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Quand le café renaît sur ses terres
Porté par des résultats positifs en Colombie et au Zimbabwe, Nespresso déploie désormais le programme Reviving Origins en Ouganda, dans la région du Rwenzori. L’objectif reste le même : raviver une caféiculture malmenée et faire revivre un café d’exception.
C’est un coin du continent africain à nul autre pareil, des montagnes dont la beauté fascine depuis des millénaires : les Rwenzori, à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda. La légende raconte qu’elles pourraient bien être les fameuses « montagnes de la Lune » de l’Égypte antique évoquées par Ptolémée, le philosophe grec qui vécut à Alexandrie au II e siècle. Elles ont donné leur nom à une région de l’ouest de l’Ouganda, où les pentes fertiles, le climat, les sols argileux favorisent la pousse d’un café unique, aux notes subtiles d’agrumes, de chocolat noir et de sucre. Pourtant, durant la seconde moitié du XX e siècle, sa production a progressivement baissé, jusqu’à son arrêt complet. Aujourd’hui, grâce au programme Reviving Origins, son exploitation est en pleine renaissance et les consommateurs du monde entier vont pouvoir redécouvrir ce nectar rare.
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Au-delà de redonner vie à des cultures délaissées, cette initiative, mise en œuvre par Nespresso dans le cadre de son programme AAA lancé en 2003, soutient les caféiculteurs locaux, défend leurs savoir-faire et favorise des méthodes de culture respectueuses de l’environnement. Avec des résultats probants, comme ceux que l’on constate dans la région de Caquetà en Colombie et sur les hauts plateaux de l’est du Zimbabwe (lire pages suivantes). En Ouganda, cette collaboration a déjà permis de revenir à une récolte optimisée, permettant de viser la qualité bien plus que la quantité. « Dans mes champs, je travaille mon café selon les standards les plus élevés, pour obtenir une récolte optimale », commence Joseph Kirimbwa, fermier du Rwenzori. Un mode de culture qui a demandé une remise en question de ce qui se faisait jusque-là. « Mon père, comme ceux de sa génération, ne savait pas vraiment comment cultiver le café. Je l’ai compris plus tard, lorsque l’équipe du programme de Nepresso m’a transmis ce savoir-faire. Nos aînés avaient l’habitude d’enlever toutes les cerises d’une branche, quel que soit leur niveau de maturité. Moi, je ne choisis que celles qui sont bien rouges. »
Une culture rémunératrice
Une qualité qui se paie, les producteurs sont ainsi bien mieux rémunérés qu’auparavant. « Grâce à cette manière de travailler le café, j’ai pu gagner suffisamment d’argent pour lancer la construction de ma maison », poursuit Joseph, père d’une famille nombreuse. « J’ai partagé mon expérience avec mes voisins, qui ont également renoué avec la caféiculture. Auparavant, nous ne produisions plus de café, car il rapportait trop peu. Il n’y avait pas de débouchés, à part un marché parallèle, celui de la contrebande au Congo, qui était non seulement illégal mais aussi très risqué. Donc, peu à peu, le café a été délaissé… Jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il pouvait être de nouveau rémunérateur. »

Nespresso permet aux producteurs de la région du Rwenzori de retrouver dans le café une culture rémunératrice.
Aujourd’hui, plus de 2 000 producteurs sont partie prenante du programme Reviving Origins. La plupart sont à la tête d’exploitations de très petites tailles, un demi-hectare en moyenne. Chacun peut suivre une formation sur des sujets très divers : agronomie, développement durable ou encore aspects sociaux et environnementaux. Car le programme contient aussi un volet reforestation, et incite à une approche égalitaire entre femmes et hommes. Rose, l’épouse de Joseph, tient toute sa place dans l’entreprise familiale. Elle est, par exemple, particulièrement efficace dans la récolte des cerises. « L’argent du café nous sert à payer les frais de scolarité de nos six enfants », souligne la jeune femme avec contentement. Dans une région du monde où les droits des plus jeunes ne sont pas toujours respectés, Reviving Origins est aux avant-postes de la lutte contre le travail des enfants, en favorisant leur éducation. Et c’est avec une satisfaction légitime que les fermiers et leur entourage vivent et travaillent mieux.
« C’est ma terre, je l’ai achetée et je l’aime. J’y ai planté 500 plants de café que je cultive avec soin pour avoir les plus belles cerises possible. J’y mets de l’amour parce que je sais que cela me liera à des gens que je ne connais pas, à l’étranger. Ils goûteront ce café et l’apprécieront à sa juste valeur. J’en suis vraiment fier », assure Joseph.

Grâce à l’argent de leurs récoltes, Joseph et Rose Kirimbwa peuvent aujourd’hui payer les frais de scolarité de tous leurs enfants.
Une fois récolté, son café est vendu à un centre d’achat à bon prix, avant d’être acheminé au village de Bugoye vers une centrale de traitement, fondée par l’entreprise locale Agri Evolve en partenariat avec Nespresso. Les cerises y sont séchées naturellement au soleil puis décortiquées, et le café vert est emballé pour l’expédition. Sur place, le contrôle méticuleux de toutes ces étapes permet d’une part aux producteurs de se concentrer exclusivement sur la culture et la récolte, et garantit d’autre part une chaîne de production de haute qualité. À court terme, Joseph a déjà identifié son prochain investissement, une moto, qui lui permettra de parcourir plus rapidement le kilomètre et demi qui le sépare du centre d’achat.

Les récoltes sont vendues à un centre d’achat, avant d’être acheminées à Bugoye pour le séchage.
Au Zimbabwe et en Colombie, un an après…
Grâce au programme Reviving Origins, le café représente un véritable levier de développement. Retour sur deux expériences concluantes.
Lancé ces derniers mois en Ouganda, le programme Reviving Origins a d’abord été introduit en Colombie et au Zimbabwe. Dans notre édition de juin 2019, les lecteurs avaient pu découvrir l’histoire de certains producteurs engagés dans cette aventure. Un an après, leur situation continue d’évoluer positivement. À l’image de Fernando Pedreros, caféiculteur en Colombie. En 2019, il a pu acheter une nouvelle ferme, située tout près d’une école, que ses enfants peuvent rejoindre plus facilement. « Cette année, en vendant du café de meilleure qualité, j’ai augmenté mes revenus et offert à ma famille une vie plus confortable », se félicite-t-il. Bénéficiant de meilleures infrastructures, il a pu encore améliorer sa production de café. En outre, après un voyage en Europe auprès des équipes Nespresso, il est devenu une référence pour les producteurs de sa région, lesquels n’hésitent pas à le contacter pour s’instruire des bonnes pratiques : tailler les branches des caféiers, récolter les cerises arrivées à maturité, cultiver de manière respectueuse pour l’environnement.

En Colombie, Fernando Pedreros a pu acheter une ferme plus proche de l’école, où ses enfants peuvent se rendre sans difficulté.
Désormais, dans la province de Caquetá, près de 1 000 fermiers ont intégré le programme. Des agronomes sont venus tout au long de l’année pour aider à améliorer la qualité de la production des cultivateurs, qui mêlent techniques traditionnelles et innovantes. Comme don Fernando : « Je construis un séchoir solaire. Comme il pleut beaucoup, j’ai besoin de bien sécher le café. »
Autre terre et même constat sur les bénéfices de l’initiative Reviving Origins. Sur les hauts plateaux de l’est du Zimbabwe, les jeunes producteurs sont de plus en plus nombreux à se tourner vers la culture du café, redevenue rémunératrice et gratifiante. Les femmes y trouvent également leur place : elles représentent 47 % des personnes impliquées dans le programme.
Dix-sept d’entre elles composent, par exemple, le groupe Batanai, qui prête de l’argent en cas de souci de trésorerie. Confrontés à une inflation galopante, les producteurs demandent à être payés en dollars. C’est la seule devise acceptée par l’hôpital qui a soigné l’enfant malade d’Annah Ushamba. « Le café a sauvé mon fils », se réjouit-elle. En 2018, cette dernière a vendu 80 % de sa production à Nespresso — soit environ 98 kilos — à un prix six fois plus élevé qu’auparavant. Annah a participé à 11 modules de formation. « Tout cela me permet de produire un café de bien meilleure qualité. Je suis veuve, et je dis parfois que le café est un peu mon mari ; c’est lui qui prend soin de mes six enfants et de moi », explique-t-elle.

Au Zimbabwe, les femmes ont un rôle incontournable dans la caféiculture.
Le caractère sauvage du nouveau café Amaha Awe Uganda

Il faut se laisser emporter par le caractère sauvage de ce café qui rend subtiles des notes de bois de santal et de fleurs élégantes. Sa torréfaction en deux temps, dont la seconde est lente, fait ressortir des saveurs de fruits tropicaux, tout en préservant la sensation en bouche, unique, et l’intensité générale. On l’appréciera en espresso, riche de saveurs, ou en latte macchiato, pour une tasse équilibrée et sucrée, avec une texture corporelle ronde et des notes de biscuit et de fruit. Intensité 8.
L’éveil fruité de Tamuka mu Zimbabwe

Canneberge, fruits rouges et raisin : c’est le surprenant mélange qui confère à ce café une acidité éclatante et un goût fruité. À déguster en latte macchiato, qui fait ressortir ses notes de caramel. Intensité 5.
L’extrême douceur de l’Esperanza de Colombia

Cet arabica est arrondi et équilibré, avec une petite note de céréales. Très doux, il est relevé par une légère pointe d’acidité. En latte macchiato, il développe des arômes de datte et de prune. Intensité 5.









