Orientation
Souhaits et capacités

Souhaits et capacités
C
OMMANDE
* gratuit
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L’innovation a toujours été une constante à l’ASP. Lorsqu’il n’existait pas encore d’équipements sportifs pour les personnes en fauteuil roulant, des esprits créatifs imaginaient des fauteuils roulants de course, des bobs de ski alpin et des luges de ski de fond. Aujourd’hui, nous regardons les nouveautés qui arrivent sur le marché. Depuis fin 2022, l’ASP est propriétaire d’un TetraSki. Conçu aux États-Unis, ce fauteuil ski piloté par un joystick ou un embout buccal permet aux personnes présentant une paralysie haute de skier de manière autonome. En proposant un engin aussi innovant, l’ASP joue à nouveau son rôle de pionnière car il n’y a que trois endroits où le TetraSki est utilisé: en France, dans une halle aux PaysBas et à Sörenberg.
faire notre autocritique et vérifier si les structures actuelles nous permettent de répondre à cette exigence. Cette tâche a été confiée à un vaste groupe de travail au sein duquel nous débattons et recherchons de nouvelles formes d’adhésion.
Le soutien que nous offrons à nos membres ne se limite pas au conseil, au sport et aux loisirs. Nous défendons aussi leurs intérêts au niveau politique et social. En 2023, deux événements politiques porteront les préoccupations des citoyen·e·s handicapé·e·s sur la place publique: la première session des personnes handicapées de l’histoire et la collecte de signatures pour l’initiative sur l’inclusion. Aux côtés des responsables, nous nous investirons énergiquement pour défendre les droits de nos membres.
Je vous souhaite une agréable lecture de ce numéro.
L’esprit d’innovation est également nécessaire pour développer notre association. Notre objectif et notre mission sont de conseiller, d’accompagner et de soutenir pleinement, tout au long de leur vie, toutes les personnes atteintes de paralysie médullaire ou d’un handicap similaire dans l’ensemble du pays. Nous devons
Cordialement,
Laurent Prince, Directeur«Créer de nouvelles possibilités»
22.04.23
Portes-ouvertes
Cours Swiss-Trac, 6 mai 2023. Inscription sur spv.ch
E n route ensemble avec S wiss-Trac.
Trouver un distributeur: www.swisstrac.ch
POUR TOUS LES MEMBRES DE L’ASP
La fraîcheur de la brise marine et les eaux de l’Adriatique font vraiment du bien.
Venez profiter avec nous de l’ensoleillement et des eaux limpides de cette île située à l’extrémité du golfe de Venise. Les amateurs de baignade ont le choix entre trois plages reliées entre elles par une promenade. Après un bain de soleil, il est tellement agréable d’y flâner.
Réservation et informations
Tél. 041 939 54 15 reisen@spv.ch
Partez à la mer avec nous!
DATES DE VOYAGE
Date 16–23.9.2023
Inscription jusqu’au 9.6.2023
Groupe max. 10 pers. en fauteuil roulant
Inclus
– Voyage aller-retour en car ASP
– 7 nuits en chambre double en demi-pension
– Excursions et transferts
Prix
CHF 1590.– membre actif handicapé
Édition
Association suisse des paraplégiques
Kantonsstrasse 40, CH-6207 Nottwil
Tél. 041 939 54 00, e-mail spv@spv.ch
www.spv.ch
Rédactrice en cheffe
Evelyn Schmid
Rédaction
Laurent Prince, Nadja Venetz, Felix Schärer, Roger Getzmann, Daniela Vozza, Michael Bütikofer, Peter Birrer, Tina Achermann
Traduction
Sonia Bretteville, Elvire De Tomi Coordination, graphisme, annonces
Andrea Di Bilio-Waldispühl, Tina Achermann
Photos
ASP, FSP, RSP, Adobe Stock images, SRF Valeriano Di Domenico, HSLU Horw, Peter Birrer, Margreth Bosshard, IBSF Girts Kheris, Tobias Lackner, Dominik Rüedi, bindaphoto.ch, ParaHelp, Swiss Paralympic, Helen Lustenberger
Impression
Brunner Medien AG, www.bag.ch
Dernier délai de rédaction du prochain numéro:
Édition été 2023: close
Édition automne 2023: 15.5.2023
Tirage
8100 exemplaires en allemand
4250 exemplaires en français
Nous utilisons une écriture inclusive, mais devons parfois adopter la forme féminine ou masculine sans discrimination de genre, afin d’alléger le texte.
Les articles publiés sont protégés par le droit d’auteur. Toute reproduction nécessite l’accord explicite de la rédaction. L’opinion des auteurs externes ne reflète pas toujours celle de la rédaction. La rédaction n’est pas tenue de publier les articles non sollicités.
Au 1er juillet 2023, Björn Zörner, maître de conférence et docteur à la fois en médecine et en sciences naturelles, prendra ses fonctions de médecin-chef au service paraplégiologie du Centre suisse des paraplégiques (CSP) de Nottwil.
Le choix du conseil d’administration du CSP s’est porté sur ce candidat de 46 ans après une procédure de sélection approfondie. Il succède ainsi au Dr Michael Baumberger, qui prendra une retraite bien méritée après 29 années passées au service du CSP.
Depuis 2018, le Dr Björn Zörner est médecin adjoint du service ambulatoire du Centre pour paraplégiques de l’Hôpital universitaire Balgrist.
Ce spécialiste a obtenu son habilitation en paraplégiologie à la faculté de médecine de l’Université de Zurich en 2017 et a récemment suivi un perfectionnement en «Gestion systémique dans le secteur de la santé» à l’Université de Saint-Gall (HSG).
RECHERCHE
Vous avez envie de tester un tricycle (Trike) qui combine les mouvements des bras et des jambes? Alors participez à notre étude.
Une étude de la Recherche suisse pour paraplégiques souhaite analyser les expériences des personnes atteintes de paralysie médullaire qui utilisent le Trike au quotidien.
Nous cherchons des personnes qui aiment bouger et qui seraient intéressées pour participer à l’étude. Elles seront priées d’utiliser le Trike tous les jours, de tenir un
journal à ce sujet et de se plier à deux entretiens en ligne avec une chercheuse. L’étude dure dix semaines.
En participant, vous aurez la possibilité de tester un véhicule d’un nouveau genre. De plus, grâce à votre expérience, vous contribuerez à mieux adapter l’engin aux besoins des utilisateurs et utilisatrices. Le Trike vous sera livré.
Vous avez des questions ou vous êtes intéressé·e?
N’hésitez pas à contacter Dr Claudia Zanini, claudia.zanini@paraplegie.ch, 041 939 65 82.
Ces dernières années, les participant·e·s du tour inclusif en handbike «Giro Suisse» ont sillonné la Suisse. La prochaine édition aura lieu en 2024.
Le Giro Suisse a été imaginé en 2020 pour célébrer le 40e anniversaire de l’ASP, mais le succès a été tel qu’il a été réitéré les deux années suivantes. En planifiant l’année 2023, les responsables de l’ASP se sont demandé s’ils devaient instaurer le Giro Suisse
dans l’offre globale de sport pour tous et, le cas échéant, de quelle façon procéder. Après mûres réflexions, il est apparu clairement que la charge de travail serait très importante et que ce projet ne serait pas réalisable au vu des ressources actuelles en personnel de l’ASP. C’est donc le cœur lourd qu’ils ont décidé de n’organiser le Giro qu’une année sur deux. La prochaine édition aura lieu en 2024.
Le directeur de l’ASP, Laurent Prince, a repris la présidence de SwissParalympic au 1er janvier 2023. Succédant à René Will (PluSport), il assurera la présidence pour les deux prochaines années et accompagnera les Jeux Paralympiques d’été de 2024 à Paris.
Sport suisse en fauteuil roulant et PluSport sont les deux fédérations qui se relaient à la présidence tous les deux ans. Swiss Para-
lympic sélectionne les athlètes suisses pour les Jeux Paralympiques, les championnats du monde et les championnats d’Europe. La fondation gère également le financement et l’organisation de ces participations.
En tant que comité national, l’organisation est membre et interlocutrice du Comité international paralympique (CIP) à Bonn, l’équivalent du Comité international olympique (CIO).
Avocate
Depuis septembre 2022, Marina V’Kovski fait partie de l’équipe d’avocat·e·s de l’Institut de conseils juridiques, où elle a déjà effectué un stage de 2020 à 2021. Originaire du canton de Vaud, elle a étudié le droit à Fribourg et Zurich, et a obtenu son brevet d’avocat en février 2022.
Une épicurienne
Marina V’Kovski aime assister à des concerts ou écouter des podcasts. Amatrice de bonne chère, elle aime aussi tester de nouveaux restaurants. La jeune femme de 29 ans est bilingue et parle couramment allemand et français.
Le 11 décembre 2022, comme chaque année, les meilleur·e·s athlètes du pays ont été récompensé·e·s lors des «Sports Awards». Marcel Hug a reçu le prix du «Sportif paralympique de l’année».
Depuis l’été 2022, une nouvelle équipe de basket-ball participe aux championnats de Suisse: le Valais-Berne Magic.
Les équipes des clubs en fauteuil roulant de Berne et du Valais romand se sont associées pour former cette nouvelle équipe qui s’entraîne à Martigny et qui a connu le succès dès la première saison. Le Valais-Berne Magic a terminé le tour préliminaire à la troisième place, derrière les Rolling Rebels de Saint-Gall et les Pilatus Dragons.
Les clubs ci-dessous fêtent leur jubilé en 2023. Toutes nos félicitations!
Rollstuhl-Taucher Zürich
40 ans
RC Thurgau
25 ans
RTC Aargau
25 ans
Le 28 janvier à Nottwil, les présidentes et les présidents des CFR se sont concerté·e·s sur le développement de l’ASP et ont préparé l’assemblée des délégué·e·s.
L’ASP veut réunir toutes les personnes atteintes d’une paralysie médullaire ou d’un handicap similaire sous son toit et celui des CFR. Mais tout le monde n’y adhère pas.
Evelyn SchmidDepuis un certain temps, l’ASP s’est rendue compte qu’il était difficile d’inciter les personnes récemment blessées à devenir membres actifs et donc, à adhérer à un club Trop d’autres questions les préoccupent dans leur nouvelle vie et beaucoup espèrent pouvoir reprendre le cours de leur ancienne existence. Souvent, elles attendent avant de souscrire une adhésion. On dénombre par conséquent un groupe assez important de personnes atteintes de paralysie médullaire qui ne deviennent finalement jamais membres de l’ASP. En outre, fin juin 2021, l’ASP a recensé 1176 personnes pour lesquelles un handicap était mentionné mais qui n’étaient pas membres actifs. La FSP suppose qu’il existe d’autres personnes atteintes de paralysie médullaire qui n’ont de contact ni avec l’ASP, ni avec un CFR.
En 2021, le comité central a donc chargé un groupe de travail de découvrir pourquoi ces personnes n’étaient pas membres de l’ASP et comment nous pourrions à l’avenir les conseiller et les accompagner de manière optimale, conformément à la mission de la Fondation suisse pour paraplégiques. À cet effet, de nouvelles formes d’adhésion doivent faire l’objet de discussions.
Une enquête a ainsi été menée auprès des membres existants et des non-membres susmentionnés, afin de connaître leur degré de satisfaction à l’égard des structures et des offres de l’ASP et des clubs en fauteuil roulant (CFR), mais aussi leurs souhaits en termes de développement. Sur 3772 personnes contactées, 587 membres ont participé à l’enquête, ainsi que 104 non-membres sur 1112.
D’abord, une bonne nouvelle: le taux de recommandation et de satisfaction vis-àvis de l’adhésion sont très élevés, même s’il existe un groupe qui souhaiterait des améliorations. En chiffres, cela signifie que 61% des personnes interrogées sont très satisfaites, 21% sont satisfaites mais voient parfois un petit potentiel d’amélioration, 9% sont insatisfaites, pour elles quelque chose doit changer et 4% présentent un risque de décrochage, car elles ne recommanderaient pas l’ASP. La satisfaction à l’égard des CFR est légèrement inférieure.
La satisfaction relative aux offres et aux prestations est elle aussi très élevée. Quatre membres sur cinq se disent très satisfaits ou satisfaits. La satisfaction vis-à-vis des offres de l’ASP est légèrement plus élevée que pour celles des CFR. Les sondé·e·s consi-
dèrent que les tâches les plus importantes de l’ASP sont le conseil juridique et le conseil en construction, la transmission d’informations et la représentation des intérêts.
Si l’on procède à des évaluations par classe d’âge, on constate que les personnes qui ont subi une paralysie médullaire dans leur jeune âge (moins de 35 ans) sont certes très satisfaites de l’organisation faîtière de l’ASP, mais ne le sont pas à l’égard des CFR. Les jeunes, en particulier, éprouvent des difficultés à s’affilier à un club. La satisfaction est significativement plus élevée chez les plus de 65 ans.
Club ou association faîtière? Chaque membre de l’ASP doit choisir l’un des 27 clubs en fauteuil roulant et y adhérer, ce qui lui permet de bénéficier d’offres des deux côtés. Une majorité des personnes
Dans l’ensemble, êtes-vous satisfait·e du travail, des offres et des prestations de l’association faîtière ou de votre club en fauteuil roulant?
Échelle; 1 = pas du tout satisfait·e, 10 = extrêmement satisfait·e (moyenne pondérée)
interrogées aimerait que de nombreuses prestations soient proposées à la fois par l’ASP et par les clubs. Elles souhaitent toutefois que les conseils (construction, service juridique, travail social) soient proposés en premier lieu par l’ASP, et attendent plutôt des clubs qu’ils organisent régulièrement des rencontres et des activités sportives.
La satisfaction à l’égard de l’ASP est la plus élevée au cours des quatre premières années d’adhésion, puis elle se stabilise à un niveau élevé. La satisfaction à l’égard des clubs est un peu plus faible au cours des quatre premières années, mais elle se stabilise ensuite à un niveau élevé. Le sexe des personnes interrogées n’a pas d’influence sur la satisfaction à l’égard de l’ASP en tant qu’organisation faîtière, mais les femmes sont plus insatisfaites des CFR que les hommes et elles s’y sentent moins bien.
Identification 85% des sondé·e·s savent de quel club ils et elles sont membres. 15% l’ignorent ou ne peuvent nommer leur club. Près de 25% sont incapables d’indiquer le montant de leur cotisation annuelle. Si nous nous basons sur les cotisations indiquées, nous voyons que les membres qui paient un montant plus élevé sont tout aussi satisfaits que les membres d’un club où la cotisation est meilleure marché. On peut donc en conclure que le montant de la cotisation n’est pas un critère pour souscrire ou non une adhésion.
De nombreux clubs déclarent avoir du mal à recruter des membres pour leur comité et se plaignent d’un manque de participation aux activités du club. Cela se reflète également dans les réponses à l’enquête. 40% des membres indiquent ne jamais profiter d’une offre de leur CFR. Et seul·e un·e répondant·e sur quatre participe de manière régulière (hebdomadaire ou mensuelle) à la vie du club. 34% participent à la vie du club entre 1 et 3 fois par an.
Quels changements permettraient d’améliorer cette situation? Un·e répondant·e sur 10 changerait quelque chose à la structure du club. Parmi ces 10%, la plupart (90%) souhaiterait des clubs plus grands.
45% trouvent que les structures actuelles des clubs sont bonnes. 30% n’ont pas d’avis sur la question.
Un peu plus de 20% de tous les membres interrogés opteraient pour une adhésion directe à l’association faîtière s’ils le pouvaient. Jusqu’à présent, nous «forçons» ces personnes à adhérer à un club, car il n’y a pas de liberté de choix. On peut supposer qu’il s’agit là de membres qui ne s’engagent jamais ou très rarement dans un club. Si l’on ajoute les indécis·es, ce sont près de 40% de répondant·e·s qui préféreraient ne pas être membres d’un CFR.
Les non-membres apprécient l’ASP Comme l’on pouvait s’y attendre, le taux de réponse à l’enquête a été un peu plus faible chez les personnes non membres (9% contre 16% chez les membres). Toutefois, le niveau de satisfaction à l’égard de l’ASP est comparable. La plupart (78%) déclare connaître l’ASP. Or sur les 104 personnes ayant répondu, 44 pensaient être membres de l’ASP. Cela peut surprendre à première vue, mais il s’agit de personnes qui ne bénéficient (ou ne peuvent bénéficier) d’aucune prestation de l’ASP ou des clubs et il est donc très probable qu’elles connaissent peu les structures proposées à Nottwil. Il se peut qu’elles soient membres de l’Association des bienfaiteurs de la Fondation suisse pour paraplégiques et qu’elles confondent les organisations.
40% des personnes interrogées étaient auparavant membres d’un club en fauteuil roulant et 14% se sont renseignées sur une adhésion. 34% pourraient envisager de devenir membres directs de l’ASP (sans être membres d’un club). Il est intéressant de noter qu’elles considèrent les offres de l’ASP et des CFR comme très importantes. Pour elles aussi, l’information et la défense des intérêts figurent en tête de liste des prestations souhaitées. À leurs yeux, il est particulièrement important que l’ASP s’engage pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de paralysie médullaire.
Fort de ces résultats, le groupe de travail de 20 personnes discute de différentes formes d’adhésion et les soumet aux président·e·s des clubs. Deux principes sont essentiels:
Toutes les personnes atteintes de paralysie médullaire doivent avoir accès aux prestations de l’ASP. Chaque membre décide de la forme sous laquelle il souhaite participer à la vie de l’association et du CFR. Des solutions susceptibles de réunir une majorité seront élaborées d’ici l’assemblée des délégué·e·s de 2024.
ÉCLAIRAGE
La Fondation suisse pour paraplégiques lance un projet sur la mode. La responsable de ce dernier, Catherine Gasser, nous explique ce qu’il en est.
Comment en êtes-vous arrivés, à la fondation, à vous intéresser à la mode?
Nous avons constaté que la mode adaptive devenait un sujet de plus en plus d’actualité parmi les personnes en fauteuil roulant, mais aussi dans les médias. Dans la communauté de la Recherche suisse pour paraplégiques, nous avons interrogé les personnes concernées: Que vous manque-t-il dans la mode? Que souhaiteriez-vous? Sur la base de ces réponses, nous avons décidé de nous emparer du sujet. Nous sommes en outre persuadés, qu’en termes de rééducation, tout ce qui est beau est bénéfique.
Qu’a souhaité la communauté?
Certaines personnes s’intéressent à la mode, d’autres non; peu importe qu’elles soient jeunes ou âgées, grosses ou minces, piétonnes ou en fauteuil roulant. Pour ces dernières qui souhaitent s’habiller à la mode, le choix est très limité. Les vêtements conçus exprès pour elles sont souvent peu flatteurs. L’accent est mis sur l’aspect fonctionnel, au détriment de l’aspect esthétique. Celles et ceux qui ont envie d’être chics sont lésé·e·s, car les habits sympas sont souvent conçus sur des personnes debout. En position assise, les jambes de pantalon remontent, le tissu est trop juste dans le dos, alors qu’il flotte à l’avant. Même chose pour les hauts. De plus, certains tissus et matériaux favorisent les escarres.
Quel est le point de départ de votre projet? Notre objectif premier est de sensibiliser. Nous voulons donner un visage à ce sujet
et rappeler que les personnes en fauteuil roulant aiment aussi la mode. Nous voulons sensibiliser les étudiant·e·s et les jeunes créateurs·trices afin qu’ils et elles se demandent à l’avenir, lors de la conception des collections, si les vêtements se prêteront aussi à des personnes en fauteuil roulant.
Comment procédez-vous concrètement?
Dès l’automne, nous avons organisé un échange avec des étudiant·e·s de l’École suisse du textile. Deux personnes en fauteuil roulant ont expliqué ce qui comptait pour elles dans le choix des vêtements et ce qu’elles souhaitaient. Les étudiant·e·s ont ensuite imaginé deux looks. Il s’agira par la suite d’évaluer ces prototypes lors d’un premier atelier en février. Les personnes en fauteuil roulant doivent pouvoir toucher et essayer les pièces. Lors d’un second atelier, tout tournera autour des matériaux et des tissus et à la fin d’un troisième, nous espérons avoir un haut et un bas à présenter. Nous accompagnerons ce processus sur nos canaux de communication.
Qui participe au projet?
Un petit groupe de personnes en fauteuil roulant, de sexes et de handicaps différents, participe de manière fixe au projet. Elles lui donnent un visage. La créatrice de mode et propriétaire du label Lilla Wicki et Yannick Aellen, fondateur et directeur du plus grand défilé de mode du pays «Mode Suisse», s’investissent en tant qu’expert·e·s. Elle et lui nous fournissent leurs connaissances et un vaste réseau. Ulrich
Kössl, responsable du design et des méthodes agiles au CSP, apporte également son savoir-faire.
Quel horizon vous êtes-vous fixé?
Avec les trois ateliers mentionnés, 2023 sera une année pilote. Nous souhaitons toutefois poursuivre le sujet sur le long terme et provoquer un changement de mentalité dans l’industrie de la mode. Mais pour cela, nous avons besoin de par-
tenaires. La fondation ne peut ni ne doit avoir pour mission de créer et de commercialiser des collections de mode – mais nous mettons la problématique en lumière avec la ferme conviction que la mode adaptive sera thématisée par les médias, perçue par la population et fera à l’avenir l’objet d’une pondération différente par les responsables du secteur de la mode, du design et du textile. Au bénéfice des personnes en fauteuil roulant.
Lors de l’assemblée des délégué·e·s du 7 mai 2023, Daniel Stirnimann et Alessandro Viri se présenteront pour être élus au comité central. Qui sont ces deux candidats?
Peter BirrerConformément au nouveau modèle de compétences, deux nouveaux membres peuvent remplacer Claudia Hüttenmoser et Walter Lisetto qui ont démissionné, respectivement en 2020 et 2023. Le comité central est certain que le savoir-faire et l’expérience de ces deux personnes complètent idéalement la composition actuelle de l’organe de direction stratégique de l’ASP.
Daniel Stirnimann
Officiellement à la retraite depuis avril 2022, Daniel Stirnimann n’en reste pas moins très actif et il souhaite ardemment s’impliquer au sein du comité central. «Je veux contribuer à créer des structures et des processus appropriés qui permettent aux clubs en fauteuil roulant de proposer une offre attrayante», déclare-t-il avant d’ajouter: «Je tiens à ce que nous disposions d’une communauté active et vi-
vante.» Il est prêt à assumer cette mission: «Depuis ma retraite, j’ai suffisamment de temps.»
Daniel Stirnimann n’est pas un inconnu. Domicilié à Spiez, il est paraplégique et membre actif du RC Zentralschweiz où il a aussi été membre du comité. Il est également responsable du ressort culture et loisirs du RC Bern.
Sur le plan professionnel, il dispose d’une riche expérience de psychologue clinicien, fonction qu’il a occupée à partir de 1989 à la clinique universitaire Balgrist à Zurich. Au cours de sa carrière, Daniel Stirnimann a longtemps travaillé avec des personnes atteintes de paralysie médullaire et a dirigé les services de consultation à Balgrist de 2008 à 2022. Il a aussi pris la direction par intérim du foyer Balgrist et en a géré la fermeture, ce qui était une mission très prenante.
Outre l’allemand, Daniel Stirnimann parle le français et l’anglais. Il qualifie son niveau d’italien de «moyen». Pour son travail au CC, il se sent non seulement en forme physiquement, mais aussi «mobile, communicatif et à l’aise avec les médias».
Le Tessinois, qui fêtera ses 42 ans le 9 avril 2023, occupe le poste de vice-président du club en fauteuil roulant InSuperAbili où il est aussi chargé de la comptabilité et de la
planification des activités. Les finances, il connaît: Alessandro Viri est titulaire d’un Executive Master en Business Administration et est contrôleur de gestion dans une grande organisation au Tessin.
Alessandro Viri s’investit au sein de InSuperAbili pour une raison particulière: son cousin, qui est maintenant décédé, était en fauteuil roulant. «J’aurais dû lui consacrer plus de temps», regrette-t-il, «c’est pourquoi un profond besoin d’aider dans un club en fauteuil roulant a grandi en moi.»
Il postule à présent pour le siège vacant au comité central et donc pour succéder à Walter Lisetto, avec qui il est ami. Alessandro Viri explique sa motivation: «J’amène une vision économique et je pense que je peux apporter une contribution précieuse grâce à mon savoir-faire. Et j’ai suffisamment d’énergie pour assumer avec engagement ma tâche au sein du comité central.»
Il dépasse les barrières linguistiques grâce à ses bonnes connaissances: l’italien est sa langue maternelle, mais il communique sans peine en anglais, en allemand et en français.
Pendant son temps libre, le Tessinois fait surtout du sport. Il est footballeur chez les seniors du FC Lugano, joue au tennis, fait du VTT, du surf, de la plongée et dévale les pentes enneigées en tant que moniteur de ski diplômé. En outre, il est entré depuis longtemps sur la scène politique puisqu’il siège au conseil municipal de son lieu de résidence, Vezia.
L’insertion dans le monde du travail des personnes atteintes de paralysie médullaires’améliore grâce à un coaching professionnel ciblé.
Stefan Staubli et Urban Schwegler, ParaWorkIl est récemment apparu que jusqu’à un cinquième des personnes atteintes de paralysie médullaire quittaient à nouveau le milieu professionnel après un retour initial à l’emploi. Se basant sur ce constat, ParaWork a développé une offre globale de prestations hospitalières et ambulatoires visant à soutenir les personnes concernées pendant et après leur rééducation primaire médico-thérapeutique. L’objectif principal est d’intégrer les personnes dans une activité satisfaisante et personnellement adaptée, qui leur permettra de rester à long terme dans le monde du travail, sans mettre leur santé en péril.
Situation avant 2010
Une enquête menée en 2012 dans le cadre de l’étude de cohorte suisse SwiSCI a révélé que, si 74% des personnes concernées étaient initialement retournées travailler après la survenue de la paralysie médullaire, seules 56% exerçaient encore un emploi rémunéré au moment du sondage. Cela signifie que près de 20 % des personnes concernées avaient à nouveau quitté le marché du travail.
Jusqu’en 2010, le soutien professionnel fourni au Centre suisse des paraplégiques (CSP) était exclusivement proposé en milieu hospitalier dans le cadre de la rééducation primaire médico-thérapeutique. L’objectif était de mettre en place une so-
lution de continuité professionnelle pour les client·e·s, comme par exemple le retour à l’activité précédente, un perfectionnement ou une reconversion. Même si une mesure de transition pouvait généralement être trouvée, elle était rarement durable et le suivi à bas seuil assuré par l’AI était insuffisant. De nombreuses personnes touchées n’avaient pas d’interlocuteur approprié en cas de perte d’emploi ou de problèmes sur leur lieu de travail.
Une enquête qualitative menée auprès de personnes ayant bénéficié d’un soutien professionnel au CSP entre 2000 et 2010 a mis en lumière d’autres facteurs compliquant une insertion durable:
1. Après la rééducation primaire, de nombreuses personnes concernées ont d’abord besoin de temps pour apprendre à vivre avec la paralysie médullaire et à s’adapter à la vie quotidienne, avant de pouvoir réussir à rejoindre le marché du travail.
2. Il est souvent difficile de créer une situation stable chez l’ancien·ne employeur·euse. Réintégrer l’environnement de travail habituel après un changement de situation personnelle est très compliqué.
3. Aborder des sujets professionnels pendant la rééducation primaire est fréquemment ressenti comme difficile par les per-
sonnes concernées, qui manquent soit de temps, soit d’énergie, pour se pencher de manière approfondie sur leur avenir professionnel.
Les résultats de la recherche et de la pratique en termes d’insertion ont montré l’importance d’un suivi professionnel après la fin de la rééducation primaire. Il est primordial pour les clients et les clientes de disposer de suffisamment de temps pour réintégrer le monde du travail, de continuer à être accompagné·e·s après leur insertion et d’avoir un point de contact en cas de perte d’emploi.
Réussir sa réinsertion
grâce au coaching
Le job coaching de ParaWork a constitué la première étape de l’extension de l’offre de soutien professionnelle proposée au CSP. Celle-ci commence par l’évaluation de la mission et l’établissement d’un profil de compétences standardisé. La prise de contact initiale avec des employeurs potentiels est généralement effectuée par le ou la coach. Après le début des rapports de travail, des entretiens ont lieu régulièrement avec toutes les parties prenantes impliquées dans le processus d’insertion. Le ou la coach joue alors le rôle de charnière entre le ou la client·e, l’employeur·euse, les assurances et d’autres personnes clés du réseau médico-thérapeutique. Cela requiert
un sens aigu de l’organisation et une grande compétence en matière de communication. Les coaches de ParaWork formulent en outre des objectifs réalistes, fixent des horaires, définissent des tâches adéquates, identifient les interventions nécessaires et résolvent les difficultés professionnelles.
Intégration axée sur le travail (IAT)
Il fallait aussi agir à un autre niveau. Lors de la rééducation primaire en milieu hospitalier, qui est de plus en plus courte, il y a souvent peu de place pour aborder les sujets professionnels. De plus, de nombreuses personnes concernées ne peuvent ou ne veulent pas encore réfléchir à leur avenir professionnel, si peu de temps après un coup dur. Beaucoup de patient·e·s ont en outre du mal à gérer le retour au travail quelques semaines après la fin de leur rééducation, car ils ou elles doivent jongler avec de nombreuses thérapies ambulatoires tout en apprenant à se débrouiller au quotidien de manière aussi autonome que possible.
Fort de ces constatations, ParaWork a développé en 2017 l’offre IAT. IAT est l’abréviation d’Intégration Axée sur le Travail et désigne un entraînement professionnel à plusieurs niveaux au CSP. Celui-ci se compose de programmes de soutien personnalisés, qui se déroulent en entretien individuel et en groupe, et qui renforcent la motivation des client·e·s. Une cinquan-
taine de postes d’entraînement permettent d’expérimenter différents domaines d’activité. Les client·e·s s’organisent de manière autonome pour apprendre ou créent leur propre moyen auxiliaire sur l’une des six imprimantes 3D. Il est aussi possible de s’entraîner à travailler sur un simulateur de machines de chantier et d’évaluer en détail les performances.
De telles mesures constituent souvent le début du processus d’insertion professionnelle ambulatoire. Elles permettent une acclimatation socio-professionnelle à bas seuil au travail et comportent une phase de développement professionnel qui dure de six mois à un an. L’évaluation globale spécifique à la profession dure deux à trois mois et vise à identifier des perspectives professionnelles appropriées. Selon le métier, la préparation à une formation ou à une activité sur le premier marché du travail dure plusieurs mois, voire un an dans de rares cas.
L’objectif principal de la chaîne de prestations de ParaWork est d’intégrer les personnes atteintes de paralysie médullaire le plus durablement possible. Comme toutes les offres se concentrent sur l’intégration dans une activité rémunérée sur le premier marché du travail, ParaWork recommande en général un coaching après l’évaluation
de base en stationnaire ou la phase IAT. Il n’est pas rare que ParaWork accompagne les personnes concernées pendant deux ans ou plus. Outre la mise en réseau avec un grand nombre de groupes d’intérêts, il est primordial que toutes les offres soient financées par l’AI. Un contrat de prestations décrit le contenu et le remboursement des offres.
Adapter l’offre aux besoins
Pour évaluer et optimiser en permanence son offre, ParaWork travaille en étroite collaboration avec la Recherche suisse pour paraplégiques. Les chiffres d’une évaluation d’accompagnement non publiée à ce jour prouvent l’effet positif de l’offre. Près de 80% des clients et clientes ont pu être intégré·e·s sur le marché primaire du travail et, cinq ans plus tard, le taux d’abandon dans ce groupe n’était que de 11%. Or la collaboration avec la recherche ne sert pas seulement à évaluer l’offre de ParaWork, mais aussi à élaborer des instruments visant à soutenir une insertion personnalisée et durable des client·e·s (voir p. 18/19).
Au printemps 2021, Marco Michel est victime d’un grave accident. En septembre 2022, le jeune tétraplégique reprend ses études en génie mécanique à la Haute école de Lucerne.
Nadja VenetzLe jeune homme aime les objectifs. Avant son accident, Marco, aujourd’hui âgé de 25 ans, suit un apprentissage de polymécanicien. Il devient champion de Suisse dans sa profession, se rend aux championnats du monde et décroche le titre de vice-champion du monde. «Après le championnat du monde, j’avais besoin d’un nouvel objectif.» Il passe la maturité professionnelle et
sionnel. Il apprend à se servir d’un ordinateur malgré son handicap. «Le génie mécanique consiste en grande partie à dessiner sur les logiciels de CAO. Comme j’ai constaté que je pouvais encore le faire, j’ai commencé à réfléchir à la possibilité et à la manière de poursuivre mes études à la Haute école de Lucerne», se souvient Marco Michel. Pendant sa rééducation, il
la date de l’opération, il s’écoule cinq semaines que l’Obwaldien passe dans la maison de ses parents. Une phase difficile. «J’ai failli sombrer tant j’étais désœuvré.»
Tour d’horizon sur les assurances
commence des études de génie mécanique. C’est alors que survient l’accident qui entraîne une tétraplégie complète.
Marco Michel passe plusieurs mois au Centre suisse des paraplégiques (CSP) de Nottwil. Dès la deuxième moitié de la rééducation, il pense à son avenir profes-
a rencontré des gens ayant des restrictions similaires qui travaillent dans l’ingénierie. «C’est là que j’ai compris que c’était possible.»
Une opération des mains doit lui permettre de retrouver d’autres fonctions manuelles. Entre la fin de la rééducation primaire et
Pendant son deuxième séjour à la clinique, il a un entretien avec le conseil social du CSP avant que celui-ci transfère son dossier au service Conseils vie de l’ASP. Il est important que la passation soit claire pour que la personne concernée ait toujours un·e interlocuteur·trice et sache à qui s’adresser en cas de questions. Dans le cas de Marco Michel, c’est la travailleuse sociale Silvia Affentranger qui prend le relais. Au départ, il s’agit surtout de régler des questions administratives. «Nous avons d’abord cherché à parler à son père. Lorsqu’un·e jeune adulte est victime d’un accident, les parents assument souvent beaucoup de responsabilités. Toutefois, nous voulons que les personnes touchées effectuent leurs démarches auprès des assurances de manière autonome, mais avec notre soutien.» Avec Marco Michel et ses parents, Silvia Affentranger examine les décisions de l’AI et les moyens auxiliaires auxquels il a droit. Les prestations des assurances sociales sont au centre de l’attention. «Nous jouons souvent un rôle de médiateur», explique Silvia Affentranger. Elle constate à cette occasion que Marco Michel ne reçoit pas d’indemnités journalières alors qu’il suit une mesure professionnelle et que l’assurance-invalidité aurait dû participer davantage à la transformation de sa voiture. Elle met alors son client en contact avec l’Institut de conseils juridiques de l’association suisse des paraplégiques.
Le jeune polymécanicien de formation établit ses perspectives professionnelles avec son coach Nicolas Egger. Après s’être remis de l’opération de la main, il commence en juin 2022 une mesure d’intégration à ParaWork. Celle-ci simule la structure des journées de travail. Marco Michel commence par une semaine de huit heures et passe finalement à cinq jours complets. Il s’agit là de tester la capacité de résistance au stress de Marco Michel. Il souhaite reprendre ses études, mais dans quelle mesure est-ce faisable?
Marco Michel, le coach Nicolas Egger et une ergothérapeute se rendent sur le site du campus à Horw pour voir comment l’étudiant en fauteuil roulant peut accéder au bâtiment, où se trouvent le parking et les toilettes. Nicolas Egger se renseigne auprès de la Haute école de Lucerne, rencontre la direction et s’entretient avec les professeurs. «Ce soutien de ParaWork est très précieux», affirme Marco Michel. Ensemble, ils décident que Marco Michel reprendra ses études en septembre. À titre d’essai, deux après-midi par semaine, ce qui est possible car les études de génie mécanique sont reparties en modules. «Je peux choisir comment j’organise mon emploi du temps.» Une adaptation de la charge de travail n’est toutefois possible qu’à l’échelle semestrielle, c’est-à-dire tous les six mois. Un accroissement doit être progressif.
Il se rend en voiture de la ParaColoc de Schenkon au campus de Horw, mais cela n’est pas du goût de l’AI qui menace de ne plus financer sa place au sein de la ParaColoc. La raison invoquée est qu’il peut aussi bien se rendre en voiture de la maison familiale à Horw. Mais Marco Michel est convaincu que l’autonomie acquise au sein de la ParaColoc lui sera également utile pour un futur emploi: «Si j’apprends à gérer mon quotidien de manière autonome au sein de la ParaColoc, cela m’aidera aussi au travail.»
La haute école doit aménager ses infrastructures et les rendre accessibles. Mais comme le site de Horw doit être entièrement rénové dans un avenir proche, les adapta-
tions architecturales se limitent au strict nécessaire. «Tout est à peu près accessible en fauteuil roulant, mais bien sûr pas autant qu’à Nottwil», indique Marco Michel à propos des conditions sur place. L’étudiant s’y rend avec sa propre voiture. «Si je faisais le trajet en transports publics, cela me prendrait beaucoup trop de temps.» L’ascenseur qu’il doit utiliser est un ancien monte-charge. Il n’y a des toilettes adaptées aux fauteuils roulants qu’à un seul étage.
De retour dans les salles de classe, l’étudiant est obligé de trouver des solutions. Comme il ne peut pas écrire très vite, un camarade d’étude lui donne la copie de ses
ficile.» Afin d’avoir assez d’énergie pour toute la semaine, Marco Michel et son coach ont réduit la charge de travail pendant les trois jours à ParaWork. Pourtant, le jeune homme de 25 ans en redemande.
notes. Concernant les examens, il les passe oralement devant un professeur. «Pour les modules pratiques, je fais les travaux que je peux.» Pour que le travail de Marco Michel soit reconnu comme équivalent, le coach Nicolas Egger conclut les accords nécessaires avec la Haute école.
Programme exigeant Vers la fin de son «semestre d’essai», Marco Michel dresse un bilan clair: «Les deux jours à Horw sont plus durs que les journées à ParaWork. Reprendre tout de suite les études à plein temps aurait été trop dif-
Le semestre prochain, Marco Michel souhaite étudier sur cinq jours. Si la mesure d’intégration de ParaWork s’achève ici, son coach continue à l’accompagner. Son objectif à long terme est d’avoir un emploi d’in-
génieur. Les technicien·ne·s en mécanique sont très demandé·e·s. Mais il est encore difficile de trouver des postes à temps partiel et d’être autonome dans la vie quotidienne. Afin de bénéficier d’un soutien dans ce domaine, il a déjà rempli avec Silvia Affentranger l’auto-déclaration pour une contribution d’assistance. «Je peux faire beaucoup de choses moi-même, mais c’est plus long. Seul, je n’arrive pas à tenir un ménage.» Le jeune homme aime se fixer des objectifs.
«J’organise moi-même mon emploi du temps.»
L’instrument d’enquête standardisé FAKT2 est inadapté pour déterminer le besoin d’assistance dans le domaine «éducation et garde des enfants» selon le Tribunal fédéral. Notre Haute Cour revient partiellement sur sa jurisprudence antérieure.
Marina V’Kovski, MLaw, avocate
La contribution d’assistance a pour objectif de renforcer l’autonomie des personnes dépendantes de l’aide d’autrui en leur permettant de vivre chez elle. Cette prestation de l’assurance-invalidité (AI) entend donner à la personne concernée la possibilité d’engager un tiers pour l’assister dans son quotidien à son domicile, en dehors d’une institution. Le droit à une contribution d’assistance est en principe subordonné à trois conditions.
Pour pouvoir en bénéficier, la personne doit
1 être majeure
2 vivre à domicile: la contribution d’assistance est réservée aux personnes vivant chez elles. Si et tant qu’une personne vit en home, elle ne peut recevoir de contribution d’assistance.
3 percevoir une allocation pour impotent (API) de l’assurance-invalidité: Pour se voir accorder une contribution d’assis-
tance, la personne concernée doit toucher une API de l’assurance-invalidité. Les bénéficiaires d’une allocation pour impotent versée par une autre assurance (assurance-accidents, assurance militaire, assurance-vieillesse et survivants) n’ont en principe pas droit à une contribution d’assistance.
Le droit à cette prestation d’une personne majeure dont la capacité d’exercice des droits civils est restreinte et d’une personne mineure est soumis à des conditions spécifiques (cf. art. 39a et 39b du Règlement sur l’assurance-invalidité, RAI).
Calcul de la contribution d’assistance
Le montant de la contribution d’assistance à accorder est calculé à l’aide d’un instrument standardisé appelé FAKT2. Cette prestation est calculée de la manière suivante:
1 Détermination du nombre d’heures correspondant à l’intégralité des besoins d’aide (A) de la personne concernée à l’aide du FAKT2. Le besoin d’aide est calculé par domaine et par jour puis converti en un besoin d’aide mensuel par domaine. Le besoin d’aide dans les domaines suivants est examiné:
– actes ordinaires de la vie
– tenue du ménage
– participation à la vie sociale et organisation des loisirs
– éducation et garde des enfants
– exercice d’une activité d’intérêt public ou d’une activité bénévole
– formation professionnelle initiale et continue
– exercice d’une activité professionnelle sur le marché primaire de l’emploi – surveillance pendant la journée – prestations de nuit
2 Détermination du nombre d’heures correspondant au besoin d’aide reconnu (B). L’art. 39e RAI prévoit des plafonds, ce qui signifie qu’un nombre maximal d’heures mensuelles peut être pris en compte.
Le montant le plus petit (A ou B) est le point de départ pour les étapes suivantes:
3 Déduction du nombre d’heures correspondant aux prestations déjà fournies (allocation pour impotent, prestations fournies par des tiers et contribution aux soins de l’assurance-maladie).
4 Le nombre d’heures restantes est multiplié par le tarif horaire de la contribution d’assistance (en principe CHF 34.30), ce qui donne le montant de la contribution d’assistance à verser.
Dépôt d’une demande
Pour pouvoir bénéficier d’une contribution d’assistance, la personne concernée doit déposer une demande en ce sens à l’office AI. Il est important de déposer sa demande le plus tôt possible car cette prestation ne peut pas être accordée rétroactivement.
Une personne qui vit en institution et envisage d’en sortir peut déjà déposer sa demande car une procédure spéciale va s’appliquer. La personne recevra une décision négative de l’AI au motif qu’elle ne vit pas à domicile. Cette décision indiquera toutefois le nombre d’heures d’assistance retenu et le montant de la contribution d’assistance auquel elle aurait droit à sa sortie du home. Cela permet à la personne concernée de prendre la décision de quitter ou non l’institution en connaissance de cause. Une fois la personne sortie du home et l’office AI informé, l’AI rendra une décision positive.
Si les circonstances changent (p. ex. augmentation du besoin d’aide), il convient d’en informer l’AI afin que la prestation soit recalculée et éventuellement adaptée.
En 2014, le Tribunal fédéral avait jugé que le l’instrument d’enquête standardisé FAKT2 est adapté pour établir tous les besoins d’aide de la personne assurée. Dans l’arrêt 9C_538/2021 du 6 septembre 2022, notre Haute Cour est partiellement revenue sur son arrêt rendu en 2014 et a précisé sa jurisprudence.
Le Tribunal fédéral a statué sur le recours de Madame T., une femme paraplégique élevant seule ses deux jeunes enfants. Par l’intermédiaire de son avocat, cette femme a demandé le versement d’une contribution d’assistance plus élevée que celle calculée par l’office AI à l’aide du FAKT2. L’un de ses arguments a su convaincre le Tribunal fédéral: dans le domaine «éducation et garde des enfants», les valeurs fixées par le FAKT2 sont trop basses si on les compare avec les valeurs de l’Enquête suisse sur la population active (ESPA).
L’ESPA est réalisée chaque année et a pour but de fournir des données sur la structure de la population active et sur les comportements en matière d’activité professionnelle. L’enquête faite en 2020 a montré que cette année-là, les femmes ont consacré en moyenne 23 heures par semaine à la garde des enfants. Les hommes, eux, y ont consacré 14,8 heures par semaine.
Or, selon le FAKT2, le besoin d’aide maximal dans le domaine «éducation et garde des enfants» se monte à 14 heures par semaine. Autrement dit, dans le cas d’une personne nécessitant une assistance totale de la part de tiers, comme c’est le cas de Madame T. – paraplégique et mère seule de deux jeunes enfants –, le FAKT2 ne retient que 14 heures. Selon le Tribunal fédéral, les valeurs
standard du FAKT2 appliquées dans le domaine «éducation et garde des enfants» sont donc trop basses.
De plus, dans l’arrêt concernant Madame T., le Tribunal fédéral constate que le FAKT2 ne tient pas compte du nombre d’enfants ni de la présence ou non d’un autre parent.
C’est pour ces raisons que notre Haute Cour a jugé que l’instrument FAKT2 n’est pas adéquat pour déterminer le besoin d’assistance dans le domaine «éducation et garde des enfants». Le Tribunal fédéral a donc partiellement admis le recours et renvoyé l’affaire à l’office AI. L’office AI doit maintenant procéder à des clarifications supplémentaires dans le domaine «éducation et garde des enfants» et ne peut se fonder uniquement sur l’instrument FAKT2. L’office AI devra ensuite statuer à nouveau sur le montant de la contribution d’assistance à verser à Madame T., et rendre une nouvelle décision.
En conclusion: contrairement à ce que le Tribunal fédéral avait affirmé en 2014, non, le FAKT2 n’est pas un instrument adapté pour établir tous les besoins d’aide de la personne assurée.
Quel avenir pour l’instrument FAKT2?
En octobre 2022, l’Office fédéral des assurances sociales a indiqué que les adaptations nécessaires seront examinées et que l’instrument FAKT2 sera adapté, ce qui nécessitera un certain temps.
L’Institut de conseils juridiques recommande aux mères et pères ayant besoin d’une contribution d’assistance de regarder attentivement les décisions des offices AI. Nos avocates et avocats se tiennent à vos côtés pour les conseiller et les soutenir.
Un outil développé par ParaWork et la Recherche suisse pour paraplégiques aide les gens à trouver un emploi qui leur convient et qui leur apportera satisfaction à long terme.
Urban Schwegler et Stefan Staubli, ParaWorkLorsque les capacités, les centres d’intérêt et les besoins d’une personne correspondent aux prérequis de son poste, nous parlons de job-matching (en français, adéquation emploi-capacités). Pour les personnes handicapées, le job matching est l’indicateur clé d’une intégration durable dans le monde du travail. Dans le cadre d’un projet financé par l’État, ParaWork a développé, en collaboration avec la Recherche suisse pour paraplégiques, un outil de job-matching basé sur le Web qui permet une intégration professionnelle individualisée et qui s’inscrit dans la durée.
Calqué sur l’univers du travail helvétique
Le logiciel contient des profils standardisés des exigences de toutes les professions du marché du travail suisse et facilite aussi bien la réinsertion auprès de l’employeur actuel ou d’un nouvel employeur, que le choix de formations professionnelles individuellement adaptées.
Les personnes actives jouissent généralement d’une meilleure santé et d’une qualité de vie plus élevée. Toutefois, un environnement de travail malsain peut, à la longue, avoir des répercussions négatives sur le bien-être physique et moral. L’une des principales tâches de l’intégration est donc de créer des conditions de travail permettant aux gens d’être satisfaits et productifs à long terme et de pouvoir évoluer.
Le job-matching est une démarche personnalisée qui met en adéquation les capacités, les goûts et les besoins d’une personne avec les prérequis de son emploi. Des études
montrent qu’une bonne concordance personne-emploi accroît la performance et la satisfaction au travail, diminue les changements de postes, améliore la santé, profite à l’évolution de carrière et favorise donc une intégration durable.
Après un accident, il ne s’agit pas uniquement de réinsérer les personnes concernées dans le monde du travail, mais de leur offrir un poste qui leur correspond et leur permet de rester plus facilement et durablement actives. Objectif principal du processus d’intégration, l’adéquation personne-emploi peut être améliorée par des interventions au niveau de l’individu (telles que des thérapies médicales) et du travail (aménagement des conditions).
Les personnes atteintes de paralysie médullaire sont un exemple parfait pour illustrer la nécessité de déterminer et de favoriser l’adéquation entre la personne et l’emploi. Souvent, l’éventail des métiers adaptés à ces personnes est réduit, car certaines activités ne sont pas compatibles avec leurs restrictions physiques ou leurs besoins. L’inadéquation de l’emploi pousse de nombreuses personnes à quitter le marché du travail alors qu’elles avaient réussi à le réintégrer. Pour que l’intégration soit durable, il est donc primordial d’établir avec elles des perspectives professionnelles qui répondent à la fois à leurs besoins liés à leur état de santé et à leurs affinités.
Basé sur le Web, le programme a été développé entre 2013 et 2021 et est utilisé par ParaWork. Il contient des profils standardisés qui décrivent, au moyen de 250 paramètres, les exigences d’environ 2000 professions sur le marché du travail suisse et les quantifient sur une échelle de 0 (pas exigé) à 5 (extrêmement exigé). L’outil comprend des critères stables (aptitudes de base, intérêts et valeurs professionnels, styles de travail), des critères pouvant être entraînés (capacités, connaissances) ainsi que des facteurs physiques, structurels et interpersonnels du contexte de travail. En outre, des éléments spécifiques à la paralysie médullaire tels que l’accessibilité du poste de travail sont relevés. Le logiciel peut servir tant à l’intégration dans une activité connue qu’au choix d’une profession. Son utilisation comprend trois phases:
– Évaluation (estimation de l’adéquation personne-emploi)
– Intervention (planification et mise en œuvre de mesures visant à optimiser l’adéquation personne-emploi)
– Prévision (illustration de l’évolution de l’adéquation personne-emploi au fil du temps)
Retour dans le monde du travail
Lors de la réinsertion dans une activité connue auprès d’un ancien ou d’un nouvel employeur, un profil d’adéquation spécifique au poste est établi. Pour ce faire, les valeurs d’exigences standardisées dans l’outil sont adaptées à l’activité cible et les capacités potentiellement limitées ainsi que les besoins de la personne liés à son état de santé et leur concordance avec le poste de
«Il faut des emplois adaptés aux profils.»
travail sont évalués. Les écarts évidents entre la personne et le travail déterminent la nécessité d’intervenir afin d’optimiser les compétences de la personne ou les exigences de l’emploi. Lors de la prévision, les valeurs initiales et finales de l’adéquation personne-emploi sont comparées et l’effet des mesures est ainsi illustré. Le potentiel d’amélioration et la nécessité d’intervenir à nouveau sont ainsi mis en évidence.
Choix d’une profession
Lorsqu’il s’agit d’une reconversion ou d’une formation initiale appropriée, le choix d’une profession adaptée à l’individu est primordial. À cette fin, on évalue intégralement les capacités et les caractéristiques de la personne, puis on les compare aux valeurs standardisées des professions du logiciel. Le score résultant des sur- et sousqualifications permet de générer des valeurs d’adéquation sur la base desquelles on identifie les professions qui sont le plus adaptées. La phase d’intervention vise à réduire les inadéquations majeures significatives au niveau des facteurs modifiables afin de préparer au mieux la personne à la formation ou à la profession ciblée.
Plus d’informations sur la formation de Silvano
Un métier de rêve grâce à l’algorithme Silvano, un jeune homme qui a été atteint d’une paralysie médullaire dans sa petite enfance, souhaitait suivre une formation de mécanicien après l’école. Lors d’une première évaluation à ParaWork, les capacités et souhaits professionnels de Silvano ont été saisis dans le programme, puis comparés aux profils standardisés des apprentissages en Suisse. Le métier de mécanicien s’est retrouvé en tête de la liste des pertinences. Des inadéquations avec ce métier ont été relevées pour Silvano au niveau de la «position assise», «position debout», «charge de travail», «équipement de protection», «mathématiques» et «accessibilité du poste». Une phase d’intervention de plusieurs années a été consacrée à la correction de ces inadéquations. Tout d’abord, une opération réalisée au CSP a permis de redresser la colonne vertébrale de Silvano et de stabiliser sa position assise dans le fauteuil roulant. Ensuite, l’accent a été mis sur la préparation au premier marché de l’emploi en développant tant sa résistance au travail que ses connaissances en mathématiques.
Une place d’apprentissage a été trouvée et Silvano a bénéficié d’un coaching de plusieurs années, qui a notamment permis d’équiper le lieu de formation d’un monte-
escalier et d’acquérir un tablier spécial pour les travaux de soudure ainsi qu’un fauteuil roulant pour se tenir debout. Silvano a finalement obtenu son CFC avec mention. Son parcours est l’exemple parfait d’une inclusion réussie pour laquelle les participant·e·s se sont pleinement investi·e·s. L’outil de job-matching a facilité la communication entre les differentes parties, a permis une coordination systématique et a simplifié l’orientation.
Un vaste potentiel
Seul instrument visualisant de manière standardisée et complète les exigences des professions sur le marché du travail suisse, le logiciel de job-matching permet une évaluation globale de l’adéquation personne-emploi et offre une systématique pour la coordination individualisée et la documentation complète d’un processus d’insertion orienté vers les objectifs. L’accent mis sur l’adéquation personne-emploi en tant qu’indicateur clé d’une intégration durable favorise le succès à long terme de l’insertion, tandis que le suivi transparent du processus d’intégration facilite les échanges entre les parties impliquées. L’outil étant basé sur des informations professionnelles standardisées, il peut servir à l’intégration de personnes souffrant de différents types de handicaps.
Les personnes en situation de handicap ont souvent recours à des moyens auxiliaires électroniques. Une coupure de courant a donc de graves conséquences pour elles.
La stratégie énergétique à long terme a pour but de convertir progressivement à l’électricité les secteurs qui fonctionnent encore avec des énergies fossiles. Pour judicieuse qu’elle soit, cette évolution conduit cependant à une augmentation constante de nos besoins en électricité et ce, même si l’on redouble d’efforts en matière d’efficacité énergétique. Par souci écologique, cette demande accrue doit être majoritairement couverte par des énergies renouvelables. Le développement des énergies propres telles que le solaire et l’éolien n’a toutefois jamais vraiment décollé en Suisse, notamment en raison de la lourdeur administrative et de l’opposition de la population et des organisations. Aujourd’hui, le problème est vi-
sible et les entreprises d’installation de panneaux solaires et de pompes à chaleur ne chôment pas.
Cette situation difficile est encore aggravée par la mise hors service pour réparations ou la fermeture définitive de nombreuses centrales nucléaires en raison de leur âge, du fait de considérations politiques ou de questions de sécurité. Grosses émettrices de CO2, les centrales à charbon ne peuvent raisonnablement constituer une alternative et sont également mises à l’arrêt, du moins en Europe occidentale. La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie ont empiré les choses et entraîné de graves bouleversements sur le
marché de l’énergie, faisant planer la menace d’une pénurie énergétique en hiver et au printemps.
Pour pallier ce risque, la Confédération a élaboré un plan graduel. Durant la phase préliminaire, dans laquelle nous nous trouvons actuellement, elle mise sur des appels à économiser et sur l’information. Si cela s’avérait insuffisant, un plan de mesures en quatre étapes serait déclenché. Le premier et le deuxième paliers permettraient de réduire la consommation en baissant le chauffage et en éteignant les appareils inutiles. Dans un troisième temps, la consommation d’électricité des gros consommateurs serait contingentée, les
heures d’ouverture réduites et certaines installations mises hors service. La quatrième étape consisterait à fermer certaines installations sportives et culturelles.
En cas d’inefficacité de ces mesures, des délestages du réseau de quelques heures sont prévues en dernier ressort. De telles coupures de courant prétériteraient singulièrement les personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap, car elles ne pourraient pas atteindre ou quitter de nombreux lieux sans moyens techniques tels que les ascenseurs et les portes automatiques.
Qu’en pensent les sociétés concernées?
Une petite enquête menée auprès d’entreprises fournissant des ascenseurs et des entraînements de portes nous a permis de savoir comment elles réagissaient face à la menace de pénurie d’électricité et quelle influence cela avait sur leur activité. Les sociétés interrogées proposent-elles déjà des produits pouvant être utilisés par des personnes handicapées même en cas de coupure de courant? L’accessibilité des bâtiments est une préoccupation centrale pour notre clientèle. En cas de délestages, les personnes à mobilité réduite ne devraient-elles pas avoir les mêmes chances que les personnes sans handicap?
Dans les grandes entreprises, cette thématique est une priorité absolue, et cela ne date pas d’hier. La consommation d’énergie des installations occupe autant l’attention que la consommation d’énergie au sein des entreprises elles-mêmes. Ainsi, au cours des dernières années, le fabricant Schindler à Ebikon LU a beaucoup investi dans la diversification de ses sources d’énergie. Pour le chauffage, le gaz a été remplacé par la chaleur provenant de l’usine d’incinération des ordures ménagères. Les panneaux solaires des toits fournissent l’électricité et globalement, l’appétit énergétique de Schindler a été fortement réduit.
De même, les dernières générations d’ascenseurs et d’escalators sont moins gourmandes en électricité. Les nouveaux ascenseurs consomment à peu près autant d’électricité qu’une machine à laver et l’électricité qu’ils produisent lors des freinages est récupérée puis réinjectée dans le
réseau. Dans le cadre d’un projet d’étudiants, Schindler et la HE de Lucerne développent des «use cases» (cas d’utilisation) pour des ascenseurs. Un processus de travail agile, dynamique et axé sur l’utilisateur·trice handicapé·e (personne en fauteuil roulant ou malvoyante) permet d’élaborer des solutions. Tout semble indiquer que la question du fonctionnement des ascenseurs en cas de panne de courant sera aussi examinée.
batterie, il est généralement possible de les équiper d’un lot de batteries en option afin de garantir le fonctionnement pendant un certain temps. Sur de nombreux modèles, un tel ajout est possible après l’achat. Une plateforme monte-escalier consomme à peu près autant d’électricité qu’une machine à café, un siège monte-escalier encore moins, ce qui permet de l’utiliser assez longtemps avec une batterie. On peut ainsi s’accommoder des coupures de courant de quelques heures.
Portes ouvertes grâce à la batterie
Le système d’actionnement des portes ne fonctionne pas sans électricité, mais il est toujours possible de les ouvrir manuellement. À condition de ne pas avoir un handicap physique. En effet, en l’absence de mécanisme d’entraînement des portes, les personnes handicapées ne peuvent pas sortir sans aide extérieure.
Ascenseur et panne de courant
Ces derniers temps, les client·e·s interrogent de plus en plus souvent les fabricants sur la consommation d’électricité et les solutions en cas de coupure, notamment pour l’évacuation de personnes enfermées. Mais la majorité des dispositifs ne marchent que de manière très limitée en cas de panne de courant. Les ascenseurs les plus récents réussissent à rejoindre l’étage le plus proche à l’aide d’une batterie et ouvrent les portes. Certains ascenseurs peuvent également être déplacés manuellement vers un étage par des personnes qui ont été formées. Une installation électrique de secours est rarement, voire jamais, utilisée pour les ascenseurs, à moins qu’un établissement, comme les grands hôpitaux, ne dispose d’une alimentation électrique d’urgence pour assurer son fonctionnement.
De nombreux monte-escaliers disposent aujourd’hui d’une batterie qui se recharge en position de stationnement lorsqu’elle n’est pas utilisée. En l’absence d’électricité, ces installations marchent jusqu’à ce qu’il faille recharger la batterie. S’il n’y a pas de
Pour l’actionnement des portes, l’alimentation électrique de secours et le fonctionnement en cas de coupure de courant sont encore rarement évoqués. En raison de leur faible consommation électrique, il est toutefois possible, pour un prix raisonnable, d’équiper ces installations d’une batterie pour l’alimentation de secours. En l’absence de courant, la porte peut ainsi être actionnée une quinzaine de fois. Selon les informations fournies par différentes entreprises, ces batteries sont peu vendues. Néanmoins, ces derniers temps, les collectivités et les entreprises en demandent plus souvent. Un fournisseur a en outre précisé que leurs coûts ne sont malheureusement pas toujours pris en charge par l’AI.
En utilisant l’énergie avec parcimonie, quelle que soit sa nature, nous pouvons toutes et tous aider à prévenir les coupures de courant sans trop péjorer notre confort. En économisant l’énergie, vous contribuerez à éviter des situations désagréables telles qu’un sauvetage par des tiers, des proches, du personnel ou des pompiers. Pénurie
• L’embout protecteur permet de protéger la sonde stérile des bactéries situées au niveau des 15 premiers millimètres de l’urètre lors de l’insertion et permet de réduire le risque d’introduction de bactéries dans les voies urinaires
• Le film protecteur permet une prise en main No Touch et fournit une barrière de protection du corps de la sonde contre les contaminations extérieures
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L’e-mobilité est un sujet qui préoccupe beaucoup de gens. Qu’en est-il pour les personnes en situation de handicap?
L’autonomie des voitures électriques et les bornes de recharge posent-elles encore problème?
Micha WaeflerLes véhicules électriques ont le vent en poupe. Les réflexions sur le dérèglement climatique et la production d’énergie ont éveillé les consciences et souligné la responsabilité de chacun·e envers l’environnement. Cela entraîne un changement de mentalité, y compris chez les paralysé·e·s médullaires. La voiture électrique est-elle la solution? Pour nous, automobilistes en fauteuil roulant, elle ne semble pas encore idéale.
Une voiture électrique répond-elle à mes besoins? De nombreuses personnes ayant un handicap se sont déjà posé cette question. Actuellement, divers problèmes perdurent et compliquent l’utilisation des voitures électriques. L’absence sur le marché d’e-véhicules de la taille d’un monospace VW ou d’un Mercedes-Benz Classe V offrant une bonne autonomie oblige la plupart des personnes en fauteuil roulant à continuer à se déplacer en voiture conven-
tionnelle à moteur thermique. De plus, la majorité des automobiles électriques n’ont malheureusement que de petits coffres car les batteries prennent de la place.
Les mécaniciens spécialisés dans la transformation des véhicules indiquent en outre que certains planchers arrière des e-voitures sont surélevés, ce qui complique leur aménagement, notamment pour les automobilistes qui mettent leur fauteuil à l’arrière. Toutefois, celles et ceux qui peuvent faire des concessions trouveront certainement une solution adéquate.
Faire le plein … de patience
Les bornes de recharge ont poussé comme des champignons, mais un peu trop vite et au détriment de l’accessibilité. Il est regrettable que de nombreuses stations de recharge ne soient pas adaptées à la clientèle à mobilité réduite. Les e-automobilistes en situation de handicap ont constaté qu’un
Recharge
Les bornes électriques ne sont pas vraiment accessibles
grand nombre de bornes n’offraient pas assez d’espace et qu’il était difficile de les utiliser. De plus, les bornes sont souvent fixées sur une estrade afin de les protéger et éviter qu’elles ne soient heurtées ou renversées. Pour nous qui sommes en fauteuil roulant, c’est malheureusement un obstacle. Les câbles sont lourds et même si l’on arrive à les attraper, il est difficile de les remettre dans l’ancrage. En fonction du handicap que l’on a, la manipulation de la fiche et l’accès à la prise sur le véhicule compliquent les choses.
Assurer l’accessibilité
La «fiche technique 150» du centre suisse spécialisé «Architecture sans obstacles» aide les planificateurs et les exploitants à concevoir des bornes de recharge pour tous et toutes. Les normes SIA 500 «Bâtiments sans obstacles» et SN 640 075 «Espaces de circulation sans obstacles» doivent être appliquées pour le dimensionnement et l’équipement des places de recharge accessibles aux fauteuils roulants. Hélas, en pratique, ces exigences ne sont pas toujours respectées lors de l’installation des bornes.
Jouer la carte de la sécurité
Si la voiture électrique peut être rechargée à domicile, les personnes handicapées sont moins dépendantes des bornes publiques. Ainsi, les batteries sont toujours pleines le matin et les transferts peuvent être évités. Il est donc préférable d’avoir sa propre prise à la maison.
Pour les longs trajets, une bonne préparation permettra d’échapper aux embûches semées par certaines stations de recharge. Selon la situation de la personne porteuse d’un handicap, il peut être souhaitable de ne pas voyager seule et d’être aidée au moment de la recharge.
En regardant du côté de la Suède, on s’aperçoit qu’il est possible de faire autrement. À Göteborg, Volvo teste des surfaces sur lesquelles la voiture se recharge sans câble. Nous connaissons déjà un système similaire pour les smartphones. Le développement des plaques de recharge par induction semble prometteur et c’est une très bonne nouvelle pour les personnes handicapées.
La diversité de la faune et de la flore du Costa Rica enchante les touristes. Le groupe de voyageurs et de voyageuses de l’ASP a lui aussi succombé à la magie des lieux.
Nadja VenetzL’hiver avait pris possession de la Suisse. Le 2 décembre, tôt le matin, sept personnes en fauteuil roulant, leurs partenaires et la responsable du groupe attendaient à l’aéroport de Zurich le départ du vol pour San José. Cap sur les tropiques.
Le voyage de l’ASP a vite affiché complet. «Les destinations lointaines sont très demandées; il faut être rapide», indique la spécialiste des voyages Manuela Schär, qui
a organisé le circuit au Costa Rica. Le programme de ces vacances actives en Amérique centrale a aussi attiré les gens. C’est d’ailleurs cette combinaison de lieux et d’activités qui a séduit Karin Suter-Erath, sportive en fauteuil roulant. Habituellement, elle préfère organiser elle-même ses voyages, mais là, elle n’a pas pu résister. Kayak, tyrolienne, surf; ce séjour promettait autant d’adrénaline que de nouvelles expériences.
Des iguanes autour de la piscine «J’ai été impressionnée par la végétation et les animaux. La diversité est incroyable», a répondu Karin Suter-Erath lorsque je l’ai interviewée au téléphone, peu après son retour en Suisse, pour qu’elle nous livre ses impressions. Le Costa Rica, «côte riche» en espagnol, recense 500 000 espèces animales. Le groupe en a découvert quelques-unes dès le deuxième jour. Après la visite de San José, la capitale, les vacanciers et vacan-
Groupe de voyage des nouvelles amitiés et d’innombrables impressions
un baudrier et tenant la corde à la main pour freiner, les membres du groupe ont plané de plateforme en plateforme. Chargée d’encadrer sept personnes en fauteuil roulant, l’équipe du parc n’a pas chômé: accrocher et décrocher la personne et veiller à ce qu’il y ait des sièges adaptés entre les plates-formes. Finalement, les fauteuils roulants sont restés à l’entrée. Le personnel a été très serviable. «En cas de besoin, nous avons improvisé.» Il a par exemple été nécessaire d’expliquer que des personnes atteintes de paralysie médullaire ne pouvaient pas être assises sur des chaises en plastique dur sur les plates-formes. Très vite, des coussins ont été trouvés. La tyrolienne a été une belle expérience, mais aussi très fatigante. Heureusement que des journées plus reposantes à la plage figuraient au programme.
nées, car des lois sur l’accessibilité étaient entrées en vigueur. «Ce qu’on a trouvé était plus ou moins adapté, mais on a toujours pu s’arranger.»
Une joyeuse troupe
La plupart des participant·e·s s’étaient inscrit·e·s en couple. Karin Suter-Erath a voyagé avec une amie. Dans sa liste des point forts de ses vacances, elle a placé le groupe en deuxième position. L’ambiance était fabuleuse et Karin restera certainement en contact avec quelques personnes du groupe. Si nos 15 voyageur·euse·s avaient pris le même vol sans se connaître, le 17 décembre, c’était une joyeuse troupe de 15 ami·e·s qui quittait la douceur de la côte pacifique pour retrouver le froid alpin.
cières ont visité le ZooAve Rescue Center qui recueille les animaux sauvages. «C’était très particulier, car nous avons d’abord vu certaines espèces dans le refuge, puis plus tard en pleine nature», a-t-elle raconté. Lors du tour en bateau à travers le parc national, le groupe a aperçu des crocodiles et de nombreux oiseaux exotiques.
Certains hôtes de l’hôtel étaient très inattendus pour la clientèle suisse. «Là-bas, des perroquets multicolores volent comme des moineaux chez nous, c’est spectaculaire.»
«Ou les iguanes qui se baladaient dans le parc de l’hôtel. Au début, j’avais un peu peur. ‹Sont-ils vraiment inoffensifs?›»
De grands frissons
Sur la plage de Jaco, les participant·e·s au voyage ont suivi des cours de surf. Des moniteurs et monitrices spécialement formé·e·s leur ont montré comment faire, puis tout le monde s’est mis à l’eau. Avant de savoir surfer sur les vagues, il faut accepter de boire la tasse.
Au pied du volcan Arenal, le groupe s’est élancé sur une tyrolienne au-dessus de la canopée de la forêt tropicale. Assurés par
L’excursion en kayak a malheureusement dû être annulée. Ce jour-là, les vagues étant trop hautes, le risque était aussi trop élevé. «C’était dommage», a commenté Karin avec regret, «c’était justement ce que j’attendais avec impatience.»
Gastronomie
Le groupe de l’ASP n’a pas seulement apprécié la nature et l’aventure, il a aussi découvert un pays et sa population. Le café est un produit d’exportation important pour ce petit État d’Amérique centrale. Dans une plantation, les membres du groupe ont appris comment le café était cultivé puis transformé. Et lors d’un cours de cuisine, ils ont eux-mêmes concocté des plats régionaux. Le riz, les haricots et le maïs sont utilisés presque partout.
Accessible? Oui, mais ...
L’ASP a conçu le circuit en collaboration avec une organisation partenaire. Spécialisée dans les voyages pour les personnes en fauteuil roulant, «Wheel the World» propose surtout des voyages individuels. «Wheel the World» a préparé le programme, choisi les hébergements et organisé les transferts. Dans le pays, le groupe s’est déplacé en bus équipé d’une plate-forme élévatrice. Mais le Costa Rica est-il accessible en fauteuil roulant? Karin a répondu que sur place des gens avaient raconté que les choses avaient évolué ces dernières an-
Se ressourcer mentalement et se recentrer sur soi-même.
Le samedi 10 juin 2023, un cours de yoga combiné à de la méditation sera organisé au camp «move on» à Yverdon. Aucune connaissance préalable n’est requise. Osez une nouvelle expérience.
Le bon plan estival 2023 promet un programme riche et varié.
Du 22 au 29 juillet, une semaine de vacances actives à Bâle attend les jeunes adultes (de moins de 30 ans) en bonne forme. L’hébergement est prévu à l’auberge de jeunesse, dont la situation centrale est toute proche du Rhin. Peindre des graffitis, s’éclater à Europapark ou explorer la Forêt-Noire environnante: il y en aura pour tous les goûts. Réservez votre place.
COURS DE SWISS-TRACVous avez déjà un Swiss-Trac et souhaitez améliorer votre pratique ou vous êtes curieux·euse de tester cet engin fonctionnel?
Alors le cours de Swiss-Trac du 6 mai 2023 à Küssnacht am Rigi est fait pour vous. En petit groupe, vous apprendrez à l’atteler et à le dételer, et à franchir avec divers obstacles. Des professionnel·le·s sur place vous montreront les réglages qui peuvent vous être utiles.
Mangez-vous et buvez-vous intelligemment? La nutrition est l’un des piliers de notre santé, la base de notre bien-être. Recevez des conseils utiles et faciles à mettre en œuvre au quotidien.
Le 28 avril 2023, dans le cadre d’un cours d’une demi-journée, la diététicienne Bettina Senft vous expliquera ce à quoi vous devez faire attention. Vous recevrez en outre une brochure pratique qui vous aidera au quotidien. Le cours aura lieu à l’hôtel Sempachersee à Nottwil et le nombre de participant·e·s est limité. Faites-vous plaisir tout en découvrant une alimentation saine et délicieuse.
Quelle couleur me va le mieux? Avec quoi puis-je la marier? Quels sont les bons accessoires pour ma tenue?
Fabienne Thali, conseillère en couleurs et en style, répondra à toutes vos questions. Le mardi 9 mai 2023, elle sera à Nottwil à l’hôtel Sempachersee et plongera avec vous dans l’univers de la mode. Elle vous livrera aussi des conseils et astuces pratiques. En deux heures, vous aurez défini un look personnel qui vous mettra en valeur.
Dans toutes les situations de la vie, de bonnes connaissances en premiers secours peuvent sauver des vies en cas d’urgence.
Le Sirmed propose un cours d’une journée le 15 avril et le 7 octobre 2023, à l’Institution de Lavigny-Plein-Soleil à Lausanne. Vous y apprendrez prodiguer les premiers secours en fauteuil roulant. Outre une partie théorique, le cours comprend des exercices pratiques qui permettront d’appliquer les acquis.
Placé·e·s dans diverses situations de risques, vous vous exercerez à faire ce qu’il faut sans vous mettre en danger. Une journée passionnante et riche en enseignements vous attend. Inscrivez-vous sur
Du 21 au 22 janvier 2023 s’est déroulé pour la 2e fois un week-end de ski de fond et de biathlon à la Lenk. Revivons les plus beaux moments de cet évènement organisé en collaboration avec Handiconcept.
Sophie Gnaegi
Samedi matin à 9 heures, ça grelote sur le parking du Centre sportif Kuspo de la Lenk. Nos trois moniteurs d’Handiconcept ont fait le trajet Aigle-Lenk, sans chauffage. Pascal Boisset, notre gentil organisateur (GO), a malencontreusement oublié d’annoncer ce détail à ses compères lorsqu’il a suggéré de covoiturer. Un bon café pour nos moniteurs avant l’arrivée des participant·e·s et le week-end pouvait ensuite débuter dans la bonne humeur.
Après quelques explications, consignes, réglages des luges de ski de fond encore bien au chaud au restaurant du Kuspo, nos participant·e·s ont pu s’élancer sur les pistes, situées juste devant le centre sportif.
Quelques conseils donnés sur les pistes
Pour certain·e·s, c’était une première expérience. En haut d’une petite montée, notre
expert en ski de fond et biathlon, Hugo Müller a donné quelques conseils supplémentaires à Stefan, Matthias et Rudolf. Quelques blagues ont détendu l’atmosphère avant la descente. Pendant ce temps, Manuela, déjà expérimentée dans la discipline, a fait deux petites boucles en plus.
L’après-midi, le groupe a été complété par la venue de Cathleen et de Gabriela. Chacun·e a pu faire un tour, selon son niveau. Tout le monde est revenu quasi en même temps pour profiter de l’après-ski (de fond).
Dimanche matin, une initiation au biathlon était organisée. Hugo Müller a montré aux sportives et sportifs comment tirer depuis une position couchée, comme cela se fait en compétition.
Après quelques essais, d’autres solutions adaptées ont été testées, comme de tirer
avec la carabine en appui sur une caisse. Chacun·e tirait une dizaine de coups et faisait ensuite une petite boucle pour s’activer afin de ne pas avoir froid. Les tirs se sont enchaînés avec brio.
Une bonne ambiance
Bien qu’étant la seule romande du groupe, Cathleen a pris énormément de plaisir. «L’ambiance entre les participipant·e·s et les moniteurs d’Handiconcept est toujours joyeuse, peu importe les conditions météos. Je reviens avec plaisir au cours de ski de fond à La Lenk, car ce n’est pas trop loin de chez moi et que les paysages sont jolis et variés.»
À la suite d’un bon repas, la troupe s’est déplacée au centre du village afin de profiter encore d’autres pistes pour la dernière demi-journée. Chacun·e à son rythme, avec ou sans aide de nos «moteurs- moniteurs», a parcouru une distance d’environ 8 kilomètres. Rien de tel que d’aller boire un chocolat chaud pour finir ce cours en beauté avant de se dire aurevoir.
Location de luges de ski de fond
Que celles et ceux qui souhaitent encore s’essayer au ski de fond cette année, n’hésitent pas à prendre contact avec Pascal Boisset d’Handiconcept pour organiser une location de luge ou un cours en individuel: 079 415 97 69.
Le magasin Siberia Sport à la Brévine, propose aussi deux luges à la location.
Entraîner ses pensées, cela s’apprend aussi. La vie de l’auteur a changé du tout au tout grâce à l’entraînement mental.
Karl EmmeneggerEn tant qu’ancien sportif de haut niveau, le coaching mental m’a toujours fasciné. Malheureusement, cela n’était pas encore très répandu à l’époque où je pratiquais, même si l’on y avait recours de temps à autre comme dopage légal. Il y a un peu plus d’un an, j’ai découvert par hasard une formation de coach mental. Lorsque ma famille l’a su, elle me l’a offerte pour mes 70 ans. Une riche idée!
Nouvelle routine quotidienne
Ce qui m’est arrivé par la suite m’a époustouflé. Après 44 ans d’expérience en fauteuil roulant, je jouissais d’une grande qualité de vie. En fait, je n’avais aucune raison de changer quoi que ce soit.
Pendant la formation, j’ai réalisé des expériences sur moi-même qui se sont répercutées sur mon rythme quotidien. J’ai réduit le temps consacré à mon hygiène corporelle, passant d’une heure à quatre minutes et demie. Le matin au réveil, je me sentais en bien meilleure forme grâce à des pensées positives formulées avant l’endormissement. Autre exemple: je m’étais mis au saxophone deux ans plus tôt. Désormais, quand j’apprends un nouveau morceau, j’effectue d’abord un entraînement mental ciblé. Chez moi, cela divise quasiment de moitié le temps d’apprentissage. Ces effets positifs sur ma vie m’ont incité à développer un coaching mental ciblé pour les personnes en situation de handicap.
Je suis ce que je pense Toute personne victime d’un accident ou d’une maladie grave subit une perte qui est en général clairement visible et perceptible. Les angoisses et les douleurs prennent le dessus et les blessures physiques et psychiques s’accompagnent souvent d’une grande souffrance. La confiance en soi disparaît, de très nombreux espoirs s’effondrent, et le doute ainsi que l’impuissance s’installent.
Pour travailler sur les expériences et les sentiments négatifs, un coach mental bien formé dispose de nombreuses techniques. Pour que les exercices soient efficaces, il faut s’entraîner régulièrement. L’un d’eux consiste par exemple à travailler sur la ligne de vie. Notre vie passée est stockée dans notre subconscient sous forme d’images et d’anecdotes. Guidé·e par le coach mental, l’élève peut évoquer ces images et ces anecdotes et les modifier si nécessaire. Cela
Le coaching mental aide à guider consciemment les pensées. Cela nous permet de modifier ou de parfaire notre comportement.
Tout ce que nous avons vécu est stocké dans notre subconscient. Accéder consciemment à cette mémoire nécessite toutefois un entraînement quotidien. Diverses techniques favorisent la détente ou aident à lutter contre les pensées négatives.
Le coaching mental permet d’accélérer les processus de changement et de les mettre en œuvre plus efficacement. Le traitement des mauvaises expériences peut également être abordé de manière plus ciblée. Le coaching mental peut aider à changer, mais pas à guérir.
permet d’enregistrer différemment les expériences négatives et de créer une nouvelle ligne de vie.
Tenter l’expérience
J’ai éveillé votre curiosité? En 2023, en collaboration avec l’ASP, je proposerai trois dates d’initiation à l’entraînement mental à Nottwil.
Lien vers les trois ateliers www.spv.ch/manifestations (sous Loisirs/Coaching mental)
Un rêve se réalise: désormais, les personnes atteintes d’une paralysie haute peuvent à nouveau skier de manière autonome.
Evelyn SchmidLe TetraSki ouvre de nouvelles voies: équipé d’une commande électronique et piloté grâce à un joystick ou un embout buccal, ce nouveau fauteuil-ski permet aux personnes présentant une paralysie haute de conquérir les pistes. Développé à l’Université de l’Utah (USA), il a été testé midécembre 2022 à Sörenberg (LU). Martin Friedli l’a essayé et il a adoré.
Pour les personnes atteintes d’une paralysie haute, il n’existe que peu de possibilités d’être actives et de faire du sport. Jusqu’à présent, les activités hivernales dans la neige se limitaient pour elles à une expérience passive: quelqu’un d’autre dévalait la pente avec elles. Une descente autonome était exclue. Avec le TetraSki, c’est maintenant possible.
Sentiment de liberté
Martin Friedli, qui a testé le skibob pour nous et pour la télévision suisse, était plutôt sceptique au début. Dans sa jeunesse, il a fait des compétitions de ski avec Beat Feuz. Cela constitue certainement un petit avantage pour diriger un tel engin, mais contraint aussi à une certaine exigence en matière d’expérience de ski. Il n’aura fallu
que quelques descentes pour faire briller ses yeux de joie. Il y a cinq ans, il est retourné sur les pistes pour la première fois depuis son accident. C’était dans un dualski dirigé par un ami. Mais avec le TetraSki, la sensation est tout autre: «Je suis autonome, je dois regarder la qualité de la neige, repérer les passages verglacés et je peux décider à quel endroit j’amorce un virage.»
Il s’améliorait et prenait de l’assurance à chaque descente. Il semblait parfois oublier le moniteur de ski derrière lui, et recevait de moins en moins d’instructions de sa part. Selon lui, le joystick est assez simple à utiliser et le siège est confortable, notamment grâce à un agréable coussin d’assise qui protège des escarres. Martin Friedli a apprécié ce nouveau sentiment de liberté: «C’est une sensation formidable de prendre seul ses virages au rythme que l’on veut. Cela a plus que dépassé mes attentes et je recommencerais dès demain si je le pouvais.»
Une innovation riche en potentiel Sport suisse en fauteuil roulant a fait l’acquisition du TetraSki pour la saison 2022/ 2023 et se place ainsi parmi les pionniers. Thomas Hurni, chef Sport pour tous –loisirs – santé, a découvert l’appareil lors d’un atelier pendant les championnats du monde de para-ski alpin 2019 à Kranskja Gora (Slovénie). Il a pu le tester et a été absolument enthousiasmé dès le début: «J’accompagne depuis des années des personnes paralysées médullaires dans leur apprentissage du ski et je sais que beaucoup d’entre elles adorent faire des virages dans la neige et passer du temps à l’extérieur avec des ami·e·s ou des proches. Mais jusqu’à présent, pour skier soi-même, il fallait avoir une bonne stabilité du tronc et de bonnes fonctions des bras. J’ai donc tout de suite su que le TetraSki permettrait à un autre groupe cible de pratiquer ce loisir excellent pour la santé. Grâce à cette nouvelle offre, nous comblons une lacune dans notre gamme de sports pour tous.»
Né aux États-Unis, cet engin n’est utilisé sur les pistes européennes qu’en Suisse et en France. Aux Pays-Bas, où la topographie est plate, il est possible de faire du TetraSki mais uniquement dans des halles à neige.
Apprendre à former les autres Du 25 au 27 novembre, les concepteurs, venus spécialement d’outre Atlantique, ont formé neuf moniteurs et monitrices de ski des organisations de sport-handicap, Sport suisse en fauteuil roulant, PluSport, Handiconcept et Différences solidaires au maniement du fauteuil-ski. En effet, pour des raisons de sécurité, les descentes en TetraSki sont accompagnées par un moniteur ou une monitrice de ski formé·e qui peut, en cas d’urgence, freiner ou changer de direction à l’aide d’une télécommande ou d’une corde. Mais cette intervention n’a lieu qu’en cas de risque pour le skieur ou la skieuse.
Lors des premiers essais, même les spécialistes handiski les plus expérimenté·e·s ont constaté à quel point il est ardu d’accompagner quelqu’un en TetraSki. Le moniteur ou la monitrice contrôle et assiste les manœuvres difficiles tout en gardant un œil sur la piste afin d’éviter les collisions. Il est possible de prendre le téléski avec la sangle de traction habituelle. Quant au télésiège, il suffit de déplier le châssis comme pour l’uniski ou le dualski.
Le moniteur de ski Fabian Emmenegger, qui a formé Martin Friedli sur l’engin, perçoit un grand potentiel: «Le TetraSki est une formidable innovation pour les personnes dont les fonctions du haut du corps sont fortement restreintes. Suivant le handicap du skieur ou de la skieuse, la commande est soit manuelle soit buccale (en soufflant par la bouche).» Il est ravi de sa première journée de ski et se réjouit que son élève ait progressé aussi vite. «Pour
nous, instructeurs et instructrices, cela demande beaucoup d’attention, car il faut veiller à tout. Une main tient la corde, l’autre la télécommande, il faut se concentrer et réagir immédiatement en cas de nécessité.» Par chance, cela ne fut le cas qu’une seule fois, lorsque le premier virage après le téléski n’a pas été négocié correctement et qu’un arbre s’est soudain trouvé sur le chemin. Skieur et moniteur ont heureusement pu freiner à temps.
Nouvelle offre à partir de 2023/24
Le TetraSki est à Sörenberg depuis janvier 2023, mais ce n’est qu’à partir de la prochaine saison qu’il pourra être officiellement utilisé. Cela laisse le temps à l’équipe de TetraSki de Sörenberg, qui réunit Richard Studer, Fabian Emmenegger, Franz Schöpfer et Davide Bogiani, de décider au cas par cas avec qui l’engin peut être utilisé et d’accumuler le plus de kilomètres de pistes possible, afin que l’appareil fasse le bonheur d’un maximum de skieurs et skieuses l’hiver prochain.
Le TetraSki en action
Play SRF: Skier malgré une forte paralysie médullaire
Le camp de sport et de loisirs «move on» aura lieu à Yverdon du 9 au 11 juin 2023.
Envie de découvrir une activité sportive ou récréative, d’améliorer sa technique en fauteuil roulant ou simplement de s’amuser avec les autres participant·e·s?
Il y en a pour tous les goûts. Du tennis au kayak en passant par la salsa, l’éventail de l’offre est très large.
Informations et inscription: www.spv.ch (Sport/Sport pour tous)
Les cours de formation et de perfectionnement de l’ASP proposent des journées riches en enseignements pour les entraîneurs et entraîneuses motivé·e·s. Que vous travailliez déjà dans le sport en fauteuil roulant ou que vous soyez novice, vous trouverez chez nous le cours qui vous convient. La formation initiale débute par le module de base et le module pratique qui se déroulent sur deux jours consécutifs.
Informations www.spv.ch, rubrique Sport/Formation
La formation en uniski et dualski, qui s’est déroulée du 9 au 11 et du 12 au 14 janvier 2023, a remporté un vif succès malgré le manque de neige.
Sept moniteurs de ski, trois du Tessin et quatre de Suisse alémanique, y ont participé
Pour devenir formateur ou formatrice en uniski/dualski, il faut d’abord suivre un cours de trois jours à Sörenberg. Après cinq jours de pratique chapeautés par un spécialiste, le titre de guide est accordé aux aspirant·e·s. Enfin, l’examen final leur permet de devenir à leur tour spécialistes.
Ilaria, 23 ans, domiciliée à Hottwil (AG), fait partie du nouveau vivier de promotion des athlètes «Para Top Potential» de SSFR.
Quel est ton plat préféré? Les lasagnes de ma grand-mère.
Ta bande-son pendant l’entraînement?
Tout, sauf de la variété et de la musique classique. J’écoute surtout du rock ou de la pop.
Tes hobbies en-dehors du badminton?
Je cuisine et je fais de la pâtisserie ou je retrouve ma famille et mes ami·e·s pour faire quelque chose ensemble.
Ce que les gens doivent absolument savoir sur toi. Je ris beaucoup et j’attrape des fous rires dans les situations les plus improbables.
Netflix ou SRF?
SRF. Je n’ai pas Netflix.
Insta ou Whatsapp?
Whatsapp, pour les échanges avec les ami·e·s et la famille.
Smartphone ou appareil photo reflex?
Smartphone. Je n’utilise l’appareil photo reflex que dans certaines occasions.
Une délégation suisse sera à nouveau présente au tournoi de qualification pour les championnats du monde par équipe.
Une fois de plus, il faudra aller à Antalya (Turquie) du 21 au 26 mars 2023 pour obtenir une place en finale.
L’équipe féminine aura notamment à cœur de réitérer son excellent parcours de 2022. En battant successivement le Mexique, la Lituanie et la Corée du Sud, la Suisse avait brillamment validé son billet pour la finale. En finale, elle ne s’était inclinée que face à la France. Avec deux joueuses dans le Top 40 mondial, l’optimisme est de mise pour 2023.
Quant aux hommes, qui s’étaient classés 8èmes l’an dernier après une victoire et trois défaites, la tâche s’annonce plus compliquée.
«À cause du Covid, les qualifications pour le WTC 2022 ont eu lieu avec les équipes du monde entier. En 2023, elles seront à nouveau réparties en groupes continentaux», explique Eva Stutzki, entraîneuse nationale, qui ajoute: «La Suisse doit s’imposer dans le groupe européen qui est exceptionnellement fort. Malgré tout, nous sommes confiants quant à nos chances de qualification pour les finales de mai.»
Croisons les doigts pour nos deux équipes helvétiques!
Informations
www.itftennis.com
Du 22 janvier au 5 février 2023, l’Engadine était entièrement placée sous le signe de ces disciplines uniques que sont le bob, le para-bob et le skeleton.
Les excellents parabobeurs suisses Jonas Frei et Christopher Stewart étaient en lice avec des objectifs ambitieux. Pour finir, Jonas Frei est devenu le champion du monde en titre et Christofer Stewart a remporté sa 4e Coupe du monde.
Le célèbre club de bobsleigh de Saint-Moritz (SMBC) a fêté ses 125 ans en faisant revivre le «bon vieux temps» au public avec une
course de luges anciennes. Le plus vieux club de bob du monde n’était pas le seul à souffler ses bougies. L’IBSF (International Bobsleigh & Skeleton Federation) célébrait aussi son centenaire: 100 ans déjà qu’elle existe! C’est une grande chance que le parabob ait pu intégrer cette fédération traditionnelle et qu’il ait pu rejoindre la grande fête des CM avec des courses passionnantes et des concerts de célèbres artistes suisses.
Résultats
www.wm2023.ch
Un championnat du monde de curling en fauteuil roulant en double mixte va être organisé pour la deuxième fois.
Richmond (CAN), une banlieue de Vancouver, accueillera l’événement du 4 au 12 mars 2023. Des équipes mixtes de deux joueurs, une femme et un homme, de plus de 20 nations sont attendues. Actuellement, la World Curling Federation (WCF) n’a pas encore livré de détails. Fin janvier 2023, Beatrix
Blauel et Marcel Bodenmann ont remporté le titre lors du premier championnat de Suisse de double mixte 2023 à Wetzikon. Elle et lui représenteront la Suisse aux CM en mars. Parallèlement aux CM en double mixte, les CM-A par équipe se dérouleront à Richmond, mais la Suisse n’a malheureusement pas pu se qualifier.
Informations et résultats
www.worldcurling.org
L’an passé aux ParAthletics, Marcel Hug et Catherine Debrunner ont éclipsé la concurrence internationale en battant cinq records du monde et deux records d’Europe. Qu’en sera-t-il cette année?
Evelyn SchmidSi vous avez manqué l’édition de l’an dernier, il faudra tout faire pour être là cette année, du 25 au 27 mai, lorsque plus de 300 para-athlètes du monde entier s’affronteront pour des places de podium à Nottwil. On s’attend à de nouvelles prouesses de la part des Suisses et des Suissesses, d’autant plus qu’outre les deux prodiges de l’an passé, Manuela Schär, alors blessée, sera également de la partie.
Les ParAthletics auront lieu pour la 9e fois à la Sportarena de Nottwil. L’événement fait partie d’une série de compétitions de sept Grands Prix dans le monde entier. Des athlètes de haut niveau atteint·e·s d’une paralysie médullaire, d’une paralysie cérébrale, d’un handicap visuel ou d’un trouble
de l’apprentissage, mais aussi des sportifs et sportives de petite taille ou ayant subi une amputation seront en lice.
Spectacle garanti
Si l’on compare le Grand Prix de Nottwil à d’autres, on constate que presque nulle part ailleurs on n’enregistre autant de meilleurs résultats. Andreas Heiniger, chef Sport de compétition à l’ASP, l’explique ainsi: «La piste rapide de Nottwil incite les athlètes à s’attaquer aux records existants. C’est pourquoi les courses sur piste sont toujours très spectaculaires. Cela fait plusieurs années que nous avons délibérément fixé la date des ParAthletics à la fin mai, car les conditions météorologiques et les températures sont souvent idéales à cette période, deux
facteurs importants pour réaliser des temps rapides. Par ailleurs, un an avant les Jeux Paralympiques de Paris, on peut s’attendre à ce que toutes les pointures s’y donnent rendez-vous. Car il s’agit déjà de se retrouver en bonne place en vue des places de quota. Et c’est bien connu, la concurrence pousse à se dépasser.»
La Suisse dispose de nombreux atouts en athlétisme. En 2022 les deux tétraplégiques spécialisés dans les courtes distances, Beat Bösch et Fabian Blum, se sont à chaque fois livrés à des duels très serrés. Tous deux ont obtenu deux fois la victoire. Chez les dames, Patricia Eachus et Alexandra Helbling ont montré qu’elles faisaient partie de l’élite mondiale en montant plusieurs fois sur le podium. Une compétition à domicile permet en outre à la relève d’acquérir de l’expérience sur la scène internationale.
Le sport ne sera pas le seul à justifier un déplacement à Nottwil. En dehors du terrain aussi, il y aura de quoi faire, explique le président du CO Erwin Grossenbacher: «L’ambiance est toujours géniale et les visiteurs et visiteuses ont l’occasion de bavarder ensemble. Nous proposons aussi un programme spécial pour les enfants avec un château gonflable et un parcours en fauteuil roulant. Et nos commentateurs livreront moult informations passionnantes sur les performances.» Celles et ceux qui ne pourront pas être sur place auront la possibilité de suivre toutes les compétitions en direct sur parathletics.ch.
Encore plus d’athlétisme?
Il existe également une piste rapide à Arbon TG. Le Mémorial Daniela Jutzeler et les championnats de Suisse s’y tiendront les 18, 20 et 21 mai dans le cadre du «Weltklasse am See». Beaucoup d’athlètes profitent de l’occasion pour pouvoir disputer plusieurs compétitions en peu de temps, sans avoir à aller très loin.
Plus d’informations
www.parathletics.ch und www.weltklasse-am-see.ch
Elle est rapide, très rapide. Que ce soit sur piste ou sur route, en sprint ou sur longue distance, Catherine Debrunner a démontré en 2022 qu’elle avait toute sa place dans l’élite mondiale. Elle raconte sa saison de records et nous livre un aperçu de ses projets.
Linda WiprächtigerCatherine Debrunner pratique l’athlétisme sur piste depuis 20 ans. Aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021, elle remporte l’or et le bronze, suivis par plusieurs records du monde établis l’an dernier. «J’avais besoin de nouveauté, de défi», raconte cette native de Thurgovie. En 2022, Catherine s’est principalement entraînée au Centre olympique de Papendal (NED) chez son coach Arno Mul. Avec lui et ses partenaires d’entraînement Jetze Plat et Rens van de Waterlaat, elle s’est fixé un nouvel objectif pour la saison 2022: participer à un marathon. «J’adore courir les marathons. C’était exactement ce dont j’avais besoin l’an dernier, et je me suis totalement laissée prendre au jeu», s’enthousiasme la jeune femme de 27 ans.
Catherine Debrunner
Il lui aura toutefois fallu un certain temps pour s’habituer aux nouvelles formes d’entraînement, reconnaît Catherine. Son objectif premier était de pouvoir rester assise pendant deux heures dans le fauteuil de course. «Au début, c’était très désagréable. J’avais mal au dos. Mais cela s’est amélioré à chaque entraînement.» Petit à petit, on a allongé les distances et elle a suivi différents cours. De même, l’entraînement technique s’est intensifié pour améliorer son comportement dans les virages, les descentes et les montées. Catherine a ainsi pu prendre confiance en elle et dans son fauteuil de course sur la route.
«L’entraînement au marathon est plus intéressant et varié», estime la Suissesse, connue jusqu’ici comme sprinteuse. «Sur la piste, il y a généralement un bon revêtement et ça roule. Pas besoin de faire attention aux trous. Lors de l’entraînement sur route, il faut être attentif à beaucoup plus de choses», explique-t-elle. «Il faut tenir compte des conditions de la route, il y a parfois des virages serrés et des montées. Il faut être prêt mentalement et c’est épuisant.» Le rapport à la distance constitue aussi une différence essentielle. «Cinq kilomètres ne se ressentent pas du tout de la même manière sur la route que sur la piste. Sur la route, le temps file à toute vitesse.»
Double exploit
Oui, Catherine Debrunner fait définitivement partie des coureuses en fauteuil roulant les plus rapides du monde. Elle a appris à s’isoler et à se concentrer sur elle-même. «Il faut savoir bien doser le temps passé avec des gens et le temps passé seule.»
Et ensuite?
L’athlète raconte qu’elle tient absolument à être au départ à Londres. «Ce sera certainement une expérience particulière pour moi, car j’y ai amélioré le record de parcours.» Berlin, Chicago et New York figurent aussi au programme de l’année. «C’est une toute autre dimension par rapport aux compétitions sur piste. J’apprécie notamment l’inclusion dans le milieu du marathon – nous participons avec les athlètes olympiques. C’est très stimulant.» En peu de temps, Catherine Debrunner est passée du statut de chasseuse à celui de pourchassée. Nous avons hâte de découvrir ses prochains exploits.
Plus
Abbott World Marathon Majors www.worldmarathonmajors.com
C’est comme cela que l’ancien joueur national angolais aime se présenter pour plaisanter, en souriant de toutes ses dents. Il est l’entraîneur des Rolling Rebels du RC St-Gallen.
Nicolas HausammannIl paraît «chill» comme ça, mais le match a à peine commencé que le véritable tempérament de Basil reprend le dessus: gesticulant comme un beau diable, il bondit jusqu’à la ligne de touche qu’il arpente en tentant de donner ses dernières instructions à son équipe, les Rolling Rebels. «J’ai essayé de rester tranquillement assis sur le banc, mais j’ai vu que l’équipe ne dégageait pas la même énergie sur le terrain.»
aux Jeux Olympiques en 1992 et la rencontre avec l’équipe des États-Unis est l’un des temps forts de sa carrière.
Basil, comment en es-tu venu au basket-ball en fauteuil roulant?
L’une de mes cinq enfants fréquentait une école spécialisée. Elle avait une camarade en fauteuil roulant qui voulait jouer au basket-ball. Ma fille m’a spontanément demandé pourquoi je n’entraînais toujours que des piéton·ne·s et je ne m’engageais pas dans le basket en fauteuil. Après une courte phase de réflexion, j’ai contacté Rolf Acklin du RC Züri Oberland, dont j’ai ensuite pu entraîner l’équipe. Mais je voulais aller encore plus loin et j’ai rejoint les Rolling Rebels.
Tu es un basketteur-né, quelles sont les différences avec le basket en fauteuil roulant?
été difficile. Par ailleurs, je dois souvent me lever et hausser le ton pour que les gars se donnent à fond.
As-tu un drill préféré?
La défense un contre un, tout repose là-dessus. J’ai aussi rêvé d’une tactique de jeu, le trailer croisé, que nous appliquons maintenant avec succès pour libérer nos joueurs de centre.
Ce coach de 56 ans travaille comme «inspecteur de rayons x» à l’aéroport de Zurich. Après une carrière de professionnel dans le basket-ball piéton, il est arrivé en Suisse après plusieurs détours par Naples, Udine et Bellinzone, où il a marqué des paniers pour les Reussbühl Running Rebels aux côtés de Roger Getzmann, l’actuel chef du département Sport et loisirs en fauteuil roulant. La 1ère participation de l’Angola
Au début, cela manquait énormément de discipline, à la grande différence du basket-ball piéton. J’avais en outre beaucoup à apprendre en termes de maniement du fauteuil et de positionnement. De plus, aux différences physiques s’ajoutent les capacités en fonction du degré de handicap, la classification. Tout cela était nouveau et semblait compliqué. Au début, cela m’a vraiment donné du fil à retordre.
Quel est le plus grand challenge pour un entraîneur?
Rassembler l’équipe pour qu’elle puisse continuer à évoluer et exploiter ainsi pleinement son potentiel. Définir la tactique en tant que piéton, sans être assis, a d’abord
Tu as déjà participé à un tournoi dans ton pays d’origine, l’Angola, avec une équipe de sélection suisse, et maintenant tu te lances dans un nouveau projet, tu nous en dis plus? C’est vrai. En 2018, la fédération de mon pays nous a invités et nous avons constitué une équipe suisse. Ensuite, on m’a même demandé de prendre en charge l’équipe nationale angolaise. Mais je ne me sentais pas prêt, ni en tant qu’entraîneur ni par rapport à ma situation familiale. Nous sommes désormais déterminés à participer à nouveau au tournoi en novembre 2023 avec des joueurs et des joueuses suisses. Cette fois, nous aurons une équipe plus forte, avec plein de basketteurs nationaux, et nous avons la gagne.
Quels sont tes objectifs avec les Rolling Rebels?
Le titre de champion de Suisse! En tant que joueur, j’ai été sacré champion en LNB avec les Reussbühl Rebels. Maintenant, je veux savoir ce que cela ferait de remporter pareil succès dans le basket en fauteuil. Cela s’annonce bien, nous avons déjà pu vaincre les Dragons à deux reprises cette saison.
Les 10 et 11 mars 2023, la salle de sport du CSP à Nottwil redeviendra le temple du basket-ball et accueillera les meilleurs joueurs et joueuses d’Europe. L’IWBF Coupe d’Europe fera son grand retour au lac de Sempach.
Même si les lieux choisis pour héberger la Coupe d’Europe sont réattribués chaque année, Nottwil reste un incontournable. Chaque fois que les Pilatus Dragons et leur formidable CO de six membres qui en-
5 équipes 100 athlètes et personnel encadrant
matches 100 interventions de bénévoles
heures de diffusion en direct
places en finale
toure le manager de l’équipe, Walter Spuler, posent leur candidature, IWBF Europe saute de joie. Car nulle part ailleurs l’infrastructure n’est plus optimale, l’organisation plus parfaite ni les équipes invitées plus comblées que dans la patrie du champion de Suisse en titre et du vainqueur de la Coupe de Suisse centrale.
Mais la fédération et les équipes en visite ne sont pas les seules à piaffer: «L’impatience est à son comble», confirme Walter Spuler, «la Coupe d’Europe est enfin de retour à Nottwil et nous pouvons nous mesurer à la concurrence internationale chez nous, dans la nouvelle salle de sport. C’est la meilleure publicité pour le basket-ball en fauteuil roulant et cela dépayse les fans.» En effet, si le championnat de Suisse, avec peu d’équipes en lice, peut vite devenir répétitif, les matches internationaux offrent suspense et spectacle contre des adversaires inconnus issus des meilleures ligues européennes.
Cette fois, des équipes de France (CTH de Lannion), d’Israël (Beit-Halochem Haifa), d’Italie (ASD Handicap Sport Varese) et des Pays-Bas (Only Friends) viendront en Suisse. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, des points de classement internationaux et officiels de l’IWBF Europe seront à nouveau en jeu, les tournois de l’an passé ayant été joués hors compétition. Le système de tournoi toutes rondes permettra de déterminer en dix matches les trois meilleures équipes qui se rendront à l’une des trois finales à Cantu (ITA), Badajoz (ESP) ou Yalova (TUR).
Pour ne pas se laisser surprendre par le style de jeu souvent plus physique de ses concurrents, l’équipe locale fait venir des partenaires d’entraînement de Vienne à Nottwil et fait même le voyage en Autriche. «Avant, nous avions souvent besoin d’un match avant de trouver notre rythme», explique le coach Christian Rosenberger. Jouer contre les Sitting Bulls et contre Kielce devrait permettre d’éviter cela. Une amitié de longue date lie les Dragons aux Sitting Bulls autrichiens, dont le niveau de jeu est identique. Contre les Polonais de Kielce, en revanche, les Suisses seront en terrain inconnu. Ils pourront ainsi s’entraîner aux recalibrages en cours de jeu, face à des adversaires quasi impossibles à observer à l’avance.
Chaque année, la fondation MOVE récompense des communes et des villes qui œuvrent en faveur de l’égalité des personnes handicapées.
La lauréate 2022 est la commune d’Arlesheim (Bâle-Campagne). La ville s’engage pour l’inclusion à de nombreux niveaux, du site Web aux manifestations culturelles inclusives, en passant par une infrastructure sans obstacles.
À propos du prix www.move-stiftung.ch
En décembre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié pour la première fois un rapport global sur l’égalité des chances des personnes handicapées en matière de santé. Malgré les améliorations de ces dernières années, le rapport montre que les personnes en situation de handicap continuent de mourir plus tôt, d’être en moins bonne santé et de subir plus de restrictions dans leur vie.
Vers le rapport en anglais
Depuis le 1er janvier 2023, ParaHelp est officiellement membre de l’Aide et soins à domicile Suisse. Une collaboration fructueuse existe déjà depuis de nombreuses années.
Lorsqu’en Suisse, une personne atteinte de paralysie médullaire ou présentant des symptômes similaires est prise en charge, accompagnée et soignée à domicile, les deux organisations s’associent. Mirjana Bosnjakovic, directrice de ParaHelp, parle d’une étape décisive qui sera bénéfique à toutes les parties prenantes. ParaHelp transmet son savoir-faire, familiarise les orga-
nisations de l’ASD aux particularités des soins prodigués aux paralysé·e·s médullaires, et apporte un soutien par ses compétences en paraplégiologie. L’adhésion permet de renforcer le réseau des deux organisations et d’offrir des soins optimaux aux personnes concernées.
Photo (de g. à d.)
Sonja Bietenhard, présidente du conseil d’administration de ParaHelp; Marianne Pfister, co-directrice de l’ASD Suisse; Mirjana Bosnjakovic, directrice de ParaHelp; Thomas Heiniger, président de l’ASD Suisse
Le Conseil national a adopté à une écrasante majorité deux propositions qui contribuent à éviter que les personnes handicapées ayant atteint l’âge de l’AVS ne séjournent inutilement en institution.
La protection sociale des personnes en situation de handicap est nettement restreinte une fois qu’elles ont atteint l’âge de la retraite. Il n’existe en effet plus d’assu-
rance-accidents ou d’assurance-invalidité pour les personnes retraitées. En outre, la liste des moyens auxiliaires de l’AVS est beaucoup moins étendue que celle de l’AI. Enfin, les contributions d’assistance ne sont plus octroyées lorsque l’on atteint l’âge de la retraite. Face à cette situation d’assurance très médiocre, de nombreuses personnes handicapées doivent être placées bien trop tôt dans des EMS.
Les 11 meilleur·e·s para sportifs et sportives de l’année 2022 ont été mis·e·s à l’honneur fin novembre lors de la Swiss Paralympic Night pour leurs médailles et leurs excellentes performances.
L’Allianz Newcomer Award 2022 a été décerné à la joueuse de badminton en fauteuil roulant Ilaria Renggli, originaire d’Argovie. Pour sa première participation aux CM à Tokyo, elle a remporté le bronze
en simple ainsi que le bronze en double dames avec Cynthia Mathez. Cynthia Mathez est quant à elle devenue vice-championne du monde en simple à Tokyo.
Par ailleurs, dans le sport en fauteuil roulant, la handbikeuse Sandra Stöckli s’est vue récompensée pour ses deux médailles de bronze aux CM et sa victoire à la Coupe du monde, tout comme son collègue Benjamin Früh pour sa médaille de bronze aux CE.
MARCHÉ DU TRAVAIL
Bien que l’égalité d’accès au marché du travail soit un point majeur de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, un tiers de ces dernières n’exercent pas d’activité professionnelle en Suisse.
L’entreprise sociale autrichienne myAbility et la fondation suisse MyHandicap (exploitante enableMe.ch) ont donc lancé la plus grande bourse de l’emploi en langue
allemande pour les personnes atteintes d’un handicap et de maladies chroniques en Suisse. Le portail sans obstacles doit rendre la recherche d’emploi aussi simple que possible pour les personnes en situation de handicap et les aider à atteindre leurs objectifs professionnels.
Vers la bourse aux emplois enableme.myability.jobs
Le 24 mars 2023, les personnes handicapées débattront au Palais fédéral des possibilités dont elles disposent pour prendre part à la vie politique.
Toutes les personnes en situation de handicap pouvaient se porter candidates pour les 44 sièges. On peut aussi y assister en tant qu’invité·e.
Informations
www.proinfirmis.ch/ À propos/Session des personnes handicapées
Lors de leur assemblée extraordinaire des délégué·e·s commune, les associations faîtières des personnes handicapées Inclusion Handicap et AGILE. CH ont décidé, avec leur cinquantaine d’associations membres, de co-lancer l’initiative sur l’inclusion.
L’initiative poursuit deux objectifs principaux: le droit à une assistance personnelle et technique, et le libre choix du type de logement et du lieu de résidence. Les deux organisations faîtières veulent, en collaboration avec d’autres forces de la société civile, faire avancer l’égalité de droit et de fait des personnes handicapées. Il est prévu de lancer l’initiative fin avril 2023 et de démarrer la collecte de signatures. L’ASP participera activement à ce processus.
Daniel Galliker fait partie de la clientèle de voyage régulière de l’ASP. Cet Argovien de 50 ans apprécie beaucoup les vacances proposées aux tétraplégiques.
Il raffole du soleil de Ténériffe et de l’effervescence de Londres; il savoure les soirées en bonne compagnie et se départit rarement de son flegme. Au fil du temps, il est devenu à la fois un routard du voyage et un expert en bagages: voici le témoignage de Daniel Galliker.
Ce tétraplégique originaire d’Oberentfelden est un habitué des vacances avec l’Association suisse des paraplégiques. Dessinateur en bâtiment, il y participe en général deux fois par an. Daniel Galliker, premier patient à avoir été enregistré au CSP le 1er octobre 1990, fait partie des clients reconnaissants et satisfaits – qui se sent à l’aise presque partout.
S’il rêve de voir Paris une fois dans sa vie, son année de voyages 2023 débutera par un petit tour en Espagne: Daniel Galliker va plonger pour la deuxième fois dans la capitale, Madrid.
Dani, tu es sans conteste un habitué des voyages. Que t’est-il arrivé de plus fou jusqu’à présent?
Cela ne remonte pas à si longtemps. En juin, à Zurich nous étions tous installés dans l’avion qui devait nous emmener au Portugal quand, tout à coup, il y a eu une annonce: le décollage était impossible, le départ reporté au dimanche matin. Panique à bord: Où allions-nous passer la nuit? À quelle heure partirions-nous le lendemain? Le groupe sera-t-il séparé?
Est-ce que ton sang ne fait qu’un tour dans ces moments-là?
Cela reste limité. Sur le coup, j’ai juste pensé: vous êtes sérieux? Mais une fois débarqué et assis dans mon fauteuil roulant, j’ai retrouvé mon calme. Je ne me laisse pas si facilement gâcher le plaisir. En plus, ce genre d’événement qui nous oblige à improviser reste rare. Les voyages sont tous parfaitement planifiés et organisés. Et les spécialistes de ParaHelp veillent par leur présence
à ce que nous, les participant·e·s, restions calmes et détendu·e·s. Nous savons que nous sommes entre de bonnes mains et que tout se passera bien.
Quelle est la destination qui t’a le plus plu?
En principe, j’aime voyager. Je trouve que c’est beau partout. Mais si je devais choisir une destination, je dirais Ténériffe, ne serait-ce que pour le climat. J’aime la chaleur.
Ce que j’aime moins, ce sont les longs voyages en car. Dix ou douze heures dans un bus, ce n’est plus possible. L’idéal, ce sont les vacances en avion, comme maintenant au Portugal ou aux Îles Canaries.
D’où te vient ce gène du voyage?
Enfant, j’adorais partir en camping avec mes parents en France ou en Italie. Mais avant mon accident, je ne suis parti qu’une seule fois tout seul, au Tessin. Ce n’est qu’une fois en fauteuil roulant que j’ai développé le gène du voyage. Tout a commencé en 2002 par un voyage dans le Piémont.
Quels souvenirs en gardes-tu?
Je me suis dit qu’un peu de changement ne pourrait pas me faire de mal. Après l’accident, je n’avais encore jamais pris ou osé prendre des vacances hors de chez moi. Et je suis tombé sur une annonce qui proposait des vacances pour les tétraplégiques au Piémont. J’ai voulu savoir si cela me conviendrait.
Tu as vite été fixé.
Oui, même si je me suis rendu à Nottwil avec un drôle de sentiment, car je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait, du genre de personnes présentes, si j’allais y arriver. Mais il ne m’a pas fallu longtemps pour voir que cela me convenait. Au bout de 24 heures, ma nervosité s’était envolée. Dans le Piémont, nous avons fait différentes excursions, visité la ville d’Alba et sommes allés voir les vignobles. Si je me souviens bien, nous étions une dizaine de personnes. Cela m’a tellement plu que j’ai régulièrement réservé. Suivant l’offre, je participe deux fois par an à des voyages urbains ou à des vacances balnéaires.
Qu’est-ce que tu préfères?
J’aime les vacances balnéaires – même si je n’aime pas me baigner.
Alors là, il faut que tu m’expliques … (rire) ... Ça a l’air idiot, mais c’est comme ça: les vacances balnéaires sont agréables, on peut faire la grasse matinée, se reposer et s’offrir un verre sur un transat au bord de la piscine ou de la mer. Les voyages urbains sont plus fatigants. Mais cela a aussi son charme: on veut tout découvrir d’une ville. On part donc de bonne heure le matin.
C’est sûrement un avantage d’être quelqu’un de simple, de flexible et d’ouvert à la nouveauté, comme moi.
Qu’en est-il des bagages? Est-ce que tu arrives à boucler ta valise en quelques minutes?
Cela va relativement vite grâce à une méthode. J’ai fait deux listes, une pour les vacances balnéaires et une pour les voyages urbains. Avant de commencer, j’imprime la liste correspondante sur laquelle figure en détail tout ce qu’on doit emporter. Mon assistante prépare les bagages à partir de cette liste. Une deuxième valise est consacrée au matériel de soins qui ne varie presque jamais. Sur ce point, je suis assez tatillon, mais c’est important que rien ne manque.
N’es-tu pas un client excessivement exigeant?
Non, j’ai des goûts modestes. Si un hôtel n’est pas parfait, je ne me plains pas tout de suite. Après tout, je ne fais qu’y dormir. Si la nourriture n’est pas super, on va dans un autre restaurant. Il y a une solution
pour tout, il suffit de le vouloir. Et il ne faut pas être entêté et s’accrocher à certaines habitudes. Le seul point critique, c’est si la porte de la salle de bains était trop étroite pour le fauteuil roulant. Dans ce cas, je le signalerais. Mais cela n’est jamais arrivé jusqu’à présent.
Dans quel pays est-ce particulièrement agréable pour toi en fauteuil roulant et où est-ce plutôt difficile en termes d’infrastructure?
Aux États-Unis, il n’y a aucun problème. Je suis déjà allé en Floride et en Californie. Là-bas, pas besoin de se soucier d’une grande place de parc, et l’accessibilité est tout à fait convenable. C’est plus difficile dans des villes comme Florence, Sienne ou Madrid: même si c’est magnifique, tu es bien secoué quand tu roules sur les pavés. Mais cela ne m’empêche pas d’y aller. Il faut juste prévoir un peu plus de temps et se préparer à affronter des cahots. En plus, la situation s’est améliorée dans de nombreux endroits ces dernières années, que ce soit dans les métros, en termes de WC pour handicapés ou de rampes.
Ténériffe est ta destination préférée pour les vacances balnéaires. Quelle est la ville qui t’a le plus séduit?
Londres offre un nombre incroyable de curiosités et une vie trépidante. Il s’y passe toujours quelque chose. Et je voudrais aussi citer Hambourg, l’ambiance décontractée et conviviale de la ville et du port, j’ai adoré.
Et quelle ville figure sur ta liste de choses à faire avant de mourir?
Paris. Je suppose qu’il y a aussi beaucoup de pavés. Mais cela ne change rien: mon objectif, c’est Paris.
Les journées dans une si grande ville ne sont-elles pas fatigantes?
Si. Après une semaine épuisante à Londres par exemple, je suis content d’avoir deux jours plus calmes pour me reposer à mon retour. Je rentre lessivé, mais je savais ce qui m’attendait avant de partir. En même temps, il n’est pas question pour moi de louper un point du programme et de rester dans ma chambre d’hôtel. Je n’y suis que la nuit. Le reste du temps, je veux voir des choses et satisfaire ma curiosité. Et le soir, je suis rarement le premier à aller me coucher, j’ai en tout cas encore assez d’énergie (petit sourire)
Aimes-tu aussi te laisser surprendre par le côté culinaire?
Je n’ai rien contre la nouveauté et je goûte des choses que je ne connais pas. Ce qui marche toujours: les tapas en Espagne. J’aime manger, et je le fais bien!
Y a-t-il des moments où, en voyage de groupe, vous avez l’impression d’attirer les regards?
Oui, il y en a. Par exemple, quand nous voulons aller boire un verre dans un bar. On peut presque lire dans la tête de certaines personnes: qu’est-ce qu’ils font là? Mais ça m’est complètement égal. De toute façon, la plupart du temps, je ne fais même plus attention à ce genre de regards.
Qu’est-ce que les voyages t’apportent?
De la satisfaction, un peu de bonheur aussi. Je vis avec le groupe de très beaux moments qui restent en mémoire. Et voyager me donne aussi le sentiment de pouvoir entreprendre encore beaucoup de
choses, malgré mon handicap et mon fauteuil roulant. Bien sûr, il y a des obstacles, et ce n’est pas possible de tout faire, comme par exemple visiter un château qui n’a pas d’ascenseur. Ou profiter de la vue du haut d’une tour. Mais cela n’arrive pas si souvent. S’il y a un·e piéton·ne avec nous, il ou elle peut prendre deux ou trois photos avec son téléphone et me faire partager la perspective qu’on a de là-haut ... (sourire)
Est-ce que des amitiés se nouent au sein du groupe?
Oui, on rencontre régulièrement les mêmes personnes. Désormais, il m’arrive de téléphoner à l’un·e ou à l’autre dès que le nouveau programme est disponible. Sadmir Mujanovic, en particulier, est devenu un véritable ami. Nous convenons ensemble du voyage auquel nous voulons nous inscrire. À présent, passer le moins longtemps possible dans le car ou l’avion est devenu un critère important pour moi.
Il doit sûrement arriver des choses curieuses à un grand voyageur comme toi. Tu nous racontes une ou deux anecdotes?
Il y a très longtemps, nous nous étions rendus à Amsterdam en car. À mi-chemin, le chauffeur a annoncé qu’il devrait s’arrêter à la prochaine occasion dans un supermarché pour acheter de la bière, car nous avions bu tout le stock. Il a ajouté qu’il n’avait encore jamais vu ça. Il y a aussi ce camarade de Suisse orientale qui apporte toujours une bouteille de vin blanc à l’aéroport. Nous trinquons alors ensemble
aux vacances avant le départ. Et il y a eu ce moment déconcertant, la fois où à la douane, on nous a demandé de nous lever de notre fauteuil roulant pour nous contrôler.
Comment as-tu réagi?
Placidement. J’ai répondu avec le plus grand calme: Désolé, c’est impossible Certaines personnes sont persuadées que je peux me lever et faire quelques pas. Je dois alors leur expliquer par le menu que je suis paralysé des quatre membres. Je ne m’énerve pas, ça ne sert à rien.
Pourrais-tu donner quelques conseils aux novices?
Je serais ravi de les renseigner. À l’aéroport, par exemple, quand les choses ne se passent pas comme prévu, le maître mot est de garder patience. Et aux personnes indécises qui n’ont encore jamais tenté l’expérience, je dirais: Venez avec nous, ça en vaut la peine.
Pendant les vacances, tu as à tes côtés une personne qui s’occupe de toi, mais que tu ne connais pas avant de partir. Cela ne te dérange pas?
Non. D’abord, nous ne sommes ensemble qu’une semaine. Et ensuite, on peut toujours trouver un arrangement. Cela ne doit pas forcément déboucher sur une amitié pour la vie.
Comment se passe le sommeil?
Aucun problème. Je m’endors dès que ma tête touche l’oreiller. Et s’il y en a un qui ronfle, c’est moi (rires)
Même si Tobias Lackner a dû arrêter le sport de compétition à cause d’une blessure, il est resté fidèle à ses premières amours d’une autre manière: cet autodidacte s’est mis à la photographie et, l’œil collé au viseur, il assiste à de nombreux événements handisport.
Peter BirrerOn dirait un jour de départ en vacances. Sac sur le dos et bagage à la main, Tobias Lackner tire une grosse valise derrière lui. Sauf que dans tout son attirail, il n’y a ni vêtements ni chaussures, mais les accessoires dont il a besoin pour mener à bien sa mission dans la salle de sport du CSP: Tobias Lackner est venu en tant que photographe pour prendre des clichés d’un match de rugby en fauteuil roulant.
Âgé de 28 ans et originaire de Meggen, il va passer son dimanche à immortaliser cet événement sportif, s’adonnant par là même à son hobby. Plus qu’un simple passe-temps, c’est désormais une véritable passion à laquelle il consacre deux jours par semaine. Et aussi pas mal d’argent. Car son matériel lui coûte une petite fortune. Rien que pour l’objectif de 400 mm, il a déboursé 15 000 francs. L’ensemble, avec trois appareils photo et plusieurs objectifs, vaut près de 50 000 francs.
Un travail acharné
Tobias Lackner travaille à 60% comme spécialiste IT à Lucerne, il décroche son master en informatique de gestion et trouve son équilibre dans le sport. Un temps, il est même un pongiste de talent, avant qu’une blessure au pied ne le contraigne à arrêter. Pourtant, jamais il ne renonce au monde du sport. Et c’est comme photographe qu’il y retrouve une place. À l’âge de 19 ans, il s’achète donc sans hésiter un appareil photo d’une valeur de 1000 francs.
Lorsqu’il apprend qu’une agence spécialisée dans l’athlétisme cherche des freelances, il s’inscrit et depuis, il assiste aussi
à des rencontres internationales. Il s’est formé tout seul à l’art de la photographie. «C’est comme dans le sport», dit-il, «il faut s’entraîner sans relâche.»
Notre photographe s’est d’ailleurs découvert une passion pour le handisport. Il se rend aux matches de basket-ball, de rugby et d’athlétisme. Pas seulement pour gagner de l’argent, mais parce qu’il aime cela et qu’il est déterminé à s’améliorer. Il propose souvent gratuitement ses photos aux athlètes intéressé·e·s: «Je suis heureux de pouvoir rendre service. C’est mon côté idéaliste.»
Le camp de sport «move on» de l’ASP, qui dure une semaine à Nottwil et lors duquel les personnes concernées peuvent tester toute une panoplie de disciplines, a désormais une place fixe dans son agenda. Hors de question qu’il manque cela: la date pour 2023 est bloquée.
Son rêve: les Jeux Olympiques 2024
Ces dernières années, il a accumulé et archivé un grand nombre de clichés, «environ 300 000», estime-t-il, dont beaucoup proviennent du handisport. Et l’envie de capturer des instants particuliers, voire de remporter un jour une distinction, ne faiblit pas. En 2024, il aimerait être présent aux Jeux Olympiques de Paris et, dans la foulée, si possible, aux Jeux Paralympiques.
D’ici là, il assistera à moult petits événements, souvent en tant qu’unique photographe, et de temps à autre, il délaissera le sport pour jouer les paparazzi chez les pompiers de Meggen.
Il ne sort jamais sans un petit appareil photo, car il ne veut pas avoir à se dire: «Pourquoi est-ce que je n’ai pas pris mon appareil?» Y a-t-il un paparazzo qui sommeille en lui? Il rit en secouant la tête: «Jamais de la vie! Je suis tout sauf ça.»
Notons enfin qu’il emprunte toujours les transports publics pour se rendre aux événements. Il a certes passé son examen de bateau, mais n’a pas le permis de conduire pour la voiture. «Je m’en sors très bien sans», affirme Tobias qui rassemble son attirail –prêt à mitrailler le match de rugby en fauteuil roulant.
Partez avec nous à la montagne. En Allgäu, il n’y a pas que les sommets et les vallées qui impressionnent, les villes aussi sont fascinantes.
Réservation et informations
Tél. 041 939 54 15, reisen@spv.ch
DATES DE VOYAGE
Date 3–10.6.2023
Inscription jusqu’au 10.3.2023
Groupe max. 10 pers. en fauteuil roulant Prix CHF 1540.– membre actif handicapé Sous réserve de modifications de date et de prix.
orthotec.ch
Le logo du fauteuil roulant dessiné par Rolland Bregy est différent des autres pictogrammes. Plus moderne et énergique, sa forme elliptique et la position inclinée de la personne en fauteuil roulant soulignent le caractère actif des personnes en mouvement.
Vous pouvez commander ces autocollants auprès de l’ASP.
Toutes les informations concernant les modèles disponibles et les modalités d’achat figurent sur le site www.rolliwelt.ch.
Pour moi, la #LibertéDeMouvement, c’est l’indépendance au quotidien.
// Susi
Feldenkrais est une méthode kinésithérapeutique que proposent au CSP deux praticiennes dotées d’une grande expérience: Angelika Gassner Odermatt et Taís Mundo.
La méthode Feldenkrais – beaucoup en ont déjà entendu parler. Mais qui sait ce qui se cache vraiment derrière ce terme? De quelle forme de thérapie s’agit-il?
Les deux praticiennes Angelika Gassner Odermatt et Taís Mundo se partagent un poste à plein temps au CSP et font partie de l’équipe de psychologie. Souvent, la méthode Feldenkrais est associée à la physiothérapie, avec des exercices censés aider à recouvrer une capacité fonctionnelle physique aussi optimale que possible. Cela requiert quelques explications.
Voici comment les deux praticiennes résument la méthode Feldenkrais: «Il s’agit d’une méthode kinési-thérapeutique qui part du principe que l’être humain peut améliorer sa qualité de vie en prenant conscience de séquences de mouvements.»
Un élément-clé du traitement est l’identité des personnes concernées: Qui suis-je? Qu’est-ce que je veux? On évalue par ailleurs le niveau de stress du système nerveux et on réfléchit à la manière de modifier cet état. Les praticiennes tentent ensuite de développer de nouveaux modèles de mouvement.
Compléter l’image corporelle
Le nom de cette méthode extrêmement complexe vient de Moshé Feldenkrais, un scientifique israélien, spécialiste des arts martiaux. Le principe repose sur la perception de soi. Feldenkrais a lui-même déclaré: «Je crée des conditions pour que les gens puissent vivre leur potentiel.»
Cela fonctionne grâce à des mouvements simples mais ciblés. Parfois, le toucher suffit à déclencher des impulsions qui s’accompagnent d’une sensation corporelle positive. «Feldenkrais permet de compléter l’image corporelle – le corps et l’esprit doivent former une seule unité», explique Taís Mundo.
La méthode encourage les gens à ressentir du plaisir lorsqu’ils bougent. Elle soutient toutes celles et ceux dont le corps est fortement sollicité ou qui veulent anticiper les douleurs et prendre les devants pour se sentir bien. Et elle convient aux personnes atteintes de paralysie médullaire qui ne sentent plus leurs jambes, mais qui arrivent à les percevoir en faisant certains mouvements. «Dans ce genre de cas, elles s’entraînent à ressentir l’endroit où se trouvent leurs jambes», affirme Angelika Gassner Odermatt, «si elles y parviennent, cela a un effet positif sur leur bien-être général.»
Autre exemple: la thérapeute guide délicatement la main d’une personne tétraplégique sur son front. «Cela permet de vivre une expérience et d’établir une relation au sein de la structure corporelle.»
Elle lâche alors un mot-clé qui constitue la base de son travail: la neuroplasticité. À force d’entraînement, le cerveau a la capacité de se modifier et de s’adapter, grâce à une thérapie comme celle de Feldenkrais. Les praticiennes ne partent pas d’un déficit physique, mais cherchent plutôt à augmenter continuellement la qualité d’un mouvement agréable.
Favoriser l’orientation interne et externe
L’un des thèmes majeurs dans la thérapie est la douleur. La méthode Feldenkrais favorise l’identification des positions antalgiques et le développement de nouvelles variantes de mouvements. Il s’agit également de prendre conscience de sa posture intérieure, qui se reflète à son tour dans la posture extérieure. «Plus l’image corporelle est complète, plus l’influence sur la perception de la douleur est grande», explique Taís Mundo, «nous essayons avec cette méthode de favoriser l’orientation intérieure et extérieure.»
L’impossible devient possible La méthode Feldenkrais au CSP avec Taís Mundo et Angelika Gassner Odermatt (de g. à d.)
Toutes deux ont travaillé comme infirmières. Le duo fait depuis longtemps partie intégrante du programme thérapeutique du CSP. Une séance dure entre 45 et 60 minutes et a lieu dans l’idéal une fois par semaine.
Les praticiennes de la méthode Feldenkrais tiennent compte des besoins individuels et sont en mesure, grâce à leur vaste expérience, d’adapter le contenu d’une séance. Et elles s’inspirent toujours d’un principe de Moshé Feldenkrais: «L’impossible devient possible, le possible devient facile, le facile devient agréable et l’agréable devient élégant.»
À VOS CÔTÉS
L’architecte Dominik Widmer travaille au Centre construire sans obstacles (CSO) où il est responsable de la Romandie.
Ce Fribourgeois de 53 ans ne manque pas d’expérience. Chaque année, il s’occupe en moyenne d’une quarantaine de projets de transformation qui nécessitent son expertise ou qu’il doit suivre de près. Pourtant, la routine ne s’installe jamais tant les tâches sont spécifiques et parfois surprenantes. Aucun risque donc que Dominik Widmer ne s’ennuie.
Responsable de la Romandie, il se déplace beaucoup car il passe un à deux jours au siège du CSO à Muhen AG, travaille depuis chez lui à Marly FR et rend souvent visite à ses client·e·s. Cela signifie aussi qu’il parcourt quelque 40 000 km en voiture par an.
Au CSO par hasard
Dominik Widmer grandit à Fribourg, étudie l’architecture à l’EPF de Zurich et commence à enrichir son bagage professionnel. Alors qu’il n’est pas opposé à un nouveau défi, le hasard – comme souvent dans la vie – joue en sa faveur. Sa femme apprend par une amie que le CSO recherche un ar-
chitecte francophone. En 2005, Dominik Widmer se présente à Gabriel Peissard, lui aussi fribourgeois et, à cette époque, responsable du département CSO.
Peu de temps après, Dominik Widmer est chargé de tous les projets qui se trouvent en Suisse occidentale. Le métier reste le même qu’à son poste précédent, mais une composante essentielle s’y ajoute. «L’aspect social joue un rôle majeur et donne un sens à notre travail», dit-il, «c’est très motivant.» Il ressent une énorme gratitude de la part des personnes à qui l’on permet de retourner dans leur environnement familier.
Il apprécie par-dessus tout le contact direct avec la clientèle. «Ce sont les besoins des personnes concernées qui déterminent en priorité à quoi doit ressembler une transformation», explique-t-il, «ma mission n’est pas de proposer quelque chose qui est peut-être beau, mais qui n’est absolument pas pratique.» Même si l’esthétique peut bien sûr avoir son importance: «Le critère
essentiel est et reste l’accessibilité. Cela ne nous empêche pas d’essayer d’allier le fonctionnel au décoratif.»
Le hockey sur glace, une autre passion C’est ainsi que travaille Dominik Widmer: toujours orienté vers les solutions et les client·e·s, qu’il s’agisse d’une simple transformation de salle de bains ou de travaux plus complexes dans une maison individuelle nécessitant une cage d’ascenseur. Que les coûts s’élèvent à quelques milliers ou à un demi-million de francs, il est tout feu tout flamme dans chaque projet. Il a toujours repoussé les avances des autres bureaux d’architecture parce qu’il apprécie la liberté d’action et de conception qui lui est accordée au CSO.
Et que fait ce père de trois enfants lorsqu’il ne dessine pas de plans ou n’est pas occupé sur un chantier? Le sport est une autre de ses passions. Dominik aime le jogging et il pratique le hockey sur glace. L’ancien junior de Fribourg-Gottéron jouait autrefois en 2e ligue. Aujourd’hui, il partage une fois par semaine la joie du hockey avec des copains.
Dominik Widmer rayonne de sérénité et de satisfaction. Cela vient peut-être aussi de son travail et de ses rencontres avec des personnes qui doivent réorganiser leur vie: «Malgré leur destin, elles dégagent quelque chose de positif et regardent vers l’avant. Elles m’apprennent énormément.»
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