












La filtration sur mĂ©dia granulaire est un procĂ©dĂ© spĂ©cialisĂ© et chaque systĂšme de filtration est unique. Lâapproche dâoptimisation des filtres dâAWI est spĂ©cifique Ă chaque site, pour sâassurer dâamĂ©liorer la performance de vos filtres, de simplifier les procĂ©dures d'opĂ©ration et de maintenir vos filtres en conditions optimales grĂące Ă nos services de formation et de soutien technique.
Les Ă©quipements innovants dâoptimisation de filtres dâAWI comprennent les systĂšmes de planchers bas profil et de panneaux Phoenix. Ces solutions technologiques sur mesure assurent la rĂ©partition uniforme du dĂ©bit de lavage, une performance soutenue des filtres et une durĂ©e de vie supĂ©rieure de vos lits filtrants.
Contactez lâun de nos experts en filtration et dĂ©couvrez comment lâapproche dâAWI en optimisation de filtres peut vous aider Ă atteindre vos objectifs de performance de filtration.
Pas moins de 41 % des millĂ©nariaux estiment quâil est trĂšs probable que lâaccĂšs Ă lâeau potable soit affectĂ© par les changements climatiques, alors que ce pourcentage diminue Ă 35 % chez les personnes de la gĂ©nĂ©ration X et Ă 27 % chez les
Ăditeur et rĂ©dacteur en chef
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
Coordonnatrice Ă la direction de lâĂ©dition
Maude Champagne coordination@maya.cc
Direction artistique MAYA
Designer graphique
Sylvain Malbeuf (SymaPub)
Journaliste et rédactrice
Martine Letarte
Chroniqueurs
Celia Abbas Clément Cartier
Me Thibaud Daoust
Me Olivier Dulude
Mathieu Laneuville
Photos de la page couverture et de lâentrevue
iStock by Getty Images
Réviseures linguistiques
Emmie Garneau
Christine Paré
Espace publicitaire
André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc
Abonnement et administration
MAYA communication et marketing
457, montée Lesage RosemÚre (Québec) J7A 4S2
Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc
Impression
Héon et Nadeau
©Tous droits rĂ©servĂ©s. Droits dâauteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit ĂȘtre acheminĂ©e Ă MAYA communication et marketing aux coordonnĂ©es figurant ci-dessus. Les opinions et les idĂ©es contenues dans les articles nâengagent que leurs auteurs. La publication dâannonc es et de publicitĂ©s ne signifie pas que le magazine SOURCE recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toutecorrespondance ne pouvant ĂȘtre livrĂ©e au Canada aux coordonnĂ©es figurant ci-dessus. DĂ©pĂŽt lĂ©gal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine SOURCE est publiĂ© trois fois lâan.
Aqueducs en mauvais ou en trĂšs mauvais Ă©tat qui requiĂšrent des investissements. Consommation excessive de lâeau par individu. Usines de traitement des eaux usĂ©es qui ont besoin de nouvelles technologies pour Ă©liminer plusieurs nouveaux contaminants nuisibles Ă la santĂ© de nos lacs et de nos riviĂšres. Le tout, sur fond de changements climatiques, avec des Ă©pisodes de temps chaud et sec qui rĂ©duisent le niveau de nos cours dâeau. Si la ressource est abondante au QuĂ©bec, il mâapparaĂźt clair que nous nous sommes habituĂ©s Ă ce privilĂšge et que nous lâutilisons comme sâil nây avait pas de lendemain.
est ce qui me frappe en lisant le reportage de notre plus rĂ©cente Ă©dition, « Tenons-nous lâeau pour acquise ? ». Comme souvent, lâhumain commence Ă rĂ©aliser la valeur de ce quâil a une fois quâil est en train de le perdre. Au QuĂ©bec, nous sommes habituĂ©s Ă ouvrir le robinet et Ă y voir lâeau couler. On ne peut imaginer quâil en soit autrement.
Or, la rĂ©alitĂ© est bien diffĂ©rente dans plusieurs autres endroits du monde. Pour ĂȘtre personnellement actif dans le domaine de la restauration au Mexique, jâai vu des pĂ©riodes oĂč quatre ou cinq jours pouvaient sâĂ©couler sans quâune goutte dâeau sorte du robinet. Et je ne parle mĂȘme pas dâeau potable. Au Mexique, la population doit acheter de lâeau embouteillĂ©e pour Ă©tancher sa soif. Non, je parle dâune eau impropre Ă la consommation, quâon utilise pour laver la vaisselle, pour tirer la chasse dâeau et pour prendre sa douche. Si lâeau ne coule plus du robinet, il faut courir derriĂšre le camion-citerne dans la rue, pesos en main, pour convaincre le chauffeur de venir remplir notre rĂ©servoir dâeau personnel plutĂŽt que celui du voisin. Cette situation, elle se vit au Mexique, un pays Ă lâĂ©conomie Ă©mergente.
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
Si la population du QuĂ©bec peut difficilement imaginer vivre une telle rĂ©alitĂ©, certaines municipalitĂ©s commencent nĂ©anmoins Ă ĂȘtre confrontĂ©es Ă des Ă©pisodes de canicules estivales oĂč lâeau se fait rare. Des incidents qui risquent de se produire de plus en plus souvent en raison des changements climatiques. Personnellement, jâapprĂ©hende particuliĂšrement lâĂ©tĂ© qui est Ă nos portes, alors que la neige, peu abondante lâhiver dernier, nâest pas venue regorger dâeau les lacs et les riviĂšres du QuĂ©bec.
En mĂȘme temps, ĂȘtre confrontĂ©s Ă cette raretĂ© nous servira peut-ĂȘtre de moteur pour passer Ă lâaction. Ressource essentielle Ă la vie, lâeau nâest pas inĂ©puisable, et son processus pour la rendre potable a un coĂ»t.
Le reportage du dernier numĂ©ro du magazine Source, publiĂ© Ă lâhiver dernier, « La toilette nâest pas une poubelle ! », me revient aussi en tĂȘte. Je pense plus spĂ©cifiquement Ă la citation de Gregory Pratte, expert en information, sensibilisation et Ă©ducation dans le domaine de lâenvironnement. Ă propos de lâeau potable, il soulignait : « Nous y avons tellement accĂšs que nous y lavons notre linge. Nous alimentons nos toilettes et prenons nos douches avec de lâeau potable. Il faut ĂȘtre riches en tabarouette pour faire ça ! ».
Aussi, laisser les infrastructures se dĂ©tĂ©riorer pourrait nous mener tout droit vers la catastrophe. Sommes-nous prĂȘts, collectivement, Ă prendre le risque de nous retrouver avec un Walkerton quĂ©bĂ©cois ? CâĂ©tait il y a 24 ans : le rĂ©seau dâaqueduc de cette ville ontarienne avait Ă©tĂ© contaminĂ© par la bactĂ©rie E. coli, une situation qui a coĂ»tĂ© la vie Ă sept personnes, en plus dâen rendre 2 300 malades. Plus on laisse les infrastructures se dĂ©grader, plus on joue avec le feu. Il ne sâagit plus juste dâune question dâenvironnement, câest dĂ©sormais un enjeu de santĂ© publique.
Dâailleurs, comme vous le lirez Ă la page 14 de cette parution, RĂ©seau Environnement, en collaboration avec le ministĂšre des Affaires municipales et de lâHabitation, sera en tournĂ©e rĂ©gionale de sensibilisation aux modes de financement des services dâeau Ă lâintention des Ă©lus municipaux ce printemps. Il y sera notamment question de tarification volumĂ©trique, de taxe fonciĂšre gĂ©nĂ©rale, de taxe spĂ©ciale, etc. Il mâapparaĂźt trĂšs important que les Ă©lus des diffĂ©rentes municipalitĂ©s y assistent en grand nombre, quâils soient adeptes de la calculatrice ou non.
Sâil faut trouver des façons de financer les travaux dâinfrastructure en eau, il faudra aussi probablement revoir certaines de nos façons de vivre Ă long terme. A-t-on vraiment besoin de faire nos besoins dans de lâeau potable ? Il faudra prendre des dĂ©cisions qui font mal Ă©conomiquement, mais qui sont essentielles. Parce que si le Canada a la chance de dĂ©tenir 20 % des ressources en eau douce de la Terre, il a aussi la responsabilitĂ© dâen prendre soin. Notre pays doit ĂȘtre assez grand pour ça n
Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part
Le traitement des eaux usĂ©es gĂ©nĂšre des odeurs susceptibles de nuire Ă lâacceptabilitĂ© sociale de vos activitĂ©s. Les principales zones gĂ©nĂ©ratrices dâodeurs sont les stations de pompage, de clariïŹcation et de fermentation. Les bassins d'aĂ©ration, les lagunes ainsi que les zones de manutention des boues produisent Ă©galement des odeurs pouvant affecter le bon voisinage.
100 %
ADAPTABLE Ă VOS INSTALLATIONS
RESPECTUEUX DE LâENVIRONNEMENT
AUCUNE MAINTENANCE
Super-F vous propose une vaste gamme de solutions innovantes qui éliminent les odeurs à la source, comme les systÚmes sans eau AIR-SENT fabriqués au Québec. Nos unités mobiles sont offertes en location à la semaine ou au mois. Un service de gestion de crise est également disponible. www.super-f.com
Le Canada est un pays privilĂ©giĂ© lorsquâon parle des ressources en eau douce. La population canadienne peut aussi se considĂ©rer chanceuse dâavoir cet accĂšs Ă lâeau, dont bien des rĂ©sidents dâautres pays sont jaloux. Mais tenons-nous lâor bleu pour acquis ? Faisons-nous ce quâil faut pour maintenir lâaccĂšs Ă cette ressource et en assurer la qualitĂ© ?
Alors que la grande majoritĂ© de la population canadienne est consciente que le pays est particuliĂšrement riche en eau douce â les Grands Lacs et le ïŹeuve Saint-Laurent reprĂ©sentent 20 % des ressources de la Terre â, prĂšs du tiers pense que tous les habitants du Canada ont un accĂšs Ă©quitable Ă lâeau potable. Câest ce qui ressort dâun sondage rĂ©alisĂ© pour la Fondation One Drop auprĂšs de plus de 1500 adultes canadiens.
« Le gouvernement fĂ©dĂ©ral fait beaucoup dâefforts pour amĂ©liorer la situation, mais prĂ©sentement, lâeau nâest pas potable dans 26 communautĂ©s autochtones au Canada, un pays du G7 entourĂ© dâeau », afïŹrme Lisa Clowery, co-cheffe de la direction de One Drop, qui a créé le Programme autochtone des alliĂ©s pour lâeau. Les efforts du gouvernement ont dâailleurs portĂ© leurs fruits au QuĂ©bec puisque les avis Ă long terme concernant la qualitĂ© de lâeau potable ont Ă©tĂ© levĂ©s. La
majorité des communautés touchées actuellement sont situées en Ontario, mais il y en a aussi en Saskatchewan, au Manitoba et à Terre-Neuve.
Pour quelle raison ces communautĂ©s nâont-elles pas dâeau potable ? « En majoritĂ©, câest parce que leurs infrastructures ne sont pas adĂ©quates, explique Lisa Clowery. On parle de plusieurs millions de dollars par annĂ©e pour les maintenir. Il faut trouver des solutions pour protĂ©ger la ressource et ïŹnancer les travaux. »
Pas moins de 86 % des Canadiens considĂšrent dâailleurs que la responsabilitĂ© de protĂ©ger les ressources en eau revient au gouvernement, rĂ©vĂšle le mĂȘme sondage rĂ©alisĂ© pour One Drop.
Ce gouvernement, il passe Ă lâaction. Dans les derniers mois, le fĂ©dĂ©ral a créé lâAgence canadienne de lâeau, dont le siĂšge social est Ă Winnipeg. Son grand objectif : garantir la sĂ©curitĂ©, la propretĂ© et la bonne gestion de lâeau douce au pays. En plus de diriger la modernisation de la Loi sur les ressources en eau du Canada , notamment pour prendre en considĂ©ration les changements climatiques et les droits des peuples autochtones, elle sâoccupe de mettre en Ćuvre une version renforcĂ©e du Plan dâaction sur lâeau douce. Il est question, entre autres, de permettre la rĂ©alisation dâinitiatives rĂ©gionales relatives aux Ă©cosystĂšmes dâeau douce dans les plans dâeau dâimportance nationale, comme le ïŹeuve Saint-Laurent et les Grands Lacs.
« Avant, chaque province jouait son rĂŽle dans le domaine de lâeau potable, mais il y a maintenant une voix canadienne, et je pense que cela fera une
diffĂ©rence, croit Lisa Clowery. Câest important que le gouvernement aille de lâavant, mais je pense tout de mĂȘme que les entreprises et les individus ont un rĂŽle important Ă jouer dans la protection de nos ressources en eau. »
MĂȘme si le Canada est privilĂ©giĂ© dans le domaine de lâeau, lâinquiĂ©tude monte dans la population, surtout chez les jeunes. Le sondage de One Drop rĂ©vĂšle dâailleurs que pas moins de 41 % des millĂ©nariaux estiment quâil est trĂšs probable que lâaccĂšs Ă lâeau potable soit affectĂ© par les changements climatiques, alors que ce pourcentage diminue Ă 35 % chez les personnes de la gĂ©nĂ©ration X et Ă 27 % chez les babyboomers.
Une prise de conscience quant Ă lâimportance de protĂ©ger notre ressource en eau se fait aussi du cĂŽtĂ© du secteur privĂ©. « Les entreprises tiennent de plus en plus compte des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), affirme Lisa Clowery. Elles doivent rendre des comptes Ă leurs investisseurs et, de plus en plus, elles agissent dans une perspective durable alors quâavant, il y a eu beaucoup dâabus. Mais il
reste encore beaucoup de travail à faire. On a besoin de plus de réglementations. »
Le gouvernement quĂ©bĂ©cois a dâailleurs dĂ©cidĂ© dâagir auprĂšs des entreprises. Depuis le 1er janvier, le RĂšglement sur la redevance exigible pour lâutilisation de lâeau a Ă©tĂ© modiïŹĂ©. Pour les entreprises qui intĂšgrent une grande partie de lâeau quâelles prĂ©lĂšvent dans leurs produits, le tarif est passĂ© de 70 $ le million de litres dâeau Ă 150 $. Les embouteilleurs doivent y ajouter 350 $ par million de litres dâeau. Pour les entreprises qui utilisent une grande quantitĂ© dâeau dans leurs procĂ©dĂ©s, mais qui la dĂ©versent ensuite dans un cours dâeau, la redevance est passĂ©e de 2,50 $ par million de litres Ă 35 $.
De plus, depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, le ministĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) rend publiques les dĂ©clarations des prĂ©lĂšvements dâeau des entreprises assujetties aux redevances. Une
mesure demandĂ©e depuis longtemps par les organisations environnementales. Et ce nâest pas terminĂ©. Si ce rĂšglement touche actuellement les entreprises qui consomment au moins 75 000 litres dâeau par jour, ce seuil sera abaissĂ© Ă 50 000 en 2026.
La hausse des redevances sur lâeau rĂ©alisĂ©e par le gouvernement du QuĂ©bec sert Ă financer le nouveau Fonds bleu, qui sera dotĂ© dâun budget initial de 500 millions de dollars sur cinq ans. Ce fonds financera des initiatives pour protĂ©ger, restaurer et mettre lâeau en valeur.
RĂ©seau Environnement, le plus grand regroupement de spĂ©cialistes en environnement au QuĂ©bec, notamment dans le secteur de lâeau, a collaborĂ© avec le MELCCFP dans les derniĂšres annĂ©es et a dĂ©posĂ© un mĂ©moire pour la rĂ©vision des redevances exigibles pour lâutilisation de lâeau.
« Il reste encore du chemin Ă faire pour protĂ©ger la ressource en eau au QuĂ©bec, mais lâaugmentation trĂšs importante des redevances pour les industries qui prĂ©lĂšvent de grandes quantitĂ©s dâeau vient donner un signal fort quant
Ă lâimportance de cette richesse collective », affirme Mathieu Laneuville, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral du RĂ©seau Environnement.
Il souligne aussi lâimportance du travail de concertation qui se fait au Forum dâaction sur lâeau, créé par le MELCCFP. On y soutient ses choix dâinterventions prioritaires dans le contexte actuel, qui tient compte des changements environnementaux et climatiques. « Nous travaillons notamment Ă cibler les projets qui auront le plus dâimpact pour que le Fonds bleu puisse les soutenir », explique Mathieu Laneuville.
Des nouveaux polluants desquels tenir compte
Pour intervenir stratĂ©giquement aïŹn de mieux protĂ©ger les ressources en eau potable, le MELCCFP a effectivement besoin dâavis Ă©clairĂ©s. Parce que la situation devient toujours de plus en plus complexe.
« Pour sâassurer que nous continuerons dâavoir accĂšs Ă une eau de qualitĂ© et [que] les prochaines gĂ©nĂ©rations aussi, il faut protĂ©ger les lacs et les riviĂšres, soutient Mathieu Laneuville. Il y a plusieurs contaminants Ă©mergents dont il faut
tenir compte, comme les microplastiques et les perfluorĂ©s. Il faut traiter les eaux usĂ©es en consĂ©quence pour sâassurer que, lorsquâelles retournent dans les cours dâeau, elles ne causent pas de dommage. »
Florent Barbecot, professeur et chercheur au DĂ©partement des sciences de la Terre et de lâatmosphĂšre Ă lâUniversitĂ© du QuĂ©bec Ă MontrĂ©al, sâintĂ©resse justement Ă la ressource en eau et Ă sa qualitĂ© au fil du temps. Dans le cadre dâun projet rĂ©alisĂ© dans la ville de QuĂ©bec, qui sâapprovisionne principalement dans la riviĂšre Saint-Charles, lâĂ©quipe du chercheur a pu montrer que les deux tiers de lâeau prĂ©levĂ©e venaient des eaux souterraines.
« Au QuĂ©bec, la plus grande partie de la qualitĂ© de lâeau dans les riviĂšres dĂ©pend de celle des eaux souterraines, explique M. Barbecot. Or, en ce moment, les eaux souterraines prennent quelques dizaines dâannĂ©es Ă se renouveler. Ainsi, lâeau que nous avons actuellement dans nos riviĂšres nâa pas Ă©tĂ© affectĂ©e par tous ces contaminants Ă©mergents. Ce seront nos enfants qui verront les consĂ©quences de nos actions, dâoĂč lâimportance dâanticiper et de rĂ©agir avant dâatteindre les limites de lâacceptable. »
Tout a bien changĂ© depuis la construction des usines de traitement des eaux usĂ©es au QuĂ©bec, il y a environ 40 ans. « Nous sommes rendus au QuĂ©bec Ă lâassainissement 2.0, parce que plusieurs contaminants nâexistaient pas Ă lâĂ©poque et on nâavait pas autant de connaissances non plus, par exemple sur lâimpact des apports en phosphore et en azote, prĂ©cise Mathieu Laneuville. Cette pollution cause lâeutrophisation des milieux aquatiques, soit une diminution de la biodiversitĂ© et de la qualitĂ© de lâeau. Câest ce qui se passe notamment dans les lacs qui ont des algues bleues. Mais on le voit aussi dans lâestuaire du Saint-Laurent. »
Pour mieux lutter contre les polluants, nous pouvons certainement changer quelques comportements, mais il faudra aussi investir dans de nouvelles technologies. Par exemple, en 2008, la Ville de MontrĂ©al a dĂ©cidĂ© de construire une usine dâozonation des eaux usĂ©es, qui dĂ©sinfectera lâeau avant de la rejeter dans le ïŹeuve. Lâinjection du gaz, selon le Service de lâeau de la Ville de MontrĂ©al, permettra dâĂ©liminer de lâeau plus de 99,9 % des bactĂ©ries, de 96 Ă 99 % des virus et de 75 Ă 90 % des substances dâintĂ©rĂȘt Ă©mergent. Or,
le projet, dont les coĂ»ts ont explosĂ© et atteignent maintenant prĂšs dâun milliard de dollars, a rencontrĂ© plusieurs problĂšmes, notamment pour trouver preneurs aux appels dâoffres. Sa concrĂ©tisation est maintenant prĂ©vue pour 2028.
Mathieu Laneuville remarque que plusieurs technologies peuvent ĂȘtre mises en place dans le domaine de lâeau au QuĂ©bec, mais que lâenjeu est plutĂŽt sur le plan du ïŹnancement. Pour sâattaquer Ă ce problĂšme, RĂ©seau Environnement a rĂ©alisĂ© une estimation du rendement de lâinvestissement dans les infrastructures en eau au QuĂ©bec. RĂ©sultat ? Chaque dollar investi engendrerait un rendement de 1,72 $.
Pourquoi ? « Si on nâinvestit pas suffisamment, on risque dâĂȘtre confrontĂ© Ă plusieurs problĂšmes, comme des fuites dâeau potable, des contaminations, des refoulements dâĂ©gouts et des dĂ©gĂąts dans les rĂ©sidences, Ă©numĂšre Mathieu Laneuville. Il coĂ»te beaucoup moins cher dâinvestir suffisamment dans les infrastructures et ainsi dâĂ©viter le plus possible ces situations dâurgence coĂ»teuses. »
Il est toutefois grand temps dâagir. « Nous avons des infrastructures municipales dâune valeur dâenviron 200 milliards de dollars au QuĂ©bec, ce qui est lâune de nos plus belles richesses collectives, afïŹrme Mathieu Laneuville. Par contre, une grande partie est en mauvais ou en trĂšs mauvais Ă©tat. Il faut rattraper le dĂ©ïŹcit de maintien dâactifs pour assurer leur pĂ©rennitĂ© tout en investissant dans de nouvelles technologies pour amĂ©liorer le traitement des eaux usĂ©es. »
Il souligne quâun ïŹnancement adĂ©quat et bien planiïŹĂ© peut aussi permettre de rĂ©aliser des Ă©conomies. « Par exemple, on peut investir pour prolonger la durĂ©e de vie dâinfrastructures en mauvais Ă©tat avant quâelles deviennent en trĂšs mauvais Ă©tat. Puis, on peut planiïŹer des travaux en mĂȘme temps sur la conduite dâeau potable, la conduite dâeau pluviale et la conduite des eaux usĂ©es pour Ă©viter dâavoir Ă ouvrir la rue plusieurs fois et ainsi pour rĂ©duire la facture. »
Si le ïŹnancement des infrastructures est un enjeu important, il doit par ailleurs nous amener Ă nous questionner sur notre consommation dâeau. « On consomme deux fois plus dâeau par personne au QuĂ©bec quâen Europe, afïŹrme Mathieu Laneuville. Il y a un coĂ»t à ça et il est Ă la fois ïŹnancier et environnemental. »
Prendre soin de la ressource en eau et Ă©viter son gaspillage est particuliĂšrement important alors que les changements climatiques se font sentir. En effet, si le QuĂ©bec et le Canada sont privilĂ©giĂ©s en matiĂšre dâeau, on commence Ă voir de plus en plus de villes quĂ©bĂ©coises en manquer. Ce fut le cas notamment en 2021 dans plusieurs municipalitĂ©s de lâEstrie et de la MontĂ©rĂ©gie, oĂč le puits individuel de certains citoyens sâest retrouvĂ© Ă sec. En 2020, câĂ©tait la ville de QuĂ©bec qui sâassĂ©chait en raison des faibles prĂ©cipitations alors que la COVID-19 gardait les gens Ă la maison. Le niveau de la riviĂšre Montmorency, situĂ©e dans le bassin versant qui approvisionne la ville, avait atteint un niveau particuliĂšrement bas.
« Câest trĂšs surprenant que des villes au QuĂ©bec manquent dâeau, et cela sâintensiïŹera si on nâagit pas, afïŹrme Florent Barbecot. Ce qui se passe, câest que les changements climatiques nâapportent pas seulement une augmentation des tempĂ©ratures, mais aussi une augmentation de la variabilitĂ©. Les pĂ©riodes plus humides sâallongent, mais les sĂ©cheresses aussi, alors les impacts sont plus grands. »
Le tout, dans un contexte oĂč la population sâaccroĂźt. « Cela fait quâon doit augmenter les prĂ©lĂšvements dans les riviĂšres et, en mĂȘme temps, bĂątir davantage, ce qui diminue les surfaces oĂč lâeau peut sâinïŹltrer dans le sol », explique le chercheur.
NĂ©anmoins, il est loin dâĂȘtre dĂ©sespĂ©rĂ© de la situation. Il est mĂȘme trĂšs optimiste. « Dans bien dâautres pays, tout est dĂ©veloppĂ© dĂ©jĂ , alors quâau QuĂ©bec, le processus est en cours, et le MELCCFP sâintĂ©resse Ă nos travaux et les soutient, indique Florent Barbecot. Lâobjectif est de cibler les municipalitĂ©s particuliĂšrement vulnĂ©rables et de les accompagner dans leur dĂ©veloppement en prĂ©servant la ressource future en eau. Comme un manque dâeau affectera le rĂŽle dâĂ©valuation fonciĂšre, je crois que ce sera facile de sensibiliser la population et dâaller vers des solutions. »
Parce que oui, des solutions, il y en a. Et Ă ses yeux, il est contreproductif de sâacharner sur le secteur de lâagriculture, par exemple, qui consomme beaucoup dâeau. En restreignant lâaccĂšs Ă lâeau, on mettrait en pĂ©ril la qualitĂ© et la quantitĂ© des cultures. Devoir importer nos fruits et nos lĂ©gumes susciterait davantage dâenjeux.
« Ce quâil faut plutĂŽt, câest augmenter les recharges des eaux souterraines pour quâon puisse rĂ©pondre Ă nos besoins comme sociĂ©tĂ©, indique le chercheur. On peut le faire en amĂ©nageant le territoire, par exemple en privilĂ©giant des types de cultures plus favorables Ă lâinfiltration dâeau. On peut aussi installer des tuyaux et des puits dâinfiltration pour forcer lâeau des pluies Ă retourner dans le sol et ainsi venir protĂ©ger la ressource. LâaccĂšs Ă lâeau dans lâavenir est inquiĂ©tant si on ne fait rien, mais il nâest pas inquiĂ©tant si on devient un acteur dans le cycle de lâeau. »
Autrement dit, ce nâest pas le temps de nous asseoir sur nos lauriers.
« Le QuĂ©bec peut ĂȘtre fier de la qualitĂ© de son eau potable accessible partout sur son territoire, mais nous avons besoin dâune vision pour protĂ©ger nos acquis et les maintenir, rappelle Mathieu Laneuville. Il faut sensibiliser les gens Ă cet enjeu. Oui, tout cela a un coĂ»t, mais il faut trouver des moyens de financer les investissements nĂ©cessaires. Parce que lâeau est essentielle et elle continuera de lâĂȘtre. » n
Eau embouteillĂ©e, du robinet ou ïŹltrĂ©e ?
« Moi, je prĂ©fĂšre toujours lâeau du robinet. Lâeau ïŹltrĂ©e, on ne sait jamais si le ïŹltre a Ă©tĂ© bien entretenu et, si ce nâest pas le cas, câest certain quâil rejette des contaminants. Avec lâeau embouteillĂ©e, il y a lâenjeu des microplastiques. Surtout si on parle dâune bouteille en plastique mou qui a passĂ© des heures au gros soleil. Lâeau du robinet, on peut la boire sans inquiĂ©tude et avec ïŹertĂ©, peu importe oĂč on est au QuĂ©bec. »
â Mathieu Laneuvillee d esur n m a e er s s texper n Ă v ocatio e l s d uipement r e t n d esoi n b u u Ă© o iïŹ X U A E S E
Nous offrons la possibilitĂ© de fabriquer une unitĂ© sur mesure pour rĂ©pondre Ă vos besoins. Demandez un devis. du terappor e p . D vice ser , M tuelponc s a ou e v Qu TR E D A C O L technique. soutien âe e d quip e Ă© otr , n lus âĂ©qu e d ispos x d abare lan n p ntretie n e z u ye T N E M E AIT YS S E D N O I T
qu
mabarex.com
|
info@mabarex.com
Ing., M. Ing.
Chargée de projets
Responsable du conseil permanent Infrastructures souterraines et infrastructures de surface celia.abbas@ceriu.qc.ca
Le diagnostic des conduites souterraines nâest jamais facile Ă Ă©tablir, ni celui des conduites dâeau potable, qui pose davantage de difïŹcultĂ©. Cela vient du fait que la conduite est sous pression : des interruptions au service sont souvent nĂ©cessaires pour en permettre lâaccĂšs, et le risque de contamination de lâeau est toujours un facteur Ă considĂ©rer lors de lâinsertion dâĂ©quipements et de la chloration avant la remise en service de la conduite.
MISE EN CONTEXTE
En rĂ©ponse aux impĂ©ratifs liĂ©s Ă lâentretien et au maintien des rĂ©seaux dâeau potable, et avec le soutien ïŹnancier du ministĂšre des Affaires municipales et de lâHabitation (MAMH), le Conseil permanent â Infrastructures souterraines a Ă©laborĂ© le manuel RĂ©seaux dâeau potable : Pathologies, diagnostics et interventions1. InspirĂ© du manuel RĂ©seauxdâĂ©gouts:Pathologies,diagnostics et interventions pour les conduites gravitaires, 2e Ă©dition2, cet ouvrage vise Ă apporter un appui aux gestionnaires et intervenants dans la gestion des rĂ©seaux dâeau potable. Son but principal est de simpliïŹer lâidentiïŹcation des dĂ©ïŹciences affectant le niveau de service, en facilitant lâĂ©valuation de leur gravitĂ© tout en permettant de comprendre les symptĂŽmes et les causes sous-jacentes. Lâobjectif global est dâanticiper les consĂ©quences de ces dĂ©fauts. Le manuel prĂ©sente les techniques les plus rĂ©centes dâauscultation et de rĂ©habilitation spĂ©ciïŹquement adaptĂ©es aux rĂ©seaux dâeau potable.
Le manuel comporte sept sections, chacune traitant spĂ©cifiquement dâaspects essentiels liĂ©s aux conduites dâeau potable. Elles abordent les dĂ©ficiences et les dĂ©gradations des conduites, les facteurs influant sur leur taux de dĂ©gradation, les symptĂŽmes permettant dâen dĂ©tecter les causes, les outils dâauscultation, lâĂ©valuation de lâĂ©tat des conduites et la dĂ©termination des types dâintervention.
DĂFICIENCES ET DĂGRADATIONS DES CONDUITES
DâEAU POTABLE
AprĂšs une pĂ©riode de service, les conduites dâeau potable sont sujettes Ă divers enjeux liĂ©s Ă leur capacitĂ© Ă assurer le service prĂ©vu. Les mĂ©canismes physiques menant Ă une dĂ©ïŹcience ou Ă la dĂ©gradation dâune conduite dâeau potable sont complexes et parfois mal interprĂ©tĂ©s. Ils peuvent ĂȘtre liĂ©s aux propriĂ©tĂ©s structurales de la conduite, au type de matĂ©riau, aux charges internes ou externes, etc.
Les dĂ©ïŹciences les plus rĂ©pandues dans les rĂ©seaux dâeau potable ayant un impact important sur le service rendu aux usagers peuvent ĂȘtre :
1 Hydrauliques : Ces types de dĂ©fauts peuvent ĂȘtre reliĂ©s Ă la qualitĂ© de lâeau, Ă une capacitĂ© hydraulique insufïŹsante et Ă une pression insufïŹsante ou excessive. Ils peuvent entraĂźner des consĂ©quences signiïŹcatives, notamment une rĂ©duction de lâeau disponible pour la population, de faibles dĂ©bits lors des incendies, des bris frĂ©quents dans le rĂ©seau, une mĂ©ïŹance des usagers Ă lâĂ©gard de la qualitĂ© de lâeau et des impacts sur la santĂ© publique. Les mesures correctrices impliquent des actions telles que la sectorisation du rĂ©seau, la rĂ©habilitation des conduites, lâinstallation de dispositifs antibĂ©liers et dâautres stratĂ©gies visant Ă amĂ©liorer la qualitĂ© et la capacitĂ© du rĂ©seau.
2 Structurales : Le rĂ©seau dâeau potable peut prĂ©senter divers modes de dĂ©faillance, inïŹuencĂ©s par plusieurs facteurs tels que le type de matĂ©riau utilisĂ©, lâagressivitĂ© de lâeau, lâenvironnement de la conduite, la qualitĂ© des travaux, etc. Les anomalies structurales les plus frĂ©quemment observĂ©es dĂ©pendent du matĂ©riau des conduites, y compris les ïŹssures, ruptures, trous, pertes dâĂ©paisseur, etc.
ParticuliĂšrement pour les conduites en fonte, sujettes Ă la corrosion interne et/ou externe, diverses mesures correctives doivent ĂȘtre envisagĂ©es, telles que la mise en place de la protection cathodique, le nettoyage et la rĂ©habilitation. Pour de plus amples informations sur ce sujet, veuillez consulter le GuidetechniquepourprolongerlâintĂ©gritĂ© des conduites en fonte3.
AprĂšs une certaine durĂ©e de service, il est impĂ©ratif dâĂ©valuer pĂ©riodiquement lâĂ©tat des conduites dâeau potable. Cette dĂ©marche permet de dĂ©terminer la situation de la conduite selon son cycle de vie ainsi que le risque de dĂ©faillance ou de rupture du service. Une telle analyse approfondie permet non seulement dâanticiper les consĂ©quences potentielles, mais aussi de mettre en place des mesures prĂ©ventives adĂ©quates pour maintenir la qualitĂ© et la ïŹabilitĂ© du rĂ©seau dâeau potable.
LâĂ©valuation varie dâune mĂ©thode dâauscultation Ă une autre. Dans certains cas, ces Ă©valuations sont factuelles et encadrĂ©es par des protocoles bien Ă©tablis, comme câest le cas des inspections tĂ©lĂ©visuelles, ou par le Guide dâĂ©laboration dâun plan dâintervention pour le renouvellement des conduites dâeau potable, dâĂ©gouts et de chaussĂ©es . Des indicateurs tels que le taux de bris et de fuite ou les pertes dâĂ©paisseur sont alors pris en compte.
Le choix des interventions à réaliser se fait en deux étapes.
= PremiÚre étape : valider les données hydrauliques et visuelles
Lorsque les anomalies et dĂ©fectuositĂ©s ou le niveau dâĂ©tat rĂ©vĂšlent que la pĂ©rennitĂ© de la conduite est menacĂ©e, une analyse plus approfondie est requise. Les informations disponibles sur le rĂ©seau offrent un bon point de dĂ©part Ă cette analyse.
= DeuxiĂšme Ă©tape : dĂ©ïŹnir les actions requises pour les interventions structurales et non structurales
AprĂšs la validation des donnĂ©es et des recommandations gĂ©nĂ©rĂ©es par les outils dâauscultation, dâautres essais jugĂ©s pertinents et plus approfondis pourront ĂȘtre effectuĂ©s pour conïŹrmer la condition des tronçons considĂ©rĂ©s comme problĂ©matiques.
ACCĂS Ă PLUS DâINFORMATION
Une formation intitulĂ©e Techniques pour lâentretien et le maintien des rĂ©seaux dâĂ©gouts et dâeau potable4 est Ă votre disposition. RĂ©partie en deux modules, cette formation va bien au-delĂ des rĂ©fĂ©rences bibliographiques prĂ©cĂ©demment citĂ©es. n
1 RĂ©seau dâeau potable â Pathologies, diagnostics et interventions
https://ceriu.qc.ca/projets/manuel-reseaux-eau-potable-pathologies-diagnostics-interventions
2 RĂ©seaux dâĂ©goutsâPathologies,diagnosticsetinterventionspourlesconduitesgravitaires,2e Ă©dition https://ceriu.qc.ca/bibliotheque/manuel-reseaux-egouts-pathologies-diagnostics-interventionsmise-jour-2e-edition
3 Guide technique pour prolonger lâintĂ©gritĂ© des conduites en fonte https://ceriu.qc.ca/bibliotheque/guide-technique-prolonger-integrite-conduites-fonte
4 Techniques pour lâentretien et le maintien des rĂ©seaux dâĂ©gouts et dâeau potable https://ceriu.qc.ca/formations/techniques-entretien-maintien-reseaux-egouts-eau-potable/1838
Mathieu Laneuville ing., M. Sc. A. Président-directeur général Réseau Environnement
mlaneuville@reseau-environnement.com
lâheure actuelle, la gestion des ressources en eau est un enjeu de plus en plus pressant pour les municipalitĂ©s du QuĂ©bec. Les Ă©lus municipaux se doivent dâĂȘtre pleinement conscients de lâimportance du financement adĂ©quat des services dâeau et des avantages dâune gestion proactive, indĂ©pendamment de la taille de leur municipalitĂ©. Dans le contexte, RĂ©seau Environnement souhaite sensibiliser les Ă©lus Ă lâimportance de dĂ©velopper des stratĂ©gies de financement adĂ©quates, Ă©quitables et pĂ©rennes pour les services dâeau municipaux.
SENSIBILISER AUX ENJEUX SPĂCIFIQUES DES SERVICES
DâEAU MUNICIPAUX
Les services dâeau des villes et municipalitĂ©s jouent un rĂŽle crucial dans la protection de la santĂ© publique, le dĂ©veloppement durable et le bienĂȘtre des communautĂ©s. Ces services, qui comprennent lâapprovisionnement en eau potable, le traitement des eaux usĂ©es et la gestion des eaux pluviales, sont confrontĂ©s Ă des dĂ©ïŹs de taille, notamment le vieillissement des infrastructures, lâaugmentation de la demande, les impacts des changements climatiques et les contraintes budgĂ©taires.
Face Ă ces dĂ©ïŹs, une gestion proactive doit prendre en compte la totalitĂ© des coĂ»ts associĂ©s aux services dâeau, spĂ©cialement le manque Ă gagner, qui permettra de couvrir les coĂ»ts des besoins en investissement. Sensibiliser les dĂ©cideurs municipaux Ă ces enjeux est le premier pas vers une gestion plus efïŹcace et durable de lâeau.
COMPRENDRE
DâEAU ET SES AVANTAGES
Il est important de noter que la tariïŹcation des services dâeau ne vise pas Ă appliquer un prix Ă la ressource elle-mĂȘme, mais plutĂŽt Ă ïŹnancer le rĂ©seau dâinfrastructures. Ce ïŹnancement reprĂ©sente un choix rentable sur le plan Ă©conomique, en plus de crĂ©er des collectivitĂ©s plus saines, rĂ©silientes et prospĂšres. Ă preuve, le rendement de lâinvestissement est de 1,72 $ par dollar investi dans les services dâeau (Groupe AGĂCO, 2021). Câest la maniĂšre la plus sĂ»re et durable dâassurer une meilleure gestion des services dâinfrastructures en eau.
Dâailleurs, diffĂ©rentes sources de revenus sont disponibles pour les services dâeau. Ces modes incluent la tariïŹcation volumĂ©trique, la redevance au dĂ©veloppement et lâentente avec les promoteurs, la taxe fonciĂšre gĂ©nĂ©rale, la taxe spĂ©ciale ou de secteur, le pouvoir gĂ©nĂ©ral de taxation ainsi que la redevance rĂ©glementaire. Tous les modes de ïŹnancement possĂšdent des implications sur lâĂ©quitĂ©, lâefïŹcacitĂ© et la durabilitĂ© des services. Ils doivent ĂȘtre soigneusement Ă©valuĂ©s pour rĂ©pondre aux besoins spĂ©ciïŹques de chaque municipalitĂ©.
Prenons exemple sur le rĂ©seau Ă©lectrique, qui fonctionne plus ou moins de façon semblable. Avec lâaugmentation des tarifs, la population est devenue plus Ă©conome en Ă©teignant les lumiĂšres inutiles, en utilisant des appareils
Source : Groupe AGĂCO (2021). Estimation du retour sur investissement pour les infrastructures en eau au QuĂ©bec : Rapport ïŹnal.
https://reseau-environnement.com/wp-content/uploads/2021/10/Estimation-du-RSI-dans-lesinfrastructures-en-eau.pdf
Ă©coĂ©nergĂ©tiques, etc. En tarifant les services dâeau, on encourage la population et les industries Ă consommer de façon responsable et Ă utiliser des technologies plus efïŹcaces en matiĂšre de consommation dâeau. De plus, les revenus provenant de la tariïŹcation de lâeau peuvent ĂȘtre rĂ©investis dans les infrastructures de traitement et de distribution, ce qui amĂ©liore la qualitĂ© et la disponibilitĂ© de lâeau pour lâensemble de la population. Cet autoïŹnancement permet la pĂ©rennitĂ© du service.
Comme lâeau est un besoin essentiel, ses systĂšmes de tariïŹcation peuvent ĂȘtre conçus en prenant en compte la capacitĂ© ïŹnanciĂšre des mĂ©nages. Par exemple, des tarifs progressifs ou des programmes dâaide ïŹnanciĂšre peuvent ĂȘtre mis en place pour soutenir les personnes Ă faible revenu et garantir quâelles ont toujours accĂšs Ă une quantitĂ© sufïŹsante dâeau.
Nâoublions pas que lâeau est une ressource limitĂ©e. Une tariïŹcation qui en reïŹĂšte les coĂ»ts rĂ©els et qui encourage une utilisation rationnelle peut donc contribuer Ă la durabilitĂ© des ressources. Notamment, la tariïŹcation volumĂ©trique mĂšnerait Ă une baisse de la consommation excessive de lâeau et permettrait lâatteinte des objectifs que sâest ïŹxĂ©s lâĂtat quĂ©bĂ©cois avec la StratĂ©gie quĂ©bĂ©coise dâĂ©conomie dâeau potable 2019-2025 (SQEEP).
UNE TOURNĂE RĂGIONALE DE SENSIBILISATION EN 2024
Dans le cadre de la mise en Ćuvre de la SQEEP, RĂ©seau Environnement, en collaboration avec le ministĂšre des Affaires municipales et de lâHabitation (MAMH), lance dâailleurs cette annĂ©e une tournĂ©e rĂ©gionale de sensibilisation aux modes de ïŹnancement des services dâeau Ă lâintention des Ă©lus municipaux. Lâobjectif de cette tournĂ©e est dâinformer les Ă©lus et autres parties prenantes sur lâimportance de lâĂ©conomie dâeau potable et des diffĂ©rents modes de tariïŹcation, tout en favorisant le partage dâidĂ©es et de bonnes pratiques.
Les Ă©lus municipaux ainsi que les directeurs gĂ©nĂ©raux, directeurs des services des ïŹnances, trĂ©soriers et gestionnaires des services des ïŹnances ou des services dâeau sont invitĂ©s Ă participer Ă lâune des formations organisĂ©es lors de cette tournĂ©e rĂ©gionale, qui se tiendra du 25 avril au 7 juin 2024.
Ces formations seront prĂ©sentĂ©es par nos deux experts dans le domaine, Justin Leroux et RĂ©mi Dubois. Justin Leroux est professeur dâĂ©conomie Ă HEC MontrĂ©al et directeur du programme de baccalaurĂ©at en administration des affaires. Il est notamment spĂ©cialiste de la justice distributive et participe grandement Ă lâamĂ©lioration du programme dâĂ©conomie dâeau. RĂ©mi Dubois, de son cĂŽtĂ©, est directeur du service des ïŹnances Ă la Ville de Repentigny. Il possĂšde une grande expertise dans le domaine municipal. Il est membre de l'Ordre des comptables professionnels agréés (CPA) et de la Corporation des ofïŹciers municipaux agréés du QuĂ©bec (COMAQ).
Cet Ă©vĂ©nement est essentiel pour lâavenir de nos ressources en eau et reprĂ©sente une occasion unique dâĂ©changer et de trouver des solutions efïŹcaces et durables pour nos communautĂ©s ! n
Pour vous inscrire aux formations prévues dans le cadre de la tournée régionale, rendez-vous sur le site du Réseau Environnement.
Ce texte vous fait rĂ©agir ? Faites-nous part de vos commentaires en Ă©crivant Ă
Directeur adjoint des affaires publiques et lĂ©gislatives au Conseil patronal de lâenvironnement du QuĂ©bec (CPEQ) odulude@cpeq.org
Le gouvernement du QuĂ©bec a rĂ©cemment augmentĂ© significativement la redevance pour lâutilisation de lâeau 1. Cette hausse a dâailleurs Ă©tĂ© accompagnĂ©e par lâinstitution du Fonds bleu, qui, notamment grĂące aux redevances plus Ă©levĂ©es, servira Ă financer la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion de lâeau au QuĂ©bec 2
Comme plusieurs autres intervenants, le Conseil Patronal de lâEnvironnement du QuĂ©bec (CPEQ) a appuyĂ© la crĂ©ation du Fonds bleu et lâutilisation des redevances pour protĂ©ger les ressources en eau. Cependant, lâaugmentation abrupte des sommes exigĂ©es soulĂšve certaines prĂ©occupations pour les entreprises qui y sont assujetties.
FixĂ©es en 2010 Ă 2,50 $ ou Ă 70 $ par million de litres, selon le type dâusage de lâeau, les redevances devaient initialement ĂȘtre indexĂ©es. Cet exercice a toutefois Ă©tĂ© jugĂ© « superflu » 3. Les sommes recueillies par lâentremise de ce systĂšme sâĂ©levaient Ă 2,8 millions de dollars en 2021, ce qui a permis au ministĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs de conclure que la redevance constituait « une application timide du principe de lâutilisateur payeur » 4
Un rĂšglement a Ă©tĂ© adoptĂ© le 6 dĂ©cembre 2023 afin dâaugmenter les droits payables Ă 35 $ et Ă 150 $ par million de litres, selon le type dâusage de lâeau, et ce, dĂšs le 1er janvier 2024. Il sâagit de hausses de 1 400 % et de 214 % respectivement. Cela devrait permettre au gouvernement de rĂ©colter 195,9 millions de dollars additionnels dâici 2031 5 .
Comme lâa soulevĂ© une parlementaire lors de lâadoption de la Loi sur le Fonds bleu6 :
« Nonobstant le bien-fondĂ© dâune hausse des redevances sur lâeau, il faudra ĂȘtre attentif Ă lâimpact sur certaines entreprises, qui doivent dĂ©jĂ composer avec une taxation importante, lâinflation, la hausse du coĂ»t liĂ©e [sic] Ă la chaĂźne dâapprovisionnement et la pĂ©nurie de la main-dâĆuvre. »
Ă ces coĂ»ts, il faut Ă©galement ajouter les autres formes de tarification environnementale auxquelles les entreprises peuvent ĂȘtre soumises et qui peuvent avoir un impact sur leur compĂ©titivitĂ© Ă lâinternational ou encore sur le coĂ»t de leurs produits au QuĂ©bec, notamment :
= le marché du carbone ;
= la tarification associée à certains rejets industriels ;
= la redevance pour la gestion des sols contaminés excavés ;
= la contribution financiÚre aux différents systÚmes de responsabilité élargie des producteurs ;
= la redevance pour lâĂ©limination de matiĂšres rĂ©siduelles.
Bien entendu, il sâagit dâoutils indispensables pour faciliter la transition Ă©cologique. Ă ce sujet, notons que le gouvernement du QuĂ©bec prĂ©conise une « utilisation optimale et judicieuse de lâĂ©cofiscalitĂ© » 7
Certes, lâĂ©coïŹscalitĂ©, y compris en matiĂšre dâutilisation de lâeau, doit ĂȘtre maintenue. Toutefois, dans un contexte oĂč les diffĂ©rentes formes de tariïŹcation environnementale sâadditionnent â notamment en pĂ©riode dâinïŹation â, il convient dâadopter des approches plus progressives et prĂ©visibles.
De lâaccompagnement et des fonds demeureront en outre utiles pour atteindre rapidement lâobjectif de rĂ©duction des prĂ©lĂšvements de lâeau que sous-tend la hausse de la redevance. Comme lâindiquait dâailleurs un autre parlementaire dans le cadre de lâadoption de la Loi sur le Fonds bleu8 :
« Les sommes qui sont perçues grĂące Ă la hausse de la redevance pourraient en partie ĂȘtre rĂ©investies pour aider ces mĂȘmes entreprises Ă se transformer vers des pratiques qui rejoignent les objectifs du Fonds bleu. »
1 RĂšglement modiïŹant le RĂšglement sur la redevance exigible pour lâutilisation de lâeau, Gazette ofïŹcielle du QuĂ©bec du 6 dĂ©cembre 2023, p. 5533 Ă 5537 (RĂšglement sur la redevance).
2 Loi instituant le Fonds bleu et modiïŹant dâautres dispositions, chapitre 17 des lois de 2023 (Loi sur le Fonds bleu). Pour une analyse plus dĂ©taillĂ©e de la Loi sur le Fonds bleu ainsi que du RĂšglement sur la redevance, voir : HĂ©lĂšne Lauzon et Olivier Dulude, « LâannĂ©e de lâeau sâamorce! », Pupitre du CPEQ, 19 avril 2023.
3 MinistĂšre du DĂ©veloppement durable, de lâEnvironnement et de la Lutte contre les changements climatiques (2017, juin). Rapport de mise en Ćuvre du RĂšglement sur la redevance exigible pour lâutilisation de lâeau, p. 9.
Le CPEQ suivra donc de prĂšs, en 2024, la maniĂšre dont les sommes du Fonds bleu seront utilisĂ©es aïŹn dâassurer quâune partie de la redevance pourra effectivement ĂȘtre utilisĂ©e pour des projets de rĂ©duction des prĂ©lĂšvements dâeau en entreprise ainsi que pour lâoptimisation de lâutilisation de lâeau au QuĂ©bec.
Câest en misant sur la progressivitĂ©, la prĂ©visibilitĂ© et le soutien aux entreprises que le gouvernement atteindra ses objectifs environnementaux, y compris la rĂ©duction de lâutilisation de lâeau, tout en limitant les impacts financiers cumulatifs de la rĂ©glementation. n
4 MinistĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2023). Analyse dâimpact rĂ©glementaire des RĂšglements modiïŹant le RĂšglement sur laredevanceexigiblepourlâutilisationdelâeauetleRĂšglementsurladĂ©clarationdesprĂ©lĂšvements dâeau, p. 7.
5 Ibid., p. 8.
6 Journal des dĂ©bats de lâAssemblĂ©e nationale, mercredi 7 juin 2023, vol. 47, no 53, Ă 15 h 40.
7 MinistĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2023). StratĂ©gie gouvernementale de dĂ©veloppement durable 2023-2028 p. 9.
8 Journal des dĂ©bats de lâAssemblĂ©e nationale, mercredi 7 juin 2023, vol. 47, no 53, Ă 15 h 30.
daigneaultinc.com
LClément Cartier
Ing., Ph. D. Représentant technique
Brault Maxtech inc. clement.cartier@braultmaxtech.com
es nouvelles technologies prennent de plus en plus de place dans le domaine du traitement des eaux. Dans un contexte de complexification des traitements et de pĂ©nurie de main-dâĆuvre, il devient naturel dâautomatiser les usines de traitement des eaux, potables et usĂ©es. Lâautomatisation se fait sur diffĂ©rents plans, y compris le suivi en temps rĂ©el de lâactivitĂ© des diffĂ©rents procĂ©dĂ©s. Divers analyseurs en ligne ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s pour optimiser les procĂ©dĂ©s de traitement en fonction de la variabilitĂ© des intrants en temps rĂ©el.
Les fournisseurs ont mis sur le marchĂ© des instruments permettant dâobtenir, en continu ou trĂšs rapidement, des paramĂštres essentiels pour les opĂ©rateurs. Contrairement aux tests en laboratoire, qui requiĂšrent du temps et des manipulations, la surveillance en temps rĂ©el offre des informations immĂ©diates sans effort. Certains analyseurs en continu remplacent des procĂ©dures qui nĂ©cessitent plusieurs heures en laboratoire. Citons par exemple la mesure du pourcentage de siccitĂ© dâune boue et dâautres mesures plus simples, comme le pH. Les analyseurs en temps rĂ©el ont complĂštement transformĂ© la façon dâexploiter les usines de traitement des eaux.
LES APPLICATIONS
Bien que moins critiques que le traitement de lâeau potable, certains procĂ©dĂ©s de traitement biologique des eaux usĂ©es sont tout de mĂȘme bien sensibles. Ces derniers peuvent ĂȘtre soumis Ă des changements rapides et importants en ce qui concerne leurs intrants, ce qui crĂ©e des chocs affectant particuliĂšrement leur composante essentielle : la biomasse. Cela est encore plus vrai lorsque des rejets industriels sont impliquĂ©s.
Lâintrant le plus important est certainement la matiĂšre organique biodĂ©gradable, caractĂ©risĂ©e par la demande biologique en oxygĂšne (DBO) mesurĂ©e sur cinq jours (DBO5). Ce paramĂštre permet de quantifier le substrat biodĂ©gradable de façon aĂ©robie (carbonĂ© et azotĂ©). Par dĂ©finition, le protocole standardisĂ© demande essentiellement une attente de cinq jours entre deux mesures dâoxygĂšne dissous. Il nâest donc pas possible dâobtenir cette mesure en temps rĂ©el. En plus dâentraĂźner des problĂšmes de prĂ©cision et dâexactitude, toute tentative de rĂ©duction de lâĂ©cart entre les mesures ne rĂ©duit pas la complexitĂ© du protocole expĂ©rimental, au contraire.
Des technologies parallĂšles ont donc Ă©tĂ© mises au point pour faire une surveillance de la DBO en temps rĂ©el afin de limiter les impacts sur le traitement. Ces analyseurs peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour 1) la dĂ©tection de dĂ©versements de rejets industriels ; 2) le suivi de lâactivitĂ© de diffĂ©rents procĂ©dĂ©s biologiques et lâoptimisation du dosage de produits chimiques ; 3) lâoptimisation des performances de dĂ©canteurs ; 4) lâoptimisation des digesteurs anaĂ©robies en assurant un suivi de la charge organique optimale pour la gĂ©nĂ©ration de biogaz. Finalement, ces instruments peuvent simplement ĂȘtre utilisĂ©s pour faire le suivi des non-conformitĂ©s des effluents.
1)Lâabsorbance UV
Un premier type dâoutil de suivi de la DBO en continu mesure lâabsorbance UV et la corrĂšle avec la DBO. Ces analyseurs fonctionnent essentiellement comme des spectromĂštres en continu mes urant lâabsorbance Ă diffĂ©rentes longueurs dâonde (gĂ©nĂ©ralement 254 nm associĂ©s au carbone organique, en plus dâautres longueurs dâonde). En utilisant les diffĂ©rentes longueurs dâonde, la corrĂ©lation avec la DBO est ajustĂ©e spĂ©cifiquement pour les caractĂ©ristiques de lâeau propre au site. Ăgalement, ces capteurs sont capables de dĂ©tecter des changements dans la composition de la charge organique indĂ©pendamment du niveau de matiĂšres organiques. Ces types de sondes ont lâavantage dâĂȘtre relativement peu coĂ»teuses et simples Ă faire fonctionner. Toutefois, elles sont moins efficaces lors de changements de la qualitĂ© dâeau, car elles sont basĂ©es sur des corrĂ©lations et font une mesure indirecte du substrat biologique.
2)La mesure de lâactivitĂ© biologique
Une autre mĂ©thode de suivi en temps rĂ©el de la DBO consiste Ă mesurer lâactivitĂ© microbiologique Ă lâaide de bioĂ©lectrodes immergĂ©es dans lâeau. Le courant Ă©lectrique gĂ©nĂ©rĂ© par les Ă©lectrodes donne une mesure de lâactivitĂ© microbienne en temps rĂ©el. De cette façon, il est possible de mesurer une variation de la charge organique biodĂ©gradable de façon instantanĂ©e, qui est ramenĂ©e directement Ă la demande biologique en oxygĂšne consommable Ă un moment prĂ©cis. Cette mesure en temps rĂ©el de lâactivitĂ© microbiologique fournit Ă©galement une indication de contamination dans le cas dâun choc toxique. Ces analyseurs sont plus coĂ»teux, mais ils offrent une mesure beaucoup plus fiable et prĂ©cise. LâinterprĂ©tation des rĂ©sultats doit ĂȘtre faite minutieusement. Par exemple, la baisse de la charge organique ou la prĂ©sence dâun agent toxique donnent dans les deux cas une baisse de lâactivitĂ© biologique.
Peu importe le type dâanalyseur en temps rĂ©el de la DBO, il faut porter une attention particuliĂšre Ă certains Ă©lĂ©ments : 1) la limite des mesures et le risque dâinterfĂ©rences ; 2) la maintenance et la frĂ©quence de la calibration ; 3) la facilitĂ© dâinstallation, afin dâassurer un bon fonctionnement des capteurs (immersion dans lâeau en tout temps, capteurs certifiĂ©s pour des zones antidĂ©flagrantes lorsque requis, etc.).
Le suivi en temps rĂ©el de la DBO peut ĂȘtre extrĂȘmement utile, que ce soit pour des stations de traitements des eaux usĂ©es municipales, pour des industries faisant face Ă des dĂ©fis dâexploitation associĂ©s Ă des variations de charge organique ou simplement pour des sites de traitements souhaitant optimiser leurs procĂ©dĂ©s.
Ăquiper une station de traitement des eaux doit toujours se faire de façon intelligente, en assurant que les instruments sont bien entretenus et calibrĂ©s. Peu importe le type dâanalyseur, les consĂ©quences peuvent ĂȘtre dĂ©sastreuses si la maintenance nâest pas effectuĂ©e adĂ©quatement, surtout lorsquâon se fie aveuglĂ©ment aux rĂ©sultats. Dans ce contexte, il est souhaitable de pouvoir compter sur une assistance accrue du fournisseur afin dâobtenir un fonctionnement optimal de lâanalyseur et une meilleure interprĂ©tation des rĂ©sultats. Comme dans plusieurs autres domaines, il vaut mieux faire confiance aux spĂ©cialistes. n
essoir Rotatif Pr e-p esse Robotisé pr Filtr otisé se Robo
Pressoir RotatifFiltre-presse Robotisé FullAuto
es et des solides
Eelo te esd veloppé a dé avancées, s ROBUST , ous pr
Pressoir Rotatif
e pr Notr
essoirPr v aitement par en tr boues, Fournier ebienles e otatif illustr ssoir r e os besoins. ns l dan et tout espropr ats des filtr générant ses éputér er, r,
am ationncontinued Ă©monte mĂ©lior e bien le souci dâ e d ouus Nos v ts exper dans le monde. Nos Ă haut . N chnologie ute siccitĂ©
n désh ntes de va s inno
Fournier, réputé pour ses technologies avancées, a développé des technologies innovantes de déshydratation des boues, générant des filtrats propres et des solides à haute siccité. Nos technologies sont le 1er choix de spécialistes en traitement des eaux partout dans le monde. Nos experts vous démonteront pourquoi, en vous présentant des solutions adaptées à vos besoins.
ourni euses année nombr ruit de . F nier F ation continue de ont pou o en v urquoi, r s technologies son chooix shy ont le 1
s atation de éshydr
des e s d ésentant
Filtre-pr e pr Notr recher
pointe a r hnologie à la fine ée n d ouv e épr a amélior
Filtre-presse Robotisé FullAuto
u de omatisĂ©, d ut ement aut exploitation dâ Ăšr o ement dâ nt les coĂ»ts d Ă©duit
s boues s dâ s ou le osive o entio es et corr asiv tio v 24 sans lâinter onner e entiĂšr st le seul Ă ĂȘtr esse est ut e-pr FullA Fu botisĂ© esse Robo uit significativ Ă©dui nt, cette tech otatif r essoir r nt s veloppemedĂ© che iĂš eaudâ âusines
Notre pressoir rotatif illustre bien le souci dâamĂ©lioration continue de Fournier. Fruit de nombreuses annĂ©es de recherche et dĂ©veloppement, cette technologie Ă©prouvĂ©e Ă la fine pointe a rĂ©volutionnĂ© le processus de dĂ©shydratation. Notre pressoir rotatif rĂ©duit significativement les coĂ»ts dâexploitation en plus dâĂȘtre facile et agrĂ©able Ă opĂ©rer.
e une t e tr . Il offr pérateur on opé
s t siccitĂ© Ăšs haute age de g oy aux au nett s gĂąte g ge g Ă©able opĂ©r gr e facile et a ĂȘtr
dé ssus de oce le pr évolutionné nombreuse ournier oiles. Il peut p er shydratation. es
Notre filtre-presse est le seul Ă ĂȘtre entiĂšrement automatisĂ©, du dĂ©collage des gĂąteaux au nettoyage des toiles. Il peut fonctionner 24 h/24 sans lâintervention dâun opĂ©rateur. Il offre une trĂšs haute siccitĂ© pour les boues industrielles abrasives et corrosives ou les boues dâusines dâeau potable.
Fourn Fo abrasiv fonctionner 24 h/24 sans lâinter e filtr Notr
e er ! engage livrre sââe nier sâ
Fournier sâengage Ă livrer !
Contactez-nous : 1-800-463-6328
www.fournierdewatering.com
Représenté au Québec par : Brault Maxtech.
Tél. : 450 904-1824
Martine Letarte
Collaboration spéciale
La gestion des systĂšmes septiques est souvent un processus peu efïŹcace dans les municipalitĂ©s quĂ©bĂ©coises. La Ville de Rigaud a dĂ©cidĂ© de sâattaquer au problĂšme en formant un partenariat avec OClair Environnement pour crĂ©er Nerri Municipal. Cette plateforme rĂ©unit les diffĂ©rentes parties prenantes pour simpliïŹer le processus et ainsi permettre Ă la Ville de mieux rĂ©pondre Ă ses obligations envers le gouvernement provincial en matiĂšre de systĂšmes septiques. Au bout du compte, câest la protection de lâenvironnement et de la santĂ© de ses citoyens qui sâen trouve renforcĂ©e. Une initiative qui pourrait maintenant proïŹter Ă dâautres villes.
Rigaud compte 2 000 fosses septiques, une quantitĂ© qui a presque triplĂ© depuis la pandĂ©mie alors que bien des gens ont fui les grandes villes. Pour chacune de ces installations, il faut sâassurer que la vidange est effectuĂ©e tous les deux ans. Il y a aussi prĂšs de 700 systĂšmes septiques performants Ă Rigaud. Pour chacun, la Ville doit avoir la preuve de renouvellement annuel du contrat dâentretien. Pour les systĂšmes performants avec dĂ©sinfection par rayonnement ultraviolet (prĂšs du tiers), il faut, en plus, que la Ville reçoive deux rapports dâintervention par annĂ©e ainsi que les rĂ©sultats dâĂ©chantillons, puis quâelle fasse le suivi auprĂšs des propriĂ©taires. Elle doit Ă©galement rĂ©pondre aux demandes des citoyens qui ont besoin de prouver que leur installation septique est conforme, par exemple sâils veulent vendre leur propriĂ©tĂ©. Ă Rigaud, câest le travail dâune seule personne : Marianna Pelosse, inspectrice en urbanisme et en environnement. « Mon travail liĂ© aux systĂšmes septiques devrait occuper 50 % de mon temps, mais en rĂ©alitĂ©, dans les derniĂšres annĂ©es, cela a pris plus de 100 % de mon temps et je trouvais le moyen de faire le reste », raconte-t-elle.
Le grand problĂšme ? La paperasse. « Tous les rapports mâarrivaient en format papier, par la poste, ou en PDF, explique-t-elle. Puis, je devais entrer manuellement toutes les informations importantes du rapport dans notre logiciel. Ăa prenait un temps fou. »
Lâun des autres grands problĂšmes pour lâinspectrice Ă©tait que les rapports arrivaient souvent Ă lâhĂŽtel de ville des mois aprĂšs le passage du technicien sur le terrain. « Si je reçois des rĂ©sultats dâĂ©chantillons dâun systĂšme performant non conforme, je dois avertir le propriĂ©taire et lui demander dâagir, afïŹrme-t-elle. Avec les dĂ©lais dâobtention des rapports, câĂ©tait rendu pratiquement impossible de faire les suivis. Je travaillais toujours en retard, alors que la vitesse de rĂ©action est importante. Pratiquement toutes les propriĂ©tĂ©s qui ont un systĂšme performant sont sur un puits. Sâil y a un problĂšme, ce sont les eaux souterraines qui en sont affectĂ©es. Et le mont
« Nous voulions un nouvel outil qui permettrait à notre inspectrice de se concentrer sur les enjeux réels de son travail plutÎt que de perdre son temps à gérer la paperasse »
Maxime Boissonneault, directeur général, Ville de Rigaud
Rigaud est l'une des principales zones de recharge pour l'aquifÚre de notre MRC. »
Dans ce contexte, il devenait difïŹcile de faire appliquer le RĂšglementsurlâĂ©vacuationetletraitementdeseaux usĂ©es des rĂ©sidences isolĂ©es Q-2, r. 22, du gouvernement provincial. L'importance de cette rĂ©glementation est dĂ©montrĂ©e par une revue de littĂ©rature, Protection des puits rĂ©sidentiels vis-Ă -vis des installations septiques autonomes, rĂ©alisĂ©e en 2021 par des chercheurs de Polytechnique MontrĂ©al et de lâUniversitĂ© du QuĂ©bec Ă Chicoutimi pour le ministĂšre de lâEnvironnement et de la Lutte contre les changements climatiques. On y apprend quâen 2016, plus de 12 % de la population canadienne (soit 4,1 millions de personnes) sâapprovisionnait en eau potable dans les puits privĂ©s et dans les eaux souterraines non traitĂ©es, qui sont une source potentielle dâinfections parasitaires, virales et bactĂ©riennes. En effet, chaque annĂ©e, plus de 78 000 cas de maladies gastro-intestinales au Canada sont attribuĂ©s Ă la consommation dâeau provenant de puits privĂ©s non traitĂ©s.
Pour pouvoir bien faire appliquer le rĂšglement, Marianna Pelosse avait besoin dâun outil plus performant. Câest ce que OClair Environnement a proposĂ© de dĂ©velopper, en collaboration avec la Ville de Rigaud. Une offre que le directeur gĂ©nĂ©ral, Maxime Boissonneault, sâest empressĂ© dâaccepter peu de temps aprĂšs son arrivĂ©e en poste, en 2022.
« Le logiciel que nous utilisions auparavant nâĂ©tait pas trĂšs efficace et nous voulions un nouvel outil qui permettrait Ă notre inspectrice de se concentrer
sur les enjeux réels de son travail plutÎt que de perdre son temps à gérer la paperasse », affirme M. Boissonneault.
Les conseillers municipaux ont finalement votĂ© Ă lâunanimitĂ© en mars 2023 pour donner un mandat de trois ans Ă OClair Environnement afin que celuici dĂ©veloppe Nerri Municipal.
« Pour moi, câĂ©tait vraiment gĂ©nial parce que jâavais des idĂ©es pour amĂ©liorer le processus, mais je nâavais pas les moyens de les rĂ©aliser, afïŹrme Marianna Pelosse. Avec OClair, cela devenait possible. »
ACCĂS AUX INFORMATIONS EN TEMPS RĂEL
Lâune des prioritĂ©s en dĂ©veloppant Nerri Municipal Ă©tait de simplifier lâĂ©change dâinformation. « La plateforme rĂ©unit les diffĂ©rents intervenants impliquĂ©s dans la gestion des eaux usĂ©es : les employĂ©s municipaux, les employĂ©s des entreprises dâentretien des systĂšmes septiques et les citoyens propriĂ©taires de ces installations », explique Pierre Mongeon, microbiologiste agréé et prĂ©sident dâOClair Environnement.
TĂ©lĂ©chargeable sur tablette et tĂ©lĂ©phone, la plateforme est utilisĂ©e directement sur le terrain lors des vidanges. Nerri Municipal utilise les coordonnĂ©es GPS du systĂšme septique, puis les travailleurs peuvent y entrer leurs informations, qui deviennent accessibles en temps rĂ©el sur la plateforme. Il nây a plus besoin de produire de rapport.
« Par exemple, la personne qui fait la vidange dâune fosse septique rĂ©pond Ă plusieurs questions sur
Nerri Municipal et peut y entrer des photos au besoin, explique Marianna Pelosse. Nous voulions nous assurer que lâutilisation de la plateforme ne soit pas une Ă©tape de plus Ă franchir pour les travailleurs, mais que cela vienne leur faciliter la tĂąche. »
Ăvidemment, câest aussi beaucoup moins de travail pour lâinspectrice, qui ne sâennuiera pas dâentrer les donnĂ©es Ă la main ! GrĂące Ă Nerri Municipal, elle est appelĂ©e Ă intervenir seulement lorsquâun problĂšme surgit.
«
Un systĂšme dâalerte a Ă©tĂ© mis en place pour que je sois automatiquement avertie, par exemple si une vidange nâa pas pu ĂȘtre faite, ou sâil y a eu un bris, explique Marianna Pelosse. Puis, pour les systĂšmes performants, il y a une alerte si les rĂ©sultats dâun Ă©chantillon sont non conformes. On est aussi en train de mettre en place la possibilitĂ© dâenvoyer automatiquement un courriel au propriĂ©taire de lâinstallation pour le mettre au courant de la situation. »
Nerri Municipal permet Ă©galement aux employĂ©s municipaux dâaccĂ©der facilement aux informations en lien avec les fosses septiques. « Par exemple, si plusieurs inspecteurs sont attitrĂ©s aux fosses septiques, ou encore, si une nouvelle personne entre en poste, lâhistorique leur sera facilement accessible », affirme Isabelle Mongeon, viceprĂ©sidente exĂ©cutive Ă OClair Environnement.
La plateforme comprend Ă©galement lâEspace citoyen. « Les propriĂ©taires de fosses septiques ont accĂšs Ă un espace commun, oĂč ils peuvent retrouver diffĂ©rentes informations [âŠ] utiles, et un espace privĂ©, oĂč ils retrouvent leur dossier septique, qui inclut notamment les vidanges, les rapports dâentretien et les rĂ©sultats dâĂ©chantillons, Ă©numĂšre Marianna Pelosse. On peut ainsi rĂ©duire le nombre dâappels de citoyens qui ont besoin de documents. Tout est accessible dans la plateforme. »
En 2023, une partie des vidanges de fosses septiques de Rigaud ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es avec Nerri Municipal. « Nous voulions y aller par Ă©tapes pour Ă©viter le risque de nous retrouver avec un gros bogue qui paralyserait tout, explique Marianna Pelosse. Les tests de lâan dernier ont permis dâamĂ©liorer plusieurs choses, notamment grĂące Ă la rĂ©troaction des techniciens sur le terrain. Nous sommes encore en pĂ©riode de rodage, mais ça fonctionne. »
Pour elle, câest ni plus ni moins quâune rĂ©volution. « Lâan dernier, pour la facturation, jâai dĂ» sortir toutes les vidanges qui avaient Ă©tĂ© faites dans la premiĂšre tournĂ©e et celles de la deuxiĂšme tournĂ©e, illustre-telle. En effectuant une recherche dans la plateforme, jâai pu trouver lâinformation en cinq minutes. Pour les adresses qui avaient Ă©tĂ© faites avec lâancienne mĂ©thode, ça mâa pris une journĂ©e. »
Cette annĂ©e, 100 % des suivis des vidanges de fosses septiques se feront avec la nouvelle plateforme. « Nous venons de lancer lâappel dâoffres et nous y mentionnons que lâentreprise devra utiliser Nerri Municipal », affirme Maxime Boissonneault.
Lâinspectrice remarque aussi que dĂ©jĂ , certains laboratoires emboĂźtent le pas et sont en mesure de communiquer directement les rĂ©sultats dâĂ©chantillons dans la plateforme.
AMENER DâAUTRES VILLES
DANS LE MOUVEMENT
Si Nerri Municipal a Ă©tĂ© conçue en partenariat avec Rigaud, dâautres villes pourraient maintenant lâutiliser. « Il y a entre 1,5 et 2 millions de fosses
septiques au QuĂ©bec, et toutes les villes ont cette problĂ©matique de gestion de lâinformation, affirme Pierre Mongeon. Pour quâelles puissent utiliser notre plateforme, on a juste Ă transfĂ©rer leur base de donnĂ©es des adresses des fosses septiques dans la plateforme, on entre le nom de lâentreprise qui rĂ©alise les vidanges et on crĂ©e les accĂšs. En une semaine, câest fonctionnel. »
Marianna Pelosse aimerait dâailleurs voir dâautres villes utiliser la plateforme. « Ce serait intĂ©ressant dâavoir des idĂ©es dâinspecteurs dâautres municipalitĂ©s pour continuer dâamĂ©liorer Nerri Municipal, afïŹrmet-elle. Câest une plateforme ïŹexible créée par nous, pour nous. Et nous pourrons aussi lâadapter au besoin, par exemple, sâil y a un nouveau rĂšglement. »
Elle est toutefois consciente que le changement fait peur. « Moi-mĂȘme, jâai eu peur lorsquâon a fait le virage. Mais il faut avancer et câest le moment dâagir. En travaillant ensemble, on obtient de meilleurs rĂ©sultats. » n
« En effectuant une recherche dans la plateforme, jâai pu trouver lâinformation en cinq minutes. Pour les adresses qui avaient Ă©tĂ© faites avec lâancienne mĂ©thode, ça mâa pris une journĂ©e. »
Marianna Pelosse, inspectrice en urbanisme et en environnement
DMe Thibaud Daoust Avocat associé, LL. B. Daigneault, avocats inc. thibaud.daoust@daigneaultinc.com
epuis plusieurs annĂ©es, la prĂ©sence des composĂ©s perfluoroalkylĂ©s et polyfluoroalkylĂ©s (PFAS) dans lâeau alimente les journaux et les chercheurs, qui tentent de mieux en cerner les effets sur lâhumain et sur lâenvironnement. Plus rĂ©cemment, aux Ătats-Unis, les PFAS ont Ă©tĂ© la cible dâune rĂ©glementation de plus en plus sĂ©vĂšre, vu leurs effets anticipĂ©s sur la santĂ©, notamment des effets cancĂ©rigĂšnes. Ă lâhiver 2023, nous constations que les PFAS Ă©taient encore gĂ©nĂ©ralement absents des rĂ©glementations environnementales canadienne et quĂ©bĂ©coise, en particulier sur le plan de la rĂ©glementation sur lâeau potable 1. Un an plus tard, nous brossons un portrait de la situation afin de dĂ©terminer si les annonces faites Ă cette Ă©poque par les diffĂ©rents paliers de gouvernement ont menĂ© Ă des changements rĂ©glementaires.
Le secteur des biosolides, municipaux ou industriels, a été en ébullition au cours de la derniÚre année. De nombreuses normes, bien que temporaires, ont été annoncées par les différents paliers de gouvernement.
En mars 2023, le gouvernement du QuĂ©bec annonçait un moratoire temporaire sur lâĂ©pandage de biosolides en provenance de lâextĂ©rieur du Canada 2. Ce moratoire a Ă©tĂ© ofïŹcialisĂ© en juin 2023 par lâadoption de lâarticle 29.2 du RĂšglementsurlesexploitationsagricoles3, qui interdit lâĂ©pandage de biosolides municipaux ou industriels importĂ©s. Le gouvernement du QuĂ©bec a poursuivi sur sa lancĂ©e en annonçant son intention, en octobre 2023, dâimposer des seuils maximaux de PFAS dans les biosolides 4. Ces seuils nâont pas Ă©tĂ© ïŹxĂ©s au moment oĂč cet article a Ă©tĂ© Ă©crit.
En dĂ©cembre 2023, lâAgence canadienne dâinspection des aliments a publiĂ© un document de consultation dans lequel elle expose sa proposition pour la gestion des biosolides contenant des PFAS, se fondant sur ses pouvoirs prĂ©vus Ă la Loi sur les engrais5. Principalement, on y suggĂšre lâimposition dâun seuil intĂ©rimaire que devraient respecter les biosolides (soit 50 ppb de sulfonate de perïŹuorooctane) ainsi que des obligations de transmission de certiïŹcats dâanalyse attestant du respect de ce critĂšre pour toute personne important ou vendant des biosolides au Canada 6
LES PFAS ET LA QUALITĂ DE LâEAU
Nous ne pouvons que constater que les PFAS ne font toujours pas lâobjet de valeurs limites en ce qui concerne la rĂ©glementation touchant lâeau potable. En effet, bien que des recommandations canadiennes sur
1 T. Daoust. « Les composĂ©s perfluorĂ©s : Les grands absents de la rĂ©glementation portant sur la qualitĂ© de lâeau potable », dans le magazine Source hiver 2023, vol. 19, no 1, p. 24.
2 MinistĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2023, mars). Le QuĂ©bec s'assure de demeurer un leader dans la gestion des risques associĂ©s aux contaminants d'intĂ©rĂȘt Ă©mergent dans les biosolides
3 RLRQ, c. Q-2, r. 26.
4 MinistĂšre de lâEnvironnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2023, octobre). Des actions prĂ©ventives pour encadrer la prĂ©sence de contaminants dans les biosolides.
5 L.R.C. (1985), c. F-10.
6 Agence canadienne dâinspection des aliments (2023, dĂ©cembre). Mise en Ćuvre de la norme sur les substances per- et polyfluoroalkyles dans les biosolides municipaux importĂ©s ou vendus au Canada en tant qu'engrais.
certains PFAS existent depuis six ans, les normes sur la qualitĂ© de lâeau potable quĂ©bĂ©coise nâont toujours pas intĂ©grĂ© de paramĂštres visant les PFAS.
Depuis 2018, des recommandations de normes de concentration de certains PFAS dans lâeau potable ont Ă©tĂ© promulguĂ©es par le gouvernement fĂ©dĂ©ral 7. En 2023, le gouvernement canadien a menĂ© une consultation dans le but de mettre Ă jour ses recommandations de normes de concentration des PFAS dans lâeau potable. Il proposait une norme maximale de 30 ng/L, calculĂ©e sur une somme de concentration dâune vingtaine de PFAS. Ce processus de consultation nâa pas encore menĂ© Ă une modification des recommandations canadiennes sur lâeau potable, mais il tĂ©moigne dâune importante avancĂ©e de la rĂ©flexion au niveau fĂ©dĂ©ral.
LES PFAS ET LA RĂGLEMENTATION CANADIENNE
MalgrĂ© les consultations mentionnĂ©es plus haut, le cĆur du rĂ©gime rĂ©glementaire fĂ©dĂ©ral sur les PFAS se trouve encore aujourdâhui dans le RĂšglement sur certaines substances toxiques interdites 8, adoptĂ© en 2012 en vertu de la Loi canadienne sur la protection de lâenvironnement (1999) 9.Ce rĂšglement prĂ©voit essentiellement des interdictions de fabriquer, de vendre, dâutiliser et dâimporter certains composĂ©s de la famille des PFAS et des produits en contenant, sauf exception. Ce rĂšglement de 2012 est vouĂ© Ă ĂȘtre remplacĂ© par un autre du mĂȘme nom. Bien que le gouvernement fĂ©dĂ©ral ait initialement prĂ©vu que ce nouveau rĂšglement soit adoptĂ© en 2023, nous ne pouvons que constater que celui-ci nâa toujours pas fait lâobjet dâune publication officielle, malgrĂ© le projet de rĂšglement mis en circulation en mai 2022 10. Cette nouvelle mouture resserrerait la vis en retirant les exceptions auparavant prĂ©vues, dont celle portant sur les mousses anti-incendie qui contiennent des mousses Ă formation de pellicule aqueuse (aqueous film-forming foam) 11. Outre cette rĂ©glementation fĂ©dĂ©rale, les PFAS sont thĂ©oriquement abordĂ©s, de maniĂšre implicite, Ă travers les rĂ©glementations sur la gestion des matiĂšres dangereuses.
En mai 2023, le gouvernement fĂ©dĂ©ral a publiĂ© lâĂ©bauche du rapport sur lâĂ©tat des PFAS, dans lequel il annonce notamment quâil prĂ©voit dâajouter les PFAS, en tant que classe de substances, Ă la liste des substances toxiques se trouvant en annexe 1 de la Loi canadienne sur la protection de lâenvironnement (1999) . Le gouvernement fĂ©dĂ©ral prĂ©cise quâil proposera et quâil implantera un instrument de gestion des risques associĂ©s aux PFAS dans les 42 mois suivant cet ajout Ă la liste des substances toxiques 12 .
Ă QUOI SâATTENDRE
Les dĂ©veloppements rĂ©glementaires, tant ceux de la derniĂšre annĂ©e que ceux, nombreux, qui sont encore dans le collimateur des gouvernements, montrent que la gestion des PFAS finira par intĂ©grer les rĂ©gimes rĂ©glementaires canadien et quĂ©bĂ©cois. Toutefois, cette intĂ©gration sâĂ©tendra probablement sur plusieurs annĂ©es. Dâici lĂ , il est de notre responsabilitĂ© de conseiller les gouvernements dans lâimplantation des mesures qui pourront, ultimement, mieux protĂ©ger la santĂ© de nos concitoyens. n
7 SantĂ© Canada (2018). Recommandations pour la qualitĂ© de lâeau potable au Canada : document technique â Le sulfonate de perfluorooctane. Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© environnementale et de la sĂ©curitĂ© des consommateurs, Bureau de la qualitĂ© de lâeau et de lâair (H144-13/9-2018F-PDF) ; SantĂ© Canada (2018). Recommandations pour la qualitĂ© de lâeau potable au Canada : document technique â Lâacide perfluorooctanoĂŻque (APFO). Direction gĂ©nĂ©rale de la santĂ© environnementale et de la sĂ©curitĂ© des consommateurs, Bureau de la qualitĂ© de lâeau et de lâair (H144-13/8-2018F-PDF).
8 DORS 2012-285.
9 L.C. 1999, c. 33.
10 Gazette du Canada partie I, vol. 156, no 20, p. 2365.
11 Ibid.
12 Santé Canada et Environnement et changement climatique Canada (2023). Cadre de gestion des risques pour les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (SPFA).
CONTACTEZ-NOUS 450-508-1515 Info@maya.cc
Pour la réalisation de toutes vos vidéos
magazinesource.cc info@magazinesource.cc
Faites
conïŹance Ă Ozonia* pour fournir des solutions technologiques dâozone de la plus haute qualitĂ© pour rencontrer les objectifs de traitement les plus exigeants.
Les Ă©quipes dâOzonia ont Ă©tĂ© pionniĂšres en matiĂšre de technologies de pointe et ont repoussĂ© les limites de lâindustrie de lâozone depuis plus de 40 ans. Veolia a fourni des milliers de systĂšmes dâozonation de marque Ozonia, incluant certains des systĂšmes dâoxydation les plus importants au monde.