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par Yannick Allain, Directeur de Maison de Qualité

AccESSioN à LA propriété Et réNovAtioN : pour uNE démArchE gLobALE ASSociANt coNStructEurS Et fAmiLLES

La relation de confiance au cœur de l’action de l’Association Maisons de Qualité

Depuis près de 20 ans, l’Association Maisons de Qualité agit pour rassembler les familles et les constructeurs de maisons individuelles dans une relation de confiance. Cette confiance mutuelle s’inscrit dans le respect de valeurs essentielles à Maisons de Qualité : honnêteté, transparence, respect de chacun et citoyenneté.

Donner et recevoir la confiance sont des valeurs en soi, profondément enracinées dans nos relations avec les autres : la confiance touche à une dimension de « confort » émotionnel dont on a besoin pour développer des relations personnelles et sociales durables, mais aussi dans le cadre d’une relation d’achat comme la construction de sa maison.

La construction d’une maison correspond à un projet de vie familial, très impliquant sur les plans affectif et financier, et la réussite de ce projet repose en bonne partie sur la qualité de la relation qui va se nouer entre le constructeur et la famille, avant, pendant et après la construction.

La confiance entre la famille et le constructeur est indispensable pour réaliser un projet avec la sérénité nécessaire, pour faire face aux aléas éventuels qui peuvent survenir dans le déroulement du projet.

Pas évident pour la famille ! La méfiance, voire la défiance régissent parfois la relation, et il n’est pas aisé de « renverser la vapeur ». A juste titre, puisque la qualité et l’étique ne sont malheureusement pas toujours au rendez-vous lorsque les intervenants ne sont pas qualifiés ou ne respectent pas des règlementations.

Concrètement, cette confiance chère aux adhérents de l’Association Maisons de Qualité passe par l’échange et l’accompagnement. Il est essentiel que le constructeur accompagne son client pour qu’il s’approprie les documents contractuels et techniques, les données budgétaires, ainsi que les grandes étapes du déroulement du projet de construction. Mais son rôle ne s’arrête pas là… Il lui incombe aussi de gérer efficacement les problèmes éventuels, d’assister son client, de prendre en compte les évolutions techniques et règlementaires, de sélectionner et de mobiliser les artisans sur le soin à apporter aux travaux et de former régulièrement ses équipes (accueil, commerciaux, conducteurs de travaux, assistance après livraison).

Le constructeur doit faire de la satisfaction du client le « moteur » du progrès de son entreprise.

Forte de cette philosophie, l’Association Maisons de Qualité a élaboré deux Référentiels de qualité en s’appuyant sur la concertation entre les associations familiales (dont l’implication est importante au sein du réseau Maisons de Qualité) et de consommateurs et les professionnels de la construction membres de l’Association : • la Charte Maisons de Qualité, qui est un Référentiel de qualité globale, avec un fort niveau d’exigences sur la qualité de la relation entre le constructeur et la famille tout au long du déroulement du projet de construction.

• le Référentiel « maison éco-logique® », qui intègre le label BBC (certifié par Céquami, organisme certificateur accrédité) et vise à répondre à la demande de plus en plus importante des familles de construire une maison économe en énergie et en eau, respectueuse de l’environnement et de la santé de ses habitants.

L’Association Maisons de Qualité est également très attentive aux évolutions sociales et sociétales et aux réponses en termes d’habitat, lieu essentiel de vie sociale où vivent les familles : densité urbaine, mixité, vieillissement de la population, éco-quartiers, relations de voisinage, déplacements, etc.

L’Association Maisons de Qualité ne se contente ainsi pas d’une réflexion sur l’acte de construction de la maison. Ses valeurs et sa mission l’entraînent vers un débat plus humaniste, un débat d’intérêt général : • « Comment construire pour vivre ensemble demain ? » • « Quelle sera demain la place de l’habitat individuel et son évolution ? » • «Vers quelles formes d’habitat individuel se dirige-t-on ? » • « Peut-on concilier habitat durable et habitat à coût accessible ? »

L’émergence d’une culture environnementale dans l’habitat

Les études et les enquêtes d’opinion réalisées par les instituts de sondages et les instituts de recherche soulignent l’émergence d’une réelle sensibilité environnementale de la part des familles. Cette question, renforcée par la prise de conscience des effets du réchauffement climatique, constitue désormais un sujet de préoccupation majeur pour une large majorité d’entre elles. L’Institut Français de l’Environnement (IFEN) observe, par exemple, que les pratiques environnementales domestiques (tri des déchets, équipement d’ampoules basse consommation, extinction de la veille de la télévision…) s’installent de plus en plus dans la vie quotidienne des Français.

yannick Allain,

Directeur de Maisons de Qualité

Cet intérêt pour l’environnement se traduit ainsi dans les pratiques effectives des habitants et des consommateurs qui modifient leurs habitudes et s’orientent davantage vers des produits ou des solutions techniques plus performantes et plus sobres. Le travail de sensibilisation réalisé par les pouvoirs publics et le monde associatif, relayé par les grands médias nationaux, auprès des consommateurs semble aujourd’hui porter ses fruits. Ce

travail de sensibilisation est important car rien ne peut se faire en matière de maîtrise des consommations d’énergie sans la participation de l’habitant-consommateur.

Au sein de l’Association Maisons de Qualité, nous observons aussi une demande d’espace, de confort et de bien-être de la part des acquéreurs, avec parfois des paradoxes : la température hivernale moyenne des logements a augmenté de 2°C en 25 ans, les consommations d’électricité destinées à alimenter les appareils électroménagers et le matériel audiovisuel ont été multipliées respectivement par 29 et par 18 entre 1973 et 1998 (source IFEN).

Malgré la diversité des motivations et des besoins, les attentes et les demandes des consommateurs, exprimées à travers le réseau d’associations, d’experts et de constructeurs agréés Maisons de Qualité, convergent depuis plusieurs années vers la volonté de « construire autrement ». Selon leur profil, les acquéreurs de maisons individuelles accordent une importance plus ou moins grande aux aspects esthétiques ou techniques, au choix des matériaux, au confort ou à la fonctionnalité, mais les observations conduites par l’Association Maisons de Qualité montrent que presque tous se rejoignent sur le souci de l’environnement.

Pourtant, « l’habiter durable » varie sensiblement d’une famille à l’autre. Alors que certains consommateurs semblent surtout soucieux d’économies d’énergies, d’autres paraissent plutôt préoccupés par la nature ou la provenance des matériaux de construction, et d’autres encore s’attardent d’abord sur l’insertion de leur maison dans le site. Les préoccupations environnementales dans l’habitat sont nouvelles, et c’est toute une culture qui est à constituer dans ce domaine.

Par ailleurs, si la maison individuelle reste le logement « idéal » pour la grande majorité des Français (notamment dans le cadre d’une acquisition), il est essentiel aujourd’hui d’avoir une réflexion globale sur sa place et son évolution dans le développement des agglomérations. Une réflexion qui nécessite de nouveaux outils d’action pour permettre aux constructeurs et aux collectivités de mieux coopérer toujours dans l’attente de répondre aux attentes des acquéreurs.

L’Association reste convaincue que les objectifs de durabilité des territoires ne seront réalisés que dans le cadre d’un partenariat équitable associant les familles, les acteurs de la construction et les collectivités locales.

La rénovation énergétique des maisons existantes : l’écart se creuse entre le neuf et l’ancien

L’Association a intégré l’enjeu de la rénovation du parc de maisons individuelles existantes depuis 2011, avec un objectif phare : lutter contre la précarité énergétique.

Dans un contexte de coût croissant d’accès à l’énergie, les dépenses nécessaires au maintien d’un certain confort dans son logement (chauffage, éclairage, eau chaude, électroménager, etc.) représentent un poids de plus en plus important dans les budgets familiaux.

Ainsi près de 3,4 millions de ménages seraient en situation de « précarité énergétique », c’est-àdire que ces ménages consacrent plus de 10 % de leurs revenus au budget « énergie du logement », et qu’ils éprouvent des difficultés à payer leur facture. Certains observatoires avancent même le chiffre de 4 ou 5 millions de ménages touchés.

Pour les occupants d’un habitat de faible performance thermique, les difficultés récurrentes à se chauffer peuvent être source d’endettement et d’exclusion. Que l’on soit propriétaire ou locataire, de faibles ressources rendent en effet toute rénovation inenvisageable, débouchant dès lors sur des situations de « précarité énergétique ».

La précarité énergétique est ainsi une notion où s’entremêlent : • des ressources financières limitées, • des logements de mauvaise qualité thermique, • un endettement récurrent pour conserver un confort minimum, • une auto restriction de confort pour éviter l’endettement, avec, en final, le risque d’une exclusion sociale.

Phénomène transversal complexe, la précarité énergétique intéresse ainsi plusieurs champs d’action : • l’environnement : au niveau national, le secteur du bâtiment représente à lui seul 45 % de la consommation d’énergie finale et 25 % des émissions de GES.

Soucieuse d’un développement durable de leur territoire, les collectivités locales et les institutions nationales se sont engagées, à l’instar du Grenelle de l’environnement, qui prévoit de réduire de 38 % les consommations d’énergie du parc immobilier existant. Des programmes de rénovation des bâtiments anciens et/ou insalubres permettront l’augmentation de leurs performances énergétiques.

• l’habitat : le renouvellement permanent des techniques et des technologies, les nouvelles règlementations entraînent la construction de logements neufs toujours plus performants et plus confortables, avec un écart qui se creuse entre l’ancien et le neuf.

• le social : face à l’augmentation des prix de l’énergie, certains ménages restreignent leur usage du chauffage. D’autres, afin de pouvoir se chauffer correctement, font appel au Fonds

Social pour le Logement et aux

Tarifs énergétiques de Première

Nécessité.

• la santé : les logements anciens sont souvent exposés à des dégradations (humidité, moisissures, chauffage d’appoint, mauvaise ventilation, etc.) qui accentuent les difficultés de chauffage et rendent l’environnement intérieur néfaste pour la santé. Les pathologies respiratoires, les allergies, les intoxications, etc. observées en particulier chez les personnes fragiles (enfants en bas âge, personnes âgées) constituent un problème de santé publique.

Pour l’Association Maisons de Qualité, le véritable champ d’action est le traitement du problème à la source et la rénovation énergétique des logements devient ainsi un enjeu majeur sociétal, économique et de santé publique.

Dans ce contexte, l’implication de tous est indispensable, acteurs professionnels de la rénovation et familles occupantes.

La pédagogie est aujourd’hui un impératif pour les familles qui souhaitent rénover, particulièrement lorsqu’il y a un risque de précarité énergétique. Il s’agit de sensibiliser efficacement les habitants vers des comportements et des solutions techniques plus performantes et plus sobres.

Les travaux du groupe de travail sur l’usage de l’habitat présidé par l’UNAF dans le cadre du Grenelle de l’Environnement et auquel a participé l’Association Maisons de Qualité ont bien montré l’enjeu lié à l’information et à la pédagogie des habitants.

La valeur verte des maisons : une solution économiquement vertueuse pour l’avenir ?

La « valeur verte » représente la valeur nette additionnelle d’un bien immobilier dégagée grâce à une meilleure performance environnementale ; principalement liée à la performance énergétique du bien (un bâtiment dit « vert » est plus rentable qu’un bâtiment classique, car moins énergivore), elle l’est également à l’accès aux transports en commun, à ses matériaux de construction, à la qualité de son insertion locale, etc.

De nombreuses variables influent sur le niveau de la valeur verte : par exemple, sur un marché immobilier peu tendu et dans un contexte de prix de l’énergie très élevés, la valeur verte peut devenir un critère important de choix des acheteurs.

Selon une étude récente réalisée par l’ADEME, la valeur verte n’est

pas encore un critère déterminant d’achat.

76 % des Français reconnaissent l’intérêt d’une « valeur verte » dans l’immobilier(1). Une grande majorité de Français pense qu’un logement peu énergivore vaudra, à terme, plus cher qu’un logement aux fortes consommations énergétiques. Cette perception de la valeur verte ne se traduit pas encore systématiquement par un passage à l’action : alors que 46 % des Français se disent favorables à l’acquisition d’un bien performant sur le plan énergétique, les agents immobiliers estiment que seulement 19 % des transactions effectuées prennent en compte ce critère (2).

(1) « Les consommateurs face à la réalité du Grenelle Environnement », TNS-

Sofres pour Cap Consommateurs Habitants, 2009 (2) « Ressorts du marché et perception de la conjoncture dans les agences », IFOP pour la FNAIM, 2010

Renforcer la reconnaissance de la « valeur verte » par l’accompagnement des professionnels et des familles

Selon l’étude de l’ADEME, les familles ont des difficultés à estimer le potentiel de cette valeur dans les années à venir. Le nombre encore trop limité de biens « verts » disponibles ou identifiables par des labels notamment, ne permet pas pour le moment de pouvoir y associer une évolution des prix.

Il est donc important d’accompagner les acteurs du marché de l’immobilier, familles et professionnels, en leur donnant les moyens d’agir:

C’est l’un des défis que s’est fixé l’Association Maisons de Qualité, à travers : • la promotion du label BBC, • l’accompagnement des habitants pionniers de maisons BBC pendant trois ans suivant la livraison de leur maison, • la formation des constructeurs

Agréés Maisons de Qualité, • l’organisation d’ateliers pédagogiques destinés aux associations et aux familles sur la construction BBC, la rénovation énergétique, les étapes d’un projet de construction. ■

constructeurs et consommateurs unis dans une démarche de qualité

Maisons de Qualité est une association loi 1901 à but non lucratif qui regroupe à parité des représentants d’associations familiales et de consommateurs et des représentants de constructeurs. A leurs côtés, des organismes institutionnels et des partenaires privés (comme l’ADEME, l’ADIL, SOCOTEC, la Fédération Française du Bâtiment, GDF SUEZ) apportent leurs expertises et leur soutien financier. Forte de sa représentativité, l’Association est un acteur impartial au service de l’intérêt général : elle accompagne les familles dans leur projet, les constructeurs dans leur démarche de qualité et elle initie des débats sociétaux propres à la maison individuelle et au développement durable. L’Association fonde son action sur la « Charte Maisons de Qualité ». Cette charte est un document de référence qui établit le cahier des charges à partir duquel sera sélectionné le constructeur « Agréé Maisons de Qualité ». 70 constructeurs sont ainsi actuellement agréés en France.

Pour en savoir plus : www.maisons-qualite.com

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