TRUCK & BUSINESS 279 (décembre 2021)

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DOSSIER

Traçabilité en temps réel

ID 11B245 ETA 14:11 ON SCHEDULE

ETA 11:34 DELAY 11 minutes

Votre camion est un mouchard L’heure est au ‘real time’. Plus personne ne veut attendre pour rien. C’est en tout cas ce que ‘vendent’ les nouveaux apĂŽtres de la traçabilitĂ©. Avec une agilitĂ© remarquable, ceux-ci se sont imposĂ©s auprĂšs des chargeurs, mais tous n’ont pas eu la dĂ©licatesse d’expliquer aux transporteurs Ă  quel jeu ils jouaient.

On entend souvent les chargeurs critiquer les transporteurs (et inversement) pour leur manque d’ouverture d’esprit ou d’innovation. Prenez le CMR Ă©lectronique : cela fait cinq ans qu’on en parle, la technologie est aujourd’hui Ă©prouvĂ©e mais elle n’a pas encore rĂ©ellement percĂ©.

porteurs rĂ©ticents, c’est que les chauffeurs n’y arriveront pas. Or, si votre plate-forme est ouverte, interopĂ©rable et facile Ă  interfacer, cela se passe trĂšs bien. Et lorsqu’un transporteur se voit refuser le paiement d’une facture parce qu’un de ses chauffeurs a perdu un CMR au format papier, le pas est vite franchi. »

2 0 2 2 , L ’A N N É E D E L ’ E - C M R ?

« Sur 400 millions de CMR en transport international et 4 milliards en national, il y en a peutĂȘtre 10 qui sont au format Ă©lectronique », indique-t-on ainsi chez Transfollow. En 2016, l’eCMR Ă©tait surtout l’affaire de quelques transporteurs plus innovants que les autres. Les choses sont toutefois en train de changer. « Le Covid a donnĂ© une claque Ă  tout le monde », reconnait Coline Vignon, responsable marketing chez Dashdoc. « Sur 400 clients, nous avons 350 PME », explique son collĂšgue Guillaume Cochois. « Le message que l’on entend le plus souvent de la part des trans-

L’autre facteur d’accĂ©lĂ©ration se trouve du cĂŽtĂ© des chargeurs. « Beaucoup de chargeurs qui travaillent avec plusieurs transporteurs ne veulent plus qu’une interface, et ils se mettent alors Ă  imposer l’eCMR Ă  leurs transporteurs », explique-t-on ainsi chez Transfollow. « Le problĂšme est qu’il existe bien un standard des Nations Unies pour l’eCMR lui-mĂȘme, mais pas sur l’interfaçage. Or, les TMS et les ERP fonctionnent souvent en silos parce que ce sont des systĂšmes propriĂ©taires. » D’oĂč l’intĂ©rĂȘt pour les transporteurs (et les chargeurs aussi d’ailleurs) de travailler avec une plate-forme eCMR ouverte et

Le calcul prĂ©dictif de l’heure estimĂ©e d’arrivĂ©e de chaque envoi devient la norme.

facile Ă  interfacer. Dans ces conditions, l’annĂ©e 2022 sera peut-ĂȘtre celle de la vĂ©ritable percĂ©e. LE ‘TEMPS RÉEL’, À QUEL PRIX ?

La digitalisation a rĂ©cemment pris des formes beaucoup plus riches. Au printemps 2020, au moment oĂč les frontiĂšres se fermaient, une sociĂ©tĂ© allemande s’est fait connaĂźtre en diffusant des cartes oĂč l’on voyait Ă©voluer en temps rĂ©el les temps d’attente Ă  chaque poste-frontiĂšre en Europe. Cette sociĂ©tĂ© s’appelle Sixfold et elle a Ă©tĂ© depuis reprise par Transporeon, une plate-forme qui vise surtout les chargeurs. Sixfold est loin d’ĂȘtre un cas unique : parme les leaders de cette nouvelle traçabilitĂ© en temps rĂ©el, on peut citer Project44, Shippeo ou Fourkites. Mais comment ces start-ups ontelles rĂ©ussi Ă  s’imposer aussi vite et, surtout, Ă  fournir un service d’une telle prĂ©cision aux chargeurs ? Kirill Kamenetsky (Senior Digital Supply Chain Consultant

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