Fransix Tenda

Né en 1984 à Kinshasa, vit et travaille à Kinshasa.

Zeba, titre de cette vidéo de Fransix Tenda, signi e promenade en Lari, l’un des dialectes du Congo / Brazzaville similaire au Kikongo de la République démocratique du Congo. Avec une grande sobriété de moyens, l’artiste retrace le périple d’un objet rencontré en abondance dans l’espace des villes africaines, une canette en métal qui traverse la ville, tel un objet animé. L’œil de la caméra enregistre ses déplacements et entraîne dans son passage une accumulation de portraits instantanés du paysage urbain. Si la vidéo ne se veut pas un commentaire littéral sur l’état chaotique des villes et les conditions de vie di ciles, elle n’en forme pas moins le portrait de ce paysage urbain empreint de misère. L’objet s’écrase au bout de son périple comme en un commentaire métaphorique et ironique de la condition de la jeunesse africaine. « Zeba dit Lumière Moussala, est une vidéo qui décrypte plus haut l’étendard d’une République démocratique du Congo, source de plusieurs tragédies dont le peuple est victime et que seul rythme le hasard. Cette boite qui devient objet animé manifeste le désespoir de celui qui lutte et qui se confronte à une réalité dont il n’est pas le maître. » Le regard distancié de la caméra qui suit l’objet au ras du sol, dans un environnement montré dans sa nudité, sans tentative d’embellissement, fait de cette vidéo un puissant témoignage d’une réalité complexe. Le bruit de la ville conjugué à celui produit en continu par l’objet dans son déplacement, apporte un rythme vivant à cette traversée qui fonctionne aussi comme un regard anthropologique distancié de la part de l’artiste sur ce paysage désolé.

Born in 1984 in Kinshasa, lives and works in Kinshasa.

Zeba, the title of this video from Fransix Tenda, means promenade in Lari, one of the Congo/ Brazzaville dialects similar to Kikongo, in the Democratic Republic of Congo. e lm was made with minimal means, and retraces the journey of a metal can, ubiquitous in every African village, as it crosses the city like an animate object. e camera follows the can, recording its movements and, as it does so, takes snapshots of the surrounding urban landscape. While the video is not meant to be a literal commentary on the chaos of cities and their di cult living conditions, it still provides a stark portrait of a poverty- stricken urban sprawl. At the end of its journey, the can gets squashed as a metaphorical and ironic commentary on the condition of African youth. Lumière Moussala tells us that Zeba, “is a lm that decodes the banner of the Democratic Republic of Congo, a source of numerous tragedies where the victim is the people and where the only rhythm is chance. e animated can represents the despair of those who are constantly struggling with a reality that they cannot control”. e distanced camera follows the object on the ground with the barest of backdrops. ere is no attempt to embellish, which makes this lm a powerful testimony to a complex reality. e soundtrack blends the noise of the city with the noises made by the object as it moves, bringing a living rhythm to a journey where we see a desolate landscape through Tenda’s distanced, anthropological gaze.

Zeba, 2012 Vidéo couleur 1 min 18 Courtoisie de l’artiste Zeba, 2012 Colour video 1’ 18’’ Courtesy of the artist