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Mobilité
La Covid-19 et l’éducation française
« Une situation qui n’a fait que refl éter le comportement égoïste et indiff érente de ses peuples ».
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José Darío Consuegra Fontalvo
Lic. en Lenguas Modernas con Énfasis en Inglés y Francés e Ingeniería Civil
Arriver en France en temps de Covid n’a pas été la tâche la plus facile du monde. Ça fait un an et demi qu’on ressent les conséquences de l’arrivée de la Covid-19 en Amérique Latine et en Europe, et bien que ce soit vrai que la vaccine est déjà disponible, on n’arrive pas vraiment à penser à une vie complètement normale et similaire à auparavant. Les démarches de double diplôme auxquelles on est assujettis quand on veut venir en France, n’ont pas été écartées par rapport à la réponse des pays sur la menace de la Covid-19, et c’est ici que mon histoire avec la France commence.
On est arrivés à mars 2020, et tout allait bien, la Covid était une réalité qui nous semblait proche, mais qui n’était pas encore sur nos chevilles. Le 6 mars, c’est le tour de la Colombie. Qui penserait que juste une semaine après on ne verrait plus une éducation présentielle, mais que nos vies seraient toutes virtualisées d’un seul coup. Des cours en Visio, le télétravail et d’autres outils ont commencé à faire partie de notre réalité et nos vies immédiates. C’est aussi de cette manière-ci que les doutes sur une expérience d’échange commencent à naître: serai-je capable de m’en aller et arriver à terminer ma formation en France ? Mes plans à futur, sont-ils foutous ? Personne n’avait de réponse et moi non plus. Des courriels vagues échangés entre l’administration française qui avaient l’air d’assurer une éducation en présentiel dès la rentrée 2020 faisaient appel à ce qui serait le début d’un grand problème.
Tout change dans le moment où on reçoit finalement un courriel sur le dossier d’inscription et tout dont on avait besoin pour le faire. C’est bien donc, c’est parti ! Mais non, c’est aussi la galère, des information compliquées à trouver en raison de la crise, pas de volonté de le faire et, finalement, les doutes qui sont toujours présentes en raison de la nouvelle crise Covid-19. On zappe sur ça et on arrive en France (je vais ignorer le fait que l’ambassade a arrêté de fonctionner, que j’ai reçu le visa d’une autre personne sur mon passeport et plein d’autres situations qui ont été marrantes, mais aussi horribles à ce moment-là).
Du coup, on est en France! Il y a des cours en présentiel, mais le résultat : je ne comprends rien. L’éducation française n’est pas du tout moderne, c’était comme si j’avais non seulement voyagé dans l’espace, mais aussi à travers le temps. En quelle année sommes-nous? 1980 ? 1990? Cours magistraux qui ne donnent que des équations et des formules qui,
« Des cours en Visio, le télétravail et d’autres outils ont commencé à faire partie de notre réalité et nos vies immédiates ».
au final, ne servent à rien, un programme fixe dans lequel il est impossible de changer les matières que l’on doit suivre, un cours de français obligatoire (auquel j’ai réussi à échapper), parmi d’autres choses qui ne me font penser qu’à des années en arrière. Était-ce car je suis dans une Grande École d’Ingénieur et donc les stratégies pédagogiques sont déjà fixées ? Cela dure quelques semaines, on a des vacances, et voilà ! On est confinés jusqu’à nouvel ordre (incroyable !).
Le confinement s’est bien passé et les cours sont restés trop théoriques, mais maintenant je ressens quelque chose de différent, et c’est ça : l’indifférence. Les gens ne se soucient pas des mesures prises par le gouvernement contre la Covid, mon école trouve les manières pour nous faire aller à l’école (TPs, examens) et je ne comprends pas pourquoi il y a un besoin si fervent d’aller en présentiel (alors que ce n’est pas mieux que l’enseignement à distance).
C’est janvier qui arrive, la nouvelle année, mais la pandémie continue. Il aurait fallu signaler ça à l’école parce qu’ils continuent avec sa reprise pédagogique comme si rien ne s’était passé, trouvant des trous dans
«Maintenant je ressens quelque chose de diff érent, et c’est ça : l’indiff érence ».
les mesures du gouvernement. On est maintenant en couvre-feu, on ne peut pas sortir sans une attestation de déplacement sur un motif valide après 21 heures.
Et ça s’arrête là, la Covid ne continue pas à baisser malgré la vaccination qui se fait dans toute la France, mais de même que les cas ne baissent pas, ils n’augmentent pas non plus. On est donc enfermé par la situation de la Covid et par le couvre-feu, une mesure qui est maintenant passée de 21h00 à 18h00 et qui se poursuit jusqu’à maintenant (mars 2021).
Pendant tout ce temps il faudra donc se demander : qu’est-ce qui se passe avec les écoles ici en France. Je réponds donc à la question : avec une moyenne de 21.000 nouveaux cas de Covid par jour, 90.000 décès dus à la maladie et une situation qui continue à se dégrader, on pourrait s’attendre à ce qu’un nouveau confinement soit mis en place, ce qui permettrait de diminuer le nombre de cas et de voir enfin la troisième vague.
Mais ce n’est pas le cas, le président continue avec ses illusions que la situation sera bien meilleure à la mi-avril et il continue à avoir les écoles (vecteur très significatif d’infection) ouvertes, avec une éducation supérieure qui se détériore et des étudiants qui (je ne comprends toujours pas pourquoi) veulent à tout prix retourner en présentiel. Dans le cas avec la France, les manifestations ont déjà réussi à gagner quelque degré de présentiel pour les étudiants, mais est-il temps d’y réfléchir ?
De mon côté, je vois un pays qui refuse de faire face à sa situation, qui refuse de reconnaitre sa position actuelle (étant des seuls pays à ne pas avoir une baisse de cas après le début de la vaccination) et qui refuse d’admettre que le couvre-feu n’est plus eff ectif si les gens ne le prennent pas sérieux (et c’est ça le cas, même moi je ne le respecte pas). Finalement, un pays dont son éducation obsolète ne fait que refl éter le comportement indiff érente et égoïste de ses peuples et surtout un président qui ne trouve pas quoi faire pour satisfaire les besoins ou désires de tout le monde.