Quand le luxe se fait discret : Ramona Wilmes dévoile sa vision du quiet luxury
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Le vin wallon en pleine effervescence
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Art de vivre à l’italienne : La famille Sita, l’expérience au service de la gastronomie
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Cinq maisons d’exception décryptent les évolutions et inspirations de demain.
Introduction
L’art ne se résume pas à un marché
Il y a près de 35 ans, Rodolphe Janssen fondait sa galerie d’art à Bruxelles. Depuis lors, il a organisé plus de 300 expositions d’art contemporain et participé aux plus grandes foires d’art internationales. Pour ce galeriste réputé, même si un marché de l’art est nécessaire, l’art doit cependant rester accessible à la vue de tous. Texte : Philippe Van Lil
Rodolphe Janssen : « Avec une vingtaine d’autres galeries présentes à Bruxelles, je participe au développement de l’art contemporain dans la ville. Nous sommes les seuls espaces privés et gratuits où le public peut découvrir des expositions de ce type. Contrairement aux institutions belges, qui sont souvent plus conservatrices, nous sommes aussi à l’avant-garde de ce qui se passe depuis 30 à 40 ans. De plus, notre accès est ouvert à tout public. »
Donc, pas besoin d’avoir le portefeuille bien garni pour pénétrer dans une galerie ?
R. J. : « Certainement pas ! A mes yeux, on parle trop de marché et d’argent quand on évoque les galeries d’art. Celles-ci ont avant tout une dimension culturelle essentielle sur la scène belge et internationale ;
elles jouent un rôle clé dans la promotion des artistes d’art contemporain en les faisant connaître auprès du grand public. Notre métier ne se limite donc pas à la vente. »
Quels types de visiteurs attirez-vous ?
R. J. : « Nous attirons tous les publics, mais surtout des jeunes et des étudiants, qui n’ont d’ailleurs généralement pas les moyens d’acheter nos œuvres d’art. Mais il est vrai qu’encore trop de personnes hésitent à entrer dans une galerie. C’est pourquoi, dans ma galerie, je préfère laisser les visiteurs explorer à leur guise, poser des questions et s’informer s’ils en ont envie. C’est d’ailleurs ce type de liberté qui contribue à l’essor des foires d’art, comme celle d’Art Brussels qui se tiendra du 24 au 27 avril à Brussels Expo. Le public pourra y entrer gratuitement et contempler de l’art via les 160 galeries présentes sans se sentir intimidé. » ■
L’art de l’esthétique automobile :
Pour les passionnés de véhicules de collection et de supercars.
fr.planet-lifestyle.be
Exposition permanente à TheMerode : Francesca Gavin, dévoile une collection unique.
Rammellzee (1960–2010) Love For You, 2004 En vente le 28 avril 2025
Estimations gracieuses et con dentielles de vos objets et œuvres d’art : Tableaux anciens, modernes et contemporains, Bijoux, Montres, Vins…
Lempertz, une maison de ventes familiale et active à Bruxelles
Basée historiquement à Cologne, cette prestigieuse maison familiale de ventes aux enchères est également présente dans la capitale belge depuis 1985. Texte : Olivier Clinckart
Isabel, vous co-dirigez Lempertz depuis 10 ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos fonctions et votre domaine d’activité ?
Isabel Apiarius-Hanstein, co-CEO & Expert for Contemporary Art pour Lempertz : « Les premiers documents relatifs à Lempertz remontent à 1798. Experte en art contemporain, je co-dirige cette maison aux côtés de mon père qui, lui, a commencé il y a 50 ans. C’est un plaisir pour moi de partager cette fonction et d’apprendre beaucoup avec lui. C’est un secteur très particulier, fondé principalement sur la confiance et -dans le sens le plus positif du terme- sur la tradition. Dès lors, si être co-CEO avec mon père peut paraître atypique de prime abord, cette collaboration fonctionne très bien : elle marque la combinaison harmonieuse de générations différentes et de genres différents, ce qui constitue une base solide pour prendre les bonnes décisions au sein d’une maison aussi diversifiée dans ce qu’elle propose, avec des ventes aux enchères et des départements actifs dans des domaines très variés. »
Quels sont ces domaines ?
Isabel Apiarius-Hanstein : « Nos départements avec les ventes les plus importantes en termes de chiffre d’affaires sont ceux de l’art moderne et contemporain. De plus, nous sommes leaders du marché allemand des maîtres anciens et des arts décoratifs. Nous avons également un département de bijoux et d’horlogerie, ainsi qu’une section de photographie. Lempertz a des maisons de vente à Cologne, Berlin et Bruxelles (située depuis 2014 rue du Grand Cerf) ainsi que plusieurs représentations (Paris, Milan, Londres…). »
Bruxelles occupe donc une place importante pour Lempertz ?
Isabel Apiarius-Hanstein : « En effet, et cette importance s’est accrue depuis le Brexit, de nombreux grands acteurs du secteur ayant quitté Londres pour se tourner de plus en plus vers le continent. Paris suscite un vif intérêt, mais aussi Bruxelles, notamment dans le domaine de l’art africain et de l’art contemporain. Et ce, non seulement pour le marché local, mais aussi pour sa situation géographique facilement accessible depuis les pays avoisinants. Ainsi, notre vente d’art africain et océanien de fin février a été une fois de plus un grand succès. »
Plusieurs ventes importantes sont encore à venir cette année ?
Isabel Apiarius-Hanstein : « Nos principales ventes aux enchères se déroulent traditionnellement au printemps (en mai-juin) et en automne (en novembre-décembre). Nous commençons par le département
des maîtres anciens, des arts décoratifs, de la joaillerie et de l’horlogerie ancienne, puis deux semaines plus tard, nous poursuivons avec les ventes d’arts moderne, contemporain, asiatique et de photographie. Ces ventes ont lieu à Cologne, puis à Berlin, et des avant-premières seront également organisées à Bruxelles. Pour ce printemps, les dates bruxelloises seront mentionnées sur le site de Lempertz. Mais d’autres ventes, comme par exemple les ventes d’art africain et d’art prussien, se déroulent à d’autres moments de l’année. »
Constatez-vous certaines tendances particulières en matière de ventes d’art ?
Isabel Apiarius-Hanstein : « Notre offre étant très diversifiée, nous
C’est un secteur très particulier, fondé principalement sur la confiance et -dans le sens le plus positif du terme- sur la tradition.
Chapelet de Santa Fé/ Argentinien 1899 - 1968 Varèse
Concept d’espace
1958
Craie pastel et collage, en partie perforé, sur toile, 165 x 120 cm
observons des évolutions dans tous les départements. Le secteur des bijoux et des montres, par exemple, connaît actuellement une croissance rapide chez Lempertz. Les ventes qui génèrent le plus de chiffre d’affaires sont de loin celles consacrées à l’art contemporain et l’art moderne. Mais lorsqu’on travaille dans une maison comme la nôtre depuis de nombreuses années, on se rend compte au fil du temps que les tendances vont et viennent, et c’est un phénomène très intéressant à observer. » ■
Pour plus d’informations : lempertz.com/en/auctions.html
Isabel Apiarius-Hanstein
Lucio Fontana
Art et entreprises, la rencontre de deux mondes
Stéphanie Breydel de Groeninghe
CO-FONDATRICE
Les entreprises ont beaucoup à gagner à s’intéresser au monde de l’art. Stéphanie Breydel de Groeninghe, Co-fondatrice de Ts’Art, en est convaincue. Elle les accompagne dans cette démarche.
Texte : Philippe Van Lil
Bien souvent, le travail de l’artiste est de faire appel aux émotions pour faire passer un message ou nous inviter à la réflexion. Pourquoi ne pas recourir à ce talent au sein d’une entreprise lorsque celle-ci veut par exemple illustrer son engagement sociétal ou environnemental ? « Je suis partie du constat qu’on pouvait améliorer la compréhension entre le monde de l’art et celui de l’entreprise », nous confie Stéphanie Brey-
del de Groeninghe. « Dès lors, nous avons décidé de lancer Ts’Art afin de faciliter cette rencontre. »
Ts’Art remplit sa mission de médiateur en organisant des workshops thématiques, des conférences, des dîners privés en galerie ou encore des animations telles que des visites guidées en petits groupes lors de grandes foires internationales d’art. « Ces événements permettent aux entreprises de passer des moments privilégiés avec leurs clients ou de renforcer les liens au sein du personnel. » Historienne de l’art, notre interlocutrice travaille toujours en étroite collaboration avec les départements communication et marketing pour adapter au mieux sa démarche aux attentes et à l’actualité de l’entreprise.
Stéphanie Breydel de Groeninghe propose également un service d’Art Collection Management destiné aux particuliers comme aux entreprises. Elle monte ainsi des expositions sur les lieux de travail, soit à partir de collections d’entreprise existantes, soit en faisant appel à des artistes contemporains. « Ces manifestations sont créées dans une logique curatoriale, avec le souci de mettre en évidence une véritable thématique et de produire un catalogue possédant une valeur authentique sur le plan artistique. Que ce soit pour l’inventaire, l’expertise, la réévaluation, les constats d’état, la restauration des œuvres, on peut compter sur moi en termes de conseils à chaque étape de la vie d’une collection », conclut notre experte. ■
Comment définir le luxe aujourd’hui ?
Pendant des siècles, il a été synonyme d’exclusivité et d’opulence. En tant que fondatrice de MONA WIE, je crois que le vrai luxe est bien plus profond : il réside dans la qualité, l’intentionnalité et la conscience que chaque choix compte.
Le vrai luxe ne se définit ni par un prix ni par un logo, mais par la confiance et le bien-être qu’il inspire, tout en respectant les savoir-faire qui le rendent possible et la planète.
L’industrie de la mode produit chaque année des milliards de vêtements — et en gaspille presque autant, la plupart finissant dans des décharges ou étant incinérés. Ce gaspillage est insoutenable. Il est urgent de passer des tendances éphémères à une qualité durable et un design réfléchi.
Nous avons constaté le pouvoir d’une création intentionnelle. Grâce à un design intemporel, des matériaux naturels de haute qualité et un service sur mesure, nous réduisons les déchets et créons des pièces que les femmes chérissent pendant des années.
Le vrai luxe ne se définit ni par un prix ni par un logo, mais par la confiance et le bien-être qu’il inspire.
Pour moi, les vêtements sont bien plus qu’un simple habillage. Ils influencent la façon dont nous nous sentons et la perception que nous renvoyons. J’aime choisir
des pièces qui me ressemblent, qui me vont et me donnent confiance. Des vêtements pensés pour durer : coupés avec précision, dans des matières nobles et finis avec soin. J’applique cette philosophie à chaque création pour aider les femmes à se sentir le mieux. Quand un vêtement vous va parfaitement et reflète votre style, il devient un allié de confiance, que l’on porte encore et encore.
Alors, comment définissez-vous le luxe ? Chez MONA WIE, nous croyons qu’il est intemporel, empowering et respectueux de l’environnement. Si vous êtes prête à redéfinir votre garde-robe, nous vous en proposons une, à la fois luxueuse et durable. Rdv en ligne ou aux Galeries Lafayette Luxembourg jusqu’au 5 avril. ■
pas gé ; il se réinvente sans cesse et le luxe en est le plus bel exemple. » collauctions.com
Redé nir l’art de vivre : la vision d’une nouvelle maison de vente
L’Art de vivre n’est pas figé ; il se réinvente sans cesse et le Luxe en est le plus bel exemple. Il s’agit juste aujourd’hui de faire le pas nécessaire pour aller vers un mode de consommation plus éco-responsable qui se pose en grand défi du 21ème siècle.
Fondée en 2020, Collauctions S.R.L. est une maison de vente aux enchères pluridisciplinaire dont les départements Mode, Luxe, Bande Dessinée, Art Graphiques, Design, Arts Décoratifs et Objets de Collections ont vite connu un succès grandissant sur le territoire national ainsi que dans la plupart des pays européens.
En vue d’une plus grande e icacité d’action pour un mode de consommation responsable, Collauctions a fait le choix d’explorer et d’étendre cette mouvance aux consommateurs du Luxe en se positionnant en intermédiaire fiable entre vendeurs et acheteurs d’objets des grandes marques.
Pour le Luxe et la Mode, outre les mises à prix raisonnables que notre Maison se glorifie d’o rir dans ses multiples catalogues, la question de l’authenticité des objets, c’est-à-dire la garantie absolue que le lot présenté n’est pas une contrefaçon, est traitée prioritairement chez Collauctions. Tous nos articles de marque sont minutieusement examinés par nos experts pour conforter nos clients dans leur choix et les prémunir contre l’achat malheureux d’une belle copie contrefaite.
Les marques de Luxe les plus prisées dont Chanel, Hermès, Louis Vuitton, Dior, Saint Laurent ou encore Prada, s’échangent désormais lors de nos ventes Online ou Live qui allient les dernières tendances aux créations historiques les plus remarquables.
Visitez notre site pour vous tenir informés de nos prochaines ventes.
Nos spécialistes se tiennent également à votre disposition pour toute expertise gracieuse et confidentielle de vos objets de luxe ou de collection.
Ramona Wilmes
FONDATRICE DE MONA WIE
Publireportage
« L’art de vivre n’est
Les Marolles et le Sablon, places fortes du marché de l’art
Van Cauwenbergh
ADMINISTRATEUR DE LA ROYAL CHAMBER OF ART DEALERS
Arnaud Jaspar Costermans
ADMINISTRATEUR DE LA ROYAL CHAMBER OF ART DEALERS
Les rues adjacentes, comme la rue des Minimes ou la rue Allard, regorgent de petites galeries, perpétuant ainsi l’identité du quartier.
Ces dernières années, au cœur de Bruxelles, les quartiers adjacents des Marolles et du Sablon ont acquis une notoriété bien méritée parmi les amateurs et marchands d’art. Entretien avec Arnaud Jaspar Costermans et Georges Van Cauwenbergh, administrateurs de la Royal Chamber of Art Dealers (ROCAD).
Texte : Philippe Van Lil
Formant un vaste ensemble interconnecté, les Marolles et le Sablon abritent plus de 200 commerces spécialisés dans les œuvres d’art. « Cela représente la plus grande concentration du pays », relève Georges Van Cauwenbergh. « Les gens peuvent venir y passer un week-end pour se balader et se faire un restaurant. On
peut se laisser guider par le hasard, déambuler de galerie en galerie, en espérant tomber de manière inattendue sur un coup de cœur. »
Deux événements récurrents bien connus contribuent à attirer un grand nombre de visiteurs réguliers : le marché du Sablon, qui se déroule tous les week-ends et accueille entre 20 et 30 exposants ; le marché aux Puces de la place du Jeu de Balle, dans les Marolles, qui constitue le paradis des brocanteurs. « Beaucoup de marchands étrangers viennent chiner dans ces deux marchés. En fonction de leurs recherches, on les retrouve au Sablon ou dans les Marolles, rue Haute et rue Blaes. »
En termes d’offres, les deux quartiers affichent pour autant des différences bien marquées. Le Sablon
L’art s’invite à TheMerode
Le club de membres privé TheMerode accueille également des expositions collectives, dont The Third Perspective, imaginée par la curatrice internationale Francesca Gavin.
Texte : Olivier Clinckart
Francesca Gavin, rédactrice en chef du magazine Epoch et directrice artistique de la foire d’art viennacontemporary, est une curatrice reconnue qui a déjà organisé des expositions à Londres et à Paris. Invitée par TheMerode, elle signe l’exposition collective The Third Perspective, visible jusqu’au 11 juillet 2025. Inspirée de l’essai d’Afrika Brooke, qui invite à s’affranchir de l’autocensure, de la cancel culture et de l’intolérance en ligne, cette exposition réunit des
œuvres venues de Bruxelles, Paris, Vienne, Londres et Berlin autour d’un même désir de nuance. Elles explorent la subtilité, l’atmosphère, l’éphémère, l’ombre, la brume, le trouble, et cherchent à interroger notre existence contemporaine à travers des nuances de sens. Les artistes contemporains présentés nous invitent à repenser notre expérience de la réalité dans ses dimensions les plus subtiles et les plus vastes.
Un décor parfait pour y accueillir de l’art
C’est la première fois que la Chief Art Officer de TheMerode, Emmanuelle Indekeu, fait appel à une personne externe pour une collaboration de cette ampleur. C’est au cours d’une conférence donnée à TheMerode l’an
dernier que Francesca Gavin y a rencontré Emmanuelle : « Elle accomplit un travail remarquable en établissant des relations avec des galeries et des artistes. Cette collaboration était un choix évident pour moi, car il y a un réel intérêt de montrer de l’art dans des espaces autres que dans une galerie. » Et ce, d’autant plus dans le cadre raffiné de TheMerode, qui a immédiatement séduit Francesca: « Je pense que c’est un lieu parfait. Cet incroyable hôtel particulier, un bâtiment historique époustouflant, avec tout ce patrimoine architectural, est un cadre idéal pour y exposer des œuvres contemporaines. Faire se côtoyer l’histoire et le contemporain et placer des artistes d’horizons différents les uns à côté des autres, c’est un des aspects les plus exaltants de mon travail. » ■
regroupe des galeries très spécialisées, notamment en matière d’art contemporain. En contraste, on trouve des marchands plus généralistes dans les Marolles. « Ici, les loyers y sont moins élevés, ce qui permet de disposer de plus grands espaces et d’offrir à la vente des lustres et du mobilier, par exemple », note Georges Van Cauwenbergh. Arnaud Jaspar Costermans relève que « dans le quartier du Sablon, certains antiquaires ont quitté la place centrale en raison des loyers élevés. Cependant, il ne faut pas aller bien loin pour retrouver les petites boutiques spécialisées. Les rues adjacentes, comme la rue des Minimes ou la rue Allard, regorgent de petites galeries, perpétuant ainsi l’identité du quartier. » ■
Gavin
Cet incroyable hôtel particulier, un bâtiment historique époustouflant, avec tout ce patrimoine architectural, est un cadre idéal pour y exposer des œuvres contemporaines.
Georges
Francesca
RÉDACTRICE EN CHEF DU MAGAZINE EPOCH ET CURATRICE
Restaurer des véhicules d’exception : un métier, une passion
Prendre soin de voitures d’exception nécessite à la fois le professionnalisme de l’artisan et la flamme de l’amoureux des belles bagnoles. Christophe Lenaerts, CEO de Dynamic Car Center, fait partie de ces passionnés.
Texte : Philippe Van Lil
La genèse de Dynamic Car Center remonte à une passion d’enfance. « Quand j’étais petit garçon, j’allais demander aux voisins si je pouvais nettoyer leur véhicule en échange d’un peu d’argent de poche », se souvient Christophe Lenaerts. « Ensuite, durant l’adolescence, j’avais recou-
vert les murs de ma chambre de posters de Lamborghini et de Ferrari. »
Puis, assez naturellement, notre interlocuteur s’est reconverti dans le nettoyage en profondeur des véhicules d’occasion. Au fil du temps, il a élargi sa gamme de services : outre les prestations de nettoyage premium chez les particuliers à domicile et chez des concessionnaires de luxe, il a développé diverses techniques de polissage, avec application de cires et traitement céramique. « Cela permet vraiment de rafraîchir et de sublimer une voiture de collection », souligne-t-il. Dynamic Car Center excelle aussi ailleurs. La petite société belge est
CEO DE DYNAMIC CAR CENTER
certifiée pour appliquer des films de protection sur la carrosserie des véhicules. En outre, elle procède à la pose de vitres teintées et en verre anti-effraction et est habilitée à placer des trackers pour suivre le déplacement des véhicules par satellite. « Pour nos clients, il s’agit d’un investissement indispensable. C’est une façon de protéger leur patrimoine dans l’espoir de le transmettre un jour. »
Le métier de Christophe Lenaerts exige bien sûr d’être attentif aux évo-
Prendre soin de voitures d’exception nécessite à la fois le professionnalisme de l’artisan et la flamme de l’amoureux des belles bagnoles.
lutions technologiques et de sans cesse se surpasser. « Chaque véhicule est unique et constitue un défi. En ce moment, par exemple, nous travaillons sur une Ferrari Maranello, qui a encore son V12 d’époque. C’est vraiment gratifiant d’offrir notre expertise pour la préservation de cette œuvre d’art. » ■
Pour plus d’informations : dynamiccarcenter.be
Une assurance haut de gamme pour des biens d’exception
FONDATEUR ODNS
Fondé par Olivier De Nys, le bureau d’assurance ODNS offre des solutions sur mesure adaptées aux besoins de chaque client. Grâce à une expertise de plus de 30 ans, il s’impose comme un acteur clé dans le secteur de l’assurance.
Texte : Philippe Van Lil
ODNS propose notamment des solutions pour les passionnés de voitures anciennes et de prestige. « Nous avons des années d’expertise dans ce domaine. Nous mettons l’accent sur la personnalisation et l’excellence du service, grâce entre autres à des partenariats solides auprès de compagnies d’envergure qui proposent les meilleures couvertures », souligne Olivier De Nys. En matière de belles voitures, notre interlocuteur est d’ailleurs loin d’être
un novice : « J’ai fait de ma passion un métier. Très jeune, j’ai eu la chance de pouvoir conduire des véhicules d’exception tels que des Porsche et des ancêtres. » Aujourd’hui, son entreprise accompagne une clientèle variée, du particulier à la grande entreprise, pour offrir des garanties adaptées aux véhicules rares ou de prestige, mais aussi à toute une série d’autres objets de luxe : bijoux précieux, collections d’art, montres de grande valeur, etc. « Ce sont là des domaines d’assurance rares et très techniques qui demandent de la maîtrise et de l’expérience. »
Parmi ses expériences les plus marquantes, Olivier De Nys nous relate la chance qu’il a eue de couvrir une Formule 1 Ferrari : « Ce fut une occasion tout à fait rare qui illustre bien l’étendue de notre savoir-faire. A côté de ça, j’ai également eu l’hon-
neur d’assurer des personnalités de renom, dont un champion du monde de Formule 1. » Au-delà de ces souvenirs marquants, il nous confie aussi que l’approche sur mesure de son bureau d’assurance est en lien direct avec un autre élément de la plus haute importance : « Nous mettons un point d’honneur à respecter la plus stricte confidentialité. Nos clients aiment la discrétion. » ■
Contact
Olivier DE NYS - ODNS SRL
Avenue Molière, 339 1180 BRUXELLES
Tél. : +32 2 372 15 50
Portable : +32 2 475 24 50 84
Email : odenys@odns.eu
La passion a besoin d’une assurance exclusive.
Pour plus d’informations : odns.eu
Olivier De Nys
Christophe Lenaerts
L’art et le luxe, une alliance moderne en phase avec son époque
Ces dernières années, notre monde a connu des évolutions rapides, impactant de manière significative les secteurs de l’art et du luxe. Dans le décor prestigieux de TheMerode à Bruxelles, cinq acteurs des domaines de l’élégance et du raffinement se sont rencontrés pour évoquer les nouvelles attentes de leur clientèle.
❙ Quelles sont les principales demandes de votre clientèle dans vos secteurs respectifs, et comment y répondez-vous ?
Honorine d’Ursel : Nous rencontrons deux sortes d’attentes : d’une part, ce qu’ils recherchent comme œuvre et comme style artistique, et d’autre part, leurs attentes concernant le déroulement d’une enchère. A ce sujet, la crise du Covid a vu se manifester une demande importante au sujet de la vente en ligne, créant de nouvelles habitudes. Aujourd’hui, les clients veulent que tout soit rapide et transparent, avec un souci accru d’authenticité et que tout soit consultable en ligne. Ainsi, la provenance est un élément très important. La rareté est aussi un élément plus présent qu’auparavant, tout autant qu’un objet d’un artiste à la mode. En matière de budget, les budgets moyens sont moins présents aujourd’hui, au profit de collectionneurs prêts à investir un budget beaucoup plus élevé, mais à condition d’une garantie de qualité maximale.
d’Ursel HEAD OF BRUSSELS OFFICE CHEZ DOROTHEUM
Aujourd’hui, les clients veulent que tout soit rapide et transparent, avec un souci accru d’authenticité et que tout soit consultable en ligne.
Christine de Schaetzen : Pour notre galerie d’art moderne et d’après-guerre et contemporain, j’ai pu constater également un changement d’habitudes. Aujourd’hui, un simple accrochage ne va pas autant attirer les amateurs que par le passé. Une de nos missions est donc d’organiser des événements tels qu’une exposition thématique ou monographique, qui va drainer beaucoup de visiteurs et susciter un effet boule de neige, des vendeurs potentiels venant vers nous avec des œuvres de l’artiste concerné. Il est donc devenu indispensable d’offrir une expérience complémentaire au vendeur ou à l’acheteur, par exemple en plaçant l’œuvre dans une exposition ou dans une foire, comme la BRAFA. Les foires sont très importantes pour les marchands, où des collectionneurs viennent du monde entier. La provenance et l’authenticité sont évidemment des éléments essentiels
Table ronde
Texte : Olivier Clinckart
Honorine
pour nous. A cet effet, nous travaillons avec des comités d’experts. Enfin, nos clients attendent un service personnalisé : entre le moment où je rencontre une personne pour la première fois et le moment où celle-ci me confie une pièce ou une collection, il peut se passer plusieurs années, le temps d’établir une relation de confiance indispensable.
Mélissa Lafont : Je vous rejoins : effectivement, aujourd’hui, les collectionneurs sont beaucoup plus exigeants, en privilégiant la qualité plutôt que la quantité. Le Covid a renforcé la vente en ligne : ainsi, il n’est pas rare d’avoir jusqu’à 400 personnes connectées, une capacité que n’offrent pas beaucoup de salles physiques. Nous organisons aussi avec succès des ventes entièrement en ligne, avec une clientèle plus jeune et à l’aise avec les outils numériques. Je confirme également que
l’authenticité et la provenance sont aujourd’hui essentielles, les acheteurs cherchant une estampille d’authenticité. La relation de confiance est très importante chez nous également, avec des clients fidèles qui achètent en toute confiance. A cet effet, nous disposons d’outils très pratiques pour transmettre des informations instantanées : je réalise un reportage photo très détaillé, accompagné d’un constat d’état quasi scientifique. Mais cette relation de confiance est très importante aussi avec les vendeurs, qui viennent d’abord rencontrer une personne plutôt qu’une bannière.
Grégory Gobbe : Nous sommes actifs dans des secteurs très différents, mais néanmoins avec de nombreuses similitudes dans les nouveaux comportements des acheteurs qui recherchent l’expérience, l’authenticité, la qualité de matériaux rares. Pour les whiskys
et notamment The Dalmore, c’est surtout la rareté qui va jouer et définir le type d’acheteur et la gamme de prix. Dans notre segment, cette gamme de prix est très large, les premières bouteilles tournant autour de 70 à 80 €, jusqu’aux corporate private sales qui peuvent monter jusqu’à 50.000 €, voire même 170.000 € pour certaines bouteilles, et la vente de fûts, qui peut aller jusqu’à 200.000 à 300.000 € pour des fûts d’un certain nombre d’années. Les plateformes de vente se sont beaucoup développées, par contre, pour les ventes privées, tout se fait par le bouche à oreille, compte tenu de la rareté du produit. Les cavistes nous aident beaucoup à renforcer notre visibilité sur The Dalmore. Nous collaborons également avec d’autres marques lors d’événements spécifiques afin de promouvoir la gamme et d’amplifier le lancement de nos éditions limitées. The Dalmore
Luminary, par exemple, est une édition limitée de luxe accessible, dont chaque édition est élaborée en partenariat avec un architecte célèbre.
Bernard Van Bellingen : Bugatti, c’est la réalisation d’un rêve pour mes clients qui collectionnent de très belles voitures, la clé de voûte qu’ils n’ont pas encore et cette rareté qu’ils recherchent. L’accent est donc mis sur l’exclusivité et l’élégance. Le Covid a eu une influence positive, les clients ayant ressenti l’envie de se faire plaisir, de profiter de la vie et de faire un bon investissement.
Honorine d’Ursel : Et ça s’est vérifié aussi dans le domaine de l’art : pour nous, 2020 a été une année remarquable, tout comme 2021, mais en entraînant une modification des habitudes. Les maîtres anciens, qui étaient déjà en perte de vitesse, ont continué à baisser au profit de l’art contemporain. Aujourd’hui, beaucoup plus qu’avant, les collectionneurs d’art cherchent à investir et spéculer en art contemporain, certains d’entre eux n’étant pas forcément amateurs d’art, mais cherchant à investir pour leurs enfants.
Mélissa Lafont : Je constate la même tendance : pendant le Covid, beaucoup d’acheteurs se sont fait plaisir en achetant des objets d’art pour leur maison. On a observé également une véritable ruée sur les bijoux, le prix de l’or n’ayant cessé d’augmenter par rapport au manque de confiance qu’on observe sur les marchés financiers.
Grégory Gobbe : Le rendement d’une bouteille de whisky peut aussi s’avérer très intéressant : une bouteille achetée à 1800 €, peut se revendre 10.000 € trois mois plus tard quand les marchés se portent bien. Aucune banque ne rapporte une telle plus-value.
| Lisez la suite de la table ronde en pages 10-11. ❱
Il est donc devenu indispensable d’offrir une expérience complémentaire au vendeur ou à l’acheteur.
Les collectionneurs sont beaucoup plus exigeants, en privilégiant la qualité plutôt que la quantité.
❙ En 2030, 80 % des acheteurs de produits haut de gamme auront moins de 40 ans.
Comment percevez-vous ce chiffre impressionnant ?
Bernard Van Bellingen : En ce qui nous concerne, les réseaux sociaux jouent un grand rôle, avec de nombreux car spotters qui font passer un message. Ce sont nos meilleurs ambassadeurs et ça génère des envies très positives. Je remarque en tout cas que notre clientèle se rajeunit, avec certains jeunes qui accèdent beaucoup plus rapidement qu’autrefois à un patrimoine financier important et qui sont prêts à acquérir directement le Graal.
Christine de Schaetzen : Je constate que beaucoup de jeunes visitent des expositions dans les galeries et les musées. Notre mission en tant que galerie, c’est de partager des passions et de faire découvrir des œuvres. Il y a peut-être un peu moins de collectionneurs, mais je suis persuadée qu’il y a toujours cette volonté de découvrir, et les réseaux sociaux ont évidemment aussi changé les choses en offrant une beaucoup plus grande visibilité.
Mélissa Lafont : La jeune génération vit dans des intérieurs plus épurés, et va acheter moins, mais mieux. Elle se montre également plus réticente à acheter du neuf, ce qui, précisément, donne tout son sens à notre mission, qui est d’être des passeurs, des transmetteurs.
Honorine d’Ursel : Aujourd’hui, la jeune génération n’est plus forcément établie à un endroit bien précis pendant de longues périodes et n’a donc pas envie de s’encombrer de beaucoup d’objets. Ces jeunes collectionnent peutêtre aussi pour investir et spéculer, et pouvoir revendre une œuvre en faisant une plus-value.
Grégory Gobbe : C’est vraiment l’expérience qui change tout dans la manière d’acheter ce type de produit d’investissement. Ces jeunes comprennent très tôt que des investissements sont possibles, même dans le domaine des alcools. Ils peuvent, par exemple, demander à une agence d’événements d’organiser une soirée pour eux et leurs amis avec un chef étoilé et une dégustation de très bonnes bouteilles.
Nous sommes actifs dans des secteurs très différents, mais néanmoins avec de nombreuses similitudes dans les nouveaux comportements des acheteurs qui recherchent l’expérience, l’authenticité, la qualité de matériaux rares.
Mélissa Lafont : Je vous rejoins sur l’expérience, je ne pense pas que posséder soit une fin en soi. Ce qui intéresse, c’est le concept de collecter, de chercher et trouver la pièce rare, de parcourir les catalogues, d’enchérir… Tout cela constitue une expérience formidable à laquelle beaucoup prennent goût.
Grégory Gobbe : Aujourd’hui, pour un jeune, le temps d’attention sur un produit pour une marque bien précise ne dépasse plus un an. Les jeunes vont chercher quelque chose de rare, une pièce unique, mais une fois qu’ils l’ont, ils aiment ensuite passer à autre chose et revendre une part de leur acquisition précédente, parfois même sans chercher à faire de marge.
❙ Quelles stratégies développez-vous en direction de cette jeune clientèle ?
Bernard Van Bellingen : Je partage beaucoup d’informations, entre autres sur les réseaux sociaux. J’ai la chance de pouvoir rouler régulièrement avec un de ces véhicules, et je suis certain que si je m’étais garé ici
aujourd’hui, en face de TheMerode, un attroupement de nombreuses personnes se serait formé pour admirer le véhicule et prendre des photos. Nous tenons beaucoup à partager ce rêve, y compris pour ces jeunes qui deviendront peut-être un jour des clients.
Grégory Gobbe : Nous essayons de parler à la jeune génération à travers ses moyens de communication, mais également via l’horeca, qui constitue la première vitrine pour nos produits. Nous appliquons une stratégie spécifique pour chaque type de public auquel nous souhaitons nous adresser, et privilégions les établissements étoilés pour positionner nos produits hauts de gamme par exemple.
Mélissa Lafont : La communication est en effet un point essentiel aujourd’hui. Sans présence sur les réseaux sociaux, on n’existe pas. Même si la presse papier reste un canal essentiel pour nous, la jeune génération y est beaucoup moins sensible qu’aux supports numériques, y compris pour enchérir : nous devons proposer à nos acheteurs des billets d’enchères de ce type.
Christine de Schaetzen
DIRECTOR PATRICK DEROM GALLERY
Mélissa Lafont
COMMISSAIRE-PRISEUR CHEZ AZ AUCTION
Grégory Gobbe
COUNTRY DIRECTOR BELUX CHEZ DISARONNO INTERNATIONAL B.V.
Bugatti, c’est la réalisation d’un rêve pour mes clients qui collectionnent de très belles voitures.
Grégory Gobbe : Les collaborations avec des célébrités jouent aussi un rôle non négligeable. Dans le cas de The Dalmore, si votre artiste préféré fait la promotion d’une bouteille à 10.000 €, il est toujours possible d’acheter une bouteille à 70 € qui reste abordable, comme Gucci le fait avec son portefeuille accessible à tout un chacun.
Christine de Schaetzen : Nous utilisons beaucoup Instagram, et nous essayons à chaque fois de donner un contenu à nos publications : des informations sur l’artiste mis en avant, pour susciter l’envie de venir voir l’exposition, de s’intéresser à cet artiste, etc.
Honorine d’Ursel : Une manière d’attirer les jeunes est d’organiser des événements qui les intéressent en les informant sur les réseaux de communication, mais aussi de savoir les prendre par la main vers le chemin de la vente. Car certains jeunes, même disposant de budgets modestes, ont envie de collectionner de l’art, et nous pouvons justement les amener vers des œuvres dans une gamme abordable, mais qui n’en sont pas moins de qualité.
Grégory Gobbe : Nous faisons également appel à des agences média qui répartissent notre communication entre la presse papier, la télévision, la vidéo ou Instagram, et ce, en fonction de notre consommateur et du pays, de manière à optimiser notre stratégie marketing.
❙ Des liens étroits existent entre le domaine du luxe et le monde de l’art. Quelles sont les synergies possibles entre ces deux secteurs ?
Christine de Schaetzen : Durant toute ma carrière, j’ai toujours cherché des partenariats, ce qui permet de mettre sur pied un événement et de mélanger les clients et les générations. C’est important pour créer de nouvelles dynamiques et attirer une clientèle nouvelle et plus jeune.
Honorine d’Ursel : Chez Dorotheum, nous associons notre nom avec des partenaires importants qui brassent beaucoup d’intérêt dans leurs secteurs respectifs. Ce sont des collaborations positives pour les deux parties, car chacune
d’elles va trouver dans l’autre un nombre de clients différents et des générations différentes.
Grégory Gobbe : L’art donne du poids au luxe et le luxe donne de la visibilité à l’art. The Dalmore collabore avec des architectes de renommée mondiale. Une fois par an, une édition est produite avec un architecte engagé dans le processus du choix de l’emballage avec le maître distillateur. Ce dernier va utiliser des pièces de différents fûts pour un assemblage destiné à créer un liquide d’exception. Le fait pour un architecte de travailler avec un maître distillateur et d’échanger avec lui, de se rencontrer sur certaines valeurs telles que la créativité, et d’arriver à intégrer sa griffe dans le produit, est un élément très stimulant. Trois de ces bouteilles sont produites par an au niveau mondial, dont une est mise aux enchères pour chercher des fonds qui seront réinvestis dans l’art et la culture.
Bernard Van Bellingen : Nous avons des contrats de licence, tel que pour la montre Tourbillon Bugatti de Jacob & Co, ou encore à Dubaï, les Bugatti Residences. À chaque fois, tout est étudié dans le détail pour que ces collaborations aient du sens.
Christine de Schaetzen : Nous aimons nouer des collaborations avec des partenaires afin de nous rapprocher des collectionneurs et offrir des expériences dans des cadres différents que ceux de la galerie.
❙ L’art et le luxe proposent des synergies profitables aux deux secteurs, mais ils offrent aussi de belles expériences humaines, bien au-delà de l’aspect matériel ?
Honorine d’Ursel : Il y a quelques années, un étudiant en histoire de l’art est venu nous demander conseil, car il possédait un petit tableau d’un artiste tchèque, qu’il était persuadé de pouvoir vendre à 25.000 €, après avoir effectué des recherches très détaillées sur cet artiste. Et il l’a effectivement vendu à ce prix-là, grâce à quoi il a pu acquérir une autre œuvre. Aujourd’hui, il est devenu marchand et il participe à la TEFAF de Maastricht, la plus importante au monde dans sa catégorie ! C’est un exemple révélateur : il n’est pas obligatoire de disposer d’un budget conséquent pour se lancer dans la collection d’art, l’important est d’avoir l’œil et de bons conseils.
Grégory Gobbe : Un client d’un certain âge est venu nous trouver, sachant que son temps était compté. Il souhaitait laisser comme héritage un fût à ses proches. Nous l’avons emmené dans la distillerie de son choix, dans les Highlands en Écosse, où il a pu choisir un fût particulier possédant une certaine valeur d’investissement. Après son décès, sa famille a été invitée en Écosse dans la distillerie, où le fût leur a été présenté, en leur expliquant qu’un nombre précis de bouteilles de cette édition limitée avait été prévu par enfant, avec un message pour les différents membres de la famille. Une expérience émouvante pour nous et ses proches, et qui témoigne du lien que ce genre d’initiative peut créer. ■
Bernard Van Bellingen : L’expérience sur place est exceptionnelle pour le client, quand je configure un véhicule ici en Belgique, j’essaie toujours d’amener le client à l’usine de Molsheim, en Alsace, au château Saint-Jean. Le site est entièrement réservé pour lui, il y est mis en contact avec les maîtres artisans qui vont construire sa Bugatti. Et bien souvent, cette visite lui permet de choisir davantage d’options en personnalisant au maximum son véhicule, avec, par exemple, une finition bien spécifique, ou avec les armoiries de sa famille. Ce genre de moment exclusif n’a pas de prix, cette expérience unique permet au client d’entrer dans l’histoire de Bugatti et d’y créer sa voiture sur mesure. C’est sa création, son histoire.
Bernard Van Bellingen
BRAND MANAGER BUGATTI-RIMAC
Le monde viticole wallon est face à bien des défis
Avec une terre et un climat propices à produire de bons vins, la viticulture wallonne est en plein essor. Mais, comme le souligne Vanessa Vaxelaire, Présidente de l’Association des Vignerons de Wallonie, les défis sont nombreux.
Texte : Philippe Van Lil
Face à quels challenges le secteur viticole wallon est-il aujourd’hui confronté ?
Vanessa Vaxelaire : « Le principal défi reste l’adaptation au dérèglement climatique. Cet enjeu crucial touche d’ailleurs l’ensemble du sec-
teur agricole. Il y a aussi le manque de main-d’œuvre. En Belgique, la viticulture est encore un secteur naissant. Nous disposons de peu de travailleurs spécialisés pour occuper des postes clés et les métiers des vignes attirent peu de candidats. »
En quoi le changement climatique impacte-t-il concrètement la production ?
V. V. : « Les températures douces en hiver perturbent le cycle naturel de la vigne et favorisent les gelées printanières en avril. Or, si les bourgeons gèlent à cette période, la récolte est compromise. En
FONDATRICE
Les températures douces en hiver perturbent le cycle naturel de la vigne et favorisent les gelées printanières en avril.
La Wallonie est devenue aujourd’hui la région viticole la plus bio au monde.
parallèle, les précipitations excessives compliquent la floraison et la maturation du raisin. »
Le manque de main-d’œuvre est également un enjeu. Est-ce un problème de conditions de travail ou de formation ?
V. V. : « Les formations en viticulture et en vinification se développent de plus en plus. Les universités agricoles et des initiatives privées proposent aujourd’hui des cursus adaptés. Toutefois, vu que ces formations restent relativement récentes, il faudra encore plusieurs années avant que les premiers diplô-
més acquièrent une expérience suffisante pour combler le manque de professionnels qualifiés. Qui plus est, le travail dans les vignes est exigeant physiquement et les candidats ne se pressent pas au portillon. »
Dans ce contexte, comment la Wallonie développe-t-elle une identité propre ?
V. V. : « Elle mise sur une viticulture durable, avec des exploitations majoritairement familiales et des pratiques respectueuses de l’environnement. La Wallonie est devenue aujourd’hui la région viticole la plus bio au monde. » ■
Les Fantastiques : une cuvée belge signée par des femmes
Au sud de Mons, au cœur des vignobles du Domaine Mont des Anges, est née Les Fantastiques, une cuvée effervescente fruit d’une collaboration entre Laurianne Lejour et Muriel Lombaerts accompagnée de six ambassadrices issues des secteurs du vin et de la gastronomie.
Texte : Thibaut Van Hoof
L’histoire débute en 2019 avec une première vendange, composée de 75 % de pinot meunier et 25 % de chardonnay. En 2022, ce même assemblage est reconduit afin de donner naissance à “une cuvée caractérisée par sa vivacité et son élégance”, explique Muriel Lombaerts. Avec Laurianne Lejour et leurs ambassadrices, elles ont pris
part aux différentes étapes de son élaboration, notamment en sélectionnant un dosage à 4 g/l et en choisissant l’étiquette de cette micro-cuvée.
Une cuvée à l’image de son terroir
Cette édition spéciale illustre aussi l’engagement partagé entre le domaine et le label : mettre en lumière le travail et l’expertise des femmes dans les secteurs du vin et de la gastronomie. “Le monde vigneron reste encore très masculin, mais les femmes y trouvent peu à peu leur place”, souligne Laurianne Lejour, également à la tête d’un vignoble de 1,5 hectare en Champagne. “Il suffit de regarder l’Académie des Vins de Bordeaux, où tous les professeurs sont des femmes. Elles apportent leur expertise au même titre que les
hommes”, ajoute Muriel Lombaerts.
Mais cette cuvée va plus loin. Elle offre une véritable expression du terroir belge, un pays qui a toute sa place dans l’univers du vin. “Les réalités sont très différentes de la France, avec des vignobles plus petits et une consommation majoritairement intérieure”, précise Muriel Lombaerts. “Avec mon associé Vincent De Busscher, nous ne possédions pas de terres en Belgique. Nous sommes partis de zéro, sélectionnant les meilleures parcelles pour élaborer des vins selon des méthodes traditionnelles différentes.” Ajoute Laurianne Lejour. En plus de Les Fantastiques, d’autres cuvées uniques voient ainsi le jour, portant fièrement les couleurs du vignoble belge. ■
Le monde vigneron reste encore très masculin, mais les femmes y trouvent peu à peu leur place.
Laurianne Lejour
Les réalités sont très différentes de la France, avec des vignobles plus petits et une consommation majoritairement intérieure.
Muriel Lombaerts
Pour plus d’informations : montdesanges.be
Muriel Lombaerts
Laurianne Lejour
Sita, l’ambassadeur de la gastronomie italienne
Depuis 1958, Sita Gastronomia Italiana s’est positionné comme l’ambassadeur de la gastronomie italienne en Belgique. Une histoire de famille depuis quatre générations.
Texte : Thibaut Van Hoof
L’histoire de Sita commence en 1947, lorsque Carmelo Sita, fraîchement arrivé en Belgique pour travailler dans les mines, est contraint de renoncer à ce métier pour des raisons de santé. « Il devait trouver un moyen de faire vivre sa famille, alors il a commencé à fabriquer du fromage, un souvenir de son Italie natale », raconte Valentina Sita, arrière-petite-fille du fondateur. Très vite, sa ricotta et sa mozzarella séduisent son voisinage. Les com-
mandes se multiplient et, en 1958, l’entreprise familiale est créée.
Avec le temps, la famille Sita étend son réseau, reliant directement producteurs italiens et diaspora en Belgique. L’entreprise, reprise en 1968 par Benito Sita et ses frères, connaît une expansion majeure dans les années 2000 sous l’impulsion de la troisième génération. Aujourd’hui, elle est toujours dirigée par la famille, perpétuant cet héritage.
Sita Gastronomia s’est, au fil du temps, transformée en importateur et distributeur de produits italiens d’exception. « Notre mission est d’apporter toute l’émotion de l’Italie dans l’assiette », explique Valentina. L’entreprise se distingue par sa capacité à proposer des produits ultra-frais à
ses clients. «Notre cœur de métier, c’est d’approvisionner les chefs dans le Benelux et le nord de la France, avec un service rapide et efficace. »
Avec 4000 références, Sita est un acteur incontournable du secteur. « Nous fournissons aussi bien les restaurants et pizzerias que les épiceries fines et supermarchés italiens. Retrouver les saveurs authentiques de l’Italie ne s’improvise pas », souligne Valentina.
Cette passion pour la gastronomie italienne s’exprime aussi dans la transmission du savoir-faire. «Nous avons lancé la Sitacademia, où nous
Les Italiens sont de grands émotifs, et cela se ressent en cuisine. Chaque produit raconte une histoire, une tradition, une émotion.
Valentina Sita
proposons des formations gratuites aux professionnels. Aussi, les 1er, 2 et 3 juin, à l’occasion de la Fête nationale italienne, nous organisons les OPENDAYS, un événement réservé aux professionnels. Fournisseurs italiens et clients belges se rencontreront pour découvrir de nouveaux produits, échanger avec des experts et bénéficier d’offres exclusives », conclut Valentina Sita. ■
Les vins belges sont en plein essor
Rivière DIRECTEUR GÉNÉRAL
Grâce au soutien de quelque 900 coopérateurs engagés, la coopérative Vin du Pays de Herve s’est formée en 2017, avec pour objectif de produire du vin bio de qualité. Depuis l’arrivée de Jean Rivière, son nouveau directeur général, l’an dernier, l’ambition va plus loin encore : augmenter le nombre de coopérateurs et celui des bouteilles produites.
Texte : Philippe Van Lil « J’avais goûté la production de Vin du Pays de Herve et je l’avais trouvée vraiment prometteuse. Cela m’a incité à rejoindre l’aventure », nous confie Jean Rivière, originaire de Saint Emilion, dans le Sud-Ouest de la France. De qualité, ses blancs secs locaux ont en effet de quoi séduire : le mono-cépage Les Rémouleurs est caractérisé par sa rondeur fruitée, sa vivacité en bouche et s’apprécie
à l’apéritif, tandis que le côté végétal très prononcé des Lavandières, à base de Muscaris, est idéal pour déguster du fromage de chèvre.
L’Impertinent, lui, est un assemblage de Johanniter et de Souvignier gris ; délicat et minéral, il accompagne à merveille le poisson. « N’oublions pas non plus les vins du Bois de Loë. Le chardonnay et le sauvignon y sont savoureux », insiste Jean Rivière. La coopérative propose aussi des crémants de Wallonie élaborés selon la méthode champenoise. Les Cabaretiers, à base de Johanniter, enchante le palais avec ses notes d’agrumes et de verveine, tandis que le beau nez fruité et la minéralité bien marquée en bouche des Carnavaliers en font un cru exceptionnel. Cet assemblage de Johanniter et de Souvignier Gris a décroché la médaille d’or au concours des Meilleurs Vins Belges de 2024.
« Seuls les vins rouges manquent encore à l’appel. On y travaille, ce sera pour cette année », nous informe Jean Rivière, dont l’ambition est d’accroître la production globale de la coopérative pour franchir le cap des 100.000 bouteilles par an. « Les crus belges ont le potentiel pour s’imposer sur le marché mondial, mais il faut les rendre accessibles en les sortant de leur confidentialité, en baissant les prix, tout en maintenant la qualité. A cette fin, nous lançons actuellement un appel de fonds. » ■
Pour devenir coopérateur, c’est simple. Cliquez sur le lien vers notre site internet : www.vindupaysdeherve.be
Les crus belges ont le potentiel pour s’imposer sur le marché mondial, mais il faut les rendre accessibles en les sortant de leur confidentialité, en baissant les prix, tout en maintenant la qualité. Pour plus d’informations : vindupaysdeherve.be
Jean
Chaque projet immobilier raconte une histoire unique
Autodidacte, Lionel Jadot, architecte d’intérieur, a commencé à travailler très jeune, à 18 ans. Il a développé une approche du métier toute personnelle. Rencontre.
Texte : Philippe Van Lil
« Mon travail repose sur deux axes principaux : le réemploi des matériaux dans une vision écologique et la collaboration avec des artisans et artistes locaux, tant pour la rénovation de bâtiments que pour la production de mobilier ou de l’éclairage », nous déclare d’emblée Lionel Jadot. « En tant que prescripteur dans le
secteur de la construction, je crois avoir une responsabilité qui, à la fois, tient compte des budgets des clients et prend presque une dimension politique dans le contexte actuel. »
Via ses deux sociétés, il réalise des projets en architecture intérieure, achète et restaure divers bâtiments, souvent de belle envergure. Exemple : les 25 000 m² d’espaces publics du bâtiment de la Royale Belge, où ont été créés un hôtel de 200 chambres, des salles de sport, des restaurants et des bars. « Je suis très actif dans l’hôtellerie, l’Horeca, les marchés alimentaires, etc., avec désormais une présence dans sept
Acquérir un bien immobilier en Espagne :
Le rêve de nombreux Belges
De plus en plus de Belges cherchent à acquérir un bien immobilier à l’étranger. Comme le souligne Kelly De Plecker, Directrice de Casaspanje, l’Espagne est une destination de choix pour de multiples raisons.
Texte : Philippe Van Lil
Pour Kelly De Plecker, l’attrait de l’Espagne résonne comme une évidence : « Ce consensus s’explique par la douceur de vivre qui règne dans ce pays. Il y a non seulement du soleil quasiment toute l’année, mais aussi le fait que les Espagnols sont des gens ouverts et que l’ambiance est très détendue. La
pays, mais toujours en respectant ma philosophie de base. »
Dans cette philosophie, Lionel Jadot met un point d’honneur à faire du sur-mesure adapté à la personnalité des occupants des lieux.
« Comme je n’ai pas de formation académique, mon approche repose avant tout sur mon ressenti, que ce soit à l’égard du bâtiment ou des personnes qui y vivent. Aussi bien pour des projets de construction que de rénovation, j’essaie toujours
Comme je n’ai pas de formation académique, mon approche repose avant tout sur mon ressenti, que ce soit à l’égard du bâtiment ou des personnes qui y vivent.
Lionel Jadot ARCHITECTE D’INTÉRIEUR
de raconter une histoire unique. Pour cela, je m’invite dans le quotidien de mes clients, leur mode de vie, leurs envies, leur intimité. Je leur pose de nombreuses questions, par exemple pour savoir s’ils vivent dans un cadre plutôt familial, social ou représentatif. J’apporte aussi une vision proactive de ce à quoi ils n’ont pas forcément pensé à l’instant où nous échangeons. Au bout du compte, cela va souvent au-delà de leurs rêves. » ■
vie est généralement plus facile qu’en Belgique, tout simplement. »
Autre argument de poids : les prix de l’immobilier. « Pour 200.000 euros, on peut emménager dans un appartement flambant neuf de 70 m², avec deux chambres. » De manière plus générale, le coût de la vie est inférieur en Espagne, « ce qui est vrai tant pour les produits de consommation que pour les restaurants, par exemple », relève notre interlocutrice.
Qu’on ne s’y trompe pas : si, jusqu’il y a quelques années encore, l’acquisition d’un bien immobilier en Espagne était surtout le fait de jeunes retraités, les choses ont bien changé. « Nombre
de quarantenaires cherchent aussi désormais à acheter une résidence secondaire en Espagne pour y faire un investissement ou pour y passer des vacances à moindre coût. C’est idéal pour les familles qui désirent y séjourner durant les congés scolaires et louer le bien durant le reste de l’année. »
« La règle d’or pour être satisfait de son achat sur le long terme, c’est de s’y sentir bien », nous confie Kelly De Plecker. « Avant de s’engager, il est d’ailleurs vivement conseillé de se rendre sur place pour visiter son futur
Pour 200.000 euros, on peut emménager dans un appartement flambant neuf de 70 m², avec deux chambres.
bien et de se faire accompagner par un professionnel durant l’intégralité du processus d’achat. Mieux vaut aussi faire appel à un agent immobilier belge comme Casaspanje. En Belgique, notre profession est particulièrement bien réglementée et encadrée. C’est un gage de sécurité et de confiance pour nos clients. » ■
Pour plus d’informations : casaspanje.be
La Foire d’Art Civilisations de Bruxelles
L’édition de printemps de la Foire d’Art Civilisations de Bruxelles se tiendra du 24 au 28 mai 2025, au cœur du quartier du Sablon. Cet événement rassemblera des galeries internationales présentant des œuvres d’exception de l’art tribal, asiatique et ancien. Organisée en janvier et en mai, cette foire constitue une rencontre unique entre marchands spécialisés et amateurs d’art du monde entier.
L’art tribal met en lumière les civilisations d’Afrique, d’Océanie et des Amériques. Les œuvres exposées, à l’origine conçues pour des usages rituels ou spirituels, témoignent du savoir-faire et des traditions des cultures dont elles sont issues. Chaque pièce possède une histoire et une signification profonde, révélant un lien intime
entre l’art et les croyances des peuples qui l’ont façonnée.
La section dédiée à l’art asiatique et oriental propose un large éventail d’œuvres provenant de Chine, du Japon, d’Indonésie et d’autres cultures moins connues. L’art islamique et persan y trouve également sa place, illustrant la diversité et la richesse de ces traditions artistiques. Ces œuvres, souvent imprégnées d’influences bouddhistes et hindouistes, témoignent de la transmission des savoirs et des esthétiques à travers les siècles.
L’art ancien, quant à lui, englobe des pièces issues de l’Égypte antique, de la Mésopotamie et de la Grèce. Ces œuvres, reflet d’une compréhension évolutive de l’identité humaine, de la spiritualité et des structures sociales, portent les
traces des croyances religieuses, des récits mythologiques et des dynamiques politiques qui ont marqué ces civilisations.
Lors de l’événement, la maison Lempertz accueillera une exposition dédiée à l’art Kuba, organisée en collaboration avec Civilisations et sous le commissariat de Jo De Buck. À cette occasion, la riche culture du royaume Kuba, située dans l’actuelle République démocratique du Congo, sera mise en lumière à travers des objets d’exception. L’exposition marquera également la présentation en avant-première du livre Treasures of the Kuba.
Véritable immersion au cœur des civilisations, le salon est une invitation à explorer les expressions artistiques de cultures mondiales et à découvrir des trésors d’histoire. ■