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LA FIÈVRE DU VOYAGE

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À VOS CÔTÉS

À VOS CÔTÉS

LA FIÈVRE DU VOYAGE

L’Afrique du Sud en fauteuil roulant? Oui!

Karin Jakob adore voyager avec son compagnon Daniel. «Voyager est notre passion», confie-t-elle avant de raconter les aventures qu’ils ont vécues en Afrique du Sud.

Karin Jakob

C’est moi (paraplégique incomplète) qui ai proposé à Daniel (paraplégique complet) de partir en Afrique du Sud. Au début, en imaginant la chaleur, les obstacles et les dangers, il n’était pas sûr de vouloir tenter l’aventure. Mais la curiosité l’a finalement emporté et nous avons feuilleté les guides de voyage et regardé les cartes.

Nous avons décidé de réserver tous les hébergements à l’avance. Cela limite la spontanéité, mais nous épargne le stress quotidien de la recherche d’une chambre accessible en fauteuil roulant. Chez Globetrotter à Berne, Roland Bigler, tétraplégique, et sa collègue Jenny nous ont conseillé un itinéraire.

Par chance, la compagnie aérienne transportant gratuitement les moyens auxiliaires, nous avons donc emporté, par mesure de sécurité, un fauteuil de douche et de WC. Nous avons également pris un kit de conversion de véhicule à monter soimême, l’avons installé sur notre voiture de location avant de prendre la route.

Paracontact I Printemps 2020 La ville de Johannesbourg est en pleine mutation. Autrefois, considérée comme dangereuse, nous n’hésitons pas à explorer seuls cette métropole intéressante. À Soweto, le quartier pauvre, nous visitons un foyer pour personnes handicapées et découvrons comment les résidents y vivent.

Nous quittons Johannesbourg pour atteindre l’est du pays en passant par Blyde River Canyon. Les Sud-Africains essaient manifestement de créer des installations adaptées aux fauteuils roulants, mais certaines rampes d’accès aux sites panoramiques sont très raides et couvertes de dalles posées irrégulièrement. Les toilettes accessibles sont souvent difficiles à trouver.

Big Five Les plaines de l’est abritent les plus grandes réserves d’animaux sauvages. Nous choisissons celle de Timbavati et optons pour un bungalow dans un camp de brousse privé. L’équipe locale nous accueille chaleureusement et pousse Daniel sur les sentiers sablonneux si nécessaire. Deux fois par jour, une sortie en safari est organisée. Mais monter dans un véhicule tout-terrain relève de l’acrobatie pour un voyageur paraplégique et cela n’est possible qu’avec l’aide des guides. Nous sommes vite récompensés car nous ne tardons pas à voir les premiers éléphants. Peu après, nous croisons trois rhinocéros et un troupeau de buffles. Nous observons un groupe de lions à l’af fût et repérons même un léopard. Pendant notre séjour de deux jours complets dans le camp, chaque excursion est un cadeau. Ensuite, les deux jours que nous passons seuls dans le parc national Kruger cons - tituent aussi une expérience formidable.

Coupe de cheveux locale Nous continuons à travers le petit royaume d’Eswatini en direction de la côte, où les températures sont légèrement plus fraîches, puis rejoignons Durban, l’effervescente. Le quartier indien est tout particulièrement animé et c’est là que Daniel décide d’aller chez le coupe-tif. Le salon exigu accueille rarement, voire jamais, d’homme blanc. Fier de cette visite, le coiffeur bombe le torse et fait du bon travail.

Il est temps de repartir vers l’intérieur des terres. Avec un guide local et son Land Cruiser, nous empruntons le col escarpé de Sani tout en suivant à la radio le dernier match de la Coupe du monde de rugby, à l’issue duquel l’Afrique du Sud deviendra championne du monde! Nous longeons ensuite la chaîne de montagnes du Drakensberg pour regagner Johannesbourg.

L’est de l’Afrique du Sud est fascinant, mais aussi très fatigant. Nous ne nous sommes guère octroyé de repos et sommes un peu épuisés, mais heureux car le voyage en valait la peine!

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