Paracontact printemps 2024

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Dans le flow

Faire le vide et lâcher prise

Le magazine de l’Association suisse des paraplégiques I Printemps 2024
Avec la protection 100 % No Touch tout ce que vous touchez, ne touche pas la sonde VaPro.

• L’embout protecteur permet de protéger la sonde stérile des bactéries situées au niveau des 15 premiers millimètres de l’urètre lors de l’insertion et permet de réduire le risque d’introduction de bactéries dans les voies urinaires

• Le film protecteur permet une prise en main No Touch et fournit une barrière de protection du corps de la sonde contre les contaminations extérieures

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Avant l’utilisation, lisez le mode d’emploi avec des informations sur l’utilisation prévue, les contre-indications, les mises en garde, les précautions et les instructions.

Hollister et son logo, VaPro sont des marques déposées de Hollister Incorporated USA. ©2022 Hollister Incorporated.

Switzerland / FR

Chères lectrices, chers lecteurs,

Tous les quatre ans, nous envoyons une enquête détaillée à nos membres actifs. Nous voulons savoir beaucoup de choses: Quel est leur degré de satisfaction à l’égard de l’ASP? De quelles offres profitent-ils? Quel est leur engagement dans le club en fauteuil roulant?

630 personnes ont répondu à plus de 30 questions, nous aidant ainsi à adapter nos prestations à leurs besoins. Les retours ont par ailleurs révélé que ce magazine est grandement apprécié. Une première analyse du questionnaire est à lire en page 12.

Les résultats de l’enquête mettent en lumière l’importance des offres de l’ASP, mais aussi le rôle majeur que jouent les clubs en fauteuil roulant. Un club n’est attrayant que si des personnes motivées s’y impliquent, prêtent mainforte et participent à son organisation. Chacun des 27 CFR a la chance de compter ces perles rares dans ses rangs.

Afin d’honorer l’engagement bénévole, nous avons invité tous les membres des comités à un gala à Nottwil. Au cours de la soirée, nous avons décerné un Benevol Award à six personnes. Ces lauréat·e·s œuvrent depuis plus

de dix ans en faveur de leur club en fauteuil roulant et méritaient largement des remerciements pour leur travail.

«S’impliquer, prêter main-forte et participer à l’organisation»

Un club n’est attrayant que si des personnes motivées s’y impliquent, prêtent main-forte et participent à son organisation. Je persiste. Oui, mais que faire si on ne trouve pas de personnes motivées? Dans l’entretien en page 44, la présidente Jeannette Schühle nous explique qu’elle aimerait quitter ses fonctions, mais qu’il n’y a personne pour prendre la suite. Plusieurs CFR sont confrontés à ce genre de défis.

Nous remercions toutes celles et ceux qui dialoguent avec nous, s’impliquent et participent, et leur souhaitons une lecture enrichissante.

Cordialement,

Paracontact I Printemps 2024 3 É DITORIAL

Invader Everyday.

Individuel sans compromis.

Le fauteuil roulant à cadre rigide Invader se caractérise par son design sportive, combinée à une très grande résistance et à un faible poids. Ce fauteuil roulant actif est fabriqué sur mesure, ce qui le rend entièrement individuel et donc parfaitement adapté à l’utilisateur. Ottobock. The human empowerment company.

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Édition

Association suisse des paraplégiques

Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil

Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch www.spv.ch

Rédactrice en cheffe

Evelyn Schmid

Rédaction

Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Michael Bütikofer, Daniela Vozza, Peter Läuppi, Peter Birrer, Tina Achermann

Traduction

Sonia Bretteville, Elvire De Tomi Coordination, graphisme, annonces Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann

Photos

ASP, FSP, Adobe Stock, Chris Casas, SRF/Gian Vaitl, Jonathan Liechti, Familie Roos, Pascal Boisset, Alessandro Negrini, Swiss Paralympic/Gabriel Monnet, Tobias Lackner, Cycling-WM Zürich 2024, Hans-Peter Hertig, Swiss Paralympic Night/Manuel Lopez

Impression

Brunner Medien AG, www.bag.ch

Dernier délai de rédaction du prochain numéro: Édition été 2024: close

Édition automne 2024: 15.5.2024

Tirage

8100 exemplaires en allemand 4250 exemplaires en français

Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.

Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités.

AVANCER

Qui

CONSEILS

CONSEILS

CONSTRUIRE

Paracontact I Printemps 2024 5 IMPRESSUM SOMMAIRE
ACTUALITÉS 6
FONDATION POUR PARAPLÉGIQUES
8
Nouvelle campagne
ASSEMBLÉE DES DÉLÉGUÉ·E·S
réussira
élire? 9 GROUPE POUR PARAPLÉGIQUES Qui fait quoi? 10 ENQUÊTE AUPRÈS DES MEMBRES Des membres satisfaits 12 ÉCLAIRAGE Initiative populaire 13
à se faire
VIE COURS DE SENSIBILISATION Tes poils poussent encore sur tes jambes? 14 PRESTATIONS COMPLÉMENTAIRES À quoi avez-vous droit? 17
JURIDIQUES ASSURANCE-ACCIDENTS Passage à la retraite et thérapies médicales 18
ET SCIENCES COMITÉ CONSULTATIF Faire avancer l’innovation 20
MÉDECINE
SANS OBSTACLES TRANSFORMATION Une lueur d’espoir grâce à une interaction parfaite 22 LOISIRS PLANIFIER SES VACANCES Surmonter les obstacles et rester zen 24 LOISIRS EN BREF 27 GIRO SUISSE 2024 Cap au sud 28 YOGA INCLUSIF Pour le corps, l’âme et l’esprit 30 BÉNÉVOLAT Un oiseau de nuit à la fibre sociale 31 SPORT EN FAUTEUIL ROULANT COURS DE SKI DE FOND Du bon temps sur les pistes –et à côté 32 LE SPORT EN BREF 34 SGUARDO SUL TICINO Sport per tutti 36 PARATHLETICS 2024 Répétition générale pour les Jeux Paralympiques 38 PARALYMPICS 2024 Objectif commun Paris 39 CM DE CYCLISME Together We Ride 41 GROS PLAN DIVERS 42 L’ENTRETIEN Jeannette Schühle 44 BÉNÉVOLAT Utile et varié 48 JOURNÉE DU BÉNÉVOLAT Benevol Awards 49 À VOS CÔTÉS Micha Wäfler 50 14 32

CT

Nouveaux sites Web

Neuf disciplines de Sport suisse en fauteuil roulant sont organisées en commissions techniques dotées de leur propre site Web: l’athlétisme, le badminton, le basket-ball, le curling, le handbike, le Powerchair Hockey, le tennis, le tennis de table et le tir sportif.

Nous avons totalement remanié ces sites et les avons adaptés au design de la page Web de l’ASP. Leur version allemande a été mise en ligne peu avant Noël.

Lien vers les différents sites Web

WCMX

Lorraine Truong, une championne

En décembre dernier, au Skate Park La Quinta X en Californie, une solide performance a permis à Lorraine Truong de confirmer sa supériorité sur ses adversaires féminines en WCMX et de défendre son titre de championne du monde. Elle a obtenu le meilleur score des «Women Pro» de toutes les participantes: 137,5 points. Dans la catégorie mixte «WCMX Pro/Open», elle s’est classée 4e chez les dames.

COURSE D’ORIENTATION

L’écho des clubs

«Qui cherche trouve» – tel est le mot d’ordre du 15 juin 2024. Le Club en Fauteuil Roulant du Nord Vaudois organise une course d’orientation pour petits et grands dans la région du Gros-de-Vaud près d’Echallens.

Formez une équipe et, muni·e·s d’une carte de la forêt, partez explorer les chemins goudronnés et interdits aux voitures pour trouver des stations avec des lettres et résoudre une énigme. Rendez-vous à 9 h 15 à Echallens; le repas de midi sera servi au refuge de Villars-le-Terroir. L’aprèsmidi, nous jouerons aux boules ou au bingo. L’événement, ouvert à tous, aura lieu par tous les temps. Le nombre de places est limité. Inscrivezvous vite et vivez une journée sympa placée sous le signe de l’esprit d’équipe et de l’aventure!

Informations et inscription

Myriam Vuillermet

myriamvuillermet68@outlook.com

L’ÉCHO DES CLUBS

Anniversaire

Le CFR Gruyère soufflera ses 40 bougies en 2024. En 1984, Jean-Louis Page et André Magnin ont motivé un groupe d’ami·e·s et ont fondé le club en fauteuil roulant. L’ASP leur souhaite un joyeux anniversaire!

ASP

Chef SLFR

Le 1er février 2024, Peter Läuppi a repris la tête du département Sport et loisirs en fauteuil roulant (SLFR). Cette fonction fait également de lui un membre de la direction.

Peter Läuppi n’est pas un inconnu à l’ASP. De 1997 à 2005, il avait déjà dirigé le département Sport suisse en fauteuil roulant. L’ancien skieur et décathlonien a consacré toute sa carrière professionnelle au management sportif.

Il a dirigé des délégations aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Avant et après son activité à l’ASP, il a mis son savoir-faire au service de Swiss-Ski, d’abord comme entraîneur technique et chef de l’athlétisme, puis comme entraîneur en chef de la relève et enfin comme chef de la formation et de la recherche. Depuis 2018, cet Argovien de 59 ans était responsable de la division Business Development de la société OYM AG.

En revenant à l’ASP, Peter Läuppi devient en outre membre du conseil de fondation de Swiss Paralympic. Il accompagnera la délégation suisse aux Jeux Paralympiques de Paris 2024 en tant que chef de mission.

RUBRIK 6 Paracontact I Printemps 2024 ACTUALITÉS

EUROKEY

Nouvelle appli

Lancée par Pro Infirmis, elle est disponible dans l’App Store (Apple) et Google Play (Android). Toutes les installations Eurokey y sont répertoriées et visibles sur une carte interactive ou via des critères de recherche. En outre, les problèmes ou oublis peuvent être signalés directement dans l’application.

COLLABORATRICE

Emmanuelle

Domon Beuret

Représentante des intérêts Construire sans obstacles Elle-même en fauteuil roulant, Emmanuelle Domon Beuret œuvrera pour la construction sans obstacles en Suisse romande avec un temps de travail de 30 % . Elle a étudié à l’Université de Neuchâtel et à la Haute École Arc Conservation-restauration. Depuis 2011, elle travaille comme cheffe-adjointe du laboratoire de conservation-restauration du musée archéologique de Laténium et participe depuis 2016 à divers projets de recherche.

Bête de scène

Cette chanteuse et pianiste de jazz se produit souvent en concert. Elle aime l’art, les films et les musées.

SPORTS AWARDS

Standing Ovation pour Marcel Hug

Pour la dixième fois déjà, Marcel Hug a été élu «Sportif paralympique de l’année» lors des Sports Awards 2023.

L’athlète a été ovationné sur la scène en recevant son trophée. Il a devancé de justesse ses concurrentes Catherine Debrunner et Manuela Schär.

L’année passée, Marcel Hug a non seulement franchi le premier la ligne d’arrivée de chaque course sur piste, mais il a aussi

remporté tous les marathons de la série «Abbott World Marathon Major». Après Manuela Schär en 2019, il est le deuxième sportif à réussir cet exploit.

Les Jeux Paralympiques d’été de Paris sont le prochain grand événement à venir. Si Marcel Hug était à nouveau élu Sportif paralympique en 2024, il aurait autant de distinctions que ses aînés Heinz Frei et Roger Federer ou l’équipe de Suisse de football masculin.

L’étude Work-Life: Avez-vous déjà participé à l’enquête en ligne?

Les invitations à répondre aux questions viennent d’être envoyées par la poste. Si vous en avez reçu une et n’avez pas encore pu remplir le questionnaire, nous vous encourageons vivement à y consacrer un peu de temps pour faire avancer la recherche.

Les personnes avec ou sans expérience professionnelle depuis le début de la paralysie médullaire peuvent y participer. Les questions portent sur les étapes et événements majeurs de votre parcours de vie, en

rapport avec le travail, la formation, les activités bénévoles ainsi que les contacts sociaux et la vie familiale.

L’étude entend identifier les facteurs qui permettent aux personnes atteintes d’une lésion médullaire d’exercer une activité professionnelle satisfaisante et à long terme. En y répondant, vous aiderez à améliorer les offres de soutien professionnel pour vous et d’autres paralysé·e·s médullaires.

En savoir plus urban.schwegler@paraplegie.ch www.swisci.ch/fr/work-life

Paracontact I Printemps 2024 7
RECHERCHE La vie professionnelle

Nouvelle campagne

La FSP renforce sa notoriété en Suisse romande, notamment avec une nouvelle campagne publicitaire qui présente deux personnes concernées, Giulia Damiano et Sebastian Tobler, et la manière dont ils gèrent leur vie en fauteuil roulant.

Andrea Neyerlin, Fondation suisse pour paraplégiques

En Suisse, 1,9 million de personnes sont membres de l’Association des bienfaiteurs de la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP). Seulement 7% viennent de Suisse romande. Pourtant, en moyenne, le Centre suisse des paraplégiques (CSP) de Nottwil (LU) reçoit tous les 15 jours un·e patient·e romand·e qui vient de subir une lésion médullaire.

Campagne basée sur des destins réels

En automne 2023, la FSP a lancé une nouvelle campagne publicitaire – sous forme de spots télévisés, d’affiches numériques et de nombreuses publicités en ligne – afin de mieux se faire connaître en Romandie. Son message: Cela peut arriver à tous et toutes. L’ambassadrice et l’ambassadeur de la campagne sont Giulia Damiano, 25 ans, de Lausanne et Sebastian Tobler, 53 ans, de Farvagny (FR). «J’ai décidé de participer à cette campagne publicitaire pour montrer

aux gens qu’on peut encore faire plein de choses et que la vie ne s’arrête pas après un accident», explique la Lausannoise.

Giulia Damiano, étudiante passionnée de sport, est tombée en 2021 des anneaux sur lesquels elle s’était déjà entraînée des centaines de fois. Son diagnostic: paraplégie. En 2013, Sebastian Tobler, père de quatre enfants, a eu un accident de VTT – un hobby qui l’accompagnait déjà depuis des années et lui permettait de décompresser après son travail de professeur. Depuis lors, le Fribourgeois est tétraplégique.

Stephan Michel, responsable Marketing et communication de la FSP précise: «Cette campagne vise à mettre en lumière les préoccupations des personnes atteintes de paralysie médullaire». Notre atout, c’est d’avoir des francophones qui nous soutiennent dans cette démarche en partageant leurs expériences avec le public.»

Sensibiliser et se faire connaître L’augmentation de la notoriété de la Fondation suisse pour paraplégiques en Romandie est essentielle pour l’inclusion des personnes paralysées médullaires dans toute la Suisse. C’est pourquoi la FSP intensifie sa présence dans les médias romands et lance de nouveaux projets dans les régions francophones. C’est par exemple dans ce but que les documents scolaires et les visites guidées de l’espace visiteurs «ParaForum» ont été traduits en français.

Une plus grande renommée permettra à la FSP non seulement de transmettre davantage de connaissances en matière de para-

lysie médullaire, mais aussi, à long terme, d’acquérir plus de membres en Suisse romande. En effet, l’œuvre de solidarité dépend du soutien de ses membres pour maintenir le réseau de prestations dont bénéficient les paraplégiques et tétraplégiques de notre pays.

Les effets se font sentir

La campagne est une réussite: les premiers chiffres de l’institut d’études de marché LINK montrent une augmentation positive en termes de notoriété. Alors qu’à la fin de l’année 2022, seule la moitié environ des Romand·e·s avait déclaré connaître la FSP au moins de nom, ils et elles sont désormais près de deux tiers. L’opération de communication doit donc être complétée par d’autres témoignages issus de Suisse romande. En outre, la campagne sera visible pour la première fois à partir de l’automne 2024 sur les bus publics de plusieurs villes romandes.

PARTICIPER

Les personnes concernées de Suisse romande qui souhaitent se mettre à disposition pour témoigner dans les médias romands ou s’investir dans d’autres projets de la Fondation suisse pour paraplégiques en Romandie peuvent volontiers s’annoncer à andrea.neyerlin@paraplegie.ch.

En savoir plus www.paraplegie.ch (Cela peut arriver à tous)

AVANCER
8 Paracontact I Printemps 2024 FONDATION
SUISSE POUR PARAPLÉGIQUES

Qui réussira à se faire élire?

Deux candidats sont en lice pour occuper le siège vacant au comité central: Christian Rusterholz et Tobias Soder. La décision sera prise lors de l’assemblée des délégué·e·s du 4 mai.

Nadja Venetz

Fabien Bertschy ayant résolu, pour des raisons de santé, de quitter son poste d’assesseur au sein du comité central (CC) de l’ASP, Christian Rusterholz et Tobias Soder se sont présentés pour lui succéder.

Christian Rusterholz: homme d’expérience et du relationnel À 57 ans, Christian Rusterholz jouit d’une riche expérience du management. Au cours des 25 dernières années, cet ingénieur en génie civil et en économie a occupé des postes de direction dans divers départements de la société KIBAG Management où il a aussi été responsable du personnel et des finances. Durant sa carrière, il a dirigé plus de 100 employé·e·s et a participé tant à l’élaboration qu’à la mise en œuvre de processus stratégiques. Fidèle à cette entreprise de matériaux de construction, Christian Rusterholz a vécu de nombreux changements structurels et sait que ces défis constituent de précieuses opportunités. Grâce à ses différents mandats au sein de l’Association suisse des transports routiers (ASTAG), où il siège au comité de gestion et au comité central, son réseau s’étend au monde politique et économique.

Pour autant, l’engagement de ce Wädenswilois ne se limite pas au travail. Membre du club en fauteuil roulant RC Zürich, il fait la promotion de l’handisport à l’association Spocap et œuvre aussi en faveur des personnes atteintes de sclérose en plaques au sein du comité de l’association «Grenzen

überschreiten». Il a lui-même appris qu’il était atteint de cette maladie en 2003 et se déplace en fauteuil roulant depuis 2017. «Je sais par expérience qu’il est important que les personnes en situation de handicap bénéficient d’un soutien adéquat. C’est pourquoi je veux m’investir au CC», explique-t-il. Ces dernières années, Christian Rusterholz

s’est découvert de nouvelles passions: le parabadminton et le handbike. D’ailleurs, il participera sûrement au Giro Suisse 2024. Il déborde d’énergie, pour le Giro, mais aussi pour le CC: «Je suis très motivé et me réjouis de mettre mes diverses expériences et compétences au service de l’ASP et de ses membres.»

Tobias Soder: numérique et dynamique

Ce Biennois de 41 ans a plusieurs cordes à son arc. Ingénieur en informatique, il est

spécialiste IT. Après ses études à la Haute école spécialisée, il a travaillé dans des entreprises de renom (Swisscom, BLS, Puma, Axel Springer Suisse) avant de créer sa propre agence Web, WebIT4You. Il propose à sa clientèle une vaste gamme de solutions numériques. Depuis 2023, Tobias Soder travaille aussi comme webmaster et responsable informatique à insieme Suisse, l’organisation faîtière des associations de parents de personnes vivant avec une déficience intellectuelle. Parallèlement et aussi depuis 2023, il préside le club en fauteuil roulant Biel-Bienne. Tobias Soder connaît donc les soucis et les défis des clubs en fauteuil roulant. «Je suis un ‹team player› qui sait rassembler les gens et les motiver pour une cause commune», déclare-t-il. Avec son comité, il propose aux membres une offre attrayante et lance de nouveaux projets comme la jeune association «Ships n’ Wheels» de navigation inclusive sur le lac de Bienne qui collabore avec le centre de voile local. Il est également trésorier de cette nouvelle organisation. Adorant faire du lobbying, discuter, trouver des compromis ou élaborer des solutions,

Tobias Soder est entré en politique en 2022 et siège au conseil de la ville de Nidau. Il accorde une attention particulière à l’accessibilité et à l’inclusion dans sa commune de résidence. Ayant grandi à Bienne, ce paraplégique passe aisément de l’allemand au français et inversement. En plus de toutes ses activités, Tobias Soder exprime sa créativité à travers la musique. Il a collaboré à divers projets musicaux et joue dans son propre groupe.

Paracontact I Printemps 2024 9 AVANCER ASSEMBLÉE DES
DÉLÉGUÉ·E·S
Christian Rusterholz Tobias Soder

LE GROUPE SUISSE POUR PARAPLÉGIQUES

Qui fait quoi?

Le nom de Nottwil est presque toujours associé au soutien apporté aux personnes atteintes de lésion médullaire. Mais tout le monde ne connaît pas en détail les prestations fournies par les différentes institutions du Groupe.

Nadja Venetz

médullaire tout au long de leur vie. Diverses organisations couvrent quatre champs d’activités: «Solidarité», «Médecine», «Formation, recherche et innovation» et «Intégration et accompagnement à vie».

La Fondation suisse pour paraplégiques

La Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) finance le réseau de prestations et verse des contributions d’exploitation à ses filiales et organisations partenaires comme l’ASP. Elle soutient en outre directement les paralysé·e·s médullaires en situation difficile en finançant une partie des moyens auxiliaires, des appareils et installations, ainsi que des frais médicaux non couverts. Les fonds de l’œuvre de solidarité proviennent de dons, d’héritages et de legs, ainsi que de contributions versées par les bienfaiteurs. La FSP constitue, avec l’Association des bienfaiteurs et l’Hôtel & Conference Center Sempachersee, le domaine d’activité «Solidarité».

L’Association des bienfaiteurs de la Fondation suisse pour paraplégiques 1,9 million de personnes sont membres de l’Association des bienfaiteurs par une cotisation annuelle ou une affiliation permanente. En devenant membres, elles font preuve de solidarité envers leurs compatriotes paraplégiques et tétraplégiques et veillent à ce que le réseau de prestations du GSP perdure et se développe. L’adhésion à l’Association des bienfaiteurs ne donne pas droit à des prestations, comme celles de l’Association suisse des paraplégiques. Inversement, il n’est pas nécessaire d’être membre de l’Association des bienfaiteurs pour bénéficier de soins au Centre suisse des paraplégiques ou pour soumettre une demande de financement à la FSP.

L’Hôtel & Conference Center Sempachersee

Avec plus de 40 salles et 150 chambres, l’Hôtel Sempachersee accueille toutes sortes d’événements et sert de lieu de rencontre pour les patient·e·s, les proches, les particuliers et les entreprises.

Le Centre suisse des paraplégiques

Le CSP est spécialisé dans le traitement de la paralysie médullaire, du dos et de la respiration artificielle. Grâce à cette orientation, la clinique privée jouit d’une reconnaissance internationale. Les patient·e·s y sont pris·e·s en charge en urgence et y suivent leur rééducation. Le CSP reste un point d’accueil important tout au long de leur vie. C’est l’une des quatre cliniques de

AVANCER
Le Groupe suisse pour paraplégiques (GSP), dont le siège est à Nottwil, est un réseau de prestations unique au monde qui œuvre pour la rééducation globale et le suivi des personnes ayant une paralysie 10 Paracontact I Printemps 2024

rééducation en Suisse spécialisées dans la rééducation des personnes en fauteuil roulant. Le CSP et ParaHelp SA forment le domaine d’activité «Médecine».

ParaHelp SA

L’objectif de ParaHelp est de permettre aux blessé·e·s de la moelle épinière de mener une vie autonome, quel que soit leur âge. ParaHelp conseille les personnes à domicile et organise le soutien dont elles ont besoin chez elles. La société forme aussi le personnel soignant et médical en charge des paralysé·e·s médullaires.

L’Association suisse des paraplégiques

L’ASP est l’organisation faîtière des paralysé·e·s médullaires et chapeaute les 27 clubs suisses en fauteuil roulant (CFR). Ces derniers organisent des entraînements sportifs et des excursions, et sont un lieu d’échange important pour les personnes concernées. Tout membre d’un CFR est automatiquement affilié à l’ASP. Les membres actifs de l’ASP sont eux-mêmes atteints d’une paraplégie ou d’un diagnostic similaire. Ils bénéficient gratuitement des conseils proposés par l’ASP dans le domaine juridique, de la construction et de la vie pratique. L’ASP offre à ses membres un programme de loisirs et de voyages attrayant et, en tant que fédération sportive nationale, encourage le sport en fauteuil roulant, de la relève à l’élite mondiale. Elle

soutient en outre les clubs dans leur précieux travail associatif. Avec Orthotec et Active Communication, l’ASP représente le domaine d’activité «Intégration et accompagnement à vie».

Orthotec SA

Orthotec encourage la mobilité des personnes ayant une lésion médullaire et des restrictions similaires en mettant à leur disposition des moyens auxiliaires et des prestations de services. Elle gère tout ce qui a trait à la transformation de véhicules, aux techniques de rééducation et d’orthopédie, à l’aide pour l’incontinence et le quotidien, ainsi qu’aux équipements de sport en fauteuil roulant.

Active Communication SA

Active Communication est le partenaire pour la technologie d’assistance numérique au sein du Groupe suisse pour paraplégiques. Les personnes atteintes d’un handicap moteur ou cognitif ou d’une maladie neurologique bénéficient de ses prestations. Avec ses moyens auxiliaires techniques, cette société leur apporte un soutien sur le plan de la communication, de l’apprentissage, du travail et de l’habitat.

La Recherche suisse pour paraplégiques SA

La Recherche suisse pour paraplégiques (RSP) effectue des recherches dans le do-

LE GROUPE SUISSE POUR PARAPLÉGIQUES

La Fondation et ses filiales à 100 %

La Fondation et sa filiale à 50 %

Organisations proches: Contrats de coopération pour accomplir la mission de la Fondation

maine de l’aptitude fonctionnelle et de la rééducation, et est l’un des plus importants instituts de recherche extra-universitaires au monde dans ce secteur. Elle réunit sous un même toit des disciplines telles que la médecine, la biologie, l’épidémiologie, les sciences de la communication, l’économie, la psychologie, les soins infirmiers, la physiothérapie et la science du mouvement, la sociologie, le droit, les statistiques et les sciences politiques, et favorise les échanges directs entre la recherche et la pratique. La RSP et le SIRMED couvrent le domaine d’activité «Formation, recherche et innovation».

SIRMED Institut suisse de médecine d’urgence SA

Le SIRMED forme les gens à apporter les meilleurs soins possibles aux patient·e·s en situation d’urgence. Il organise des formations continues et des perfectionnements en médecine de sauvetage et d’urgence pour professionnel·le·s et secouristes à un niveau de qualité élevé et prend une part active au développement de la médecine de sauvetage et d’urgence ainsi qu’à la formation en matière de sauvetage en Suisse. L’institut est soutenu à 50% par la FSP et à 50% par la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega).

En savoir plus sur le GSP www.paraplegie.ch

1 Domaine d’activité Solidarité

2 Domaine d’activité Médecine

3 Domaine d’activité Intégration et accompagnement à vie

4 Domaine d’activité Formation, recherche et innovation

Paracontact I Printemps 2024 11
Centre suisse des paraplégiques Nottwil SA 2 ParaHelp SA 2 Orthotec SA 3 Active Communication SA 3 Recherche suisse pour paraplégiques SA 4 SIRMED Institut suisse de médecine d’urgence SA 4 Hôtel Sempachersee SA 1 Fondation suisse pour paraplégiques 1 Association de bienfaiteurs de la Fondation suisse pour paraplégiques (association) 1 Association suisse des
(association
paraplégiques
faîtière) 3

ENQUÊTE AUPRÈS DES MEMBRES

Des membres satisfaits

Nos prestations sont très appréciées et répondent aux besoins. C’est ce que révèle l’enquête menée auprès de nos membres en 2023, qui nous donne de précieuses idées pour nous améliorer.

Evelyn Schmid

Tous les quatre ans, l’ASP réalise une vaste enquête auprès de ses membres. Pour notre dernier questionnaire en ligne, nous avons reçu un nombre record de 630 réponses, contre 427 en 2019. En d’autres termes, 16 % des membres actifs contactés ont répondu à nos questions.

Un beau compliment

La satisfaction à l’égard de l’ASP est exceptionnellement élevée. Sur une échelle de 1 à 6, l’ASP obtient la «note» de 5,1, soit un taux de satisfaction de 86 % (84 % en 2016). Seules cinq personnes lui ont attribué un 1 ou un 2. Comme en 2019, l’amabilité de notre personnel a été jugée excellente. L’ASP a reçu la note de 5,63 pour les contacts personnels et de 5,56 pour les renseignements téléphoniques.

Nos membres recourent volontiers et très souvent à nos prestations. Pour 41 % des personnes interrogées, la revue Paracontact est le service le plus important dont elles

L’ASP

profitent. Le sport en fauteuil roulant arrive en deuxième position, puis les services comme l’Eurokey ou le rabais de flotte, et enfin les deux infolettres. Seuls 10 % des sondé·e·s disent ne pas utiliser nos offres.

Nous voulions également savoir si nos prestations aidaient à surmonter le quotidien. 72 % des membres trouvent que l’ASP a une grande, voire une très grande influence sur l’amélioration de leur qualité de vie. 74 % estiment que l’association apporte une contribution importante ou très importante à la mobilité sans obstacles. Son influence sur l’accessibilité des bâtiments, l’accès à la culture et au travail, et l’égalité des chances est élevée. Seule l’influence de l’ASP sur les décisions politiques est jugée un peu moindre.

Habitudes en matière de loisirs Les paralysé·e·s médullaires doivent faire régulièrement de l’exercice. Et c’est le cas. 67 % des personnes interrogées font du

sport une ou plusieurs fois par semaine, 6 % en font une fois par mois, et 27 % jamais ou rarement. Se maintenir en bonne santé et s’amuser sont leurs principales motivations. Les voyages sont aussi une activité de loisirs importante. 58 % partent en vacances plus de deux fois par an, 17 % une fois et 25 % juste une fois tous les deux ans. Toutefois, seuls 11 % des membres voyagent avec l’ASP, près de 60 % réservant généralement leur voyage eux-mêmes sur Internet.

L’information aide au quotidien

Les principaux outils de communication sont le magazine Paracontact et le site Web spv.ch. Paracontact est lu avec assiduité. Seuls 5 % de nos membres n’y jettent pas un regard. 51 % consacrent entre une demiheure et une heure entière à la lecture, et même plus pour 13 % d’entre eux. Les articles juridiques et médicaux sont considérés par nos lecteurs et lectrices comme particulièrement utiles pour faire face au quotidien. Nous voulons mettre davantage l’accent sur ces sujets à l’avenir.

Notre site Web est globalement mieux noté que lors de la dernière enquête. Cela est certainement dû au fait que nous l’avons entièrement remanié en 2022, avec de nouveaux contenus et une structure beaucoup plus simple.

Ces quatre dernières années, le pourcentage de personnes qui n’utilisent jamais nos réseaux sociaux a légèrement diminué, passant de 48 à 45 %. Nous continuerons à proposer pour elles des informations imprimées et des courriels directs. Par ailleurs, comme en 2019, seuls environ 13 % d’entre elles consultent tous les jours nos pages Facebook, X ou Instagram. C’est pourquoi nous nous efforçons d’augmenter la notoriété de nos canaux et d’accroître leur attractivité.

Potentiels d’amélioration

L’enquête montre que nos offres répondent largement aux besoins de nos membres. À l’avenir, nous réaliserons des mesures d’impact en plus de ce sondage. Les enseignements tirés de ces données aideront l’ASP à adapter encore mieux sa stratégie et ses offres aux attentes des personnes atteintes de paralysie médullaire.

AVANCER
12 Paracontact I Printemps 2024
La mobilité sans obstacles L’accessibilité des bâtiments L’égalité des chances L’influence sur les décisions politiques L’amélioration de la qualité de vie L’accès à la formation et au travail
apporte une contribution importante à … 45 % 40 % 35 % 30 % 25 % 20 % 15 % 10 % 5 % 0 % 1 = pas du tout d’accord 2 3 4 5 6 = tout à fait d’accord

Initiative populaire

L’Association pour une Suisse inclusive coordonne toutes les mesures visant à faire aboutir l’initiative pour l’inclusion. Sa directrice, Iris Hartmann, nous expose comment se déroule la collecte des signatures.

Nadja Venetz

Quelle est la mission de l’Association pour une Suisse inclusive?

Elle est chargée de la campagne menée dans le cadre de l’initiative pour l’inclusion. Mon rôle de directrice consiste à favoriser les relations entre les organisations participantes et à fournir assez de matériel de campagne. Je coordonne aussi les actions de collecte et gère la communication.

Cette interview a lieu peu après la journée nationale de collecte du 2 décembre. Comment s’est-elle passée? Des personnes avec et sans handicap se sont rencontrées à de nombreux endroits dans toute la Suisse pour récolter ensemble des signatures et ce, par un temps hivernal exécrable. C’était très beau de percevoir cette envie d’agir et ce sentiment d’appartenance à une communauté.

Où en est l’initiative?

À la mi-janvier, nous avions récolté 86 900 signatures, ce qui est un bon résultat à ce stade. La règle est que les initiatives populaires ont 18 mois pour recueillir plus de 100 000 signatures. Chaque signature doit encore être authentifiée. On constate d’ailleurs que le taux de signatures nulles atteint 10 %. Pour s’assurer d’avoir assez de signatures valables lors du dépôt, il faut en rassembler environ 125 000.

Quels sont les défis à relever?

L’association est soutenue par de nombreuses organisations qui luttent depuis des décennies en faveur de l’inclusion. L’enjeu

est maintenant de porter ce sujet à la connaissance du grand public et de toucher celles et ceux qui l’ignorent encore. Une initiative populaire nous offre une chance d’amorcer un changement social, de vivre l’inclusion et de façonner notre avenir. Nous devons la saisir. Utiliser les bons modes de communication afin d’atteindre de nouvelles personnes et lancer parallèlement un mouvement en faveur des droits des citoyen·ne·s en situation de handicap restent un défi.

De quoi sera faite la seconde moitié de la période de collecte?

Le 9 mars marquera le dixième anniversaire de la ratification de la CDPH de l’ONU. Ce sera pour nous une journée nationale de collecte. Ce jubilé sera aussi l’occasion pour de nombreux cantons d’organiser, début

mai, des journées d’action sur le thème de l’inclusion. Nous serons aussi sur place afin de convaincre les gens du bien-fondé de notre cause. J’ai bon espoir que l’initiative aboutisse.

Comment pouvons-nous y contribuer? L’initiative pour l’inclusion nous concerne toutes et tous, que nous ayons un handicap ou non. Quelle vie souhaitons-nous mener maintenant et durant notre vieillesse? Chacun·e de nous doit agir comme un·e ambassadeur·rice de l’initiative: signer soi-même et sensibiliser le reste de la société. Ainsi, on peut vite glaner quelques signatures. C’est plus facile dans l’entourage privé et il n’est pas nécessaire d’aborder des inconnu·e·s dans la rue. La carte pour trois signatures est préaffranchie et peut être commandée chez nous ou auprès des organisations partenaires.

Que se passera-t-il si nous récoltons le nombre requis de signatures valables? Nous ferons d’abord une grande fête! Après le dépôt, la machine s’enclenche au niveau politique et les discussions se font à huis clos. En tant qu’association, il sera de notre devoir de rendre compte des avancées et de maintenir le débat. Cinq années peuvent s’écouler avant que le peuple ne se prononce dans les urnes sur l’initiative. La persévérance est de mise!

Signer maintenant

Télécharger la feuille de signatures www.spv.ch/ initiative-pour-l-inclusion

Paracontact I Printemps 2024 13 AVANCER ÉCLAIRAGE
Collecte réussie malgré la tempête de neige

Tes poils poussent encore sur tes jambes?

Pour une fois, les deux conseillers-pairs Angela Fallegger et Konrad Arnosti n’aident pas leurs semblables lésé·e·s médullaires, mais donnent un aperçu de leur quotidien à des apprenti·e·s en soins infirmiers et en construction.

La destination du jour est le «Centre de formation Santé Suisse centrale» dans la zone industrielle d’Alpnach, dont le bâtiment émerge de la terre, tel un colosse de pierre. Angela Fallegger est en terrain connu quand elle donne des cours de sensibilisation au XUND. Cela fait longtemps qu’a lieu ici ce genre de séances d’information, durant lesquelles des personnes touchées transmettent leurs connaissances sur la paralysie médullaire et les élèves prennent place dans des fauteuils roulants. Ancienne infirmière, elle connaît bien son sujet et a elle-même suivi un cours de sensibilisation à 17 ans.

Angela Fallegger commence le cours par une partie consacrée aux aspects médicaux. Elle trouve génial de renouer avec le côté soins. Les participantes ayant déjà des connaissances de base, elle n’hésite pas à employer des termes d’anatomie, ce qui facilite notamment la discussion approfondie sur les complications liées à la paralysie médullaire. Elle explique aussi qu’en tant que patiente de longue date, elle connaît l’importance d’avoir affaire à un personnel formé – ou sensibilisé.

Elle laisse d’abord les futures spécialistes de la santé de deuxième année se présenter: nom, lieu de travail, contact et connaissances préalables sur la paraplégie. En effet, certaines sont déjà familières du sujet. Tant mieux. Dans la partie théorique, la classe examine divers moyens auxi-

liaires. Angela Fallegger montre aux apprenties différents modèles de sondes et de gants pour les tétraplégiques.

Le risque domestique L’étonnement se lit sur les visages quand elle aborde le sujet des vêtements. Alors qu’il était bien connu qu’il fallait déplacer le poids régulièrement et manuellement pour éviter les esquarres, personne ne savait que les pantalons ne devaient com-

porter ni boutons ni poches, ni que les vêtements mouillés et les sous-vêtements en dentelle étaient à bannir. Et que dire du parcours du combattant pour trouver chaussure à son pied? Angela Fallegger ajoute avec un clin d’œil que pour la peine, on peut garder ses souliers longtemps: ils ne s’usent pas! Cela fait sourire l’auditoire, suspendu aux lèvres de l’intervenante. Les causes d’accident les plus fréquentes sont également passionnantes. Les jeunes adultes

La propre expérience est importante

14 Paracontact I Printemps 2024 CONSEILS VIE COURS DE SENSIBILISATION

peuvent deviner et citer plusieurs sports à risque. Leur surprise est grande d’apprendre que les accidents domestiques arrivent en deuxième position. Angela Fallegger évoque le cas de sa collègue qui a chuté dans sa chambre et s’est blessée au dos sur le rebord du lit.

Puis elle raconte sa propre histoire: elle décrit son accident, le diagnostic qui s’en est suivi et son quotidien actuel. Il reste ensuite du temps pour une séance de questionsréponses. La classe se fait un peu prier au début. Une main se lève avec hésitation: «Angela, est-ce que des poils poussent encore sur tes jambes?» Un éclat de rire libérateur retentit dans la salle, la glace est rompue. Comment prépare-t-elle les repas? A-t-elle dû payer elle-même sa cuisine adaptée? Bien entendu, le domaine médical suscite aussi un vif intérêt. Les paralysies médullaires dues à la maladie sont-elles héréditaires? Ne ressent-on vraiment plus rien ou les douleurs fantômes sont-elles une réalité? Angela Fallegger traite chaque question avec une agréable décontraction. Dans une ambiance aussi plaisante, le temps consacré à la théorie passe en un clin d’œil. Le groupe se rend ensuite dans le parking souterrain, où il passe à la loupe un véhicule transformé. Angela montre comment elle se transfère dans la voiture.

Les jeunes femmes peuvent à présent s’asseoir elles-mêmes dans le fauteuil roulant. La classe est divisée en deux. Pendant qu’une partie peut rouler librement, Angela Fallegger montre aux autres comment monter sur une marche. Par équipes de deux, elles s’exercent aussi à faire franchir un rebord à une personne en fauteuil roulant. Pas facile. L’angle d’inclinaison ne doit pas changer, sinon on tombe du fauteuil la tête la première, comme l’a appris un groupe à ses dépens. Angela Fallegger guide, partage trucs et astuces. Message compris: les élèves prennent bientôt le coup.

À la fin de la demi-journée, les participantes donnent leur avis. Cela leur a plu de ne pas voir uniquement la théorie. Si elles s’occupent d’un patient ou d’une patiente souffrant d’une lésion médullaire, elles sauront désormais à quoi veiller pour éviter une escarre ou autre.

Éviter les obstacles structurels à l’avenir

«Cours, mec!»

Konrad Arnosti est responsable de cours à la semaine d’introduction des constructeurs de voies de communication sur le campus de Sursee. Pour les apprentis du secteur du bâtiment, le lien avec leur futur domaine professionnel n’est pas aussi tangible que pour les élèves infirmières. Pourtant, l’auditoire pose des questions pertinentes. Le conseiller-pair, ancien chef de chantier, gagne vite des points auprès des jeunes. Dans la cour, des joueurs en fauteuil se livrent à une partie de basket-ball. Le ballon – zut! – sort du terrain: «Cours, mec!» crie quelqu’un. Le joueur interpellé réplique sèchement: «Quoi courir! Comment?» Ce que Konrad Arnosti raconte de son quotidien aux futurs constructeurs de routes et ce qu’ils vivent eux-mêmes en fauteuil roulant, est censé les inciter à prendre soin de leur santé et à garder à l’esprit dans leur travail qu’un minuscule seuil peut donner bien du fil à retordre.

À l’heure du bilan, les participants sont unanimes: se déplacer soi-même en fauteuil roulant a été le plus instructif, car on n’a jamais l’occasion de vivre une telle expérience.

Lever les inhibitions

Les conseillers-pairs de l’ASP remplissent donc une mission majeure en transmettant leurs connaissances à d’autres personnes touchées, mais aussi à de futur·e·s professionnel·le·s, afin qu’elles et ils tiennent compte des besoins des paralysé·e·s médullaires dans leur travail quotidien. Ces collaborateurs et collaboratrices lèvent les

inhibitions et encouragent une société inclusive. Angela Fallegger adore son travail. Les cours de sensibilisation et la collaboration avec les jeunes la changent agréablement de son activité de conseil. Il est essentiel à ses yeux de faire comprendre aux gens l’importance de la prophylaxie. Le personnel soignant doit savoir plus précisément comment s’occuper des patient·e·s paraplégiques pour que les séjours hospitaliers se déroulent au mieux et qu’il n’y ait pas ou peu de complications. Et les constructeurs de voies de communication doivent toujours tenir compte dans leur travail de la manière dont une personne en fauteuil roulant utilisera une route ou un trottoir.

Mais ce qu’Angela Fallegger préfère, c’est raconter des histoires tirées de la vie, qui sont toujours suivies avec la plus grande attention par les classes. La théorie sur les soins et l’anatomie s’y intègre à merveille. Le maniement du fauteuil roulant lui semble aussi important. Plus il y aura de gens capables d’aider correctement en cas de besoin, moins les personnes concernées hésiteront à demander de l’aide, car elles n’auront plus peur de tomber de leur fauteuil. Il était impressionnant de voir qu’après dix minutes, les coups de main étaient déjà plus assurés. Les cours sont plaisants pour les intervenant·e·s, mais aussi pour les participant·e·s. L’un d’eux résume: «C’était super cool! Les quatre heures sont passées à toute vitesse. Et ce que j’ai appris va certainement influencer mon travail.»

Paracontact I Printemps 2024 15

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L’AUTOCOLLANT DYNAMIQUE!

Le logo du fauteuil roulant dessiné par Rolland Bregy est différent des autres pictogrammes. Plus moderne et énergique, sa forme elliptique et la position inclinée de la personne en fauteuil roulant soulignent le caractère actif des personnes en mouvement.

Vous pouvez commander ces autocollants auprès de l’ASP. Toutes les informations concernant les modèles disponibles et les modalités d’achat figurent sur le site www.rolliwelt.ch.

Pour moi, la #LibertéDeMouvement, c’est l’indépendance !
C’est pouvoir me déplacer de manière aussi autonome que possible malgré le handicap.
// Marina
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PRESTATIONS COMPLÉMENTAIRES

À quoi avez-vous droit?

Des prestations financières supplémentaires sont versées par l’État quand les rentes ou les indemnités journalières ne suffisent pas à couvrir les besoins vitaux.

La Suisse, réputée pour sa qualité de vie élevée et ses systèmes sociaux bien développés, se distingue aussi par ses efforts pour prendre en compte les besoins de l’ensemble de ses citoyens et citoyennes. Les prestations complémentaires, aussi appelées «prestations supplémentaires» dans certains cantons, constituent un pilier essentiel de cette approche.

Bien souvent, les rentes ou les indemnités journalières de l’AVS et de l’AI n’arrivent pas à couvrir les coûts de l’existence. Les prestations complémentaires (PC) sont des soutiens financiers réglementés par l’État qui compensent la différence entre les revenus disponibles issus des assurances sociales et le coût réel de la vie. La Confédération définit par «coût de la vie» les dépenses qui, pour les standards suisses, garantissent un certain degré d’intégration sociale et de qualité de vie. Une distinction est faite selon que la personne vit chez elle ou dans une institution.

Il convient de souligner que les prestations complémentaires ne sont pas une aide sociale (prestations d’assistance), mais une sorte de droit relevant du domaine des assurances sociales. Elles sont exonérées d’impôts.

Les prestations complémentaires sont «taillées sur mesure»

Votre droit aux PC peut être examiné si votre fortune n’excède pas CHF 100 000 (personne seule) ou CHF 200 000 (couple). Les critères d’éligibilité dépendent de facteurs personnels tels que le revenu (rente), la fortune, les frais de logement et la situation familiale. Le droit est donc calculé individuellement et adapté en permanence aux changements de votre situation, par exemple en cas d’augmentation ou de diminution de votre loyer ou de votre revenu. Lors du calcul des PC, il existe une part de la fortune appelée techniquement «imputation». Celle-ci n’est pas prise en compte dans le calcul si elle ne dépasse pas CHF 30 000 pour une personne seule et CHF 50 000 pour un couple.

Peut-on toucher des PC en étant propriétaire de son logement? Même si vous êtes propriétaire de votre logement, vous pouvez tout à fait avoir droit aux PC. Lors de l’examen des documents, la situation financière et personnelle est calculée avec précision et, pour une personne seule par exemple, seul le montant excédant CHF 112 500 après déduction des dettes hypothécaires est pris en compte comme fortune. Pour un couple dont l’un des conjoints entre dans un home, le seuil est fixé à CHF 300 000.

Le calculateur de PC sur le site Web de l’AVS vous donne une première estimation pour savoir si vous avez droit à cette prestation. Même s’il en résulte une légère différence vers le haut ou vers le bas, cela vaut la peine de faire la demande. Outre la compensation mensuelle, vous pouvez être remboursé·e des frais supplémentaires liés à la maladie ou à l’invalidité, dont font notamment partie les franchises de la caisse maladie, les frais de dentiste, de transport, de soins non couverts, etc.

Pour déposer une demande, il faut fournir de nombreux justificatifs sur les dépenses ainsi que sur les revenus et la fortune. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2021, les PC perçues au cours des dix dernières années précédant le décès de son ou sa bénéficiaire doivent être remboursées par ses héritiers et héritières si la succession dépasse CHF 40 000. Pour les couples mariés, l’obligation de restituer commence au décès de l’autre conjoint·e, dans la mesure où les conditions sont toujours remplies. Cette nouvelle réglementation dissuade de nombreuses personnes de faire part de leurs besoins. Votre sécurité financière et votre bien-être sont pourtant extrêmement importants. Nous vous recommandons donc de faire valoir vos droits.

Le département Conseils vie de l’ASP se fera un plaisir de répondre à vos questions ou de vous aider à rassembler les documents requis pour déposer une demande.

RENSEIGNEMENTS

Vidéo explicative sur les prestations complémentaires

Calculateur de PC Mémentos Prestations complémentaires

Paracontact I Printemps 2024 17 CONSEILS VIE

Passage à la retraite et thérapies médicales

Les assurances-accidents doivent payer les traitements médicaux des personnes assurées aussi après leur passage à la retraite. La distinction pratiquée par les assurances entre invalidité totale ou partielle n’est pas conforme à la loi. Bonne nouvelle!

Agnès von Beust, avocate

L’histoire commence en 2019, le jour où le service social d’un établissement hospitalier contacte l’Institut de conseils juridiques (ICJ) de l’ASP avec une question pertinente: pourquoi l’assurance-accidents a-t-elle cessé de payer les thérapies de Monsieur X., nouvellement retraité?

Problématique

Monsieur X. vit avec une lésion médullaire en raison d’un accident qui s’est déroulé il y a des dizaines d’années. Au moment du passage à la retraite de Monsieur X., son assurance-accidents a mis fin au paiement de toutes les thérapies médicales, alors même que ces thérapies étaient toujours nécessaires en raison de la lésion médullaire et qu’elles avaient toujours été prises en charge jusque-là. Surprenant, non?

Le refus de l’assurance se fondait sur une disposition légale, l’art. 21 LAA (loi sur l’assurance-accidents). Ce refus n’était pas un cas isolé, mais reflétait bien la pratique dans le domaine, justifiée par une poignée de jugements de tribunaux cantonaux. Or, l’interprétation faite de cet article de loi et le refus qui s’en est suivi se sont révélés non conformes au droit. Le Tribunal fédéral en a décidé ainsi très récemment dans son arrêt 8C_620/2022 du 21 septembre 2023 (publication prévue). Ce jugement doit être salué, car il met fin à une pratique véritablement discriminatoire pour les personnes assurées.

EXTRAIT DE LA LAA

Art. 21 Traitement médical après la fixation de la rente 1 Lorsque la rente a été fixée, les prestations pour soins et remboursement de frais (art. 10 à 13) sont accordées à son bénéficiaire:

a. lorsqu’il souffre d’une maladie professionnelle;

b. lorsqu’il souffre d’une rechute ou de séquelles tardives et que des mesures médicales amélioreraient notablement sa capacité de gain ou empêcheraient une notable diminution de celle-ci;

c. lorsqu’il a besoin de manière durable d’un traitement et de soins pour conserver sa capacité résiduelle de gain;

d. lorsqu’il présente une incapacité de gain et que des mesures médicales amélioreraient notablement son état de santé ou empêcheraient que celui-ci ne subisse une notable détérioration. […]

Dans la pratique qui prévalait jusqu’alors, l’assurance-accidents finançait uniquement les traitements médicaux des personnes assurées qui:

– étaient victimes d’une maladie professionnelle (art. 21 al. 1 let. a LAA);

– présentaient une invalidité totale (art. 21 al. 1 let. d LAA);

– présentaient une invalidité partielle et poursuivaient une activité professionnelle (art. 21 al. 1 let. c LAA);

– connaissaient une rechute ou des séquelles tardives (art. 21 al. 1 let. b LAA)

18 Paracontact I Printemps 2024 CONSEILS JURIDIQUES ASSURANCE-ACCIDENTS

Autrement dit, une fois à la retraite, une personne avec une invalidité partielle du fait d’un accident devait se tourner vers sa caisse-maladie pour obtenir le financement de ses thérapies médicales. Une exception était accordée aux personnes en âge AVS qui continuaient à travailler. Or, il est bien connu que le régime de l’assurance-maladie de base entraîne des coûts supplémentaires sous la forme d’une participation aux frais médicaux (quote-part, franchise). Cette participation de la personne assurée est inexistante dans l’assurance-accidents.

Pratique discriminatoire

Confronté à cette situation fort intéressante sur le plan légal et prenant également appui sur la littérature juridique, l’ICJ de l’ASP a rendu l’avis suivant:

Une décision viole le principe de l’égalité de traitement, consacré à l’art. 8 al. 1 de la Constitution fédérale, lorsqu’elle fait des distinctions juridiques qui ne se justifient par aucun motif raisonnable. En l’occurrence, avec sa pratique, l’assurance-accidents traite différemment, sans motif objectif, les personnes assurées partiellement invalides et celles entièrement invalides, ainsi que les personnes couvertes en raison d’un risque «accident» et celles couvertes en raison d’une «maladie professionnelle».

Premièrement, on ne saurait retenir que cette distinction est justifiée par le principe selon lequel l’assurance-accidents verserait uniquement des prestations à des personnes actives professionnellement. En effet, les prestations d’assurance continuent d’être versées aux personnes retraitées; il en va ainsi des personnes atteintes de maladies professionnelles ou d’invalidité totale.

Deuxièmement, le critère de l’intégration sur le marché du travail ne fonde pas non plus un critère de distinction valable. Ce critère n’est pas pertinent, puisque les personnes assurées en raison d’une maladie professionnelle ou qui sont totalement invalides bénéficient des prestations, sans égard à leur intégration dans le marché du travail.

En résumé, la distinction opérée par l’assurance-accidents n’est pas fondée sur des motifs objectifs et, partant, est discriminatoire. Tel est l’avis l’Institut de conseils juridiques de l’ASP.

En parallèle de cette affaire traitée par l’Institut de conseils juridiques, le Tribunal fédéral a eu très récemment l’occasion de s’exprimer sur une affaire similaire, rendant fin 2023 une jurisprudence très appréciée, puisqu’elle met fin à une pratique discriminatoire (référence précitée).

Le Tribunal fédéral a examiné la disposition légale de l’art. 21 LAA sous toutes ses coutures. Il a d’abord analysé le texte de cette disposition, puis la volonté recherchée par la législatrice, la place de cette disposition dans la logique de la loi et enfin le sens et le but de cette disposition. Cette analyse approfondie a conduit le Tribunal fédéral à juger qu’une limitation des prestations dans le temps en fonction de l’âge (âge AVS) pour les bénéficiaires de rente partiellement invalides n’était pas conforme à la loi. Selon lui, «il n’y a ainsi pas de raison de répercuter sur l’assurance-maladie le remboursement des frais causés par un accident dans le cas de bénéficiaires de rente partiellement invalides à partir de l’âge de la retraite» (cf. communiqué de presse du TF du 26 octobre 2023).

Grâce à cette nouvelle jurisprudence, Monsieur X. verra ses thérapies médicales prises en charge par l’assurance-accidents, qui a déjà reconsidéré sa décision en sa faveur.

Et si la personne concernée ne bénéficie pas d’une rente?

L’Institut de conseils juridiques a malheureusement dû constater que cette disposition de l’art. 21 LAA posait d’autres problèmes. En effet, cet article ne prévoit la prise en charge des traitements médicaux que si la personne est au bénéfice d’une rente de l’assurance-accidents.

Ceci conduit à un résultat dérangeant, comme c’est le cas de Madame Y. : Celle-ci a eu un grave accident ayant entraîné une lésion médullaire incomplète. Elle est piétonne, a une activité professionnelle à raison de 100 %, mais doit faire de la physio-

thérapie et des contrôles annuels (urologie, etc.) pour éviter une péjoration notable de sa capacité de travail. Elle ne perçoit aucune rente d’invalidité. Il est incontesté que la physiothérapie et les contrôles annuels résultent de l’atteinte à la moëlle épinière, elle-même en causalité avec l’accident.

Spontanément, il paraîtrait logique que Madame Y. puisse bénéficier de la prise en charge de ce traitement médical par l’assurance-accidents qui couvre les séquelles de cet accident. Or, tel n’est pas le cas actuellement, au vu de l’art. 21 LAA et de la jurisprudence du Tribunal fédéral (arrêt 8C_191/2011).

On peut se demander en quoi la rente est un critère pertinent pour nier le droit à la prise en charge des traitements médicaux, si ceux-ci sont en lien de causalité avec l’accident assuré. Malheureusement, à la différence du cas de Monsieur X., le texte de l’art. 21 LAA ne laisse aucune marge d’interprétation différente, du moins au vu de la jurisprudence du Tribunal fédéral. La voie politique est la voie pour remédier à cette inégalité.

À noter que, dans une telle constellation celle de Madame Y., l’assurance-accidents doit prendre en charge les moyens auxiliaires, qui, eux, ne sont pas concernés par cette limitation (8C_126/2017).

Conclusion

La jurisprudence du Tribunal fédéral confirmant le maintien de la prise en charge par l’assurance-accidents du traitement médical en âge AVS est réjouissante. Elle a des conséquences financières positives sur les personnes assurées en âge AVS, qui ne doivent pas participer aux coûts de ces traitements par la quote-part et la franchise, si les conditions légales sont remplies. Cette bonne nouvelle mérite bien un article pour commencer l’année 2024!

Informations

www.bger.ch Paracontact I Printemps 2024 19
Tribunal fédéral

Faire avancer l’innovation

La Fondation suisse pour paraplégiques encourage les projets innovants afin que les personnes atteintes de paralysie médullaire puissent mener une vie autodéterminée tout en jouissant de la meilleure santé possible. Rejoignez-nous.

L’innovation – il peut s’agir d’un produit, d’une prestation de service, d’une application numérique ou d’une avancée réalisée dans le domaine des piéton·ne·s. La plupart du temps, le groupe cible des paralysé·e·s médullaires est trop petit pour que le marché s’y intéresse. Mais si des spécialistes du Groupe suisse pour paraplégiques prennent en charge la phase de développement avec des partenaires externes, une innovation peut tout à fait devenir rentable. En tenant compte des conditions-cadres et avec une prise de risque contrôlée, des solutions durables sont ainsi créées pour faciliter le quotidien des personnes en fauteuil roulant.

Ces derniers mois, la Fondation suisse pour paraplégiques (FSP) a adapté ses processus visant à promouvoir les concepts novateurs et mis en place un «Hub Innovation». Le Hub renforce la culture du progrès sur le campus du Groupe suisse pour paraplégiques et met en réseau les spécialistes via une antenne centrale –pour un traitement clair et systématique des idées. Le site Internet paraplegie.ch/ innovation permet aux collaborateur·trice·s, aux proches, aux personnes concernées, aux hautes écoles et aux entreprises de soumettre leurs propositions ou leurs observations de problèmes – et le Hub Innovation coordonne la suite. Le but est d’aider les idées prometteuses à percer grâce à un coaching, une mise en réseau ou un financement. Le Hub examine s’il existe des alternatives et pourquoi le projet mérite une attention particulière. Au

sein du Groupe suisse pour paraplégiques, un très large éventail de connaissances spécialisées est disponible pour promouvoir et accompagner les projets.

INNOVATIONS MISES EN ŒUVRE

Coussins d’assise pour fauteuil roulant à partir d’une imprimante 3D

Le défi: Bien souvent, les coussins standard ne sont pas personnellement ajustés, ce qui peut, avec le temps, entraîner des problèmes de santé chez les personnes en fauteuil roulant. Les coussins d’assise sur mesure, fabriqués de manière traditionnelle, ont parfois aussi leurs inconvénients (p. ex. en termes de lavabilité et de respirabilité).

La solution: Grâce aux progrès de la technologie de scannage et d’impression 3D, il sera possible à l’avenir de disposer de coussins d’assise sur mesure, mais aussi respirants et faciles à nettoyer. Les premiers modèles, plats ou de forme légèrement anatomique, devraient être bientôt disponibles. Dans la prochaine phase de développement, des coussins à souplesse variable seront créés dans différents domaines (fonctions de soutien et de protection) afin de répondre encore mieux aux besoins individuels. Pour ce projet, des personnes atteintes de paraly-

Créer de la valeur ajoutée

Le Hub Innovation examine les idées ou demandes de projet soumises et intègre les personnes concernées dans ce processus.

sie médullaire ont été impliquées dans l’analyse des besoins ainsi que dans le test de prototypes. Des retours sur le confort et la fonctionnalité ont notamment été recueillis. Ces verdicts sont décisifs pour les étapes ultérieures.

Éléments de refroidissement en textile

Le défi: Les températures élevées sont difficilement supportables, en particulier pour les tétraplégiques et paraplégiques. Les vêtements rafraîchissants disponibles sur le marché ne sont pas toujours pratiques, car il faut les plonger dans l’eau et les essorer.

La solution: L’objectif du projet est d’élaborer une solution de refroidissement à base de textile, confortable et pratique, adaptée aux besoins des blessé·e·s médullaires. La veste rafraîchissante, qui sera disponible sur le marché dans quelques mois, se remplit avec l’eau du robinet, peut être portée sur un T-shirt et refroidit pendant plusieurs heures sans mouiller la peau. Elle est réutilisable et lavable. Les

MÉDECINE ET SCIENCES
COMITÉ CONSULTATIF
20 Paracontact I Printemps 2024

Les projets d’innovation encouragés doivent être ainsi axés sur des objectifs et créer une valeur ajoutée concrète pour les personnes atteintes de paralysie médullaire. S’il juge qu’un projet ou une idée est prometteur·euse, le Hub Innovation soutient la demande et la présentation devant le Comité Innovation ou «Innovation Board». Celui-ci inspecte et évalue les projets pré-examinés et pré-sélectionnés par le Hub Innovation et attribue directement des subventions s’il juge que le dessein doit être poursuivi. Vous trouverez une petite sélection de nouveautés mises en œuvre dans l’encadré gris ci-dessous.

Comité consultatif:

Votre soutien à l’innovation

Vous pouvez vous aussi faire partie de ce processus et assister à la concrétisation d’idées innovantes. Rejoignez notre co-

mité consultatif, un groupe exclusif de personnes atteintes de paralysie médullaire qui jouent un rôle important dans le développement de nos projets. Le comité consultatif est un pool de personnes touchées, disposées à être contactées ponctuellement et sans engagement par notre Hub Innovation. Ce dernier peut ainsi «prendre la température» de manière simple et directe, et déterminer si l’idée proposée est véritablement digne d’intérêt.

Vous décidez vous-même à chaque fois si vous souhaitez participer à des enquêtes, des discussions ou des tests de produits. Vos retours et expériences ciblés sont pour nous d’une valeur inestimable. Ils nous aident à orienter le développement de nos projets afin d’en tirer le plus grand profit possible.

Pourquoi devriez-vous participer?

– Votre avis compte: vos expériences et perspectives sont uniques et peuvent contribuer à améliorer nos solutions.

– Un aperçu exclusif: en tant que membre du comité consultatif, vous aurez un aperçu exclusif de nos derniers projets et développements.

– Réseautage et échanges: la rencontre annuelle à Nottwil est l’occasion d’échanger avec d’autres membres et de nouer de nouveaux contacts.

Construire l’avenir ensemble

Inscription au comité consultatif

membranes du textile sont disposées de sorte que le liquide soit bien réparti. Les personnes touchées ont participé activement à son développement et son design. Leurs expériences et leurs besoins ont été directement intégrés dans la conception et l’optimisation des solutions de refroidissement.

ParaVerse – les yeux à la conquête du monde numérique

Le défi: Ces dernières années, des technologies intéressantes ont été développées dans le domaine de la réalité étendue (XR), offrant des approches prometteuses aux personnes lourdement handicapées, afin d’améliorer les thérapies et d’augmenter la qualité de vie. Jusqu’à présent, les personnes paralysées médullaires, et notamment tétraplégiques, n’avaient guère de possibilités d’interagir avec le monde numérique à cause des fonctions limitées de leurs mains et de leurs doigts.

La solution: La Fondation suisse pour paraplégiques développe actuellement une plateforme baptisée ParaVerse, qui offre un accès sans obstacles au monde numérique. Dans la plateforme ParaVerse, les personnes concernées déclenchent des actions exclusivement par commande oculaire grâce aux lunettes XR. D’un simple mouvement des yeux, les internautes cliquent, font défiler des sites Web ou tapent sur un clavier virtuel.

La plateforme ParaVerse poursuit un but thérapeutique, mais aussi social, divertissant et distrayant. Les premiers prototypes avec Youtube et un navigateur Web ont mis en évidence la précision et la simplicité de fonctionnement de la commande oculaire avec les nouvelles lunettes XR. Grâce à ParaVerse, les personnes touchées gagnent en autonomie et retrouvent une grande partie de leur intimité. Nul ne peut voir sur les lunettes ce qu’elles font avec leurs yeux. Les personnes testées ont été emballées et ont apporté plein de nouvelles idées pour le développement ultérieur.

Paracontact I Printemps 2024 21

Une lueur d’espoir grâce à une interaction parfaite

Mitar Mitrovic peut retourner vivre chez lui, même s’il est en fauteuil roulant.

Le Centre construire sans obstacles de l’ASP s’est chargé des travaux de transformation –et la fille du maître d’ouvrage a joué un rôle majeur durant tout le processus.

Assis dans son fauteuil roulant à la table de la salle à manger, Mitar Mitrovic remue son café avec sa cuillère, regarde sa fille Sladjana et déclare: «Je suis très content.»

Ce retraité de 73 ans est de retour dans son petit royaume, dont lui et sa femme Vera sont propriétaires. C’est pour lui une grande lueur d’espoir après des mois difficiles passés dans différentes cliniques, dont la dernière était le Centre suisse des paraplé-

giques (CSP) de Nottwil. Une chose est sûre: si l’appartement de Birr AG n’avait pas pu être adapté à ses besoins, il aurait dû déménager et peut-être aller vivre en maison de soins.

L’histoire de Mitar Mitrovic est celle d’un homme originaire de Bosnie qui arrive en Suisse en 1973, travaille comme maçon, devient père de trois enfants et mène une vie sans problème majeur.

Père et fille sont heureux du résultat des travaux

Le voilà soudain paraplégique

Il y a deux ans, le septuagénaire contracte le virus du Corona avec des symptômes relativement légers. Il part du principe qu’il sera bientôt à nouveau sur pied. Mais la guérison ne vient pas; bien au contraire, son état nécessite un premier séjour à l’hôpital. Les examens révèlent la présence d’une tumeur aux poumons et il fait un infarctus. Le diagnostic posé le choque, lui et toute sa famille: il est désormais paraplégique et se retrouve en fauteuil roulant.

Il ne cesse de se poser la question: qu’est-ce qui a causé sa paralysie médullaire? Est-ce la faute du vaccin? Il l’ignore et personne ne peut lui donner de réponse concluante. Sa vie en est bouleversée.

Lorsqu’il séjourne en rééducation à Nottwil, il a la ferme intention de quitter le CSP sur ses deux jambes. Mais il doit se faire à l’idée qu’il ne pourra pas se passer du fauteuil roulant. Un autre patient lui signale qu’il est important d’étudier en détail sa situation de logement et de se demander si des aménagements structurels seraient nécessaires.

Transformation en deux étapes

Mitar Mitrovic évoque le sujet avec son ergothérapeute – et peu après, le processus se met en branle. Le Centre construire sans obstacles (CSO), la division spécialisée de l’Association suisse des paraplé-

22 Paracontact I Printemps 2024 CONSTRUIRE SANS OBSTACLES
TRANSFORMATION

giques pour le logement accessible, prend les choses en main et définit les mesures à prendre pour que le patient puisse retourner vivre dans son appartement à Birr à la fin de sa rééducation. Après une première visite en mai 2023, c’est l’architecte Felix Schärer qui reprend le flambeau; le chef du département CSO a déjà trouvé maintes solutions au cours de sa carrière.

Le cas présent ne le préoccupe pas, ce projet est pour lui une affaire de routine pour laquelle il prévoit deux étapes: dans un premier temps, la salle de bains doit être entièrement refaite et rendue accessible à partir du 18 octobre. C’est la pièce maîtresse du projet et le plus gros chantier. L’accès à la salle de bains doit être élargi et une porte coulissante remplacera la porte normale. L’espace libre sous le lavabo permettra l’accès à un fauteuil roulant et la douche sera adaptée pour que Mitar Mitrovic puisse l’utiliser sans problème.

Feu vert pour la porte automatique

L’automatisation de la porte à l’entrée principale de l’immeuble de Birr est tout aussi importante. Cette partie de la transformation doit d’abord être discutée avec les autres copropriétaires et la gérance – Felix Schärer mène les discussions et obtient finalement le feu vert. Quelque temps plus tard, l’autre grand aménagement est réalisé dans l’appartement: un élargissement de la porte donnant sur le balcon et un accès sans seuil vers l’extérieur.

Les spécialistes agissent rapidement et soulagent ainsi la famille de plusieurs soucis concernant l’avenir et la liberté de mouvement de Mitar Mitrovic. «Nous étions dans une situation difficile et nous aurions été complètement perdus en ce qui concerne les travaux», raconte Sladjana Mitrovic, la fille de Mitar. «Le soutien a été formidable.»

La fille joue un rôle central Sladjana Mitrovic joue un rôle central de coordinatrice dans tout le processus. En tant que proche, elle représente les intérêts de son père et de sa mère – et c’est une interlocutrice fiable pour Felix Schärer. «Tout s’est déroulé de manière exemplaire», dit-il, «Sladjana Mitrovic a été l’interface entre l’architecte et le maître d’ouvrage,

elle avait des idées aussi raisonnables que précises et était au fait de chaque étape. Elle a effectué un travail remarquable qui a facillité le nôtre.»

Outre les aménagements prévus et fonctionnels, le maître d’ouvrage souhaite quelques ajouts d’ordre esthétique qu’il finance lui-même, comme une partie des revêtements muraux de la salle de bains ou la robinetterie noire, par exemple. «Nous nous sommes dit: vu que les artisans sont là, nous devrions en profiter pour faire des embellissements. Cela en valait indubitablement la peine et c’est bon pour le moral», se réjouit Sladjana Mitrovic. Parmi les travaux supplémentaires, un coup de peinture a été donné à tout l’appartement. Il a l’air à présent entièrement refait à neuf et accueillant, exactement comme la famille Mitrovic l’avait imaginé.

L’éloge de l’architecte Mitar Mitrovic, qui a été hébergé chez son fils Mile pendant une courte phase de construction, réintègre son domicile le 14 décembre. Le résultat final est convainquant, mais de fait, il n’est guère surpris. «Quand j’ai vu Felix Schärer pour la première fois, j’ai su que ça allait bien se passer», dit-il avec un sourire malicieux. Lors des travaux, le retraité est passé deux ou trois fois pour observer d’un œil critique la manière dont les artisans procédaient. «En tant qu’ancien maçon, cela m’intéressait de voir comment ils travaillaient», explique-t-il en répétant: «Je suis vraiment content.»

Lui, sa femme Vera et leurs enfants sont extrêmement reconnaissants de ce large soutien professionnel. «Déjà au CSP, mon père était bien encadré», affirme Sladjana Mitrovic. «Quand nous avons dû nous pencher sur la question des travaux, nous avons vite constaté que nous étions entre de bonnes mains à l’ASP. On n’a jamais l’impression d’être laissés de côté.» À cela s’ajoute le soutien financier de la Fondation suisse pour paraplégiques, que Sladjana souligne: «L’ensemble de notre famille est par faitement consciente de tout ce qui a été fait pour permettre à notre père de mener une vie aussi autonome et autodéterminée que possible.»

Une porte coulissante élargit l’accès

Nouveau concept: pratique et clair

Un entraînement régulier à la maison Mitar Mitrovic a du mal à accepter la situation et le fait d’être en fauteuil roulant. Il ne renoncera jamais à l’espoir de pouvoir remarcher un jour, dit-il. Depuis son retour chez lui, il ne cesse de faire de petits progrès, grâce à l’ergothérapie et à la physiothérapie, mais aussi grâce à sa volonté de faire régulièrement de l’exercice.

Dans le salon se trouve un appareil qui lui permet de faire travailler ses jambes de manière passive. «Je dois m’accrocher», dit-il pour conclure en souriant et jetant un nouveau coup d’œil à sa fille qui lui adresse un signe de tête approbateur.

Paracontact I Printemps 2024 23
Gros travaux dans la salle de bains

Surmonter les obstacles et rester zen

Peti Roos est un tétraplégique qui vadrouille beaucoup. Il aime passer des vacances au soleil avec son épouse et ses quatre filles. Quel genre de préparatifs et d’organisation cela demande-t-il à la famille?

Peter Birrer

Enfin les vacances! Enfin du temps pour se détendre, faire le plein d’énergie et changer d’air. On sort les valises, on y fourre quelques vêtements, et c’est parti!

Mais cela est parfois plus facile à dire qu’à faire. Quand Peti Roos part en voyage avec sa famille, cela demande une planification minutieuse. D’abord, il y a les quatre petites filles, âgées de deux à sept ans. Et puis il y a leur papa, tétraplégique depuis un accident de baignade en 2009.

Peti et sa femme Jeannine sont bien d’accord: ce n’est pas un fauteuil roulant qui les empêchera de s’évader. Les horizons lointains les attirent et s’ils rencontrent des obstacles, ils les surmontent à leur ma-

nière. «Nous ne sommes pas compliqués», affirment-ils en chœur et Peti me raconte la fois où ils ont loué une maison de vacances dans le sud de la France pour deux semaines, et où la salle de bain et les toilettes n’étaient pas très reluisants en termes d’accessibilité.

Improvisation plutôt que réclamation Qu’a fait Peti? Loin de se plaindre, il a improvisé et pris des douches de fortune dans le jardin. Et il s’est faufilé par l’étroite porte des WC en démontant à chaque fois une roue de son fauteuil roulant. «Ça ne sert à rien de s’énerver, dit-il, il faut s’attendre à ce qu’il y ait des imprévus en cours de route. Le mieux est d’y faire face avec sérénité. Nous restons zen.»

En 2022 et 2023, notre famille nombreuse est partie deux fois en vacances: les Roos sont allés à Vieste dans le sud de l’Italie en été et à Majorque en automne – en van VW pour les Pouilles et en avion pour les Baléares.

Avant de partir pour la première fois à Vieste, Jeannine a dressé une liste détaillée des choses à emporter. Elle s’est occupée de ses propres bagages et de ceux de ses quatre filles, Peti était responsable de ses affaires. Il n’a pas besoin de beaucoup d’habits, «et s’il manque quelque chose, comme un t-shirt, c’est vite trouvé», affirme le quarantenaire. En revanche, ce serait moins bien d’oublier les médicaments dont il dépend quotidiennement. Il compte donc large et prend des réserves pour cinq jours de plus.

De même, il faut avoir suffisamment de matériel de soin avec soi, notamment des sondes urinaires, dont Peti a emporté un pack mensuel pour trois semaines. «On n’est jamais trop prudent», dit-il, «ce serait pénible de ne pas en avoir assez.» Sans oublier l’engin de traction qui lui permet de faire n’importe quelle excursion pendant les vacances.

Voie libre à la station de péage

Pour leur premier voyage, Jeannine et Peti ont réparti la plupart du nécessaire dans plusieurs sacs. La seconde fois, ils ont procédé de manière plus structurée et ont

24 Paracontact I Printemps 2024 LOISIRS PLANIFIER SES VACANCES
Rouler au bord de l’eau, c’était aussi rigolo pour les enfants

rempli une valise par personne. Cela les a incité à n’emporter que ce dont ils avaient vraiment besoin. Ils se sont mis d’accord avec leurs filles pour que chacune puisse garder une peluche. Et elles ont renoncé à prendre trop de jouets. «De toute façon, il y avait tout ce qu’il fallait sur place pour barboter dans l’eau et jouer sur la plage», explique Jeannine.

Lors de leur visite en Italie, les choses étaient un peu compliquées sur l’autoroute quand il fallait passer un péage. Si Peti était au volant, il ne pouvait pas attraper le ticket à la machine et Jeannine devait alors descendre de voiture. Mais depuis, le problème a été résolu. En tant que membres du TCS, ils ont fait l’acquisition d’un boîtier de péage, un appareil électronique qui leur évite de s’arrêter. Ce genre de boîtier permet de passer les postes de péage sur une voie séparée et le montant est enregistré à chaque fois. Le paiement s’effectue par carte de crédit.

Le voyage aller a duré 13 heures. Jeannine et Peti se sont relayés, et une fois installés dans leur bungalow, les journées passées à la plage et au soleil n’étaient pas différentes de celles des autres familles: «Nous nous sommes bien amusés.»

Tôt le matin à l’aéroport

Les choses se sont un peu corsées pour le voyage à Majorque. Le départ était prévu à 10 heures, donc cela impliquait d’être à l’aéroport trois heures avant, auxquelles s’ajoutait une heure et demie de trajet en van VW. «Nous aurions bien aimé prendre le train, mais ce n’était vraiment pas pratique», raconte Jeannine. Elle aurait dû se coltiner la plupart des sept bagages tout en surveillant les enfants: «En voiture au moins, on n’a pas ce problème.» Ils sont allés au parking souterrain, ont empilé les valises sur un chariot et les ont déposées à l’enregistrement. Le tarif était correct car ils ont trouvé une offre intéressante à Kloten.

Mais auparavant, Peti avait dû effectuer pas mal de démarches administratives. Avant le vol, il devait déclarer qu’il était en fauteuil roulant, indiquer la taille et le poids de son fauteuil et dire s’il avait besoin d’une assistance à l’embarquement. Il

devait aussi remplir une déclaration pour son engin de traction, notamment sur le type de batterie utilisée. «Je suis resté une bonne heure en ligne avec la compagnie aérienne jusqu’à ce que tout soit réglé», dit-il. Mais là aussi, cela dépend. Il sait qu’avec Swiss, il est entre de bonnes mains et privilégie désormais cette compagnie pour réserver ses vols.

Clarifications en amont Une fois sur place, il ne manque plus qu’une chose pour des vacances réussies: l’hébergement. Et cela aussi nécessite une clarification détaillée. L’hôtel est-il accessible en fauteuil roulant? Les salles à manger sontelles sans obstacles? Peti recueille les informations nécessaires par courriel, s’enquiert de la taille de la salle de bain et de la largeur des portes, demande des photos et décide ensuite si l’établissement sélectionné peut faire l’affaire.

«Ce n’est pas simple quand on a plus de trois enfants», ajoute Jeannine qui raconte que certains hôtels n’autorisent pas plus de cinq personnes dans une même chambre. La fa-

mille aurait ainsi dû louer deux chambres, ce qui aurait eu une grande incidence sur le budget.

Une fois trouvée la perle rare, il arrive que Jeannine doive réaménager la pièce et pousser le lit de Peti contre un mur par exemple, pour qu’il se transfère plus facilement du fauteuil roulant. Il faut aussi se renseigner sur la piscine: Comment une personne tétraplégique peut-elle être mise à l’eau? Comment fait-elle pour en sortir? Peti a besoin de l’aide de deux personnes, mais il n’a jamais eu de problème pour trouver un coup de main: «Partout où je suis allé jusqu’ici, les gens ont été très serviables.»

Tout compris

Peti et Jeannine préfèrent réserver des vacances où tout est compris. Cela leur évite de devoir chercher des restaurants accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Et les quatre petites filles ne sont pas obligées de rester à table toute la soirée, mais peuvent aller jouer dans l’enceinte de l’hôtel après le repas.

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Profiter du soleil avec un arrangement tout compris

POUR TOUS LES MEMBRES

L’Eifel du Sud

Vous aimez la nature et les activités en plein air?

Lors de randonnées quotidiennes avec le Swiss-Trac, vous découvrirez la faune et la flore d’une magnifique région d’Allemagne occidentale. Pourquoi partir au bout du monde alors que notre voisin a lui aussi des coins enchanteurs à nous offrir? L’Eifel fait partie du massif schisteux rhénan et jouxte le Luxembourg et la Belgique.

Informations et inscription

Tél. 041 939 54 22 reisen@spv.ch www.spv.ch/Calendrier des manifestations

le PLAISIR de Booster sa SANTÉ.

Partez avec nous en pleine nature!

DATES DE VOYAGE

Date 15–22.9.2024

Inscription jusqu’au 31.5.2024

Groupe max. 10 pers. en fauteuil roulant

Inclus

– Voyage aller-retour en car

– 7 nuits en chambre à deux lits en demi-pension

– Excursions et transferts

Prix

CHF 1290.– membre actif handicapé

CHF 1390.– autres participant·e·s

CHF 190.– suppl. chambre individuelle Sous réserve de modifications de date et de prix.

GBY.SWISS

Roulez

26 Paracontact I Printemps 2024
à 9 km/h avec notre nouveau modèle SWT-1S. Trouver un distributeur: www.swisstrac.ch 4.5.2024: Cours Swiss-Trac pour débutants. Inscription: spv.ch

LOISIRS

Peinture

Laissez libre cours à votre créativité et transformez une toile blanche en une magnifique œuvre d’art.

Le cours de peinture dirigé par Livia Balu aura lieu le 9 mars 2024 à Clarens (VD). Cette artiste vous guidera pour que les couleurs, les formes et les émotions prennent vie sous le pinceau.

Informations sur le site

spv.ch (calendrier des manifestations)

PLONGÉE

HSA-Switzerland

L’association HSA-Switzerland permet aux personnes en situation de handicap de faire de la plongée.

Que ce soit votre première expérience ou que vous ayez déjà plusieurs plongées à votre actif, vous pourrez explorer la diversité du monde subaquatique. Sur le site Web de HSA-Switzerland, vous trouverez un aperçu de la semaine de vacances, ainsi que les dates des prochains cours et événements.

Informations

www.hsa-switzerland.ch

VOYAGES

Majorque

Les vacances actives du 21 au 28 septembre 2024 sont l’occasion rêvée de découvrir de manière dynamique cette île ensoleillée des Baléares.

La semaine sera bien remplie. Vous ferez du kayak le long de la côte, nagerez avec les raies manta, filerez sur la plage en char à voile et peaufinerez votre swing au golf.

Outre le programme sportif, les activités prévues vous permettront de partir à l’exploration des richesses de l’île. Nature, sports nautiques, plaisirs culinaires et découvertes culturelles: Majorque a définitivement tout pour plaire à celles et ceux qui cherchent des vacances actives et variées.

Cela vous intéresse?

Vous trouverez plus d’informations sur www.spv.ch (calendrier manifestations)

ÉVÉNEMENT Loto!

De la bonne humeur, beaucoup de plaisir et des super prix: c’est ce que promettaient le club de yodleurs de Nottwil et l’ASP pour cet événement conjoint de fin d’année.

On a ri, retenu son souffle et exulté de joie lors des soirées des 28 et 29 décembre, où près de 18 parties ont été jouées à chaque fois. Des prix attractifs, comme deux nuits dans un hôtel de vacances du Lac de Constance, divers bons et des paniers-cadeaux, ont attiré de nombreux fans de loto dans l’aula du CSP.

VOYAGES

Rhin moyen

Du 18 au 25 août 2024, plongez dans la beauté naturelle de la région du Rhin moyen.

Ce voyage pour les membres tétraplégiques a beaucoup à offrir. Le Rhin moyen s’étend le long du fleuve, entre Bingen et Bonn, et se caractérise par des villages pittoresques, des vignobles, des châteaux et des forteresses. Des moments inoubliables vous attendent –réservez vite votre place!

VOYAGES

Week-end à Munich

Cette année, nous organisons pour la première fois des excursions d’un weekend. Du 29 août au 1er septembre 2024, nous nous rendrons à Munich.

Lors de ce voyage pour les membres tétraplégiques, vous découvrirez les principales attractions touristiques et visiterez l’Allianz Arena, le fief de la fameuse équipe du Bayern München.

Le côté convivial ne sera pas en reste et nous nous installerons dans l’un des nombreux Biergarten.

Paracontact I Printemps 2024 27
LOISIRS

Cap au sud

Après une pause d’une année, le «Giro Suisse», tour inclusif en handbike, repartira sur les routes du pays du 27 août au 1er septembre 2024, en faisant cette fois un détour par les cantons des Grisons, du Tessin, de Vaud et du Valais.

L’attente s’achève enfin. La quatrième édition du Giro Suisse aura lieu, comme annoncé, en 2024. Après le tour anniversaire de 2020 et ses 13 étapes à travers toute la Suisse, nous avions enchaîné sur des circuits de six jours à travers la Suisse orientale (en 2021) et la Suisse romande (en 2022). À chaque fois, l’événement a pu rallier davantage de membres de l’Association suisse des paraplégiques. Vélos couchés, équipés d’un dispositif de traction, Go-Trykes: tous les engins adaptés et mus par la force des bras ou l’assistance élec-

trique sont acceptés. Comme les années précédentes, les participant·e·s peuvent choisir d’effectuer une, plusieurs ou même toutes les étapes. Et comme toujours, les places sont limitées.

La planification du Giro Suisse 2024 est déjà bien avancée. Une fois de plus, le comité d’organisation sera soutenu sur place par les clubs en fauteuil roulant locaux, ce qui est crucial et permet un ancrage dans les régions où ont lieu les épreuves. Deux étapes sont prévues dans chacun des can-

tons des Grisons, du Tessin et du Valais, ainsi qu’un petit tronçon dans le canton de Vaud. Le cadre magnifique des trois cantons montagneux réservera quelques défis à nos cyclistes. Pour la première fois dans l’histoire du Giro Suisse, le peloton passera par les Alpes et, en point d’orgue, franchira trois cols.

Départ dans les Grisons

Le tour débutera le mardi 27 août 2024. Celles et ceux qui souhaitent effectuer toutes les étapes devront arriver dès le lundi

LOISIRS 28 Paracontact I Printemps 2024
GIRO SUISSE 2024

26 août à Ilanz (GR). En collaboration avec le club en fauteuil roulant des Grisons, nous avons organisé l’hébergement, les collations et les étapes. L’enthousiasme débordant des responsables du club est extrêmement précieux pour la mise en œuvre. La première étape partira du col du Splügen, passera devant le lac Sufnersee, longera le Rhin postérieur, puis traversera Thusis avant de rejoindre Ilanz. Au total, il faudra parcourir ce jour-là près de 75 km et quelque 960 m de dénivelé. Le lendemain, le cortège prendra le départ au col de l’Oberalp, point culminant du Giro 2024, traversera la Surselva et reviendra à Ilanz en passant par Disentis. À l’arrivée, les cyclistes en fauteuil roulant auront parcouru 54 km et 1722 m de descente, ce qui, contrairement à la première étape, sera nettement plus tranquille. Oui, vous avez bien lu: nous passerons en tout trois nuits à Ilanz et dormirons à la maison d’hôtes Haus der Begegnung de l’ancien couvent d’Ilanz.

Traversée des Alpes vers le Tessin

Pour une fois, nous n’irons pas au Tessin en car, mais nous gravirons le col du Lukmanier à la force de nos muscles. L’étape de cette troisième journée, qui débutera par le village monastique de Disentis, emmènera le cortège du Giro à Campra (TI) sur 80 km et 1080 m de dénivelé, en passant par le col du Lukmanier, où une collation de midi attendra les cyclistes. Ensuite, le peloton descendra l’ancienne route du col du Lukmanier jusqu’à Castione, où nous passerons la nuit à l’hôtel Smart. Le quatrième jour du Giro 2024, les handbikeurs et handbikeuses ainsi que leurs accompagnant·e·s longeront le Tessin jusqu’à Locarno, d’où ils et elles feront un détour par la vallée de la Maggia avant de rentrer à Losone. Avec 450 m de dénivelé, cette étape ne sera pas très difficile, mais il y aura tout de même 75 km à parcourir entre le départ et l’arrivée. Nous avons hâte de profiter de la région la plus ensoleillée de Suisse. À Losone, un transfert en car est ensuite prévu pour rallier Viège, en Valais, via Domodossola.

Du Haut-Valais au Bas-Valais La cinquième étape suivra l’itinéraire de 2020, qui avait alors été raccourci à cause des conditions météo. Pour des raisons lo-

gistiques, nous partirons de Viège depuis la maison de formation St Jodern et passerons par Steg et Sierre pour rejoindre Sion, où la Clinique romande de réadaptation (CRR) nous accueillera à nouveau. Nous espérons que le temps sera clément et que nous aurons du soleil. La dernière étape débutera dans le canton de Vaud, au siège de l’UCI (Union Cycliste Internationale) à Aigle, et conduira les cyclistes le long du Rhône, via Martigny, jusqu’à Sion, à la CRR. À l’arrivée, le cortège du Giro aura par-

couru au total près de 400 km et 3600 m de dénivelé, ce qui fera du Giro Suisse 2024 le tour le plus ambitieux depuis sa création. Le CO se réserve le droit de procéder à d’éventuelles adaptations de dernière minute en cas de fermetures de pistes cyclables ou d’autres impondérables.

Un concept éprouvé soutenu par de solides partenaires

Comme chaque année, la réalisation d’une manifestation d’une telle envergure n’est possible qu’avec l’aide de nombreux bénévoles. Ainsi, nous pourrons à nouveau compter sur le soutien éprouvé de l’équipe de transport, des guides expérimentés du tour et d’une assistance médicale compétente. Une fois de plus, Orthotec (Tourservice), Go by yourself (GBY) et la médecine du sport de Nottwil (Medical Backup) seront des piliers indispensables à la bonne réussite de ce tour en handbike.

Les conditions de participation restent également inchangées. L’ensemble des handbikeurs, handbikeuses et cyclistes utilisant des vélos à dispositif de traction ou des GoTrykes sont cordialement invité·e·s à participer à une ou plusieurs étapes. Le nombre de participant·e·s est limité à douze personnes en fauteuil roulant. Douze autres places sont prévues pour les piéton·ne·s qui les accompagnent sur le Giro. Les personnes qui souhaitent effectuer toutes les étapes doivent passer la nuit dans les hô-

tels prévus afin de minimiser le travail logistique. Des contingents d’hébergement correspondants pour les participant·e·s pourront être réservés après le début des inscriptions.

À partir du 27 avril 2024, les personnes intéressées pourront s’inscrire au Giro Suisse 2024. Cela laisse suffisamment de temps à chacun et chacune pour s’entraîner et se préparer aux étapes (partielles) du tour inclusif en handbike et aux défis à venir. Vu la difficulté des étapes, un entraînement régulier au handbike (hebdomadaire) est indispensable. Nous nous réjouissons d’ores et déjà de votre participation.

Giro

Paracontact I Printemps 2024 29
Suisse 2024 Inscription et informations
En route ensemble – vitesse et plaisir garantis

Pour le corps, l’âme et l’esprit

Pratiquer la pleine conscience, percevoir sa force intérieure, se découvrir soi-même et trouver la paix et l’équilibre – tout cela est possible grâce au yoga.

Simone von Rotz

Karin Roth, professeure de yoga diplômée, propose aussi des cours pour les personnes en fauteuil roulant. Avant cette formation, elle a travaillé pendant 20 ans au Centre suisse des paraplégiques (CSP) en tant qu’infirmière et experte en soins.

Comment t’es-tu mise au yoga?

Je suis passionnée de surf et j’ai souvent pratiqué le yoga en complément de ce sport lors de camps dans le monde entier. Le yoga apporte un équilibre parfait pour détendre et étirer les muscles après avoir surfé les vagues. De retour en Suisse, j’ai suivi divers cours de yoga et testé différents styles.

Tu enseignes aussi le yoga aux personnes en fauteuil roulant. D’où vient cette idée?

Après avoir quitté mon travail au CSP en 2019, j’ai suivi une formation de professeure de yoga. J’ai réfléchi au groupe cible que je souhaitais toucher. Je me suis concentrée sur ce qui me caractérisait: quelle attitude intérieure et quelles valeurs voulais-je transmettre? Qu’est-ce qui comptait particulièrement pour moi? En raison de mon parcours professionnel, j’ai vite compris que je voulais enseigner à des personnes qui, du fait de leur condition physique, ne pouvaient pas fréquenter les cours de yoga habituels (mobilité réduite, âge). C’était excitant de rechercher une niche. C’est ainsi que j’ai mis au point mon propre style de yoga, avec mon choix des mots, de la musique, des enchaînements et des différentes asanas (postures).

Pourquoi devrait-on faire du yoga?

Le plus grand bénéfice que j’en tire et la raison pour laquelle j’aime tant le faire, c’est

que je vois que les gens y prennent du plaisir, qu’ils reviennent volontiers et que ça leur fait du bien de prendre conscience de leur propre corps. C’est ça qui est génial! Et le fait que les participant·e·s parviennent vraiment à faire le vide et à lâcher prise leur est à coup sûr bénéfique. Le yoga favorise la perception du corps et on apprend à respirer en profondeur et en toute conscience. Cela aide à trouver l’énergie, mais aussi la paix.

En quoi le yoga pour les personnes en fauteuil roulant est-il différent?

La différence la plus évidente est que nous faisons les exercices assis dans le fauteuil roulant et non pas au sol. J’ai l’impression que les mouvements fluides sont plus simples et plus naturels quand les personnes restent assises dans leur fauteuil. Au sol, on est trop occupé à garder l’équilibre, de sorte qu’il est difficile de se concentrer sur la respiration et de se détendre. J’aime adapter les exercices de yoga aux besoins indivi-

duels de mes élèves en imaginant des variantes pour un exercice afin qu’il soit à la portée de toutes et tous. Mon expérience professionnelle au CSP m’aide beaucoup.

Comment tes leçons se déroulent-elles?

Il y a un certain schéma que l’on essaie toujours de respecter. D’abord, il y a une phase initiale pour se mettre dans l’ambiance. Ensuite, nous effectuons des exercices de respiration qui apaisent le corps. Puis nous entrons dans le vif du sujet et nous exécutons des suites de mouvements (enchaînements). Enfin, c’est l’heure de la détente. Pour cela, les yogistes se mettent dans une posture de relaxation appelée «Shavasana».

OFFRES DE COURS

Le prochain cours de yoga débutera le 26 février 2024.

Participation sur place ou en ligne, en allemand

Offre francophone Une alternative est proposée par le CFR Lausanne qui offre aussi des cours de yoga. www.cfrlausanne.ch

LOISIRS YOGA INCLUSIF
30 Paracontact I Printemps 2024

Un oiseau de nuit à la fibre sociale

Patrick Oberlin, qui commence son travail au CSP quand d’autres ont fini leur journée, s’engage aussi pour l’ASP: il est bénévole pour accompagner des voyages.

Quand il découvre l’appel lancé sur l’Intranet, il se dit que cela lui correspondrait bien. L’ASP recherche en effet des soignant·e·s bénévoles pour s’occuper des voyageurs et voyageuses tétraplégiques. Patrick Oberlin s’inscrit parce qu’il a envie de nouveauté et veut faire une bonne action. «J’ai la fibre sociale, dit-il, si je peux aider quelqu’un ou lui faire plaisir, je fonce.»

À 36 ans, Patrick a déjà une biographie passionnante. Après un apprentissage de poseur de sol, il accepte divers emplois temporaires et effectue aussi un stage d’éducateur. La prochaine étape dans ce domaine serait la Haute école spécialisée, mais une opportunité inattendue se présente à lui dans le secteur de la sécurité et il opte finalement pour cette branche.

Pour casser la routine, il s’engage le mercredi après-midi comme animateur pour «Spieltraum», une association qui permet aux enfants de participer gratuitement à différentes activités. Patrick organise des concours d’avions en papier ou des chasses au trésor, il prend du plaisir à amuser les enfants qui passent de bons moments.

En 2022, il ressent le besoin de se réorienter professionnellement. En parcourant les annonces, il tombe sur un poste intéressant. Le Centre suisse des paraplégiques (CSP) recherche quelqu’un pour le service de nuit.

Il faut donc entrer en action quand beaucoup ont fini leur travail ou dorment déjà. Pour Patrick, il n’y a aucun doute: «Il faut être taillé pour cela.»

Corps de sapeurs-pompiers et service de visite

Il décroche le contrat et travaille désormais dans une institution à laquelle il s’identifie pleinement. Lors de son service de nuit, il commence par faire une ronde sur le campus pour s’assurer que tout va bien avant de rejoindre son poste à l’accueil du CSP. Depuis, il a également intégré le corps de pompiers de l’entreprise, l’équipe du service de visite, et est à présent un bénévole passionné de l’ASP.

C’est au Bon plan estival 2023 qu’il a effectué son baptême du feu: il a passé une semaine à Bâle, accompagnant notamment les participant·e·s à Europa-Park à Rust et à un atelier de graffitis. Comme le cours dispensé aux soignant·e·s bénévoles n’avait pas encore eu lieu, il a passé une demi-journée au CSP aux côtés du personnel soignant qui lui a donné différents conseils et lui a appris comment aider lors des transferts par exemple.

Pour cet habitant de Kriens, les journées passées à Bâle ne ressemblaient pas à du travail: c’était du plaisir, d’autant plus qu’il s’occupait d’un jeune homme qui était très autonome. «Je me sentais pas comme un

soignant, mais plus comme un soutien», raconte-t-il. «Pour moi, c’était une entrée en matière idéale.»

Reconnaissant pour le soutien de l’ASP

Patrick est quelqu’un qui sait écouter, qui montre de l’intérêt pour son vis-à-vis, qui engage rapidement la conversation avec les autres grâce à sa nature communicative et qui se fait souvent des amis. Il fait forte impression et les retours positifs le concernant ne passent pas inaperçus. Pour les responsables de l’ASP, il a le profil idéal pour suivre le cours de responsable de groupe qui lui permettra de prendre un jour la tête d’un voyage.

Il est reconnaissant du grand soutien dont il bénéficie à l’ASP et a envie d’approfondir son engagement. «Cela me tient à cœur», dit-il, «je fais du bénévolat, mais j’en profite aussi parce que cela me permet de séjourner dans de beaux endroits. C’est devenu une situation gagnant-gagnant.» Et d’ajouter: «Si un jour je ne travaille plus au CSP, j’aimerais rester fidèle à l’ASP, car je trouve tout cela très cool.»

Quand Patrick participe à un voyage, il ne recule devant aucun effort. Il est très exigeant envers lui-même, car il tient réellement à ne décevoir personne: «Je veux juste faire du bon boulot.»

Accompagnez nos voyages spv.ch/travail-benevole

LOISIRS Paracontact I Printemps 2024 31
BÉNÉVOLAT
Bon plan estival Première mission

Du bon temps sur les pistes – et à côté

Lorsqu’un groupe passe un week-end à la Lenk dans le Simmental pour y pratiquer le ski de fond et qu’il s’initie au biathlon, le plus important n’est pas l’effort physique, mais le divertissement.

Peter Birrer

Le week-end commence dans la bonne humeur malgré le froid. Pascal Boisset aime rire de bon cœur et c’est joyeusement qu’il accueille les participant·e·s au cours de ski de fond de l’Association suisse des paraplégiques dans le domaine skiable de l’Oberland bernois. «Le plaisir prime sur tout le reste, nous voulons passer ensemble quelques heures d’insouciance», déclare le moniteur.

Pascal a 51 ans, il est cuisinier de formation, vit à Orsières en Valais, est moniteur de ski et travaille maintenant pour Handiconcept, une association qui encourage les personnes à mobilité réduite à faire du

sport, comme Pierre-Henri Vulliens, un homme qui a toujours accordé une place de choix au sport.

Doué pour le ski

Lausannois de 54 ans, Pierre-Henri Vulliens, a autrefois dévalé le canal de glace à plat ventre et la tête la première en skeleton. Il était aussi membre de l’équipe nationale de parapente (cadre C), avec laquelle il s’est entraîné en Afrique du Sud en février 2023. C’est là qu’il a eu l’accident qui a causé sa paraplégie incomplète. Cela ne l’a pas empêché, quelques mois plus tard, de rechercher de nouveaux sports. Il voulait pouvoir bientôt reskier avec sa famille.

Début novembre, il a fait de l’uniski pour la première fois et s’est révélé être très doué. Dès qu’il a entendu parler du cours de ski de fond à la Lenk, il s’est inscrit: «Je suis toujours à l’affût de nouveaux défis et j’essaie des choses que je n’ai jamais faites.» Le sport lui apporte l’équilibre dont il a besoin, explique ce directeur d’une entreprise de sanitaire qui se réjouit de sa première expérience sur les pistes de ski de fond. «Je serais sûrement très fatigué après.»

Hugo Müller, expert en biathlon Le samedi, par un temps de rêve, le groupe tente un premier tour. Il ne s’agit pas de faire la course, mais de se familiariser avec

32 Paracontact I Printemps 2024 SPORT EN FAUTEUIL ROULANT COURS DE SKI DE FOND
Météo de rêve à la Lenk Élèves et moniteurs ont profité de conditions idéales

la technique du ski de fond, de comprendre comment garder l’équilibre, d’apprivoiser les bâtons pour mieux avancer.

Dans cette discipline, Hugo Müller compte parmi les skieurs les plus confirmés. Il faut dire que le président du club en fauteuil roulant RC Zentralschweiz a autrefois participé à des compétitions de biathlon. Ce n’est plus désormais qu’un loisir, mais il n’a perdu ni l’aisance ni la technique et se déplace à une vitesse remarquable. «C’est merveilleux!», s’exclame le sexagénaire.

«Le sport donne de la joie de vivre»

Et tandis qu’il s’éloigne à grand coups de bâtons, Anne Othenin-Girard s’accorde une petite pause dans la neige. Cette Lausannoise de 62 ans, qui a participé aux Jeux Paralympiques de Sydney en 2000 en tant que navigatrice, aperçoit plusieurs parapentistes dans le ciel et les salue de loin. «Le sport est bon pour le corps, mais aussi pour l’âme et le moral. Il donne de la joie de vivre et permet de bien se dépenser», dit-elle.

Anne Othenin-Girard se sent bien dans le groupe avec lequel elle passe le week-end dans les montagnes bernoises: «On peut rester soi-même, les handicaps ne sont un problème pour personne.» Il y a quelques années, elle a découvert le ski de fond, possède sa propre luge et aimerait revenir sur les pistes l’hiver prochain. Mais elle pourrait aussi envisager de tester d’autres dis-

ciplines sportives et ainsi découvrir de nouveaux endroits: «Je suis et reste une personne curieuse de nature.»

Marc Glaisen peut en dire autant. Pour sa part, sa curiosité se porte sur la localité où les deux journées de ski de fond se déroulent. «Ça fait 30 ans que je vais régulièrement dans l’Obergoms, mais je ne connaissais pas encore la Lenk, c’est pourquoi je me suis inscrit», raconte le Fribourgeois âgé de 55 ans. Et qu’en pense-t-il? «Le site est très agréable. Pour ce qui est du ski de fond, la Lenk ressemble à Obergoms, mais en miniature.» Il rentre chez lui plein d’enthousiasme et revigoré: «J’ai vraiment eu du bon temps pendant ces deux jours et ça m’a donné beaucoup d’énergie.»

Le fun du plus jeune

Enfin, il y a Dario Studer, un représentant de la jeune génération. À 20 ans, cet employé de commerce de Hauenstein SO est un sportif passionné qui a des ambitions d’athlète en fauteuil roulant. Il participe à un cours de ski de fond pour la deuxième

fois, il est de loin le plus jeune, mais cela n’a aucune importance. Dario Studer apprécie l’activité physique, mais aussi l’échange avec les autres: «La convivialité est un élément essentiel de ces week-ends.» C’est pourquoi il y participera certainement une troisième fois l’hiver prochain: «Il est vrai que c’était fatigant et que les courbatures se font sentir, mais pour moi, c’était un entraînement parfait.»

La force de cohésion se manifeste également dans la neige: si quelqu’un tombe, on vient sans attendre lui prêter main-forte. Soit Pascal Boisset va rapidement sur place, soit Christian Indermühle et George Logie, ses deux assistants de Handiconcept, vont donner un coup de pouce. Et les obstacles linguistiques qui peuvent parfois survenir entre les participant·e·s de Suisse romande et de Suisse alémanique sont surmontés sans peine. «Nous avons toujours trouvé un moyen de nous comprendre», assure Hugo Müller.

L’apéro pour finir gaiement

Le dimanche matin, les participant·e·s s’essaient au biathlon sous la direction d’Hugo Müller. Il leur explique le déroulement des opérations, à savoir comment se rendre en luge sur le tapis devant le stand de tir, basculer sur le côté et viser la cible située à dix mètres avec la carabine à air comprimé. Cette petite incursion dans le monde du biathlon vaut la peine. D’ailleurs tous les membres du groupe en parlent avec enthousiasme.

Lorsque le cours se termine le dimanche après-midi, les participant·e·s jouent les prolongations dans leur logement du centre sportif de la Lenk, en trinquant ensemble. «C’était génial», résume Pascal Boisset, «la météo était top, le groupe était cool – que demander de plus?»

Paracontact I Printemps 2024 33
Les joies de la neige – et la concentration au stand de tir

CURLING

CM doubles mixtes

Troisième édition du CM de la toute jeune discipline «doubles mixtes».

Le duo Mélanie Villars et Pierre-Alain Tercier défendra les couleurs de la Suisse du 10 au 16 mars en Corée. Nous croisons les doigts et leur souhaitons de «bonnes pierres» au championnat du monde de curling en fauteuil roulant en doubles mixtes 2024.

Informations

Calendrier des matches et résultats

SPORT POUR TOUS

Kids Camp

Faire des expériences avec le professeur «Bombastique», sillonner le site du CSP à cheval et passer des moments merveilleux avec ses ami·e·s et sa famille: on pourra faire tout ça du 15 au 16 juin au Kids Camp.

En plus des activités variées et amusantes proposées à Nottwil, une fête des enfants inclusive aura lieu à Rossweid en collaboration avec les remontées mécaniques de Sörenberg.

GROUPE D’EXPERT·E·S CNP

Wilma Schmid, spécialiste en nutrition

Un concentré de connaissances en un même lieu. Les expert·e·s du Centre national de performance pour le sport en fauteuil roulant (CNP) accompagnent nos athlètes sur le chemin de l’excellence. La spécialiste Wilma Schmid apporte son soutien en matière de nutrition sportive.

TIR SPORTIF

Informations et inscription

CE 2024 en Espagne

Du 30 mai au 7 juin, la ville de Grenade, dans le sud de l’Espagne, accueillera pour la première fois les CE de tir sportif.

Les titres des meilleur·e·s Européen·ne·s seront décernés dans toutes les disciplines utilisant la carabine et le pistolet à air comprimé. En outre, les dernières places de quota pour Paris 2024 seront attribuées.

L’organisateur inclura dans cet événement les CM d’une discipline en plein essor: le tir au pigeon d’argile, qui ne fait pas encore partie du programme sportif paralympique. La sélection de la délégation suisse pour les CE sera effectuée au printemps par Swiss Paralympic, tandis que Sport suisse en fauteuil roulant se chargera de celle pour les CM.

Depuis quand es-tu à la médecine du sport de Nottwil?

J’y étais une première fois de 2012 à 2015 et j’y suis à nouveau depuis 2021.

Quel est ton rôle au CNP?

Je suis l’interlocutrice pour toutes les questions ou problèmes de nutrition sportive.

Ton activité préférée?

Prodiguer un conseil individuel aux athlètes en tenant compte des facteurs médicaux, athlétiques et personnels, comme la biographie alimentaire, les goûts et préférences, ou la vie quotidienne.

Quel est ton super-pouvoir?

B + M: Biberli et montagnes.

Ton application préférée?

SLF White Risk, portail pour la prévention des avalanches, et Météo Suisse.

SPORT EN FAUTEUIL ROULANT 34 Paracontact I Printemps 2024

TENNIS

World Team Cup

Comme l’an passé, la Suisse participe aux qualifications européennes pour la Coupe du monde par équipe de tennis.

Le tournoi de qualification se tiendra du 13 au 17 mars à Jurmala (LVA). L’équipe féminine, qui a remporté la victoire l’année dernière, va tenter de renouveler son exploit et de se qualifier pour la finale en Turquie (du 7 au 12 mai). L’équipe masculine s’est fixé comme objectif d’améliorer le résultat obtenu en 2023 (10e place).

PARA-AVIRON

Régate à Szeged (HUN)

Lors du CE en Hongrie, Claire Ghiringhelli, l’athlète suisse se battra pour l’une des sept places de quota pour Paris 2024.

En août 2023, elle avait dû renoncer à participer au championnat du monde pour raisons de santé. Lors du championnat d’Europe qui se déroulera du 25 au 28 avril, elle aura une nouvelle chance de décrocher une place de quota pour les JP.

Cette athlète du cadre A domiciliée à Paris se prépare actuellement à la saison outdoor, qui débutera en mars, en participant à des compétitions d’aviron indoor. Le 2 mars, elle se rendra au championnat de Suisse pour tester sa forme.

ATHLÉTISME

CM au Japon

Kobe accueillera pour la première fois les championnats du monde de paraathlétisme. L’élite mondiale s’affrontera au Japon du 17 au 25 mai 2024.

Outre de nombreuses compétitions internationales, les CM au Japon offriront aux athlètes une nouvelle opportunité de participer à des compétitions de haut niveau. C’est un bon test en vue des Jeux Paralympiques de Paris. Quelque 1300 athlètes issu·e·s d’une centaine de pays y participeront. En outre, on y attend un grand nombre de sportifs et sportives d’Asie et d’Océanie qui ne font généralement pas le long voyage

pour les compétitions pour le titre en Europe ou les événements comme les ParAthletics. Nos champion·ne·s suisses auront ainsi la possibilité de se mesurer à la concurrence asiatique et de faire de précieuses expériences.

Dans l’idéal, la Suisse espère obtenir une nouvelle place de quota et un maximum de «High Performance Standards», c.-à-d. de temps rapides. C’est la commission de sélection de Swiss Paralympic qui décidera à la mi-avril qui représentera notre pays aux Para Athletics World Championships 2024 à Kobe.

TIR À L’ARC

Ultime chance

Il y a 24 ans, l’équipe de Suisse de rugby participait pour la dernière fois aux JP.

En obtenant la troisième place au tournoi de qualification paralympique WWR à Wellington en Nouvelle-Zélande (du 20 au 24 mars), l’équipe a pu s’assurer l’une des trois dernières places si prisées pour Paris 2024. Les pays déjà qualifiés sont le Danemark, les États-Unis, la France, la GrandeBretagne et le Japon. Outre la Suisse, sept autres nations se sont affrontées pour la place.

CE à Rome

Après 2022, Rome accueillera pour la deuxième fois le CE de tir à l’arc.

Il y aura beaucoup en jeu! Outre le titre de champion·ne d’Europe, dix places de quota seront attribuées pour les JP de Paris 2024. Le CO s’attend à ce qu’une centaine d’archers et archères participent à cette compétition dans la capitale italienne du 20 au 26 mai. La sélection de la délégation suisse aura lieu début avril.

Paracontact I Printemps 2024 35
RUGBY

Sport per tutti

Tre livelli per promuovere varie discipline sportive, nelle quattro stagioni. Quando il Ticino dà l’esempio.

Davide Bogiani

Inverno, primavera, estate e autunno. Anche in Ticino, così come nelle altre regioni linguistiche della Svizzera, vengono proposte offerte sportive in tutte e quattro le stagioni. Il modello seguito da Sport svizzero in carrozzella (SSC) è il seguente ed è strutturato in tre grandi ambiti.

Primo livello: Offerte Sport svizzero in carrozzella

Il primo livello comprende le attività che sono organizzate e svolte direttamente da Sport svizzero in carrozzella. In Ticino le proposte polisportive in questo senso sono due, ovvero il «move on» e il Kids Day, entrambe in programma al Centro Sportivo

di Tenero. Per quanto riguarda il «move on», lo scopo è quello far conoscere ai partecipanti discipline sportive nuove. Il campo sportivo ha anche un carattere di incontro e scambio di conoscenze fra i partecipanti. E proprio durante le scorse due edizioni questo carattere di incontro era ben visibile e presente non solo fra i partecipanti ma anche fra i monitori e le monitrici.

Il secondo appuntamento, autunnale, è il Kids Day. Anche quest’ultimo è organizzato direttamente da Sport svizzero in carrozzella ed ha lo scopo di avvicinare i bambini allo sport, attraverso delle attività sportive a carattere ludico. Indirettamente,

negli anni, si è creata una rete fra i genitori che ha portato allo sviluppo di nuove opportunità per i bambini, quali ad esempio la creazione della squadra di Powerchair Hockey.

Per quanto riguarda invece la parte invernale, direttamente organizzata da Sport svizzero in carrozzella è la due giorni di monosci e dualsci ad Airolo. Qui lo scopo è che i partecipanti possano godersi un weekend sul dualsci oppure che riescano ad apprendere i rudimenti per sciare in modo autonomo con il monosci. Presenti sul terreno i maestri della Scuola Svizzera di Sci Lugano, i quali negli anni si sono

36 Paracontact I Printemps 2024
SGUARDO SUL TICINO
SPORT IN CARROZZELLA

specializzati nell’insegnamento degli sport sulla neve per persone in carrozzella. Il materiale viene in parte organizzato dalla stessa scuola di sci ticinese, ma anche dal Centro di Sörenberg, che prevede l’arrivo in Ticino di due maestri di sci specializzati. L’ultimo corso ad Airolo si è svolto dal 3 al 4 febbraio 2024 scorso.

Secondo livello: Offerte dei partner

Stiamo parlano degli Active Motion Days (AMD). Si tratta di singole giornate che vengono organizzate da Partner regionali selezionati dall’Associazione svizzera dei paraplegici attraverso dei criteri uguali in tutta la Svizzera. Le giornate sono organizzate dai Partner e sono finanziate da Sport svizzero in carrozzella. Partner per il Ticino attualmente è l’Associazione Ti-Rex, la quale offre una giornata di mountain bike ad Airolo.

Lo sport promuove anche gli aspetti sociali

Per essere Partner AMD occorre rispondere ad una serie di requisiti. Se siete interessati ad offrire Active Motion Days, saremo lieti di esaminare le opzioni insieme a voi (rsf@spv.ch).

Terzo livello: Offerte dei Club Stiamo parlando delle attività sportive direttamente organizzate dai Club in carrozzella e che rispondono in modo capillare e territoriale alle esigenze dei propri soci. Si tratta del livello più importante che offre un ampio programma settimanale in varie discipline e su tutto l’arco dell’anno.

Per Damiano Zemp, responsabile Sport del Gruppo Paraplegici Ticino, fare sport non significa solo migliorare la salute e la forza mentale, ma anche promuovere gli aspetti sociali.

«La pratica sportiva, è risaputo, è un toccasana per la salute. Innanzitutto, permette di rafforzare in modo ludico il proprio corpo, e questo aspetto è molto importante per le persone in carrozzella. Inoltre, la pratica sportiva ha degli effetti importanti nella sfera della salute mentale. Fare sport è sinonimo di sfogo, e allo stesso tempo favo-

risce un aspetto socializzante. Le offerte dell’Associazione svizzera dei paraplegici, così come le attività proposte direttamente dai club in carrozzella sono dunque importanti per favorire la promozione della salute in generale.»

E per terminare, per il buon funzionamento dal primo al terzo livello occorrono le competenze dei monitori e delle monitrici. Se siete interessati a partecipare a un corso in Ticino, saremo lieti di fornirvi informazioni (education@spv.ch).

OFFERTE

Giornata di mountain bike Sabato 6 luglio 2024 ad Airolo

OFFERTE

Prossimo «move on» dal 7 al 9 giugno 2024 presso il Centro Sportivo di Tenero

Paracontact I Printemps 2024 37
Dualsci Sulle pistedi Airolo

Répétition générale pour les Jeux Paralympiques

L’élite mondiale du parathlétisme viendra s’affronter à Nottwil du 6 au 9 juin 2024. Pour Marcel Hug, Catherine Debrunner et Manuela Schär, ce sera une occasion importante de tester leur forme avant les Jeux Paralympiques de Paris.

Près de 350 athlètes d’élite venu·e·s du monde entier participeront aux ParAthletics. Chacun·e veut en effet s’assurer les dernières places de quota pour les JP en France en atteignant les «High Performances Standards». Par ailleurs, si les sportif·ve·s obtiennent de bons résultats, ils et elles espèrent être retenu·e·s pour la sélection nationale. Pour ces fers de lance de la Suisse, c’est la dernière grande compétition avant les Jeux Paralympiques. Il est donc d’autant plus réjouissant que l’essentiel de la concurrence internationale soit présente.

Duel au sommet chez les dames

Catherine Debrunner a été prodigieuse aux derniers ParAthletics et son bilan est impressionnant: cinq départs, cinq victoires, dont deux nouveaux records du monde! Et cela en l’espace de trois jours. Là où les catégories T54 et T53 ont fusionné, elle s’est

livrée avec Manuela Schär à des duels acharnés qu’elle a tous remportés. Manuela Schär, qui a dû faire une longue pause en 2022 et début 2023 suite à une blessure, s’est néanmoins montrée satisfaite. Étant donné les circonstances, elle a réalisé une excellente performance avec une victoire au 400 m, une 2e place aux 800 et 1500 m, ainsi qu’une 3e place au 5000 m.

Les CM de Paris en juillet dernier ont confirmé ce contexte propice à l’émulation. Catherine Debrunner est rentrée avec quatre médailles d’or et une d’argent, et Manuela Schär avec deux médailles d’or et deux d’argent. Tout porte donc à croire que nous assisterons à nouveau à des courses au suspense haletant à Nottwil.

Suprématie chez les messieurs Marcel Hug, surnommé «Silver Bullet», a dépassé les attentes en 2023. À l’instar de Catherine Debrunner, l’athlète de Nottwil est resté invaincu sur son territoire et a pu fêter deux nouveaux records du monde. Distançant bien souvent ses concurrents dès les premières secondes, il restait en tête de course jusqu’à la ligne d’arrivée. En juillet, il a encore prouvé qu’il était au mieux de sa forme en décrochant trois médailles d’or aux CM à Paris. L’avenir nous dira si la concurrence a désormais comblé son retard et si elle peut se frotter à l’indétrônable champion lors des JP.

La Suisse a d’autres candidat·e·s au podium. Dans la catégorie T52, les regards se tournent vers Fabian Blum, qui a remporté une

PROGRAMME-CADRE

Comme toujours, il est possible d’assister gratuitement aux compétitions. C’est une bonne occasion de voir de près les stars du handisport. Le service de restauration veillera à ce que personne ne reste sur sa faim ni sur sa soif. Pour les familles avec enfants, il y aura un château gonflable et un mur d’escalade le samedi et le dimanche.

Nous nous réjouissons de vous accueillir. Informations sur www.parathletics.ch.

médaille d’argent à Paris et une place de quota pour la Suisse, et vers Beat Bösch, vieil habitué des compétitions. Patricia Eachus s’est aussi assuré une place de quota et doit à présent confirmer sa performance. Enfin, Alexandra Helbling ou Licia Mussinelli sont tout à fait capables de réaliser un exploit. Andreas Heiniger, chef Sport de compétition à l’ASP, a hâte de connaître les résultats du cadre: «Le niveau des Suisses est plus qu’impressionnant. J’ai un bon pressentiment pour l’année paralympique 2024, surtout pour les ParAthletics. Après les compétitions de Nottwil, nous saurons non seulement combien de places de quota notre pays obtiendra, mais aussi où se situe chaque athlète par rapport à ses rivales ou rivaux.»

38 Paracontact I Printemps 2024 PARATHLETICS 2024
SPORT EN FAUTEUIL ROULANT
Cinq victoires pour Catherine Debrunner

Objectif commun Paris

Paris étant la ville de l’amour – Ilaria Renggli et Fabian Blum mettront leur amour du sport au premier plan pour réaliser un rêve: les Jeux Paralympiques.

L’Argovienne est actuellement numéro quatre mondial, et même numéro deux en double avec Cynthia Mathez. Une situation idéale pour commencer l’année paralympique. De son côté, le Lucernois a réussi à se distinguer aux championnats du monde d’athlétisme 2023 à Paris en montant sur le podium. Pour lui aussi, la qualification pour les JP est donc à portée de main. Cependant pour atteindre leurs objectifs, Ilaria Renggli et Fabian Blum doivent mettre les bouchées doubles dès maintenant.

Comment avez-vous débuté l’année paralympique?

Ilaria: La pause de Noël m’a fait du bien, c’était divertissant. La première période intensive est sur les rails et je suis en pleine préparation en vue des CM en Thaïlande en février. Il s’agit du dernier tournoi de qualification pour les JP. J’aimerais décrocher l’une des deux places convoitées sur la liste des têtes de série, afin de pouvoir éviter le plus longtemps possible les meilleures joueuses du Pérou, d’Asie et de Turquie lors du tournoi paralympique.

Fabian: Après de brèves vacances, j’ai pu m’appuyer sur de solides bases, acquises pendant l’entraînement de l’automne, et déclenché les premiers stimuli au camp à Ténériffe. Comme je n’aime pas m’entraîner en salle, l’hiver, je dois trouver des occasions de le faire en plein air.

Quelle serait votre planification idéale pour 2024?

Ilaria: Bien sûr, l’objectif premier est d’être sélectionnée pour les Jeux de Paris. Pour

cela, nous voulons profiter de notre super position en double (2e rang mondial). Je veux aussi réaliser un bon premier semestre, au cours duquel je pourrai vaincre les adversaires contre lesquelles j’ai perdu de peu jusqu’à présent.

Fabian: Je veux réaliser de bonnes performances aux CM de Kobe au Japon en mai et en faire un tremplin pour les Jeux Paralympiques. Je ne me suis pas fixé beaucoup d’objectifs pour les JP, mais j’arriverai peutêtre à créer la surprise.

Où voyez-vous le principal potentiel d’amélioration dans la préparation?

Ilaria: Je travaille à augmenter ma flexibilité de jeu et à dicter plus souvent moimême le jeu. C’est donc en adoptant un style plus agressif et plus offensif que je vois une possibilité de m’améliorer dans la dernière ligne droite vers Paris.

Fabian: Au 100 m, dans la deuxième moitié du sprint, j’ai encore un grand potentiel. Je maîtrise déjà le départ. Au 400 m, comme je suis encore un novice, je peux faire d’énormes progrès et ceux-ci me permettront aussi d’accroître mon endurance sur 100 m.

Comment votre entourage vous soutient tout au long de ce parcours?

Ilaria: Marc Lutz étant mon entraîneur, c’est mon interlocuteur le plus important. Mais il y a aussi les athlètes avec qui je joue comme Luca Olgiati et Cynthia Mathez qui est ma partenaire en double, ainsi que le reste du staff, de l’entraîneur d’athlétisme aux sparring-partners. Sur le plan financier,

Exploit réussi: l’argent pour Fabian

le soutien de SSFR, de la promotion du sport d’élite de l’armée et de l’Aide sportive suisse est indispensable pour pouvoir s’entraîner de manière professionnelle.

Fabian: Ma copine me soutient énormément. Elle est mon havre de paix et toute ma famille m’encourage: mon frère, mes parents, mon parrain, tout le monde.

INSTANTANÉ

Attaque totale ou tactique?

Ilaria: Pour l’instant encore tactique. (rires)

Fabian: All-in, c’est clair!

Plutôt fêtes et rigolades ou chill sur le canapé?

Ilaria: Chill sur le canapé. Pour me remettre de tous les entraînements.

Fabian: Chill sur le canapé, aux antipodes du sprint.

Cinéma ou musique

Ilaria: La musique, tous les genres, ou alors la mienne (elle est clarinettiste dans la société de musique Suhr).

Fabian: La musique, clairement!

SPORT EN FAUTEUIL ROULANT Paracontact I Printemps 2024 39 PARALYMPICS 2024
Concentration et patience pour Ilaria

Together We Ride

En 2024, Zurich sera le théâtre d’une première historique. Les CM de cyclisme et de paracyclisme deviendront un grand événement inclusif – sur route et en dehors.

Andreas Herren, responsable Communication Zurich 2024

En intégrant pour la première fois totalement les championnats du monde de paracyclisme sur route à ceux du cyclisme, la ville et le canton de Zurich s’aventurent, avec Swiss Cycling, en terre inconnue. Si les courses sur route de paracyclisme nécessitent une planification similaire à celle des épreuves pour les athlètes non handicapé·e·s, la longueur, les profils d’altitude et les tableaux de marche requièrent des connaissances spécifiques. Avec Tobias Fankhauser, ancien sportif de haut niveau et multimédaillé aux Jeux Paralympiques, le comité d’organisation local de Zurich 2024 (COL) a recruté dans ses rangs un spécialiste chevronné au poste de Senior Manager Paracyclisme.

L’agence de développement durable veille aussi à l’inclusion Fabienne Dirksen-Reuteler est une partenaire à la hauteur de l’ancien champion. En tant que responsable du développement durable, elle est notamment chargée de créer l’expérience événementielle la plus accessible possible pour les athlètes et le public. À cet effet, elle a mené de nombreux entretiens avec des personnes en situation de handicap et le service pour l’inclusion de la ville et du canton de Zurich, afin d’intégrer leurs avis, suggestions, idées et souhaits dans le concept. Le COL collabore en outre avec l’association Sitios, qui lutte contre les discriminations et exploite avec

Envie de participer aux CM?

S’inscrire comme bénévole

ginto une application permettant d’échanger des informations sur l’accessibilité des bâtiments et sur des offres de mobilité.

Hosted Areas avec des sièges modulaires

Autre innovation: Zurich 2024 proposera des «Hosted Areas» (zones d’accueil). Grâce à un système modulaire simple de blocs de sièges, des places seront aménagées pour le

ZURICH 2024

Le «moyeu» du monde du cyclisme

Les championnats du monde de cyclisme et de paracyclisme sur route de l’UCI Zurich 2024 se dérouleront du 21 au 29 septembre 2024 dans le canton et la ville de Zurich.

Les 1300 meilleur·e·s cyclistes et paracyclistes de plus de 75 pays participeront à cette grande rencontre sportive de neuf jours au rayonnement mondial.

Les championnats du monde de cyclisme sur route de l’UCI et ceux de son pendant paracycliste sont organisés chaque année, mais séparément. Les vainqueurs des disciplines les plus diverses pourront revêtir 66 fois le maillot arcen-ciel tant convoité.

En savoir plus zurich2024.com

public à mobilité réduite en fonction des besoins. Ainsi, si une personne en fauteuil roulant souhaite suivre la cérémonie de remise des prix, elle pourra se rendre avec son accompagnateur ou accompagnatrice dans une zone accessible. La personne accompagnante se verra attribuer un siège supplémentaire sous la forme d’un cube, qui pourra être déplacé d’un endroit à l’autre au gré des envies.

Nouveau système pour le bénévolat Outre l’objectif de garantir une expérience événementielle sans obstacles, l’intégration des bénévoles en situation de handicap figure aussi en tête de liste des priorités. Un nouveau système a en effet été créé en collaboration avec Swiss Volunteers. Il permet aux personnes avec et sans handicap de s’inscrire pour le travail bénévole aux CM de cyclisme et de paracyclisme UCI et d’intégrer l’équipe chargée de la manifestation.

Paracontact I Printemps 2024 41
SPORT EN FAUTEUIL ROULANT
Cubes pour les spectateurs L’élite du cyclisme à Zurich

PODCAST

De l’oreille au cœur

Depuis la mi-janvier, le Groupe suisse pour paraplégiques a son propre podcast baptisé «Querschnitt» (uniquement en allemand), produit en interne par trois podcasteuses de la Fondation suisse pour paraplégiques.

Dans la première saison, des personnes touchées racontent leur histoire en épisodes de 15 à 20 minutes qui mettent en lumière la paralysie médullaire. C’est sincère, authentique, fort en émotion et informatif. Toujours dans le but de sensibiliser davantage de personnes à ce sujet et de rendre notre société plus inclusive.

Ces histoires, qui ont déjà été publiées sous forme de reportages vidéo, sont désormais accessibles à un plus large public dans le nouveau format du podcast.

Le podcast «Querschnitt» est disponible sur toutes les plates-formes de streaming audio. Nous vous souhaitons une bonne écoute!

En savoir plus www.paraplegie.ch/ podcast (en allemand)

Camp de ski

Chaque année, Swiss Ski organise du 2 au 8 janvier un camp de sports de neige pour les jeunes de 13 à 14 ans.

600 passionné·e·s de ski de toute la Suisse se donnent rendez-vous à la Lenk, dont toujours deux adeptes de l’uniski. En 2024, Viola et Noemi ont participé au JUSKILA et y ont vécu une semaine riche en aventures, en descentes rapides sur les pistes et en nouvelles rencontres. Sport suisse en fauteuil roulant leur a attribué des moniteurs de ski spécialement formés afin qu’elles soient parfaitement accompagnées.

BARÈMES DE SALAIRES

AILes assuré·e·s dont le revenu d’invalide (revenu avec handicap) est déterminé sur la base des salaires statistiques de l’enquête sur la structure des salaires (ESS), bénéficieront désormais d’une déduction forfaitaire de 10 % sur le barème des revenus. Le Conseil fédéral a mis en vigueur une modification en ce sens au 1er janvier 2024. La modification à la hausse de la déduction forfaitaire peut entraîner l’augmentation du taux d’invalidité et donc du droit à la rente. C’est pourquoi les rentes qui étaient déjà versées avant le 1er janvier 2024 doivent faire d’office l’objet d’une révision.

POLITIQUE

Pas de journée des proches

Pierre-Yves Maillard (PS) a déposé une motion demandant une «journée nationale des proches aidants et aidantes». Il s’agissait de rendre hommage aux membres de l’entourage des personnes atteintes dans leur santé ou leur autonomie. Après l’approbation de cette demande par le Conseil national, le Conseil des États l’a rejetée lors de la session d’hiver par 24 voix contre 15 (4 abstentions). Pourtant, ces proches fournissent un travail inestimable. En Romandie et bientôt au Tessin, aux Grisons et à Berne, la journée sera célébrée au niveau cantonal.

CDPH

Journées d’action nationales

Du 15 mai au 15 juin 2024, des actions auront lieu dans toute la Suisse pour contribuer à l’application de la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, afin de marquer le 10e anniversaire de la CDPH, ratifiée en Suisse le 15 mai 2014. Le coup d’envoi sera dans le canton de Zurich et la clôture le 15 juin dans celui de Genève.

Le projet est soutenu par le Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées et la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales.

En savoir plus avenir-inclusif.ch

42 Paracontact I Printemps 2024 DIVERS
JUSKILA

SPORT EN FAUTEUIL ROULANT

Swiss Paralympic Night

Le 9 décembre, Swiss Paralympic a rendu hommage aux 19 meilleur·e·s para-athlètes de l’année.

Parmi les personnes honorées se trouvaient un grand nombre d’athlètes de Sport suisse en fauteuil roulant. Catherine Debrunner, Manuela Schär, Marcel Hug et Fabian Blum ont ainsi été récompensés pour leurs places

de podium aux CM d’athlétisme à Paris. L’équipe de parabadminton composée de Cynthia Mathez, Ilaria Renggli, Luca Olgiati, Marc Elmer et Lars Porrenga a aussi été mise à l’honneur pour ses médailles remportées lors des Para-Championnats d’Europe. Par ailleurs, les athlètes debout qui ont brillé par leurs performances en 2023 ont reçu une distinction.

SOCIÉTÉ

Risque de pauvreté

En 2021, les personnes handicapées étaient plus exposées au risque de pauvreté que le reste de la population et faisaient plus souvent appel à une aide financière externe.

L’Office fédéral de la statistique (OFS) a publié fin novembre des indicateurs d’égalité basés sur les données de l’année 2021. Celles-ci indiquent qu’en situation de handicap, les personnes âgées de 16 à 64 ans étaient plus exposées au risque de pauvreté que leurs concitoyen·ne·s. 16% d’entre elles

vivaient dans un ménage dont le revenu disponible était inférieur à 60% du revenu médian suisse. Dans le reste de la population, ce pourcentage s’élevait à 10%. Pourtant, près des trois quarts des personnes handicapées (73%) exerçaient une activité professionnelle en 2021. Le risque de pauvreté augmente avec le degré de handicap.

Communiqué de presse de l’OFS «L’égalité des personnes handicapées en 2021» www.bfs.admin.ch

BÂLE-CAMPAGNE

Droits des personnes handicapées

La loi sur les droits des personnes handicapées de Bâle-Campagne définit depuis début 2024 les principes directeurs pour le canton en termes de droits des personnes handicapées. Une antenne cantonale s’engagera désormais à mettre en œuvre de manière coordonnée et continue les droits de ces personnes dans le canton. Elle conseillera au besoin les communes sur ces questions.

Chaque personne à mobilité réduite qui sera éligible pourra bénéficier d’une participation sur 240 trajets maximum par an. Par ailleurs, la quote-part sera réduite au 1er février 2024. Diverses mesures visent à améliorer ou à permettre l’accès des personnes handicapées aux bâtiments publics, à la culture, à la formation, au travail ou aux droits politiques.

ANNIVERSAIRE

Inclusion culturelle

Le 4 décembre 2023, Culture inclusive, le pôle de compétences pour l’inclusion culturelle en Suisse, a fêté ses huit ans d’existence au Centre Paul Klee à Berne.

Plus de 120 invité·e·s de Suisse, dont des partenaires du label et des institutions culturelles, ont discuté des mesures d’inclusion durables.

Vers le service kulturinklusiv.ch

Paracontact I Printemps 2024 43

Les gens se rendent-ils bien compte?

Depuis 2010, Jeannette Schühle assume la charge de présidente du RC Zürich. À 57 ans, elle souhaite désormais quitter ses fonctions. Elle évoque la réticence des membres à s’engager au sein du comité et la date butoir qu’elle s’est fixée.

Au fil de la conversation, la passion qui l’anime transparaît. Jeannette Schühle parle d’un rôle qui lui tient à cœur mais qui est aussi très exigeant, et qu’elle souhaite désormais céder: elle est présidente du club en fauteuil roulant de Zurich depuis 2010.

Aider, soutenir, combler les lacunes: pour cette quinquagénaire, cela a toujours été une évidence. Mais la flamme s’est un peu éteinte. Après avoir parcouru d’innombrables kilomètres qui lui ont coûté de l’énergie, elle estime qu’il est plus que temps de quitter son poste. Comme elle ne veut laisser tomber personne, elle se propose d’assumer deux années supplémentaires. Elle est néanmoins arrivée à un stade où elle se dit: «En 2026, c’est terminé. Pour de bon.»

«C’est la dernière fois. Je me représente pour deux ans seulement.»

Jeannette Schühle, qui est née sans jambes et qui a épousé en 1992 Daniel Schühle, membre fondateur du RCZ, tente de réveiller les esprits et de motiver les gens par des arguments objectifs: «Je ne peux forcer personne, mais je peux encourager les gens à venir nous voir et à se faire une idée de ce que nous faisons au comité.»

Jeannette, as-tu du mal à dire non?

Cela dépend de quoi il s’agit. Pour les affaires sociales et tout ce qui consiste à offrir de l’aide, je dis oui, je ne peux presque jamais refuser. Mais si mon intuition me souffle que je ferais mieux de laisser tomber, j’agis en conséquence.

Qu’entends-tu par affaires sociales?

Ce domaine englobe beaucoup de choses: la compassion, les gens en détresse, les demandes qui peuvent aussi me concerner, pour n’en citer que quelques-unes.

Es-tu toujours à l’écoute des personnes qui viennent te parler d’un souci quelconque?

On dirait bien que oui. Je crois qu’on peut compter sur moi et on sait que j’essaie d’apporter mon soutien du mieux que je peux.

D’où te vient cette aptitude sociale et cette envie d’aider les autres?

À quatre ans, j’ai été placée dans un foyer pour enfants et j’ai grandi essentiellement dans des institutions de ce type. Je garde notamment de cette époque le souvenir d’un petit garçon qui était né sans jambes ni bras, et dont la force de caractère m’impressionnait beaucoup. Je suppose que c’est ce qui a fait naître en moi le besoin d’aider les plus faibles. Très tôt, j’ai eu cette envie de rendre justice quand j’avais l’impression que quelqu’un était lésé.

Tu es née sans jambes. N’as-tu jamais pensé: mais qui s’occupe de moi au juste?

J’ai très tôt développé la prise de conscience, qu’étant donné les circonstances, j’allais plutôt bien. Je trouvais toujours le moyen de voir le positif et de me concentrer dessus. Il est clair que je me heurte de temps en temps à des limites insurmontables mais, en principe, je suis reconnaissante et satisfaite.

N’as-tu jamais rêvé de pouvoir marcher? Si. Je me suis souvent demandé quel effet cela faisait de marcher, qu’est-ce que cela faisait d’avoir des jambes intactes. Je rêvais de faire de la danse classique et de m’exprimer avec mon corps. Je suis totalement fascinée et émue par les artistes qui font précisément cela et j’imagine que c’est quelque chose de très beau. Encore aujourd’hui. Mais ce ne sont pas des pensées qui me poussent à m’apitoyer sur mon sort. Je me demande juste comment c’est. Et quand j’assiste à un spectacle du Cirque du Soleil, par exemple, je plonge un peu dans ce pays de rêve.

Tu es présidente du RC Zürich, mais tu commences à être lassée de cette fonction et souhaites démissionner. Pourquoi ne le fais-tu pas, tout simplement? Parce que ce n’est pas si facile pour moi (elle sourit). J’ai de la peine à dire: «Hé les gars, maintenant c’est moi d’abord, voyez vous-

44 Paracontact I Printemps 2024 L’ENTRETIEN
GROS PLAN

même pour la suite, je laisse tomber le comité.» Pour moi c’est clair: je veux faire les choses proprement. Et proprement, cela veut dire que la personne qui reprendra le flambeau le fera sérieusement. C’est important pour moi que quelqu’un dise: «D’accord, je veux le faire.» C’est pourquoi je ne pourrais pas partir tout de suite. Je suis en quelque sorte incorrigible. Et bienveillante. Agir autrement ne me correspondrait pas. Si je me comportais tout d’un coup différemment, ce ne serait plus Jeannette.

Mais tu es confrontée à un sacré dilemme …

sur le plan personnel, oui. Je suis néanmoins en train de suivre un processus.

Qu’est-ce que cela veut dire?

Cette année, il y a des élections et je vais déclarer à l’assemblée générale: «Je me présente une dernière fois pour deux ans, après c’est terminé. Pour de bon. Je vous renvoie la balle, à vous de faire en sorte que quelqu’un comble le vide.» C’est pour moi la seule possibilité de faire comprendre qu’à partir de 2026, quelqu’un d’autre devra présider le club. Je dois me montrer très ferme avec moi-même. Mais je n’ai pas le choix, car je sens à quel point tout cela m’épuise et me pèse physiquement et psychologiquement. Divers facteurs influent sur mon bien-être. Je n’ai pas de super pouvoirs, certaines choses m’affectent aussi.

Concrètement, qu’est-ce qui te pèse?

Je ne veux pas donner l’impression d’accuser qui que ce soit. Le fait est que le comité d’un club en fauteuil roulant fournit beaucoup d’efforts, or cela passe inaperçu auprès des membres qui assistent peutêtre aux entraînements sportifs mais jamais à une manifestation culturelle ou à une AG. Beaucoup ne sont membres que sur le papier mais ne participent pas activement à la vie du club. Pourtant, j’aimerais tellement qu’il y ait plus d’interactions. Le CFR me fait l’effet d’être un mécanisme rouillé. J’ai du mal à accepter la passivité et le manque de volonté. Nous souhaitons par exemple que des articles sur les différentes disciplines sportives soient publiés sur notre site Internet. Mais il n’y a pratiquement aucun écho. On ne trouve personne

pour écrire ne serait-ce que quelques lignes. On finit par se sentir un peu bête. Cela confirme le manque d’intérêt.

En tant que présidente, tu pourrais appeler ces membres à sortir enfin de leur passivité.

Nous avons eu l’idée de mettre en place un roulement annuel: chacun son tour, un membre d’un groupe sportif devrait assumer une fonction au sein du comité. Mais serait-ce une bonne méthode de forcer quelqu’un? Je rechigne à le faire. Le travail ne serait pas fait avec passion et la collaboration ne serait pas drôle. Nous avons vraiment essayé beaucoup de choses, par oral, par écrit, nous n’avons pas cessé de rabâcher que nous cherchions d’urgence du personnel pour le comité.

Avec pour résultat, l’absence de réactions.

Il n’y en a eu aucune. Et si l’on s’adresse directement aux personnes qu’on pense capables d’assumer une fonction, on s’entend répondre la plupart du temps: «Non, j’ai trop d’autres choses à faire, je ne peux pas.» Je me dis de plus en plus: «Allez, je le fais et je m’engage.» Je remplis un formulaire par-ci parce que le temps presse, je m’occupe vite fait d’un truc par-là parce que personne d’autre n’y touche. Parfois je me demande si les gens se rendent bien compte de tout le travail qui est fait en coulisses.

En ressens-tu de la colère?

Jamais de la colère, mais parfois une sorte de frustration, une réelle déception et avec le temps, un peu de résignation.

Paracontact I Printemps 2024 45
Présidente du club Une fonction dont personne ne veut

Des soins adaptés –surtout lorsque cela compte

Qui prend en charge les soins complexes des personnes atteintes d’une paralysie médullaire après une opération? Qui soutient les proches aidants? Qui est là en cas d’urgence et anticipe les complications graves? Chez Rückenwind plus, nous remédions à cette lacune en matière de soins en proposant une offre unique à Bad Zurzach, ce qui évite des souffrances inutiles.

Flashez le QR code pour connaître le parcours de Fritz Eichholzer, tétraplégique, et de sa femme Aurelia. Tétraplégique elle aussi, Heidy Anneler nous raconte son histoire.

Nous donnons chaque jour le meilleur de nous-mêmes pour aider les patien‐t·e·s de notre institution à Bad Zurzach. Comment pouvons-nous vous apporter notre soutien ? N’hési‐tez pas à nous contacter si vous avez des questions ou si vous voulez orga‐niser un séjour ou une visite:

Rückenwind plus Quellenstrasse 5, 5330 Bad Zurzach

Téléphone +41 56 265 01 76 info@rueckenwindplus.ch www.rueckenwindplus.ch

46 Paracontact I Frühling 2024

Le comité est à pied d’œuvre

des offres, mais regrouper plusieurs CFR et les faire diriger par un seul comité. Peutêtre faudrait-il, pour alléger la charge, externaliser des domaines et les confier par exemple à l’ASP. Je crois que dans les clubs individuels, beaucoup de gens ont du mal à garder une vue d’ensemble. La charge administrative a constamment augmenter. Le nombre d’heures que je passe seule assise devant l’ordi!

Tu es davantage une femme d’action qu’une administratrice, n’est-ce pas? Oui, on peut dire ça comme ça. Je veux être active sur le terrain, je veux faire bouger les choses et voir des changements. J’aime le travail de relations publiques, je saisis toutes les occasions de défendre nos intérêts et de sensibiliser l’opinion, comme dans les écoles. Quand je me fixe un objectif, je m’y tiens et m’efforce de prendre en compte toutes les parties prenantes et les sensibilités dans la recherche de solutions.

Qu’en est-il de ta patience?

choses. Cela peut parfois être difficile, mais je vois à quel point on s’investit – et cet engagement est le fait d’organisations très variées. Dans notre club, je réalise souvent que les gens ne connaissent pas l’ASP, ignorent le rôle de la Fondation suisse pour paraplégiques et ne comprennent vraiment les rapports. Je fais régulièrement un travail d’information.

Et quels sont les trois moments forts de tes 13 années de présidence qui t’ont marquée?

La composition de notre comité a toujours été excellente, notre équipe a bien fonctionné et a maîtrisé les tâches les plus diverses. Nous ne sommes jamais arrivés à un point où nous estimions que nous nous heurtions à une impasse ou que nous étions en désaccord. J’évoquerais aussi la Fête centrale de 2010 au début de mon mandat. Et cela peut paraître étrange, mais l’un des temps forts a également été la manière dont nous avons géré la pandémie de Covid-19. Nous n’avons pas ménagé nos efforts pour créer une proximité avec nos membres et entretenir le contact.

pour que les membres profitent d’un programme attrayant

De l’amertume aussi?

Non, pas du tout! De manière générale, il est devenu difficile de motiver les gens à faire du bénévolat. Je pense qu’il faudrait refondre globalement le modèle des clubs en fauteuil roulant et de leur comité. On pourrait conserver le caractère régional

Oh, je ne suis pas du tout patiente! Quand ça coince et que les choses traînent en longueur, cela entame mon énergie. C’est pour cela que je ne suis pas faite pour la politique. Même si je suis tout à fait consciente qu’il n’existe pas de solution immédiate à tout et que je ne trouve pas moi-même d’approche.

A-t-on déjà envisagé le scénario d’une démission de l’ensemble du comité? Cela a été évoqué une fois. Si tout le monde parvenait à la conclusion que ce serait la seule issue, j’appuierais cette décision. Mais je pars déjà du principe que nous continuerons encore jusqu’en 2026. En plus, l’ambiance au sein du comité est excellente. Quand je pense à la collaboration avec Susi Blöchlinger – c’est génial! Sans elle, je ne ferais plus partie du comité.

Il y a donc aussi des bons côtés dans ton travail.

Évidemment! Avant de commencer, j’avais dans l’idée qu’on ne faisait pas assez pour les personnes concernées, qu’il ne se passait rien, que les choses n’avançaient pas. Depuis que je suis présidente, je vois passer un grand nombre de domaines et je constate que l’on fait énormément de

Ta passion pour cette cause reste immuable. Le RC Zürich sans Jeannette Schühle – qu’est-ce que cela t’évoque? Davantage de temps pour moi (rires). Et il y aurait certainement davantage de place pour la nouveauté.

Alors en 2026, tu ne risques pas de t’ennuyer … Sûrement pas! Ma liste de choses à faire est interminable. J’aimerais à nouveau peindre plus souvent et être créative, et peut-être m’occuper plus intensément d’animaux. Il se peut aussi que je propose mon savoirfaire si l’on cherchait quelqu’un pour s’occuper des relations publiques. J’ai tellement d’autres projets et de centres d’intérêt que je saurai très bien quoi faire de mon temps libre.

Paracontact I Printemps 2024 47 GROS PLAN

Utile et varié

Quelque 1700 bénévoles donnent chaque année un coup de main à l’ASP. Les possibilités de s’investir sont multiples et enrichissantes.

L’ASP organise plus de 300 manifestations pour an. Il s’agit de voyages, d’excursions, de cours, mais aussi de camps de sport pour tous et de compétitions sportives. Pour que

toutes ces activités et rencontres puissent avoir lieu, nous avons besoin de bras. Vous trouverez ci-dessous les domaines dans lesquels nous recrutons des bénévoles.

Voyages

Responsable de groupe

Chaque année, l’ASP propose à ses membres une vingtaine de voyages vers des destinations proches ou lointaines. Mais sans bénévoles, ces vacances seraient impossibles. Vous avez des talents d’organisation et aimez voyager? Alors devenez responsable de groupe de l’un de nos voyages. Votre tâche consistera à veiller à son bon déroulement. Pour vous préparer à assumer cette fonction, vous suivrez un cours d’une journée et demie.

Soignant·e·s bénévoles

Les vacanciers et vacancières tétraplégiques qui partent avec nous bénéficient d’une prise en charge individuelle. Ce service est assuré par des bénévoles. Il n’est pas nécessaire d’avoir des notions préalables en matière de soins. Vous acquerrez les connaissances et les gestes utiles pendant notre cours. Ne vous inquiétez pas: des professionnel·le·s des soins vous guident, assument la responsabilité et sont toujours là pour répondre à vos questions.

Sport et loisirs

Événements

Aucun Kids Camp n’a lieu sans l’aide de bénévoles en amont et sur place. Aucune compétition ne se déroule sans que des bé-

névoles contribuent à la préparation, assument le service de navette, filtrent les entrées ou encadrent les athlètes. Aucune excursion n’est organisée sans allié·e·s motivé·e·s qui se tiennent à la disposition des participant·e·s. Les possibilités d’aider les autres sont presque infinies. Jetez un coup d’œil dans les coulisses de nos événements – de la rencontre d’athlétisme ParaAthletics à la soirée loto. Nos missions de bénévolat vous font vivre des expériences inoubliables et ressentir notre gratitude.

Collaborer dans un CO

Pour que tout se déroule sans accroc le jour J, il faut planifier et organiser à l’avance. Vous avez un faible pour une discipline? Proposez votre collaboration au comité d’organisation d’une manifestation sportive. Vos relations et votre savoir-faire seront d’une grande utilité.

Commission technique (CT)

Certaines disciplines sportives de Sport suisse en fauteuil roulant (SSFR) disposent d’une CT. Vous souhaitez vous engager à long terme et contribuer à faire progresser un sport en particulier? En plus de veiller au bon déroulement des entraînements et des compétitions, une commission assure la promotion de la relève.

Clubs en fauteuil roulant

Pour fonctionner, un club en fauteuil doit avoir des personnes qui s’investissent au sein de son comité. Elles s’occupent des membres ou des finances, organisent des événements conviviaux et proposent des cours réguliers. Pour ce faire, elles acquièrent les outils nécessaires lors de formations dispensées par SSFR. Les bénévoles peuvent aider les CFR de différentes manières. Renseignez-vous auprès de celui de votre région. Il vous indiquera comment vous rendre utile.

Nous remercions sincèrement toutes celles et ceux qui consacrent un temps précieux à soutenir les personnes atteintes de paralysie médullaire.

Inscrivez-vous à une mission

www.spv.ch/travail-benevole

48 Paracontact I Printemps 2024
BÉNÉVOLAT
GROS PLAN
Missionné·e·s pour des voyages … des excursions des compétitions sportives

JOURNÉE MONDIALE DU BÉNÉVOLAT

Benevol Awards

Lors de la Journée mondiale du bénévolat, l’ASP a exprimé sa reconnaissance aux bénévoles qui ont accompli de grandes choses dans les clubs en fauteuil roulant (CFR).

Evelyn Schmid

Les Awards sont des marques d’estime. Ils ont été remis le 5 décembre 2023 à Nottwil dans le cadre d’un gala réunissant des membres des comités de presque tous les CFR. Toute personne ayant œuvré au sein d’un CFR pendant au moins dix ans et ayant fourni au moins 100 heures de travail était susceptible d’être retenue pour cette distinction. Olga Manfredi et Laurent Prince ont rendu hommage à six bénévoles qui se sont énormément investis pour faire vivre le club.

Richard Emery

Depuis 2010, Richard Emery, 59 ans, fait partie du Club en fauteuil roulant du Valais romand. Grâce à sa grande expérience des arts martiaux, il a développé une version du kyusho qui peut aussi être pratiquée par des personnes en fauteuil roulant. En trois étapes, les membres du CFR peuvent ainsi apprendre des techniques complexes d’autodéfense. Depuis 13 ans, il organise ces cours avec son équipe, renforçant ainsi l’estime de soi des participant·e·s et les préparant à agir en cas de danger.

Andrea Emmenegger

Andrea Emmenegger, danseuse passionnée, est membre du comité du club RC Zentralschweiz depuis 2002. Après une année au poste d’actuaire, elle a été élue vice-présidente. De 2008 à 2016, elle a assumé les fonctions de présidente. Elle fait profiter le CFR de son expérience au conseil de la fondation Contenti Luzern et à l’association des anciens scouts. Elle a aussi derrière elle une belle carrière sportive qui a notamment été couronnée par la médaille de bronze aux CM d’athlétisme de 1994 à Berlin.

Olivier Dufour

Olivier Dufour, ancien soignant et proche aidant, a été président du Club en fauteuil roulant Genève de 2013 à 2021. Il en a modernisé les structures et l’a dirigé en collaboration avec la directrice. Aujourd’hui encore, il est actif au sein du comité. Au niveau politique, il lutte tous azimuts en faveur des droits des personnes en situation de handicap.

Chantal Guillaume

Cette Lausannoise de 67 ans est une femme d’action. En plus d’être secrétaire du CFR de la Côte depuis 2014, Chantal Guillaume prête main forte partout où une aide active est nécessaire. Elle répare par exemple les fauteuils roulants de l’équipe de Powerchair Hockey. Elle a rejoint le CFR grâce à son fils Mathieu Favre, qui vit avec un handicap et est aujourd’hui responsable sportif du club. Pour se détendre, elle fait du ski de fond, entretient les fleurs de son jardin ou va cueillir des champignons.

Barbara Rogers

Depuis 20 ans, Barbara Rogers, d’origine anglaise, se rend chaque mardi à la piscine pour entraîner les membres du club RC Winterthur/Schaffhausen. Les olympiades annuelles du club font également partie de ses attributions. À cette occasion, en plus de les amuser, elle régale les membres d’un énorme buffet de gourmandises faites maison. Elle est aussi présente dès qu’une aide bénévole est nécessaire, que ce soit pour un cours samaritain ou une visite dans une école.

Rolf Zbinden

Rolf Zbinden, 65 ans, a non seulement été président du RC Züri Oberland pendant 15 ans, mais il a aussi œuvré pour ses activités sportives. Pourtant, après sa rééducation en 1978, il ne voulait surtout pas côtoyer d’autres personnes en fauteuil roulant. Son chef, qui était lui-même paralysé médullaire, l’a convaincu de venir à un premier entraînement de basket-ball. Il est resté fidèle à ce sport pendant 40 ans. Son père, qui était alors trésorier, l’a poussé à prendre la présidence. Depuis son départ, il partage son savoir-faire de réviseur.

Remise des Awards

Olivier Dufour, Chantal Guillaume, Barbara Rogers, Richard Emery, Andrea Emmenegger, Rolf Zbinden, Olga Manfredi, Laurent Prince (de g. à d.)

Paracontact I Printemps 2024 49
GROS PLAN

À VOS CÔTÉS

La fascination de la construction

Micha Wäfler travaille depuis l’été 2018 au Centre construire sans obstacles. Ce dessinateur en bâtiment de 29 ans aime être productif.

Dans sa jeunesse, Micha Wäfler ne s’imaginait pas travailler un jour dans un bureau. Bricoleur passionné, il a commencé un apprentissage de charpentier et «bidouillait» aussi pendant son temps libre. Il pouvait passer des heures à «chlütterle», comme on dit en dialecte bernois pour désigner le bricolage.

Mais le jeune homme de Reconvilier, dans le Jura bernois, a été obligé de changer d’avis. En 2012, à la fin de sa deuxième année de formation, un toit s’est effondré sous ses pieds. Micha Wäfler a fait une chute de six mètres et demi qui l’a rendu paraplégique. Les incertitudes étaient nombreuses, mais une chose était sûre: il devait se réorienter professionnellement. Il était aussi sûr de lui en choisissant le secteur de

la construction. Micha a donc suivi un apprentissage de dessinateur en bâtiment qu’il a terminé en 2017.

À Muhen depuis l’été 2018

Le jeune diplômé s’est alors demandé où il allait pouvoir mettre ses compétences en pratique. C’est en prenant des cours de ski qu’il a reçu un conseil de Ruedi Spitzli, alors chef de Sport suisse en fauteuil roulant. Il lui a recommandé de contacter le Centre construire sans obstacles (CSO). Micha s’exécuta et saisit sa chance: le 1er juin 2018, il intégrait l’équipe de Muhen.

Six ans après, Micha, qui travaille à 60%, est passé maître dans l’art de coucher sur le papier ce que les architectes ont en tête. Il va de soi qu’il ne fait pas que dessiner, mais

apporte également son expertise de personne en fauteuil roulant. «Lors des adaptations structurelles, l’accessibilité étant toujours prioritaire, les architectes me demandent parfois mon avis», raconte-t-il. Il entretient une étroite collaboration avec ses collègues. «Je pense que les échanges sont très constructifs», déclare le jeune homme.

Micha apprécie le climat qui règne au CSO et il est reconnaissant de la chance qui lui a été donnée. Il est en outre fier de pouvoir représenter l’Association suisse des paraplégiques au sein de la commission de révision de la Société suisse des ingénieurs et des architectes et de faire régulièrement valoir les besoins des personnes en fauteuil roulant.

Des heures d’entraînement en handbike Au bureau, il aime que les choses avancent vite. Les réunions sont indispensables, il en est conscient, mais il préfère l’action. Et il ne fait pas de détours: «Tourner autour du pot, ce n’est vraiment pas mon truc.»

L’envie de faire quelque chose de ses mains ne l’a jamais quitté. Il bricole par exemple son handbike, qui n’est pas pour lui qu’un simple moyen de locomotion, mais l’engin qui lui permet de poursuivre ses ambitions sportives. Semaine après semaine, il consacre quelques heures à l’entraînement et il entend bien s’améliorer. Il s’affaire aussi à la maison. Il aime cuisiner avec sa femme et régaler ses invité·e·s avec plusieurs bons petits plats.

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