Magazine 3RVE Pintemps-été 2025

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« Au Québec, nous avons regardé ce qui se passait en Europe pour s’inspirer et voir comment nous pourrions appliquer la REP sur notre territoire. Parce que c’est certain qu'en ce qui a trait à la société, il faut être rendu là. »

— Emmanuelle Géhin, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC

CETEQ MATIÈRES RÉSIDUELLES FERTILISANTES : RECYCLABLES, MAIS PAS DANS MA VILLE 16

ÉCONOMIE CIRCULAIRE ÉCONOMIE CIRCULAIRE : ENTRE ENVOLÉES LOCALES ET INERTIE MONDIALE

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES ACCÉLÉRER LA TRANSITION VERTE : UN CHANTIER COLLECTIF POUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL

Éditeur et rédacteur en chef

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

Coordonnatrice à la direction de l’édition Eve Matte coordination@maya.cc

Direction artistique MAYA

Designer graphique

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Journalistes

Martine Letarte

Marie-France Létourneau

Chroniqueurs

Me Thibaud Daoust

Kevin Morin

Daniel Normandin

Grégory Pratte

Hélène Scheed

Photos de la page couverture, du sommaire et du reportage iStock by Getty Images

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Impression

Héon et Nadeau

LAISSER LE TEMPS AU TEMPS, EN RESTANT VIGILANT

Le système de gestion des matières résiduelles basé sur la responsabilité élargie des producteurs (REP) est en place depuis longtemps dans l’Union européenne. Il a même fait son apparition dans plusieurs États au sud de notre frontière. Est-ce la bonne avenue? Devons-nous emboîter le pas? La question ne se pose plus : le gouvernement du Québec a choisi cette voie il y a déjà bientôt 25 ans.

Aujourd’hui, la véritable question est de savoir pourquoi ce système n’a pas encore été étendu à l’ensemble des objets. Et, a posteriori, que faire pour que chaque système de REP mis en place soit un succès?

À la lecture de notre reportage sur le sujet, vous noterez que, lorsqu’un système de REP s’étend à une nouvelle famille de produits, l’organisme qui le gère a besoin de plusieurs années pour s’organiser et développer ses infrastructures. Il faut parfois accepter que certaines solutions n’émergent qu’en cours de route, une fois le marché créé.

La Société de gestion des huiles usagées (SOGHU), créée en 2004 pour gérer le programme de REP des huiles, liquides de refroidissement, antigels, filtres et contenants, en est un bon exemple. Très efficace, cette dernière dépasse largement les seuils minimaux fixés par le gouvernement. Mais, ces résultats ne sont pas arrivés du jour au lendemain. De plus, la stabilité du programme, qui permet de récupérer une grande quantité d’huile, a convaincu la multinationale française Veolia de construire, en 2012, une usine de régénération des huiles usagées à Saint-Hyacinthe. Cette usine traite chaque année les 60 millions de litres récupérés par la SOGHU.

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

Surveillance et transparence

Cela dit, les responsabilités confiées aux organismes de gestion désignés (OGD) et reconnus (OGR) sont immenses. Responsables de collecter ses produits en fin de vie pour ensuite les envoyer chez un recycleur, ils doivent également s’assurer des débouchés afin de boucler la boucle vertueuse du Mobiüs. Et ils doivent faire tout ça de façon redoutablement efficace s’ils veulent atteindre les cibles gouvernementales, sans faire exploser les écofrais imposés à leurs membres, au risque de susciter de la grogne. Éco Entreprises Québec a fait face à cette dure réalité en début d’année.

Le gouvernement doit s’assurer que les OGD et les OGR font bien leur travail. Bien sûr, il faut tolérer que tout ne roule pas parfaitement dès le départ et que des angles morts soient découverts en cours de route. Mais la vigilance demeure essentielle.

Il a d’ailleurs dû d’intervenir récemment dans le dossier de la consigne. S’il a accepté de retarder la troisième phase d’implantation, il a aussi ordonné la tenue d’une enquête afin de comprendre pourquoi l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons n’arrive pas à remplir ses engagements. Dans ce dossier de REP, on assiste, ni plus ni moins, à un mauvais vaudeville.

Cet exemple est probant. Si le gouvernement souhaite maintenir l’adhésion du public et des producteurs, il doit jouer adéquatement son rôle de surveillance. Il doit aussi s’assurer que les OGR et les OGD font preuve de transparence concernant leurs opérations et leurs résultats.

Le gouvernement doit présenter une vision claire du système de REP. Il doit aussi en accélérer le déploiement aux autres produits de consommation, notamment les résidus provenant de l’industrie de la construction, rénovation et démolition, même si le défi est important. Et surtout, il doit veiller à ce que tous les acteurs travaillent dans le même sens, avec transparence et imputabilité. Ainsi, dans 25 ans, on pourra peut-être dire que la révolution de la REP a été un succès.

Dans le calepin

On parle souvent de la chaine de valeur et de l’importance que chaque maillon joue dans l’atteinte des objectifs de l’industrie. Or, une nouvelle récente m’a laissé perplexe; le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie vient de retirer son soutien aux centres collégiaux de transfert technologique, ce qui représente 20 % de leur financement public.

Ces organismes, déjà sous-financés, faisaient de petits miracles. Je pense particulièrement à notre chroniqueuse et amie Claude Maheu-Picard, du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI). Spécialisé en économie circulaire, ce centre recherche des débouchés rentables et favorise les symbioses industrielles. Un manque de cohérence et une économie de bout de chandelle. n

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REP101

LUMIÈRE SUR LA RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DES PRODUCTEURS

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Monsieur et madame Tout-le-Monde ne le réalisent pas nécessairement au quotidien, mais une révolution est en cours dans le milieu du recyclage depuis près de 25 ans. En 2001, le Québec a effectivement mis en place un système de gestion des matières résiduelles basé sur le principe de la responsabilité élargie des producteurs (REP). Inspiré des pratiques en Europe, ce principe gagne non seulement les autres provinces canadiennes, mais aussi les États-Unis. Le mouvement pourrait également changer les façons dont plusieurs produits sont mis en marché. Mais il y a des défis. Survol.

La REP, c’est le principe du pollueur-payeur, illustre Pierre Benabidès, consultant en recyclabilité et développement de marchés à Lichens. « Elle amène de l’imputabilité, explique-t-il. La collecte sélective gérée par l’organisme de gestion désigné (OGD) Éco Entreprises Québec (ÉEQ) en est un bon exemple. Avant, chaque municipalité avait ses règles sur ce qu’on pouvait mettre dans le bac ou non, et les centres de tri pouvaient faire autre chose. Maintenant, on a simplifié le message à la population. L’OGD a une cible de performance à

atteindre, et c’est à lui de voir où sont les pertes de matière et de faire en sorte d’améliorer le système pour les réduire. »

Il évalue que le Québec est d’ailleurs bien loti en matière de recycleurs de toutes sortes. « C’est le cas pour les papiers, les cartons, les plastiques, le verre, le polystyrène, énumère-t-il. Mais développer de nouvelles solutions sera complexe, parce que les plus simples ont déjà été trouvées. »

Une inspiration venue d’Europe

Si le Québec vient de prendre la voie de la REP pour la collecte sélective, l’Allemagne l’a fait en 1991 avec l’entrée en vigueur de l’ordonnance sur les emballages. C’est à ce moment qu’est arrivé le Point vert : ce logo sur les emballages signifie aux consommateurs qu’ils peuvent le déposer dans les poubelles jaunes, dont le contenu est collecté et recyclé par les distributeurs de ces produits. D’autres pays ont suivi, comme la France en 1992. Dans la

La REP, c’est le principe du pollueur-payeur

décennie 2000, l’Union européenne a introduit le système de la REP dans sa législation et l’a constamment renforcé depuis.

« Au Québec, nous avons regardé ce qui se passait en Europe pour s’inspirer et voir comment nous pourrions appliquer la REP sur notre territoire, affirme Emmanuelle Géhin, présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC. Parce que c’est certain qu’en ce qui a trait à la société, il faut être rendu là. »

Des premiers pas à aujourd’hui

Les premiers produits à entrer dans l’ère de la REP au Québec sont les peintures et leurs contenants, en 2001, puis les huiles, les liquides de refroidissement, les antigels, leurs filtres et leurs contenants, en 2004.

En 2011, on a ajouté les produits électroniques, les piles et batteries ainsi que les lampes au mercure. Les appareils ménagers et de climatisation résidentiels et commerciaux font leur entrée en 2022. L’année suivante, c’est au tour des produits agricoles. En 2024, les contenants pressurisés et combustibles s’ajoutent à la liste, ainsi que les produits pharmaceutiques. Ces catégories de produits ont un ou plusieurs organismes de gestion reconnus (OGR), qui s’occupent de mettre en place la collecte et le recyclage.

« Par contre, les entreprises peuvent décider de se soustraire et de faire leur propre programme, précise Emmanuelle Géhin. C’est le cas de Vidéotron. »

Pierre Benabidès, consultant en recyclabilité et développement de marchés chez Lichens

Deux autres familles de produits de la REP sont gérées par des OGD. Les entreprises ne peuvent donc pas lancer leur propre programme pour elles. En plus de celle de la collecte sélective avec ÉEQ, il y a celle de la consigne, gérée par l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons, qui est toujours en déploiement. La première phase, en 2023, concernait les contenants de boisson en aluminium de 100 millilitres à 2 litres. Depuis le 1er mars cette année se sont ajoutés les mêmes formats de contenants en plastique. La dernière phase comprend les contenants de boisson en verre et en carton : elle a été reportée à 2027 en raison de retards accumulés dans l’implantation de nouveaux lieux de retour. Le gouvernement a d’ailleurs ordonné la tenue d’une enquête administrative à ce sujet.

Il y a donc un total de 11 familles de produits sous la réglementation de la REP au Québec, dont plusieurs sont encore très jeunes ou en déploiement. Plusieurs autres types de produits figurent toutefois sur une liste dressée par le gouvernement, avec comme cibles de lancement 2015 et 2017… On y trouve notamment les matériaux de construction, de rénovation et de démolition (CRD).

« En Europe, ça fait un peu plus de deux ans que la REP pour les CRD est en place et on voit que c’est ardu, indique Emmanuelle Géhin. Pour le moment, le marché québécois n’est pas prêt à accueillir la REP. On parle de plusieurs types de produits, et pour chacun, il faut pouvoir déployer des points de collecte sur le territoire, avoir des recycleurs et des débouchés. Nous réfléchissons aussi aux batteries de véhicules électriques, mais là encore, le marché n’est pas assez mature. »

Le financement par les écofrais

Lorsqu’un OGR ou un OGD prend en charge un type de produit réglementé, il doit s’occuper de

tout : le réseau de collecte, les recycleurs, les communications avec les entreprises ou le public, etc. Pour financer les démarches, les entreprises lui versent des écofrais. C’est un peu comme produire une déclaration de revenus, illustre Marlène Hutchinson, présidente et fondatrice de la firme Evnia, qui aide les entreprises à optimiser leurs déclarations d’écofrais.

« Elles doivent déclarer les différentes quantités de produits couverts par la REP qu’elles commercialisent. Notre logiciel calcule le montant qu’elles doivent payer dans leurs différents marchés au Canada et aux États-Unis, explique-t-elle. Par exemple, pour un sirop, il y a la bouteille de plastique, le bouchon – qui est souvent dans un autre type de plastique –, puis la boîte de carton. Ça peut rapidement devenir complexe, et les réglementations changent chaque année. »

Ces frais se reflètent bien sûr dans le prix de vente des produits, souligne Jean-Louis Chamard, qui a travaillé une quarantaine d’années dans le domaine de la gestion des matières résiduelles, notamment au gouvernement et comme consultant.

« Finalement, ce sont les consommateurs qui payent, précise-t-il. C’est certain que les entreprises veulent que l’organisme de gestion fasse le minimum pour que ça coûte le moins cher possible. »

Des pistes pour améliorer le système

Il y a toutefois plusieurs pistes de solutions pour réduire le fardeau financier du système de la REP tout en augmentant sa performance. D’abord, il faut s’attaquer aux délinquants. « Par exemple, les ferrailleurs qui collectent des appareils ménagers en bord de rue sans être inscrits, donc qui nuisent à l’atteinte de la cible de l’OGR, explique Emmanuelle Géhin. Il y a des détaillants, aussi, qui vendent des

« Pour certains types de produits, comme les téléphones, [...] Il ne faut pas forcer le retour de ce produit qui est encore utile. Le réemploi a une grande valeur environnementale. »

produits auxquels la REP s’applique et qui collectent l’écofrais auprès du consommateur, mais qui ne le remettent pas à l’OGR parce qu’ils n’en sont pas membres. On a besoin de tous les joueurs et on essaye de mettre en place des mesures pour les forcer à s’inscrire. »

RECYC-QUÉBEC souhaite aussi revoir son règlement pour tenir compte du réemploi. « Pour certains types de produits, comme les téléphones, une mère va refiler son vieux à son ado, explique la PDG. Il ne faut pas forcer le retour de ce produit qui est encore utile. Le réemploi a une grande valeur environnementale. C’est complexe, parce qu’on n’a pas accès à ces quantités, mais il faut s’assurer de ne pas pénaliser le producteur pour le réemploi. »

Marlène Hutchinson est d’avis que le Canada gagnerait à uniformiser les différentes réglementations des provinces en matière de REP afin de faciliter le commerce.

Pierre Benabidès s’attend pour sa part à voir une uniformisation des emballages au Canada et aux États-Unis. D’ici 2032, toutes les provinces canadiennes et 7 états américains, dont la Californie, qui compte 40 millions d’habitants, seront soumis à un système de REP pour les emballages.

« La Californie prévoit dans son règlement qu’en 2032, les emballages qui n’auront pas atteint 65 % de recyclage ne pourront plus être utilisés, préciset-il. Les types d’emballages qui se recyclent le mieux s’imposeront là et, je crois aussi, dans les autres marchés pour simplifier les choses. »

« Le système de REP est un bon moyen de rendre les entreprises responsables de ce qu’elles mettent en marché, évalue Emmanuelle Géhin. Mais c’est quelque chose de complexe, alors c’est normal que ça prenne du temps à se mettre en place. »

GORECYCLE : MULTIPLIER LES INITIATIVES

Créé en 2021, GoRecycle est responsable du recyclage des réfrigérateurs, des congélateurs, des climatiseurs portatifs et de fenêtre, des celliers et refroidisseurs à vin, des refroidisseurs à eau ainsi que des déshumidificateurs domestiques. Il a mis en place plus de 600 points de collecte, dont 360 accessibles au public, qui sont principalement des écocentres. « Nous avons aussi des détaillants qui livrent ces types d’appareils et qui collectent d’anciens en même temps, ainsi que 95 municipalités qui ramassent pour nous ces appareils dans leur collecte des encombrants », explique Jules FoisyLapointe, directeur général de GoRecycle.

L’organisme a trouvé des partenaires qui recyclent plus de 95 % des matières de chaque appareil et détruisent leurs gaz. En 2024, près de 189 000 appareils ont été récupérés par GoRecycle, ce qui représente une hausse de 28 % par rapport à 2023. Cela correspond à 150 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) évitées, soit l’équivalent de plus de 35 000 voitures sorties des routes au Québec.

Cet été, GoRecycle commencera à offrir un service de collecte à domicile sur demande dans les villes, avec prise de rendez-vous en ligne. « Nous commencerons par les grandes villes comme Montréal et Laval, où nous perdons énormément d’appareils aux mains des ferrailleurs qui nous font une concurrence déloyale en ne respectant pas la réglementation », rapporte Jules Foisy-Lapointe.

Est-ce suffisant pour atteindre les cibles gouvernementales? Pour les climatiseurs et les déshumidificateurs, GoRecycle atteint le taux minimum de récupération fixé par le gouvernement, qui est de 25 % des produits vendus à partir de 2024 et qui augmente de 5 % par année jusqu’à atteindre 70 %.

Pour ce qui est des appareils de réfrigération et de congélation, non. Le taux minimum à compter de 2026 sera de 70 % et augmentera de 5 % par année jusqu’à atteindre 90 %. « Nous étions à 30 % en 2024, soit 3 ans après notre

PRODUITS

AGRICOLES

APPAREILS MÉNAGERS ET DE CLIMATISATION

démarrage, précise Jules Foisy-Lapointe. Nulle part dans le monde nous n’avons trouvé de performance de 70 %, et ce, même en Europe, où ces programmes sont en place depuis plus de 20 ans. Nous demandons que la cible soit réduite à 35 % pour 2026. »

Fin 2023, GoRecycle a aussi lancé son programme GoRéemploi pour encourager les gens à se procurer un appareil de seconde main via ses magasins partenaires, qui ont plusieurs règles à respecter en matière de qualité, de qualification et de garanties.

« Nous avons atteint 20 000 appareils réemployés en 2024, précise le directeur général. Il y a des défis logistiques sur lesquels nous travaillons, mais il faut aussi faire de la sensibilisation pour augmenter la demande. »

AGRIRÉCUP :

UN ANCRAGE PROFOND DANS L’INDUSTRIE

Créée en 2023, la REP sur les produits agricoles est toute jeune. Mais l’industrie canadienne a commencé à agir dès 2010 en mettant sur pied l’organisme à but non lucratif AgriRÉCUP pour gérer le recyclage des bidons de pesticide.

« Comme il reste des résidus dans le contenant, il faut le manipuler avec soin, indique Francis Gauthier, coordonnateur principal du Québec chez AgriRÉCUP. Ça a été le premier programme être mis en place, puis d’autres ont été ajoutés, comme celui sur les sacs de semences et celui sur les sacs de grains. »

Ainsi, lorsque les provinces ont légiféré pour la récupération des plastiques agricoles, AgriRÉCUP a commencé à les gérer. Elle ne partait pas de zéro, mais elle a dû s’ajuster.

« Au Québec, il y a maintenant une grande diversité de produits inclus dans la réglementation, affirme Francis Gauthier. Il a fallu approcher les fournisseurs

PRODUITS AGRICOLES

SOGHU : DES PIONNIERS

Fondée en 2004, la REP des huiles, liquides de refroidissement, antigels, leurs filtres et contenants est gérée par la Société de gestion des huiles usagées (SOGHU). Bien que l’organisme offre ses services à la population, il est surtout actif dans le milieu commercial, notamment auprès de compagnies minières et manufacturières. Il est aussi impliqué vis-à-vis des concessionnaires ainsi que des garages commerciaux et municipaux, où l’on retrouve des points de dépôt. On dénombre pas moins de 1100 points de dépôt au Québec, qui peuvent aussi se trouver dans des écocentres. Les partenaires de la SOGHU spécialisés dans le transport de matières dangereuses vont y chercher les produits et les apportent dans une usine de la province, où ils sont transformés.

« Grâce à notre programme, nous récupérons 60 millions de litres d’huile par année, ce qui est l’équivalent de plus de 23 piscines olympiques », indique Jean-François Richard, directeur de la SOGHU.

Les cibles gouvernementales sont non seulement atteintes, mais dépassées. « Pour les huiles, on est à 82 %. Pour les contenants et les filtres, au-dessus de 90 % alors que la cible est de 75 %, précise le directeur général. Pour les liquides de refroidissement et les antigels, on est à près de 50 %, mais le seuil minimum est 25 %. On veut continuer à s’améliorer. »

de ces plastiques pour collecter les écofrais. Puis, comme il y a différents types de plastiques, ils ne vont pas tous chez les mêmes recycleurs. »

Ce sont les producteurs agricoles qui ont la responsabilité de trier leurs produits à la source et de les transporter dans un point de dépôt.

« Il a fallu en ouvrir beaucoup plus que nous en avions, précise Francis Gauthier. Nous sommes rendus à plus de 210 [points de dépôt]. Ce sont principalement des commerces agricoles et des écocentres municipaux. Certaines régions sont mieux desservies que d’autres, mais nous ajoutons des points de dépôt chaque semaine. »

Le Québec peut aussi compter sur plusieurs recycleurs qui désinfectent les plastiques agricoles, les déchiquètent et produisent des billes de plastique. Celles-ci sont ensuite revendues et utilisées dans la fabrication de produits, comme des sacs de poubelle et des drains agricoles. D’autres recycleurs réutilisent directement ces plastiques dans la fabrication de leurs produits, comme des piquets de clôture et des dalles de plastique.

Les seuils minimaux à atteindre pour 2025 sont de 45 % et 50 %, selon la sous-catégorie de produits. « Pour les produits que nous récupérons depuis longtemps, nous atteignons déjà les cibles ou nous les dépassons, affirme Francis Gauthier. Par exemple, pour les bidons de pesticides, nous sommes à 80 %. Par contre, pour les sacs de moulées, qui viennent de s’ajouter, il faudra s’améliorer. Nous devons notamment ouvrir plusieurs points de dépôt. »

HUILES, LIQUIDES DE REFROIDISSEMENT, ANTIGELS, LEURS FILTRES ET CONTENANTS

Avec son réseau déjà bien déployé, son défi à long terme sera de gérer sa décroissance. « L’électrification des transports réduira nos volumes, donc

notre montant reçu en écofrais, alors que nous devrons continuer à collecter les produits partout au Québec, explique Jean-François Richard. Éventuellement, cela nécessitera probablement qu’on augmente le montant de l’écofrais au litre. » n

Conseil des entreprises en technologies

du Québec (CETEQ)

e recyclage des matières résiduelles fertilisantes (MRF) est une pratique écoresponsable qui offre une foule d’avantages environnementaux. La valorisation par retour au sol en est la pierre angulaire, puisqu’elle permet de détourner chaque année des milliers de tonnes de résidus verts et alimentaires et de boues d’épuration, composts, digestats, cendres de bois et poussières de fours des sites d’élimination.

Au-delà de ses bénéfices écologiques, cette pratique suscite des retombées agronomiques majeures. L’utilisation de MRF améliore la structure, la fertilité et la conservation des sols. Concrètement, recycler les matières organiques ne fait pas que réduire notre empreinte environnementale : c’est un levier puissant pour une agriculture plus durable.

Il est donc difficile de comprendre pourquoi, malgré une longue liste d’avantages, le recyclage des MRF stagne depuis plusieurs années.

UNE STAGNATION CAUSÉE

PAR UN ENCADREMENT DÉFAILLANT

Avec des bénéfices qui surpassent largement les craintes, on pourrait s’attendre à ce que la filière ait le vent dans les voiles. Pourtant, après une

croissance soutenue depuis les années 2000, le taux de recyclage des MRF a chuté entre 2015 et 2018. Une remontée a bien eu lieu en 2021, mais elle reste en deçà des objectifs fixés par le gouvernement du Québec.

Le principal coupable ? L’absence d’un cadre réglementaire clair et contraignant. Jusqu’ici, l’encadrement des MRF reposait essentiellement sur le Guide sur le recyclage des matières résiduelles fertilisantes, édition 2015, un document sans force légale. Ce flou juridique a laissé le champ libre à des interprétations variables, souvent contradictoires, d’un territoire à l’autre.

DES MUNICIPALITÉS QUI FREINENT LE PROGRÈS

Ce vide réglementaire, loin de favoriser la souplesse, a permis à certaines municipalités d’imposer leurs propres règles, souvent plus restrictives que celles du gouvernement. Plutôt que de soutenir une filière porteuse, plusieurs administrations locales ont érigé des obstacles bureaucratiques ou adopté des règlements trop sévères sans fondement scientifique solide.

LE COMPOST, ÇA SENT, MAIS PAS PLUS QUE

LE « PAS DANS MA COUR » DE CERTAINES MUNICIPALITÉS

Dans certains cas, des MRF conformes aux exigences environnementales ont été interdites d’utilisation sur un territoire, simplement en vertu d’un règlement municipal imposant des distances d’épandage irréalistes. Ailleurs, des moratoires prolongés indéfiniment ont gelé des projets viables. Le tout, souvent sous la pression de groupes citoyens mal informés ou par crainte d’un risque environnemental pourtant maîtrisé.

Ce que vous mettez dans le bac a un impact.

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Cette situation crée une inégalité d’accès aux MRF selon les régions, complique le travail des entreprises spécialisées et ralentit considérablement l’innovation dans le domaine. Un projet accepté dans une MRC peut être bloqué dans une autre pour des motifs purement politiques ou administratifs.

Ce paradoxe est d’autant plus frappant que plusieurs de ces municipalités se revendiquent comme des leaders en environnement. À longueur de discours, des mairesses et maires s’affichent comme des défenseurs du climat, engagés pour la transition écologique. Pourtant, en créant un milieu d’affaires défavorable à la croissance de la filière, ils compromettent une solution concrète et éprouvée pour améliorer la santé des sols, réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et boucler la boucle en ce qui concerne le processus du traitement des matières organiques. Cette incohérence affaiblit la crédibilité des engagements municipaux et retarde des avancées pourtant à leur portée.

RESPECTER SES CHAMPS DE COMPÉTENCES

L’environnement demeure avant tout une responsabilité du gouvernement du Québec. C’est à lui qu’il revient d’établir les règles du jeu, car il détient l’expertise scientifique, technique et réglementaire nécessaire pour encadrer l’utilisation sécuritaire et efficace des MRF. Laisser chaque municipalité définir ses propres standards crée de la confusion et de l’incohérence, et mine l’intérêt collectif. Seul un encadrement provincial solide peut garantir des pratiques uniformes, fondées sur la science et bénéfiques pour l’ensemble de la société.

UNE RÉGLEMENTATION FORTE À L’HORIZON

L’automne 2025 pourrait néanmoins marquer un tournant. Après des années d’attente, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les

changements climatiques, de la Faune et des Parcs a publié, en mars dernier, le Code de gestion des matières résiduelles fertilisantes, dont les exigences entreront en vigueur le 1er novembre prochain.

Ce code définira notamment :

= des critères de qualité des matières, basés sur leur provenance et leur usage ;

= des normes claires concernant la distance d’épandage et la protection des milieux sensibles ;

= un processus d’autorisation encadré, transparent et uniforme ;

= des obligations de suivi et de reddition de comptes adaptées au terrain.

Le Code intégrera également les plus récentes avancées scientifiques, notamment en ce qui concerne la détection et le contrôle de contaminants, comme les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (SPFA). Ce nouveau cadre a le potentiel de rétablir la confiance entre les acteurs du milieu, d’uniformiser les pratiques et, surtout, de recentrer les décisions sur des bases scientifiques plutôt que politiques.

Ce ne sera pas une solution miracle. Mais c’est un pas significatif vers une économie circulaire cohérente, efficace et équitable. Un signal fort envoyé aux agriculteurs, transformateurs et citoyens qui croient qu’une meilleure gestion de nos matières organiques est possible. n

Directeur du Centre d’études et de recherches intersectorielles en économie circulaire (CERIEC) et directeur général du Réseau de recherche en économie circulaire (RRECQ) daniel.normandin@etsmtl.ca

Les signaux semblent positifs, mais à y regarder de plus près, l’économie circulaire trace un parcours à deux vitesses : des initiatives inspirantes d’un côté, une consommation effrénée de l’autre. Retour sur le Sommet canadien de l’économie circulaire 2025.

UN SOMMET SOUS LE SIGNE DE LA MATURITÉ

Du 15 au 17 avril 2025, près de 1 000 délégués et quelque 450 organisations ont participé au deuxième Sommet canadien de l’économie circulaire. C’est, à ce jour, le plus important événement sur le sujet au pays. À titre comparatif, le premier Sommet, qui s’est tenu à Toronto en 2023, avait attiré environ 440 délégués, moins que le Québec à lui seul, avec ses Assises de l’économie circulaire.

Mais au-delà des chiffres, le Sommet de cette année révèle un degré de maturité plus élevé à l’égard de l’économie circulaire. La diversité des conférences et des panels présentés témoigne d’une meilleure compréhension de ce qu’est l’économie circulaire, plus vaste que l’association « économie circulaire = recyclage », qui était encore bien présente en 2023.

Autre signal encourageant : une mobilisation accrue à l’égard de la mise en œuvre concrète des stratégies à la base de l’économie circulaire. J’ai en effet pu constater un désir évident des participants d’accroître la collaboration entre les gouvernements et les organisations des différentes provinces.

Cela dit, malgré cette ouverture, l’essentiel des efforts réalisés en matière d’économie circulaire à l’échelle canadienne demeure concentré dans trois provinces : l’Ontario, la Colombie-Britannique et, surtout, le Québec, qui remporte encore la palme quant au nombre d’initiatives privées, publiques et scolaires.

LE QUÉBEC : LOCOMOTIVE DE LA CIRCULARITÉ

Nos confrères et consœurs des autres provinces se demandent encore comment le Québec a fait pour établir son leadership en matière de circularité et le conserver sur la scène canadienne. Pour diffuser l’expertise québécoise et susciter la collaboration interprovinciale, une publication a été rédigée (dans la langue de Shakespeare) à ce sujet en 20211. Une mise à jour couvrant la période 2021-2025 est en préparation et paraîtra à l’automne 2025. En attendant, un sommaire 2 est déjà disponible.

Toujours à l’échelle québécoise, des jalons importants ont été annoncés durant le Sommet.

Le Plan de mise en œuvre 2025-2028 3 de la Feuille de route gouvernementale en économie circulaire 2024-2028 4 a été rendu public. On y retrouve 132 actions concrètes, portées par 21 ministères et organismes. Le gouvernement estime à plus de 758 millions de dollars le potentiel financier de ce plan en faveur de l’économie circulaire.

La Ville de Montréal a, pour sa part, dévoilé son premier plan d’action 20252027 en économie circulaire 5. Visant à opérationnaliser les 13 priorités stratégiques de la Feuille de route montréalaise en économie circulaire 6 , adoptée en mai 2024, ce premier plan d’action triennal, s’il est intégralement mis en œuvre, fera rayonner la métropole comme leader en économie circulaire au Canada.

Enfin, en mai 2025, le Réseau de recherche en économie circulaire du Québec a dévoilé la Feuille de route pour la transition vers une économie circulaire de la société québécoise 2025-2050 (FREC) 7. Élaborée avec la contribution de plus de 330 actrices et acteurs de l’économie circulaire, la FREC s’inscrit dans une perspective à long terme. Elle vise à mobiliser l’ensemble des parties prenantes de la société québécoise, en complément de la feuille de route gouvernementale 2024-2028. Elle propose une vision durable à la hauteur des transformations profondes et systémiques nécessaires à la transition vers une économie réellement circulaire au Québec.

D’autres feuilles de route régionales ont aussi vu le jour au cours des dernières années, notamment en Montérégie 8 et dans les Laurentides 9, alors que d’autres sont en cours d’élaboration. Des initiatives qui illustrent l’intérêt croissant de la société québécoise à l’égard de l’économie circulaire.

PENDANT CE TEMPS, AILLEURS SUR LA PLANÈTE…

L’effervescence québécoise tranche avec les tendances mondiales. En effet, selon le plus récent rapport 10 de Circle Economy et Deloitte, dévoilé en mai au Forum mondial de l’économie circulaire, l’indice de circularité mondial est passé de 7,2 % à 6,9 %. Autrement dit, moins de 7 % des quelque 100 milliards de tonnes de ressources consommées chaque année proviennent de matériaux recyclés. En 2018, ce taux atteignait encore 9,1 %.

Ce recul s’explique surtout par une consommation toujours plus élevée de ressources vierges, qui dépasse largement les gains obtenus principalement grâce au recyclage.

PRODUIRE MOINS, PRODUIRE MIEUX

Pour réussir la transition, il faudra bien plus que des gestes isolés. Les auteurs du rapport appellent une action coordonnée des gouvernements et des entreprises, à travers des politiques ambitieuses, des modèles d’affaires circulaires et des investissements dans les infrastructures adaptées. Surtout, ils plaident pour une approche systémique sur les plans national et international.

Le Québec est sur la bonne voie. Mais les ornières de l’économie linéaire sont encore bien profondes, et les efforts demeurent bien inégaux tant au pays qu’à l’échelle mondiale. n

1 Jagou, Stéphanie (2021). Transitioning to a circular economy – Learning from the Québec experience 2014-2020. https://www.quebeccirculaire.org/library/h/transitioning-to-a-circular-economy-learning-fromthe-quebec-experience-2014-2020.html

2 Jagou, Stéphanie et Emmanuel Raufflet (2025). Transitioning to a circular economy in Québec –Consolidation (2021-2025). https://www.quebeccirculaire.org/data/sources/users/5777/20250411155503quebeccirculairerapporttceqf1.pdf

3 Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2025). Accélérer le développement de l’économie circulaire. Plan de mise en œuvre 2025-2028 de la Feuille de route gouvernementale en économie circulaire 2024-2028.

https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/environnement/publications-adm/developpementdurable/plan-economie-circulaire.pdf

4 Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2025). Accélérer le développement de l’économie circulaire. Feuille de route gouvernementale en économie circulaire 2024-2028.

https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/environnement/publications-adm/developpementdurable/strategie-gouvernementale/feuille-route-economie-circulaire.pdf

5 Ville de Montréal (2025). Montréal, métropole circulaire. Plan d’action montréalais en économie circulaire 2025-2027.

https://montreal.ca/articles/leconomie-circulaire-conjuguer-prosperite-et-transition-ecologique-69670

6 Ville de Montréal (2024). Feuille de route montréalaise en économie circulaire 2024-2030.

https://portail-m4s.s3.montreal.ca/pdf/1503-01-economie-circulaire-document_85x11_vf_0.pdf

7 Réseau de recherche en économie circulaire du Québec (2025). Feuille de route pour la transition vers une économie circulaire de la société québécoise 2025-2050. https://rrecq.ca/wp-content/uploads/2025/05/FRECQ-RRECQ-2025-2050.pdf

8 Conseil régional de l’environnement de la Montérégie (2023). Une feuille de route pour l’économie circulaire de la Montérégie.

https://monteregieeconomique.com/wp-content/uploads/2023/05/Feuille-de-route-monteregienne-eneconomie-circulaire.pdf

9 Synergie économique Laurentides (2024). Entente sectorielle en économie circulaire. Stratégie régionale 2024-2029 et feuille de route en économie circulaire. https://synergielaurentides.ca/wp-content/uploads/2024/07/Strategie-et-Feuille-de-route-EC.pdf

10 Circle Economy et Deloitte (2025). Circularity Gap Report 2025 https://www.circularity-gap.world/2025

Marie-France Létourneau Collaboration spéciale

version documentaire ODE AU RÉEMPLOI,

Vivement intéressé par le réemploi et ses avantages à la fois économiques, sociaux et environnementaux, le directeur photo Dominic Simard a produit son premier documentaire, La Richesse des ordures, afin d’éveiller les consciences. Et il semble avoir atteint sa cible.

Lancé au printemps 2025, le film de 50 minutes n’est pas passé inaperçu. Au moment d’écrire ces lignes, le documentariste de SaintJérôme est en négociation avec trois télédiffuseurs. « Je me suis retrouvé avec un beau problème : j’ai trois offres », affirme-t-il.

Les projections organisées, entre autres aux écocentres MRC Rivière-du-Nord ainsi qu’au cinéma Beaubien, à Montréal, ont fait salle comble. Faute de places, certaines personnes ont même choisi de rester debout lors de l’avant-première à Saint-Jérôme, et ce, tant pour la projection que pour la discussion qui a suivi.

« On dirait qu’on est dans un mouvement en ce moment, estime Dominic Simard. On entend beaucoup parler d’environnement et on voit que les priorités ne sont pas toujours à la bonne place. »

Parmi les pires erreurs commises, selon le réalisateur : consommer, voire surconsommer, et jeter tous azimuts. « Tout ce qui est jeté entraîne de l’énergie et des coûts importants, entre autres pour l’enfouissement, dit-il. Il est pourtant possible de générer des revenus à partir de ces “déchets” pour favoriser des causes sociales et environnementales. »

« On dirait qu’on est dans un mouvement en ce moment, estime Dominic Simard. On entend beaucoup parler d’environnement et on voit que les priorités ne sont pas toujours à la bonne place. »

PAS MORALISATEUR

Pour véhiculer son message, Dominic Simard choisit de mettre l’accent sur la réflexion et les solutions. « Je ne voulais pas avoir un ton moralisateur », laisse-t-il tomber.

La part belle est ainsi faite aux organismes qui misent sur la récupération et la revalorisation, à commencer par l’écocentre de Saint-Jérôme. Celui-ci tient une boutique de réemploi d’une ampleur assez unique au Québec. Elle permet à la population d’acheter des biens à moindre coût, des accessoires de cuisine aux articles de sport en passant par les outils et les jouets.

« Pierre Bruyère [directeur général du développement durable de la MRC Rivière-duNord] fait bouger les choses, affirme Dominic Simard. C’est un homme inspirant. »

Le modèle de Saint-Jérôme devrait être reproduit partout, croit également le vulgarisateur en environnement Grégory Pratte. Ce dernier est l’un des intervenants à qui la parole est donnée dans le documentaire. Même chose pour l’auteur du livre Ordures : journal d’un vidangeur, Simon Paré-Poupart, que l’on voit s’affairer au pas de course derrière le camion à ordures.

Ces deux rencontres et les discussions enrichissantes qui en ont découlé font d’ailleurs partie des « belles surprises » recensées par le documentariste. L’expérience respective de ces deux intervenants leur permet de poser un regard éclairé et éclairant sur le sujet, dit-il.

La Richesse des ordures s’attarde également au travail des Repair Cafés, ces ateliers de quartier gratuits et ouvertS à tous où des bénévoles aident ceux qui le désirent à réparer leurs objets en panne ou cassés. Il y a plus de 3 000 Repair Cafés dans le monde, disséminés dans 15 pays. Notre province en compte quelques-uns.

« Notre mission, c’est de nous assurer que les objets sont réparés et qu'ils ne finissent pas au site d’enfouissement », explique un réparateur bénévole de Montréal.

S’il n’en tient qu’à Dominic Simard, les initiatives du genre devraient se multiplier à plus grande échelle.

À QUI DONNE-T-ON RÉELLEMENT

?

Autre réflexion suscitée par le documentaire : à qui profitent vraiment les vêtements déposés par la population dans les boîtes de dons qu’on retrouve par-ci par-là ? À la communauté locale ou à de grandes entreprises anonymes en quête de profits, qui envoient parfois ces vêtements à l’autre bout de la planète ?

La première option devrait être privilégiée. « Donner à la communauté permet d’atteindre plusieurs buts, constate Dominic Simard. Ça peut, par exemple, donner un coup de main aux banques alimentaires et permettre des initiatives de réinsertion sociale. »

En ce sens, l’apport des ressourceries est essentiel, démontre-t-il également. Il en va de même pour les organismes à but non lucratif comme Mine urbaine, à Laval, qui travaille à la

diminution de l’enfouissement des matières par la valorisation des encombrants.

Dominic Simard croit que le terreau est plus fertile que jamais pour que le message porté par La Richesse des ordures puisse s’enraciner. Les friperies sont plus nombreuses, et les applications pour acheter seconde main ont la cote. « Ça contribue à démocratiser les biens usagés, estimet-il. Les perceptions changent. »

L’idée de produire un documentaire sur le sujet lui est d’ailleurs venue après avoir réalisé que son quotidien est constitué de plusieurs meubles, objets ou accessoires acquis usagés ou trouvés abandonnés sur le bord de la rue. Il fréquente également depuis longtemps l’écocentre de Saint-Jérôme.

BUDGET LIMITÉ

Le genre du documentaire n’est pas nouveau pour Dominic Simard. À la barre de Boîte Noire Production, il gagne sa vie comme directeur photo sur différents projets de ce type. Il dit être particulièrement interpellé par les initiatives à caractère social et environnemental.

C’est cependant la première fois qu’il réalise son propre film. Il a travaillé avec un budget

limité – essentiellement une bourse de 20 000 $ obtenue du Conseil des arts et des lettres du Québec dans le cadre d’une entente de partenariat territorial. Il porte, de ce fait, plusieurs chapeaux : producteur, réalisateur, caméraman et monteur, pour ne nommer que ceux-là.

Le travail s’est échelonné sur environ un an. Dominic Simard a souhaité en faire une œuvre bien personnelle. Pour ne pas être influencé ni teinter sa démarche, il a d’ailleurs attendu que tout soit terminé avant de présenter le fruit de son travail à ses proches.

La Richesse des ordures pourrait être un tremplin pour son réalisateur, qui affirme avoir plusieurs projets en tête. Chose certaine : le documentaire n’a pas fini de rayonner et de porter son message. Il a été soumis à quelques festivals, et des établissements d’enseignement ont manifesté de l’intérêt à le diffuser.

« Après, on verra, lance Dominic Savard. Est-ce qu’il y a place à ce qu’il soit aussi vu par des gens en France ? Peut-être qu’il pourra voyager ailleurs, même si ce n’était pas mon but premier. Je suis déjà très heureux qu’il y ait de l’engouement pour ce premier film et de l’intérêt de télédiffuseurs. Ça prouve que le sujet est dans l’air du temps et propice à ouvrir la discussion. » n

STRATÉGIE POUR LA GESTION DU PLASTIQUE : CHANTIERS RÉGLEMENTAIRES EN VUE

e 15 novembre 2023, le gouvernement du Québec entamait un processus de consultation sur sa nouvelle Stratégie de réduction et de gestion responsable des plastiques au Québec 2024-20291 (ci-après la « Stratégie »). Il a fait état des grandes orientations envisagées, notamment celle de « restreindre l’utilisation des produits en plastique à usage unique non essentiels et de mettre en marché au Québec des produits recyclables et à contenu recyclé2 ». Nous soulignons, dans le présent texte, les principales modifications réglementaires annoncées jusqu’à maintenant.

PRODUITS À USAGE UNIQUE

Au cours des dernières années, les gouvernements tant fédéral que municipal ont mis de l’avant des initiatives pour interdire certains produits, contenants et emballages à usage unique. En novembre 2018, le Conseil canadien des ministres de l’Environnement (CCME) adoptait une stratégie visant l’atteinte de zéro déchet de plastique, à laquelle le gouvernement du Québec a adhéré. À la suite du dévoilement de cette stratégie, le CCME a élaboré une feuille de route afin d’aider les instances gouvernementales du Canada à réduire les répercussions environnementales et socioéconomiques des produits à usage unique.

Dans le cadre de la Stratégie, le gouvernement prévoit ainsi l’adoption d’un règlement québécois interdisant la mise en marché de certains contenants, emballages et produits à usage unique et de courte durée de vie sur un horizon allant de 2025 à 2028. L’enjeu principal de ce règlement résidera dans l’identification des plastiques visés par cette interdiction. Les produits pour lesquels des solutions de rechange sont plus facilement accessibles seront nécessairement privilégiés.

Des interdictions ciblées dans le secteur des services alimentaires et de la restauration rapide seront également édictées entre 2027 et 2029. Ce secteur fait déjà l’objet de mesures d’interdiction adoptées à l’échelle fédérale et municipale. Dans un souci de cohérence et de simplification pour les consommateurs, le gouvernement du Québec annonce ainsi vouloir suivre la voie pavée par le gouvernement du Canada et certaines villes, dont Montréal.

La spécificité de cette mesure permet aussi de mettre en relief un point important : les interdictions générales annoncées concernant la mise en marché de produits en plastique pourraient aller au-delà du secteur de la restauration. Le gouvernement envisage aussi d’examiner les produits sanitaires, les équipements de protection individuelle et les confettis.

Une période d’adaptation sera nécessairement requise si des produits sont interdits, autant pour les acteurs du marché que pour les consommateurs. Même s’ils sont bien intentionnés, ces derniers peuvent manifester une certaine résistance si les changements de comportement attendus sont trop brusques. Le gouvernement du Québec a donc souhaité impliquer ces parties prenantes dès l’étape des consultations, pour s’attaquer à ces appréhensions le plus tôt possible.

EN RAFALE

Responsabilité élargie des producteurs

Depuis juillet 2011, le Règlement sur la récupération et la valorisation de produits par les entreprises3 constitue la pièce maîtresse du régime de responsabilité élargie des producteurs au Québec 4. Il vise à instaurer un régime particulier de gestion des matières résiduelles dans lequel producteurs, fabricants et distributeurs deviennent les acteurs centraux de la récupération et de la valorisation des produits qu’ils mettent en marché. Dans le cadre de la Stratégie, le gouvernement réaffirme sa volonté d’élargir la gamme de produits visés par ce règlement, et tout particulièrement ceux contenant du plastique, tels que les textiles synthétiques.

Redevances pour les résidus de déchiquetage

Le gouvernement envisage d’augmenter la redevance applicable à l’utilisation des résidus de déchiquetage automobile comme matériel de recouvrement dans les lieux d’enfouissement. Il explique cette proposition par la proportion croissante de plastiques dans ces résidus. Ainsi, l’exploitant d’un lieu d’enfouissement qui recourt à ces résidus pour le recouvrement serait davantage pénalisé que celui qui utilise des sols nobles pour son recouvrement.

Écoétiquetage

La Stratégie prévoirait l’instauration d’une obligation d’écoétiquetage pour renseigner les consommateurs sur la présence de plastique dans certains produits. Le gouvernement mentionne que le simple fait d’indiquer qu’un produit contient du plastique pourrait influencer les comportements d’achat et encourager des choix plus durables.

Plastiques dégradables

Certains plastiques dégradables qui créent des problématiques environnementales particulières seront interdits. Ces plastiques finissent souvent par contaminer les autres lots de plastique recyclable ou, lorsqu’ils sont envoyés dans les installations de compostage industriel, contaminer le digestat. Le gouvernement souligne que les conditions nécessaires à leur dégradation efficace sont rarement réunies et annonce un resserrement du cadre réglementaire entourant leur utilisation.

VERS UN IMPORTANT

VIRAGE

Bien que la consultation sur la Stratégie soit terminée depuis plus d’un an, sa version définitive n’a pas encore été adoptée par le gouvernement. Des ajustements importants y seront sans doute apportés. Néanmoins, il est clair que la Stratégie engendrera de nombreux chantiers réglementaires d’importance, appelant les acteurs du domaine du plastique à modifier en profondeur certaines pratiques. n

1 Cabinet du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (2023, 15 novembre). Québec lance des consultations en vue d’une Stratégie de réduction et de gestion responsable des plastiques. https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/quebec-lance-des-consultations-envue-dune-strategie-de-reduction-et-de-gestion-responsable-des-plastiques-52062

2 Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. (2023) Stratégie de réduction et de gestion responsable des plastiques au Québec 2024-2029 – Document consultatif, p. 4 de 39.

3 RLRQ, c. Q-2, r. 40.1.

4 Récupération et valorisation de produits par les entreprises. Décret 597-2011, p. 2371. Gazette officielle du Québec, partie 2. (2011).

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ACCÉLÉRER LA TRANSITION VERTE : UN CHANTIER

FHélène Scheed M. Sc.

Coordonnatrice du Pôle d’expertise en transition verte, EnviroCompétences coordpolevert@envirocompetences.org

ace aux défis que pose la transition verte, le Grand diagnostic vert amorce un tournant majeur pour le marché du travail québécois. Il trace les grandes lignes d’une évolution incontournable, en formulant les enjeux, les besoins et les recommandations propres à chaque secteur d’activité économique, tout en mettant en lumière les priorités communes pour soutenir les entreprises dans leur adaptation.

UN DIAGNOSTIC POUR MIEUX CERNER

LES DYNAMIQUES SECTORIELLES

Les secteurs d’activité couverts par les comités sectoriels de maind’œuvre (CSMO) se regroupent en trois grandes catégories : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Chacun présente des réalités distinctes, avec ses défis, ses besoins et ses leviers. S’y intéresser permet de découvrir de nouvelles perspectives et de tirer profit des occasions favorables qui en découlent.

Secteur primaire

Le secteur primaire regroupe les entreprises spécialisées dans l’extraction de ressources naturelles et la production de matières premières.

Les grandes entreprises de ce secteur semblent mieux préparées à la transition verte. En revanche, les PME et les travailleurs autonomes ont besoin d’un soutien accru pour la réussir. Le secteur fait aussi face à un enjeu de relève : l’attraction des jeunes y est difficile, ce qui fragilise le renouvellement de la main-d’œuvre.

Secteur secondaire

Le secteur secondaire concerne les entreprises de transformation des matières premières en produits finis ou semi-finis.

Ici, l’engagement dans la transition verte progresse, mais plusieurs contraintes ralentissent le rythme, comme des ressources financières et humaines limitées et peu de temps disponible pour libérer du personnel à des fins de formation. Ces freins nuisent à l’acquisition des compétences nécessaires à l’adoption de pratiques plus durables.

Secteur tertiaire

Le secteur tertiaire regroupe les entreprises qui exercent des activités commerciales et administratives et qui offrent des services aux consommateurs ou aux organisations.

On y observe d’importantes disparités dans l’adoption des pratiques écoresponsables, particulièrement dans les régions éloignées, où l’accès aux ressources et aux outils de soutien est plus limité. Par ailleurs, un manque de clarté quant aux responsabilités en matière de durabilité complique la mise en œuvre d’actions coordonnées et efficaces pour soutenir la transition verte.

TROIS PRIORITÉS À L’ÉCHELLE DU MARCHÉ DU TRAVAIL

Au-delà des spécificités sectorielles, le diagnostic met en évidence trois priorités à considérer collectivement pour faire avancer la transition verte :

= Définir clairement ce qu’est la transition verte.

Élaborer une définition claire, partagée et consensuelle de la transition verte, incluant les principes liés à l’emploi et aux compétences vertes pour mobiliser efficacement les acteurs autour de repères communs.

= Évaluer la maturité verte des entreprises.

Mettre en place des diagnostics réguliers de la maturité des entreprises face aux enjeux environnementaux pour cibler les besoins en compétences et les types d’accompagnement à privilégier.

= Gérer le changement sectoriel.

Développer des stratégies de gestion du changement adaptées aux réalités de chaque secteur afin d’aider les entreprises à transformer durablement leurs pratiques, à renforcer les compétences de leur main-d’œuvre et à intégrer pleinement les enjeux environnementaux à leur développement.

L’ENGAGEMENT D’ENVIROCOMPÉTENCES :

PASSER DE LA VISION À L’ACTION

Dans la continuité du Grand diagnostic vert, le Pôle d’expertise en transition verte entend jouer un rôle moteur. Il s’engage à outiller les CSMO, à leur offrir des solutions concrètes et à réaliser des projets sur mesure pour leur permettre de répondre aux défis propres à leur secteur.

Cet engagement se traduit par une stratégie d’accompagnement cohérente, fondée sur :

= une veille prospective continue ;

= la production de ressources pratiques, directement mobilisables sur le terrain ;

= des formations ciblées, des outils pédagogiques et des activités de sensibilisation ;

= des campagnes d’information et des partenariats pour élargir la diffusion des savoirs.

TROIS AXES D’ACTION POUR DÉVELOPPER

L’EXPERTISE COLLECTIVE

Le Pôle d’expertise en transition verte articule son action autour de trois objectifs clairs, alignés sur les priorités du Grand diagnostic vert :

1. Renforcer la compréhension de la transition verte par des formations accessibles, des outils pédagogiques et des initiatives de sensibilisation destinés à tous les intervenants et intervenantes.

2. Améliorer l’accès aux ressources par des campagnes ciblées et des alliances stratégiques qui maximiseront les retombées des mesures déployées et la diffusion élargie des connaissances.

3. Soutenir concrètement le changement sur le terrain par des outils pratiques, comme des grilles d’autoévaluation, des guides et des modules de formation, qui consolideront l’offre de services des CSMO et renforceront leur expertise sectorielle.

DES PROJETS SUR MESURE POUR CHAQUE SECTEUR

Des initiatives adaptées aux spécificités économiques et environnementales de chaque secteur verront le jour. Ces projets sur mesure permettront aux CSMO de gagner en autonomie, de mieux comprendre les effets de la transition sur leur main-d’œuvre et d’organiser leur action de manière stratégique.

Chaque chantier sera soutenu par une gamme d’outils pour soutenir les équipes : soutien au changement, développement des compétences, accompagnement vers des pratiques écoresponsables, etc.

MISER SUR LA MOBILISATION POUR UNE ÉCONOMIE DURABLE

C’est en renforçant les liens, en diffusant les bonnes pratiques et en développant les compétences de demain que l’on parviendra à faire évoluer durablement le marché du travail. Ensemble, les CSMO et les entreprises québécoises ont tout en main pour réussir la transition verte et contribuer à bâtir une économie plus résiliente, plus juste et plus respectueuse de l’environnement. n

Référence : EnviroCompétences (2025). Grand diagnostic vert : enquête sur l’impact de la transition verte desservie par les différents CSMO.

Grégory Pratte Vulgarisateur, expert ISÉ et co-animateur de Ça Va Mieux Qu’on Pense greg.pratte@videotron.ca

ans le merveilleux monde de la GMR, on parle de plus en plus de l’ISÉ. La réglementation des éco-organismes qui administrent les programmes de REP l’impose. C’est d’ailleurs une de leurs responsabilités les plus importantes.

Dans ce court paragraphe, j’ai volontairement utilisé trois acronymes. Je sais, c’est souvent à ce moment qu’on a envie de décrocher. Mais restez avec moi : on va s’amuser. Ce petit exercice montre comment, parfois, à force de parler entre initiés, on oublie les autres.

L’ABC DE LA GMR

Commençons par quelques rappels utiles. La « GMR » signifie gestion des matières résiduelles. C’est l’acronyme facile. Comme lorsqu’on découvre le coupable au début d’un film, on se sent intelligent, et ça nous donne envie de suivre l’histoire.

Le deuxième acronyme, « REP », on le voit partout. Il désigne la responsabilité élargie des producteurs , une approche qui transfère certaines responsabilités aux fabricants, producteurs ou distributeurs de certains produits, comme les appareils réfrigérants, la peinture, les contenants, les emballages et les imprimés. Les programmes de REP sont administrés par des éco-organismes ou des organismes de gestion désignés (OGD). Leurs obligations précises varient selon le type de produit, mais tenons-nous-en aux grandes lignes pour l’instant.

L’« ISÉ » fait référence à trois piliers pour permettre le changement de comportements : Information, Sensibilisation et Éducation . Prenons-les, une lettre à la fois...

POUR INFORMATION

L’information, c’est probablement l’aspect le plus simple. Certains écoorganismes s’en tiennent d’ailleurs principalement à cela : diffuser des messages, répéter des slogans, multiplier les rappels.

J’entends parfois : « On l’a déjà dit, pas besoin de répéter. » Et je pose cette question : « Comment sais-tu que tu as été entendu, écouté et compris ? » Silence. J’attends encore la réponse.

Diffuser un message ne garantit pas qu’il sera entendu. Et ce n’est pas parce qu’on a dit quelque chose qu’on a été compris. On a tous été enfants : nos parents ont répété mille fois la même chose, et parfois, on en a saisi le sens que bien plus tard.

POUR SENSIBILISATION

Parlons maintenant de la sensibilisation. Ici, on fait appel au cœur. Cet aspect est trop souvent négligé dans les communications liées à la REP. Il faut susciter une émotion. C’est l’étincelle nécessaire.

Un coach que j’apprécie beaucoup parle d’« E-Motion » (il est anglo), pour exprimer l’idée que c’est l’émotion qui mène à la motion, à l’action.

POUR ÉDUCATION

Enfin, éduquer, ça prend du temps. Et le ton moralisateur n’a plus sa place.

Ma grande découverte après toutes ces années ? Les gens veulent souvent bien faire. L’un des besoins humains fondamentaux, c’est de se sentir adéquat.

L’éducation permet cela. Elle est essentielle dans la vie d’une personne. C’est un puissant vecteur de développement. Transmettre des connaissances et des savoir-faire, c’est presque une vocation.

L’ISÉ AUJOURD’HUI

Les outils classiques du marketing et de la communication ne suffisent plus quand il est question de changements de comportement. C’est particulièrement vrai en ISÉ. Les vieilles recettes usées, les slogans paresseux, l’humour mal maîtrisé, les campagnes en copier-coller ne font plus le poids, c’est non. Et, en tout respect, l’humour mal maîtrisé ne fait pas le poids.

Dans ma pratique, j’ai élargi ma palette : psychologie, pédagogie, programmation neurolinguistique (PNL). Art scénique, aussi. Parce que oui, les acteurs sont d’excellents maîtres. C’est fou, tout ce que j’ai appris grâce aux acteurs et aux metteurs en scène d’ici.

J’intègre également des techniques de storytelling, de coaching, de vente, et de behaviorisme. Pour moi, réussir une ISÉ, c’est parvenir à établir un lien humain, intellectuel, moral, social et émotionnel avec les citoyens.

UNE PÉRIODE DÉCISIVE

Nous traversons une année charnière. Deux grands chantiers ont été lancés en même temps : la modernisation de la collecte sélective et l’élargissement de la consigne.

C’est un peu comme rénover la cuisine et la salle de bain en même temps. C’est salissant, c’est dérangeant et, certains jours, c’est compliqué.

Sur le terrain, comment ça se passe ? Les deux organismes de gestion désignés mènent leurs projets chacun de leur côté et font de leur mieux. Pendant ce temps, les citoyens veulent aider et contribuer. Mais ils s’y perdent.

Je le constate tous les jours. Plusieurs m’écrivent sur les réseaux sociaux. À la radio, une pub dit que seuls les contenants, emballages et imprimés vont au bac de récupération. Dans la suivante, on mentionne qu’un contenant rapporté à la consigne sera à coup sûr recyclé.

Résultat ? Trop de confusion. Et parfois, par découragement, les gens jettent carrément à la poubelle. C’est triste, mais ce n’est pas surprenant.

ALORS, QUE FAIRE ?

Comment faire mieux ? En écoutant. Oui, je sais, c’est long. Mais c’est essentiel.

La vérité toute crue, sans détour : on n’a pas pris le temps d’écouter les citoyens. Les décisions ont été prises entre spécialistes, à l’intérieur de notre chambre d’écho. On s’est dit : « Voici ce que le règlement exige. Voici ce qu’il faut faire. Les gens suivront. » Mais ça ne fonctionne pas comme ça.

Chaque jour, je vois des éco-organismes redoubler d’efforts pour connecter avec les citoyens. Plusieurs maîtrisent l’art de l’ISÉ. Je tiens d’ailleurs à souligner l’extraordinaire travail de GoRecycle et de la Société de gestion des huiles usagées (SOGHU), notamment.

Des municipalités et des centres de tri poursuivent leurs efforts d’ISÉ, même si cette responsabilité n’est officiellement plus dans leur cour. Ils le font parce qu’ils y croient. Ils veulent contribuer concrètement en aidant les citoyens.

Je le dis souvent, il faut créer des ponts. C’est pour ça que j’aime échanger avec les gens. Ce sont souvent ces conversations qui nourrissent mes chroniques. Merci aux gens qui me font part de leurs réflexions, de leurs frustrations, de leurs bons coups. Vous m’aidez à mieux comprendre, et donc à mieux informer, sensibiliser et éduquer. n

Le développement durable,

c’est notre façon de penser, de concevoir, d’innover.

C’est dans nos technologies, nos projets, notre équipe.

C’est aussi prendre soin de notre monde.

Jean Delisle

Directeur divisions collecte selective et déneigement

23, avenue Milton

Lachine, Québec H8R 1K6

Téléphone : 514 481-0451 # 230

Télécopieur : 514 481-2899

Cellulaire : 514 913-0126

jdelisle@nrj.ca

www.nrj.ca

Entrepreneur général

Licence RBQ : 2865-3681-12 Certifié ISO 9001

Claude MAHEUX-PICARD

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