lecture vitaminée pour les professionnels de l’automédication 3/2025
Un magasin conçu avec inspiration vitamine

Conseil en cas de troubles hémorroïdaires
Quels remèdes de la droguerie aident en cas de démangeaisons et de brûlures
Monitoring politique de l’ASD
L’Association des droguistes observe et intervient dans différents dossiers politiques
Interview de Herbert Schwabl
Le directeur sur le départ de Padma nous explique ce qui relie physique et médecine tibétaine
Branche
Interview

Des dossiers politiques surveillés
De nombreuses lois concernent directement ou indirectement les drogueries. L’Association des droguistes observe actuellement plus de 70 dossiers différents au Parlement par le biais d’un monitoring politique. Et intervient si nécessaire.

Ce qui relie physique et médecine
Herbert Schwabl explique en interview ce qui l’attire en tant que physicien dans la médecine tibétaine, comment il est devenu directeur de Padma et quels sont ses projets après son départ à la retraite.
Impressum vitamine
Editeur Association suisse des droguistes, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne, Téléphone 032 328 50 30, info@drogistenverband.ch
Distribution vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne
Directrice et responsable Ventes: Tamara Gygax-Freiburghaus, t.gygax@vitagate.ch
Annonces: Tamara Gygax-Freiburghaus, Marlies Föhn, Janine Klaric, inserate@vitagate.ch
Abonnements et distribution: Valérie Rufer, vertrieb@vitagate.ch
Rédaction
Direction de l’édition: Heinrich Gasser, h.gasser@vitagate.ch
Rédactrice en chef: Céline Jenni, c.jenni@vitagate.ch
Ont collaboré à la rédaction de ce numéro: Adrian Ritter, Astrid Tomczak, Claudia Merki
Conseils spécialisés: Dr phil.-nat. Anita Finger Weber
Traduction: Daphné Grekoss, Marie-Noëlle Hofmann
Couverture: stock.adobe.com/He2
Production
Layout: Claudia Luginbühl
Impression: Courvoisier-Gassmann SA, Bienne 6 e année: paraît 10× par an © 2025 – vitagate sa, Rue Thomas-Wyttenbach 2, 2502 Bienne

Magazine officiel de l’Association suisse des droguistes et média d’Employés Droguistes Suisse
Thème central

Conçu pour les interactions
Afin que faire ses courses soit un plaisir, le commerce traditionnel doit davantage miser sur les expériences d’achat. Recherche d’idées sur la manière dont les drogueries peuvent concevoir leurs commerces pour que l’humain et la santé se trouvent au centre.
Connaissances spécialisées

Inflammations des sinus
Une sinusite est souvent liée à une sensation de pression dans la tête et guérit généralement d’elle-même.
Vue d’ensemble de l’origine et de la prévention de la sinusite et des remèdes disponibles en droguerie qui peuvent aider.

Sur place ou à emporter?
19
Contre les démangeaisons et les brûlures
Quels sont les remèdes disponibles en droguerie qui soulagent en cas d’hémorroïdes et quelles mesures préventives peuvent être recommandées.
26
Employés Droguistes Suisse
Il faut oser discuter des salaires pour pouvoir identifier d’éventuelles inégalités salariales.
Des drogueries, j’en ai déjà visité quelques-unes pour vitamine. Certaines misent sur la tradition, d’autres privilégient la modernité et le minimalisme, certaines dégagent un sentiment d’intimité, d’autres prennent des apparences plus «médicalisées». Les designs des magasins ont beau être différents, les achats s’y déroulent toujours de la même manière: les droguistes attendent derrière le comptoir que je leur fasse part de ma demande. Mais imaginons un instant qu’une droguerie fonctionne comme un bon restaurant... Je serais accueillie par une droguiste «d’accueil», qui m’orienterait ensuite vers la zone appropriée en fonction de ma demande. Si je n’avais besoin que d’un antalgique pour un mal de tête, j’irais dans la zone take-away: je pourrais expliquer mon problème, récupérer le médicament, bénéficier de brèves instructions, payer et le tour serait joué. Si mes symptômes étaient moins précis ou si j’avais besoin d’un entretien plus approfondi, quelqu’un m’accompagnerait dans la zone réservée aux places assises de la «droguerie-restaurant» et me proposerait peut-être même une boisson. Je pourrais exprimer ma souffrance discrètement, sans me sentir pressée par le temps. Et si j’avais juste envie de flâner entre les rayons, j’irais dans zone «marché couvert» pour goûter à des aliments diététiques et tester des cosmétiques. Pourquoi ne pas sortir de sa zone de confort et jeter un œil au monde extérieur pour repenser son commerce dans un esprit d’innovation? Car en matière d’aménagement et de design, l’aspect esthétique joue un rôle mineur par rapport aux valeurs que l’on souhaite véhiculer et aux expériences d’achat à faire vivre à la clientèle.
Céline Jenni, rédactrice en chef Wirkstoff/vitamine, responsable médias spécialisés, c.jenni@vitagate.ch

L'Association des droguistes suit les affaires politiques les plus diverses du Parlement afin de pouvoir intervenir dans certaines circonstances.
Suivi politique
Consultations sur des thématiques liées à la formation, passage de la pilule du lendemain dans la catégorie de remise D ou garantie des soins en cas de crise: l’Association des droguistes observe les dossiers politiques les plus divers et intervient si nécessaire.
7 Céline Jenni | F D Daphné Grekos
Les drogueries sont concernées par de multiples lois et autres réglementations. L’Association suisse des droguistes (ASD) procède donc à un monitoring politique via savoirr.com afin d’observer toutes les affaires (par exemple les consultations ou les interventions) qui concernent directement la branche de la droguerie ou qui sont d’intérêt général. L’ASD intervient ensuite si nécessaire. Actuellement, cette surveillance porte sur un peu plus de 70 dossiers traités au Parlement ou encore au stade de la consultation.
Faciliter l’accès à la pilule du lendemain
Une motion est actuellement en cours au Parlement, qui vise à faciliter l’accès à la
contraception d’urgence. Le Conseil fédéral est chargé de simplifier l’accès à la contraception d’urgence en permettant la vente libre de contraceptifs d’urgence. Il recatégorisera à cet effet les produits concernés dans la catégorie de remise D. La Suisse rattrapera ainsi le retard qu’elle accuse par rapport à d’autres pays européens dans l’autodétermination reproductive. Dans certains pays (par exemple les Pays-Bas, la Suède ou la Norvège), les contraceptifs d’urgence sont disponibles en vente libre ou dans des points de vente faciles d’accès.
Le Conseil fédéral a publié fin novembre une prise de position à ce sujet, dans laquelle il juge indispensable, pour la sécurité des patientes, qu’une personne relevant du corps médical les conseille avant la prise d’un contraceptif d’urgence. Il considère donc
que le médicament doit rester dans la catégorie de remise B et ne pas être transféré dans la catégorie de remise D. La motion sera traitée par la commission parlementaire, mais la date n’a pas encore été fixée. L’ASD soutient la reclassification de ces médicaments dans la catégorie D pour que la pilule dite du lendemain soit ainsi également disponible en droguerie. En novembre 2024 déjà, l’ASD a envoyé une prise de position sur l’arrêt du Tribunal fédéral concernant la distribution de la pilule du lendemain et s’est engagée pour un accès facilité. Le médicament pourrait également être vendu dans les drogueries après un conseil spécialisé individuel. En automne 2024, le Tribunal fédéral a rejeté le recours d’une titulaire d’autorisation de mise sur le marché qui demandait que ses deux préparations soient classées dans une catégorie de médicaments qui permettrait une remise en droguerie sur conseil spécialisé.
Formation: nombreux dossiers
Dans le domaine de la formation, plusieurs dossiers sont en cours, du niveau de l’apprentissage à celui de la formation professionnelle supérieure. Il s’agit par exemple de la consultation achevée sur la «Modification de la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr) et de l’ordonnance sur la formation professionnelle (OFPr). Mesures visant à renforcer la formation professionnelle». Les modifications de la LFPr et de l’OFPr doivent permettre de mettre en œuvre des mesures visant à accroître la notoriété, la visibilité et la réputation des écoles supérieures et de la formation professionnelle supérieure dans son ensemble (ancrage du droit à l’appellation «école supérieure» et introduction des compléments de titre «Professional Bachelor» et «Professional Master» pour les diplômes de la formation professionnelle supérieure). «L’ASD a soumis sa prise de position à ce sujet en septembre», déclare Andrea Ullius, directeur de l’ASD. «Nous approuvons le fait que ce projet vise à augmenter l’attractivité de la formation professionnelle supérieure.»
L’ASD a toutefois demandé que l’ordre des termes dans le titre du diplôme soit modifié
(«Bachelor/Master Professional» au lieu de «Professional Bachelor/Master»), afin que les diplômes soient plus compréhensibles au niveau international. En outre, à la place d’un simple complément au titre, il faudrait introduire un titre «Bachelor Professional in ... (domaine)», afin que la dénomination soit plus parlante.
Par ailleurs, l’ASD s’est engagée pour que les examens finaux écrits ne soient pas supprimés lors de la «Révision complète de l’ordonnance du SEFRI sur les exigences minimales relatives à la culture générale dans la formation professionnelle». «Les examens finaux écrits favorisent l’acquisition de compétences précieuses, car l’expression écrite est également importante dans la vie professionnelle quotidienne», souligne Andrea Ullius.
Enfin, la motion intitulée «Soutenir les entreprises formatrices» charge le Conseil fédéral de lutter contre la pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée en prenant des mesures de soutien ciblées en faveur des entreprises formatrices, telles que des déductions fiscales ou des allégements réglementaires. L’ASD suit cette motion de près, car certaines drogueries pourraient aussi bénéficier d’un tel soutien. La motion a été transmise à la commission chargée de son traitement.
Garantie des soins en cas de crise
À la mi-janvier 2025, la Commission de la politique de sécurité du Conseil des États a déposé une motion pour un système de santé solide et résilient. Elle charge ainsi le Conseil fédéral d’élaborer, en collaboration avec les cantons, une stratégie définissant, d’une part, comment garantir que le système de santé soit suffisamment solide et résilient pour fournir des soins en cas de crise, de catastrophe ou de guerre et, d’autre part, quelles conditions doivent être remplies pour la fourniture des prestations et qui doit en supporter les coûts. «Dans le cadre de cette motion, la position de l’ASD est d’intégrer les drogueries en tant que point de contact primaire dans le système de santé», indique Andrea Ullius.

Un oiseau rare de la branche se retire
Herbert Schwabl, spécialiste en physique quantique et en biophysique, a été propriétaire et directeur de Padma pendant 30 ans. Aujourd’hui, l’heure de la retraite sonne. Interviewé par vitamine, il dévoile ce qui lie la physique et la médecine tibétaine, pourquoi il a vendu son entreprise de médecine complémentaire au groupe Galenica et ce qui lui plaît tant chez le dalaï-lama.
7 Claudia Merki | F D Daphné Grekos | Miriam Kolmann
Au départ, vous avez effectué des études en physique quantique et en biophysique. Comment êtes-vous arrivé à la tête de Padma, une entreprise spécialisée dans la médecine tibétaine?
Herbert Schwabl: Alors que j’étais encore étudiant et que je faisais des recherches en biophysique, j’ai eu des contacts avec l’entreprise Padma et j’ai fait la connaissance de son fondateur. Quelques années plus tard, il m’a proposé de diriger l’entreprise, ce que j’ai accepté en 1994 après mûre réflexion. Il est décédé peu après et, avec mon épouse, nous avons repris Padma. C’est ainsi que nous sommes passés de l’université à la tête d’une entreprise. Ma femme est chimiste et, par chance, elle a consacré sa thèse aux plantes et aux huiles essentielles, ce qui lui a facilité la tâche pour gérer l’assurance qualité et le laboratoire d’analyse.
Avez-vous suivi une formation en médecine tibétaine, par exemple à l’Université de Lhassa?
Non. Je me suis formé «sur le tas», et je crois que je suis maintenant un expert reconnu en pharmacologie tibétaine. Je fais partie de l’univers tibétain, tout comme
Padma mais nos contacts se limitent à la communauté tibétaine en exil et aux chercheurs sur place et à l’étranger.
Mais comment passe-t-on de la physique à la médecine tibétaine?
En tant que physicien, je me suis toujours intéressé à cette question, déjà posée par le prix Nobel Erwin Schrödinger: qu’est-ce que la vie? Les sciences naturelles ne fournissent pas de bonne réponse. On pourrait aussi pousser la réflexion plus loin et se demander: qu’est-ce que la santé? Il est certes difficile pour la science de répondre à cette question, mais cela m’a toujours passionné. La médecine tibétaine, l’une des grandes traditions médicales ancestrales, apporte des réponses venues du passé qui, une fois vérifiées scientifiquement, révèlent leur part de vérité. C’est une tradition bien vivante, capable d’aider les gens même dans le monde occidental moderne.
L’homéopathie, la MTC ou l’ayurvéda ne vous intéressaient pas?
La médecine tibétaine nous donne à réfléchir. Pour les Occidentaux, un médicament est composé d’une molécule visant à traiter
Herbert Schwabl
Herbert Schwabl, 64 ans, est titulaire d’un doctorat en physique technique décerné par l’Université technique de Vienne. En 1994, il a repris la direction de Padma SA après en être devenu propriétaire. En 2023, il a vendu l’entreprise à Verfora, une filiale de Galenica, tout en restant CEO jusqu’à fin 2024. Actuellement, ce père de deux enfants adultes, qui vit avec son épouse à Zurich, assiste l’entreprise en qualité de conseiller. Herbert Schwabl préside l’ASMC (Association suisse pour les médicaments de la médecine complémentaire) et est membre du comité directeur de la Fedmedcom (Fédération de la médecine complémentaire). Padma SA a son siège à Wetzikon et emploie une trentaine de personnes.
une maladie. Pour les Tibétains, c’est exactement le contraire: il faut associer différentes plantes pour rééquilibrer le corps. Je me suis beaucoup intéressé aux vertus des mélanges de plusieurs substances. Un jour, nous avons reçu le dalaï-lama au siège de Padma: il a dit qu’une préparation devait être efficace sans qu’il soit nécessaire d’y croire. Cette ouverture d’esprit est essentielle et fait peut-être la différence par rapport à l’ayurvéda ou à la MTC. Malheureusement, la recherche pharmaceutique rechigne à accepter les élargissements des approches sur le plan médical, alors que les mélanges de plusieurs substances constituent des alternatives intéressantes pour accompagner les personnes atteintes de maladies chroniques.
Que propose Padma à ce niveau?
Selon les textes anciens, la formule 28 aide à lutter contre la chaleur sous-jacente, c’est-à-dire contre les formes chroniques d’inflammations, appelées «inflammations silencieuses». Ces dernières sont à l’origine de nombreuses maladies chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde, les maladies cardiaques, le diabète, l’artériosclérose ou encore les maladies auto-immunes. Nous avons un produit au profil d'action anti-inflammatoire. Les retours que nous recevons de la part des drogueries nous confirment l’efficacité de nos produits, ce qui est très motivant.
Voilà plus de 50 ans que Padma produit des remèdes phytothérapeutiques basés sur la médecine tibétaine. A-t-il été difficile d’obtenir une autorisation de mise sur le marché en Suisse?
Lancée en 1970, l’entreprise a joué un rôle de pionnier dans ce que nous appelons aujourd’hui la médecine complémentaire. À l’époque, on ignorait si les médicaments seraient un jour autorisés; la situation
reste d’ailleurs encore compliquée aujourd’hui.
Est-ce la raison pour laquelle Padma ne propose que deux médicaments sur le marché, mais onze compléments alimentaires? À cause des nombreuses réglementations, il devient de plus en plus difficile de mettre sur le marché des médicaments dont la composition diffère, d’où une diminution de moitié du nombre de médicaments à base de plantes en quinze ans. La diversité se voit de plus en plus entravée, et ceci bien que la population se soit clairement prononcée en faveur des médecines complémentaires lors d’une votation. C’est à la fois décevant et regrettable. Nous pensions avoir ouvert la voie à une plus grande diversité de médicaments avec le «oui» aux médecines complémentaires, mais, en réalité, c’est le contraire qui s’est produit. À l’heure actuelle, nous devons nous contenter des compléments alimentaires. Nous étudions les possibilités pour mettre des produits sur le marché dans les conditions réglementaires actuelles.
Avez-vous un projet en cours?
Récemment, l’Autriche nous a accordé une autorisation de mise sur le marché pour un médicament contre les maladies respiratoires chroniques et nous espérons pouvoir aussi enregistrer cette formule en Suisse. Nous y travaillons d’arrache-pied.
Pourquoi d’autres entreprises ne vous ontelles pas emboîté le pas, en matière de médecine tibétaine?
Les remèdes tibétains ne sont pas simples à fabriquer. Un seul produit peut contenir jusqu’à vingt plantes médicinales différentes, dont certaines sont cultivées spécialement à cet effet. Padma dispose des compétences pour les faire pousser le plus naturellement possible, avec la qualité au
Médecine traditionnelle tibétaine
Il s’agit d’un système médical à part entière qui considère le corps, l’esprit et l’âme comme une seule unité. Le principe de base repose sur les cinq éléments: terre, eau, feu, vent et espace. Au cœur de cet enseignement se trouve l’équilibre à atteindre entre les trois principes dynamiques ou «humeurs»: lung (vent), tripa (feu) et beken (flegme).
Source: TibMed.org
rendez-vous: c’est notre matière première. Le processus est compliqué et coûteux, ce qui doit sans doute décourager la concurrence. Nous dépensons beaucoup d’argent pour la qualité de nos produits.
D’où viennent les plantes que vous utilisez?
Nous les faisons cultiver en Europe et en Suisse. Nous avons notamment un projet de culture dans l’Emmental. D’autres plantes sont disponibles dans le commerce de gros européen, avec la qualité requise. La troisième catégorie regroupe les herbes que nous importons d’Asie.
La réputation de l’Asie en tant que zone d’importation n’est pas particulièrement bonne, surtout dans le domaine médical. Qui s’occupe du contrôle de qualité?
C’est l’entreprise Padma elle-même. Le contrôle de la qualité ne doit pas être sous-traité, d’autant plus concernant les plantes en provenance d’Asie. Le contrôle et la production se déroulent en Suisse, au siège de Wetzikon (ZH).
Vous avez vendu Padma fin janvier 2023, puis vous avez quitté votre poste de directeur fin 2024. À présent, vous avez accepté un poste à 60 % de conseiller senior au sein de l’entreprise. Pourquoi ce choix?
Je ne me sens pas vieux, mais c’est quand même l’âge qui a mis le sujet de la succession sur le tapis. Nous avons donc organisé un conseil de famille et, nos deux enfants adultes ne désirant pas reprendre l’entreprise, nous avons cherché un acheteur.
Padma est passée aux mains de Galenica, qui n’avait jusqu’à présent rien à voir avec la médecine tibétaine. N’avez-vous pas trouvé d’acheteur plus approprié?
Il était important pour nous de trouver une solution suisse: les entreprises internationales ou les sociétés d’investissement n’entraient pas en ligne de compte. Ce qui nous importait, c’était de garantir la pérennité de Padma. Galenica dispose d’une équipe compétente et n’hésite pas à investir. Elle détient déjà Cannaplant, qui produit des préparations médicales à base de cannabis, ainsi que Spagyros. Aujourd’hui, Padma vient compléter l’offre de Galenica.
Les médicaments tibétains, qui constituent un produit de niche, sont-ils à leur place dans une entreprise de ce type?
Je pars du principe que Galenica tiendra compte de la spécificité des produits Padma, qu’il s’agisse de la qualité des matières premières, de l’achat ou de la gestion par les commerces spécialisés. À l’avenir, le marché suisse sera de plus en plus dominé par des offres internationales, ce qui le rendra plus uniforme. Nous pouvons donc dire avec fierté qu’avec Padma, nous disposons d’un portefeuille indépendant de produits.
Herbert
Schwabl
«J'apprécie énormément le dalaï-lama, je l'ai rencontré à plusieurs reprises.
J'ai perçu l'immensité de son aura, son expérience de la vie et sa sagesse.»
La culture d’entreprise de Padma est-elle d’inspiration tibétaine?
Non, nous ne sommes pas bouddhistes, même si je me sens très proche de ce courant de pensée. Même si elle doit être respectée et faire partie de notre vie, la religion bouddhiste n’a pas à peser idéologiquement parlant sur l’entreprise.
Vous n’avez pas un bouddha à l’entrée du siège principal?
Si, ne serait-ce que par respect et intérêt pour la civilisation tibétaine. Nous invitons aussi les moines de Rikon à bénir le siège. C’est une manière de découvrir la culture tibétaine authentique. Par contre, je n’ai jamais demandé au personnel de venir suivre une cérémonie dans la foi, mais dans le respect.
Pensez-vous que Galenica, nouveau propriétaire de Padma, va apporter des changements à ce niveau?
Galenica a certainement encore des choses à apprendre, et je compte bien les accompagner dans cette démarche grâce à mon rôle de conseiller. On verra bien ce que l’avenir nous réserve.
Quelles sont les principales avancées dont vous êtes fier?
Après plus de dix ans de litige avec l’Office fédéral des assurances sociales, nous avons obtenu en 1998 l’admission de Padmed Circosan N, qui depuis est donc remboursé par l’assurance-maladie sur ordonnance médicale. L’adoption de l’initiative «Oui aux médecines complémentaires», dont j’étais le trésorier du comité, a également été un succès.
Pourquoi le Tibet vous fascine-t-il autant?
Déjà quand j’étais enfant, j’ai lu le livre «Sept ans au Tibet». Je suis attiré depuis toujours par tout ce qui touche au Tibet. En plus, le dalaï-lama s’est intéressé à la science, il a même eu l’occasion de discuter avec des physiciens. J’ai suivi son approche philosophique.
Vivez-vous conformément aux sagesses du dalaï-lama?
Je l’apprécie énormément, je l’ai déjà rencontré à plusieurs reprises. J’ai perçu l’immensité de son aura, son expérience de la vie et sa sagesse. C’est un leader qui cherche à faire entrer la modernité au sein de la société tibétaine, mais c’est loin d’être un CEO traditionnel.
Vos études de physique vous ont-elles été utiles dans votre vie professionnelle?
L’esprit analytique n’est pas un défaut! (rires) Mais il faut aussi une dose d’empathie. Avec mes études, je fais plutôt figure d’oiseau rare dans la branche, alors même que certains aspects de la physique sont très proches de la philosophie bouddhiste. La physique m’a beaucoup aidé pour les questions fondamentales telles que la définition de la vie. Je suis habitué à me poser des questions et il est impossible de réellement traiter un problème avec une seule méthode. Or c’est pourtant le modèle que promeut la médecine actuelle. Les gens sont différents, je suis donc pour varier les méthodes.
La physique occupe-t-elle aussi une place dans votre vie pendant vos loisirs?
Absolument! Avec des collègues physiciens, nous nous retrouvons une fois par mois
dans un groupe de travail afin de calculer des modèles de mécanique quantique. L’objectif est de mieux comprendre les principes de base de l’univers quantique, car ils gardent encore quelques secrets.
Qu’avez-vous noté sur votre bucket list? La science m’intéresse toujours autant. En collaboration avec des collègues, je suis en train d’écrire un livre sur les plantes médicinales. Je souhaite aussi rester en lien actif avec la Fedmedcom, la Fédération de la médecine complémentaire. J’aimerais aussi lire des livres sur la philosophie, l’histoire européenne, l’art japonais... Je m’intéresse beaucoup à l’art moderne. Nous aurons probablement plus d’occasions d’aller à Vienne et de rendre visite à nos enfants à Berlin et à Londres. Et le plus important, nous comptons bien rester en bonne santé!

Nouveau membre
Demande d’adhésion à une section et à l’ASD:
• Section SR: Droguerie du Lac SA, Sophie Becker, Place Pury 2, 2000 Neuchâtel
Les oppositions doivent être adressées dans les 14 jours à:
Association suisse des droguistes Comité central,
Rue Thomas-Wyttenbach 2 2502 Bienne

C'est aussi simple que rapide

stock.adobe.com/namaw

Un design de magasin réussi
Beaucoup de gens trouvent les achats en magasin ennuyeux – sauf si le magasin offre une expérience d'achat formidable. Un expert en aménagement de magasin explique comment les drogueries peuvent mieux mettre en avant leurs compétences grâce à un design de magasin bien pensé et quels avantages la multisensorialité offre au commerce traditionnel.
«Un magasin doit être un lieu de rencontre», déclare Markus Schweizer, directeur et partenaire de Holistic Consulting GmbH et spécialiste de l’aménagement des magasins. «Si l’interaction passe au premier plan, les achats dans le commerce traditionnel seront alors plus agréables.» En effet, comme le montre une étude de l’Institut Gottlieb Duttweiler (GDI) réalisée en 2023,¹ rares sont les personnes en Suisse qui prennent du plaisir à faire leurs courses, pas plus qu’elles ne considèrent cette activité comme porteuse de sens. C’est une mauvaise nouvelle pour le commerce traditionnel, qui est déjà sous pression en raison de l’essor du commerce en ligne. Mais comment redonner envie aux gens de flâner dans les magasins? Le GDI propose quatre pistes en P pour extirper le commerce traditionnel de sa crise d’identité et remettre le plaisir d’achat au goût du jour:¹
Promptness (rapidité): gagner en efficacité en minimisant les sources de stress et les éléments chronophages. Proximity (proximité): permettre un accès plus direct aux commerces, aux services, aux produits et aux personnes.
Pleasure (plaisir): encourager l’expérience d’achat grâce à des éléments inspirants et à des services proposés. Purpose (sens): adopter un engagement social et durable pour prouver son importance.
Les drogueries et les pharmacies ont un rôle à jouer à ces quatre niveaux, car ce sont des adresses de référence pour les questions de santé, à même de désengorger les cabinets médicaux et les hôpitaux surchargés. Bon nombre de drogueries sont par ailleurs situées à proximité de quartiers résidentiels et ont un contact direct avec la clientèle grâce à des offres de conseil. Enfin, beaucoup de drogueries proposent déjà, en plus de leurs services, des expériences spéciales telles que des randonnées en quête d’herbes médicinales ou des conférences.
Créer des espaces de conseil
Pour donner envie à la clientèle de se rendre dans un magasin, il faut lui offrir une expérience à la hauteur et la configuration du magasin joue un rôle décisif à cet égard: les signaux envoyés en fonction de l’aménagement de l’espace diffèrent et indiquent de quel type de commerce il s’agit. La disposition des produits dans un rayon, le parfum émanant du magasin, l’éclairage, la musique et la mise en valeur de certains produits influencent les achats.²
«En matière de design de magasin, de nombreuses drogueries et pharmacies ont encore du pain sur la planche, car elles ont tendance à valoriser la vente au détriment de l’aménagement de l’espace», constate Markus Schweizer. «Au vu du renforcement de la pression concurrentielle, notamment de la part du commerce en ligne, il est possible de faire la différence en misant sur un aménagement bien pensé et en offrant une véritable oasis de bien-être à la clientèle.» D’après le spécialiste, le plus grand potentiel d’optimisation en droguerie et en pharmacie se situe au niveau de l’interaction, sachant que tout est souvent basé sur la transaction, avec des produits proposés à la vente au comptoir. «Or, pour offrir un entretien de conseil personnel, un comptoir de magasin ne me semble pas être l’endroit idéal, car la discrétion n’est pas assurée, selon l’affluence», remarque Markus Schweizer. «Même une salle de conseil aménagée dans l’arrière-boutique ne diffuserait pas l’atmosphère de bien-être et de confiance que je souhaiterais créer en tant que droguiste pour aborder des problématiques individuelles.»
Matthias Kaiser, responsable du secteur pharmacies et drogueries auprès de Killer Interior AG, spécialiste de l’aménagement de magasins, remarque de son côté que les espaces de conseil sont davantage mis en avant afin de faire partie intégrante du commerce: «On constate une tendance à intégrer les espaces de conseil dans la surface du magasin et à ne plus les reléguer au second plan.» Selon lui, les conseils individuels gagnent en importance, avec le besoin de discrétion qui en découle. «Si l’espace à disposition est restreint, on pourra par exemple placer les caisses à l’écart, ou encore recourir à des paravents ou à des rideaux.» Une manière de cloisonner chaque activité: d’un côté, la vente pure, et de l’autre, les entretiens.
Offrir des expériences sensorielles
Les drogueries sont donc en pleine mutation: loin de se cantonner à de simples espaces de vente, elles tendent à mettre l’humain et le conseil au premier plan. L’expérience d’achat s’en trouve également modifiée. En effet, bon nombre d’achats commencent en ligne, les clients s’informant au préalable sur internet, indépendamment du lieu où l’acquisition finale se déroule.¹
Bien que les achats en ligne puissent être effectués plus rapidement, le commerce traditionnel offre un avantage inégalable: le produit peut y être perçu par le biais des cinq sens. La vue, l’odorat, l’ouïe, le toucher et même parfois le goût permettent ainsi de vivre des expériences à différents niveaux sensoriels. En d’autres termes, il faut créer des expériences sensorielles ciblées dans l’espace de vente afin de motiver la clientèle à y entrer et à y rester.² La droguerie offre de nombreuses possibilités à cet égard, par exemple en permettant d’essayer des crèmes, de sentir des parfums, de déguster des produits diététiques ou de tester du maquillage. On peut encore proposer des mélanges de tisanes à la dégustation; sur demande, les droguistes mélangeraient par exemple directement les tisanes devant la clientèle afin de présenter la technique de préparation. Une autre idée? De petits lavabos intégrés dans la surface de vente pour tester des savons, des gommages ou d’autres produits nettoyants.
Une œuvre d’art à part entière
Le magasin lui-même offre une multitude de stimuli sensoriels, en grande partie perçus et traités inconsciemment, dont l’utilisation ciblée permet d’influencer le comportement des consommateurs de manière subtile. La décision d’achat ne dépend toutefois pas des seuls stimuli, mais aussi d’autres facteurs tels que le prix, le site, le choix et la qualité du conseil. Cela dit, deux magasins présentant des caractéristiques similaires concernant ces facteurs se verront dotés d’un avantage certain s’ils offrent une expérience d’achat multisensorielle.² «En matière de multisensorialité, le plus important est que l’ensemble des petits éléments individuels doivent s’accorder», déclare Markus Schweizer. «C’est comme une œuvre d’art à part entière, qui donne une image cohérente si toutes les pièces s’assemblent en harmonie.» La multisensorialité en magasin commence dès qu’une personne franchit la porte. «Dès la zone d’accueil,

Soins intensifs Anti-Ageing contre les signes visibles du vieillissement de la peau.
Des ingrédients actifs hautement dosés, tels que l‘acide hyaluronique, le Matrixyl® 3000 et le complexe de biostimulateurs Louis Widmer, réduisent visiblement les rides, régénèrent et protègent la peau.

NOUVEAU DESIGN FORMULE ÉPROUVÉE
dermatologique. Excellence cosmétique. Depuis 1960.


IN SWITZER LAND

La question du «marketing olfactif» sera traitée de manière plus approfondie dans l’article à la une du numéro de mai de vitamine.
je dois pouvoir immédiatement me faire une idée du type de magasin dans lequel je me trouve, des produits ou services qui me sont proposés et savoir où trouver quoi», ajoute Markus Schweizer. Les cinq sens sont alors influencés, entre autres, par les couleurs, la lumière, la nature du sol, la température, les odeurs et la musique, ce qui peut être un processus très complexe en raison de la multitude de détails à disposition. Si les stimuli sont cohérents et transmettent des messages similaires, la personne qui les reçoit sera plus à même d’évaluer la situation.²
Les couleurs chaudes inspirent la confiance
Intitulé «Multisensorisches Design von Verkaufsumgebungen», l’ouvrage de Marko Sarstedt, Monika Imschloss et Susanne Adler propose quelques recommandations concrètes liées à la vue, à l’ouïe et à l’odorat. Les interactions complexes relevant des parfums seront traitées plus en détail dans le numéro de mai de vitamine, mais, en résumé, les parfums d’ambiance doivent être adaptés à l’environnement et au groupe cible, reconnaissables et d’une intensité modérée. Chaque espace commercial offre différents stimuli visuels et les couleurs et la lumière permettent d’influencer relativement facilement le comportement des consommateurs. Des études montrent ainsi qu’une lumière tamisée aux couleurs chaudes incite les clientes et clients à choi-
Petites causes, grands effets
sir des produits axés sur leur plaisir, tandis qu’une lumière vive favorise les choix plus raisonnables. Les couleurs claires, notamment celles des emballages, évoquent plutôt la santé et la légèreté. Les couleurs chaudes, comme le jaune, l’orange et le rouge, diffusent un sentiment de proximité, de familiarité et d’appartenance, tandis que les couleurs froides, comme le bleu ou encore le blanc, sont associées à des produits haut de gamme.
Cela dit, les couleurs peuvent aussi changer de signification en fonction du contexte: les teintes vertes sont par exemple associées à la fraîcheur et au naturel, mais aussi à la jalousie.
Au niveau sonore, la musique a en principe des effets positifs sur le point de vente et peut être introduite relativement facilement et à peu de frais dans l’espace commercial. Les choix musicaux dépendent toutefois fortement du groupe cible et de ses goûts, du volume sonore, ainsi que du moment de la journée: il faut privilégier les titres plus rapides et plus énergiques le matin et les morceaux plus calmes et plus lents le soir. De nombreuses études montrent que la musique influence bel et bien le choix et la perception des produits, ainsi que le comportement d’achat et de dépenses. Par exemple, lorsque le volume sonore est élevé, les consommateurs ont tendance à acheter des aliments malsains, alors que lorsque le son est moins fort, le choix se porte plutôt sur des produits plus sains. Les auteurs du livre recommandent de tenir aussi compte du facteur de bien-être pour le personnel lors des choix musicaux, afin qu’il n’y ait pas d’impact négatif à ce niveau.²
Les travaux de construction ou de rénovation peuvent vite devenir coûteux, alors mieux vaut privilégier les approches pragmatiques, comme le rappelle Markus Schweizer, spécialiste des aménagements de magasins: «Le point crucial, c’est qu’il faut bien réfléchir au design du magasin; mais en même temps, c’est aussi la plus grande difficulté.» Si l’on a le temps et l’envie de procéder à des changements de design avec un petit budget, Markus Schweizer conseille de miser en premier lieu sur les quatre points suivants:
• Rangement: au fil du temps, de nombreux objets ont tendance à s’accumuler dans le magasin: photos, calendriers, étagères, présentoirs divers, etc. L’heure est aux décisions radicales: il faut donc prendre le temps de jeter ce qui n’est pas absolument nécessaire et de tout nettoyer à fond.
• Lumière: il convient de remplacer les néons, qui diffusent une lumière froide et créent ainsi une atmosphère impersonnelle, par une lumière chaude. Les zones d’interaction, en particulier, nécessitent un éclairage esthétique et de qualité. Pour une solution plus élaborée, pourquoi ne pas jouer sur la lumière grâce à des spots lumineux pour mettre en valeur certains éléments du magasin?
• Couleur: si la peinture s’est dégradée avec les années, il ne faut pas hésiter à repeindre les murs. Pour ajouter une touche de fraîcheur, il convient d’appliquer des touches de couleur sur un fond blanc.
• Créer une zone de rencontre: pour plus d’interactions, il faut favoriser la liberté de mouvement et, donc, éviter d’encombrer toutes les surfaces à disposition avec des rayonnages. &
Changer le concept de la droguerie?
Outre les différentes idées sur la manière de mettre en œuvre la multisensorialité en droguerie, il vaut peut-être la peine de réfléchir un instant: et si... une droguerie était conçue comme un restaurant, un marché ou un pop-up store? Qu’estce qui changerait au niveau des processus et de l’aménagement du magasin? «De telles approches ludiques sont excellentes et devraient être examinées sous l’angle du site concerné», souligne Markus Schweizer. «Dans les zones rurales, cela aboutirait peut-être à un lieu de rencontre qui reproduirait la vie du village.» Dans les centres urbains, ce serait plutôt une sorte de centre médical qui réunirait un réseau de spécialistes offrant aux patientes et patients un processus aussi efficace et rapide que possible. «On retrouve souvent les mêmes éléments dans les pharmacies et les drogueries», déclare le spécialiste. «On pourrait peutêtre développer le concept en partant de cette piste de réflexion.» Certains éléments clés doivent bien sûr être conservés pour que la droguerie ou la pharmacie soit toujours identifiable en tant que telle, reflétant aussi les compétences professionnelles propres au corps de métier en question. La philosophie d’un droguiste ou d’une pharmacienne se reflète donc dans le design de leur magasin. «La personnalité joue un rôle essentiel dans l’aménagement», déclare également Matthias Kaiser, «de même que l’individualité.»
Un design qui fait du bien?
Le design peut-il aussi favoriser la santé? Après une visite au Swiss Center for Design and Health (SCDH), à Nidau (BE), la réponse est claire: c’est oui! Dans ce centre, on teste, on fait de la recherche et on enseigne comment le design peut améliorer la santé. «Le design contribue de manière déterminante à notre bien-être», assure Stefan Sulzer, Managing Director au SCDH. Le centre de compétences collabore notamment avec des hôpitaux. «Il ne s’agit toutefois pas seulement de s’assurer que les patientes et patients se rétablissent rapidement, mais aussi que le personnel bénéficie d’un environnement de travail optimal», souligne-t-il. «Le centre de compétences dispose ainsi de 560 mètres carrés pour simuler les aménagements de locaux de manière à ce que les processus de travail se déroulent le mieux possible, que ce soit

pour le médecins-chef, le personnel soignant, la logisticienne ou le personnel chargé du nettoyage. «Nous impliquons toutes les personnes qui travaillent à l’hôpital, car ce sont elles qui connaissent le mieux les procédures et les itinéraires», indique Stefan Sulzer. «Si ces connaissances issues de la pratique sont intégrées dès le début dans une simulation, les architectes et les chefs de chantier peuvent éviter des erreurs de construction coûteuses et des adaptations ultérieures.»
Stefan Sulzer nous montre comment des plans sont projetés au sol à l’échelle réelle, sur la plus grande surface de simulation en réalité étendue de toute la Suisse. Il est possible d’y reproduire des cloisons en carton et d’autres meubles, de sorte que le plan peut être directement expérimenté. Dans ces salles reconstituées, on place par exemple de vrais lits d’hôpital afin de tester, avec toutes les parties prenantes, s’ils roulent correctement quand il faut bifurquer ou si une salle d’opération offre suffisamment d’espace pour travailler. Le SCDH réalise lui-même, dans différents ateliers, des prototypes en bois, métal, textile ou plastique. «Au SCDH, les universitaires travaillent avec les praticiens», déclare fièrement Stefan Sulzer en déambulant dans les différentes salles. «L’interdisciplinarité et la démarche participative sont essentielles à nos yeux.» Existerait-il donc un design «sain»? Stefan Sulzer esquisse un sourire: «Au SCDH, nous ne mettons pas l’esthétique au premier plan, mais le design basé sur des preuves.» En d’autres termes, la construction d’un environnement fondé sur la recherche scientifique et censé avoir un effet béné-
L’effet produit d’une pièce peut être ressenti sur la surface de simulation.
fique sur la santé (voir encadré sur le design basé sur les preuves). Une étude réalisée aux États-Unis il y a plus de 40 ans a ouvert la voie à cet axe de recherche. Elle avait montré à l’époque que les personnes hospitalisées qui pouvaient voir la nature depuis leur lit d’hôpital restaient nettement moins longtemps à l’hôpital et avaient besoin de moins d’analgésiques puissants que celles qui avaient vue sur un mur de briques. D’autres études montrent par ailleurs que des espaces bien conçus réduisent également les erreurs médicales, les chutes des patients ou les blessures du personnel, diminuent le sentiment de stress et augmentent la productivité ainsi que la sécurité.
Bois, lumière chaude et formes organiques
Comment aménager une droguerie pour qu’elle soit perçue comme un lieu de compétence en matière de santé? «Les matériaux naturels comme le bois ont un effet apaisant et peuvent par exemple aider à créer un environnement favorable à la santé», indique Stefan Sulzer, du SCDH. Matthias Kaiser, de Killer Interior, abonde en ce sens: «Le bois et les matériaux naturels servent à créer un environnement accueillant, surtout en combinaison avec une lumière chaude, car les éclairages bleutés sont très froids et peu accueillants. Les touches de couleur sont aussi les bienvenues pour éviter de créer une atmosphère stérile.» «La priorité absolue, ce sont la propreté et l’hygiène», rappelle l’expert en design de magasin Markus Schweizer. «Il ne s’agit pas seulement d’éliminer toute trace de saleté, mais aussi de surveiller l’apparition de fissures ou de peinture écaillée sur les étagères et les comptoirs, par exemple.» Il faut ainsi éviter à tout prix d’envoyer des signaux qui iraient à l’encontre des compétences profes-
Le design basé sur les preuves
sionnelles. «J’associe plutôt les drogueries et les pharmacies au blanc, mais des touches de couleur viennent ajouter un effet moderne», poursuit le spécialiste. «J’éviterais aussi les formes angulaires, qui ont un effet agressif, pour privilégier les formes organiques, qui sont beaucoup plus douces, accueillantes et conviviales, créant ainsi une proximité avec la clientèle.»
Les formes dites organiques sont toutefois rarement utilisées dans l’aménagement des magasins: «Les formes arrondies sont généralement bien plus chères à produire et nécessitent beaucoup de travail manuel», explique Matthias Kaiser. «Toutefois, en mettant l’accent sur les éléments ronds, on peut attirer le regard de la clientèle et le jeu en vaut la chandelle. Mais la norme, ce sont les étagères et les comptoirs angulaires, car ils sont plus faciles, plus rapides et moins chers à fabriquer.»
Impact humain
Le facteur humain joue également un rôle décisif. «Le personnel fait partie intégrante de l’aménagement d’un magasin», rappelle Markus Schweizer. «La tenue vestimentaire est indissociable de l’image renvoyée par le commerce.»
Inutile toutefois de porter une blouse blanche pour avoir l’air compétent, car cela peut être perçu comme trop médicalisé et donc plutôt dissuasif, mais un uniforme peut renforcer l’impact de l’aménagement d’un espace. «Si nous considérons qu’une droguerie est un lieu de rencontre, les personnes présentes sur place jouent un rôle déterminant», explique Markus Schweizer. «Un client perçoit immédiatement si l’atmosphère qui se dégage lui inspire confiance. C’est toujours le facteur humain qui détermine si une cliente ou un client reviendra ou non dans un magasin.»
Le design basé sur des preuves est une procédure dans laquelle les décisions de conception sont prises sur la base de connaissances scientifiques. La sécurité et le bien-être des patients et du personnel de santé sont par exemple au centre des préoccupations. Deux exemples qui sont importants dans le quotidien des drogueries:
• Une étude a pu montrer qu'un bon éclairage de la place de travail est important pour éviter les erreurs de médication. Si la distribution des médicaments a lieu sous un éclairage de 1500 lux, le risque d'erreur est plus faible que si l'éclairage du poste de travail est de moins de 450 lux.³
• Si le revêtement de sol présente des contrastes élevés, ces endroits peuvent être perçus comme des obstacles tridimensionnels (par exemple des marches) et augmenter le risque de chute chez les personnes atteintes de démence.⁴ De même, les surfaces fortement réfléchissantes peuvent être perçues à tort comme des surfaces mouillées, ce qui entraîne un sentiment d'insécurité lors de la marche.5
Combien gagnez-vous?
Le salaire reste encore souvent un sujet tabou. Or, pour pouvoir repérer d’éventuelles inégalités salariales discriminatoires, il est nécessaire de connaître les salaires de ses collègues. Comment faire?
7 Regula Steinemann | F D Daphné Grekos

Regula Steinemann, avocate et directrice de «Employés Droguistes Suisse»
Cette page est ouverte à Employés Droguistes Suisse. L’avis de l’auteure ne doit pas coïncider avec celui de la rédaction et/ou de l’Association suisse des droguistes.
www.drogisten.org
L’art. 8, al. 3 de la Constitution fédérale stipule que l’homme et la femme ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur égale. Ce principe s’applique également aux employeurs privés, même si les différences salariales ne sont pas interdites en soi. Il suffit juste que des critères objectifs justifient les écarts de salaire (par exemple une formation supplémentaire, une expérience plus longue, etc.). Un examen au cas par cas est nécessaire pour déterminer si des critères objectifs entrent en ligne de compte ou non.
Les sous, c’est tabou!
Les personnes salariées négocient en principe elles-mêmes leurs salaires avec leur employeur. Les raisons pour lesquelles peu de gens s’expriment ouvertement à ce sujet sont multiples, mais sont certainement liées à l’opinion longtemps répandue selon laquelle les salaires constituaient des secrets d’affaires et qu’en communiquant son propre salaire, on pouvait léser son devoir de fidélité en vertu de l’art. 321a CO. En cas de violation de l’obligation de garder le secret, il fallait ainsi s’attendre à des sanctions (comme des dommages et intérêts ou, dans les cas graves, un licenciement sans préavis) et la révélation d’un secret de fabrication ou d’affaires pouvait même faire l’objet de poursuites pénales, ce qui a donc probablement eu un effet dissuasif. Entre-temps, la jurisprudence et la doctrine dominante s’accordent à dire qu’il n’en est rien et qu’il n’existe pas d’inter-
diction légale en matière salariale fondée sur le devoir de loyauté de l’art. 321a CO. Il est donc autorisé de parler de salaire et même d’encourager d’autres salariés qui gagnent moins à entamer des négociations salariales sans qu’il y ait violation du devoir de loyauté.
Ne pas hésiter à parler
Cette jurisprudence semble logique, car il est important de connaître les salaires de ses collègues pour pouvoir évaluer où l’on se situe au sein d’une entreprise sur le plan salarial et s’il peut y avoir ou non discrimination. Nous recevons régulièrement des demandes de membres qui souhaitent s’informer sur le niveau de salaire recommandé ou qui se plaignent de gagner vraisemblablement moins que leurs collègues. Il existe différents calculateurs de salaire aptes à fournir des points de repère (par exemple celui de la Confédération); les recommandations salariales de l’Association suisse des droguistes et de notre association peuvent aussi être utiles. Cela ne remplace toutefois pas une discussion entre collègues, plus susceptible de fournir des informations concrètes. Le fait est que le ressentiment peut nuire durablement au climat de travail. Un entretien avec l’employeur peut clarifier les choses si l’on éprouve des incertitudes ou un sentiment d’injustice.
Employés Droguistes Suisse se tient à la disposition de ses membres pour les conseiller et les soutenir en cas de doute.

D’abord le rhume, puis la pression
Tout commence toujours par un refroidissement, et parfois, les agents pathogènes se déplacent vers les sinus, entraînant aussi des inflammations dans cette zone. Heureusement, dans la plupart des cas, ce genre de sinusite guérit d’elle-même.
7 Adrian Ritter | F D Daphné Grekos
«Veuillez pencher la tête en avant»: c’est le test très simple que Daniel Tuor, responsable de la pharmacie et droguerie Tauben à Schaffhouse, invite les clientes et clients enrhumés à faire lorsqu’ils se plaignent de sinus bouchés. Si la sensation de pression augmente à cet endroit lorsque la personne baisse la tête, cela indique la présence d’une inflammation dans les sinus, c’est-àdire une sinusite. Les douleurs au visage font partie des principaux symptômes de la maladie, au même titre que la congestion nasale et la perte de l’odorat. Le tout est parfois accompagné de fièvre et de maux de tête.
Les sinus paranasaux regroupent les sinus maxillaires, les sinus frontaux, les sinus ethmoïdaux (cellules) et le sinus sphénoïdal (voir illustration), reliés à la cavité nasale par d’étroites ouvertures osseuses. Si

Une inflammation des muqueuses du nez peut engendrer une sensation de pression désagréable dans la tête.
Sinus frontaux
Sinus ethmoïdaux
Sinus sphénoïdaux
Sinus maxillaires
les muqueuses du nez sont enflées en raison d’un rhume, les sécrétions nasales ne peuvent plus s’écouler. Les conduits vers les sinus sont obstrués, empêchant l’air de circuler. C’est là un environnement idéal pour favoriser la multiplication des agents pathogènes. Les muqueuses des sinus s’enflamment aussi, produisent du mucus et entraînent une sensation de pression.
«Une formation de pus peut également apparaître, par exemple en cas d’inflammation d’origine bactérienne», explique Esther Steveling, médecin-chef à l’Hôpital universitaire de Bâle.
«Un seul, plusieurs ou tous les sinus peuvent être concernés, mais souvent, seuls les sinus maxillaires sont touchés.» Et comme la muqueuse nasale est aussi toujours enflammée, on parle plus précisément de rhinosinusite. Daniel Tuor estime qu’environ 10 % de sa clientèle enrhumée développe ensuite une sinusite. «Il est impossible de prédire qui sera touché, mais la prédisposition joue un rôle», ajoute le pharmacien.
Un trouble qui guérit de lui-même?
Dans la plupart des cas, l’inflammation des sinus est déclenchée par des virus ou, plus rarement, par des bactéries, en principe les mêmes agents pathogènes que ceux
qui ont provoqué le rhume initial. Qu’ils soient viraux ou bactériens, la sinusite et le rhume sous-jacent guérissent généralement d’eux-mêmes au bout d’une à deux semaines, car le système immunitaire finit par venir à bout des agents pathogènes, mais c’est un processus qui prend du temps. «Les drogueries et les pharmacies proposent des produits comme l’échinacée, le zinc, les vit amines D3 et C ainsi que la spagyrie pour soutenir les défenses immunitaires», souligne Daniel Tuor. «Il est par ailleurs important que les malades boivent suffisamment d’eau pour fluidifier les sécrétions.»
Sinon, de même que pour le rhume, le traitement de la sinusite est surtout axé sur les symptômes. L’objectif premier est de favoriser l’écoulement des mucosités pour que l’air circule de nouveau dans les sinus. Parallèlement, le traitement diffère selon le type de sinusite: aiguë, récidivante (plus de quatre fois par an) ou chronique (plus de douze semaines d’affilée).
Solutions salines et extraits de plantes
La directive 2022 sur le traitement de la rhinosinusite émise par la Société allemande d’otorhinolaryngologie recommande entre autres le recours aux dé-

congestionnants pour les sinusites aiguës ou récidivantes, ainsi que les rinçages nasaux avec une solution physiologique et l’inhalation de vapeurs chaudes (38 à 42 °C). Au niveau phytothérapeutique, toujours selon cette directive, l’extrait breveté d’oseille, de gentiane jaune, de sureau, de verveine et de primevère est efficace, de même que les extraits d’eucalyptus. Pour traiter la sinusite chronique, la directive recommande également le rinçage avec un grand volume de solution physiologique isotonique ou légèrement hypertonique, ainsi que l’extrait breveté
d’oseille, de gentiane jaune, de sureau, de verveine et de primevère, avec des preuves d’efficacité moindres.¹
Les rinçages et les sprays nasaux humidifiants aident à éliminer les mucosités et les microbes du nez, tandis que les inhalations ont l’avantage d’atteindre plus facilement les sinus que les solutions liquides. Le recours aux huiles essentielles est controversé,² sachant qu’elles peuvent paralyser les cils vibratiles des muqueuses, alors qu’ils sont essentiels pour l’évacuation des mucosités. Esther Steveling déconseille l’utilisation d’huiles essentielles en inhalation, du moins pour les personnes sujettes aux allergies. Les huiles essentielles peuvent également se
DES CHEVEUX FORTS ET DE BEAUX ONGLES

Le plus pour les cheveux et les ongles
Une seule capsule par jour pour couvrir les besoins. Combinaison précieuse avec biotine, zinc, sélénium, vitamines B, L-cystine et extrait de millet doré.

révéler problématiques chez les bébés et les enfants.
Il faut par ailleurs rappeler que les sprays peuvent dessécher les muqueuses et favoriser les saignements de nez. «Il est donc important que les patientes et patients reçoivent des informations sur l’usage correct et la durée maximale d’utilisation, que ce soit au cabinet médical, à la pharmacie ou à la droguerie», souligne Esther Steveling. «Et il vaut mieux utiliser en plus une pommade qui soigne et apaise la muqueuse.»
Identifier les évolutions plus graves
Même si la sinusite guérit généralement d’elle-même, elle peut prendre une tournure plus grave. Selon Esther Steveling, une consultation médicale s’impose lors-
qu’une personne a de la fièvre pendant plusieurs jours, souffre de fortes douleurs ou présente des symptômes tels qu’un gonflement du visage, une forme de léthargie ou des troubles neurologiques. Il peut s’agir d’indices révélant des complications. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli devraient également se rendre chez le médecin en cas de sinusite.
Le diagnostic médical peut inclure, en plus des questions sur les symptômes, un examen endoscopique du nez, un scanner ou une échographie ainsi qu’un frottis, et ceci en particulier lorsque les causes ou les complications ne sont pas claires.
«Une sinusite sévère doit toujours faire l’objet d’un examen médical, car il existe de nombreux sous-types de la maladie et le traitement varie en conséquence», explique Esther Steveling. Parfois, il faut recourir aux antibiotiques, sachant que la sinusite associée à des infections bactériennes se-

Le combi d’annonces qui vous permet d’atteindre l’ensemble du personnel spécialisé des drogueries et des pharmacies avec une seule commande.


Réserver maintenant!
Tamara Gygax-Freiburghaus 032 328 50 54 t.gygax@vitagate.ch
vitagate sa RueThomas-Wyttenbach 2 2502 Biel/Bienne
Sources 1 https://register.awmf.org/assets/guidelines/017-049_und_053-012l_S2k_ Rhinosinusitis_2022-12-abgelaufen.pdf
2 https://www.pharmawiki.ch/wiki/index. php?wiki=Akute_ Sinusitis
condaires est l’un des motifs les plus fréquents de prescription d’antibiotiques. De plus, les agents pathogènes peuvent continuer à se propager depuis les sinus, par exemple vers la membrane osseuse, les orbites, voire les méninges. Si la personne concernée a non seulement de forts maux de tête, mais qu’elle est en plus sensible à la lumière, irritable et très fatiguée, cela peut signaler un processus infectieux dans le cerveau, ce qui nécessite une hospitalisation immédiate.
Quand la sinusite devient chronique
Si une sinusite sévère n’est pas traitée, il y a en outre un risque que la maladie devienne récurrente ou chronique. Une sinusite chronique doit aussi toujours faire l’objet d’un examen médical. Il convient notamment d’exclure toute lésion pathologique telle que les excroissances de la muqueuse, appelées polypes nasaux. D’autres particularités d’ordre anatomique peuvent également nécessiter des traitements supplémentaires, comme une intervention chirurgicale pour améliorer l’écoulement des sécrétions. Si la sinusite évolue de manière chronique, il pourrait également s’agir d’une forme allergique de la maladie. Dans ce cas, des stratégies d’évitement et une immunothérapie spécifique aux allergènes peuvent s’avérer utiles, en complément au traitement symptomatique. La sinusite fongique allergique est une forme rare de sinusite allergique. Elle est souvent associée à des douleurs sur une seule moitié du visage. Dans ce cas, il n’est pas rare qu’une abla-
tion chirurgicale des tissus concernés soit nécessaire et qu’un traitement prolongé à base de cortisone soit administré pour limiter l’hyperactivité du système immunitaire.
Objectif n° 1: éviter les refroidissements
Mais comment prévenir la sinusite? «Tout ce qui aide à prévenir un rhume aide aussi à prévenir une éventuelle sinusite», explique le pharmacien Daniel Tuor. Il faut donc suffisamment de sommeil, de l’activité physique, une alimentation saine, tout en limitant le stress. «On entend dire qu’il ne faut pas se moucher trop fort, car cela pousserait les agents pathogènes dans les sinus, mais c’est une légende», ajoute-t-il. «D’une part, les agents pathogènes peuvent de toute façon se déplacer eux-mêmes dans les sinus et, d’autre part, la pression exercée quand on éternue est beaucoup plus forte que celle qui est provoquée quand on se mouche.»
Cela dit, il faut veiller à ne pas respirer par la bouche, mais par le nez, surtout lorsque les températures sont fraîches. En effet, le nez et les sinus ont tous deux pour fonction d’humidifier et de réchauffer l’air avant qu’il ne pénètre dans les poumons. «Si l’air sec et froid pénètre directement dans les poumons par la bouche, il peut irriter les bronches et augmenter le risque de rhume», souligne le pharmacien. «Sans oublier la solution d’eau salée et la pommade nasale, qui sont également de bons alliés en matière de prévention.» Les gargarismes à l’eau salée permettent d’éliminer les germes dès les premiers signes d’infection et la pommade nasale humidifie les muqueuses, ce qui bloque le passage aux virus.
PostCard Creator Business et Flyer-Service
Mettez en scène votre assortiment
Le vaste assortiment de votre droguerie est un motif légitime de fierté. Mais votre clientèle connaît-elle toute l’étendue de votre offre? Une communication régulière vous permettra d’attirer l’attention sur vos produits, tout en renforçant la fidélisation de votre clientèle – un véritable jeu d’enfant grâce aux outils en ligne de la Poste.

Voici votre offre de printemps, Madame Duchesse!


Bonde 10francs surnotre assortiment sport







Madame, Qui dit sport, dit plaisir! Surtout maintenant, à l’arrivée du printemps, lorsque la nature se réveille. Enfilez donc vos baskets et faites passer votre condition physique au niveau supérieur. Le saviez-vous? Chez nous, vous trouverez tout ce qu’il faut pour faciliter vos entraîne- ments et pour bien récupérer après l’effort. Boissons sportives, protéines de haute qualité ou encore compléments alimentaires à base de plantes spécifiques pour le sport: découvrez notre vaste assortiment. En remerciement de votre fidélité, nous vous offrons un bon de réduction de 10 francs Pour en bénéficier, il vous suffit de présen- ter cette carte postale lors de votre prochain achat effectué d’ici le 31 mars 2025. Nous nous réjouissons de votre visite – par exemple au détour de votre prochain jogging! L’équipe de la droguerie Eugster Julie placeDuchesse de la gare 30 1100 Illienne


Droguerie Eugster, place de la gare 17, 1100 Illienne
présen



Une publicité agréable au rapport coût- efficacité particulièrement intéressant: utilisez des cartes postales pour montrer l’étendue de votre off re à votre clientèle.


Faites de votre droguerie un commerce de premier choix pour votre clientèle actuelle et future. Pour y parvenir, vous devez veiller non seulement à déliser la clientèle, mais aussi à acquérir de nouvelles clientes et de nouveaux clients. C’est là qu’entrent en jeu deux mesures publicitaires hautement e caces que vous pouvez combiner selon vos souhaits: les cartes postales, qui serviront de rappel auprès de votre clientèle habituelle, et les yers, qui attireront une nouvelle clientèle dans votre magasin. Grâce aux outils en ligne de la Poste, vous pouvez réaliser très facilement votre propre publicité.
PostCard Creator Business: avec ce service en ligne, vous créez vous-même en un clin d’œil des publipostages personnalisés par carte postale:
• Choisissez le format de votre carte postale.
• Concevez le recto et le verso en tout exibilité avec du texte et des images, au gré de votre inspiration.
• Téléchargez vos adresses.
L’impression, l’adressage, et l’envoi direct sont assurés par la Poste –une solution idéale pour n’importe quel tirage, car il n’y a pas de quantité minimale de commande. Et grâce à des coûts transparents, vous gardez toujours le contrôle de votre budget publicitaire. En option, vous pouvez faire contrôler et corriger vos adresses avant chaque envoi: avec le service en ligne «Traitement d’adresses en ligne», vous envoyez vos cartes postales uniquement à des adresses correctes et à jour.
À tester dès maintenant sur poste.ch/postcardcreator
Profiter d’un rabais spécial
Flyer-Service: ce service tout-en-un est idéal pour acquérir de nouvelles clientes et de nouveaux clients. Les yers sont distribués dans la zone de votre choix en fonction du numéro postal d’acheminement.
• Choisissez la zone dans laquelle votre yer doit être distribué.
• Dé nissez le format, la qualité et l’épaisseur du papier de votre yer.
• Sélectionnez la date de distribution.
• Téléchargez votre yer au format PDF.
La Poste se charge de l’impression et de la distribution – quand et où vous le souhaitez.
En savoir plus: poste.ch/ yer-service
En tant que membre de l’ASD, réalisez vos publipostages par carte postale et vos envois de flyers de manière encore plus avantageuse: vous bénéficiez en effet de 10 % de réduction sur le prix de production –et ce pour tout envoi jusqu’au 31 décembre 2025. Et vous bénéficiez même de 20 % de réduction sur le service «Traitement d’adresses en ligne». Pour en profiter, il vous suffit d’utiliser le code sdv311225.
Hémorroïdes: des
remèdes
efficaces en droguerie
Beaucoup de personnes en souffrent, mais peu en parlent: les troubles hémorroïdaires. De nombreux
remèdes vendus en droguerie peuvent apporter un soulagement. Toutefois, une intervention chirurgicale peut être indiquée si les souffrances sont trop pénibles, comme l’explique le proctologue Mark Henschel.
Tout le monde a des hémorroïdes. Ces coussinets composés de vaisseaux sanguins et de tissu conjonctif et situés dans le canal anal jouent un rôle important en matière de continence fécale. «Ils permettent de maintenir l’étanchéité de l’intestin, favorisant notamment le contrôle de l’air et des liquides», explique Mark Henschel, proctologue au cabinet Chirurgie Team Bern. «C’est en quelque sorte un système d’étanchéité supplémentaire qui régule l’évacuation des selles et empêche l’air ou les selles fines d’être expulsés accidentellement.» Les troubles n’apparaissent que lorsque la taille de ces coussinets augmente. Les symptômes typiques regroupent les démangeaisons, les brûlures, les saignements ou les sensations de corps étranger. Les hémorroïdes se classent en quatre stades de gravité: au premier stade, elles augmentent de volume, mais restent invisibles. Généralement indolores, elles peuvent provoquer des saignements. Au second stade, les coussinets glissent vers l’avant dans le canal anal lors de la déféca-

7 Astrid Tomczak | F D Daphné Grekos
tion, mais se rétractent ensuite spontanément. Au troisième stade, les hémorroïdes sortent lors de la défécation et restent provisoirement à l’extérieur, ce qui peut entraîner des sécrétions de mucus, des démangeaisons et des suintements. Enfin, au quatrième stade, elles sortent du canal anal et ne se rétractent plus.
Bains de siège, pommades et suppositoires
Mark Henschel estime qu’environ 80 % des personnes concernées peuvent traiter leurs troubles avec des pommades, des suppositoires ou des comprimés. Bon nombre de ces médicaments sont disponibles sans ordonnance en droguerie. Les pommades contenant des principes actifs tels que la lidocaïne ou la quinisocaïne (liste B) anesthésient localement et soulagent la douleur ainsi que les démangeaisons. D’autres principes actifs comme le zinc ou le panthénol ont un effet anti-inflammatoire et favorisent

la cicatrisation; bien que leur efficacité directe sur les hémorroïdes n’ait pas été clairement démontrée, ils peuvent soulager les symptômes. Il en va de même pour les préparations à base d’extraits phytothérapeutiques comme l’hamamélis ou la camomille, qui resserrent les tissus et ont également un effet anti-inflammatoire. Cependant, là encore, les études sont limitées et l’utilisation de ces remèdes doit être évaluée au cas par cas. Les personnes allergiques à la camomille devraient opter pour une préparation à base uniquement d’hamamélis. La diosmine, qui est un principe actif du groupe des flavonoïdes, est par ailleurs utilisée sous forme de préparation combinée avec l’hespéridine pour traiter les hémorroïdes et les troubles veineux. Les bains de siège chauds, notamment ceux à base d’extrait d’écorce de chêne, permettent aussi d’atténuer les symptômes. Ils soulagent les démangeaisons, ont un effet anti-inflammatoire et stimulent la circulation sanguine, ce qui favorise à la guérison. «Ces différents produits sont surtout efficaces aux stades précoces et peuvent grandement faciliter le quotidien», souligne Mark Henschel.
Personnes âgées et femmes enceintes en ligne de mire
L’hypertrophie des hémorroïdes est quasiment inexistante chez les moins de 35 ans. En revanche, près de la moitié des plus de 50 ans souffrent de troubles hé-
morroïdaires. Les femmes enceintes sont particulièrement touchées, et ce quel que soit leur âge. «Cela tient au fait que le fœtus qui grandit dans l’abdomen exerce une pression sur le système veineux, ce qui peut entraîner une augmentation du volume des hémorroïdes», explique Mark Henschel. Les femmes enceintes trouveront également des produits adaptés à la grossesse en droguerie. Le traitement vise alors plutôt à réguler la digestion: le psyllium ou les graines de lin aident à garder les selles molles et sont sans risques pour le bébé. «Le magnésium facilite aussi le transit intestinal», rappelle Mark Henschel. En usage externe, les pommades à base d’hamamélis sont recommandées. «La bonne nouvelle pour les futures mamans, c’est que les troubles s’améliorent en principe d’eux-mêmes après l’accouchement», poursuit le proctologue.
Les troubles légers ne posent en général pas de problème, qu’il s’agisse de démangeaisons occasionnelles ou d’un peu de sang sur le papier toilette. Si les médicaments sans ordonnance n’apportent aucune amélioration, si les symptômes persistent plus d’une semaine, s’ils sont très douloureux ou s’ils s’aggravent, Mark Henschel recommande alors de consulter un spécialiste. «La douleur est un signal d’alarme, car les coussinets hémorroïdaires sont en soi insensibles à la douleur», précise-t-il. La présence de sang dans les selles doit également alerter et faire l’objet d’un examen médical. Ces symptômes pourraient en effet signaler d’autres mala-

dies, telles que des inflammations ou des tumeurs. Le spécialiste conseille aux personnes de plus de 50 ans de procéder à des examens préventifs réguliers, car le risque de développer d’autres troubles intestinaux plus graves augmente avec l’âge.
Quand recourir à un médecin?
Lorsque la qualité de vie est fortement altérée, une intervention médicale devient inévitable, avec différentes procédures chirurgicales possibles. L’une des méthodes les plus courantes est la ligature élastique, qui consiste à fixer un élastique autour des hémorroïdes hypertrophiées afin de bloquer l’arrivée du sang. «Le coussin tombe au bout d’environ une semaine; cette intervention est peu douloureuse et peut être réalisée en ambulatoire», explique Mark Henschel. Une autre option est le traitement par photocoagulation infrarouge, qui consiste à scléroser les hémorroïdes par la chaleur. On peut aussi recourir à la technique de la ligature des artères hémorroïdaires, souvent combinée à une sorte de «lifting»: le nœud hémorroïdaire est alors tiré vers le haut, puis attaché. Dans ce cas, la zone sensible de l’anus n’est pas affectée, ce qui rend le traitement plus léger. Dans les cas particulièrement graves, par exemple lorsque les hémorroïdes restent à l’extérieur du canal anal, une hémorroïdectomie, c’est-à-dire l’ablation complète des hémorroïdes, peut s’avérer nécessaire. L’efficacité à long terme de ces interventions dépend de la méthode choisie. «L’hémorroïdectomie en particulier est considérée comme très efficace à long terme et la probabilité que les hémorroïdes réapparaissent ne dépasse pas 1 à 2 %», indique Mark Henschel. Avec d’autres méthodes, comme la ligature élastique, le risque de récidive est d’environ 10 à 20 %. La plupart des in-
terventions durent une trentaine de minutes et peuvent en principe être réalisées en ambulatoire. Ce n’est que si le stade est avancé ou en présence de maladies concomitantes qu’une hospitalisation est nécessaire.
Prévention: la clé du bien-être
Le mode de vie et les habitudes ont un impact sur les troubles hémorroïdaires, souvent dus à une constipation chronique, à une forte poussée lors de la défécation, à une alimentation pauvre en fibres ou à une hydratation insuffisante. Le fait de rester longtemps assis sur les toilettes et le surpoids augmentent également les risques. «La prévention commence par de petits ajustements au quotidien», rappelle Mark Henschel. «Cela permet d’éviter de nombreux problèmes.» Une alimentation riche en fibres, composée de produits à base de céréales complètes et de légumes, ainsi qu’une bonne hydratation et la pratique d’une activité physique permettent de prévenir la constipation. En résumé, les hémorroïdes hypertrophiées sont parfois gênantes, mais ne présentent en général pas de danger. «L’urgence médicale est rare, sauf en cas d’hémorragie massive», conclut Mark Henschel. Le proctologue souligne toutefois que certaines personnes âgées prennent des médicaments qui fluidifient le sang, ce qui peut entraîner des saignements plus importants. «Il peut alors être nécessaire de procéder à une ablation chirurgicale. Ce genre de cas mis à part, les hémorroïdes hypertrophiées n’ont pas valeur de maladie.» Il est avant tout important d’aborder ouvertement le sujet et de demander conseil à un médecin si nécessaire.
Chirurgien spécialisé en proctologie, Mark Henschel travaille entre Berne et Soleure. Au Lindenhofspital de Berne, il dirige le Centre intestinal de Berne, qui est certifié par la Deutsche Krebsgesellschaft (Société allemande du cancer). SK è Vous trouverez la bibliographie complète ici
Mark Henschel