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Découvrir le monde
Une nouvelle ère du sondage intermittent pour les femmes est en train de naître

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The Coloplast logo is a registered trademark of Coloplast A/S. © 2024-03. All rights reserved Coloplast AG, Blegistrasse 1, CH-6343 Rotkreuz. PM-31988
Chères lectrices, chers lecteurs,
La construction d’une société inclusive passe par la suppression des barrières, qu’elles soient physiques, sociales ou mentales. Tout le monde peut y contribuer. Moi aussi. Vous aussi. Au Tessin, un groupe de femmes engagées montre comment cela fonctionne. Lorsque ces dames en fauteuil roulant se heurtent à un obstacle infrastructurel, elles prennent leur téléphone pour le signaler ou écrivent un message, cherchent des solutions ou alertent les milieux politiques.
Faire le portrait de tels modèles est l’une des missions de Paracontact. En plus de transmettre des connaissances, notre revue tient compte de la notion d’entraide active afin de s’aider soi-même. S’engager pour une société plus inclusive peut se faire à petite échelle ou au niveau national, en tant que personne privée ou en tant qu’organisation agissant dans toute la Suisse. Ainsi, Caroline Hess-Klein explique dans l’interview comment Inclusion Handicap favorise la participation des personnes en situation de handicap. En sport, un projet national a été lancé sur cette thématique. En créant un poste de délégué·e à l’inclusion, Swiss Olympic souhaite qu’à l’avenir les personnes avec et sans handicap fassent plus souvent du sport ensemble.

Dans un autre article, nous montrons comment le village olympique de Paris a été construit dans le but de promouvoir durablement l’accessibilité. Cette ambition fait évoluer les mentalités, même au niveau international.
«Et que faites-vous?»
En posant cette question, je ne souhaite pas éveiller la mauvaise conscience, mais inciter à la réflexion. Quiconque exige l’inclusion ou la participation doit y contribuer activement. Surmontant mes appréhensions, j’ai donc récemment abordé des inconnu·e·s lors d’une manifestation afin d’obtenir des signatures pour l’initiative pour l’inclusion. Et j’ai vu ma peine récompensée par quelques signatures, mais aussi par des discussions intéressantes et de nouvelles connaissances.
Espérant que vous trouverez dans notre trimestriel des contenus passionnants et inspirants qui enrichiront un peu votre vie, je vous en souhaite une agréable lecture.
Cordialement,
Evelyn Schmid, rédactrice en chef
Édition
Association suisse des paraplégiques
Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch www.spv.ch
Rédactrice en cheffe
Evelyn Schmid
Rédaction
Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Michael Bütikofer, Daniela Vozza, Peter Läuppi, Peter Birrer, Tina Achermann
Traduction
Sonia Bretteville, Elvire De Tomi
Coordination, graphisme, annonces Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann
Photos ASP, FSP, Adobe Stock, TTA, Swiss Olympic, Paris 2024, BFW/Badmintonphoto, tmtrd/C. Chidichimo, M. Stalder, GuideConcept, CFRL, T. Wanner, C. Oehen, T. Lackner, Swiss Paralympic/G. Monnet, CFRJ, ParaHelp, Pro Infirmis, Dampfbahn Aaretal, J. Liechti, M. Henley Panos, RCZS, L’Association pour une Suisse inclusive
Impression
Brunner Medien AG, www.bag.ch
Dernier délai de rédaction du prochain numéro:
Édition automne 2024: close Édition hiver 2024: 11.9.2024
Tirage
8100 exemplaires en allemand 4250 exemplaires en français
Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.
Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités.


CSO
Collaboration avec Festi’neuch
Festi’neuch est un spectacle musical en plein air à Neuchâtel. Pour l’édition 2024, le CO a amélioré l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Les nouveautés sont le fruit d’une collaboration avec le centre Construire sans obstacles. Ainsi, des rampes ont été installées à l’entrée et dans la zone de restauration. Les bars ont été abaissés et une plateforme pour fauteuils roulants a été placée au centre pour offrir la meilleure vue sur la scène. Des soins et une assistance médicale sont prévus en cas de besoin.
Le festival aura lieu du 13 au 16 juin sur les rives du lac de Neuchâtel. Une cinquantaine de groupes et d’artistes s’y produiront.
Informations festineuch.ch
CORRIGENDUM
Prestations complémentaires
Dans le dernier Paracontact, nous évoquions en page 17 vos droits à des prestations complémentaires (PC). Nous écrivions alors: «Même si vous êtes propriétaire de votre logement, vous pouvez tout à fait avoir droit aux PC.» Il convient de spécifier que les déductions de fortune pour la propriété de logement ne s’appliquent qu’aux logements occupés par leurs propriétaires. Veuillez nous excuser d’avoir omis cette précision.
À VOUS DE JOUER
Apportez votre touche
Aidez-nous à concevoir l’offre de l’ASP. Vos idées sont les bienvenues.
Vos sujets dans Paracontact Notre enquête auprès des membres a montré que vous appréciez ce magazine. Mais qu’aimeriez-vous y lire? Envoyez-nous vos souhaits et propositions de sujets par courriel à spv@spv.ch et nous verrons si nous pouvons les intégrer.
ParaSuisse: Faites-nous découvrir votre région
Dans notre série «ParaSuisse», des membres de l’ASP présentent dans une courte vidéo leurs coins préférés de leur région d’origine et donnent tuyaux et bons plans aux touristes en fauteuil roulant. Nous avons déjà réalisé des reportages sur Saint-Ursanne dans le Jura, le Seeland biennois, Morges et Schaffhouse avec l’aide de leurs protagonistes.

Vous avez envie de passer devant la caméra et de nous dévoiler vos endroits favoris pour expliquer pourquoi votre région de cœur mérite une visite? Nous attendons avec impatience votre courriel à spv@spv.ch.
HANDBIKE
Un éminent soutien
Beni Hug, l’entraîneur par interim de l’équipe nationale de handbike, a reçu un éminent soutien en mars 2024.
Mathias Frank, cycliste professionnel de longue date, est désormais entraîneur adjoint. Âgé de 37 ans, il vit à Nottwil avec sa femme et ses trois enfants, et cherche un nouveau défi pour sa troisième année de retraite. Toutefois, comme il s’est engagé dans le cyclisme suisse via divers mandats cette saison, il ne peut assumer pour le moment qu’un emploi d’entraîneur à 30 %. L’objectif est que Mathias Frank acquière l’expérience nécessaire cette année, ce qui permettra de décider par la suite s’il peut reprendre le poste d’entraîneur national.
Ce qui vous attend
Notre série vidéo «ParaSuisse»

CYBATHLON
Réservez vos billets sans tarder!
Le Cybathlon aura lieu du 25 au 27 octobre à l’Arena Schluefweg à Kloten.
Des équipes venues du monde entier s’affronteront dans huit disciplines et feront la démonstration d’innovations en matière de technologies d’assistance.
Suivez l’événement sur le vif ou par diffusion en direct.
Acheter des tickets cybathlon.ethz.ch
L’ÉCHO DES CLUBS
CFR Jura sur Whatsapp
Le CFR Jura diffuse une nouvelle chaîne sur Whatsapp.
Ouvrez l’appli sur votre téléphone mobile. Sous «Actus», cherchez «CFR Jura» et abonnez-vous en cliquant sur + ou sur Suivre. Vous serez ainsi informé·e en permanence des nouveautés du club.

INITIATIVE POUR L’INCLUSION
Dernière ligne droite
Lien direct vers la chaîne
FSCMA

Nouvelle directrice
Depuis mi-janvier 2024, Doris Seltenhofer dirige la Fédération suisse de consultation en moyens auxiliaires pour personnes handicapées et âgées (FSCMA).
Elle succède à Ueli Siegrist en retraite depuis fin février 2024 après 18 années d’activité à la FSCMA. Doris Seltenhofer dispose d’une longue expérience de direction. Ces 23 dernières années, elle a travaillé dans le secteur de la santé, dont 17 ans dans la branche pharmaceutique et 6 ans dans le domaine du diagnostic. Au cours des douze dernières années, elle a occupé le poste de directrice, notamment pour la succursale suisse d’un groupe de laboratoires employant 660 personnes.
À propos la FSCMA www.sahb.ch
Le 9 mars, la 3e journée nationale de collecte de signatures a eu lieu en faveur de l’initiative pour l’inclusion.
Dans de nombreuses villes suisses, des personnes motivées sont allées dans la rue pour expliquer aux passant·e·s l’importance de signer cette initiative. D’autres actions de collecte sont prévues dans le cadre
de journées d’action pour les droits des personnes handicapées qui se dérouleront du 15 mai au 15 juin dans toute la Suisse. L’initiative entame sa dernière ligne droite et le nombre requis de signatures est presque atteint. Aidez-nous pour le sprint final!
Signer maintenant spv.ch/initiative-pour-l-inclusion
Révision de la loi
La loi sur l’égalité des personnes handicapées (LHand) va être révisée pour la première fois après vingt ans. Inclusion Handicap a déposé une prise de position sur la procédure de consultation en cours
Avec le projet actuel de révision partielle de la LHand, le Conseil fédéral cimente un immobilisme législatif qui ne correspond pas à la conception actuelle de l’inclusion. Pour les associations de personnes handicapées, il est clair que le projet doit aller plus loin. Dans sa réponse à la consultation, Inclusion Handicap montre où se situent les problèmes les plus urgents et fait des propositions d’amélioration concrètes.
Dans les domaines des transports publics et du logement, par exemple, le Conseil fédéral se contente d’un statu quo totalement insuffisant. Le fait que la loi n’ait pas évolué dans ces deux secteurs élémentaires est une grande source de mécontentement pour les personnes concernées.
Lisez le communiqué de presse du 26 mars et la réponse d’Inclusion Handicap à la consultation sur le site Web de l’association faîtière.
Lire la suite Inclusion-handicap.ch
Per un Ticino senza barriere
Sei donne in sedia rotelle fanno causa comune. La loro missione: accessibilità per tutti nel loro cantone di origine.
Team Ticino Accessibile e Nadja Venetz
Chi è il Team Ticino Accessibile (TTA) e qual è lo scopo del gruppo?
Come lo dice già il nome, il nostro gruppo è un’eterogenea compagnia di sei donne in sedia a rotelle, tutte socie del Gruppo Paraplegici Ticino. Ci occupiamo di segnalare in modo quanto più efficiente ed efficace possibile i problemi di accessibilità del nostro canton Ticino. Siamo geograficamente sparse per tutto il territorio, cosa molto positiva in quanto ognuna di noi tiene d’occhio in maniera particolare la sua zona. Il nostro promuovere l’accessibilità


assume un valore più profondo nel chiedere la puntuale collaborazione delle autorità politiche, affinché questo concetto diventi un dato di fatto e non un semplice diritto.
Come è nata questa iniziativa?
È nata da un’idea di confronto, di dialogo e di voglia di valorizzare il nostro territorio: voler fare qualcosa in tempi brevi per migliorare ciò che è già presente sul territorio, dandoci da fare personalmente evitando lungaggini burocratiche. Dalla nostra
abbiamo il fatto di essere coese, di vivere realmente e nel nostro quotidiano le difficoltà con la voglia di trovare soluzioni pratiche, mettendo a disposizione la nostra competenza: la forza del gruppo sta nel far capire che non si tratta solo del problema di una singola persona.
Chi fa parte di questo team?
Siamo sei donne, intelligenti, determinate, entusiaste e sensibili con percorsi differenti. Ognuna di noi vuole fare del suo meglio ed è legata alle altre da sincero affetto, stima ed amicizia. Questo nel lavorare insieme ci permette di essere interscambiabili e flessibili nei ruoli.
Il TTA è composto da donne, è stata una scelta voluta?
È stata una scelta dettata dal caso, ma si tratta di una scelta indubbiamente felice, siamo tutte persone che si sono trovate d’accordo sui valori e sul messaggio da portare.
Come operate insieme in gruppo?
Le nostre riunioni sono spesso online ed essendo più ravvicinate nel tempo riusciamo ad essere più reattive. Ognuna di noi cerca di essere attenta alle esigenze del gruppo e di essere informata sull’attualità dei nostri argomenti di interesse.

Pour un Tessin sans barrières
Six femmes en fauteuil roulant font cause commune.
Leur mission: l’accessibilité pour tous et toutes dans leur canton d’origine.
Team Ticino Accessibile et Nadja Venetz
Qui est le Team Ticino Accessibile (TTA) et quel objectif poursuit-il?
Nous formons un groupe de six femmes en fauteuil roulant, toutes membres du Gruppo Paraplegici Ticino. Notre objectif est de signaler et de résoudre les problèmes d’accessibilité dans le canton du Tessin de la manière la plus efficace et efficiente possible. Géographiquement, nous sommes dispersées sur tout le territoire tessinois, ce qui est parfait. Ainsi, chacune d’entre nous a son secteur particulièrement à l’œil.
Nous faisons tomber les barrières et demandons aux autorités politiques de collaborer rapidement afin que l’accessibilité pour toutes et tous devienne une réalité.
Comment est née cette initiative?
Elle est née du désir de faire bouger les choses et de valoriser notre région. Nous voulions améliorer la situation et nous engager personnellement sans plonger dans la bureaucratie. Fortes de notre confrontation quotidienne aux difficultés, nous
voulions puiser dans cette expérience, trouver des solutions pratiques et partager nos compétences. Le fait de se présenter en groupe montre clairement qu’il ne s’agit pas du problème d’une seule personne.
Qui fait partie de cette équipe?
Six femmes intelligentes, déterminées et empathiques, aux biographies très différentes, qui sont amies. Chacune fait ce qu’elle peut et nous nous épaulons mutuellement.
Le TTA ne compte que des femmes, était-ce un choix délibéré?
La composition du groupe relève du hasard, mais c’est une heureuse coïncidence. Nous sommes d’accord sur les valeurs et le message que nous voulons faire passer.
Comment travaillez-vous ensemble en tant que groupe?
Nos réunions ont souvent lieu en ligne, ce qui nous permet d’échanger plus fréquem-
ment et d’être plus réactives. Nous discutons des thèmes que nous souhaitons aborder et essayons de trouver les interlocuteurs et interlocutrices approprié·e·s. Chacune d’entre nous suit l’actualité locale, ce qui nous permet d’être toujours informées des nouveautés dans notre domaine d’intérêt.
Quels projets avez-vous déjà réalisés ou entrepris?
En collaboration avec l’Associazione Ticinese Stazioni di Servizio, nous avons mis en place un réseau de stations-service qui permet aux automobilistes handicapé·e·s de recevoir de l’aide pour faire le plein sans devoir quitter leur véhicule. Pour bénéficier de ce service, il suffit de scanner un code QR sur la pompe à essence à l’aide de son téléphone portable et de prendre contact avec le personnel qui vient alors mettre le carburant en suivant les instructions du ou de la client·e. En outre, nous avons signalé des obstacles sur les routes des principales villes du canton, Bellinzone, Lugano et Locarno, qui ont été immédiatement éliminés. Nous continuerons à faire ces signalements à l’avenir.
Quels sont vos prochains objectifs?
Nous sommes très motivées et voulons persévérer en montrant les problèmes de notre canton tout en cherchant de nouvelles voies et solutions. Car une société réellement inclusive et sans barrières est une société qui veille au bien-être de chacun·e d’entre nous. Optimistes et rêveuses, nous sommes aussi certaines qu’avec l’aide de tous et toutes, nous pouvons changer les choses de manière positive.
Quali progetti avete già realizzato o affrontato?
In collaborazione con l’Associazione Ticinese Stazioni di Servizio, è nata una rete di stazioni di servizio che permette alle persone con disabilità di poter contare su un aiuto nel fare benzina, senza dover scendere dal proprio veicolo. Inquadrando con il proprio telefono cellulare un QR-Code
posto sulla colonna erogatrice ci si mette direttamente in contatto con il personale della stazione che provvederà al rifornimento di carburante secondo le indicazioni e le esigenze ricevute dal cliente. Inoltre abbiamo segnalato (e continueremo a segnalare) dei dissesti stradali nelle principali città del cantone (Bellinzona, Lugano, Locarno) che sono stati puntualmente sanati.
Quali sono i vostri obiettivi per il futuro? Continuare a segnalare i problemi nel nostro Ticino, ma soprattutto cercare nuovi percorsi per soluzioni fattibili, perché una società concretamente inclusiva e accessibile è una società che punta al benessere di ciascuno di noi. Siamo ottimiste, sognatrici, e contiamo sull’aiuto di tutti per raggiungere dei cambiamenti positivi.
ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ·E·S 2024
Portée par un vent favorable
Familiale, bienveillante et motivante – c’est ainsi que l’on peut résumer l’AD de cette année. Et ce, malgré des mois éprouvants marqués par une situation financière difficile et des besoins toujours plus nombreux.
Evelyn SchmidRétrospectivement, l’année 2023 a montré que les prestations de l’ASP étaient plus que bienvenues. En effet, de plus en plus de personnes font appel à nos conseillers et conseillères parce qu’elles sont confrontées à des questions juridiques, sociales ou de construction complexes. Soucieuse de répondre à cette demande, l’ASP a légèrement élargi son offre. Son directeur, Laurent Prince, résume comment: «Le nombre de postes à temps plein a été augmenté en moyenne de 2,6 en 2023 et ce, afin de continuer à offrir à nos membres un soutien optimal dans tous les domaines et de pouvoir mettre en œuvre le concept ‹Réseau d’intérêts construire sans obstacles›, qui revêt une importance majeure pour nos membres.»
Les chiffres du déploiement
Grâce au renforcement de ses équipes, l’ASP a proposé davantage de prestations. En 2023, 23 745 heures de conseil ont ainsi pu être prodiguées (22 110 en 2022). Sur le plan sportif, les athlètes ont fête 22 médailles gagnées lors de compétitions à titre. Au total, en 2023, l’ASP a (co)organisé 389 manifestations, dont de nombreux événements de sport pour tous et de loisirs, ainsi que 13 voyages pour les paralysé·e·s médullaires.
Aspiration de Guido A. Zäch
Dans son allocution de bienvenue, Guido A. Zäch a souligné l’importance de l’ASP et des services qu’elle fournit aux personnes atteintes de paralysie médullaire, motif pour lequel il a insisté sur la nécessité de réintroduire l’adhésion individuelle. Celle-ci permettrait à celles et ceux qui ne sont pas membres d’un club en fauteuil roulant de bénéficier aussi de toutes ces prestations
Guido A. Zäch estime que plusieurs centaines de personnes en fauteuil roulant, notamment celles qui vivent plutôt en retrait, pourraient être mieux accompagnées grâce à l’adhésion individuelle.
Comptes annuels
Les 50 délégué·e·s présent·e·s ont approuvé à l’unanimité les comptes annuels 2023 ainsi que le rapport annuel, et ont accordé décharge au comité central et à la direction. Au cours du dernier trimestre de l’année écoulée, les marchés financiers ont évolué de manière réjouissante. Après les chiffres rouges de 2022, l’ASP a ainsi renoué avec un résultat financier positif s’élevant à CHF 971 700.–. Grâce à l’évolution de la bourse ainsi qu’à un résultat extraordinaire de CHF 86 200.– (bénéfice comptable sur la vente d’un car de l’ASP), les comptes annuels de l’ASP présentent un excédent de recettes de CHF 201 600.–.
Ce résultat n’a été possible qu’en raison de la réduction, au cours des dernières années, d’une partie des réserves de l’ASP. C’est pourquoi elle aura besoin à l’avenir d’un soutien accru de la part de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP). Laurent Prince en explique les enjeux: «La FSP reconnaît et encourage les prestations de l’ASP. Tout comme le nôtre, son objectif est d’éviter une diminution des offres dont nos membres ont besoin. Cela implique aussi d’obtenir le soutien financier nécessaire, pour que souffle un vent favorable.»
Élections au comité central
Tobias Soder, président du club en fauteuil roulant de Bienne, s’est mis à disposition

Comité central de g. à d.: Tobias Soder, Annick Meystre, Cornel Villiger, Stephan Bachmann, Daniel Stirnimann, Olga Manfredi, Alessandro Viri
pour remplacer Fabien Bertschy, qui a démissionné du comité central. Le deuxième candidat, Christian Rusterholz, que nous avions présenté dans le dernier Paracontact, a retiré sa candidature pour des raisons de santé. Tobias Soder a été élu à l’unanimité. Cet informaticien polyglotte et chef d’entreprise intéressé par la politique, était un candidat idéal.
Comme toujours, l’AD a offert aux représentant·e·s des CFR une bonne occasion d’échanger mutuellement. Le programme réservait en effet suffisamment de temps aux entretiens approfondis, aux aimables causeries et aux rencontres passionnantes – presque comme lors d’une grande fête de famille.
Davantage de détails sur 2023 dans le rapport annuel

Sport sans restrictions
Depuis octobre 2023, Rita Albrecht-Zander est la spécialiste de l’inclusion chez Swiss Olympic. Elle estime que le paysage sportif suisse doit devenir plus inclusif.
Nadja Venetz
Swiss Olympic a créé le poste que tu occupes.
Dans quel but?
La Suisse a des progrès à faire en termes d’inclusion. Et le sport peut y apporter une contribution majeure. Jusqu’à présent, lorsqu’elles voulaient créer des offres inclusives, les fédérations sportives cherchaient à contacter directement les organisations de sport-handicap. En tant qu’association faîtière nationale, nous souhaitons aller plus loin et avons reçu à cet effet des fonds de la Fondation suisse pour l’encouragement du sport. Swiss Olympic dispose ainsi d’une cagnotte qui permettra de financer des projets d’inclusion pour la période de 2023 à 2026. Mon poste a été créé pour coordonner ces projets et offrir un point de contact national à toutes les parties prenantes.

accepté de faire de l’inclusion un domaine d’encouragement. Les petites structures aussi peuvent et doivent nous soumettre leurs demandes. Mais il n’y a aucune contrainte, la motivation pour ce sujet doit venir des fédérations elles-mêmes. Nous sommes conscients que nous exigeons beaucoup et toujours plus d’elles: sport de compétition, sport pour tous, éthique, égalité, inclusion. Mais cela reflète aussi le rôle essentiel du sport dans la société.
Comment ton travail contribue-t-il à compléter l’offre existante de PluSport et de l’ASP?
Dans l’idéal, il crée des synergies dans toutes les directions. Il a des répercussions dans les fédérations et jusque dans les clubs de sport. Au final, la vision que les personnes avec et sans handicap puissent faire du sport ensemble dans toute la Suisse prend forme comme souhaité. Parallèlement, nous fournissons un travail de sensibilisation qui s’étend ensuite à d’autres domaines du quotidien. L’an prochain, nous souhaitons par exemple sensibiliser la jeunesse sportive à la rencontre des talents à Tenero. Je m’adresserai alors sûrement aux deux clubs en fauteuil roulant du Tessin.
La plupart de nos cours et entraînements s’adressent uniquement aux personnes en fauteuil roulant. Selon toi, quelle est l’importance de ces offres séparatives?
Comment le sport suisse peut-il devenir plus inclusif?
Les fédérations sportives de Swiss Olympic peuvent déposer des demandes. Un soutien financier est alors accordé aux projets et grands événements (inter)nationaux à caractère inclusif, comme les CM de cyclisme et de paracyclisme à Zurich. Afin d’obtenir la plus grande portée possible, nous avons en outre explicitement demandé aux dix principales fédérations sportives de faire de l’inclusion leur cheval de bataille quotidien Celles-ci doivent montrer de manière crédible qu’elles mettent des ressources à disposition pour cette cause et qu’elles créent des offres et des services afin de recevoir des subventions de notre part. Les retours ont été très positifs, neuf d’entre elles ayant
En quoi consiste exactement ton travail? Je me considère comme une plaque tournante et une interface pour l’inclusion dans le sport suisse. Une fédération peut m’interroger sur ce qu’est au juste un projet pertinent. La fédération de handball, par exemple, emploie déjà un coordinateur sportif pour l’inclusion et a constitué sa propre ligue pour les équipes mélangées, la TogetherLeague. J’y ajoute juste quelques idées. Je fais du coaching pour les fédérations sportives et je suis en contact avec les associations de sport-handicap, avec l’ASP/ Sport suisse en fauteuil roulant et PlusSport, afin de connaître leurs offres et créer des liens. J’intègre aussi les responsables de l’inclusion des cantons et – très important – les personnes handicapées. Elles doivent participer activement à la discussion et à l’organisation. De nouvelles offres naissent de cet effort commun, condition sine qua non pour que nous accordions des fonds. Je ne mets donc pas moi-même en œuvre les projets, mais je réunis les «bonnes» personnes et j’accompagne les processus.
L’inclusion est un processus qui commence généralement de manière séparative et se termine de manière intégrative. Bien sûr, c’est génial que les gens, qu’ils soient piétons ou en fauteuil roulant, fassent du sport ensemble. Je pratique le golf, où cela fonctionne à merveille. Mais cela ne convient pas à toutes les disciplines ni à tous les jeux. Les deux offres sont souvent nécessaires pour que chacun et chacune puisse faire du sport selon ses possibilités et ses goûts. Nous voulons aider toutes les personnes intéressées à choisir de manière libre et autonome quelle discipline elles souhaitent pratiquer, quand, où et comment.

DÉMÉNAGEMENT
Trouver la perle rare
Dénicher un logement accessible en ville est souvent un vrai parcours du combattant. Dolores Gueissaz, une septuagénaire d’Yverdon, en a fait l’expérience. Mais grâce au soutien de l’ASP et de la FSP elle a trouvé son bonheur.
Peter Birrer
Elle a beaucoup douté, pensant par moments: «Non, ça ne se fera pas.» Mais tout est différent maintenant. Dolores Gueissaz nous fait visiter son joli trois pièces et demi de 88 m² doté d’une salle de bain accessible et d’une cuisine adaptée. Dans le salon, une plateforme élévatrice télécommandée lui permet d’accéder sans effort à son grand balcon. «Je suis tellement contente que ça ait marché», confie Dolores dont les yeux s’embrument et dont le visage reflète un réel soulagement.
Elle a vécu quarante ans à Villars-Burquin avec vue sur le lac de Neuchâtel. Lorsque son mari décède en 2021, elle décide de chercher un appartement. Même si elle tient à sa maison sans obstacles et à la paisible commune vaudoise, elle ne veut pas y vivre seule. À son âge, il est plus facile pour elle d’habiter en ville, ne serait-ce que pour les magasins ou les soins médicaux.
La douche froide «Je voulais anticiper, car qui sait dans quel état de santé je serai dans quelques années», explique-t-elle. Elle voit son avenir à Yverdon-les-Bains. «C’est ma ville», dit-elle. Dolores, qui est devenue paraplégique à 16 ans suite à un accident de voiture, s’abonne à plusieurs plateformes de recherche immobilière. Dans six mois, pense-t-elle, elle aura sûrement trouvé une solution. Mais elle se trompe. «Ça a été la douche froide, il n’y avait aucune offre d’appartements accessibles», raconte-t-elle.
Quand elle en découvre un par hasard, elle croit toucher au but. Comme il faudrait y faire des aménagements structurels, elle
contacte l’ASP. Même si elle a l’habitude d’assumer beaucoup de choses toute seule («Je suis dotée d’une très forte volonté», dit-elle), elle est heureuse de compter sur le soutien de l’ASP. Judith Nkoumou, qui travaille au département Conseils vie de l’ASP pour la Romandie, la met en relation avec Dominik Widmer, l’un des architectes du Centre construire sans obstacles.
Mais sa visite de l’appartement coupe court au rêve de Dolores. D’après l’estimation, les coûts de transformation seraient trop élevés. «La recherche a pris la tournure d’un vrai combat», soupire-t-elle.
Heureusement, dans son entourage, beaucoup sont au courant de ses projets et ouvrent l’œil. Au cours d’une promenade, une amie découvre finalement un panneau sur un terrain à un jet de pierres de la vieille ville d’Yverdon. Le bâtiment de la paroisse fait place à un immeuble avec des appartements à louer, les personnes intéressées peuvent téléphoner.
Des larmes de joie C’est ce que fait Dolores. Et bientôt, elle rencontre l’architecte chargé de la nouvelle construction avec Dominik Widmer et les deux responsables du futur bâtiment. Le fait qu’elle se soit annoncée suffisamment tôt joue en sa faveur, tout comme l’acharnement dont Dominik fait preuve. Et elle décroche le bail.
La future locataire est tout de même inquiète car elle sait que les coûts supplémentaires liés à l’accessibilité ne sont pas couverts par le maître d’œuvre. Et elle ne peut pas débourser plus de 50 000 francs. Judith Nkoumou prend alors le relais. Elle dépose un dossier à l’AI pour la prise en charge des coûts et une demande de préfinancement auprès de la Fondation suisse pour paraplégiques.
Pendant ce temps, Dominik ébauche les plans de la salle de bains et d’une plateforme élévatrice qui permettra d’accéder au balcon. La cuisine sera adaptée aux besoins



des personnes en fauteuil roulant. Le plan de travail, le four, les placards: tout sera à une hauteur accessible. Et les portes d’entrée de l’immeuble et du garage souterrain seront automatisées.
Mais Dolores est toujours sur des charbons ardents. Elle n’a encore reçu aucune réponse concernant le financement. Un beau jour, Dominik l’appelle et lui demande: «Vous voulez entendre une bonne nouvelle?» Notre septuagénaire, qui est alors au volant, retient son souffle. «La Fondation suisse pour paraplégiques prend en charge le préfinancement», poursuit-il. Dolores se range sur le bas-côté et laisse libre cours à ses larmes. Son rêve est enfin à portée de main.
«Je n’aurais eu aucune chance»
Elle déménage fin 2023. Elle emballe ellemême plusieurs cartons ce qui fait ressurgir beaucoup d’émotions. Elle remise maints souvenirs qu’elle a partagés avec son cher époux. Mais au moins, elle a trouvé une solution idéale pour la maison. Son fils s’y installe avec sa famille et quand elle lui rend visite, c’est un peu comme si elle rentrait chez elle.
Grâce à de nombreux coups de main, le déménagement se passe pour le mieux. Et Dolores souligne: «Sans le soutien de Dominik Widmer et de Judith Nkoumou, je n’aurais eu aucune chance. Quand je repense à la manière dont Dominik s’est battu
ASTUCES DE CONSEILS VIE (CV)
S’installer dans un nouveau logement n’est pas dénué d’efforts, depuis la recherche jusqu’au déménagement proprement dit. De quoi faut-il tenir compte et quel rôle l’ASP peut-elle jouer?
Déménager – qu’est-ce que cela implique pour les personnes en fauteuil roulant?
Souvent, si les personnes concernées ne changent pas de logement, ce n’est pas par choix mais par nécessité. Comme lorsque des travaux de transformation seraient trop coûteux ou n’auraient aucun sens. «Soudain, tout est différent et il faut en plus quitter son environnement familier. C’est un choc pour ces personnes», estime Daniela Vozza, cheffe du département Conseils vie de l’ASP.
Comment procéder pour trouver un appartement adapté?
«En principe, pas différemment des piéton·ne·s», explique Daniela Vozza, soit par différents canaux comme les sites immobiliers courants ou par des relations, sachant que de nombreux logements déclarés comme accessibles nécessitent encore des aménagements. Angela Fallegger, qui est elle-même en fauteuil roulant et travaille comme conseillère pair à l’ASP, recommande: «Cela vaut souvent la peine d’élargir son rayon de recherches et de ne pas se focaliser sur un lieu précis. Et si l’on ne conduit pas, il faut tenir compte des possibilités qui existent à proximité pour faire ses courses et des transports publics.»
Dans quelle mesure l’ASP peut-elle apporter son soutien?
Si des problèmes surgissent, Conseils vie vient à la rescousse. Et le dépar-
pour moi auprès de l’architecte … Il aura toujours une place dans mon cœur! Je suis infiniment reconnaissante à l’ASP et à la fondation. Sans leur aide, je n’y serais jamais arrivée.» Et elle ajoute en souriant: «J’ai dit à mon fils: si je gagne un jour au loto, une partie de mes gains ira à Nottwil.» L’aspect financier a toujours été un sujet
tement prend contact avec l’équipe d’architectes si des travaux de transformation s’avèrent nécessaires – comme pour Dolores Gueissaz. Parallèlement, nos conseillers et conseillères aident les client·e·s à déposer leur dossier à l’AI ou leur demande de soutien financier auprès de la Fondation suisse pour paraplégiques.
L’ASP joue-t-elle aussi un rôle actif lors du déménagement en lui-même? Seulement dans une certaine mesure. Conseils vie assume un rôle de coordination et met en relation les parties prenantes. «Il est préférable que les personnes concernées fassent appel à leur entourage. Exceptionnellement, nous pouvons demander le soutien de la fondation», explique Daniela Vozza. Angela Fallegger conseille de procéder de manière structurée. «De quoi aurai-je besoin en premier lieu dans mon nouveau logement? De sondes urinaires ou de vêtements basiques par exemple. Il est alors utile de tenir une liste détaillée du contenu des cartons. Si c’est possible, je déménagerais en deux étapes. Pour les choses privées et celles qui touchent à l’intimité, je solliciterais des proches», dit-elle.
Déménager est bien souvent source de stress. L’équipe de Conseils vie est ouverte à l’échange – les collaborateurs et collaboratrices peuvent donner des astuces sur la manière de gérer au mieux une nouvelle situation de logement.
pesant pour elle. Elle n’osait pas réclamer de l’argent, car comme elle le dit, «d’autres personnes en fauteuil roulant en ont tout autant besoin que moi». Dominik l’a constamment rassurée et lui a dit de ne pas s’inquiéter. Dolores s’adapte de mieux en mieux à son nouvel environnement, à tel point qu’elle déclare: «J’ai la belle vie.»
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EXERCICE PHYSIQUE
Fit not only for fun
Bandes élastiques, centre de fitness ou cours collectifs: Qu’est-ce qui fait plaisir et améliore la qualité de vie?
Petite discussion de l’équipe de Conseils vie à la pause-café.
Angela Fallegger et Silvia Affentranger
Nous, Angela Fallegger, conseillère par les pairs, et Silvia Affentranger, travailleuse sociale, discutons de nos activités sportives en attendant notre tour à la machine à café.
Angela: «Comment vas-tu? Tu as passé un bon week-end?»
Silvia: «Oui merci», dis-je en m’étirant un peu. «J’ai fait de la gymnastique pour le dos. Ça m’a fait un bien fou: malgré mon travail de bureau, je n’ai presque plus de douleurs depuis que j’y vais régulièrement. Mais hier, nous avons fait de nouveaux exercices. Et ce matin, j’ai des courbatures. J’arrive à peine à tenir ma tasse. Et toi, tu fais aussi du sport?»
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Angela: «Ma pauvre, je compatis. Moi, j’ai fait de l’escalade ce week-end et j’ai mal partout.»
Silvia: «Waouh, c’est super que tu pratiques ce sport et que tu sois aussi motivée.»
Angela: «Oui, j’aime ça. C’est important de s’y astreindre: renforcement musculaire, étirements, tout un programme! Je fais très attention à ne pas trop solliciter mes épaules.»
Silvia: «Alors, en plus de t’exercer en salle d’escalade, tu fais de la musculation au studio de fitness?»
Angela: «Non. Même si, en tant que membre de l’ASP, je pourrais profiter gratuitement de la salle de musculation du Centre suisse des paraplégiques, je préfère m’entraîner le soir à la maison devant la télé avec des bandes élastiques ou des bouteilles d’eau en guise d’haltères. Ensuite, je vais me coucher, satisfaite et sereine.»
Silvia: «Après ma blessure à l’épaule l’année dernière, j’avais aussi accroché une bande élastique à ma porte.»
Angela: «Voilà! Et après, il n’y a plus d’excuse qui tienne comme quoi il fait trop froid dehors.»
Silvia: «Aujourd’hui, il y a un centre de fitness dans presque chaque village. Dans le mien, je vois de plus en plus de personnes à mobilité réduite.»
Angela: «Oui, j’en connais aussi plusieurs qui fréquentent un studio, et ces derniers sont parfois accessibles en fauteuil roulant. Le fait d’y aller régulièrement aide à structurer le quotidien.»
Silvia: «Mais je trouve aussi sympa de participer à un cours collectif. Ça permet de faire de nouvelles connaissances et de se trouver des intérêts communs.»
Angela: «Oui, à l’escalade, nous sommes une bonne petite bande. Pendant un temps, j’ai essayé le basket-ball dans le club en fauteuil roulant, avec des gens formidables aussi. Mais cela me prenait trop de temps en plus de l’escalade.»
Silvia: «Et c’est hyper pratique de pouvoir louer des fauteuils roulants de sport auprès de l’ASP ou d’Orthotec. On peut ainsi tester différentes activités sans se stresser. Quand j’entends les autres me raconter leurs expériences, ça me donne envie de m’y mettre aussi. Et toi? Quel nouveau sport aimerais-tu découvrir?»
Angela: «Quand je vois quelqu’un qui pratique un sport avec un handicap similaire au mien, je me dis toujours que moi aussi je pourrais y arriver. Dans mon travail en tant que pair, je ne manque jamais d’évoquer la consultation sportive de l’ASP. Ces entretiens aident à trouver sa nouvelle discipline favorite. Mais pour en revenir à ta question, j’ai l’intention de faire du VTT downhill en forêt. Mon vélo est équipé d’un moteur électrique. J’entraîne mes bras, et mes jambes bougent de manière active ou passive. Cela permet d’activer tous les membres et d’entraîner aussi le tronc. C’est parfait pour garder la ligne.»
Silvia: «Je te souhaite bien du plaisir! Moi, je préfère le vélo de plaisance. Bon, je dois y aller, j’ai du boulot. Mais en été, nous retournerons nager ensemble dans le lac, n’est-ce pas?»
Angela: «Oui, avec grand plaisir. Ou nous louerons un stand-up paddle ou un kayak.»
Les autrices montrent l’exemple

Silvia: «Faire du sport après le travail et finir la journée au bar de la plage, en voilà un bon plan!»
PARCOURS
Sévérité de la jurisprudence du Tribunal fédéral
Lorsqu’il s’agit de prendre en compte une carrière d’invalide, le Tribunal fédéral est et reste strict. La plus haute juridiction de Suisse a souligné l’inflexibilité de sa position dans deux arrêts récents.
Michael Bütikofer, avocat et notaire
En 2019 déjà, était paru dans notre revue Paracontact un article sur la question de savoir si et dans quelle mesure une carrière dite d’invalide était prise en compte dans le calcul du taux d’invalidité. Un jugement du tribunal cantonal de Lucerne favorable aux assuré·e·s avait alors été thématisé. Deux arrêts récents du Tribunal fédéral nous donnent l’occasion de revenir sur le sujet. Avant de nous pencher plus en dé-
tail sur les deux nouveaux cas, il convient en premier lieu de donner un cadre juridique à la carrière d’invalide.
Taux d’invalidité
Une personne victime d’un accident ou d’une maladie est souvent confrontée à une baisse de ses revenus en raison de la réduction de ses capacités. Plus cette perte de revenu liée au handicap est importante,

plus le taux d’invalidité est élevé. Dans le système de rentes des assurances sociales, le taux d’invalidité joue un rôle primordial car il détermine le droit à une rente d’invalidité, que ce soit vis-à-vis de l’assuranceinvalidité, de l’assurance-accidents ou de la caisse de pension. En règle générale, plus le taux d’invalidité est élevé, plus le droit à la rente de l’assuré·e est étendu.
Il en découle que ce n’est pas la gravité des séquelles de l’accident ou la gravité des conséquences de la maladie qui détermine le taux d’invalidité et donc le droit à la rente, mais bien plus la perte de revenu que la personne concernée subit à la suite d’un accident ou de la maladie.
Le législateur a ancré ce principe dans l’art. 16 de la LPGA. Cette norme légale définit la méthode de calcul du taux d’invalidité et donc le droit à la rente d’une personne exerçant une activité lucrative. Selon le principe de comparaison, il s’agit d’évaluer en premier lieu le revenu que l’assuré·e aurait pu obtenir sans handicap (appelé revenu sans invalidité), puis de déduire de ce montant le salaire qu’il ou elle est encore en mesure de percevoir malgré son handicap (revenu avec invalidité).
Exemple: si une personne avait un revenu annuel de CHF 80 000.– avant la survenue d’un handicap et qu’elle ne peut plus gagner que CHF 30 000.– par an en raison
des restrictions dues à l’accident ou à la maladie, la personne subit une perte de revenu de CHF 50 000.–. Par rapport au revenu de CHF 80 000.–, la perte de gain représente un taux d’invalidité de 62,5 % (100 %/CHF 80 000.– × CHF 50 000.–). Il ressort de cet exemple de calcul que le taux d’invalidité, et donc le droit à la rente, augmente lorsque le revenu sans invalidité progresse par rapport au revenu avec invalidité, car la perte de gain déterminante pour le calcul du taux d’invalidité croît.
La carrière d’invalide
En principe, le revenu sans invalidité se calcule sur la base du dernier salaire perçu, adapté le cas échéant au renchérissement et à l’évolution réelle des revenus. En effet, selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, l’expérience montre que l’activité exercée jusqu’alors aurait été poursuivie en l’absence d’atteinte à la santé.
De nos jours, alors que de nombreuses personnes actives se perfectionnent continuellement et qu’il n’est plus habituel d’exercer la même profession jusqu’à la retraite, ce principe s’avère problématique, car il exclut de facto une progression positive de la rémunération. Cette problématique est encore plus marquée pour les personnes qui sont atteintes d’un handicap à un jeune âge. Les deux arrêts du Tribunal fédéral mentionnés ci-dessous concernent deux personnes devenues paralysées médullaires alors qu’elles étaient encore jeunes et actives.
Les faits à l’origine du premier jugement, rendu en décembre 2023, étaient les suivants: pendant son apprentissage de gestionnaire du commerce de détail CFC, un jeune a été victime d’un grave accident qui a entraîné une paraplégie complète. Cet accident l’a empêché de poursuivre son apprentissage.
Il s’est donc tourné vers l’informatique et a vite réussi dans sa nouvelle profession. Il a été rapidement promu et son salaire n’a cessé d’augmenter. L’assurance-accidents a toutefois estimé que le jeune homme serait resté gestionnaire du commerce de détail s’il n’avait pas eu d’accident. Elle a donc calculé son revenu sans invalidité en
se basant sur la rémunération d’un gestionnaire du commerce de détail. Elle a ensuite comparé ce salaire de valide à celui d’un informaticien, c’est-à-dire au salaire effectivement perçu par le jeune salarié. La rémunération d’un informaticien étant plus élevée que celle d’un spécialiste du commerce de détail, il n’en résultait quasiment pas de perte de gain et donc pas de taux d’invalidité justifiant une rente. Le jeune homme a notamment fait valoir jusqu’au Tribunal fédéral que s’il était en mesure de faire carrière en tant que personne en fauteuil roulant, il le serait a fortiori sans handicap, raison pour laquelle son taux d’invalidité devait être calculé à partir d’un salaire d’informaticien plus élevé, ce qui lui donnerait droit à une rente d’invalidité vis-à-vis de son assuranceaccidents.
Le second cas, sur lequel le Tribunal fédéral a statué par un arrêt rendu en février 2024, concernait une jeune femme qui avait d’abord effectué un apprentissage d’assistante en soins et santé communautaire CFC et avait ensuite suivi une formation d’infirmière diplômée ES. Un accident l’ayant rendue tétraplégique incomplète, elle ne pouvait plus exercer sa profession d’infirmière et a dû faire des études pour obtenir un bachelor puis un master en soins infirmiers dans une haute école spécialisée. La jeune femme a ensuite travaillé comme collaboratrice scientifique et comme enseignante dans une école supérieure, puis comme experte en soins. Comme dans le cas précédent, le revenu que la jeune femme obtiendrait aujourd’hui sans handicap a été contesté jusqu’au Tribunal fédéral. En appel, elle a fait valoir qu’elle percevrait aujourd’hui au moins la rémunération d’experte en soins et non le salaire plus bas d’une infirmière diplômée. En effet, si elle avait pu suivre avec succès une formation continue et travailler en tant qu’experte en soins malgré les limites de son handicap, elle le pourrait à plus forte raison sans handicap.
Jurisprudence du Tribunal fédéral
Le Tribunal fédéral admet que, lors de la détermination du revenu sans invalidité, il faut tenir compte de l’évolution professionnelle qu’une personne assurée aurait
normalement effectuée. Pour cela, il est toutefois nécessaire «qu’il existe des indices concrets permettant de conclure que, sans atteinte à la santé, une progression professionnelle et l’obtention d’un revenu plus élevé auraient effectivement été réalisées». Les indices d’un développement professionnel doivent «en principe exister, même pour les jeunes assuré·e·s, sous forme d’éléments concrets dès la survenance de l’atteinte à la santé».
Dans les deux cas décrits, le Tribunal fédéral a conclu que ni le jeune homme ni la jeune femme ne présentait, au moment de l’accident, d’éléments concrets indiquant une formation continue d’informaticien ou d’experte en soins. Dans les deux dossiers, le Tribunal fédéral s’est montré très strict et a justifié cette décision en résumant le cas de la jeune soignante en ces termes: «Le développement professionnel au sens d’études de bachelor et de master en soins infirmiers invoqué par l’assurée apparaît somme toute comme une possibilité théorique qui ne peut certes pas être exclue, mais dont on ne peut pas non plus dire qu’elle se serait produite avec une probabilité prépondérante.» Il semble dès lors évident qu’une carrière d’invalide réussie ne garantit pas une rente plus élevée.
Nous estimons que cette jurisprudence est ambiguë, car elle pourrait en fin de compte annihiler les incitations à évoluer professionnellement malgré le handicap.
ARRÊTS CITÉS
TF 8C_287/2023 du 13 décembre 2023 et
TF 8C_214/2023 du 20 février 2024


PLANTE MÉDICINALE
Cannabis et spasticité
Le THC contenu dans le cannabis agit sur le tonus musculaire et peut atténuer les douleurs et ce, quasiment sans effets secondaires. Une classification médicale.
Dr méd. Holger Lochmann, médecin adjoint FMH Médecine interne générale REHAB Bâle
Le cannabis est l’un des plus anciens remèdes de l’histoire de l’humanité et était déjà utilisé il y a des millénaires pour le traitement des crampes et des tensions. Des préparations médicales à base de cannabis, dont le principe actif principal est le THC (delta-9-tétrahydrocannabinol) et le CBD (cannabidiol), sont désormais disponibles en Suisse sous différentes formes d’administration auprès de divers fournisseurs, notamment pour traiter la spasticité en cas de paralysie médullaire. Il est préférable de les prendre par voie orale sous forme de solution ou de spray à base d’alcool ou d’huile, afin de garantir un effet constant et durable. Il n’y a quasiment jamais «d’états de défonce» en raison de l’afflux bien plus lent dans le système nerveux dû à la digestion, ni de phénomène de rougeur oculaire.
Le cannabis médical peut en principe être évaporé et inhalé sans fumée à l’aide d’un vaporisateur, comme cela se pratique dans d’autres pays – mais la durée d’action est alors plus courte et les effets secondaires indésirables plus importants («défonce», problèmes circulatoires, passivité). En outre, cette méthode est plus chère que la prise
orale. Les préparations de THC pur à base synthétique (dronabinol) ne sont plus que très rarement prescrites.
Soulager la douleur
Le cannabis THC agit sur des récepteurs cannabinoïdes spécifiques dans le corps, qui contrôlent principalement le tonus musculaire et des fonctions telles que l’appétit et le sommeil. Le THC n’est pas un analgésique proprement dit comme la morphine ou l’ibuprofène, mais il a de bons effets sur les maux provoqués par la spasticité et les tensions musculaires. De plus, il fait disparaître la perception de la douleur et en freine ainsi la spirale d’autorenforcement. Grâce à sa très bonne tolérance et à la possibilité de le combiner sans problème à des médicaments et des principes actifs connus, le cannabis est également utilisé avec succès dans les états douloureux purement chroniques. Beaucoup de patient·e·s rapportent avoir pu diminuer ou même arrêter complètement les analgésiques puissants qu’ils et elles utilisaient avant, ce qui a permis de réduire la fatigue, les troubles de la concentration, la faiblesse et la constipation. Un mode de
vie actif, avec de l’exercice et des contacts sociaux, est indispensable en sus du traitement médicamenteux.
Efficacité en cas de spasticité
Il y a près de 20 ans déjà, une étude solide en plusieurs phases menée au REHAB Bâle (par les Dr U. Hagenbach, M. Mäder et d’autres, Spinal Cord Medicine) a démontré que le THC avait des effets améliorant la spasticité équivalents à ceux du médicament standard Baclofène (Lioresal). La dose quotidienne efficace était d’environ 30 milligrammes de THC. Des doses plus élevées ont entraîné une augmentation des effets indésirables.
Le traitement au cannabis peut aussi avoir des effets secondaires positifs dans certaines situations, comme une action anxiolytique, un effet sur le sommeil, sur l’appétit ou sur les nausées en cas de maladie cancéreuse par exemple. Si la paralysie médullaire est due à une tumeur avec métastases et qu’une chimiothérapie est suivie, le cannabis peut en atténuer les effets secondaires et parfois éviter la prise de médicaments standard.

Effets secondaires
À très forte dose (typiquement en cas d’inhalation), le cannabis THC peut provoquer des troubles de l’humeur et «faire planer», ce qui rend inapte à la conduite et expose à des accidents. L’augmentation de l’appétit peut provoquer une prise de poids, ce qui n’est pas conseillé chez les personnes en fauteuil roulant. Par ailleurs, le cannabis contenant du THC ne devrait jamais être utilisé chez les enfants et les adolescent·e·s, les femmes enceintes et allaitantes, en cas de maladies psychiques et dans les métiers qui requièrent la conduite de véhicules.
Est-ce légal?
En Suisse, la législation est encore très réservée et le cannabis fait toujours partie des substances interdites (dès 1% de THC), même si au quotidien, selon les cantons, la possession de petites quantités n’entraîne aucune sanction. Concernant la circulation routière, le traitement au cannabis prescrit par un médecin peut, d’un point de vue juridique, avoir des conséquences importantes allant jusqu’au retrait de permis, même si, en cas de situation stable et de prise constante, on n’observe normalement pas d’effets significatifs sur l’aptitude à la conduite. On devrait toujours avoir sur soi un passeport cannabis délivré par le médecin. Il faut s’attendre à ce que la situation juridique évolue dans les prochaines années, car certains pays voisins revoient leur réglementation relative à l’usage du cannabis.
Divers projets sont en cours dans des villes suisses, pour que le cannabis soit délivré légalement dans des pharmacies à des consommateur·trice·s enregistré·e·s dans un but non lucratif. Cela se fait généralement sous forme de fleurs («herbe») ou de résine (haschisch), pour l’inhalation, mais aussi la transformation en thé ou en cookies.
Une légalisation du cannabis THC simplifierait sûrement la vie d’un grand nombre de patient·e·s qui en ont besoin, si son usage était officiellement légitimé et si les prix et la qualité étaient contrôlés par l’État. Bien sûr, personne ne souhaite en faciliter l’accès aux enfants et aux jeunes.
Si le traitement au cannabis est pris en charge sans aucun problème par les assurances-accidents, il n’est que très rarement remboursé par les caisses maladie comme «prestation non obligatoire». En raison des hautes exigences de qualité et du marché très restreint, les prix du traitement médical sont élevés, avec près de CHF 1,50 par milligramme de THC pour une dose quotidienne nécessaire de 10 à 20 milligrammes de THC pour la plupart. Actuellement, il n’est plus nécessaire d’obtenir une autorisation exceptionnelle de l’Office fédéral pour le traitement au cannabis, mais le médecin prescripteur doit remplir un formulaire en ligne et établir une ordonnance de stupéfiants.
THC vs CBD
Le second principe actif principal du cannabis est le CBD (cannabidiol). Comparé au THC, il n’a pas d’effet puissant et n’est pas psychoactif. Il peut être acheté librement sous diverses formes et être consommé comme d’autres produits alimentaires ou de luxe. Malheureusement, les produits à base de CBD pur n’agissent pas sur la spas-
INFORMATIONS PRATIQUES
Comment obtenir une ordonnance de cannabis médical?
Parlez-en à votre médecin traitant et informez-vous sur Internet, par exemple sur: www.cannaplant.ch www.medcan.ch www.sgcm-sscm.ch
Consommation
Ne mélangez jamais le cannabis avec du tabac, car la nicotine qu’il contient a des effets contraires et crée une forte dépendance. Le goudron est cancérigène. Pour une consommation à faible risque, il est
ticité et déploient tout au plus un léger effet analgésique. En outre, ils sont très chers et leur qualité n’est pas aussi bien contrôlée que celle des médicaments à base de THC. Le traitement miraculeux au CBD que l’on prône un peu partout ne peut donc pas être recommandé du point de vue médical et ne répond généralement pas aux attentes. Le CBD est utilisé avec succès à haute dose comme médicament pour traiter de très rares formes d’épilepsie congénitale. Le CBD complète bien les médicaments contenant du THC, car la combinaison en atténue les troubles de l’humeur et en améliore ainsi la tolérance.
Depuis plus de 15 ans, je conseille et je traite régulièrement des patient·e·s atteint·e·s de paralysie médullaire et d’autres pathologies avec du cannabis. Les deux tiers des retours sont positifs. Lors d’une évaluation menée en 2016, 50% ont indiqué une amélioration des troubles. L’effet secondaire le plus souvent cité est la sécheresse de la bouche. Le cannabis est une option précieuse pour de nombreux troubles chroniques, mais il n’est pas non plus le «bon» médicament pour tout le monde. En général, les hommes y réagissent plus positivement que les femmes. Ce sont surtout les coûts, l’administration qui en découle et les réglementations légales qui posent problème. Les personnes intéressées doivent être bien informées et bénéficier d’un suivi médical et thérapeutique.
conseillé d’utiliser un vaporisateur qualitatif, tel qu’il est notamment autorisé au Canada pour un usage médical.
Valeurs limites
À l’étranger, d’autres valeurs limites et règles s’appliquent au cannabis, par exemple la valeur limite de l’UE pour les produits de cannabis CBD est plus basse qu’en Suisse (en général 0,2% de THC max. autorisé). Les produits CBD légaux dans notre pays (jusqu’à 1% de THC légal) sont parfois interdits à l’étranger et vous encourez des amendes élevées et des procès. Informez-vous à l’avance.
Tout est accessible
Un village olympique peut-il constituer une force motrice pour l’aménagement sans obstacles de l’espace public et privé? C’est ce que nous révèle l’entretien avec le responsable de Paris 2024.
Micha Wäfler et Nadja Venetz

Laurent Michaud, directeur du village olympique et paralympique de Paris 2024, a coordonné les prestataires de services lors de la phase de réalisation. Pendant les Jeux, il est chargé de veiller à ce que tout se passe bien, de la sécurité à l’hébergement, en passant par la restauration, le transport et tous les autres services proposés dans l’ensemble du village.
Comment le village olympique a-t-il été conçu pour qu’il puisse être utilisable par la totalité des athlètes, quel que soit leur handicap?
SOLIDEO est responsable de la construction et de l’exploitation des installations olympiques. L’entreprise a été spécialement créée pour cet événement. SOLIDEO est
quasiment l’architecte du village et a dû garantir un respect absolu des normes de construction et de planification de projet, dont faisaient aussi partie toutes les mesures relatives à l’accessibilité. Les prescriptions en la matière sont ancrées dans la loi française.
Le village est par conséquent entièrement sans obstacles. Les pentes ne dépassent pas 4%, de sorte que toutes celles et ceux qui ont besoin d’un fauteuil roulant puissent se déplacer sans problème absolument partout. Il existe des lignes de guidage aux passages piétons qui permettent aux personnes malvoyantes de traverser la rue sans danger. Et nous allons en outre mettre en service un système de cartes tactiles et interactives qui les aideront à s’orienter dans le village.
Et qu’en est-il des appartements?
Sont-ils aussi sans obstacles?
Le même principe s’applique aux appartements. Les accès et les portes sont aménagés de manière à ce que les personnes en fauteuil roulant puissent y entrer facilement. Tous les logements disposeront au moins d’une salle de bains sans obstacles avec un siège de douche. Le système de chasse d’eau des toilettes a été spécialement conçu pour que les résident·e·s amputé·e·s des membres supérieurs puissent appuyer sur le bouton. Les cadres de lit sont à une hauteur qui permet de se transférer du fauteuil au lit. Les meubles tels que les étagères ou les penderies ont été conçus pour être à portée de main des personnes en fauteuil roulant. Et les prises de courant ont été placées plus haut pour les rendre plus accessibles aux personnes à mobilité réduite, entre autres exemples.

Qu’en est-il du concept de mobilité du village?
La mobilité dans le village est très importante pour nous, car le village s’étend sur 52 hectares. Les athlètes doivent pouvoir s’y déplacer librement sans faire d’efforts. Il y aura des navettes électriques sous forme de voiturettes de golf qui pourront accueillir deux passagers en fauteuil roulant. Ces navettes circuleront en permanence dans le village et s’arrêteront toutes les deux minutes aux intersections. En outre, nous avons mis en place des systèmes de micromobilité avec notre partenaire de mobilité Toyota. Il s’agit d’appareils de traction qui peuvent être raccordés au fauteuil roulant afin que les athlètes ménagent leurs forces lorsqu’ils et elles se déplacent dans le village.
Comment a-t-on évalué ce dont les personnes en situation de handicap avaient besoin?
Paris 2024 a une commission des athlètes qui aide le comité d’organisation à mettre en œuvre les Jeux. Des athlètes olympiques et paralympiques atteint·e·s de divers handicaps siègent dans cette commission. Ces personnes nous ont beaucoup aidés dans la conception du village. Elles ont testé les accès, les chemins, les entrées, les appartements et le mobilier. Chaque étape du projet a été validée avec la commission des athlètes. À un autre niveau, il y a le Comité International Paralympique IPC, avec lequel nous avons aussi étroitement collaboré pour créer un village qui réponde à ses exigences et à son cahier des charges.
Quel a été le plus grand défi pour construire un village sans obstacles? Les dénivelés ont été un problème épineux. Il y a environ 15 mètres de différence entre la partie supérieure du village et la partie inférieure, ce qui implique de nombreuses pentes et beaucoup de surface à relier. Il a donc fallu installer des rampes pour en permettre l’accès. Des rampes avec des marquages tactiles étaient également nécessaires pour que les personnes malvoyantes puissent mieux s’orienter dans le village. L’étroitesse des rues, associée à une grande diversité de mobilité, était également un challenge. Nous avons des personnes qui se déplacent à pied, à vélo ou en voiture.
Pour garantir la sécurité, nous avons réduit la vitesse à 30 km/h, ce qui a nécessité une importante signalisation.
Y a-t-il des endroits qui ne sont pas accessibles?
Non, tous les espaces sont accessibles à toutes et tous. À l’origine, il y avait des mezzanines dans le restaurant principal qui n’étaient pas accessibles en fauteuil roulant. Ces zones n’auraient été d’aucune utilité pendant les Jeux Paralympiques. Grâce au vote de la commission des athlètes, ces mezzanines ont été supprimées. Désormais, tout est réellement accessible à tout le monde.
Parlons encore de la durabilité.
Comment les déchets sont-ils traités?
Nous sommes très attentifs au tri des déchets. Cela faisait également partie des exigences imposées à nos partenaires et fournisseurs. Nous menons des programmes de sensibilisation auprès du personnel afin qu’il applique le tri. Ce programme encourage aussi les délégations à trier leurs déchets et à en réduire la quantité. Nous avons des objectifs très ambitieux, notamment en ce qui concerne les déchets alimentaires. Le but est d’éviter le gaspillage et de réduire à zéro les déchets alimentaires. Les restaurants fonctionnent à flux tendus, ce qui signifie qu’ils ne produisent que ce qui correspond aux besoins.
Comment l’utilisation durable est-elle garantie après les Jeux?
Le village est situé en Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. L’ancienne zone industrielle est transformée en un quartier qui sera d’abord utilisé comme village olympique. Le village n’est donc pas bâti sur une friche, mais s’adapte à l’infrastructure existante. Nous ne construisons pas une cité-dortoir, mais des appartements avec des commerces au rez-de-chaussée pour l’après-Jeux. Et comme il y aura des magasins, il y aura aussi des cabinets médicaux, des pharmacies, des banques, des bureaux de poste, des écoles maternelles et une école primaire. Pendant les Jeux, nous utiliserons cet espace qui sera ensuite disponible pour ces prestations de services. Après les Jeux, nous aurons un quartier vraiment très vivant, avec des restaurants et des bars. Nous avons fait de notre mieux pour intégrer
nos services dans ce qui existait et pour ne pas construire de maisons ou tentes temporaires. Cela réduit en outre notre empreinte carbone. Nous sommes persuadés de laisser ainsi un véritable héritage à la Seine-Saint-Denis pour l’après-Jeux.

Accès sans obstacles à tous et partout

Des rampes pour franchir les dénivelés
En quoi un village olympique peut-il contribuer à une meilleure accessibilité? Les Jeux nous donnent l’occasion de sensibiliser les habitant·e·s à la population en situation de handicap ainsi que de tester et de mettre en œuvre des mesures facilitant les déplacements des personnes à mobilité réduite en milieu urbain. Je vois le village comme un laboratoire d’expérimentation dans lequel nous avons des solutions innovantes pour que l’espace soit utilisable par tout le monde.

BÉNÉVOLAT
Au cœur de la «Wheelchair Mafia»
Manuela Schär, spécialiste des voyages à l’ASP et sportive de haut niveau, est partie travailler comme bénévole en Thaïlande dans un refuge pour chiens. Bien préparée, elle y a vécu une très belle expérience.
Peter Birrer
Faire du bénévolat dans une organisation de protection des animaux – c’était un souhait de longue date pour Manuela Schär mais elle n’arrivait pas à le concrétiser, car beaucoup de ces établissements sont situés sur des terrains impraticables.
Or un jour, sur les réseaux sociaux, la jeune femme de 39 ans tombe sur une institution qui la fascine immédiatement. Elle
découvre des vidéos de chiens paralysés qui peuvent se déplacer de manière autonome grâce à des engins sur roulettes – et qui portent le surnom affectueux de «Wheelchair Mafia».
L’organisation située dans la province de Chonburi à l’est de la Thaïlande s’appelle «The Man That Rescues Dogs», soit TMTRD en abrégé. Manuela écrit aux responsables
pour proposer ses services en tant que bénévole – et on lui répond qu’elle est la bienvenue. De son côté, le chef des bénévoles veut lui aussi en savoir plus sur la Suissesse. Quelle est la largeur de son fauteuil roulant? Peut-elle se transférer toute seule? «Des questions aussi précises m’ont grandement rassurée: ça montrait qu’on prenait les choses vraiment au sérieux», explique Manuela.



Des balades, de la nourriture et des caresses
Manuela Schär a vécu de beaux moments lors de sa mission bénévole en Thaïlande.
chemin, elle rencontre régulièrement des chiens qui la reniflent avec curiosité, elle et son fauteuil roulant. Elle n’en a jamais peur. Pendant la pandémie de Covid-19, Manuela Schär, qui a adopté un terrier de Boston baptisé Lui en 2018, a suivi un cours de communication canine et comprend leur langage corporel. C’est comme cela qu’elle parvient à déchiffrer les intentions des chiens en Thaïlande.
coup d’amour par des caresses et des câlins. Elle parle aux animaux ou va les promener. C’est comme cela qu’elle a rejoint la «Wheelchair Mafia», raconte-t-elle en souriant.
Qu’est-ce qui m’attend vraiment?
Quand elle se lance dans l’aventure le 11 décembre 2023, ce n’est pas sans une certaine appréhension, bien qu’elle se soit bien préparée: Qu’est-ce qui m’attend vraiment? Le site sera-t-il suffisamment accessible? Et surtout, comment fonctionne la protection des animaux sur place?
Mais dès qu’elle arrive en Thaïlande, sa nervosité s’envole. Un chauffeur, recommandé par l’organisation, vient la chercher et la conduit à Chonburi dans son logement fonctionnel, en grande partie sans obstacles. S’il lui manque quelque chose, elle se débrouille: elle reconvertit ainsi un tabouret de jardin en chaise de douche. Manuela aime la simplicité.
Le refuge pour chiens se trouve à environ un kilomètre de l’hôtel. Les deux premiers jours, on vient la chercher, puis elle préfère faire le trajet par ses propres moyens sur la route très fréquentée sans trottoir. En
«Tout s’est avéré mille fois mieux que prévu.»
Chez TMTRD, les gens l’accueillent chaleureusement et lui facilitent l’intégration. L’organisation, qui compte plus de 40 employé·e·s fixes passionné·e·s, offre un foyer à quelque 700 chiens, dont beaucoup ont été abandonnés, malades ou blessés. Le refuge ne se compose pas uniquement d’enclos, mais dispose aussi d’une clinique. Près de 500 chiens errants des environs et de la jungle sont également pris en charge.
Dans les enclos ou en tournée Le refuge est bruyant, il sent le désinfectant et la décharge publique toute proche, mais cela ne dérange pas du tout la Suissesse originaire de Kriens. Elle passe de nombreuses heures dans les enclos auprès des chiens, surtout ceux qui se déplacent avec des roulettes. Elle aide en outre aux travaux de nettoyage et distribue beau-
Elle accompagne en outre le personnel chargé de nourrir les chiens errants lors de la tournée matinale à Chonburi. La communication n’est certes pas toujours facile, car les gens ne parlent presque pas anglais. Mais dans de ce genre de cas, il existe des outils modernes comme Google Translate et la communication se fait sans problème grâce au portable.
Le logo sur la tenue de course
Manuela vit de beaux moments en Thaïlande: «Tout s’est avéré mille fois mieux que prévu.» Plusieurs mois après son retour, elle pense toujours beaucoup à TMTRD. À l’avenir, elle affichera son attachement à l’organisation de protection des animaux lors des compétitions: elle portera son logo sur sa tenue de course.
Si l’occasion se présente, elle voudrait retourner en Thaïlande et se rendre utile en tant que bénévole. «Les chiens m’apportent énormément», dit-elle en parlant aussi de Lui, son petit compagnon à quatre pattes: «L’adopter a été la meilleure décision de ma vie. C’est un petit prince avec qui je peux me taper des délires et qui fait des numéros à mourir de rire.»
SAUT PENDULAIRE
Osez le grand saut!
Le 17 août, les plus téméraires d’entre vous pourront se jeter dans les impressionnantes gorges du Pissot et faire une chute libre de trente mètres.
Ce saut pendulaire a lieu près du Château-d’Œx. Un must absolu pour les adeptes de sensations fortes!

Saut pendulaire spv.ch/manifestations
PARCOURS EN HANDBIKE Roulez jeunesse!
Le 17 août, nous organisons avec les «Sense-Bikers» un parcours en handbike dans le canton de Fribourg.
Entre la beauté du paysage et la convivialité du groupe, vous passerez de très bons moments. Celles et ceux qui veulent se mesurer aux autres participeront le lendemain à la course amicale en handbike. Il y aura aussi un bikepark pour se frotter à divers obstacles.
Parcours en handbike spv.ch/manifestations

VOYAGES
Sous le soleil de Ténériffe
Le 2 mars, un groupe de voyageurs et de voyageuses s’est rendu à Ténériffe et est tombé sous le charme de cette petite île des Canaries.
Comme la mer était encore trop fraîche pour s’y baigner, nous avons passé ces journées ensoleillées au bord de la piscine chauffée. Les nombreux restaurants et bars des environs nous ont permis de varier les plaisirs et les sorties le soir. L’accessibilité de l’île est particulièrement remar-
BÉNÉVOLAT
Cours de préparation
Accompagnez nos voyages dédiés aux personnes tétraplégiques en tant que soignant·e bénévol·e.
Notre cours du 26 octobre vous donnera un aperçu des principaux aspects des soins à prodiguer aux tétraplégiques, du maniement du fauteuil roulant et du déroulement de nos voyages. Aucune connaissance préalable en soins n’est requise.
Cours
Soins et accompagnement des voyages, spv.ch/manifestations
quable. De notre hébergement, l’hôtel de cure «Mar y Sol», à la promenade de la plage «Playa las Vistas», tout était quasiment sans obstacles. «L’île convient parfaitement aux touristes en fauteuil roulant», résume avec pertinence Sandra Laube, l’une des participant·e·s.
Envie de partir en vacances avec nous?
Notre offre spv.ch/manifestations
ÉVÉNEMENT
Respirer l’air de la montagne
Le 14 septembre, venez découvrir les Alpes fribourgeoises sous la devise «par monts et par vaux avec des CV».
À bord d’un véhicule tout terrain, nous vous emmenons au Cousimbert des Particuliers. Après avoir bu un verre au sommet, savourez votre repas de midi avec une vue extraordinaire à 1488 m d’altitude.
Cela vous intéresse?
Informations et inscription

Au-dessus des cimes
Prendre de la hauteur et remonter le temps, c’est ce qu’a fait le CFR Lausanne l’espace d’un week-end prolongé en Alsace.
Nadja VenetzTout est parti du Chemin des cimes. Le responsable sportif du CFR Lausanne a parlé de ce lieu magique en Alsace à Xavier Rusconi, qui dirige le ressort Culture et loisirs du club depuis avril 2022. Tous deux ont été emballés par l’idée. Xavier Rusconi a effectué des recherches sur Internet pour savoir s’il était possible d’y organiser une visite avec le club en fauteuil roulant et de quelle manière. «Le chemin des cimes était le clou de notre sortie. J’ai donc planifié les autres activités autour de cela et j’ai regardé ce qu’il y avait encore à voir et à faire dans la région», explique-t-il. Et il voulait faire les choses bien, car c’était sa toute première excursion en tant que responsable de la culture et des loisirs. Jocelyne Guinet, ancien membre du comité, est allée spécialement en Alsace au préalable pour tester l’hôtel et les excursions.

Plongée dans le XXe siècle 14 personnes se sont inscrites pour le week-end prolongé du 18 au 20 août 2023. Elles ont mis le cap au nord à bord du car adapté de Buchard Voyages. Le groupe a fait une première étape à l’Écomusée d’Alsace à Ungersheim. Le plus grand musée à
ciel ouvert de France téléporte ses visiteurs et visiteuses dans un village alsacien du début du XXe siècle, où l’on peut admirer près de 80 maisons traditionnelles et observer la fermière en pleine traite des vaches et le forgeron ou le charpentier à l’œuvre. Le pain est cuit dans un four à bois et plus de 60 animaux de ferme vivent dans le village. «La visite de l’écomusée était formidable», s’enthousiasme Xavier Rusconi.
Le groupe était hébergé à l’hôtel «Au Lion d’Or» à La Petite-Pierre qui dispose de deux chambres entièrement accessibles. Dès lors qu’il s’agissait de loger plusieurs hôtes en fauteuil roulant, il fallait l’aide d’un ou d’une accompagnant·e dans les autres chambres, raconte Xavier Rusconi. «Le personnel de l’hôtel s’est montré très prévenant à notre égard.» Le restaurant de la maison a lui aussi fait l’unanimité. «En plus, c’était pratique que notre car puisse se garer juste devant l’établissement.»
29 mètres au-dessus du sol
Le samedi, nos touristes se sont rendu·e·s au «Chemin des cimes Alsace» à Drachenbronn-Birlenbach, soit à une heure de bus à peine de l’hôtel. Une passerelle en bois monte en pente douce (6%) jusqu’en sommet de la tour panoramique, plantée au beau milieu de la forêt. Une fois en haut, on surplombe la canopée et le regard embrasse les Vosges du Nord, la plaine du Rhin et la Forêt-Noire. «En fauteuil roulant, on y monte en sept ou huit minutes si l’on dispose d’un appareil de traction», explique Xavier Rusconi. Mais si on va trop vite, on passe à côté de plein de choses. Le long du sentier, des panneaux explica-
tifs et des jeux livrent des informations sur la faune et la flore locales. Xavier Rusconi conseille de prévoir une demi-journée pour la visite.
Avant de rentrer en Suisse, le groupe a visité Colmar. De magnifiques maisons à colombages bordent la zone piétonne. Dans le quartier de la «Petite Venise», des barques voguent sur les canaux de la Lauch et rappellent la célèbre cité des Doges. Les participant·e·s auraient bien aimé rester plus longtemps, à Colmar en particulier, mais aussi en général. «Notre programme était déjà très dense pour les trois jours. L’idéal serait de planifier un séjour d’une semaine», estime Xavier Rusconi. Il est toutefois ravi de sa première excursion. Tout s’est déroulé sans accroc. Un bel exemple à suivre.


VIVRE SES RÊVES
Le vaste monde
Marcel Stalder parcourt le monde depuis plus de 30 ans. Et il a désormais trouvé le véhicule rêvé pour le faire: un Sprinter transformé.
Nadja VenetzDehors, le ciel est gris et il pleut. «Il fait 23 degrés à Barcelone aujourd’hui, j’aimerais bien y être», annonce Marcel Stalder, qui aime la chaleur et les voyages. Il part à l’étranger trois à quatre fois par an. Cela fait longtemps qu’il ne compte plus les pays visités, mais «j’ai déjà dû prendre l’avion une bonne cinquantaine de fois». Sans parler des expéditions avec son Sprinter. Il a toujours eu envie de découvrir le monde, mais ce n’est qu’après son accident qu’il s’est mis à l’explorer. Le Bâlois est en formation de conducteur de train lorsqu’il fait une chute de trampoline en 1989: tétraplégie, traumatisme crânien, embolie pulmonaire. Au début, il ne voyait aucune perspective. Mais aujourd’hui, il déclare: «J’ai retrouvé goût à la vie grâce aux voyages.»
Quatre ans après son accident, il prend l’avion pour la première fois, accompagné de cinq ami·e·s et de ses parents, direction les États-Unis. Rétrospectivement, il rit de sa naïveté: «Je n’avais aucune idée de ce à

quoi je devais faire attention en voyageant en fauteuil roulant.» Il n’a pas encore touché le sol américain qu’il a déjà une escarre. Malgré tout, il va jusqu’au bout du circuit. Et il passe les semaines qui suivent son retour sur le lit à microbilles du REHAB de Bâle plutôt que chez lui. «Quand je suis sorti de l’hôpital, je savais ce qu’il ne fallait pas faire.» Et il planifie aussitôt son prochain périple: trois mois en camping-car à travers les États-Unis et le Canada, avec son cousin et son frère. Depuis lors, la fièvre des voyages ne le lâche plus.
Une maison sur roues
Il adore le camping-car parce que c’est comme s’il emportait sa chambre d’hôtel partout avec lui. Son expédition suivante l’emmène à nouveau sur le continent américain. Pendant un an, il sillonne les ÉtatsUnis, l’Amérique latine et même l’Alaska avec trois assistant·e·s. Il achète sur place le camping-car avec lequel ils se déplacent. Au départ, notre aventurier prévoit de ra-

patrier le véhicule par bateau en Suisse, mais il abandonne vite cette idée: «La consommation de carburant était bien trop élevée et l’engin bien trop grand.» Et dans notre pays, il lui aurait fallu un permis supplémentaire pour pouvoir le conduire.

Sur la route en Sprinter et en side-car en Thaïlande
Posséder son propre camping-car est un rêve qui ne quitte pas notre quinquagénaire. Il s’en offre un et le fait transformer selon ses désirs. Mais après l’euphorie initiale, il déchante rapidement. Deux ans plus tard, Marcel le revend. «Je n’avais que l’expérience des États-Unis. Là-bas, on peut stationner partout, les places de parc sont plus grandes et les routes plus larges», explique-t-il. Alors qu’en Europe, on ne peut passer la nuit que dans les campings et ses dimensions sont trop grandes pour les places handicapés.
Depuis peu, il possède un nouveau véhicule: un Sprinter Mercedes d’occasion, déjà muni d’une plate-forme élévatrice et de rails de fixation, vu qu’il servait au transport des personnes à mobilité réduite. Cerise sur le gâteau, Marcel peut prendre place à l’avant avec son fauteuil roulant et regarder par le grand pare-brise. Une expérience inédite, car jusqu’à présent, il devait toujours s’asseoir à l’arrière. Lorsqu’il l’es-

saye avec son frère, il ressent une montée d’adrénaline. «Nous avons fait un petit tour sur l’autoroute. D’abord, j’ai eu peur de basculer vers l’avant, puis j’ai été gagné par l’ivresse de la vitesse», raconte-t-il. L’entreprise de véhicules pour handicapés Ottiger lui installe un lit, un chauffage d’appoint et une kitchenette. «Rien que du basique, mais ça me suffit», souligne son propriétaire, aux anges. Après plus de 30 années de voyages, il dispose enfin du moyen de locomotion dont il rêvait. «Quand je m’installe dans le Sprinter, je ne me sens plus du tout diminué. Je suis alors assis à côté de ma chérie, je regarde le paysage et je profite de la beauté de ce monde», dit-il avec enthousiasme.
Avant de rencontrer sa moitié, Marcel voyageait avec des assistant·e·s qu’il recrutait sur une plate-forme. Les personnes intéressées venaient chez lui pour évaluer les soins à prodiguer. «Pour certain·e·s, vider l’intestin c’était trop demandé», plaisante le globe-trotteur. Avec le temps, il s’est constitué un pool de personnes qui l’accompagnent dans ses virées. Dans l’ensemble, cela se passe bien. Il ne s’est trompé qu’une seule fois sur quelqu’un et depuis, il est encore plus prudent dans son choix. Depuis qu’il part avec sa compagne, les voyages ont
pris une saveur nouvelle. «C’est complètement différent de partir avec une personne que l’on aime et en qui on a une confiance totale.»
Soif de dépaysement
Les pays lointains continuent de titiller le tétraplégique, mais il a de la peine à supporter les longs vols. Alors, l’Europe a également beaucoup à offrir. Le premier grand tour en Sprinter de Marcel et de sa co-équipière leur a fait parcourir l’Allemagne jusqu’à la mer Baltique pendant quatre semaines. En raison de problèmes de santé, il ne peut faire actuellement que des escapades de courte durée, mais le Sprinter s’y prête aussi très bien. «Après deux ou trois heures de route, nous faisons une pause. Je m’allonge et ma copine bouquine.» Ils passent ensuite la nuit à l’hôtel.
Les voyages, c’est la liberté, l’aventure et la nouveauté. Marcel recherche toujours les hébergements à l’avance. Les possibilités sont aujourd’hui très différentes de ce qu’elles étaient il y a 30 ans. Pour le reste, il préfère s’en remettre au hasard. «J’aime me laisser surprendre», dit-il. Il accepte avec flegme que tout ne soit pas toujours accessible. Et aussi que tout ne se passe pas toujours comme prévu. «Lors de mon re-

tour des États-Unis, j’ai eu la diarrhée pendant le vol. C’était extrêmement gênant», raconte-t-il. Il a aussi souffert de plusieurs coups de chaleur et en Thaïlande, il a contracté la dengue. «Là, j’ai frôlé la mort.» Le risque fait partie de ses périples.
Outre tous les séjours qu’il planifie luimême, Marcel est aussi un fidèle client de l’agence de voyages de l’ASP. Il peut alors se détendre et profiter; tout est organisé. On se connaît et le temps passé avec de vieilles connaissances est un bonus. C’est l’idéal pour découvrir comment fonctionne un voyage en fauteuil roulant, estime-t-il. Il conseille ainsi aux personnes récemment blessées de partir d’abord à Ténériffe. «Le vol ne dure pas longtemps et l’île est très accessible en fauteuil roulant», dit-il. Lui-même aime passer plusieurs semaines sur l’île des Canaries à la fin de l’automne.
Marcel raconte ses aventures sur son site Internet. «Je veux montrer aux autres ce qui est possible et les encourager à vivre leurs rêves, qu’il s’agisse de voyages, de sport ou de travail», explique-t-il. Et ses propres rêves? «En tout cas retourner à New York, en Nouvelle-Zélande, au Japon, sillonner le Portugal en Sprinter, aller aux Canaries et en Espagne, en Angleterre et en Écosse, et encore une fois en Suède, mais plus au nord.» Au début de l’été, il partira d’abord en Croatie avec sa compagne, un projet qu’il a déjà dû reporter quatre fois pour des raisons de santé. En espérant que son vœu se réalisera enfin en 2024.
Site Web de Marcel Stalder www.staldi.ch
VOYAGER
Partir en vacances –à quoi faut-il faire attention?
Lorsqu’elles partent en vacances, les personnes en fauteuil roulant doivent soigneusement préparer leur voyage. Silvana Hegglin et Manuela Schär, spécialistes à l’ASP, livrent de précieux conseils et soulignent: être flexible, c’est toujours bien.
Peter Birrer
S’évader, vivre des aventures ou juste se détendre: qui n’aime pas les vacances?
Si le fauteuil roulant n’est pas un obstacle en soi pour couler des jours heureux ailleurs, chaque séjour nécessite une préparation minutieuse. Silvana Hegglin et Manuela Schär, spécialistes des voyages à l’ASP et elles-mêmes en fauteuil roulant, ont rassemblé de précieux conseils à l’intention des voyageur·euse·s individuel·le·s.
Le premier voyage: clarifier soigneusement les choses
Les toutes premières vacances en fauteuil roulant sont source de nombreuses questions et de doutes au moment de planifier son voyage. Nos deux expertes conseillent de ne pas partir d’emblée en avion, mais plutôt en voiture ou en train. À moins de réserver un voyage de l’ASP?
Pour les voyages individuels, il faut se pencher très tôt sur la question des moyens de transport: comment se rendre à destination?
– avec sa voiture/une voiture de location: emporter impérativement la carte de stationnement pour personnes à mobilité réduite. Important: vérifier si elle est aussi valable à l’étranger.
– en car: vérifier l’accessibilité auprès de l’entreprise de transport avant le départ.
– en bateau/croisière: l’accessibilité doit être passée au peigne fin. En cas de nuitées à bord, le prestataire de voyages doit pouvoir fournir des réponses: Le bateau
est-il sans obstacles? Dispose-t-il d’un ascenseur suffisamment large? Quelle est la largeur des portes? Puis-je utiliser la salle de bain avec mon fauteuil roulant? Y a-t-il des moyens de transport pour faire une excursion à terre?
– en train: le centre d’appel des CFF fournit une assistance pour les trajets ferroviaires nationaux et internationaux. Renseignements au 0800 007 102.
VOYAGES EN AVION
Une véritable odyssée
Les voyages en avion sont toujours stressants pour les personnes en fauteuil roulant. Silvana conseille à celles et ceux qui souhaitent partir en avion pour la première fois de ne pas réserver d’emblée un vol transcontinental.
Il est nécessaire d’avertir la compagnie aérienne assez tôt, dans l’idéal plusieurs semaines avant. C’est l’occasion de faire part de ses demandes spéciales ou de ses besoins particuliers. Il faut aussi emporter une attestation médicale pour les médicaments. Le modèle est sur swissmedic.ch.
Petite astuce de nos expertes: emporter un passeport pour les moyens auxiliaires lors des voyages en avion. Celui-ci aidera à passer le contrôle de sécurité si l’on transporte des articles de soin, comme des sondes, des poches à urine, etc. dans
Il faut planifier son voyage de bonne heure. Les clarifications détaillées prennent souvent du temps. Avant chaque voyage, il est conseillé de se faire établir une fiche de diagnostic (en anglais) par le médecin en cas d’urgence médicale.
Un hébergement sans obstacles Sur les sites de réservation d’hôtels, on peut utiliser la fonction filtres pour rechercher
son bagage à main. Ce document peut être commandé auprès de l’ASP, de Coloplast ou d’Hollister et doit être signé par le médecin.
Il n’est pas possible de monter à bord d’un avion dans son propre fauteuil roulant. La porte de la cabine et les couloirs entre les rangées de sièges sont trop étroits. Un fauteuil plus petit (Aisle Chair) est mis à disposition pour le transfert. Le propre fauteuil roulant est mis en soute avec les bagages.
Cela génère-t-il des frais supplémentaires?
Non. Les compagnies aériennes sont tenues de permettre aux personnes à mobilité réduite de voyager comme tout le monde.
Réservation de vol auprès d’une agence de voyages
Toutes les informations concernant le fauteuil roulant doivent être indiquées: lar-
des hébergements adaptés. Les photos, les avis et les blogs sont aussi très utiles. Les villages de vacances Reka ou les auberges de jeunesse se prêtent très bien à des séjours en Suisse. Autres hébergements sans obstacles sur le site Web de Claire & George (www.claireundgeorge.ch).
Beaucoup d’hôteliers savent ce qu’est une douche accessible et l’indiquent sur leur site. D’autres décrivent des «installations adaptées aux handicapés», ce qui n’aide pas vraiment car les besoins varient: les personnes en fauteuil roulant ne sont pas les seules à rechercher des infrastructures sans obstacles, celles atteintes d’un handicap visuel ou auditif aussi.
Le mieux est de demander directement à l’hôtel, par courriel, des informations détaillées:
– Les portes des chambres et des salles de bain sont-elles suffisamment larges?
– Quelle est la hauteur du lavabo?
Y a -t- il un espace libre en-dessous?
– La douche est-elle accessible en fauteuil roulant? Y a-t-il un fauteuil de douche, un lit médicalisé, un élévateur ou un monte-escaliers fixé au plafond?
– Les toilettes sont-elles munies de poignées?
– Quelle est la hauteur du lit?
– Comment se présente l’accès à l’hébergement?
– Y a-t-il possibilité de réserver une place de parc?
– Peut-on voir des photos de tout l’établissement, des salles de bains à l’entrée de l’hôtel?
– Comment se fait l’accès à la piscine: par un lève-personne ou une rampe?
Y a-t-il un caillebotis en bois sur le sable et un fauteuil roulant de plage?
Faites-vous aussi une idée des environs de l’hôtel avec Google Streetview par exemple.
Nos partenaires pour les voyages individuels
– Procap Voyages
– Agence de voyages TUI à Lucerne, interlocutrice Ilona Bieri
– Globetrotter, interlocuteur Roland Bigler
Applications utiles sur votre portable
– Toilet Finder: pour trouver des toilettes à proximité

– Wheelmap: pour trouver des restaurants, cafés, toilettes, magasins, cinémas, parkings, arrêts de bus, etc. accessibles en fauteuil roulant
– Google Maps: Cartes et navigation. On y trouve des informations sur les voyages sans obstacles
– Google Translate: Dictionnaire dans plus d’une centaine de langues
Toujours avoir en tête: rester flexible! Pour Silvana Hegglin et Manuela Schär, la règle d’or est de rester flexible. Car même dans le cas d’un voyage organisé en détail, il peut toujours y avoir un imprévu. Et Silvana de conclure en rappelant: «Il est important de bien réfléchir à l’avance avec qui on voyagera, car dans certaines situations, il faut avoir une grande confiance en la personne accompagnante.»
geur, hauteur, profondeur, poids. Il covient aussi de préciser s’il s’agit d’un modèle manuel ou électrique.
Pour un fauteuil électrique, il faut ajouter la description de la batterie: type de batterie (batterie sèche, au lithium ou au gel), puissance en watts et nombre. Ces informations seront redemandées lors de l’enregistrement. Le mieux est de les noter et de les avoir toujours à portée de main.
L’agence de voyages se charge de déclarer le fauteuil roulant et l’appareil de traction qui doivent être approuvés par la compagnie aérienne. Si l’on veut emporter un Swiss-Trac ou un autre engin de traction, il faut le signaler lors de la réservation. L’aptitude au vol des appareils de traction doit être vérifiée auprès du fabricant (demander une attestation), car tous ne sont pas adaptés à un voyage en avion.
Enregistrement
Les points suivants doivent être respectés:
– Transporter les batteries d’un fauteuil électrique dans le bagage à main
– Les coussins d’assise et les pièces mobiles du fauteuil roulant, comme le garde-boue ou les repose-pieds, doivent être emportés en cabine
– Bien étiqueter le fauteuil roulant (par ex. avec des étiquettes à bagages)
– Faire apposer l’étiquette «Delivery at aircraft» sur le fauteuil roulant, si vous allez à la porte d’embarquement avec celui-ci
Emporter le Swiss-Trac:
Comment procéder?
Le Swiss-trac doit être remis au guichet des objets encombrants. Une notice avec ce message doit être apposée sur la planche de bord: «Do not put on belt!» – «Ne pas déposer sur le tapis roulant!»
Il n’est pas nécessaire de retirer les batteries de l’appareil. Si l’on vous demande quand même de le faire, présentez la confirmation concernant l’aptitude au vol de l’appareil de traction et expliquez qu’après avoir retiré le fusible, tout flux de courant sera interrompu.
Aller aux toilettes pendant le vol
Un fauteuil Aisle Chair est disponible à bord des vols long-courriers. Il faut s’annoncer au personnel naviguant qui emmènera alors la personne aux toilettes dans l’Aisle Chair. Le transfert dans la petite cabine des WC est assez compliqué mais les stewards et hôtesses donnent généralement un coup de main.
Pour les vols plus courts, il est conseillé de retourner aux toilettes avant le départ, à la porte d’embarquement, afin d’éviter d’y aller dans l’avion.
SOIGNANT·E·S BÉNÉVOLES NON PROFESSIONNEL·LE·S
Dolce vita à Grado
Lors des voyages de l’ASP pour les membres tétraplégiques, ces derniers sont pris en charge par des soignant·e·s bénévoles. Enthousiasmée par l’idée, Elvire De Tomi a relevé le défi et a vécu son baptême du feu à Grado.
Elvire De Tomi
Traductrice à l’ASP depuis 5 ans, je connais bien toutes les prestations proposées aux membres. En septembre dernier, je me suis portée volontaire pour accompagner un voyage réservé aux tétraplégiques. Le principe est très simple: chaque participant·e est encadré·e 24 h sur 24 par un ou une bénévole qui l’aide à accomplir les gestes du quotidien. Afin de commencer en douceur, j’ai opté pour un séjour balnéaire à Grado en Italie, sans impératifs d’horaires et axé sur la détente et la baignade.
immédiatement. Son épouse me le confie et, même s’il s’agit de ma première mission, je lui assure que tout se passera bien.

Le jour J, je me mets donc en route pour Nottwil de bon matin, sans trop savoir à quoi m’attendre. De qui devrai-je m’occuper, sera-t-il ou elle un peu autonome, que devrai-je faire au juste, qui seront les autres accompagnant·e·s, et surtout, arriverai-je à suivre les conversations en suisse allemand? Mes interrogations se dissipent dès que j’entre dans le CSP. Les bénévoles et responsables sont déjà là et l’accueil est chaleureux. Difficile de retenir tous les noms, mais je constate que les Alémaniques sont largement majoritaires. Seule une jeune femme de Saint-Imier et un bénévole francophile maîtrisent la langue de Molière. Une fois les présentations faites et les points de détails réglés, nous sortons rencontrer nos vacancier·ère·s en fauteuil roulant. Je fais alors la connaissance de Stefan, la personne qui m’a été attribuée: un Fribourgeois très jovial, sympathique et prévenant, avec lequel le courant passe
Il est ensuite temps de faire monter tout ce petit monde dans le car adapté de l’ASP grâce à la plateforme élévatrice, ce qui prend encore un moment. Je m’installe bien sûr à côté de Stefan et nous profitons du trajet pour briser la glace (nous communiquons en bon allemand, heureusement!). Pour lui aussi, c’est une aventure. En fauteuil depuis trois ans, ce sont ses toutes premières vacances. Je me promets de tout faire pour qu’il puisse profiter pleinement de cette semaine sur la lagune de la mer Adriatique et en garder de merveilleux souvenirs.
Une escorte policière
Le voyage se déroule sereinement et le temps passe vite. En fin de journée, aux abords de la cité balnéaire, nous apprenons qu’une escorte policière nous accompagnera jusqu’à notre hôtel, situé au cœur de la zone piétonne. Et c’est ainsi que deux gentils motards italiens nous ouvrent le chemin à travers les ruelles de Grado, sous les yeux des touristes intrigués. La classe!
Le car s’est à peine garé devant l’hôtel que le personnel se précipite pour nous aider à décharger. Stefan et moi découvrons notre chambre qui se révèle assez spacieuse. La salle de bain et la douche sont entièrement sans obstacles, ce qui est rassurant. À 19 h 30, nous sommes tous et toutes invité·e·s à un apéritif de bienvenue à la terrasse de l’hôtel. Tout en sirotant des

Des vacances idéales: des baignades, des plaisirs culinaires et un super groupe

Aperol Spritz, Hugo et Limoncello, nous faisons plus ample connaissance avec les autres membres du groupe, tous très sympathiques. Tout le monde est ravi d’être là et entend bien passer d’excellentes vacances ensemble!
Nous faisons ensuite honneur à l’immense buffet d’antipasti, aux spécialités italiennes et à l’inévitable assortiment de pâtisseries qui nous attendent. Après avoir découvert cinq glaceries dans un rayon d’un kilomètre, j’abandonne mes idées de régime et décide de savourer la dolce vita!
Vive la plage!
Notre première nuit se passe si bien que je me réveille en sursaut à 7 h 30 car j’ai dormi comme une souche. Heureusement, Stefan aussi et il n’a eu besoin de rien. Les nuits suivantes seront tout aussi tranquilles, ce qui est un soulagement. J’aide mon binôme à se préparer et nous descendons prendre notre déjeuner. Là encore, un incroyable buffet s’offre à nous: large assortiment de petits pains, croissants, yoghourts, confitures, fruits, charcuterie, fromages … et un barista attitré pour nous servir espresso, cappuccino ou latte macchiato!
Je demande ensuite à Stefan ce qu’il a envie de faire et il me répond sans hésiter: «La plage!», ce qui me va très bien. Je rassemble nos affaires et nous partons avec quelques autres à la «spiaggia», où l’on nous attribue des chaises-longues et un parasol face à la mer près d’un café. Nous nous

installons, nous enduisons de crème solaire et entamons ce qui sera notre rituel de toute la semaine: farniente, baignade, bronzage
Puis Stefan, qui m’avait avoué ne pas être un grand fan de baignade, me surprend en étant l’un des premiers à vouloir aller faire trempette. Il compte donc m’impressionner, tant mieux! Je vais aussitôt chercher nos assistant·e·s qui nous apportent un fauteuil spécialement conçu pour que les nageurs et nageuses tétraplégiques puissent entrer et sortir de l’eau. La mer est calme, traversée de douces vaguelettes et d’une température très agréable (24 °C). Notre premier essai est un succès: une fois dans l’eau, après avoir libéré Stefan du fauteuil, nous lui passons un boudin sous les bras et une bouée autour du cou. Il peut alors flotter tout seul, à peine soutenu par moi, et évoluer en apesanteur. Nous restons une vingtaine de minutes dans l’eau avant que le froid ne se fasse sentir. Nous nous réchauffons ensuite au soleil sur nos transats, nous congratulant réciproquement pour notre prouesse. Dès lors, mon protégé mettra un point d’honneur à se baigner deux fois par jour, gagnant à la fin assez d’assurance pour nager lui-même jusqu’aux bouées à la force de ses bras!
Un groupe soudé
Au fil du temps, les liens entre les participant·e·s se resserrent: nous nous retrouvons sur la plage, au café, organisons des sorties pour boire un verre ou manger une

glace, et allons un soir souper ensemble dans le centre historique de Grado, aux jolies ruelles pavées. Nous admirons de superbes couchers de soleil, partageons de nombreux éclats de rire (notamment après deux chutes mémorables mais sans gravité) et passons d’excellents moments qui nous permettent d’oublier pour un temps les soucis du quotidien.
Car les participant·e·s se livrent et racontent l’histoire de leur accident. Pour certain·e·s, cela remonte à plusieurs années, tandis que d’autres apprennent encore à s’adapter à leur nouvelle condition en fauteuil roulant. Une fois de plus, je réalise à quel point la vie peut basculer en quelques instants. Et une fois de plus, je réalise l’importance d’une organisation comme l’ASP. Passer de vraies vacances est une joie inestimable.
Mais le temps file toujours trop vite quand on s’amuse. Le dernier jour, nous quittons Grado avec regret. Stefan et moi promettons de rester en contact et surtout de réitérer l’expérience, car notre tandem a parfaitement fonctionné et «il s’est senti en entière confiance avec moi»: un super compliment! À suivre donc pour une nouvelle aventure.
Vous voulez vous aussi accompagner un voyage de l’ASP? Plus d’informations sur spv.ch/travail-benevole


Une tonne de bagages
Si voyager en Europe relève déjà du défi pour les personnes en fauteuil roulant, imaginez ce que cela peut donner pour une équipe de quinze rugbymen en route vers la Nouvelle-Zélande!
Nicolas Hausammann
Mais il n’y avait pas grand-chose à faire, car la fédération internationale World Wheelchair Rugby avait déjà choisi Wellington, en Nouvelle-Zélande, pour accueillir le tournoi de qualification paralympique. Un challenge pour les athlètes et pour Anina Basler, qui organise tous les voyages des délégations sportives à l’ASP. «L’ensemble du processus, de la décision de
participer à la réservation du voyage a duré trois bons mois», explique la collaboratrice de Sport suisse en fauteuil roulant. Il y avait diverses exigences à prendre en compte, à commencer bien sûr par le bienêtre physique des joueurs de rugby. L’option de faire une escale à Singapour avec deux vols d’une durée à peu près équivalente a rapidement dû être écartée pour di-
verses raisons. Trouver les bons avions permettant de transporter la petite tonne de bagages de l’équipe de rugby s’avérant problématique, il a fallu impliquer différentes compagnies aériennes. «Si aucun vol Swiss ou Edelweiss n’est disponible, tout devient beaucoup plus compliqué», estime Anina Basler. Grâce au partenariat avec TUI, il a pourtant été possible de tenir compte de
toutes les exigences en termes de durée du voyage, confort des sièges, temps de repos et d’acclimatation, et de se rendre à Welligton en faisant escale à Dubaï et à Auckland.
Une organisation parfaite 50 bagages répartis entre 15 personnes ont dû être enregistrés, récupérés à la première escale à Dubaï pour être ensuite immédiatement chargés dans le prochain avion. La compagnie Emirates s’est heureusement montrée très conciliante et a proposé de redispatcher les valises sur le tapis roulant 28 heures avant le vol suivant. Si l’enregistrement a vite été bouclé avant la nuit à Dubaï, la manière de procéder de la compagnie pour l’embarquement le lendemain était plutôt inhabituelle. Les joueurs n’ont pas été confiés à une société spécialisée dans la mobilité mandatée par l’exploitant de l’aéroport, mais placés un par un par le personnel navigant dans des chariots étroits et acheminés jusqu’à leurs sièges. Une fois dans l’avion, un peu d’espace a été créé autour d’eux, ce qui était une bénédiction, au vu des 16 heures 30 de vol pour des organismes à l’irrigation sanguine capricieuse. «Malgré le coussin d’assise que nous plaçons sur les sièges, il est crucial de se pencher régulièrement sur le côté et de changer de position pour supporter sans dommages des vols long-courrier de ce type», explique l’entraîneur Adrian Moser.
Une belle récompense en Nouvelle-Zélande
La deuxième escale à Auckland était encore mieux planifiée que la première. Les voyageurs avaient à peine passé les portes coulissantes de l’aéroport qu’ils apercevaient déjà l’entrée de l’hôtel de l’autre côté de la rue. Cette fois, la délégation a toutefois dû récupérer le matériel à l’aéroport et l’entreposer pour la nuit dans une salle de conférence de l’hôtel. Après un repos bien mérité dans un vrai lit à l’hôtel, les rugbymen se sont à nouveau rendus à l’enregistrement. Grâce à l’organisateur du tournoi, cette formalité a pu s’effectuer dans la partie internationale de l’aéroport, juste en face de l’hôtel. Les 50 bagages ont été enregistrés en un clin d’œil par le manager de l’équipe et la troupe a pu entamer sa dernière étape vers Welligton. Là, un bel honneur a été rendu aux joueurs helvé-
tiques. En effet, malgré le caractère quasi sacré de son repos dominical, l’ambassadeur de Suisse a fait une exception et les a conviés à une réception. Le diplomate a accueilli l’équipe ainsi qu’une délégation de l’organisateur, la fédération mondiale du rugby, et des représentants d’un club d’expatriés suisses, à un souper à la résidence de l’ambassade. Celle-ci a même été munie d’une rampe d’accès spéciale pour l’occasion. Une expérience inoubliable pour toute la délégation. À la fin de la soirée, l’équipe de Suisse de rugby avait gagné un supporter: M. l’ambassadeur, qui assisterait à plusieurs matches dans la tribune.
Un potentiel non exploité Sur le plan sportif, les Suisses n’ont hélas pas été aussi brillants. «Nous avons tout misé sur le match contre l’Allemagne, mais quelques ratés au départ nous ont fait prendre du retard et nous ont privés de toute chance de créer la surprise», explique Adrian Moser. La déception causée par la piètre prestation de l’équipe lors de ce match de groupe décisif a plombé l’ambiance. Par ailleurs, les Confédérés ont fait un mauvais calcul en voulant mettre l’accent sur le temps de jeu des plus jeunes protagonistes pour s’assurer une bonne place au classement international. «Les matches de classement contre les Pays-Bas et la Colombie ont ensuite été vraiment frustrants pour toute l’équipe», résume Adrian Moser à la fin des deux matches.
Heureusement, il n’y avait pas d’autres transports prévus pour les matches pendant le tournoi. Les appartements pour les équipes, qui pouvaient loger trois à quatre personnes, étaient certes un peu étroits, mais ils étaient tous accessibles, y compris les toilettes.
Plus long que prévu «Après notre échec sportif, le voyage du retour nous a paru interminable», raconte Adrian Moser qui résume le sentiment de tous. Le voyage avait été planifié de la même manière qu’à l’aller, cependant le soutien de l’organisateur à l’aéroport n’était pas aussi conséquent qu’avant le tournoi. À cela s’ajoutait cette fois un changement de terminal, mais cet obstacle a pu être surmonté grâce au staff de l’équipe. Le retard de vol sur la plus longue étape d’Auckland à Dubaï, après une escale de huit heures, n’a pas vraiment aidé à remonter le moral des troupes. Au moins, le problème de la réservation soudaine de rangées différentes pour tous les membres de l’équipe par Emirates a pu être réglé. L’équipe a ainsi eu 17 heures 30 pour se remettre de sa déception. Après la dernière étape, de retour à Zurich, l’accueil en grande pompe organisé par les ami·e·s et la famille a récompensé nos sportifs épuisés par les efforts fournis à l’intérieur et en-dehors du terrain.
Casse-tête pour enregistrer une tonne de bagages

WCMX
High in the Park
Le «High in the Park» aura lieu du 15 au 16 juin 2024 au skatepark de Bulle. L’organisateur «Stones Family» combine le contest de trottinette, de BMX et de skateboard pour piéton·ne·s avec la catégorie WCMX en fauteuil roulant. L’édition 2024 est une étape officielle du WCMX World Tour.
Informations
www.stonesfamily.ch
ATHLÉTISME
Marathon
Les as suisses de l’athlétisme ont bien démarré la série de marathons et les courses battent leur plein.
Les marathons de Tokyo, Boston et Londres sont déjà de l’histoire ancienne. Trois semaines après les JP 2024 de Paris, la seconde partie des Abbott World Marathon Majors débutera avec celui de Berlin. Catherine Debrunner, Manuela Schär et Marcel Hug domineront-ils à nouveau la série?
BOUSSOLE ÉTHIQUE
Un sport équitable
La boussole éthique de Swiss Olympic est une aide pour se repérer, un guide pour agir et un outil pour sensibiliser.
Dans le sport suisse, préserver la dignité des personnes concernées doit être la priorité absolue. Les athlètes, entraîneurs et entraîneuses, ainsi que toutes les parties prenantes ont besoin d’un sport propre, respectueux, fair-play et performant. Les
manquements à l’éthique et les transgressions de limites sont à bannir. La boussole éthique de Swiss Olympic sensibilise, informe et encourage les actions éthiques, améliorant ainsi la qualité dans le sport.
Boussole éthique www.swissolympic.ch


BASKET-BALL
Coupe de Suisse 2024 à Fribourg
Les Pilatus Dragons ont remporté la finale de la coupe dans la Mecque du basket suisse, Fribourg Saint-Léonard, avec 52:78.
Au siège de Swiss Basketball, la finale de la Coupe entre les Rolling Rebels et les Pilatus Dragons était à nouveau intégrée au programme des piéton·ne·s. Le match a été ultra-serré jusqu’à la mi-temps (28:28), avant que les Dragons ne gagnent la bataille pour le trophée Patrick Baumann grâce à un 3e quart-temps d’une force redoutable et aux 37 points marqués par l’Américain Jared Arambula, élu joueur le plus utile de Tissot.
Le basket-ball fauteuil était intégré à l’événement de Swiss Basketball, mais l’heure où s’est joué le match, à 11 h du matin, n’a pas attiré les foules. La CT envisage donc de commercialiser différemment la finale de la Coupe l’an prochain.
Informations spv.ch/fr/basketball
BASKET-BALL
Pas
de qualification pour l’EuroCup
Fin avril, les Rolling Rebels ont voulu tenter de se qualifier pour l’IWBF EuroCup. Malheureusement, le tournoi a été annulé en raison de l’absence de l’équipe israélienne et des problèmes financiers des équipes turque et italienne.

PARATHLETICS
Venez vibrer avec nous
Du 6 au 9 juin 2024, ne manquez pas de venir faire un tour à Nottwil: vous y verrez nos stars et juniors suisses se mesurer à la concurrence internationale.
Une fête sportive de premier ordre vous attend. Près de 350 athlètes de haut niveau venu·e·s du monde entier s’affronteront lors des ParAthletics et tenteront de se qualifier pour les JP de Paris. Le suspense est garanti, car la Suisse compte un grand nombre de candidat·e·s à la victoire. L’an dernier, le public local a célébré cinq records du monde et plus du double de places sur le podium.
MEILLEURE PERFORMANCE!
Aviron
Lors des Swiss Rowing Indoors début mars 2024, la championne suisse d’aviron Claire Ghiringhelli a réalisé une performance de top niveau.
Depuis sa blessure en septembre dernier, la Suissesse poursuivait un objectif clair: battre son record personnel de 8:45,7 minutes sur 2000 mètres. Elle y est parvenue en réalisant un temps de 8:38,5 minutes. L’athlète a également amélioré son temps sur 500 m avec 1:58,7 minute. Il s’agit à présent de reproduire sur l’eau les chronos obtenus en aviron indoor.
Soyez au plus près de l’événement! À Nottwil, vous pourrez applaudir les vainqueurs de près et même les féliciter personnellement, car public et athlètes se côtoient dans notre petit espace de restauration. Pour les familles avec enfants, il y aura samedi et dimanche un château gonflable et un mur d’escalade, ainsi que la possibilité de s’essayer à différents sports en fauteuil roulant.
Le programme ainsi que les listes complètes de départ seront mis en ligne sur www.parathletics.ch peu avant la manifestation internationale.
L’ÉCHO DES CLUBS
À ne pas manquer!
Les actualités des clubs sont désormais publiées sur notre site Web.
Notre calendrier des manifestations répertorie à présent les activités de sport et de loisirs des CFR, qui sont ouverts à tous et toutes. L’aperçu des offres dans votre région sur www.spv.ch/manifestations.
EXPERT·E·S DU CNP
Fabian Ammann Expert en performance
Un concentré de connaissances en un même lieu. Les expert·e·s du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant (CNP) accompagnent nos athlètes sur le chemin de l’excellence. Fabian Ammann est expert en diagnostic et performance.

Depuis quand es-tu à la médecine du sport de Nottwil?
Depuis que le CNP existe, donc six ans.
Quel est ton rôle au CNP?
Je réalise des diagnostics de performance et prodigue des conseils en matière de performance. Il m’arrive aussi de diriger un entraînement ou de conseiller les coaches dans la planification et la réalisation des entraînements.
Quelle est ton activité préférée?
Je préfère travailler directement avec les athlètes et je suis toujours ravi de constater leurs progrès.
Lien direct manifestations

Quel est ton super-pouvoir? Mon honnêteté.
Ton application préférée?
Le Tages-Anzeiger.
FRIBOURG
Pour toute la famille
Le sport et le mouvement seront mis à l’honneur samedi 8 juin 2024 sur le site sportif Saint-Léonard où une trentaine de clubs et associations animeront la journée et proposeront des initiations au sport gratuites et pour tout public.
UNIHOCKEY
Ça roule à Fribourg
Du match de démonstration d’unihockey à l’inauguration de la Place du Fair-Play, beaucoup d’animations font vivre l’inclusion en terre fribourgeoise.
Une très belle occasion s’offre aux membres de l’ASP qui souhaitent vivre un moment de partage, d’échanges et d’inclusion. En effet, le samedi 8 juin 2024 entre 10 h et 17 h, la Ville de Fribourg inaugure sa Place du Fair-Play. Ainsi, divers clubs sportifs locaux proposeront des initiations et animations sur la place située entre la BCF Arena et la Halle Omnisport Saint-Léonard de Fribourg. Pour cet événement, la Ville de Fribourg a invité diverses sociétés afin de faire vivre sportivement cette Place, sous le signe du Fair-Play. En collaboration avec Sport Handicap Fribourg et Pro Senectute Fribourg, l’ASP proposera un programme adapté à ses membres (dans la Halle Omnisport) ainsi que des possibilités de sensibilisation pour le grand public.

Avec une nouvelle appellation «Wheely Kids & Family Day», l’objectif est de mettre tout le monde en mouvement. Ainsi, adultes, enfants, en fauteuil roulant ou non, se retrouveront à participer à un programme adapté et inclusif. Tout au long de la journée, ils et elles pourront danser, jouer ensemble à la boccia, se défier sur des parcours d’estafettes, ou encore se mesurer lors de divers jeux vraiment ludiques ou un parcours de mini-golf unihockey. Ce projet remplace la rencontre du «Kids Day» en Suisse romande, car après quelques années de faible participation, il fallait repenser cette journée. Ainsi, grâce à une manifestation inclusive, tous nos membres peuvent se réunir et passer un bon moment en famille ou entre ami·e·s en partageant des activités totalement adaptées.
N’attends pas, et rejoins-nous pour vivre un moment de fun et de partage à Fribourg. Aucune inscription préalable n’est nécessaire, chacun·e peut venir et rester aussi longtemps que souhaité.
Soulignons également que diverses activités régulières sont possibles pour les enfants en fauteuil roulant dans toute la Suisse. En effet, IdéeSport offre aux enfants de l’école primaire des opportunités de bouger et de s’amuser les dimanches dans le cadre de leur programme inclusif très justement intitulé «OpenSunday». Notons aussi qu’en Suisse romande, le club en fauteuil roulant du Nord Vaudois est le seul club à proposer de façon régulière des entraînements spécifiques aux jeunes en fauteuil roulant.

Le 21 avril s’est déroulée la Superfinale d’unihockey dans la célèbre BCF Arena de Fribourg. Les équipes piétonnes d’unihockey ont disputé la finale du championnat de ligue A en un match. Cela a été l’occasion de sensibiliser le grand public à la pratique de l’unihockey en fauteuil roulant manuel. En effet, des joueurs et joueuses des clubs en fauteuil roulant de Zurich, de Thurgovie et de Fribourg ont pu jouer un match de démonstration devant plus de 9000 fans emballé·e·s par le spectacle. Dans les gradins, de nombreuses personnes ont été impressionnées par la vitesse de déplacement, mais surtout par le maniement du fauteuil de sport, le tout en gérant la balle d’unihockey avec la canne. De belles émotions ont traversé la patinoire, notamment lors d’occasions de buts.
En Suisse romande, le CFR de Fribourg pratique régulièrement l’unihockey dans le cadre de son cours polysport du jeudi soir à Villars-sur-Glâne.

SPORTS NAUTIQUES
La liberté à portée de planche
Corinne Oehen découvre le para surf en 2020 et participe rapidement à un championnat du monde. Afin de financer son sport, la lucernoise doit chercher sans relâche des sponsors.
Peter Birrer
Faire du surf? Comment y arriverait-elle?
Corinne Oehen rit poliment quand on lui demande dans une auberge au Costa Rica si elle a déjà testé. Âgée de 38 ans et atteinte d’une maladie neurologique dégénérative, elle est en fauteuil roulant depuis 17 ans et ne s’imagine pas en train de dompter les vagues sur une planche.
C’est le début de l’année 2020. Elle passe alors ses vacances en Amérique centrale sans projet particulier. Et elle n’envisage sûrement pas de s’essayer un jour au surf.
À l’eau avec une équipe
Malgré l’étonnement provoqué par le fait que l’on puisse évoquer le sujet avec elle, elle se dit: pourquoi ne pas tenter le coup? Elle a le temps, l’envie aussi, et l’eau est son élément. Elle se lance dans l’aventure – et tombe amoureuse de ce sport dès la première leçon. Ou, comme elle le dit avec le recul: «Je me suis vite enflammée pour le surf.»
En para surf, Corinne s’allonge à plat ventre sur la planche, s’accroche avec les mains à deux poignées et dirige la planche
en déplaçant son poids. Pour se mettre à l’eau et atteindre les vagues, elle a besoin d’aide. Elle forme une équipe avec un «pusher» et un «catcher». Le pusher la pousse dans les vagues avec la planche, le catcher la récupère et la remet entre les mains du pusher.
Elle voyage beaucoup lors de ses six semaines au Costa Rica, mais elle s’accorde toujours une leçon de surf. Lorsqu’elle rentre en Suisse, elle ne veut pas s’arrêter: «Au contraire: je voulais sans cesse apprendre de nouvelles choses.» Les possibilités pour s’entraîner sont toutefois limitées, d’autant qu’il faut toujours quelqu’un à ses côtés qui puisse assumer aussi bien le rôle du pusher que celui du catcher en cas d’urgence.
En Suisse, le wakesurf, qui consiste à surfer sur la vague formée par le sillage d’un bateau, est une bonne option pour elle. Ou alors elle se rend à Alaïa Bay, le parc à vagues de Sion. Mais Corinne préfère surfer en mer. Au Portugal ou à Fuerteventura, les conditions sont favorables. Cependant, et c’est là où le bât blesse, cette passion a
un coût. Corinne doit par exemple débourser 1100 francs pour une planche de surf adaptée à ses besoins.
«Le surf me rend heureuse»
Avant de s’envoler pour les CM en Californie en décembre 2023, elle lance une levée de fonds pour financer son voyage et celui de trois accompagnant·e·s. Si les compétitions pour le titre dans la catégorie «Prone 2» (couché) ne se passent pas comme souhaité, elle remporte une compétition internationale à Huntington Beach juste après.

La passion du surf
La performance est jugée sur la base de plusieurs critères, tels que le temps que le surfeur ou la surfeuse peut tenir sur la planche ou la hauteur de la vague. Normalement, l’épreuve se dispute en deux manches («Heats») de 20 minutes, lors desquelles les meilleur·e·s se qualifient pour le tour suivant.
Pour Corinne, c’est l’interaction avec le pusher qui doit fonctionner. «Plus il me connaît, plus je me sens à l’aise et sûre dans l’eau», dit-elle. Et que lui apporte le surf? «La liberté. Cela me rend heureuse», répond-elle. Elle ne sait pas encore quand elle participera à sa prochaine compétition. Elle a en tête un événement cet été à Gran Canaria, où règne une «super ambiance». Mais c’est sa santé – et surtout son portemonnaie – qui décideront si elle peut y participer.

Un petit pays avec de grandes ambitions
À la fin de l’été, Peter Läuppi, chef du département Sport et loisirs en fauteuil roulant, endossera le rôle de chef de mission et prendra la tête de la délégation de Swiss Paralympic aux Jeux Paralympiques de Paris.
Nicolas Hausammann

Cela fait à peine un peu plus de six mois que Peter Läuppi est revenu à l’Association suisse des paraplégiques, et les Jeux Paralympiques approchent déjà à grands pas. Tout juste trois heures et quatre minutes de trajet à bord du TGV à 320 km/h séparent Bâle de Paris. Cette proximité immédiate rend ces Jeux si particuliers et en fait un événement à vivre au moins une fois dans son existence.
Fort de son rôle de chef de délégation aux Jeux Paralympiques de Sidney et d’Athènes, notre Argovien de 59 ans peut s’appuyer sur une solide expérience. Depuis, les choses ont bien évolué dans le handisport. De nombreux pays ont investi dans la professionnalisation, les progrès techniques ont fait la une et, en Suisse, les para-athlètes peuvent désormais suivre l’école de recrues pour sportifs et sportives d’élite, ce qui, associé aux efforts des fédérations, a encore boosté la professionnalisation.
Diriger la délégation est pour lui une mission particulière à bien des égards. «Mon vœu le plus cher était de démarrer mon activité à l’ASP par une tâche de grande ampleur comme celle de chef de mission. Je me vois comme un ’optimiseur d’environnement’ pour les sportives et sportifs, et mon objectif est de créer des conditions idéales pour notre équipe, afin qu’elle puisse réaliser ses meilleures performances», explique ce meneur plein d’ambitions. Par ailleurs, des événements de cette envergure offrent l’occasion de faire de nombreuses connaissances et de nouer de précieux contacts. Ce baptême du feu en pleine organisation des Jeux Paralympiques serait donc aussi pour lui une belle opportunité d’entamer avec succès son nouveau poste.
Les grands d’abord
Pour l’heure, le chef de la délégation se bat pour obtenir les meilleurs hébergements. Les grandes nations ont déjà été informées
de la répartition des places dans le village paralympique. En tant que petite délégation, la Suisse doit ronger son frein. «Cette pratique du comité d’organisation local est un défi pour nous, nous ne voulons que le meilleur pour notre équipe», regrette Peter Läuppi. Car la Suisse a de grandes ambitions sur le terrain de la compétition et, après ses 14 médailles à Tokyo, elle entend bien briller à Paris par ses performances sportives.
Des Jeux particuliers
Quoi de plus fabuleux que des Jeux qui se déroulent devant sa porte? C’est très motivant de voir des spectateurs et spectatrices faire le déplacement en masse pour soutenir leurs athlètes favori·te·s. Si ce coup de pouce ne suffit pas, les sites des compétitions de la capitale française, chargés d’histoire, offrent un attrait supplémentaire. Qui n’a pas rêvé de fouler la vénérable terre battue du temple du tennis de Roland Garros, d’enchaîner les tours en fauteuil de course dans le Stade de France ou d’exhiber ses talents de dresseur ou de dresseuse au Para-Equestrian, non loin du Château de Versailles? Les Jeux Paralympiques en Europe sont de la plus haute importance pour le futur développement et la popularité du handisport. Le nombre attendu de journalistes suisses sur place sera plus élevé que jamais pour retransmettre les performances de pointe des athlètes directement dans les salons.
Le calme avant la tempête
Ilaria Renggli s’est déjà qualifiée avec succès. Fabian Blum veut mettre les bouchées doubles en réalisant de bonnes performances aux CM à Kobe (JPN), mais sans exagérer.
Nicolas Hausammann
Les championnats du monde en année paralympique sont un peu bizarres. Si, en temps normal, ils constituent le point d’orgue de la saison, ils se transforment tous les quatre ans en compétitions de qualification où, dans certaines disciplines, on peut obtenir des places pour les JP grâce à de savants calculs et des systèmes de points compliqués. Une place en quart de finale compte alors plus qu’une victoire.
Quel est votre état d’esprit après le début de la saison?
Ilaria: Malgré notre malchance au tirage au sort, nous avons fait un super championnat. Notre collaboration en double était excellente. Se classer parmi les six meilleures équipes du monde et être récompensées par une place de qualification, ça fait plaisir. Nous avons tout donné et espérons à présent la sélection définitive par Swiss Paralympic.
Fabian: Bien que le début de saison ne se soit pas déroulé comme prévu avec les rencontres aux Émirats, il a tout de même été satisfaisant. Malgré une fâcheuse piqûre d’insecte et cinq jours sans entraînement avant les rencontres, j’ai pu réaliser mon meilleur temps personnel au 100 m. Je me suis ensuite entraîné dur à Ténériffe pour pouvoir assurer aux CM de Kobe.
Paris est quasiment là.
Qu’en est-il de votre public?
Ilaria: Le lieu où se dérouleront les Jeux est un grand avantage. Nous n’avons pas de
décalage horaire ni besoin de temps d’acclimatation. Certes, nous ne sommes pas habitué·e·s à nous produire devant un grand public, mais personnellement, j’aime cette sensation de jouer en étant soutenue par mes propres fans. Vivre ainsi mes premiers Jeux Paralympiques serait un rêve. En revanche, je sais qu’il ne va pas être facile de communiquer avec l’entraîneur entre les échanges de balles.
Fabian: Avoir mon public me motive totalement! En plus, c’est beaucoup plus facile pour moi de me détendre entre les compétitions avec ma famille et mes ami·e·s. Cela me permet de me concentrer ensuite pleinement et d’entrer dans ma bulle.
Quelle est la suite des réjouissances?
Ilaria: J’ai prévu de passer mes adversaires au crible. Comme il n’y a que six paires en double, j’ai la possibilité de me préparer plus précisément à la concurrence. Ensuite, je jouerai les tournois organisés à Bahreïn,

en Espagne et à Glasgow, où je peux, ou plutôt nous pouvons, encore nous améliorer sur la liste des têtes de série.
Fabian: Les mois de mai et de juin me préoccupent. Kobe, qui accueille les CM, est au Japon et ce n’est pas la porte à côté. Et juste après, j’enchaîne avec les ParAthletics à Nottwil début juin. Comme ce sera compliqué pour moi en termes de temps de récupération, j’ai convenu avec l’entraîneur national de fixer mes objectifs pour les ParAthletics à la dernière minute, à mon retour des CM.
Comment trouvez-vous votre équilibre avec le sport?
Ilaria: Il ne faut pas négliger son équilibre, même pendant cette période exigeante. Presque tout tourne autour du sport, c’est pourquoi j’aime bien rencontrer des ami·e·s en dehors de mon groupe d’entraînement, et nous parlons alors d’autres sujets.
Fabian: J’ai besoin de beaucoup de sommeil et je fais d’autres activités légères. J’adore aller pêcher sur le lac de Neuchâtel.
INSTANTANÉ
Nouvelle cuisine ou cuisine traditionnelle?
Ilaria: Traditionnelle, comme les lasagnes.
Fabian: Aucune des deux, plutôt méditerranéenne.
Bulle ou soutien familial?
Illaria: Concentrée dans ma bulle.
Fabian: Le soutien de la famille et des ami·e·s, c’est là que je me détends le mieux.
Soirée Netflix ou SRF Sport?
En chœur: SRF Sport, bien sûr.


Quand les CM se jouent devant chez soi
En septembre, le handbikeur Benjamin Früh va concourir pour le titre de champion du monde sur les routes qu’il prend habituellement pour aller au travail.
Nadja Venetz
Benjamin Früh a de bonnes chances de remporter une médaille, tant aux Jeux Paralympiques qu’aux CM de Zurich – un temps fort de la saison dont le Zurichois se réjouit particulièrement. Le succès lui a déjà souri en début d’année. En janvier, il a décroché la deuxième place au contre-la-montre de la Coupe du monde d’Adélaïde (AUS).
Quels sont tes objectifs d’entraînement?
J’aimerais bien sûr être sélectionné pour les Jeux Paralympiques de Paris et les CM de Zurich, même si ma place à Zurich est presque déjà assurée grâce à ma médaille d’argent à Adélaïde. Et si je peux participer à ces deux événements, je veux me battre pour monter sur le podium.
Avec Zurich 2024, les CM auront lieu quasiment devant ta porte. Qu’est-ce que cela signifie pour toi personnellement et pour ton équipe?
En 2015, j’avais déjà participé aux CM de Nottwil et remporté le bronze au contre-lamontre. Ce sont donc les deuxièmes CM dans mon pays et, cette fois, ça se passe presque devant chez moi. Cela me donne encore plus la niaque pour donner le meilleur de moi-même. Et comme le nombre
maximal de places de départ par catégorie est attribué à l’équipe locale, beaucoup d’athlètes suisses pourront participer.
En quoi cela diffère-t-il d’un CM qui se déroule loin de chez soi?
Les déplacements sont bien plus courts. J’aurais même pu passer la nuit chez moi, mais j’ai finalement opté pour l’hôtel de Kloten. La distance avec la Sechseläutenplatz à Zurich est à peu près la même.
Le départ pour certaines courses est même à Gossau, ton lieu de résidence, mais pas pour les tiennes.
Cela t’agace-t-il?
À Gossau, le contre-la-montre individuel des athlètes d’élite féminines, les courses des catégories de paracyclisme debout et la démonstration des légendes du cyclisme débutent à des dates où je n’ai moi-même aucune compétition. Alors je veux absolument assister au spectacle. Tous les départs et arrivées de mes courses sont à la Sechseläutenplatz. Et comme je travaille dans le quartier de Balgrist, tout près de là, beaucoup de mes collègues de travail se tiendront sûrement sur les bas-côtés pour m’encourager. C’est et ce sera donc déjà quelque
chose. Avoir des ami·e·s et de la famille dans le public me motive énormément. Mais la nervosité me donne aussi quelques fourmillements.
Les Jeux Paralympiques et les CM sont très proches. Est-ce un défi? Nous sommes habitué·e·s à ce que les compétitions majeures s’enchaînent rapidement. Cela ne pose pas de problème pour planifier l’entraînement. En revanche, ça a été bien plus difficile de démarrer la saison si tôt, en janvier, avec la Coupe du monde à Adélaïde, qui comptait pour les deux sélections.
Ta participation à Zurich 2024 était déjà prévue. Pour quel genre de mission? J’ai été invité à l’événement de promotion dans ma commune pour soutenir le lancement des CM en tant que paracycliste et célébrité locale. Si mon rôle d’athlète peut contribuer à la réussite de cette manifestation, je me plie volontiers au jeu.

Quel peut être l’impact de tels CM pour le cyclisme et le handbike en particulier? Pour la première fois à Zurich, les CM de para-cycling font partie intégrante des CM de cyclisme. L’an passé, lors des CM de Glasgow, c’était aussi le cas, mais les compétitions de paracyclisme et de cyclisme d’élite étaient très éloignées les unes des autres. Aux CM de Zurich, il y a une seule ligne d’arrivée pour tout le monde: la Sechseläutenplatz. Cela confère de l’estime et de la visibilité à notre discipline. Dans l’idéal, cette attention contribuera à susciter l’enthousiasme de jeunes athlètes.
Zurich 2024 Du 21 au 29 septembre zurich2024.com
OFFRE DE SPORT INCLUSIVE
Bouger ensemble
Le CFR Jura pose les jalons de l’inclusion. Que ce soit en handbike ou en basket-ball, l’essentiel c’est de faire du sport ensemble, d’égal·e à égal·e.
Nicolas Hausammann
Il y a sept ans, Yves Tendon et Matthieu Montavon, tous deux en fauteuil roulant, ont voulu réaliser leur rêve: participer au Marathon de New York. Or pour concourir dans la catégorie handbike, il fallait être membre de l’Achilles International. Alors, ni une, ni deux, ils ont créé une branche nationale de l’organisation new-yorkaise afin de se préparer l’année suivante pour le grand événement de la «big apple». Depuis, la préparation au marathon est devenue un groupe d’entraînement inclusif, composé de sportifs et sportives pratiquant le handbike sur différents engins, de coureur·euse·s et de cyclistes. L’objectif du groupe est d’organiser des entraînements hétéroclites afin de se préparer ensemble à une manifestation sportive. C’est ainsi qu’après celui de New York, le Marathon de Porto a suivi en 2019, ainsi que le Marathon des Grands Crus l’an passé. Cette année, c’est le Marathon de Berlin qui est en ligne de mire.
Rencontre d’égal·e à égal·e
L’objectif du groupe est de faire du sport ensemble. «Nous nous donnons rendezvous tous les mardis pour un entraînement à différents niveaux, mais progressif et axé sur un objectif préalablement défini», expliquent les responsables d’Achilles Switzerland Jura. «Nous nous retrouvons tous et toutes au départ, puis plus tard pour clore agréablement la journée ensemble, car la convivialité est tout aussi importante que l’effort physique.» L’approche est la même dans les entraînements du groupe de VTT Haute-Sorne. Là aussi, peu importe que l’on participe couché·e sur un handbike électrique ou assis·e sur une selle comme les autres.

Un concept d’avenir
Pour les responsables du CFR Jura, l’inclusion c’est l’avenir: les deux parties ont tout à y gagner. Les piéton·ne·s, car ils et elles élargissent leurs horizons et contribuent à ce que les sportif·ive·s à mobilité réduite puissent s’adonner à leur passion. Et les personnes en fauteuil roulant, car elles s’intègrent dans la société et peuvent pratiquer leur sport de manière sécurisée et inclusive au sein d’un groupe mixte, même si des soucis d’accessibilité devaient surgir en cours de route. Au CFR Jura, ce concept s’applique aussi à d’autres disciplines. En basket-ball fauteuil par exemple, le club aurait tout juste assez de membres pour former une équipe. Grâce au partenariat avec le club de piéton·ne·s, des basketteur·euse·s debout viennent régulièrement à l’entraînement, ce qui permet d’avoir assez de joueur·euse·s pour s’exercer correctement. L’inclusion marche aussi dans l’autre sens. Chacun·e peut participer à condition de jouer assis·e, ce qui a aussi
INFORMATIONS
Entraînements inclusifs
Achilles Switzerland
Gérard Joliat, entraîneur gerard@joliatcycles.ch
Tél. 079 825 74 41
Achilles Switzerland Jura
Yves Tendon, interlocuteur pour le handbike, le cyclisme, la course à pied yves.tendon@gmail.com
Tél. 079 446 99 09
pour effet de donner pour une fois l’avantage aux paraplégiques, qui excellent dans la maîtrise de leur fauteuil de sport.
Yves Tendon et le responsable du sport Loris Gschwind estiment que de nombreux CFR auraient tout intérêt à s’ouvrir pour mieux s’ancrer dans la région et à rechercher des partenariats avec d’autres clubs. «Nous pensons que c’est possible partout. Dans nos têtes, il n’y a aucune barrière, cela ouvre de nombreuses portes à la réflexion inclusive et à la pratique décloisonnée du sport.»
Nouvelle direction
Depuis mars 2024, Manuela Friedli et Markus Stock se partagent la direction de ParaHelp.
Vu les défis à venir, une codirection est une force pour ParaHelp car elle permet de disposer d’une expertise pour tous les thèmes: Manuela Friedli apporte ses compétences en conseil et en soins, tandis que Markus Stock, avec son bagage en gestion économique, fait avancer l’orientation stratégique de l’entreprise.

Grâce à ce duo, ParaHelp profite de la mise en commun des connaissances nécessaires à son futur développement.

On va à Paris
Les deux badistes Cynthia Mathez et Ilaria Renggli ont obtenu un billet pour les doubles dames aux Jeux Paralympiques (JP) de Paris. Lors des CM en Thaïlande, elles ont atteint les quarts de finale.
Pour la Suisse, les championnats du monde de para-badminton à Pattaya, en Thaïlande, se sont terminés en huitièmes et en quarts de finale. Ce résultat peut sembler assez médiocre pour les Suissesses, mais il faut savoir que les performances réalisées lors de ces CM ont été remarquables. En quart de finale, Cynthia Mathez et Ilaria Renggli ont joué leur meilleur match jusqu’à présent contre les n° 1 japonaises et se sont qualifiées pour les JP. Dans la délégation helvétique, Luca Olgiati a lui aussi très bien performé aux CM, mais il n’a pas résisté à la forte concurrence coréenne en huitième de finale.
POLITIQUE
Logement et autonomie
La liberté d’établissement est un droit garanti par la Constitution, qui s’applique à toutes les personnes vivant en Suisse.
Pourtant, les personnes en situation de handicap restent fortement limitées dans le choix de leur lieu et de leur type de logement. Lors
de la session de printemps, le Conseil national s’est prononcé en faveur d’une égalité des possibilités de choix ainsi que de prestations de soutien en matière de logement pour les personnes handicapées. Par 128 voix contre 52, il a adopté une motion visant à réviser la loi-cadre correspondante (LIPPI).
LOISIRS
Baignades
L’été est la saison des baignades. Procap a visité presque toutes les piscines en plein air et couvertes de Suisse pour en vérifier l’accessibilité.
L’inspection portait sur l’accès à l’installation, l’entrée dans l’eau ainsi que les vestiaires, les douches et les toilettes. Les informations ont ensuite été saisies dans la rubrique «Accessibilité» du répertoire national Badi-Info. Si certaines données sont erronées, Procap vous prie de le signaler.
Portail suisse des piscines www.badi-info.ch
PROMOTION
Des fonds pour l’inclusion
Le canton de Fribourg alloue jusqu’à 50 000 francs par an à des initiatives permettant à des personnes avec et sans handicap de se rencontrer ou de monter un projet ensemble. Il promeut les activités culturelles, sportives, politiques ou de loisirs favorisant la participation des personnes handicapées.
Peuvent bénéficier de cette aide les communes, les clubs sportifs, les scouts, les associations de quartier, les chorales, les troupes de théâtre et les groupes de personnes résidant dans le canton. Les projets peuvent être soumis jusqu’au 31 mai.

Pétition déposée
Un groupe de particuliers a lancé le jeudi 25 janvier 2024 la pétition «TP pour tout le monde!» à l’occasion d’une manifestation devant le siège des CFF à Berne.
L’élément déclencheur a été le manquement à la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées (LHand) au niveau des transports publics. La pétition demande la mise en œuvre immédiate et généralisée de transports publics sans obstacles ainsi que la présentation publique de la manière, des moyens et des délais prévus pour atteindre cet objectif, qui doit revêtir une obligation
EXCURSION
Train à vapeur
Aaretal accessible
Le 1er avril 2024, le train à vapeur Aaretal a démarré sa nouvelle saison à Munisenges. Désormais, les passager·ère·s en fauteuil roulant sont aussi du voyage.
légale. Les initiateurs et initiatrices exigent en outre que les responsables reconnaissent que les systèmes de navettes ne constituent pas un substitut équivalent à des TP sans obstacles, qu’ils et elles s’excusent et prévoient un dédommagement pour le dépassement du délai.
En quelques semaines, plus de 15 000 signatures ont été récoltées. La pétition a été déposée à la Chancellerie fédérale le 11 mars dans le cadre d’une manifestation. Elle a ensuite été transmise au département concerné qui est ainsi invité à y répondre.
POLITIQUE
13e rente AI
Le 3 mars, le peuple suisse a approuvé une 13e rente AVS. Pour que le premier pilier reste une garantie du minimum vital, une 13e rente AI est également nécessaire.
Le 1er pilier comprend aujourd’hui les prestations de vieillesse et de survivants ainsi que celles de l’assurance-invalidité et les prestations complémentaires. Jusqu’à présent, le 1er pilier a été traité à juste titre comme une unité. Les montants des rentes de vieillesse et des rentes d’invalidité sont donc identiques. Dans les deux systèmes,
les rentes devraient permettre de couvrir les besoins vitaux (art. 112, al. 2b Cst). Nous en sommes aussi très loin pour les rentes d’invalidité. Il est donc logique que toutes les prestations du premier pilier soient augmentées. Cela signifie qu’en plus des rentes de vieillesse, les rentes d’invalidité doivent être versées 13 fois. Les associations de personnes handicapées demandent au Conseil fédéral et au Parlement d’en tenir compte lors de la mise en œuvre de l’initiative pour une 13e rente AVS. TRANSPORTS
En une dizaine de minutes, le circuit part de la gare de Mükli avec la remise des locomotives et traverse deux ponts, un tunnel et des passages à niveau. Depuis peu, quatre nouveaux wagons surbaissés peuvent accueillir des fauteuils roulants de moins de 75 cm de large. Toutefois, pour des raisons de poids et de sécurité, seules les personnes en fauteuil roulant manuel peuvent monter à bord.

Celles qui le souhaitent doivent s’annoncer au personnel à la gare de Mükli. Le train suivant est alors dirigé vers la voie 1 et, en une vingtaine de secondes, le wagon pour fauteuils roulants est prêt pour le voyage.
Le train à vapeur circule d’avril à octobre, le 2e et le 4e weekend de chaque mois.
Informations dampfbahn-aaretal.ch (site en allemand)
L’ENTRETIEN
Nous ne sommes pas une société inclusive
Caroline Hess-Klein, cheffe du département Égalité chez Inclusion Handicap, parle de son rôle et de l’ASP. Elle reproche à la Suisse de ne pas avoir de plan pour mettre en œuvre la CDPH de l’ONU. Et souligne l’importance de l’initiative pour l’inclusion.
Peter Birrer
Quand t’es-tu énervée pour la dernière fois sur le fait qu’une personne handicapée soit moins bien traitée que les autres?
Cela m’arrive tous les jours. La dernière fois, c’était il y a quelques minutes.
Pourquoi?
J’ai rédigé la prise de position sur la révision de la loi sur l’égalité des personnes handicapées et cela m’a énervée de constater que si peu de choses soient prévues pour
L’INTÉRESSÉE
Caroline Hess-Klein, âgée de 51 ans et mère de trois filles, dirige le département Égalité depuis 2015 chez Inclusion Handicap, l’association faîtière des organisations de personnes handicapées dont le siège est à Berne. En plus de cette fonction, cette juriste originaire de Lausanne est chargée de cours à la faculté de droit de l’Université de Bâle. Caroline Hess-Klein travaillait déjà dans des organisations de personnes handicapées. Si elle s’est engagée dans ce domaine, c’est parce qu’elle a jadis travaillé dans une crèche pour enfants handicapés afin de financer ses études. «Cela m’a familiarisée au sujet», dit-elle. Ce métier est pour ainsi dire sa vocation: «J’aime juste faire ce que je fais tous les jours.»
promouvoir l’égalité effective des personnes en situation de handicap. Être en colère fait quasiment partie de mon travail. Mais cela ne signifie pas pour autant que je vais mal. Ma tâche consiste à pointer les dysfonctionnements et à trouver des solutions pour que la situation s’améliore.
Tu diriges le département Égalité chez Inclusion Handicap. Comment expliques-tu ton métier? Je conseille les personnes handicapées victimes de discrimination: dans l’accès à l’école, aux transports publics, aux immeubles, aux prestations de services. Elles me racontent leur histoire et je réfléchis: Que faire sur le plan juridique pour les aider? Cela vaut-il la peine d’aller au tribunal? Puis j’examine les lois fédérales et cantonales et je m’interroge: Que manquet-il pour que les droits des personnes handicapées soient garantis? Ensuite, je soumets des propositions. Je donne aussi des conférences lors desquelles j’explique ce que sont ces droits et ce qu’ils impliquent.
Est-ce que tu arrives à te déconnecter quand tu quittes le bureau?
La nature même de mon travail me pousse à ouvrir l’œil dans ma vie et à ne pas y être sensibilisée juste pendant mes heures de bureau. Je remarque beaucoup de défaillances. Notre société est un parcours d’obstacles pour les personnes handicapées et ce, dans tous les domaines de la vie.
Pourquoi n’est-ce pas mieux à l’époque actuelle?
Maintes autorités, mais aussi des personnes sans handicap, ont leur avis sur la situation: nous en faisons beaucoup pour les personnes handicapées et avons, par exemple, une AI. Nous faisons donc ce qu’il faut. En fait, nous en faisons déjà assez. Si les personnes handicapées et leurs organisations réclament le respect de leurs droits et expriment leur mécontentement, elles se heurtent souvent à la réaction suivante: «Pourquoi les gens râlent-ils encore? Ça commence à bien faire!»
Que réponds-tu à cela?
Il y a des choses qui existent, c’est certain. Le système d’assurances sociales n’est certes pas parfait mais il est comparable aux pays qui disposent de conditions économiques similaires. Il en va de même pour les transports publics, bien que ce secteur ne soit pas non plus parfait. Néanmoins, nous sommes encore très loin d’une société à laquelle les personnes handicapées peuvent prendre part de manière autonome et sur un même pied d’égalité. À cet égard, la Suisse est à la traîne.
Il faut que tu nous expliques. Nous n’avons pas vraiment compris ce que la Convention de l’ONU pour les droits des personnes handicapées (CDPH) exige en substance. La CDPH, entrée en vigueur chez nous en 2014, part du principe évident
que les personnes porteuses de handicap ont des droits, car ce sont des êtres humains. Sans ambiguïté.
Cela signifie donc aussi que la CDPH n’est pas suffisamment mise en œuvre?
La CDPH est contraignante, elle n’est pas juste une recommandation de l’ONU. La Suisse est régulièrement soumise à des contrôles. La CDPH couvre tous les domaines de la vie. Aucun État du monde ne peut tout appliquer en l’espace de quelques mois, pas même notre riche pays. Personne ne lui en fait le reproche. En revanche, ce que l’on constate et ce que l’ONU critique dix ans après la ratification, c’est que la Suisse n’a aucun plan sur la manière de mettre les choses en œuvre concrètement. J’ai l’impression que l’on est devant une grande forêt et que l’on se dit: «Oh! Ça fait beaucoup d’arbres!» Et rien ne se passe. Mais leur nombre ne diminuera pas si l’on n’agit pas.
Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de plan?
Les moulins tournent lentement. La CDPH des Nations-Unies engage toutes les instances fédérales, ce qui complique évidemment les choses. Comme partout ailleurs, tout repose sur les individus. Si personne ne se sent responsable, la CDPH ne sera pas mise en œuvre. D’après mon expérience, les choses ne commencent à se mettre en branle qu’une fois que quelqu’un dans un canton, une commune ou un office fédéral décrète: «Voilà, c’est ma mission, je m’y attelle.»
Dans quels cantons est-ce le cas jusqu’ici?
À Bâle-Ville et Bâle-Campagne, ainsi qu’en Valais, les droits vont au-delà de ce que nous avons au niveau fédéral. À Genève, les choses évoluent aussi. Les efforts sont clairement perceptibles. Mais nous sommes encore loin du but.
En ratifiant la CDPH, la Suisse s’engage à mettre en œuvre l’inclusion. Dans quelle mesure notre pays est-il inclusif?
Ce serait intéressant de voir comment une personne sans handicap réagirait si on lui disait: «Désolé, mais tu n’as pas le droit de décider toi-même où ni avec qui tu ha-
bites, ni d’ailleurs de l’heure à laquelle tu soupes le soir.» Rappelez-vous les réactions parfois violentes des gens pendant la pandémie de Covid-19, quand on ne pouvait plus aller au restaurant. Voici ma réponse à ta question: nous ne sommes pas une société inclusive. Le processus pour y parvenir est au point mort, nous n’en sommes même pas à 50%.
Tu ne mâches pas tes mots.
C’est la réalité, surtout si on la compare aux possibilités dont nous disposons. On investit certes des moyens pour la cause du handicap, je pense notamment aux institutions de logement et de travail et aux écoles spécialisées. On verse beaucoup d’argent au niveau cantonal et fédéral, mais cela n’a souvent rien à voir avec l’inclusion. On finance des structures et des prestations spéciales, qui conduisent finalement à l’exclusion des personnes en situation de handicap. Il faudrait au contraire un transfert des ressources afin de leur permettre d’être au cœur de l’action, avec au besoin un soutien.
Une Suisse inclusive est-elle réaliste? Il s’agit d’un projet générationnel. Il y a 26 ans, j’ai écrit la thèse de mon doctorat sur
le problème de la discrimination des personnes handicapées et sur la réponse à apporter dans la Constitution fédérale. Durant ces 26 ans, il s’est passé beaucoup de choses, nous avons fait de nets progrès. Je suis donc persuadée que nous avançons. Mais c’est trop lent, c’est pénible – au détriment des personnes concernées qui sont limitées dans leur vie quotidienne.
Sur le site Web d’Inclusion Handicap, il est écrit: «1,7 million de personnes handicapées vivent en Suisse.» C’est un chiffre énorme. Comment définis-tu le concept de handicap?
La CDPH le stipule ainsi: un handicap n’est pas quelque chose qui appartient à une personne mais c’est une convergence – d’une part, il existe une déficience, qu’elle soit intellectuelle, physique ou mentale. Mais cela ne constitue pas en soi un handicap. Celui-ci n’apparaît que lorsqu’il rencontre des conditions sociétales qui ne sont pas adaptées et donc pas inclusives. La personne en fauteuil roulant qui veut monter dans un tramway avec des marches est handicapée. Si une personne atteinte d’une déficience physique peut monter dans le tram sans effort, elle n’est pas handicapée.



















Nécessaire L’initiative pour l’inclusion Son combat contre la discrimination
Pourquoi Inclusion Handicap est-elle indispensable?
En Suisse, les personnes handicapées font partie des groupes dont la vie est particulièrement difficile dans tous les domaines. Pour faire bouger les choses et être pris en compte, il faut avoir une force de persuasion concentrée sur le plan politique et juridique. Une seule organisation de personnes handicapées ne peut y arriver. C’est pourquoi Inclusion Handicap est d’une importance cruciale. Cela se traduit par exemple dans la loi sur l’égalité des personnes handicapées. Nous pouvons alors nous exprimer d’une voix forte et dire: «Hé, la Confédération, ça ne sert à rien, il faut s’y prendre autrement.»
L’une de tes camarades de lutte au sein du comité est la présidente de l’ASP, Olga Manfredi. Comment la perçois-tu?
Je connais Olga depuis que j’œuvre en faveur des personnes handicapées. C’est une belle personne qui apporte son expertise de juriste et de femme en fauteuil roulant. Elle fait partie de celles et ceux qui s’engagent beaucoup pour Inclusion Handicap. Ce n’est qu’avec ce genre d’allié·e·s que nous pourrons déployer la force nécessaire. Et je salue aussi l’ASP, qui nous soutient et appuie ces idées.
Le lobbyisme est-il important?
Chez Inclusion Handicap, nous avons en la personne de Matthias Kuert Killer un responsable de la politique et de la communication qui mène des discussions avec les parlementaires. Je collabore étroitement avec lui et je le soutiens dans son travail, notamment pour les questions juridiques.
Inclusion Handicap est-elle régulièrement présente au Palais fédéral?
Nous y sommes souvent mais pas seulement. Et s’il faut retenir une chose dans le

contexte du lobbying, c’est qu’au moment où un projet de loi se trouve au parlement, la loi est quasiment écrite. Dans le cas de questions juridiques complexes notamment, on oublie parfois que l’on peut exercer une influence déterminante sur le projet de loi. Cela signifie que le travail de représentation des intérêts débute bien plus tôt, dans l’idéal, dès que l’administrateur·trice fédérale commence à formuler le projet de loi. C’est aussi un point de la CDPH: l’État est tenu de faire participer à un stade précoce les personnes handicapées dans la procédure législative.
Quels grands succès as-tu remportés avec Inclusion Handicap ces neuf dernières années?
Je trouve particulièrement important que nous ayons pu accompagner étroitement quelques cantons lors de l’élaboration des lois. Une loi est bien plus durable qu’un programme ou qu’une manifestation car elle reste en place, même si les majorités politiques changent. Grâce aux exemples de Bâle-Ville, de Bâle-Campagne et du Valais, une dynamique est apparue dans d’autres cantons. Et je qualifierais le projet «Strategic Litigation» d’autre projet phare d’Inclusion Handicap.
De quoi s’agit-il?
Nous avons eu la chance de recevoir un don généreux et l’avons affecté à un but précis. Toutes les organisations de personnes handicapées devaient élaborer pour elles-mêmes une stratégie ciblée de la gestion des processus, c’est-à-dire, arrêter de mener des processus au hasard, mais se concentrer sur des questions centrales. L’objectif étant de créer des précédents dont l’importance dépasse le cas particulier. Ces cas de jurisprudence contribuent progressivement à modifier la société en profondeur. C’est un projet génial.
Et quel projet occupe actuellement beaucoup Inclusion Handicap?
Une avancée majeure est la révision de la loi fédérale sur les institutions destinées à promouvoir l’intégration des personnes invalides (LIPPI). Cela signifie que nous réclamons un système qui permette aux personnes handicapées de pouvoir vivre chez elles avec une aide, au lieu d’être placées en foyer. L’autonomie en termes de logement est au centre de nos préoccupations. Et bien sûr, l’initiative pour l’inclusion est d’une importance capitale.
Qu’en espères-tu?
D’abord, je suis convaincue que cette initiative populaire aboutira. Elle doit renforcer les droits des personnes handicapées, dans la Constitution fédérale mais aussi dans les lois fédérales et cantonales. Elle doit faire en sorte que ces personnes soient perçues comme faisant naturellement partie d’une société diversifiée. L’initiative pour l’inclusion réveille les esprits et met aussi la pression. Le sujet est discuté dans le grand public. Même si le quotidien de Madame X ou de Monsieur Y ne changera pas radicalement du jour au lendemain, il y aura un changement sur le terrain sur lequel nous évoluons. L’initiative pour l’inclusion a déclenché une dynamique. La jeune génération en particulier est plus exigeante et fait valoir ses droits, ce qui est juste et nécessaire.
Si nous nous donnons rendez-vous dans dix ans, de quoi aimerais-tu parler?
Du fait que nous avons porté et gagné la première affaire devant le comité des Nations-Unies pour les personnes handicapées, en démontrant que la Suisse avait violé les droits des personnes handicapées. Aujourd’hui, un tel recours n’est même pas possible, la Suisse n’ayant pas ratifié le protocole facultatif nécessaire pour ce faire. Cela renforcerait l’importance de la CDPH si les tribunaux suisses savaient que le comité compétent des Nations-Unies pouvait examiner après eux les cas individuels. Et en principe, j’espère que d’ici dix ans la Suisse deviendra chaque jour un peu plus inclusive.

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Rollstuhlclub Zentralschweiz
27 clubs en fauteuil roulant font partie de l’Association suisse des paraplégiques. Nous allons vous présenter chacun d’entre eux, à commencer par le plus ancien.
Nadja VenetzL’histoire du Rollstuhlclub
Zentralschweiz remonte aux années 1960, une époque où les offres de sport en fauteuil roulant sont rares. Lucerne dispose bien d’un club de sport pour invalides, mais les besoins différents des participant·e·s atteint·e·s de déficience visuelle, de paralysie médullaire ou d’amputations rendent difficile la pratique d’un sport en commun. Des personnes en fauteuil roulant prennent alors l’initiative de s’aider elles-mêmes et se rencontrent pour la première fois le 28 avril 1966 dans la salle de sport rudimentaire de Gabeldingen à Kriens. Trois ans plus tard, le 3 avril 1969, les membres fondent le Rollstuhlclub Kriens pour mieux défendre leurs intérêts. Dès le début, il organise des manifestations culturelles et des débats sur des questions juridiques et politiques. Lorsque Guido A. Zäch crée l’Association suisse des paraplégiques en 1980, le RC Kriens devient la première section de l’ASP.
Un nouveau nom

le Rollstuhlclub Kriens devient le RC Zentralschweiz (CFR de Suisse centrale).
Aujourd’hui, le RC Zentralschweiz couvre non seulement une grande zone d’influence, mais propose également à ses quelque 700 membres actifs une offre de sport variée. Deux équipes de basketball et une équipe de Powerchair Hockey font partie du club. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent danser, nager ou se maintenir en forme dans l’un des groupes polysportifs. Les champion·ne·s comme les espoirs s’entraînent sur la piste d’athlétisme de Nottwil. Avec des excursions, des cours et une fête de fin d’année, le club rassemble aussi les membres moins portés sur le sport.
Hugo Müller préside le club en fauteuil roulant depuis 2018. «Après mon accident en 1990, Erwin Zemp m’a fait entrer au club. Au début, j’étais réticent. Rétrospectivement, le CFR m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes de valeur qui m’ont aidé à me construire dans ma vie de personne en fauteuil roulant», raconte Hugo Müller. Pour lui, rien ne vaut le contact direct. «Au club en fauteuil roulant, il y a des gens qui ont vécu la même chose que toi.» Il n’est pas le seul à le penser, Maya Bissig partage son avis. Elle est membre depuis 40 ans déjà et apprécie beaucoup la communauté et les nombreuses activités. Appréciant la proximité des offres, elle aime aussi venir à la gymnastique ou à l’AG. Pour Eskil Hermann, 17 ans, c’est surtout le sport qui compte, mais lui aussi trouve les contacts avec les autres enrichissants. «Le RC Zentralschweiz a quelque chose à offrir à tout le monde», il en est persuadé.
Le président est fier du bon fonctionnement du comité et de l’offre d’activités sportives et de loisirs très étendue du club. Le fait que de nombreux jeunes soient venu·e·s à la dernière fête de fin d’année l’a particulièrement réjoui. Car le manque de volonté pour assumer une fonction bénévole est aussi un sujet de préoccupation pour le plus ancien CFR de Suisse.
LE RCZS EN BREF
– 690 membres actifs et 190 membres passifs
– Vaste offre de sport et d’activités de loisirs
Avec l’ouverture du Centre suisse des paraplégiques à Nottwil, le club en fauteuil roulant trouve une infrastructure sportive idéale. La natation et la «gymnastique des 50+» ont toutefois encore lieu à Kriens. Au fil des ans, le club grandit et se développe, passant d’une initiative locale à une antenne en Suisse centrale. Cet essor doit alors se traduire par un nouveau nom. Lors de l’assemblée générale du 12 mars 2004,

www.rczentralschweiz.ch admin@rczentralschweiz.ch
Qui remportera le tournoi de Brändi-Dog? Célébration du cinquantenaire en 2016


Un précieux défenseur
L’avocat Yannick Gloor se bat pour que les membres de l’ASP obtiennent les prestations auxquelles ils ont droit. Mais il n’en vient aux poings que pendant ses loisirs.
Nadja Venetz
Droit ou économie? Le choix est cornélien pour Yannick Gloor au moment de s’inscrire à l’Université de Berne. D’autres disciplines des sciences humaines, comme l’histoire ou la philosophie, l’attirent aussi. «Je voulais faire des études qui m’indiqueraient clairement la voie professionnelle à suivre», dit-il pour expliquer sa décision en précisant: «Je ne voulais pas devenir enseignant.» Son intérêt pour les questions sociopolitiques et son sens aigu de la justice font finalement pencher la balance.
Précision et persévérance
Lorsqu’il décrit son activité, il choisit ses mots avec soin. Je remarque que mon interlocuteur a l’habitude de bien peser les formulations. Rédiger des plaintes, c’est son lot quotidien. L’avocat représente les membres de l’ASP dans les affaires relevant du droit des assurances sociales et de la responsabilité civile. Souvent, il s’agit de déterminer qui a droit à une rente AI, à des moyens auxiliaires et/ou à une allocation pour impotent et pour quel montant. Le recours est adressé à l’instance cantonale et remonte dans certains cas jusqu’au Tribunal fédéral. Dès lors, la patience est de mise.
régler des affaires en cours et des projets privés, tout en sachant que la procédure va ensuite s’étendre sur des mois, voire des années», regrette le juriste qui se heurte souvent à l’incompréhension de ses mandant·e·s.
Soulager d’un poids
Mais ce Biennois de 33 ans retire aussi beaucoup de satisfaction de son travail. Le contact avec les personnes qu’il accompagne est parfois très étroit. Il aime soutenir les gens dans des situations difficiles, notamment les personnes récemment blessées qui doivent d’abord réaliser ce qui leur arrive. «Par mon travail, je les soulage d’un poids pour qu’ils et elles puissent se concentrer pleinement sur leur rééducation.» Et son action lui permet d’améliorer leurs conditions de vie. Pour lui, son travail revêt tout son sens quand, après des années de lutte avec les instances, il obtient enfin la rente pour laquelle son client ou sa cliente se bat depuis longtemps.
Yannick veut aussi faire avancer les choses en dehors de l’ASP. Il fait de la politique au conseil de la ville de Bienne et s’engage dans le comité d’une école privée. Pour décompresser après le boulot, il s’entraîne régulièrement au kickboxing. «C’est idéal pour évacuer le stress», explique-t-il. Il ne fait pas de compétitions, mais cela viendra peutêtre. À VOS CÔTÉS
Pour être admis à l’examen du barreau après des études de droit, il faut d’abord effectuer un stage. Yannick Gloor accomplit le sien auprès du Ministère public BerneJura-Seeland, puis rejoint l’étude «Weissberg Bütikofer Advokatur Notariat». En 2020, il décroche son brevet d’avocat. Depuis 2021, il est membre à part entière de l’Institut de conseils juridiques.
Lorsqu’une décision est rendue, Yannick Gloor dispose en général de 30 jours pour faire appel. Un délai qui ne souffre aucune ambiguïté. «C’est parfois un peu frustrant quand il faut s’aligner sur des délais pour

Des soins adaptés –surtout lorsque cela compte
Qui prend en charge les soins complexes des personnes atteintes d’une paralysie médullaire après une opération? Qui soutient les proches aidants? Qui est là en cas d’urgence et anticipe les complications graves? Chez Rückenwind plus, nous remédions à cette lacune en matière de soins en proposant une offre unique à Bad Zurzach, ce qui évite des souffrances inutiles.

Flashez le QR code pour connaître le parcours de Fritz Eichholzer, tétraplégique, et de sa femme Aurelia. Tétraplégique elle aussi, Heidy Anneler nous raconte son histoire.


Nous donnons chaque jour le meilleur de nous-mêmes pour aider les patien‐t·e·s de notre institution à Bad Zurzach. Comment pouvons-nous vous apporter notre soutien ? N’hési‐tez pas à nous contacter si vous avez des questions ou si vous voulez orga‐niser un séjour ou une visite:
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