Business Guide 2024

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Business Guide

DANS CETTE ÉDITION

De multiples aides accessibles aux entreprises wallonnes.

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Des normes européennes plus contraignantes pour les emballages.

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Le métier d’expert-comptable est en pleine mutation.

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Les experts Etienne Goffin et Jacques Platieau prônent une approche pragmatique.

CE DOSSIER EST PUBLIÉ PAR MEDIAPLANET ET N’EST PAS SOUS LA RESPONSABILITÉ DES ÉDITEURS DE TRENDS-TENDANCES
Transformation digitale
© PHOTO KRIS VAN EXEL JUIN 2024 FR.PLANET-BUSINESS.BE Vous n'êtes plus dans les années 90, pourquoi votre informatique est-elle bloquée là ? www.aboutit.be

Introduction

«

Les entrepreneurs ne doivent pas rester seuls avec leurs questions »

Près de 7.400 porteurs de projets et entreprises ont bénéficié d’environ 12.000 services d’accompagnement en 2023. « Cette masse montre l’ampleur de ce travail accompli sur le terrain, avec nos partenaires, de Virton à Mouscron, de Chimay à Verviers », explique Olivier Vanderijst, Président du Comité de direction de Wallonie Entreprendre.

Derrière ces chiffres se révèle toute la diversité du tissu entrepreneurial wallon. De belles entreprises en croissance ou des startups numériques évidemment, dont les media parlent volontiers à l’occasion d’une opération conséquente comme un rachat ou un lancement de produit. Mais aussi, de très jeunes étudiants-entrepreneurs ou des personnes qui, dans le cadre d’une Cellule de Reconversion, suite à la fermeture de leur entreprise, envisagent le lancement de leur entreprise pour poursuivre leur projet de vie.

Diagnostic 360°

Qu’il s’agisse de gagner du temps, de réduire des coûts ou de sécuriser un projet, rechercher à être accompagné est une bonne décision.

La proposition centrale dans l’offre d’accompagnement est le diagnostic 360° et il est important de mettre en évidence deux constantes dans l’accompagnement tel qu’il se conçoit en 2024.

La première est l’accès au financement. On dit communément qu’il ne manque pas d’argent pour de bons projets et c’est vrai. Mais accompagner un ‘bon dossier’ pour qu’il obtienne le fi nancement adéquat ne va pas de soi et nous y attachons une grande importance.

Le second est l’approche ESG qui va progressivement influencer l’analyse de tous les projets. L’ ESG fait désormais partie intégrante des valeurs et des ambitions stratégiques de WE. L’ESG contribue à notre mission principale qui reste de rendre les entreprises wallonnes plus robustes, plus durables, plus innovantes,

plus créatrices de valeur & d’emploi. Pour atteindre cet objectif, WE continue à développer ses expertises en accompagnement, en financement, dans la décarbonation, dans l’économie circulaire, etc… tout en y ajoutant une approche transversale de durabilité (ESG). Nous sommes convaincus que pour bien gouverner son entreprise, il faut prendre en compte les enjeux environnementaux et sociétaux actuels et futurs.

Sécurité au travail

Le nombre d’accidents du travail dans le secteur intérimaire est historiquement bas.

Rémunération

Quels outils pour optimiser les packages salariaux sans faire exploser les coûts ?

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Sur notre site, le parcours d’Amélie Ronse, cheffe d’entreprise à la tête de deux magasins franchisés.

Pour bien gouverner son entreprise, il faut prendre en compte les enjeux environnementaux et sociétaux actuels et futurs.

La conclusion est donc que l’accompagnement – et peut-être plus, la relation avec un conseiller de terrain, a vraiment de la valeur pour les entrepreneurs. Une variété de solutions d’accompagnement est disponible, de la plus générique à la plus pointues. Les entrepreneurs, jeunes ou expérimentés, ne doivent pas rester seuls avec leurs questions. Qu’il s’agisse de gagner du temps, de réduire des coûts ou de sécuriser un projet, rechercher à être accompagné est une bonne décision. ■

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COMITÉ DE DIRECTION DE WALLONIE ENTREPRENDRE
Olivier Vanderijst
PRÉSIDENT DU
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Sécurité routière Des formations en entreprise pour conscientiser les travailleurs.
Planet Business Belgique @MediaplanetBE Mediaplanetbe Mediaplanet Belgium Mediaplanet Managing Director: Leoni Smedts Head of Production: Daan De Becker Production Manager: Nicolas Mascia Head of digital: Nicolas Michenaud Digital Manager: Sylvie Gheysen Business Developer: Romain Thienpont Project Manager: Mathias Paquay Tel: +32 2 421 18 24 E-mail: mathias.paquay@ mediaplanet.com Rédaction: Philippe Van Lil, Olivier Clinckart Lay-out: Graphic E-mail: info@i-graphic.be Print: Roularta Distribution: Trends-Tendances Mediaplanet contact information: Tel: +32 2 421 18 20 E-mail: redaction.be@ mediaplanet.com D/2024/12.996/17 SUIVEZ-NOUS

Au cœur des études de marché : digitalisation, critères ESG et bien-être des collaborateurs

À plus d’un égard, les études de marché revêtent une importance cruciale pour nos entreprises.

C’est notamment le cas en matière de digitalisation, de critères ESG et de bien-être des collaborateurs.

Sacha Dumoulin, CEO de Dedicated, nous détaille comment il accompagne les entrepreneurs sur ces sujets.

Les entrepreneurs recourent-ils suffisamment aux études de marché ?

Sacha Dumoulin : « Malheureusement, le métier de marketeur est trop souvent peu présent dans l’esprit des entrepreneurs. La faute en incombe peut-être, selon moi, à l’inconnue qui plane autour de notre capacité à réduire les incertitudes qui entourent un objet d’étude ou à la méconnaissance du champ d’application de notre métier. Pourtant, l’aide d’un expert en études de marché permet de produire des insights qui reflètent les évolutions sociétales et d’accorder une attention significative à toutes les facettes de la vie d’une entreprise. C’est par exemple le cas en matière de digitalisation, de critères ESG - environnementaux, sociaux et de gouvernance - et de bien-être des collaborateurs, autant d’axes majeurs qui façonnent de nos jours les décisions des entreprises et des marchés. »

L’aide d’un expert en études de marché permet de produire des insights qui reflètent les évolutions sociétales.

Comment accompagnez-vous les entrepreneurs ?

S. D. : « Dans un premier temps, nous nous attelons à apporter les bons insights aux entreprises et à leurs équipes ; ensuite, nous les aidons à s’approprier et à exploiter au mieux ces derniers sur le moyen et long terme. Prenons l’exemple de la digitalisation, devenue désormais une étape incontournable pour toute entreprise. Elle revêt de multiples aspects : automatisation des processus, utilisation de données pour la prise de décision, adoption d’outils numériques pour interagir avec les clients et les employés. En tant que professionnels des études de marché, nous examinons comment la digitalisation peut modifier les processus internes, la chaîne de valeur des entreprises et leurs interactions avec les clients. Nous identifions également les changements de comportements que cette digitalisation induit chez les consommateurs. Enfin, compte tenu du fait que la digitalisation est à l’origine de nombreuses

innovations, nous tentons de comprendre son impact économique et social sur l’environnement concurrentiel des entreprises. »

Quelle démarche adoptez-vous pour les critères ESG ?

S. D. : « Ces critères jouent un rôle important sur les décisions d’investissement, la réputation des entreprises, l’engagement des employés et la fidélité des consommateurs. Les études de marché constituent un allié de marque pour aider les entreprises à identifier les attentes et les préoccupation des parties prenantes - investisseurs, employés, clients - en matière d’ESG, mais aussi les pratiques actuellement en place dans ces entreprises, tout en les comparant aux

normes et aux meilleures pratiques ailleurs dans leur secteur d’activité. Ici, l’objectif est clairement d’améliorer les pratiques de ces entreprises et de mieux les positionner face à la concurrence. Une mauvaise gestion de ces critères comporte des risques, notamment ceux de passer à côté d’opportunités d’innovation et de croissance. »

Le bien-être des collaborateurs est également un préoccupation des entreprises…

S. D. : « Il constitue en effet un élément clé pour le bon développement d’une entreprise, que ce soit pour attirer et/ou retenir des talents, diminuer l’absentéisme, renforcer la santé mentale des collaborateurs

L’objectif d’une étude de marché : améliorer les pratiques de ces entreprises et de mieux les positionner face à la concurrence.

Elles constituent un allié de marque pour identifier les attentes et les préoccupation des parties prenantes en matière d’ESG.

ou engranger des gains économiques. Une nouvelle fois, les études de marché sont de véritables alliées. Elles aident à comprendre comment le bien-être des collaborateurs permet d’augmenter leur engagement, leurs performances et leur productivité. Par notre action, nous identifions aussi les leviers ayant le plus d’impact sur le bien-être au travail et sur les performances de l’entreprise. Ne doutez plus, partagez-les-nous, nous y travaillerons ensemble ! » ■

Pour plus d’informations dedicated.be

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Sacha Dumoulin

Transition économique : Bruxelles soutient ses entreprises

DIRECTRICE DU SERVICE DE LA DIRECTION DES AIDES AUX ENTREPRISES DE BEE

Afin de soutenir les entreprises bruxelloises, Bruxelles Économie et Emploi (BEE) octroie une série d’aides aux PME et indépendants. Bref tour d’horizon avec Marie Nerincx, Directrice du service de la Direction des aides aux entreprises de BEE. Texte : Philippe van Lil

Conditions – « Pour être éligible à nos aides, il faut remplir certaines conditions : l’entreprise doit disposer d’une unité d’établissement sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale ; la demande doit être soumise à BEE avant le début des actions ; il faut être une PME active dans un secteur d’activité éligible. Les taux de financement varient selon le type d’aides, mais la plupart bénéficient d’un système de majorations en fonction de l’âge de l’entreprise et de son caractère exemplaire d’un point de vue social et/ou environnemental. »

Aides à l’investissement – « Elles sont destinées à soutenir l’acquisition de biens immobiliers ou de matériel, mais aussi des travaux de sécurisation par exemple. Dans le cas de dépenses liées à la transition économique, comme le remplacement d’am-

Définir la bonne stratégie pour optimiser son patrimoine

La Banque Van Breda accompagne les entrepreneurs et les professions libérales dans le développement, la gestion et la protection de leurs actifs.

Texte : Olivier Clinckart

Fondée à Lierre en 1930, la Banque Van Breda se distingue par son expertise en accompagnement patrimonial de son groupe-cible. Celui-ci se compose exclusivement d’entrepreneurs et de professions libérales. « Cette spécialisation nous permet de faire la différence à des moments clés de leur parcours professionnel », explique Jan Theus, expert en placements au sein de l’institution. La qualité première indispensable consiste à être à l’écoute des clients : « Nous voulons vraiment apprendre à connaître nos clients : comprendre quelles sont leurs

préoccupations, leurs projets, leurs besoins et leurs ambitions. De cette manière, nous pouvons développer les trois étapes essentielles de notre démarche : définir les besoins concrets - tant professionnels que privés - des clients, établir la bonne stratégie pour réaliser ces plans / besoins et en assurer le suivi adéquat, parce qu’il y a plusieurs moments clés et des événements inattendus qui se présentent à nous et qui nécessitent un soutien. »

Planifier pour ne pas échouer Jan Theus aime souligner une évidence : « Si vous échouez à planifier, vous planifiez d’échouer ! » D’où l’importance d’être bien accompagné dans la composition du portefeuille de placements diversifiés. Le portefeuille repose sur trois composantes : liquidité, protection et rendement.

poules classiques par des LED ou l’installation d’un système d’éclairage intelligent, les primes sont plus élevées. BEE subventionne de 2,5 à 50 % du coût total selon le type d’investissement et donc du type de prime. »

Aides pour le recours aux services externes – « Elles concernent les dépenses liées au recours à des consultants, par exemple pour des études techniques, du conseil juridique ou de la stratégie de digitalisation ou de communication. Le taux d’intervention de BEE est en général de 25 %, mais il peut monter jusqu’à 80 % s’il s’agit d’initiatives en lien avec la transition économique des entreprises. »

Aides à la formation – « Elles s’adressent aux employés et aux administrateurs, pour autant que les formations contribuent au développe-

Info ment économique de l’entreprise ou à la transition économique. Il peut s’agir par exemple de formations de moins de six mois en langues, en management ou en marketing. » ■

Autres primes disponibles et plus d’infos sur primespme.brussels

La liquidité est votre réserve financière. Elle vous permet de disposer immédiatement et à moindre coût d’une somme d’argent sans risque de perte de capital. La protection se compose d’investissements à capital protégé. À la date d’échéance, vous êtes assuré de récupérer l’intégralité de votre capital initial. Le rendement regroupe les placements vous permettant d’obtenir un meilleur retour sur investissement, en fonction de votre appétit au risque. En offrant une approche transparente, la Banque Van Breda pratique une démarche

Si vous échouez à planifier, vous planifiez d’échouer !

Un portefeuille repose sur trois composantes : liquidité, protection et rendement.

socialement responsable, avec des conseils en investissements axés sur le développement durable : « Notre banque quasi centenaire a conservé son ADN en menant une politique prudente qui allie rentabilité et durabilité, ne mettant jamais en péril les dépôts de nos clients. » ■

Pour plus d’informations bankvanbreda.be

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Marie Nerincx
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Jan

Accidents du travail dans le secteur de l’intérim historiquement bas

La sécurité des intérimaires sur le lieu de travail s’améliore. C’est ce qui ressort des chiffres des accidents du travail de Prévention et Intérim (PI), le Service Central de Prévention pour le Secteur de l’Intérim. Les explications de Marijke Bruyninckx, directrice générale de l’organisation.

Le taux de fréquence, c’est-àdire le rapport entre les heures travaillées et le nombre d’accidents du travail, est de 35,70, le plus bas jamais enregistré depuis la création de PI en 1998. « Cependant, une petite remarque s’impose : il y a moins d’accidents entraînant une incapacité de travail permanente, mais ceux-ci sont jugés plus graves par les assureurs », commence Marijke Bruyninckx.

Le secteur du travail intérimaire en Belgique a représenté 200,6 millions d’heures de travail en 2023, soit l’équivalent de 102 856 travailleurs à temps plein. Près de 2,1 % de la population active travaille avec un contrat d’intérimaire. Soixante pour cent des heures prestées concernent un ‘travail manuel’, les 40 % restants portant sur un ‘travail intellectuel’.

Moins d’accidents du travail, mais plus graves

Chaque année, Prévention et Intérim collecte les accidents du travail des agences d’intérim belges. « En 2023, nous avons enregistré 7159 accidents du travail impli-

quant des intérimaires ayant entraîné une incapacité de travail d’au moins un jour », déclare Marijke Bruyninckx, directrice de PI. Le nombre total de jours d’incapacité de travail des intérimaires pour 2023 par heure travaillée a diminué à 143.180 jours (contre 195.624 en 2022). La grande majorité, près de 92 %, concerne des travailleurs manuels. « Le ‘taux de gravité global’, qui prend en compte le nombre de jours perdus et une estimation des jours perdus forfaitaires par accident, diminue également, mais moins fortement que les deux autres paramètres. Cela signifie qu’il y a moins d’accidents entraînant une incapacité de travail permanente, mais que les assureurs les jugent plus graves et accordent donc plus de jours perdus forfaitaires. »

Les rapports circonstanciels analysés par PI après un accident du travail grave montrent que les accidents sont souvent le résultat d’un ‘accueil’ défaillant des intérimaires. L’accueil est une procédure légale obligatoire qui permet à tout nouveau travailleur (fixe ou temporaire) en Belgique de recevoir les informations nécessaires pour travailler en toute sécurité à son poste de travail et éviter les problèmes de santé.

Il est donc dans l›intérêt du travailleur intérimaire et de l›employeur que l›accueil se déroule dans de bonnes conditions et dans une langue comprise par le travailleur intérimaire afin d’éviter les accidents du travail et les problèmes de santé.

Dossiers d’accidents du travail

Le nombre de dossiers d’accidents du travail qui sont refusés par les assureurs constitue un autre problème récurrent pour les travailleurs intérimaires. L’agence de travail intérimaire déclare l’accident à l’assureur, mais le travailleur intérimaire doit également compléter personnellement son dossier auprès de l’assureur. Cependant, de nombreux travailleurs intérimaires n’en sont pas conscients. C’est pourquoi PI a lancé le site web www.jesuisinterimaire.be, sur lequel les intérimaires peuvent trouver des explications à propos des dossiers d’accidents du travail, sur la nécessité de fournir à l’assureur les certificats médicaux nécessaires, sur la manière dont l’accueil est organisé et sur les caractéristiques d’une fiche de poste de travail.

La fiche de poste de travail

La fiche de poste de travail est légalement obligatoire pour chaque poste de travail comportant des risques pour la santé et auquel un intérimaire sera affecté.

La fiche de poste de travail est un élément central de la politique de prévention pour les intérimaires. « Ce document est légalement obligatoire pour chaque poste de travail comportant des risques pour la santé et auquel un intérimaire sera affecté. Il appartient à l’utilisateur, l’employeur réel de l’intérimaire, de remplir cette fiche de poste sur la base de l’analyse des risques du poste de travail. Mais trop souvent, les utilisateurs délèguent cette tâche aux agences d’intérim, ce qui est en fait interdit. L’utilisateur est légalement responsable du remplissage de la fiche et doit la transmettre à l’agence d’intérim. La fiche de poste est la source d’information pour le médecin du travail qui effectue l’évaluation préalable de l’intérimaire. Elle contient également des informations sur les équipements de protection individuelle que l’intérimaire doit utiliser, ainsi que des instructions pour travailler en toute sécurité et en bonne santé à ce poste », conclut notre interlocutrice. ■

En chiffres

En 2023, le secteur du travail intérimaire en Belgique

■ a représenté 200,6 millions d’heures de travail.

■ soit l’équivalent de 102 856 travailleurs à temps plein.

■ Près de 2,1 % de la population active travaille avec un contrat d’intérimaire.

■ 60 % des heures prestées concernent un ‘travail manuel’, les 40 % restants portant sur un ‘travail intellectuel’.

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DIRECTRICE GÉNÉRALE DE PRÉVENTION ET
Marijke Bruyninckx
INTÉRIM

Ressources humaines : la révolution face aux défis

Longtemps, les ressources humaines sont restées à l’écart des avancées technologiques et de l’accompagnement sur le plan socio-légal. Cette époque est désormais révolue. Comme le souligne Nathalie Lucchese, CEO de EasyPartners Group, la profession a comblé son retard grâce à l’apparition de nouveaux outils. Et ce n’est pas le seul élément qui provoque une véritable révolution dans le secteur. Texte : Philippe van Lil

Un atout dans le labyrinthe législatif Il est de plus en plus difficile de se frayer un chemin dans la jungle des normes et législations liées aux salariés des entreprises privées, notamment en matière de bien-être. C’est certainement le cas pour les patrons de PME, qui ne peuvent s’offrir le luxe de s’appuyer sur une équipe RH en interne. « Ce point ne peut pourtant pas être négligé si l’on veut rentrer dans les clous et valoriser ses collaborateurs », estime Nathalie Lucchese. « A l’heure actuelle, il faut faire sentir à ses collaborateurs qu’on prend soin d’eux, qu’on a de l’estime pour leur travail. Sans cela, ils vont voir ailleurs. »

À l’heure actuelle, il faut faire sentir à ses collaborateurs qu’on prend soin d’eux, qu’on a de l’estime pour leur travail.

La solution pour les dirigeants de ces petites entreprises ? Faire appel, pour une durée limitée, à des spécialistes externes en ressources humaines, tels que EasyPartners, dans le cadre de missions spécifiques. « Cette démarche change complètement la donne », relève notre interlocutrice. « Nous nous pré-

L’arrivée de logiciels de gestion RH qui intègrent des données liées aux soft skils promet une révolution.

occupons des travailleurs de l’entreprise en leur fournissant des informations à haute valeur ajoutée. On les aide à comprendre et à optimiser l’ensemble des processus. C’est un pas de plus pour créer, au sein de l’entreprise, une relation de confiance basée sur la transparence et la clarté, tout en respectant les règles imposées par le législateur. »

Vers des solutions intégrées

Aujourd’hui, ce besoin vital de transparence se traduit entre autres, au niveau du management, par une rationalisation des processus. Ici, de véritables progrès ont vu le jour. « Cela fait longtemps qu’au sein des pôle commerciaux de nos entreprises, nous disposons de logiciels de CRM ; ils permettent de centraliser les reçus, les prospects engrangés par les commerciaux, les offres, le statut des offres, etc. Tout cela est mesurable et analysable instantanément par un chef d’entreprise. Malheureusement, jusqu’à récemment, il n’existait pas d’ou-

tils comparables dans le secteur des RH », déplore la CEO de EasyPartners.

La situation tend à changer avec l’arrivée de solutions spécifiques, qui intègrent l’ensemble des démarches relatives à l’embauche et à la paye du personnel. « Nous avons développé, avec un logiciel RH, un écosystème révolutionnaire qui englobe à la fois le hard et le soft, du recrutement à la gestion de la paie. Le responsable encode toutes les informations dans un seul logiciel avec, à la clef, des gains de temps et d’énergie. Le tout se fait en interaction directe avec notre bureau social, ce qui assure une conformité

sans égal jusqu’à présent. En outre, l’arrivée des factures électroniques promet également de bouleverser les choses. On peut former le personnel d’une compagnie à utiliser ces outils, par exemple via l’application Doccle, qui envoie directement aux salariés leurs fiches de paie sur leur smartphone. »

Les règles ont changé cette année : les entreprises de plus de 20 salariés ont à présent l’obligation de lancer un plan de formation continue pour chaque employé.

La formation, un pari sur l’avenir Une autre domaine de rétention du personnel en plein bouleversement, c’est la formation des salariés. « Les règles ont changé cette année : les entreprises de plus de 20 salariés ont à présent l’obligation de lancer un plan de formation continue pour chaque employé. Ici, nous accompagnons nos clients, non seulement car il y a lieu de réagir au plus vite pour se conformer à la loi, mais aussi parce que la formation est désormais au cœur de tout processus de recrutement de nouveaux salariés. »

Là encore, de nouveaux outils RH permettent de faciliter l’ensemble des démarches. « Les entreprises de retail, par exemple, cherchent surtout des personnes qui possèdent un certain savoir-être. Grâce à des applications dédiées, on peut désormais quantifier celui-ci et sélectionner les personnes correspondant aux profils recherchés. Par la suite, on pourra leur donner des formations courtes sur des compétences particulières, sans craindre d’investir dans du personnel qui n’adhérera pas aux valeurs de l’entreprise », conclut Nathalie Lucchese. ■

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Transmission d’entreprises

familiales :

l’entrée d’actionnaires

externes est une tendance forte

En matière de transmission d’entreprises familiales, l’une des tendances du moment est l’ouverture de l’actionnariat, voire de la gouvernance, à des tiers ne faisant pas partie de la famille. Patricia Di Croce, Head of Wealth Planning Solutions chez Edmond de Rothschild, nous en détaille les raisons et l’accompagnement nécessaire. Texte : Philippe Van Lil

Quelles raisons incitent des entreprises familiales à faire appel à des actionnaires externes ?

L’entrée d’un nouvel actionnaire par le rachat de parts appartenant aux parents permet de générer des liquidités pour ces derniers.

Patricia Di Croce : « Prenons l’exemple de trois enfants qui reçoivent les actions de l’entreprise de leurs parents. Si les activités de celle-ci étaient suffisantes pour les parents, il n’en va pas forcément de même pour les trois successeurs, qui doivent assurer la croissance de l’entreprise et le développement de nouveaux projets. Pour le financement de leurs investissements, ils peuvent décider d’ouvrir l’actionnariat à un tiers, un fournisseur par exemple, qui dispose de liquidités à investir et qui deviendrait actionnaire à hauteur d’un pourcentage limité, 10 ou 20 %.

L’actionnaire externe participera au risque de l’entreprise mais aussi aux bénéfices, tout en évitant aux enfants de s’endetter ou de demander un financement bancaire à devoir rembourser rapidement avec des intérêts. »

Un autre cas de figure ?

P. D. C. : « Un autre cas courant est celui de la donation d’entreprise, situation que nous rencontrons plus fréquemment que la vente de parts aux enfants. Ayant cessé leur activité et transmis leur entreprise à leurs enfants, les parents se retrouvent souvent sans rentrées financières. L’entrée d’un nouvel actionnaire dans la société, par le rachat d’une partie des parts appartenant aux parents, permet dans ce cas de générer des liquidités, non pas pour l’entreprise mais pour les parents. »

Comment accompagnez-vous les entreprises dans l’entrée de nouveaux actionnaires ?

P. D. C. : « Nous accompagnons nos clients aux niveaux juridique et corporate. Nous intervenons en premier lieu dans une réflexion globale, dans le cadre de la transmission d’entreprise. Lorsque les enfants sont prêts à ouvrir le capital à un actionnaire externe, mais souhaitent s’assurer de pouvoir continuer à piloter, nous leur apportons alors la solution juridique la plus appropriée ; elle se traduit par une réflexion menée plus particulièrement au niveau de la gouvernance de la société et souvent d’un pacte d’actionnaires. Dans ce cas, nous collaborons avec des juristes externes spécialisés. Nous intervenons souvent en tant qu’interprète entre le conseil juridique du client et le client lui-même. Au niveau corporate, nous disposons d’un département

Fusions-Acquisitions à Paris, qui a vocation à travailler sur l’ensemble de l’Europe. Dans le cadre de ses activités, il effectue notamment des recherches d’actionnaires ou d’investisseurs qui injecteront des fonds. »

L’entrée d’actionnaires externes entraîne-t-elle parfois chez les enfants la crainte de perdre le contrôle de l’entreprise ?

P. D. C. : « Cela fut le cas pendant longtemps. Aujourd’hui, cette crainte est moins présente. Depuis le nouveau Code des sociétés et associations (CSA), nous disposons en effet d’une boîte à outils, qui offre une multitude de solutions pour accueillir en toute sérénité des actionnaires externes dans une entreprise familiale. Le nouveau CSA permet de moduler les statuts beaucoup plus qu’auparavant. Par exemple, il est possible de créer une classe d’actions spécifiques qui ne donne aucun droit de vote au nouvel actionnaire ou alors seulement de manière limitée. Enfin, pour accompagner les successeurs et assurer la continuité de l’entreprise, il peut être utile d’accueillir dans l’actionnariat certaines personnes clés qui disposent des connaissances techniques et commerciales nécessaires. L’attribution d’actions vise alors à fidéliser des tiers qui n’ont a priori pas vocation à apporter des capitaux dans la société ni à s’impliquer dans la gouvernance. Dans ce cas, nous nous concentrerons davantage sur le pacte d’actionnaires. » ■

Le nouveau Code des sociétés et associations offre une multitude de solutions pour accueillir en toute sérénité des actionnaires externes dans une entreprise familiale.

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HEAD OF WEALTH PLANNING SOLUTIONS CHEZ EDMOND DE ROTHSCHILD
Patricia Di Croce

Pouvoirs locaux : mutualiser les services informatiques est indispensable

iMio est l’acronyme de l’intercommunale de mutualisation en matière informatique et organisationnelle. Comme l’explique Marc Barvais, le président du conseil d’administration, elle offre de multiples solutions, produits et services aux pouvoirs locaux de Wallonie. Texte : Philippe Van Lil

Les attentes des villes, communes, intercommunales, zones de police et autres pouvoirs locaux sont aujourd’hui très fortes en matière de développement informatique. « Pour y répondre, nous travaillons sur le principe de la mutualisation », précise Marc Barvais. « Nous ne réalisons un projet ou produit qu’à partir du moment où il correspond aux attentes de plus de 50 pouvoirs locaux. Ceci nous permet de proposer des produits tels que des logiciels performants à prix réduits. Chaque logiciel peut bien sûr être adapté aux besoins spécifiques de chaque entité. »

Cette mutualisation est d’autant plus nécessaire que l’intelligence artificielle amène de nouveaux défis informatiques et que, dans le même temps, les pouvoirs locaux disposent de finances et de moyens humains limités dans ce secteur. « Vu les barèmes

imposés aux pouvoirs locaux, il est difficile de recruter des informaticiens de haut niveau. Notre accompagnement, via entre autres des ateliers gratuits et des formations, s’avère dès lors indispensable. Nos ingénieurs système se déplacent en outre pour résoudre les problèmes et gérer les infrastructures de villes comme Gembloux ou Quaregnon. » À titre d’exemple, Marc Barvais cite d’un projet majeur mené à bien pour le compte de la Région wallonne : « Elle nous a chargés de prendre contact avec les villes et communes afin de procéder à une analyse des risques en matière de cyberattaques et de déterminer les priorités d’intervention potentielles pour améliorer leurs performances. » Cerise sur le gâteau : société non commerciale, iMio n’a pas pour but de faire des bénéfices. « Nous investissons nos recettes dans la recherche et développement », conclut notre interlocuteur. ■

Entreprises wallonnes : de multiples aides accessibles

Les PME et les indépendants ne sont pas toujours au courant des aides disponibles pour les soutenir. « Au SPW Économie Emploi Recherche, nous avons plusieurs dispositifs qui répondent à leurs besoins en création, en investissement, en engagement de personnel, en consultance ou en formation », annonce Lionel Bonjean, Directeur général du SPW Économie Emploi Recherche.

Consultance – « Les chèques-entreprises permettent de bénéficier de l’accompagnement d’experts dans huit thématiques, notamment la création d’entreprise, la digitalisation de ses procédures internes, la croissance et l’innovation, avec une intervention du SPW en pourcentage du montant total de la facture du consultant. »

Investissements – « Pour les projets de création, d’extension ou de modernisation d’infrastructures, ainsi que pour l’acquisition de nouveaux équipements, les entreprises peuvent recevoir des primes couvrant une partie des investissements. Cette aide consiste en un pourcentage du montant

total des investissements. Une exonération du précompte immobilier peut également compléter cette prime. »

Formation – « Pour former vos travailleurs dans des centres agréés, le SPW propose des chèques-formation. Nous intervenons à hauteur de 30 € par heure de formation. »

Emploi – « Le dispositif SESAM soutient les PME qui engagent des demandeurs d’emploi inscrits au Forem, offrant une

aide financière dégressive étalée sur trois ans, avec un bonus pour l’engagement de demandeurs d’emploi plus fragilisés. »

Économie sociale – « Enfin, les entreprises qui placent l’humain avant le profit peuvent bénéficier de subventions ou d’agréments, leur donnant accès à une série d’avantages », conclut Lionel Bonjean. Il ne s’agit là que d’un aperçu des aides et primes disponibles. Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site du SPW. ■

La mutualisation permet de répondre aux attentes croissantes des pouvoir locaux en matière de digitalisation.

Pour former vos travailleurs dans des centres agréés, le SPW propose des chèquesformation.

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Marc Barvais PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION D’IMIO Pour plus d’informations imio.be
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« La transformation digitale est une question de convergence technologique »

Les enjeux de la transition digitale demandent une approche pragmatique sur le long terme. Comme le soulignent Etienne Goffin, Managing Partner d’Innovation Lab, et Jacques Platieau, Managing Partner de Uptime ICT et Keiro, entité de Cronos Group.

Quel regard portez-vous sur la transformation digitale au sein des entreprises wallonnes ?

Jacques Platieau : « Elle accuse un certain retard par rapport aux régions voisines. Les acteurs ont parfois du mal à adopter une vision stratégique en l’intégrant à la réflexion globale de l’entreprise. Cependant, il est encourageant de voir que les enjeux IT sont de plus en plus pilotés par les cadres dirigeants dans une dynamique de cocréation avec des experts métiers et des consultants IT. »

L’interaction humaine et le jeu, essentiels à l’apprentissage, combinés à la puissance du digital, constituent un atout majeur pour la transformation des entreprises.

Etienne Goffin : « La transformation digitale est en effet trop souvent envisagée en silos, alors qu’elle est avant tout une question de convergence technologique. La fusion de l’internet, du téléphone, de la TV et de la radio en est un exemple historique. Aujourd’hui, des technologies comme la robotique, l’IoT, l’IA, la 5G, le cloud, la cybersécurité, la réalité augmentée et l’expérience

Quelles solutions apportent les différentes entités wallonnes de votre groupe ?

Considéré comme le catalyseur de l’entreprise, l’IT est crucial pour garantir sa pérennité et stimuler son expansion.

utilisateur se renforcent. La clé est de pouvoir intégrer les solutions innovantes avec les systèmes existants. Il ne faut cependant pas oublier de rester centrer sur l’humain. L’interaction humaine et le jeu, essentiels à l’apprentissage, combinés à la puissance du digital, constituent un atout majeur pour la transformation des entreprises. »

J. P. : « Grâce à une approche axée sur l’innovation et l’entrepreneuriat, Cronos élargit constamment sa gamme de services et crée de nouvelles entités chaque année. Chacune constitue un centre de compétence, avec une expertise spécifique et un ancrage local fort. C’est dans cet esprit que Keiro a été lancée récemment. Elle accompagne la transformation digitale des entreprises par des stratégies d’optimisation des processus, du développement d’architectures et des solutions innovantes axées sur le cloud, l’intelligence artificielle, les plateformes de données et l’automatisation. »

E. G. : « Cronos est un intégrateur IT qui combine une diversité de services allant des webapps et serious gaming d’Innovation Lab aux solutions d’infrastructure IT d’Uptime ICT. Ces entités sont habituées à travailler ensemble, ce qui permet d’intégrer des solutions innovantes avec les systèmes existants et de proposer des solutions plug-and-play et end-to-end. Là où un spécialiste fournira une solution interconnectable, l’ensemble de nos spécialistes délivre une solution interconnectée. »

Quels conseils donnez-vous aux startups ?

J. P. : « Pour les fondateurs de startups, il est primordial de reconnaître le rôle central de l’IT dès le commencement. Considéré comme le catalyseur de l’entreprise, l’IT est crucial pour garantir sa pérennité et stimuler son expansion. En conséquence, l’engagement et le soutien actif de la direction sur les questions informatiques sont déterminants. Cela permet non seulement de gérer la croissance des équipes, mais aussi d’adopter une mentalité et une attitude propices à l’innovation et à l’adaptabilité. »

E. G. : « Placer l’IT au cœur de son business plan est une démarche judicieuse pour les startups. L’étape suivante est sans doute celle qui consiste à faire évoluer leurs outils IT. L’automatisation des tâches répétitives est essentielle pour libérer du temps et des ressources, permettant ainsi aux équipes de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée. Tirer parti de l’intelligence artificielle peut également transformer les processus métiers, en offrant des insights précieux et en améliorant l’efficacité opérationnelle. Il est en outre crucial d’embarquer les collaborateurs dans l’utilisation de ces nouvelles pra-

tiques digitales, en les formant et en les impliquant activement dans le changement pour garantir une adoption fluide et efficace. »

J. P. : « En parallèle, les startups doivent penser à la résilience, à la sécurité et à la scalabilité de leur infrastructure IT. La scalabilité assure une capacité d’adaptation rapide et économique aux changements de demande. La sécurité de votre infrastructure IT est non seulement une responsabilité éthique mais devient également de plus en plus une exigence légale. Enfin, il est vital d’être lucide sur le fait que le risque zéro n’existe pas, particulièrement en cybersécurité. Il est donc recommandé de disposer d’une infrastructure résiliente, dotée de solutions spécifiques, prête à assurer la continuité des opérations face à toute forme de perturbation, un aspect souvent sous-estimé. » ■

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Jacques Platieau, Managing Partner de Uptime ICT et Keiro aux côtés d’Etienne Goffin, Managing Partner d’Innovation Lab.

Des normes plus contraignantes en vue pour les emballages

Le 24 avril dernier, le Parlement européen a approuvé un nouveau règlement relatif aux emballages et déchets d’emballages. Ingrid Bouchez, Communication Manager chez Valipac, nous en détaille le contenu. Texte :

Le nouveau règlement européen remplacera bientôt la directive originale, qui date de 1998. Comme l’explique Ingrid Bouchez, « jusqu’ici, pour atteindre ses objectifs, la directive laisse aux États membres la possibilité d’interpréter le texte et d’implémenter des solutions en fonction de leur réalité. Le règlement n’offre plus cette marge de manœuvre ; il doit être directement appliqué à la lettre. »

Le nouveau règlement européen n’offre plus de marge de manœuvre aux Etats membres ; il doit être directement appliqué à la lettre.

Sur le fond, il prévoit entre autres qu’à partir de 2030, tous les emballages mis sur le marché devront être recyclables. « A partir de cette date, tout emballage devra répondre à des directives de ‘design for recycling’, qui déterminent la recyclabilité de l’emballage selon trois niveaux : A, B ou C. En-dessous de ceux-ci, l’emballage est considéré comme non recyclable et ne pourra plus être mis sur le marché. À partir de 2035, les emballages de niveau C ne pourront plus l’être non plus. »

Selon les critères de recyclabilité actuels, seul 0,5 % des emballages industriels mis sur le marché belge ne sont pas recyclables.

Si elle se réjouit qu’on aille vers plus d’emballages parfaitement recyclables, notre interlocutrice regrette cependant le manque de concertation avec les professionnels du secteur de l’emballage et du traitement des déchets. Ils ont pourtant la connaissance de ce qui est possible ou non de réaliser. Toutefois, la Commission adoptera une législation secondaire pour définir les nouveaux critères de ‘design for recycling’ et les niveaux

de performance en matière de recyclage. «  Nous espérons qu’une concertation avec le secteur aura lieu à ce moment-là. »

De nouvelles obligations

Parmi les nouvelles obligations, relevons aussi que les emballages en plastique devront contenir un minimum de 35 % de matières recyclées en 2030 et que, pour les transports intra-européens, les entreprises devront utiliser 40 % d’emballages réutilisables. « Pour les transports au sein même d’un État membre ou entre sites d’une même entreprise dans des États membres différents, l’obligation sera de… 100 % ! », s’étonne Ingrid Bouchez. « Cet objectif extrêmement ambitieux est tout simplement impossible techniquement, surtout pour les films étirables et les liens de cerclage qui entourent les palettes. Même avec des alternatives aux films, il est utopique de croire qu’on atteindra les 100 % de réutilisation. Cela va poser un réel problème à l’indus-

trie. À la suite de protestations massives de l’industrie, la Commission européenne s’est engagée à réévaluer cette mesure pour les films étirables et liens de cerclage. » Par ailleurs, le règlement prévoit une baisse de la quantité d’emballage mis sur le marché de 5 % en 2030, de 10 % en 2035 et de 15 % en 2040. Là aussi, dans le cadre d’une activité économique florissante et d’une hausse des biens vendus, on voit mal comment réduire la quantité d’emballages.

Enfin, un autre point qui risque de fâcher le secteur, est que le fabricant d’emballages devra apporter la documentation technique qui atteste de la recyclabilité de l’emballage. « Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Non seulement, cela entraînera des contraintes administratives supplémentaires et des coûts d’attestation par des organismes de certification, mais cela risque aussi de freiner la libre circulation de biens provenant de l’extérieur de l’Europe, dont il faudra aussi vérifier la conformité des emballages. »

La Belgique, bon élève de la classe européenne

Toutefois… ne nous emballons pas trop vite ! Les changements annoncés n’entraîneront pas non plus une révolution pour le secteur, tant la Belgique est déjà un bon élève : « Selon les critères de recyclabilité actuels, seul 0,5 % des emballages industriels mis sur le marché belge ne sont pas recyclables. Avec les nouveaux critères, ce taux n’augmentera pas énormément. »

Pour y voir clair dans le nouveau règlement, Valipac a mis en ligne de précieuses informations sur son site web valipac.academy. « Nous y partageons les directives de conception des emballages industriels et nous proposons aux entreprises d’y réaliser un test pour évaluer la recyclabilité de leurs emballages. » ■

Pour plus d’informations valipac.be valipac.academy

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Philippe Van Lil Ingrid Bouchez COMMUNICATION MANAGER CHEZ VALIPAC © PHOTO PRIVÉ

Package salarial de demain : l’individualisation et le pouvoir aux travailleurs

Aujourd’hui, les travailleurs veulent toujours plus d’individualisation. Au-delà du respect de leurs besoins personnels, c’est devenu indispensable pour attirer et retenir les talents. Dans l’un des pays les plus taxés au monde, quels sont les outils pour satisfaire ces besoins tout en optimisant les coûts pour l’employeur ? Rencontre avec le CEO de Monizze, Jean-Louis Van Houwe.

Texte : Philippe Van Lil

Comment peut-on optimiser le package salarial des travailleurs ?

Jean-Louis Van Houwe : « Les possibilités sont nombreuses : les plans cafétérias, d’hospitalisation et de mobilité ; l’intervention de l’employeur pour les collaborateurs en télétravail ; la hausse du 13e mois ; etc. Les chèques-repas et les voitures de société sont les alternatives les plus utilisées. Leurs conditions sont simples et leur mise en œuvre est facile, ce qui n’est pas le cas d’autres avantages. »

Les entreprises bénéficient-elles donc vraiment de ces avantages ?

J.-L. V. H. : « Oui, du côté des grandes sociétés, car elles disposent de départements RH et juridiques pouvant se pencher sur ces questions. Du côté des PME, la situation est plus compliquée. Selon une enquête que nous avons menée auprès de nos clients PME, 40 % d’entre elles ne recourent pas aux avantages extralégaux autres que les divers chèques. Ils craignent de ne pas répondre aux conditions de la loi ou déclarent ne pas s’y intéresser suffisamment par manque de temps, par crainte des coûts engendrés par ces mesures ou du poids administratif qu’elles génèrent. Pourtant, un package salarial personnalisé est devenu essentiel pour satisfaire le pouvoir d’achat et le besoin de flexibilité des salariés. Résultat : les entreprises avec plus de moyens et de ressources leur font de l’ombre avec des packages salariaux suroptimisés, notamment avec des plans cafétéria aux nombreuses options, des budgets mobilité, etc. »

Comment se positionne Monizze dans ce contexte ?

J.-L. V. H. : « Le mois dernier, Monizze a lancé Alix, un assistant RH basé sur l’IA. Il permet aux employeurs de naviguer parmi toutes les mesures disponibles, de les comprendre de façon simple et de décider lesquelles appliquer. En matière d’interface, cet outil fonctionne un peu comme ChatGPT : l’utilisateur pose des questions et Alix y répond en agrégeant, en une réponse simple, les textes de loi applicables en

Selon une enquête que nous avons menée auprès de nos clients PME, 40 % d’entre elles ne recourent pas aux avantages extralégaux autres que les chèques-repas.

droit social belge. Notre prochaine étape est de créer une solution qui permette aux entreprises, PME comprises, de facilement mettre en œuvre les outils d’optimisation et d’individualisation de la rémunération. » ■

Pour plus d’informations : monizze.be

Kelio : Votre partenaire en SIRH, gestion de temps et contrôle d’accès

Kelio est un éditeur majeur de solutions logicielles et matérielles de gestion des temps, des ressources humaines et du contrôle d’accès. L’éditeur developpe une o re de services complète dédiée à l’organisation de la vie au travail, qu’il commercialise en Europe et à travers le monde.

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Jean-Louis Van Houwe CEO DE MONIZZE

Véhicules de société : le full électrique devient la norme

C’est une bonne nouvelle : au sein des entreprises belges, le nombre de voitures thermiques - essence ou dieselne cesse de diminuer. Et pour cause, comme l’explique Frederik Vanden Bossche, Fleet Manager chez BYD : depuis le 1er juillet 2023, la fiscalité encourage fortement l’électrification du parc automobile. Texte : Philippe Van Lil

Où en est-on actuellement dans l’adoption des véhicules électriques par les entreprises ?

Frederik Vanden Bossche : « Désormais, la majorité des grandes entreprises basculent vers le full électrique. Jusqu’il y a peu, celles qui avaient opéré la transition vers l’électrique l’avaient souvent réalisée pour des raisons de durabilité ou tout simplement de marketing et d’image. Depuis juillet dernier, la loi touche au portefeuille des sociétés, ce qui a fortement dicté l’adoption des véhicules électriques. Tendance importante : nous constatons que les PME, tout comme les grandes flottes, passent aussi par une société de leasing avec la transition vers l’électrique. À quand le client particulier ? »

À quels éléments les entreprises sont-elles attentives dans le choix d’un véhicule ?

F. V. B. : « L’élément primordial est l’autonomie réelle du véhicule et donc tout ce qui est lié à la batterie et aux modalités de chargement. En tant que constructeur de batteries, BYD met particulièrement l’accent sur cet aspect. Vu qu’elles sont ignifugées, nous revendiquons même le fait d’offrir les batteries les plus sûres du marché. En outre, elles ne contiennent pas de matériaux rares comme le cobalt, le nickel ou le manganèse. Enfin, elles disposent d’un cycle de recharge deux fois plus important que les autres batteries actuellement disponibles

sur le marché. Étant donné que la batterie est le cœur du véhicule électrique, nous parvenons à mettre à la vente ou en leasing des véhicules à des prix imbattables. Par ailleurs, un autre critère important pour les entreprises est le gabarit du véhicule. »

Depuis juillet dernier, la loi touche au portefeuille des sociétés, ce qui a fortement dicté l’adoption des véhicules électriques.

C’est-à-dire ?

F. V. B. : « D’un point de vue fiscal, les entreprises belges sont plutôt gâtées en matière de mise à disposition d’un véhicule de société pour leurs collaborateurs. Avec les changements fiscaux récents et une déductibilité portée à 100 % pour les véhicules électriques, les budgets en leasing ont fortement augmenté dans les entreprises. Elles n’hésitent dès lors pas à proposer à leurs employés des véhicules plus petits, ce qui ne correspond pas aux besoins familiaux. Vu nos prix imbattables, ces collaborateurs

trouvent encore leur bonheur chez BYD. C’est pourquoi le véhicule le plus prisé par les employés est la Seal U, une voiture familiale spacieuse, confortable, bien équipée et dotée d’une grande autonomie. Aujourd’hui, nous avons déjà six modèles dans notre gamme. Il y en a pour tous les goûts ! »

La Wallonie compte six fois moins de bornes de recharge électrique que la Flandre dans l’espace public. N’est-ce pas un problème ?

F. V. B. : « Il est vrai que les bornes sont surtout concentrées en Flandre, puis à Bruxelles et ensuite en Wallonie. Cependant, le gouvernement wallon entend vraiment accélérer les choses et mettre en service beaucoup plus de bornes. De plus, force est de constater qu’en Wallonie, beaucoup d’habitations disposent de plus de place et de garages pour installer une borne chez soi. Dans la plupart des cas, les personnes disposant d’une borne à la maison chargent leur véhicule chez elles et non dans l’espace public. Il faut aussi souligner que la Belgique occupe la deuxième place en Europe en termes de nombre de bornes par citoyen, après les Pays-Bas. Je fais partie de ces citoyens. Depuis peu, je dispose d’une borne à domicile. Ma voiture a une autonomie de 520 km WLTP, soit 450 km en réelle et je la recharge une fois par semaine durant le week-end, de préférence en journée lorsque mes panneaux solaires sont en activité. » ■

Dans la plupart des cas, les personnes disposant d’une borne à la maison chargent leur véhicule chez elles et non dans l’espace public.

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Frederik Vanden Bossche
CHEZ
Pour plus d’informations bydauto.be
FLEET MANAGER
BYD

Un lieu unique pour des événements d’entreprise sur mesure

Avec une capacité de 1.400 personnes, Dome Eventhall est l’une des plus grandes salles d’événements du pays et se concentre spécifiquement sur le segment haut de gamme et business. Ce lieu se distingue par sa flexibilité, sa durabilité et son accessibilité.

Texte : Joris Hendrickx

« À l’intérieur comme à l’extérieur, Dome Eventhall se caractérise par une architecture neutre et minimaliste », explique Charlotte Verhoogen, responsable de la communication. « Cela nous permet de personnaliser facilement l’intérieur et l’éclairage LED en fonction des couleurs et du style de votre entreprise. Environ 90 % des évènements organisés ici depuis l’ouverture en 2017 ont été des événements d’entreprise tels que des conférences, des cérémonies de remise de prix, des fêtes du personnel, des galas, etc. »

Une accessibilité exceptionnelle

« Notre hall d’entrée dispose de trois grands écrans sur lesquels il est possible d’afficher des messages et des images personnalisés.

Nous avons également la possibilité de diviser le hall en trois zones qui peuvent être utilisées simultanément, par exemple, ou ouvertes consécutivement pendant l’événement. Nous disposons également de deux terrasses en rooftop très spacieuses offrant une vue panoramique sur Bruxelles, le canal et le Domaine Royal de Laeken. L’une d’entre elles peut également être équipée d’une magnifique tente », poursuit Charlotte Verhoogen. « Dome Eventhall dispose également d’un vaste parking souterrain avec accès direct au site, ce qui est tout à fait unique dans la région bruxelloise. De plus, il est très facilement accessible par les transports en commun grâce à un arrêt de tram, de bus et même de Waterbus juste devant la porte, mais également via la gare de Schaerbeek qui se trouve à peine à cinq minutes de marche. Des bornes de recharge sont disponibles pour les vélos et voitures électriques. »

Leader en matière de durabilité

Le complexe dont fait partie Dome Eventhall a été construit en utilisant uniquement des matériaux et des méthodes respectueux

Avec une capacité de 1.400 personnes, Dome Eventhall est l’une des plus grandes salles d’événements du pays.

de l’environnement et s’est vu attribuer un certificat ‘Excellent’ de BREEAM, le label de durabilité pour les bâtiments ayant un impact minimal sur l’environnement.

« Dans le même ordre d’idées, nous avons également reçu récemment le label Enterprise Ecodynamique, la référence bruxelloise en matière de gestion environnementale », conclut notre interlocutrice. ■

Sécurité routière : votre entreprise a aussi un rôle à jouer

En Belgique, près d’un accident de travail sur dix a lieu sur le chemin du boulot. Qu’ils se fassent en voiture, à vélo ou encore en trottinette, les trajets quotidiens exposent les travailleurs aux risques de la route et représentent donc un enjeu important. Les explications.

Tant pour les victimes dont les blessures peuvent avoir des répercussions sur la vie de tous les jours que pour les entreprises avec des incapacités de travail temporaires ou permanentes de leurs collaborateurs. L’Agence wallonne pour la Sécurité routière (AWSR) propose une série de solutions d’action et de sensibilisation afin d’aider les entreprises à conscientiser leurs collaborateurs pour des déplacements plus sûrs.

Des formations au sein des entreprises

Afin de les accompagner au mieux dans leur démarche, l’AWSR propose aux entreprises une série de formations ciblées sur la mobilité et la sécurité routière. Les formations abordent notamment les trois grands facteurs d’accidentalité que sont la distrac-

tion, la vitesse et la conduite sous influence (l’alcool et d’autres substances) . « En fonction, des spécificités de l’entreprise, nous proposons l’une ou l’autre thématique. » explique Elodie Guidet, directrice du Département Formation de l’AWSR. « Par exemple, dans une société avec des livreurs ou des commerciaux, on axera la formation sur la vitesse ou la distraction car ils peuvent avoir tendance à chercher à optimiser leurs déplacements en téléphonant ou en en mangeant au volant. »

Chaque formation se déroule en groupe au sein de l’entreprise. « Notre volonté est de favoriser les échanges et in fine induire une prise de conscience que la route se partage et que chacun a un rôle à jouer. » précise Elodie Guidet. Des formations ciblées sont également organisées à destination des cyclistes ou encore des jeunes conducteurs. ■

Les formations abordent notamment les trois grands facteurs d’accidentalité que sont la distraction, la vitesse et la conduite sous influence.

awsr.be/materiel-de-sensibilisation/ Sensibilisation

L’AWSR met aussi à disposition des entreprises des supports de sensibilisation comme des bornes éthylotests ou des tests jetables pour ses évènements.

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Pour plus d’informations docksdome.be Charlotte Verhoogen RESPONSABLE DE LA COMMUNICATION DU DOME EVENTHALL
DIRECTRICE DU DÉPARTEMENT FORMATION DE L’AWSR Pour plus d’informations awsr.be/services/formation/
Elodie Guidet

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Expert-comptable : une profession en pleine mutation

L’évolution du métier d’expert-comptable est marquée par plusieurs tendances importantes. Historiquement centré sur la tenue des comptes et la certification des états financiers, ce rôle s’est considérablement élargi avec l’avènement des technologies numériques et les évolutions réglementaires. Les explications d’Olivier Guillaume, Tax Accountant et Founding Partner chez Lieutenant Guillaume.

Dans quelle mesure votre métier a-t-il évolué ces dernières années ?

Olivier Guillaume : « Historiquement, les cabinets d’expertises-comptables ont souvent été perçus par les entrepreneurs comme les sous-traitants de leurs obligations légales, comme la TVA ou le bilan de fin d’année. La comptabilité n’est pas cependant juste une affaire de produits et de charges. De même, la fiscalité, ce ne sont pas des mathématiques, c’est du droit. Heureusement, la digitalisation a permis de changer cette perception erronée, en créant un environnement de proximité dans lequel clients et experts-comptables travaillent ensemble. »

paiements aux clients de nos clients ou la fourniture de reportings mensuels. La digitalisation a aussi évidemment amélioré les délais de traitement comptable, augmenté la sécurisation des données et engrangé une baisse des coûts. Cette mutation technologique a également créé de nouveaux jobs. Dans notre cabinet, nous disposons par exemple désormais de data analysts et d’un business intelligence manager. »

Faire un plan en début d’année et s’intéresser à son actualisation en fin d’année n’est plus acceptable, aujourd’hui nous sommes en contact permanent avec nos clients.

En quoi les nouvelles technologies ontelles ont changé votre business model ?

O. G. : « Notamment grâce à l’intelligence artificielle et aux applications que nous mettons à la disposition de nos clients, ces technologies nous ont permis d’automatiser tout ce qui peut l’être et de proposer de nouveaux services, comme des rappels de

Les changements réglementaires sont de plus en plus nombreux, de plus en plus rapides et de plus en plus complexes.

L’évolution de la réglementation a-elle aussi fortement impacté votre profession ?

O. G. : « Oui, car les changements réglementaires sont de plus en plus nombreux, de plus en plus rapides et de plus en plus complexes. Au sein de notre cabinet, nous avons même développé un programme de formation continue, tandis que la veille réglementaire, comme numérique d’ailleurs, est devenue un nouveau job en tant que tel. L’évolution fulgurante de la réglementation et des technologies, mais aussi l’intérêt porté désormais à des matières comme la durabilité et la responsabilité sociétale, expliquent d’ailleurs les mouvements de consolidation en cours dans notre profession.

Autrement dit, les comptables ‘unipersonnels’ s’associent de plus en plus à de grands cabinets pour profiter d’outils et de connaissances partagés. Il est difficile de cumuler seul toutes ces casquettes. »

Quelles sont les conséquences de ces évolutions pour les entreprises et les indépendants ?

O. G. : « Faire un plan en début d’année et s’intéresser à son actualisation en fin d’année n’est plus acceptable. Le monde évolue vite et se complexifie ; il faut aller plus loin que l’équation ‘produit – charge = bénéfice’. Il faut désormais tenir compte d’éléments comme la rapidité d’encaissement des factures des clients, l’évolution des marges bruts à la hausse ou la baisse, la flotte automobile de l’entreprise ou encore les investissements nécessaires. Toutes ces questions nécessitent une vue de l’état comptable au jour au jour, en même qu’une vue à long terme pour éviter les mauvaises surprises au moment de la clôture des comptes. »

Quels conseils donnez-vous encore aux entreprises et aux indépendants ?

O. G. : « Entreprendre, c’est apprendre. Je recommande donc de passer à l’action au plus vite. Il ne faut pas attendre le produit parfait ; il pourra être amélioré en cours de route. Sur le plan comptable, cela signifie par exemple qu’il est bien plus important de donner vie à une société que travailler seul chez soi à un plan financier. Celui-ci ne veut pas dire grand-chose tant que vous n’avez pas commencé à vendre. Pour des raisons de temps, de motivation et d’efficacité, il est évidemment tout aussi essentiel de bien s’entourer. La base est d’avoir avec soi un atout en trois lettres, soit un A-B-C : un avocat, un banquier… et un comptable ! » ■

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