

L’Audi SQ6 Sportback e-tron avec traction intégrale électrique quattro
En tant que membre de Swiss-Ski, vous bénéficiez chez Audi de conditions spéciales sur de nombreux modèles. Découvrir maintenant:
Ce sur quoi les rêves reposent vraiment
Dans le sport, on parle souvent de rêves. Du rêve absolu. De l’objectif qui surpasse tout. Un titre mondial, un globe de cristal, l’or olympique: quiconque n’en a jamais rêvé, passe sans doute à côté de l’essence même du sport de compétition.
Mais allons plus loin. Retournons à l’enfant en nous, aux filles et aux garçons que nous étions. Là se cachent d’autres souhaits, plus discrets, mais tout aussi tenaces. La fondeuse Anja Weber confie dans son interview (p. 57) qu’elle adorerait réussir un backflip à l’arrêt. Juste comme ça.
Peut-être parce que ça donne un air cool. Parce qu’il faut du courage. Parce qu’il y a ce moment unique où la tête bascule en arrière, où le monde se renverse, et où l’on se dit: j’ai osé. Je l’ai fait. Je suis debout.
Peut-être aussi parce qu’un backflip, ça impressionne. Parce que cela ferait d’elle sans doute la seule fondeuse capable d’un tel exploit et qu’elle se distinguerait ainsi des autres. Non pas avec ses chronos, mais par quelque chose que personne n’attend. Comme une petite médaille d’or olympique, mais sur un tapis.
Andreas «Sonny» Schönbächler, légende de l’aerials, raconte dans ce numéro, qu’enfant, il était fasciné par les saltos. Il en faisait dans son jardin, les répétait encore et encore… et ils l’ont mené plus tard jusqu’au «Full-Doublefull-Full» et à l’or olympique. La seule médaille d’or suisse de l’histoire des JO dans cette discipline.
Peut-être que tout commence avec un backflip.
Lors du Girls Tramp Day, une journée sur trampoline réservée aux filles et aux femmes, j’ai moi-même tenté cette figure. La réception fut bancale, un peu chancelante. Rien d’un saut de manuel, mais c’était le mien. Et puis… les applaudissements. Vrais, spontanés, chaleureux. Ils m’ont touchée au point de m’émouvoir aux larmes. A cet instant, j’ai compris: les applaudissements sont plus qu’un bruit. C’est le signe que l’on nous a vus. Que l’on fait partie du groupe.
Plus tard ce jour-là, en interview avec les snowboardeuses Andrina Salis et Berenice Wicki, une jeune fille est venue demander des autographes. Puis elle m’a tendu son stylo à moi aussi. J’ai souri: «Mais je ne suis pas une pro…» Elle m’a regardée et a répondu: «Pas grave. J’ai trouvé ça cool avec toi aujourd’hui.»
Une phrase qui m’a marquée.
Elle m’avait vue réussir mon backflip – et cela lui avait suffi.
Voilà l’essentiel. Nous sommes toutes et tous des pros, même si ça sonne naïf. Pas parce que nous collectionnons des médailles. Mais parce que nous sautons sans savoir comment nous allons atterrir – droit ou de travers. Parce que nous nous relevons quand ça vacille – parfois, de simples applaudissements suffisent. Et parce que la vraie grandeur ne brille pas en or, mais dans le courage d’essayer.
Cet hiver sera olympique. Pour beaucoup d’athlètes, ce rêve surpasse tout. Mais tous les noms ne figureront pas sur les listes de sélection. Ont-ils pour autant accompli moins de choses? Je ne le crois pas. Ils se sont posé les mêmes questions, ont mobilisé le même courage, traversé la même douleur.
Les JO sont le plus grand rêve du sport. Mais les applaudissements, les encouragements, la communauté – voilà le socle de tout grand rêve.
Dans ce numéro de «Snowactive», nous racontons des histoires de courage et d’éclat, d’atterrissages parfois droits, parfois de travers. Et de ces applaudissements qui les relient tous.
Alors rêvons. D’or. De backflips. Et de ce moment où nous nous applaudissons les uns les autres.
Bonne lecture et bons «flips», que ce soit sur le tapis, sur la piste ou simplement dans la tête.
Lia Näpflin, Rédactrice en chef
Le magazine officiel de la Fédération Swiss-Ski, paraît quatre fois par an Édition de octobre 2025, 60 e année
Editeur
Swiss-Ski
Home of Snowsports, Arastrasse 6, 3048 Worblaufen
T +41 31 950 61 11, snowactive@swiss-ski.ch
Rédaction
Lia Näpflin (lia.naepflin@swiss-ski.ch)
Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch)
Pigistes
Peter Birrer, Benjamin Steffen, Monique Misteli, Stephan Bögli, Philipp Schmidli, Anja Erni, Ruedi Flück
Direction artistique/mise en page
LS Creative GmbH
Leander Strupler, Sandro Reist
Annonces/publireportages
Swiss-Ski
Matthias Rietschin (matthias.rietschin@swiss-ski.ch)
Thomas Huser (thomas.huser@swiss-ski.ch)
Abonnements
CHF 49.– pour une année, 4 numéros (TVA incluse)
Impression
AVD Goldach AG
Traductions
Syntax Traductions SA
Copyright
Swiss-Ski
Réimpression admise uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction. 26 Lenz Hächler
L’ombre le suit, la question le pousse: et pourquoi pas encore une?
Simon Ammann entame sa 29e saison en Coupe du monde et vise une huitième participation aux JO. Qu’estce qui le pousse encore? Voici l’histoire d’un phénomène.
On a souvent demandé à Simon Ammann quand il prendrait sa retraite. Lors d’un entretien début septembre 2025, la question a fini par se poser, après une heure de conversation: «Avez-vous déjà essayé d’arrêter?» Sa réponse: «En fait, depuis bien longtemps déjà.» Un silence s’installe, teinté de surprise. Connu pour ses explications détaillées et ses récits parfois exubérants, il ajoute: «Je ne peux pas le dire plus brièvement.»
Ainsi, il essaie donc d’arrêter depuis longtemps… en théorie. Mais cette année encore, il repart pour une 29e saison de Coupe du monde.
Simon Ammann est un phénomène.
C’était déjà la conclusion de la Sonntags-Zeitung lors de l’hiver 1997/98. L’argumentation prenait plusieurs phrases, mais le constat tenait en un seul mot: phénomène. Le journal écrivait que Simon Ammann attirait la sympathie, tout naturellement. Qu’il avait quelque chose de doux, de positivement indescriptible, de profondément attachant. Qu’il rayonnait de joie et affichait une innocence touchante. Mais aussi, qu’il possédait d’excellentes qualités de vol et évoluait dans un monde qui l’acclamait. En résumé: «Simon Ammann est un phénomène.»
27 ans plus tard, Simon Ammann fait toujours partie de ce monde. Mais a-t-il vraiment atterri? Peut-être jamais complètement.
99% de chances d’arrêter
En septembre 2025, la conversation avec le sauteur dérive soudain vers les collines du Toggenburg. Puis vers Metallica et les Toten Hosen. Il mentionne ensuite un ingénieur finlandais de Google, qui lui avait dit qu’un programmeur informatique avait besoin de dix ans pour atteindre le plus haut niveau mondial.
«Dans les moments difficiles, tu apprends à être bon. Mais l’énergie que ça t’apporte, tu ne la ressens que quand ça remarche.»
Simon Ammann
Lui aussi a mis environ dix ans pour atteindre l’élite mondiale du saut à ski. Il est monté pour la première fois sur un tremplin au cours de l’hiver 1991/92. Il avait supplié des semaines durant, pour enfin avoir le droit de participer à une initiation sur le tremplin de 30 mètres de Wildhaus. C’est sa mère qui l’a confié plus tard. Et quand il s’est assis sur la table d’élan, «il n’y avait plus de retour possible», confia-t-il un jour à la NZZ am Sonntag.
Simon Ammann est un phénomène. A la fin de l’hiver 1997/98, il dispute ses premiers concours de Coupe du monde, à 16 ans. En février 1998, il participe pour la première fois aux JO. En 2002, il décroche deux médailles d’or aux JO de Salt Lake City. L’élite mondiale! En 2010, il réédite cet exploit, avec deux nouveaux titres olympiques à Vancouver. En 2014, pour ses cinquièmes JO, il déclare: «Dans quatre ans, il est probable à 99% que je ne sauterai plus.»
Et aujourd’hui, le voilà qui vise une huitième participation, en février 2026, à Milan et Cortina d’Ampezzo. Il n’a donc pas encore atterri. Peut-être que tout aurait été différent s’il avait pu reculer, ce tout premier jour.
Pourquoi n’y avait-il pas de retour possible?
L'athlète explique: «Quand tu es làhaut, tous les autres sauteurs sont autour de toi, tu t’es mis en position, les autres ont déjà les skis aux pieds, et te regardent. C’est impossible de reculer, sauf si tu as une peur panique. Lorsque tu regardes autour de toi, un seul constat est possible: il faut y aller.»
Il gagne cette première initiation, avec un saut de 20 ou 21 mètres. «C’était simplement fantastique, une expérience incroyable.» Maîtriser tout cela était génial. En haut, tu es tendu. Et quand tu poses ton saut, c’est juste l’émotion qui prend le dessus. Ce fut déjà le cas lors du premier saut.»
Et c’est devenu la vie de Simon Ammann. Le saut. Et ses récits. Pendant plus de vingt ans, il a tenté d’expliquer son sport aux journalistes: les positions, l’élan, la trajectoire, les sensations en vol… Il a parlé de ses innovations, des tiges de fixation, des chaussures. Et souvent, les journalistes allaient ensuite demander à ses proches ce qu’il avait vraiment voulu dire.
Salt Lake City 2002: A 20 ans, il exulte lors de son doublé olympique. «Simi» ne se doute pas encore que son nom marquera à jamais l’histoire du saut à ski.
Pour la vie? Ou pour vaincre la peur?
Aujourd’hui, la question n’est plus: pourquoi continue-t-il? Mais plutôt: qu’est devenu ce fameux 99% de probabilité de raccrocher dont il parlait en 2014? Que voulait-il dire? Ou encore: pourquoi le 1% restant est-il si fort qu’il l’empêche de ranger ses lattes? Qu’est-ce qui le pousse encore?
En 2018, Simon Ammann a déclaré: «Mon objectif est toujours de progresser.»
En 2023, Simon Ammann a déclaré: «Le cœur du compétiteur en moi bat toujours fort.»
En 2022, après deux concours olympiques décevants (deux fois 25e), il a confié à la SRF: «Si je peux dire un jour à mes enfants: ‹A 40 ans, je sautais encore sur
ces immenses tremplins› et que j’y ai pris du plaisir, ça aura une grande valeur. Pour moi, pour la vie.»
Alors, pourquoi sautait-il à l’époque? Pour lui? Pour progresser? Pour ses enfants? Pour la vie? Ou pour vaincre la peur?
Car dans le même entretien à la SRF, il disait peut-être craindre, au fond de lui, d’accepter vraiment la fin de sa carrière de sportif d’élite.
Avant le premier saut, il était impossible de reculer... à moins d’«une peur panique». Il n’a pas eu de «peur panique» avant son premier saut. Mais a-t-il peur du dernier?
En 2022, Simon Ammann a déclaré: «Je commence à me connaître un peu. Dire: ‹C’est fini, je range le sauteur dans un coin› et puis le voir réapparaître
dès que je croise un tremplin... Ce serait peut-être plus simple de ne pas arrêter.» Et le Saint-Gallois d’ajouter: «On n’a pas besoin de s’abandonner soi-même. Il faut peut-être voir les choses un peu plus philosophiquement.»
Peut-être Simon Ammann n’imaginait-il pas lui-même à quel point ces phrases étaient lourdes de sens. Ni combien il allait encore apprendre à se connaître. Non, il ne s’est pas abandonné. Mais il a dû se battre. C’est le cœur du compétiteur. Simon Ammann sort de deux hivers compliqués, sans une seule place dans le top 20 d’un concours de Coupe du monde. Et le printemps, l’été et l’automne de cette année ne furent guère plus faciles. Il parle de «l’un des plus grands trous que j’ai dû traverser». Et ce n’était pas tant une question d’équilibre entre la vie de sauteur à ski, celle d’époux et de père de trois enfants, d’étudiant à l’Université de SaintGall et d’entrepreneur; encore moins une affaire de popularité déclinante ou de manque d’acclamations. Son vrai défi est surtout de se comprendre lui-même; se connaître un peu plus qu’«un peu».
Du sauteur qui expliquait le saut et ses sensations, est né un homme qui cherche à expliquer son essence.
L’étonnement face à «l’ancien moi»
A la question de savoir ce qui le motive encore, Simon Ammann donne souvent plusieurs réponses: les progrès, les enfants, la vie, la peur. Chaque réponse est-elle correcte?
Il répond souvent par un «peutêtre» Ici: «J’ai sûrement donné l’une ou l’autre de ces réponses pour exprimer ce que je n’étais peut-être pas vraiment capable de formuler autrement.» Puis: «Au final, je suis encore et toujours là.» Un court silence. Cette fois, c’est le phénomène lui-même qui semble étonné. Il expire, puis raconte: à l’Université de Saint-Gall, il n’a pas seulement rencontré
la microéconomie et les formules mathématiques, il a aussi suivi un cours de philosophie. «On devait confronter nos idées, aborder les choses de manière contrastée.» Il a dû préparer un exposé sur «mon époque». Il a donc tenté de revenir en arrière, sur son parcours jusqu’à la Coupe du monde. «J’ai regardé quel était cet homme assis là, en route vers l’Olympe, si je puis dire. Et parfois, j’avais l’impression que c’était une autre personne qui s’engageait sur ce chemin et se rendait aux JO.»
En revoyant une archive télé de l’hiver 2001/02, il s’est ainsi confronté à ce «moi d’avant». Il s’y est vu déclarer: «Le saut à ski, ce n’est pas donné à beaucoup de gens. Il y a plusieurs raisons à cela.» Sans autre explication. Aujourd’hui, Simon Ammann s’étonne d’avoir dit ça comme ça, sans rien ajouter.
Une attitude qui ne correspond plus à son «moi d’aujourd’hui».
Il explique: «J’ai compris que ce retour en arrière, ce retour sur moi-même, était le chemin pour parvenir à gérer tout ça.» Tout ça? «La carrière, la vie de sauteur.» Cette dimension, il sait que peu de monde peut la mesurer à l’extérieur. Et il ne s’attend pas à ce qu’on le fasse. Mais ce qui le motive devient plus clair: assumer le rôle de pionnier pour le saut à ski suisse; assumer les premiers titres olympiques de 2002; assumer les hauts et bas qui ont suivi; assumer les deux nouveaux sacres olympiques de 2010; assumer enfin la difficulté de marcher dans ses propres traces. «Ça a été pour moi bien plus profond que je ne l’ai cru pendant longtemps.»
Voilà pourquoi, ces dernières années, il a entamé ce travail d’introspection. «Pour trouver ce point où je pourrais ressortir de là en tant qu’homme.»
Simon Ammann dit avoir déjà vécu une phase que d’autres sportifs ne traversent qu’après leur retraite. Comme s’il avait changé de skis… en plein vol. Sans certitude, avec un risque de crash élevé, et les responsabilités d’un père de famille.
Simon Ammann a touché ses limites. «Et c’est pour ça que je me suis penché sur mon essence.» Quelle essence?
L'athlète se décrit comme doté d’«une résilience énorme». Il a cherché d’où venait cette force, et a trouvé une réponse dans sa génération: celle coincée entre les baby-boomers et la génération Z. «Nous, on est entre les deux.» Et le voilà qui ramène la conversation dans les collines du Toggenburg. Où il a aidé récemment son père sur le tracteur, à presser et emballer 700 à 800 bottes de paille. «Pour moi, c’est une sorte de thérapie.» Il a constaté, une fois de plus, avec quelle précision le père procède: «Une botte de paille ronde doit être parfaite», lui a répété son papa. «Tu dois passer comme ça, non, plutôt comme ça…» Et Simon Ammann a vu «cette énergie immense que nos parents nous ont transmise. J’espère juste être un tel modèle à mon tour.»
Comme si le Saint-Gallois oubliait qu’il l’est déjà depuis longtemps. Sa génération, dit-il, n’a pas eu de Beatles pour changer le monde. Mais lui a croisé une autre créativité fascinante: Metallica, les Toten Hosen, même un peu de techno. Toutes ces pensées l’ont amené à avoir «pas mal de persévérance et de créativité».
Deux qualités qui l’ont porté vers l’élite mondiale du saut à ski. Mais on sent aussi qu’il aurait aimé les exercer ailleurs: il s’enthousiasme en évoquant sa visite du CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire située à Genève, alors qu'il était élève. Il aurait aimé approfondir ce domaine. Ou encore l’informatique, quand il repense à ce vol Helsinki-Zurich, où un ingénieur de Google lui avait confié qu’un programmeur mettait dix ans à atteindre l’élite mondiale.
Simon Ammann sait qu’il n’aura plus l’occasion d’atteindre un tel sommet dans un autre domaine. Mais il l’a fait en saut à ski. Et il semble même prêt à en être fier, autant de lui que de sa génération. Son compte Instagram s’appelle «windrider1981». Neuf lettres, quatre chiffres, qui disent tout de son essence: ce millésime 1981 qui a vu naître Roger Federer, Fabian Cancellara – la crème du sport suisse – et bien sûr Simon Ammann. Non pas seulement un homme qui saute à ski depuis un tremplin, mais quelqu’un qui «chevauche le vent».
Ce qu’on apprend dans les moments difficiles
Le «Windrider» aborde l’hiver 2025/26 en tant que membre du cadre B, avec l’objectif de pouvoir participer une nouvelle fois aux JO d’hiver, tout en affirmant, comme les responsables de SwissSki, qu’il ne prendra la place d’aucun jeune athlète le cas échéant. Il s’est entraîné autant que possible cet été. Mais il s’est aussi autorisé à quitter la salle de musculation les jours où plus rien n’avançait. Il a progressé dans ses études et doit encore rédiger son travail de Bachelor, qui portera sur les innovations, «comment pourrait-il en être autrement».
Il poursuit son engagement dans l’entreprise de toitures rachetée avec son frère et a même passé l’examen de grutier. Il a cependant renoncé à ses engagements auprès des remontées mécaniques du Toggenburg et auprès d’une agence sportive; il s’agissait d’engagements qu’il avait autrefois mis en place pour l’après-carrière.
Il dit avoir trouvé «une nouvelle chose à mettre sur pied», sans en dévoiler davantage.
Et en tant que sauteur à ski, il a «fait un petit changement simple», qui lui permet de croire en ses chances sans devoir afficher un optimisme forcé. «J’ai tendance à croire que ça m’apportera vraiment
quelque chose.» De quels changements s’agit-il? L'athlète garde pour lui les détails: «Je veux attendre de pouvoir le montrer au niveau de la Coupe du monde.»
Oui, il a essayé d’arrêter. Depuis bien longtemps, en fait. Mais comme ce premier jour en haut du tremplin, il n’y a pas de retour possible. Il explique: «Dans les moments difficiles, tu apprends à être bon. Mais l’énergie que ça t’apporte, tu ne la ressens que quand ça remarche.» Et cette énergie, il veut la ressentir encore une fois. Même s’il est difficile d’y croire «quand ça va vraiment mal».
Il doit continuer à sauter pour pouvoir tourner la page du saut à ski. Il doit continuer cette vie pour pouvoir en sortir. C’est la mission d’un phénomène.
On a souvent demandé à Simon Ammann quand il prendrait sa retraite.
Un jour, au sommet du tremplin, tous les autres sauteurs l’ont regardé. Depuis, il saute. Peut-être s’arrêtera-t-il quand plus personne ne regardera. Ou quand plus personne ne posera la question.
Texte: Benjamin Steffen
Région de ski Sterzing–Ratschings–Gossensass
À seulement quatre heures de route ou de train depuis la Suisse, la région de Sterzing–Ratschings–Gossensass séduit par son mélange de tradition, d’infrastructures modernes et de longues saisons d’hiver.
La vallée commence à Sterzing (900 m), ville médiévale des Fugger, et s’étend jusqu’à 2150 m. Trois domaines skiables vous attendent : Rosskopf (2120 m), Ratschings–Jaufen (2150 m) et Ladurns (2033 m). Ensemble, ils offrent 66 km de pistes avec des remontées modernes, accessibles grâce au Wipptal Skipass. Incontournable : la piste rouge n° 7 à Ladurns, dédiée au champion du monde Patrick Staudacher. À Ratschings–Jaufen, sportifs et amateurs profitent de descentes variées, complétées par une piste Skimovie et une Funslope.
Grâce à sa situation sur la crête principale des Alpes, la neige est garantie de début décembre à mi-avril. Les canons à neige modernes assurent des conditions optimales, et 19 refuges authentiques rendent chaque journée de ski unique.
Les amateurs de nordique trouveront plus de 60 km de pistes de fond dans des vallées impressionnantes, dont la piste de 15 km du Ridnauntal. Randonnées hivernales, ski de randonnée et luge font aussi partie du programme. Le Rosskopf abrite d’ailleurs la plus longue piste de luge éclairée et enneigée du Haut-Adige et d’Italie.
Sterzing, Ratschings et Gossensass offrent un large choix d’hôtels, pensions et appartements. Avec la carte Südtirol Guest Pass, les vacanciers utilisent gratuitement les transports publics jusqu’aux stations. Et pour ceux qui aiment combiner ville et montagne, Sterzing séduit par ses rues commerçantes, son architecture historique et son charme alpin.
Conclusion: Sterzing–Ratschings–Gossensass incarne des vacances d’hiver actives, entre culture, tradition et enneigement garanti.
« Le projet est cofinancé par l’Union européenne – Plan stratégique PAC 2023-2027 de la Province autonome de Bolzano – LEADER Wipptal. »
Situation
Le domaine skiable de Sterzing–Ratschings–Gossensass se situe au nord du Haut-Adige, juste après le col du Brenner. Les trois stations se trouvent à Ladurns, Rosskopf et Ratschings–Jaufen.
Nouveautés
Ladurns : Ride & Race Zone avec Funslope, Funcross et parcours de vitesse.
Ratschings–Jaufen : nouveau restaurant d’altitude Summit Mountain Club.
Rosskopf : nouvelle Funslope pour petits et grands avec bosses, virages et sauts.
activeCard
La carte Südtirol Guest Pass « activeCard », remise par les hébergeurs participants, permet l’utilisation illimitée des transports publics jusqu’aux stations ainsi que de nombreuses réductions dans les magasins de sport et de location de skis.
Temps forts de la saison
Marché de Noël de Sterzing « Sterzinger Glockenweihnacht » : 28.11.2025 – 06.01.2026
Early Bird : ski au lever du soleil au Rosskopf, tous les vendredis du 26.12.2025 au 27.02.2026
Ski & Fête à Ratschings–Jaufen : 12–15.01.2026 et 09–12.03.2026 avec musique live
Lederhosen dans la neige à Ladurns : 21.03.2026
Plus d’infos : sterzing-ratschings.com
St-Moritz
12.12. – 14.12.
Ski Alpin F
2 x descente, 1 x super-G
Davos 12.12. – 14.12.
Ski de fond F/H
Sprint par équipes F, sprint F, 10 km F
Arosa 16.12.
Skicross F/H
Davos 20.12.
Snowboard F/H
Alpin PSL
Engelberg 20./21.12.
Saut à ski F/H
Scuol 10.01.
Snowboard F/H
Alpin PGS
Adelboden 10./11.01.
Ski alpin H
Slalom géant, slalom
Laax 17.01.
Freeski F/H Slopestyle
Laax 17./18.01.
Snowboard F/H
Half-pipe, slopestyle
Wengen
16.01. – 18.01.
Ski alpin H
Super-G, descente, slalom
Melchsee-Frutt 23./24.01.
Télémark F/H
2 x sprint parallèle
Conches
23.0 – 25.01.
Ski de fond F/H
Sprint par équipes F, sprint C, 20 km C
Veysonnaz 23./24.01.
Skicross F/H
Adelboden 10./11.01.
Veysonnaz 23./24.01.
Crans-Montana
30.01. – 01.02.
Ski alpin F/H
Descente F, super-G F, descente H
Engelberg 20./21.12.
Melchsee-Frutt 23./24.01.
Wengen 16.01. – 18.01.
Crans-Montana 30.01. – 01.02.
Silvaplana 27./28.03.
Freeski F/H
Slopestyle, half-pipe
Silvaplana 28./29.03.
Snowboard F/H
Half-pipe, slopestyle
Davos 20.12. Davos 12.12. – 14.12.
Laax 17.01.
Laax 17./18.01.
Conches 23.0 – 25.01.
St-Moritz 12.12. – 14.12.
28./29.03.
Plus d’informations sur le calendrier des courses www.swiss-ski.ch/fr/events/
Les sœurs Flurina et Laila Bätschi pratiquent toutes deux le snowboard alpin. Mais leur lien va bien au-delà du sport. La concurrence? Elles ne la connaissent pas. Du moins pas encore.
Derrière la maison de la famille Bätschi à la Lengmatta, à Davos Frauenkirch, se trouvait autrefois leur propre petit téléski homologué: 300 mètres de piste avec trois petites bosses, éclairée depuis l’écurie et préparée par le voisin avec sa dameuse. Les parents, Corina et Peter, y vivaient un petit rêve hivernal: ils allaient rider de nuit, une fois les enfants au lit. Pour Flurina et Laila, c’est la pente sur laquelle elles ont fait leurs premiers virages; encore sur des skis, à l’époque.
Corina et Peter Bätschi se sont rencontrés dans leur rôle de moniteurs de ski. Ils se sont mariés: elle en combinaison de ski blanche, lui en noir. Leur descente commune en raceboard est devenue le symbole de leur union et de leur passion pour le snowboard. Une passion qu’ils ont transmise à la relève, à la fois en tant que responsables de la section OJ locale de snowboard et à leurs filles.
Flurina Neva Bätschi (22 ans) fait partie de l’équipe nationale de snowboard alpin de Swiss Snowboard. Elle a fait ses débuts en Coupe du monde en 2022, remporté trois médailles aux Mondiaux juniors et est montée pour la première fois sur un podium de Coupe du monde fin 2024 en slalom parallèle, chez elle, à Davos. Laila Ursina Bätschi (20 ans) fait partie du cadre B et de l’équipe de Coupe d’Europe. Elle a fait ses débuts en Coupe du monde en 2023 et décroché son premier podium en Coupe d’Europe la saison passée. Lorsque sa sœur a franchi la ligne d’arrivée et remporté la petite finale lors de l’étape de Coupe du monde à Davos, Laila a littéralement explosé de joie.
«Cela nous rend tellement heureux de voir à quel point elles se réjouissent chacune des succès de l’autre», confie Corina Issler Bätschi. Elle est souvent elle-même au bord des pistes, comme juge de porte ou speaker, tandis que Peter officie comme juge de porte ou vice-président de l’étape de Coupe du monde à Davos. Pour la famille, il est tout naturel de faire partie de l’aventure et d’aider lors des compétitions, que leurs filles soient au départ ou non.
Flurina et Laila ne se sont encore jamais affrontées en Coupe du monde ou en Coupe d’Europe. Leur premier duel direct en finale d’un slalom parallèle reste donc à venir. Et pourtant, les sœurs le disent clairement: entre elles, il n’y a pas de rivalité. «Je n’ai jamais encore ressenti de ma vie que Flu était ma concurrente», dit Laila. Flurina ajoute: «Quand ça marche pour elle et pas pour moi, je suis davantage heureuse pour elle que fâchée contre moi-même.» Elle avoue même être plus nerveuse quand sa sœur court, que lorsqu’elle prend elle-même place dans le portillon de départ.
Pour elles, chaque course signifie en réalité deux départs et donc deux chances.
Leurs parents observent cette proximité avec fierté. «Nous voulons transmettre à nos filles qu’une sœur est quelque chose de précieux», dit Corina Issler Bätschi, elle-même très liée à sa propre sœur. Selon elle, cette confiance aveugle qu’elles partagent est un cadeau.
Mais ce cadeau peut aussi peser. Laila se souvient de la période où, blessée, elle a dû rester à la maison et sa sœur lui manquait terriblement – entre les séquelles du Covid, une inflammation chronique du genou et une commotion cérébrale. Un jour, elle a même éclaté en sanglots à la gare, quand elle a enfin pu retrouver Flurina. «Peu importe où tu es, une partie de ta famille est toujours avec toi», dit Flurina à propos de leurs déplacements communs, dans le même sport.
Des enseignements mis à profit
C’est la cadette, Laila, qui a ouvert la voie dans le snowboard alpin. Flurina avait d’abord été refroidie par les chaussures rigides et dures. Mais son softboard est vite devenu trop lent, alors que de plus en plus d’enfants de la section OJ passaient au raceboard. Laila pratiquait encore le ski alpin, mais elle s’est bel et bien inscrite au gymnase sportif de Davos en tant
que snowboardeuse. Flurina, elle, y est entrée comme patineuse artistique et a même pratiqué les deux sport au début: le matin une course de snowboard à Lenzerheide, l’après-midi les Championnats grisons de patinage artistique à Coire... avec un maquillage express dans la voiture. À 15 ans, elle a définitivement opté pour le raceboard. «Pour nous, l’important était qu’elles grandissent avec une grande polyvalence sportive et surtout sans pression de performance», souligne Peter Bätschi.
Flurina a gardé du patinage artistique son exceptionnel toucher de carre, Laila profite encore du sens des trajectoires que lui a conféré le ski alpin. Aujourd’hui, elles utilisent toutes les deux ce bagage, ce qui explique aussi leurs différences sur le plan technique. Malgré l’harmonie et leur ressemblance physique, les sœurs Bätschi ont des personnalités bien distinctes. Laila est plutôt sensible et empathique, Flurina plus pragmatique. Et là encore: «On se complète bien», dit Laila.
Durant ces longues années, elles ne se sont disputées qu’une ou deux fois, et ne se souviennent même plus de la raison. Le seul vrai terrain de friction? Leur petite salle de bain partagée: quand Flurina est à la maison, leurs habitudes s’entrechoquent. L’une veut garder le miroir du lavabo ouvert en se brossant les dents, l’autre fermé.
Ces petits désaccords, les Bätschi les règlent avec légèreté. Comme la «rivalité» qui, entre elles, n’existe tout simplement pas. Et même si un jour elles se retrouvaient en finale l’une contre l’autre, elles comptent bien rester détendues «Je ne préférerais perdre contre personne d’autre que contre ma sœur», dit Flurina. Laila ne peut qu’acquiescer.
Texte: Lia Näpflin
En Suisse, le combiné nordique avait presque disparu. Aujourd’hui, une nouvelle génération lui redonne vie, sous l’impulsion de la famille Kempf, dont la passion ne s’est jamais éteinte.
Photos: Stephan Bögli
Un brouillard enveloppe Kandersteg, se glissant entre les versants. Le tremplin n’a pas besoin d’être arrosé ce jour-là. Le ciel s’en charge. Positionnée près de la table d’appel, Pia Alchenberger Kempf observe avec attention sous son parapluie, tandis que son mari Hippolyt donne le signal de départ. Un sifflement, puis le souffle de la descente, et enfin le claquement sourd des skis qui touchent la neige – un son qui se perd dans la pluie. L’entraînement est annulé à cause du vent et de la météo. Mais Finn et Noé Kempf ne veulent pas renoncer à sauter. Les conditions permettent au moins quelques sauts de démonstration.
«C’était pas terrible», tranche Hippolyt Kempf, en rejoignant sa femme d’un pas décidé. «En bas, ça doit claquer fort» – c’est-à-dire au-delà de la barre des 100 mètres. Chez Finn, le frère aîné, le claquement arrive au deuxième essai. Chez Noé, au troisième – un peu.
Après chaque saut, le père livre son compte-rendu. Les fils y sont habitués depuis longtemps, raconte Pia Alchenberger Kempf. Depuis leur enfance, pour être précis. Et les deux frères confirment eux-mêmes plus tard: ils aiment apprendre de leur père, même s’il est bien moins
souvent présent désormais. «C’est de moi qu’ils tiennent le côté polyvalent», explique Pia. «Et c’est Hippy qui a suscité chez eux la passion pour ce sport.»
Entre voler et souffrir
La famille Kempf habite à Thoune, mais leur véritable maison se trouve sur les tremplins de saut à ski et les pistes de ski de fond, dans leur sport si singulier, le combiné nordique, qui unit deux univers que tout semble opposer et qui, pourtant, s’imbriquent parfaitement. Hippolyt le résume très clairement: «C’est le plus beau des sports.» D’abord, la sensation de voler, puis les jambes qui brûlent, les bras fatigués, le feu qui s’installe dans les poumons… C’est ce mélange qui le fascine encore aujourd’hui. Et qui l’a mené jusqu’au titre olympique en 1988 à Calgary.
Après sa carrière, Hippolyt Kempf est resté fidèle à son sport. De 2003 à 2022, il a œuvré pour Swiss-Ski dans différentes fonctions: chef de discipline en combiné nordique et ski de fond, puis Directeur Nordique. Lorsqu’il a pris ses fonctions de chef de discipline, le combiné comptait encore quatre équipes en Suisse, réparties sur différents niveaux.
Aujourd’hui, le contexte est totalement différent: le cadre de Swiss-Ski se limite à deux athlètes. Parmi eux, Finn Kempf (19 ans), membre du cadre C depuis deux ans. Une lueur fragile dans une discipline qui reposait autrefois sur des bases plus solides, mais dont les fondations ont été peu à peu grignotées, tout comme son budget.
Le long chemin vers la marginalisation
Les restrictions budgétaires ont commencé en 2006. En 2011, la décision stratégique de rattacher le combiné nordique au saut à ski sur le plan organisationnel a suivi. Et en 2022, il a été décidé d’utiliser le budget restant pour intégrer Pascal Müller, alors seul spécialiste suisse du combiné, à l’équipe allemande.
Ces choix ne se comprennent qu’en replaçant les choses dans leur contexte: Swiss-Ski traversait alors une période financière délicate, le nombre d’athlètes diminuait, la relève manquait et les résultats tardaient à venir. Depuis la saison 1998, la Suisse n’a obtenu que trois podiums en Coupe du monde de combiné nordique. Le dernier remonte à huit ans. Chez les femmes, aucun résultat majeur n’a été enregistré à ce jour. Joel Bieri, actuel chef de discipline en saut à ski et combiné nordique, résume la difficulté: «Il est compliqué de développer un sport lorsque très peu d’athlètes le pratiquent. Et dans le sport de compétition, les résultats restent la seule référence.»
Aujourd’hui, ils ne sont plus que deux athlètes. Et leurs performances constituent les derniers points d’ancrage d’une discipline qui a pratiquement disparu en Suisse. Le Glaronais Pascal Müller (24 ans), membre du cadre B, a déjà participé à trois éditions des Mondiaux juniors. Depuis 2022, il prend régulièrement part aux épreuves de Coupe du monde et a participé aux Mondiaux de Trondheim l’hiver dernier. Finn Kempf, quant à lui, a représenté la Suisse lors de deux Championnats du monde juniors. Il a disputé son premier
Grand Prix d’été en août, avant de signer un petit exploit début septembre: le premier succès suisse en Coupe des Alpes depuis 14 ans.
Finn Kempf a dessiné les contours de son récent succès dans le cadre de son entraînement estival en Suisse et de sa formation de sportif d’élite à l’école de ski de Stams (AUT). Il passera sa maturité cette année, après avoir combiné école
et sport pendant quatre ans. Son frère Noé a deux ans de moins et suit le même parcours depuis deux ans. Depuis cette année, ils s’entraînent dans le même groupe: à Stams, un groupe est composé des plus jeunes spécialistes du combiné et un autre des plus âgés, soit environ six athlètes par équipe.
Les entraînements de saut à ski se font souvent en compagnie des sauteurs, mais pas systématiquement. Pour un spécialiste du combiné, il est essentiel de travailler les sauts et l’explosivité le matin, puis l’endurance l’après-midi. Toutefois,
Après chaque saut, leur papa Hippolyt donne son avis: une constante depuis leur enfance.
l’endurance et l’explosivité ont tendance à s’opposer l’une à l’autre, ce qui rend l’entraînement très délicat. Et c’est exactement là que réside toute la complexité du combiné nordique: «Il faut parvenir à travailler l’endurance sans ruiner l’explosivité», explique Finn Kempf. Selon lui, il est nécessaire de s’entraîner avec précision et de faire appel à des entraîneurs expérimentés qui savent exactement ce qu’ils font.
«Nous avons fait le tour de toutes les écoles de sport de Suisse. Aucune ne proposait une promotion adaptée pour un spécialiste du combiné»,
précise Pia Alchenberger Kempf. La famille a donc choisi Stams en 2020, soit l’endroit où Hippolyt avait lui-même été élève et fait ses débuts en combiné nordique à l’époque.
Depuis ce printemps, deux centres nationaux de performance sont consacrés au saut à ski et au combiné nordique: Equipe Ouest et Team Ost. Le partenaire scolaire est le gymnase sportif
fréquentent l’école de ski de Stams (AUT), car il n’y avait pas de solution adaptée pour leur formation en Suisse il y a cinq ans.
d’Engelberg, qui a accueilli sa première sauteuse en 2020 et dispose de ses propres entraîneurs de saut à ski depuis la saison 2022. Un spécialiste du combiné a également rejoint l’école depuis. Étant donné le faible nombre d’athlètes dans cette discipline, Engelberg est aujourd’hui le seul centre d’entraînement.
Entre-temps, les frères ont troqué leurs combinaisons mouillées contre des vêtements secs et sont assis dans la salle de réunion de la Nordic Arena à Kandersteg. La pluie continue de tambouriner contre les vitres. Finn et Noé racontent combien ils trouveraient ennuyeux de ne faire «que» du saut à ski. Et combien ils sont heureux que leur mère – ancienne coach de ski de fond et aujourd’hui chargée de la formation dans le domaine nordique chez SwissSki – leur ait aussi transmis la passion du ski de fond.
Saut à ski et ski de fond: les frères Kempf ont appris les deux sports à Kandersteg. L’ouverture de la Nordic Arena en 2016 est arrivée à point nommé, avec ses quatre tremplins de différentes tailles, entourés d’un parcours de ski de fond. Alors que Finn s’entraînait souvent seul au début, une petite équipe s’est formée autour de Noé dans sa tranche d’âge. Si le combiné nordique a survécu en Suisse, c’est surtout grâce au travail fourni ces dernières années par certaines associations régionales et certains ski-clubs.
Deux voies pour la relève
Une règle tacite est en vigueur au niveau de la promotion de la relève: jusqu’à 14 ans, les sauteuses et sauteurs suisses participent aussi aux compétitions de combiné nordique. Ce n’est qu’après cet âge que les jeunes talents choisissent leur voie. «Nous donnons ainsi deux opportunités à la relève», souligne le chef de discipline Joel Bieri.
Toute la complexité du combiné nordique: l’explosivité et l’endurance sont des qualités opposées.
Des opportunités qui se concrétisent à nouveau chez Swiss-Ski. Depuis ce printemps, un entraîneur est à nouveau employé pour le combiné nordique, ce qui est
Comme solution provisoire, Pascal Müller a intégré l’équipe allemande, où l’athlète du cadre B âgé de 24 ans devrait rester au moins jusqu’à la fin de la saison prochaine. Photo: Nocogirls
une première depuis 2018. Il s’agit de Tim Hug, triple participant aux JO et dernier athlète suisse à avoir décroché un podium en Coupe du monde de combiné il y a huit ans. Tim Hug a été témoin du déclin progressif de son sport en Suisse. Pour sa dernière saison en 2019, Swiss-Ski a financé son intégration dans une équipe étrangère; pas en Allemagne comme pour Pascal Müller, mais celle de Norvège.
«Nous sommes heureux de constater qu’il y a de nouveau plus de spécialistes du combiné au sein de la relève. Cela permettra un suivi plus large et plus efficace à l’avenir», souligne Joel Bieri.
Aujourd’hui âgé de 34 ans, Tim Hug encadre une petite équipe autour de Pascal Müller – qui restera encore au moins une saison dans la structure allemande
– et des frères Finn et Noé Kempf. Avec eux, six garçons et une fille âgés de 15 à 19 ans, tous issus des régions de Kandersteg et d’Einsiedeln, certains en cours de formation professionnelle. L’équipe en est encore à ses débuts. «J’espère qu’à l’avenir, nous aurons suffisamment d’athlètes pour constituer à nouveau plusieurs équipes, comme au début de ma carrière», déclare Tim Hug. Et comme ce fut le cas déjà 20 ans plus tôt pour Hippolyt Kempf.
La conversation dérive vers les vacances familiales de l’été dernier. Comme d’habitude, le matériel de saut à ski était du voyage... cette fois-ci au Japon. Tandis que d’autres partent simplement en vacances de ski, les Kempf font des «vacances de saut à ski». Par passion. Et c’est précisément cette passion qui explique pourquoi la famille, malgré les années difficiles chez Swiss-Ski, a toujours cru au combiné nordique. «Pourquoi priver les enfants d’un si beau sport? Ils doivent pouvoir vivre ces émotions s’ils le souhaitent», conclut Hippolyt Kempf.
Texte: Lia Näpflin
Lenz Hächler est beaucoup de choses, mais sûrement pas le prochain Marco Odermatt. Ce grand espoir du ski alpin ne rentre dans aucune case, et c’est précisément ce qui fait son charme.
Après les jeans slim de l’équipe de géant, son jean ample attire forcément l’œil. C’est la première conférence de presse de Lenz Hächler. Et pas n’importe où: à Adelboden, juste avant ses débuts sur le Chuenisbärgli, la troisième course en Coupe du monde du Zougois de 21 ans. Alors que Marco Odermatt, Loïc Meillard et les autres portent une casquette de sport, certains même une chemise, Lenz Hächler arbore un bonnet posé négligemment sur les oreilles et un pull Swiss-Ski nonchalamment retroussé sur sa ceinture.
Lenz Hächler ne s’habille pas pour avoir l’air cool. Il porte ces vêtements parce qu’il les trouve sympas, expliquait-il début septembre lors de notre entretien à Macolin. Quand il a reçu, au printemps, le Prix de meilleur espoir de l’Aide sportive, on lui a demandé si son jean ample, décoré de visages brodés, voulait transmettre un message. Le jeune athlète a balayé la
question: ce pantalon lui plaît, tout simplement. Avant d’ajouter, pince-sans-rire: «C’est juste que je ne porte pas de jeans skinny.» Point final.
de ski
Comme ce style de pantalon n’est pas vraiment le signe distinctif des skieurs alpins, Lenz Hächler est souvent vu comme «le freestyleur parmi les alpins».
Par le passé, il changeait régulièrement de couleur de cheveux. Blond platine, rose, imprimé léopard: rien ne lui paraissait trop extravagant. Et quand il a une journée libre pour skier, il n’a pas l’habitude de passer son temps sur les pistes. Soit il dévale un tracé de course, soit il se rend à l’écart dans la poudreuse. «Le ski libre sur la piste n’est pas fait pour moi», estime-til. Et de temps en temps, il prend même la direction du snowpark pour réaliser l’un ou l’autre backflip.
Le casse-cou en lui est régulièrement freiné par des blessures. Cette fois, c’est son pied qui a été touché.
Lenz Hächler a découvert le skateboard au secondaire, dans la classe de talents de Schwyz. Plus tard, au gymnase sportif d’Engelberg, il a passé d’innombrables soirées seul à s’entraîner, comme le raconte la directrice de l’internat Helene Moser. Quand le Zougois a réussi son premier «treeflip», l’équivalent d’un double salto pour la planche, ce fut pour lui un «moment complètement fou». «Plus émouvant que n’importe quelle course de ski», plaisante-t-il.
Son élimination à Adelboden a également été riche en émotions, avec une faute sur le ski intérieur lors de la première manche. Lenz Hächler le reconnaît: le ski intérieur est son talon d’Achille et ce type d’erreur est souvent responsable de ses sorties de piste. Mais Lenz Hächler ne
pourrait être résumé à son attitude décontractée et à cette faiblesse, comme en témoigne son palmarès déjà riche: vicechampion du monde junior de super-G en 2023, champion du monde junior de slalom en 2024, huit podiums de Coupe d’Europe (quatre victoires), vainqueur du classement du slalom géant la saison dernière et 2e au classement général de la Coupe d’Europe.
Tous ces succès sont la preuve de son talent, mais son origine, son caractère et son style forment aussi le personnage. Car Lenz Hächler est tout à la fois: un enfant de la ville, de la campagne et des montagnes.
Un loustic, un casse-cou, un abîmé. Un «méga-talent», le «joyau zougois du ski», le «super-talent du ski», quand ce n’est pas... le «prochain Marco Odermatt».
Au printemps, les gros titres se sont enchaînés, truffés de superlatifs à propos de ce skieur polyvalent. Chez Swiss-Ski, on parle depuis longtemps d’une «hype» autour de Hächler.
Et les articles répètent souvent la même chose: qu’il serait le nouvel Odermatt. La plupart du temps sans même l’avoir interviewé, cet entretien est d’ailleurs sa première grande interview. Beaucoup écrivent sur lui sans jamais lui avoir parlé. Et toujours ce même parallèle avec Odermatt.
Lenz Hächler est connu pour son espièglerie son goût de la plaisanterie.
Mais au-delà des titres, la ressemblance s’arrête là. Marco Odermatt a débuté en Coupe du monde deux ans plus tôt. Et à l’âge où Hächler a débuté, le Nidwaldien était quintuple champion du monde juniors et était déjà monté sur un podium de Coupe du monde. La comparaison n’est donc pas pertinente. «J’ai déjà accompli de petites choses, mais je ne suis encore nulle parts», résume l’intéressé. Un constat lié aussi à ses cinq éliminations lors de ses cinq départs en Coupe du monde.
Aujourd’hui, Lenz Hächler évolue dans le cadre B et fait désormais partie du groupe Mastery en slalom géant aux côtés
de Gino Caviezel, Justin Murisier, Thomas Tummler et justement Marco Odermatt. Il partage aussi le même équipementier avec ces deux derniers: Lenz Hächler est en effet passé de Nordica à Stöckli ce printemps. Il avait des offres de toutes les grandes marques. Il en a testé trois, avant d’opter pour le fabricant suisse.
Le contrat inclut même son propre serviceman, un privilège inédit à son niveau. Grâce à l’immense engouement autour de lui? Lenz Hächler se dit surpris par cette attention et cette confiance. «Tout ça représente une énorme opportunité pour moi», dit-il. «Apparemment, ils croient en mon potentiel.» La pression, il ne la ressent pas, même pas en filigrane. Au contraire: gérer la
pression est l’une de ses forces. Il n’a pas non plus peur que la hype suscitée par son éclosion le freine. Le défi, pour lui, est plutôt de se freiner lui-même – lui, le casse-cou.
Doser, modérer, prendre moins de risques
Le risque est à la fois le moteur de Lenz Hächler et son piège. Après une erreur, il ne cherche pas à assurer, il attaque encore plus fort. Parfois le résultat est spectaculaire, parfois cette prise de risque est synonyme de sortie de piste. Trop souvent, il veut en tirer le maximum, alors que ce n’est même pas nécessaire.
«J’ai du mal à doser, parce que je me dis toujours: ça peut passer», avoue-t-il. Il y travaille, avec de premiers enseignements positifs selon lui.
Lenz Hächler doit non seulement apprendre à doser sur la piste, mais aussi au niveau de sa santé. Une leçon apprise à ses dépens. Depuis six ans, il souffre d’une inflammation du périoste du tibia qui l’a même obligé à renoncer complètement au slalom en milieu de saison dernière, à seulement 21 ans. La charge et la pression sur le tibia étaient trop fortes. En géant et dans les disciplines de vitesse, ça va mieux. Ses six premiers jours de ski de la saison se sont même déroulés sans douleur.
La joie a été d’autant plus grande après sa chute à vélo au printemps, lorsqu’il s’est fracturé deux côtes et a subi une hémorragie cérébrale. Mais cette joie a été de courte durée: au lieu de s’entraîner au Chili comme prévu, il a passé le mois de septembre seul à Macolin, en rééducation. En cause: une déchirure ligamentaire au
pied, survenue lors d’une partie de spikeball après un entraînement de ski. Ce n’était pas la première fois qu’il se blessait en dehors du ski. Là encore, son côté casse-cou est ressorti.
La joie a toujours été fragile pour Lenz Hächler. Enfant, il n’était pas vraiment souriant et affichait souvent une mine renfrognée, dit-il. Mais dès qu’il chaussait les skis, son visage s’illuminait et il souriait jusqu’aux oreilles. Comme quand il faisait des bêtises. Dans les discussions avec ses proches, c’est toujours le même terme qui revient: loustic. «Qui dit ça?», rétorque-t-il en riant... et se trahit aussitôt. Il a toujours aimé rigoler, confie-t-il, évoquant notamment son goût pour le fait de sonner aux portes à l’improviste, ou la fois où il a dégonflé les pneus du vélo d’une prof, ou encore quand il a convaincu un copain d’«emprunter» un bateau à rames pendant les vacances pour s’occuper un peu.
Mais ses proches utilisent rarement le terme «loustic» sans l’accompagner d’autres qualificatifs élogieux: Lenz Hächler est décrit comme extrêmement travailleur et intelligent, attentif, motivé, toujours aimable et souriant. Une personnalité qui cherche la limite, mais jamais égoïste. Un indépendant, autonome, et pourtant un véritable coéquipier plein de malice. Des descriptions qui correspondent plutôt bien au parallèle qu’on lui colle souvent. «Je l’admire beaucoup, mais je ne veux pas devenir comme Odi. Je veux être moi, suivre mon propre chemin.»
Et ce chemin, chez Lenz Hächler, est visiblement différent: en baggy plutôt qu’en slim, agrémenté de backflips, de sessions de skate jusque tard le soir et d’une bonne dose d’humour que rien ni personne ne peut lui enlever. Lenz Hächler n’est pas la copie d’un autre, mais un skieur unique qui dessine sa propre trace dans la neige avec détermination.
Texte: Lia Näpflin
Il cherche à repousser les limites: assidu, intelligent et prêt à prendre des risques. Lenz Hächler balaie toute comparaison avec Marco Odermatt. Il veut suivre sa propre voie.
Une journée rien que pour elles, mais importante pour toutes: le tout premier «Girls Tramp Day» a rassemblé filles et femmes. Sur le trampoline, naît ce qui manque souvent dans les snowparks.
Un samedi de septembre, dans une salle de trampoline un peu à l’extérieur de Berne. L’odeur de caoutchouc et de sueur stagnante flotte dans l’air. Les regards des filles se cherchent à travers le cercle. Les dents mordillent des mèches de cheveux, les doigts tirent sur les t-shirts.
25 filles et femmes se sont donné rendez-vous à l’« Unik Playground ». Des tapis et des trampolines, un airbag, des toboggans et un skatepark les y attendent. Certaines n’ont pas encore dix ans, d’autres approchent la trentaine.
Elles sont toutes là pour sauter ensemble sur le trampoline.
Aujourd’hui, c’est le «Girls Tramp Day». Jeannine Bitzi de Swiss-Ski, qui co-organise l’événement, s’arrête au milieu de son discours de bienvenue. Un brouhaha s’échappe de la salle de gym voisine, couvrant le silence du cercle. Poliment, Jeannine Bitzi demande à une maman appuyée contre un poteau de calmer ses garçons.
C’est le tout premier «Girls Tramp Day». Comme son nom l’indique, seules les filles et les femmes sont les bienvenues. Ce qui a commencé il y a vingt ans en snowboard – quand les femmes coachs et les athlètes de Swiss-Snowboard ont organisé
les premières offres réservées aux femmes – trouve sa place dans le freeski depuis seulement trois ans. Jusqu’ici, uniquement sur la neige. Et cela ne suffit pas.
L’espoir d’un peu plus
«Nous avons constaté que dans les snowparks, il y a toujours plus de garçons que de filles», explique Jeannine Bitzi aux participantes. La base des figures se construit sur le trampoline. «Se sentir à l’aise et en sécurité dans les airs est essentiel.»
C’est exactement ce qui est pratiqué ici – et
ce ressenti, ces mouvements, seront ensuite appliqués dans les snowparks. C’est là que les organisatrices placent leurs espoirs. C’est pourquoi deux autres «Girls Tramp Days» auront lieu dans les salles de trampoline de Laax et Interlaken.
Avant même l’échauffement, Saskia Münger, une autre organisatrice, attire l’attention sur les toilettes: des serviettes hygiéniques y sont disponibles – pas seulement pour les règles, mais aussi en cas de petites fuites urinaires. Le slogan du jour se devine: «do it anyway» – fais-le de toute manière.
25 filles et femmes, âgées de 8 à 29 ans, remplissent la salle. Aujourd’hui, le trampoline leur appartient entièrement.
Ça commence. Le groupe se prépare à jouer au ballon assis. Les plus jeunes reçoivent les balles doucement, les plus âgées prennent des frappes plus fortes, et les femmes se lancent à fond. Ça claque, ça rit, ça siffle dans la salle, sans qu’aucune règle ne soit dictée. Chaque lancer atteint sa cible comme il se doit.
La moitié du groupe pratique les sauts de base, l’autre suit les pros. Ces dernières ne maîtrisent pas seulement le trampoline, mais aussi les kickers du snowpark: Andrina Salis (20 ans), spécialiste de slopestyle et de big air dans le cadre B de snowboard, et Berenice Wicki (23 ans), snowboardeuse et membre de l’équipe nationale de half-pipe.
Elles savent ce que ça fait d’être la seule femme. Avant Swiss-Ski, elles évoluaient toujours au milieu des garçons. «C’est à la fois un avantage et un inconvénient», confiera Berenice Wicki plus tard.
À peine arrivées aux trampolines, les deux athlètes sont immédiatement entourées. Deux jeunes femmes veulent savoir comment réussir une rotation complète en snowboard – un 360. Andrina Salis leur propose un exercice au sol: un ruban adhésif au sol sert de repère: d’abord debout, un demi-tour, puis un tour complet, lentement. Plus tard sur la neige, d’abord à l’arrêt, ensuite au bord de la piste, puis sur le kicker, petit à petit.
«Mais le mieux, c’est d’essayer d’abord ici, sur le trampoline.» La jeune athlète observe, corrige par gestes, montre l’exemple, félicite et fait un high-five avant de passer au trampoline suivant.
Pendant ce temps, Berenice Wicki aide Simona (27 ans). Elle hésite encore à se laisser tomber en arrière et à faire une culbute arrière, le mouvement précurseur du backflip. «Plie un peu plus les genoux,
D’abord la main dans le dos, puis le tapis pour l’élan: Berenice Wicki accompagne le premier backflip.
comme ça, tu iras moins loin», conseille la snowboardeuse. Simona s’entraîne, encore et encore, jusqu’à ce que le mouvement soit correct.
Puis vient le backflip assisté: Berenice Wicki compte: trois, deux, un. Simona saute, Berenice lui donne l’élan nécessaire et Simona réussit son premier backflip. Autour du trampoline, les applaudissements fusent. Simona hausse les épaules, comme si elle voulait s’y cacher, détourne le regard et sourit timidement.
Même lorsque certaines pratiquent seules, le soutien arrive de l’autre bout de la salle. C’est le cas de Mareen. Elle a demandé des conseils à Berenice Wicki pour un Cork 7, une rotation avec vrille. La jeune femme de 19 ans rêve de faire du freeski, mais n’a jusqu’à présent pas réussi à intégrer un cadre.
Elle a déjà participé trois fois à un «Girls Camp» sur la neige, où elle a trouvé des amies et d’autres passionnées. Seulement voilà: dans la vie de tous les jours, elles n’ont pas toujours le temps d’aller au snowpark avec elle. Seule, elle n’aime pas s’y rendre. Alors les doutes surgissent: «Est-ce que je fais partie du groupe si je ne maîtrise pas encore beaucoup de figures?» Ou encore: «Puis-je vraiment montrer ça?» «La communauté me manque», confie Mareen.
Lorsqu’elle est en montagne avec d’autres filles, ces doutes disparaissent.
Les deux groupes ont terminé les sauts de base: sauts en extension, rotations, sauts sur le ventre, sur le dos. Aurelia Schwab, coach de l’Unik-Playground, rayonne. Toutes ont osé, et chaque saut augmente le courage. «On sent vraiment l’effet d’un groupe uniquement féminin», notet-elle. Dans les groupes mixtes, il y a souvent une ou deux filles seulement. «Elles passent alors inaperçues.»
Alors que les garçons courent et font des backflips avant même de s’échauffer, les filles hésitent. «Cela peut être intimidant et il est alors difficile de les motiver malgré tout à essayer quelque chose de nouveau», estime Aurelia Schwab.
Pendant ce temps, Malea (8 ans) et Zoé (8 ans) montrent un nouveau mouvement à Mila (9 ans): un flic flac du trampoline au tapis. Malea et Zoé connaissent le mouvement grâce à la gymnastique aux agrès, tandis que Mila fait du snowboard et est moins familiarisée avec les exercices au sol. Les deux filles montrent patiemment, encouragent Mila, sans pression.
Quelques fois, Mila comprime un peu sa tête, mais elle ne renonce pas. Au bon moment, Malea et Zoé la soutiennent, tandis que les coachs se contentent de la regarder de loin et de sourire. Puis Mila réalise le flic flac et les trois exultent ensemble. Malea et Zoé se tapent dans la main pour fêter ça, se serrent brièvement l’une contre l’autre et se tapent dans le dos, un geste habituellement masculin.
Des rencontres qui restent
Les deux groupes du matin se sont dispersés depuis longtemps. Certaines glissent sur le toboggan, d’autres font du skat, des flips ou discutent sur les tapis. Les femmes racontent leurs rencontres avec les filles: celle qui a encouragé («allez, réessaie, tu y es presque», celle qui a laissé la place, car une autre était sur le trampoline depuis longtemps et qu’elle voulait voir ce qu’elle avait appris. Ou encore cette fille qui dit: «C’est cool que tu sois déjà vieille et que tu essaies aussi.»
Sur les visages des femmes, on retrouve toujours une expression à la fois touchée et amusée. «C’est tout simplement mignon et tellement cool, ce moment partagé», sourit Kim Born, la troisième organisatrice de Swiss-Ski.
Mais la fatigue arrive, la faim aussi. Il y a des hot-dogs à remplir soi-même. Certaines se lancent, d’autres passent en mode bricolage: des casquettes beiges, roses ou noires sont à disposition, ainsi que des paillettes et trois tubes de colle. Patience et créativité sont de mise, il faut attendre son tour et que la colle fasse son effet. Au final, le même badge est collé sur chaque casquette: «do it anyway».
Andrina Salis et Berenice Wicki participent aussi au bricolage. Quelqu’un plaisante en disant que ce ne serait pas possible avec des garçons. Ils se marcheraient dessus depuis longtemps, feraient les fous ou ne pourraient même pas rester assis tranquillement. Très vite, la conversation tourne autour de ce que cela fait d’être la seule femme de l’équipe. «J’étais toujours intégrée d’une manière ou d’une autre, mais avoir ma chambre seule devenait lassant», raconte Andrina Salis. Peu de filles se lancent dans le freeski et moins encore continuent. «Être seule dans une équipe demande déjà du courage –et on ne parle même pas des figures.»
Un jour comme aujourd’hui, uniquement entre filles dans une salle de trampoline, elles en auraient rêvé. Pourtant, être dans une équipe mixte avait aussi ses avantages. «Ils évoluaient à un niveau plus élevé et je me suis basée sur eux. Je suis convaincue que ça m’a aussi fait progresser», explique Berenice Wicki. «Ils m’ont poussée, mais il me manquait parfois quelqu’un pour me prendre par la main.» Une femme.
Être courageuse. S’améliorer. Ensemble. Ces mots résonnent depuis le matin, dans les regards, les gestes, les encouragements. Lors du discours de clôture, ils reviennent:
Soyez courageuses.
Soutenez-vous les unes les autres.
Soyez courageuses.
Prenez votre temps.
Formez des groupes.
Soyez courageuses.
Restez courageuses.
Peu après 20 h, les parents viennent chercher leurs filles. Quelques-unes font un dernier saut, un backflip final.
Les participantes plus âgées restent, discutent des rencontres avec les jeunes et des gestes et paroles marquantes. Et avant de se quitter, une chose est claire: aujourd’hui, toutes celles qui voulaient tenter un backflip l’ont fait.
Texte: Lia Näpflin
Actuellement, 8 femmes et 13 hommes font partie des cadres de snowboard de Swiss-Ski, auxquels s’ajoutent 3 femmes et 13 hommes dans le cadre d’observation. En freeski, le cadre de Swiss-Ski compte 5 femmes et 15 hommes, tandis que le cadre d’observation compte 4 femmes et 22 hommes. Au total, les femmes représentent donc 29,7% des athlètes en snowboard et 21,7% en freeski.
Swiss-Ski organise, en collaboration avec ses sponsors, de nombreuses offres réservées aux filles dans les disciplines freestyle. Du snowboard freestyle au freeski, en passant par le skicross et snowboardcross: l’objectif est de promouvoir les filles et femmes à tous les niveaux et de leur offrir une véritable communauté.
Tu trouveras toutes les infos et dates ici
La Fondation Passion Schneesport, présidée par Urs Wietlisbach, joue un rôle aussi important qu’exemplaire dans le soutien de la relève suisse des sports de neige. L’histoire a débuté avec l’enchère d’un casque de course de Didier Cuche et s’est transformée en une success-story qui dure depuis une décennie.
Très loin de l’euphorie qui règne actuellement sur le cirque blanc, l’état d’esprit de la nation du ski qu’est la Suisse était particulièrement morne durant l’hiver 2012/13. Swiss-Ski a connu cette saison-là un creux sportif qui s’est reflété dans un résultat historiquement mauvais: une 7e place au classement des nations de la Coupe du monde de ski alpin. Face à ce signal d’alarme, Swiss-Ski a réagi et pris différentes mesures de réorientation. En arrière-plan, les préparatifs pour une nouvelle forme de promotion de la relève ont été lancés en parallèle. Un organisme de promotion dont les sports de neige suisses bénéficient largement depuis dix ans déjà: la Fondation Passion Schneesport.
Tout a commencé lorsque Urs Wietlisbach, cofondateur de la société d’investissement Partners Group, a acquis un casque Ovo du tout frais retraité Didier Cuche lors d’une vente aux enchères. Il a proposé une somme si généreuse
que l’homme aux 21 succès en Coupe du monde et son sponsor Ovomaltine ont estimé qu’il était approprié d’inviter l’acquéreur à passer une journée de ski en compagnie du champion neuchâtelois. Annalisa Gerber, alors responsable du sponsoring chez Swiss-Ski, a accompagné les deux hommes sur les pistes. Et ce jour-là, elle a parlé à Urs Wietlisbach de son intention de lancer un financement participatif pour soutenir la relève suisse des sports de neige. L’entrepreneur a encouragé l’initiatrice dans son projet, lui soufflant que le meilleur moyen pour y parvenir était de créer une fondation.
L’égalité des chances comme principe
Après plusieurs mois de préparation, le moment est arrivé en janvier 2015: «Passion Schneesport», fondation dédiée à la promotion de la relève suisse des sports de neige, a été présentée au public à Saint-Moritz. Son premier et, jusqu’à aujourd’hui, unique président du Conseil de fondation: Urs Wietlisbach. Avec Urs Lehmann, Annalisa Gerber et Claudia Bonsack, il a contribué activement et de manière décisive à la création de Passion Schneesport. Son message: «Sans soutien de la relève, nous perdons nos futures
championnes et nos futurs champions.» Aucun talent ne devrait se perdre pour des raisons financières. «Pour beaucoup de talents et leurs familles, les sports de neige, un bien culturel suisse, ne sont plus vraiment abordables. C’est pourquoi il faut garantir une promotion durable et conséquente de la relève», explique Urs Wietlisbach. Dès ses premières heures, la fondation a largement profité de l’engagement personnel et du réseau exceptionnel de l’investisseur et entrepreneur à succès pour attirer de nouvelles donatrices et nouveaux donateurs.
Urs Lehmann, Président de SwissSki jusqu’à récemment et vice-président de longue date du Conseil de fondation, partage son point de vue: «La promotion des talents et le succès sportif ne doivent pas dépendre des moyens financiers d’une famille. Les défis auxquels un grand nombre de jeunes sportives et sportifs sont confrontés sont multiples et variés.» Depuis plus de dix ans maintenant, la fondation contribue à établir l’égalité des chances pour les athlètes talentueux.
Après la création, il y a 21 ans, de la Fondation Dr. Heinz Grütter-Jundt, laquelle avait apporté une contribution financière de plusieurs millions en faveur du ski alpin, la Fondation Passion Schneesport
a été fondée avec l’objectif de générer des fonds pour soutenir les jeunes athlètes dans l’ensemble des onze sports de neige réunis sous l’égide de Swiss-Ski.
Des donatrices et donateurs de prestige...
Les contributions de la fondation sont attribuées non seulement à des jeunes talents, mais aussi à des projets spécifiques de promotion de la relève. Pour la saison 2025/26, un montant de 900'000 francs a été mis à disposition des 50 filles et 102 garçons soutenu(e)s (contre 819'300 francs l’an dernier). Concernant les projets de relève, 17 demandes de soutien (sur 22) d'un montant de 880'000 francs ont été acceptées par le Conseil de fondation.
Le financement de la fondation est assuré par des donateurs, parmi lesquels de nombreuses personnalités importantes de l’économie suisse. L’«Inner Circle», qui contribue à hauteur de 50 000 francs par an, compte actuellement 23 membres. Le nombre de donateurs Premium (contribution annuelle de 15 000 francs) s’élève à 75.
«Nous sommes heureux et fiers de compter parmi nos donatrices et donateurs de nombreuses personnalités très respectées à travers le pays, qui s’engagent avec passion pour la relève des sports de neige. Grâce à ces personnes, les contributions de soutien ont considérablement augmenté depuis la création de Passion Schneesport», explique Annalisa Gerber, vice-présidente de la fondation et membre de la Direction
de Swiss-Ski. L’Emmentaloise ajoute qu’il est essentiel de continuer à attirer de nouvelles donatrices et nouveaux donateurs prêt(e)s à s’engager pour la jeunesse des sports de neige. «Les obstacles financiers ne devraient pas anéantir les rêves sportifs. Ce n’est qu’avec nos donateurs et partenaires que nous avons pu développer, année après année, l’engagement pour la promotion de la relève des sports de neige. Les coûts nécessaires pour pratiquer les sports de neige avec ambition dès le plus jeune âge ne cessent d’augmenter.»
Les personnes qui s’engagent en tant que donatrice ou donateur de la fondation Passion Schneesport bénéficient plusieurs fois par an d’un accès privilégié à des expériences exceptionnelles en lien avec les sports de neige. L’événement le plus apprécié est la visite de l’étape de Coupe du monde de ski à Adelboden, laquelle a réuni environ 70 personnes l’an passé. Parmi les événements réguliers figurent également la Swiss-Ski Night et le tournoi de golf de bienfaisance.
Pour générer des fonds supplémentaires, le Conseil de fondation, composé de huit membres, peut compter sur des ambassadrices et ambassadeurs totalisant 23 médailles olympiques et 45 médailles aux Mondiaux. Aux côtés des quadruples champions olympiques Simon Ammann et Dario Cologna, ainsi que de la double gagnante du classement général de la Coupe du monde Lara Gut-Behrami, onze autres athlètes d’hier et d’aujourd’hui font partie de l’équipe des ambassadeurs. Le plus jeune est Franjo von Allmen, lui-même soutenu financièrement par la fondation jusqu’en 2023. «Ma famille et moi sommes extrêmement reconnaissants envers la Fondation Passion Schneesport. Sans son soutien financier, mon ascension vers l’élite mondiale aurait été presque impossible», explique le champion du monde de descente en titre. «Ce soutien précieux permet de renforcer les rêves de nombreux jeunes passionnés de sport de neige.»
Conseil de fondation
Urs Wietlisbach (président), cofondateur de Partners Group
Annalisa Gerber (vice-présidente), responsable
Relationship et membre de la Direction de Swiss-Ski
Stéphane Bonvin, fondateur d’Investis Group
Michael Müller, CEO de Valora
Marc Maurer, ancien co-CEO d’On
Corine Blesi, Managing Director de NZZ Connect
Didier Cuche, ambassadeur de marque et promoteur
Diego Züger, CEO Commercial de Swiss-Ski
Depuis 2015, la Fondation Passion Schneesport aide les jeunes ambitieux et talentueux à réaliser leurs rêves sportifs. Environ 450 athlètes différents ont été soutenus financièrement à ce jour pour leur permettre d’exercer leur passion sportive. La participation aux JO d’hiver en février prochain en Italie ou aux Championnats du monde suivants à Crans-Montana (ski alpin), Falun (ski nordique) et Montafon (ski freestyle/snowboard) représentera le prochain grand objectif de beaucoup d’athlètes, lesquels viendront écrire de nouveaux chapitres de l’histoire de Passion Schneesport.
Texte: Roman Eberle
www.passionschneesport.ch
Tel.-Nr.: 031 950 61 35
Depuis plus de 55 ans, AMAG/Audi
Suisse accompagne la Fédération suisse de ski Swiss-Ski sur son ascension vers le sommet des sports d’hiver. Il est grand temps de rendre hommage à l’actuelle nation numéro un en ski avec un modèle spécial. L’Audi Q4 45 e-tron quattro «Edition Swiss-Ski» impressionne par son allure et son équipement particulièrement sportifs, notamment l’intégration haut de gamme du logo Swiss-Ski sur le montant C, les surpiqûres décoratives rouges et un couvre-clé rouge Tango. La performance n’est pas en reste; elle roule également en toute sécurité sur la neige et le verglas grâce à sa transmission intégrale, une autonomie pouvant atteindre 518 km et une puissance de charge encore plus rapide.
Audi et Swiss-Ski sont liés par une longue tradition de précision, de fiabilité et de progrès technique. Les deux sont synonymes de normes de qualité les plus élevées, non seulement sur les routes, mais aussi en montagne. L’Audi Q4 e-tron quattro a déjà fait sensation avec son espace généreux et son rayon de braquage étroit. Avec l’édition spéciale «Swiss-Ski», Audi propose une variante exclusive qui séduit non seulement par son design sportif, mais aussi par son lien étroit avec les sports d’hiver suisses et les valeurs caractéristiques de la marque Audi.
Transmission intégrale et précision suisse
Le modèle spécial reprend l’Audi Q4 45 e-tron quattro et convainc déjà dans sa version de base avec sa transmission intégrale quattro de pointe. Celle-ci assure une stabilité de
conduite et une sécurité exceptionnelles sur les routes enneigées, tout en reflétant le lien étroit avec la Fédération suisse de ski, où la précision et la perfection sont décisives pour la réussite et la performance. Mais l’«Edition Swiss-Ski» répond également à toutes les attentes en matière de technologie. Dotée de systèmes d’assistance à la conduite avancés, d’un système d’info-divertissement intuitif et d’un impressionnant affichage tête haute à réalité augmentée, la Q4 e-tron quattro est parfaitement équipée pour relever tous les défis, qu’il s’agisse de franchir des cols de montagne enneigés ou de redescendre dans la vallée après une longue journée de ski.
L’alliance de la sportivité et de la tradition alpine
Étant l’un des SUV électriques les plus vendus en Suisse, l’Audi Q4 45 e-tron quattro ne se contente toutefois pas de convaincre par sa technologie, mais aussi par sa motorisation électrique moderne. Avec une autonomie allant jusqu’à 518 km selon WLTP et une puissance électrique maximale de 210 kW (286 ch), cet élégant véhicule électrique n’a pas seulement l’allure sportive, il l’est aussi. Une sportivité qui se reflète également dans la puissance de charge accrue de 175 kW: l’«Edition Swiss-Ski» passe de 10 à 80% de charge en 28 minutes.
Caractéristiques de design et d’équipement exclusives de l’«Edition Swiss-Ski»
Visuellement, la nouvelle Audi Q4 45 etron quattro «Edition Swiss-Ski» se démarque clairement. Dans l’habitacle, les matériaux haut de gamme et les sièges sport en microfibre Dinamica avec surpiqûres rouges suscitent l’enthousiasme: l’idéal pour les longs trajets à travers les paysages hivernaux. En guise de «Globe de cristal», le cache-clé exclusif rouge tango.
Et comme ce n’est toujours pas suffisant, Audi verse CHF 200.– par «Edition Swiss-Ski» vendu à la promotion de la relève de ski alpin de Swiss-Ski, pour étayer le succès durable entre Audi et Swiss-Ski.
En bref: avec l’Audi Q4 45 e-tron quattro «Edition Swiss-Ski», Audi envoie un signal clair. L’hiver peut arriver, il est accompagné d’un véhicule aussi à l’aise sur les routes de montagne que sur les chaussées de ville. L’Audi Q4 45 e-tron quattro «Edition Swiss-Ski» coûte CHF 65'200.– et en version Sportback, CHF 67'150.–.
En savoir plus sur www.audi.ch
Audi Suisse, en tant que partenaire automobile officiel de la Fédération suisse de ski, souhaite aux athlètes de ski alpin beaucoup de succès pour la saison 2025/2026 de la Coupe du monde de ski, et une conduite sûre en toute circonstance.
Nous avons hâte de vivre des moments de frisson inoubliables, avec le ski alpin de haut niveau.
Urs Lehmann a marqué SwissSki comme personne durant ses 19 ans de présidence. Il méritait bien cet hommage.
«Un petit air de Bayern Munich à Swiss-Ski» – tel fut le titre du Tages-Anzeiger après l’élection d’Urs Lehmann à la présidence en août 2006. Le Bayern Munich, ce célèbre club de football transformé en référence mondiale par les anciennes stars Franz Beckenbauer, Uli Hoeness et Karl-Heinz Rummenigge. Urs Lehmann était alors âgé de 37 ans seulement et connu pour son titre de champion du monde de descente en 1993. Il devenait ainsi le premier ancien athlète de haut niveau à siéger au sein de l’instance suprême de la fédération de ski.
Les souvenirs de la débâcle des Championnats du monde de ski alpin 2005 à Bormio (aucune médaille pour la Suisse) point culminant d’une saison honteuse, étaient encore dans toutes les têtes. Et c’est alors qu’est arrivé Urs, ancien critique bruyant de la Fédération, qui prenait soudain exemple sur la «machine à trophées» qu’est le Bayern Munich. Le ton était donné.
Toujours se baser sur les meilleurs
Avec son élection à la présidence en 2008, Urs Lehmann a déclaré la guerre à un géant. Pas au Bayern, mais à la fédération autrichienne de ski. Pas à «Kaiser
Franz», mais au «Kaiser des remontées mécaniques» Peter Schröcksnadel, le président quasiment tout-puissant de l’ÖSV. Les skieurs alpins suisses s’étaient certes à peu près remis de l’horrible hiver de Bormio, mais ils avaient tout de même dû se contenter de la moitié des points de l’armada autrichienne lors de la saison 2007-2008.
Urs s’est toujours basé sur les meilleurs. C’est pourquoi il a passé l’un de ses premiers coups de fil officiels à Schröcksnadel. «Je suis allé le voir, nous sommes allés manger», m’a-t-il dit un jour lors de l’une des nombreuses interviews que j’ai menées avec lui en tant que journaliste. «J’ai dit que je voulais apprendre de lui. Et il m’a dit: «Lehmann, tu dois faire en sorte que nous soyons à nouveau au même niveau. Parce qu’il n’y a rien de mieux pour le ski que des duels entre l’Autriche et la Suisse.»
Déjà du temps de sa carrière active, Urs Lehmann avait été marqué par un Autrichien: Karl Frehsner, «l’homme de fer». Urs a grandi en tant que skieur de compétition dans les années 80, alors que la Suisse connaissait une euphorie du succès et que l’Autriche semblait par moments désespérée face à la domination de son rival de toujours. Karl Frehsner était le visage de l’entraîneur de cette époque. Lors des inoubliables Mondiaux 1987 à Crans-Montana, qui restent encore aujourd’hui le point culminant de l’histoire du ski suisse, Urs était présent comme ouvreur; quelques semaines plus tard, il est devenu champion du monde de descente chez les juniors.
Frehsner fut également le stratège derrière le «vrai» titre mondial d’Urs six ans plus tard à Morioka. Il avait très tôt compris que la piste japonaise était parfaitement adaptée aux qualités de glisseur de Lehmann. Lorsque Frehsner a quitté l’ancienne FSS en 1991, les bases de ce coup d’éclat étaient posées. Urs s’est souvent vu attribuer le titre peu flatteur de «champion du monde par hasard». C’est l’expression d’un grand malentendu, car ce qui fut sa seule victoire et son seul podium parmi les meilleurs skieurs de la planète était dû à un plan brillant de Frehsner et de la marque de ski Salomon, qu’Urs a su appliquer avec brio le jour J.
Pas un mandat, une mission!
La FSS de l’époque Frehsner, la fédération autrichienne de ski de l’époque Schröcksnadel: c’est ce que Urs avait en tête au début de son pensum pour ramener Swiss-Ski au sommet en tant que président. Ses prédécesseurs étaient des politiciens, des conseillers nationaux, qui interprétaient le poste de prestige au sein de la fédération de ski comme une fonction de représentation plutôt que de conception. Urs représentait une rupture de style que beaucoup souhaitaient depuis longtemps. Quelqu’un qui ne voyait pas la présidence comme un mandat, mais comme une mission, est arrivé. Le jour de son élection, Urs a donné sa vision du rôle: «La distinction entre stratégique et opérationnel ne m’intéresse absolument pas.» Il s’agissait des mots d’un homme d’action, qui avait voulu devenir chef sport de compétition quelques années plus tôt.
Au cours des premières années, Urs a souvent été critiqué pour s’être trop souvent immiscé dans les affaires courantes. Y compris par moi. Après son élection, Swiss-Ski a usé quatre directeurs avant qu’un chef opérationnel, Markus Wolf, ne soit nommé, et qu’il puisse lui-même devenir une figure forte – selon le point de vue, à côté ou en dessous de la figure dominante Lehmann.
Swiss-Ski a eu du succès au cours des premières années de la présidence d’Urs, en particulier avec les six titres olympiques
de Vancouver en 2010 (deux fois Simon Ammann, Didier Défago, Carlo Janka, Dario Cologna et Mike Schmid). Mais sur le plan personnel, la situation a toujours été compliquée. «Coup de théâtre chez SwissSki» faisait d’ailleurs partie des titres récurrents dans les rédactions sportives. On oubliait parfois que le siège de directeur était déjà un siège éjectable avant l’entrée en fonction d’Urs et qu’il était actionné en moyenne tous les deux ans.
«Lehmann et le champ de ruines»
Urs a souvent eu l’impression de faire face à un fort vent contraire. La situation est devenue vraiment désagréable lors de la saison 2012-2013, lorsque l’équipe masculine de ski alpin a plongé sportivement et que l’on a clairement parlé de crise du ski. Didier Cuche retraité, Beat Feuz blessé, le changement de matériel raté, les principaux responsables opérationnels
Et s’il a parfois donné des coups, ce n’était rien en comparaison de ce qu’il a encaissé dans son rôle de «pare-chocs».
dépassés... et au milieu de tout ça, Urs, en gestionnaire de crise, sous le feu des critiques. La conférence de presse à la Maison des Sports à Ittigen a alors été légendaire, notamment lorsque l’entraîneur en chef Osi Inglin a qualifié la nation du ski, blessée dans son orgueil, de «pays du ski en développement» avant les courses dans l’Oberland bernois.
Jamais le président Lehmann n’avait eu aussi mauvaise presse. Le Tages-Anzeiger a titré à la fin de la saison: «La bonne personne au mauvais endroit». Ou encore: «Lehmann et le champ de ruines». La NZZ am Sonntag a écrit: «C’est un fait que chez Swiss-Ski, certaines personnes se demandent si le président est capable de résoudre les problèmes ou s’il fait lui-même partie
du problème. Il devrait aussi se poser la question.» Une démission, volontaire ou imposée, était dans l’air; c’était du moins une vague option.
Même dans de telles situations, Urs ne s’est jamais dérobé et a toujours tenu bon. Et s’il a parfois donné des coups, ce n’était rien en comparaison de ce qu’il a encaissé dans son rôle de «pare-chocs». Son courage et sa capacité d’encaissement m’ont toujours impressionné, en plus de sa passion et de son infatigable ardeur.
Il s’était rendu vulnérable sur le plan personnel, car il portait un peu trop de casquettes. Il n’était pas seulement CEO de Similasan et président de Swiss-Ski, mais aussi co-commentateur pour Eurosport et copropriétaire à 50% de l’agence GFC, qu’il avait reprise en 2010 avec Bruno Kernen, son collègue de chambre en 1993 à Morioka, et qui gérait un grand nombre d’athlètes de Swiss-Ski. Pour Peter Schröcksnadel, il était normal de commercialiser lui-même les stars de la fédération autrichienne comme Hermann Maier. Mais
dans l’ancienne monarchie, on se soucie sans doute moins de la concentration de pouvoir qu’en Suisse, avec sa culture de la démocratie directe.
L’homme d’affaires, l’homme de sport
La crise de l’hiver 2012-2013 a été aussi traumatisant que le fiasco de Bormio. Mais Swiss-Ski a vite redressé la barre. Les Championnats du monde 2017 à St-Moritz ont été un grand succès et sont considérés comme le point de départ des années de gloire en ski alpin, qui se poursuivent encore aujourd’hui. Avant ce grand événement, Urs s’était encore montré critique: «Compte tenu des moyens que nous mettons à la disposition des équipes, les résultats sont insuffisants. Tout simplement.» Une déclaration qui lui permettait de souligner que le développement économique fulgurant de la Fédération était encore en avance sur le développement sportif. Lehmann, le CEO de Similasan et docteur en économie, avait
Swiss-Ski de 2006/07 à 2024/25
JO: 45 médailles (24 or / 9 argent / 12 bronze)
Médailles aux Mondiaux: 205 (75/68/62), dont 68 en télémark et 57 en ski alpin
Globes de cristal en Coupe du monde: 173, dont 77 en télémark et 41 en ski alpin
2005/06: 27 mio de francs
2024/25: 88 mio de francs (hors filiales)
déjà fait plus progresser Swiss-Ski en tant qu’homme d’affaires qu’Urs, le champion du monde de descente de Morioka, en tant qu’homme de sport.
Mais le déséquilibre entre l’effort financier et les résultats sportifs devait être gommé. En 2019-2020, les skieurs alpins ont remporté le classement des nations de la Coupe du monde pour la première fois après 30 ans de domination autrichienne. L’hiver dernier, Swiss-Ski a terminé à la première place de ce classement prestigieux pour la cinquième fois en six ans. Et sur l’ensemble des Championnats du monde 2025, du ski alpin au biathlon en passant par le ski freestyle et le ski nordique, les résultats n’avaient encore jamais été aussi bons, ou presque.
Tous les sports ont été soutenus et encouragés
Le succès sportif sur toute la ligne a une valeur toute particulière pour Urs. En effet, son héritage repose sur le fait que lui, le skieur alpin, a toujours été un président pour tous les sports de Swiss-Ski; le fait que sous son égide, Swiss-Ski a soutenu et encouragé toutes les disciplines. L’impressionnant bilan des onze sports est souvent passé un peu inaperçu, tant dans les bonnes que dans les mauvaises périodes du ski alpin.
Et voilà qu’Urs a souhaité prendre un nouveau départ, en tant que CEO de la Fédéraiton internationale de ski (FIS) et donc au côté de Johan Eliasch, face auquel il a perdu lors de l’élection à la présidence de la FIS en 2021. Depuis, les deux hommes se sont crêpé le chignon à plusieurs reprises, mais au début de la campagne électorale, Urs avait déclaré: «Eliasch est un bon type qui a de bonnes idées, nous nous connaissons depuis longtemps.» On peut légitimement se demander si la FIS adoptera un style à la Swiss-Ski dans les prochaines années. Et si Swiss-Ski gardera un style à la Lehmann après lui.
Quand un confrère de la NZZ et moimême avons demandé à Urs en 2017 quel était sa vision idéale de Swiss-Ski au moment de son départ, il a répondu: «Solide
sur le plan économique et structurel, c’est l’aspect le plus important dans ma fonction.» Pour une fois, c’était un euphémisme. Aujourd’hui, on peut affirmer qu’Urs a marqué Swiss-Ski comme Arno Del Curto a marqué le HC Davos, voire comme Uli Hoeness a marqué le Bayern Munich.
Quel serait son plus grand héritage? Que l’histoire de la Fédération montre un jour que la fin de l’ère Urs Lehmann n’a pas coïncidé avec la fin d’une ère pour SwissSki, car cette série à succès s’est prolongée bien après lui.
Texte: Philipp Bärtsch
L’auteur a suivi de près toute la présidence d’Urs Lehmann, jusqu’en 2023 en tant que journaliste sportif pour Sportinformation Si, Blick et la Neue Zürcher Zeitung, puis en tant que collaborateur de Swiss-Ski.
Une équipe solide a besoin de partenaires solides. Helvetia vous soutient dans votre quête d’exploits sportifs et vous protège dans toutes les situations de la vie. Tes avantages:
Traitement pratique de toutes tes demandes par notre équipe mobilisée pour te satisfaire 25% de rabais sur les produits d’assurance
Avantages attrayants en matière de produits de prévoyance (3b)
Autres prestations complémentaires exclusives
En coopération avec
Allier sport de compétition et formation professionnelle est un véritable défi. Swiss-Ski souhaite offrir de nouvelles perspectives à ses athlètes, à l’image de Matthias Iten, qui effectue un stage au sein de la Fédération en parallèle de sa carrière. Un modèle porteur d’avenir.
Pratiquer un sport de haut niveau signifie souvent mener de front des études ou une formation professionnelle. Une double occupation particulièrement sollicitante. Les entraînements, compétitions et voyages rythment le quotidien, tandis que l’avenir reste souvent incertain. En effet, une carrière sportive regorge d’opportunités, mais peut aussi se révéler impitoyable, imprévisible et s’arrêter brutalement. Matthias Iten ne s’en préoccupe toutefois pas encore. À 26 ans, il est en pleine forme et maîtrise parfaitement sa double fonction:
skieur de compétition et premier athlètestagiaire chez Swiss-Ski. C’est un pionnier qui pourrait ouvrir la voie à d’autres.
Originaire d’Unterägeri (ZG), Matthias Iten est slalomeur et membre du cadre B. Il a suivi sa formation commerciale de base au gymnase sportif d’Engelberg, mais il lui manquait encore le stage pratique de deux ans, une étape obligatoire et plus compliquée que prévu à trouver.
Il a cherché dans sa région, auprès de la commune, de sponsors, mais les refus se sont enchaînés. Ce n’est que lorsqu’on lui a conseillé de s’adresser à une entreprise en lien avec le ski que la solution est arrivée: il a directement rejoint Swiss-Ski. Depuis août 2024, il est donc le premier athlète à effectuer son stage au sein de la Fédération.
Flexibilité pour le sport, structure pour la carrière
Un stage classique aurait été difficilement compatible avec le calendrier d’entraînements et de compétitions du jeune athlète. Des horaires fixes ou un service au guichet sont impensables. Chez Swiss-Ski, tout est différent: son taux d’occupation de 100% est réparti sur deux ans, ce qui lui permet d’absorber les phases sportives intenses et de travailler davantage pendant les périodes plus calmes, soit une distinction claire entre été et hiver. «Ici, ils savent ce que ça signifie quand je suis en déplacement – je n’ai pas besoin de me justifier», déclare Matthias Iten.
Swiss-Ski propose un apprentissage de commerce sur quatre ans, jusqu’ici suivi principalement par des footballeuses et footballeurs des Young Boys. Alors que les apprentis passent normalement par plusieurs départements, le cas de Matthias Iten nécessite une approche sur mesure. Les RH et la gestion de l’équipe n’étaient pas envisageables, car il aurait eu accès à des informations sensibles. Il a donc été intégré au département Formation, un domaine où il collabore avec des entraîneurs, sans avoir à consulter de données confidentielles. De plus, la
période la plus intensive du travail correspond précisément à l’intersaison, ce qui est idéal pour les deux parties.
Il est prévu que Matthias Iten travaille également dans les domaines du sponsoring et des finances. «Nous concevons son stage de manière dynamique, en fonction de lui, en tant que personne et athlète, et de ce qui a du sens pour nous», explique sa formatrice, Ursina Wittwer.
Le point de vue de l’athlète comme atout
Pendant la saison, Matthias Iten est rarement présent au bureau, mais profite de ses journées libres pour avancer sur ses tâches, même quand il se trouve en déplacement. «Je peux organiser ma journée moi-même, ce qui simplifie beaucoup les choses.» Matthias Iten apporte non seulement ses compétences commerciales, mais aussi une perspective précieuse en tant qu’athlète. Il connaît les structures de Swiss-Ski et sait ce qui compte pour les sportives et sportifs. «C’est extrêmement précieux», souligne Therese Berger, responsable de la gestion de la formation. Il possède en outre des qualités qui font de lui le candidat idéal: ambition, autonomie, fiabilité et sens de l’organisation.
Le fait que Swiss-Ski accueille pour la première fois un athlète en stage est certes le fruit du hasard, mais c’est aussi un avantage. Cela a été démontré lors de l’un de ses premiers projets: au Grand Prix Migros, chaque enfant reçoit un cadeau. L’an dernier, il s’agissait d’un élastique de résistance. Matthias Iten a conçu des exercices adaptés et tourné une vidéo de démonstration, notamment dans le cadre de son entraînement sur glacier. Il sait, par expérience, ce que représente un tel cadeau, même si ses propres participations au GPM remontent désormais à quelques années.
Pour sa formatrice Ursina Wittwer, cela ne fait aucun doute: «Si nous ne le faisons pas nous, qui offrira une telle chance à ces athlètes?» Le succès de ce premier stage a déjà fait son chemin. D’autres sportifs et sportives ont postulé, mais pas encore depuis les rangs de Swiss-Ski.
Matthias Iten vit une double carrière entre sport de compétition et formation. Photo: Baqueira
«Si nous, en tant que Swiss-Ski, ne le faisons pas, qui offrira une telle chance à ces athlètes?»
Ursina Wittwer
Pour l’instant, la place de Matthias Iten reste une solution unique, mais cela pourrait évoluer. La décision de créer une offre permanente ne sera prise qu’à l’issue de son stage. On pourrait imaginer l’ouverture d’une place de stage destinée aux athlètes Swiss-Ski tous les deux ans. Un signal clair: «Nous nous engageons également pour eux en dehors du sport», souligne Ursina Wittwer.
Beret
Le jeune athlète réfléchit quant à lui déjà à son après-carrière, par précaution. Si le ski ne devait pas lui donner satisfaction à long terme, il se verrait bien travailler dans le sport, peut-être comme enseignant ou entraîneur. Son expérience au sein du département Formation l’a inspiré. Mais pour l’instant, il reste un skieur de compétition. Et le tout premier athlète-stagiaire de Swiss-Ski.
Texte: Lia Näpflin
1 De grands moments en dehors des pistes
Après les succès remportés en hiver, plusieurs athlètes ont également célébré de grands moments dans leur vie privée ces derniers mois. Après leur mariage civil l’an dernier, les snowboardeurs alpins Ladina et Dario Caviezel ont organisé une grande fête cet été. Le slalomeur Marc Rochat s’est marié et est devenu papa au printemps, tandis que le Champion suisse de slalom géant, Livio Simonet, a épousé sa compagne. La spécialiste de vitesse Joana Hählen s’est fiancée, tout comme le slalomeur Luca Aerni. (LNN)
2 Swiss-Ski encourage l’inclusion dans les sports de neige
Afin que chacune et chacun puisse profiter des sports de neige, Swiss-Ski soutient ses clubs et ses membres dans leur engagement en faveur de plus d’ouverture, de diversité et de participation. De janvier 2025 à décembre 2026, Swiss-Ski participe aux frais de formation initiale et continue ainsi qu’aux coachings dans le domaine de l’inclusion dans les sports de neige. Le soutien comprend notamment la formation complémentaire J+S «Sport et handicap» ainsi que des cours de PluSport et de l’Association suisse des paraplégiques. La Fédération prend en charge jusqu’à CHF 200 par cours, ce qui, en fonction de l’offre, correspond à une grande partie, voire à l’intégralité des frais de cours. L’objectif est de supprimer les obstacles et de rendre les sports de neige plus accessibles à toutes et tous. (LNN)
3 Apprendre la durabilité dans les sports de neige
Le changement climatique pose des défis de taille aux sports de neige: moins de jours d’enneigement, des hivers plus courts et des coûts énergétiques en hausse. Afin que les jeunes sportives et sportifs en particulier apprennent comment changer les choses par leur comportement, la World Snowboard Federation (WSF) et SwissSki ont mis en œuvre ensemble le projet «ZERO – Zero Emission Rides», soutenu par l’UE. Outre la Suisse, des fédérations de pays comme l’Allemagne, la Finlande, le Portugal ou la Belgique y participent. L’objectif est de promouvoir la conscience environnementale et d’ancrer solidement les actions durables dans les sports de neige.
L’élément central est un cours interactif en ligne destiné aux jeunes de 12 à 18 ans, accessible gratuitement et adapté à leur âge. Ce cours transmet des connaissances sur le changement climatique et ses conséquences pour les sports de neige et présente des possibilités d’action concrètes, allant des voyages durables à l’utilisation consciente de l’équipement. En complément, un jeu gratuit à imprimer a été développé, que les sections OJ et les écoles peuvent utiliser facilement en guise d’introduction ou pour approfondir les connaissances. (LNN)
Vers le cours en ligne
3 Le freestyle park du Schilthorn entre dans sa deuxième année de service
Jusqu’ici, les équipes de freestyle de Swiss-Ski effectuaient généralement leur préparation de saison outre-Atlantique ou en Autriche. Cette année, les athlètes ont une nouvelle fois pu rester «à domicile». Les remontées mécaniques du Schilthorn à Mürren ont ouvert fin septembre un freestyle park complet pour la deuxième fois, grâce à la neige stockée de l’hiver dernier.
Perché à 2500 m d’altitude, l’Engital offre des conditions idéales, car il est ombragé presque toute l’année. Désormais, une deuxième remontée est disponible en sus de la configuration actuelle, ce qui permet de doubler la capacité. Les sauts sont également plus grands que l’an dernier. Il n’est donc guère surprenant qu’en plus des équipes suisses, d’autres nations se soient inscrites pour venir s’y entraîner.
Le park comprend des lignes S/M et L, avec des rails et des sauts de 8 à 16 mètres, adaptés à tous les niveaux. Les amateurs peuvent également s’inscrire, mais les places sont limitées. La session dure jusqu’au 25 octobre 2025. (LNN)
4
L’ancien entraîneur de Vreni Schneider est décédé le 28 août. Surnommé «Duboss», Paul-André Dubosson a succombé à un cancer à l’âge de 66 ans. En tant qu’entraîneur des techniciennes suisses, le Valaisan a mené Vreni Schneider à ses plus grands succès dans les années 1990. «J’ai eu des entraîneurs sensationnels et Duboss était le meilleur», a confié Vreni Schneider à Swiss-Ski. Après son départ du cirque blanc, Dubosson a travaillé comme directeur sportif du FC Sion, puis comme contrôleur antidopage. (pbh)
Par ici pour le jeu de pronostics
5 Nouveau jeu de pronostics: Qui gagnera?
Toutes celles et tous ceux qui croient savoir qui remportera la prochaine course de ski ont désormais la possibilité de mettre leur intuition à l’épreuve. Le nouveau jeu de pronostics «Tipp Champion» est disponible dans l’app Swiss-Ski. Les paris peuvent être effectués sur toutes les épreuves de la Coupe du monde de ski alpin, soit de manière individuelle, soit en créant de propres groupes de pronostics. Outre les résultats pour chaque course, il est également possible de faire des pronostics pour le classement général de la Coupe du monde et les classements par discipline. Tout au long de la saison, un classement indique qui figure en tête avec ses pronostics. Des prix exclusifs sont à gagner pour les meilleures pronostiqueuses et les meilleurs pronostiqueurs. (lnn)
Crans-Montana 1987 inoubliable. inédit.
En 1987 à Crans-Montana, les skieurs suisses ont signé un fantastique exploit lors de la descente des Mondiaux. Pour ouvrir notre série, nous avons retrouvé Georges Zermatten (84 ans), le chef de piste qui avait préparé le terrain pour Peter Müller et les autres.
Cette incroyable ruée vers l’or! Quelle euphorie! Quelles journées historiques!
Georges Zermatten pousse sa tasse de tisane d’églantier sur le côté. «Extraordinaire… oui, ça l’a été, sans aucun doute. Mais à l’époque, j’étais en plein dedans et je n’ai pas tout de suite mesuré l’ampleur du succès», dit-il.
L’homme de 84 ans est assis dans un café juste à côté de la gare de Sion. Il est venu à pied depuis son appartement, situé à quelques centaines de mètres dans le centre-ville. Il se déplace avec des cannes depuis une opération en 2022 et montre ses hanches: «Ce sont des prothèses.»
Mais pas question pour lui de rester enfermé et de renoncer à l’air frais. Il sort tous les jours et retrouve régulièrement des amis, comme Jean-Claude Rey, qui
était responsable de piste pour les dames en 1987. Mais en général, ces rendez-vous ne durent pas plus de deux heures. Le pragmatique en lui tranche: «C’est suffisant. En deux heures, tout est dit.»
Lieutenant colonel et guide de montagne
Et pourtant, Georges Zermatten a beaucoup d’histoires passionnantes à raconter, surtout sur sa vie. Il assure qu’il préfère rester en retrait, loin des projecteurs. Mais par respect, il n’a jamais refusé de répondre aux questions. Surtout lorsqu’il s’agit de ski. C’est son univers, sa passion.
En 1987, lors de cette historique ruée vers l’or aux Championnats du monde de Crans-Montana, Georges Zermatten exerçait une mission importante quand l’équipe suisse de ski alpin a été touchée par la grâce et l’euphorie a embrasé le pays. Il était responsable de la descente masculine en tant que chef de piste. La piste était divisée en six secteurs, chacun supervisé par un collègue. Le rôle de Georges Zermatten était de conserver la vue d’ensemble et diriger ces six «sous-chefs».
Il pouvait aussi compter sur une cinquantaine de soldats, mobilisés chaque jour sous ses ordres. Pour construire le saut de «Cry d’Er», il a même engagé une compagnie entière.
Né dans le Bas-Valais, Georges Zermatten a grandi à Vérossaz et avait déjà l’expérience des rôles de chef. A l’armée, il est monté jusqu’au grade de lieutenantcolonel. Dans sa carrière professionnelle, il est devenu une autorité au sein de l’arsenal cantonal, où il a travaillé plus de 42 ans pour le même employeur, jusqu’à sa retraite. Egalement guide de montagne diplômé, il a mené ses cordées sur de nombreux sommets, notamment le Cervin.
Toujours garder ses distances, pour une bonne raison
Dans sa jeunesse, Georges Zermatten a disputé des courses de ski, avant de rejoindre plus tard le monde des officiels. En 1974, il est devenu délégué FIS, ce qui l’a amené à beaucoup voyager, parfois au détriment de ses vacances, et surtout à passer ses week-ends sur les courses dans toute l’Europe. Dans le milieu, il était reconnu comme un homme qui ne se laissait pas
inédit.
influencer. Il tenait à garder ses distances, même avec les athlètes les plus célèbres du cirque blanc. «Je n’ai jamais voulu qu’on puisse m’accuser d’avantager quelqu’un en prenant une décision», explique-t-il. «C’est pourquoi je renonçais à boire une bière avec les sportifs après la course.»
Être correct et égal avec tout le monde, telle a toujours été sa ligne de conduite. Que ce soit comme délégué FIS ou comme chef de piste lors des Mondiaux 1987. Georges Zermatten ne figurait pas parmi ceux qui ont exulté au premier rang quand la descente masculine a tourné à la démonstration suisse. Peter Müller, Pirmin Zurbriggen, Karl Alpiger et Franz Heinzer ont terminé aux quatre premières places. «Chouette», s’est-il alors dit. Bien sûr, il se réjouissait pour les Suisses, ainsi que pour les organisateurs.
Mais au lieu de célébrer cet exploit, il est retourné avec Jean-Claude Rey dans son chalet proche de la piste, où les deux compères ont logé durant plusieurs semaines. Ils entendaient les bruits de la fête, mais sont restés concentrés sur leur rôle de serviteurs de l’événement: son collègue et lui-même avaient opté pour le travail plutôt que pour le divertissement.
«Toute ma concentration était focalisée sur la piste», se remémore-t-il. Il était d’autant plus heureux que la piste ait tenu bon, car elle n’avait pas pu être préparée avec de la neige artificielle. Et l’eau n’avait été utilisée qu’avec parcimonie. «D’une part, il manquait l’infrastructure technique», explique-t-il. «Et puis, à l’époque, ce n’était pas courant d’injecter massivement les pistes. Nous nous étions limités à quelques passages, par exemple dans les virages serrés.»
Une journée où tout a concordé, du ciel à la piste, couronnée par le quadruplé des Suisses.
«Un
chef doit aussi être une locomotive»
Certes, Georges Zermatten assumait le rôle du patron et donnait des instructions aux soldats. Mais il mettait également la main à la pâte. «Un chef doit aussi être une locomotive», dit-il. «Le travail d’abord, le
Pelleter, damer, trimer – trois semaines durant, jusqu’à ce que la piste de descente soit prête pour le grand rendez-vous.
plaisir ensuite.» Trois semaines de préparation au total. Trois semaines où Georges Zermatten a mis tout le reste entre parenthèses. Son seul objectif: créer les conditions parfaites pour une descente parfaite. La rigueur avec laquelle il exécutait ses missions est une de ses marques de fabrique. Durant les courses, il s’est posté sous le saut de «Cry d’Er»et a enfin pu respirer quand tout s’est déroulé comme prévu.
«Avec Georges, tout le monde savait qu’il avait la situation en main», se souvient Hugo Steinegger, chef de presse des Mondiaux 1987. Après ces Mondiaux, leurs chemins se sont recroisés régulièrement. Vice-président des Coupes du monde de Crans-Montana entre 2008 et 2024, Hugo Steinegger faisait partie de l’équipe du bureau des courses, où il s’occupait des médias et de la publicité. Quand des questions concernant le règlement survenaient, Georges Zermatten fournissait les réponses. Immédiatement et sans devoir consulter les différents chapitres. «C’était une sommité absolue et notre conscience à tous», estime Hugo Steinegger. «Pouvoir travailler avec un tel expert était une chance formidable.»
En 2019, la descente féminine de Crans-Montana a été le théâtre d’un véritable chaos au niveau du chronométrage. Georges Zermatten n’a rien pu faire lui non plus. Mais Hugo Steinegger se souvient de la façon dont le vétéran avait su calmer les esprits avec des arguments factuels et tenter de montrer des pistes de solution. C’est l’homme qui agit discrètement en coulisses, à son bureau, qui participe aux réunions et apporte son immense savoir.
Photos et accréditations: il n’a rien conservé
Georges Zermatten a officié comme délégué FIS jusqu’en 2010. Et il a fait partie du bureau de course lors des week-ends de Coupe du monde à Crans-Montana jusqu’en 2024. Quand marcher est devenu plus difficile, on le déposait en voiture devant le bureau, et il s’efforçait encore de monter l’escalier par ses propres moyens. Il ne voulait en aucun cas devenir un poids pour les autres.
Aujourd’hui, il a tourné la page. Le passé est gravé dans sa mémoire. Quid des photos, des accréditations, du matériel de l’époque? Il n’a rien conservé. «A quoi bon?», lance-t-il dans le café de la gare de Sion.
Pas de nostalgie, pas d’émotion apparente chez le vieux sage de 84 ans. Même quand il va au théâtre, il applaudit rarement. Pour lui, les comédiens font simplement leur travail et n’ont pas besoin d’être couverts d’éloges. «Est-ce que votre patron vous félicite en permanence?», demande-t-il.
Devant la télévision non plus, il ne s’enflamme pas, même quand les performances sont exceptionnelles Sa femme, elle, réagit avec émotion. Lui reste encore et toujours rationnel: il observe les détails, les trajectoires des athlètes, la préparation de la piste. C’est déjà ainsi qu’il fonctionnait en 1987: sobre, factuel, sans fioritures.
A la fin de l’entretien, Georges Zermatten glisse encore un mot sur son programme de la journée. Il va allumer son ordinateur et regarder des courses de ski au Chili et en Nouvelle-Zélande. «Je suis un peu fou, non?» lâche-t-il dans un sourire, avant d’enfiler sa casquette et de repartir chez lui en s’appuyant sur ses cannes.
Sa démarche porte la trace de toutes ces heures passées à travailler sur la piste pour préparer cette descente des Mondiaux qui devait être parfaite. Et qui l’a vraiment été. Comme toutes les courses de Coupe du monde qui ont suivi.
Texte:
Peter Birrer
Les Championnats du monde de ski alpin 2027 à Crans-Montana approchent à grands pas. Dans notre série «CransMontana 1987: inoubliable. inédit.» nous revenons sur la première édition historique des Championnats du monde organisés sur le Haut-Plateau valaisan, où la Suisse avait décroché huit titres mondiaux et quatorze médailles au total.
Pour les Mondiaux en Suisse, l’organisateur peut également compter sur le soutien d’athlètes Swiss-Ski: Michelle Gisin, Malorie Blanc, Aline Danioth, Franjo von Allmen et Luca Aerni font office d’ambassadeurs/rices. Les stars accompagnent les préparatifs, donnent un visage à l’événement et contribuent à diffuser l’enthousiasme pour les Mondiaux en Suisse dans le monde du ski.
Concis, direct, personnel: les cinq en révèlent plus sur euxmêmes dans un questions-réponses et sur ce que Crans-Montana représente pour eux.
Découvrez les ambassadeur·rice·s de Crans-Montana 2027
La plateforme d’observation du Hundschopf pendant les courses du Lauberhorn est équipée de Wi-Fi.
Grâce à des installations de téléphonie mobile supplémentaires (fixes et temporaires), Sunrise assure une réception fiable, même en cas de forte affluence.
Gabriel Müller, Chef de projet senior chez Sunrise depuis 16 ans, il s’engage corps et âme pour garantir des connexions stables dans la vallée, sur les pistes de ski ou encore au cœur des évènements.
La connectivité réseau en milieu alpin
Contrairement aux idées reçues, la connectivité nécessaire aux médias, athlètes, partenaires et au Comité d’organisation lors de la Coupe du monde ne relève pas du hasard. Elle repose sur l’intervention d’une équipe hautement spécialisée de Sunrise, mobilisant des technologies avancées, le savoir-faire et une bonne dose de soif d’aventure pour s’assurer que tout fonctionne, même à plus de 2000 mètres d’altitude.
Gabriel Müller, chef de projet senior chez Sunrise, fait partie de cette équipe. Dans cette interview, il explique comment son équipe et lui mettent en place l’infrastructure TIC requise pour les principaux évènements de sports de neige, en précisant que certaines situations exigent parfois des déplacements à ski avec un sac à dos rempli de routeurs.
Gabriel, en quoi consiste exactement ton travail et celui de ton équipe lors des courses de la Coupe du monde?
Nous mettons en place l’infrastructure TIC, c’est-à-dire l’ensemble des technologies d’information et de communication nécessaire au bon fonctionnement des opérations événementielles. Cela comprend des connexions Internet pour le comité d’organisation local, la presse, les chaînes TV et d’autres fournisseurs de services. En plus du simple accès à Internet, nous installons également des réseaux locaux câblés et sans fil (Wi-Fi). Plusieurs processus
essentiels reposent sur ces réseaux: par exemple, la diffusion en direct des interviews à la télévision, la transmission rapide de photos du centre de presse aux rédactions, ainsi que l’envoi des résultats actualisés de la course aux livetickers.
Pour garantir la stabilité et la fiabilité du réseau destiné au public, nous analysons au préalable la couverture de la téléphonie mobile. Sur la base de nos conclusions, des extensions temporaires, voire permanentes, du réseau mobile sont mises en œuvre.
À quoi ressemble pour toi une journée de course typique?
La journée commence forcément tôt, avec une présence sur site à partir de 7 heures sur place. Nous recevons souvent des demandes en dernière minute d’organisateurs/-trices ou des médias, auxquelles nous répondons le matin avant le début de l’évènement. Pendant l’évènement, nous sommes constamment présents, car la nervosité des personnes
Transport de matériel dans des conditions extrêmes, lorsque l’hélicoptère ne peut plus voler.
impliquées est palpable. Tout le monde veut que tout se passe sans accrocs et rien que notre présence les rassure. Nous surveillons en permanence le réseau et réagissons immédiatement en cas de problème. Lors des grands évènements, nous sommes répartis de manière stratégique, notamment dans la zone mixte, dans la zone d’arrivée ou dans les véhicules de production télévisuelle. Nous sommes également représentés dans le centre des médias, où il fait chaud et où la nourriture est généralement excellente (rires).
Quels défis rencontrestu dans ton travail?
Je suis souvent sur la route et je travaille souvent le week-end, et les journées de travail peuvent être longues. De plus, nous avons une grande responsabilité, car je sais qu’une course ne peut pas être reportée à cause de nous. Ceci génère évidemment de la pression. Mais c’est précisément ce qui rend mon travail particulièrement passionnant.
Quel projet vous a particulièrement mis au défi au cours de la saison 2024/2025?
Je dirais sans hésiter les Championnats du monde de biathlon à Lenzerheide, même s’il ne s’agissait pas à proprement parler d’une Coupe du monde. Nous y avons installé deux lignes de 10 Gbit, 103 points d’accès Wi-Fi et 55 commutateurs. Aux heures de pointe,
plusieurs milliers d’utilisateurs et utilisatrices étaient connectés simultanément au réseau, qui est resté stable. Ce projet a démontré l’efficacité de notre planification et la fiabilité de nos solutions technologiques dans des conditions réelles exigeantes. De telles missions illustrent parfaitement tout ce que nous pouvons accomplir ensemble en tant qu’équipe, et à quel point chaque détail compte.
Quels succès avezvous célébrés ces trois dernières années?
Nous avons constitué une équipe interne compétente, dotée d’une solide expertise technique et d’une fiabilité remarquable sur le plan humain. Lors de notre première saison en tant que partenaire principal de Swiss-Ski en 2022/2023, certains Comités d’organisation locaux étaient encore sceptiques. Il faut dire que Swisscom avait fait le travail pendant 20 ans auparavant, et beaucoup de choses étaient bien rodées. Nous devions non seulement nous montrer convaincants sur le plan technique, mais aussi instaurer une relation de confiance. Je pense que nous avons très bien réussi.
Et ton succès personnel?
Je suis ravi qu’il n’y ait jamais eu de panne de réseau pendant une course. Cela montre que notre préparation et notre engagement font vraiment la différence, et j’en suis fier.
Qu’est-ce qui te met en colère?
Je me déplace souvent en voiture. Quand je me retrouve dans les embouteillages, ça m’agace intérieurement, car je préférerais utiliser ce temps pour quelque chose d’utile.
Quand as-tu pleuré pour la dernière fois et pourquoi?
La dernière fois, c’était devant le film «Tout le bleu du ciel». C’est une histoire vraie et triste. Devant ce genre de scénario, j’ai tendance à m’émouvoir facilement.
Que dis-tu sur toi quand tu veux impressionner quelqu’un?
En principe, je n’essaie pas d’impressionner les gens. Mais les personnes qui me demandent comment je parviens à concilier ski de fond et triathlon sont généralement impressionnées. Cependant, je n’en parle pas pour les impressionner volontairement.
«J’aimerais réussir un backflip à l’arrêt.»
Anja Weber
Qu’aimerais-tu absolument apprendre un jour?
J’aimerais réussir un backflip à l’arrêt. Récemment, j’ai fait de la gymnastique artistique et nous avons testé la fosse à mousse. Je me suis dit que réussir un backflip à l’arrêt serait cool.
Quand as-tu fait pour la dernière fois quelque chose pour la première fois?
C’était aussi en gymnastique artistique, quand nous avons tenté des doubles saltos dans la fosse à mousse. Quand j’étais enfant, nous n’avions malheureusement pas ce genre de fosse durant les cours de gym.
Anja Weber mène une carrière professionnelle sur deux fronts. Elle évolue au plus haut niveau aussi bien en ski de fond qu’en triathlon. Le rêve de la Zurichoise: participer aux JO d’hiver 2026 à Milan/Cortina, puis deux ans plus tard aux JO d’été à Los Angeles.
Anja Weber est convaincue que son travail estival en triathlon l’aide à performer sur les skis de fond en hiver – et vice-versa. «Si je n’avais pas l’un des deux, je ne serais plus aussi bonne dans l’autre.» Lors de la dernière saison de Coupe du monde, la sportive de 24 ans s’est véritablement fait une place dans l’élite du ski de fond. Aux Championnats du monde de Trondheim, elle a remporté la médaille de bronze en sprint par équipes au côté de Nadine Fähndrich.
instagram.com/_weber_anja_
Où aimerais-tu vivre, si ce n’était pas en Suisse?
La France a une diversité de paysages assez similaire à celle de la Suisse, ce que j’apprécie beaucoup. Je pourrais bien m’imaginer vivre dans les Alpes françaises ou dans le sud, au bord de la mer.
Qu’est-ce qui t’agace dans notre société?
En Suisse, les gens sont souvent moins ouverts que dans d’autres pays. Je trouve ça très dommage.
À propos de quoi as-tu déjà complètement changé d’avis? Il m’est déjà arrivé d’avoir des préjugés sur une personne. Et en apprenant à mieux la connaître, j’ai réalisé qu’elle était totalement différente de ce que j’avais imaginé au départ.
De quoi n’aimes-tu pas parler?
En fait, il n’y a rien dont je n’aime pas parler. Je pense être quelqu’un de plutôt ouvert.
Quel est le dernier mensonge que tu as raconté?
Récemment, en jouant au poker. Mais dans ce cas, ça fait partie du jeu. En tout cas le bluff.
Auprès de qui devraistu t’excuser?
Auprès de ma mère. Je l’ai récemment laissée attendre, car je n’ai pas pu la prévenir. La batterie de mon smartphone était vide et je devais d’abord le recharger.
Vaut-il mieux être aimée ou redoutée comme sportive?
En tant qu’athlète fair-play, on est plutôt aimée que crainte. Je dirais donc «aimée».
Devant quoi
recules-tu le plus?
Devant ma déclaration d’impôts. Je la repousse toujours et demande d’emblée un délai supplémentaire, tout en sachant qu’à la fin, je ne pourrai pas y échapper.
Combien de temps pourraistu tenir sans smartphone? Ça dépend de la situation. Si tout le monde en a un autour de moi, c’est plus difficile. Mais en vacances avec des amis, sans smartphone du tout, je pourrais tenir une semaine, tant que quelqu’un s’occupe de mon organisation. Je n’ai pas peur de rater quelque chose sur les réseaux sociaux.
Si quelqu’un voyait ton historique de recherches sur ton navigateur: qu’est-ce qui te mettrait le plus mal à l’aise? Il n’y a rien qui serait désagréable. J’utilise surtout Internet pour répondre à mes propres questions ou consulter des horaires d’ouverture.
«En fait, il n’y a rien dont je n’aime pas parler. Je pense être quelqu’un de plutôt ouvert.»
Anja Weber
Quelles libertés sont importantes pour toi?
La liberté d’expression. Elle permet des échanges ouverts et d’afficher des points de vue différents.
Quand as-tu eu beaucoup de chance pour la dernière fois?
Lors d’un triathlon, une concurrente est tombée à vélo et m’a entraînée dans sa chute. Heureusement, je n’ai pas eu de blessures graves.
Est-ce une illusion de croire que le succès ne nous change pas?
Je pense en effet que le succès nous change. On dit souvent que c’est négatif, par exemple, que cela rend arrogant. Mais je crois aussi que le succès peut
avoir des effets positifs, par exemple, inspirer la relève en tant que sportive accomplie. Et il peut renforcer la confiance en soi, ce qui est bénéfique.
Quelle décision de ta vie regrettes-tu encore en secret?
Je n’en regrette aucune. Même les décisions qui ne semblaient pas idéales sur le moment m’ont toujours apporté quelque chose.
Qu’est-ce que tu aimerais pouvoir faire, mais que tu ne peux pas faire?
On en revient au backflip à l’arrêt.
Que penses-tu que les autres disent de toi quand tu quittes une pièce?
J’espère qu’ils me voient comme une personne souriante et sympathique.
Tu as trois vœux à formuler.
Lesquels choisis-tu?
Rester en bonne santé sans me blesser, être capable de donner le meilleur de moi-même au moment décisif, et garder longtemps le plaisir dans ce que je fais.
Propos recueillis par: Roman Eberle
Par votre parrainage, vous offrez aux jeunes de 13 et 14 ans un accès simplifié et à prix réduit au patrimoine culturel suisse que sont les sports de neige. En remerciement de votre soutien, vous pourrez vivre de près le JUSKILA lors de la journée exclusive des parrains à Lenk.
Andreas «Sonny» Schönbächler a écrit l’histoire du sport suisse. 31 ans après son titre olympique, il continue d’influencer le monde du ski acrobatique. Mais ce visionnaire s’est fait plus discret. Provisoirement.
Les mains dans les poches, Andreas «Sonny» Schönbächler observe une classe d’école venue au Jumpin de Mettmenstetten en cet après-midi pluvieux de fin d’été. Les enfants dévalent en criant la rampe de deux mètres – spécialement conçue pour les classes d’école, juste à côté de celle des pros – et s’envolent dans les airs avant d’atterrir dans le bassin. Une image qui réveille bien des souvenirs chez le sportif de 59 ans. «Quand je les vois s’amuser ainsi, je repense à la joie que j’avais, moi aussi, en décollant dans les airs», dit-il en esquissant un sourire satisfait.
Ce que ces enfants ignorent, c’est qu’un champion olympique les regarde. Plus fort encore: sans lui, ils ne passeraient probablement pas leur sortie scolaire ici. Car Sonny Schönbächler n’est pas
seulement un ancien sportif d’élite, il est le véritable pionnier de la scène suisse de l’aerials, un entrepreneur qui a su concrétiser ses visions.
L’homme qui ouvre des portes
Lillehammer 1994: pour la première apparition de l’aerials aux JO, Sonny Schönbächler décroche l’or grâce à son spectaculaire saut «Full-DoublefullFull». Un succès de prestige pour conclure sa carrière sportive. Mais pour lui, ce triomphe représente bien plus qu’une médaille. «Avec ce titre olympique, j’ai su que le moment était enfin venu pour mon projet.»
Dès la nuit de célébration à Lillehammer, Sonny élabore son plan avec son entraîneur et ami Michel Roth: la construction d’un premier tremplin aquatique en Suisse dédié au ski acrobatique sur la base d’un modèle étranger. Sonny Schönbächler écrit à 14 communes pour le mettre
sur pied. Une seule répond positivement: Mettmenstetten, son lieu de résidence de l’époque. S’il n’avait obtenu que l’argent ou le bronze, il est convaincu qu’aucune commune ne l’aurait suivi. «Dans un sport de niche comme l’aerials, seul un titre permet d’ouvrir des portes.»
Il rassemble alors des passionnés autour de lui et fonde l’association Jumpin. Depuis son ouverture en 1996, le site est devenu un lieu d’entraînement incontournable de la scène internationale de l’aerials. Des athlètes du monde entier y viennent, aux côtés de classes d’école ou d’entreprises qui y organisent des sorties de team building. Le Jumpin a besoin de ces revenus supplémentaires. «Sans ces activités annexes, le financement serait difficile», explique Sonny Schönbächler.
Le comité est resté le même depuis les débuts. Mais Sonny a transmis les rênes depuis longtemps. «Aujourd’hui, c’est Andreas Isoz, un autre ancien athlète plus jeune que moi, qui s’en charge bien mieux que moi.»
De l’apprentissage en banque au ski acrobatique: Sonny Schönbächler a fait le tour du monde avec son groupe de spectacle et a enthousiasmé le public avec ses sauts spectaculaires. Photo: Keystone-ATS
L’initiateur qui passe à autre chose
Cette déclaration reflète bien la manière dont Sonny Schönbächler se définit. «Je suis quelqu’un qui lance des projets. Ensuite, d’autres se chargent mieux que moi de les faire tourner et de les mener à bout.»
C’est un fil rouge dans sa vie: Sonny Schönbächler est un bâtisseur qui ouvre les portes et pose les fondations, avant de passer à autre chose.
Son plus grand projet – ou son plus grand «chantier», comme il préfère l’appeler – reste Somasana, son centre de santé et de fitness situé à quelques minutes du tremplin aquatique. Sonny Schönbächler s’y était déjà entraîné à l’âge de 16 ans, il l’a ensuite repris, l’a transformé et modernisé. L’ancienne salle de sport est devenue une maison de santé polyvalente: elle réunit aujourd’hui sous un même toit centre de fitness, physiothérapie, salon de coiffure et de beauté, crèche et cabinet de massage.
«Dans un sport de niche comme l’aerials, seul un titre permet d’ouvrir des portes.»
Andreas Schönbächler
Doté d’un sens aigu des affaires, il a lancé plusieurs projets, du centre de santé avec salle de sport à d’autres initiatives où il laisse libre cours à son esprit d’entrepreneur.
Mais là aussi, il se prépare à passer le relais. Il se rend encore tous les jours au bureau à cinq heures du matin pour régler les dossiers. Deux fois par semaine, il donne une leçon de Reformer-Pilates. Mais sur un flipchart accroché à côté de la réception, une photo salue déjà son successeur, qui reprendra entièrement Somasana dans deux ans et demi.
Dans sa jeunesse, Sonny ne rêvait pas d’être entrepreneur, mais chanteur ou photographe. La voie artistique s’étant refermée, il s’est concentré sur ses deux principaux atouts: marcher sur les mains et enchaîner les saltos. Il a associé cela à son sens de l’entreprise. «Mon premier argent de poche, je l’ai gagné à 5 ans en traversant le salon sur les mains», se souvient-il. Ses boucles blondes et son sourire espiègle lui valent alors son surnom de «Sonnyboy», qui est resté jusqu’à aujourd’hui.
Jeune gymnaste, il découvre vite que ce qui le passionne, ce ne sont pas la barre fixe ou le cheval d’arçons, mais les saltos. Il s’entraîne sans relâche, été comme hiver, dans le jardin familial. Puis, un jour à Hoch-Ybrig, il voit un ancien camarade s’élancer pour un salto depuis un tremplin. Le déclic est immédiat: «Je veux aussi faire ça.»
Très vite, la passion devient également un business: après son apprentissage dans une banque, il mise entièrement sur le ski acrobatique et monte un groupe de spectacle, le plus souvent avec des athlètes du milieu.
«Nos shows étaient une nouveauté. Le public adorait et j’ai compris qu’on pouvait en vivre.» Entre tournées mondiales, figures spectaculaires et amitiés qui perdurent encore aujourd’hui, cette période l’a fortement marqué.
Après son titre olympique, Sonny Schönbächler a demandé la construction du tremplin aquatique à Mettmenstetten. Depuis 1996, le Jumpin est un lieu d’entraînement incontournable sur la scène internationale de l’aerials.
Le faux solitaire
Une certaine légèreté se lit sur le visage de Sonny Schönbächler lorsqu’il évoque cette époque. «On était tous un peu des solitaires, animés par l’envie de bouger, de créer. Alors on fonçait, tout simplement.»
Comment les autres perçoivent-ils ce prétendu solitaire? Michel Roth, son ancien coéquipier, entraîneur et jusqu’à aujourd’hui entraîneur national d’aerials chez Swiss-Ski, dresse un tableau plus nuancé: «En réalité, Sonny n’est pas un solitaire. En équipe, il fonctionnait très bien,
tant que les choses se passaient comme il l’entendait.» Et quand ce n’était pas le cas? «Il partait de son côté et faisait son propre truc.»
Le mot renoncer ne fait pas partie de son vocabulaire. «S’il veut quelque chose, il s’acharne jusqu’à ce que ça marche.»
Selon Michel Roth, le Jumpin n’existerait pas sans le flair d’entrepreneur et la ténacité de son initiateur. De même, sans l’engagement de Sonny Schönbächler, la scène suisse de l’aerials n’existerait probablement plus, du moins pas sous cette forme. Michel Roth en est convaincu: «C’est lui qui a ouvert la voie.»
Le combattant fatigué
Mais le pionnier reconnaît une certaine lassitude. «Dans ma vie, j’ai eu une overdose de gens», lâche Sonny Schönbächler sans détour. Toujours sur la route pour faire avancer ses projets, la famille, le sport, la fête, les amis. Il dit vouloir désormais plus de calme, surtout dans sa tête. «Tout cela m’a un peu fatigué.»
Son refuge actuel est pour l’instant son domicile, une maison isolée et entourée de champs. Il faut compter environ 15 minutes à pied pour rejoindre le village par la route de campagne. Le robot-tondeuse
trace son chemin sur une pelouse équivalant à trois terrains de football, une slackline est tendue entre les arbres, la pluie dégouline du filet du trampoline, et le chien Marley trottine tranquillement dans le jardin.
Pourtant, cette apparente tranquillité est trompeuse. Il se passe toujours quelque chose dans la maison Schönbächler. Il partage avec son ex-femme la garde de ses quatre enfants issus de son second mariage, de l’ado à la fillette de 8 ans. Ce qui signifie conduire l’aînée à l’équitation, surveiller les devoirs, cuisiner, aller les chercher à l’école, ou encore entraîner l’équipe junior de son deuxième fils. Depuis début août, l’apprentie qui suit une formation d’assistante en promotion de l’activité physique et de la santé à Somasana vit également avec la famille. Les deux enfants issus de son premier mariage sont déjà grands et ont déménagé.
De retour au Jumpin, la classe termine ses derniers sauts. Sonny est toujours là et les observe. Le pionnier, le visionnaire, qui sait aussi quand il est temps de passer la main. Ses grands projets se poursuivent désormais sans lui.
Un prochain viendra, c’est certain. Quand et lequel? Sonny Schönbächler préfère le garder pour lui. «Actuellement, mon plus grand projet est d’élever mes enfants.»
S/LAB SKATE
RAPIDE - QUELLE QUE
SOIT LA NEIGE.
Avec la semelle G5% et la structure SL22, vous êtes prêt à affronter toutes les conditions de neige. La fixation de course réglable SHIFT RACE vous permet d’ajuster précisément votre position pour optimiser votre vitesse et vos performances .
Pour attirer suffisamment d’entraîneurs auprès des jeunes, Schnee Sport Churfirsten Toggenburg mise sur un modèle créatif: la rémunération augmente en fonction de l’engagement personnel.
La monnaie existe depuis 2020. Elle ne permet certes pas de faire ses courses au magasin du village, mais peut aider à recruter davantage de bénévoles, idéalement qualifiés, afin d’encourager la relève sportive.
Le Schnee Sport Churfirsten Toggenburg est le club établi dans la vallée des Churfirsten. Au lieu de se lamenter, ses responsables ont voulu relever les défis avec créativité. Et ils ont même une idée tout à fait originale: ils ont créé leur propre dollar. Plus précisément, le «SSC dollar». Mais revenons un peu en arrière.
Motivée par le constat qu’il devenait de plus en plus de conserver les entraîneurs de la relève (ou d’en trouver de nouveaux), Angelika Künzle a décidé de prendre l’initiative. Cette mère de trois enfants originaire d’Unterwasser, a alors échangé avec Sabrina Sprenger. Les deux femmes connaissaient bien la réalité du terrain en tant que coachs Jeunesse+Sport.
Un club aux racines multiples
Le SSC est né en 2009 de la fusion des ski-clubs de Wildhaus, Unterwasser, Alt St. Johann, de la Renngemeinschaft Churfirsten ainsi que du club de biathlon d’Alpstein. Aujourd’hui, il compte 600 membres, dont environ 140 enfants et jeunes actifs en ski alpin, ski nordique et ski freestyle.
«Nous savions qu’il fallait agir si nous voulions continuer à offrir aux jeunes du Toggenburg la possibilité d’être formés dans un sport d’hiver», explique Angelika Künzle. «Cela implique d’avoir un nombre suffisant de formatrices et de formateurs, que nous essayons de recruter autant que possible dans nos propres rangs.»
En compagnie de Sabrina Sprenger, elle développe alors l’idée d’introduire la monnaie évoquée plus haut.
Une rémunération selon l’engagement
Le principe est simple. Plus on investit de temps, plus on suit de cours spécifiques, plus on accumule de dollars SSC. Cela se répercute automatiquement sur la «fiche de paie».
Les responsables de groupe saisissent les heures effectuées par leurs entraîneurs. Sabrina Sprenger, coach J+S, supervise le tout grâce à un tableau Excel détaillé et calcule les honoraires, financés par les fonds J+S.
Et le système fonctionne: les Toggenbourgeois parviennent à mobiliser des jeunes, à les convaincre du sens de leur mission et à les motiver à acquérir de précieuses compétences via les cours J+S. Il s’agit le plus souvent d’anciens talents de la relève du SSC, qui avaient arrêté à la fin de leur parcours junior. «Nous tenons à ne pas perdre ces jeunes et leurs connaissances», souligne Angelika Künzle.
Le Toggenburg comme patrie, le ski comme passion
La liste des entraîneurs compte aujourd’hui une cinquantaine de noms. Au sein du club règne une atmosphère qui comble Jan Peter. Cet architecte de 29 ans est le président du SSC depuis 2022.
La Club Zone de Swiss-Ski est le point de contact central pour tous les clubs de sports de neige. Au cœur de cette boîte à outils se trouvent des modèles, des guides et des fiches d’information sur différents thèmes comme la stratégie, la communication ou l’éthique. On y trouve également des informations sur les formations et perfectionnements, des offres attrayantes pour les clubs ainsi qu’un aperçu complet de tous les événements destinés aux clubs de sports de neige.
Toutes les infos sur la Club Zone se
Enfant, il avait bénéficié des structures du club, puis il a intégré le cadre de l’OSSV et enfin le Centre national de performance Est à Davos.
«Il nous tient à cœur, à nous tous qui travaillons pour le club dans l’une ou l’autre fonction, de lui rendre quelque chose pour le soutien qu’il nous apporte depuis des années», déclare-t-il. Junior, il avait déjà nécessité un énorme engagement de ses parents, qui l’accompagnaient deux fois par semaine en Suisse orientale pour les
Une cinquantaine de coachs s’engagent au sein du club et sont rémunérés en dollars SSC.
entraînements de ski. «Même si je viens de la région du lac de Zurich, une grande partie de mon enfance est liée au Toggenburg, où j’ai vécu des moments sportifs et émotionnels uniques. C’est aussi pour cela que j’ai accepté le poste de président du SSC.»
Portée par la même motivation que Jan Peter, Sabrina Sprenger s’investit aussi sans compter. . Cette femme de 40 ans a grandi à Wildhaus et vit aujourd’hui avec sa famille à Sieben, dans le canton de Schwytz, mais est restée membre du SSC. Et cette ancienne athlète de l’OSSV considère qu’elle n’a aucune raison de le quitter, même si elle n’habite plus la région.
«A 16 ans, le club m’avait soutenue financièrement», raconte-t-elle. «J’ai eu la chance de côtoyer des entraîneurs géniaux comme Hans Vetsch. Le sport a un impact important sur les jeunes. C’est une véritable école de vie. J’ai pu le vivre et j’en suis reconnaissante. Le fait de consacrer une partie de son temps libre au SSC est pour elle une manière de contribuer au maintien d’un club qui lui tient à cœur. Et qui a encore gagné en attrait avec son système de dollar.
Texte: Peter Birrer
Pour faire quoi?
Georges Zermatten, chef de piste des Mondiaux de ski alpin 1987 à CransMontana, n’a rien conservé de cette époque. Ni photos, ni accréditation, ni matériel. Rien. «Pour faire quoi?», demande Zermatten aux pages 50 de cette édition de Snowactive. Pourquoi auraitil conservé quelque chose? Le passé, il l’a en mémoire, dit-il.
Et vous, qu’avez-vous gardé? Pourquoi?
Pourquoi skions-nous? Pourquoi faisons-nous du ski de fond? Pourquoi visons-nous une cible? Pourquoi sautonsnous depuis un tremplin?
«C’était simplement super, une expérience incroyable. Réussir tout ça, c’était génial», dit Simon Ammann en se remémorant son tout premier saut (p. 6). Pour ça? «En haut, tu es tendu. Et quand tu poses ton saut, c’est juste l’émotion qui prend le dessus.» Et cela suffit. Car avant ce premier saut, il n’y avait pas de retour possible: tout le monde l’entourait, le regardait. Une overdose de gens autour de lui, aucune échappatoire.
Et après: les émotions comme des clichés imprimés dans la tête. Des souvenirs stockés comme un équipement pour le cœur et l’âme.
Andreas «Sonny» Schönbächler, champion olympique d’aerials en 1994, le dit aussi «sans détour» (p. 60): «Dans ma vie, j’ai eu une overdose de gens.» Pourquoi le dire d’une manière détournée? À quoi cela servirait-il?
Et qu’est-ce qu’une «overdose»? Où commence-t-elle?
Quand Georges Zermatten retrouve d’anciens collègues, deux heures suffisent. «C’est assez», dit-il. «En deux heures, tout est dit.» Sinon, gare à l’overdose.
Que gardons-nous vraiment en mémoire? Quels sentiments et quelles personnes? Celles avec qui tout était «simplement génial, une expérience»? Ou celles avec qui on a traversé des épreuves? Sans détour: s’agit-il souvent des mêmes personnes? Comme des sœurs, par exemple?
«Nous voulons transmettre à nos filles qu’une sœur est quelqu’un de précieux», dit Corina Bätschi à propos des snowboardeuses alpines Laila et Flurina Bätschi (pp. 16).
Mais que signifie «précieux»? Où commence le «précieux»?
Comment transmet-on à ses enfants que des frères et sœurs ont un rôle précieux, justement?
En les applaudissant, en les félicitant sans cesse, partout, tout le temps, même quand ça ne marche pas pour eux. Avec le cœur, la tête, l’âme... et bien plus longtemps que deux heures. Sans retour possible, sans détour, sans crainte d’une overdose.
L’ancien chef de piste des Mondiaux Georges Zermatten le dit encore, sans détour: «Un chef doit aussi être une locomotive.» Il avoue aussi qu’il applaudit rarement quand il va au théâtre. Parce que, selon lui, les acteurs sur la scène ne font que leur travail, et qu’un travail bien fait ne mérite pas forcément des applaudissements constants. «Et vous, votre chef vous félicite tous les jours?»
Sans détour: oui, si ce patron est une locomotive.
Au fond, tout est là.
De temps en temps, un vrai applaudissement suffit. Et tout est dit.
Fais partie de l’équipe Sunrise et vis toutes les compétitions en direct – avec Internet ultra-rapide et plus de 280 chaînes TV.
Uniquement pour les membres de Swiss-Ski au lieu de 101.70 CHF/mois.*
Scannez maintenant et commencez