6 QUESTIONS - 1 ARTISTE
1.
par MiraBelle
M Mais qui est Tom Art ? Je connais un peu le "Géo Trouvetou" t’ayant vu à l’oeuvre sur un projet très original réalisé en coopération avec Tchoba… mais j’aimerais bien savoir ce qui te pousse à créer. TOM ART C'est amusant que tu emploies le terme de "Géo Trouvetou", car c'est ainsi que mes grands-parents me surnommaient lorsque j'étais gosse. Pour ma part, je me vois plutôt comme un rêveur, un amoureux de la nature. Lorsque je regarde autour de moi, il me semble parfois que certains objets "inutiles" me font des clins d'œil et essayent de me séduire. Alors je tente de les transformer. La nature ne laisse t-elle pas elle-même, sur la plage ou sur les rives d'une rivière quelques œuvres d'art commencées et qui ne demandent qu'à être achevées ?
Tout cela m'inspire aussi des sons. J'entends la musique des gens et des choses.
2.
M Tu as travaillé dans le graphisme pendant une vingtaine d’années. Quels enseignements en as-tu tiré par rapport à ton inspiration et ton approche de la création artistique ? Une anecdote peut-être ?
TOM ART Mon métier c'est graphiste. A mon avis je n'aurais pas pu en faire un autre. C'est ma sensibilité artistique qui m'a poussé vers ce métier et non pas le contraire. Paradoxalement, j'ai été également attiré par le monde informatique. L'informatique est un univers virtuel et parfaitement aussi illimité que le "vrai".
Mais où est vraiment la limite ? Qu'est-ce qui est réel ?
A ce propos j'ai justement une anecdote : A l'époque je travaillais à mon compte pour un cabinet d'architecture. J'étais en charge d'élever en 3D les plans 2D des archis. Je faisais ce que l'on appelle des images "photoréalistes". Ces images servaient principalement à l'affichage d'annonces en 4 par 3 et pour la publication dans les magazines spécialisés.
Un jour où j'étais particulièrement à la bourre sur un projet, il a fallu que je me résigne à travailler une bonne partie de la nuit.
Vers 3 heures du matin, alors que j'étais en train de placer une caméra virtuelle afin de produire une image de façade, la pomme que j'étais en train de croquer m'a échappée et a heurté le pavé numérique de mon clavier.
Le choc a envoyé ma caméra virtuelle à 500 millions de kilomètres au dessus de la scène.
J'étais déjà très fatigué et je ne me suis pas rendu compte que je n'étais plus intellectuellement dans mon bureau. J'étais complètement dans mon projet, comme si celui-ci était désormais le seul monde réel.
Je me suis alors trouvé complètement perdu dans le vide. Mon écran n'était pas seulement devenu noir, il me montrait par l'intermédiaire de ma caméra virtuelle, un bout du rien. Uniquement parce que mon ordinateur était capable de le calculer. Ce soir là il m'a fallu quelques minutes pour revenir sur terre.
L'esprit, n'est pas une matière, l'esprit voyage et parfois se perd. Peu importe les mondes qu'il explore. 7