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Sûr? Bien sûr.
La plus belle période de l’année approche.
Non seulement l’hiver avec toute la neige qu’il apportera, espérons-le, mais aussi ces moments privilégiés où nous sommes chez nous: lovés sur le canapé, devant la télévision, une tasse de thé chaud à portée de main, seuls ou avec nos amis et notre famille. Nous vibrons avec les athlètes, retenons notre souffle, exultons et souffrons, protégés par quatre murs, à l’abri du vent, des intempéries et du monde extérieur.
Un safe space, comme on dit: un lieu où nous nous sentons en sécurité. Un lieu où nous pouvons lâcher prise et où, soudain, un événement sportif devient la chose la plus importante au monde un samedi matin. Manquer la compétition, la descente de ma skieuse préférée ou même une victoire historique? Pour beaucoup, c’est tout simplement inimaginable.
Un petit drame sportif qui se déroule dans notre salon, à une époque où il est très simple de rembobiner le temps à la télévision.
Rembobiner le temps, c’est aussi ce que nous devrions pouvoir faire en ce qui concerne la place des femmes dans le sport.
Car un tel espace sûr a longtemps fait défaut dans le sport de compétition. Les athlètes en auraient eu besoin pour gagner en confiance et pouvoir parler ouvertement de leur cycle et de l’impact de leurs règles sur leurs performances. Ce sujet est enfin abordé activement depuis peu: SwissSki lance le projet «Female Athletes’ Performance in Snowsports», que nous vous présentons dans ce numéro.
La cheffe de projet Marine Oberson explique à quel point ce sujet est encore tabou aujourd’hui. Non seulement vis-à-vis des entraîneurs, mais aussi entre les athlètes ellesmêmes. L’objectif est désormais de sensibiliser tout le monde: les athlètes, les entraîneurs, les membres des différents staffs.
Une démarche attendue depuis longtemps.
Dans ce numéro, nous nous intéressons également aux fans et à leur façon de gérer l’espace de nos héroïnes et héros. Car même Marco Odermatt ou Wendy Holdener souhaitent parfois simplement un espace où on les laisse tranquilles, sans être abordés, et encore moins touchés.
Un espace qui leur appartient et qui est respecté.
Nous savons tous à quel point il peut être parfois bénéfique de passer du temps à la maison pour se ressourcer et reprendre des forces. C’est précisément pourquoi nos spécialistes de freeski s’entraînent de plus en plus en Suisse: parce qu’ils souhaitent retrouver le calme de leur environnement habituel entre les camps d’entraînement. Le repos dans un cadre familier.
Et tandis que nous savourons ces moments de calme et de sécurité, nous vivons dans un monde qui nous semble souvent fou, bruyant et incertain. Il en ressort d’autant plus clairement que nous, en Suisse, bénéficions d’un luxe qui ne va pas de soi partout.
La sécurité. La stabilité. Le privilège de pouvoir regarder du sport sans avoir à se soucier de l’essentiel.
C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles notre petit pays produit tant de sportives et sportifs d’exception: parce qu’ils grandissent dans un environnement où ils peuvent se sentir en sécurité chez eux, sont encouragés et – contrairement aux gens de nombreux autres pays – peuvent évoluer sans tracas existentiels. Un environnement qui leur permet de voir grand, d’oser rêver et, finalement, d’atteindre l’excellence.
Et c’est peut-être le bon moment pour nous rappeler ce que nous considérons souvent comme allant de soi: un foyer chaleureux, une place sur le canapé, une télévision qui fonctionne et la liberté de simplement profiter du sport.
Bonne lecture, bien au chaud dans votre salon.
Lia Näpflin, Rédactrice en chef
Impressum
Le magazine officiel de la Fédération Swiss-Ski, paraît quatre fois par an Édition de décembre 2025, 60 e année
Editeur
Swiss-Ski
Home of Snowsports, Arastrasse 6, 3048 Worblaufen T +41 31 950 61 11, snowactive@swiss-ski.ch
Rédaction
Lia Näpflin (lia.naepflin@swiss-ski.ch)
Roman Eberle (roman.eberle@swiss-ski.ch)
Pigistes
Peter Birrer, Benjamin Steffen, Monique Misteli, Stephan Bögli, Philipp Schmidli, Manuel Haslebacher, Sarja Gauch, Daria Zwahlen, Pascal Amri, Sandro Anderes, Dominic Steinmann
Réimpression admise uniquement avec l’approbation explicite de la rédaction.
6 Jan Scherrer
Qu’est-il devenu...?
66 Benjamin Weger
14 Vanessa Kasper
Malgré
Jan Scherrer (31), pratique le snowboard en halfpipe : aucun autre athlète suisse de sports d’hiver n’a traversé autant d’obstacles ces derniers temps. Photos: Sarja Gauch
Malgré tout
Bronze olympique, paternité, blessures, maladie de son épouse, séparation: le snowboardeur Jan Scherrer vient de vivre quatre années mouvementées. Aujourd’hui, il est de retour dans le half-pipe avec l’envie de redevenir lui-même.
La médaille de bronze est rangée dans une armoire. Deux ou trois fois par an, il arrive que Jan Scherrer la sorte, juste pour lui. Le snowboardeur la regarde, dix minutes peut-être; se retrouve seul avec sa médaille, puis la remet à sa place. «Ce sont des moments lors desquels j’ai à nouveau besoin de retrouver confiance en moi.»
Un booster de confiance en soi. Pour un triple participant aux JO en half-pipe, médaillé de bronze en 2022, inventeur d’un trick baptisé Switch Alley-Oop Double Rodeo 1080 Indy to Nose. 47 caractères avec espaces. Ou la version courte: Jan-Tonic. Neuf caractères. Peu de lettres, mais du costaud.
Et peut-être un symbole de ce que la vie lui réservait: si peu de temps pour tant de choses. Aucun autre athlète suisse de sports d’hiver n’a surmonté autant d’obstacles ces dernières années, autant de coups durs qui épuisent et usent tous les espoirs.
Une fracture du talon. Passe encore.
Une fracture du cartilage aux côtes. Rare, complexe, douloureuse.
Le cancer de son épouse, avec qui l’athlète a une fille, née en 2022.
La nouvelle que la maladie est vaincue.
La séparation avec son épouse.
Trop à digérer. Trop pour tout faire tenir en neuf caractères.
«Ce que je désire le plus en ce moment, c’est simplement une vie plus tranquille.»
Jan Scherrer
«Je gère incroyablement bien les situations de pression intense, bien que je les déteste au moins tout autant.»
Jan Scherrer
Lors de notre discussion en cette fin octobre 2025, Jan Scherrer le résume ainsi: «Ce que je désire le plus en ce moment, c’est simplement une vie plus tranquille.»
Ou encore: «Ces deux dernières années ont été bien plus intenses qu’elles n’auraient jamais dû l’être…»
Et voilà que Jan Scherrer est retourné sur sa planche, avec en ligne de mire les JO de février 2026. Comme si le sport de haut niveau était quelque chose de «plus tranquille»; comme s’il n’y avait eu aucune rupture dans sa vie, aucun bris; comme si sa trajectoire se poursuivait sans coupure. Mais il est vrai que la vie de Jan Scherrer a souvent suivi une autre voie. Il ne s’est jamais vraiment conformé. Ou presque jamais.
Penser et parler, tout en douceur et clarté
«Conforme» – un mot lourd de sens. Comme si être soi-même ne nous était pas permis. «On a tous nos traits de caractère», lâche Jan Scherrer. «Enfants, on absorbe tout, comme une éponge. Et après?
On peut essayer du mieux possible de rester qui on est. Ou de s’adapter. Mais notre
personnalité, elle, ressort toujours quelque part.» Il dit que partir tôt le matin rider dans la poudreuse avec des amis lui a toujours autant plu que des runs devant des juges. Et pourtant, il s’est toujours présenté devant ces mêmes juges. Et face à la concurrence.
Un article de la NZZ en février 2020 retraçait sa carrière: l’Aide Sportive Suisse l’a élu «Meilleur espoir de l’année» en 2011; Jan Scherrer a progressé petit à petit, sans toutefois percer au plus haut niveau; d’autres snowboardeurs suisses occupaient alors le devant de la scène. Jan Scherrer disait: «Je regardais les autres riders et pensais: tu dois devenir plus comme eux. Plus ambitieux, plus orienté compétition. Mais ces ressentis ne se commandent pas.» Il n’a jamais eu ce besoin de se comparer aux autres – «certains de mes collègues veulent même transformer la préparation du repas en compétition. Moi, cette lutte permanente ne me parle pas.»
Mais il s’est adapté. Il est devenu «davantage comme eux». Et c’est aussi pour cela qu’il revient devant les juges, dans cette lutte perpétuelle. Parce qu’il veut voir s’il parvient à redevenir davantage lui-même. Jan Scherrer dit qu’il est
devenu acharné dans les années qui ont mené à la médaille olympique en 2022; et il aimerait revivre ce que signifie prendre le départ d’une compétition avec moins d’acharnement et plus de plaisir. Si sa carrière devait s’arrêter du jour au lendemain, dit-il, «je pourrais vivre avec mes résultats – mais quelque part, ça me démangerait, parce qu’à partir de 2019, j’ai mis tellement d’énergie dans les résultats».
Jan Scherrer réfléchit avant de parler. Et il réfléchit encore en parlant. Et l’on imagine difficilement tout ce qu’il a dû penser et ressentir avant d’ouvrir la bouche. Il parle avec une douceur claire. «Mon plus grand moteur, c’est de m’améliorer moi-même.» Silence. Penser. Parler. «Et en même temps, j’aime incroyablement ma zone de confort.» Il évolue entre deux pôles. «J’ai besoin des deux», dit-il. «De la compétition. Puis du temps d’après.» Il a le courage et la prise de risque nécessaires pour inventer un trick de half-pipe insensé, ou pour faire un salto de 15 mètres depuis un rocher à Ponte Brolla. Et il recherche aussi le confort.
Il saute d’un extrême à l’autre. Il déteste la pression. Mais la supporte bien. Même si lui-même le formule plus
Moins d’acharnement, plus de plaisir: ce sentiment, Jan Scherrer veut le revivre en compétition.
Jan Scherrer déteste la pression. Mais la supporte bien.
finement. Jan Scherrer dit: «Je gère incroyablement bien les situations de pression intense, bien que je les déteste au moins tout autant.»
Déjà au moment de son heure de gloire olympique, il soulignait que le stress lui convenait parfaitement. La naissance de sa fille approchait, il avait «tellement de choses en tête, tellement de grands projets», confiait-il en février 2022 sur la SRF. Mais comme il le dit aujourd’hui: «J’ai découvert que je fonctionne mieux quand je n’ai aucun espace pour remettre les choses en question.» C’est ce que rapportait alors la NZZ, quand Jan Scherrer n’imaginait pas encore de combien de boosters d’estime de lui-même il allait avoir besoin. Soudain, il ne lui restait plus aucun espace, plus aucun choix, si ce n’est de réagir. Aucune place pour des espaces entre les caractères.
Il arrive qu’il soit assis avec de jeunes coéquipiers et qu’il écoute ce dont ils se plaignent, ce qu’ils trouvent pénible... jusqu’à ce qu’il les coupe et demande: «Mais c’est quoi vos problèmes, au juste?» Parfois, il se demande lui-même ce qu’il faisait autrefois dans toute cette légèreté et ce temps qu’il n’a plus aujourd’hui.
Quand le monde s’est ouvert
Les temps où Jan Scherrer craignait de rendre les autres jaloux de ses privilèges sont bien lointains. Il était encore à l’école primaire et au cycle, lorsqu’il avait parfois congé pour aller disputer des compétitions. Très tôt, il s’est passionné pour le snowboard et le skateboard. «La plus belle période de ma vie...», se remémore-t-il. Ce furent les vacances d’été quand il avait 10 ou 11 ans. Avec quelques amis, il montait chaque matin de vacances dans le bus à Ebnat-Kappel, à 7h50, direction Wattwil, où se trouvait un skatepark. Ils y passaient la journée: planche, tricks, sans doute aussi bavardages et repas de midi achetés au supermarché tout proche. Juste de l’entraînement, sans pression. L’été et le soleil, la discipline et la liberté – et la prise de conscience qu’être libre signifie aussi être
responsable. Le début d’une vie sur des planches. Et la préparation à tout ce que personne ne veut vraiment affronter. Le sérieux de la vie. L’adaptation.
Avec son snowboard, Jan Scherrer participe à 13 ans au Kids Event de l’US Open; il voyage aux États-Unis avec son père. Le monde s’est alors ouvert devant lui. Et avec lui, un sentiment qui le porte encore aujourd’hui: ce moment où tout est aligné, le corps et les capacités, l’attitude et la hauteur. On disait toujours que les kids américains étaient bien meilleurs. Le Swiss kid a terminé 2e. Aujourd’hui, il en garde un souvenir amusé: tous les riders du podium de ce Kids Event de l’US Open ont ensuite terminé sur le podium du «vrai» US Open: Jan Scherrer lui-même, mais aussi le vainqueur Scotty James et le 3e Ben Ferguson. Et tout aussi «spécial»: tous ont ensuite réussi à terminer au moins dans le top 4 aux JO. Scotty James a décroché des
médailles en 2018 et 2022, Ben Ferguson a pris la 4e place en 2018 et Jan Scherrer s’est paré de bronze en 2022 – grâce au JanTonic et ses neuf caractères.
Un booster d’estime de soi en bronze. Mais depuis, il n’a disputé que six compétitions, certes avec trois podiums à la clé. Dernier départ en janvier 2024. Puis la fracture du talon, la blessure aux côtes. Un médecin expliquait sur la SRF qu’on ne voit peut-être que deux ou trois fois une telle blessure dans une carrière médicale. Deux côtes fracturées, fixées avec deux plaques et pas moins de 18 vis. Jan Scherrer sait qu’une nouvelle chute pourrait causer encore plus de dégâts que ceux déjà encaissés. «Au début, la peur de tomber était encore grande», dit-il, mais aujourd’hui, il ride à nouveau l’esprit libre. «J’ai toujours été comme ça et j’en suis incroyablement reconnaissant: dès que je me sens bien et que je suis sur la planche, j’oublie tout.»
Sur sa planche, Jan Scherrer oublie tout: c’est là que naît sa légèreté. Photo: Mike Dawsy
Mais il en a fallu beaucoup pour qu’il aille bien – relativement bien, sans doute –, car «l’adaptation» fait partie de la vie à un moment donné. Pas l’«adaptation» aux coéquipiers, à leur acharnement ou leur style, mais l’«adaptation» à l’environnement qu’on se construit par amour; l’«adaptation» à la famille, aux besoins communs et individuels.
Entre les pôles, tout et rien
La vie avec la fragilité des corps, les questions existentielles, la maladie de son épouse Sasha, les blessures de Jan: cela les a soudés à un point tel qu’ils se sont perdus comme couple. Les sentiments ne se commandent pas. Sasha continue toutefois de le soutenir, pour qu’il puisse voyager de compétition en compétition.
Lorsque Jan Scherrer dit: «Ces deux dernières années ont été bien plus intenses qu’elles n’auraient jamais dû l’être…» – il ajoute: «Et cela nous a en quelque sorte brisés et nous a aussi changés, tous les deux. Nous avons survécu en tant qu’équipe, mais pas en tant que couple.» Comment cela l’a-t-il changé, lui? Suit une phrase typique dans sa vie, entre les pôles, tout et rien: «J’ai énormément changé ou alors pas du tout, non? Je suis toujours exactement la même personne. Mais mon regard sur beaucoup de choses s’est élargi. Je suis clairement plus reconnaissant dans ma façon d’être.»
Jan Scherrer se réjouit «incroyablement» de la saison à venir. Il utilise souvent ce mot – «incroyable» – comme s’il cherchait inconsciemment à rappeler combien il est difficile de mesurer tout ce qu’il a vécu, traversé, accompli et digéré dernièrement. N’est-il pas fatigué, épuisé par ces dernières années? Sa réponse: «Oui, totalement. Et en même temps exactement le contraire.» Il réfléchit, parle, dit encore une fois qu’en ce moment, ce qu’il désire le plus, «c’est simplement une vie plus tranquille, mais…»… silence… «… il est vrai aussi que je me sens bien physiquement, et donc…»… silence… «si vous demandez si je ne suis pas épuisé par tout ça: oui, d’une certaine
manière – mais en même temps, j’ai l’impression d’être un canal pour tout ce qui est positif. Il écarte les mains, comme s’il voulait saisir à tout moment un peu de positif; maintenant, demain, après-demain.
Fin octobre, il n’avait pas encore retenté le Jan-Tonic – ou Switch Alley-Oop Double Rodeo 1080 Indy to Nose. Jan Scherrer s’étonne qu’aucun autre rider au monde n’ait tenté ce trick. Mais peut-être que la réponse est plutôt simple: seul lui sait ce qu’il renferme, combien de travail, de dévouement, de frustration et de plaisir, combien de vie et d’amour se trouvent dans si peu.
Ces deux dernières années lui ont appris à faire confiance à l’idée que les choses finissent bien. Et comme s’il parlait d’un ami proche, il déclare à propos du Jan-Tonic: «Je sais que si j’ai besoin de lui, il est là.»
Et s’il doute quand même, de cette amitié ou de lui-même, il reste l’armoire avec la médaille de bronze. Et lorsqu’il la regarde, il ne voit pas une médaille. Mais plutôt le reflet de lui-même et de son histoire. Cela donne de la force. Cela suffit.
Texte: Benjamin Steffen
«Mon regard sur beaucoup de choses s’est élargi. Je suis clairement plus reconnaissant dans ma façon d’être.»
Vanessa Kasper (28), géantiste originaire de Celerina, a été écartée du cadre de Swiss-Ski et s’est battue pour revenir en Coupe du monde. Photos: Philipp Schmidli
Du succès, même sans la Fédé
Quand elle a été écartée du cadre de Swiss-Ski, Vanessa Kasper aurait pu tout arrêter. Elle a pourtant choisi de continuer seule, sans soutien, mais avec une passion intacte. Aujourd’hui, elle est de retour en Coupe du monde, plus forte et plus reconnaissante que jamais.
Au printemps 2024, le nom de Vanessa Kasper est biffé du cadre de Swiss-Ski. En été, elle se retrouve livrée à elle-même. Pourtant, elle réalise la meilleure saison de sa vie durant l’hiver 2024/25 – le plus difficile de sa carrière –, sans structure derrière elle, sans les appuis habituels.
Wollerau, au bord du lac de Zurich, début novembre: un peu en dehors du village, Vanessa Kasper monte sur un cheval. Le photographe prend des clichés, le reporter attend sur le côté. Deux semaines plus tôt, avant le début de saison à Sölden, le Tages-Anzeiger publiait un portrait du «phénomène du ski» Vanessa Kasper et de sa «carrière mouvementée».
Car Vanessa Kasper est de retour. De retour dans le cadre B de Swiss-Ski et de retour en Coupe du monde. La saison dernière, elle a terminé 2e au classement général du géant en Coupe d’Europe. De quoi s’assurer une place fixe en Coupe du monde cet hiver. Un véritable succès pour la skieuse de 28 ans. Et aussi un soulagement pour une athlète qui, la saison passée, a réservé ellemême chaque vol et chaque lit d’hôtel.
«Désormais, je peux à nouveau me concentrer pleinement sur le ski, sur l’entraînement et la récupération», explique la skieuse. Elle puise désormais dans deux réservoirs: l’expérience de l’année écoulée et
le soutien de la Fédération, dont elle bénéficie à nouveau cette saison. Elle ne cache pas ses ambitions. Lors du géant de Sölden fin octobre, la jeune femme franchit la ligne d’arrivée de la deuxième manche, freine puis se frappe le casque avec les deux mains. «J’étais très satisfaite de ma première manche, même si je n’ai pas non plus skié à la limite», relate l’Engadinoise. «Mais lors de la deuxième manche, ça n’a pas fonctionné.» Une performance qui s’est finalement traduite par une 29e place. Deux points importants pour lancer la saison et que Vanessa Kasper savoure pleinement.
D’autant plus qu’elle sait ce que signifie le fait de perdre soudainement ce que l’on considérait comme acquis. Son genou a lâché, puis son pied, elle s’est fracturé le tibia et le péroné. Et une fois son ménisque rétabli en 2023, elle a été exclue du cadre Swiss-Ski un an plus tard. Et là voilà aujourd’hui de retour, contre toute attente.
Comment a-t-elle fait? Comment sortir grandie de tels revers?
Un équilibre en selle
Une fois les photos en boîte ce matin de novembre et le cheval remis à l’écurie, Vanessa Kasper nous emmène dans la mansarde du centre équestre de Wollerau. On y trouve un petit restaurant, de longues tables en bois, des têtes de chevaux sur le comptoir qui ressemblent à des pressepapiers surdimensionnés, des peintures à l’huile représentant des chevaux de profil sur les murs.
Vanessa Kasper monte à cheval depuis qu’elle est enfant. Elle le fait en Engadine, où vivent ses parents, ou ici-même dans le canton de Schwytz, où elle partage un appartement avec son compagnon. «Un cheval remarque immédiatement si tu es stressée», explique-t-elle. C’est précisément pour cela qu’elle y trouve un complément idéal au ski: «Il n’y a que toi et l’animal.»
Vanessa Kasper dégage une grande légèreté à cheval, lorsque son buste se balance au rythme des sabots. Elle semble généralement insouciante, même
Vanessa Kasper
Elle a tenu les rênes elle-même: Vanessa Kasper a mené une saison entière en solo, sans équipe fixe, sans soutien structuré de la Fédération.
lorsqu’elle parle d’elle-même. Elle avoue manger trop de sucreries, mais manquer de discipline pour y renoncer. Puis elle éclate de rire.
Les revers des dernières années? Vanessa Kasper en est sortie grandie.
Tout a commencé avec ses blessures. La plus grave: une fracture tibia-péroné à 21 ans. Elle a encore longtemps ressenti une douleur au niveau du péroné. C’est notamment pour cette raison qu’elle estime: «Après une blessure, on ne revient pas forcément plus fort.» Les opérations, retrouver la confiance, les sensations sur la neige: tout demande du temps. Mais Vanessa Kasper ne serait pas celle qu’elle est, si elle ne trouvait pas aussi du positif dans une blessure. Après sa fracture tibia-péroné, elle s’est concentrée sur sa condition physique. Elle a fait énormément de progrès, dit-elle aujourd’hui. «Sans cette blessure, ça n’aurait probablement pas été le cas.» Plus tard, après une autre blessure, elle a commencé à travailler de manière ciblée avec une préparatrice mentale.
Repartir de zéro
En avril 2024, Vanessa Kasper apprend qu’elle ne fait plus partie du cadre de Swiss-Ski. L’hiver précédent, elle n’avait couru qu’en Coupe d’Europe et marqué trop peu de points. Elle mesure alors l’ampleur du changement durant les semaines et mois qui suivent. Elle perd le soutien financier, le soutien administratif, le soutien sportif. «Le sol s’est dérobé sous mes pieds.»
Du jour au lendemain, elle doit tout organiser elle-même: les vols pour l’entraînement outre-Atlantique, les logements, le serviceman. «Au début de l’hiver, j’ai réalisé que ma voiture n’avait même pas assez de place pour tous mes skis.» Assise bien droite sur son siège, comme si elle était encore à cheval, elle joue parfois avec les bagues qui ornent ses doigts. «Quand tu es dans le cadre, on te déroule le tapis rouge. On t’organise tout, les sponsors couvrent les coûts sans rien demander, les entraîneurs te tracent un parcours le matin et ils arrosent la piste plusieurs jours avant.»
Grâce à ses performances en Coupe d’Europe, Vanessa Kasper a décroché une place fixe de Coupe du monde en géant. Photo: Keystone-ATS
Dans une interview donnée cet été, elle s’est dite reconnaissante d’avoir vécu l’expérience de skier sans statut de cadre. Privée des structures de Swiss-Ski, la Grisonne a dû prendre les choses en main. L’été, elle a préparé elle-même ses skis, avant de pouvoir compter sur l’aide de Marco Pilatti, un serviceman expérimenté. Il lui a distillé quelques conseils, de quoi lui permettre de s’en sortir sans serviceman sur les courts déplacements. Pour Vanessa Kasper, si elle investissait tout cet argent, il était hors de question de faire des compromis sur le matériel; d’autant plus sur les pistes glacées de la Coupe du monde. Par moments, elle se déplaçait aussi avec Swiss-Ski, où elle trouvait toujours quelqu’un pour l’aider lorsque son propre serviceman n’était pas là.
À l’entraînement également, l’Engadinoise s’est généralement jointe à une autre équipe, en fonction des personnes présentes sur place. En automne, elle s’est entraînée avec les Suissesses à la Diavolezza; puis en hiver, elle progressait de semaine en semaine. Parfois, elle était accompagnée de son père, parfois d’un entraîneur, parfois du serviceman. Quelques constantes ont certes subsisté – elle travaillait régulièrement avec Giorgio Rocca – ancien vainqueur en Coupe du monde – mais sans véritable équipe fixe à sa disposition.
«Quand tu es dans le cadre, on te déroule le tapis rouge.»
Vanessa Kasper
Faire tout soi-même
On a pu lire que l’hiver dernier lui avait coûté 80 000 francs. «C’est la somme que tous les journalistes veulent toujours connaître, mais il y a tant de frais à prendre en compte. Et faut-il inclure le coût de la vie? Ou pas?» Elle dit que la somme est à peu près correcte, en excluant le coût de la vie. Elle a également sacrifié une partie de ses économies pour réaliser son rêve.
Pourquoi?
Quand Vanessa Kasper réfléchit, ses yeux se lèvent vers le plafond. Parfois, elle papillonne des paupières – deux, trois battements rapides. «Pourquoi devrais-je laisser une fédération décider quand j’arrête le ski? Ma foi, c’est ma passion.» Elle rigole. Autre raison: Vanessa Kasper revenait de
blessure lors de la saison 2023/24. «Je savais que ce n’était pas encore fini. Je pouvais faire mieux.»
Au cours de la conversation dans ce petit restaurant avec des têtes de chevaux sur le comptoir et des peintures de chevaux aux murs, Vanessa Kasper évoque l’image qui lui vient à l’esprit lorsqu’elle pense à son enfance. Elle a quatre ou cinq ans et se rend chaque jour à l’école de ski de Celerina. Elle porte un casque avec des oreilles de lapin. Et elle veut toujours le porter. Vraiment toujours.
Peut-être cette combinaison de détermination et d’insouciance résume-t-elle qui elle est. Elle lève encore une fois les yeux. «Je mène une belle vie. C’est un privilège de pouvoir skier – et aujourd’hui, après tout ce que j’ai vécu, je le mesure encore plus.»
Texte: Pascal Amri
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Le projet leur est destiné: de jeunes femmes qui visent une carrière dans le sport de compétition et qui devront être mieux accompagnées, comprises et soutenues. Photo: Yoan Reymond
Un vieux tabou est ébranlé
Avec le projet «Female Athletes’ Performance in Snowsports» placé sous la responsabilité de Marine Oberson, Swiss-Ski ouvre un nouveau chapitre et aborde des sujets dont on parlait trop peu dans les sports de neige: ceux qui concernent spécifiquement les athlètes féminines.
Alors que 40% des 364 athlètes de cadre Swiss-Ski sont des femmes – en ski alpin, elles sont même plus nombreuses que les hommes –, les connaissances en lien avec les spécificités de l’entraînement féminin ont encore et toujours du retard. Jusqu’à aujourd’hui, la majorité des recherches en sciences du sport s’appuie presque exclusivement sur des sujets masculins. Et cela se ressent aussi dans les sports de neige. Swiss-Ski veut désormais s’attaquer de manière systématique à ce déséquilibre par le biais du nouveau projet «Female Athletes’ Performance in Snowsports» («Promotion de la performance des athlètes féminines dans les sports de neige»).
Le coup d’envoi de ce projet a été donné lors des Mondiaux de ski à Saalbach, en février dernier. À l’initiative de Walter Reusser, Co-CEO Sport de SwissSki, neuf expertes et experts se sont réunis pour une table ronde. L’idée de base était claire: Swiss-Ski a besoin d’une stratégie valable au niveau de la Fédération afin de traiter les thématiques liées au genre dans le sport de compétition. «On aurait pu le faire il y a cinq ou dix ans déjà», constate Marine Oberson, qui était la seule femme autour de la table. «Mais aujourd’hui, le moment est venu.»
La bonne personne pour ce projet
Le fait qu’elle ait repris ensuite la direction du projet ne doit rien au hasard. Marine Oberson n’était pas seulement la seule femme du groupe de travail
à avoir le profil adéquat. Elle savait aussi, par sa propre expérience, ce que cela signifie de vivre en tant qu’athlète sans ces connaissances ni cet accompagnement. Ses compétences professionnelles et son parcours personnel faisaient d’elle la personne idéale.
Marine Oberson (33) dirige le projet «FAPS». Scientifique du sport et ancienne skieuse de compétition, elle connaît les besoins des femmes athlètes. Photo: Sandro Anderes
«Nous ne voulons pas simplement transmettre des connaissances, mais réellement sensibiliser et accompagner.»
Marine Oberson
À 33 ans, elle réunit une combinaison précieuse d’expérience et de savoirfaire dans sa fonction de cheffe de projet. Elle-même ancienne skieuse de compétition et monitrice de ski diplômée, elle a étudié les sciences du sport, puis travaillé durant trois ans comme coach physique des hommes au Centre national de performance de Brigue. Aujourd’hui, elle est engagée à 100% à l’Office fédéral du sport à Macolin et dirige, en tant que «Embedded Scientist» pour Swiss-Ski, le diagnostic de performance en ski alpin. Depuis cette année, la responsabilité du projet «Female Athletes’ Performance in Snowsports», abrégé «FAPS», fait également partie de ses attributions.
Née en décembre et parfaitement à l’aise sur la neige, Marine Oberson a grandi dans une famille de skieurs. Son père, lui-même passionné de ski, s’est engagé en tant qu’entraîneur familial et au sein du SC Alpina Bulle. «J’ai gagné ma première course pour la relève avec un pull en laine», raconte-t-elle en souriant. Ses parents ont été surpris de voir à quel point leur fille tenait la cadence. Ils ont dès lors soutenu sa passion pour le ski de compétition. Marine Oberson a intégré le cadre C de Swiss-Ski et pris le départ de trois courses de Coupe du monde. En 2013, faute de résultats, elle quitte le cadre, s’entraîne encore une année de son côté, puis met un terme à sa carrière à 23 ans après les Championnats suisses.
Le
des
Elle veut consciemment prendre un nouveau départ, sans pour autant tourner le dos au ski. Elle travaille d’abord à la vente chez Ochsner Sport, puis suit la formation de monitrice de ski à Zermatt, qui lui permet ensuite de financer ses études en sciences du sport à Lausanne. «J’ai voulu comprendre ce que j’avais réellement entraîné pendant toutes ces années», dit-elle. C’est pourquoi elle n’est pas devenue prof de sport, mais scientifique du sport.
du
et des
aux femmes a longtemps été tabou dans le sport. Le projet entend briser ce silence. Photo: Keystone-ATS
thème
règles,
cycle menstruel
besoins spécifiques
Trois piliers pour un changement durable
L’ébauche de projet abordée à Saalbach prend désormais des contours très concrets. Pas dans un bureau, mais là où la performance se construit: là où athlètes, entraîneurs, ainsi que le staff médical travaillent ensemble au quotidien. Et c’est précisément là que le projet doit agir: auprès des athlètes elles-mêmes.
La stratégie repose sur trois piliers: premièrement, la sensibilisation et l’accompagnement des athlètes; deuxièmement, la formation des entraîneurs; troisièmement, le développement et l’optimisation d’outils numériques tels que «My Swiss-Ski», afin de recueillir et d’analyser de manière ciblée des thématiques spécifiques aux femmes, à l’image du cycle menstruel.
«Nous ne voulons pas simplement transmettre des connaissances, mais réellement sensibiliser et accompagner», insiste Marine Oberson. L’accent est d’abord mis sur les athlètes de relève des catégories U18 et U21. Les athlètes élites, elles, sont déjà plus avancées dans leur développement. On leur recommande plutôt un accompagnement individuel. «Le plus grand impact se produit au niveau de la relève», souligne Marine Oberson.
Les règles, mais pas seulement
Le projet ne doit pas se limiter au cycle menstruel des athlètes. Des thématiques comme la santé mentale, la nutrition ou les méthodes de coaching concernent toutes et tous les athlètes, les femmes comme les hommes. «Le projet doit mettre les femmes au centre, sans exclure personne», explique la responsable.
Le défi: chaque discipline s’accompagne d’exigences différentes. «Une fondeuse voudra peut-être connaître l’impact du cycle menstruel sur ses performances d’endurance. Une freeskieuse se demandera au contraire si des peurs liées aux règles jouent sur sa confiance lors de gros sauts.» C’est pourquoi l’échange avec les athlètes est central. D’ici le printemps prochain, Marine Oberson a pour objectif d’identifier les questions qui préoccupent les jeunes sportives. Sur cette base seront conçus les ateliers de sensibilisation, qui auront lieu chaque année à partir du nouveau cycle olympique. La stratégie est pensée sur quatre ans, avec un premier entretien d’évaluation après deux ans afin de mesurer l’efficacité de la démarche et de définir d’éventuels ajustements.
Toutes ces questions autour des femmes dans le sport de compétition sont ce qui motive aujourd’hui Marine Oberson. Elle veut expliquer aux jeunes athlètes ce qui se passe dans le corps dans le contexte de la performance et l’influence de leur genre. Ce regard lui a-t-il manqué, à elle, quand elle était athlète? «Ce
Le cycle féminin peut influencer la performance sportive. C’est pourquoi Swiss-Ski mise sur l’information et la sensibilisation, y compris auprès des entraîneurs.
n’était tout simplement pas à l’ordre du jour», dit-elle. «On gardait ça pour nous – il était hors de question d’en parler avec les entraîneurs.»
Mais l’époque a changé. «La nouvelle génération est beaucoup plus ouverte sur le sujet», observe l’ancienne athlète. D’autres sports ont même pris de l’avance. Sa vision: que les générations futures rejoignent la Fédération en étant déjà sensibilisées – idéalement parce qu’elles ont été confrontées à ces questions tôt, à l’école, en famille ou dans leur association régionale. Ce qui était encore impensable pour sa génération doit devenir une évidence pour la suivante.
Défis et prochaines étapes
Actuellement, Marine Oberson travaille avec trois ambassadrices des domaines Ski alpin, Ski nordique et Freestyle. Il s’agit de Selina Gasparin, ancienne biathlète, d’Isabelle Jud, coach de snowboard freestyle et responsable de la formation
«On gardait ça pour nous –il était hors de question d’en parler avec les entraîneurs.»
Marine Oberson
en snowboard, ainsi que de Paola Cavalli, coach et préparatrice physique des femmes de Swiss-Ski au niveau de la Coupe d’Europe. Ensemble, elles vont passer au crible la stratégie des trois piliers afin d’en faire émerger des mesures concrètes.
En guise de première étape de mise en œuvre, des ateliers de sensibilisation annuels sont prévus dans les Centres nationaux de performance de Brigue, Engelberg et Davos. Ils seront destinés aux athlètes U18 et U21 et encadrés par des spécialistes. En parallèle, un réseau d’expertes est en train de se constituer, avec des gynécologues, médecins du sport et physiothérapeutes auxquelles les athlètes pourront adresser
leurs questions. Un premier bilan sera dressé après quatre ans.
Avec le projet «Female Athletes’ Performance in Snowsports», Swiss-Ski s’aventure en terrain inconnu. Mais ce pas était attendu depuis longtemps. De nos jours, promouvoir le sport de compétition implique également de combler les lacunes scientifiques et de briser les tabous. Pour Marine Oberson, ce projet est plus qu’un travail ou un mandat: c’est l’opportunité d’offrir aux jeunes athlètes ce dont elle-même n’a pris conscience que bien plus tard.
Texte: Monique Misteli
Photo: Yoan Reymond
Le prix l’amour des fans
Photo:
de l’amour fans
Wendy Holdener et Marco Odermatt sourient, signent, prennent le temps – jusqu’au moment où la proximité bascule. Là où l’amour des fans s’arrête, la quête du respect commence.
Un stylo, une feuille, l’espoir entre les mains. Ce qui, pour les athlètes, relève du quotidien devient pour les fans un souvenir impérissable. Rencontrer son idole est un moment magique. Mais la magie ne dure qu’un court instant ou peut parfois même ne pas se produire. «Bien entendu que j’aimerais satisfaire tous les fans.» Entendez par là: exaucer tous leurs souhaits. «Mais soyons honnêtes, comment cela serait-il possible?»
Marco Odermatt est skieur, c’est son métier. Un métier qui ne consiste plus seulement à tailler des courbes et gagner des courses. En Suisse, l’athlète est bien plus qu’un skieur. Il est une figure d’identification, un symbole de ce que le pays aime voir en lui-même: modestie, travail, simplicité, sincérité.
Le succès sans prétention.
Lui, comme tous les athlètes des onze sports de Swiss-Ski, porte une promesse silencieuse. Une promesse qu’ils n’ont jamais signée, mais qu’ils ont acceptée tacitement: être proches des fans.
Les fans n’attendent ni scandales, ni froideur, ni distance. Seulement ce qu’ils veulent voir dans les athlètes: des héros accessibles.
Leur manière de rendre
quelque chose
«Il y a des fans qui ne comprennent pas que l’athlète est une personne à part entière et non un proche, même s’ils le voient à la télé.» Zoé Chastan encadre depuis 2018 les skieurs suisses en Coupe du monde et est responsable de la communication du ski alpin chez Swiss-Ski. Elle coordonne les rendez-vous médias, gère les horaires, guide les athlètes d’un point A à un point B pendant les courses. «Je n’ai encore jamais vu un athlète dire: je n’ai
Par le passé, un autographe suffisait. Aujourd’hui, il faut plus. La proximité avec les athlètes est vue comme une évidence en 2025. Photo: Severin Nowacki
«Chaque enfant à qui tu dis non est frustré, je le sens.»
Marco Odermatt
pas envie de signer d’autographes», ditelle. Peu importe leur humeur: ils prennent toujours du temps pour les fans. C’est leur manière à eux de remercier pour toute cette fidélité, cette ferveur, cet enthousiasme.
Mais quand le timing presse et que la prochaine obligation attend, Zoé Chastan doit intervenir – jouer la «méchante», comme elle dit – gentiment, mais fermement. Alors il faut avancer, rester concentré, même quand de grands yeux d’enfant
Joie et foule serrée: la frontière entre enthousiasme et excès est ténue. Photo: Keystone-ATS
La fidélité des fans est immuable chaque saison. Et c’est l’une des raisons pour lesquelles les athlètes veulent rendre quelque chose en retour. Photo: Keystone-ATS
La plupart des fans sont respectueux, mais chez certains, la mentalité a drastiquement changé ces dernières années. Photo:
vous fixent. Des yeux remplis d’espoir qui supplient sans un mot. Et c’est bien cela qui rend les choses difficiles: chaque sollicitation ignorée donne l’impression d’abandonner quelqu’un.
Quelques signatures et selfies ne sont jamais un problème, dit Marco Odermatt. Mais derrière, 50 autres attendent et repartiront les mains vides. «Et ça te rend presque plus fou que ça ne te rend heureux.» Il sait que chaque refus déçoit. «Chaque enfant à qui tu dis non est frustré, je le sens. Ça ne glisse pas sur moi. Parfois, cela me perturbe, car cela va à l’encontre de ma nature. Mais je sais aussi qu’au travers de mes performances, je rends des centaines de personnes heureuses. Et pourtant, je dois apprendre à dire non plus souvent. »
Protection plutôt que selfie
Un simple non ne suffit pas toujours. Parfois, il faut un stop clair, quand l’espace vient à manquer. À Sölden, il a suffi d’un cri sur le chemin de la remise des dossards – «Marco est là!» Quelques secondes plus tard, il s’est retrouvé au milieu d’une foule compacte. Et soudain, l’ambiance passe de conviviale à saturée. Continuer à marcher normalement? Impossible.
À cet instant, la seule priorité est de protéger l’athlète. Zoé Chastan s’interpose, ouvre un passage, tente de créer une distance là où il n’y en a plus. Il en va aussi de la santé, car une foule dense devient vite un piège à virus. Et lors des courses «à la
maison», à Adelboden ou Wengen, lorsqu’ils doivent se rendre dans les tentes VIP, les athlètes ne circulent jamais seuls. Cinq à dix agents de sécurité – selon le nombre d’athlètes – les accompagnent, tandis que la police doit se frayer un chemin dans la foule, parfois elle-même bousculée.
L’attente du héros que l’on veut toucher ne se crée pas du jour au lendemain. Elle se construit sur la longueur: chaque interview sympathique, chaque sourire de vainqueur, chaque apparition simple et naturelle ajoute une brique au mur de sa légende. Et un jour, l’admiration devient possession: notre Odi. Un être qu’on ne se contente pas de soutenir en Suisse. On s’attache à lui.
Une proximité qui donne de la force
Wendy Holdener connaît aussi très bien le fait que des inconnus se sentent proches d’elle. Elle aussi est notre Wendy. Certaines femmes lui demandent si elles peuvent la prendre dans leurs bras. «Ça me touche. Elles sont tellement adorables, pleines de gratitude. Certaines me disent simplement: merci pour tout ce que tu fais.»
Les jeunes femmes, surtout les ados, sont souvent les plus émotives. «Beaucoup me racontent que je les inspire parce que je n’ai jamais abandonné. C’est incroyablement beau et ça me donne de la force.»
Ces rencontres ne sont pas de simples instants pour la Schwytzoise. Elles restent dans son esprit. Elle parle aussi des innombrables lettres, du courrier de fans qu’elle lit toujours avec soin. C’est l’un des plus grands cadeaux pour elle: «sentir que ma manière d’être a pu aider tant de gens, et qu’ils me l’écrivent.» Ces mots la portent, surtout les mauvais jours. Alors, quand elle est épuisée, quand ça ne va pas, elle feuillette ces lettres. «Et j’y trouve tellement d’amour, que ça fait simplement du bien.»
En tant que spécialiste des disciplines techniques, Wendy Holdener a moins souvent l’opportunité de briller en Suisse et elle subit donc moins la foule que Marco
Severin Nowacki
«Beaucoup me racontent que je les inspire parce que je n’ai jamais abandonné. C’est incroyablement beau.»
Wendy Holdener
Odermatt. Elle raconte comment on l’aborde parfois à l’entraînement, comment il lui est arrivé, en pleine pause entre des intervalles, haletante et incapable de parler, de faire signe qu’elle ne pouvait pas. «Si on me demande gentiment, je suis presque toujours prête à signer ou prendre un selfie.» Et quand ce n’est pas le bon moment, elle encourage les fans à l’attendre à l’arrivée pour qu’elle puisse d’abord se concentrer sur sa manche. Ou simplement pour retrouver son souffle.
Pas de mains, s’il vous plaît
Le souffle, en revanche, se coupe quand les fans deviennent trop insistants. Ce que vivent régulièrement aussi bien Wendy Holdener que Marco Odermatt. Zoé Chastan observe que si la grande majorité des fans sont adorables et cordiaux, une partie adopte un comportement de plus en plus agressif et irrespectueux. Avant, on pouvait dire non et le message était compris. Aujourd’hui, il arrive qu’on leur coure après, qu’on tire leur bras, qu’on râle parce qu’on n’a pas eu son selfie. «Il y a quelques années encore, je n’aurais jamais imaginé voir des athlètes attrapés par le bras. «Ce sont des êtres humains, ils ont besoin d’espace pour respirer – pas d’être tripotés.»
Des humains qui ne veulent pas être touchés. Pourtant, ça arrive. Marco Odermatt en a fait les frais, un jour à Sun Valley. Dans un bar, une femme lui a donné une tape sur les fesses. Selon elle,
elle venait de gagner un pari à 5000 dollars en le faisant. «A notre époque, ça ne passe plus du tout. Imagine le scandale si c’était l’inverse. Elle trouvait ça drôle, moi pas du tout.»
Ces moments montrent à quelle vitesse la frontière est franchie.
Mais Marco Odermatt ne rejette pas toute la faute sur les fans. Selon lui, les réseaux sociaux ont tout changé, autant la société que la perception des athlètes. «On est un peu responsables de tout ça. On montre plus notre vie privée, on partage beaucoup sur Instagram. Didier Cuche, à l’époque, était inaccessible – il skiait et c’était fini. Aujourd’hui, les gens savent tellement de choses sur nous qu’ils pensent qu’on est leurs amis.»
Par le passé, une carte d’autographe suffisait. Aujourd’hui, on demande un selfie, une vidéo, un message personnalisé. La proximité, poursuit Marco Odermatt, est devenue une évidence. Le respect, lui, s’est fait plus rare.
Et pourtant, certains moments effacent tout le reste. Des rencontres qui rappellent l’essentiel. La plus belle séance d’autographes qu’il ait vécue s’est déroulée dans un home pour personnes en situation de handicap, à la Fondation Weidli à Stans. «Ce fut la séance la plus calme et civilisée de ma vie.» Des gens qui attendaient patiemment, remerciaient, souriaient, encore et encore. «C’était tellement beau.»
Pour Marco Odermatt, ce sont ces instants qui restent.
«Avec des adultes qui ont trop bu, c’est souvent juste pour la photo, pour s’afficher. Alors que pour les enfants et pour les personnes en situation de handicap, ça signifie vraiment quelque chose.» Là où c’est le geste qui compte, et non la simple preuve visuelle, il comprend pourquoi la proximité peut néanmoins être agréable.
Le besoin de respect
Ce que notre Wendy et notre Odi souhaitent des fans?
Que le téléphone soit déjà prêt avant un selfie.
Que le drapeau soit déjà déplié quand ils doivent signer.
Qu’on ne les touche pas sans demander.
Qu’on comprenne qu’ils doivent poursuivre leur chemin.
Qu’on les laisse tranquilles quand ils mangent, qu’on ne les observe pas en soirée, qu’on ne les suive pas dans leur vie privée.
Et peut-être qu’à la station-service, on réfléchisse une seconde avant de les aborder et de demander simplement: «Pourquoi t’es pas en train de skier?» En plein été.
Peut-être que leur plus grand exploit n’est pas la vitesse sur la piste, mais leur calme en dehors. Le calme de rester aimables quand la fatigue les pèse. Le calme de sourire quand cent mains se tendent. Le calme de garder de la distance sans sembler froids.
Dans un pays qui aime ses héros parce qu’ils restent ce qu’ils sont: authentiques, accessibles, humains.
Texte: Lia Näpflin
Ce qui me guide ?
Marco Odermatt
Quadruple vainqueur du classement général de la Coupe du monde de ski alpin
Marco Odermatt porte des LUNETTES RAY-BAN META.
Penser maintenant à 2050
Y aura-t-il encore des sports de neige en 2050? Swiss-Ski s’est penchée de manière approfondie sur cette question et aborde de façon proactive, visionnaire et responsable les défis liés aux évolutions climatiques et sociétales.
En Suisse, depuis le début des relevés en 1864, les températures hivernales ont augmenté d’environ 2,4°C. La limite du zéro degré est aujourd’hui 300 à 400 mètres plus élevée qu’en 1960. Elle grimpera encore d’environ 300 mètres d’ici 2050. Au cours des 25 prochaines années, on prévoit en outre une réduction supplémentaire de 10 à 30% de l’enneigement naturel.
Grâce à son exceptionnelle densité de domaines skiables en haute altitude, la Suisse reste néanmoins privilégiée. Elle totalise 29 domaines dépassant les 2800 mètres – aucun autre pays alpin n’en compte autant. «Nos régions de haute altitude seront encore recouvertes de neige dans le futur», assure Walter Reusser, co-CEO Sport de Swiss-Ski. Ski, fond et snowboard continueront d’inspirer les jeunes comme les moins jeunes, poursuit le Bernois. «Les bases de nos objectifs sportifs et du modèle économique de Swiss-Ski évolueront d’ici 2050, mais elles demeureront. Nous travaillons activement avec nos partenaires pour assurer notre pérennité.»
Marlen Marconi, Responsable du développement durable et du climat chez Swiss-Ski. Photo: Swiss-Ski
Dans cette interview, Marlen Marconi, Responsable du développement durable et du climat chez Swiss-Ski, explique comment la Fédération entend rendre les sports de neige non seulement viables, mais véritablement armés pour le futur.
Du côté de Swiss-Ski, on lit et on entend de plus en plus souvent l’expression «Sports de neige 2050». Que signifie-t-elle exactement?
Marlen Marconi: «Sports de neige 2050» est la stratégie d’adaptation de SwissSki aux évolutions climatiques et sociétales. En tant qu’adeptes des sports de neige, nous sommes concernés de manière directe et particulièrement forte par le changement climatique. L’horizon temporel 2050 a été choisi afin de permettre une vision plus large et de garder à l’esprit le long terme. Certaines mesures – qui nous permettront d’assurer les meilleures conditions pour les sports de neige dans 25 ans – notamment dans le domaine des infrastructures, ne pourront pas être mises en œuvre du jour au lendemain. Pourtant, 2050 est déjà une échéance concrète du point de vue des modèles scientifiques et des données disponibles.
Sur quelles données scientifiques reposent les analyses et les projections du document stratégique?
La base est un document factuel de Remontées Mécaniques Suisses. Il a été élaboré en collaboration avec l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF à Davos, MétéoSuisse et des experts climatiques tels que Reto Knutti, professeur à l’EPFZ.
Qu’est-ce qui a déclenché l’élaboration de la stratégie d’adaptation «Sports de neige 2050»?
L’élément déclencheur final a été l’hiver 2023/24. Cette saison-là a été marquée par des températures élevées entraînant partout de très faibles quantités de neige. Ce fut un hiver extrêmement exigeant pour les organisateurs des différents événements de Swiss-Ski, en
Swiss-Ski fait évoluer ses événements dans les trois dimensions de la durabilité et investit dans des produits innovants. Photo: Keystone-ATS
Swiss-Ski s’engage pour que les sports de neige restent perçus par les prochaines générations comme un bien culturel enthousiasmant. Photo: Marius Tausch
Informations détaillées sur les cinq axes prioritaires de Swiss-Ski pour l’avenir des sports de neige
particulier dans le domaine du sport de loisirs et du sport de la relève. Les fans de ski se souviennent forcément des images de la Coupe du monde d’Adelboden 2023, avec ce ruban blanc au milieu d’une prairie verte. Et plus largement, au cours des dix dernières années, la question est revenue de plus en plus souvent: pourra-t-on encore skier dans dix ans? En tant que fédération nationale, nous devons être capables d’y apporter une réponse fondée.
À quoi s’intéresse concrètement «Sports de neige 2050»? Le document stratégique définit cinq axes prioritaires. Premièrement, il s’agit d’élaborer un plan directeur pour l’entraînement et les compétitions, lequel serve de base stratégique en réunissant les scénarios climatiques, les développements infrastructurels et les besoins spécifiques à chaque discipline. Deuxièmement, Swiss-Ski souhaite faire évoluer ses événements
dans les trois dimensions de la durabilité – écologique, sociale et économique – et investir dans des produits innovants. Troisièmement Swiss-Ski s’engage pour que les sports de neige restent perçus par les prochaines générations comme un bien culturel enthousiasmant. Quatrièmement, notre fédération contribue à rendre les sports de neige plus durables sur le plan écologique – des déplacements à l’organisation des événements, en passant par
les infrastructures. Et cinquièmement, il s’agit pour Swiss-Ski d’accompagner les stations dans leurs efforts pour rendre leurs infrastructures de sports de neige compatibles avec l’avenir.
Existe-t-il déjà des mesures concrètes liées à ces axes prioritaires?
On peut citer, par exemple, le partenariat stratégique avec Zermatt et la sécurisation à long terme du domaine skiable sur glacier comme site d’entraînement estival. Depuis cette année, l’exploitation des infrastructures d’entraînement sur le glacier du Théodule relève entièrement de Swiss-Ski. Dans le domaine de la durabilité des événements, Swiss-Ski joue un rôle de premier plan au sein du comité d’organisation des Mondiaux de ski 2027 à Crans-Montana. Swiss-Ski doit pouvoir conseiller à l’avenir les organisateurs suisses de Coupe du monde sur les questions liées à la durabilité. La Fédération agit également comme instance de conseil auprès des différents clubs de sports de neige, afin de les aider à se positionner de manière pérenne. Enfin, la stratégie «Sports de neige 2050» a été présentée aux représentantes et représentants des associations régionales lors de l’«Innovation Day» en octobre à Aarau. L’objectif est désormais d’embarquer progressivement toutes les parties prenantes, y compris les athlètes, bien entendu.
Tu as mentionné le «ruban blanc sur une prairie verte». Ce n’est pas une bonne publicité pour les sports d’hiver. Le «ruban blanc sur une prairie verte» est une image qui ne disparaîtra pas. En règle générale, il s’agit d’une piste touristique qui est également utilisée pour les courses, et non l’inverse. C’est ainsi aujourd’hui et ça le restera aussi à l’avenir.
Que réponds-tu aux personnes qui affirment que les sports de neige ne sont pas durables, notamment en raison de l’enneigement artificiel et des émissions de CO2?
Je leur demande souvent où, selon elles, les sports de neige sont le moins durables en matière d’émissions de CO2 Il se trouve que la plus grande part de ces émissions de CO2 provient des trajets aller-retour. Lors d’une journée de ski, les déplacements en voiture représentent environ 70 à 80% des émissions de CO2 , ce qui signifie que l’utilisation des transports publics permet déjà à chacune et chacun de contribuer à des sports de neige plus durables. Concernant l’enneigement artificiel, il faut rappeler qu’en Suisse celui-ci est soumis à une réglementation stricte et ne peut être réalisé qu’en conformité avec la loi sur la protection des eaux. Les installations modernes sont très efficaces sur le plan énergétique. La base de l’enneigement artificiel est un simple mélange d’air froid et d’eau. Cette eau retourne dans le cycle naturel lors de la fonte: elle n’est donc pas soustraite à la nature. Elle s’écoule non polluée, sans porter atteinte à l’écosystème.
Les sports de neige se concentreront de plus en plus sur les zones situées en haute altitude. Les trajets se rallongeront, d’où la crainte que le nombre de clubs de sports de neige diminue. Chez Swiss-Ski, nous partons du principe que les clubs ne disparaîtront pas, mais évolueront. Il se peut que certains clubs de plaine se transforment, par exemple en clubs combinant ski et VTT. Les activités et offres hors neige et hors saison hivernale devraient gagner en importance au sein des clubs.
Propos recueillis par: Roman Eberle
De gauche à droite : Diego Züger, membre de la direction | Co-CEO ; Sue Piller, athlète de l'équipe B ; Dieter Jermann, directeur de marque Audi Suisse ; Peter Barandun, président de Swiss-Ski.
Audi Suisse soutient la relève du ski alpin de Swiss-Ski à hauteur de CHF 200 000.–
Audi Suisse souligne son engagement en faveur du sport d’élite suisse et de la prochaine génération de stars du ski: Dieter Jermann, Brand Director Audi Suisse, a remis officiellement une subvention de CHF 200 000.– à Peter Barandun, président de Swiss-Ski. Le montant provient de la vente du modèle spécial Audi Q4 e-tron «Edition Swiss-Ski», pour lequel un montant généreux par véhicule est reversé à la promotion de la relève. Ce soutien profite directement aux cadres élite de la relève du ski alpin et pose ainsi les bases de futurs succès en Coupe du monde. Audi Suisse soutient Swiss-Ski en lui proposant une mobilité moderne et durable. Déjà plus de la moitié de la flotte de Swiss-Ski est électrifiée.
Quand la motivation rencontre la subvention
Lors de la remise du chèque symbolique à THE Hall à Dübendorf dans le cadre de la semaine publicitaire de Swiss-Ski, la jeune athlète Sue Piller a également occupé le devant de la scène, aux côtés de Dieter Jermann et Peter Barandun, président de Swiss-Ski. La singinoise de 20 ans, originaire du canton de Fribourg, a atteint le cadre B la saison dernière. Elle compte parmi les talents les plus prometteurs du cadre élite suisse de la relève et souligne : «Grâce au soutien d’Audi Suisse et de Swiss-Ski, nous avons accès à des structures professionnelles, à du matériel de qualité
et à des conditions d’entraînement optimales. Cela nous motive à tout donner chaque jour, à nous rapprocher petit à petit de l’élite mondiale et à réaliser notre rêve de décrocher la Coupe du monde.»
Un cadre élite de la relève avec une mission claire
Le cadre élite de la relève, cofinancé par Audi, se compose actuellement de 38 athlètes qui se déplacent jusqu’à 180 jours par an pour des courses internationales, des entraînements sur neige sur les glaciers suisses et des camps de préparation à l’étranger.
«Grâce à cette précieuse contribution, SwissSki peut soutenir d’autres athlètes dans le domaine de la relève et leur offrir un environnement professionnel. Les futurs talents du ski pourront ainsi bénéficier d’excellentes conditions d’entraînement et d’un encadrement hautement professionnel et seront ainsi parfaitement préparés aux exigences futures», révèle Peter Barandun, président de Swiss-Ski.
Une technologie qui crée de la confiance – sur les pistes et en dehors
La base de cette subvention est un modèle qui allie innovation, sportivité et tradition alpine: l’Audi Q4 45 e-tron quattro «Edition Swiss-Ski». Le modèle spécial séduit par son autonomie pouvant atteindre 518 kilomètres (WLTP), sa puissance de charge maximale de 175 kW et sa transmission intégrale quattro d’avant-garde, qui garantit stabilité et sécurité même sur les routes enneigées. Avec sa puissance électrique maximale de 210 kW (286 ch), le SUV sportif offre une dynamique de conduite impressionnante et se recharge de 10 à 80% en seulement 28 minutes.
Visuellement, l’édition spéciale pose des accents affirmés: les sièges sport Dinamica en microfibre avec coutures apparentes rouges, les couvre-clés rouges Tango et l’intégration exclusive du logo Swiss-Ski sur le montant C soulignent le caractère de ce modèle unique qui est aussi bien à l’aise en milieu urbain qu’en montagne.
«L’Audi Q4 e-tron ‘Edition Swiss-Ski’ allie un design sportif à une mobilité durable et à notre profond attachement aux sports d’hiver suisses. Il nous tient particulièrement à cœur d’encourager directement la relève avec chaque modèle vendu», déclare Dieter Jermann, Brand Director Audi Suisse.
Mobilité durable pour un partenariat durable
Audi Suisse soutient Swiss-Ski non seulement financièrement, mais aussi en proposant une mobilité moderne et durable. Audi met à la disposition de la fédération divers modèles, dont la moitié sont déjà électrifiés. Plus d’un tiers des athlètes ont délibérément opté pour un modèle entièrement électrique. L’A6 e-tron, par exemple, offre une autonomie
pouvant atteindre 756 km et permet ainsi une conduite sans effort, même sur de longues distances. Les athlètes voyagent ainsi de manière confortable, sûre et durable d’entraînement en entraînement et de compétition en compétition.
C’est parti pour des performances alpines de haut niveau
L’Audi Q4 e-tron «Edition Swiss-Ski» reste disponible à la commande. Cela garantit que la promotion de la relève du ski alpin sera renforcée à long terme. Pour Audi Suisse, le partenariat avec Swiss-Ski est plus qu’un simple sponsoring – c’est un engagement en faveur de la précision, de la passion et du progrès. Audi Suisse souhaite à tous les athlètes de Swiss-Ski une excellente saison 2025/2026, des descentes en toute sécurité sur les pistes et en dehors, ainsi que des moments aussi émouvants qu’inoubliables. En collaboration avec Swiss-Ski, Audi Suisse contribue à ce que la Suisse reste la nation numéro 1 du ski – et à ce que les talents d’aujourd’hui deviennent les stars de la Coupe du monde de demain.
Entre bag et montagne
Les équipes de freeski de Swiss-Ski se réorganisent et s’entraînent de plus en plus en Suisse. Avec le snowfarming, les entraînements sur airbag et les snowparks «maison», un système alliant durabilité et efficacité voit le jour. Une préparation de la saison qui dit adieu au jetlag et mise tout sur la progression.
Un fin ruban blanc entre les rochers et l’herbe: un symbole de progrès au mois d’octobre. Photos: Daria Zwahlen
Un fin ruban blanc traverse des pentes brunes. Une simple bande de neige s’immisçant entre les rochers et l’herbe. Ce décor, les fans de sports de neige s’y sont habitués depuis longtemps. Mais ce ruban blanc n’a pas la même signification selon la saison: en janvier, il symbolise le manque de ressources, alors qu’en octobre, c’est une preuve de progrès et la démonstration visuelle que le snowfarming fonctionne. L’hiver commence plus tard qu’il y a vingt ans, et tout le secteur vit une phase de transition, pour de multiples raisons. De nouvelles approches apparaissent, dans l’objectif de transformer les défis en opportunités de développement.
Pour les équipes de freeski de SwissSki, cela signifie aussi repenser leur manière de faire. Plutôt que de traverser la planète pour préparer la saison – comme auparavant en Nouvelle-Zélande –, elles veulent désormais rester davantage en Suisse: pour des raisons écologiques, mais aussi parce que l’infrastructure ne cesse de s’améliorer, grâce à des initiatives internes et des projets lancés ou soutenus par Swiss-Ski.
Sessions bag à Leysin, entraînements de slopestyle et de big air dans les snowparks de Zermatt et Saas-Fee, et même nouvelles possibilités au Corvatsch et au Schilthorn grâce au snowfarming: depuis
deux ans, cette liste d’installations forme la nouvelle colonne vertébrale de la préparation, en particulier pour l’équipe nationale. «Un système est en train d’être mis en place afin de permettre aux athlètes de passer plus de temps à la maison et de récupérer plus facilement avant les nombreux déplacements liés à la Coupe du monde», explique l’entraîneur Grégory Tüscher. Et cela, dans des conditions d’entraînement qui correspondent au plus haut niveau international.
Du haut de ses 34 ans, Sarah Höfflin est l’athlète la plus âgée et la plus expérimentée du groupe. Elle sait exactement ce que représente la fatigue des déplacements incessants et combien de temps les effets du jetlag peuvent se ressentir. Les trajets raccourcis à l’intérieur de la Suisse sont un avantage, souligne-t-elle. Mais à ses yeux, la nouvelle stratégie va plus loin. «En tant qu’équipe nationale, nous avons aussi un rôle de modèle», souligne la Genevoise. En s’entraînant davantage en Suisse, les meilleur(e)s athlètes envoient un signal fort: les jeunes voient que même celles et ceux qui se préparent pour la Coupe du monde et les JO peuvent s’entraîner aux mêmes endroits qu’eux. «Ils et elles réalisent que nous n’avons pas besoin d’aller à l’étranger pour trouver de bonnes conditions d’entraînement.»
L’entraîneur Grégory Tüscher parle d’un changement de système: un entraînement «à la maison» qui allie efficacité et durabilité.
Au
Pända Snowpark public de Mürren, élite et relève s’entraînent côte à côte sur la neige.
Snowfarming pour tous
Un de ces lieux importants en Suisse est le Pända Snowpark au Schilthorn, à Mürren. Il a accueilli les athlètes pour la deuxième année consécutive. La vallée ombragée de l’Engetal attire les équipes suisses de freeski et de snowboard, mais le grand public a aussi accès aux installations. En mai, quelque 80 000 m3 de neige ont été entassés, protégés par une bâche spéciale puis utilisés début septembre. 65 000 m3 ont «survécu» à l’été et permis aux remontées mécaniques du Schilthorn, en collaboration avec Swiss-Ski, de donner vie à un snowpark de freestyle ouvert à toutes et tous, comme l’an dernier. Deux téléskis, différentes lignes de rails et des sauts de taille M ont permis à l’équipe nationale d’enchaîner jusqu’à 30 runs par jour. «Nulle part ailleurs tu n’as une telle possibilité», insiste Grégory Tüscher, qui salue l’efficacité du snowpark.
Le Pända Snowpark n’offre certes pas un setup de Coupe du monde, mais permet un nombre de runs exceptionnel. Combiné à Saas-Fee, il crée un mix d’entraînement efficace.
Avec la préparation de la saison en Suisse, l’équipe veut donner un signal – dans son rôle d’exemple.
Les entraînements au Schilthorn ont duré tout le mois d’octobre et se tenaient en parallèle du bloc d’entraînement au Stomping Ground de Saas-Fee, où le snowpark de niveau Coupe du monde propose des sauts L et XL ainsi qu’un half-pipe. Stomping Ground est un projet privé des concepteurs de snowparks renommés Charles Beckinsale, Jeremy Carpenter et Brandon Dodds. Privé signifie: réservé aux pros. Depuis 2020, Saas-Fee ne propose plus de snowpark freestyle public sur le glacier en été et automne. «La demande était trop faible, les efforts trop importants; nous avons donc dû nous concentrer sur les groupes d’entraînement professionnels», explique Emmanuel Rossi, assistant de direction de Saastal Bergbahnen AG. À Zermatt, en revanche, un snopark avec des sauts de taille M et plusieurs lignes de rails est déjà accessible au public en été.
Outre l’entraînement sur airbag, la neige reste indispensable. C’est là que le freeski se vit réellement, même si, à cette altitude, l’hiver n’est pas encore tout à fait là.
Pourquoi l’entraînement sur bag a deux faces
L’équipe suisse de freeski s’est ainsi entraînée en partie à Zermatt durant l’été et a fait la navette entre Mürren et Saas-Fee en octobre. En parallèle, l’entraînement estival sur la neige a peu à peu perdu de sa pertinence ces dernières années, au profit de l’entraînement sur airbag.
À Leysin, l’équipe dispose d’un bag avec deux sauts de tailles différentes; l’Autriche propose même quatre bags et tremplins de tailles variées, ainsi qu’un side hit pour le travail spécifique au pipe. Pour Grégory Tüscher, la raison de l’augmentation de l’utilisation des bags est claire: «Les tricks deviennent toujours plus
difficiles et plus techniques.» Pour maîtriser ces rotations et grabs complexes en toute sécurité, il faut d’innombrables répétitions, bien plus que ce qui est réalisable sur neige. «Avec le bag, tu peux t’entraîner tout le temps: sous la pluie, sous la neige, c’est pareil.» Le gain de confiance et de sécurité est ainsi beaucoup plus rapide. Comme le résume Grégory Tüscher: «C’est mathématique: plus tu peux sauter souvent, meilleur tu deviens.»
Aussi efficace que soit le bag, il a malgré tout un défaut. «Les disciplines freestyle se pratiquent sur neige, et les sensations de glisse sur les dryslopes de ces installations ne sont pas les mêmes. La technique de ski et le toucher de carres en pâtissent.» Grégory Tüscher y voit surtout un problème pour
la relève. Alors qu’il était autrefois normal que les jeunes viennent du ski alpin et disposent d’une base technique solide, beaucoup ne l’ont plus aujourd’hui.
En résumé, l’entraînement sur bag convient surtout aux athlètes d’expérience, qui doivent réaliser des tricks de difficulté élevée. Pour la relève, en revanche, il faut plus de neige sous les skis. «C’est précisément pour cela que des projets comme le Pända Snowpark à Mürren prennent de l’importance», explique Dominik «JP» Furrer, entraîneur en chef Park & Pipe chez Swiss-Ski. «Là-bas, les jeunes peuvent s’entraîner à leur niveau et consolider ce qui se perd facilement autrement: un vrai toucher de carres et une vraie sécurité sur la neige. »
L’entraînement sur l’airbag à Leysin gagne en importance, car les tricks deviennent toujours plus complexes. Photo: Fondation Leysin Big Air Bag
Trajets raccourcis, davantage de récupération: l’équipe de freeski mise sur les infrastructures et les entraînements en Suisse.
L’hiver est lancé au Corvatsch
Printemps et été riment donc avec bag à Leysin, puis l’automne avec entraînement sur neige à Zermatt, Mürren et SaasFee. Et grâce à un autre projet de snowfarming, depuis deux ans, la transition vers le début d’hiver, en novembre, se fait en douceur au Corvatsch. En collaboration avec les remontées mécaniques, Swiss-Ski a pu y mettre en place un snowpark de freestyle avec sauts et rails de niveau Coupe du monde. Au cours des deux prochaines années, un half-pipe viendra s’y ajouter afin que les équipes de pipe puissent elles aussi effectuer l’intégralité de leur préparation en Suisse.
Les derniers ajustements avant le coup d’envoi de la saison de slopestyle dans le Stubaital ont été réalisés directement sur place, sur le parcours de Coupe du monde. Le calendrier emmènera ensuite l’équipe en Chine, puis en Amérique; elle sera de retour à la maison pour les Fêtes, puis à nouveau en Amérique du Nord, avant de revenir en Suisse pour la Coupe du monde à Laax... et un nouveau séjour en Amérique pour celles et ceux qui recevront une invitation pour les X-Games. En dépit de tous les efforts en faveur de la durabilité et de la récupération, le calendrier de compétition reste un sujet majeur. Comme dans les autres disciplines.
Texte: Lia Näpflin
Moins de voyages, plus de concentration: grâce à l’entraînement en Suisse, les athlètes économisent de l’énergie et l’investissent là où elle compte.
Inscription en ligne gp-migros.ch/gpn
Janvier
Sam, 10. Wildhaus
Février
Dim, 01. Les Diablerets
Dim, 18. Schönried Mars
Dim, 28. Crans-Montana (Finale)
Une piste pour tous
À Saas-Fee, aucune distinction n’est faite entre les athlètes en fauteuil roulant et les vainqueurs de Coupe du monde. Les équipes de handisport et de Coupe d’Europe s’entraînent côte à côte sur la piste de cross. Leur quotidien montre comment l’inclusion peut fonctionner dans le sport de compétition.
Quand les conditions sont réunies, Saas-Fee se transforme chaque été en un paradis du cross. L’équipe suisse de skicross y déploie du matériel lourd dans la neige pour construire un parcours aussi diversifié qu’exigeant: trois départs, dont deux mènent à la même ligne. Plus bas, le tracé se divise à nouveau. Au total, cinq variantes de course, parsemées d’éléments typiques du skicross ou du snowboardcross.
L’équipe de snowboardcross de Swiss Snowboard met également la main à la pâte: les coachs aident à l’installation des portes de départ, à la construction des vagues, des sauts et des virages, ainsi qu’à l’entretien de la piste. Un effort colossal déployé année après année et qui porte ses fruits. La piste est particulièrement convoitée et peut être louée, y compris par d’autres nations. Mais le partage ne s’arrête pas là. Depuis trois ans, l’équipe de Coupe d’Europe de snowboardcross de Swiss Snowboard s’entraîne avec le Swiss Para Snowboard Team de PluSport – sur la même neige, sur le même parcours, avec le même objectif: progresser.
«Nous avons besoin d’une piste et d’une concurrence qui nous conviennent», explique Silvan Hofer, entraîneur national du Swiss Para Snowboard Team. «Et nous les avons trouvées auprès de l’équipe de Coupe d’Europe.»
Il va de soi que ses six athlètes, qui présentent divers handicaps physiques, profitent de l’entraînement sur ce parcours. Une infrastructure telle que celle de Saas-Fee, où tout est conçu pour le plus haut niveau, est pratiquement introuvable ailleurs en Europe à cette période de l’année.
La liberté sur une planche
L’entraînement avec l’équipe de Coupe d’Europe est particulièrement précieux pour deux de ses athlètes: Aron Fahrni (27 ans) vit avec une limitation fonctionnelle du
bras gauche depuis un accident, tandis que Fabrice von Grünigen (24 ans) a subi une amputation de l’avant-pied droit et vit avec une limitation fonctionnelle du pied gauche, également à la suite d’un accident. Leur niveau correspond à celui des athlètes de Coupe d’Europe, selon Silvan Hofer.
L’une des figures les plus marquantes de l’équipe est Romy Tschopp. Âgée de 32 ans, elle est née avec un spina bifida et vit depuis avec une paralysie partielle des jambes. Elle se déplace en fauteuil roulant au quotidien. Comment est-il possible de faire du snowboard – et a fortiori du snowboardcross – quand on se déplace en fauteuil roulant? C’est une question que l’athlète entend souvent. Les muscles antérieurs de ses cuisses et son tronc sont suffisamment forts pour compenser de nombreuses limitations au niveau des jambes. Sur la neige, elle travaille intensivement avec le haut du corps et les bras pour maintenir l’équilibre. Des
chaussures rigides, des orthèses sportives et des fixations solides lui assurent une bonne stabilité et lui permettent de se tenir droite sur la planche.
«Le snowboard est plus facile pour moi que la marche», confie la jeune femme. Sur sa planche, elle est libre. Durant un instant, elle se sent indépendante de tout ce qui la limite habituellement.
Si Romy Tschopp profite surtout de l’entraînement technique sur la piste de cross pour affiner ses mouvements, d’autres athlètes handisport utilisent davantage la concurrence directe. Pour Aron Fahrni, par exemple, l’entraînement avec l’équipe de Coupe d’Europe est un complément essentiel. Les séries (heats) conjointes le mettent au défi, tant techniquement que mentalement. Elles lui apportent de la vitesse, de la précision et de la confiance dans ses enchaînements de mouvements.
Quand Aron Fahrni (à gauche) et Fabrice von Grünigen discutent avec l’athlète de Coupe d’Europe Leandro Buntschu (à droite), tout le monde est dans la même équipe. Photos: Manuel Haslebacher
À Saas-Fee, chaque coach aide tout le monde. Le savoir est partagé pour que toutes et tous en bénéficient.
Silvan Hofer veille à ce que son équipe handisport bénéficie de conditions optimales sur le plan sportif, organisationnel et humain.
Grâce à l’engagement de tous les entraîneurs, notamment Christian «Gigi» Thoma, Saas-Fee permet à des équipes de disciplines et niveaux différents de s’entraîner ensemble.
Plus que de simples partenaires d’entraînement
La course est moins prévisible dans le handisport, explique-t-il. Certains adversaires sont moins sûrs sur la planche, font des mouvements soudains, perdent leur ligne. «Chez nous, il faut parfois presque s’éviter du mieux qu’on peut», relate Aron Fahrni. Au sein de l’équipe de Coupe d’Europe, en revanche, il sait exactement comment les autres se comportent sur la piste. Cela lui permet de se rapprocher de ses limites et de progresser sur le plan sportif.
Quand Aron Fahrni et Fabrice von Grünigen retrouvent l’équipe de Coupe d’Europe à Saas-Fee, ils sont bien plus que de simples hôtes à l’entraînement. Ils résident dans le même logement, se lèvent tout aussi tôt, cuisinent pour toute l’équipe et rivalisent de bluff le soir lors de parties de poker.
Aron Fahrni surnomme l’équipe de Coupe d’Europe ses «abled-buddies» (copains valides) non sans ironie, par opposition à lui et ses «disabled-buddies» (copains en situation de handicap). Parfois, il les appelle simplement les «Normalos» (les personnes ordinaires) – ou, ajoute-t-il, «les ennuyeux». «Chez eux, tout est normal!», plaisante-t-il avec un rictus.
«Nous faisons cela pour le sport et pour les athlètes. Chacun doit pouvoir profiter de ce que
nous avons.»
Christian «Gigi» Thoma
En fin de compte, l’essentiel n’est pas le physique de chacun, mais le fait que tous aiment le même sport – comme le dit l’entraîneur en chef de snowboardcross Christian «Gigi» Thoma: «Nous faisons cela pour le sport et pour les athlètes. Chacun doit pouvoir profiter de ce que nous avons.»
Rire ensemble, se soutenir: tout se fait de manière très naturelle chez eux. «Il est très important pour moi qu’ils sachent qu’ils ont leur place chez nous», souligne Christian Thoma. La présence d’une
personne de plus ou de moins ne fait aucune différence. C’est précisément cette interaction naturelle qui rend la collaboration si spéciale... et finalement si bonne.
Membres de la famille Swiss-Ski
Les athlètes handisport ne concourent pas seulement en snowboardcross, mais aussi en banked slalom, une discipline qui rappelle le slalom géant, avec des virages relevés et des transitions fluides.
Une main qui soutient au départ, un sourire à l’arrivée: les petits gestes font toute la différence.
Découvrez en vidéo l’entraînement commun des équipes handisport et de Coupe d’Europe à Saas-Fee
Cette année, l’entraîneur de skicross Enrico Vetsch a construit un tel parcours spécialement pour l’équipe handisport, en collaboration avec Silvan Hofer. Aron Fahrni est le vice-champion du monde en titre et vainqueur du classement général de la Coupe du monde l’an dernier dans cette discipline. Fabrice von Grünigen a remporté le classement général de la Coupe d’Europe de snowboardcross dès sa première saison en 2023/24. Quant à Romy Tschopp, première et jusqu’à présent unique snowboardeuse handisport suisse à avoir participé aux Jeux paralympiques, elle a décroché le bronze en snowboardcross aux Mondiaux de Lillehammer (2022).
Ensemble, ils sont les principaux atouts du Swiss Para Snowboard Team. Tous font aussi partie de la famille SwissSki depuis longtemps. Pas officiellement sur le papier, mais assurément sur la neige.
Romy Tschopp explique comment les autres athlètes l’aident au départ ou à l’arrivée. L’entraîneur Silvan Hofer décrit les regards lorsqu’un nouvel athlète voit pour la première fois le demi-pied de Fabrice von Grünigen – et à quelle vitesse cela devient normal. Et Aron Fahrni indique que son équipe ramène régulièrement les autres, «les personnes ordinaires», à la réalité: quand on voit les athlètes handisport rider, sa propre petite blessure paraît soudain bien dérisoire.
Le partage de la piste de cross à SaasFee représente beaucoup plus qu’une simple solution logistique. C’est un plaidoyer en faveur de l’inclusion dans le sport de compétition. Christian Thoma, l’entraîneur de snowboardcross, et Silvan Hofer, le coach handisport, entretiennent des rapports simples, professionnels et amicaux: «Nous n’avons pas passé de grands accords, nous agissons simplement.» Dans l’intérêt du sport et des personnes, qu’elles soient en situation de handicap ou non», résume Christian Thoma.
Texte: Lia Näpflin
Kästle Kids Cup: Skier avec cœur et vitesse
La Coupe repartira en février 2026 pour une nouvelle édition. Trois événements passionnants, réunissant chacun environ 150 participants nés entre 2010 et 2020, permettront de découvrir la prochaine génération de skieurs dans le cadre d’une série de courses de ski pour enfants unique en Suisse.
Depuis près de quatre décennies, les clubs de ski de Laax, Klosters et Malbun organisent cette compétition traditionnelle. Le Kästle Kids Cup s'est imposé comme un rendez-vous incontournable dans le calendrier des courses pour les jeunes et enthousiasme chaque année les enfants, les parents et les spectateurs.
Kästle est fier d'être le sponsor principal de cette série d'événements. Pour cette entreprise autrichienne traditionnelle basée
dans le Vorarlberg, cette coupe est un projet qui lui tient vraiment à cœur. Car chez Kästle, ce ne sont pas seulement les stars de la Coupe du monde qui sont sous les feux de la rampe, mais aussi la promotion systématique des jeunes talents.
Joie, équité et encouragement
La coupe offre aux enfants âgés de 6 à 16 ans la possibilité de se mesurer les uns aux autres sur un parcours de slalom géant piqueté. Chaque épreuve donne lieu à un classement individuel dont les résultats sont pris en compte dans le classement général de la Kästle Kids Cup.
Dates 2026 et inscription
La Kästle Kids Cup 2026 aura lieu aux dates suivantes :
07.02.2026 Klosters
14.02.2026 Laax
07.03.2026 Malbun
Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant
Il ne s'agit pas seulement de temps et de classements : l'accent est mis sur le plaisir de bouger, le plaisir de skier et la compagnie sur et en dehors des pistes. Kästle souhaite inciter les jeunes à découvrir et à développer leur passion pour le ski, qu'ils soient des athlètes ambitieux ou qu'ils skient simplement pour le plaisir.
Dans le cadre de la promotion des jeunes talents, Kästle propose également un stand de test de skis accessible au public lors de chaque événement. Les modèles de skis Kästle actuels pour enfants et adultes ainsi que les skis de course pour les jeunes peuvent y être testés gratuitement par les parents, les accompagnateurs et les jeunes talents à la recherche du matériel adapté à leurs besoins.
Des talents aux champions
De nombreux champions suisses de ski qui se battent aujourd'hui au plus haut niveau pour remporter des points en Coupe du monde ont acquis de l'expérience dans cette série de compétitions riches en tradition pendant leur enfance et leur adolescence. C'est également le cas de l'athlète Kästle et championne du monde Jasmine Flury, qui a elle-même participé à la Kids Cup :
« Je garde un excellent souvenir des moments passionnants passés avec mes amis lors des courses et des skis des vainqueurs, même si je n'en ai jamais gagné (rires). Mais les souvenirs positifs et le plaisir que m'a apporté le ski resteront à jamais gravés dans ma mémoire. »
1 Un nouveau camion de fartage en biathlon
L’équipe suisse de biathlon entame la saison 2025/26 avec un tout nouveau camion de fartage ultramoderne. Le véhicule de service a été officiellement inauguré début novembre à Davos, en présence de l’équipe de Coupe du monde, marquant ainsi une nouvelle étape vers la mise en place d’une infrastructure encore plus professionnelle.
Ce qui est depuis longtemps la norme dans les grandes nations du biathlon et du ski de fond arrive désormais chez SwissSki: un espace de travail mobile offrant des conditions optimales aux techniciens ainsi qu’aux athlètes. Le nouveau camion de fartage mesure 13,6 mètres de long, 5 mètres de large et offre une surface de travail de 62 m2, divisée en six postes (extensible à huit). Grâce au chauffage du sol et du toit, aux
systèmes de condensation et à une ventilation efficace, les conditions y restent idéales à tout moment, qu’il neige à l’horizontale ou que le soleil tape.
Mais le camion est plus qu’un atelier: c’est aussi un lieu de rencontre, un centre d’analyse et un havre de paix. Une petite cuisine et une salle de séjour permettent de débriefer les courses, d’échanger ou simplement de partager des émotions.
«Le camion de fartage représente une étape importante dans notre volonté d’offrir à nos biathlètes les meilleures conditions possibles pour leurs compétitions», déclare Jürg Capol, Directeur Nordique de SwissSki. Après le succès d’un modèle similaire utilisé en ski de fond depuis 2021, l’équipe de biathlon dispose désormais de sa propre base mobile, juste à temps pour le début de la saison olympique. (ree)
2 «She Who Flies» – Mathilde Gremaud prend son envol
La freestyleuse suisse la plus couronnée de succès est au cœur du nouveau documentaire «She Who Flies». Réalisé par Matt Pain, ce film de 46 minutes retrace l’histoire d’une athlète qui a marqué et souvent redéfini le freestyle moderne. Il montre également à quel point la frontière entre triomphe et vide intérieur peut être fragile.
De La Roche, dans le canton de Fribourg, jusqu’à l’élite mondiale: «She Who Flies» accompagne la jeune femme de 25 ans sur son parcours. Le film met en lumière la carrière hors norme de Mathilde Gremaud, son audace, sa volonté de repousser les limites et sa quête incessante du progrès.
Mais derrière les succès se cache davantage que de la technique et du talent. Après ses médailles olympiques, la jeune femme traverse une période de creux mental.
Grâce à son honnêteté, au soutien de sa famille et à sa volonté de travailler sur elle-même, elle retrouve le chemin de la réussite. (lnn)
Le film est disponible ici
Photo: Flavio Schlegel
Photo: Red bull
3 «Le ski de compétition est en plein boom»
La nouvelle saison de Coupe du monde est lancée et Swiss-Ski vient de vivre des mois intenses de travail stratégique avant l’hiver des JO 2026 et celui des Mondiaux 2027 à Crans-Montana.
Dans une interview vidéo, le CEO Sport de Swiss-Ski. Walter Reusser. revient sur l’évolution sportive de ces dernières années, les défis actuels de la Fédération et l’importance de la nouvelle collaboration avec le domaine skiable estival de Zermatt. (REE)
Voir l’interview complète
4 Les Mondiaux de biathlon récompensés pour leur engagement durable
Grande distinction pour le comité d’organisation des Mondiaux de biathlon 2025 à Lenzerheide: lors de la «Night of Biathlon» à Munich, l’équipe dirigée par le CEO Jürg Capol et Luana Bergamin a été distinguée pour son engagement en matière de durabilité.
Ces Mondiaux ont misé sur des solutions respectueuses de l’environnement, allant de l’adaptation des tracés à la promotion des transports publics, en passant par la création d’une nouvelle zone de tranquillité pour la faune sauvage. Les constructions temporaires sans réutilisation ont été évitées.
Avec cette distinction, l’IBU a voulu saluer le rôle exemplaire des Mondiaux de Lenzerheide, qui ont démontré qu’excellence sportive et responsabilité écologique pouvaient aller de pair. (ree)
5 Nouveau site de la COC 2.0
La Commission pour l’organisation des compétitions (COC) veille toute l’année à ce que les compétitions Swiss-Ski se déroulent sans accroc. Elle répond désormais mieux aux besoins des utilisatrices et utilisateurs grâce au nouveau site de la COC 2.0. La plateforme se présente dans un design moderne et clair, avec de nombreuses améliorations numériques.
Les organisateurs saisissent leurs compétitions directement en ligne, les inscriptions aux formations sont entièrement numériques, et les classements régionaux peuvent être créés directement dans le système. De plus, l’inscription devient obligatoire cette saison pour toutes les courses officielles – à l’exception des courses populaires et des courses de club. Cela garantit une inscription en ligne uniforme et un live-timing fiable. Un manuel en ligne et une hotline téléphonique facilitent en outre l’utilisation.
Depuis le 1er juin 2024, Hanspeter Valer est à la tête de la Commission. Il est actif depuis plus de 30 ans dans le domaine COC et a largement contribué au développement de l’infrastructure informatique. (LNN)
Voici le lien vers le nouveau site S’inscrire
Photo: IBU
Photo: swiss-ski
La période de l’avent est remplie de joie
La meilleure vue au Chuenisbärgli: le Sunrise Lounge plonge directement sur le mythique mur d’arrivée.
Et il y a de quoi se réjouir chez Sunrise, pour une bonne raison: le calendrier des évènements de décembre et janvier promet une saison hivernale riche en moments forts pour tous les amateurs et amatrices de sports d’hiver en Suisse. En tant que partenaire principal de Swiss-Ski, Sunrise sera bien entendu de nouveau au cœur de l’action et se réjouit de partager ces évènements sportifs avec sa clientèle.
De l’ambiance de la Coupe du monde à la magie du saut à ski, en passant par l’action du skicross: des expériences exclusives et des découvertes passionnantes vous attendent sur place pour rendre la compétition encore plus spéciale. Envie d’un petit avant-goût?
Adelboden: le grand spectacle au Chuenis
Lorsque les meilleurs skieurs et skieuses du monde s’affrontent sur le légendaire Chuenisbärgli, Adelboden se transforme en chaudron bouillonnant. La clientèle Sunrise pourra
suivre les courses depuis les deux étages du Sunrise Lounge sur la tribune principale, avec une vue imprenable sur la pente d’arrivée et sa pente extrêmement raide, un bar privé et un accès VIP au site de la Coupe du monde.
Une autre attraction est la nouvelle House of Sunrise dans le village de Chuenis, où se mêlent délices culinaires et émotions sportives et où les points du programme tels que le tirage au sort des dossards et la cérémonie de remise des prix pour les athlètes auront lieu dans un cadre exclusif.
Wengen: chair de poule sur le Hundschopf
Les courses palpitantes du Lauberhorn à Wengen attirent chaque année des dizaines de milliers de spectateurs et spectatrices enthousiastes dans l’Oberland bernois. Pour souligner le charme incomparable de cette compétition de ski de classe mondiale, Sunrise amène près de 50 client-e-s directement au Hundschopf, le tronçon légendaire du parcours
où l’excitation devient palpable et où l’on peut vivre la descente au plus près, comme null part ailleurs.
La plateforme exclusive offre non seulement des vues spectaculaires, mais aussi une cuisine rustique et une atmosphère qui restera longtemps dans les mémoires. Celles et ceux qui auront ensuite envie de faire la fête pouront se retrouver dans le Sunrise Lounge sur la place du village, et assister à la cérémonie de remise des prix depuis le balcon, avec la possibilité de rencontrer des stars telles que Marco Odermatt et Franjo von Allmen en personne.
Veysonnaz: quand le skicross rencontre le confort valaisan
Quand l’élite du skicross se donne à fond dans les manches sur la piste de l’Ours, on peut s’attendre à coup sûr à des duels passionnants. Sunrise complète la course avec un parcours exclusif et la possibilité de rencontrer personnellement des athlètes comme Ryan Regez ou
Alex Fiva. Loin des pistes, une soirée valaisanne décontractée avec Eddy Baillifard, le pape de la raclette, vous attend: une conclusion culinaire qui allie plaisir et convivialité.
Engelberg: sur les hauteurs du grand tremplin de saut à ski de Titlis
Chaque année à Engelberg, les envols des sauteurs à ski suscitent l’admiration. La clientèle Sunrise pourra profiter du spectacle depuis la terrasse VIP avec une vue directe sur le tremplin. Elle pourra également profiter d’un buffet gastronomique de trois plats avec accompagnement de vin et d’un casse-croûte traditionnel, et pourra jeter un coup d’œil dans les coulisses du saut à ski lors d’une visite guidée du tremplin de saut à ski.
Découvrir encore plus avec Sunrise Moments
Ceci n’est qu’un petit aperçu du monde hivernal de Sunrise. Il y a encore beaucoup plus d’offres exceptionnelles sur et en dehors des pistes:
• Billets à prix réduit et tirages au sort de packs VIP pour les évènements de la Coupe du Monde suisse
• 25% de rabais sur les forfaits de ski pour de nombreux téléphériques suisses (p. ex. Arosa-Lenzerheide, Adelboden-Lenk, Andermatt, Laax, Stoos, etc.)
• Offres exclusive pour le Championnat du monde de hockey sur glace de l’IIHF 2026 à Zurich et Fribourg
• Billets à prix réduit pour des évènements hivernaux tels que le SunIce Festival presented by Sunrise à Saint-Moritz
• Calendrier de l’Avent avec 24 chances de gagner des prix incroyables tels qu’un iPhone 17 Pro, des skis Stöckli ou des billets pour un match de hockey de la Coupe Spengler à Davos
terrasse VIP d’Engelberg permet de vivre le saut à ski de très près, juste au bord du tremplin.
Impossible d’aller plus près de la Tête de chien: la plateforme Sunrise offre le meilleur angle sur le saut le plus légendaire de la Coupe du monde.
Le parcours de skicross de la Coupe du monde à Veysonnaz, en exclusivité aux côtés de Ryan Regez et Alex Fiva.
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La
Le jeune fougueux et ses chevaux de course
Markus Murmann, alors entraîneur des descendeuses suisses, raconte comment il a vécu les inoubliables Mondiaux 1987 à Crans-Montana. Avec à la clé une satisfaction toute particulière.
Markus Murmann observe la pente depuis la voiture. «J’étais positionné là», dit l’homme de 68 ans en désignant un endroit au-dessus du mur final. «J’avais une vue parfaite sur les skieuses. Et tout autour, le public mettait une ambiance incroyable.»
Cet endroit, il le connaît par cœur: chaque recoin, chaque visage croisé audessus de Sierre lui sont familiers, et chaque visite réveille en lui des émotions. Avec Crans-Montana et la piste du Mont Lachaux, il partage un morceau d’histoire
du sport suisse, écrit en 1987, lors de ces Championnats du monde mémorables où le Haut-Valaisan dirigeait l’équipe de vitesse féminine. Nous l’avons rencontré un jour d’octobre, assis dans un café du village, pour le faire parler de ce chapitre qui a marqué sa vie.
Faire taire les sceptiques
Markus Murmann prend le poste en 1984. Quand il débarque, c’est encore «un jeune fougueux», comme il le dit lui-même: «Je n’avais même pas 27 ans.» Il vient de la relève et a la réputation d’être un excellent formateur. Mais il entend aussi les critiques et voit des mines dubitatives: un entraîneur si jeune, sans réelle expérience,
quasi inconnu à ce niveau... sera-t-il à la hauteur? Markus Murmann n’en a cure. Au contraire: cela le motive. Et son audace lui sera précieuse.
Alors que le grand rendez-vous approche, il en est sûr: cette descente ne sacrera pas une gagnante surprise. Elle est trop exigeante pour des outsiders, lui qui surnomme la piste du Mont Lachaux «le Kitzbühel des dames». Et il sait que ses athlètes sont prêtes. Il dirige un groupe qu’il n’a pas besoin de pousser lui-même: «Comme des chevaux de course», dit-il, sachant que toutes aimaient la compétition plus que tout. Et que toutes se motivaient les unes les autres dès l’entraînement estival.
Peu importe laquelle finit devant: «l’essentiel, c’est que l’on gagne»
Markus Murmann forme un trio solide avec son adjoint Ernst «Furli» Gisler et la physio Liselotte Schlumpf. Il établit un lien avec ses athlètes ambitieuses, car il possède une grande sensibilité pour les personnes et est quelqu’un de positif. C’est sur cette base que se développe une confiance mutuelle. Bien avant les Mondiaux, «Murmi» (comme on le surnomme) réunit Maria Walliser et Michela Figini et leur dit: «Peu importe laquelle sera devant. L’essentiel, c’est que l’on gagne.» Nous, la Suisse. L’idée de célébrer ensemble le succès suprême le motive. Il précise: «Je n’ai jamais favorisé qui que ce soit et cette stratégie m’a bien réussi.»
Les pistes de descente de 1987, silencieuses et discrètes – personne n’imaginait alors les succès suisses qui y seraient célébrés. Photo: Hervé Deprez
À 26 ans, Markus Murmann était l’entraîneur de descente des Suissesses lors des Championnats du monde 1987 à domicile. Aujourd’hui, à 68 ans, il regarde avec fierté sur cette période marquante. Photos: Stephan Bögli
Les Suissesses logent en plein cœur de Crans. Et disposent d’un étage entier réservé pour toute la durée des Mondiaux dans le restaurant de montagne «Merbé», tout près de la piste. Les skieuses peuvent s’y détendre, manger ou se reposer. «Tous nos souhaits ont été exaucés», se souvient Markus Murmann. Même pour les entraînements à Loèche-les-Bains, à l’écart de l’agitation, rien n’est laissé au hasard et les athlètes s’y rendent en hélicoptère.
«Madonna!» – et Murmann devient une star du carnaval
Son œil averti repère immédiatement la moindre sortie de trajectoire. Un jour, à l’entraînement, il laisse échapper sa surprise devant une ligne mal choisie: «Madonna! Madonna!» s’écrie-t-il. Sans le savoir, il vient d’inspirer un futur sujet de carnaval. Des spectateurs ont entendu son exclamation avec un sourire. Quelques semaines plus tard, un restaurant de Susten est tapissé de photos de Madonna et de Markus Murmann. Un char lui est même consacré dans le défilé de carnaval du Lötschental.
Deux jours avant la descente spéciale, la tension monte soudain: le mode de sélection est modifié à la dernière minute. Maria Walliser et Michela Figini sont assurées de leur place sur la base de leurs résultats des dernières semaines, mais l’entraîneur en chef Jean-Pierre Fournier décide d’organiser une qualification supplémentaire avec le soutien de l’entraîneur des slalomeurs Philippe Chevalier. La technicienne Erika Hess, tout juste sacrée championne du monde de combiné et en grande forme, doit avoir sa chance.
Brigitte Oertli, qui pensait avoir son billet, chute et manquera la course du 1er février 1987. La NZZ écrira ensuite: «JeanPierre Fournier n’a pas seulement perdu la confiance de la Zurichoise; même l’entraîneur des descendeuses Markus Murmann a dû se sentir mis à l’écart. (...) Prévenir une athlète 40 heures avant la course que tout a changé et qu’elle doit finalement de nouveau se qualifier est injuste.»
Mais ces polémiques s’effacent vite derrière les résultats des Suissesses: Maria Walliser décroche l’or devant Michela Figini. Les deux favorites répondent présent. Erika Hess (7e), Zoë Haas (11e) et Heidi
Zurbriggen (14e) complètent ce brillant tableau. Après l’or en combiné d’Erika Hess et le quadruplé des descendeurs suisses la veille, les Mondiaux de Crans plongent dans l’euphorie.
Le doublé des Suissesses libère Markus Murmann. Il n’a jamais douté du talent individuel de ses filles, mais il savait très bien que s’ils ne parvenaient pas à obtenir au moins un podium, ce serait pour le moins un échec. «Le cœur battait fort. Nous ne voulions surtout pas décevoir la nation du ski qu’est la Suisse.» Le moment où retentit l’hymne suisse lors de la remise des médailles est resté gravé en lui. «J’ai encore des frissons dans le dos lorsque je repense à ces moments», ditil. «Cette euphorie, cette foule immense... Je me suis demandé: d’où viennent tous ces gens?»
Une immense satisfaction
Mais le programme est dense et ne permet pas de fêter jusqu’au bout de la nuit. Le soir, une ou deux bières tout au plus, puis retour au travail. Car le super-G
Doublé suisse en descente : Maria Walliser (à droite) décroche l’or et Michela Figini l’argent. Photo: Hervé Deprez
De vieux articles de journaux rappellent son époque comme entraîneur de descente – des jours qui ont marqué l’histoire du ski suisse.
s’annonce déjà et c’est Markus Murmann qui trace le parcours. Une fois encore, il sait que la piste «Chetzeron» est taillée pour les meilleures... soit des athlètes comme Maria Walliser et Michaela Figini capables d’en dompter les pièges.
Le 3 février, l’entraîneur assiste à un nouveau coup d’éclat des Suissesses: le même duo qu’en descente se classe aux deux premières places du super-G dans le même ordre. Markus Murmann
ne peut cacher son émotion au bord de la piste. Ce profond sentiment de satisfaction est de retour. Le jeune fougueux reçoit une nouvelle confirmation: «Je n’ai donc pas tout fait faux.» Deux jours plus tard, Vreni Schneider s’impose en géant et Maria Walliser décroche le bronze. Markus Murmann savoure à nouveau l’hymne national. «C’est déjà beau de l’entendre après une victoire suisse en Coupe du monde, mais aux Mondiaux, c’est une toute autre dimension.»
«Peu importe laquelle sera devant. L’essentiel, c’est que l’on gagne.»
Markus Murmann
«Mais
nous sommes à fond!»
Après quatre ans en poste, l’aventure de Markus Murmann auprès de la Fédération suisse de ski s’achève. Il entame alors une formation de pilote d’hélicoptère et veut ainsi réaliser un rêve d’enfant. Mais il n’obtiendra pas la licence, car il souffre d’une forme de daltonisme. Le technicien du Lötschental revient dans le milieu du ski: pendant trois ans, il dirige l’équipe de vitesse féminine américaine. Puis il tourne la page, devient chef d’intervention à Air Zermatt, et plus tard, cadre au sein de la FIS.
Dès 2005, son expertise est de nouveau sollicitée à Crans-Montana, sous différentes casquettes. Il aménage les pistes Nationale et Mont Lachaux, qui contribueront à remettre Crans-Montana sur la carte de la Coupe du monde. Au cours des 17 années qu’il y passe, la commune est devenue sa deuxième patrie: «Elle est vraiment entrée dans mon cœur.»
Et voilà que 2027 approche, avec une nouvelle édition des Mondiaux. Markus Murmann se rend sur le chantier de la nouvelle aire d’arrivée, où pelles mécaniques et camions s’affairent sans relâche. Le site d’arrivée des Mondiaux 1987 sera entièrement rénové et agrandi en vue des Mondiaux 2027. «Il y a encore du boulot», résume Markus Murmann. «Mais nous sommes à fond!»
Texte: Peter Birrer
Projets associatifs pour un héritage durable: déposez-les maintenant!
Dans le cadre de son engagement en faveur d’un héritage durable, inclusif et porteur de sens, l’Association Crans-Montana 2027 lance un appel à projets à destination des associations à but non lucratif.
Cette action valorisera des initiatives qui contribuent à créer un impact positif autour des Championnats du monde FIS de ski alpin 2027 et dont les missions résonnent avec les valeurs de l’événement et s’inscrivent dans au moins un des axes suivants:
Environnement et durabilité –Inclusion et accessibilité – Jeunesse et éducation – Santé et sport pour tous –Culture alpine et patrimoine.
Délai de soumission: 31 décembre 2025
Toutes les informations pour postuler sont disponibles ici
Markus Murmann sur le chantier à Crans-Montana – où, en 2027, de nouveaux chapitres de l’histoire qu’il a vécue en 1987 verront le jour.
Dans l’intimité de...
Chaque saut est un pas de plus vers l’élite mondiale: Lina Kozomara, du Freestyle Company Jumpin à Mettmenstetten, fait partie du cadre B de Swiss-Ski en aerials. Photos: Stephan Bögli
Qu’est-ce qui te met en colère?
Récemment, c’est l’horloge du four dans la cuisine qui m’a énervée. Normalement, elle avance toujours d’environ trois minutes. Mais un jour, elle indiquait soudain la bonne heure; ce qui fait que j’ai pris du retard, j’ai stressé et failli rater le bus.
Quand as-tu pleuré pour la dernière fois et pourquoi?
Quand j’ai regardé le film Viceversa (Inside Out). Je suis du genre très émotive quand je regarde des films ou que je lis des livres à l’histoire triste ou touchante.
Que dis-tu sur toi quand tu veux impressionner quelqu’un?
Avec des gens que je ne connais pas, je suis généralement plutôt réservée quand il faut parler de moi. Je ne peux pas imaginer une situation où je chercherais consciemment à impressionner
«J’ai beaucoup de mal à ne pas parler.»
Lina Kozomara
quelqu’un avec une phrase bien placée. Ce n’est pas dans ma nature. Bien sûr, j’ai déjà raconté que notre équipe avait gagné une médaille aux Mondiaux alors que je n’avais encore jamais pris un départ en Coupe du monde. Souvent, ça impressionne un peu mes interlocuteurs, mais ce n’est pas le but.
Qu’aimerais-tu absolument apprendre un jour?
J’aimerais devenir encore un peu plus forte mentalement avant un saut en compétition. J’ai parfois l’impression que je pourrais mieux contrôler mes pensées dans ces moments-là.
Quand as-tu fait pour la dernière fois quelque chose pour la première fois?
Dans le sport, c’était un nouveau saut il y a quelques semaines: un «Double Full Tuck», soit une double vrille dans le premier salto tendu, suivie d’un salto arrière groupé. Dans la vie de tous les jours, c’était le début de mes études. Avec tout ce que cela implique, comme s’habituer à un nouvel environnement et à beaucoup de nouvelles personnes.
Où aimerais-tu vivre, si ce n’était pas en Suisse?
Je suis un peu partagée. Pour les beaux paysages, surtout en hiver, je dirais la Scandinavie. Mais d’un autre côté, j’aime aussi la chaleur et la mer, donc la Toscane serait également une bonne option.
Qu’est-ce qui t’agace dans notre société?
Lina Kozomara
Aucun départ en Coupe du monde et déjà en bronze aux Mondiaux: l’athlète d’aerials Lina Kozomara est montée sur le podium du concours par équipes mixtes en Engadine, aux côtés de Noé Roth et Pirmin Werner.
Peu avant, la Zurichoise de 20 ans avait décroché ses deux premiers podiums en Coupe d’Europe avec deux 3e places à Airolo. Juste après les Mondiaux, elle a fêté sa première victoire en Coupe d’Europe – toujours à Airolo –, ce qui lui a valu la 2e place au classement général. En parallèle de sa carrière sportive, l’athlète a entrepris des études après la maturité: elle est en première année de Bachelor en sciences de la santé et technologie à l’EPFZ.
instagram.com/lina.kozomara
Il me manque parfois un peu de chaleur humaine. Quand je me déplace tôt le matin, je vois que beaucoup de gens sont de mauvaise humeur. Et parfois, j’en fais partie, je dois l’avouer.
À propos de quoi as-tu déjà complètement changé d’avis?
J’ai récemment réalisé que j’avais eu une impression complètement fausse au début sur une personne que j’ai rencontrée à l’université. Dans un deuxième temps, j’ai découvert qu’on travaillait en fait très bien ensemble.
De quoi n’aimes-tu pas parler?
Quand je suis avec ma famille et mes amis, j’ai beaucoup de mal à ne pas parler. Je suis toujours celle qui m’exprime le plus, y compris sur des sujets personnels. Avec des personnes que je connais peu, c’est différent: je suis plus réservée et je n’aime pas trop aborder des sujets privés.
Quel est le dernier mensonge que tu as raconté?
Un soir, je n’avais plus envie de répondre à des messages ni de régler des éléments administratifs. J’ai donc dit que j’allais dormir. Mais en réalité, j’ai encore lu pendant une bonne heure. De toute façon, je ne suis pas douée pour mentir: on voit tout de suite quand je ne suis pas sincère.
Auprès de qui devraistu t’excuser?
En ce moment, auprès de ma famille. Quand je suis stressée, par exemple au moment de préparer mes affaires avant une longue période d’entraînements
ou de compétitions, je laisse trop libre cours à mes émotions négatives. Et c’est mon entourage qui en fait les frais. Ça m’énerve moi-même, mais je ne sais pas encore bien gérer ces situations. Mais ma famille a désormais assimilé qu’avant le début de saison, mes émotions font toujours les montagnes russes.
Vaut-il mieux être aimée ou redoutée comme sportive?
Je préfère être aimée en tant que sportive. Ne serait-ce que parce que cela rend toute la dynamique autour de moi plus agréable. Et cela signifie aussi qu’on est perçue comme une athlète fair-play. Le mot «redoutée» implique qu’on garde ses distances avec les gens.
Devant quoi recules-tu le plus?
Quand je reçois du courrier, je l’ouvre et je le lis tout de suite. Mais si ça ne me concerne pas directement, je le laisse de côté et j’ai tendance à l’ignorer. Je repousse souvent tout ce qui est administratif ou organisationnel en trouvant toujours plein d’excuses.
Combien de temps pourraistu tenir sans smartphone?
Un week-end sans problème, une semaine, c’est possible aussi. Tout dépend des circonstances. Quand tout le monde autour de moi est sur son smartphone, c’est presque un réflexe d’en faire autant. Mais souvent, je le laisse à la maison si je sais qu’une personne avec moi en a un et peut être jointe. Ce qui me manquerait le plus, ce serait la musique, parce que j’en écoute très souvent.
Si quelqu’un voyait ton historique de recherches sur ton navigateur: qu’est-ce qui te mettrait le plus mal à l’aise?
Ces derniers temps, dans le cadre de mes études, je cherche souvent sur Internet comment convertir des unités de mesure. Toujours les mêmes, d’ailleurs… alors que je devrais les connaître depuis longtemps.
Quelles libertés sont importantes pour toi?
Celle de pouvoir exprimer ouvertement mes émotions et ne pas devoir me cacher. Et aussi, après une semaine d’entraînement intense, celle de pouvoir baisser de rythme à la maison et de ne rien devoir faire durant un certain temps.
Quand as-tu eu beaucoup de chance pour la dernière fois?
Ce n’était pas seulement de la chance, mais je pense tout de suite au mois de mars dernier. C’est à ce moment-là que notre entraîneur national Michel Roth m’a sélectionnée pour les Mondiaux en Engadine, alors que je n’avais encore jamais évolué en Coupe du monde.
Est-ce une illusion de croire que le succès ne nous change pas?
Je pense qu’un succès te change, ou du moins te marque, d’une manière ou d’une autre. Le changement ne passe pas inaperçu et il peut être positif ou négatif.
Quelle décision de ta vie regrettes-tu encore en secret?
De ne pas être allée au gymnase sportif après l’école primaire. Mais au moins, le parcours que j’ai choisi à la place a permis à mon corps de se développer sans surcharge.
Qu’est-ce que tu aimerais pouvoir faire, mais que tu ne peux pas faire?
Surfer. J’aimerais beaucoup essayer ce sport pendant les vacances. J’en ai entendu tellement de bien. Et l’eau, qu’elle soit liquide ou gelée, c’est vraiment mon élément.
Que penses-tu que les autres disent de toi quand tu quittes une pièce?
J’espère qu’ils me voient comme une personne positive, souriante, et que mon côté un peu pétillant se remarque.
Tu as trois vœux à formuler. Lesquels choisis-tu?
Être épargnée par les blessures, être capable de bien voler et continuer à prendre du plaisir dans tout ce que je fais.
Propos recueillis par: Roman Eberle
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Fin mars, Lina Kozomara a décroché le bronze par équipe aux Mondiaux en Engadine aux côtés de Pirmin Werner (à gauche) et Noé Roth (à droite).
Depuis 2024, Benjamin Weger est propriétaire et directeur du Hallenbarter Sport Shop à Obergesteln. Photos: Dominic Steinmann
L’esprit de l’athlète ne disparaît jamais
Après sa retraite sportive, deux portes professionnelles totalement inattendues se sont ouvertes pour Benjamin Weger. Le biathlète suisse le plus couronné de succès en Coupe du monde vit encore des hivers intenses, mais désormais dans la peau du chef d’entreprise.
Vente et location de skis de fond, chaussures et bâtons, service matériel, école de ski de fond et exploitation d’un bar: le Hallenbarter Sport Shop à Obergesteln, situé directement au bord des pistes de fond au cœur de la vallée de Conches, est un établissement plus que complet. Depuis l’an dernier, Benjamin Weger est propriétaire et directeur de ce magasin de sport, fondé il y a plus de trente ans par l’ancien fondeur d’élite Koni Hallenbarter – vainqueur de la mythique Vasaloppet en 1983 – et son épouse Clara. Ils ont ensuite confié la responsabilité du magasin à leur neveu, Simon Hallenbarter,
malheureusement décédé il y a trois ans. Peter von Allmen, ancien fondeur de Coupe du monde et aujourd’hui entraîneur du cadre C de Swiss-Ski, a alors repris provisoirement la direction du magasin en compagnie de Clara Hallenbarter. Finalement, il y a un peu plus de deux ans, il a demandé à Benjamin Weger s’il pouvait imaginer reprendre la succession de son ancien coéquipier de biathlon en assumant la direction du magasin.
Et voilà que Benjamin Weger vit son deuxième hiver en tant que chef d’entreprise. Pourtant, après sa carrière d’athlète, le Valaisan de 36 ans avait d’abord emprunté une autre voie. En raison d’un manque de personnel, il s’est retrouvé engagé à la dernière minute comme entraîneur de biathlon chez Ski Valais lors de la saison 2022/23. Il a rapidement pris goût à travailler avec des jeunes et transmettre son savoir. Il a alors décidé d’entamer
sa formation d’entraîneur. «Ma future activité professionnelle semblait toute tracée, mais une autre porte s’est soudain ouverte.»
Cette opportunité – la reprise du Hallenbarter Sport Shop – s’est présentée chez lui, dans la vallée de Conches, à deux pas de Geschinen. C’est là que l’athlète a grandi, et qu’il venait de transformer avec son père – ébéniste à la retraite – l’étable de son grand-père en logement. Le grosœuvre a été lancé à l’été 2021; l’intérieur a été finalisé juste après la fin de sa carrière, d’avril à novembre 2022. Le design intérieur a été en grande partie imaginé par sa compagne Jenny, avec qui il partage sa vie depuis plus de dix ans. «Nous y avons consacré beaucoup de temps tous les deux pour créer ensemble quelque chose d’unique. Quand on sait le travail et l’histoire qu’il y a derrière, on apprécie d’autant plus ses quatre murs.»
Pas de compromis, toujours à fond
Le fait que son lieu de vie et son lieu de travail ne soient séparés que de quelques pas est particulièrement précieux entre minovembre et début avril, en pleine haute saison. «Durant cette période, je suis au magasin tous les jours, depuis tôt le matin jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à faire», confie Benjamin Weger. En plus de diriger l’entreprise, il met son expertise au service de la vente, de la location et du service technique (skis, chaussures, bâtons). Par ailleurs, il apprécie de pouvoir donner de temps en temps des cours d’initiation au biathlon. Pendant ce temps, sa compagne Jenny se forme petit à petit pour prendre la succession à moyen terme de Clara Hallenbarter, qui s’occupe principalement des vêtements, de l’école de ski de fond et du Vasa Bar.
«Jenny et moi nous réjouissons de pouvoir mener la barque ensemble à l’avenir», dit Benjamin Weger. Quand on écoute le quadruple participant aux JO parler de son magasin de sport, on ressent immédiatement la passion avec laquelle il s’investit: «Quand il s’agit du magasin, il n’y a
pas de compromis: il faut juste se donner à fond.» Pendant les mois d’hiver, c’est un job à 120% et tout le reste doit s’adapter. «Cela me rappelle clairement le style de vie d’un athlète.»
Il n’a d’ailleurs pas le temps de suivre de très près l’actualité du biathlon: les courses ont lieu en plein durant ses heures de travail. Benjamin Weger regarde les résultats le soir venu. Selon les performances, son analyse est plus ou moins détaillée. Quant à sa propre carrière (cinq podiums
individuels en Coupe du monde), il l’évoque encore aujourd’hui avec beaucoup de fierté. «J’ai toujours tout placé au second plan derrière le sport et j’ai tout donné jusqu’au dernier jour, à 100%, sans relâche. Je suis fier de cette persévérance.»
Sa décision d’arrêter après la saison olympique 2021/22 a été le fruit d’un long processus. Quand la fin de sa carrière approchait, Benjamin Weger sentait de plus en plus combien le mode de vie de sportif professionnel, et les sacrifices personnels
«Quand il s’agit du magasin, il n’y a pas de compromis: il faut juste se donner à fond.»
Benjamin Weger
Avec cinq podiums individuels en Coupe du monde et quatre participations aux JO, Benjamin Weger est le biathlète suisse le plus prolifique à ce jour. Photo: Keystone-ATS
Le magasin de Benjamin Weger est bien plus qu’une boutique: il comprend aussi une école de ski de fond et le chaleureux Vasa Bar.
qu’il imposait, pesaient sur lui. Même les rares jours de liberté, qu’il attendait pourtant avec impatience pendant les mois de préparation, ne lui apportaient plus le même plaisir. «Je ne vivais plus comme un être humain, mais fonctionnais comme une machine.»
Quand il fait quelque chose, il le fait à fond
Outre sa forme physique, le Valaisan regrette surtout la dimension sociale de sa vie d’athlète: les échanges avec ceux qui, loin des pistes et des pas de tir, étaient devenus des collègues et amis, à l’image des frères canadiens Scott et Christian Gow. C’est la raison pour laquelle il est parti l’été dernier avec sa compagne dans un van aménagé afin de rendre visite à d’anciens compagnons de route en République tchèque et en Allemagne.
Benjamin Weger savoure aujourd’hui pleinement ces libertés estivales. Il dit qu’il «gagne» au cours de l’hiver le temps qu’il peut ensuite «utiliser» l’été pour voyager, randonner ou pêcher. C’est sa manière à lui de se donner bonne conscience. Mais même dans ses loisirs, il ne fait rien à moitié. Lorsqu’il entreprend quelque chose, il se donne à fond. Tout doit être préparé et organisé au mieux, de manière à maximiser les chances de réussite, que ce soit au travail, à la pêche ou à la chasse. «Le sportif en moi ressort encore», dit-il en souriant. Avant d’ajouter: «Et ce n’est pas une mauvaise chose. Cette attitude m’a permis d’avoir du succès en tant qu’athlète et j’espère qu’elle me servira aussi comme entrepreneur.»
Texte: Roman Eberle
Dans le travail comme dans le sport: Benjamin Weger se donne toujours à fond. Photo: Keystone-ATS
«Le sportif en moi ressort toujours.» – dit Benjamin Weger, qui s’engage aujourd’hui avec passion pour son magasin de sport.
Après sa carrière de biathlète, Benjamin Weger a transformé l’étable de son grand-père en logement.
Partenariat. Avantages.
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Loïc MEILLARD
Les flocons unis de Rothrist
Le SC Rothrist mène avec succès son travail avec la jeunesse argovienne. Et pas seulement en hiver, comme en témoigne sa présidente Jeannette Lussi.
L’origine du club remonte à un apéro matinal. C’est du moins ce que l’on découvre sur son site Internet. Trois jeunes hommes se sont indignés «de l’épidémie galopante des lotos». Pour contrer cette tendance qu’ils ne comprenaient pas, ces passionnés de sport ont décidé de concrétiser l’idée d’un ski-club. Un club basé non pas près des montagnes, mais à proximité de l’échangeur autoroutier A1/A2 à Rothrist. Et l’histoire se poursuit encore aujourd’hui.
En effet, dès 1977, le club s’est développé et peut se targuer aujourd’hui d’être bien établi et de faire la part belle aux traditions, mais aussi d’être innovant et solidement ancré dans sa région. Il le doit à des personnes comme Jeannette Lussi, membre active depuis près de 40 ans, qui en est devenue la présidente en 2016.
Une offre très diversifiée
Âgée de 52 ans, cette gérante immobilière explique que la tâche, qui lui prend certes beaucoup de temps, lui apporte autant qu’elle lui demande: «Cela nécessite beaucoup d’énergie, mais j’en retire aussi énormément de force.» On emploie parfois un peu vite l’expression «affaire de cœur». Mais dans le cas présent, elle est parfaitement choisie.
Jeannette Lussi ressent le besoin profond de proposer une offre qui dépasse largement le cadre des pistes de ski. Jogging, vélo, ski de fond, jass, randonnée, fête du ski: le programme doit être suffisamment complet pour assurer une vie associative active également hors saison et s’adresser autant que possible aux 180 membres. Le travail avec les jeunes et la promotion de la relève font partie des thèmes essentiels. Sur le site, on peut lire: «Conscient qu’un club vit de sa relève, le SCR a misé dès le début sur la jeunesse.»
Aujourd’hui, lorsque l’on parle de jeunesse au sein du SCR, on ne cite plus la «section OJ», un terme jugé un peu poussiéreux. Les Argoviens ont donc cherché une appellation plus moderne et ont créé les «United Snowflakes». En français: «Flocons unis».
Un camp de ski pour cinq communes
Le SC Rothrist organise chaque hiver un camp de ski régional, qui se déroule depuis douze ans à Parpan (GR) et auquel participent les élèves des communes de Rothrist, Brittnau, Vordemwald, Oftringen et Strengelbach. L’offre rencontre un vif succès avec environ 80 participantes et participants chaque année. «Notre objectif est d’emmener un maximum de jeunes sur les pistes et de leur proposer des cours de ski ou de snowboard», explique Jeannette Lussi.
Grâce à un programme varié, l’équipe de monitrices et moniteurs du SC
Rothrist veille à ce que la relève reste active sur et hors des pistes. Photos: mad
Chaque hiver, le club organise un camp avec environ 80 participantes et participants de cinq communes.
L’équipe de moniteurs observe aussi chez les élèves de 9e année si certains ont les capacités de devenir de futurs moniteurs et monitrices J+S. Les élèves en fin de scolarité reçoivent alors une recommandation pour devenir assistants durant le camp de ski. Actuellement, l’équipe compte jusqu’à 28 personnes: 22 monitrices et moniteurs principaux, plus six
aides. «Il est important pour nous que les jeunes puissent assumer des responsabilités lors du camp», souligne la présidente. «Ces jeunes évoluent sur un pied d’égalité avec les participantes et participants.» Elle tient aussi à préciser que, pendant ces journées, le plaisir doit primer sur l’acharnement. «Les enfants sont très motivés et progressent vite.»
Les clubs de sports de neige prennent leur envol
La Club Zone de Swiss-Ski est le point de contact central pour tous les clubs de sports de neige. Au cœur de cette boîte à outils se trouvent des modèles, des guides et des fiches d’information sur différents thèmes comme la stratégie, la communication ou l’éthique. On y trouve également des informations sur les formations et perfectionnements, des offres attrayantes pour les clubs ainsi qu’un aperçu complet de tous les événements destinés aux clubs de sports de neige.
Toutes les infos sur la Club Zone se trouvent ici
Formation prise en charge et esprit d’équipe
Le club prend en charge les coûts de formation. Et celles et ceux qui acceptent de commencer une formation J+S bénéficient d’une incitation supplémentaire: pour favoriser la cohésion du groupe, les futures monitrices et futurs moniteurs peuvent organiser un événement axé sur le teambuilding. Il peut s’agir, par exemple, d’une excursion estivale en bateau sur l’Aar, suivie d’un barbecue. «Nous prenons en charge les frais, dans des limites raisonnables évidemment», précise la Présidente. «Il est important pour nous que les jeunes ne se voient pas seulement durant la semaine de camp, mais qu’ils aient déjà des moments d’échange auparavant. Les retours ont toujours été très positifs.»
Le véritable défi reste cependant de finir de pourvoir le comité, lequel serait au complet avec cinq personnes. Actuellement, ils sont quatre – menés par Jeannette Lussi, qui n’envisage pas un seul instant de s’éloigner du SC Rothrist. Aider est pour elle une question d’honneur, car le club revêt une grande importance dans la commune et au-delà. «J’ai profité pendant des décennies de tout ce que le club offrait. J’en suis reconnaissante. Et je veux contribuer à ce que les jeunes puissent continuer à découvrir le ski chez nous à l’avenir.»
Texte: Peter Birrer
Même hors saison, il se passe beaucoup de choses au SC Rothrist: randonnées, VTT et même tournois de jass.
Bonne nuit –
êtes-vous déjà
une machine ou vivez-vous encore?
Les mots «durabilité» ou «durable» apparaissent dans quatre articles de ce numéro de «Snowactive».
Quel a été le dernier mensonge que vous avez raconté?
Pour l’athlète d’Aerials Lina Kozomara, ça s’est passé comme ça: un soir, elle n’avait plus envie d’écrire à quelqu’un, elle a dit qu’elle allait dormir... avant de continuer à lire pendant une heure.
Quelle était la durabilité de ce mensonge? Et si la personne trompée – ou étaitce une machine? – lit l’interview avec Lina Kozomara à la page 64? Que veut dire «durable»? Quelle est la différence entre humain et machine?
L’ancien biathlète Benjamin Weger indique qu’à la fin de sa carrière, il a pris de plus en plus conscience des difficultés que lui causait la vie de sportif professionnel. «Je ne vivais plus comme un être humain, mais fonctionnais comme une machine» (p. 70). Aujourd’hui, il dirige un magasin de sport. Et là, il n’y a «aucun compromis», dit-il, «il faut juste se donner à fond». De mi-novembre à début avril, c’est un job à 120%, auquel tout doit être subordonné, «cela me rappelle le style de vie d’un athlète».
Quel est le dernier mensonge que vous vous êtes raconté à vous-même, sans compromis, à fond? À quel moment la vie rappelle-t-elle celle d’un athlète: dès que nous fonctionnons comme des humains, mais vivons plutôt comme des machines?
«Nous ne voulons pas simplement transmettre du savoir, mais vraiment sensibiliser et accompagner», assure Marine Oberson, qui dirige chez Swiss-Ski un projet consacré aux aspects d’entraînement spécifiques aux femmes (p. 23). Que savent vraiment les ados sur le mode de vie «à fond» d’une athlète ou d’un athlète de haut niveau? Faudrait-il un job à 120% pour sensibiliser et accompagner?
Comme raconte la skieuse Vanessa Kasper, «le sol s’est dérobé sous mes pieds» au moment d’apprendre, au printemps 2024, qu’elle ne ferait plus partie du cadre de Swiss-Ski (p. 18) «Quand tu es dans le cadre, on te déroule le tapis rouge. On organise tout pour toi», dit-elle. Faudraitil une sensibilisation et un accompagnement pour ces moments où le tapis rouge disparaît sous les pieds? Une sensibilisation et un accompagnement qui durent? «Durables»? Utilisons-nous ce mot si souvent que nous ne savons même plus ce qu’il signifie, comme des machines plutôt que des humains?
«C’est un privilège de pouvoir skier –et aujourd’hui, après tout ce que j’ai vécu, je le mesure encore plus», ajoute Vanessa Kasper. Jusqu’à ce qu’elle réalise peut-être, vers la fin de sa carrière, à quel point son statut de sportive professionnelle lui demande des efforts, et qu’elle se lance dans une nouvelle aventure, à fond, sans mensonges ni compromis.
Êtes-vous déjà une machine ou vivezvous encore?
Bonne nuit. C’est un privilège de pouvoir dormir. Néanmoins: prenez encore une heure pour lire ce numéro (mais ne le répétez pas!).
Benjamin Steffen travaille pour l’agence GECKO Communication ainsi que comme chroniqueur et auteur pour «Snowactive». Jusqu’au printemps 2024, ce journaliste sportif bernois travaillait pour la NZZ, pour laquelle il écrivait notamment sur le ski alpin.
BILLETS DE SKI AVEC JUSQU’À 25% DE RÉDUCTION
«Rejoins l’équipe de Coupe du monde de Sunrise et profite dès maintenant de billets de ski à prix réduit pour plusieurs domaines skiables suisses.»