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Les invités étaient à L’heure!

Les organisateurs du Rolex Trophy avaient deux wildcards à distribuer. Ils ont donné la première à Matteo Manassero, le prodige italien et la seconde à Julien Clément, le meilleur joueur suisse. Bonne pioche, puisqu’ils ont été les deux principaux animateurs de cette édition 2010!

Il s’en est fallu de trois trous! Trois trous pour que le Rolex Trophy 2010 devienne le premier tournoi du palmarès professionnel de Matteo Manassero! En sortant du green du 15, le prodige italien était en effet encore en tête de cette superbe compétition, devançant le Chilien Mark Tullo de 2 coups, avant d’aborder le très court, mais très dramatique trou No16. Ce par 4 et ses obstacles d’eau ont englouti bien des espoirs depuis que ce terrain dessiné par Robert Trent Jones a été inauguré en 1973. Fatigué par quatre tours d’une épreuve qu’il menait depuis deux jours, dérangé par la pluie qui s’était invitée à deux heures du dénouement, manquant d’expérience au moment de conclure, les excuses ne manquent pas pour expliquer le bogey du joueur de Vérone. Bogey qu’il répétait d’ailleurs sur le très délicat par 3 du 17, un trou que son principal adversaire avait quitté avec un ultime birdie!

La messe était dite pour le jeune Italien, qui devra attendre pour inscrire son nom sur une coupe le Trophée du Golf de Genève, Rolex a relancé son Pro-Am, avec quelques aménagements. La dotation reste importante (avec 218’000 euros, elle est même la 3ème plus grosse de la saison, hors finale), le principe des invitations subsiste (mais le nombre de pros augmente et passe au 40 premiers de l’OM du Challenge Tour, plus 2 wildcards), mais la participation des amateurs s’élargit. Le premier tour est une alliance entre un pro et un junior d’un club lémanique: une

Julien perdait sa balle dans la forêt et sortait de ce trou avec un triple bogey…

d’une épreuve professionnelle. Oh, certainement pas très longtemps, avec ce talent exceptionnel, ce petit jeu délicat, ce putting d’orfèvre, qui s’accordent parfaitement avec les valeurs de son nouveau sponsor, Rolex! Si la chute n’est pas magistrale, l’histoire est jolie et l’édition 2010 du Rolex Trophy, le 31ème du nom, restera dans les annales. Non seulement pour son déroulement sportif, mais également pour le renouveau. Après deux années d’interruption, qui avait vu le club et quelques membres assurer le relais avec initiative de Rolex pour encourager les jeunes et leur permettre de découvrir l’univers du golf professionnel. Les trois suivants sont disputés selon la formule classique du Pro-Am, sauf que les pros changent d’équipe tous les jours, en fonction des résultats (la meilleure équipe en net joue avec le meilleur pro au classement individuel). Et alors que le Pro-Am était presque exclusivement réservé aux membres du club lors des précédentes éditions, des VIP’s sont désormais invités. On a notamment pu croiser sur les fairways le pilote danois Tom Kristensen, vainqueur 8 fois au Mans, le tennismen Vijay Amritraj, si brillant à Wimbledon ou John Solheim, le petit–fils du fondateur des clubs Ping!

Le Rolex Trophy est donc une épreuve sélective (seuls les 20 premiers pros marquent des points à l’Ordre du Mérite), mais aussi une grande fête pour les amateurs, qui ne manqueraient pour aucun prétexte les fêtes à thèmes organisées tous les soirs, dans la convivialité et le raffinement du club genevois.

Cette édition restera donc exceptionnelle pour tous les participants, même pour Julien Clément, qui a, une nouvelle fois, tutoyé les sommets. Bien lancé par son premier tour en 66, il était peut-être un peu gourmand le second jour. Et un bogey sur son 12ème trou (le No3 en l’occurrence) l’agaçait, au point d’empoigner son driver sur le tee suivant, un par 4 court mais technique. Pas du tout raisonné par ce même caddie qui avait laissé Jean Van de Velde faire une bêtise similaire à Carnoustie en 1999 (!), Julien perdait sa balle dans la forêt et sortait de ce trou avec un triple bogey. Son 75 le faisait reculer au-delà de la 20ème place. Il se reprenait avec un nouveau 66 au 3ème tour, avant de manquer le coche le dernier jour, en raison d’un putting hésitant, qui l’empêchait de faire mieux que 71 et un 15ème rang final. Son total de -10 était à la fois encourageant et frustrant: «je suis déçu, car je voulais vraiment arracher un bon score ici à Genève et marquer de gros points. Mais je remonte au classement et je suis aussi confiant pour la fin de saison, car je frappe bien la balle. Maintenant, il va falloir concrétiser!»

Jacques Houriet

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