les 30 réponses d’enseignants de différentes branches de la profession
Voici dans quelle mesure les 30 enseignants qui ont répondu ont approuvé les affirmations suivantes du sondage 1 = pas du tout d’accord 7 = tout à fait d’accord 1 2 3 4 5 6 7
L’IA est une opportunité pour la formation en général.
L’IA permet d’augmenter l’équité dans la formation.
L’IA rend les écolières et écoliers paresseux.
Les outils d’IA exigent un remaniement des programmes d’enseignement et des formats d’examen.
Le corps enseignant a besoin de cours de perfectionnement spécifiques pour pouvoir utiliser l’IA de manière judicieuse dans l’enseignement.
de droguiste en Suisse romande et alémanique, il ressort que près de la moitié des personnes interrogées voient dans l’IA à la fois une chance à saisir et un risque (voir graphique page 17). Il faut souligner que l’usage de l’IA dans l’enseignement ne soulève pas seulement des questions techniques, mais aussi et surtout des questions pédagogiques. «L’IA est un outil formidable, mais elle ne doit pas empêcher de réfléchir par soi-même», souligne l’une des personnes sondées. «Je constate souvent que les gens ont plus confiance en l’IA qu’en leurs propres capacités», souligne une autre enseignante.
Les outils basés sur l’IA sont d’ores et déjà utilisés de différentes manières, notamment dans la formation destinée aux droguistes; par exemple, pour créer du matériel pédagogique ou simplifier des textes spécialisés. Les enseignants de pharmacologie, biologie humaine ou chimie y décèlent un certain potentiel pour aborder des activités plus complexes et personnaliser les parcours didactiques. Parallèlement, nombreux sont toutefois ceux qui critiquent l’utilisation irréfléchie de l’IA: «On pose d’abord la question à l’IA et on réfléchit ensuite: c’est souvent la nouvelle approche qui est appliquée», se désole un enseignant, tandis que d’autres constatent un «certain abrutissement» qui pousse les gens à reprendre des contenus sans les vérifier.
Pour plusieurs personnes interrogées, la compétence clé est claire: c’est la pensée critique. Les élèves doivent savoir hiérarchiser, vérifier et remettre en question les contenus générés par l’IA. «Pour être en mesure d’évaluer ce genre de contenu avec le professionnalisme requis, les élèves doivent maîtriser des connaissances de base solides», souligne un enseignant. Sans oublier d’autres aptitudes, telles que la capacité à vérifier l’authenticité des sources ou à effectuer des recherches de manière autonome. Il faut aussi savoir gérer les prompts, c’est-à-dire la manière dont on pose des questions à un outil comme ChatGPT pour obtenir des réponses exploitables.
Au moins une partie des élèves semblent d’ailleurs parfaitement savoir utiliser les outils basés sur l’IA, si bien que certains enseignants ont d’ores et déjà été obligés d’adapter leurs méthodes d’examen: ils optent par exemple pour des exercices plus com-
plexes qui doivent être résolus en moins de temps ou misent sur l’oral pour une partie des examens. «Aujourd’hui, nous évaluons aussi les aptitudes à interagir avec l’IA, tout comme nous évaluons depuis longtemps l’usage qui est fait d’internet», explique un enseignant.
Afin d’ancrer dans l’enseignement les différents aspects liés à l’utilisation de l’IA, de nombreux enseignants interrogés souhaiteraient bénéficier de formations continues proches de la pratique, dont des cours spécifiquement adaptés à un domaine donné ainsi que des échanges réguliers entre collègues. Outre les aspects techniques, certains enseignants mettent également l’accent sur les compétences dites transversales: «Il est essentiel de favoriser la santé mentale et de développer différentes variantes en fonction du contexte d’enseignement.»
Comme ces feed-back l’indiquent clairement, la réflexion sur l’IA bat déjà son plein, que ce soit dans les universités et les hautes écoles spécialisées ou à l’ESD et dans les écoles professionnelles. Dès lors, il ne s’agit plus de savoir si l’IA sera utilisée, mais comment: comment réussir à utiliser les nouveaux outils de manière responsable et judicieuse sur le plan didactique? Et quelles sont les compétences réellement nécessaires?
réorientation en vue
Comment aborder l’IA de manière réfléchie, compétente et axée sur l’avenir? Cette question se pose aussi dans le cadre de la révision totale de la formation initiale de droguiste CFC. D’après Adrian Würgler, membre du comité central de l’ASD responsable de la formation initiale, la révision n’en est encore qu’aux prémices, mais la question de l’IA a déjà été abordée. «Lors du premier atelier, nous avons évoqué la compétence suivante: utiliser les médias numériques / l’IA dans le quotidien professionnel.» La documentation portant sur la mise en œuvre et le matériel pédagogique ou la formation des enseignants seront concrétisées ultérieurement. De plus, l’Association suisse des droguistes (ASD) n’a prévu pour le moment aucun cours de formation continue ou de perfectionnement dans le domaine de l’IA. Aux yeux d’Adrian Würgler, qui est lui-même aussi droguiste diplômé ES et enseigne dans une école professionnelle, les aspects juridiques de l’utilisation de l’IA sont particulièrement importants dans le cadre professionnel. De plus, son usage doit faire l’objet d’un débat portant sur son impact écologique et socio-économique. «À quels niveaux les résultats fournis par l’IA peuvent-il être utilisés à bon escient? Quelles sont les problématiques liées au rôle de l’être humain?» Autant de questions auxquelles il est impossible de répondre de manière catégorique. L’interview du futurologue Joël Luc Cachelin en page suivante indique toutefois des directions à envisager.
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L’économiste et futurologue Joël Luc Cachelin parle de l’avenir de l’enseignement, des changements qui touchent les modèles de métiers et de la nécessité d’adopter une approche réfléchie de l’intelligence artificielle dans le système éducatif.
7 Désirée Klarer | F D Daphné Grekos
Joël Luc Cachelin, nous vivons à une époque où ChatGPT fait les devoirs et où des assistants numériques encadrent les cours: faut-il réinventer l’éducation?
Joël Luc Cachelin: Je pense qu’il est important d’aborder la question des avantages et des inconvénients de l’intelligence artificielle pendant les cours, que ce soit au niveau du processus d’apprentissage ou pour le quotidien professionnel. Je perçois pour ma part trois tendances. D’abord, tout comme internet ou les smartphones, l’IA n’est pas près de disparaître. Elle est en train de devenir une interface importante entre les élèves ou les enseignants et internet. Nous allons l’intégrer dans notre vie quotidienne, tout comme nous utilisons aujourd’hui les moteurs de recherche. Bien sûr, elle ne reflète pas toute la vérité, mais elle fournit de premières pistes pour aborder une thématique. Deuxièmement, l’IA modifie le rapport au texte. Elle génère des résultats d’une qualité étonnante, tant dans le cadre des devoirs que pour la formulation de sujets d’examen. Les élèves vont en profiter tout autant que les enseignants.
Et troisièmement?
Et en troisième lieu, j’imagine parfaitement que l’IA assume de plus en plus un rôle d’accompagnateur pédagogique.
Comment une telle évolution pourrait-elle se traduire dans la pratique?
Vaste sujet... L’intelligence artificielle pourrait générer des manuels personnalisés ou simuler des épreuves d’examen en fonction du niveau individuel des élèves. L’enseignant devrait alors apporter son soutien lors des exercices et de l’utilisation des bots didactiques.
Et qu’adviendra-t-il des qualités purement humaines, comme nos émotions?
Vous soulevez un point important. L’IA n’a pas de corps ni d’émotions tels que les êtres humains les conçoivent. L’enseignement doit donc davantage se concentrer sur ce que l’IA ne peut pas offrir aux élèves. Par exemple, développer ensemble des visions d’avenir, rechercher un consensus face à la diversité des opinions ou échanger des expériences sur le vécu et les sentiments personnels.
Quelles compétences les institutions éducatives doivent-elles développer pour trouver un bon équilibre dans l’utilisation de l’IA?
Il est essentiel de mener une réflexion critique sur l’IA et de se poser des questions sur les opportunités, les risques et les changements qu’elle implique pour les enseignants. Il serait utile de mettre en place des événements, voire des plateformes numériques permettant aux enseignants d’échanger
Joël Luc Cachelin: Né en 1981, Joël Luc Cachelin est un économiste et futurologue suisse. En 2009, il a fondé sa «Wissensfabrik» (fabrique de savoir) afin d’inspirer les entreprises sur les questions liées à l’avenir, de les accompagner et de les conseiller. Titulaire d’un doctorat en économie d’entreprise, il est l’auteur de plusieurs ouvrages de fond sur la transformation numérique. En avril 2025, il a publié son dernier ouvrage intitulé «Update_25», qui analyse comment l’intelligence artificielle initie le changement social.
des informations sur leurs outils préférés. L’avantage, c’est que, grâce à la transformation numérique, nous sommes habitués depuis longtemps à cette réflexion. L’IA ne changera donc pas tout et ne remplacera pas non plus les enseignants.
Certaines écoles évoquent l’idée de revenir à des examens manuscrits pour éviter les réponses générées par l’IA. Est-ce la bonne solution? Il faudra avant tout bien concevoir les futures évaluations des acquis. Il serait souhaitable de donner de l’espace aux deux «extrêmes», à savoir l’analogique et le numérique. Je ne trouve pas le scénario de l’examen manuscrit intéressant, je n’y vois pas d’avantages significatifs. À mon avis, un examen doit refléter la réalité en fournissant aux élèves tous les outils dont ils disposent dans la vraie vie: téléphone, Wikipédia, livres en ligne, moteurs de recherche et intelligence artificielle. Par ailleurs, je pense que les examens oraux sont essentiels, car ils permettent de restituer, d’expliquer, de combiner et de remettre en question des faits sans moyens auxiliaires, le tout en stimulant l’esprit critique.
Mais pourquoi les examens manuscrits ne trouvent-ils pas grâce à vos yeux? Après tout, ils permettent d’éviter les tricheries.
C’est vrai, mais je considère l’examen manuscrit comme un format hybride qui ne correspond plus à aucune situation réelle. Plus personne ne s’enferme dans une pièce sans avoir accès à des outils numériques, sauf si l’on veut se centrer sur soi-même ou travailler sur un livre. Alors pourquoi organiser un examen selon ce principe? L’oral, en revanche, est un mode de communication que nous pratiquons régulièrement au quotidien sous la forme de discussions, de présentations et d’argumentations.
Dans la vie professionnelle, l’oral n’est pas le seul élément important; les connaissances comptent aussi. Est-ce un point qui va évoluer?
À moyen terme, je pense que les frontières professionnelles actuelles vont se relativiser. L’IA va permettre à chacun d’entre nous d’acquérir très rapidement des connaissances, ce qui va renforcer l’importance des compétences transversales, comme la communication que j’ai déjà mentionnée, mais aussi la recherche, l’esprit critique ou le service à la clientèle. Cette tendance va rendre les compétences professionnelles moins importantes, car il «suffira» de poser une question pour avoir des réponses; il faudra juste apprendre à les
poser correctement et à analyser de manière critique les réponses fournies par l’IA.
Vous dites que les frontières professionnelles actuelles vont se relativiser. Qu’entendez-vous concrètement par-là?
Je pense qu’il existe trop de métiers à l’heure actuelle. Prenons par exemple le domaine de la médecine: à l’avenir, il pourrait peut-être y avoir une seule formation qui me laisserait le choix de travailler plus tard dans une pharmacie, une droguerie, un hôpital vétérinaire ou une clinique psychiatrique. Plus que le savoir lui-même, c’est la capacité à acquérir de nouvelles connaissances à l’aide de livres, de conversations ou justement d’outils numériques qui est importante.
Vous prônez donc une utilisation réfléchie de la technologie?
Exactement, ce qui implique aussi d’avoir conscience que l’IA n’est pas omnisciente; c’est juste un outil qui, bien utilisé, peut être d’une grande aide. Cela dit, l’IA pourrait aussi décliner dans les années à venir en raison de la baisse de la qualité des données à sa disposition. Enfin, l’approche critique de l’IA inclut aussi les questions environnementales en raison de son empreinte écologique non négligeable.
Alors que les cas de diabète et d’hypertension artérielle progressent dans le monde entier, le risque de maladies rénales chroniques augmente lui aussi, mais celles-ci ne sont souvent détectées que tardivement. Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’il existe aujourd’hui de nouveaux traitements pour y faire face.
7 Adrian Ritter | F D Daphné Grekos
Nos reins accomplissent un travail de titan: sans relâche, ils filtrent le sang et éliminent les toxines via l’urine. Cependant, si le tissu rénal est endommagé, la capacité de filtration diminue et nous courons le risque d’être progressivement intoxiqués. À un stade avancé, seules une dialyse régulière ou une transplantation rénale permettent aux personnes concernées d’éviter une insuffisance rénale totale.
Mais un nouvel élan se fait sentir dans le domaine de la néphrologie, comme l’a révélé la récente assemblée annuelle de la Société allemande de néphrologie. Après des décennies de stagnation dans le traitement de la maladie rénale chronique (MRC), trois nouvelles catégories de traitements efficaces ont fait leur apparition au cours des cinq dernières années (voir encadré sur les «Nouveaux traitements contre la maladie
rénale chronique» en page 27). C’est une nouvelle encourageante pour les quelque 770 millions de personnes touchées par la MRC dans le monde.¹ Environ 10 % de la population serait concernée, y compris en Suisse. La Société allemande de néphrologie estime qu’il existe même un certain nombre de cas supplémentaires non recensés.² «La maladie rénale chronique est nettement sous-diagnostiquée et constitue un véritable fléau dans notre société. Pourtant, beaucoup de personnes concernées ignorent même qu’elles sont malades», rappelle Julia Weinmann-Menke, directrice de la clinique de néphrologie, rhumatologie et transplantation rénale à l’Hôpital universitaire de Mayence (D).
Même en l’absence de données fiables, les spécialistes estiment que l’incidence de la maladie rénale chronique a significativement augmenté au cours des dernières décennies. Cela s’explique par le fait que les deux principaux facteurs de risque, le diabète et l’hypertension artérielle, sont également en forte progression à l’échelle mondiale. Une pression artérielle et une glycémie trop élevées endommagent toutes
deux le tissu rénal, et plus particulièrement les plus petits vaisseaux sanguins des reins, qui se rigidifient, rétrécissent ou accumulent du sucre. Les reins sont alors moins bien irrigués et leur fonction filtrante se dégrade. Ce filtrage insuffisant du sang par les reins entraîne une accumulation de toxines et perturbe l’équilibre en eau et en électrolytes.
De ce fait, la MRC a un impact négatif sur l’ensemble de l’organisme et les personnes touchées présentent un risque accru de maladies cardiovasculaires et de fractures osseuses. Les patientes et patients sous dialyse ont une espérance de vie inférieure de plus de 50 % par rapport aux personnes du même âge avec des reins sains.³
En 2016, la maladie rénale chronique se plaçait au 16e rang des causes de décès les plus fréquentes dans le monde. Selon une étude, elle se hissera en 5e place d’ici à 2040.4 Il faut souligner que ce n’est pas seulement l’espérance de vie qui est impactée, la qualité de vie l’est également, surtout si une dialyse de quatre heures est nécessaire plusieurs fois par semaine. En Suisse, cela concerne environ 5000 personnes. Mais revenons-en aux bonnes nouvelles: les nouveaux traitements marquent une avancée significative. La thérapie standard de ces 20 dernières années reposait sur les inhibiteurs du SRAA, 5 qui agissent sur le
Nouveaux traitements contre la maladie rénale chronique
Trois nouvelles classes de substances suscitent actuellement un grand enthousiasme dans le traitement de la maladie rénale chronique (MRC):
• Inhibiteurs des SGLT2: ces inhibiteurs sélectifs du cotransporteur sodium-glucose de type 2 empêchent la réabsorption du glucose sanguin dans les reins. Cela entraîne une élimination accrue du glucose dans l’urine et réduit le taux de sucre dans le sang. À la base, les inhibiteurs des SGLT2 sont des antidiabétiques oraux, mais des études ont montré qu’ils ont également des effets positifs sur le cœur et les reins. Ils sont capables de ralentir considérablement la perte de la fonction rénale.
• Antagonistes sélectifs des récepteurs minéralocorticoïdes (ARM): ces substances bloquent le récepteur minéralocorticoïde et inhibent ainsi l’effet de l’aldostérone. Cette hormone est produite dans les glandes surrénales et régule l’équilibre en sel et en eau. Selon une étude, les ARM réduiraient la formation de substances pro-inflammatoires et profibrotiques, ralentissant ainsi la progression de la maladie rénale chronique.
• Agonistes des récepteurs GLP-1 («injection amaigrissante»): ces médicaments ont été initialement développés pour la perte de poids et le traitement du diabète , mais ils réduisent également l’hypertension et d’autres facteurs de risque qui sollicitent les reins. Le sémaglutide, l’une des substances actives de cette classe de médicaments, est sur le point d’être autorisé pour le traitement spécifique de la maladie rénale chronique. Des études montrent que le sémaglutide ralentit la progression de la maladie rénale chez les patientes et patients atteints de diabète sucré et de MRC. En même temps, le sémaglutide inhibe les processus inflammatoires dans les cellules rénales et protège ainsi également les reins des personnes non diabétiques.
Source: Société allemande de néphrologie/Conférence de presse sur l’assemblée annuelle 2024
système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA), chargé de contrôler l’équilibre des fluides et la pression artérielle. Les inhibiteurs du SRAA réduisent la pression artérielle et ont, en parallèle, un effet protecteur sur les reins. Or, selon la Société allemande de néphrologie6, ce traitement n’a pas suffisamment aidé les malades dans de nombreux cas et la prévention des maladies cardiovasculaires est restée modérée. Les choses sont en train de changer avec l’arrivée de nouveaux traitements. De plus, d’autres substances actives sont en cours de développement et seront mises sur le marché ces prochaines années.
Ces nouveaux traitements ne permettent pas de revenir en arrière, et les patientes et patients actuellement en dialyse continueront d’en dépendre. Mais les personnes recevant aujourd’hui un diagnostic de MRC peuvent espérer avoir besoin d’une dialyse ou d’une transplantation plus tard qu’au-
paravant ou, dans le meilleur des cas, ne jamais devoir y recourir. À condition toutefois que la maladie soit diagnostiquée et traitée à temps. En effet, ces nouveaux traitements sont d’autant plus bénéfiques qu’ils sont prescrits dès le premier stade de la maladie. Et c’est précisément le problème: les signes apparaissent souvent tard, lorsque plus de 70 % de la fonction rénale est déjà perdue. De plus, les symptômes typiques tels que les nausées et les démangeaisons peuvent également évoquer d’autres maladies. Il existe deux biomarqueurs, l’albumine présente dans les urines et le débit de filtration glomérulaire (DFG) basé sur des résultats sanguins, qui permettent de diagnostiquer la maladie rénale chronique de manière simple et fiable. «Mais cela se fait bien trop rarement, même chez les groupes à risque comme les personnes souffrant de diabète et d’hypertension», déplore Julia Weinmann-Menke. Bien que les directives internationales prévoient ces tests pour les groupes à risque, la réalité est tout autre et des améliorations sont indispensables.
Le regain d’optimisme en matière de néphrologie ne concerne pas seulement les nouveaux traitements. Des améliorations sont également en vue pour les personnes sous dialyse. L’évolution technique tend à rendre les appareils de dialyse moins chers, plus petits, voire portables, ce qui permettrait de faire des dialyses à domicile et même en promenade. Il faudra toutefois attendre encore quelques années avant d’en arriver à ce stade. Pour les personnes gravement malades aujourd’hui, la dialyse reste généralement un traitement jusqu’à la fin de leur vie. Ce n’est pas la panacée, car la dialyse est éprouvante pour l’organisme et ne peut pas remplacer complètement la fonction rénale. Malgré la situation, les greffes restent exceptionnelles. En Suisse, 372 reins ont été transplantés l’année dernière. Les listes d’attente sont longues et les donneurs peu nombreux. Ainsi, les personnes concernées attendent en moyenne trois ans avant de recevoir un nouveau rein et doivent continuer à subir des dialyses en attendant.
Reste à savoir si cette situation s’améliorera à l’avenir. En Suisse, le principe du consentement présumé au don d’organes a été approuvé lors d’une votation en 2022. Par conséquent, quiconque ne s’y est pas explicitement opposé de son vivant sera à l’avenir considéré comme donneur d’organes. Cette nouvelle réglementation entrera en vigueur au plus tôt en 2026. La Société allemande de néphrologie plaide également pour le principe du consentement présumé en Allemagne et espère ainsi augmenter le nombre de donneuses et de donneurs.
Une étude récente7 a toutefois révélé que le passage au principe du consentement présumé n’entraîne pas automatiquement une augmentation des dons d’organes. Au contraire, une comparaison internationale plus large8 a montré que la proportion de dons d’organes par des personnes vivantes est même plus faible dans les pays qui appliquent le principe du consentement présumé. Cela est d’autant plus vrai dans le cas des reins. En Suisse, les dons de personnes
vivantes représentent seulement 27 % de toutes les transplantations. En parallèle, les chercheurs explorent des alternatives, comme la transplantation de reins de porc ou de reins artificiels issus de laboratoires.
un facteur de risque
Avec le vieillissement démographique, le nombre de cas de MRC devrait continuer à augmenter. De plus, dans les pays pauvres, les facteurs de risque tels que le diabète, l’hypertension et l’obésité augmentent considérablement. En même temps, il apparaît que le changement climatique devient un facteur de propagation de la maladie, en particulier dans les pays du Sud global, car la chaleur affecte également les reins.¹ L’optimisme suscité par de nouvelles options thérapeutiques est donc contrarié par d’autres phénomènes qui menacent la santé rénale.
Pour préserver la santé des reins à titre préventif, il est important d’adopter une alimentation équilibrée et pauvre en sel, de faire suffisamment d’exercice physique, de renoncer au tabac et de limiter la consommation d’analgésiques et d’autres médicaments susceptibles d’endommager les reins. Les contrôles réguliers de la tension artérielle et de la glycémie sont également recommandés. 9 En présence de facteurs de risque tels que le diabète ou l’hypertension, il est judicieux de procéder à un test sanguin et urinaire annuel. En effet, pour les reins aussi, ces organes qui filtrent notre sang sans relâche, mieux vaut prévenir que guérir.
Les drogueries peuvent aussi apporter leur contribution, comme l’explique Lukas Abbühl, droguiste diplômé ES à la tête de la droguerie Stedtli à Unterseen (BE). Cela commence par la gestion des principaux facteurs de risque que sont l’hypertension et le diabète et va jusqu’au soutien ciblé de la fonction rénale. «Les troubles
rénaux sont souvent liés à un syndrome métabolique», explique-t-il. «Si la tension artérielle, le taux de lipides sanguins ou de glycémie sont élevés, une consultation nutritionnelle en droguerie peut être utile, dans l’esprit du régime méditerranéen.» Pour faire baisser les taux de lipides sanguins, les substances amères ont également fait leurs preuves. Celles-ci favorisent la sécrétion de sucs gastriques et biliaires et réduisent ainsi le taux de cholestérol LDL nocif dans le sang. Cet effet est par exemple démontré avec un extrait d’artichaut.10 Des minéraux comme le zinc11 et le chrome12 contribuent également, selon Lukas Abbühl, à faire baisser le taux de glycémie et à lutter contre la résistance à l’insuline.
«En même temps, en droguerie, nous pouvons aider à soutenir la fonction rénale et donc à détoxifier l’organisme», souligne Lukas Abbühl. Pour ce faire, il recommande de recourir aux mélanges de tisanes ou à la spagyrie. Les effets phytothérapeutiques des tisanes sont scientifiquement prouvés,
DFG * en ml/min
stade 1: > 89
stade 2: 60–89
Maladie rénale fonction rénale normale insuffisance rénale légère
Symptômes aucun
aucun
stade 3: 30–59
insuffisance rénale modérée
aucun. Dans des cas isolés:
• Gonflement des mains et des pieds
• Augmentation inhabituelle du besoin d’uriner
mais il reçoit également de bons retours de la part de sa clientèle concernant la spagyrie. Les tisanes de feuilles de bouleau ou d’ortie favorisent aussi l’élimination des toxines par les reins. D’autres plantes, comme le genévrier, stimulent la circulation sanguine au niveau des reins et ont donc un effet indirect similaire. «Une guérison reste impossible, mais même si nous parvenons seulement à stopper la perte de fonction rénale, c’est déjà précieux», rappelle le droguiste. «Si une maladie rénale chronique a déjà été diagnostiquée ou si un patient est déjà sous dialyse, il est d’autant plus important que la personne consulte son médecin traitant avant de recourir à des traitements de soutien en droguerie ou en pharmacie.»
è Vous trouverez la bibliographie complète ici
stade 4: 15–29
insuffisance rénale sévère
non spécifiques:
• Gonflement des mains et des pieds
• Augmentation inhabituelle du besoin d’uriner
stade 5: moins de 15
insuffisance rénale chronique
• Perte d’appétit
• Modification du goût
• Nausées et vomissements
• Gonflements
• Augmentation inhabituelle du besoin d’uriner
• Difficultés à respirer
* Le débit de filtration glomérulaire (DFG) est le volume filtré par unité de temps, c’est-à-dire la capacité (la vitesse) des vaisseaux sanguins dans les corpuscules rénaux à filtrer le sang. Plus le tissu rénal est endommagé, plus les reins fonctionnent lentement.
Kursinhalt und Zweck des Kurses: Der Kurs vermittelt Drogistinnen und Drogisten EFZ ein vertieftes Wissen über Wirkstoffe und Indikationen der Selbstmedikation. Dabei werden Schwergewichte gebildet, wo dies aus pharmakologischer oder medizinischer Sicht notwendig und sinnvoll erscheint. Das mit dem erfolgreichen Abschluss des Kurses erhaltene Zertifikat kann den kantonalen Gesundheitsbehörden als Entscheidungsbasis für die Erteilung einer Stellver treterbewilligung dienen. Die kantonalen Bestimmungen über die Voraussetzungen einer Stellvertretung sind unbedingt zu beachten.
Zielpublikum: Drogistinnen und Drogisten EFZ mit mindestens 2 Jahren Berufserfahrung und einem Beschäftigungsgrad von 80 Stellenprozent und mehr, welche eine Stellvertreterfunktion ausführen oder übernehmen werden.
Unterrichtsform: 7 Kurstage, welche im Selbststudium vorbereitet werden müssen. Die Kursunterlagen stehen nach Ablauf der Anmeldefrist zur Verfügung. Die Unterlagen bestehen aus einer umfassender Basisdokumentation und werden ergänzt durch die Online-Lernplattform DrogoBrain. Die Abschlussprüfung findet an einem separaten Tag statt. Die Zulassungsbedingungen finden Sie im Reglement Stellvertreterkurs.
Austragungsort: Dr. Bähler Dropa AG, Binzstrasse 38, 8045 Zürich
Abschlussprüfung: Die Prüfung kann im Frühling 2026 absolviert werden.
Punkte: 56 Stern-Punkte
Teilnehmerzahl: Minimum 12 / Maximum 25
Kurskosten und Kursunterlagen: Die Kurskosten pro Teilnehmer betragen CHF 1800 inkl. MWST. NichtmitgliederZuschlag: CHF 1000.
Die Kursunterlagen werden Ihnen elektronisch zur Verfügung stehen. Gedruckte Kursunterlagen sind beim SDV erhältlich (Aufpreis: CHF 350 exkl. MWST.)
Referenten: Christine Funke und Bernhard Kunz
Anmeldeschluss und Anmeldung: Anmeldung via Anmeldeformular auf der SDV-Webseite bis am 13.07.2025. Die Mindestteilnehmerzahl ist Voraussetzung für die Kursdurchführung.
Kontakt: Domenika Bitterli, 032 328 50 46, elearning@drogobrain.ch
Kursdaten
Kurstag 1: Dienstag, 12.08.2025 Christine Funke
Kurstag 2: Freitag, 29.08.2025 Bernhard Kunz
Kurstag 3: Freitag, 26.09.2025 Bernhard Kunz
Kurstag 4: Dienstag, 21.10.2025 Christine Funke
Kurstag 5: Dienstag, 18.11.2025 Christine Funke
Kurstag 6: Freitag, 09.01.2026 Bernhard Kunz
Kurstag 7: Freitag, 06.02.2026 Bernhard Kunz
Zeit: Präsenz 8.30 bis 17.30 Uhr
Un corps qui change, de nouveaux besoins: la puberté entraîne des bouleversements hormonaux et physiques couplés à des questionnements sur les soins du corps. En matière d’hygiène intime, les jeunes et leurs parents ont besoin de conseils à la fois compréhensibles et empathiques. Une occasion à saisir pour les droguistes.
7 Astrid Tomczak | F D Daphné Grekos stock.adobe.com/fizkes
La puberté est une période compliquée pour bon nombre de jeunes, avec des changements hormonaux qui affectent également les zones intimes. Chez les filles, la hausse du taux d’œstrogènes modifie le milieu vaginal, la muqueuse vaginale s’épaissit et le nombre de cellules muqueuses augmente. Celles-ci produisent davantage de glycogène, un terrain idéal pour les bactéries lactiques qui produisent de l’acide lactique. Les lactobacilles prolifèrent, tandis que d’autres types de bactéries régressent. La flore vaginale retrouve un équilibre et gagne en résistance face aux germes.
Un autre signe du mécanisme naturel de protection des organes sexuels internes (utérus, trompes de Fallope et ovaires) se manifeste par les pertes blanches (ou leucorrhée), qui permettent d’évacuer les germes potentiels du vagin. Elles proviennent de glandes situées à l’entrée de l’utérus et à l’intérieur du corps. La leucorrhée ne doit donc pas être une source d’inquiétude, bien au contraire. Chez les garçons aussi, la zone intime connaît des changements. Les glandes sébacées situées sous le prépuce produisent davantage de smegma, un mélange de sébum, de cel-
lules cutanées et d’humidité. Si le gland n’est pas nettoyé régulièrement, il peut dégager une odeur désagréable ou s’enflammer. De plus, les odeurs corporelles s’amplifient dans la zone intime en même temps que les poils pubiens se développent et que les glandes odoriférantes sont activées.
Au vu de ces bouleversements, la confusion prend souvent le dessus en matière de toilette intime chez bon nombre de jeunes. C’est là que les droguistes peuvent intervenir et fournir de précieux conseils. De manière générale, la modération est de mise et une petite toilette une fois par jour à l’eau tiède est suffisante, en évitant les produits agressifs.
Les jeunes filles devraient se contenter de nettoyer les organes sexuels externes (lèvres), et non le vagin, qui est autonettoyant si la flore vaginale est saine. Les sprays dits intimes, déodorants et autres douches vaginales sont inutiles et peuvent même perturber le microbiote. Il est en revanche recommandé de recourir à une mousse spécifique au pH acide (4 ou 5), sans savon et non parfumée.
Les garçons devraient eux aussi bannir les savons agressifs et nettoyer quotidiennement leur pénis et leurs testicules à l’eau chaude, tout en retirant, si possible, la peau du prépuce pour nettoyer le gland. S’ils optent pour une lotion lavante, il convient d’utiliser un produit doux et non parfumé.
Pour les filles, outre la toilette intime quotidienne, les règles tiennent une place centrale. La gamme de produits menstruels est vaste, avec des effets parfois différents sur le milieu vaginal.
• Les tampons sont discrets et pratiques pour le sport, mais sont susceptibles d’assécher la muqueuse et d’augmenter légèrement le pH, ce qui peut affecter les lactobacilles.
• Les serviettes hygiéniques et les protège-slips sont simples à utiliser, mais provoquent souvent une sensation désagréable et génèrent beaucoup de déchets. Les serviettes hygiéniques parfumées peuvent provoquer des allergies et des irritations.
• Les coupes menstruelles ne posent pas de problème si elles sont utilisées dans de bonnes conditions d’hygiène: elles n’influencent pas le milieu vaginal et sont à la fois écologiques et économiques.
• Enfin, les culottes de règles sont généralement bien tolérées, mais ne doivent pas être portées trop longtemps pour éviter les irritations cutanées.
La pilosité est une problématique qui concerne les deux sexes. De nombreux jeunes commencent à se raser les parties intimes à la puberté, mais doivent tenir compte de plusieurs règles. Avant le rasage, il faut ramollir la peau, par exemple sous la douche, et penser à couper les poils plus longs au préalable. Il est important d’utiliser un rasoir propre et bien aiguisé et de ne jamais se raser à sec.
Concernant la technique, il faut toujours se raser dans le sens de la pousse du poil, tendre la peau et procéder par mouvements brefs. Les soins après-rasage sont essentiels: il faut rafraîchir la peau, la sécher en la tamponnant délicatement et appliquer une crème de soin douce, sans parfum et sans alcool. Les crèmes dépilatoires ou l’épilation à la cire ne conviennent pas toujours aux ados, car elles risquent de provoquer des irritations cutanées.
è Vous trouverez la bibliographie complète ici
Quelle est l’aide que les droguistes peuvent apporter aux jeunes et à leurs parents?
Le message essentiel à transmettre, c’est que les besoins évoluent avec la puberté et que l’hygiène intime est quelque chose de parfaitement normal. Une discussion ouverte et objective permet de réduire tout sentiment de honte. Un comportement empathique de la part des parents, des frères et sœurs et des professionnels peut aider les jeunes à développer une image positive de leur corps et à traverser cette période mouvementée en toute sérénité.
La plupart des femmes connaissent ces phénomènes: une envie irrésistible de chocolat qui apparaît soudainement juste avant les règles, les variations de poids en peu de temps et les changements de performance physique et mentale tout au long du cycle. Ces modifications des habitudes alimentaires et des besoins énergétiques s’expliquent par les variations des concentrations d’œstrogènes et de progestérone.
7 Jasmin Weiss | F D Daphné Grekos
Un cycle complet dure en moyenne 28 jours, sachant qu’une variation de la durée entre 24 et 38 jours est considérée comme normale.1 Les cycles longs surviennent surtout au début des règles pendant la puberté et avant la ménopause.1 La phase menstruelle dure normalement de 4,5 à 8 jours.1 Le cycle se compose de trois phases
principales: la phase folliculaire (également appelée phase proliférative), la phase lutéale (ou phase sécrétoire) et la phase menstruelle. 2 Selon les sources, on parle aussi de quatre phases, l’ovulation, qui a lieu entre la phase folliculaire et la phase lutéale, étant alors considérée comme une phase à part entière.
Bien que la durée du cycle féminin et de ses différentes phases varie d’une femme à l’autre, on se base le plus souvent sur un cycle moyen de 28 jours. Le premier jour des règles est appelé le premier jour du cycle, la phase menstruelle dure du 1er au 7e jour du cycle, après quoi la phase folliculaire commence (voir graphique en page 38). 2 Pendant cette période, la muqueuse utérine se développe et des follicules se forment dans l’ovaire. 2 Cette phase se termine par l’ovulation, au 14e jour du cycle. 2 Durant la phase suivante du cycle, la phase lutéale, qui dure du 15e au 28e jour du cycle, le corps jaune se forme et sécrète principalement de la progestérone. 2 C’est durant cette phase que l’ovule peut être fécondé. En l’absence de fécondation, la phase menstruelle reprend à la fin de la phase lutéale suite à la chute des taux d’œstrogènes et de progestérone. 2 Les vaisseaux sanguins de la muqueuse utérine se contractent et, en raison de la diminution de la circulation sanguine, la muqueuse se dégrade et est éliminée.²
L’effet des hormones sexuelles n’a pas encore été définitivement élucidé. 2 Les œstrogènes et les progestérones jouent un rôle essentiel dans le cycle féminin. La production des hormones sexuelles commence déjà dans le cerveau, plus précisément dans l’hypothalamus. 2 Ce dernier contrôle la libération de la follitropine (hormone folliculo-stimulante FSH) et de la lutropine (hormone lutéinisante LH) dans la glande pituitaire, dans le lobe antérieur de l’hypophyse. 2 La FSH est importante pour la maturation des follicules dans les ovaires et pour la sécrétion des œstrogènes, tandis que la LH est essentielle pour la formation du corps jaune. 2 La FSH et la LH stimulent la formation d’œstrogènes et de progestérone dans les ovaires. 2 L’estradiol, le plus important des œstrogènes, est responsable du développement de la muqueuse utérine au cours de la première moitié du cycle. 2 Les œstrogènes ont un impact sur diverses fonctions corporelles, indépendamment des organes génitaux ou du cycle. 2 Ils retiennent entre autres le sodium et l’eau dans le corps, ce qui peut entraîner une prise de poids. 2 Les gestagènes sont des hormones importantes dans la seconde moitié du cycle, la principale étant la progestérone, qui prépare la muqueuse utérine à la nidation. 2 L’augmentation de la progestérone entraîne une hausse de la température basale (température au repos, au réveil) d’environ 0,5 degré Celsius. 2 La progestérone est aussi connue comme
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l’hormone de la grossesse; pendant la grossesse, les taux de progestérone sont élevés. 2 Ainsi, la grossesse se maintient; une chute de la progestérone entraîne l’interruption de la grossesse ou, dans le cas d’un cycle sans fécondation, le début des règles. 2 Au début de la phase folliculaire, les valeurs de référence pour les œstrogènes, plus précisément pour l’estradiol, se situent entre 75 et 250 picomoles par litre, et à la fin de la phase folliculaire, elles varient entre 250 et 1500 picomoles par litre. 3 Les valeurs de référence pour la progestérone dans ces deux phases sont inférieures à 2 nanomoles par litre. 3 Dans la phase lutéale, les valeurs de référence pour l’estradiol se situent entre 250 et 750 picomoles par litre. 3 La progestérone augmente durant cette phase: les valeurs de référence se situent entre 5 et 90 nanomoles par litre. 3
Avec la contraception hormonale, par exemple, avec les préparations combinées,
règles
hormones de l ’ hypophyse
hormones des ovaires
processus dans l ’ ovaire
variation de la température corporelle
muqueuse utérine
les taux d’œstrogènes et de progestérone sont élevés.² Cela inhibe la libération de FSH et de LH par l’hypophyse.² C’est pourquoi il n’y a pas de montée d’œstrogènes dans la première moitié du cycle et l’ovulation n’a pas lieu en raison du taux d’œstrogènes constamment élevé.² Les progestérones épaississent la glaire cervicale, ce qui complique le passage des spermatozoïdes vers l’utérus.² Au début de la contraception hormonale, on peut observer une légère prise de poids, car l’œstrogène favorise la rétention d’eau dans les tissus.²
Alimentation et apports énergétiques durant le cycle
Alors que le corps se prépare chaque mois à une grossesse potentielle, on peut observer une modification de la consommation d’énergie, de l’apport énergétique et des fringales en fonction des différentes phases du cycle. 3
Des études ont montré que la consommation d’énergie du corps varie en fonction de
la phase du cycle. Durant la phase lutéale, une augmentation du métabolisme de base, de la dépense énergétique sur 24 heures et du métabolisme pendant le sommeil a été observée. 3 Les valeurs diffèrent toutefois considérablement d’une étude à l’autre, la dépense énergétique supplémentaire sur 24 heures variant entre 89 et 279 calories. 3 L’augmentation de la consommation d’énergie peut être en partie attribuée à l’augmentation du taux de progestérone. 3 La progestérone a un effet hyperthermique, comme le montre l’augmentation de la température corporelle après l’ovulation. La progestérone pourrait ainsi stimuler le métabolisme. 3
Des études ont examiné l’apport énergétique (la quantité de nourriture consommée) au cours des différentes phases du cycle. Chez la majorité des femmes, une augmentation significative de l’apport énergétique a été observée pendant la phase lutéale. Par rapport à la phase folliculaire, l’apport énergétique supplémentaire varie entre 90 et même 500 calories par jour. 3 Toutes les études n’ont pas pu établir ce lien et les études qui ont examiné l’apport énergétique au cours du cycle dif-
féraient parfois dans leur méthodologie et dans la distinction des différentes phases du cycle, ce qui rend la comparaison et les conclusions précises plus difficiles.4 De plus, de nombreuses études n’ont porté que sur de petits groupes de participantes. Certaines études ont pu démontrer le lien entre la phase du cycle et l’augmentation de l’apport énergétique uniquement chez les femmes souffrant du syndrome prémenstruel (SPM, voir complément en page 40) ou du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM).4
L’hypothèse sous-jacente est que l’œstrogène a un effet coupe-faim, mais qu’en combinaison avec un taux élevé de progestérone, il exerce un effet stimulant l’appétit.4 Des études sur les animaux ont permis d’observer le lien entre les hormones et l’apport énergétique. 3 L’administration de progestérone n’a eu aucun effet observable sur l’apport énergétique, mais une réduction ciblée du taux d’œstrogènes a augmenté l’apport énergétique. 3 On pense que la progestérone, par son interaction avec les œstrogènes, entraîne une augmentation de l’apport énergétique (par la nourriture). 3 Cet effet observé chez les animaux pourrait également se produire chez les humains, car c’est pendant la phase lutéale, où les œstrogènes et la progestérone sont plus élevés, que l’aug-
Auteure
Jasmin Weiss est titulaire d’un BSc en nutrition et diététique de la HES bernoise Santé
mentation de l’apport énergétique a pu être observée chez les femmes. 3 Cette hypothèse doit cependant encore faire l’objet d’études plus détaillées.³
Envie de consommer certains aliments
Les hormones sexuelles pourraient avoir un impact sur les hormones et les enzymes impliquées dans la régulation de l’appétit et de la satiété ainsi que dans le métabolisme.³
Chez les animaux, on a observé que l’augmentation du taux de progestérone pendant la phase lutéale pouvait favoriser le stockage des graisses dans l’organisme, ce qui pourrait augmenter l’envie de manger des aliments riches en graisse.³
Des études menées chez les femmes montrent une augmentation de l’apport en macronutriments pendant la phase lutéale. 3,4 Il n’a pas encore été possible de déterminer de façon définitive quels sont les macronutriments dont l’apport est le plus important. De telles études sont compliquées, car les macronutriments sont souvent mélangés dans les aliments, par exemple les graisses et les glucides dans les pâtisseries sucrées.³ On pense que c’est l’appétit en général qui augmente, plutôt que l’appétit pour des macronutriments spécifiques.³ Là encore, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Des études sur le «food craving», cette envie intense d’un aliment en particulier ou d’un type d’aliment, ont montré que l’envie de chocolat est plus
Le syndrome prémenstruel (SPM)
fréquente chez les femmes que chez les hommes et que cette envie est plus marquée chez les femmes pendant la phase lutéale.³
Ce fort désir pour certains aliments pourrait être influencé par le syndrome prémenstruel; chez les femmes concernées, les crises de compulsion alimentaire et les fringales sont plus fréquentes pendant la phase lutéale.³ Les femmes souffrant du syndrome prémenstruel peuvent éprouver des sautes d’humeur et la nourriture peut avoir une influence sur l’humeur.³ Il a été démontré qu’il existe un lien entre la dépression et le «food craving».³
&Le numéro de juillet/août de vitamine abordera la thématique «Cycle et performance» plus en profondeur.
è Vous trouverez la bibliographie complète ici
Le syndrome prémenstruel touche environ 20 à 50 % des femmes. Il se manifeste pendant la phase lutéale, cinq jours avant les règles, et disparaît avec leur arrivée. 5 Les causes ne sont pas connues, mais l’on suppose que des facteurs génétiques, endocriniens ainsi qu’une carence en sérotonine, en magnésium et en calcium pourraient jouer un rôle dans le développement de ce trouble. 5 Les symptômes varient d’une personne à l’autre: ils comprennent notamment la fatigue, les difficultés de concentration, l’irritabilité, l’anxiété, l’agitation, la dépression, les troubles gastro-intestinaux, l’acné et l’insomnie, ainsi que des douleurs dans la région génitale et pelvienne, sans oublier les maux de dos ou de tête. 5 Des œdèmes peuvent apparaître, avec une prise de poids à la clé ainsi qu’un gonflement et une douleur dans les seins. 5 Environ 5 % des femmes souffrent d’une forme sévère, le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM); les symptômes psychiques comme la dépression, l’anxiété et les sautes d’humeur sont alors plus prononcés et l’état général est altéré. 5 Le traitement du SPM et du TDPM peut soulager les symptômes, mais il n’est pas toujours efficace. 5 Parmi les approches utilisées, on propose d’adapter le mode de vie, de recourir à des traitements hormonaux, au gattilier, ou encore à des antidépresseurs. 5
Depuis plus de 20 ans, Schwabe Pharma Suisse se fait un nom avec succès dans le domaine de la formation pour les professionnels. Aperçu du système de formation différencié du département «Academy».
Le département «Academy» de Schwabe Pharma Suisse organise des formations nationales et variées dans trois langues nationales. Il y en a en moyenne entre 120 et 160 par année. Les professionnels connaissent bien les offres de formation existant depuis plus de 20 ans concernant le système thérapeutique de biochimie selon le Dr Schüssler et l’homéopathie classique et, depuis 2019, les OMIDA congrès spécialisés qui accueillent à chaque fois plus de 100 participants et acteurs de toutes les associations concernées.
Formation continue et perfectionnement après la formation
«Nos offres de formation sont reconnues par toutes les associations professionnelles courantes et accréditées de points de formation», explique Markus Lachat, responsable de l’Academy. Dans l’esprit de l’apprentissage tout au long de la vie, les professionnel·le·s confirmé·e·s ne sont pas les seul·e·s à acquérir des connaissances transversales ou sur des produits, les apprenti·e·s ont également accès au programme de formation de Schwabe Pharma avec les cours de base.
L’attractivité des formations est aussi à imputer aux intervenant·e·s engagé·e·s de longue date parmi lesquels beaucoup de droguistes ES. Markus Lachat raconte: «Ils ne transmettent pas seulement leur grand savoir mais partagent aussi leur enthousiasme pour leur spécialisation.» Walter Käch fait partie des personnalités les plus connues de l’équipe d’intervenants. Le droguiste dipl. féd. et spécialiste en remèdes naturels accompagne depuis 20 ans notamment les cours de OMIDA Dr Schüssler Master. Depuis lors, près de 1400 spécialistes ont suivi un tel cours. Fabienne Gigandet, droguiste et homéopathe diplômée, fait aussi partie des intervenants appréciés. Depuis près de deux décennies également, elle enthousiasme des spécialistes comme les droguistes pour les contenus aux multiples
facettes de l’homéopathie. Les cours Expert sur les Sels Dr Schüssler et l’homéopathie figurent depuis de nombreuses années déjà parmi les manifestations les plus fréquentées.
On sait que le succès ne vient pas tout seul. «Nous nous contrôlons et nous remettons régulièrement en question dans la révision des contenus, toujours en nous concentrant sur ‹la pratique pour la pratique›», assure Markus Lachat. «Nous abordons ainsi continuellement des thèmes de santé actuels et importants qui préoccupent la branche et nous proposons des formations adéquates à ce sujet.» La Schwabe Pharma Academy ne s’arrête pas là. Elle vise à élargir le type de formations continues: «Nous sommes en train de mettre en place un monde d’expériences phyto qui va bien au-delà des webinaires et des formats de manifestations classiques», précise Markus Lachat. Cette nouvelle offre de formation innovante devrait pouvoir être réservée d’ici un an environ.
Vous trouverez sous les liens suivants les offres de formation de Schwabe Pharma www.schwabepharma.ch/fr/formations
le programme de formation d’OMIDA www.omida.ch/formations
Schwabe Pharma AG
Erlistrasse 2, 6403 Küssnacht am Rigi
Téléphone du service clients: 041 854 18 68
E-Mail de l’Academy: formation@schwabepharma.ch
Les vacances servent à se détendre mais il peut parfois y avoir des désaccords au préalable. Voici un petit résumé des principales règles.
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Regula Steinemann | F D Marie-Noëlle Hofmann
Source de conflit
Regula Steinemann, avocate et directrice de «Employés Droguistes Suisse»
Cette page est ouverte à Employés Droguistes Suisse. L’avis de l’auteure ne doit pas coïncider avec celui de la rédaction et/ou de l’Association suisse des droguistes.
www.drogisten.org
Tous les employés soumis à la convention collective de travail de la branche de la droguerie ont droit à 22 jours de vacances par année au moins. En outre, les employés qui ont 50 ans révolus au début de l’année civile, ceux qui ont 10 ans de service révolus ou ceux qui n’ont pas encore atteint leur 20 e anniversaire ont droit à 25 jours de vacances. Le code des obligations (CO) ne prévoit pas d’augmentation selon l’âge ou les années de service et le droit aux vacances est de manière générale moins élevé (voir art. 329a CO). Selon l’article 329c du CO, c’est à l’employeur de fixer la date des vacances, en tenant compte des besoins et des désirs des travailleurs, dans la mesure où cela est compatible avec les intérêts de l’entreprise. Les fermetures d’entreprise pour vacances sont possibles. Il s’agit de respecter les vacances scolaires, en particulier pour les employés avec des enfants en âge scolaire, et de ne pas exclure certaines exceptions à la fermeture annuelle de l’entreprise. Les travailleurs doivent être informés de leurs vacances le plus tôt possible (en général au moins trois mois à l’avance) pour pouvoir les planifier. Les employés ont droit à deux semaines de vacances à la suite par année. S’ils le souhaitent, ils peuvent prendre la totalité de leurs vacances en une fois (les 22 jours ou la somme totale des vacances dues). Ou il est possible, après avoir pris deux semaines de vacances à la suite (comme prévu par la loi), de prendre le reste des vacances dues, par exemple 12 jours sur les 22 jours de vacances, sous la forme de journées ou de demi-journées réparties sur l’année.
Il existe souvent des dispositions dans les contrats de travail qui prévoient que le solde de vacances doit par exemple être pris jusqu’en mars de l’année suivante, faute de quoi elles sont perdues. Selon le Tribunal fédéral, les vacances ne sont pas perdues si elles ne sont pas prises durant l’année civile ou de service durant laquelle elles doivent être prises. Elles sont dues pendant cinq ans. Il doit être de l’intérêt des deux parties de pouvoir prendre ses vacances (objectif de repos). Si une personne se blesse ou tombe malade pendant ses vacances, il est conseillé de présenter un certificat médical qui atteste de «l’incapacité de prendre des vacances». Toutes les petites blessures ou maladies de courte durée ne sont pas contraires à l’objectif de repos. En outre, un licenciement est aussi admissible lorsqu’un employé est en vacances. Il faut tenir compte du fait que, dans certaines circonstances, l’employé ne peut prendre connaissance du licenciement qu’après son retour, ce qui est important pour le respect des délais. Il faut de toute façon privilégier un entretien personnel de licenciement.
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