Mayotte Hebdo n°1032

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LE MOT DE LA RÉDACTION

BON VOULOIR

Secrétaire général du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné était de passage sur l’île au lagon cette semaine. Si le fait que ce soit un représentant de parti qui fasse des annonces étatiques pour l’avenir des Mahorais peut nous questionner, la volonté de régulariser la gestion des fonds européens est un impondérable dont M. Séjourné s’est fait le porte-parole. Car tout est question de volonté, dans un territoire aussi petit que compétitif. “ Mon dossier est bloqué, soumis au bon vouloir d’une personne qui est soit corrompue, soit incompétente ! ”, rageait un militant associatif sur les ondes de la Mayotte 1ère, il y a quelques jours. Ce refrain désormais bien connu de celles et ceux qui s’activent pour faire avancer leur île pourrait sonner le glas de leurs espoirs. Il n’en est rien. Même si leurs ambitions sont freinées, nous voyons des femmes et des hommes lutter au quotidien pour Mayotte, comme Zoubaïr Alonzo, le directeur de la CCI, auquel nous consacrons le portrait de la semaine. Les trophées du Sportif de l’année, organisés par la Somapresse la semaine dernière à Mgombani, sont une autre preuve de l’excellence mahoraise et de l’émulation qu’elle peut susciter. Pour que les forces vives du département œuvrent cependant de concert, il faut encore assainir de nombreuses institutions. Parmi elles, le Service de transport maritime, sur lequel nous nous penchons. Ne respectant pas les normes de sécurité nécessaires, les barges n’ont plus l’autorisation de transporter des passagers depuis décembre 2021. Lunaire mais tristement réelle, cette affirmation vient confirmer la mauvaise gestion du STM, qui pourrait être un outil performant au service de la population. Mais pour pouvoir, il faut vouloir.

Bonne lecture à toutes et à tous.

en MÉTROPOLE

La formation d’une durée de 11 mois, alternant formation théorique et stage, permet de se présenter au diplôme d’État d’Assistant Educatif et Social (DEAES) et de travailler ensuite dans des structures médico-sociales auprès de personnes handicapées ou dépendantes de tous âges.

Aucune condition de diplôme n’est requise pour s’inscrire. Il faut néanmoins réussir les épreuves orales d’admission.

Début de la formation : 3 octobre 2023

Inscription sur le site Internet de l’IFCASS www.ifcass.fr jusqu’au 31 mai 2023.

Renseignement :

Auprès de l’IFCASS au 02.35.82.67.18 et sur son site Internet www.ifcass.fr

Auprès de LADOM au 02.69.61.51.28 et sur son site Internet www.ladom.fr

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Conditions d’entrée : Être inscrit au Pôle Emploi / avoir au moins 18 ans/ Avoir un foyer fiscal à Mayotte dont le quotient familial est inférieur à un montant qui vous sera communiqué par LADOM / Ne pas avoir bénéficié d’une autre aide à la mobilité dans l’année / Satisfaire aux épreuves de sélection.

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3 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23
DATE LIMITE DE DÉPÔT DES INTÉRÊTS 22 MARS 2023 UNE OPPORTUNITÉ UNIQUE POUR VOUS INSTALLER 5 compagnies aériennes 17 destinations 400 000 passagers en 2022 30 000 habitants et travailleurs à proximité
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Et les sportifs de l’année sont…

Samedi dernier, la Somapresse organisait la 14ème cérémonie des Sportifs de l’année, au gymnase de Mgombani et en direct sur Mayotte la 1ère. Voici les lauréats de chaque catégorie.

LES LAURÉATS

SPORTIF DE L’ANNÉE 2022

RIFKI SAÏD

SANTÉ SPORT DE L’ANNÉE 2022 OFFICE MUNICIPAL DES SPORTS

SPORTIVE DE L’ANNÉE 2022

NASRA IBRAHIMA

ARBITRE FÉMININ DE L’ANNÉE 2022 NAÏROUZE AHAMADI

ARBITRE MASCULIN DE L’ANNÉE 2022 EL HAD ALI

ÉQUIPE FÉMININE DE L’ANNÉE 2022 ASC TSINGONI

ÉQUIPE MASCULINE DE L’ANNÉE COMBANI HANDBALL CLUB

ESPOIR FÉMININ DE L’ANNÉE 2022

DAWIYA ABDOU

ESPOIR MASCULIN DE L’ANNÉE 2022 KAMEL ZOUBERT

SPORT HANDICAP DE L’ANNÉE 2022 HANDICAPABLE DE MAYOTTE

DIRIGEANT CLUB DE L’ANNÉE 2022 CHAMSIDINE CHAM

DIRIGEANT LIGUE ET COMITÉ DE L’ANNÉE 2022

HAKIM ALI ABDOU

ENTRAINEUR/ÉDUCATEUR DE L’ANNÉE 2022

BADIROU ABDOU

MAHOPOLITAIN DE L’ANNÉE 2022

KADRI MOENDADZÉ

MAHOPOLITAINE DE L’ANNÉE 2022

ZALIATA MLAMALI

PRIX SPÉCIAL DU JURY 2022 MARTIAL HENRY

4 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23

15 et 16 mars 2023

Ce sont les dates des prochaines journées de l’orientation, qui auront lieu au Pôle d’excellence rurale de Coconi, les mercredi 15 et jeudi 16 mars 2023, de 9 heures à 17 heures. Organisées par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte, ces journées seront l’occasion pour de nombreux jeunes de l’île de découvrir les stands de plusieurs entreprises et institutions publiques.

300€

C’est, grossièrement, la revalorisation qui sera appliquée sur les retraites mahoraises à partir du 1er septembre. Alors que l’examen de la réforme des retraites s’est transformée en capharnaüm à l’Assemblée nationale, plusieurs députés de droite et du centre – dont Mansour Kamardine et Estelle Youssouffa – ont réussi à faire que le gouvernement ajoute un amendement à son projet de loi, pour Mayotte. Cette revalorisation concerne notamment l’ASPA, l’allocation spéciale pour personnes âgées, puisqu’elle sera augmentée de 150 euros par mois, alors qu’elle n’était que de 480,55€, contre 961,08€ dans le 101ème département français. Une victoire non-négligeable dans la lutte pour l’alignement des droits sociaux mahorais sur ceux de nos compatriotes.

Inscrivez-vous au festival de l’image sous-marine !

Organisé par Angalia, le festival international de l’image sous-marine de Mayotte (FIISM) ouvre les inscriptions aux amateurs de photo, vidéo, dessin et musique pour sa 28ème édition, qui aura lieu du 25 au 28 mai prochains à Mamoudzou, sur la place de la République. Avec des projections au pôle culturel de Chirongui et de multiple prix, le FIISM voit les choses en grand, et propose aux volontaires de s’inscrire dans 4 catégories :

- Le concours de dessin “ Jack Passe ”, réservé aux moins de 12 ans et aux 12-19 ans ;

- Le concours d’images fixes (portfolio, trio thématique, montage audiovisuel et photo imprimée) ;

- Le concours de film (grand format 52’, petit format 26’, clip de moins de 3’ et film scolaire) ;

- Le concours de musique, sur le thème de l’océan.

Entièrement gratuites, les inscriptions sont ouvertes du 13 février au 14 avril 2023 sur le site du FIISMM : www.soireesdelimagesousmarine.fr

Le proverbe “ Haraka kaina baraka ”
La précipitation ne porte pas chance.
5 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23

LU DANS LA PRESSE

Chaque semaine, découvrez le regard porté sur l’actualité locale à travers la presse nationale ou régionale

Le 22 février 2023, par Marine Babonneau, Didier Hassoux et Christophe Labbé pour le Canard enchaîné.

Dans le plus grand secret, le ministre de l’Intérieur prépare le “ nettoyage ” (sic) de Mayotte. Pour cette opération baptisée “ Wuambushu ” (“ reprise ” , en mahorais), validée par Emmanuel Macron en personne lors d’un Conseil de défense, un demimillier de gendarmes et de flics s’apprêtent à envahir l’archipel. Un corps expéditionnaire qui s’ajoute aux 750 policiers et 600 pandores déjà sur place. Leur mission ? Mettre fin à l’immigration illégale et mater les délinquants à machette. Tout doit être karchérisé en deux mois, à compter du 20 avril. Cette date ne doit rien au hasard : elle correspond à la fin du ramadan et à… L’examen, au Parlement, du projet de loi sur l’immigration. Darmanin compte bien faire de son expédition dans l’océan Indien le laboratoire de ses ambitions migratoires, et au-delà. On frémit…

Chaque année, près de 27 000 sans-papiers (soit un peu moins de 10% de la population officielle) sont chassés de Mayotte – un chiffre qui équivaut à la moitié de toutes les expulsions réalisées en France. Faute d’un recensement fiable, l’Intérieur estime au doigt mouillé que l’île abrite 100 000 étrangers en situation irrégulière. Avec, à la clé, un juteux bizness pour les passeurs, qui facturent entre 100 et 500 euros le voyage en barcasse de pêche, le “ kwassakwassa ” . Mayotte rafle la mise des éloignements depuis que l’archipel est devenu, en 2011 et par la volonté de Sarkozy, le 101e département français. Une riche idée…

Les missions confiées par Darmanin à sa grande armada sont très claires. 1) Faire en sorte que les sans-papiers restent sans toit. Comment ? En rasant 1000 logements illégaux, dans lesquels survivent 5000 personnes. Les bidonvilles poussent comme des forêts de bambous. En 2021, la préfecture a fait détruire 1500 “ bangas ”. Equipés de bulldozers loués sur place, les gendarmes ont ordre de raser en deux mois presque l’équivalent d’un an de boulot. Un travail d’Hercule !

Bérézina gendarmesque

2) Mettre le grappin sur un maximum d’illégaux et les renvoyer fissa, en remplissant le bateau qui, d’ordinaire, effectue quotidiennement l’aller-retour Mayotte-Comores.

3) Mettre sous les verrous les voyous qui dépouillent à coups de machette et de cailloux les habitants et les rares touristes. Une démonstration de force qui fait se gondoler sous les képis et les casquettes. “ C’est un coup de com’, se marre un haut fonctionnaire. Tous les acteurs de terrain savent pertinemment qu’il

faudra recommencer dans six mois. C’est comme vider l’océan à la petite cuillère. ” Pas faux. Pour les destructions, la législation est bien faite. Grâce à son article 197, la loi Elan permet au préfet de Myaotte (et de Guyane) de démolir sans attendre l’avis d’un juge. Roule, mon bull ! Mais l’Etat doit tout de même… Reloger les Français et les titulaires d’un titre de séjour. Soit, pour le grand “ nettoyage ” de printemps, 1500 personnes à “ recaser ”. Mission impossible – sans parler des nombreux recours d’avocats et d’associations auxquels la préfecture devra faire face.

L’Etat manque cruellement de place, aussi, pour les sans-papiers qui se feront attraper. Avec ses 150 lits, le centre de rétention administrative est déjà plein à craquer. La solution trouvée par le préfet : entasser tout le monde dans des gymnases réquisitionnés pour l’occasion. Problème ? Il n’y aura pas suffisamment de bras pour traiter toutes les procédures générées par ces expulsions à la chaîne. Six magistrats supplémentaires ont bien débarqué dans l’archipel, mais le tribunal attend toujours le renfort de greffiers. Et, pour couper la route maritime, l’armée, qui ne tient pas à se mouiller dans la lutte contre l’immigration, s’est gentiment fait porter pâle. La police aux frontières devra donc compter sur ses deux seuls rafiots. La flotte est pauvre !

Sur le front des “ coupeurs de route ”, qui rançonnent la population, l’affaire n’est pas gagnée non plus. Les forcemes mobiles ne sont pas assez réactives pour attraper les malfrats en flag ? “ Le temps qu’elles se préparent, c’est trop tard, elles arrivent chaque fois après la bataille ! ”, s’étrangle un élu du coin. Du côté de l’enquête judiciaire, la bérézina menace : les gendarmes ont bien prévu de renforcer la PJ locale avec 50 limiers, mais, le recrutement s’effectuant sur la base du volontariat, sans prime à la clé, les pandores n’ont pour le moment trouvé que cinq candidats… Vite, des sous !

Si Darmanin tient tant à l’ “ opération Wuambushu ” , c’est parce que, dans sa tête, il faut passer par Mayotte pour atteindre la case Matignon. A chacun sa géographie… Le ministre, qui a passé le réveillon dans l’archipel, y a trouvé un laboratoire parfait pour sa promotion. Il veut être seul à prendre la lumière et à briller sur la photo. En conséquence, il a commencé par expulser du dossier son sous-ministre des Outre-mer, Jean-François Carenco. Darmanin a pour horizon proche le fauteuil de Borne, et Mayotte est, croit-il, le bateau ivre qui devrait l’y conduire.

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“ OPÉRATION WUAMBUSHU ” : DARMANIN À L’ASSAUT DE MAYOTTE
Il utilise l’archipel comme un labo anti-immigration pour mieux concourir à Matignon.
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PORTRAIT

8 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23
Raïnat Aliloiffa

Zoubaïr Alonzo

UN HOMME AMBITIEUX

IL EST LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LE CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE MAYOTTE DEPUIS PRESQUE DIX ANS.

ZOUBAÏR ALONZO PREND SES MISSIONS

TRÈS À CŒUR, MAIS A AUSSI DE GRANDES AMBITIONS POUR SON ÎLE. DERRIÈRE SON

POSTE À HAUTE À RESPONSABILITÉ SE CACHE UN HOMME INTELLIGENT ET PLEIN DE BON SENS, SOUCIEUX DE TOUJOURS BIEN FAIRE.

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PORTRAIT

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C’est dans son bureau, au dernier étage de l’immeuble de la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte, que l’on retrouve Zoubaïr Alonzo. Il garde un œil sur son ordinateur, l’autre sur la paperasse qui jonche sa table. Des dossiers de la plus grande importance qui occupent tout son temps. “ J’envoie un dernier mail et je suis à vous ” , lance-t-il. Malgré la charge de travail qui rythme son quotidien, le directeur général de la CCI semble totalement détendu et n’a pas l’air pressé, comme le sont souvent les cadres de son niveau. À 42 ans, il a compris qu’il fallait appliquer “ chaque chose en son temps ” , et cette philosophie de vie lui est plutôt bénéfique.

“ Je suis marié, et j’ai des enfants. Et depuis que je suis à Mayotte, j’ai toujours eu des postes à haute responsabilité mais cela n’impacte pas ma vie de famille car je maîtrise beaucoup de domaines et je ne passe pas tout mon temps sur un ou plusieurs sujets ” , explique-t-il. Pour ce père de famille, il est important que ses collaborateurs puissent également profiter de leurs proches. Alors lorsqu’il voit que l’un d’entre eux coince sur un dossier, il n’hésite

SINGAPOUR, UN MODÈLE POUR MAYOTTE

personnes. Il est particulièrement fier de cette période car il estime avoir réalisé de grands travaux.

“ On a créé et aménagé toute la zone vie de Longoni. Il n’y avait rien là-bas avant. Et puis lorsque j’étais en poste, on a également mis en exploitation le deuxième quai du port ” , affirme-t-il. En 2013, lorsque le groupe Mayotte Channel Gateway prend les rênes du port de Longoni, il quitte ses fonctions et décide de retourner sur les bancs de l’école. “ Dans ma philosophie de vie, je n’aime pas prendre des responsabilités si je sens qu’il manque quelque chose ” , indique-t-il. Alors il s’inscrit en MBA à la Neoma Business School de Paris. Il termine son cursus en 2015, mais avant la fin, en 2014, on lui propose d’occuper le poste de directeur général de la CCI. “ C’était une belle entrée en matière pour moi, qui était encore en école. Dès 2014, nous avons tracé nos axes prioritaires et avons commencé à redresser la CCI afin de la positionner là où on le souhaite. ” À cette époque, Zoubaïr Alonzo reprend une Chambre en difficulté et mise sous tutelle. Mais cela ne le décourage pas, bien au contraire. Il est déterminé à sortir la tête de l’eau. En parallèle de ses obligations professionnelles, il reprend une nouvelle fois ses études et part se former à Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale puis à l’INSP, ancien ENA. Son objectif est de créer de la valeur dans le département “ parce qu’il faut que l’on arrive à prendre notre destin en main ” , estime-t-il.

pas à l’aider. “ Ils savent que ma porte leur est toujours ouverte. Ils peuvent venir me voir et nous trouvons ensemble des solutions pour gagner du temps ” , précise-t-il. Seraitce la clé d’un bon management ? Ça s’en rapproche fortement.

UN PARCOURS D’ÉLITE

Zoubaïr Alonzo est le directeur général de la CCI depuis 2014 et ce n’est certainement pas par le fruit du hasard qu’il y est arrivé. Son parcours universitaire et professionnel l’a propulsé à ce niveau. Après son baccalauréat, il entame des études et devient ingénieur arts et métiers BTP. Suite à l’obtention de son diplôme, il s’installe à Paris au début des années 2000 et travaille pour une société qui effectue des travaux pour la SNCF. “ C’était à l’époque où la SNCF voulait transformer les grandes gares parisiennes en centres commerciaux. J’y ai contribué et mes plus gros chantiers sont Paris Est et la gare de SaintLazare ” , affirme-t-il. En 2007, la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte le contacte pour gérer le port de Longoni. Il accepte et en devient le directeur technique. Si le jeune homme n’a aucune expérience en tant que directeur, il gère une équipe d’une centaine de

MAYOTTE, UNE ÎLE INTERNATIONALE

Le directeur général de la CCI a de grandes ambitions pour Mayotte. “ La mentalité californienne doit être la nôtre : Think globaly, act localy. On se positionne dès le début comme étant une île à dimension internationale ” , lance-t-il. Son modèle de réussite ? Singapour. “ C’est un territoire plus petit que Mayotte, et il était très pauvre. En dix ans, ils ont réussi à devenir un territoire développé qui compte sur l’échiquier mondial. ” Zoubaïr Alonzo entend bien apporter sa pierre à l’édiice. Cela fait neuf ans qu’il est à la tête de la CCI et il a visiblement l’intention d’y rester encore un moment car selon lui, “ c’est dans la durée que l’on construit des choses. ” Cependant, il dit comprendre ceux qui ont besoin d’avoir différentes expériences professionnelles, notamment à l’extérieur. “ De toute façon quand on est Mahorais, on veut toujours revenir contribuer au développement de son île ” , affirmet-il. Seule l’éducation de ses enfants pourrait l’inciter à quitter le département car il n’a pas envie de les “ sacrifier ” , mais pour l’instant il a trouvé une solution, comme à son habitude. n

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PORTRAIT
“ JE N’AIME PAS PRENDRE DES RESPONSABILITÉS SI JE SENS QU’IL MANQUE QUELQUE CHOSE ”

Elle nous rend BARGE

12 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23 DOSSIER

RETARDS, ANNULATIONS, SURCHARGES… LES MILLIERS

D’USAGERS QUOTIDIENS DE LA BARGE, SEUL MOYEN DE RELIER LES DEUX ÎLES DE MAYOTTE, ENRAGENT DES DYSFONCTIONNEMENTS TOUCHANT LES BATEAUX DU STM, LE SERVICE DE TRANSPORT MARITIME. CES MAUX

PARFOIS VIEUX DE PLUSIEURS ANNÉES LÈVENT LE VOILE SUR UNE DÉSORGANISATION MAJEURE AU SEIN DU SERVICE GÉRÉ PAR LE DÉPARTEMENT, QUI PEINE À PROPOSER SES SOLUTIONS.

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DOSSIER

TRANSPORTS LE RAS-LEBOL DES USAGERS DE LA BARGE

ILS SONT DES MILLIERS À PRENDRE LA BARGE TOUS LES JOURS. DES USAGERS QUI N’ONT PAS D’AUTRE CHOIX POUR RELIER LA GRANDETERRE À LA PETITE-TERRE. MAIS ILS SONT ÉGALEMENT NOMBREUX À SE PLAINDRE DU FONCTIONNEMENT DU SERVICE DE TRANSPORT MARITIME. LES RÉCENTES PANNES À RÉPÉTITION DES BARGES ONT PARTICULIÈREMENT AGACÉ LES HABITUÉS. ILS CRIENT AU RAS-LE-BOL ET DEMANDENT DU CHANGEMENT.

Abdouroihamane Bacar-Ahmed est un entrepreneur en colère. Il prend la barge au moins quatre fois dans la journée, pour ses activités professionnelles, mais la traversée est de plus en plus pénible pour lui. “ Cela fait des années que le STM fait n’importe quoi et on subit cela depuis toutes ces années. Ce n’est pas normal” , lance-t-il. La raison de son désarroi ? Le fonctionnement de la barge qu’il trouve de plus en plus désorganisé. Et les récentes pannes des navires ne font que renforcer sa colère. Entre les longues files d’attente, les retards et les barges surchargées, les usagers sont de plus en plus agacés, et ne s’en cachent pas. “Ça devient pesant et ça nous touche psychologiquement. Avant beaucoup étaient contre le pont entre la Grande Terre et la Petite-Terre, mais à cause de tout ça, on se dit qu’il vaut mieux en mettre un” , estime Abdouroihamane.

Son ras-le-bol est loin d’être un cas isolé. Les dysfonctionnements des barges ont un impact direct sur le quotidien de ceux qui

l’utilisent régulièrement. A l’exemple de Guillaume. Il habite en Petite-Terre depuis deux ans, mais travaille à Mamoudzou. Il doit sans cesse anticiper un potentiel problème, afin d’être certain d’arriver à l’heure à ses rendez-vous. “C’est pénible parce que je dois partir de chez moi beaucoup plus tôt au cas où... Donc ça bloque beaucoup plus de temps” , explique-t-il. Il a vu son temps de trajet augmenter au fil des mois. “Avant, de chez moi jusqu’au bureau, je mettais 40 minutes maximum. Depuis les récentes pannes, je mets 30 minutes de plus” , assure-t-il. La situation est devenue insupportable à tel point qu’il songe à déménager. “Même si on est bien en PetiteTerre on se pose la question de partir parce que le temps c’est précieux.”

UN MANQUE DE COMMUNICATION

Les nombreux problèmes des barges est une chose, communiquer dessus en est une autre. Ce qui est très souvent pointé du doigt, est le manque de communication.

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“ÇA NOUS TOUCHE PSYCHOLOGIQUEMENT”

DOSSIER

“Quand il n’y a pas de barge et que l’on est bloqués, il n’y a personne pour nous informer, nous expliquer la raison. On doit se fier aux rumeurs” , raconte Guillaume. Et à Abdouroihamane d’ajouter “Les agents du STM sont tout simplement absents. Quand il y a un souci, nous sommes livrés à nousmêmes.” Il existe une page Facebook qui est censée renseigner les passagers, mais il est vrai qu’elle ne le fait pas souvent en temps et en heure.

Le Service de transport maritime a annoncé des travaux sur les deux quais de Petite-Terre, une nouvelle qui inquiète particulièrement une partie de la population. “C’est un autre problème qui va se rajouter. Je me demande comment ils vont gérer ça” , souligne Olivier, un usager quotidien de la barge. Une inquiétude partagée par Guillaume. “Pendant plusieurs mois on va devoir se contenter d’un seul quai au lieu de deux et on sera toujours le même nombre de personnes à vouloir aller travailler en Grande Terre. Je ne sais pas comment ils vont faire pour assurer le service normalement…” Étant donné que les passagers et les véhicules augmentent de plus en plus, la population devra tout simplement prendre son mal en patience.

QUELLES SOLUTIONS ?

La colère d’Abdouroihamane BacarAhmed ne date pas d’aujourd’hui. Il avait même créé une association appelée “la bargerie” afin de “de récolter les témoignages des usagers pour ensuite aller déposer une plainte collective” , précise-t-il. Cependant à l’arrivée du directeur d’exploitation du STM, Rémi Chatagnon (qui a démissionné récemment), ce dernier a installé un dialogue et Abdouroihamane a noté quelques avancées. “Certaines choses ont été faites, c’est mieux régulé, ils ont mis des pancartes, ils ont créé une page Facebook même si elle est mal gérée. Tout cela parce qu’il y avait une volonté commune de bien faire avec l’ancien directeur, mais depuis quelques semaines c’est devenu comme avant” , selon le chef d’entreprise. Ce dernier pense que privatiser le Service de transport maritime, actuellement géré par le conseil départemental, peut être une solution à une grande partie des problèmes. “Si le STM est semi privatisé, des entreprises pourraient s’installer ici et les concurrencer. Il faut qu’ils aient de la concurrence, peut-être qu’ils amélioreront leur service.”

Pour d’autres, comme Olivier, le problème se trouve ailleurs. “Ils manquent d’anticipation. Je pense que s’ils arrivaient à anticiper davantage, ils pourraient mieux gérer la situation.” Malgré tout cela, Olivier affirme avoir vu des changements positifs au fil des années. “Cela fait 10 ans que je prends la barge régulièrement et j’ai changé d’avis sur elle. Avant j’étais tout le temps énervé parce que rien n'allait, mais depuis l’arrivée des deux grandes, ça s’est bien fluidifié. Sur l’année, il n’y a pas autant de problèmes que ça” , relativise-t-il. Olivier est la preuve que certains sont encore très indulgents quant au fonctionnement de la barge. n

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IL Y A UN SOUCI, NOUS SOMMES LIVRÉS

17 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23
“QUAND
À NOUS-MÊMES”

DOSSIER

ENTRETIEN “ UNE RÉORGANISATION DU STM EST EN RÉFLEXION ”

LES DYSFONCTIONNEMENTS LIÉS AUX BARGES DU STM SE MULTIPLIENT AUTANT QUE LES PLAINTES DES USAGERS, SANS QUE DES RÉPONSES HONNÊTES LEUR SOIENT DONNÉES. NOUS ESSAYONS DONC D’EN TROUVER AUPRÈS D’ALI OMAR, 3ÈME VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL CHARGÉ DE L’ADMINISTRATION GÉNÉRALE, DES TRANSPORTS ET DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE.

sollicité, ce qui nous conduit à réceptionner prochainement deux nouveaux navires. Avec 5 millions de passagers transportés en 2019, c’est la traversée maritime la plus fréquentée de France. Cela étant, le fonctionnement des barges était, en effet, impacté lors des récents arrêts techniques du Polé et Karihani, réparés à Maurice. Le STM avait déployé des barges supplémentaires très matinales, à 5h et 5h30, pour justement essayer de diminuer les surcharges des barges puisque les plus gros navires n'étaient pas là. Depuis le retour du Polé et du Karihani, il n'y a plus de surcharge systématique des barges le matin. Nos navires ont de gros moteurs qui fonctionnent tous les jours, de 4 h à 20 h, voire 24 heures sur 24 pour le Georges Nahouda qui assure le service de nuit et de jour. Dans ces conditions, parler de pannes permanentes me semble exagéré.

Mayotte Hebdo : Depuis quelques mois, le bon fonctionnement de la barge est impacté. Certains navires sont en panne, les barges sont surchargées le matin... Comment expliquez-vous tous ces désagréments ?

Ali Omar : Sans nullement minimiser les désagréments qui existent et compliquent parfois la vie des usagers, il convient de mettre en face de ceux-ci un service maritime régulier avec une importante amplitude horaire et forcément un matériel très

M.H. : La population crie au ras-le-bol. Qu’avez-vous à leur répondre ?

A.O. : Nous prenons en compte les doléances, les exigences, je les comprends et je les partage souvent. L’information notamment doit être renforcée. Nous travaillons sur une vision globale des mobilités pour les usagers dont les barges sont, parfois, le réceptacle, mais seule une approche combinant tous les modes de transports permettra véritablement d’y répondre. C’est le sens

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Propos recueillis par Raïnat Aliloiffa

de ce que nous portons dans notre plan de mandature 2021-2028.

M.H. : Trois directeurs du STM sont partis et ont dénoncé les nombreux dysfonctionnements du STM... Ont-ils été remplacés ? Si non, quand le seront-ils ?

A.O. : Après cinq ans pour l'un, trois ans pour l'autre et un an pour le dernier, ils pouvaient contribuer à résoudre ces dysfonctionnements que certains dénoncent aujourd’hui. Mais qu’à cela ne tienne : une réorganisation du STM est en réflexion, elle ne se fera pas nécessairement poste pour poste mais avec le souci toujours présent de mieux répondre aux attentes des usagers. Avec une volonté affirmée de recruter les candidats les mieux qualifiés. J’y veillerai !

M.H. : Comment se fait-il qu'aucun navire n’ait de permis de navigation ? À qui la faute ? Quelles solutions envisagez-vous ?

A.O. : Le STM travaille activement à la levée des prescriptions des Affaires Maritimes laquelle permettra de retrouver rapidement ces permis. La sécurité des usagers est notre priorité.

M.H. : Les capitaines des barges n'ont pas les qualifications requises pour conduire les nouvelles barges. Pour quelles raisons ? N'est-ce pas mettre les usagers en danger ?

A.O. : Tous les commandants et mécaniciens ont leur brevet, aucun marin ne peut naviguer sans. C'est une exigence de recrutement même s’il peut parfois arriver qu'un agent possède un retard de recyclage d'un module.

M.H. : Quelles solutions envisagez-vous face à tous ces problèmes ?

A.O. : Les pistes sont de trois ordres : le renouvellement du matériel qui est en cours ; la réorganisation du service même s’il convient de saluer le travail déjà accompli au quotidien par les agents ; la recherche d’un plan global des transports qui combine les différentes mobilités. Le STM assure la continuité territoriale, il mérite une attention toute particulière, mais ne perdons pas de vue la nécessité d’une approche d’ensemble des modes de transports.

M.H. : Selon vous, le système des barges actuel estil encore adapté à l'évolution de la population qui s'agrandit de plus en plus ?

A.O. : C’est un système qui a fait ses preuves, qui est profondément ancré dans l’ADN de notre île. Cela ne veut pas dire qu’il est immuable en l’état. Le renouvellement du matériel, la qualité de l’entretien, l’organisation du service, la prise en compte des nouveaux enjeux comme la police des transports restent des éléments susceptibles d’améliorer la qualité du service rendu à court terme. n

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L’année dernière, les amphidromes Polé et Karihani avaient dû effectuer leur contrôle technique au chantier naval de l’océan Indien, à Maurice, entre début mars et fin juin. Une opération évaluée à 2,4 millions d’euros, car la cale sèche disponible à Mayotte est trop petite pour les barges mahoraises…

SOCIÉTÉ

BIENTÔT LA FIN DES BARGES ?

VÉRITABLE CORDON OMBILICAL RELIANT AU QUOTIDIEN LES DEUX PRINCIPALES ÎLES DE MAYOTTE, LA BARGE DU SERVICE DE TRANSPORT MARITIME (STM) POURRAIT NE PLUS NAVIGUER D'ICI PEU. ALORS QUE LEUR ARMATEUR, LA COLLECTIVITÉ DÉPARTEMENTALE DE MAYOTTE, CONTINUE À FAIRE LA SOURDE OREILLE AUX INJONCTIONS DES CONTRÔLEURS, LE FEU CONTINUE DE COUVER EN INTERNE. CETTE FOIS, CE SONT LES SYNDICATS, INTRA-MUROS, QUI DONNENT DE LA VOIX. UN ARRÊT BRUTAL DES MOUVEMENTS DE BARGES N'EST PAS À EXCLURE, ET CE TRÈS PROCHAINEMENT.

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SIAK
DOSSIER

Habitués depuis de nombreuses années à entendre parler des difficultés de gestion financière et matérielle du STM, les milliers de passagers qui empruntent chaque jour ces navires, de 5h30 à 00h30 (en semaine), ne cachent plus leur exaspération teintée d'une forte inquiétude sur ce qu'ils entendent ici et là sur l'état des barges. C'est qu'il se dit des “ vertes et des vraiment pas mûres ” au sujet de ces navires et du service qui les gère. Vérité ou intox, qu'en est-il vraiment ? La mauvaise gestion du système est un secret de polichinelle depuis une vingtaine d'années, avant, mais plus encore après l'application de la décentralisation à Mayotte. Le problème, c'est que la situation n'a jamais cessé d'aller de mal en pis, sans que les autorités compétentes ne daignent y apporter des solutions sérieuses et pérennes.

LA MENACE D’UNE GRÈVE

“ C'est un service public, il est parfaitement compréhensible qu'il soit durablement déficitaire ”, se plaisent à avancer les défenseurs du Conseil départemental. Ou encore “ ça n'a jamais été différent du temps où la Collectivité territoriale de Mayotte était sous tutelle directe des services de l'État ” Les détracteurs, eux, se limitent à constater l'aspect magnégné de la gestion de ces barges dans l'incapacité de respecter même les horaires d'arrivée et de départ aux embarcadères de Dzaoudzi comme de Mamoudzou. En effet, force est de constater que si dans la règle, une barge est supposée partir d'un point à un autre tous les quarts d'heure, ce n’est plus le cas depuis belle

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DOSSIER

lurette. L'incertitude et la prévoyance sont désormais les maîtres mots pour tous les passagers ayant un rendez-vous important sur l'une ou l'autre des deux îles. Les barges peuvent accuser jusqu'à une heure de retard, et le STM trouve cela normal.

Depuis qu'un directeur d'exploitation démissionnaire a jeté un pavé dans la mare le mois dernier, les langues se sont énormément déliées en aparté, mais pas du côté officiel. Que ce soit du côté de l'armateur ou des contrôleurs que sont les Affaires maritimes, circulez, il n'y a rien à dire. Sans que cela ne soit écrit, bien sûr, les services de l'État indiquent qu'ils ne communiqueront pas sur ce dossier. À charge pour la presse de s'adresser à un obscur service compétent pour tout l'océan Indien, basé à La Réunion, qui demeure tout aussi muet. Via les syndicats, le personnel du STM a décidé cette semaine de briser l'omerta. Au siège de la CGT Mayotte, on apprend que la menace d'une grève dure

plane sérieusement sur le service et pourrait sonner le glas des rotations de barges.

LE STM N’A PAS LE DROIT DE TRANSPORTER DES PASSAGERS

Il est fait mention d'un rapport des services des Affaires Maritimes, lequel met en lumière un non-respect des normes de la navigation internationale par le STM et cela dans une période qui excède dix ans. Parmi ces manquements soulevés, il y a les brevets des commandants des barges qui ne seraient plus à jour. Selon notre interlocuteur, ce rapport accablant contre la Collectivité départementale de Mayotte fait apparaître une nécessité absolue de formation continue permettant de revalider les brevets de pilotage en question tous les cinq ans. Ainsi, à ce jour, au regard de leur déontologie, les commandants du STM n'auraient même pas le droit de dénouer une barge amarrée à un ponton flottant, et encore moins de la déplacer pour transporter des passagers.

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À qui la faute ? Pour les syndicats, la réponse est sans détour, le Conseil départemental de Mayotte porte la responsabilité de cette situation, tout comme les services de l'État. À leurs yeux, le premier est l'armateur des navires, quand le second est le garant de la paix sociale et de la sécurité collective. “ La discordance entre les deux est inacceptable, surtout qu'au milieu de leurs joutes il y a le personnel de la STM. Nous dénonçons avec force cette façon de procéder et nous n'excluons pas de demander d'ici peu aux agents concernés de se retirer de ces navires afin de leur éviter à devoir supporter des responsabilités incombant aux pouvoirs publics ”, lance la CGT Mayotte.

UN MANQUE DE CONSIDÉRATION DU PERSONNEL

L'on apprend également que les barges ne fonctionneraient plus couramment qu'avec trois moteurs au lieu de quatre et depuis peu avec deux moteurs seulement, d'où le droit de retrait que le personnel navigant avait fait valoir il y a trois semaines. Dans la foulée de cet événement, le Conseil départemental et les syndicats s'étaient réunis autour d'une table à Mamoudzou, il y a deux semaines. Ces derniers ont demandé à l'exécutif

du territoire de signer une décharge au travers de laquelle il dédouanerait tout le personnel affecté au fonctionnement des barges de poursuites judiciaires éventuelles, consécutives aux manquements reprochés à l'armateur. Une demande rejetée par la CDM, laquelle se serait bornée à signaler que “ tout accident intervenant sur un navire relève de la responsabilité de son armateur ”

Au sujet des formations faisant défaut au personnel des barges, les syndicats nous apprennent une autre énormité. Le service des Affaires maritimes en aurait dispensé une en 2022, mais les certificats n'auraient finalement pas été délivrés. Motif ? Les bénéficiaires de la formation n'auraient pas subi de visite médicale alors que cela est exigé. Un autre fait dénoncé à la CGT Mayotte comme étant une manière de mettre des bâtons dans les roues de la STM. “ La nature ayant horreur du vide, l'État prend de l'espace inoccupé par le Conseil départemental de Mayotte alors même qu'il appartient à ce dernier de définir la politique publique sur ce territoire. Ce n'est pas un cas isolé, on le voit encore mieux au niveau du GIP Europe, où la préfecture limoge un directeur nommé par la CDM pour diriger une structure créée à son initiative, fusse-t-il en partenariat avec l'État ”, conclut notre interlocuteur. n

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UNE ÎLE EN TRAVAUX

M’GOMBANI :

“ LA RÉNOVATION EST UN ÉLÉMENT INCONTOURNABLE POUR LA TRANSFORMATION DU QUARTIER ”

LA LUTTE CONTRE L’HABITAT INDIGNE CONSTITUE UN ENJEU MAJEUR À MAYOTTE ET METTRE AUX NORMES SON LOGEMENT EST UNE PROCÉDURE LABORIEUSE, MAIS QUI RESTE TOUT DE MÊME POSSIBLE. DANS LE BUT DE RÉPONDRE À CETTE PROBLÉMATIQUE, LA COMMUNAUTÉ D’AGGLOMÉRATION DE DEMBÉNI – MAMOUDZOU (CADEMA) A ORGANISÉ CE MERCREDI, LA RÉCEPTION DU CHANTIER DE RÉHABILITATION D’UN LOGEMENT À M’GOMBANI.

“ Le logement est au cœur des enjeux sociaux, territoriaux, environnementaux et économiques de notre territoire ”, affirme lors de son discours, Rachadi Saindou, président de la Cadema. L’habitat indigne peut engendrer des risques pour la santé et la sécurité des occupants. L’enquête portant sur le logement, réalisée par l’Insee en 2017, parue en 2019, montre que 4 logements du 10 sont des constructions précaires et 60 % sont dépourvus du confort sanitaire de base (eau courante, toilettes, ou douche). Par ailleurs, l’électricité n’est pas généralisée, absente dans un logement sur dix. Afin de lutter contre le mal logement, différents programmes de rénovation d’habitations indignes existent, dont celui mis en place par la communauté d’agglomération.

UNE RÉNOVATION INTÉGRALE

Ce mercredi matin, ce sont les travaux du logement de Haloua Boinadai, situé dans le quartier de M’gombani qui ont été réceptionnés. C’est le sixième sur le territoire de l’intercommunalité à avoir été réhabilité. Mis aux normes, rénové intégralement, Le

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logement d’Haloua Boinaidi, dans le quartier de M’gombani, est le sixième de l’année 2022 à être rénové.
Agnès Jouanique

la maison est également “ équipée de panneaux photovoltaïques, d’un chauffe-eau solaire et d’un réservoir de récupération d’eau ”, explique Thibaud Vigier, responsable d’agence d’HSPC (Habitat social à prix coûtant), pilote de ces travaux. Afin de rénover cette bâtisse, un mois et demi de travaux ont été nécessaires. Cette réhabilitation, améliorant le confort de vie de ses occupants, a été financée par la direction de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DEAL) à hauteur de 36.000 euros, par le conseil départemental (20.000€) et par la Cadema (9.000€). De son côté, la mairie de Mamoudzou a cédé le foncier. “ La famille est devenue propriétaire du logement, avec une participation symbolique de 150 € ”, ajoute Thibaud Vigier.

85 LOGEMENTS RÉNOVÉS À M’GOMBANI

Dans l’ensemble des territoires ultramarins, l’habitat indigne prend des proportions bien supérieures à ce qui s’observe dans l’hexagone. Le sujet du logement est complexe, voir fragile. Ces territoires comptabilisent de nombreux logements indignes, dégradés et possèdent des besoins très importants en logements sociaux. “ Notre mission en matière de logement est complexe et sera longue ”, concède Rachadi Saindou.

La ville de Mamoudzou a signé une convention avec deux acteurs du logement social, Soliha et HSPC, pour la rénovation de 85 logements dans le quartier de M’gombani. Ce quartier “ a grandement évolué depuis 10 ans. La rénovation est un élément incontournable pour la transformation du quartier ”, note Hamidani Magoma, adjoint au maire de Mamoudzou. La Cadema quant à elle, ambitionne d’accroître son accompagnement, en aidant à la réhabilitation de dix logements par an. “ Plus nous subventionnerons de logements, plus nous favoriserons l’amélioration des conditions de vie de dizaines de familles ”, conclut le président de l’intercommunalité. Un logement rénové qui marque le renouvellement et la revalorisation des logements de ce quartier.

Thibaud Vigier, responsable du chantier pour HSPC a ouvert le bal des discours ce mercredi lors de la réception des travaux de réhabilitation d’un logement à M’gombani.

“ Notre mission en matière de logement est complexe et sera longue ”, affirme Rachadi Saindou, président de la Cadema lors de son allocution.

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À LA RESCOUSSE DES CRABIERS BLANCS DE MALAMANI

Le crabier blanc est en voie de disparition et Mayotte est le deuxième lieu dans le monde où il se reproduit. Pour préserver son environnement, les membres de l’association Gepomay restaurent la prairie humide de Malamani, où il se nourrit et se reproduit.

le maximum de senna tora et de senna alata de la zone. “ Ce sont des plantes exotiques envahissantes qui referment le milieu et l’assèche ”, souligne la chargée de mission. Un phénomène qui engendre la disparition des insectes et des petits animaux dont se nourrissent les oiseaux.

“ Il n’y a plus que 2.000 crabiers blancs dans le monde. C’est une espèce en danger d’extinction. Et Mayotte est le deuxième lieu où il se reproduit ” , assure Laurie Gaillard, chargée de mission zone humide et biodiversité urbaine au sein de l’association Gepomay (groupe d'études et de protection des oiseaux de Mayotte). Pour permettre à cet oiseau au plumage de neige, au bec bleu et aux pattes roses, de continuer à se nourrir et à se reproduire, six membres de l’association et une bénévole se sont donnés rendez-vous à la prairie humide de Malamani, sur la commune de Chirongui, ce mercredi 15 février. L’objectif : éliminer

“ Nous sommes obligés de revenir une fois par an et nous continuerons à entretenir cette zone humide jusqu’à épuiser la banque de graines qui se trouvent dans le sol. A chaque forte pluie, les plantes se multiplient ”, décrit la membre de l’association. Pour mener ces actions, le groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte reçoit des financements de la part du programme européen Life Biodiv’om, qui vise à protéger la biodiversité menacée des outre-mer, mais également dans le cadre du plan national d’actions en faveur du crabier blanc démarré en 2019, qui s’étend jusqu’en 2023.

Des balises GPS pour analyser leurs déplacements

La prairie humide de Malamani fait partie des cinq sites où viennent se nourrir et se reproduire les crabiers blancs. Sur l’île, on estime qu’il reste environ 415 couples reproducteurs. Depuis le début du

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Lucas Philippe crabier blanc

programme, leur population a donc plus que doublé. On recensait 182 couples en 2018 selon le programme Life Biodiv’om. “ Nous travaillons avec la société de capture d’images Dronego pour les recenser. Elle prend des photos des sites de reproduction et nous les analysons. Nous estimons ainsi le nombre de nids et donc de couples sur chacune des images ”, souligne Laurie Gaillard. L’espèce se reproduit principalement à Madagascar, mais également aux Seychelles. Pour analyser les déplacements des oiseaux, l’association a également placé des balises GPS sur onze d’entre eux. “ Nous en suivons notamment un parti à Anjouan. Il est revenu en septembre pour la saison de la reproduction puis est reparti depuis ”, indique la responsable des zones humides.

En parallèle, Gepomay surveille les oiseaux marins et les oiseaux de forêts. “ Nous les recensons et nous suivons leurs sites d’alimentation. Nous essayons de protéger certaines zones en limitant l’accès aux mangroves par exemple ”, précise Laurie Gaillard. D’autant que Mayotte est sur un couloir migratoire. .n

Six membres du groupe d’études et de protection des oiseaux de Mayotte (Gepomay) et une bénévole ont arraché des plantes exotiques envahissantes qui assèchent la zone humide. Elles font fuir la nourriture du crabier blanc, un oiseau menacé d’extinction.

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Laurie Gaillard, chargée de mission zone humide et biodiversité urbaine au sein de l’association Gepomay a organisé une opération de restauration de la prairie humide de Malamani, sur la commune de Chirongui, ce mercredi 15 février.

Naouirou Issoufali, Il était une fois le 101e département… Précédé de Deux contes et Vers libres, éditions Les Impliqués, 2019

LISEZ MAYOTTE LE CONTE (4/4) : LE MESCLUN

MAHORAIS DE PAPANA

AGRÉGÉ DE LETTRES MODERNES ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

Cet ouvrage mêle prose et poésie. Commençant par deux contes, il laisse ensuite place à des vers libres qui conduisent vers un texte qui écrit l'histoire de Mayotte : "Il était une fois le 101e département...". Dans ces mélanges, le lecteur découvre un nouveau visage de Papana, celui de conteur et retrouve un visage connu, celui du poète. Mais le dernier texte permet de comprendre la source dont jaillit la poésie de Papana, à savoir l'île de Mayotte au fil du temps.

La même année que Gaelik Razimbaud, 2019, Papana revient sur la scène littéraire mahoraise avec Il était une fois le 101e département… Précédé de Deux contes et Vers libres aux éditions Les Impliqués. Rappelons que Papana est le nom de plume de Naouirou Issoufali, poète auteur de nombreux recueils : Mon Île (Elzévir, 2008), Révélations (Elzévir, 2010), Femmes d’ici et d’ailleurs (Menaïbuc, 2011), Céleste est la plume ( Publibook, 2012) et Pensées confuses (Publibook, 2015).

Cet ouvrage, que nous avons préfacé, s’avère relativement complexe. En effet, il se compose de trois ensembles hétérogènes. On y trouve, comme le titre l’indique, “ Deux contes ”, mais aussi des “ Vers libres ”, sans oublier le texte éponyme “ Il était une fois le 101e département ”. Or, ce titre place l’ouvrage dans la perspective de l’esthétique du conte étant donné la reprise de la formule liminaire

“ Il était une fois ”. Mais l’interrogation se multiplie alors, car cette formule rituelle n’est pas celle qui est utilisée à Mayotte et il convient alors de s’interroger sur le dialogue interculturel entre l’endogène et l’exogène. En outre, l’expression “ cent-unième département ” renvoie également à une vision moderne et française de l’île autrement

appelée Mayotte, Maore ou Mayana en langue vernaculaire.

Laissant aujourd’hui de côté les vers libres, nous enquêterons sur les deux contes ainsi que sur le texte éponyme. Placés en début du recueil, ces deux textes s’intitulent respectivement : “ Daday ou l’arbre à palabres ” et “ Transmets ! Et tu seras éternel… ”. Une certaine morale des contes se retrouve ici, qui confirme l’importance de la forme du conte dans la construction d’un système de valeurs. Le conte est ensemble de mots liés à l’arbre à palabres ; il est ensuite mode de transmission, ce qui le rend, au prix de métamorphoses, éternel.

En ce qui concerne le premier texte, Daday est un personnage insouciant qui, en contexte colonial, réussit à échapper un temps au travail forcé. Capturé un jour, il ne courbe pas pour autant l’échine et milite pour un sort meilleur. Les colons décident alors de le mettre à mort dans une mise en scène exagérée. Qui connaît l’histoire de Mayotte verra poindre, derrière le conte, la trajectoire de Bakary Koussou, compagnon d’armes d’Adriantsouli dont le nom est mêlée à la seule révolte anti-coloniale connue par Mayotte, en 1856. Le conte se termine sur l’apparition surnaturelle d’un baobab indestructible à l’endroit de la mise

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LITTÉRATURE

à mort de Daday, arbre tutélaire qui fait fuir les colons et devient le lieu de palabres des villageois.

En ce qui concerne le deuxième texte, de façon classique, il s’agit de la transmission de la tradition par un grandpère effrayé des errements de la modernité, à un petit-fils qui subira ce monde. Plus encore que le fond du conte, c’est sa forme qui retient notre attention. Papana adopte un style moderne et une diction scandée proche du rap : “ Stylé comme un cow-boy avec son chapeau sur la tête, il aimait me raconter des histoires à n’en plus finir. […] “ Écoute, fils, au risque de mourir inculte, pour ta descendance tu ne seras pas un culte. L’histoire des quatre frères m’est très très chère, alors ne te détourne pas de l’essentiel, car tout le reste n’est que superficiel. Avec ton air débonnaire, laisse-toi errer dans cet ensemble céleste et, sans plus attendre, remontons le temps. ” (p. 27)

Enfin, le texte principal du roman, “ Il était une fois le 101e département ” se compose quatre parties. Encadré par un prologue et un épilogue, il contient en son sein deux parties intitulées “ Histoire singulière et évolution statutaire de Maoré (Mayotte) et “ Une Relation ambiguë et particulière ”. La forme du conte se fait donc accueillante

car les titres apparentent également le conte à la chronique et à l’essai. En shimaore, un conte se dit hale, adverbe qui renvoie au passé. Et tirer la morale d’un conte se dit Utoa hale. Au-delà de cette forme, le conte n’invite-t-il pas à tirer une leçon de tout texte. Papana s’interroge, en ce sens, dans le prologue du dernier texte, sur ce qui le pousse à écrire. Nous citons sa litanie :

“ J’écris pour raconter notre histoire.

J’écris pour dénoncer les injustices. […]

J’écris pour ne pas perdre pied.

J’écris pour un monde meilleur.

J’écris pour apaiser la douleur et la haine.

J’écris pour faire cicatriser les plaies.

J’écris pour être un objecteur de conscience.

J’écris pour l’amour des mots.

J’écris pour parler d’une population qui se cherche. ” (p. 51)

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Christophe Cosker

SPORT

Calendriers - classements - résultats

BASKET

Prénationale masculine

Journée 17

TCO Mamoudzou – Jeunesse Canon 2000

Basket club de Tsararano 67–55 Colorado Beetle

Mtsahara

Basket club de Mtsapéré 80–60 Gladiator de Doujani

Fuz’Ellips de Cavani 50–77 Rapides Éclairs

Vautour club de Labattoir 73–72 Étoile bleue de Kawéni

Dernière journée – Du 24 au 26 février 2023

Fuz’Ellips de Cavani – Étoile bleue de Kawéni

Gladiator de Doujani – Jeunesse Canon 2000

Vautour club de Labattoir – Basket club de Mtsapéré

Basket club de Tsararano – TCO Mamoudzou

Colorado Beetle Mtsahara – Rapides Éclairs

BASKET

Prénationale féminine

Dernière journée

Magic basket Passamaïnty 65–44 Partizan BCA

Basket club Iloni 27–88 Golden Force

Colorado Beetle Mtsahara 20–100 Fuz’Ellips de Cavani

Chicago club de Mamoudzou 79–81 Basket club de Mtsapéré

Equipe Pts J G P Dif 1 Basket club de Mtsapéré 27 14 13 1 +362 2 Fuz'Ellips de Cavani 23 13 11 1 +504 3 Magic Basket Passamaïnty 23 14 10 3 +262 4 Golden Force 19 12 7 5 +109 5 Chicago club de Mamoudzou 19 14 5 9 +4 6 Partizan BCA 19 14 5 9 -288 7 Colorado Beetle Mtsahara 15 13 2 11 -442 8 Basket club Iloni 15 14 1 13 -491
Equipe Pts J G P Dif 1 Vautour club de Labattoir 32 17 15 2 +275 2 Basket club de Mtsapéré 31 17 14 3 +202 3 Étoile bleue de Kawéni 30 17 13 4 +249 4 Rapides Éclairs 25 16 9 7 +39 5 Fuz'Ellips de Cavani 25 17 8 9 +2 6 TCO Mamoudzou 24 16 8 8 +58 7 Gladiator de Doujani 23 16 7 9 -11 8 Colorado Beetle Mtsahara 21 17 4 13 -294 9 Basket club de Tsararano 20 17 3 14 -346 10 Jeunesse Canon 2000 16 16 2 12 -174 30 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23

HANDBALL

Poule haute masculins

HANDBALL

Poule relégation masculins

HANDBALL

Prénationale féminine

Journée 17

Doujani HC 22–38 HC Kani Kéli

Haima Sada 23–21 AJH Tsimkoura

HC Passamaïnty 24–26 HC Bandrélé

CH Combani 40–20 Moinatrindri HC

TCO Mamoudzou 25–43 PC Bouéni

ASC Tsingoni 28–33 HC Select 976

Journée 18 – 3 au 5 mars 2023 AJH Tsimkoura

HC

HC

Journée 3 Tchanga Handball
Tsimkoura HC Bandrélé
Bandraboua HC ASC Tsingoni
CH Combani HC Acoua 35–26 TCO Mamoudzou Journée 4 – 3 au 5 mars 2023 AJH Tsimkoura – HC Acoua CH Combani – Tchanga Handball TCO Mamoudzou – HC Bandrélé Bandraboua HC – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 9 3 3 0 0 +27 2 CH Combani 7 3 2 0 1 +6 3 HC Acoua 7 3 2 0 1 +9 4 Tchanga Handball 7 3 2 0 1 +11 5 TCO Mamoudzou 5 3 1 0 2 -12 6 HC Bandrélé 4 2 1 0 1 -4 7 AJH Tsimkoura 3 3 0 0 3 -18 8 Bandraboua HC 2 2 0 0 2 -19
29–25 AJH
44–27
35–31
Journée 3 HC Labattoir 39–33 HC Kani Kéli PC Bouéni 40–33 Sohoa Handball AJH Koungou 37–39 Haima Sada Alakarabu Hand 29–36 AC Chiconi Journée 4 – 3 au 5 mars 2023 Sohoa Handball – HC Labattoir AC Chiconi – Haima Sada AJH Koungou – PC Bouéni HC Kani Kéli – Alakarabu Hand Equipe Pts J G N P Dif 1 HC Labattoir 9 3 3 0 0 +29 2 PC Bouéni 9 3 3 0 0 +11 3 Haima Sada 8 3 2 1 0 +16 4 AC Chiconi 5 3 1 0 2 +1 5 Sohoa Handball 5 3 1 0 2 -15 6 Alakarabu Hand 5 3 1 0 2 +7 7 HC Kani Kéli 4 3 0 1 2 -7 8 AJH Koungou 1 3 0 0 3 -42
Doujani HC
Kani Kéli
Passamaïnty
HC
Haima Sada
– HC
Moinatrindri
Bandrélé – TCO Mamoudzou
Select 976 – CH Combani PC Bouéni – ASC Tsingoni Equipe Pts J G N P Dif 1 ASC Tsingoni 49 17 16 0 1 +253 2 HC Select 976 45 16 14 1 1 +207 3 CH Combani 39 16 12 0 4 +131 4 PC Bouéni 38 16 10 3 3 +46 5 HC Bandrélé 37 17 9 2 6 +12 6 Haima Sada 35 16 9 1 6 +48 7 AJH Tsimkoura 29 16 6 1 9 -66 8 HC Kani Kéli 26 15 5 1 9 -22 9 HC Passamaïnty 23 16 4 1 11 -92 10 Moinatrindri HC 21 17 3 0 14 -210 11 TCO Mamoudzou 19 16 2 0 14 -158 12 Doujani HC 19 16 2 0 14 -149 31 • Mayotte Hebdo • N°1032 • 24/02/20 23
HC

VENDREDI 17/02

SAMEDI 18/02

SOIREE AFRO LATINO

Restaurant le ROCHER, à partir de 19h30, entrée libre, restauration sur réservation : 0269601010

MOUSSE PARTY EDITION SUD

Says’z, avec Mayana by Night et Ocean Bambo, prévente 20€, sur place 25€, VIP 80€ avec Restauration, de 19h à l’Aube, infos : 0639 107248 / 0639 651652

BACO ALI EN DUO

LOVE IS ALL AROUND KIZOMBA SUCRE

Le MERMOZ, de 16h00 à 21h00, DRESS CODE (noir et rouge)

SOIRÉE LATINO SBK

AVEC DJ ROBER

Hôtel Bar Restaurant ISSIJIVA, 13 rue

Mandzarisoa à M’tsapéré, de 16h à 22h, réservation obligatoire : 0639 28 50 49

LVD TRIO

Concert, au CHAT’O CAFE à MOINATRINDRI, entrée 5€,

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/ TOUNDA / AGENDA
BANGA BE Chirongui, à partir de 22h, entrée 15€, infos line : 0269 61 71 61

SORTIES NATURALISTES

Petite-Terre, Dziani-Moya PMT, Avec RUTH, plus d’infos contact : 0269 63 04 81, ou réservation https://urlz.fr/kBRy

DECOUVRIR MAYOTTE AUTREMENT

Avec Mayotte Immersion, Cuisine, atelier gourmands, réservation au 0639 096900, Tarifs : adulte 35-40€, enfant 15-20€

JOURNEE

GASTRONOMIQUE

LA MADRASSA AL-THAKALAINI, à la MJC de Boueni, de 08h00 à 17h00, réservation : 0639 27 05 47

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/ TOUNDA / AGENDA

DIMANCHE 19/02

SORTIES NATURALISTES

Bivouacs tortus à Saziley, avec Marc, infos réservation : 0269 630481

Mangrove et arrière-mangrove de Zidakani, avec Michel, infos réservation : 0269 630481

Bivouacs tortus à Saziley, avec Michel, infos réservation : 0269 630481

Lac Karihani à Tsingoni, avec Ruth, infos réservation : 0269 630481

LA RANDO DU DIMANCHE A Avec

RANDOCLEAN, à la découverte des 210 marches d’Acoua, de 9h à 13h, uniquement sur inscription en ligne, infos au 0639 092154

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PROGRAMME SEANCE CINEMA – DU 13 AU 26 FEVRIER Pole culturel de Chirongui,
TOUNDA
/
/ AGENDA

MAGAZINE D’INFORMATION NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

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Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédacteur en chef

Axel Nodinot

# 1032

Couverture : Elle nous rend barge

Journalistes

Axel Nodinot

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Alexis Duclos

Saïd Issouf

Lucas Philippe

Agnès Jouanique

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN : 1288 - 1716

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

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