Un éternel printemps.

Un éternel printemps

E.J.PAUL

L’Atlantide Des colonnes d’Hercule, aux plages santorines, Des bords de l’Antarctique, aux regs du Sahara, Perdue dans les bas fonds des illusions marines, On la voyait partout, aux chants des agoras.

Alors, il avala le soleil…

Sortant du cratère du Teide où il vivait, le diable fut émerveillé .

Jaloux de la beauté et de l'éclat de l'astre du jour, il s’empara du soleil et l'entraîna dans son domaine, au cœur des ténèbres.

L’obscurité s’abattit alors sur le monde, entraînant, mort et destruction.

Le Dieu du ciel, appelé à la rescousse, combattit pied à pied le malin.

La lutte fut longue, âpre, terrible et longtemps incertaine.

Un matin, alors que tout ici bas n’était que désolation, le soleil apparut à nouveau, le Dieu avait vaincu.

Avec les roches avoisinantes,il boucha la cheminée du volcan emprisonnant à tout jamais le démon dans les entrailles de la terre.

A la recherche du temps perdu.

Février 2000, bravant sa peur panique de l'avion,Fido avait accepté l'idée de partir sur l'île de l'éternel printemps.

Négligeant les plages de sable noir et la piscine de l'hôtel, nous avions axé notre séjour sur la grimpe.( grimpe dans les barrancos sur un basalte déroutant pour des grimpeurs de calcaire, grimpe dans le cratère du volcan sur un bonheur de roche abrasive).

Quelques randos dans une végétation luxuriante avaient permis de reposer nos orteils martyrisés par nos chaussons trop petits. Cette année, lourds de quelques quinze ans de plus, nous espérons tirer tout de même notre épingle du jeu au cours de 13 jours d'un programme serré: grimpes et randos entrecoupées, ce coup ci de journées plages.

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"Les Diaboliques" (La Diabolique)

Départ discret, minuit, nuit calme, peut être étoilée, claquements de portières, adieux larmoyants aux chats. Discret vous dis-je!

Accès à l’autoroute, pas encore d’avis de blocage, les panneaux lumineux n’indique que la présence de gibier à la sortie Montpellier Est.Radio trafic annonce une circulation fluide.

Pas d'indépendantistes signalés; ils avaient pourtant annoncé trois jours de blocage de la Catalogne.Aux abords de Narbonne pas d’obligation de sortie.

Pas d'indépendantistes.La frontière est “avalée” sans anicroches malgré quelques traces de dégradations. Pas d'indépendantistes.Girona, fief de Carles Puigdemont, sera bloquée écrivait l'Indépendant dans son édito. La ville devait servir de base de repli aux indépendantistes de Tsunami Democratic. Pas d'indépendantistes là non plus, les terribles “mosos” avaient nettoyé, avec le tact et la délicatesse qu’on leur connaît, toutes les voies de communication.Ronda de Dalt, le périphérique fou de Barcelone, qui devrait attirer tout manifestant qui se respecte, offre une circulation 2

d’une fluidité déconcertante. Toujours pas d'indépendantistes. Ils sont à l’aéroport c’est sûr. Que nenni ils ne sont pas là non plus . Rien ne peut plus nous arrêter...Après nous être livrés aux démarches de routine habituelle, nous passons le contrôle … Enfin, je …

- Vous êtes Jean Paul ? Veuillez me suivre!

Celui qui me dit ça est un guardia civil espagnol, armé d’un pm et revêtu d’un gilet pare-balle, il a l’air mal à l’aise. Un peu gêné, il me prend à l'écart, s’adresse à l'hôtesse chargée des embarquements et lui dit:” Ni lui ni Danièle Paul ne prendront l’avion, faites décharger leurs valises et renvoyez les au comptoir de Vueling!

Monsieur, ne vous inquiétez de rien, suivez moi, nous allons rejoindre votre femme.Nous traversons l’immense aéroport et, au compte gouttes il me lâche ses informations: Daniéla est entre les mains des secouristes du service des urgences qui lui prodiguent des soins, ils m’attendent pour l’amener à la clinique, el Sagrat Cor: clinique privée du centre ville qui a bonne réputation.

Je passe un voile pudique sur la séquence urgence...Aussitôt dehors, tout s’est emballé: Retour à l’aéroport en taxi, récupération des bagages, nouveaux billets. Départ de nuit, arrivée idem, Sur place, notre véhicule et notre hôte nous attendent.C’est pas pour dire mais à côté du Fido, les indépendantistes: Quelle bande de “Bambis” Comme un canard qui a trouvé un couteau.

Barcelone! On y est enfin … “Ronda de Dalt” c’est le périphérique, il faut rouler à la bonne allure sous peine de se faire écharper, trouver la sortie adéquate pour l’aéroport, s'arrêter pour demander confirmation et arriver deux bonnes heures plus tard hyper tendus à destination. Ça, c’était avant!

Ce matin ! Dès le départ, Juliette (c’est la voix de notre GPS) nous avait réprimandé car nous étions partis par St Brès au lieu de Castries, (itinéraire qu’elle préconisait) sur l’autoroute nous nous étions fait maintes fois rappelés à l’ordre pour cause de vitesse excessive. Nous avons sans encombre passé la terrible rocade Barcelonaise pour arriver comme une fleur à la barrière du parking longue durée.Bravo Juliette!

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Parking longue durée! Est-ce le bon, tentative de discussion en espagnol avec l’employé qui prétend ne pas connaître l’espagnol, uniquement le catalan et un peu l’anglais à la rigueur.

Ça, c’était avant!

8h! Devant la barrière automatique, une caméra doit lire notre immatriculation et nous laisser accéder à la place que nous avons réservée il y a de cela deux mois.Technologie mise en échec (Je soupçonne le micocoulier de la maison de nous avoir sauvagement martelé la plaque lorsque nous garons la voiture.) L’intervention d’un factotum règle le problème.

Aéroport Barcelone el Prat, bureau d’enregistrement. Derrière le guichet, une hôtesse sanglée dans l’uniforme aux couleurs de sa compagnie, vérifie nos billets et passeports, pèse nos bagages, nous explique la suite des opérations et nous oriente. Ça, c’était avant!

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9h30 ! Devant les guichets dévolus à notre compagnie, une queue serpente, nous sommes un peu désemparés. Nous devons scanner nous même nos documents d’identité, saisir notre code d’embarquement et nous sommes reconnus par la machine. “Bonjour M et Mme Paul ! Confirmez si c’est bien vous.” “Voici vos étiquettes!” La machine vomit un ruban d’autocollants …

Que faire? nous nous collons à deux japonaises (c’est bien connu, les japonais sont des cracks de la technologie) et les espionnons, elles prennent pitié et nous drivent. Nous fixons nos autocollants sur nos bagages, les passons au scanner. “Bonjour M et Mme Paul! Veuillez confirmer! “ Et nos valises sont aussitôt aspirées, il ne manque plus qu'à passer à la fouille.

Il est tard,voiture de location chargée nous nous dirigeons vers notre lieu de villégiature, errances dans la ville, recherche de la maison, il est tard, notre hôte sera t il là pour nous accueillir? Allons-nous encore galérer pour entrer dans les lieux? Ça, c’était avant!

Sans nous soucier de l’heure (locale ou pas), nous nous dirigeons nanti de notre code secret vers la Safety box qui nous délivre nos clefs.

Ce que j’aime dans les voyages, même si sur le moment c’est très inconfortable,c’est l’imprévu. J’espère que ce séjour qui débute sous les auspices de la technologie nous ménagera quelques surprises.

«Beaucoup de ficelles invisibles dans la tech nous agitent comme des marionnettes» (Sundar Pichai PDG de Google.)

Mystères ou Mystifications?

D'après Robert Charroux​, les archipels des Canaries et des Açores constitueraient les ultimes vestiges d'un continent englouti. Une tradition orale veut que les navigateurs français débarquant en 1406 pour la première fois aux îles Canaries se trouvèrent en présence d'indigènes au teint clair et de taille haute, qui se désignaient eux-mêmes sous le terme de Guanches, mot qui veut dire " homme ", des hommes à la peau blanche, à cheveux blonds ou roux et aux yeux bleus. les Français ont été étonnés de voir que les Guanches se croyaient seuls au monde, persuadés d'être les derniers survivants d'une terrible catastrophe qui, plusieurs millénaires auparavant, avait anéanti l'humanité toute entière.

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Un livre de Jacques Charpentier signale que les Guanches pratiquaient la momification de leurs défunts, ils connaissaient l'écriture, l'astronomie, appréciaient la poésie et bâtissaient des pyramides qui tenaient plus du style de l'Amérique centrale que de l'Egypte.

Le colonel Braghine ( L'énigme de l'Atlantide, 1952) cite une trouvaille dans l'île de Ténérife, d'une soixantaine de momies, environnées d'un grand nombre de poteries et de peaux de lion. ("ce qui a plongé les savants dans une grande perplexité: le lion n'a jamais existé sur ces îles ! ".)

Ces auteurs​, tenants de l'existence de civilisations avancées avant la nôtre, passent pour de merveilleux conteurs n’appuyant leurs théories sur aucun élément scientifique. Cependant, leurs contradicteurs n’ont jamais pu démontrer qu'ils avaient tort. Sur le plan architectural, l’île de Ténérife recèle ​le lieu archéologique le plus spectaculaire de tout l’archipel : le site de Güímar compte plusieurs pyramides à étages, avec une orientation nord-sud sur l’axe du solstice d’été. En 1991, Belmonte, Esteban

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y Aparicio, découvrent que le complexe principal des pyramides est orienté astronomiquement. L'axe principal de ce complexe pointe d'un côté dans la direction du coucher du soleil le jour du solstice d'été, tandis que d'autres murs sont orientés vers le lever du soleil le jour du solstice d'hiver.

Si l’on se réfère à Platon​, les Atlantes étaient bien de grands hommes blonds, mais il leur prête aussi une maîtrise incomparable dans l'art de traiter les métaux et d'édifier les cités. Ce qui est incontestablement à l'opposé des possibilités guanches du XVème siècle, qui n'utilisaient plus qu'un outillage d'os, de pierre ou de bois, et aménageaient des grottes pour y habiter.

Lors de notre voyage précédent sur Gran Canaria,​ nous avions à l’occasion d’une randonnée rencontré Abel Galindo Rodriguez archéologue reconnu , directeur de la revue “Histoire et archéologie” avec qui nous avions longuement discuté. Un peu fermé au début, il s’était lâché et nous avait guidé dans le secteur sacré du Roque Nublo nous racontant longuement l’histoire des Canaries avec ses mythes et ses réalités.

Selon lui, les anciens canariens, d’après les fouilles effectuées, étaient de taille normale ,bruns de peau,aux yeux marrons, aux cheveux noirs: sans doute frisés , leur langue serait proche de celle des touaregs. Le peuple guanche ignorait l'usage des métaux et des tissus et n'utilisait que des outils en pierre. Il nous avait fortement déconseillé la visite des archéo parcs à réserver aux touristes et aux archéomanes. Alors que je lui parlais de momies guanches mises en avant par l’office de tourisme, il me répondit que pour sa part, il n’en avait jamais vu.

- Si vous voulez voir de vraies fouilles allez de ma part voir Johanna sur le champ de fouilles de Mogan. Le lendemain la disciple d’Abel nous accueillait chaleureusement sur le site de “la Cueva de los Gatos” très peu spectaculaire avec vestiges d’habitations primitives et petite quantité d’objets et outils, réalité non théâtralisée mais sans doute plus proche d’un passé non mythifié.

Pour en finir avec les fameuses pyramides:​ Depuis longtemps, les archéologues pensent que les pyramides ont été bâties par des agriculteurs en entassant aux lisières de leurs champs les pierres trouvées en traçant les sillons, ce qui est une pratique ancienne aux îles Canaries. Un acte de vente datant de 1854 de la propriété abritant les pyramides n'en fait nulle 7

mention ; ​elles apparaissent seulement sur un acte de division datant de 1881.​ Il est donc probable qu'elles ont été construites entre ces deux dates et seraient liées à la mise en exploitation de terres pour l’élevage profitable de la cochenille teinturière, alors en expansion aux Canaries.

Espagne éternelle

Tout est réuni en ces lieux pour composer un magnifique tableau: Océan démonté (un peu), maisons cubiques en pisé aux couleurs vives, falaises de basalte travaillées par l'érosion. Mais non, l'Espagne pousse ici un peu sa corne: autoroute bruyante,lignes électriques pendantes et anarchiques ,zone de terre battue jonchée d'immondices et murs de parpaings non crépis... Face à la mer Le jour se lève.Au saut du lit ,la première chose qui saute aux yeux ,c’est l’océan, une mer bleue s’étendant jusque vers l’horizon.À Puerto Rico, personne ne veut perdre sa vue sur l’océan ni sur le

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soleil doux qui semble ne jamais vouloir quitter cette petite vallée du sud de Gran Canaria Tout est conçu pour que tous les résidents du barranco aient l’impression d’avoir la mer à côté , presque au pied de leur lit.Des deux côtés du canyon, les falaises qui s'élèvent jusqu’à 400 , 500 mètres,sont tapissées d’appartements, la vue est magnifique dans cette station à la réputation familiale.La sinueuse mais tranquille route de la corniche relie le port aux sommets.L’envie de descendre à la mer par la volée d’escaliers est grande , tempérée bien sûr par l’idée qu’après il faudra ...remonter.

J'ai senti une odeur de "gel douche"​.

Le baranco de Guayadeque est un haut lieu de la culture canarienne .

L’approche par la route faussement dénommée “camino del précipicio” est aisée,l’itinéraire est constellé de bars, musées et autres attractions touristiques…Le dernier tronçon conduit à un monastère: restos sous terre,souvenirs en tous genres …Quelques maisons rupestres autochtones sont visiblement habitées : chiens de garde, antennes de télé arrimées à la roche.L'accès au sommet du volcan s’effectue à pieds au milieu des plantes grasses en fleurs :cactus, tajinastes, aloès …Nous alternons ensuite entre l’antique chemin muletier et la moins romantique piste pour 4X4.Dans la deuxième partie du trajet où se succèdent anciennes cultures à étages et raides montées sur des pentes de scories pulvérulentes, je suis saisi par une puissante odeur de “gel douche”.Le vent vient du sommet et personne n’est devant moi.Fido est à ce moment là loin derrière.Je peux affirmer avec certitude que la bonne odeur,ce n’est pas moi.Le secteur est constellé d’amandiers ,cerisiers, abricotiers ainsi que de toute la gamme de cactacées que l’on trouve par ici.Fido qui me rejoint sur la lèvre du cratère n’a rien senti.Ce n’est qu’au retour ,en voiture, dans deux virages différents, que nous identifions de concert cette agréable senteur, mélange de frangipane et … Ça sentait bien le “gel douche.

La lave tiède de tes yeux...

Perdus dans le cratère volcanique Dominés par la pointe du Teide tutélaire 9

Difficile de trouver les itinéraires Dans ce labyrinthe de rochers Aux formes photogéniques et démentes A la latitude du Sahara Neige froide au pied des voies Tu as raison ma Lili.

Toujours porter une carotte dans son sac .

Linda ​*** Munis de la carte offerte à l'aéroport par Crocodilo park (pas d'échelle ni de courbes de niveaux, il ne faut pas trop en demander), nous roulions en direction de Fataga: objectif de notre journée d'escalade.

De l'autoroute au barrage d' Ayagaurès,le trajet paraissait tranquille et les indications lumineuses.

La GC 60 passait à mi-chemin par une desgollada.La route bien asphaltée,limitée à 40 km/h, 30 par endroit montait raide depuis quelques kilomètres.

Arrivés au panneau "degollada de Yeguas" une vue fabuleuse s'offrait à nous,imaginez un paysage alpin ou les palmiers remplacent les épicéas , où les chalets sont de blanches haciendas.

C'est beau la montagne ! La descente vertigineuse par une route étroite et rock and roll calme sérieusement notre enthousiasme.

Quelques lacets plus bas, un bus nous fait face,que faire, (nous sommes heureusement "côté montagne") nous nous plaquons contre le rocher,le bus manœuvre vaguement ("côté vide") et bondit en avant ,emportant sa cargaison de passagers.

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Après quelques virages avalés à la vitesse d'une fourmi, nous arrivons au village pour nous entendre dire que nous devons revenir en arrière et accéder à l'école d'escalade par la C502.

C502 qui devient vite un chemin de terre sur lequel nous cahotons un peu.Par pitié pour notre véhicule de location, nous continuons à pieds.

De retour à l'appart, sur le dictionnaire, je découvre qu'une degollada est une gorge étroite. *** Linda Lovelace: actrice dans le film "gorge profonde" (film X vintage.)

Plus que sept Sept péchés capitaux ? Sept mercenaires ? Sept boules de cristal? Que nenni! Sept tunnels nous servant de repères quand nous rentrons le soir.

Avant de les aborder,nous savons qu'il ne nous reste que ... onze kilomètres.

Fido a un procédé mnémotechnique bien à elle qu'elle ne manquera pas de vous divulguer.

1 le sauvage, 2 le galion, 3 l'herbe alignée, 4 La verge, 5 le pin sec, 6 La laitue, 7 Motor grande.

Ascension ensuite de la route de la corniche et nous voilà chez nous.

Plein Tu aurais dû insister pour avoir une C3 diesel, serine Fido (et quand elle serine...) Un panneau Repsol clignote, nous faisant de l’œil. Sitôt garés,un serveur tout de fluo vêtu se jette sur nous (servicio incluido), nous fait manoeuvrer et attend les clefs pour faire le plein. Gasolina 95 : 0,70 € plein : 26 €.

Pan dans le bec le Fido!

Matin à San Juan Il est neuf heures San Juan s'éveille La houle frappe la jetée La Calima va se lever Il est neuf heures ...

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Les retraités tout essoufflés cherchent une forme fantasmée et les "mamies" surmaquillées promènent leur "kiki" toiletté Il est neuf heures ...

Les allemandes peau brûlée attaquent leur sport ,pied au plancher Le parfum à bon marché,embaume l'air à plein nez Il est neuf heures ...

Les balayeurs de vert sanglés poussent leur branche de palmier Les bistrots sentent le café, plus loin s'agitent les épiciers Les collégiens mal éveillés, attendent leur bus, déprimés Il est neuf heures et moi je dois rentrer.

Calcul ... d'épicier.

- Vous avez du lait écrémé?

- Vous voulez dire avec toute la crème ?

- Non, non sans crème.

L'épicière a l'air désolée…

3 jours plus tard,alors que je rentre dans sa boutique, elle me tire par le bras pour me montrer ses rayons où trônent en évidence 3 bricks de "leche desnatada".

Si ça, ça n'est pas du service…

Rituels Déjà 4 jours.

Petit thé au réveil ,revue de presse face à l'atlantique. Liste des courses.

Toilette sommaire.

Attendre 10h . (pas un espagnol digne de ce nom ne s'active avant) En route pour l'Hyper Dino ( je pourrais aller à SPAR mais Dino évoque trop pour moi mes K.U).

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Petit mot gentil à la femme de ménage. (ça peut servir.)

Sur la corniche,salutations et compliments aux mémères à leur chien. (ça met du liant.)

Entrée Hyper Dino: hommages et petit mot pour la tenancière. (investissement) Courses, passage en caisse et ronds de jambes pour la caissière. (ça n'engage à rien.)

Retour à l'appart et direction la piscine.

Echange de banalités avec les espagnols qui prolongent leur conseil syndical au bord de l'eau. (diplomatie) 3 tours de bassin à la nage (réveil musculaire) 1 tour sous l'eau en apnée (travailler le souffle) Douche, au revoir aux espagnols (convivialité) C'est dur la vie d'aventurier!

J . P . P. ça va être mon tour, donc, je révise.

Timbres = cellos ou estampillas...Voilà 3/4 d'h 1h que je fais la queue ; d'abord dans la rue, (c'est ce qui m'a permis de repérer la poste.) puis dans le local. Plus que deux personnes devant moi; en face une préposée soutenue moralement par quatre autres agents aux fonctions mal définies qui tapissent l'arrière-plan. Dans la file, les touristes soufflent bruyamment montrant leur impatience; les locaux prennent leur mal en patience. (certaines mamies utilisent leur pliant) Un vendeur de billets de tombola remonte la file, profitant de cette potentielle clientèle captive…

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Plus qu'une personne; ça va être bref, il vient pour une photocopie.

M... recto verso! C'est délicat le recto verso! Recto : OK , verso, à l'envers...Nouveau recto OK ... Verso ... Caramba encore raté.

Là, les quatre assistantes interviennent. Palabres,réflexions, nouvel échec.

Quelques tâtonnements et c'est à moi. Je débite ma phrase , pas celle préparée, j'adore improviser.

La préposée consulte son ordi, huit timbres pour la France, cela ne se fait pas au hasard. Enfin, elle me tend les fameux "cellos" en disant : - Ah l'informatique!

Sous les bananiers.

Après l'ostéo, la plage.Transats sous le bras,nous nous dirigeons vers la petite anse de sable noir à quelques 200 m de la maison. Après quelques velléités, Fido renonce à la baignade.

Aujourd'hui, c'est repos.

L'oeil de Moscou.

A l'intérieur de l'île, peu de gens dans les rues. Entre les petites maisons aux toits plats, bordées de cactus et de bougainvilliers, on s'attend toujours à voir surgir Zorro, surtout pas Bernardo car nous cherchons des informations. Le centre névralgique de ces petites communautés, c'est le bistro ou le tenancier trouve toujours un de ses habitué qui sait, a un avis sur la question et renseigne avec précision et gentillesse.

Petites canailles(1) Trois petites filles m'interpellent gentiment . - Monsieur! Ne vous baignez pas dans la grande piscine, elle est sale! Il faut aujourd'hui se baigner dans le petit bain! Faisant fi de leur avertissement, je me plonge dans l'eau. Elles se dirigent vers le susnommé petit bain d'où elles se font vertement expulser par la cerbère : Pour se baigner, les enfants doivent être obligatoirement accompagnés d'un adulte! Les crapules!

Petites canailles(2) 14

Derrière le mur de notre terrasse, deux jeunes enfants rient, jouent, se chipotent, se chatouillent : deux véritables petits ours! Un coup de patte sans doute un peu plus appuyé que les autres et les pleurs retentissent. Pas pour longtemps, les rires reprennent, entrecoupés de concerts de faux pets.

Cris de la mère: - Bande de cochons, arrêtez, vous n'avez pas honte!

Silence, rires et petit concours de rots avant d'aller manger. Rires de gamins. Humour universel et efficace, quelle que soit la latitude.

L'or gris

Un monde étrange: Où rouler à 40km /h sur l'autoroute ne déclenche pas un concert de klaxons. Où l'on peut se prélasser tranquillement sur la plage sans gosses braillards, sans cris, sans projection de sable ou coups de ballons intempestifs. Où un funiculaire vous descend à la plage, économisant vos genoux fatigués. Où des restaurants pourtant typiquement espagnols vous servent dès dix neuf heures. Sans parler des soirées où l'on peut participer à un karaoké "Hugues Aufray". Rien d'étonnant à cela : Profitant de l'instabilité dans les pays du Maghreb et de la Méditerranée, les Canariens ont joué à fond la carte: printemps éternel, services de qualité et avantages financiers , offrant aux retraités de l'Union les attraits d'une Floride à l'européenne.

Gran réserva Spécialités mexicaines, méditerranéennes, espagnoles... Nous sommes très peu inspirés. Une asiatique nous demande si nous voulons entrer. - Non merci, nous voulons manger du mouton et des spécialités canariennes. 15

Pas de problèmes, je peux vous faire ça! - Chiche ( adelante en espagnol) Bilan de l'affaire : piments du patron (entrée plus que typique) côtelettes et gigot de broutard agrémentés de sauce mojo , de légumes du moment ainsi que des sempiternelles "papas". Chupito de l'amitié. Détente,discussion: elle et son mari (qui officie en cuisine) sont des chinois de Hong Kong installés ici depuis quelques années. Re - chupito Verdict: Une des meilleure cuisine canarienne de Puerto-Rico.

La nuit des “chasseurs La ville de Puerto Rico est bâtie sur les pentes abruptes d’un barranco.Les résidences s’étalent jusqu’aux sommets des falaises qui dominent la mer.D’en haut, la vue est splendide.Pour éviter aux touristes de redescendre au port,une multitude de restos s’est installée sur les hauteurs.

(Une quinzaine sur un minuscule centre commercial que l’on qualifierait chez nous de supérette). La concurrence y est donc rude et féroce: à l’opposé de l’état d’esprit canarien plus nonchalant et arrangeant. A son passage, le client potentiel est interpellé, harcelé même par une nuée de chasseurs vantant les mérites de leur établissement,un peu comme à Paris, dans le quartier de Pigalle, où les rabatteurs tentent d’attirer vers leurs spectacles de strip tease. Ici, les chasseurs sont : scandinaves ,bataves voire britanniques c’est mieux pour que la clientèle soit en confiance. Une question se pose: Sont -ils les propriétaires qui auraient ,jeunes retraités, investi dans le potentiel touristique de l'île? Où sont ils employés par les canariens afin de servir d’appelants pour les hordes de touristes de l’Europe du nord qui se pressent ici?

Vie nocturne Comme nous rentrons tard de nos folles escapades,nous nous installons sur la terrasse pour prendre le repas du soir. De là haut, nous voyons la rade s'illuminer, les bars ,boîtes et restos clignoter. La nuit festive, très importante dans et pour cette petite ville va pouvoir commencer. Les DJ s surjouent l'enthousiasme,les musiques et les cris se 16

prolongeront jusqu'au petit matin. (Dernière minute: ce soir au Barbacoa , show avec le sosie d'Elvis ,j'ai hâte!)

Coq déplumé!

“Non, la culture française n'est pas morte, affirmer le contraire relève d'un déprimisme primaire” ( Xavier Darcos ). L’usage du français relève ici de l’anecdote voire de l’exotisme, une seule expression française prononcée par un autochtone relève du tour de force, un “au revuaaaar” arraché à un local est un authentique exploit herculéen. A la résidence Scorpio, le personnel d’entretien, l’homme à tout faire et les fournisseurs d’eau sont capables de vous dépanner en espagnol (normal!),allemand (arch so!) norvégien (Uffda, stakkars deg ) … ukrainien!!! Non, pas possible, Djoni le jeune factotum qui répare les fusibles, taille les jardins et équilibre le ph de la piscine ne peut pas parler ukrainien, même si j’ai pour sa connaissance des langues une réelle admiration. Après enquête serrée, questionnements pressants et consultation de wikipédia, je découvre à mon grand soulagement que le drapeau : blanc, jaune et bleu n’est pas celui de l'Ukraine mais des Canaries.

J’ai oublié de signaler (Sorry good game!), mais c’est pour moi vraiment trop douloureux: toutes les personnes rencontrées parlent couramment (enfin je le crois) anglais…

Pez espada J'avais l'opportunité,dans le cadre d'une pêche raisonnée , de partir pêcher l'espadon : 10€ ( bateau , matériel, appâts et photo). Je n'ai pas eu à cœur de m'amuser avec ce magnifique poisson . Même si on le relâche après photo.

N'est pas Hemingway qui veut!

Grand chinois, petit chinois Ici, c'est le chinois espagnol annonce fièrement le panneau qui trône au dessus de la caisse. Un "chinois" donc, c'est une sorte de bazar,magasin 17

fourre tout où s'entassent: cartes postales,valises , pagnes brésiliens,drapeaux, carillons, préservatifs,appâts pour la pêche,papier d'emballage, adhésifs, cordes à linges ... et tout ce qui peut être acheté par tout client téméraire prêt à entrer dans la "gorge du dragon".

Nos jeunes apparenteraient ça à un "Giffy" , un "Babou" où la mise en rayon aurait été effectuée par un magasinier schizophrène.

Dans les débuts, ce magasin était tenu par un vieux chinois qui, pour éviter les vols, escortait les clients dans son antre méphitique. Aujourd'hui, un jeune asiatique coiffé et gominé comme un joueur de foot, attend derrière la caisse, les yeux rivés sur une multitude d'écrans de surveillance quadrillant le moindre recoin de son labyrinthe.

A quatre pas d'ici, dans une ruelle, un "petit" chinois marche sur les pas du grand frère, rêvant d'un jour égaler voire surpasser son modèle et pourquoi pas se parer à son tour du titre de ... Chinois Espagnol.

A l'eau!

Ca fait trois fois qu'elle traverse la petite crique. C'était pas joué d'avance. A notre arrivée ,deux petites allemandes trempaient uniquement leurs mollets: ce qui convenez en n'était pas bon signe. Après avoir passé une première barrière de galets et avancé progressivement d'un pas martial jusqu'à se retrouver dans l'eau jusqu'au ventre, (pause pipi?) elle a démarré sa célèbre brasse indienne de mamette. Elle ressort maintenant non sans avoir expliqué à une touriste intéressée (interloquée) l'usage de ses palmes gants.

La barre de fer Emmelyne est une charmante retraitée qui adore montrer les photos de ses enfants et de ses petits enfants. A ses moments perdus, elle s'adonne à la broderie. Avec son homme, elle est venue aux Canaries chercher le calme et 18

le beau temps. Sur le terrain voisin de leur résidence, un promoteur vient de démarrer un projet immobilier pour le moins opaque. A chaque coup de marteau piqueur géant, la maison de nos amis vibre, le bruit est infernal, la poussière se dépose partout. Sûre de son bon droit, Emmelyne est descendue voir le chef de chantier. A la description de la situation, il a ri.

Vexée, Emmeu a tourné les talons. Pour sa prochaine visite à l'archi,la douce Meumeu a préparé derrière sa porte ... une barre de fer.

Temps X Vu la tenue intergalactique qu'il porte avec aisance, Igor est derrière la caisse. A moins que ce ne soit Grichka. Sa boutique propose:pierres chaudes, alignement cranéo-sacré, Ayurveda, réflexologie plantaire, alimentation bio, médecines douces et ...ostéopathie.

Alors que je lui explique en espagnol que ma femme s'est tordue la cheville.

Il me répond dans un français parfait qu'elle peut avoir rendez vous avec l'ostéopathe pour le lendemain midi. Le Fido, s'est donc fait manipuler pendant une heure et n' a pas manqué de revenir chargée de pâtes à l'épeautre et autre pain complet. (riche en magnésium évidemment.)

Au dessus du volcan Arenas Negras.

On dirait qu’on marche sur les gâteaux secs!

Le chemin qui serpente (lézarde) jusqu’au sommet du volcan Cerrillo est recouvert de lapillis sombres, sortes de crottes de lapin: une cendrée déposée là par d’anciennes éruptions.

La végétation, ici, n'est pas exubérante. A cette altitude et à cette période de l’année il ne fallait pas s’attendre à une explosion de couleurs. Ce début de randonnée un peu monotone passe au milieu de 19

sortes de genêts et de “touffes de ronds points” plus connues sous le nom de “rosalillos de cumbre” (Pterocephalus lasiospermus).

La mer de nuages, très tenace aujourd’hui, masque l’Océan et les îles voisines, seul, le Teide, particulièrement “pelé” en cette saison, émerge de la brume.

2500 m, au bord du cratère maintenant effondré, les strates offrent toute la gamme du blanc crémeux au noir de jais, et c’est avec délice que nous nous glissons dans cette caldera aux pentes raides .

Bug Muldon Entre Granadilla et Vilaflor, à 2,2 Km de Cruz de Tea se trouve un site caché dans un canyon. Nous avons trouvé le barranco de la Martela, magnifique et sauvage. Un peu légers en informations, nous avons hésité à nous engager dans les sentes abruptes et scabreuses qui descendent dans les gorges. Sur la feuille dont nous disposons, le blogueur engage à discuter avec les "équipeurs locaux": Nick et Walther.

Après enquête,nous apprenons que les duettistes ont fait faillite: leur magasin a fermé. Sur les conseils d'un pilier de bar, nous tentons une recherche à l'Intersport de San Isidro puis une investigation dans un petit bar de Cruz de Tea. Rien.

Mais où sont Nick et Walther ?

"Very bad trip" On s’était vu un peu trop beaux! Sûr de notre technologie: le GPS nous avait amené au point de départ; nous savions que le secteur était là, tout proche, il a vraiment fallu s’employer pour arriver au fond d’un canyon sauvage et il faut bien le dire un peu merdeux. Deux voies pas franchement grandioses pour tâter le rocher et un retour acrobatique.

"Ridicule" Voilà bientôt deux ans qu’on y tournait autour. Deux ans déjà que nous avions cherché ce site équipé par les mythiques Nick et Walter.

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Après moultes opérations de repérage, d’un pas décidé nous nous lancions dans les micros rappels d’accès.

En bas, le cadre est glauque, les voies idem, l’équipement en plaquettes parfois artisanales nous amène à penser que Nick et Walter sont de joyeux bricoleurs.

Entre voies terreuses, voies inutilement exposées, V+ incompréhensible, ça calme.

Alors que je jette mon dévolu sur une 6a qui me paraît conforme à nos canons de beauté, deux jeunes allemands surgissent du fond du canyon, un paquet de bonbons à la menthe à la main pour en offrir au Fido qui tousse à s’en décrocher les bronches.

Ce sont de très sympathiques jeunes de la ville de Dresde en voyage de noces: Une belle rencontre.​ Je me lance dans la voie, et honte suprême, butant dans une section exposée, me la laisse terminer par le jeune germain.

(Un rouquin de surcroît.)

Le Bon , le Mufle et les Touristes Aujourd’hui, en mode repérage …

Prudents , nous décidons d’accéder au site de Roque Nublo par le Barranco (= canyon) de Tijarana .

Ce dernier , même s’il est plus profond et vertigineux que son voisin, possède une route moins étroite … Tranquille, était le chauffeur de bus,dans un virage du barranco de Fataga !...Mais pas nous ! Après avoir dépassé l’embranchement du GC 204 qui mène aux falaises de la Sorrueda ( là où le berger à la garote menait paître ses 800 chèvres !), nous progressons en terre inconnue. A Santa Lucia, des champs de figuiers de Barbarie se trouvent à mi-hauteur et dégringolent des murets...Les maisons y sont roses, oranges ou blanches avec des parements de larges pierres grises … Au 21

même endroit, et sur le retour, la senteur “Mystère” nous envahit : difficile de savoir si elle provient des amandiers, des euphorbes balsamiques, ou des majestueux eucalyptus qui bordent la route !... Nous l’avions sentie, pour la 1ère fois, en descendant de la Caldeira de los Marteles, mais impossible de l’identifier, d’autant plus que cette même odeur étrange a ressurgi pendant la traversée d’un long tunnel… Quelques jours plus tard, Juana nous expliquera que le volcan est à l’origine de ces exhalaisons vespérales, savoureux mélange de la plupart des espèces végétales, fortement teinté d’un parfum d’amande amère… Pour l’instant, nous roulons, concentrés et impressionnés par ce profond barranco qui s’étale pendant 30 km , jusqu’à la mer : la vitesse y est limitée à 40 km à l’heure et rares sont ceux qui jouent les bolides ! Nous cherchons en bordure, un accès pédestre vers le Roque Nublo … Ce lieu sacré pour les canariens devrait bien être signalé !!!

En désespoir de cause , nous nous arrêtons, au bar -restaurant d’ Ayacata: un vieux couple y déjeune placidement en terrasse, au milieu des dragonniers, et l’unique serveur (ou patron ), s’affaire , sans nous adresser la parole … Nous réitérons notre “Hola “, mais le bougre ne répond pas !

Puisque ça l’emmerde, nous allons rester au bar, jusqu’à ce qu’il daigne nous remarquer! Peut-être, sa femme l’a-t-elle quitté, ou bien le cuistot lui a posé un lapin et il est seul à faire la cuisine et le service… Mon grand sourire “forcé” lui fait à peine lever la tête pour prendre la commande !” Un café normal et un thé chaud avec du lait “ “por favor”. Dieu s’occupe de traduire en espagnol … Il répond que c’est compliqué et s’éclipse… Nous patientons toujours au bar … Le voilà au bout d’un long moment, après avoir nourri le vieux couple… Pressé, il nous jette presque les tasses sur le comptoir, et ne répond pas quand nous lui demandons la note… Heureusement qu’il n’y a que 2 personnes en terrasse ! Serait-il malentendant, en plus d’être cocu ?

L’envie nous démange de le planter sans payer … Il arrive enfin et se moque de nous quand nous lui demandons si nous sommes loin du Roque Nublo…

Interloqués par sa goujaterie, nous quittons le mufle et sa mufflerie, nous promettant de nous venger sur TripAdvisor !!!...

Le Bon, le Mufle et les Touristes 22

Le Bon. Effectivement , 4 km plus loin, le Roque Nublo nous attend avec son parking pavé, ses panneaux et ses touristes en petite tenue... Le chemin empierré fait vite place à un sentier à l’ombre des grands pins: on est à 1800 m et ça sent la montagne! Le Roque Nublo est un dyke: il se dresse face au rocher de la “ Grenouille “au milieu d’un petit plateau, tous deux , vestiges d’une cheminée de cratère, au fin fond du gigantesque barranco de Tijarana. Difficile de faire une photo intime au milieu de tous les visiteurs !

Après examen des voies d’escalade très engagées et peu équipées, nous regrettons de n’avoir vu aucun grimpeur; nous redescendons et obliquons vers le sentier de la Culata, cheminant à travers bois: d’après le plan, ce chemin descend jusqu’à la ville voisine, puis remonte vers le parking, par un autre versant. Nous dépassons vite un personnage à casquette et au curieux bâton recouvert de bandes blanches et rouges: il vient de prendre une photo et répond rapidement à notre question, avant de s’éclipser ...”la Culata" se trouve trop loin et il n’y a pas d’autre chemin pour remonter jusqu’au parking. Par contre, là-bas, il y a un "mirador"... Pressé, il repart donc vers son “mirador “, nous laissant dans l’expectative ... Sagement , nous irons donc vers ce point de vue ... Nous le rattrapons, alors qu’il photographie le Roque Nublo, sous un autre angle, bien plus loin, et en contre-bas : étrangement, il place toujours l’appareil, au-dessus de son bâton rouge et blanc... Cela fait un moment que nous le suivons, essayant de ne pas le gêner dans ses prises de vue. Une réponse aimable nous encourage : “ les feuilles de la salvia roja (sorte de grande sauge à fleurs 23

rouges grenat ), sont utilisées en assaisonnement … Il continue sa progression vers les rochers sommitaux… Bientôt les pins se font plus rares, la pente plus abrupte et instable... Et soudain, posés sur la roche nue, nous voilà au centre d’un cratère de 26 km de diamètre, formé par plusieurs volcans, il y a 4 à 5 millions d’années! Nous réalisons que nous sommes à l’épicentre de l’île, en apercevant la ville d’Aldea, complètement à l’ouest !

Et voilà aussi, trônant à l’horizon au milieu de la mer et des nuages , l’imposant Teide de Ténérife ! Nous les avions bien distingués au cours de la randonnée à la plage de Gui-Gui, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de Puerto Rico... En fait, le touriste au bâton rouge et blanc est un archéologue originaire de Telde ( ville à 60 km environ au nord-est de Puerto Rico) : il nous explique l’histoire et le diamètre du cratère , et nous avons confirmation que chaque barranco a été creusé par les eaux de ruissellement; quelques rares sources justifient la présence d’un barrage …

Quelques jours plus tard, Juana nous dira qu’avant l’arrivée massive des touristes , l’eau des barrages suffisaient, mais il faut maintenant désaliniser l’eau de mer afin de satisfaire les besoins pour la toilette et les arrosages ...

Quant à la boisson, cette eau n’est pas conseillée et tout le monde boit de l’eau minérale... Nous avons alors pensé avec une douce émotion, au problème similaire dans chaque île des Canaries, ayant connu les déboires intestinaux de certaines personnes, en vacances à Lanzarote... Gui-Gui se prononce “Gouill-gouill” en canarien, et notre archéologue nous regarde d’un autre œil, apprenant notre temps honorable de 5 heures (Aller + Retour), juste pour y faire trempette … Il nous avoue y avoir aussi accédé en bateau! Décidément mis en confiance par les crampons que nous sommes , il nous raconte, tour à tour en anglais ou en espagnol, que le chef aborigène assailli par les espagnols vers les années 1500 ( période de la Renaissance ) , ne s’est pas jeté du haut de la "Fortaleza”, mais d’un autre endroit moins spectaculaire... La “ Fortaleza “ est indiquée sur la route pour les touristes : ce sont des rochers abrupts situés au milieu du barranco de Tijarana... Il nous indique aussi un centre de fouilles, à Puerto Mogan ( 15 min à l’ouest de Puerto Rico), ainsi qu’une randonnée avec un ”tas de cascades” , dans le nord de Gran Canaria , près de Telde. Cela nous changera de la sèche Caldeira de los Marteles, de l’eau stagnante derrière le barrage du barranco de Fataga ou de la petite source de Sorrueda...

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Abel Galindo Rodriguez est à Roque Nublo pour travailler: les photos vont lui servir à alimenter son mémoire …

Le Bon, le Mufle et les Touristes

Les Touristes. Pendant notre conversation, un groupe de jeunes québecquois, anglais et allemands, nous rejoint , amenés par un guide …

Nous n’avons eu besoin de personne, mais nous remercions chaleureusement notre”bon” archéologue: sa photo, au centre du mirador lui sera envoyée par internet. Quelques jours plus tard, nous rencontrerons Juana, sa collègue de fouilles de la “Canada de los Gatos “ à Puerto Mogan , situé 15 mn à l’ouest de Puerto Rico. D’un chaleureux abord, elle nous gratifie aussitôt d’un usfie: il y a deux ans, ils ont dégagé des constructions en pierres sèches datant des premiers aborigènes venus d’Afrique du Nord ; ces derniers ont ainsi abandonné, petit à petit leur habitat troglodyte, les réservant à leurs animaux. Elle nous confirmera que l’île vit en grande

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partie grâce au tourisme: en effet, la plupart des résidences ou restaurants dont les propriétaires ne sont pas des locaux, emploient le maximum de canariens. Certains protestent contre cet état de fait, mais nous nous quittons sur sa dernière phrase :” s’ils ne sont pas contents , ils n’ont qu’à cultiver des pommes de terre”.....

Note : “canada”= bassin d’effondrement d’un ancien cratère.

L’arche perdue Le chemin qui débute à la chosa Wilpred traverse, entre 1 800 et 2 200 m , la zone intermédiaire de la Corona Forestal; plus fraîche, plus humide et aujourd'hui au dessus de la mer de nuages. Au milieu des pins le sentier monte raide, le cheminement est malin, peu balisé, les traces sont rares mais nous sentons que nous y sommes. Quel coquin ce Francisco! 3 h heures que nous montons; à force de scruter les indices, de pister le moindre cairn, germe en nous l'idée que nous ne sommes pas sur le bon chemin.

Conscients de cette erreur d'aiguillage, pour sauver la rando nous continuons à monter. Bien nous en prend: le bombardement volcanique subi par le llano de la rosa ( col qui délimite les deux vallées) ressemble à un désert qui aurait essuyé une pluie de météorites.

Ce paysage me fait irrémédiablement penser au cirque Hipparque d'Hergé (Objectif Lune) où Haddock disait: " Si le cirque Hipparque a besoin d'un clown...

Passé ce paysage lunaire, nous poussons vers le sommet maintenant tout proche, nous ne pouvons pas monter plus haut: la montagne del Limon est le point culminant du secteur.

La raide redescente qui conditionne notre passage au resto est nettement plus rapide .

Pour ponctuer ce semi repos (5h de marche), nous tirons sur le Nord Ouest de l’île que nous ne connaissons pas.

Nous sommes encore en montagne, la température est basse (10° d'écart avec le bord de mer) El Paso del Teide nous tend les bras.

Le facteur sonne toujours deux fois.

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Si on m’avait dit, qu'un jour, je serai heureux de tomber sur un cacamou (broche scellée) et un parabolt...

Nous avons enfin trouvé le point de départ du canyon annoncé comme le plus esthétique de l’île.

Rétroactivement l’accès nous apparaît d'une évidence folle.

Les derniers hectomètres, bien qu’un peu scabreux, nous semblent, somme toute, acceptables.

Nous avons enfin trouvé le point de départ du canyon annoncé comme le plus esthétique de l’île.

La rivière sans retour Los Arcos de Chimoche

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Nous sommes partis du parking, bien fringants, vite rattrapés par le “Ranger” en véhicule tout terrain qui s’assure que nous savons ce que nous allons faire: ” Savez vous qu’une fois engagés, vous ne pourrez pas ressortir avant la fin?

Avez vous un topo?

Ce genre de pratique est l’affaire de spécialistes… “ Satisfait de nos explications, rassuré par nos certitudes, il nous tuyaute même sur le moyen de rentrer lorsque nous serons sorti du lit de “Los Llanos”.

La descente bien équipée est techniquement facile.

Les couleurs, magnifiques dans ce canyon bizarrement éclairé, ne rendent pas sur les photos prises avec le petit appareil .

A un rythme régulier, les grands rappels alternent avec d’autres plus petits; ressauts et toboggans, délicats et glissants, demandent de la vigilance.

Après une dernière rampe bien vicelarde, nous sortons du barranco par quelques pas d’escalade hasardeux.

De la choza Chimoche, retour à la voiture par l’interminable : Ramon caminero.

Je ne connais pas Ramon, ne l’ai jamais vu, mais je peux certifier que: “c’est pas un poney”!

L’auberge espagnole Promenade matinale: peu de brume ce matin, en altitude le Teide est dégagé ,un alizé mollasson souffle un petit air tiède pas désagréable.

Callao salvage, c'est la que nous retrouvons nos amis pour nous faire un resto de poissons; le sud de l’île très touristique n'est pas trop notre tasse de thé contrairement à Poutine et son homologue chinois: Winnie the Pooh qui étaient là il y a deux semaines.

Dans ce secteur de l’île, les vents ne soufflent pas et la température ressentie est plus élevée, c'est donc à raison que cette zone est très prisée des touristes de toutes nationalités.

C'est aussi le coin des hôtels célèbres où les gens se font accompagner en "Cherokee" (c'est Daniel qui me l'a dit.) ou en "Limousine".

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A défaut, on peut s'installer à la terrasse des troquets en face et baver devant tant de luxe.

Voyage au centre de la terre. escalade à "las bovedas"

Très beau site au fond de magnifiques gorges.

Climbingaway signale à propos de ce secteur: Marche d'approche : 15 min en descente raide.

Environnement du site : pied des voies correct pour les jeunes enfants. Je rajouterai: descente vertigineuse et comment descendre les jeunes enfants pour qu'ils puissent jouer au pied des voies?

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Nous sommes seuls, nous ne savons donc rien des voies que nous faisons même si nous avons une petite idée.

Le secteur du haut est à l'intérieur de chaos et de grottes particulièrement photogéniques.

Remontée raide (puisque la descente l'était) sous les aboiements énervés des terribles molosses canariens.

Le pont de la rivière Kwaï Une bien belle journée.

Grâce au bon repérage précédent, nous arrivons vite à pied d’oeuvre.

La descente au fond de ce barranco nous donne accès à un monde minéral fabuleux: grottes creusées par l’érosion (souvent utilisées par les guanches pour cacher leurs momies), coulées de lave aux couleurs changeantes, orgues basaltiques…

La végétation de ce canyon ne diffère pas de ce que nous voyons depuis le début de notre séjour, tabaïbas, dragonniers, raquettes, cactus cierges, sans oublier les sauges qui nous baignent de parfum.

Les premiers rappels suivis de ressauts parfois délicats à négocier nous mettent dans l’ambiance.

Un grand rappel sur cacamus (prononcer cacamous) un peu plus aérien que les autres, mais rien de bien terrible, pimente un peu la descente.

Les rappels s'enchaînent moins rapidement que sur le topo, il faut parfois marcher quelque peu avant de parvenir au suivant puis passer à l’étage inférieur par des toboggans de basalte qui nous ruinent les fonds de pantalons.

Un dernier grand rappel nous permet de voir la mer toute proche et un cheminement sioux nous mène à “la Puente”: magnifique arche de pierre travaillée par l’érosion et ses caprices.

A quelques encablures de là nous entendons et voyons l’autoroute.

Il est temps de s’échapper et de retourner au cimetière d’El Escobonal.

Celui qui a tracé le rectiligne et raide chemin qui parcours le “Lomo de Arastradero” ne doit pas savoir ce que c’est qu’un lacet. C’est tant mieux, ce chemin creusé dans le tuf nous fait passer, les mollets en feu, en un temps record de la mer à plus de 400 m d’altitude.

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Cerise sur le gâteux, un raccourci nous menant directement à la voiture (une “Cactus”) , nous évite un passage au village.

Jamais le dimanche Jour de repos 8h / 9h autant dire l’aube pour un canarien.

Attiré par une musique de kermesse, l’appareil photo en main, j’entreprends une promenade maritime qui va, je n’en doute pas me rapprocher de la source de ce bruit.

La jeunesse du Puertito organise ce dimanche une course pédestre qui va parcourir la ville et se poursuivre dans le Malpais. (Quand je pense à toutes les courses insipides que nous avons faites dans de tristes lotissements…)

Le bénéfice de cette opération ira à l’association contre les “Violences faites aux femmes”.

Sans doute pris pour un autre avec mon Lumix en bandoulière, je me trouve vite sollicité pour prendre en photo quelques stands.

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De retour à la maison, survolté par la vue de tous ces sportifs du dimanche, et certainement un peu frustré de ne pouvoir faire comme eux, je me précipite dans la piscine, il est vrai un peu fraîche, éclaboussé par deux “Bouba et Frisquette ” espagnols qui, malgré l’interdiction formelle affichée en toutes les langues, se font un plaisir de faire péter des bombes.

Hippocrate A l’accueil du Centro de Salud, l'hôtesse nous remplit une fiche : sans papiers. (Nous n’avons pas la carte vitale européenne).

Par ailleurs, le système de santé espagnol, souvent raillé par ceux qui ne le connaissent pas, fonctionne plutôt bien. Ces centros de salud sont réservés aux urgences non vitales.

Dès les papiers d’admission rédigés, on est pris en charge par un médecin assisté d’une infirmière. C’est donc là que Fido s'est fait très efficacement retirer sa mèche hémostatique, elle est donc prête pour de nouvelles aventures.

Restructuration, récupération, il fait très beau à nous le tour d’un nouveau volcan de bord de mer: le Malpaïs. Encore un volcan !

Autour de notre maison on n’en dénombre pas moins de cinq.

Le premier jour du reste de ta vie Une bonne nuit de sommeil a été nécessaire.

Grasse mat 8h, prise de marques, visite aux commerçants.

Tenerife après une période de massacre à tout va semble s'être convertie à la l’écologie (nécessité, mode, moyen de redorer une image et d’attirer les touristes lassés de cette débauche de béton?)

Le petit épicier du SPAR a lui aussi vu le parti qu’il pouvait tirer de cette tendance écolo-bobo: il met en exergue la vente de produits locaux, bio, sans gluten, au détail … Les prix même s’ils restent très modestes ont flambé.

“Poutine et son homologue chinois sont dans le Sud de l'île” nous signale notre hôte: “évitez ce secteur !”

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Pas de problème, nous n’aimons pas cette zone de Ténérife, nous irons donc au restau à pied.

La Charcada est un petit établissement à l’espagnole, abrité, à quelques mètres de la plage qui propose du poisson frais. En attendant les plats, je me livre à mon occupation préférée: observer les autres.

Un petit groupe de collégiens sortant de leur établissement tout proche vient passer le temps de la pause repas au bord de la plage.

Groupe identique à tous les groupes d’ados du monde avec: sa mignonne petite peste qui fait sa star, sa copine plus disgracieuse qui sert de faire valoir, le beau gosse qui tente désespérément de tenir la main de la diva, le geek avec casquette et gros short, le copain bon public qui rit à toutes les vannes et bien sûr, le petit gros qui suit en grignotant. Les garçons se déshabillent (sauf le petit gros), se jettent à l’eau et s’éclaboussent en riant. (sympa la vie scolaire dans les îles!) Séchés ils se précipitent à la gargote du

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coin prendre un bocadillo sous les interpellations joyeuses des vieux qui glandent au soleil.

La journée n’est pas finie, nous partons repérer le premier rappel du canyon de Polegre.

Sur place les indications peu précises nous incitent à nous renseigner auprès de locaux.

Tout le monde a son avis: Un grimpeur de haut niveau (forcément) pense que ce n’est pas ici, il consulte son téléphone GPS, ne trouve rien, interpelle un de ses copain qui s’en fout et finit par renoncer en s’excusant.

Le gérant du local nommé pompeusement: camp de base dit qu’il ne sait pas, il sait sans doute mais garde ses infos secrètes ( si par hasard vous voulez les services d’un professionnel…)

Un Vieux maçon qui traîne dans le coin connait le dernier rappel ( Il habite à côté ) mais ne connaît pas le départ.

Un ado en goguette qui erre dans la nature (il vient de se faire un pet en douce) est affirmatif, il nous décrit le cheminement. Nantis de ces précieuses directives, nous nous avançons dans le vide, descendons dans le barranco mais le fond est désespérément plat ,aucune trace de rappel.

Piteux nous retournons à la voiture.

A l’Ouest rien de nouveau.

Visite à la Doctoresse Victoria Eugenia Marrero Marrero. Médecin libéral, installée à Puertito elle nous annonce ses tarifs avant de commencer la consult, elle donne son avis sur le cas Fido. Comme l'extraction de la mèche est une mini intervention, elle doit être faite au Centre Social (système d'urgence pour les problèmes bénins). Ensuite nous reviendrons la voir. (gratuitement: elle nous a fait un forfait.)

Pour nous remettre, petit restau sympa: soupe de poissons et coquillages (Fido), chopitos (friture de minuscules sépions), chocos (énormes pieuvres à la plancha) , thon grillé à l'ail (Fido) et quesillo pour Fido le tout arrosé d'un rouge local. A ce rythme, il va nous pousser des nageoires... ou des tentacules.

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Retour à la maison pour s'occuper de nos comptes et enclencher les assurances pour le vol annulé.

"Papy (et mamie) fait (font) de la résistance"

Grimper a Tamadaya c’est tout un cheminement. C’est une plongée dans un monde minéral parsemé de cactus , de dragonniers, tajinastes, sauges odorantes, figuiers de barbarie… Où il faut longer de petites maisons accrochées au flanc du barranco, saluer une mamie qui bien que nous ayant vu arriver de loin fait la surprise et invite à prendre en photo sa charmante maison en équilibre au bord du vide.C’est aussi, arrivés en bas, progresser

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dans un un canyon sec jusqu’à un site d’escalade où… si tu ne sais pas poser les pieds, tu peux te rhabiller.

"On connait la chanson."

Visite de contrôle chez la toubib qui gobe les billets de 50 avec la promptitude du caméléon attrapant une mouche avec sa langue: OK Escalade Ortiz secteur Vivac.

“Trafic” Arico abajo, le parking est plein.

Le canyon fourmille de grimpeurs.

Quelle ébullition sur ce site habituellement calme.

Deux Allemands retentent inlassablement le même pas, du même projet, échouent, insistent, chutent et recommencent jusqu’à la nuit tombée. .

Des Anglais toujours aussi arrogants et malpolis squattent un secteur et n’entendent pas le lâcher. Un Mexicain, après avoir tenté de “gratter l’amitié”, se lance dans la voie du Fido dès qu’elle la libère et regrette sans doute d’avoir sous estimé l’ "abuelita”. Des Austro-Suédois se délectent, sous nos œillades impatientes et assassines, de la voie sympa que nous lorgnons, se refaisant l’ascension pas après pas.​ ​De jeunes Français très investis et verbeux, circulent dans le barranco, matelas de chute sur le dos; ils s'arrêtent parfois près d’un bloc, discutent beaucoup, évaluent, soupèsent pour en fin de compte, peu grimper.Comme vous le voyez, difficile de se faufiler et trouver une voie libre. Nos tribulations vont nous mener loin de la foule au pied de deux nouvelles mignonnes petites voies que nous avions jusque là négligées.

Le facteur sonne toujours 3 fois.

Année 2000 , Arico (Ortiz) est un site en pleine expansion, les voies sont nouvelles,adhérentes, atypiques et bien équipées. 7 jours de grimpe sur un séjour d'une semaine, nous ne nous interdisons rien le seul problème est la route d'accès non goudronnée…

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Année deux mille seize, nous en avons évidemment rabattu, les classiques sont maintenant bien patinées . Entorse de la cheville pour Fido dès le troisième jour, nous devons assurer et jouer profil bas.

Quoi que…

A l'orgueil, nous réussissons quelques belles voies.

Année 2018 ... Partis pleins d'espoir dans le but de nous étalonner sur un site qui reste une référence en matière de grimpe sur basalte, nous avons: 1 manqué la route et poursuivi notre chemin sur un étroite piste de 7 km2 eu du mal à retrouver une voie sur laquelle Fido s'était illustrée par le passé3 égaré une polaire.La sortie d'escalade s'est bien déroulée : le physique tient à peu près , pour le mental ... Je m'inquiète El salto del pastor.

On l’avait pas vu arriver celui là , pourtant on accède au baranco par un seul et unique chemin. Le Fido avait cru voir une forme bondir sur les pentes caillouteuses. Ce petit moustachu se présente donc comme le berger. Il tient à la main un grand bâton lisse emmanché d’une très longue pointe. Je crois comprendre après quelques explications qu’il utilise son engin comme une perche pour dévaler les pentes et sauter de rocher en rocher, c’est ainsi qu’il est arrivé en douce sans se faire remarquer.

Fido comme de juste lui demande une démonstration qu’elle ne manque pas de mitrailler.

Nous discutons avec notre “nouveau compagnon'' content de son effet, content de pouvoir échanger avec des touristes, vu que les hippies allemands qui vivent nus et squattent les grottes du canyon ne lui adressent pas la parole.

A la nuit tombée nous prenons le chemin du retour, nous frayant un passage au milieu de la horde de chèvres venue chercher eau et nourriture dans cette oasis.

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Et l'eau!

Précipitation: Quoi de plus banal qu'un pin? Passé Vilafor le chemin muletier monte raide dans la couronne de pins qui s'enroule autour du Teide, entre 1500 et 1900 m d'altitude. Nous ne tardons pas à être rattrapés par une chape de brume que déchire parfois le souffle des alizés. A une croisée de chemins, Fido me fait remarquer: "c'est étrange, il ne pleut parfois que sur quelques mètres carrés." Passée la lèvre du volcan, nous laissons derrière nous brumes et nuages qui s'étalent à nos pieds comme un véritable océan.

Condensation:​Sur le chemin du retour, il faut replonger dans la purée de pois, chaque passage auprès d'un pin s'apparente à une véritable douche: sous les arbres, la pluie tombe à grosses gouttes. Nous comprenons alors que le brouillard piégé par les aiguilles des pins se condense et tombe au sol au voisinage des arbres à la manière d'une pluie. Après vérification, nous apprenons que lors de la conquête des Canaries, les conquistadors avaient constaté que les indigènes utilisaient des arbres -fontaines pour récolter de l'eau.

Confirmation : A la Cueva del Mar, le patron, toujours prêt à mettre en avant les richesses de son île, nous propose son eau de brume et pour nous expliquer son origine va nous chercher un petit filet : dispositif qui, imitant la nature, capte l'eau des nuages. (20 l par m 2) Le kilomètre canarien ( logique floue?)

Pendant des siècles, les chemins ondulants (très peu) au milieu de cactus, pinèdes et champs de lave ont été le seul moyen de communication entre les différents secteurs de l'Île. Bien entretenus, ils proposent au marcheur un basalte bien lustré et une pouzzolane agréable à la semelle. Depuis peu balisés, les panneaux, chichement répartis, diffusent leurs ​indications en kilomètres. ​Telle “circular” de trois km et demi se réalise en deux heures ventre à terre. Telle autre vuelta de 7,5 km se fera elle aussi en deux heures.

Je ne vous parle pas des 8,5 km à faire en 9 h ou des 11,7 km parcourus en presque 8 h.

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- “ Aujourd’hui, tu ne peux pas faire le tour des “Roques” c’est jour de chasse “. Me dit le garde rural. “ Mais tu peux partir tout droit dans cette direction, c’est très beau. A 16 h 30 si tu arrives à la balise 41 reviens impérativement, la battue commence à cette heure dans ce secteur.

- C’est loin?

- Quelques kilomètres.

- Combien? Deux? Cinq? Dix? - Quelques kilomètres je te dis.

16 h 20, à moins que ce ne soit 16 h 25, nous arrivons au point susdit d'où, peu désireux de prendre une balle à mouflon nous revenons sur nos pas. Nous ne tardons pas à nous trouver face à notre garde qui d’un pas martial va donner le signal de la battue. Il me gratifie au passage d’un : - ”Qu’est ce que je t’avais dit! ” Le 8 mai 1790, l'Assemblée nationale votait pour la création du système métrique afin de se baser sur des mesures stables, uniformes et simples.

Si Talleyrand et Condorcet voyaient ça, c’est sûr, ils se retourneraient dans leur tombe.

La Marseillaise à Rio . (El Rio) V- , elle se traîne.

V ,elle se roule.

V+ c'est trop fin!

Elle lance son toy boy québécois, qui doit espérer un retour sur investissement, dans une voie vraiment dure où elle le pousse, l'encourage, le motive.

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Le pauvre canadien se met au taquet, renâcle, et menace de renoncer malgré les conseils avisés de la fille.

Quel caquet, celle-là, on n'entend qu'elle sur tout le site.

C'est l'aube: presque 13h Nous reprenons l'autoroute direction Reina Sofia. Nous dépassons las américas et los cristianos ,partie la plus touristique de l'île. Pas de serres en ces lieux mais des palmiers et des bougainvilliers.

Bientôt nous sommes sur la côte Est , plus industrialisée, où, les enseignes Leroy Merlin,Carrefour, Ikéa, Auchan (Al Campo) nous rappellent la France.

Plus loin, la végétation est plus parsemée, des collines sauvages à l'aspect aride s'offrent en arrière plan,nous sommes bordés par 10 à 15 m de sédiments ocres nus ou parsemés de cactus et de maigres dragonniers.

Nous voici à Arico Viejo où nous nous arrêtons pour boire un café et demander des informations sur le site d'escalade.

Le serveur à notre grand étonnement possède les précieux renseignements.

Nous nous trouvons donc avec corde et sacs au départ du "lomo de Tamadaya".

La descente est caillouteuse, les cactus sont omniprésents ainsi que dragonniers, euphorbes géants et un tas d'espèces inconnues dont il faudra demander le nom à "Geneu".Le canyon s'ouvre devant nous avec ses rochers aux formes arrondies ,cassées ou tourmentées. C'est sauvage à souhait. Une rangée d'euphorbes géantes nous accueille, sentinelles immobiles.​ ​Un couple d'allemand nous montre le topo. Ça y est les viockies sont dans la place.

Nous allons enchainer 5 voies de façon tout à fait honorable, contents de voir que nos jeunes voisins ne sont pas meilleurs que nous.

Nous devrons tout de même nous donner dans un dièdre en 5c+, voie décrétée dangereuse par un "teuton" qui avait arraché une prise. Quelques gouttes et le désir de ne pas s'entamer pour les séances à venir annoncent le départ. Les nuages se précisent mais la pluie ne vient pas.

Photos, étirements et c'est la remontée.

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Juste avant la dernière habitation, on aperçoit en contrebas des rangées de poireaux et de pommes de terre, plantations précieuses car, résultat d'un féroce défrichement au dépend des terribles cactus .

Après discussion avec l'habitant, nous apprenons que les alizés soufflant sur la côte sont la cause de l’ensoleillement. Nous apprenons aussi que les Allemands dormant dans le canyon ne lui ont même pas adressé la parole.Nous quittons ces lieux, heureux , car une "zarzuela" nous attend à San Juan.

Quart d’heure de célébrité Après un début plus dur que prévu, l’après midi se déroule plutôt sereinement. Plus haut dans les gorges, de jeunes îliens s’agglutinent au pied d’une une voie qui attire le regard et l’envie. Ils ont beau se relayer, tous à tour de rôle butent sur un passage .

En fin d’après midi ,s’avouant vaincus ils abandonnent du matériel en place et renoncent, ce n’est pas trop le style local mais l’air de l’Atlantique a sans doute amolli le caractère de ces jeunes hidalgos.

Dans cette ambiance électrique, mon côté “macho” remonte vite à la surface et un brin chambreur, je l’avoue, je leur lance: - Vous voulez que je vous récupère la dégaine?

- Si tu y arrives! Ne manque pas de rétorquer un de ces fiers ibères.

C’est parti dans la voie, le début se déroule sous les conseils éclairés de ceux qui connaissent la première partie, au niveau de la difficulté, silence , chuchotements.

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Ecart, dulfer, déhanchement, poussée sur réglette, ça passe, encouragements, cris sifflets.

Je redescends, rend la dégaine à son propriétaire et fier de mon coup,avale la corde.

Les groupes alentour qui ont observé la méthode se pressent pour tenter ce passage à leur tour.

Attendez, ma femme va y aller!

Un essaim se forme, le Fido grimpe, royale, passe la difficulté toute en souplesse et décontraction, les locaux qui incrédules ont appris son âge,pas le moins du monde vexés ou rancuniers de la “fessée” qu’ils sont en train de prendre, hurlent, applaudissent: venga ,venga! Abuelita! (petite mamie).

Je pense que c’est exactement ça le quart d’heure Warholien.

Rencontre fortuite d'un parapluie et d'une machine à coudre J'adore l’Espagne et les Espagnols. Ici, rien n'est tiède, tout est excès. Avec eux, l'artistique, le beau, côtoie sans que cela ne choque personne, le laid, le trash, le crade.

En pleine nature, on tombe souvent nez à nez avec une sculpture monumentale et surréaliste après avoir traversé un dépôt de gravats tout près de maisons délabrées.

La création de voies d'escalade n'échappe pas à cette règle non écrite. Alors que le pays bénéficie de falaises remarquables où il suffirait de poser des points au milieu de lignes naturelles (qu'on trouve ici à foison); il n'est pas rare qu'un ouvreur inspiré se laisse aller à des créations originales et incongrues: voie qui démarre en équilibre sur la rambarde d'une route sinueuse, départ après avoir escaladé une canalisation, échelle à poule pour accéder à la première prise...

Aujourd'hui,la ligne sur laquelle nous avons jeté notre dévolu commence dans une cabane en ruine, sort par son toit éventré pour continuer par un mur de basalte à petites réglettes.

Cette voie,pas forcément dure, pas forcément belle nous laissera un souvenir qu'aucune ligne au classicisme froid et aseptisé ne nous procurera jamais.

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Exhibition pour retraités voyeurs

Sur la côte Nord de Gran Canaria, à deux pas de l'Atlantique,se trouve un site au rocher sympa , aux voies agréables et intelligemment équipées. La mer perpétuellement démontée dans cette partie de l’île,vient battre puissamment les falaises de basalte noir artistiquement découpées.

Malheureusement entre la mer et nous, parade fièrement une autoroute .

Entre Océan et rocade, des logements, aux couleurs vives et audacieuses, trônent au milieu de monceaux d'ordures et de gravats. (Ce qui n’a l’air de heurter personne).

- Hello chiquita!

C’est Fido qui, par delà l'asphalte, est ici interpellée.

L’acuité visuelle de ces admirateurs doit malgré les jumelles être défaillante car la jeune fille en question a fortement entamé son capital soixantaine.

Après décryptage de notre topo, nous entamons l’escalade, attentivement observés à la longue vue par nos voisins désœuvrés, agglutinés sur le toit plat de leur habitation. Ils se montrent surtout bruyants et enthousiastes lorsque Fido grimpe, posant grand écart sur grand écart.

Nous sommes seuls sur le site, leurs cris accompagnent nos “ exploits”.

Il se fait tard, alors que nous attaquons une voie plus ardue et spectaculaire, nous quêtons (un peu ) leurs encouragements, prêtons l’oreille.

Leurs “venga! Venga!” doivent être couverts par le bruit des moteurs.

Un rapide coup d’oeil à la terrasse surplombant l'autoroute nous apprend qu’ils se sont tournés, assis autour de leur table pliante : c’est l’heure de l’apéro.

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Lézard géant des Canaries (Gallotia stehlini) Derrière moi, dans les palmes, un grand bruit... J'espère voir, enfin, un grimpeur local sortir de la végétation pour échanger avec lui sur ce site bien particulier du baranco de Moya. S'extrayant des broussailles, un énorme lézard de la taille d'un petit crocodile, s'approche de moi insolemment et renifle les chaussures du Fido qui, bataillant dans un dièdre vingt mètres plus haut m'interdit de lâcher la corde pour photographier la bête.

Sur les hauteurs des Montagnes Embrumées.

L’heure est inhabituelle pour nous, insolite ici pour tout un chacun . La pente est abrupte, l’air frais et vif nous emplit les poumons, le soleil déjà présent réchauffe un peu ce paysage lunaire. Nous sommes seuls. Au fond du cratère quasiment plat, isolée au milieu des sables basaltiques se dresse “ la catédal ” cheminée de lave refroidie qui n’est pas sans rappeler la montagne D’Erebor.

“Lonely mountain”: le chant des nains me vient instantanément à l'esprit.

C’est fort, j’en verserais bien une larme.

Récré Le solarium, la piscine, les gens qui font leur jogging dans la rue. On finirait par oublier que la vie ce n'est pas que ça. Les commerçants chaleureux, les bars animés, les restaurants accueillants. On finirait par oublier que la vie ce n'est pas que ça. Le ciel est perpétuellement bleu, la plage à deux pas, les alizés. On finirait par oublier que la vie ce n'est pas que ça. Les paysages grandioses, admirables ou émouvants. On finirait par oublier que la vie ce n'est pas que ça.

Et puis au détour d'une rue, les cris des enfants et les yeux de cette petite fille qui regarde avec envie les grands s'ébattre dans la cour, rêvant à la prochaine rentrée où enfin elle sera des leurs.

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Au gré des rencontres Face à nous avance une horde décidée de chèvres canariennes aux cornes impressionnantes et lustrées. Pas fous, nous montons sur l'aqueduc tout proche pour les mitrailler sans risque .

L'année dernière, à Gran Canaria, nous avions fait la connaissance d'un berger qui, équipé d'un grand bâton lisse emmanché d’une très longue pointe dévalait les pentes, sautant de rochers en rochers. Nous nous attendions donc à voir surgir un pâtre bondissant sur les pentes caillouteuses.

Sifflements pour rassembler le troupeau, il arrive... et nous salue, oreille visée sur son smartphone, de la vitre baissée de son 4X4.

C'est dimanche, jour béni des familles espagnoles, les Canariens encore plus décontractés que d'habitude traînent dans les rayons du mini market , papotent avec les employés, avec le caissier.

Sans impatience, j'attends mon tour.

- Olà mon ami! (c'est la troisième fois que je viens.) Et voilà t-il pas qu'il m'interroge sur notre séjour, sur ma femme...

Apprenant que nous grimpons, il prend à partie mes voisins de queue leur annonçant que bientôt nous irons escalader los Gigantes. (lieu mythique de la côte totalement ingrimpable.)

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Comportement typique des commerçants espagnols qui arrivent à donner au client l'impression qu'il est au centre de toutes les attentions.

Je paye avec ma carte bleue et mon "ami" me demande si je peux lui laisser le ticket qu'il glisse promptement dans sa deuxième caisse.

Dans quelque partie du monde que ce soit, un épicier reste un épicier.

La dame de Las Vegas: Le départ et l'arrivée de la randonnée se font de sa minuscule hacienda entourée de jardins. Nous voyant dubitatifs, elle sort de chez elle et vient nous conseiller.

Vaut-il mieux commencer la randonnée dans un sens ou dans l'autre?

Elle nous décrit le profil et ce qui nous attend et nous partons.

A notre retour, elle ne manque pas de venir s’enquérir de notre périple, nous discutons plantes, comparons les paysages d'ici avec les nôtres. Alors que la conversation roule sur les fleurs de cactus aux différentes couleurs, nous avons droit à une leçon de cueillette de figues de barbarie, qu'elle nous apprend à ouvrir sans risque et à déguster.

Les mains pleines d'épines, je ne peux serrer la main de son mari survenu pour des explications subsidiaires.

Nous garons notre voiture en bord de mer, devant notre immeuble.

- Tu as allumé la radio ?

- Non ça doit être la sonnerie de ton téléphone ou une musique annonçant que le gps est débranché.

Sortant de notre véhicule, nous découvrons le camion du marchand de glace qui, garé sous nos fenêtres attire ses clients avec une orgue de barbarie jouant "Lili Marlène" !!!

C'est charmant!

Une, voire deux heures plus tard, Fido qui est pourtant d'un calme à toute épreuve se demande si pendant la nuit on ne pourrait pas "foutre le feu" à ce véhicule assommant ?

Vêtu d'un survêtement que ne renierait pas Ceauscescu s'il était encore de ce monde, clope visée au coin d'une bouche ornée de quelques chicots, mains à l’hygiène douteuse, le vendeur à la sauvette propose ses avocats. Il pèse ma commande en équilibre sur la griffe d'une balance sans plateau qui horrifirait un contrôleur des poids et mesures.

- 1kg c'est 3 €; tu as 1,5 kg alors ça fait 4 €!

Réflexe d'instit, j'ai tiqué, il n'a pas compris pourquoi.

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- Comme je vois que tu es fâché, je te donne en plus un petit et un moyen .

Serre moi la main mon ami!

Les indolents Plus fort qu’un pauvre "Cers" qui souffle sur Narbonne Balayant sans mollir les terres et les côtes De Guimar à San Juan soufflent les alizés ils ventent en permanence Au large de l’Afrique Obligeant à porter moultes petites laines Alors que brille ici un soleil pas banal Espérant chaque soir leur arrêt périodique Rendant solarium et piscine pratiques Nous ramenant des îles tout beaux et tout bronzés Et découvrant enfin une pratique nouvelle: Fréquenter une plage bien peu confidentielle Vautrés entre Teutons et Anglais tout rosés.

Rencontres d'un premier, de "deux" deuxièmes et d'un troisième type.

Le premier:​ Par le chemin le plus tortueux qui soit, il est arrivé dans ce rio à sec dominé par un barrage inutile. Un smartphone serré dans la main, lui servait de guide, de traducteur, d'information touristique voire de doudou.

Visiblement, il cherchait un contact humain pour parler un peu; à moins que ce ne soit pour avoir confirmation de ce que lui disait son appareil. Il bredouillait un peu d'espagnol, je marmonnais un peu d'anglais. Il était teuton. - Ma femme va arriver, elle parle allemand. Au bout de quelque temps, elle a fini par surgir (surgir est un bien grand mot.) Le soir même, sur le courrier électronique nous avons reçu un mail, (il avait demandé notre adresse.) il s'appelle Joaquin Schiele, il nous a transmis une

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multitude de liens pour découvrir des lieux que nous ignorions ainsi qu'un traducteur allemand - français.

Le(s) deuxième(s):​ Un van de babas cools barre l'entrée du canyon, les poubelles accrochées aux rétros sont proches de l'explosion, la vaisselle sale qui trempe dans une bassine attend patiemment qu'on s'occupe d'elle. Nous nous sommes avancés dans le barranco à la recherche de voies à notre niveau et avons commencé à grimper. l'escalade sur prises très rondes s’avère vite très exigeante, d'autant que l'équipeur s'est montré très parcimonieux sur la pose de protections. Du fond des gorges est monté un bruit, supplantant le roucoulement incessant des palombes. Un jeune couple coiffé de chapeaux de paille est sorti du tréfond du ruisseau asséché et est venu directement se présenter à nous: Laïa et Dani. C'étaient les propriétaires du mini bus. Détendus, comme si nous nous connaissions depuis fort fort longtemps, ils se sont installés. Nous avons parlé voyage, travail et escalade bien sûr. De son sac, Laïa a sorti un petit chat, elle parlait un peu français, Dani, très jovial s'exprimait exclusivement en espagnol.

Elle était tatouée et piercée aux lèvres et au nez; Dani plus classique dans son look avait un faux air de Jean Dujardin. Pendant une bonne heure, au fond de ce site encaissé, nous avons devisé: on sentait que pour eux comme pour nous, cela constituait un moment très rafraîchissant. *(En voyant la photo, je me dis que Laïa n'est pas si tatouée que dans mon souvenir et que Jean Dujardin ...)

Le troisième (et son équipe): ​Nous avions entendu parler de la "Cueva del Mar", célèbre pour son poisson. Remontant au jugé une petite rue, c'est un peu par hasard que nous y sommes tombés dessus. Ce petit bâtiment blanc et bleu, coincé entre mer et falaise nous a tout de suite séduit. Le senor Izquierdo, clone physique de Bénicio del Toro, faconde et onction de Diego de la Véga tentant d'amadouer le commandant Monastorio, nous accueille littéralement à bras ouverts. Sous le regard admiratif de son disciple qui prend là une leçon d'hospitalité, il nous déclare: "Vous êtes ici dans ma maison, laissez vous guider, vous ne le regretterez pas." Et se lance aussitôt dans la description de son plat vedette: une recette de pécheurs qu'il nous détaille par le menu: mode et temps de cuisson compris. Pour nous faire patienter, il va nous faire servir un énorme bouquet de crevettes extra fraîches, pendant que sa femme, rien que pour nous, va nous cuisiner sa 48

spécialité: des rondelles d'aubergines cuites dans une compotée d'oignons confits dans du miel. Très "caballero", avec ma permission, il offre au Fido une rose symbole des trois ans de son resto. Son assistant s'est avancé et, en douce, lui a demandé s'il n'en faisait pas trop ? Imperturbable, il enchaîne par une description dithyrambique du son vin blanc spécial. Le repas est parfait, les aubergines ainsi préparées sont un délice. Le plat de poisson, aujourd'hui à base de rascasse, est extraordinaire. Comme à notre habitude nous faisons honneur aux plats. Le patron et sa femme sont ravis,le serveur nous offre le chupito de l'amitié. Photos avec la chef, photos avec le propriétaire, avec le serveur puis avec toute l'équipe réunie, embrassades, échange de mail, nous nous quittons "grands amis."

Le complexe du homard* Installés face à l’Atlantique, derrière une petite baie vitrée, (le vent ici peut vous gâcher l’ambiance et le repas), nous consultons les menus.Le patron venu nous porter l’"almogrote” de bienvenue nous détaille ses spécialités.L’une d’elle attire notre attention : une sorte de zarzuela garnie avec du bogavante (surgelé).

- Qu’est ce que le bogavante?

- Un crustacé.

- Crevette?

- Non plus gros.

- Gamba, langouste?

- Non avec des pinces.

- J’ai compris: langoustine.

- Toujours pas.

- Écrevisse alors ?

- Venez voir j’en ai un de vivant, je vais vous montrer .

Et voilà t il pas qu’il nous sort de son vivier un énorme homard vivant aux pinces entravées.

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- Si vous voulez je vous le pèse et je le prépare pour vous.

Nous n’avons ni l’un ni l’autre jamais mangé de homard, nous n’hésitons pas longtemps. Notre ex sens moral de gauche nous taraude. Quoi, un repas de nantis! Pour compenser cette débauche de luxe, le temps que la bête soit prête, nous commandons des lapas (chapeaux chinois) ainsi qu’une friture de “jolls” agrémentés d’une salade. (entrées ici classiques et bien plus démocratiques.)

Arrive enfin le “bogavente”, fourni avec ses instruments de torture: pinces et crochets qui vont nous permettre de ne pas en laisser une miette. Nous voilà contents de l’expérience mais pas tentés de la recommencer: ce gros crustacé balancé tout de go sur la plaque brûlante nous a donné mauvaise conscience. Si on continue à faire dans la sensiblerie, je sens qu’on va finir par commander … des “ cordons bleus”. *Titre hommage à Dolto qui par cette image représente la crise d’adolescence.

8 h du matin: Paseo de las Palmeras.

Peu de monde dans les rues à cette heure bien matinale mais propice à l’observation de mes congénères: La Canarienne en survêt pyjama qui promène son ridicule chien-chien espérant à cette heure éviter la féroce brigade des crottes.

Le local à l’esprit encore embrumé, au look latino qui me salue et va attendre son bus à la station toute proche.

La touriste américaine (vu sa dégaine, elle ne peut être que yankee), qui arbore, pour le plus grand malheur de ma rétine, tenue criarde et anorak: elle a visiblement du mal avec les alizés.

Le touriste, (allemand sans doute) qui déambule d’un pas alerte, en short, torse nu, qui a aussi du mal avec les alizés mais qui est venu ici pour le soleil et ne veut pas avoir l’impression de s’être fait rouler.

Et, pour couronner le tout, considérant nonchalamment cette “agitation” l’employé municipal qui balaie de sa palme les scories de la veille qui ont résisté au souffle du vent.

Océan eleven

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Fourmillement : depuis le lever du jour, nous nous agitons dans tous les sens, ça sent le départ.

Il faut finir les victuailles: notre repas du matin sera donc un mélange de riz, pommes, reste de sauce de seiche, thon, fausse feta, œufs… assemblages dans lesquels excelle mon Fido.

Il faut aussi vider les poubelles, sans faire de fausses manips, les canariens étant de plus en plus pointus sur la notion de tri.

Il faut aussi évaluer le poids des valises pour choisir les derniers cadeaux. (La nouvelle responsable du SPAR vient avec ses clefs ouvrir l’armoire aux poisons, bavarde, (les clients locaux ne sont pas levés) elle s’épanche sur elle, sa vie, son œuvre, profitant de l’occasion pour se renseigner sur nous.

Retour à la maison, il faut absolument rapprocher la voiture garée à perpète.

Ces tâches remplies, l’air doux et iodé qui souffle sur notre terrasse nous rappelle qu’il est peut être temps …d’aller à la plage.

Il vaut mieux des remords que des regrets (plutôt l’inverse diront nous.)

Dès l'aérogare, les premiers regrets n’ont pas tardé à se manifester, nous n'aurons malheureusement pas : - fait de séance photos sur les falaises de Costa Ayala. (L'air marin avait eu raison de l'équipement en place.)

- cédé à la tentation de participer à la vie nocturne. (Les musiques et les cris résonnaient directement dans notre chambre, alors...)

- visité le Mundo Aborigen. ( D'après nos mentors, c'était un piège à touristes.)

- grimpé à Tamadaba. (Le nombre de grimpeurs par jour était limité et les voies en 5 et 6 déséquipées )

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- emprunté la route de l'ouest. (Trois heures pour faire soixante dix kilomètres, ça aurait été trop tendu) - "chevauché" les dromadaires du Camel-park. ( A pied dans les dunes, c'était bien comme ça.)

- péché l'espadon en haute mer. (ça ne nous a pas empêché d'en commander au restaurant. ) - tombé le maillot sur la plage naturiste de Faneroque. (La marche d'approche par la route ne nous a pas tenté.)

- mangé à la première guinguette du port de la Niévé. (Dommage, elle était classée numéro 1 sur trip advisor.)

- fait les courses au maxi Hyper Dino du rez de chaussé. ( Il était pourtant annoncé comme exceptionnel.)

- acheté du "tuberculinum" à la pharmacie Martinez de Vécindario. (C'était pourtant, sur l'île, la référence en matière d'homéopathie.)

- accepté un troisième "chupito" après un repas à la Gran Reserva. ( Même si nous étions à pied,cela aurait été abusé.)

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